Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

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Serenity

Créature

Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

jeudi 07 février 2019, 23:01:59

Le regard de Serenity se leva un instant. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher, mais cela n’avait pas d’importance. Elle ne nécessitait pas de sommeil, un des nombreux avantages de ne pas avoir de besoins naturels, tels que manger ou dormir. Tout ce qui comptait, c’était qu’elle ne passe pas la nuit à marcher. Même pour une sorcière de son talent et son expérience militaire, voyager de nuit était une mauvaise idée, autant pour le manque de visibilité que pour les prédateurs nocturnes, qui se montraient plus téméraires une fois la nuit tombée, et cela ne se limitait pas qu’aux créatures de la nuit, mais aussi aux brigands.

Tuer en soi ne lui faisait ni chaud ni froid sur un champ de bataille, ses années de campagne lui ayant appris à dévaloriser la vie d’un soldat ennemi comme un obstacle à abattre, mais si elle pouvait encore éviter les effusions de sang, ce serait déjà ça de pris. Elle ne s’empêcherait pas d’éliminer une menace ou deux, et si la chance le voulait, elle irait même jusqu’à débarrasser une région d’au moins un groupe de bandits, mais elle ne ferait pas de détour.

Pour l’instant, l’important était d’avancer, et pour avancer, il fallait monter. Les grandes chaines de montagnes de Sylvandell étaient une plaie pour cette raison. Quelle idée de construire un royaume dans ces confins? Dragons d’Or ou pas, il ne fallait pas un devin ou un génie pour voir qu’il serait difficile de vivre ici.

Passant son bâton en bandoulière et resserrant l’étau qui le maintiendrait dans son étui, la Reine des Ombres posa ses mains sur la pierre puis chercha son premier appui contre la façade rocheuse. L’escalade n’était pas difficile en soi, et elle aurait pu s’envoler pour atteindre le sommet, si elle était prête à annoncer sa présence à tous les mages dans son rayon de détection, et elle ne l’était clairement pas. Elle se hissa une première fois, et sa main libre agrippa une fente dans la façade. Son regard passa au prochain point d’appui. Un peu plus haut, cette fois. Elle allait devoir prendre de l’élan. Elle inspira, puis expira, avant de se lancer en hauteur et d’agripper le nouveau point d’appui. Elle sentit la pierre s’effriter sous son poids, et s’empressa de trouver un relief pour s’accrocher et répartir son poids. En repérant un à quelques décimètres plus haut, elle leva sa main libre pour l’attraper et stabilisa sa position. La pierre ne sembla plus tenter de se dérober sous elle, et elle lâcha un soupir de soulagement.

Le reste de son ascension fut sauf d’autres incidents. La façade rocheuse démontrait plus de reliefs en hauteur, et l’inclinaison se montra favorable. À un certain point, elle put même se poser à plat-ventre contre la roche, épargnant un peu ses bras. Usant davantage de ses jambes, elle continua de grimper jusqu’à atteindre un nouveau point de hauteur. Le soleil, derrière elle, atteignait ses derniers instants. Elle jura mentalement, sachant très bien quel genre de créatures se terrait dans les cavernes montagneuses de Sylvandell, et rien qui ne lui plairait, assurément. Elle atteint le sommet en moins d’une heure, mais dû consommer une gorgée de sa gourde de solution de vigueur dans les derniers mètres, puisque ses bras ne lui répondaient plus. Elle se hissa sur le plateau, mais ne tenta pas de se relever, se contentant de rouler vers la sécurité.

-Eh bien, si je ne l’avais pas vu, je ne l’aurais pas cru, fit une voix à moins d’un mètre d’elle.

Avec vivacité, la Sorcière agrippa son bâton et pointa la griffe à son pied vers celui qui venait de s’adresser à elle. Qui qu’était cette personne, elle leva les mains en signe de bonne foi. Elle le jaugea du regard, de la tête aux pieds, et nota l’insigne sur son armure, avant de baisser son arme, se redressant sur ses pieds. Elle avait affaire à un guerrier sylvandin. Pas un Commandeur, mais cela n’enlevait rien à ce qu’elle dénotait de sa posture; cette homme avait vu plus de combats au cours de sa vie que d’en

-Vous savez, il y a des manières plus simples, et sûrement moins suspectes, de voyager sur le territoire de Sylvandell que d’approcher la Prison. Surtout que si l’ascension ne se solde pas par une chute, vous tombez normalement sur quelqu’un comme moi.

Aussi vif que l’éclair, l’étranger dégaina sa propre arme, une épée bâtarde, et plaqua le fil acéré de sa lame contre le cou de Serenity.

-Maintenant, je serais tenté de vous trancher la gorge et de vous pousser pour vous renvoyer d’où vous venez, mais je vous laisse une chance d’expliquer votre présence ici.

Même si son Commun Langage n’était pas aussi parfait qu’elle le voudrait, elle comprenait très bien les menaces que l’homme proférait. Son regard continua de soutenir le sien.

-Je viens voir le Dragon Noir. Alduin.
-Rien que ça? Répliqua le guerrier, s’efforçant de rester sérieux devant l’énormité que la femme présentait. Mais bien sûr, faites comme chez vous. Et tant qu’à faire, vous ne voudriez pas lui apporter du thé et des biscuits, à notre calamité sur pattes?

Ne comprenant pas le sarcasme, faute d’avoir été exposée assez longtemps aux Sylvandins pour reconnaître leur façon de parler, elle déclina l’offre.

-Je ne suis pas ici pour lui apporter des friandises.
-Sans blague?
-Je suis très sérieuse.

Le guerrier resta sans voix devant l’incapacité de la demoiselle à reconnaître son sarcasme. Qui plus est, elle ne semblait pas déterminée à réaliser son objectif. Quel genre de suppôt du mal ne s’empresserait pas de déclarer les hostilités alors qu’un obstacle se dressait entre elle et la raison de sa présence?

-Je suis désolé, mais cette zone est interdite. Je vais devoir vous demander de me remettre vos armes et de me suivre.
-Oh… Oui, bien sûr.

Retirant sa bandoulière, elle tendit son bâton et ses rations au guerrier. Avec une certaine méfiance, il saisit les effets de la demoiselle… avant de hausser un sourcil devant le poids de ceux-ci. Il ouvrit le sac et y trouva des livres, des potions, de la nourriture… rien de bien vilain. Il remballa le tout.

-Est-ce tout ce que vous possédez comme armes, Dame…?
-Sombrechant. Et oui.

Le soldat haussa un sourcil.

-Sombrechant, répéta-t-il sur un ton songeur. Vous ne seriez pas de la famille du souverain des Trois Royaumes, à tout hasard?
-Non.

Il marqua une petite pause avant de décider que de toute façon, les incidents diplomatiques étaient une responsabilité bien au-dessus de son grade.

-Fort bien. Dans ce cas, Dame Sombrechant, si vous le voulez bien, je vous demande de me tendre les bras vers l’arrière et, après vous avoir lié les mains, je voudrais que vous avanciez.

Non sans surprendre le Sylvandin, la dame se retourna et joignit les mains dans son dos. Il n’avait pas l’habitude que ceux qui s’aventure dans ces coins reculés soient aussi coopératifs, mais cela ne l’empêcha pas de rester sur ses gardes. Il lui passa de lourdes menottes de fer, puis lui fit un signe poli d’avancer. Inutile de se montrer plus discourtois que nécessaire. Ils marchèrent pendant quatre heures et demi dans le plus parfait silence, jusqu’à atteindre une petite cabane. Une grande dragonne, rouge, couchée sur le ventre, releva la tête à leur approche. Vu son manque d’agressivité, Serenity comprit que son nouveau compagnon était le partenaire de la dragonne. En bon gentilhomme, l’homme lui offrit un appui, et elle comprit qu’il comptait la faire monter sur la créature. En bonne captive coopérative, elle posa le pied gauche sur la main du guerrier, mais s'en servit de point d'appui pour sauter sur le dos du dragon, et se servit d'un pic pour s'accrocher et se maintenir en place. Son regard se baissa sur le guerrier.

Après que celui-ci se soit enfin mit en selle, ils se mirent enfin en route vers la Capitale de Sylvandell. Serenity sentait que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais l'un des avantages d'être d'un autre monde, c'est que son existence n'avait aucune importance. Secrètement, elle espérait trouver des réponses, où qu'elle aille, et peut-être se trouver une place dans ce nouveau monde. Après, les théories sur une possible fin du monde dans les prochaines années avaient quelque chose d'intéressant, c'est sûr, mais comme toutes les calamités étaient surveillées, mais Shion ne mentirait pas. Quelque chose allait éclater, et bientôt. Serenity comptait bien trouver quoi.

Lorsqu'ils furent enfin en Sylvandell, celui qui avait arrêté Serenity la poussa vers l'avant tout en lui tenant le bras. La voyageuse garda cependant la tête haute, son regard passant vers les gens qui l'observaient. Il l'escorta jusqu'à atteindre les quartiers des conseillers royaux. Serenity n'était jamais venu en Sylvandell auparavant, mais lorsque Serenos avait partagé ses souvenirs avec elle, elle avait récolté des images de ces lieux. Le soldat attacha la jeune femme à une poutre, comme un chien.

-Je vais faire mon rapport aux conseillers et ils décideront des procédures. Personne ne s'est jamais aventuré aussi profondément. Je ne sais pas ce qui vous attend, mais nous verrons.

Et il disparut derrière la porte du conseiller quand celui-ci vint ouvrir.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

Réponse 1 mardi 19 février 2019, 13:33:56

En des temps immémoriaux, Alduin-Le-Noir avait défié le Patriarche. C’était un combat légendaire, et le nom d’Alduin résonnait au-delà des terres sylvandines. Les contrées proches en parlaient, ainsi que de multiples peuplades barbares et autres clans de dragonniers. La légende disait d’Alduin qu’il était l’un des Anciens, un très vieux dragon qui avait vu le jour il y a des éons de cela, quand Terra n’était encore qu’une planète en fusion, et dont le souffle aurait même créé Terra. D’aucuns disent ainsi que les éruptions volcaniques correspondant aux périodes où Le Noir s’émerge de son sommeil éternel, de son kalpa, un cycle de repos. Les Sylvandins étaient convaincus qu’un des lieux les plus sacrés du royaume, surnommé « La Prison Oubliée », abritait le corps d’Alduin. Il était dit que lui et le Patriarche s’étaient affrontés il y a des éons de cela, à l’époque de la Grande Guerre, quand les Grands Anciens avaient envahi le monde. Alduin aurait été corrompu par eux, et aurait été vaincu par le Patriarche. Incapable de le vaincre, ce dernier avait réussi à le sceller dans les profondeurs de Sylvandell. La légende disait d’ailleurs que, si le Patriarche avait fondé une alliance avec Erwan Korvander, c’était précisément pour que les humains entretiennent les sceaux magiques posés jadis par Maerlyn et par Arthur L’Aîné.

Alice ignorait si tout cela était vrai, mais la Prison Oubliée restait un lieu totalement interdit. Des gardes surveillaient les lieux, ainsi que quantité de runes magiques, d’oiseaux, et de détecteurs. Aucun touriste ne s’y rendait, et ce d’autant que la Prison se trouvait à des lieues de la capitale, dans une région rocailleuse, escarpée, dangereuse, peuplée de redoutables monstres. Alice n’avait fait que survoler la Prison, ressemblant à une sorte de cratère volcanique entourée de griffes acérées. De la fumée s’en échappait régulièrement, et l’Omniprêtre s’y rendait régulièrement. Sans donner clairement sa version des faits, l’Omniprêtre assurait qu’il y avait des glyphes à entretenir, et que quelque chose de dangereux sommeillait là-dessous.

Sylvandell avait après tout son lot de lieux atypiques. Outre la Prison, il y avait aussi Kor-Tarath, un ancien fort infernal construit pendant le Grand Conflit. Alice soupçonnait d’ailleurs un lien entre les deux, comme si les démons de Kor-Tarath avaient cherché à l’époque à réveiller Alduin. Le fort avait connu un récent regain d’activité qui avait donné lieu à plusieurs péripéties, jusqu’à une bataille pour reprendre Kor-Tarath de cultistes*. Plus l’enquête avançait, et plus les Sylvandins commençaient à soupçonner une antique et redoutable organisation criminelle, la Monarchie de la Rose, d’être à l’origine de la résurgence de Kor-Tarath.

Quant à Alice, elle se trouvait aujourd’hui au Château, où elle remplissait dans son bureau des feuilles de manuscrits. L’une des activités de la Princesse consistait à remplir les cahiers de doléances des sujets royaux. Ceux-ci écrivaient directement à leur souverain pour obtenir son avis, ou bien il s’agissait d’autoriser telle ou telle démarche, notamment avoir accès à un document royal couvert par le secret royal. Ces tâches étaient importantes, et son père avait toujours eu pour habitude de les déléguer à ses conseillers. Finalement, Tywill avait chargé Alice de s’occuper de « tout ce fatras de papiers », ce qu’elle faisait consciencieusement.

Son père était absent. Récemment, Alice avait été attaquée par l’un de ses majordomes, Thomas**, qui semblait avoir été corrompu par la Monarchie. Les faits étaient graves, si graves que Tywill et l’Omniprêtre étaient partis pour la capitale impériale, en compagnie de Serenos Sombrechant, Roi de Meisa, qui se rendait régulièrement à Sylvandell pour poursuivre les investigations relatives à Kor-Tarath. En leur absence, Alice gérait donc l’ensemble des affaires courantes du royaume.

*Alors... Une demande d’homologation d’un accord entre fermiers...*

Alice se mit à bâiller en se frottant les yeux. Un fermier avait conclu avec un autre un bail purement oral portant sur la location d’une grange... Enfin, c’était plutôt le père du fermier qui avait consenti à un autre, sauf que le fermier, après le décès de son père, avait choisi de récupérer la grange pour y entreposer son matériel, donnant lieu à un litige entre les deux. L’affaire avait été portée devant la juridiction sylvandine, et un accord avait été conclu. Le Tribunal demandait donc à la Couronne d’homologuer l’accord, de manière à ce qu’il ait force exécutoire, et à ce que, en cas d’irrespect de l’accord par l’une des deux parties, la partie lésée puisse faire appel à la force publique.

La jeune femme prit connaissance du dossier, tournant les pages, puis finit par signer l’ordonnance royale donnant force exécutoire à l’accord, avant de le tamponner du sceau royal, puis déposa cela dans une bannette pour l’échange des correspondances.

*J’espère quand même que la journée de Melendil sera plus palpitante que la mienne...*

Il était parti faire des recherches sur Véronique, afin de découvrir d’où la Terranide venait.

On toqua alors à la porte du bureau.

« Majesté, Majesté ! »

Un jeune page se tint devant elle. Benoît. Un page assez boutonneux aux cheveux roux, qui, comme à son habitude, s’empourpra devant la Princesse.

« Que se passe-t-il, Benoît ?
 -  La patrouille près de la Prison a arrêté une étrange dame, Majesté... Qui voulait voir Alduin... »

Cette première information était étonnante, mais le reste l’était encore :

« ...Et qui prétend s’appeler Serenity Sombrechant.
 -  Som... Sombrechant ? »

Benoît acquiesça. Alice se redressa alors, et enfila un court manteau pour protéger sa robe blanche, puis s’avança dans les couloirs. Elle rejoignit ainsi le salon central, où plusieurs gardes entouraient cette femme. Appartenait-elle à la famille de Serenos ? Alice n’avait jamais entendu parler d’une quelconque Serenity, mais elle ne connaissait pas non plus toute sa famille.

« SA MAJESTÉ LA PRINCESSE DE SYLVANDELL ! » héla un page.

Alice entra rapidement, et fit signe aux gardes de se mettre au repos, puis grimpa sur le trône de son père, où elle avait préalablement pris soin de faire déposer quelques coussins pour la rehausser un peu. Elle regarda ensuite l’étrange femme, et fronça les sourcils, lui trouvant un air familier avec Serenos.

« Qui êtes-vous ?! demanda-t-elle. Pourquoi avoir voulu rejoindre la Prison Oubliée ? C’est un lieu qui est rigoureusement interdit. »



* : Cf. RP « Le Fléau [Partie 2] »
** : Cf. RP « L’Ingénue »

Serenity

Créature

Re : Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

Réponse 2 mercredi 20 février 2019, 06:16:34

« La princesse approche. »
« Princesse? »

Le regard incrédule du chevaucheur de dragon se riva sur elle. Comment ne pouvait-elle pas connaître la princesse? C’est quand même la royauté, ce n’est pas Jo le clodo. Elle pourrait au moins s’informer un peu de l’endroit où elle mettait les pieds, c’est la moindre des choses, surtout considérant qu’elle est entrée sur le territoire pour y enfreindre des lois. L’homme se pinça l’arête du nez en essayant de contrôler son irritation. À voix basse, il laissa échapper un juron pour manifester son irritation puis il agrippa les poignets de la jeune femme pour y retirer les liens qui l’entravaient. De toute façon, il n’y avait pas un mage assez rapide pour lancer un sort avant qu’un des gardes ne le crible de projectile et mette fin à sa vie.

« Vous verrez bien… » soupira-t-il avec découragement.

Après quelques secondes, quatre autres gardes se rajoutèrent à ceux qui la surveillaient et elle se retrouva encerclée dans toutes les directions. Cela ne l’alarmait pas plus que cela, et cela semblait démoraliser un peu les gardes, qui sont pourtant équipés pour paraître bien impressionnant. Un autre soupir du chevaucheur de dragon. Cette fois, elle lui flanqua un discret coup de pied sur la jambière et lui adressa un regard chargé d’avertissement, résultant par une incompréhension encore plus totale pour l’homme. Comment pouvait-elle être aussi décontractée et persuadée que rien de grave n’allait lui arriver?

Si seulement il savait la moitié de ce qu’elle avait pu endurer par le passé.

« SA MAJESTÉ LA PRINCESSE DE SYLVANDELL! »
« Sa Majesté la Princesse Alice de Sylvandell… » rajouta le dragonnier, discrètement.

D’un geste discret, encore une fois, la Sorcière étira un sourire reconnaissant à l’attention de l’homme avant de reporter son attention sur… La plus adorable petite princesse qu’elle n’eut jamais vue. Juste à la voir grimper sur le trône, avec ses coussins pour se donner un peu plus de prestance, la Reine se sentit fondre intérieurement, et elle dût se contenir de toutes ses forces pour ne pas lui sauter dessus et lui pincer les joues. Adorable petite chose.

« Qui êtes-vous?! Demanda-t-elle sur un ton ferme. Pourquoi avoir voulu rejoindre la Prison Oubliée? C’est un lieu qui est rigoureusement interdit! »

Même sa voix était mignonne.

« On m’appelle Serenity, votre Grâce, de la maison du Sombrechant. Je mène présentement une enquête sur les Calamités et je vérifie leurs états, incluant les menaces scellées. »

Pour prouver ses dires, la jeune femme se tourna vers celui qui l’avait escortée jusqu’ici et lui pointa sa besace.

« Je peux? »
« … Faites bien attention à ce que vous comptez faire, femme. »
« Ce n’est qu’un livre. Vous avez ma parole. »

La confiance ne régnait pas entre eux, et pourtant, la demoiselle n'avait posé aucun geste agressif depuis qu'ils s'étaient rencontré, ce qui pouvait être un signe de collaboration ou, au contraire, de ruse, comme si elle avait voulu se faire arrêter. Toujours sur ses gardes, le guerrier ouvrit donc la besace et tendit l’ouverture vers elle. La jeune femme agrippa un gros livre, clairement trop gros pour un si petit sac, et l’ouvrit avant de chercher une page bien précise et de le tendre vers l’un des gardes pour qu’il l’apporte à la princesse. Un brin méfiant, l’homme s’exécuta néanmoins bien docilement et posa le livre sur les genoux de la princesse. Dans ce livre, elle pouvait voir des informations et les légendes entourant le lieu que les Sylvandins appelaient la Prison Oubliée. Pendant que la demoiselle lisait les quelques lignes, Serenity poursuivit ses explications.

« Je voyage beaucoup, et parmi les endroits que j’ai visités, de nombreuses « menaces anciennes » ont disparu de leurs lieux de repos. Des sceaux pluri-centenaires ont été brisés ou endommagés, et certaines créatures mythiques et très dangereuses ont recommencé à sillonner le monde. J'ai, très récemment, voyagé dans le territoire Nexusien dans les environs de la cité-état, et la ville a été attaquée par un basilic morgovien, une espèce réputée disparue. J’espérais avoir une conversation avec le dragon qui repose dans la Prison Oubliée pour en savoir plus sur ces événements. Avec un peu de tact, j’espérais lui soutirer des informations, mais j’ai été arrêtée… et me voilà. »

Serenity pouvait sembler insouciante, mais avec un peu d’attention, on pouvait dénoter dans sa voix la certitude et l’expérience qu’elle avait à gérer ce genre de chose. Elle ne sembla pas disposée à révéler l’étendue de ses capacités, mais il n’avait nul doute pour elle; elle aurait pu confronter Alduin sans briser ses sceaux ou causer son éveil.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

Réponse 3 lundi 25 février 2019, 00:59:06

Elle appartenait donc bien au clan Sombrechant. Alice en parlerait peut-être à Serenos, à l’occasion, car il lui semblait tout de même bizarre que le Roi de Meisa ne lui ait pas parlé de cela. Était-ce lui qui avait parlé à Serenity de Sylvandell ? Après tout, les Meisaens prêtaient main-forte aux Sylvandins pour enquêter dans les ruines de Kor-Tarath, mais l’autorisation qui leur avait été donnée ne s’étendait pas jusqu’à la Prison Oubliée, laquelle n’avait fait l’objet d’aucun signalement suspect. Et la Prison était davantage surveillée que l’antique Kor-Tarath, qui avait longtemps été considérée comme une forteresse abandonnée. Serenity leur présenta un ouvrage, tout en expliquant qu’elle traquait les « Calamités », un nom attribué à d’anciens cauchemars remontant aux temps anciens, datant du Grand Conflit, ou de plus loin encore, lors de l’invasion des Grands Anciens. Sur la défensive, les gardes présentèrent toutefois à Alice l’ouvrage. Celle-ci le récupéra, et le posa sur la table devant elle, puisque, à Sylvandell, la salle du trône était confondue avec la salle de banquet, au vu de la petite taille du Château.

La jeune femme vit rapidement quelques informations sur Alduin, une gravure représentant l’immense dragon noir. Elle consulta brièvement les informations figurant dans le grimoire, reconnaissant à un moment l’une des légendes les plus connues portant sur Alduin, s’exprimant sous la forme d’un poème :

Et les parchemins prédisaient,
Des ailes noires dans le froid,
Quand une guerre fratricide sera déclarée.
Alduin, fléau des rois,
Ancienne ombre libérée,
De sa faim, le monde, il avalera.

Voyageant beaucoup, Serenity enquêtait sur la résurgence des Calamités, et s’était dit que quelqu’un aurait peut-être essayé de s’en prendre à Alduin, ou, à défaut, que le Dévoreur aurait pu lui fournir des informations. Ce genre d’éléments auraient sans doute beaucoup intéressé l’Omniprêtre, qui détenait bon nombre d’informations sur Alduin... Mais L’Omniprêtre était en ce moment à la capitale impériale, à des milliers de kilomètres d’ici. Alice se pinça donc doucement les lèvres, consciente que c’était désormais à elle de gérer cela.

Alice préféra donc, dans un premier, botter en touche, en marquant son autorité :

« Le Roi de Meisa, Serenos Sombrechant, ne m’a jamais parlé de vous. Nous allons lui envoyer un message afin d’obtenir la confirmation de votre identité. »

Elle fit un signe de la tête à l’un des pages, qui s’éclipsa rapidement, afin de préparer le message. Tout ce qui avait lieu à Alduin était relativement sensible, ce qui était la preuve de la superstition des Sylvandins, car tout le monde soupçonnait qu’il n’y avait plus personne dans la Prison, et que les glyphes servaient surtout à empêcher une éruption volcanique.

« Pour le reste, si le Dragon Alduin se trouve dans une prison, ce n’est pas pour rien. Comment comptiez-vous lui parler sans briser les sceaux le retenant ? De mon point de vue, et à supposer que votre bonne foi soit établie, vous vous apprêtiez surtout à ébranler notre prison... »

La jeune femme aurait aussi pu lui parler de cette résurgence de monstres sur laquelle Serenity prétendait enquêter... Mais il fallait aussi que la tête blonde impose son autorité, ce qu’elle faisait en ce moment.

Serenity

Créature

Re : Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

Réponse 4 lundi 25 février 2019, 04:36:46

« Le Roi de Meisa, Serenos Sombrechant, ne m’a jamais parlé de vous. Nous allons lui envoyer un message afin d’obtenir la confirmation de votre identité. »
« Son Altesse préfère garder mon existence secrète. Nous avons convenu de ne partager celle-ci qu'avec les gens en qui nous avons une confiance absolue. Je n'agis cependant pas aux ordres de mon Roi. »

La Reine de l'Ombre ne semblait pas mentir, mais Alice agissait sagement, à son humble avis. Faire confiance à une inconnue simplement parce qu'elle disait appartenir à une famille royale étrangère aurait été d'une naïveté inquiétante. La Reine approuva mentalement sa précaution. La princesse envoya un page pour informer Serenos. Une part d'elle-même savait qu'à leur prochaine rencontre, elle allait se faire sérieusement engueuler, et bien qu'elle le mérita, elle aurait espérer ne pas avoir à s'y coller. Serenos, que son coeur soit béni, a une voix qui porte et elle n'aimait pas l'idée de passer une après-midi à se faire gronder pour avoir agi dans l'intérêt du monde. Alice l'arracha bien vite à ses pensées en suivant avec une question.

« Pour le reste, si le Dragon Alduin se trouve dans une prison, ce n’est pas pour rien. Comment comptiez-vous lui parler sans briser les sceaux le retenant ? De mon point de vue, et à supposer que votre bonne foi soit établie, vous vous apprêtiez surtout à ébranler notre prison... »
« En théorie, il me suffirait de toucher le Dévoreur pour entrer dans son rêve et lui parler. En pratique, cela dépend des sceaux eux-mêmes. Certains livres de notre bibliothèque royale disent que les sceaux sont d'origine sacrée, d'autres qu'ils sont elfiques, et comme le fonctionnement des sceaux varient d'une espèce à une autre, seule une inspection en personne éclaircirait mes doutes. Il y a également une possibilité que le Dragon qui fut vaincu ne soit plus dans la prison. »

Ces dernières paroles causa visiblement une certaine panique dans l'auditoire présent, et des murmures s'élevèrent. Serenity n'avait que peu d'égards pour les superstitions ou pour les traditions, une chose que Serenos avait appris à respecter avec le temps et l'expérience, bien que sa nature le pousse parfois à les écarter de son esprit.

« Cette idée est certes inquiétante, mais comprenez que ce n'est qu'une possibilité. Les calamités étaient très nombreuses à l'époque de nos aïeux, et ce n'est que grâce à des héros que nos sociétés ont prospéré. Cependant, de nombreux textes prophétiques prévoient la fin de notre civilisation actuelle et l’avènement de la prochaine. Certains croient que ce sont les Terranides qui finiront par nous supplanter et d'établir leur domination sur Terra, d'où leur persécution et le contrôle de leur population. Ma version est la suivante; notre ère ne laisse plus de place aux héros. Nos civilisations seront de nouveau testées par le retour des plus grandes menaces du monde. »

La jeune femme remarqua son ton et se couvrit les lèvres, rougissante. Elle poussa un petit rire gêné.

« Oh, pardon, je parle comme une prophète de rue. S'il vous plait, ne portez pas attention à mes dires. Rien ne laisse présager que ces entités partagent le même but, mais je préfère prévenir que subir. »

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Warm me with Dragonfire [Alice Korvander]

Réponse 5 lundi 04 mars 2019, 00:55:03

Il était évident qu’Alice allait se renseigner. Elle ignorait qui était cette femme, et elle n’allait pas se fier à ses propres déclarations. Pour autant, Serenity ne semblait guère inquiétante, affirmant avec aplomb qu’il était normal qu’Alice ne la connaisse pas, car Serenos ne parlerait d’elle qu’aux gens envers qui il avait une confiance absolue, et que, de toute manière, elle n’agissait pas sous ordres du Roi de Meisa. Mais comment aurait-elle pu entendre parler de la Prison sans Serenos ? Les Sylvandins ne faisaient pas la promotion de cet endroit, et les touristes ne s’y rendaient jamais, vu le caractère rocailleux et dangereux de la région entourant la Prison.

*Il doit bien y avoir des ouvrages qui mentionnent la Prison, mais ils sont vieux, et rares...*

L’explication se trouvait donc ailleurs. Toutefois, Serenity avait une théorie, et indiqua qu’il était possible qu’Alduin ne soit plus dans la prison, et que les « Calamités », comme les appelaient Serenity, soient en train d’émerger. Elle indiqua cela tout en faisant état du renversement de la civilisation humaine par les Terranides. Alice resta silencieuse, en se disant surtout qu’elle avait affaire à une sorte d’illuminée, et que, si celle-ci n’avait pas indiqué s’appeler une Sombrechant, les gardes ne se seraient jamais abaissés à la présenter à la Princess.e

Quelle était donc cette théorie ? Alduin, disparu ?! Les Terranides qui renverseraient les humains ? Alice ne savait pas par quel bout répondre à tout cela, et revint sur ce que Serenity avait dit concernant sa rencontre avec le Dragon Noir :

« Pour toucher Alduin, chère Madame, vous auriez dû rentrer dans sa prison, et donc attaquer les sceaux qui recouvrent sa prison, des sceaux que l’Omniprêtre vérifie très régulièrement. Et, par ailleurs, si Alduin se serait évadé, je crois que le monde l’aurait réalisé. »

Le monde, et l’Omniprêtre avant tout. Il avait beau être assez repoussant, physiquement parlant (un comble pour un elfe !), l’Omniprêtre n’en restait pas moins un elfe redoutable. Alice avait pu constater cela en voyageant dans certains royaumes elfiques dans le cadre de visites diplomatiques. Les Hauts-Elfes respectaient ce vieil elfe acariâtre, et Alice s’était souvent demandée quel âge l’elfe devait avoir pour être si âgé, car les elfes pouvaient vivre des millénaires entiers. Tout ça donnait quand même le vertige, un sacré tournis à la Princesse !

Reste à savoir ce qu’elle devait faire de cette femme. La mettre aux arrêts serait excessif, et elle risquerait l’incident diplomatique si jamais elle était effectivement de sang royal.

« Nous allons vérifier votre identité, Madame, afin de nous assurer que vous êtes bien une Sombrechant. En attendant, je vous interdis de vous approcher à nouveau de la Prison Oubliée. Vous aurez loisir de discuter de vos théories avec l’Omniprêtre quand ce dernier reviendra. Et, de la même façon, vous ne devez pas quitter Sylvandell. J’affecterai des gardes à votre protection lors de vos sorties du Château, et vous disposerez d’une chambre d’hôte ici... Jusqu’à ce que nous puissions confirmer votre identité. »

Elle se racla la gorge, avant de préciser, pour que Serenity comprenne bien la gravité de la chose :

« Se rendre sans autorisation à la Prison Oubliée constitue une infraction pénale aux sens de nos lois, et vouloir rencontrer Alduin, ce que vous m’avez indiqué vouloir faire, constitue une circonstance aggravante. J’espère donc que les autorités meisaennes pourront confirmer votre identité. »

Les Sylvandins ne plaisantaient pas avec leurs lieux sacrés !


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