Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Fini] It's too late to run [Lucie Backerlord]

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Alix Sable

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    Contrebandière garçon manqué à la langue bien pendue.

Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 120 jeudi 19 avril 2018, 15:03:00

Mon déménagement sur Terre, ça a toujours été un projet lointain à mes yeux, quasiment impossible à réaliser. Et là, paf, ça m’était tombé dessus comme la misère sur le monde. Autant dire qu’il y avait de quoi être perturbé, changer complètement ma vie, ma façon de faire… Bref, ça fait complètement péter les plombs. C’est vrai quoi, en y réfléchissant plus posément maintenant que j’étais assise pénard sur le capot de la voiture de Lucie, je changeai non seulement de manière de vivre mais pire encore ! J’allai sur un nouveau monde, une nouvelle culture et carrément même une nouvelle époque.

Au final, rien ne m’était familier et tout m’était étranger. Le regard vide, je fixai mes pieds en entendu Lucie revenir de sa séance de sport en boite. Peut-être que j’exagérai. Ou du moins, c’était peut-être une simple passade, et j’étais simplement submergée par trop d’éléments neufs pour arriver à me poser. C’était l’occasion de toute une vie. Autant s’accrocher malgré tout, et rassembler toute ma résolution pour m’adapter.

*N’empêche, je me ferai bien de la vraie bouffe plutôt que la merde en paquet d’ici.*

Retourner brièvement sur Terra ? J’écoutai patiemment l’offre de Lucie, mais d’un côté, faire marcher arrière me semblait de moins en moins envisageable. Ou de plus en plus ? J’en sais rien en fin de compte, le tout était peut-être justement d’expérimenter en y bossant.

« J’en sais rien encore. Peut-être que c’est juste le choc de la nouveauté, mais bon, si tu connais Terra, j’suis sûre que tu piges pourquoi j’me sens totalement décalée ici. Mais bon, ma façon de vivre était pas top de l’autre côté alors… » Dis-je en haussant les épaules. « Alors, j’en sais rien. »

C’était peut-être simplement un objectif qu’il me manquait. Quelque chose de concret à faire. Certes, Lucie m’avait proposé un boulot, mais je ne savais ni combien de temps ça allait durer ni ce que j’allais réellement faire après. Et puis, inconsciemment, j’avais peut-être besoin d’un élément concret comme mon salaire… Une moyen de rassurer l’esprit en somme. Je me grattai la tignasse pensivement : jamais je ne m’étais autant pris la tête, et c’était une leçon à en tirer. Avoir un projet c’est bien, y croire c’est mieux et l’envisager encore mieux.

« Bah écoute… On y va, puis je verrai bien après… Au moins, j’ferai la guide, j’aurais plus l’impression de servir à quelque chose. »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 121 samedi 21 avril 2018, 19:26:23

- Tu sais, y'a quand même des lieux à Terra que je connais. Mais pour le reste, j'te suivrais aveuglément, parce que j'ai vraiment pas envie de me perdre là-bas. Le pire, c'est que c'est l'un des seuls endroits où je peux totalement assumer ce que je suis. T'as pas idée, à quel point c'est chiant d'assumer d'être une sorcière aux côtés d'humains. Y'a ceux qui comprennent, et ceux qui veulent te voir sur le premier bûcher qu'ils croisent. J'me demande même si un jour, ces saletés d'êtres humains vont arrêter d'avoir peur de la sorcellerie, ou si on est condamnées à se cacher indéfiniment de ces abrutis trop obtus pour comprendre quelque chose qui est différent.

Je n'avais pas de haine envers eux. Mais je savais parfaitement ce qu'ils avaient pu faire aux pratiquantes de la sorcellerie, par le passé. Et l'être humain en était toujours capable. Je le savais au plus profond de mon être. Et par conséquent, je devais faire attention à ce que je faisais en public, bien évidemment. Si je m'amusais à pratiquer la sorcellerie en public, et notamment en présence d'humains, je ne savais pas comment cela allait se dérouler. Et je devais donc éviter ça le plus possible. Par conséquent, je devais cacher ma véritable nature. Alors que sur Terra, c'était tout le contraire. Là-bas, je pouvais clairement assumer ce que j'étais. Même si certaines personnes au boulot savaient que j'étais une sorcière, et me laissaient tranquille avec ça, ce n'était pas le cas de tous. Je devais donc faire en plus attention sur mon propre lieu de travail.

- Bon, allez, grimpe. On passe vite fait chez moi, j'prends deux trois trucs, et on se barre sur Terra. Ça fait plusieurs fois que je repousse, et maintenant que je t'ai sous la patte, ça me donne une excuse parfaite pour faire ce que je devais faire.

Roulant donc normalement jusque chez moi, je préparais dans mon esprit un plan. Je devais aller récupérer quelques petites choses sur Terra. Plusieurs choses qui me seraient très utiles. Comme par exemple des balles en argent, diverses munitions qui ne se trouvaient pas sur Terre, des ingrédients pour concocter certaines potions, voire même certaines tenues introuvables sur Terre. J'utilisais parfois Terra comme une sorte de magasin géant. Mais je n'y allais pas uniquement pour cela. Je devais également passer visiter certaines personnes. Un programme des plus basiques.

- J'vais y rester moins de trois jours personnellement. Après, ça sera à toi de voir ce que tu feras.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 122 lundi 23 avril 2018, 01:19:39

Tout le monde aime se balader sur Terra. Surtout les terriens en fin de compte, j’imagine qu’ils doivent considérer ça comme un tourisme amusant, un retour dans le passé et même dans la fantaisie. Pas étonnant que le commerce des passeurs se développe autant. Mais bon, d’un autre côté, ça me permet aussi de faire le mien quand il s’agit d’en pigeonner un bon nombre et je me demandais d’un coup si Lucie avait pu en faire les frais. C’est vrai quoi, peut-être pas directement, mais j’avais fourgué des bibelots dans tous les coins du pays, alors pourquoi pas…

« Ok, sorcière-sniper, mais j’te préviens, ce que je connais, c’est pas très reluisant. Alors prépare-toi à te ressortir tes sermons sur la justice et tout le blabla parce que si je te guide, ça sera dans le fond du caniveau. »

Et franchement, c’était peu dire. Des moments, lorsque j’étais déprimée ou que je n’avais juste rien à glander, je m’offrais une expédition dans les bas fonds histoire de voir jusqu’où la merde humaine pouvait s’étendre. Assez loin à mon avis. Quoiqu’il en soit, j’embarquais dans la voiture de Blanche-Neige et c’était reparti pour un tour de transport gerbant pour mon estomac. Au moins, elle roulait doucement. C’était difficile à le cacher, surtout quand mes jambes remuaient par réflexe, mais j’étais assez impatiente de refaire un tour sur Terra.

« J’verrai, j’ai pas encore décidé. Le truc c’est que comme j’disais, c’est la misère là où je vis… Bon peut-être que c’est juste une question d’habitude ici, rien m’empêche de vivre à l'ancienne quand j’aurais assez de sous. » Lâchais-je au bout d’un long moment.

Peut-être que je pourrais choisir ma propre baraque, ou du moins la manière de la construire, plutôt que ces grands machins tout droits et moches qu’on voyait partout. Sérieusement, qu’est-ce que c’était que ces grands immeubles tout lisses en forme de poteau ? Une bicoque en bord de mer sans trop de technologie serait peut-être l’idéal pour moi. Bref, histoire de ne pas poireauter toute seule, je descendis de la voiture une fois arrivées chez Lucie, et l’attendis à la porte d’entrée.

« Puisqu’on va là-bas, j’vais en profiter pour y récupérer des affaires. En attendant, j’laisse mes pompes et mes culottes chez toi si ça t’gêne pas, j’pense qu’on y repassera forcément. »

De toute façon, notre rencontre s’était tellement faite dans l’urgence que je n’avais absolument rien de personnel si ce n’est les fringues que je portais ce jour-là. Et mon sac avec l’essentiel pour passer de l’autre côté, objet que je récupérai au passage. Faisant le cent pas devant la porte, il m’était difficile de ne pas être impatiente de revoir ma vieille baraque pourrie, et quelque part, également fière de pouvoir un peu servir de guide. Autant renvoyer l’ascenseur quand quelqu’un nous  file un coup de main, non ?

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 123 mercredi 25 avril 2018, 17:06:43

- Le fond du caniveau ne m'impressionne plus, tu sais. J'en suis même habitué maintenant. Vu tout ce que je vois avec mon boulot, je me dis que ça va pas trop m'impressionner, je pense. Mais libre à toi de m'étonner. Et la justice est un concept subjectif. J'ai ma propre vision de la justice. Elle peut ne pas convenir aux autres, et c'est là toute la subtilité de la chose. Je ne suis pas si fermée d'esprit que ça, mais y'a des choses que je ne peux clairement pas accepter. C'est pour ça que je fais ce métier. C'est pour ça que tu penses que je suis une casse-couilles professionnelle. Et tu pourrais avoir raison dans un certain sens.

Une fois chez moi, je prenais quelques petites choses. Plusieurs paquets de clopes, mon 500, quelques munitions, et un petit sac pour mettre deux trois affaires. Une fois prête, je retournais dans ma voiture avec Alix, en me demandant comment tout cela allait bien pouvoir se passer. Je me posais d'ailleurs tout un tas de questions. Je ne savais clairement pas où elle allait m'amener, mais je lui faisais confiance. Après tout, elle connaissait l'endroit mieux que moi, même si j'y allais par moments. Je ne vivais pas là-bas, après tout. Ce ne serait vraiment pas pratique pour mon boulot. Déjà que lorsque j'allais sur Terra, j'y restais quand même plusieurs jours, alors si en plus je vivais là-bas et faire le trajet quotidiennement, cela n'allait pas du tout le faire.

- Bon, j'te propose une chose. Je vais d'abord acheter deux trois trucs sur Terra, et après tu m'emmènes absolument où tu veux. J'te fais confiance vu que tu connais mieux les lieux que moi. Après, si tu comptes rester, j't'emmenerais sur Terra autant que tu le voudras. Mais l'un dans l'autre, je te l'ai déjà dit, j'me démerderais, suivant ce que tu décideras. J'suis quand même quelqu'un capable d'adaptation suivant les choses. Ce n'était absolument pas une pique.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 124 samedi 28 avril 2018, 16:01:20

La vision de la moralité entre ces deux univers me semblait être séparé par un gouffre. Ou du moins sur Terre, la merde était recouverte par un joli rideau tout propre et tout beau, alors que là d’où je venais, tu l’as sous les yeux. Ça pue, c’est pas beau à voir ni à vivre. Enfin peu importe, si Lucie était décidée, c’était après tout, son propre problème et quant à moi, ça me permettrait surtout de récupérer mes affaires. D’un autre côté, je n’avais pas complètement renoncé à mon univers natal, si on peut parler comme ça, et cela même si je m’installai définitivement dans ce coin.

En tout cas, une fois la demoiselle pâlotte prête et chargée, je retournai m’installer dans cette foutu voiture, un truc qui n’allait pas du tout me manquer encore, et réfléchis brièvement à notre destination. Le choix fut vite fait. Il fallait traverser un portail, et le plus proche que je connaissais, ou du moins le plus accessible et moins fréquenté, se situait dans un coin qui allait pouvoir lui donner un avant-goût. Oh non, je ne le faisais pas exprès de lui indiquer les coins dégueulasses, mais je voulais surtout éviter de nous attirer des ennuis. La mafia emprunte aussi ce genre de passage pour son business.

« J’te montrerai les bons coins pour pas t’faire tondre, sans vouloir t’vexer, c’est mieux qu’acheter en tant que touriste. On va te repérer direct et te vendre n’importe quoi. » Lâchai-je sans méchanceté.

J’étais assez bien placée pour savoir qu’une personne comme Lucie débarquant au milieu d’un marché noir, c’était avec une étiquette marquée pigeon sur le front. Les gens comme nous les repéraient à dix kilomètres.

« Bon, on va à la décharge, celle un peu l’extérieur, tu vois où c’est ? On va prendre le portail dans le coin, c’est assez tranquille et tu risques moins de tomber sur des mafieux. »

Ce n’était pas réellement un manque de confiance. Mais si on croisait en sens inverse un convoi d’esclavagistes ou d’autres trafiquants de cochonneries… Eh bien, je n’étais pas certaine que Lucie puisse se tenir, et nous étions sur le territoire de ces gens-là, autant dire que sans préparation, ça pourrait très vite mal se terminer. Alors, hé, autant jouer la prudence et passer comme deux touristes.

« Le portail est à l’intérieur d’un espèce de conduit dont tout le monde se fiche, suffit de marcher dedans et on saura de l’autre côté. Par contre, si on croise un connard, t’excites pas et laisse-moi parler. Et te vexe pas si j’dis que t’es une cliente venant acheter des spécialités de Terra. »

Spécialités, spécialités… Pour ne pas dire des esclaves, du cul, de la magie et autres armes dont on pouvait facilement se procurer à Nexus plus qu’ailleurs. Je souris finement durant le trajet. Finalement, cette petite escapade allait sûrement se montrer distrayante.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 125 mercredi 02 mai 2018, 15:37:36

- T'as pas peur aussi qu'on te prenne pour ma petite sœur ou quelque chose du style? Ça pourrait être marrant ceci dit. Je réfléchissais à ce que je venais de dire. Non, oublie ce que je viens de dire, c'est complètement débile. J'me demande même pourquoi je viens de sortir une connerie pareille. D'habitude, je réfléchis avant de parler, même si on ne dirait pas.

Il fallait vraiment que je surveille ce que je pouvais dire. Ce n'était pas dans mon habitude de sortir des conneries de ce style, même s'il m'arrivait de parfois mettre mon sérieux de côté. Je ne pouvais pas adopter un air sérieux en permanence, ce n'était tout simplement pas possible. Surtout dans certaines situations. Certaines situations exigeaient du sérieux, d'autres de la légèreté. Et je savais faire cette transition, lorsque je faisais attention. Je n'avais clairement pas envie de passer pour une frigide procédurière. Surtout que je ne l'étais absolument pas. Même si je respectais les procédures, la plupart du temps, il m'arrivait aussi parfois de passer outre ces dernières, lorsque, à mes yeux, la situation l'exigeait. Et dans ces cas-là, je savais mieux que quiconque couvrir mes arrières. Grâce à une chose en particulier, la paperasse administrative. Fastidieuse, mais elle pouvait sauver la vie.

Je menais donc Alix jusqu'à l'endroit qu'elle m'avait décrit plus tôt, et le trajet ne fut pas vraiment très long. Je connaissais cet endroit, et je pouvais même y aller les yeux fermés en conduisant, ce qui n'était bien sûr pas du tout conseillé pour pouvoir voir ce que je faisais. Mais une fois sur place, je me posais tout un tas de questions totalement stupides. Je retournais un instant dans ma voiture, prenant quelque chose sous le siège. Un Taurus 357, que je gardais en permanence dans ma voiture, au cas-où. Le planquant sur moi, je la suivais, et passais le portail avec elle. Je prenais toujours mes précautions, même en allant sur Terra. On ne savait pas sur qui ou sur quoi on pouvait tomber. Une fois de l'autre côté, je fis craquer les os de ma colonne vertébrale et de mes bras, et pris une longue inspiration.

- Bah putain, y'a rien qui change ici. J'en serais presque déçue. Bon, on fait quoi?

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 126 mardi 08 mai 2018, 13:52:48

Le passage déboulait dans un quartier pauvre, relativement proche du port, qui m’avait déjà bien servi pour mes petites affaires. C’était pauvre, mais pas complètement miteux.  Du moins, quand on ne patauge pas dans la merde au milieu de la rue, je considère que c’est encore acceptable comme quartier. Passer un portail me faisait toujours gargouiller, comme si ce truc me réveillait l’appétit, et j’en étais à me gratter machinalement le ventre quand Lucie s’interrogeait sur le but de votre visite.

« On va faire un saut chez moi, prendre mes affaires et puis après, j’suppose qu’on ira faire tes achats. »

Ma vieille bicoque n’était plus très loin, une chance. J’ouvrai la marche, slalomant entre les maisons médiévales délabrés, brinquebalantes, et surtout les très gras tas d’ordures qu’on voyait un peu partout. On pouvait même y voir des clochards dessous la plupart du temps. L’avantage à cette heure de la journée, est qu’on ne croisait pas grand monde, la majorité étant soit ivre, soit en train de gratter quelques sous à droite ou à gauche.

Je pris la rue principale, histoire d’accéder au port plus rapidement, et d’éviter les pires coupe-gorges du coin. Lucie savait se défendre, mais je me doutais qu’elle avait dû ramener un pétard sur elle, et que ce n’était sans doute pas une arme discrète. En évitant quelques charrettes, un vendeur de cochonneries et un marin ivre, je parvins à la mener sans encombre dans les rues portuaires et de là, à retrouver ma bonne vieille baraque. Un taudis dont la gouttière avait encore fui, étant donné que l’eau avait encore dégouliné sur la fenêtre de l’étage.

« T’veux t’arrêter manger un truc ? » Dis-je en ouvrant la porte grinçante et franchement usée de l’entrée.

L’intérieur n’était pas plus reluisant que l’extérieur. Je n’avais pas eu le temps de ranger avant de partir, et divers sacs de marchandise trainaient sur le sol, en plus d’une bonne couche de poussière. Il y avait comme une odeur de moisie, ça ressemblait à du choux cuit, dont on n’arrivait jamais à se débarrasser dans ce genre de quartier.

« C’est pas le grand luxe comme chez toi, il y a des rats à la cave et des punaises un peu partout mais bon. J’ai pas les moyens de mieux. Sinon, j’ai un peu de bouffe et de l’alcool fort si t’aimes les trucs explosifs de Terra. »

Le plancher grinça sur notre passage, mais je me sentais déjà un peu plus chez moi que sur Terre. Les murs sentaient le vieux bois, les tapis et les canapés étaient miteux mais j’avais passé toute ma vie dans ce bon vieux taudis. Avec du bol, mes réserves de bouffe n’avaient pas été bouffé par les rats.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 127 dimanche 13 mai 2018, 19:47:41

En voyant la baraque d'Alix, je ne peux m'empêcher de siffler d'étonnement. Elle m'avait prévenu plus tôt, comme quoi c'était suffisamment minable comme ça, mais je ne m'attendais clairement pas à ça. Je me demandais même comment on pouvait vivre dans un endroit pareil. Je considérais ma maison comme un espace tout à fait normal, mais je commençais à relativiser maintenant. Au fond de moi, je la plaignais. Et surtout, je comprenais enfin. Comment pouvait-elle supporter la transition aussi brutalement, surtout si elle était habituée à ce genre de choses depuis des années? J'aurais été dans la même situation qu'elle, je n'aurais jamais supporté le changement. Mais je n'avais pas vécu sa situation. Même si les sorcières ne vivaient pas dans le luxe durant leur enfance, je pensais m'en être correctement sortie, même étant donné mon enfance.

Je m'attardais sur le moindre détail me tombant sous les yeux. Je me demandais au fond de moi comment elle avait pu faire pour supporter ça. Mais comme elle le disait elle-même, elle n'avait pas eu les moyens pour avoir mieux. La réponse était toute trouvée. Elle n'avait pas pu faire autrement. Je me demandais même si elle allait pouvoir supporter la transition. Si cela se trouvait, elle allait vouloir rester ici. Beaucoup ne comprendraient pas ce choix, mais il était on ne peut plus logique. Si elle n'avait connu que ça durant des années, comment pourrais-je seulement la faire vivre autrement? Quand elle me proposa à manger et à boire, je réfléchissais intérieurement. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir ici? J'acceptais, en hochant de la tête, me demandant clairement ce qu'elle allait bien pouvoir me donner. En attendant, j'ouvrais la fenêtre, en espérant pouvoir aérer un tant soi peu. J'avais encore en tête la possibilité qu'on puisse améliorer, ne serait-ce qu'infiniment, ce genre de lieux. En vain.

M'asseyant sur le rebord de la fenêtre, la tête dehors, les jambes dedans, je m'allumais une clope en soupirant. J'aimais bien Terra, du moins, certains lieux sur Terra. J'en avais connu des bas-fonds, mais là, franchement, je la plaignais. Même si par moments, elle me tapait sur le système, je me disais qu'elle ne méritait tout simplement pas ça. Il y avait certaines personnes qui le méritaient, et je ne m'en cachais même pas, je l'assumais totalement. Mais elle, non.

- Maintenant, je comprends pourquoi tu me vois comme ça. J'expirais ma fumée dehors. Avant, j'aurais voulu te sortir de la merde parce que je pensais que tu n'étais qu'une petite frappe paumée ou quelque chose du genre. Maintenant, c'est différent. Bordel, Alix, tu mérites autre chose que ça putain. J'ai les raisons en face de moi. Comment est-ce que tu veux que je te laisse ici?

Elle pouvait très bien mal le prendre, mais au moins, j'assumais totalement mes propos.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 128 samedi 26 mai 2018, 14:32:22

Cette maison était une épave. C’était un fait. Elle craquait, puait, s’effondrait par endroit, fuyait dans d’autres et était même visité par ces fichus rats. Difficile de faire pire pouvait-on penser, mais en fin de compte, ça me semblait tout à fait dans la moyenne quand on vivait dans un quartier pauvre de Nexus. Même une maison moyenne sur Terre ressemblait à un palace par rapport à ça, un peu comme la baraque à Lucie, autant dire qu’il y avait largement de quoi être perturbé de mon point de vue.

Quoiqu’il en soit, j’étais en train de me creuser la tête pour trouver quelque chose, un truc à picoler ou à bouffer pour Lucie, ce qui n’allait pas être simple. Je n’avais pas fait de réserves depuis un bout de temps, et mon absence de ces derniers jours n’avait qu’empirer la situation de ma cave. Les rats avaient même dû carrément se régaler avec tout ça. A force de farfouiller à droite et à gauche, je parvins à dénicher une bouteille de gnôle et une autre de jus de pomme correctement fermées.

« Bon, j’ai ça à boire… Du jus de pomme et de l’alcool, mais pour ce dernier, t’es pas obligé d’en boire. Pas sûr que ça t’file pas la gerbe. » Déclarai-je en posant les bouteilles sur la table près de la fenêtre.

Quelle misère. Quant à la bouffe, je n’avais plus rien de décent, ça devenait vraiment temps que je remplisse à nouveau mes placards. Quelques pommes rouges étaient encore potables, j’en pris donc une pour moi et l’autre pour mon invitée avant de prendre deux verres propres dans un tiroir. Croquant dans la pomme, je m’affalai dans une vieille chaise de paille qui grinça sous mon poids, et rempli presque aussitôt un verre entier de jus de fruit. La gnôle ne me disait rien, il était trop tôt pour avoir la gerbe ou m’évanouir dans le lit.

« Ouais, ça va, c’est crade, j’ai r’marqué. J’vais y réfléchir, peut-être que j’ferai un effort pour rester sur Terre, on verra… En attendant, faudrait que tu me dises ce dont t’as besoin d’acheter. »

Avalant ma boisson d’un trait rapide, je toussai un peu et me levai pour aller rassembler mes affaires. Je forçai la porte d’un placard pour sortir mon gros sac de voyage pleins de trous afin d’y empiler vêtements et accessoire divers. Ce serait davantage pratique en retournant sur Terre, ce dont j’avais bien l’intention de faire en fin de compte, même si c’était encore au stade inconscient, ça me paraissait improbable de laisser passer cette chance de changer de vie. Il me fallait juste un peu de temps, peut-être une journée, pour faire une croix sur mon ancienne vie.

« Enfile-toi ta picole et on y va. Si on a besoin d’aller au marché, faut y aller tôt avant que les meilleurs trucs soient partis. »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 129 mercredi 30 mai 2018, 17:30:29

L'air de rien, je me disais qu'elle devait un peu exagérer la force de cette bouteille d'alcool. Mais je voulais en avoir le cœur net. Il fallait que je goûte pour savoir si je me trompais ou non. Par moments, je pensais avoir raison sur certaines choses, et lors de la mise en pratique, je me rendais compte que je m'étais plantée sur toute la ligne. Je pris donc un verre, inspectant l'aspect avant de le sentir. Rien que l'odeur m'indiquait que j'allais prendre cher, du moins, si je connectais deux neurones. Mais je décidais de passer outre l'avertissement olfactif, buvant ce verre cul-sec. Monumentale erreur. A peine le liquide dans ma gorge que les larmes me montaient aux yeux. Cette saloperie était d'une puissance... Je me demandais même comment on pouvait boire un truc pareil sans en subir les conséquences. Mais elle avait raison sur ce coup-là. Alors que j'essayais tant bien que mal d'aspirer de l'air pour atténuer le goût on ne peut plus désagréable que j'avais sur la langue, je pris deux grands verres de jus de pomme pour faire passer le tout. Prenant la pomme avec moi, je la laissais passer devant, et la suivait.

- J'ai besoin de quelques trucs, pas grand chose. Des balles en argent, deux trois petites feuilles toxiques si on les mangent directement, mais qui font une très bonne potion, et surtout, j'ai besoin d'acheter des fringues.

Je la suivais en mangeant ma pomme. De temps à autre, je jetais un œil autour de moi. Je me demandais comment on pouvait vivre dans des conditions pareilles. Au fond de moi, je savais très bien que je n'étais pas à plaindre, mais tout de même. Il y avait des choses que l'être humain pouvait supporter, et d'autres non. Par conséquent, je soupirais. Mais j'étais persuadée qu'il y avait ici des personnes qui le méritaient, par leurs actes passés. Je n'étais pas sûre qu'Alix fasse partie de cette catégorie, au final. Mais je pouvais me tromper. Cependant, j'espérais ne pas me trouver dans ce domaine. Je m'allumais également une clope. J'alternais donc taffes et bouchées de pomme, avant de jeter le trognon dans la première poubelle qui me tombait sous la main. Je me demandais combien j'allais dépenser aujourd'hui. Sans doute bien plus que ce que j'avais prévu, mais cela semblait logique ici. Certains articles présents sur Terra n'existaient tout simplement pas sur Terre, et le prix s'en ressentait.

- En vrai, j'aime bien venir ici, mais bordel, je pense que jamais de la vie je ne vivrais ici. A moins que je trouve le moyen d'améliorer tout ce merdier. Ceci dit, je sens que je vais me faire pigeonner, comme d'habitude. J'ai horreur de ça, mais j'ai pas envie de coller une bastos au premier commerçant que je croise. Je trouve qu'ils en jouent beaucoup trop.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 130 dimanche 24 juin 2018, 14:33:25

Cette gnôle, où est-ce que je l’avais acheté déjà ? Honnêtement, ça m’était sorti de la tête. Elle provenait probablement d’un marchand à la sauvette, à moins que je ne l’ai récupéré chez un paysan venu vendre sa bibine artisanal directement en ville. En tout cas, c’était le genre de boisson à gagner bizarrement en puissance lorsqu’on l’oubliait dans un coin de placard, et je n’avais même pas la moindre idée de la manière dont elle était fabriquée.

Au final, ce n’était bon qu’à vous brûler les entrailles ou au pire, à vous rendre malade. C’était bien pour ça que je préférai m’en tenir au jus de fruit, et à voir la tête à Lucie quand elle s’enfila une gorgée, je me félicitai de me décision. Autant se verser du métal liquide dans les boyaux. La pauvre, elle en pleurait presque et je lui tendis la bouteille de jus de pomme pour atténuer la piquette brûlante.

« Ah je t’avais prévenu, hein, ça doit être de l’eau de vie ou un truc artisanal presque pur. J’m’en souviens plus. Perso, j’en bois uniquement quand j’ai besoin de m’assommer jusqu’au lendemain. »

La liste de ces achats avaient l’air relativement simple, et je réfléchissais déjà aux quartiers où nous aurions besoin d’aller. Les fringues ce serait simple, il n’y aurait que l’embarras du choix et ce serait sans doute mieux d’y regarder en dernier. Quant au reste, je savais déjà dans quelles genre de boutiques particulières nous allions devoir trainer avant la fin de journée. Il valait mieux ne pas trainer.

En étouffant un bâillement, je me levai sans me presser, repris mon sac et remontai mon pantalon tombant faute de ceinture neuve. Un truc à acheter à l’occasion, tiens. Lucie sur mes talons, je fermai la porte par habitude, un souffle de vent aurait pu la faire tomber de toute manière, et l’entrainai dans les rues aussi crasses que sordides de mon magnifique quartier.

« T’inquiète, j’ai de bonnes adresses, aucun risque de te faire tondre tant que tu m’écoutes, chérie. » Dis-je en ricanant, sans oublier d’enjamber les cageots qui trainaient un peu partout.

Dire que l’endroit était pauvre, c’était un euphémisme. Un clochard à chaque tournant, des ordures et des caisses vides un peu partout, sans parler de cette odeur de pisse permanente. Heureusement, ce n’était qu’un quartier près du port, et il y avait peu de commerces dans le coin. Je l’entrainai vers le centre de Nexus, vers les abords du grand marché où on aurait davantage le choix de la marchandise.

Le trajet n’était pas long d’ailleurs, et à force d’emprunter les rues étroites aux maisons de bois et des briques, on commençait à voir une nette amélioration. Des baraques en pierres, de plus en plus propres, et un lointain brouhaha en provenance du grand marché. Mon objectif était de rester dans ces ruelles, car j’avais une excellente boutique où l’on trouvait à peu près tout ce que les aventuriers cherchaient de particulier. Herbes et balles comprises.

« Tu devrais finir ta clope, ça fait trop terrienne ici, déjà que je t’ai filé de la bibine pour avoir une bonne haleine du coin. Tu feras plus vrai comme ça. Tiens, la boutique est là. » Dis-je en désignant une vitrine devant nous.

L’endroit ne payait pas de mine, mais c’était le genre d’endroit où le propriétaire accumulait une impressionnante quantité de cochonneries. Si bien qu’on avait l’impression de pouvoir tout y trouver pourvu que l’on passe du temps à chercher dans les profondeurs des étals. J’ouvris la porte à Lucie, la laissant entrer dans l’endroit qui ressemblait ni plus ni moins qu’une brocante bordélique sur plusieurs étages.

« Après vous, m’dame. Va falloir chercher un peu mais on peut trouver des trucs étonnants ici. Après on ira chercher tes culottes. »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 131 lundi 25 juin 2018, 20:43:39

Je terminais de cloper une fois devant la boutique, avant d'y rentrer. Je ne partais pas sur des a priori. Je connaissais quelque peu Terra, et je savais par conséquent qu'une fois dans un lieu, on pouvait trouver absolument de tout, sans même y penser. Ainsi, je commençais à regarder de tous les côtés, pour savoir si je pouvais trouver ce que je cherchais. Il m'était déjà arrivé, de trouver dans un lieu comme celui-là, des balles en argent, alors que le bâtiment ne ressemblait en rien à une armurerie. J'aimais beaucoup Terra pour cette raison. Le fait de pouvoir trouver de tout, n'importe où, n'importe quand, et ce pour n'importe quelle raison. Ce qui, pour quelqu'un comme moi, était d'une logique imparable, mais cela pouvait ne pas du tout paraître logique pour quelqu'un d'extérieur. Il fallait y être habitué.

En farfouillant à droite et à gauche, je trouvais par moments des baguettes, des accessoires pour faire de la magie, parfois des armes blanches. Mais pas le moindre petit bout de ferraille à mettre dans un flingue. Mais je ne désespérais pas. Je savais que c'était en ne cherchant pas une chose qu'on finissait par la trouver ici. Je partais donc dans l'optique de ne plus rien chercher ici, jusqu'au détour d'un présentoir, où étaient disposés plusieurs objets en métal. Coup de chance, il y avait plusieurs balles en argent, sur ce même présentoir. Un grand sourire se dessinait sur mes lèvres, alors que je m'empressais de toutes les prendre. Plus mon stock de balles en argent était important, mieux c'était. Il était hors de question que je puisse manquer de balles. Je ne savais jamais sur quoi ou sur qui je pouvais tomber à l'extérieur, par conséquent, je devais toujours en avoir sur moi. La chance était avec moi car en voulant tester le calibre de ces balles, ces dernières rentraient parfaitement dans mon arme. J'allais donc payer toutes les balles, y compris celle présente dans mon arme.

En sortant, j'étais toute contente. Une bonne chose de faite. Je devais aussi m'acheter des fringues, et je faisais confiance à Alix. Elle allait sûrement me montrer une bonne boutique. Prenant mon arme je sortis toutes les balles normales, les mettant dans une de mes poches, avant de les remplacer par les balles en argent que je venais d'acheter. Ceci fait, il reprit sa place, sous mon tee-shirt. J'avais envie de fumer une nouvelle clope, mais je devais me retenir. Sinon, j'étais persuadée que j'allais avoir le droit à des sermons. Et je n'étais pas là pour me faire enguirlander par une nana que j'étais de toute évidence censée surveiller.

- Bon trésor, maintenant que j'ai trouvé des balles en argent pour mon vieux pétard, je dois me trouver des fringues. Je te fais confiance pour me trouver une bonne boutique. Il me faut à la fois des robes, mais aussi une nouvelle combi. Tu dois pouvoir me trouver quelque chose comme ça, n'est-ce pas?

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 132 samedi 30 juin 2018, 15:41:21

Cette boutique avait tout de même un gros souci. Elle était beaucoup trop remplie, c’était un bordel pour s’y retrouver, et on pouvait y dénicher des trucs vraiment utiles. Quand on est aussi fauché que moi, c’est un gros problème, puisque fatalement je découvrais toujours ce dont j’avais besoin une fois mes poches vides. Ce mois-ci était le pire de tous. Avec les imprévus de Lucie, je n’avais rien vendu, conclu aucun deal, si bien que je n’avais pas eu mes revenus mensuels.

De la vaisselle sympa, de quoi réparer ma porte, évidemment tout ça me passait sous le nez et me frustrait. J’aurais préféré m’épargner ça. Quoiqu’il en soit, Lucie avait l’air de trouver exactement ce qu’elle recherchait si je me fiais à son large sourire. Le temps qu’elle en termine avec son paiement, je sortis du magasin plutôt que rester là, bêtement, à baver devant ce que je ne pouvais pas me permettre de payer aujourd’hui. Dire que les trois quarts de mes fringues avaient des trous.

« Mouais, il y a le grand marché des tailleurs associés. J’suppose qu’on peut trouver à peu près tout et n’importe quoi, sauf peut-être de la lingerie fine comme sur Terre. »

Dommage, hein ? Je n’avais jamais porté ce genre de lingerie, c’était trop cher pour ma bourse, mais impossible de ne pas trouver ça sexy. Encore un truc totalement hors de ma portée pour l’instant. Quoique peut-être avec ce nouveau boulot, ça pouvait changer entre autre chose… Pensive à l’idée de pouvoir enfin m’acheter tout ce que je voulais, j’embarquai Lucie à travers des ruelles cette fois beaucoup plus propre.

On était à la bordure du marché de Nexus, et déjà, on était emmerdé par les marchands ambulants et les colporteurs. Des boutiques à la sauvette se battaient entre elles pour la meilleure place mais ce n’était pas ce qui m’intéressait. Sans m’occuper des emmerdeurs, j’emmenai Lucie en direction d’un grand hall, une sorte de marché couvert, dans un bâtiment appartenant à une alliance de divers tailleurs. Autant dire qu’on allait avoir le choix.

« V’là. Bon, c’est grand et il va falloir chercher mais on doit trouver un peu de tout et n’importe quoi. Te fais pas embobiner sur le type de tissu, ils essayent de monter les prix comme ça. » Dis-je en lui montrant les vêtements multicolores.

L’ensemble du hall était couvert d’étals, eux-mêmes recouverts de tas de vêtements pliés en tout genre. Peut-être qu’il y avait de la lingerie finalement. Mais honnêtement, je n’allais pas passer mon temps à fureter là-dedans pour la bonne et simple raison que je ne pouvais rien me payer. Le marché intérieur devait au moins faire la taille d’un entrepôt terrien, et un énorme brouhaha régnait là-dedans quand les négociations allaient bon train. C’était blindé de stand, et il fallait se faufiler un peu, mais au moins Lucie n’aurait que l’embarras du choix.

« Par contre, j’crois pas avoir vu de coins pour essayer les fringues. »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 133 samedi 30 juin 2018, 19:41:12

Elle m'emmenais donc avec elle, ce qui me laissait le temps d'avoir une idée. Évidemment, il était hors de question que je lui en parle avant de pouvoir la mettre en pratique. Je savais ce que je voulais faire, mais si je lui expliquais ma façon de voir les choses avant de pouvoir réaliser ce que je voulais faire, elle allait sûrement mal le prendre et m'empêcher de le faire. Mais j'étais en position de force, même si j'étais chez elle. Pendant le trajet, j'écoutais avec attention ce qu'elle me disait, et je pensais également à quelques fringues que je voulais acheter. J'espérais sincèrement pouvoir trouver mon bonheur, mais je me rappelais que pour trouver quelque chose ici, il ne fallait pas chercher cette dernière. C'était comme si elle venait à vous de son plein gré. C'était quelque chose que je n'avais jamais vraiment compris.

- Ma chérie, tu sais, j'ai pas l'habitude de laisser deux trois petits vendeurs tenter de m'avoir sur des tissus de médiocre qualité. Je teste toujours tous les tissus avant d'acheter, je suis loin d'être conne.

J'avais même pour habitude, généralement, pour tester si un blouson vendu comme du cuir était réellement du cuir, de gratter la surface de ce dernier. Un faux cuir laissait toujours des résidus sur les ongles. Mais de toute manière, s'il n'y avait rien sur mes ongles, mon briquet restait mon plus fidèle allié dans ma quête de vérité. Le cuir ne brûlait tout simplement pas. Je cherchais d'abord un petit blouson, que je voulais impérativement en cuir. Pour ne pas perdre mon temps dans des tests inutiles. Sortant mon briquet, je passais sa flamme dans un endroit assez peu visible, afin de voir si cela était du vrai cuir. Évidemment, cela brûlait. J'en essayais un autre, qui cette fois, ne brûla pas. J'en voulais un bon prix, par conséquent, je négociais pour tirer le prix vers le bas. Il était hors de question que je laisse un vendeur tenter de m'avoir.

- 200. - Il est à 300 madame. - J'ai dis 200. - Je ne descendrais pas en dessous de 300. - Écoutes mon petit, tu tiens vraiment à ce que je te fasse coffrer parce que tu essaies d'enculer tes clients avec de la contrefaçon que tu vends pour des produits de luxe? - Vous savez que vous n'avez aucun pouvoir ici? Je me mis à ricaner. Visiblement, il ne savait pas qui j'étais. - Je t'en donne 200, c'est ça, ou une balle dans la tête si tu continues à faire le malin avec moi. J'avais un air tellement déterminé qu'il se mit à réfléchir avant d'accepter, de peur que je le fasse réellement. J'enfilais donc ce blouson après lui avoir filé sa thune. - Toujours négocier avec un pétard sur soi. Tu auras de toute manière toujours raison. Je tirais Alix par la main pour l'emmener sur le stand d'à côté. - Tu prends ce que tu veux. Considères ça comme une avance sur salaire. Si tu restes avec moi, il te faudra de meilleurs oripeaux. Il est hors de question que je te laisse avec des vêtements trop vieux.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 134 mardi 03 juillet 2018, 13:36:20

Au milieu de toute cette débauche de tissus, j’avais quand même la sérieuse impression d’avoir une partie des regards braqués sur moi. Ok, c’est vrai, quelques-uns de ces marchands avaient probablement une dent contre moi, mais est-ce que c’était bien justifié ? Eh ça, je n’en avais pas la moindre idée. Après tout, j’avais baladé mes arnaques aux quatre coins de Nexus, vendu des conneries partout et entubé pas mal de gens, alors comment j’aurais pu me souvenir d’absolument tout ? Et en y regardant de plus prêt, la moitié des marchandises exposées ici étaient sûrement des faux alors je n'étais pas la seule à blâmer !

Quoiqu’il en soit, Lucie avait l’air de bien s’amuser. J’espérai seulement qu’elle n’allait pas créer une bagarre avec sa diplomatie alimentée aux balles de gros calibres, parce que si les tailleurs étaient rassemblés en alliance, c’était justement pour une question de sécurité. A savoir, des gros bras prêts à vous tomber dessus. Je jetai un coup d’œil anxieux vers les escaliers montant aux balustrades du hall, mais rien n’avait l’air de sortir de l’étage, ce qui était un bon signe.

*J’piquerai bien un ou deux trucs vite fait, mais j’sens qu’elle va me prendre le choux avec sa morale si j’fais ça…*

La tentation était tout de même très forte. Difficile de ne pas subtiliser un peu de fringue, surtout que c’était tout de même relativement facile pour moi avec cette foule. Je revins vers la négociante au gros revolver, Lucie en l’occurrence, qui venait justement de terminer son « marchandage ». Magnifique, tout en subtilité et discrétion. Je ne demandais pas mieux pour nous faire remarquer. Retenir un commentaire sarcastique fut plus difficile que je ne l’aurais cru, mais sa proposition m’aida au moins à tenir ma langue.

« Hmm… Bon bah, j’vais prendre ce froc pas cher, le haut là et… Tiens, il me faut des chaussettes et une paire de culottes, ce sera impec. » Dis-je en prenant les vêtements au fur et à mesure.

Tout ça n’était pas très cher. Je me voyais mal demander du luxe, de toute façon il n’y en avait pas, quand ce n’était pas mon argent et là ce n’était pas une question de scrupules. Lucie avait été simplement réglo avec moi, il n’y avait pas de raison que je l’entube. En tout cas pour l’instant, ça n’était pas nécessaire. Je récupérai donc les vêtements, sans trous quelle joie, et les fourrai dans mon sac pour le moment. Plus qu’à prier que ce soit bien à ma taille, mais au moins, j'aurais au moins une option de rechange qui ne soit pas des lambeaux.

« Et donc, il reste quoi à faire maintenant ? »


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