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La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

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Elena Ivory

Humain(e)

La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

lundi 24 septembre 2018, 01:07:40

Au Palais d’Ivoire, on célébrait ce soir une fête particulière. L’Amiral Edward Vanberg était revenu conquérant d’une campagne navale le long des colonies maritimes de Nexus. C’était une succession d’îles et d’archipels situés à la mer. Ces lopins de terre étaient des possessions nexusiennes, mais qui faisaient régulièrement l’objet d’attaques de la part de monstres marins, notamment les Sahuagins... Ou encore des hordes de pirates. Le Conseil royal avait autorisé une mission très spéciale, et avait diligenté à cette fin l’Amiral Vanberg. Plusieurs colonies s’étaient plaintes d’attaques régulières de pirates, qui avaient été jusqu’à une bataille navale rangée où plusieurs navires militaires avaient été coulés. Visiblement, les pirates, non seulement disposaient de solides navires, mais aussi de monstres qu’ils libéraient sur les navires. Vanberg s’était livré à une campagne militaire éreintante, explorant de nombreuses îles, déployant des soldats afin de trouver le port secret des pirates.

Ceux-ci, bien organisés, formaient une véritable armée sauvage, très certainement soutenus par les Ashnardiens. À plusieurs reprises, la flotte de Vanberg s’était battue en mer, constatant que les pirates disposaient de l’aide de multiples Sahuagins, et même d’un kraken ! Leur meneur était un homme se faisant appeler « Le Commodore », un magicien redoutable qui avait récupéré des artefacts magiques lui permettant de commander les Sahuagins. En filigrane, le Commodore s’était surtout allié avec les ennemis du royaume des sirènes d’Arcnos, un royaume océanique aquatique éloigné, et les ennemis d’Arcnos y avaient vu l’occasion de déstabiliser Nexus. Vanberg s’était livré à une enquête approfondie, débusquant les traîtres des forts maritimes, protégeant ces derniers des assauts du Commodore, jusqu’à assiéger sa base rebelle.

La flotte de l’Amiral avait affronté les troupes du Commodore au milieu d’une intense tempête, un puissant ouragan, mais la victoire avait finalement été à bout du chemin. Le Commodore avait été neutralisé, et son butin récupéré. Couvert de victoire, auréolé de sa splendeur, Vanberg, jeune Amiral aux cheveux blonds, était retourné à la capitale en emmenant avec lui une cohorte de prisonniers, dont le mystérieux Commodore, un mage noir qui avait commandé divers groupes et confréries de piraterie pour les liguer sous son autorité. Les vivats avaient raisonné dans toute la ville, et Elena lui avait discerné l’une des plus prestigieuses récompenses de la Couronne, avant d’organiser une soirée en son honneur.

Pour l’occasion, les traiteurs de Nexus avaient ramené quantité de merveilles culinaires émanant des colonies, essentiellement des fruits de mer. Crevettes, assortiments de gambas, huîtres, moules marinières agrémentées d’onctueuses sauces, crabes, homards... La gastronomie nexusienne était à la hauteur de sa réputation, et Elena, portant une élégante robe de soirée, une superbe robe blanche de haute couture, légèrement transparente vue de dos. Une tenue très réussie, faite sur mesure, qui confirmait que la Couronne avait encore les moyens. Elena se sentait en réalité assez intimidée dans un tel accoutrement, mais, comme Adamante n’avait cessé de le lui dire, c’était une occasion exceptionnelle. L’armée n’aurait pas compris que la Reine ne se montre pas à la hauteur.

« L’Amiral Vanberg est très populaire, non seulement au sein de l’armée, mais aussi au sein de la population. C’est un véritable génie militaire.
 -  J’ai lu ses états de service, oui. Ils sont... Très impressionnants. »

Elena le pensait sincèrement, et elle avait été ravie de s’entretenir avec l’Amiral, de le saluer, et de l’honorer lors de la cérémonie officielle. Maintenant, elle se baladait dans la soirée, en profitant pour discuter avec les différents représentants des colonies. La jeune Reine n’était pas une femme frivole, et avait une bonne connaissance des dossiers, des familles, des liens de noblesse, et de l’influence des différentes colonies. Elle faisait tout pour gommer la mauvaise image qu’elle avait aux yeux du peuple de la capitale, afin de montrer qu’elle était, non seulement très compétente, mais aussi très proche de ses sujets.

Comme on pouvait l’attendre de tout souverain digne de ce nom, en vérité !
« Modifié: dimanche 07 octobre 2018, 13:36:49 par Princesse Alice Korvander »
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Georges Flemens

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 1 mardi 25 septembre 2018, 08:47:26

   Lorsque la nouvelle du triomphe arriva à la demeure Flemens, Georges gisait dans son lit de malade, entouré de ses meilleurs gardes, en train de se remettre d'une tentative d'empoisonnement. Lors d'une réception organisée par l'un de ses meilleurs clients, le Comte avait été pris de tremblements, de spasmes musculaires au niveau du cou. Pire encore, du sang avait commencé à s'écouler de l'une de ses narines. Heureusement, ses gardes avaient eu la présence d'esprit de l'extraire en vitesse. Seule la pratique assidue de la mithridatisation lui avait permis d'échapper à la mort. Georges étant partiellement immunisé à la toxine, il fut facile pour les alchimistes de la maison Flemens de trouver l'antidote approprié. Bien sûr, le poison employé fut identifié. Grâce aux bons soins de son personnel médical, Georges reprit des couleurs deux jours à peine après son empoisonnement. Cependant, Georges avait poussé son organisme à ses limites durant les quelques années durant lesquelles il avait pris la direction de la dynastie. Pour se remettre pleinement, Georges dut prendre du repos.  

   Georges Flemens prit donc des vacances. Durant les dix jours qui suivirent la tentative d'empoisonnement, le Comte s'autorisa à dormir deux heures par jour et consentit à rester alité. En revanche, la demeure fut placée en état de siège. Les gardes refoulaient sans ménagement les visiteurs, la hache au poing si nécessaire, quelque soient leurs rangs. Personne n'était autorisé à entrer ou à sortir. Seul, les membres les plus hauts placés du service de renseignements de la dynastie eurent ce privilège. Ces derniers furent très actifs.
   
   Le poison employé contre Georges Flemens n'était pas n'importe quelle substance toxique à deux sous. Il s'agissait d'un dérivé de la strychnine. Une substance extraite du fruit d'un arbre plutôt rare. Cette substance a de nombreux usages. À dose moyenne, elle augmente l'amplitude respiratoire, stimule le goût, l'odorat et même la  vue. Mais à dose létale...c'est une longue et douloureuse agonie qui attend celui qui l'a ingéré. Tout commence par des spasmes musculaires, des tremblements. La réaction au poison atteint son point culminant lorsque la victime se retrouve prise de convulsions et meurt d'une crise cardiaque. De la partie fine organisée dans un bordel de luxe aux coulisses de la vie politique nexusienne, cette substance est devenue célèbre sous la dénomination de « reine de cœur ».

   Deux apothicaires très connus pour produire cette substance en toute légalité furent donc placés sous surveillance par les espions de la famille Flemens. De même, il fut décidé de surveiller le port, par où arrivaient les fruits servant à produire la reine de coeur. Enfin, des oreilles indiscrètes furent envoyées au Palais d'Ivoire, pour écouter les derniers ragots et enquêter discrètement. Un seul but : Remonter jusqu'à l'abruti fini ayant commandité l'empoisonnement pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

    Georges accueillit la nouvelle de la victoire de l'amiral Vanberg avec une certaine joie. Il se moquait bien du résultat des campagnes militaires nexusiennes dans lesquelles le conseil de régence dilapidait l'argent du contribuable avec la bénédiction de la pimbêche servant de monarque à la Citée-État. En revanche, assister à la  cérémonie officielle  de remise des médailles et à la fête devant suivre était l'occasion idéale de montrer à la cour qu'il était en vie, de faire un pied de nez à son empoisonneur.

   Georges prit donc sa décision, s'apprêta pour prendre de nouveau part à la vie mondaine de Nexus et se rendit au Palais d'Ivoire le jour des célébrations.

   Pour se présenter à la cour, Georges choisit de revêtir une tenue assez sobre. Des gants blancs, une redingote noir assez ample, cousue de fils d'argents avec quelques boutons faits d'or pure, une chemise blanche à jabot, un gilet sans manche avec un gousset, ainsi qu'un pantalon de velours noir assez près du corps. Bien sûr, il prit sa canne, accessoire d'autodéfense dont il ne se séparait jamais en dehors du domaine familial.

   Georges choisit de se faire escorter par son chef de la sécurité. Un ancien militaire qui servit de son mieux la dynastie des Ivory, jusqu'à ce qu'il soit forcé de démissionner suite à une sombre affaire politique propre à la corruption qui corrompt un peu plus chaque jour les hautes sphères du pouvoir de la Citée-État. Un homme droit, doté d'une excellente mémoire des visage, d'un sens de la discipline et de l'organisation irréprochable, répondant au nom de Valor Innokenti. Un colosse mesurant au moins deux têtes de plus que Georges, aux larges épaules, au visage couturé de cicatrices. Georges n'avait jamais connu de personne aussi efficace, discrète et impitoyable qu'Innokenti. De plus, la réputation de celui-ci n'était plus à faire, suite à ses exploits lorsqu'il servait sous les couleurs des Ivory. Bien sûr, Innokenti était détesté au palais et grimaçait à l'idée d'y retourner. Peut être avait il de bonnes raisons, mais il était le plus qualifié pour extraire Georges du Palais d'Ivoire dans le cas où cela s’avérerait nécessaire. Il revêtit donc son armure d’apparat et choisi ses meilleurs hommes pour assurer la sécurité du Comte. Cependant, la hache qui pendait à son côté était loin d'être décorative.

   Pour compléter son équipage, Georges décida de se faire accompagner par un majordome.

   Georges ne goûta guère aux réjouissances. Il assista à la cérémonie officielle de remise des médailles au dernier rang de l'assemblée, un sourire de façade sur les lèvres. La fête qui s'ensuivit fut le moment le plus fatiguant de la soirée. Bien sûr, Georges dut rencontrer son suzerain...qui eut l'obligeance de s'inquiéter pour la santé de son vassal à défaut d'être agréable. Après tout, Georges était son vassal. Quoi de plus naturel, pour un membre du conseil de la reine, que de s'inquiéter de la santé et du bien être de ses vassaux ? D'autres nobles, de petite fortune et piètre négociateurs, furent moins prévenant. Ils préférèrent harceler Georges au sujet d'une éventuelle réduction du montant de sa prime d'assurance suite à la victoire de l'amiral Vanberg sur les pirates qui harcelaient les colonies avec lesquelles ils entretenaient des relations commerciales. Ils s'égayèrent dès que le Comte proposa de compenser la diminution de sa prime d'assurance par une augmentation de la franchise. Ceux qui haussèrent le ton furent dissuadés d'aller plus loin dès qu'ils croisèrent le regard gris acier de Valor Innokenti. Enfin, Georges fit le tour de la soirée,  pour rencontrer quelques uns de ses représentants dans les colonies nouvellement libérées de la menace des pirates.

Alors que Georges faisait mine de jeter un œil intéressé à un plat qu'il n'avait pas la moindre intention de toucher, Innokenti se rapprocha de lui.


« Monseigneur,vous allez bien ? »
«Très bien, je vous remercie. Quelque chose ne va pas ?»   
   
Innokenti ne parlait jamais pour ne rien dire. Georges était bien placé pour le savoir.

« Vous avez attiré l'attention de nombreuses personnes aujourd'hui. Peut être en avez vous assez fait. Les gens savent que vous êtes toujours en vie et que vous n'avez rien perdu de vos facultés... »
« Et donc, il serait temps de rentrer avant de commettre une imprudence qui pourrait m'expédier de nouveau aux portes de la mort !, »

Innokenti garda le silence devant la répartie de son maître, mais son mutisme en disait long.

« Rassurez vous, je n'ai pas l'intention de toucher à la nourriture et à la boisson. Je souffre tout autant que vous de me trouver si exposé. Nous rentrerons sous peu. Mais je dois encore voir quelques personnes avant cela. »

Georges était venu à cette fête pour faire un pied de nez à son empoisonneur, mais il devait se montrer irréprochable. Il se devait de satisfaire à l'étiquette, de remplir ses devoirs, de ne rien oublier.
« Modifié: samedi 29 septembre 2018, 02:12:11 par Georges Flemens »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 2 lundi 01 octobre 2018, 01:00:28

Elena se déplaçait au milieu des convives, se faisant facilement repérer dans sa robe blanche. Celle-ci avait visiblement été légèrement enchantée, car des effluves magiques s’en échappaient, permettant manifestement de faire tenir la robe sur le corps d’Elena. La Reine discutait avec différents nobles, mais également avec des marchands. Les compagnies maritimes étaient ravies de la victoire de Vanberg et de la chute du Commodore. Elena savait que Nexus était une puissance économique, et qu’il existait quantité de tensions entre les différents groupes sociaux. Il y avait ainsi une forte opposition entre les compagnies d’assurance et les guildes marchandes. Il existait un contrat particulier en matière assurantiel, le prêt à la grosse aventure. C’était une opération spéculative consistant à miser sur les chances de succès d’un navire pour accomplir sa traversée.

Ce prêt maritime se déclinait en une multitude de sous-contrats, et formaient une très importante partie des richesses nexusiennes. La Couronne avait pendant un temps envisagé d’imposer la souscription, pour les navigateurs, d’un prêt maritime, ce qui avait donné lieu à d’importants mouvements syndicaux, et à de fortes grèves. L’idée avait été abandonnée, mais elle continuait à débattre. Les prêts maritimes visaient essentiellement à garantir le risque de naufrage en offrant aux marchands des garanties. Avec la menace du Commodore et des pirates, le risque avait sensiblement évolué, et les guildes d’assurance avaient joué avec d’obscures clauses de leurs volumineux contrats pour augmenter le montant des primes mensuelles. Bien que cette augmentation ait fait l’objet de procédures, actuellement toujours pendantes, la menace de perdre leurs biens, et, partant de là, toute leur activité, avaient conduit les marchands à payer. Avec l’arrestation du Commodore et le démantèlement de sa flotte pirate, l’Amiral Vanberg avait permis d’éteindre ce contentieux où la Couronne jouait le rôle impuissant d’arbitre entre les compagnies d’assurances et les puissantes guildes marchandes.

Elena continua à marcher, en compagnie d’Adamante. Les Mélisains avaient largement soutenu Vanberg, car les Îles Mélisi avaient besoin du commerce pour vivre. Or, avec une hausse du montant des primes, les tarifs des marchands grimpaient aussi, entraînant une inflation, et n’arrangeant pas la situation économique des Mélisains. Organiser une fête était donc le moins qu’Elena puisse faire, même si, en réalité, elle était assez attristée de la tournure des évènements. La Couronne n’avait pas été en mesure de bien arbitrer les choses, ce qui énervait beaucoup Elena.

*Mes parents auraient réussi à signer un accord, un protocole pour éviter que les tensions ne croissent...*

Une augmentation des primes entraînait une augmentation des coûts. C’était un vaste système de chaînes en réactions. La finalité, c’est que les fournisseurs de sel, de farine, de sucre, augmentaient les prix, et que les épiciers, les vendeurs, les marchands de nourritures, augmentaient aussi les prix. Ainsi, la simple présence du Commodore, durable et persistante, aggravait la situation socioéconomique de la cité-État. Tout ça, Elena en avait pleinement conscience, car elle avait suivi des cours d’économie très complets.

Tandis qu’elle marchait, Adamante fronça les sourcils en reconnaissant une silhouette patibulaire.

« Ça alors... Valor Innokenti. Qu’est-ce qu’il fabrique ici ? »

Elena se retourna à son tour. Elle tenait à la main un verre de champagne, et aperçut la silhouette aisément reconnaissable d’Innokenti.

« Mais qu’est-ce qu’il fait là ? »

Des murmures se faisaient entendre. Valor Innokenti avait jadis été un garde, un chevalier proche de Liam Ivory, son père... Et, quand ses parents avaient été tués, Innokenti avait fait partie des suspects potentiels. Ronald Langley, qui était en charge de la réorganisation du personnel, avait écarté Innokenti de la liste. L’enquête n’avait pas permis de prouver sa culpabilité, mais Ronald avait toujours eu des soupçons. Innokenti, qui aurait dû faire partie de la croisière, s’en était retiré quelques jours avant la traversée. Ça, et d’autres éléments suspects... Toujours est-il qu’Elena regarda ce dernier pendant quelques secondes, avant de voir l’homme qui l’accompagnait.

Elle le reconnut, bien sûr. George Flemens. Le représentant d’une maison connue dans le monde des assurances.

« Pourquoi cette provocation ?
 -  Je ne saurais dire, Majesté... »

Tout cela était vraiment... Imprévu ! Elena se racla ensuite la gorge, un peu surprise, et se déplaça lentement, tout en se rapprochant néanmoins progressivement de Georges Flemens...
DC d’Alice Korvander.

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Georges Flemens

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 3 mercredi 03 octobre 2018, 03:36:28

Georges continuait de faire le tour des convives, laissant son majordome répondre à sa place aux marchands qui le poursuivaient de leurs demandes insistantes pour revenir sur le montant de sa prime mensuelle. L'un d'eux, un mélisain répondant au nom de Ziraël Landravi, était particulièrement tenace. Toutes les suggestions polies du majordome pour le pousser à prendre un rendez vous dans les jours à venir avaient été purement et simplement ignorées. Ziraël voulait obtenir un accord séance tenante. Fort heureusement, Griselda savait former ses hommes. Par un habile « faux pas », le domestique parvint à focaliser l'attention du mélisain sur lui. Georges put donc respirer un peu mieux. Aussi profita t-il de la diversion de son majordome pour s'éloigner du mélisain.

Le jeune noble se rapprocha des seules personnes avec qui il pouvait encore avoir une conversation un tant soit peu cordiale dans le Palais d'Ivoire : Ses plus féroces concurrents, ses meilleurs ennemis.

À force de conciliabules, Georges apprit des nouvelles qui l'inquiétèrent. Visiblement, il n'avait pas été le seul assureur à être la cible d'assassins dans les dix derniers jours. D'autre compagnies avaient été moins chanceuses que la dynastie Flemens. Par exemple, la maison Kalanin avait été décimée par un mystérieux poison lors d'une réception. Malheureusement, cette maison avait eu recours à l'épargne publique et à l'émission de titres au porteur pour financer son activité.
Un titre au porteur constitue un titre de créance qui ne bénéficie qu'à son détenteur effectif et non pas à une personne en particulier. Des numéros de séries et des tampons permettent l'authentification du titre, mais aucune autorité nexusienne ne s'est penchée sur la question de leur traçabilité. Ces titres peuvent donc être vendus de la main à la main, au plus offrant. C'est ainsi que se constituent de véritables fortunes occultes !Cependant, les Kalanin avaient émis une telle quantité de titres au porteur que leurs ayants droits risquaient d'être évincés de la direction de l'entreprise familiale, à tout moment, par n'importe quelle personne suffisamment riche pour les acquérir.

Être assureur à Nexus, c'est faire partie des personnes les plus détestées de la Citée-État. Il est impossible de prospérer sans regarder sans cesse par dessus son épaule. Toutefois, que tant de maisons d'assureurs aient été les cibles d'assassins en moins de dix jours, juste au moment où l'amiral Vanberg défaisait le Commodore, avait de quoi donner matière à réflexion aux survivants. Qui était responsable ? À qui profitait le crime ? S'agissait il d'un concurrent ? D'un puissant esclavagiste ? De l'Ordre ? Du conseil royal ou d'une faction encore inconnue dans le grand jeu de la politique nexusienne ? Zon'Da était elle impliquée ?Georges allait devoir enquêter plus sérieusement que jamais pour garantir sa sécurité.


« Griffon ! »

Avant d'arriver au Palais d'Ivoire, Innokenti et Georges s'étaient mis d'accord sur l'emploi de termes clefs pouvant désigner diverses situations potentiellement risquées. Griffon était le terme désignant l'approche d'une autorité. En entendant ce mot, Georges interrompit le cours de ses pensées pour se concentrer sur son environnement immédiat. Il laissa également son garde du corps se rapprocher de lui. C'est alors qu'il aperçut Élena Ivory, reine de Nexus.
La reine et sa suivante étaient encore à bonne distance du Comte Flemens. Celui-ci ne posa son regard sur son monarque que durant un très court laps de temps. Quelques secondes tout au plus. Mais ce fut suffisant pour voir ce qu'il y avait à voir : Une magnifique robe blanche, une véritable œuvre d'art, faite sur mesure et imprégnée de magie pour une tête de gondole aux yeux vairons !  
Georges grinça des dents intérieurement, outré que ses impôts aient servi à payer cette robe. Ce qui fit penser à Georges que la reine de Nexus devenait une femme. Qu'elle allait passer du stade de pimbêche à celle de marionnette aux mains d'un mari cupide. Nexus deviendrait invivable. Il faudrait alors penser à s'indigner pour autre chose qu'une robe payée par le contribuable.

En attendant ces jours sombres, la reine était la seule autorité en charge de régner sur la Citée-État. La toute dernière personne à porter le sang des Ivory en elle. Elle constituait le suzerain ultime de Georges. Une personne devant laquelle le jeune assureur était tenu de s'incliner. D'ailleurs, son statut de noble l'obligeait à se présenter devant elle dans le courant de la soirée, ne serait-ce que pour échanger quelques banalités et renouveler son serment d'allégeance à la couronne.  

Georges récitait mentalement les formules qu'il allait devoir employer devant la reine lorsqu'il se rendit compte que son garde du corps était anormalement crispé dans son armure de plates noire et or, sa main gantée d'acier plutôt proche du manche de sa hache. L'ancien paladin se préparait visiblement à défendre chèrement sa vie, ainsi que celle de son maître. Quelque chose n'allait pas.
« Modifié: mercredi 03 octobre 2018, 05:15:05 par Georges Flemens »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 4 lundi 08 octobre 2018, 01:10:52

La belle Reine se devait de toujours garder contenance, et d’avoir une excellente mémoire. Elle ne comptait plus le nombre d’heures où, en compagnie de Jamiël, de Ronald Langley, ou même du Grand-Duc Arnaud de Meizière, elle avait dû apprendre les différentes armoiries nexusiennes, les grandes familles, les guildes bourgeoises, leur fonctionnement, leurs slogans, leurs personnalités notables... Une tâche qui avait été dévolue avant à Nöly Ivory, sa défunte mère, et qui incombait maintenant à Elena, dont la légitimité était contestée. En soi, personne ne lui contestait sa lignée, mais, après la décimation des Ivory, beaucoup de vieilles aspirations avaient refleuri. L’enlisement du conflit nexuso-ashnardien avait été une toile de fond parfaite pour donner envie d’un changement de dynastie royale. En soi, l’Histoire de Nexus avait déjà connu des putschs, des coups d’État, des tentatives de guerre civile, mais les Ivory avaient toujours réussi à maintenir leur pouvoir, notamment parce qu’ils bénéficiaient du soutien indéfectible de la population. Mais ce soutien était écorné. La guerre avait entraîné de fortes conséquences socioéconomiques. Les migrants et les réfugiés avaient considérablement augmenté la population de Nexus, et la ville faisait maintenant face à un état de surpopulation dans les bas-fonds, qui conduisait à une hausse de la paupérisation, mais aussi de la criminalité et de l’insécurité.

C’était donc une situation complexe, difficile, et qui nécessitait de savoir sur qui se fier. Elena, parfaite dans sa belle robe immaculée, s’entretenait donc avec une famille elfique. Les elfes avaient toujours été très importants à Nexus. Jadis, ils avaient fondé cette ville, et la hausse du racisme envers les elfes était un autre sujet de crispation. Elena promettait d’être la plus sévère possible, tout en veillant à préserver les intérêts des elfes. Ils n’hésitaient pas à se battre avec eux contre les Ashnardiens, et les francs-tireurs elfes étaient particulièrement redoutables.

« La Couronne apprécie toujours le soutien des familles elfiques, Sire Lorion, et j’ai conscience de la situation de précarité des elfes vivant dans les quartiers désaffectés... »

Conséquemment à la paupérisation de la ville, plusieurs quartiers populaires avaient fait l’objet d’une véritable ghettoïsation, incluant des quartiers abritant historiquement des elfes. Les elfes vivant dans les royaumes humains, surnommés péjorativement « Bas-Elfes » par les autres, étaient ainsi dédaignés. Les Bas-Elfes buvaient, fumaient, s’adonnant aux vices humains, provoquant la honte des elfes. Toutefois, il existait des clans elfiques qui continuaient à veiller sur eux, dont la maison de Lorion Nödwell. Les Nödwell venaient de la Sylve, du Bosquet, et étaient préoccupés par la situation alarmante dans les quartiers populaires. Sans faire de clientélisme, Elena devait néanmoins montrer qu’elle avait bien conscience des problèmes, même si les solutions n’étaient pas évidentes.

Tout en discutant, elle se rapprocha ainsi de Georges Flemens... Jusqu’à se retrouver face à lui.

« Monsieur Flemens. Je suis enchantée de vous voir ! »

Elena tendit sa main gantée vers lui, pour un baisemains protocolaire. Pendant ce temps, elle avait récupéré un verre de vin, qu’elle tenait dans son autre main, et en but une gorgée.

« Comment se porte votre compagnie ? Je suppose que vous devez être assez éloigné de la banqueroute, non ? »
DC d’Alice Korvander.

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Georges Flemens

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 5 samedi 13 octobre 2018, 21:47:08

L'attitude de Valor Innokenti était préoccupante. Le garde du corps avait visiblement détecté une menace que personne d'autre n'était parvenu à percevoir jusqu'à présent. Georges connaissait la fiabilité de son garde du corps. Si la situation devenait vraiment préoccupante, il préviendrait. Le jeune noble fit donc tout son possible pour paraître calme et détendu, éloignant son regard de l'ancien paladin. Après tout, ce n'était pas comme si la reine risquait de l'aborder d'un instant à l'autre. Il fit même l'effort de s'intéresser à une pyramide de flûtes de champagne non loin de lui. En bout de nappe se trouvait un morceau de parchemin donnant la dénomination du cru et détaillant le millésime.
En voyant reparaître son majordome, l'assureur leva sa main pour attirer son attention. Le pauvre homme était pâle comme neige. Georges lui fit signe d'approcher. Le majordome se glissa adroitement entre les convives telle une anguille, pour accourir auprès de son maître.


« Eh bien ? »
« Furieux. Mais il accepte de prendre rendez vous. Je me suis occupé de tout. »
« Vous avez bien travaillé. Dercius est potentiellement de retour. Prenez garde ! »

Le majordome salua son maître d'une brève inclination de la tête avant de s'éloigner, disparaissant à la vue de Georges aussi aisément qu'il était apparu. Un brave garçon qui travaillait vite et bien. Georges ne manquerait pas de le signaler à Griselda. Après tout, un employé se démenant pour son employeur méritait une récompense. De plus, il avait compris la référence à Dercius, un assassin qu'Ivor Innokenti avait éliminé il y a quelques temps. Son nom servait de code d'alerte à la dynastie Flemens. Un léger sourire étira les lèvres de Georges. L'assureur allait se diriger vers une de ses connaissances passant non loin de lui, mais il n'en eut pas le temps :

« Monsieur Flemens. Je suis enchantée de vous voir ! »

Éléna Ivory, reine de Nexus, venait de faire son apparition devant lui, la main tendue, prête pour un baisemain. Georges croisa le regard des yeux vairons de la reine et l'espace d'une seconde, il paniqua. C'était bien la première fois qu'il rencontrait son monarque en personne.

*Qu'est-ce que je dois faire ? Viiiite, je suis en public, je n'ai pas le droit à l'erreur !*

Mais il se rappela bien vite les usages. Si un trouble avait été apparent sur son visage, celui-ci avait bien vite disparu. Le jeune assureur inclina respectueusement le buste et la nuque devant son monarque. Il prit la main gantée de la reine dans la sienne et la porta à ses lèvres pour y déposer le plus silencieusement et le plus respectueusement du monde un baiser, avant de la relâcher et de se redresser. Plusieurs choses le troublèrent pendant ce geste. Habituellement, c'est à l'homme de prendre l'initiative pour le baisemain et la main concernée ne doit pas être gantée. De plus, la reine semblait avoir oublié son titre de comte en le saluant. Georges Flemens se demanda ce qu'il pouvait bien tirer de ces détails, mais ne s'en formalisa pas outre mesure. Il préféra terminer de saluer la reine, comme on le lui avait appris.

Présentant à la reine son sourire le plus avenant, il prit la parole :


« Votre majesté, c'est un honneur de vous rencontrer ce soir. La maison Flemens est ravie de pouvoir compter sur une reine telle que vous pour gouverner notre Citée-État. »

Georges n'a pas l'habitude de s'exprimer en public. Il délègue volontiers cette tâche à ses majordomes. D'ailleurs, lors des réceptions, il se contente habituellement de chuchoter ce qu'il a à dire à l'oreille de l'un de ses domestiques qui fait la commission. Quand Georges parle pour de bon, c'est d'une voix tout juste audible pour son interlocuteur, qui doit tendre l'oreille. Georges fit cependant un effort pour rendre sa voix un peu plus audible pour la reine. Bien sûr, il n'était pas honnête avec son monarque. Il aurait tellement souhaité qu'elle ne joue pas un si grand rôle dans la politique nexusienne.

Le jeune homme croisa le regard de la reine. L'expression neutre, revêtue d'un léger vernis d’amabilité de son souverain le mettait mal à l'aise. Une telle maîtrise de son expression étonna Georges.


*Hum...À qui ai-je affaire ? À une pimbêche ou à une traitresse?*

Il remarqua qu'une flûte de champagne était apparue dans la main de la reine. Georges se demanda s'il devait également en prendre une, mais se ravisa. Il aurait parut déplacé qu'un noble prenne un verre de champagne sans y avoir été invité, même s'il ne comptait pas en boire une seule goûte.

« Comment se porte votre compagnie ? Je suppose que vous devez être assez éloigné de la banqueroute, non ? »

Le sourire de Georges s'élargit à cette remarque...mais il s'agissait d'un sourire nerveux. Il se demandait  bien  quoi répondre à la reine. Sa compagnie se portait mieux que jamais et la victoire de l'amiral Vanberg était très bonne pour les affaires. Les échanges commerciaux entre nexus et ses colonies allaient s'intensifier. Des marchands allaient s'enrichir, investir d'avantage dans leurs activités et cracher d'avantage sur les assureurs et leurs primes... D'autres, moins chanceux ou doués en affaire, allaient vouloir sa mort. Bien sûr, tous allait plier devant ses exigences...après quelques tentatives d'assassinat infructueuses : Une légère augmentation du montant de la franchise en contrepartie d'une tout aussi légère diminution de la prime mensuelle, avec la possibilité de recourir à la multi-assurance. Le prix des commissions ne bougerait pas, évidemment.

« Ma compagnie se porte mieux que jamais, votre majesté. La victoire de votre amiral ouvre de nouvelles possibilités pour le commerce nexusien. Si seulement nos marchands étaient meilleurs diplomates, ils se garderaient bien de... »

Georges s’interrompit, son visage pâlit au point de prendre une teinte quasi-cadavérique. Devant des interlocuteurs masculins, il n'avait aucun mal à faire preuve de retenue. Devant une femme, c'était différent. Il se sentait mal à l'aise, balourd, vulnérable. Il ressentait alors le besoin d'en faire...un peu trop, étalant toute sa maladresse au grand jour. Voilà bien pourquoi il les évitait du mieux possible.

« Je vous prie de bien vouloir excuser mon manque de retenue, votre majesté. »
« Modifié: dimanche 14 octobre 2018, 14:47:51 par Georges Flemens »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]

Réponse 6 lundi 22 octobre 2018, 01:00:40

Elena était assez au courant des activités économiques de son pays. Elle ne serait pas digne d’être la Reine autrement. Elle savait donc que les situations allaient s’arranger pour les assureurs. Du fait des attaques du Commodore, les compagnies d’assurance avaient dû verser beaucoup d’indemnités, et allaient en conséquence devoir augmenter le montant de leurs primes. C’était une vaste activité lucrative, mais aussi indispensable, car la mer nexusienne était toujours agitée. Après le Commodore, il y aurait d’autres bandits, d’autres criminels, d’autres problèmes... Et la Couronne se devait de travailler activement avec ses partenaires privilégiés. En la matière, les assureurs avaient un poids immense, un pouvoir qu’il aurait été absurde et dangereux de minimiser.

Georges Flemens expliqua donc que les affaires allaient plutôt bien, et suggéra ensuite que, si les marchands et les capitaines de navire étaient de meilleurs diplomates, les choses auraient fonctionné différemment. Devant cette remarque, qui se termina avant que l’homme ne puisse la terminer, Elena haussa un sourcil interrogateur, cherchant manifestement à comprendre ce que le jeune homme avait cherché à formuler.

« Euh... De quoi voulez-vous vous excuser, Monsieur Flemens ? Je vous avoue ne pas très bien comprendre... »

Son « manque de retenue » ? Elena ne comprenait pas trop. En fait, elle n’avait pas compris ce qu’il avait voulu dire sur les navigateurs nexusiens. En quoi leur manque de diplomatie avait-il quoi que ce soit à voir avec les assauts du Commodore ? Et puis, Elena savait très bien que les marins pouvaient se montrer très bourrus quand ils le voulaient. Elena finit par hausser les épaules en buvant un peu de sa coupe, balayant rapidement le moment de gêne qui venait de s’installer.

« Bref... Je suis ravie de vous voir, en tout cas. Il est de l’intérêt de la Nation que la Couronne entretienne des liens étroits avec des individus comme vous. Les guildes et les compagnies d’assurance forment des piliers du système économique et social. »

Tout était loin d’être idyllique dans le monde des assureurs. Ceux-ci n’hésitaient pas à prévoir des clauses abusives dans leurs contrats, ou avaient un comportement d’une intransigeance extrême. Leurs conventions étaient rédigées pour être extrêmement opaques, avec des renvois à des annexes, à des chartes complémentaires, à des descriptions très précises, les assureurs prévoyant généralement d’importantes causes d’exclusions de garantie.

Elena avait conscience de tout cela, et du fait que rien n’était simple... Mais elle ne pouvait pas se permettre de s’énerver en plein public, et restait donc agréable, charmante, et souriante.

« J’espère que nous pourrons travailler efficacement ensemble, Monsieur Flemens, j’ai eu ouï-dire qu’il existait encore beaucoup de compagnies maritimes qui n’avaient pas encore été indemnisées... »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.



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