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La vallée des femmes perdues

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Grayle le pérégrin

Humain(e)

La vallée des femmes perdues

vendredi 05 janvier 2018, 21:55:44

97 jours.

97  jours que Grayle avançait, seul et solitaire, poussé par son irrépressible instinct d'explorateur et d'aventure. Il n'y a rien là bas qu'on lui avait dit. Rien au delà des canyons, des marais et des montagnes. Personne n'y était revenu, et si des gens s'y trouvaient, aucun n'était jamais arrivé à la civilisation. Des centaines de kilomètres de rien, de nature intouchée et pure.

Foutaises. Après plus de 400 ans à arpenter des dizaines de planètes, l'immortel savait une chose. La nature a horreur du vide. Des contrées de "rien", ça n'existe pas.  Il y avait toujours quelque chose, une tribu, ou au moins ses restes, même en plein milieu des plus chauds déserts.

Traverser les canyons avaient été une partie de plaisir. La vue était infinie, et il évitait toute attaque surprise d'un prédateur quelconque. Peu affecté par la chaleur et la brume, il avait progressé avec une vitesse effarante, silhouette isolée sur la roche brûlante.
La forêt n'avait pas été un vrai obstacle. Les marais par contre... comprenait pourquoi personne n'était allé plus loin. S’étendant sur une surface suffisamment grande pour recouvrir un pays, ils étaient poisseux, pleins d'animaux horribles et de bestioles puantes. De gros lézards cracheurs de feu, des moustiques aussi gros que des chats et d'immenses araignées peuplaient les marais, calme champ de bataille et de carnage perpétuelle entre une faune hostile et une flore indifférente. Une armée entière n'aurait pas pu traverser cet immense terrain d'horreur, de maladie et de sang.

Distance de vue avec le brouillard de pestilence ? 10 mètres.

Temps de traversée pour Grayle ? 32 jours. Innarêtable, le jeune homme avait tracé tout droit devant, évitant et échappant à tous les dangers. Toujours droit devant ! Immunisé face aux maladies, doué de centaines d'années d'expérience et d'instinct, la proie s'était jouée des prédateurs, laissant derrière elle des créatures rageuses et affamées, faisant de ce terrain impossible à franchir, un simple désagrément, un terrain de jeu, dompté avec une grossière facilité.

Dernier obstacle, la montagne. Grayle n'aimait pas la montagne. La nature et le temps se dressaient spécifiquement contre vous. Le froid, le vent, une seule erreur, et c'était la mort, et retour à la case départ. Heureusement, il était bien équipé, et commenca l'ascension. Heureusement, les monts, bien que hauts, n'avaient pas de particularité les rendant trop dangereux, et, bien qu'ennuyante, elle ne fut guère difficile. L'absence de neige, grâce à la saison chaude et aux températures agréables de la région, y étaient pour beaucoup.

Tout au long de son voyage, le pérégrin continuait d'écrire des notes sur ce qu'il avait traversé, avec dessins, croquis et remarques. Il savait que personne n'allait jamais lire son huitième livres, mais tant pis ! Il fallait bien que tous ces voyages soient utiles. La montagne franchie, c'était une autre forêt qui s'était présentée à lui.

Il avait trouvé un passage à mi-chemin de la montagne et s'était ensuite mis en quête d'un point avancé.

" Pas question de me retaper la descente. " Comme à chaque fois qu'il se trouvait seul pendant un long moment, Grayle se mettait en mode pilote automatique, ses pensées uniquement focalisées sur le principe simple d'avancer droit devant, peu importe l'obstacle. Ses rares réflexions étaient à haute voix, comme pour se rassurer de son état. Celui d'être vivant. Avisant un a-pic, il s'y dirigea, alors que le soleil se levait. Emmitouflé dans une tenue d'hiver et des lunettes anti-neige modernes, il n'avait, au début, rien remarqué du spectacle qui se présentait à ses yeux.

C'est lorsque la lumière matinale illumina l'horizon qu'il la vit alors. Pas l'immense étendue de roche, ni la grande forêt en contrebas, non. Du moins, pas seulement. Mais la ville. Une grande, immense ville, qui s'étendait sur des centaines de mètres, voir des kilomètres, en contrebas, à dos d'une autre montagne qui lui faisait face.

Il fouilla dans son sac, et en sorti une paire de jumelles. Oui, c'était bien une ville ! En pierre blanche et ornée. Du marbre ? Quoi qu'il en soit, il savait désormais ou aller. Il continua de fixer l'étendue en contrebas, à la recherche d'un autre signe de civilisation et d'une présence humaine. Hélas, pas grand chose... ses jumelles n'étaient pas assez précises et ne portaient pas assez loin.

Autour de lui, la chaine de montagnes continuait. Hum. Donc, cette vallée, en dessous de lui, était cernée par les montagnes... si civilisation il y avait, elle devait être relativement bien isolée, et méfiante. Une route de pierre serpentait vers sa montagne.

Ignorant le froid, il se défit de ses affaires, et rangea tout son barda d'alpinisme dans son sac, avant de se saisir... d'une combinaison de vol ailé. Wing-suit, comme ils disaient sur Terre.

" Bon... atterrir près des ruines serait un poil dangereux... alors... si je trouve une clairière... Bah, au pire. Je ne risque pas de mourrir... "

Puis, comme un suicidaire, laissant son sac derrière lui, il sauta... et, porté par le vent, se mit à voler.

Il descendait à toute vitesse, le vent fouettant ses oreilles, alors que le terrain défilait de plus en plus vite. Il évita de se fracasser contre "sa" montagne, avant de se diriger vers la vallée. Un grand sourire sur ses lèvres, il s'orienta un peu plus près du sol, cherchant le frisson du danger. Lancé comme une flèche, le jeune homme n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres au dessus du sol... il dérivait légèrement sur la droite, corrigeant son vol lorsque nécessaire, et se mit à survoler la forêt, puis, lorsqu'il vit une ouverture, à voler au niveau des arbres, zigzaguant entre le relief et les arbres, suivant une rivière descendant de la montagne.

" Youhouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ! " dit-il, effrayant un vol d'oiseaux bleus vifs, qui piaillèrent d'effroi dans sa direction

Puis, lorsqu'il n'était plus qu'à quelques centaines de mètres de la ville, et de ses hauts remparts blancs, il activa son parachute. Brusquement dans le ciel, une boule de tissu rouge éclata, et le vol du pérégrin prit fin. Doucement, il descendait vers les arbres... ou plutot, vers une des clairières en pente qu'il avait repéré.

Le tout n'avait pris qu'une petite minute...

Avec expertise, il arriva en douceur sur le sol, détachant son parachute, qui s'écrasa doucement derrière lui. Il se retourna, et regarda la montagne d'où il avait sauté. Il avait parcouru en une minute ce qui aurait prit plusieurs heures, voir une demi-journée pour beaucoup.

" 10/10 Grayle. T'es vraiment le meilleur. "

Se défaisant de sa combinaison, il se prépara à ranger ses affaires, se rhabiller, et se diriger vers la ville... en supposant qu'il n'avait pas déjà été repéré. Et si les habitants étaient dangereux ? Bah ! Il avait vu pire. A moitié candide et blasé, Grayle n'était guère effrayé de ce sur quoi il allait tomber.

A tort ou à raison ?
« Modifié: mardi 09 janvier 2018, 22:24:39 par Grayle le pérégrin »

Vanessa White

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 1 dimanche 07 janvier 2018, 15:33:00

Ancaria, une terre reculée et isolée de tous. Un monde dans un monde, qui semblait à l’écart des conflits Ashnardien et Nexusien. Pour combien de temps ? L’Histoire pouvait nous apprendre que ce royaume, bien que récent par rapports aux autres mastodontes, vivait et prospérait depuis plusieurs siècles. Ce royaume se protégeait et faisait tout pour rester dans l’ombre. Non par pour frapper plus fort, mais pour se préserver, pour conserver la paix qui y régnait. Rares étaient les vagabonds et voyageurs parvenant à parvenir à l’encontre de cette contrée. Il fallait pour cela traverser toutes sortes de paysages escarpés ; des montagnes aux cimes grimpants au ciel ; des marais boueux et habités par des monstres en tout genre ; des forets où la faune et la flore vous attaquait sans répit. Que d’étapes et de périples pour rejoindre ce royaume ...

La venue d’un voyageur était donc rare et, généralement, n’était pas bien vu. Ancarla était une terre de refuge, un lieu où l’on pouvait y demander l’asile pour des raisons précises ... Mais ce n’était pas un lieu où faire du tourisme. La règle était donc de signaler toute intrusion remarquée sur le territoire. La simple pécore avait l’obligation et le devoir civique de rapporter ce qu’il avait vu, s’il avait vu quelque chose. Et fut un jour où arriva aux oreilles d’une capitaine de milice, gérant la sécurité dans plusieurs bourgades fermières au nord de la capitale, qu’un étranger avait été aperçut. De surcroit, une personne de sexe masculin. L’alerte fut immédiatement lancée, et un détachement modeste mais bien armé fut dépêché, afin de tenter de retrouver cet intru.


Cela faisait maintenant plusieurs heures que l’alerte avait été lancée et que les recherches continuaient. Les gardes forestières étaient aussi dans le coup, travaillant avec la milice pour mettre la main sur cette personne ayant été remarquée par une fermière. Dans une clairière, apparemment. Les fouilles durèrent plusieurs heures, jusqu’à ce que deux miliciennes finissent par repérer la cible. Celle-ci tentait de trouver son chemin entre les arbres et les feuillages, essayant probablement de se frayer un chemin vers la ville. « HALTES ! » S’exclama donc fortement l’une des deux femmes, brandissant son épée. « Au nom de sa majesté, la Reine Lonara, vous êtes prié de vous rendre. Rendez-vous pacifiquement, étranger, et sa Grâce vous accordera clémence éventuellement. » Dit-elle alors, finissant par approcher l’homme. Les deux gardes se placèrent devant et derrière la cible, épée brandit, afin de le maintenir en joue. Un silence s’installa, avant que l’autre milicienne apporte des précisions. « Vous venez de vous infiltrer en territoire interdit aux voyageurs. Vous devez être conduit auprès des autorités pour qu’ils décident quoi faire de vous. Si vous n’êtes pas là pour troubler l’ordre publique, alors rendez-vous sans discuter. » Dit-elle d’une voix neutre, mais assez ferme pour montrer l’importance – et la gravité – de la situation.

Cet homme n’avait plus qu’à se rendre pacifiquement, et suivre les deux miliciennes jusqu’à la garnison principale la plus proche, qui se trouvait dans un village à quelques kilomètres d’ici. De là, la capitaine allait pouvoir décider quoi faire de son sort et surtout, élucider le mystère ; qui était-il, et comment était-il parvenu ici ?
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Grayle le pérégrin

Humain(e)

Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 2 mercredi 10 janvier 2018, 22:37:21

Grayle avait essayé d'être discret, sans toutefois faire trop d'effort. Il s'était au début caché de ce qu'il devinait des créatures se dirigeant vers lui. Il avait au début observé, vérifiant que les habitants (qui, dieu merci, existaient) n'étaient pas quelque chose comme des cannibales ou autres créatures assoiffées de chair humaine. Aussi, lorsqu'il fut intercepté, sa prudence contournée, il ne flippa pas. Au contraire, il leva lentement les bras, mains bien en évidence, au dessus de la tête, et fit le sourire le plus charmeur et apaisé possible.

" Bonjour Mesdames. " dit-il d'une voix calme, sentant la tension autour de lui. " Je ne vous veux aucun mal, je le promet. "

Etrangement, il ne sentait pas la tension baisser. Il se fléchit un peu, tendant sa jambe droite vers l'arrière.

" J'ai un couteau ici " dit-il, le fourreau attaché au niveau du mollet. " Prenez le. Mon sac également. "

Il fit glisser son sac à dos de ses épaules, et le jeta sur le côté. Il laissa également la guerrière derrière lui retirer sa lame, sombre et noire comme les ténèbres.

" Ca n'a rien de magique, je vous assure. C'est le matériaux qui fait ca. Je l'utilise pour me dégager le chemin. Et couper le fromage. " dit-il dans une tentative désespérée et désespérante de détendre la situation. Il sentait qu'elles s'impatientaient...

" Oh ! Et je me rend ! Mes excuses ! "

De tous les voyageurs, Grayle devait sans doute être le plus poli qu'elles aient rencontré. Cette attitude énerva une des miliciennes, qui lui donna un coup de pied dans le dos, le faisant se renverser à terre. Il sentit le poid de la milicienne sur lui, puis le genou contre son dos, alors qu'elle lui passait la corde aux mains. L'autre fouille son sac et fut... désapointée de le trouver vide.

" C'est quoi ca ? "

" Secret " répondit Grayle avait de se prendre son sac dans la figure, ce qui n'enleva pas sa bonne humeur. " Rien de dangereux, je vous assure. " Il fut relevé par la seconde milicienne, qui tira sur la corde, entraînant le pérégrin à sa suite.

" Suivez nous et sans faire d'histoire. "

Le petit groupe sortit de la forêt. Grayle essaya au début de faire la conversation, demandant des précisions sur leur culture et elles-mêmes, s'étonnant de ne voir aucun homme, mais le silence déterminé des deux femmes le convainquit de rester silencieux afin de ne pas aggraver son cas. Elles prenaient manifestement leur rôle très au sérieux, ce qu'il comprenait. Vu a quel point le territoire était isolé, et interdit au voyageurs, elles ne devaient pas souvent rencontrer quelqu'un comme lui. Lorsqu'on a pas l'occasion de faire son métier, on se donne à fond lorsqu'elle se présente...

Ils furent rejoints par d'autres miliciens, ou plutôt, miliciennes, qui avaient participé à la battue. Grayle ne vit que des femmes, certaines le regardant avec dégout, d'autre avec une curiosité presque attendrissante. Il fut ensuite escorté sur les routes, où ils traversèrent un village. Fermières, marchandes et autres passantes regardaient Grayle avec une crainte bien plus palpable, échangeant des chuchotements.

* Hum... ou sont les hommes ? Même dans une société ultra matriarcale, j'en aurais vu un ou deux... * pensa Grayle. Etait-il tombé dans une contrée d'amazones, chassants et tuants les hommes ? C'était bien sa veine... Alors que la cheffe hurlait aux citoyennes de faire place, il chuchota à la milicienne la plus proche de lui.

" Hey... est ce qu'il y a quelque chose que je dois faire pour ne pas finir au bout d'une pique ? "

Elle le regarda d'un air colérique, grognant entre ses dents serrées qu'il devrait commencer par la boucler. Ce qu'il fit.

Ils (ou plutôt, elles, étant donné qu'il n'y avait qu'un homme. Soyons juste pour une fois), continuèrent de marcher. Les chemins de terre laissèrent place à la route de pierre, et les palissades aux immenses murs blancs de la capitale, dont les colossales portes s'ouvrirent lentement pour laisser la place au petit groupe d'entrer. Grayle jouait le touriste. Il regardait les murs, les armures des miliciennes, les habitations, fasciné par ce qu'il voyait, comme toujours. Il avait vu énormément de choses, mais cette ville, si elle n'était pas la plus impressionnante, était une des plus belles qu'il n'ait jamais vu. Il sentit une main sur son dos, et il reconnu l'une des deux premières miliciennes. Elle arrêta Grayle.

" Pourquoi est ce que ton sac est sur ton dos... ? "

"Oh." dit-il confus. " Ce sac est lié à moi. Si vous vous éloignez trop, il reviendra sur moi. " Il parvint à se retenir de faire un clin d'oeil et un sourire graveleux et de dire "Du coup, restez tout près de moi..." et parvint à rester silencieux.

Elle lui enleva son sac et resta près de lui.

" Hey. " dit-il à la milicienne, qui le fixa d'un air énervé, suivie par celle qu'il avait abordé peu avant.

" Oui ? "

" Si vous m'amenez devant la Reine, comment est ce que je dois la saluer... ? "
« Modifié: dimanche 14 janvier 2018, 20:28:21 par Grayle le pérégrin »

Vanessa White

Humain(e)

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 3 samedi 13 janvier 2018, 17:30:44

Alors que les deux miliciennes avaient embarqué l’intru, et qu’elles devaient le conduire au village le plus proche, elles se retinrent de ne pas le violenter plus que cela. C’était que les miliciennes détestaient particulièrement les étrangers de son type ; casse-pieds. Le premier voyage se déroula sans problèmes, mais une fois arrivée dans la bourgade, les villageois découvrirent l’étranger. Il y avait alors de tous les regards. Des curieux, des apeurés et des regards hostiles. Ce pays n’était pas fait pour les voyageurs et celles et ceux désirants visiter le monde. Mais, le jeune homme aura tout le temps de comprendre pourquoi plus tard. Pour le moment, les règles de sécurité imposaient qu’il soit conduit à la cheffe de la milice, à la capitale. Ce fut pour cette raison qu’une fois à la garnison du village, ce fut la capitaine locale qui prit en main les opérations.

Le chemin vers les portes de la ville se déroula dans un climat très tendu et froid. La cheffe ainsi que les autres miliciennes étaient déjà agacées par le comportement de cet homme, qui prenait un peu trop ses aises avec son humour. La marche fut de mise ; elles n’allaient pas affréter une monture pour un intru. Et la capitale n’était pas si lointaine que cela. Il y avait ce sac qu’il portait qui constituait à la fois source d’énervement mais aussi de curiosité. D’où l’avait-il récupéré ? Et pourquoi agissait-il ainsi ? À l’approche des immenses portes blanches protégeant la cité, l’une des deux miliciennes accompagnant la cheffe posa sa main sur son épaule. Son sac avait disparu de ses mains et était revenu sur son dos, ce qui l’énerva. Mais elle eut un semblant d’explication sur cette magie ; le sac était enchanté de façon à toujours revenir à son propriétaire.

Elle comprit qu’elle devrait rester près de l’homme pour éviter qu’il ne puisse profiter de ça. Ce fut à contrecœur mais, elle avait un devoir à respecter. Quelques minutes après, voilà que la troupe était au pied du mur de la ville, et que les grandes portes s’ouvrirent. Le voyageur allait découvrir que ces portes ne donnaient pas sur la ville elle-même, mais sur son enceinte ... En d’autres termes, au moment de l’ouverture des portes, il pourrait observer cette majestueuse scène. Cette vue provoquait toujours, même pour les habitantes, une belle sensation. Cette ville était le fruit de toute l’Histoire de cette nation, et de tout ce qu’elle a dû endurer. C’était le joyau de ces montagnes, et c’était leur plus précieux trésor. Mais, il n’y avait pas le temps de faire le touriste ; la cheffe poussa du bout de son pommeau d’épée le prisonnier, l’incitant à avancer.

Il ne fut pas longtemps avant que la troupe rejoigne enfin le Quartier Général de la Milice. Le cœur de toute la sécurité du pays. La capitaine intima à l’homme de se tenir tranquille car ici, magie ou non, il ne pourrait faire long feu bien longtemps. Passant un portail renforcé, les miliciennes finirent par conduire l’homme dans un bâtiment, rempli de miliciennes. Inutile de dire que les visages furent surpris, hostiles pour certains, mais le travail devait être fait. « Conduisez-le à la Commandante. Elle décidera quoi faire de lui. » S’exclama la capitaine à une officière, qui prit dès lors le relai. Après une myriade de couloir et de dédales ... L’homme finit dans une cellule, mais pas n’importe laquelle. Une cellule juste en face du bureau de la commandante, qui d’ailleurs, finit par se présenter à lui.

S’approchant des barreaux, elle le toisa du regard avant de parler. « Vous ne savez probablement pas où vous êtes, étranger. Mais je peux vous dire une chose ; vous êtes tout sauf là où vous devriez être. » Déclara-t-elle en premier. Elle marqua un silence, intimant le silence au jeune homme pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas fini. « La Reine désirera probablement voir de ses yeux l’étranger, mais en attendant qu’elle vous accorde une audience, je vais devoir savoir qui vous êtes exactement. Alors, vous allez me répondre très simplement et sans tenter de me mentir. Qui êtes-vous, et que venez-vous faire à l’Enclave ? » Déclara-t-elle d’une voix autoritaire, sans pour autant être aggressive.
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Grayle le pérégrin

Humain(e)

Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 4 dimanche 14 janvier 2018, 21:19:59

La cellule dans laquelle se trouvait Grayle était pleine de poussière. Quelque chose lui disait qu'elle n'était pas souvent utilisée.  Rien de choquant à ses yeux. Si les hommes étaient effectivement absents de cette société (il n'en avait après tout vu aucun en plusieurs heures), la faiblesse de la criminalité n'était pas étonnante. Oh, les femmes n'étaient pas toutes de doux agneaux, mais quand même...

Quoi qu'il en soit, elles étaient de sacrées architectes aussi. La vue, lorsqu'il était arrivé au dessus de la ville, était à couper le souffle. D'énormes batisses de pierres, s'étendant à pertes de vue, installées en harmonie avec une série de cascades. En vol, il n'avait rien pu voir de tout ca. Juste une ville classique, un peu viellote. Il soupçonna une illusion. Ce qui, dans une ville cherchant à rester discrète, avait du sens. Mais l'architecture était... trop grandiloquente, pour un peuple caché.

Plus il y pensait, plus il était intrigué. Il y avait une histoire dans cette ville, dans ces murs, dans cette population dont il avait vu des visages de toute origine. Et, irrémédiablement, le feu de sa curiosité s'embrassa un peu plus lorsque l'apparemment redoutée commandante vint. C'était une femme au visage sévère et fier, entièrement en armure, de longs cheveux bruns étendus élégamment sur des épaulières finement ouvragés. Elle était belle, et, ce qui plaisait encore plus à Grayle, forte. Sous cette armure, un corps puissant et élégant devait se cacher, et la femme put rapidement comprendre que le prisonnier, qui était assis en tailleur sur le sol, la dévorait des yeux, admiratif, séduit et charmé, sans trace de perversité.

La voix de la femme était douce mais puissante, main de fer dans un gant de soie. Elle le toisait, et, devant cette silhouette chevaleresque et propre, il se sentait honteux. Peu à peu, l'esprit de Grayle commençait à muter, à s'adapter à son environnement, celui où les hommes était naturellements haïs et redoutés, et une minuscule partie de lui-même, qui n'existait pas avant de mettre pied sur ces terres, lui chuchotait à quel point cette haine était justifiée et qu'il méritait d'être mis dans le même sac que les autres.

Il se leva, et se rendit compte que, debout, il était à peine plus grand que la femme, qui le fixait d'un air déterminé et sure d'elle. Les barreaux étaient épais, et son épée, aiguisée.

" Je m'appelle Grayle. Je ne pense pas que mon nom de famille vous soit utile. "

Il ne s'en souvenait plus à vrai dire, mais il en inventa un. Autant ne pas leur donner la moindre raison de l'enfermer.


" Il s'agit de Dubreuil. Grayle Dubreuil. Commandante, comme vous, je fais mon métier. Je suis explorateur. Donc j'explore. Il y a... des gens de l'autre côté des montagnes. "

Il marqua une pause, fixant la porte le bureau derrière la commandante. Il rembobina dans ses pensées le chemin qu'il avait fait pour arriver ici. Les couloirs. Gauche, droite, droite, gauche, tout droit, sur 150 mètres. droite, gauche, gauche, tout droit, droite, tout droit. Droite, sortie dans la ville. Gauche. Tout droit. Il resta ainsi une bonne demi-minute, avant de tourner le dos à la chevalière et de pointer le mur.

" Je suis arrivé de là-bas. Au delà, il y a des marais, et des canyons. " Il se remit en face de la commandante. Il la regardait au fond des yeux, ne perdant jamais son regard.

" Il m'a fallu 3 mois pour arriver ici. En supposant que quelqu'un soit capable de répéter mon exploit, ce dont je doute, il lui en faudrait le double. Je ne suis pas étonné que si peu de gens vous aient trouvés. Vous êtes... bien cachées. "

Léger silence.

" Les gens m'ont dit qu'ils n'y avait rien. Alors j'y suis allé moi-même. Je suis là purement par hasard, et par ma seule volonté. Je n'annonce aucune armée, aucun pays, et personne n'a pu me suivre. Vous n'avez rien à craindre de moi, je vous le promet. "

Il se rapprocha d'elle. Uniquement stoppé par les barreaux.

" Vous etes isolationnistes c'est ca ? Je ne trahirais pas votre secret. Je ne l'ai jamais fait. Mais... est ce que vous accepteriez de me dire pourquoi... "

Il se rendit compte qu'il ne connaissait pas son nom. Devait-il dire madame ? Mademoiselle ? Non. Ce genre d'appellations marchaient dans une société avec hommes et femmes. Mais ici, il en doutait. Elle était fière, sans doute très attachée à sa position, son rang, et l'effet qu'elle faisait sur les gens, à fortiori un étranger comme lui. Elle ne lui donnerait peut-être jamais son prénom, par simple arrogance.

" Commandante ? "
« Modifié: lundi 05 février 2018, 20:03:35 par Grayle le pérégrin »

Vanessa White

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 5 mardi 16 janvier 2018, 16:04:10

La commandante en avait vu des choses mais cet homme-là était bien particulier. La femme lui avait posé une question, celle qui visait à lui faire décliner son identité et les raisons de sa présence ici. Suite à cela, il obtempéra même s’il fut un peu avare en détails selon son interrogatrice. Ainsi donc il s’appelait Grayle, et était un explorateur venu voir ce qui se cachait ici. Il prétendait ne pas représenter d’armée ni de pays, et qu’aussi, lui seul était parvenu à venir ici. Un exploit ? La milicienne n’en savait rien pour le moment. Elle marqua un silence à la toute fin de son discours, où il lui demanda à son tour son nom. « Commandante Lowri. Julia Lowri. » Répliqua-t-elle d’un ton toujours aussi sérieux.

Elle marqua un nouveau silence et décida à son tour de répondre à ce jeune homme, sur ses interrogations. « J’espère que vous réalisez que malgré tout ce que vous pouvez me dire, nous ne pouvons pas vous faire confiance ni croire à votre histoire du premier coup. » Dit-elle comme préambule, afin de prévenir Grayle que la suite ne sera pas aussi simple qu’il le pensait. Sauf si la Reine disait le contraire mais, en attendant, il serait livré à Julia. « Nous sommes au courant de la civilisation par-delà nos terres. Nexus, Ashnard et tous ces autres royaumes dont nous avons choisi de nous séparer. Nous sommes une petite mais auto-suffisante nation ... Nous n’avons donc besoin de personne. » Dit-elle, évitant justement la question du pourquoi. Car tout simplement c’était le rôle de la Reine d’expliquer tout ceci à Grayle.

Julia regarda Grayle dans les yeux puis le jaugea. Son attitude, son discours laissait penser qu’il était inoffensif et que, réellement, il s’était perdu ici. Mais quelle inconsciente femme ferait-elle de le croire sur parole et de ne pas prendre toute les précautions nécessaires. Elle fronça légèrement ses sourcils, décidée à éclaircir tout ça. « Vous voulez me faire croire que vous êtes parvenu à traverser les Marais Nauséabonds, les Cimes Gelées et les Forets des Soupirs en trois mois, sans escorte ni aide ? J’ai bien du mal à croire cela, jeune homme. Notre pays est isolé, entouré par toute sorte de barrière naturelle quasi-infranchissable par la terre. » Déclara-t-elle, trouvant ce détail de son histoire la plus tirée par les cheveux. Pour traverser ces zones, il fallait bien plus que trois mois, et être dans une escorte. Avec des rations, des équipements de survie, etc.

« Qui êtes-vous réellement ? » Finit-elle par demander plus fermement, fronçant son regard. L’histoire de cet homme pouvait être vraie comme fausse, mais il mentait clairement sur son identité selon Julia. Il n’était pas qu’un simple voyageur, de cela elle en était convaincue. Alors qu’elle tentait de le cuisiner, une officière subordonnée de la commandante pénétra dans la salle, attirant ainsi l’attention de l’interrogatrice. Frappant son plastron au niveau de sa poitrine – c’était le salut militaire local – la jeune demoiselle informa sa supérieure que la Reine n’allait plus tarder à venir. Ce n’était plus qu’une question de minutes avant que sa Majesté ne soit ici, prête à voir de ses propres yeux ce voyageur / intru. « Parfait. Sa Majesté sera sans doute très contente de découvrir qui vient troubler le lac. Un conseil pour vous, Grayle ; ne tentez pas d’être plus fin qu’elle. Notre Reine est fière et surtout, puissante. Elle pourrait vous changer en grenouille si vous l’agacez un peu trop ... Alors, tenez-vous à carreau. » Déclara-t-elle.
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Grayle le pérégrin

Humain(e)

Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 6 lundi 22 janvier 2018, 21:44:54

Enfin, elle lui donna son nom.

" Enchanté Commandante Nowri. " dit-il avec respect. Toujours respecter celles et ceux qui ont une arme.

Il ne s'attendait pas à ce que cette ville soit au fait du monde extérieur. En général, les contrées aussi isolationniste se complaisaient dans leur ignorance. C'était... intéressant. Cela voulait aussi dire que, soi elles avaient un quelconque moyen magique d'espionnage, soit elles avaient des citoyennes "infiltrées", qui envoyaient des messages. Ou faisaient même l'allez retour ? Il y avait donc moyen de partir et revenir, un moyen accessible à des personnes plus mortelles que lui.

Choisir de s'en séparer... est ce que ces femmes venaient de ces nations ? Tekhanes et Ashnardiennes au même endroit... et ben. Elle le fixa, d'un air songeur, avant de remettre en question ses exploits, et donc, sa nature. Il répondit placidement.

" Juste un jeune homme. "

Elle ne le crut pas. Mais, avant qu'elle ne puisse émettre un quelconque jugement, elle fut interrompue. Une soldate. Jeune, armurée, qui lui fit un salut militaire. Grayle fronça les sourcils.

Il avait déjà vu ce salut -certes, classique- quelque part, sur Terra... mais où ?

Et donc, la Reine allait venir ici... parfait. Il espérait qu'elle se montrerait plus compréhensive que ses chiennes de garde. La chienne de garde en chef, justement, reporta son attention sur lui, et le mit en garde. Apparemment, la Reine était tenue en très grande estime ici, et il comprit bien vite que l'humour, tout ca, il allait devoir oublier.

" Je serais sage comme une image, commandant Nowri. " dit-il en se redressant un peu. La commandante continuait de le dévisager, de haut en bas, avant de s'écarter. La soldate, elle, fit de la place dans le bureau, et déplaca le sac de Grayle un peu plus loin, afin d'installer un siège devant la cellule, si jamais la Reine voulait s'asseoir. Le sac disparut d'un coup, sans bruit, pour réapparaitre à côté de Grayle, ce que ne manqua pas de remarquer Nowri. Elle porta la main à son épée, alors que Grayle levait les mains.

" Pas d'inquiétude ! Je vous le rend... "


Il prit son sac par une des lanières, et le fit passer de l'autre côté des barreaux. La commandante s'en saisi au moment où la Reine entra.

C'était une splendide femme à la crinière brune, à la peau pâle, et au visage dur, mais élégant et séduisant. Un port noble, des yeux mauves percants et charmeurs, et une tenue... à laquelle il ne s'attendait pas. Il aurait cru voir une robe en tissu, légère et élégante, régalienne, mais elle semblait presque plus vêtue comme une aventurière qu'une... reine ? Elle ne manquait pas d'élégance, ceci dit. Très peu de peau découverte, à par celle de son coup. Un pantalon en cuir, des bottes du même matériaux, et une veste noire, elle aussi, raffinée et rembourrée, bouffante au bout des manches, ouverte et aux deux côtés retenus par une cordelette, le tout par dessus une chemise blanche que l'on devinait en dessous, et qui s'étendait jusqu'aux poignets. Les mains, elles, étaient gantées.

Les deux femmes s'inclinèrent devant elle, main sur le coeur. Grayle hésitait sur l'attitude à emprunter. Il était en face d'une reine. Il se devait d'être respectueux. Mais en faire trop serait-il mal vu ? Tant pis. Il s'inclina gracieusement, mains le long du corps, avant de relever sa tête, fixant la reine dans les yeux. Elle était grande, mais pas autant que lui, et le regardait en souriant, comme un faucon venant de repérer un lapin, ses lèvres pulpeuses entrouvertes sur des dents blanches et parfaites.

" Vous êtes dans de beaux draps, vous savez... "

Silence. Nowri et Grayle s'exprimèrent en même temps.

" Il s'appelle Grayle, votre majesté. "
" Je m'appelle Grayle, votre majesté. "

Sourire. Elle pianota des doigts sur le dossier de la chaise. Allait-elle s'asseoir ? Rester debout ?

Grayle inspira, et... sentit quelque chose. Plus que du parfum. Une odeur, presque imperceptible à l'odorat des humains, mais pas à celui de l'immortel, qui avait vagabondé assez de temps pour déceler ce signe...

.. de la magie. Il regarda la Reine. Beaucoup de magie.

Il recula, par pur instinct...
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Vanessa White

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 7 dimanche 28 janvier 2018, 14:17:39

Evidemment, la gradée ne crut pas les mots du jeune homme. Il ne pouvait pas simplement être un individu lambda, vu la réussite de sa traversée jusqu’à l’Enclave. Il pouvait clamer son innocence autant qu’il le désirait, la milicienne n’était pas dupe et ne comptait pas le laisser s’en tirer aussi facilement. Seulement, elle n’eut guère le temps de le cuisiner d’avantage car on lui avait annoncé l’arrivée de la reine. Dame Lonara était présente et allait être conduite auprès du captif d’un instant à l’autre. La commandante avait donné des instructions très claires et précises au jeune homme afin qu’il ne commette pas d’erreur face à sa majesté ... Cela pourrait lui compter très cher. Après quelques instants, durant lesquels le sac magique de cet intru continua de faire suer les gardes, Lonara finit par faire son entrée.

Une femme majestueuse, à la longue crinière sombre. Un visage dur mais charmeur, une peau pâle et aussi délicate que de la porcelaine. Indéniablement, Lonara était le visage de son pays. Une femme aussi dure que belle, aussi dangereuse qu’agréable. Vêtue de vêtements sophistiqués, la reine était accompagnée de deux de ses gardes royales, qui d’ailleurs disposèrent à la vue d’un simple coup d’œil de leur supérieure. La communication gestuelle était très forte entre la reine et ses subordonnées, ce qui permettait de ne laisser échapper aucune information. Un silence régnait. Lonara regardait Grayle par ses yeux violets, l’estimant, le jaugeant une première fois avant de report son attention vers la commandante. Elle ne pouvait s’empêcher de laisser glisser un sourire mutin à l’égard de l’intru, non pas par sympathie, mais par intérêt. Voire amusement. Elle allait s’amuser avec cet étranger, que ce soit pour lui tirer les vers du nez, ou simplement lui faire comprendre à qui il avait à faire.

Après quelques instants, son identité fut déclinée. Lonara se déplaça derrière la chaise devant sa cellule, semblant refuser de s’asseoir. Ses mains se posèrent sur le dossier, où elle fit pianoter ses doigts, regardant toujours Grayle dans les yeux. Mais, quand il se mit à reculer dans sa cellule, l’air quelque peu troublé, Lonara comprit qu’il avait sentit ses pouvoirs, et sa magie. « Voilà une réaction appropriée, Grayle. Maintenant que vous savez mon potentiel, peut-être vous serez plus disposé à coopérer ? » Déclara-t-elle, avant de regarder les miliciennes une à une. Un simple regard, une simple articulation de sa tête et elle leur donna l’ordre de quitter les lieux, afin de la laisser seule avec l’homme. L’officière Nowri n’aimait pas cela, car cela signifiait perdre un œil sur sa reine face à une potentielle menace ... Mais, Lonara était sans doute la plus puissante mage du royaume. Ainsi donc les lieux furent vidés, et il ne restait plus qu’elle et lui.

« Je suis la reine Lonara, régente de ces terres qu’on nomme l’Enclave. Et vous, Grayle, êtes un intru qui s’est infiltré. » Déclara-t-elle en premier, marquant un silence afin de voir la réaction. Elle savait qu’elle ne faisait que remâcher ce qui a déjà été dit. Mais la suite allait être bien différente. « Vous prétendez n’être juste qu’un homme, mais aucun Homme n’a pourtant réussi à franchir les frontières de cette façon, dans un délai aussi court. Il m’a suffi de pénétrer dans cette pièce pour sentir en vous une énergie particulière, anormale. Alors ... Si j’étais vous, devant une Grande reine qui désire vous laissez une seconde chance, j’avouerai tout. » Dit-elle finalement. Mais il aurait été trop simple pour Grayle de s’en sortir ainsi. Afin qu’il comprenne réellement ce qu’il risquait, la reine décida de faire parler sa magie. Contractant son poing, elle se concentra et fronça son regard sur le jeune homme. Celui-ci pourrait alors sentir chaque muscle de son corps se contracter subitement, alors que d’horribles crampes et douleurs se manifesteraient partout dans son corps. Plus il résistait, plus elles devenaient intenses.

Lonara n’attendait qu’un mot, qu’un seul, pour arrêter ça.
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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 8 lundi 05 février 2018, 22:50:56

Se retrouver seul face à la reine n'aidait pas à sa tranquilité d'esprit. Pendant un bref instant, Grayle se sentit comme un oiseau en cage. Ce qu'il était. Un voyageur en prison, incapable de se déplacer, n'était bon qu'à pourrir et se décomposer au même endroit. Il devait trouver un moyen de sortir d'ici, et vite. Il ne doutait pas de ses chances, toutefois. Il s'était évadé de bien pire.

Les pérégrins trouvent toujours un moyen d'avancer. De simples murs étaient bien loin d'être suffisants. Mais ici, le vrai danger était la reine, qui, bien que belle, était suffisamment dangereuse pour que l'esprit de Grayle soit concentré sur autre chose que son charme féminin, qui ne l'aurait pas laissé indifférent dans une autre situation. Elle lui expliqua la sienne, d'ailleurs, lui intimant d'avouer sa vraie nature. Et, avant qu'il ne puisse répondre... elle lui lança un sort.

Instantanément, ses muscles se contractèrent. L'intégralité de son corps se mit à souffrir d'une crampe. La douleur, terrible, explosa dans tout son être, saturant son cerveau. Il poussa un cri, bref, avant de s'agiter. La douleur se mit à disparaitre, avant de refluer, et Grayle tomba au sol, convulsant comme s'il faisait une crise d'épilepsie. Mais il ne criait plus. La douleur se calmait peu à peu, devenant supportable, alors que le sort faisait toujours effet, et était en réalité, de plus en plus intense. Mais pour Grayle, la douleur ne pouvait jamais dépasser le supportable. Elle était pénible, douloureuse, mais infiniment moindre que s'il avait été un réel humain.

Il resta silencieux, poussant des grognements, avant de lacher un éxagérément pitoyable. " Arrêtez s'il vous plaît ! Pitié ! " Elle mit plusieurs secondes avant de le faire, le regardant froidement, et avec un soupcon d'arrogance.

Puis, il se leva, lentement, et s'étira, comme un chat, la fixant d'un air presque sévère.

" C'est comme ca que vous vous faites obéir ? Restons courtois s'il vous plaît... " dit-il en serrant les dents.

" Mais bon... je veux bien répondre à vos questions. Ce n'était pas une expérience agréable. Par quoi commencer... "

Il regarda sa cellule, et vit que son sac était revenu. Il le prit, et le refit passer -encore- par les barreaux. Puis, à quelques centimètres de ses barreaux, il se planta devant la reine.

" Je m'appelle Grayle. Grayle tout court. Je suis ce qu'on appelle chez moi, un pérégrin. Un homme béni par la déesse du voyage. Son nom n'est d'aucune importance pour vous. Je ne suis pas de Terra, ni même de votre univers. "

Au moins, les choses étaient posées.

" Je suis également ce qu'on appelle un perpétuel. Je suis éternellement jeune, mais peux mourir, physiquement. Mais je reviens à la vie, peu importe l'endroit ou la manière. Je ne ressens pas la douleur au delà d'un certain stade. C'est entre autre, pour cela que votre petit tour contre moi a vite tourné court. " dit-il avec un ton de reproche. " Mes blessures, physiques comme mentales, régénèrent également. La faim, la soif, les maladies, le froid, le sommeil n'ont également qu'un effet limité sur moi. Mon endurance est illimitée. Et ce sac, que vous voyez ici, me permet de stocker l'équivalent d'une armoire entière d'affaires. Il génère également des outils appropriés à mon environnement. De l'équipement d'alpinisme en montagne par exemple. Il produit également de la nourriture, régulièrement. Je suis le seul à pouvoir l'utiliser, et il revient perpétuellement à moi dès qu'il est séparé trop longtemps, que ce soit en terme de distance, ou de temps. Enfin, je peux traverser les portails entre les mondes sans risque. Ils ont tendance à apparaître quand je reste trop longtemps dans le coin."

Il la laissa assimiler tout ca.

" Version courte. Vous ne pouvez pas me tuer d'aucune manière que ce soit. Vous ne pouvez pas me torturer, ni m'affamer, ni me rendre fou, ni m'empêcher d'aller où que ce soit. Les pires endroits du monde, les montagnes les plus haute, les frontières et les prisons les mieux gardées ne sont que des gènes temporaires. "

" Je vais ou je veux. "

Elle la regardait d'un air indéfinissable. Sa voix était devenue plus grave, plus mature, plus mâle, et son visage semblait presque avoir vieilli, avant de retrouver sa douceur et sa candeur habituelle.

" Mais je ne suis pas un danger. Je n'ai pas de pouvoir magique. Mes capacités physiques sont humaines. Je n'aime pas me battre. Je n'ai pas d'ambition de conquête, ou de meurtre. Je ne suis qu'un voyageur, un touriste éternel, rien de plus."


Son visage devint plus nostalgique, alors qu'il reprenait son sac, qui était réapparu dans son dos, le temps d'un clignement de paupière. Il l'ouvrit, fouillant dedans, et en sorti un épais livre, sur lequel était écrit " chroniques, volume 27". Il le lui tendit. Il était plein de paragraphes finements écrits, et de croquis, d'un très haut niveau, montrant des villes, des vallées, des visages, des corps féminins d'amantes de toutes races.

" Je suis très vieux vous savez. J'ai vu un nombre incalculable de choses. Des civilisations s'écrouler et rester oubliées de tous, sauf de moi, des étoiles disparaître, des tyrans comme des saints, des planètes à la physique et aux effets improbables.J'ai vu un monde suspendu, dont le soleil était un immense dragon enchaîné. Une planète entièrement végétale, grandissant sans cesse. Un désert de métal aux geysers de sang et peuplé de cannibales. Des choses dont même vous, puissante Reine, ne soupçonneriez meme pas l'existence. "


IL ne révélait plus d'informations. Il se livrait, entièrement, nu, comme se soulageant d'un poids.

" Et vous savez ce qu'est le pire ? Au final, je me sens toujours aussi ignorant, et mon insignifiance face à la Vie avec un grand V me frappe encore plus durement. S'il vous plaît, ma Reine. Permettez moi de rester ici, au moins quelques jours. Je marche seul depuis des mois. J'ai besoin d'un peu de compagnie. Ensuite, je repartirais, sans me retourner, et vous n'entendrez plus parler de moi. "

Il resta silencieux. Il n'avait pas été totalement honnête. Il savait que dire celà ne lui apportait rien, mais, toujous fair-play, même quand sa vie était en jeu, il révéla sa faiblesse.

" Si je reste trop longtemps au même endroit, mes pouvoirs s’affaiblissent, disparaissent, et je meurs. Définitivement. S'il vous plaît. Ne me laissez pas croupir ici "
Sa voix était maintenant chevrotante d'émotion.

" J'ai encore tant à voir. "
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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 9 dimanche 18 février 2018, 20:14:47

Lonara avait bien d’autres moyens de se faire obéir, dont certain plus pacifiques et courtois. Mais, pourquoi le serait-elle envers un étranger ? Qui même involontairement, venait d’entrer par effraction en plein sur son territoire ? Ce pauvre homme subissait ni plus ni moins que la méfiance naturelle de ce peuple, dont il découvrirait les sources sous peu. La reine arrêta son sortilège au moment où il céda, affichant un sourire satisfait aux lèvres. Grayle allait donc se mettre à parler. Comme pour marquer le coup, Lonara soupira puis, d’un pas maitrisé, prit assise sur la chaise en face de la cellule. L’histoire de cet homme commença dès lors par un rappel de son nom. Ou plutôt de son prénom, vu qu’il précisa ne pas avoir de nom. Il était un pérégrin, un homme venant d’une autre dimension, et ayant été béni par une Déité.

Disait-il la vérité, ou était-il en train d’endormir Lonara ? Celle-ci ne pipa mot, tâchant de le regarder d’un sérieux imperturbable pendant tout le long de son discours. Mais le ton changea quand il se mit à expliquer ce dont il était capable, ce qui ne plaisait pas forcément à la reine ici présente. Si elle rassemblait tout bout à bout, ce jeune homme avait donc la prétention de s’affirmer ... Invincible ? Cela eut au moins le mérite de faire lever un sourcil à la demoiselle, avant qu’elle ne croisa ses bras. Grayle confirma ce qu’elle venait de comprendre en exprimant une version abrégée de son discours, qui n’était pas vraiment sa faveur aux yeux de Lonara. Qu’un étranger vienne de lui-même en ces lieux, mais qu’en plus il ose dire de vive voix que rien ne pouvait l’arrêter, était difficilement acceptable.

Mais elle eut raison de le laisser finir car, il finit par avouer de lui-même son point faible. L’enfermement. C’était une option que la monarque envisageait très sérieusement, mais il y avait un petit pincement dans son cœur. Comme si un détail chez ce monsieur l’intriguait, la perturbait, sans qu’elle ne pouvait clairement le définir. Cela ne provoquait en elle qu’une certaine curiosité à son égard. Elle prit le temps et le soin d’analyser ses dessins et croquis qu’il lui donna, et écouta attentivement sa tirade au sujet de la Vie et de son expérience. Lonara, bien qu’elle considérait tous ces éléments, n’en était pas à sa première fois. Elle avait déjà vu des beaux parleurs de son acabit, des aventuriers émérites qui avaient des faits-d ’armes très long derrière eux ... Mais qui n’ont jamais réussi l’Epreuve.

« Que de Poésie, Grayle. Que vous soyez un voyageur venu d’un autre monde, à la vie aussi longue que l’Univers entier, ne vous épargnera pas l’Epreuve. J’espère pour vous que votre ... Déité vous viendra en aide, car la nôtre va bientôt devoir vous juger. » Dit-elle alors en se levant, retournant les croquis à l’homme. « Il vous reste une dernière chance. Survivez au jugement de la Sage, et vous serez gracié ... Cela signifie que vous aurez le droit de rester ici un moment de plus, parmi nous. » Déclara-t-elle, avant qu’un sourire malicieux s’affichât sur ses lèvres. « Mais échouez, et je peux vous promettre que ça sera la dernière fois que vous verrez la lumière du jour. » Finit-elle par dire. Elle s’écarta un peu, laissant Grayle le temps d’assimiler ce qu’elle venait de dire. Sans doute ne savait-il pas ce qu’était l’Epreuve, mais Lonara comptait bien le lui expliquer.

« L’Enclave est ... Un refuge. Il y a fort longtemps, nos ancêtres étaient des esclaves, à la merci d’hommes cruels et barbares. Nous étions un peuple opprimé, violenté et violé par ce qu’on pensait être autrefois, nos bourreaux. » Commença-t-elle à expliquer. « Mais une femme, parmi nous, décida un jour que cela devait cesser. Que le sang devait être remboursé, et la dignité, restaurée. Nous avions pris les armes, et sacrifié nos vies pour permettre à la future génération de vivre dans de meilleures conditions ... Pour qu’elle ne subisse pas la malfaisance et la cruauté des hommes qui nous retenaient. Cette femme, cette héroïne, nous a permis de nous venger, puis de partir, afin de bâtir un lieu à l’abri du monde, à l’abri des sévices. Un lieu où ... Les gens comme nous pourraient venir et se réfugier, afin d’y vivre en paix. Grâce à cette grande dame, l’Enclave naquit. Elle est devenue notre Déité. » Finit-elle par dire. Elle marqua une nouvelle pause puis, décida de conclure vers la fameuse Epreuve.

« Nous avons bâtie de havre de paix pour nous, et pour toute femme se sentant en danger. L'Enclave est née à partir d'une promesse, celle que jamais notre histoire se répète. Ni ici, ni ailleurs ...  
 Notre Héroïne décide depuis lors qui est digne de rester, et qui ne l’est pas. Au travers un rituel qu’on appel l’Epreuve. C’est au travers une immersion dans l’Eau qu’elle observera votre âme, et donnera son jugement sur vous. Si vous réussissez cette immersion ... Alors, vous serez des nôtres, Grayle. Sinon, vous deviendrez notre ennemi. Est-ce assez clair ? »
Conclut-elle, regardant profondément son interlocuteur.
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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 10 dimanche 11 mars 2018, 20:53:22

Une épreuve ? Etrangement, Grayle se sentait confiant. Ce qui décrivait la Reine... n'était pas le genre de chose que l'on pouvait réviser. Soit il la passait, soit il échouait. Il ne pouvait rien y faire. Et pourquoi s'inquiéter d'un événement sur lequel on a aucune prise ?

C'est donc un modèle de sérénité qui écoutait Lonara, hochant la tête alors qu'elle racontait l'histoire de la ville et la philosophie derrière l'Epreuve. Ainsi donc, il allait devoir se fier à une déesse pour juger s'il pouvait rester ou pas ? Pourquoi pas. Il s'entendait bien avec les déesses...

" Clair comme de l'eau de roche." dit-il avec détermination et sérieux, avant de se mettre à sourire. "Par contre, au risque de vous décevoir... je vais la réussir. "

Elle lui lança un regard indéfinissable, avant de s'en aller. Il n'y avait rien à dire de plus. Ce ne serait que polies futilités. La reine fut vite remplacée par deux gardes aussi muettes que des tombes, avec lesquelles Grayle essaya de faire la conversation. Sans grand succès, hélas. Il se retourna alors, face au mur, et, assis en tailleur, resta silencieux, n'échangeant plus aucun mot, le regard dans le vague.

*****

La cérémonie était plus intime que ce à quoi s'attendait Grayle. Il s'attendait à défiler devant une foule en délire l'invectivant ou l'encourageant. Si les étrangers étaient rares, sa venue n'était-elle pas sensée être exceptionnelle ? Quoi qu'il en soit, il n'y avait nul public pour Grayle. Il avait été tiré de sa cellule tôt le matin par des gardes pas très tendres. Il avait été emmené, au petit matin, vers un temple, énorme bâtiment rond soutenu par des colonnes de style antique. On lui avait ensuite caché les yeux avec un bandeau.

Puis, on lui avait ordonné de se déshabiller, et de les suivre. Il avait au départ cru à une blague, et après quelques protestations et une gifle bien senti, il se mit à suivre les soldates. Grayle n'était pas du genre pudique, mais se mettre à poil ainsi le déstabilisait... surtout que sa libido s'était rappellée à lui. Silencieuse durant ses mois de voyage, elle s'était reveillée de manière brutale après avoir réalisée qu'il était le seul homme dans un royaume entièrement constitué de femmes.

Le temple était sombre. Ils avaient descendus des escaliers, aussi Grayle avait-il déduit qu'ils étaient en sous-sol. Le parquet rouge sang était de marbre, étrangement tiède, et la pièce où il se trouvait était un long couloir, assez large pour acceuillir une petite armée. De l'entrée jusqu'au centre de la pièce, un tapis noir était dressé, se faufilant entre deux rangées de colonnes. Une fois qu'on lui ait enlevé le bandeau, Grayle put voir, à l'autre bout de la pièce, qui devait faire une bonne cinquantaine de mètres de longueur au grand minimum, un bassin, large de plus d'une dizaine de mètres de diamètre, à l'eau claire et flamboyante.

" Tu avance et tu plonge dans le bassin. " lui avait dit la commandante Lowri, qui l'avait escorté pendant tout le trajet.

" Très bien. " lui dit-il, sage et désireux de ne pas faire de vagues. Sa joue était encore rouge. Ils se regardèrent un instant, et il intercepta le regard de la commandante glisser le long de son corps, et de son sexe, encore pendant mais solide.

" Allez. " dit-elle en lui claquant le dos, signe qu'il devait se mettre en marche. Ce qu'il fit Grayle avanca droit devant lui. Inutile de fuir. Il y avait des personnes en armes derrière lui... et devant lui. A un balcon, au dessus du bassin, il pouvait deviner la reine Lonara, encore trop loin pour qu'il ne détaille son expression.

Lorsqu'il passa la première rangée de colonnes, Grayle vit des femmes, positionnées le long du tapis, portant des torches flamboyantes, qui illuminaient la pièce. Les femmes portaient des robes de cérémonies blanches extrêmement moulantes, fendues sur le coté, et au décolleté plongeant. Une capuche rabbatue masquait leur visage. Elles étaient belles et désirables, mais il ne s'arrêta pas, pas plus qu'il ne les regarda.

Toutefois, l'érection colossale et douloureuse, désormais visibles de toutes les femmes présentent ici.

* Je ne vais pas aider à redorer l'image des hommes... enfin. *

Il avanca donc, déterminé, mais avec lenteur vers le bassin, son corps nu et dépourvu de la moindre pilosité ou défaut se détachant dans la demi pénombre des torches. Le bassin était légèrement surélevé. Il posa le pied sur le bord, et regarda la reine, qui le fixait en souriant légèrement. Etait-elle moqueuse ? colérique ? Séduite ? impossible de le savoir, ni de lire en elle. Il la salua en souriant d'un air amical.

" Bonjour... et à tout à l'heure. "

Il trempa son pied dans l'eau. Elle était chaude, d'un bleu profond, luminescente comme la mer d'une île paradisiaque. Il y fit entrer le reste de sa jambe, puis son corps...

et en un instant, se retrouva aspiré par l'eau, comme s'il venait de plonger dans un a-pic. Il poussa un cri, laissant s'échapper des bulles d'air, avant de refermer sa bouche. Les cheveux flottants, il regarda autour de lui, puis au dessus. La surface s'éloignait à toute vitesse. Quelle taille faisait ce bassin ?

Allait-il mourrir ? Non. Il ne le pouvait pas. Aussi, au lieu de se débattre, le pérégrin resta calme. Il essaya de remonter. Il sentit son corps remonter, mais il descendait quand même.

Magie. Il n'y pouvait rien. Pourquoi s'inquiéter ?

Avec une sérénité presque effroyable, il se roula en boule, comme un nouveau né, et ferma les yeux...


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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 11 dimanche 25 mars 2018, 19:13:22

Réussir l’épreuve, cela n’en dépendrait que de la Sage. Grayle allait devoir passer une étape, un rituel que chaque citoyenne de l’Enclave passait après un certain âge, ou après un certain temps si elles étaient des exilées venues de l’extérieur. C’était ainsi que les choses étaient faites, ici. La Sage décidait qui vivait en son royaume, et qui en était digne. Le peuple acceptait, voire aimait se sentir ainsi protégé par les décisions justes de cette entité en qui elles avaient toute confiance. Ainsi donc, le jeune homme allait être l’un des rares mâles à plonger dans le bassin, et se faire tester par la Sage.

Ce fut au petit matin qu’on l’emmena au temple, là où le rituel aurait lieu. Il s’agissait d’une des bâtisses les plus anciennes, avec d’imposantes colonnes soutenant la structure. On le fit entrer, puis dans une loge à part, il fut obligé de se déshabiller. C’était dans son état le plus primaire et naturel que l’on devait prendre audience auprès de la Sage. Telle était la tradition. Grayle n’en faisait nullement exception. Ainsi donc, nu, on le conduisit dans la salle centrale, où siégeait le bassin sacré. Entouré de colonnes, où entre chaque se tenait une prêtresse tenant un feu pour éclairer le bassin, Grayle s’apprêtait à connaitre une expérience unique en son genre.

Son destin au sein de l’Enclave allait se décider dans quelques instants. Avait-on remarqué ses ardeurs des plus évidentes ? Lonara en tout cas, oui. Mais, il devait être bien inutile de préciser que la dame n’était guère intéressée, pour le moment. Perchée sur un balcon en hauteur, ayant ainsi une vision d’ensemble sur la salle, la reine jaugeait l’homme par son regard. Elle affichait une mine neutre, mais qui était aussi clairement en train de le juger, de l’estimer. Parviendrait-il à convaincre la Sage ? Lonara ne le savait pas, mais elle savait qu’elle devait accepter l’issue, en toutes circonstances. La commandante Lowri finit par demander à Grayle de plonger ... Et dès lors que son corps fut immergé, il en fut aspiré vers le fond du bassin, ne laissant ainsi que des bulles remonter à la surface.

« Que la Sage ait pitié de lui. » Commenta la commandante, s’écartant ainsi du bassin.

* * *

Une lueur au fond de l’eau apparut. A mi-chemin entre l’hallucination et la réalité, Grayle devrait s’apercevoir de sa présence. Impossible de savoir si c’était la réalité, ou non. Mais en revanche, même sous l’eau, une image de plus en plus nette et précise s’afficha à lui. Impossible également de savoir si au fond, tout ne se passait pas dans son esprit. En tout cas, une silhouette apparut, avant qu’elle ne change, s’adapte, comme si elle était en train de sonder Grayle pour trouver la meilleure forme possible. Finalement, elle prit l’apparence d’une jeune femme brune et semblait s’approcher de l’homme. D’une main délicate elle vint entourer sa joue, l’incitant ... À se relever.

Le lieu semblait avoir changé. Une pièce vide, au fond bleuté, sans mur ni limite. Un espace imaginaire, onirique. « Grayle le Pérégrin. Voyageur tu es, mais bien imprudent tu demeures. » Dit-elle en premier lieu, d’une voix charmante, mais un peu monocorde. Etait-ce la manifestation de la Sage ? Probablement. Une apparence faite sur mesure pour Grayle, réalisée à partir de lui-même, de son esprit. « Tu as troublé la sérénité de mon peuple, mais ... Par mégarde l’as-tu fait. En es-tu excusable pour autant ? Grayle le Pérégrin est-il un homme juste, ou est-il un cœur noir ? » Dit-elle, laissant visiblement le soin à l’intéressé de parler. La femme détacha sa main de sa joue, s’écartant un peu, les bras tendus le long de son propre corps. Une position neutre, sans émotion. « Es-tu l’homme que tu prétends être, Grayle ? » Finit-elle par dire, laissant un silence derrière elle. Si Grayle faisait très attention, malgré sa situation, il pourrait peut-être déceler un mystère chez cette femme. Elle lui ressemblait physiquement ...
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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 12 mardi 10 avril 2018, 20:14:15

Grayle s'était plus ou moins attendu à voir une apparition. Aussi, pour quelqu'un plongé dans un bassin et proie à des hallucinations, il resta extrêmement calme. Il laissa la jeune femme brune le relever et le toucher sans poser de question. Il étira ses bras et ses jambes. Il ne sentait pas son corps, étrangement. Comme s'il était simple spectateur dans un corps ne lui appartenant pas.

Il jaugea la vision. Une jeune femme, brune, aux yeux doux et aimables, et avec de petites lèvres pulpeuses. Un visage beau, mais simple, comme lui. Un corps élégant et attirant, avec une poitrine chastement cachée par une simple tunique violette ressérée par un corset.

Elle était belle. D'une beauté simple et claire, sans artifice, sans "trop", sans aura de mystère. Commune. Banale. Mais belle, et dégageant une aura de sympathie qu'il ne pouvait pas s'expliquer. Comme s'il voyait une vieille relation, une soeur oubliée, ou une cousine éloignée. Il se sentait légèrement perturbé, dans ce monde dans odeur, sans souffle de vent, sans le moindre son, ni horizon. Il fit quelque pas, et vit qu'il pouvait "marcher" dans cet univers bleu et vide. Ses yeux verts fixaient ceux violets de la sage. Violets, comme ceux de Lonara.

" Ni l'un ni l'autre, Sage " répondit-il avec modestie. " J'ai eu une longue vie, et je mentirais en disant qu'elle a été vertueuse. Mais je pense avoir fait beaucoup plus de bien que de mal. " répondit-il avec franchise, sans mentir, sans défaillir face à son regard.

" Je suis juste une âme à la dérive dans l'univers, rien de plus. Je ne cherche pas les ennuis. "

Il remarqua alors qu'il était nu. Mais elle ne s'en était pas formalisé, alors, lui non plus. Il resta ainsi, nu comme un ver devant la jeune femme.

Pas que ca te déplaise, hein Grayle ?

Elle reprit la parole. Une autre question. Etait-ce un test ? Il pencha la tête sur le côté

" Je suis sûr que vous connaissez déjà la réponse. Et elle restera donc la même. Oui. Je ne suis pas un menteur. Enfin... pas tout le temps. Je sais ce que je suis, qui je suis. Je ne cache rien. "

Il plissa les yeux.

" On s'est déjà vus ? Vous me rappellez quelqu'un, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus... "
« Modifié: mardi 29 mai 2018, 19:47:58 par Grayle le pérégrin »

Vanessa White

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 13 samedi 19 mai 2018, 17:25:06

La Sage se manifestait sous différentes formes, toutes aussi diverses et variées. Pour le cas de Grayle, l’apparence revêtue était très particulière car, elle ressemblait à l’homme qu’il était. Bien que, au fond, ce n’était pas réellement la Sage qui était présente ; il ne s’agissait que d’une manifestation, car tout ceci, toute cette scène, se déroulait dans un monde imaginaire. En réalité, Grayle était au fond de l’eau, maintenu en vie par la magie et la grâce de la Sage. Celle-ci se tût, laissant le soin au voyageur de répondre à ses modestes questions.

Il prétendait avoir fait plus de bien que de mal. Il prétendait n’être qu’une âme à la dérive, voyageant là où il le pouvait, porté par un gout pour l’aventure. La Sage le sondait, regardant au plus profond de lui. Elle décela que l’apparence qu’elle lui avait présentée l’avait troublé ; c’était d’ailleurs un bon signe. Un homme observateur au point de déceler, en pareille situation, une ressemblance. La femme avança un peu, les mains et les bras le long de son corps. Son regard pouvait ne pas bouger mais, n’en n’était pas pour autant inexpressif.

« Grayle penses, ou espère avoir fait plus de bien que de mal ? » Déclara-t-elle, avançant encore un peu. Cependant il s’agissait là d’une question purement rhétorique. Elle n’attendait nulle réponse pour celle-ci. Elle laissa écouler un nouveau silence s’arrêta à quelques pas de Grayle, afin que celui-ci puisse davantage la regarder, et mieux constater la ressemblance. « Grayle cherche à se faire accepter de mon peuple, pour un temps. Mais, pour cela, il doit comprendre notre cause, et l’embrasser. Plus il le fera, plus il trouvera réponse à sa question. » Dit-elle, répondant à son interrogation sur sa ressemblance.

L’idée était simple ; plus il allait accepter de se laisser aller, de se soumettre au jugement de la Sage et surtout d’embrasser sa cause, plus dans son esprit, la réponse lui apparaitra ; l’image qu’il voyait, de cette femme, était ni plus ni moins qu’une version féminine de lui-même. « Notre Terre n’a pour autre but que d’apporter paix et repos à celles et ceux en ayant besoin. Elle exècre toute forme de haine, ou de violence injustifiée. Si Grayle désire réellement, sincèrement faire partie de nous, même pour un temps, alors il va devoir trouver repos en lui. » Dit-elle, d’un ton mystérieux. Que voulait-elle dire par cette phrase ? La Sage était en train d’expliquer à l’homme qu’il ne sera valeureux et digne que si et seulement s’il comprend et réalise le désarroi des âmes venant chercher refuge ici, et aussi, s’il est prêt à partager de son être pour – comme tout le monde dans cette contrée – pour le bien collectif.

Pour l’aider à mieux comprendre, la Sage lui montra directement dans son esprit des images du passé. Du temps où elle était encore une mortelle, où elle avait mené des luttes douloureuses et sanglantes pour permettre à son peuple, autrefois opprimé et maltraité, de s’émanciper et bâtir ainsi l’Enclave. Des siècles douloureux et durs. Puis, elle lui montra quelques images choisies au hasard parmi son peuple ; le passé torturé de telle femme, qui l’avait conduite à risquer sa vie pour atteindre l’Enclave, avec pour seule arme l’espoir d’une vie meilleure. D’autres images succédèrent, de citoyennes au hasard, montrant leur passé et la raison pour laquelle elles étaient venues ici. La Sage tenait à extraire de Grayle ce sentiment d’indifférence, ce désir de juste n’être qu’un passager clandestin. Elle tenait à lui montrer ce que cela voulait dire, de faire partie de l’Enclave. À lui faire comprendre que ce n’était que dans l’empathie et la sincérité envers son peuple qu’il pouvait espérer trouver espoir de rester ici.

Ce ne serait que lorsqu’il sera convaincu de cette cause, convaincu qu’il peut y apporter quelque chose ou, qu’au moins, il peut partager les valeurs et le sens, qu’il sera digne. Et ça ne sera qu’à ce moment qu’il comprendra pourquoi l’apparence de la Sage lui était si familier.
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Grayle le pérégrin

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Re : La vallée des femmes perdues

Réponse 14 mercredi 30 mai 2018, 22:05:31

Elle n'avait pas répondu. Du moins, pas avec une vraie réponse. Seulement une autre tirade, dont il ne comprenait pas la signification, même s'il devinait qu'il y avait quelque chose derrière. Elle s'était avancée, et il la regarda d'un peu plus près. Son visage n'avait que peu de défauts, et était presque parfaitement symétrique. Son nez était petit, légèrement en trompette. Ses sourcils étaient longs, élégants, assez larges. Elle respirait une beauté simple, sans raffinement, mais naturelle.

" Je comprend votre cause... "

Elle lui parla alors de trouver le repos en lui. Il haussa un sourcil.

" Je suis plutot reposé intérieurement... j'avoue ne pas vous suivre "

Pour toute réponse, elle toucha son front. Et un flash illumina son esprit.

Il vit tout. Les tortures, les brimades, l'intimidation. Les viols, les pleurs, le désespoir, l'esclavage, l’oppression, la guerre, la maladie, la mort. Il vit des jeunes filles violées, des femmes battues et exploitées, les révoltes, personnelles et collectives, maintes fois écrasées. Il vit tout ce que la Sage lui montrait, et bien plus. Elle l'avait invité à regarder dans l'eau, et il avait plongé tête la première. Il se mit à pleurer, les yeux dans le vide, à la fois ici, devant elle, et dans le monde réel. Des sanglots se firent entendre, avant que ses yeux ne reprennent leur couleur bleue.

Il tomba à genoux, doucement, reprenant son souffle. Il ne dit rien, se contentant d'essuyer ses larmes en sanglotant.

" Merci de m'avoir montré ca. Je pense... que je comprend. "

Il la regarda en souriant tristement. Son teint de peau était devenu pâle. Il renifla et se releva.

" Sage... je... je veux m'intégrer dans cette ville. Je le veux vraiment. Mais... à peine arrivé j'ai été moqué, emprisonné... parce que je suis un homme. Comment leur faire entendre raison ? "

Elle ne répondit pas, encore silencieuse. Elle faisait souvent ca. Une manière de le tester ? Ou une "latence" venant du fait qu'ils étaient, en toute logique, dans "sa" tête ? Il reprit la parole.

" Vous ne seriez pas ma soeur ? Je veux dire, l'apparence. On a un air de famille... vous savez, je ne me souviens plus du visage de mes parents ou de mes soeurs. Si vous pouvez fouiller dans ma mémoire à ce point, vous sauriez me montrer les autres... ? "
« Modifié: jeudi 31 mai 2018, 23:18:37 par Grayle le pérégrin »


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