Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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De la rouille et du sang [Mascotte]

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    Semi-fée, enfance passée sur Terre, puis tenebroso formé à Castelquisianni. Lié aux plans infernaux par une erreur magique commise par le mage de Locmirail.
    
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De la rouille et du sang [Mascotte]

mercredi 24 mai 2017, 20:40:54

Un vent puissant secouait les vieilles plaques de tôle grise, faisant retentir dans tout le bâtiment une cacophonie métallique et irrégulière.

L'endroit était une usine désaffectée, quelque-part dans la Rust Belt, entre Détroit et Chicago. Il se trouvait au milieu d'une vaste zone industrielle que le premier choc pétrolier de 1973, et la crise économique qui s'en était suivie, avaient largement laissée à l'abandon. Depuis plus de quarante ans que toute activité avait cessé, tous les métaux de valeurs avaient été extirpés des infrastructures. Au début des années 90, un adolescent s'était électrocuté avec un câble tombé au sol et qui se trouvait, de manière surprenante, encore alimenté. Le périmètre avait alors été officiellement interdit d'accès par les autorités locales, comme en témoignaient les panneaux qui avaient été posés sur les grillages environnants.

Dans les faits néanmoins, personne ne se souciait de faire respecter cette interdiction. De toute façon qui, à part quelques amateurs obstinés d'urbex, aurait pu vouloir traîner dans un endroit aussi sinistre ? C'est la question que se posait le détective privé Malcolm Lee. Bien plus tôt dans la journée, on lui avait signalé que le véhicule qu'il suivait avait été repéré dans les parages. Il avait pénétré dans plusieurs autres bâtiments – tous dans un sale état – avant d'aboutir à celui-ci. Il s'était attendu à ne rien trouver non-plus dans celui-ci, mais des traces de pneus qui semblaient assez récentes avaient relancé son attention.

Il avait alors ouvert la grande porte coulissante du garage, qui lui était presque tombée dessus. Il avait découvert une large pièce rectangulaire, plantée de grandes poutres verticales en fer. Un observateur distrait n'aurait n'y aurait rien vu de particulier, mais lui était un professionnel. Il avait aussitôt repéré les gouttes de sang brunes, disséminées sur le sol en plusieurs endroits. Il s'était baissé. L'hémoglobine étalée était déjà sèche. Il y avait eu un affrontement – peut-être pire – ici, il y avait plusieurs jours sans doute. La seule chose à laquelle Lee songea c'est qu'arriver trop tard mettrait son client dans une mauvaise disposition, et c'était là un euphémisme. Il pouvait dire au revoir à sa prime.

***

Même lieu, plusieurs jours avant.

À cette heure, la pièce était aussi nue que lorsque Lee la découvrirait… ou presque. La lumière du jour filtrait par les vitres majoritairement brisées du toit, et par les trous des murs. Au centre, cependant, quelqu'un avait posé un petit être velu, aux traits animaux, mais vêtu comme un homme. La scène était rendue encore plus insolite par la chaîne aux mailles épaisses qui liait son pied à l'une des poutres métalliques, à la manière d'un prisonnier d'une geôle médiévale. Il s'était réveillé ici deux heures auparavant, seul et sans explication.

Le bruit du moteur d'un véhicule approchant devait être le premier élément notable depuis ce moment. La voiture, une banale citadine, s'arrêta en effet devant le local où il était enfermé. Un homme aux cheveux frisés courts, costume gris, franchit alors la porte coulissante. Il était particulièrement quelconque, une quarantaine d'années et une silhouette passe-partout, sans excès de poids ni musculature apparente. Il tenait dans sa main gauche une petite valise en cuir brun.

Mascotte

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 1 mercredi 24 mai 2017, 22:23:20

Deux heures à tourner en rond, c’était long.
Deux heures à fulminer contre le bruit si agaçant de cette maudite chaîne, c’était long.
Deux heures à se demander ce qui allait se passer ensuite... et bien pour le coup, l’appréhension aidant, c’était plutôt court.

Ernest Lenoir avait peut-être un sale caractère, mais il n’était pas stupide, loin sans faut. Preuve en était de sa catégorisation sans équivoque de surdoué. Il connaissait sa situation, sa réputation, et toute la tension qu’elle engendrait, au sain notamment de sa propre famille. Car de l’argent était en jeu, beaucoup d’argent. Ajouté à cela le sentiment anti-mutant et, il devait bien l’avouer, les dérapages dont il s’était rendu coupable, et qu’il commençait vaguement à regretter, et l’on obtenait un dangereux coquetel.
Qui avait fait le coup ? La question revenait sans cesse en son esprit. Et qu’allait-il se passer ensuite ? Voilà, encore, Il se le demandait ! Au moins ne lui avait-on pas placé une balle dans le crâne directement, ce qui était plutôt un bon début. Cherchait-on à l’intimider ? Cherchait-on à faire chanter son père ? Ce crétin était prêt à dépenser des millions pour le retrouver. Il le savait bien, il lui extorquait déjà pas mal de fric rien que pour lui donner l’impression de l’apprécier.
Oui, ok, il était un odieux calculateur, et après ? La belle affaire ! Il vivait dans un monde de requin, qui pouvait lui reprocher d’en être un lui-même ? Un requin ou un rat à l’occurrence.

Quoi qu’il en soit, il était bloqué là. Bien sûr, il avait tenté de se libérer, mais en vain. La chaîne ne pouvait être arraché, pas avec sa force de crevette. Il n’était pas parvenu à la briser avec le morceau de métal qu’il avait pu attraper. Il avait même tenté d’attaquer les maillons à coup de dents. Avec une corde, ça aurait été jouable...
En entendant le moteur, en entendant les pas, il s’était levé. Il se tenait maintenant bien droit, à côté de la poutre qui le retenait. Il eut même un geste pour défroisser ses affaires et un autre pour discipliner son pelage brun. Aussi petit qu’il soit, il en imposait à sa manière. Chemise rouge, costume noir, bottines lustrées, tout était sur mesure, parfaitement adaptée à sa singulière morphologie. Tâchant de camoufler tout autant son angoisse que le morceau de métal, ce dernier reposant derrière ses jambes, il toisa le nouveau venu. Il le regardait de bas, mais le prenait de haut, une sale habitude de sa part. Il n’alla cependant pas jusqu’à l’invectiver, préférant lui-aussi le silence, le silence et la dignité dû à l’héritier Lenoir.

Il serait vite fixé, espérait-il...

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 2 dimanche 28 mai 2017, 11:30:23

L'homme s'arrêta à environ un mètre d'Ernest. Il le contempla de haut en bas, sans dire un mot d'abord. Son regard était calme mais un léger effort se lisait sur son visage, comme s'il hésitait à dire quelque-chose. Finalement, il mit un genou à terre, et déposa son attaché-case sur le sol avant de l'ouvrir. À l'intérieur, il semblait y avoir du matériel électronique. C'est seulement alors qu'il lâcha quelques mots.

Je n'ai pas l'habitude de connaître le nom de mes… mh… sujets ? En fait, je demande même expressément à ne pas connaître leur nom. Mais vous êtes difficile à confondre avec un autre, Ernest Lenoir.

Il passa la langue sur ses lèvres, avant de tirer plusieurs petits objets de sa mallette. Leur fonctionnalité était plus évidente, à présent : il s'agissait de petites caméra embarquées. Elles étaient  rectangulaires et assez plates, et elles arboraient sur leur dos une plaque gris sombre qui était en fait un aimant.

Votre histoire est proche d'être légendaire. C'est un honneur pour moi d'immortaliser la meilleure partie du mythe.

Il se releva et commença par fixer une caméra sur le premier pilier devant Ernest. Puis il s'arrêta, réfléchissant à l'emplacement de la prochaine caméra, et recommença son labeur. Il posait certaines caméra hautes, à bout de bras, d'autres à la hauteur des yeux du mutant.

Vous savez, les spectateurs sont souvent déçus des fins. Mais le problème, ce sont les feuilletons. Nous ne savons plus poser tout seul le point final… Avant, nous avions des histoires qui commençaient par « Il était une fois » et qui quelques heures plus tard finissaient par « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ».

Il s'était assez éloigné dans la salle, et il s'arrêta de parler quand il dût trop hausser la voix pour se faire entendre. Il ne reprit qu'en revenant.

Évidemment, ce n'est pas ce genre de fin que nous proposons ici. Bien.

Il tira finalement de sa mallette un dernier élément, puis la referma. C'était une bourse en toile, qu'il tenait par un petit cordon.

La clé, commenta-t-il, avant de jeter le petit conteneur vers Ernest. Il atterrit assez loin pour que le mutant soit obligé de se mettre ventre à terre s'il voulait s'en saisir.

À l’intérieur de la bourse il y avait en effet la clé de la chaîne qui retenait le mutant. Le mécanisme était conçu pour la robustesse en premier lieu, pas pour la facilité d'usage, aussi n'était-il pas très rapide de faire tourner le verrou, mais cela n'avait rien d'impossible. En revanche, le dispositif était un piège cruel. Le petit sac de tissu était en plus de la clé rempli de copeaux de métal coupant comme des barbelés, de telle façon à ce que toute personne saisissait la bourse ailleurs que par le cordon ne pouvait éviter de s'entailler les mains.

L'homme tournerait les talons dès qu'Ernest ferait un geste vers la bourse.
« Modifié: dimanche 28 mai 2017, 11:34:15 par Personne »

Mascotte

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Re : Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 3 dimanche 28 mai 2017, 22:01:00

Ernest écoutait... et comprenait. Il avait assez trempé dans des milieux sordides au gré de ses pérégrinations pour que les mots de cet homme ainsi que ses préparatifs fassent sens. Une crainte plus concrète et plus immédiate lui noua l’estomac, voilant un instant son regard et lui donnant une vive envie de chercher à négocier. Avait-il encore un certain pouvoir de persuasion ? Avait-il encore les moyens de sauver sa peau ? Il se refusait à croire le contraire. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans la merde et ce ne serait pas la dernière !

Il ne dit rien et il se fit violence pour retrouver contenance. Fier il était, fier il resterait. L’homme venait de lancer la bourse. Il la regarda, hésita sur la conduite à tenir. Devait-il jouer le jeu ? Devait-il devenir le triste acteur de la macabre scène qui se préparait ? Avait-il seulement vu juste dans les allusions de l’inconnu ? Quoi qu’il en soit, si la bourse contenait belle et bien la clef de la chaîne, il devait la récupérer. Libre, le champ des possibles augmentait. Aussi se déplaça-t-il vers l’objet, constatant rapidement que son entrave le limitait dans ses mouvements. Il jeta un coup d’œil à l’homme et le vit tourner les talons. Alors il n’hésita plus, s’allongea, s’étira autant que possible pour saisir la bourse par le cordon et la ramener à lui pour ensuite se redresser. Prudent, il l’ouvrit, plongea une main dedans et, non sans un petit cri, la retira avec empressement. Quelque chose lui avait entaillé le pouce, ainsi que l’index. Le sang, déjà, perlait. Une chance que son geste ait été mesuré. Une chance également qu’il n’ait pas saisi la bourse à pleine main. Sa figure exprima la contrariété, puis la détermination. C’était donc bien ce qu’il avait redouté... Mais il n’était pas encore fait. Il renversa au sol la bourse. Elle déversa la clef ainsi que les morceaux de ferrailles, la plupart tout du moins. Il lâcha la bourse ailleurs et, se penchant, tâcha de dégager la clef des morceaux. Cela ne se fit pas sans une nouvelle petite coupure, mais il modéra grandement ‘ampleur qu’aurait pu avoir ce piège. Seules quelques gouttes de sang étaient tombées au sol. Il entreprit ensuite d’ouvrir son entrave, songeant à la suite. Il avait perdu du temps, était-ce un problème ? L’homme était-il revenu ? S’il fallait se défendre, il n’oubliait pas pouvoir compter sur la pièce métallique restée à côté de la poutre.


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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 4 dimanche 04 juin 2017, 15:20:19

Lorsqu'Ernest releva la tête, l'homme avait déjà disparu. Tout juste put-il entendre le bruit de la porte coulissante qui se refermait. Mais ce fut bientôt un autre son qui devait l’interpeller : des aboiements. Dans l'espace clos du hangar, trois chiens avaient été lâchés. Ils étaient de races différentes, mais tous étaient de gros molosses. Deux d'entre-eux n'avaient pas été entraînés pour tuer ou pour quoi que ce soit d'autre. Ils avaient été récupérés dans une fourrière, et étaient simplement affamés.

Le plus imposant d'entre-eux, cependant, était un berger belge, et avait été dressé spécifiquement pour tuer. C'est lui qui mènerait la chasse. Il avait une fourrure brune qui s'assombrissait de manière sur son museau et entre ses yeux, lui donnant un air particulièrement inquiétant. À ses côtés un jeune beauceron musculeux et un boxer à la gueule un peu difforme, pleine de dents, les babines tombantes.

Malheureusement pour Ernest, toutes les issues étaient en apparence condamnées, fermées par des gros cadenas en fer, ou simplement impraticables. Mais la pièce elle-même était assez grande et il pouvait y courir assez longtemps.

À l'exception des colonnes, il n'y avait pas beaucoup d'éléments notables. Sur un des murs une vieille étagère en fer tenait encore debout, alors que quelques autres débris – des pièces de métal ou de bois – avaient eux chuté et étaient en mauvais état. On ne pouvait que s'y blesser. À certains endroits le sol était creusé en sillons, sans doute la trace de railles qui n'existaient plus. Une portière de voiture et un pneu de camion gisaient également, ainsi que quelques casiers défoncés.

Les chiens ne tarderaient pas à sauter sur le mutant dès lors qu'ils l’apercevraient… ou le sentiraient. Le plan était calculé, toutefois : il aurait été décevant que les molosses viennent seuls à bout d'Ernest. Leur seul rôle était de l'épuiser, et de le rendre un peu moins coriace pour la suite.

Mascotte

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Re : Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 5 lundi 05 juin 2017, 11:09:31

« Fait chier ! » grommela Ernest, lorsque les aboiements parvinrent jusqu’à ses oreilles.
Il tourna les yeux vers la caméra la plus proche. Il avait eu pour projet de la briser, elle et toutes les autres, certain qu’ainsi le film ne pourrait être réalisé. Mais avorter le projet ne faisait-il pas courir le risque d’avorter sa propre vie ? Si chance de s’en sortir il avait, ce serait parce que le jeu lui en offrait une. Aucun plan n’était infaillible. Cette considération, ainsi que l’approche des molosses, le poussa à revoir son propre plan.

« Vous faites tous chier ! » répéta-t-il, plus fort, de la hargne dans la voix.
Il détourna les yeux de la caméra, considéra le morceau de métal dont il espérait pouvoir se servir et le trouva ridiculement petit. La perspective d’un corps à corps contre des chiens enragés ne lui inspirait décidément rien d’enthousiasmant.

Le menaçant trio fit son apparition dans son champ de vision. L’espace d’une seconde, personne ne bougea, puis les rôles se distribuèrent d’eux-mêmes. Le petit mutant détala, les bêtes dans son sillage. Elles couraient plus vite que lui, le contraignant à passer à quatre pattes pour accélérer au-delà de ce qu’il pouvait sur deux. Ce n’était toujours pas assez ! Il multiplia les virages serrés. Maintenant, il tenait à peu près à distance les avides aboiements dans son dos. Seulement, il ne pouvait supporter un tel rythme longtemps, il en était bien conscient. Affolé, il cherchait une échappatoire. Forcément, il n’en trouva pas. Le contraire l’aurait surpris.
Il ne tarda pas à porter son intérêt sur l’étagère branlante. D’un bond agile, il s’agrippa à celle-ci, monta plus haut et sentit une mâchoire claquer à quelques centimètres de sa queue. Il poursuivit son escalade jusqu’à se jucher au sommet des rayonnages. Les molosses bondissaient à leur tour, faisant dangereusement osciller le meuble. Le jeune mutant dût s’agripper pour ne pas tomber. Le métal grinçait, gémissait.
Que faire ? Bon sang, que faire ?! Ernest avait beau être vif d’esprit, il ne savait plus trop quoi entreprendre. Il aurait dû briser les caméras ! Foutu pour foutu, au moins que les enfoirés à qui il devait cette triste situation n’aient pas la satisfaction de le voir mourir en vidéo ! Agrippé au dernier rayon, ballotté par les efforts des chiens à vouloir l’atteindre, il bénéficia néanmoins de quelques secondes de répit pour mieux observer le hangar. Quel paradoxe ! N’avait-il pas déjà eu deux heures pour le faire ? Mais à présent, il avait un problème concret qui lui faisait redécouvrir l’endroit. Et ce qu’il découvrait ne lui plaisait pas.
Peut-être pouvait-il grimper sur une poutre ? Ce ne serait pas facile, mais elles étaient assez robuste et assez hautes pour le prémunir des canidés. Ses réflexions s’interrompirent car, non sans un crissement de métal, l’étagère cédaient. Ernest s’arque bouta et bondit de son perchoir, alors même que celui-ci basculait en avant. L’agile mutant passa ainsi au-dessus des chiens et se réceptionna par terre, un peu plus loin. Son pied se coinça dans une rainure du sol, le faisant s’étaler. Il se releva aussi promptement qu’il le put, découvrit une douleur à la cheville, poursuivit néanmoins droit vers la poutre la plus proche... avant d’à nouveau se retrouver au sol. Un poids sur son dos l’avait plaqué. En tournant la tête, il devina le berger belge sur lui.

Alors la panique prit le dessus et il ne put que se débattre. Se débattre contre trois animaux plus lourds, plus forts et pratiquement aussi agiles que lui... c’était un combat inégal...

« Modifié: lundi 05 juin 2017, 11:14:41 par Mascotte »
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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 6 lundi 05 juin 2017, 17:17:53

Les aboiements raisonnaient dans tout le hangar, leur agressivité rendue encore plus insupportable par l'écho métallique qui les amplifiaient. Les chiens ne lâchaient rien, et ne se laissèrent pas distancer longtemps par le mutant. La chasse à courre ne fut interrompu que lorsque leur proie trouva, temporairement, un abri en hauteur. Ils se contentèrent alors de sauter furieusement sur l'étagère, tentant de lui saisir un mollet, ou tout autre partie de son anatomie qui aurait dépassé. Mais leurs efforts résultèrent simplement en l'effondrement du perchoir – ce qui revenait au même, finalement.

À partir de ce point, la traque devint presque trop facile pour les canidés. Le leader, plus rapide que les autres, fut le premier à bondir sur Ernest, le faisant lourdement chuter sur le sol en béton. Il fut sitôt après rejoint par le beauceron, qui planta ses crocs dans sa cuisse. Le berger, ayant fait tomber le mutant, s'écarta légèrement sur le côté et commença à mordre lui aussi. Ses attaques eurent tôt fait de ruiner le costume et la chemise déjà rouge. Mais bientôt ce fut authentiquement du sang qui vint tâcher le vêtement.

Les mâchoires des trois animaux se refermaient et serraient, puis se reculaient et se ruaient encore pour saisir une nouvelle prise. Elles imprimaient dans la chair d'Ernest des marques profondes mais aucunement mortelles en premier lieu. Leurs pattes, elles, saccageaient surtout les tissus, creusant les vêtements pour trouver de meilleurs accès à la viande. À cette allure, la mise à mort pouvait prendre facilement plusieurs minutes ; d'autant que pour peu que le mutant se recroqueville, sa face et sa gorge seraient relativement épargnées.

Le dos et les membres du garçon n'échapperaient en revanche pas aux morsures. Il ne fallut pas très longtemps pour que la gueule du berger trouve la queue d'Ernest. D'un mouvement bestial, elle fut sectionnée à sa moitié. Trouvant sans doute l'appendice encore trop proéminent il en revint à sa base, et l'arracha cette fois complètement, ne laissant qu'une plaie sanguinolente. Les cris des chiens n'en finissaient pas…

Ça suffit ! Stop !

Les quelques mots, prononcés assez fort pour se faire entendre des chiens, furent suivi d'un sifflement. Presque aussitôt, le berger belge se retira du corps d'Ernest, et quelques secondes plus tard, le beauceron l'imita. Mais ce ne fut pas le cas du boxer qui continuait à mordre une épaule du mutant. Un choc, et la pression là aussi s'arrêta : le boxer venait de recevoir un coup de pied puissant qui le dégagea de sa proie.

Une main gantée releva alors le garçon, le saisissant puissamment au niveau du cou, puis le levant à un bon mètre du sol comme s'il n'avait rien pesé. Elle appartenait à un colosse. Il portait un unique gant en cuir épais qui lui remontait jusqu'au coude, un débardeur et un pantalon militaire. Ses cheveux étaient courts et brun, son regard dur. À ses côtés, il y avait deux hommes du même genre, rangeurs aux pieds, des airs de milicien. L'un d'entre-eux était afro-américain, les deux autres, dont celui qui maintenait Ernest en hauteur, étaient européens. Mais aucun n'était connu du mutant.

Putain, il a bien morflé, s'exclama le colosse.
Ouais. On est arrivé à temps, répondit l'afro-américain.
Par là, indiqua le troisième homme, en pointant du doigt une des colonnes de la pièce.

S’exécutant, le colosse porta Ernest jusqu'à la poutre, et lui colla assez brutalement le dos contre le métal, sans se soucier des blessures qu'il pouvait avoir.

Bon, le matos, fit-il.

Mascotte

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 7 lundi 05 juin 2017, 19:12:47

Dire qu’Ernest avait mal aurait été un doux euphémisme. Envolé ses illusions d’échappatoire, ce qui lui restait de lucidité lui affirmait haut et fort qu’il était fait... fait comme un rat. Pouvait-il trouver formule plus adaptée ?
Il avait peur, certes, mais la souffrance qui lui déchirait le corps en bien des endroits l’empêchait de céder à ce sentiment, l’empêchait de penser tout simplement. Il s’entendait gémir, grogner, sangloter et... supplier ? Mais où était passé son égo ? Sa morgue ? Non, il voulait mourir dignement, opposer à la vindicte des siens un démentiel pied de nez. Seulement, entre rêve et réalité, profond était le faussé. La peur, finalement, faisait son œuvre... même sur quelqu’un d’aussi têtu et imbu de sa personne que lui. La douleur lui permettait juste de se voiler la vérité, d’une certaine façon.
Il pendait maintenant à la poigne d’un espèce de colosse qu’il apercevait derrière un rideau flou de larmes. Qui était ce type ? Qui était ses deux collègues ? Il ne le serait jamais et s’en foutait. Puisque sa bouche refusait obstinément de cracher les venimeuses injures qui lui venait à l’esprit, il se contenta de les penser très fort. Maintenant plaqué contre l’une des poutres, il se dit que c’en serait sous peu terminé. Il lui semblait impossible d’avoir plus mal que cela. Il ne pouvait pas voir dans quel état il se trouvait, mais une de ses mains eut la mauvaise idée de palper son corps à la recherche de quelque chose de bizarre. Il trouvait des loques, du sang, des plaies... mais pas de queue. C’était donc cela le chaos sensoriel juste au-dessus de son fessier.
Bon sang, c’était un cauchemar ! Pour vu qu’il se termine vite !

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 8 mardi 06 juin 2017, 12:07:34

Putain, j'y crois pas. Il est encore plus dégueux en vrai. R'garde ça.
Ahah. C'est du lourd niveau « putain de mutos ».

Les aboiements et les grognements s'éloignaient. L'afro-américain était parti avec les chiens. Il ne restait que le colosse et l'autre paramilitaire. Celui-ci tenait une mallette, mais elle semblait nettement plus lourde que celle de l'individu qui avait installé les caméras. Elle était en métal, et avait plutôt l'apparence d'une caisse à outils.

Vas-y, tiens le bien, parce qu'il va gigoter.

Le mécanicien sortit de la caisse une sorte de grosse perceuse, sur laquelle il ajouta un embout tout aussi impressionnant. Enfin il y vissa un long rivet, alors qu'il en prenait d'autres dans son autre main.

Décale toi un peu. T'es dans le champ de la cam.

Le gorille étendit d'une seule main les bras d'Ernest au-dessus de sa tête, tout en bloquant ses pattes inférieures avec son genou. Les deux hommes s'organisaient par des phrases courtes et claires. Ils avaient l'air d'ouvriers habitués à travailler ensemble ; concentrés mais d'assez bonne humeur.

Yes. Attend, voilà. Pas trop haut. Allez.

Il appuya sur la gâchette de sa perceuse, et le rivet se mit alors à tourner avec un bruit de moteur électrique. Ernest devait déjà avoir une petite idée de ce qu'ils allaient faire, et cela se concrétisa vite. La pointe s'approcha du poignet du mutant et y pénétra, faisant déjà gicler du sang. Elle lui transperça toute la chair, avant de commencer à faire des étincelles jaunes et rouges au contact du métal de la poutre. Le mécanicien fora sur encore un bon centimètre dans le pilier, avant de relâcher son doigt. Le rivet se sépara alors de la perceuse, clouant le garçon à la surface rouillée.

Et de un.

Mais aussitôt il remit un rivet et recommença. Le deuxième poignet d'Ernest subit l'exact même sort, vissé juste à côté du premier. Puis le colosse lâcha enfin sa prise sur sa gorge, et les deux hommes reculèrent pour contempler leur œuvre. Le mutant pendait maintenant, soutenu par ses seuls bras tendus, épinglés au pilier. Ses pieds pouvaient toujours s'agiter, ils ne pouvaient pas trouver d'appui au sol, qui était à environ un demi-mètre plus bas.

T'crois qu'il va tenir ? On devrait p'têtre clouer les pieds aussi ?
Ahahah. Nan. Il est léger ça va aller.
« Modifié: mercredi 07 juin 2017, 19:30:14 par Le Messager »

Mascotte

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 9 mardi 06 juin 2017, 17:22:03

La douleur, plus vive, plus intense que ce qu’il avait ressenti jusqu’à présent, encore que l’arrachage de sa queue l’avait pas mal secoué, le sortit de la vague torpeur dans laquelle il sombrait. Pour autant, il perdit encore un peu plus pied dans la réalité.
En parlant de pieds, les siens battaient dans le vide, alors qu’il gigotait à son poteau, pendu par les bras. Il s’entendait hurler, mais c’était comme s’il percevait les cris d’un autre, comme s’il assistait à un film dérangeant, ses yeux embués de larmes étant devenus des écrans. Le colosse ayant lâché le cou de ce pauvre rat, il put baisser le regard sur sa triste personne, voir les loques de son costume maculé de sang. Qui laissait apparaître par endroit des touffes de poils empoissées et des plaies fort vilaines. Où était passé Ernest Lenoir, hérité du conglomérat, mutant riche à million ? Il ne le reconnaissait pas, il ne se reconnaissait pas. Mais une chose était sûr, il ne voulait pas être à sa place. Y était-il ?
Peut-être à cause de la pression sur ses poignets martyrisés, il se revit menotté, le jour de son emprisonnement. Ce jour là, il était devenu le fils indigne pour une bonne partie des Américains. Accusé à juste titre d’avoir rejoint la Confrérie, il avait incarné à lui seul le conflit d’une société déchirée. Il releva le regard et face à lui ne se tenait plus le colosse mais son père. Le hangar s’était estompé au profit du parloir carcéral. Il réentendit des échanges intimes, repensa aux tissus de mensonges. Il avait toujours détestés son père, ne lui avait jamais pardonné de l’avoir délaissé au profit de son travail. Après, ils s’étaient réuni, en apparence, car après, c’était trop tard... On ne revenait pas du côté obscur disait un célèbre personnage de fiction.

« Je te déteste ! » hurla-t-il à son père.
Mais bien sûr, son père n’était pas là, il n’y avait que ses tortionnaires.

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    Est invoqué par la prononciation de son nom « Beklfarblondzshet ».

Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 10 mercredi 07 juin 2017, 19:29:33

La déclaration de haine d'Ernest fit s’esclaffer les deux hommes. Ils avaient assez d'expérience pour comprendre que leur victime commençait déjà à délirer, même si ce n'était peut-être pas évident de l'extérieur.

Ahahah. Nous on t'adore, mutos.
Eh, il est pas si solide que ça.
Ouais faudrait pas qu'il clamse trop vite.
Ah, t'inquiète.

Libéré de la tâche de soutenir le mutant, le gorille avait sorti un cran d'arrêt de la grande poche de son treillis militaire. Sans un commentaire de plus, comme si c'était la part normale d'un processus bien répété, il commença à découper ce qui restait des vêtements d'Ernest. La lame était sans précision, entaillant superficiellement à certains endroits la chair, quand la fourrure lui en faisait mal estimer le volume. Il ne mit pas longtemps à se débarrasser des haillons déjà déchirés par les chiens, et il n'eut qu'à tirer sur la chemise pour que celle-ci s'arrache. Il prenait son temps, mais en moins d'une minute, l'adolescent fut complètement dévêtu.

C'est qu'un gros rat, ricana le mécanicien.

Il avait rangé la riveteuse, et avait sorti un marteau arrache-clou classique. L'outil avait une tête ronde et plane, et une autre en pied de biche. Il regarda alors Ernest comme un buffet trop bien garni, incapable de choisir par quel plat commencer.

Bon, je tape où ?
Pète lui les dents. J'pas envie qu'il morde.

Il hocha la tête, et s’exécuta. Il n'avait qu'un élan minimal à prendre avant de décocher un premier coup de marteau en plein dans la mâchoire prognathe d'Ernest. Des morceaux d'émail, à défaut de dents entières, volèrent, accompagnés d'éclaboussures de sang et de salive. Il s'y reprit à trois fois, anticipant les mouvements de tête de sa victime, avant de parvenir à un niveau de casse qui le satisfasse.

C'est bien, avec son museau de rat, on peut lui taper la gueule sans le tuer, remarqua le colosse, en connaisseur.
Eheh. Ma touche perso maintenant.

Il fit tournoyer son marteau, mais ne frappa pas tout de suite. Il ausculta d'abord l'entrejambe d'Ernest, à la recherche de la partie à frapper. Enfin, sa main se referma sur le scrotum de l'adolescent, qu'il serra pour bien les isoler.

Ah, elles sont là. Dis leur au revoir.

Prenant garde à ne pas masquer la scène à la caméra, le mécanicien abattit de toutes ses forces son maillet sur les testicules du mutant. Le choc fut si violent qu'elles semblèrent crever sous l'impact, comme un fruit trop mûr, expulsant une bouillie rougeâtre.

Wohoh ! s'exclamèrent-ils à l'unisson.
« Modifié: jeudi 08 juin 2017, 19:16:55 par Le Messager »

Mascotte

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 11 mercredi 07 juin 2017, 23:03:49

Et Ernest se joignit à eux avec un cri perçant, un cri de bête suraigu qu’il ne reconnu pas. Déjà qu’il s’était dissocié du rat supplicié pour errer dans des délires maladifs de plus en plus opaques, comprendre que c’était lui qui avait produit ce son fut au-delà de ses capacités.
Il n’avait pas d’avantage compris pourquoi son amante, la féline qui peuplait toujours ses rêves malgré leur séparation, l’avait giflé avec une telle force. Qu’avait-il fait encore pour lui déplaire ? C’était l’histoire du bébé qui revenait sur la table ? Il l’avait mis en sainte mais cela avait été un accident. Bon dieu, il ne pouvait pas être père ! Qu’elle arrête de le faire chier et aille se faire avorter comme une grande ! Sans lui en parler de préférence !

Quoi qu’il en soit, le rat continuait de beugler, prononçant des choses difficilement compréhensibles. Du sang dans la bouche, une mâchoire qui partait en vrille, des morceaux durs sur la langue, des filets de bave pendant des babines, de la morve exsudant de ses narines... mais quelle tête devait-il avoir ? Sa vue s’était comme rétrécie. De nouveau il baissa les yeux sur cette chose pendue au poteau. Il se dit qu’il aurait bien besoin d’un bain. Tout ce pelage maculé, ce n’était pas présentable. Il ne nota même pas sa nudité. Maintenant, il se pensait seul, dans sa salle de bain justement. Non, pas la sienne, celle de la première personne à l’avoir retrouvé après son changement. Il lui expliquait la nécessité de ne pas laisser les parasites proliférés. Mais alors, c’était qu’il n’était pas seul, non ?

« Chai pas de parachites... » baragouinât-il dans son étrange dialecte de supplicié.
L’Altérium tuait tout. Quoi qu’une fois, une mouche était devenue grosse comme son poing. Incroyable !
Mais au fait, où était passé sa queue ? Et ses bourses, il fallait les regonfler, non ? Quelque chose clochait... Il devait faire son rapport à Magnéto, les trucs bizarres, il fallait le dire à la Confrérie...

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 12 jeudi 08 juin 2017, 19:59:22

Complexe pas, bientôt t'auras plein d'asticots à la place, répondit avec ironie le colosse aux borborygmes d'Ernest.
Bon, c'est pas tout ça, fit prosaïquement le mécanicien.

Son marteau toujours en main, mais à présent couvert de sang, il se mit à frapper d'autres zones. Elles auraient pu paraître aléatoire, mais elles étaient en fait aussi ciblée que l'anatomie inhabituelle de sa victime le lui permettait. Un premier coup atteint le bas-ventre d'Ernest, au-dessus de son pubis. Il frappa jusqu'à ce que la vessie du garçon lâche, chose qu'elle n'avait miraculeusement pas encore fait. Le liquide coula jaune et rouge sur le sol, venant former une flaque sous les pieds du supplicié. Puis il frappa son estomac, s'attendant à ce qu'il régurgite de la bille. Il s'écarta pour ne pas être éclaboussé. C'était toujours du plus bel effet pour la caméra.

Et ça, ça va là.

N'ayant plus l'usage de son outil, il entreprit de l'enfoncer dans l'anus du mutant, utilisant la tête à déclouer pour en écarter les muscles, déchirant ses muqueuses. Quand l'extrémité fut complètement entrée, il n'eut alors qu'à pousser d'un coup sec pour faire pénétrer le reste, défonçant à l'évidence son intestin. En se resserrant, les sphincters maintenaient l'outil en place dans son fondement. Il n'aurait de toute façon pas tenu dans l'autre sens.

La scène était affreuse, et même les deux bourreaux, se reculant de nouveau, semblèrent en avoir un peu pitié.

Y fout quoi Johnny ? demanda le colosse. Il lui faut combien de temps pour foutre trois chiens dans un camion ?
J'sais pas, il était p'têtre pas d'humeur à revenir. Il sait pas c'qu'il manque.
Mouais. Bon. J'lui donne encore deux grosses minutes avant de clamser. T'as pas une idée pour la fin ?
En fait, si. L'autre jour j'étais sur internet, et… tu savais que y'avait des mecs qui s'injectent de la flotte dans la bite pour la gonfler ?*
Haha, vas-y, j'veux même pas savoir pourquoi tu t'intéresses à ça.
Ouais, bon. Avec de l'eau c'pas dangereux, ça dégonfle tout seul. Mais j'me suis dit, si on peut injecter ça, on peut injecter d'autres trucs.

Il fouilla dans sa caisse à outils et brandit finalement une seringue et un petit jerrican.

Essence ?
Ouais.

D'une main plus hésitante qu'avec le marteau, le mécanicien plongea la seringue dans le liquide jaunâtre, et la sortit pleine. Puis il s'approcha d'Ernest, et avec un peu de dégoût, appuya pour trouver son pénis, à travers la fourrure. Il piqua la hampe, et appuya sur le piston jusqu'à ce que l'essence dégouline. Ce n'était pas de la très bonne chirurgie : la verge du garçon ressemblait maintenant à une bobonne, irrégulièrement bouffie. Le contraste avec ses testicules toutes plates était saisissant.

T'aurais pas du feu ?
Ahahah, putain, génial, fit le colosse en comprenant tout juste le projet de son complice.

Il sortit un briquet puis mit littéralement le feu à l'entrejambe du mutant.

*Note importante : contrairement à ce que le personnage affirme, le liquide normalement injecté est l'acide hyaluronique, pas l'eau. Ne faites pas ça chez-vous, c'est dangereux.

Mascotte

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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 13 jeudi 08 juin 2017, 21:52:55

Était-il toujours possible de souffrir d’avantage ? Il semblait que cette fois, Ernest avait atteint un cap, un point de non retour comprit-il bientôt. Alors qu’il sombrait dans les délires, qu’à son champ de vision s’imposaient réminiscences et regrets, souvenirs et fiel avec de plus en plus d’intensité, quelque chose le frappa...

Il n’avait plus mal...
Plus vraiment...

Alors, sa conscience émergea, saisie d’une soudaine lucidité et d’une absolue conviction. Ce froid, cette fatigue... il était en train de mourir. Et il allait probablement griller en enfer pour sa vie dissolue, ses trahisons multiples, son complet manque d’empathie. Tant de choses qu’il aurait voulu faire... Tant de saloperies qu’il ne pourrait commettre. Mais il lui restait une dernière chose à accomplir. Il ne supporterait pas de partir avant celle-ci.

À travers le rideau de ses larmes et de son sang, il jeta un regard critique à son corps martyrisé. Il se vit en flammes. L’odeur du cramé s’imposait aux autres. Il releva les yeux vers ses tortionnaires et leur adressa un macabre sourire, un sourire de dents défoncées, de babines ouvertes. Il fit ensuite de gros efforts pour parler à peu près distinctement :


« Vous vous êtes bien débrouillé. Je vous donne un B+. Mais j’ai fais mieux que vous. »

Il convulsa, vomit du sang, manqua s’étouffer, se fit violence pour poursuivre :

« Dites à mon père... mon père que je l’ai toujours détesté. Ouais, c’est ça... dites... »

Nouvelles toux et cette fois, il ne put émettre plus que des bruits inarticulés. Le feu s’était communiqué à son ventre, à ses jambes. Sous peu, il l’engloutirait complètement. Et pourtant, à l’ultime seconde, il souriait toujours, révélant le véritable visage de sa froide folie.
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Re : De la rouille et du sang [Mascotte]

Réponse 14 dimanche 05 août 2018, 14:01:58

Malcolm Lee enjamba une vieille étagère en fer tombée sur le côté. À mesure qu'il avançait dans l'entrepôt, les traces de combat devenaient plus évidentes. On avait traîné un corps ensanglanté vers un des piliers centraux… Le détective sortit de son grand manteau une lampe torche, le soleil, couvert derrière de gros nuages gris, n'acheminait pas assez de lumière vers ce qui devait être une macabre scène.

Le faisceau lumineux éclaira une grande flaque noire et terne, de sang et de pétrole. La victime s'était vidée ici, cela ne faisait aucun doute. Il n'était pas difficile pour l’œil observateur de Lee d'identifier des marques d'un bûcher. Elle n'aurait jamais pu aller plus loin. Pas de corps en vue, pourtant.

Le détective porta sa main libre à son nez : l'odeur venait soudainement de devenir atroce. C'était une puanteur de vieux cadavre – peut-être même pire. Lee ne se souvenait pas d'avoir jamais rien senti de pareil. Mais le plus inquiétant, c'était qu'elle semblait provenir de derrière lui… Nerveusement, il se retourna… et laissa tomber sa lampe torche sur le sol en béton.

Dans la faible lumière de la porte, en contre-jour, se tenait une créature atroce. La forme évoquait un assemblage de plusieurs carcasses, les torses fondus de deux ou trois humains de bonne taille, courant sur les innombrables pattes mal assorties de plusieurs bêtes griffues. Sortant son ventre dégoulinant d'un liquide purulent, au bout de pédoncules de chair en décomposition, plusieurs bouches garnies de crocs s'ouvraient et se fermaient sur le vide. Des yeux étaient incrustés ça et là, derrière des paupières bouffies, et jetaient des regards étrangement paniqués dans toutes les directions.

Enfin, au sommet du monstre, il y avait un crâne de rat. La peau décollée de sa gueule découvraient des dents noires et cassées, figeant son expression dans un sourire déformé. Ses orbites vides n'enlevaient rien à l'impression qu'il était la partie la plus importante de l'abominable amalgame. C'était sa présence qui animait ce titan de viande morte et d'os brisés. C'était lui – c'était certain – de là-haut, tout là-haut, qui donnait encore les ordres.

FIN (?).


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