Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

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Cassia Tiberius

Créature

Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

dimanche 23 juillet 2017, 01:33:27

Son voyage avait commencé voilà des années. Trois, pour être précis. Et aujourd'hui, elle n'était plus la naïve jeune femme qui s'enfuyait pour découvrir le monde. Elle était devenu bien plus encore, Cassia. Bien plus belle, bien plus avide de découvertes, bien plus féroce, bien plus forte aussi. Elle avait vu de tout, et croyait cerner la nature humaine. Elle n'avait pas peur des hommes, ni des monstres. Elle n'avait pas peur des démons ou des dieux. Elle traitait avec chacun selon un principe : Elle jugeait sur les actes, et pas sur les dénominations ou sur les rumeurs, pas sur les races ou les sexes.

Elle en était venue, à ce point de son voyage, à découvre les cultures de Nexus et de ses alentours, et se dirigeait maintenant vers Ashnard. La grande dictature, avait-elle appris. Mais, ça ne lui coûtait rien d'aller voir. Elle était là pour ça, après tout. Pour découvrir le vaste monde. Pour s'en faire sa propre idée. Oh, elle ne reniait pas les conditions qui avaient conduit son peuple à se réfugié sous le Tibre, non, bien sûr que non. Mais de l'eau avait coulé sous les ponts depuis, et l'évolution avait fait son office. Pourquoi refuser d'aller explorer, quitte à revenir sagement ensuite ?

Même si pour le moment, Cassia n'était pas décidée à rentrer, sait-on jamais. Après une vie à découvrir le vaste monde, elle aurait sûrement envie d'aller mourir chez elle. Bon, elle n'en était cependant pas encore là. A l'orée de ses vingt-trois ans, il y avait plus à faire que de penser à la mort. D'ailleurs, un sourire malicieux se nicha sur ses lèvres alors qu'elle songeait à cela. Marchant d'un bon pas vers Ashnard, Cassia ignorait si elle en était proche ou pas. Elle n'était pas très douée avec les cartes, avec les distances et avec la mémoire de son chemin. Elle saurait sûrement rentrer chez elle sans problème, après tout, elle était née là-bas, mais pour aller ailleurs, c'était une autre paire de manche.

En fin de journée, elle arriva dans un petit village pittoresque,  à l'instar de ceux qu'elle avait croisé un peu plus tôt. Enfin, pittoresque, c'était son appréciation. Il faut dire qu'elle n'en avait pas croisé souvent des comme celui-ci. Un peu à Nexus, mais pas du tout de là où elle venait. Elle observa avec curiosité ces grands châteaux qui se dressaient sur l'horizon, ces maisons mêlant bois et argile, et ces champs dont les cultivateurs rentraient quand le soleil baissait dans le ciel. Elle admira un instant le couchant, et les lueurs chaleureuses qu'il conférait à l'ensemble, avant de se rendre compte que le village où elle venait d'arriver était plus grand que les précédents. Peut-être était-elle rendue dans une sorte de capitale. Elle reprit sa route en haussant les épaules, indifférentes aux regards qu'on lui lançait, et décida d'aller se renseigner à la taverne. Une fois qu'elle l'aurait trouvé, en tout cas. Mais ça ne devrait pas être bien difficile. Il n'y avait qu'à suivre les rires et la musique, non ?

Et c'est ce qu'elle fit. Elle entra d'un pas léger, ignorant les conversations qui s'assourdissaient un moment, le temps de la dévisager (et de la reluquer comme il le fallait), avançant vers le bar. Elle y commanda une bière, que forte heureusement ils avaient, et laissa une pièce d'argent sur le comptoir. Sûrement assez pour la bière. Elle n'avait pas une grande notion de l'argent selon les contrées, ou de l'or, ou du cuivre. Ouais, elle s'en fichait, en fait. Elle pouvait en trouver facilement, elle n'était pas magicienne pour rien.

Restant au comptoir, elle prit son temps pour boire sa bière, mais elle n'engagea pas la conversation avec ses voisins. Elle préférait observer les autres, tant et si bien qu'elle ne vit pas les deux hommes se rapprocher fort peu insidieusement, comme des grosses brutes en fait, jusqu'à se saisir de ses bras. Elle leur jeta un regard curieux, pas effrayée pour un sou. Elle ne s'effrayait, à vrai dire, pas facilement, et sa conscience du danger était à peu près nulle. Elle faisait trop confiance à ses pouvoirs pour craindre quoi que ce soit. C'était ce qu'on lui avait seriné toute sa jeunesse, après tout.

« Vous désirez quelque chose ? Lança-t-elle avec l'innocence qui la caractérisait.
- Ouais, ton cul, répondit l'un, sans innocence du tout. »

Haussant un sourcil d'un air stupéfait, Cassia secoua la tête.

« Je ne crois pas que vous en ayez gagné le droit, chéris.
- Mais on te demande pas ton avis ni rien. T'es qu'une catin, vu comment t'es habillée. On va pas s'gêner d'en profiter.
- Vous pouvez toujours essayer, souffla-t-elle avec malice, avant de claquer des doigts. »

Les mains qui la tenaient relâchèrent leur emprise, comme si elles s'étaient brûlées. C'était une illusion, implantée directement dans l'esprit des deux hommes. Le genre de tour qu'elle avait appris assez jeune. Elle les reluqua un instant, moqueuse, en recoiffant ses boucles brunes dans son dos. Mais, contrairement à ses espérances, les deux hommes n'arrêtèrent pas là, et personne dans la taverne ne semblait vouloir intervenir. Cassia utilisa ses connaissances pour se défendre, avec et sans magie, et après une dizaine de minute d'âpre lutte, les deux hommes finirent étalés au sol. Vivants, mais inconscients.

« Quelqu'un d'autre souhaite m'agacer ce soir, ou je peux boire en paix ? Lança-t-elle finalement à la cantonade, l'air à peine essoufflée. »

Alexandre Dowell

Créature

Re : Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

Réponse 1 dimanche 23 juillet 2017, 08:34:30

Après...

« J’espère juste que vous ne m’avez pas dérangé pour rien, Monsieur le bailli...
 -  J’applique scrupuleusement vos instructions, Sire Dowell, et je suis sûr que la personne susnommée vous intéressera au plus haut point, selon vos critères, dont je salue encore une fois la pertinence et la...
 -  Les faits, Thomas, rien que les faits ! Surtout le Dimanche, au petit matin...
 -  O-Oui, oui, oui, bien sûr, bien sûr, Messire, bien sûr... »

Les deux avançaient dans les couloirs du garde-poste. La garde avait interpellé des poivrots hier, ce qui n’intéressait guère Dowell. Le Samedi soir, on arrêtait toujours ces imbéciles de fermiers, qui, lassés de sauter leurs femmes, allaient en ville se saouler dans les auberges, et finissaient par se battre, comportement répréhensible que Dowell avait proscrit. Mais, hier soir, les gardes avaient arrêté une personne bien plus importante que de simples alcooliques, à tel point que Thomas Durand, son bailli, un lèche-bottes agaçant, mais bigrement efficace pour comprendre les ordres (contrairement à son précédent bailli), était venu le voir au pied levée, dans son manoir, pour lui demander de venir voir prestement leur prisonnière. N’étant pas homme à délaisser ses obligations seigneuriales, Dowell avait donc accepté, pendant que ce dernier lui récapitulait les faits.

« Alors... Tout a commencé quand Joseph a proposé, de manière fort peu cavalière, j’en conviens, un verre à cette demoiselle... »


Maintenant...

« Vous devriez pas réveiller là, M’dame », l’avertit à voix basse le tenancier.

Ce dernier avait assisté en premier rang à la bataille. Cette nana à la peau grise se battait avec une dextérité incroyable, et, si on se penchait sous le comptoir, on pourrait voir qu’il avait une belle érection. Il avait adoré voir ça, ce qui expliquait d’autant plus qu’il soit peiné de lui dire de partir, et ce en notant que cette femme avait une bonne descente.

« Le type que vous avez rétamé, là, c’est Joseph, le beau-frère du bailli. Il protège toujours son beau-frère contre les conneries que ce dernier fait quand il est ivre, et, si j’étais vous, je... »

Trop tard ! La porte de l’auberge s’ouvrit brusquement sur plusieurs hommes en armure. Cassia ne l’avait pas vu, mais, pendant qu’elle se battait, l’un des amis de Joseph avait filé dehors, et, fort heureusement, était rapidement tombé sur une patrouille. Pour lutter contre les rixes et les problèmes d’alcoolisme sur la voie publique, Alexandre avait ordonné aux patrouilles d’être proches des auberges. Et, dans ce petit village, où le village n’était pas bien grand, il n’eut aucune difficulté à voir les soldats. Or, même dans ce simple village, Alexandre veillait scrupuleusement à ce que ses hommes soient toujours parés, et s’entraînent régulièrement. Contrairement à bien d’autres seigneurs ashnardiens, l’homme ne négligeait nullement ses obligations, ayant le brigandage en sainte horreur.

Une patrouille d’une demie-douzaine d’hommes entra donc, instaurant rapidement le silence dans l’auberge, ce dernier n’étant rompu que par les cliquètements métalliques des armures. Puis le sergent de la patrouille s’approcha vers la femme, et fronça les sourcils.

« Vous ! Vous allez devoir nous suivre au poste, Madame ! »

Et, à voir les regards lubriques de plusieurs soldats, eux aussi étaient, manifestement, sous le charme du fessier rebondi de la guerrière...
« Modifié: mardi 25 juillet 2017, 22:43:04 par Princesse Alice Korvander »
DC d’Alice Korvander.

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Cassia Tiberius

Créature

Re : Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

Réponse 2 dimanche 23 juillet 2017, 13:25:48

Le tenancier de l'établissement n'avait pas bronché, de la voir ainsi mettre hors d'état de nuire les deux rustres. Sans doute avait-il l'habitude. Peut-être était-ce des bagarreurs réguliers, dès qu'ils avaient un coup dans le nez. Et dans ces petits villages, la routine est quelque chose de profondément ancré, avait-elle pu s'apercevoir. Elle haussa les épaule, un peu circonspecte en écoutant l'homme la mettre en garde. Elle se remettrait en route pour la nuit, s'il le fallait, mais elle n'y tenait pas vraiment.

Cependant, ce qu'elle voulait ce soir ne semblait pas entrer en ligne de compte. D'abord, les deux malotrus. Et maintenant, ça. Les gardes. Toujours face au tenancier, elle leva les yeux au ciel. Sérieusement. La poisse était de son côté ce soir. Se tournant aux trois-quarts vers les gardes, la brune évalua tranquillement leur armure, leurs armes et leurs silhouettes. Ils étaient quand même un poil trop nombreux pour qu'elle s'en dépêtre seule. Quand ses prunelles outremer parcoururent la salle, elle ne trouva que des têtes baissées dans les chopes. Plus un rire. Même les musiciens s'étaient arrêtés de jouer, et semblaient occupés à nettoyer leurs instruments.

Retournant son attention vers le sergent, celui qui avait parlé et qui était le plus proche d'elle, elle haussa un sourcil.

« En quoi est-ce un crime, je vous prie, de calmer les ardeurs d'ivrognes en rut ? De les empêcher de commettre un viol, sur ma personne qui plus est... ? A moins que ce ne soit la norme ici, que les bonnes gens soient jetées en prison ? »

Son regard narquois rencontra ceux, luisant d'indécence, des autres soldats. Apparemment, elle n'avait pas trop le choix que de les suivre. Mais, elle n'était pas du genre à accepter calmement ce qu'on lui disait quand ça allait à l'encontre de ses principes. Elle n'était pas du genre à se laisser docilement mener à l’abattoir. Elle écarta les mains, bien en vue des soldats, et claqua des doigts. Deux boules d'énergie bleuâtre, comme les flammes en prennent parfois la couleur, dansèrent tout à coup dans ses paumes. Ce feu magique ne risquait pas de faire flamber la taverne, mais il occasionnerait de sévères dégâts aux gardes et à leurs armures.

« Vous êtes certains que vous souhaitez m'arrêter, messieurs ? Parce que vous pouvez encore me souhaiter une bonne soirée et vous en aller. Et dans ce cas, je vous promet de quitter cet endroit juste derrière vous, et de m'éloigner d'ici dans la nuit. »

Le sergent n'avait pas l'air d'accord. Un peu impressionné par sa magie, certes, mais pas d'accord avec ce qu'elle proposait.

« Je ne crois pas, Madame. Malgré les circonstances, il me semble que vous êtes celle qui avait déclenché les hostilités. Suivez-nous donc au poste avant de faire quelque chose que vous regretteriez. »

Haussant les épaules, Cassia secoua la tête.

« Voyez-vous, je ne crois pas non plus que ça me tente de vous suivre... »

Et sans crier gare, elle lança une boule de flamme sur le sergent, assez fort pour le faire reculer, et fit grossir l'autre en attendant la riposte. Elle ne tarda pas d'ailleurs, et les six soldats se mirent en formation. Ses flammes les impressionnaient, pas assez pour calmer les ardeurs que sa tenue légère faisait naître en eux. Pestant à mi-voix contre les hommes et leurs instincts bestiaux, ce qu'elle pouvait apprécier dans d'autres circonstances, elle lança sa seconde boule de flamme, plus grosse que la première, vers le centre de leur formation. Si deux des gardes reculèrent sous l'impact, et si l'on entendit clairement le bruit de l'acier plié et froissé, les quatre autres se jetèrent sur elle. A mains nues, elle ne pouvait rien pour se défendre contre leurs épées. Elle voulut lancer une nouvelle boule de flamme, mais ses deux mans furent attrapés à l'instant critique, et elle ne put que ruer ce qu'elle pouvait pour se libérer. Sans succès. Elle lançait ses pieds dans une danse farouche et dangereuse, mais contre les armures des soldats, elle ne pouvait rien. Et finalement, après un grand coup du pommeau d'une épée contre son crâne, elle s'effondra, sonnée.

* * *

Cassia se réveilla alors qu'il était presque l'aube. Elle ouvrit difficilement les yeux, grimaçant lorsqu'elle bougea la tête. Une douleur lancinante venait de démarrer et chaque mouvement était pire. Un juron passa la barrière de ses lèvres, et elle observa autour d'elle en bougeant le moins possible. Le décor de pierre nue, légèrement humide et mousseuse, et les barreaux d'acier lui indiquaient mieux que quiconque qu'elle se trouvait en prison. Evidemment.

La scène de la veille lui revint en mémoire. Et elle jura de nouveau en comprenant que l'un des gardes, ou peut-être même le sergent lui-même, l'avait assommée sans douceur. Remuant doucement ses membres, elle constata qu'elle était aussi attachée. Une corde rêche lui liait les poignets. Elle aurait pu les détacher d'un claquement de doigt, mais elle préférait attendre de voir la suite. Elle se redressa alors sur la petite couchette garnie de paille défraîchie où elle était allongée, et s'adossa au mur. Elle avait déjà eu quelques mésaventures depuis son départ de Tiberius, et elle avait appris à attendre de voir comment les choses évolueraient avant de s'affoler.

Alors elle attendit, jurant à mi-voix de telle façon que les deux ivrognes de la veille auraient pu rougir de ses paroles.

Alexandre Dowell

Créature

Re : Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

Réponse 3 dimanche 23 juillet 2017, 15:25:51

« Nous avons réussi à contenir l’incendie, mais l’auberge a été détruite en grande partie. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer.
 -  Intéressant... »

Le récit de Durand avait finalement eu l’effet escompté : susciter la curiosité du vampire. Les hommes de Dowell savaient que ce dernier était un homme à femmes... Mais qu’il ne visait que des femmes particulières. Belles, bien évidemment, mais aussi fortes, influentes, avec du caractère. Les soumises et les pisseuses, il les laissait à ses chiens, ou à ses soldats. Lui visait le haut de gamme, le top du top... Et, si Durand l’avait réveillé, c’était bien parce que le bailli pensait avoir dénicher la perle rare. Des esclaves, Alexandre en avait peu, précisément parce que ses critères étaient très précis, et excluaient donc, de ce fait, une grande partie de la population. La fille avait voulu se défendre contre des types un peu trop ivres qui lui avaient mis une main aux fesses, assurant qu’il y avait là tentative de viol. Légalement, c’était très discutable. Qu’il y ait une atteinte sexuelle, voire une agression, c’était indéniable, mais de là à parler d’un viol...

*Enfin, il va falloir se débrouiller pour que la réalité coïncide avec la théorie...*

Durand se dirigea vers une cellule. Ils n’étaient pas au manoir d’Alexandre, mais dans un bâtiment municipal, dénué de tout l’équipement avancé et diversifié d’Alexandre. La prison comprenait une cellule commune, faisant généralement office de cellule de dégrisement, et quelques prisons isolées, où on enfermait les cas spéciaux, en attendant un transfert vers des centres pénitentiaires plus adaptés. La fille se trouvait dans l’une de ces cellules.

Le bailli arriva jusqu’à la porte en bois menant à la cellule, et Alexandre ouvrit une petite trappe, lui permettant de voir à l’intérieur. La pièce était plongée dans la pénombre, et il fronça les sourcils, ses yeux virant au rouge, lui permettant d’amplifier sa vision, et de voir dans l’obscurité. Il vit ainsi le corps de la femme, attaché par les chevilles à de lourdes chaînes en fer plantées dans le sol, les bras suspendus en l’air, retenus à hauteur des poignets. Et, pour ne prendre aucun risque, elle avait également un collier autour du cou, relié à une chaîne plantée dans le mur, avec, sur le devant, un cristal en obsidienne, qui la privait de ses pouvoirs magiques.

« Magnifique... »

Durand déglutit alors, soulagé de voir son seigneur être ravi. Dowell pouvait se montrer très cruel quand on le dérangeait pour rien, car il ne supportait pas l’incompétence. Il referma la trappe.

« Allez faire votre rapport, Monsieur Durand. Je m’occupe de me renseigner sur elle.
 -  Bien, Monseigneur... »

Il laissa l’humain partir, puis se racla la gorge, et posa sa main sur la poignée, déverrouillant l’accès à la cellule. La porte en bois s’ouvrit dans un lourd grincement, et un rai de lumière fila dedans, éclairant le corps de la femme. Les gardes l’avaient laissé telle quelle, soit quasiment nue, avec une délicieuse peau cendrée, des formes musclées, un soutien-gorge noir avec une armature en acier formant de délicates arabesques dans son dos, et une courte culotte noire.

Alexandre claqua des doigts, formant des flammèches, et lança à son tour une boule de feu, vers une cheminée se trouvant dans un coin, éclairant ainsi la cellule... Y compris l’établi se trouvant à côté des flammes, et où on voyait divers instruments de torture.

« Bien le bonjour, jeune femme. Je m’appelle Alexandre Dowell, et je suis le souverain de ces terres. Je m’excuse pour l’inconfort de votre situation, mais, après tout... Vous avez brûlé une auberge. »

Il referma la porte en remuant les doigts de son autre main, prouvant, par ce biais très simple, que lui aussi maîtrisait la magie, puis se rapprocha de la femme.

« Alors, comment vous appelez-vous ? Qu’est-ce que vous venez faire là ? »

Alexandre penchait pour une Ashnardienne au repos... Ce qui, en soi, ne changerait rien à ses plans. Sur ce point, il se trompait, mais il ne pouvait pas encore le deviner... Sa prisonnière, en revanche, pouvait sans doute commencer à se faire une petite idée de ce qui l’attendait... Mais il y avait, là aussi, fort à parier que cette petite idée, à la supposer présente, soit très en-deçà de la réalité.

Au moins, Alexandre était suffisamment malin pour regarder cette femme dans les yeux, sans loucher sur sa poitrine... Car il aurait tout le temps par la suite.
DC d’Alice Korvander.

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Cassia Tiberius

Créature

Re : Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

Réponse 4 mardi 25 juillet 2017, 19:55:31

Elle avait dû s'assoupir. Ou bien on l'avait droguée. Car, quand elle se réveilla à nouveau, ce n'était plus une simple corde qui liait ses poignets, mais des chaînes. Et elle avait changé de cellule.  Apparemment, quelqu'un avait dû sermonner les gardes sur la façon de la retenir. Elle aurait dû s'en douter. Grimaçant en remuant les poignets, accrochée comme une vulgaire pièce de viande à sécher ou à fumer, Cassia retint la bordée de juron qui lui vint aux lèvres. Elle aurait dû profiter de s'être réveillée avec la corde pour s'échapper, plutôt que de vouloir attendre et voir comment la situation évoluait. Elle et ses scrupules... Secouant la tête, elle testa les chaînes. Ses bras étaient retenus en l'air, alors que ses pieds étaient harnachés au sol. Des chaînes, pour les quatre membres. Reliées au mur. Et ce collier dont le fer lui irritait la peau. Elle grimaça de nouveau et tenta de les ouvrir avec une touche d'énergie magique.

Ses yeux s'écarquillèrent alors. Elle ressentait toujours la magie, autour d'elle, en elle, mais quelque chose semblait l'empêcher d'y accéder. Quelque chose formait un bouclier entre sa volonté et la magie. Une sorte de brouillard opaque infranchissable. Un soupçon de panique l'envahit. Elle avait été dans des situations terribles, depuis qu'elle était partie de Tiberius, mais jamais à ce point. Elle avait toujours eu ses pouvoirs à disposition pour retourner la situation à son avantage. Et cette fois, un juron franchit sans forcer la barrière de ses lèvres.

Tirer sur les chaînes ne servirait à rien, à part à se blesser, alors la brune se résolut à attendre que la situation évolue. Et elle ne tarda pas trop. Les yeux fermés, comme si elle dormait toujours, elle entendit des bruits de pas. Des voix étouffées. Une trappe qui glisse. Elle ouvrit les yeux, en sentant le poids d'un regard sur elle. Mais elle ne fit que soupirer. Comme si elle trouvait le temps long. Et quelques minutes après, la porte de la cellule s'ouvrit. La lumière éclaira bientôt un peu la pièce, et elle cligna des yeux, trop habituée à l'obscurité qui régnait. Le nouvel arrivant ressemblait à un aristocrate. Mais, noble ou pas, Cassia s'en fichait. Elle braqua sur lui un regard farouche, impatient. Il avait mis le temps. Elle serra les dents quand elle vit qu'il pratiquait aussi la magie, alors qu'il allumait la cheminée avec une boule de flamme, mais ce fut sa seule réaction physique notable.

Le charisme d'Alexandre, puisque tel était son nom, n'était pas assez pour l'effrayer, elle, l'aventurière, l'ex-future Devineresse de Tiberius. Elle haussa juste un sourcil, lorsqu'il affirma qu'elle avait brûlé l'auberge. Son feu magique n'était destiné qu'à éloigner les gardes, pas à brûler. Ou bien elle était vraiment fatiguée lorsqu'elle l'avait lancé, ou bien il mentait. Elle préférait croire cette seconde option, la première étant un aveu de faiblesse. Son regard quitta enfin la silhouette masculine pour aller se poser sur la pièce, qu'elle découvrait à présent à la lueur du feu. Une cellule, ni plus ni moins, mais cet établis, dans le coin... Ah oui, la torture. Très bien. Elle masqua le soupçon de panique qui courait dans ses veines, et qui accéléra légèrement les battements de son cœur par la même occasion, pour revenir à l'homme. Alexandre Dowell, souverain de ces terres. Elle était dans de beaux draps.

« Permettez-moi de ne répondre à aucune de vos questions, puisqu'il est évident que mon arrestation était une erreur. Je n'ai pas brûlé la taverne. Et même si je l'avais voulu, je n'aurais pas fait cela à ce brave aubergiste, qui me conseillait de fuir après avoir terrassé le... Comment as-t-il dit, déjà ? Ah oui, le beau-frère du baillis. M'est avis que vos hommes, puisque vous en êtes le souverain, ne sont pas très fiables. Vous as-t-on dit aussi que je n'ai assommé ce... José, je crois... Que parce qu'il voulait plus de moi que ce que je ne voulais lui donner ? »

Tout en parlant, les prunelles de Cassia n'avait cessé de fixer celles d'Alexandre. Provocante, fière et limite insultante. Ce n'était peut-être pas la meilleure tactique pour s'en sortir, mais elle ne pouvait se laisser faire accuser à tort de dégradations.

Alexandre Dowell

Créature

Re : Stronger than a shot of whiskey or any pill you take.

Réponse 5 mardi 25 juillet 2017, 22:44:34

Durand avait soigneusement dissimulé à son seigneur l’amateurisme de ces hommes. Quand il avait vu que la femme n’était retenue que par un simple cordage, il avait ordonné qu’on la mette à des chaînes. Malheureusement, les seules chaînes de ce simple poste de prison se trouvaient dans la grande cellule, qui était aussi la cellule de torture. Mais il savait que son seigneur ne lésinait pas sur la sécurité, et, après le fiasco de cette nuit, Durand tenait à éviter que son poste ne saute. Dowell savait pertinemment que Durand avait un beau-frère turbulent et alcoolique. Ce n’était pas quelque chose qu’il appréciait. Le vampire avait beau appartenir à un système féodal, il croyait profondément en la méritocratie, et avait une sainte horreur du népotisme, encore plus émanant de personnes qui étaient dépositaires de l’autorité publique... Soit son bailli. Durand devait donc battre des pieds et des mains pour se faire bien voir de son suzerain.

La femme lui répondit alors, voulant se montrer calme et posée... Mais Dowell avait senti les légers croissements de son cœur, la légère oscillation cardiaque trahissant un emballement nerveux. Peut-être commençait-elle à comprendre qu’elle ne sortirait pas si facilement d’ici ? Elle assura être victime d’une injustice, d’une erreur, qu’elle n’avait pas incendié l’auberge, et que ses hommes étaient des incompétents. Dowell, silencieux, l’écouta parler. En réalité, il n’était pas agacé, mais... Charmé.

*En voilà une qui n’a pas froid aux yeux... Quelle fierté, c’est un vrai régal.*

Alexandre sourit brièvement, et glissa ses mains dans ses poches pendant quelques secondes, avant de finalement lui répondre :

« Archenoult c/ Commune d’Ellemboré. Je suppose que ça ne vous dira rien, alors, laissez-moi vous en parler un peu. Archenoult était un mage local, qui, alors qu’il travaillait dans sa tour, et faisait des exercices consistant à manipuler des boules de feu, en lança involontairement une par la fenêtre. Sa boule de feu atteignit un toit, et s’enflamma, provoquant la destruction de toute une partie du village. Le seigneur local s’est donc retourné contre Archenoult pour obtenir indemnisation, et ce dernier a assuré que sa boule de feu ne pouvait pas avoir provoqué les ravages, car elle avait été conçue pour ne brûler que des matériaux spéciaux. Il le prouvait ensuite en faisant des boules de feu sur du bois, montrant que le bois ne brûlait pas. »

Peut-être commençait-elle à voir où il voulait en venir ? Il marcha encore, et poursuivit calmement son exposé, remuant des mains, montrant à la femme qu’il était un bon orateur, capable d’exprimer par les gestes ce qu’il disait, tout en ayant un ton calme et posé.

« Plusieurs expertises judiciaires ont eu lieu... L’affaire, banale, est devenue un véritable sujet académique. Certains expertises ont en effet affirmé que la boule de feu n’avait pas pu provoquer l’incendie, tandis que d’autres spécialistes ont mis en avant la présence d’agents pathogènes sur le toit qui auraient modifié les propriétés de la boule de feu. Finalement, la Cour Impériale s’est prononcée, et a condamné Monsieur Archenoult à indemniser la commune d’Ellemboré. Alors, voilà... Vous avez lancé une boule de feu, et, si j’interprète ce que vous me dites, ma chère, vous me certifiez n’avoir pas incendié l’auberge... Fort bien. Mais, dans l’affaire Archenoult, l’un des arguments qui ont convaincu les juges, c’est l’absence d’autre cause. On a cherché, pourtant... Monsieur Archenoult soutenait que c’était le seigneur local qui avait incendié la ville, afin de reconstruire de nouvelles maisons, plus modernes, plus résistantes... Mais sans preuve pour l’étayer. Alors, me voilà, moi, en tant que suzerain de la région, garant de la loi et de la justice, dans une affaire qui, somme toute, est assez similaire à ce cas de principe, vous ne trouvez pas ? »

On voyait bien en lui le digne Avocat, capable de parler pendant des heures pour embobiner les autres au mieux.

« Et je ne vois pas Édouard incendier son auberge, en réalité... Donc, vous êtes coupable. Maintenant que ce point est établi, reste la question de l’indemnisation. Alors, quelle est votre famille ? Qui peut se porter garant pour vous et m’assurer que Édouard aura droit à son indemnité ? Oh, et par ailleurs... Si votre seule ligne de défense se résume à : ‘‘Je crame une auberge parce qu’un homme me met la main au cul’’... J’ai bien peur que vous dussiez revoir votre argumentation, ma chère. Nous ne sommes pas chez les sauvages, ici. Vous pouvez vous permettre de vous balader à poil en exhibant votre sensuel cul devant vos bouseux, mais, ici, vous êtes à Ashnard, et j’aspire à un peu de civilisation et de justice élémentaire. »
DC d’Alice Korvander.

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