The Red Witch Saga [Tome 1] "Decimation" [Scarlet Witch]

A peine arrivé, Strange révéla la terrible vérité sur l’état de Wanda : l’entité ancestrale Chton avait profité de sa fragilité émotionnelle pour prendre le contrôle de son esprit et en faire le réceptacle de son immense puissance magique. Il déploya une partie de ce grand pouvoir pour faire appraître des tentacules sombres autour de lui, qui allèrent frapper les X-men et le sorcier suprême. Chacun faisait de son mieux pour se défendre, mais seul Strange avait une vraie chance d’échapper à cette redoutable magie. Plus le temps passait, plus l’air autour de la sorcière s’alourdissait, la réalité elle-même se déformant autour d’elle. Des éclairs et des rayons hex filaient dans toutes les directions depuis ses doigts pour éliminer ses ennemis, n’épargnant personne sur son chemin. Aucun mutant ne faisait le poids contre Scarlet Witch dans son état actuel.

Pendant ce temps, au milieu de l’immensité de son inconscient, Wanda errait sans but, perdue dans le noir. Elle tentait de rassembler les fragments brisés de son esprit, mais ne semblait même plus capable de penser correctement. Les souvenirs de toutes les horreurs qu’elles avaient commises, ces souvenirs dont ses pouvoirs tentaient inconsciemment de la protéger, venaient de la détruire, elle était à peine consciente de ce qui se passait dans son propre corps. Mais tout à coup, elle vit une petite lumière au loin. Cette lumière déclencha quelque chose dans son cerveau, et elle se mit à marcher vers cet éclat. Plus il devenait brillant, plus elle allait vite, elle passa rapidement de la marche à la course, et même quand la lumière devint si forte qu’elle l’aveuglait, elle continua droit devant elle.

Peu à peu, Wanda reprit conscience dans son corps. L’influence de Chton avait disparue, elle était à nouveau maîtresse de ses gestes et de ses actes. Et quand elle ouvrit les yeux, la première chose qui la marqua fut l’éclat d’une amulette, dans la main d’un individu qu’elle n’avait encore jamais vu : un homme habillé d’une longue cape verte à capuche et portant un masque de fer. Il lui parlait comme s’il la connaissait, mais c’était la première fois qu’elle le voyait.

« Mais… qui êtes-vous ? »

Elle vit à nouveau des bribes de souvenirs apparaître dans son esprit, montrant un grand laboratoire dans un château, des expériences parfois douloureuses… Tout à coup, la présence de cet homme la mettait mal à l’aise.

« Je ne sais pas qui vous êtes mais… ne m’approchez pas. »

Sans tenir compte de cet avertissement, l’individu commença à aller vers elle, et elle commença vite à paniquer. Elle envoya une sphère hex à ses pieds pour l’obliger à s’arrêter.

« Je… je suis sérieuse. Reculez ! »

Les X-Men étaient trop sonnés pour réagir en ce moment. Même Strange gisait au sol. Ororo reconnut néanmoins la présence de Fatalis, et, sur le coup, n’arriva pas non plus à comprendre les raisons de ce deus ex machina. Comment Fatalis avait-il fait pour faire disparaître Chthon en quelques instants ? Sans crainte, il s’avança vers Wanda, qui envoya une sphère hex pour le repousser.

« Nous avons perdu beaucoup trop de temps, Wanda. Tu ne te souviens donc pas ? C’est toi qui m’as aidé à fabriquer ceci... Un talisman pour tempérer tes pouvoirs, pour les sceller. »

Il n’était pas dit que le talisman tiendrait éternellement, mais, pour l’heure, il avait rempli son office. Ororo, qui se redressait lentement, entendait tout cela de loin. Wanda et Fatalis ? Auraient-ils travaillé ensemble ?

*Mais... C’est impossible ! Qu’est-ce que ça signifie ?*

De tous les alliés potentiels, Fatalis était l’un des pires, tout simplement parce que ce tyran arrogant était incapable d’agir de manière désintéressée. S’il aidait quelqu’un, c’est parce que cela le servait. Et sa dangerosité était à hauteur de son ego surdimensionné. Fatalis était la symbiose entre la magie et la technologie. Cependant, aux dernières nouvelles, le tyran avait été chassé de Latvérie, et le pays était sorti de l’obscurantisme en rejoignant l’Union Européenne, et en participant à des élections démocratiques qui avaient abouti à l’élection de Lucia Von Bardas. Tout le monde disait que le Docteur Fatalis avait été capturé, mais, visiblement, il était toujours en bonne santé.

L’homme se rapprocha donc de Wanda.

« Partons. Il n’y a rien de bon pour toi ici. Et Fatalis doit t’expliquer pourquoi tu es venue à lui jadis. »

Il se concentra alors, et une sphère se forma autour de lui, englobant Wanda. Ororo s’était alors relevée, et se rapprocha rapidement de cette sphère lumineuse.

« WANDA ! »

Mais les deux disparurent au même moment, se téléportant... Ailleurs.

Château Latvérie

La sphère les amena dans une grande pièce, une sorte de salon médiéval très élégant. Un feu crépitait dans l’âtre d’une cheminée, avec plusieurs bibliothèques le long des murs, abritant de multiples grimoires magiques.

« Il t’est inutile d’être hostile, Wanda. Si Fatalis te voulait du mal, je l’aurais déjà fait. Tu es mon hôte... Comme tu l’as été quand tu es venue me voir jadis. »

L’homme se déplaça alors, se rapprochant d’une table où une carafe de vin était installée, et remplit deux verres.

« Je sais que tout cela est empreint de confusion pour toi, mais tu sais ce qui est arrivé à tes enfants, le sort injuste qui leur a été réservé. Vision, Agatha Harkness, Charles Xavier... Nul ne voulait comprendre, et te disait que c’était comme ça, que rien ne permettrait à tes enfants de revenir à la vie. C’est une chose que tu ne pouvais pas accepter. Alors, tu as fait fi des appréhensions et des rumeurs, et tu es allée voir la seule personne au monde capable de t’aider à améliorer tes pouvoirs, à les maîtriser, et à, in fine, te permettre de ressusciter tes enfants... »

Il lui tendit le verre de vin, tout en concluant sur l’identité de ce mystérieux bienfaiteur :

« Fatalis. »

Wanda tremblait de peur en voyant cet homme masqué s’approcher d’elle ainsi. Elle n’osa même pas l’attaquer, bloquée par une peur qu’elle ne comprenait pas. Une fois suffisamment proche, il créa une sphère de lumière autour de lui et de la mutante, et ils disparurent tous les deux dans un flash pour réapparaître bien plus loin.

La Latvérie. Un minuscule pays d’Europe qui avait été connu pendant des années comme la terre du redoutable docteur Fatalis, considéré à l’époque comme l’homme le plus dangereux du monde, despote cruel et sans pitié, mais aussi scientifique de génie, maître de toutes les sciences et des arts occultes. Aujourd’hui, le pays profitait d’une paix fragile mais bien présente, sous la direction de Lucia Von Bardas, dirigeante élue démocratiquement par le peuple, et était aidé par l’Union Européenne. Mais tout ça était loin d’être la préoccupation de Wanda, qui s’était retrouvée d’un seul coup propulsée loin de Seikusu, et avait atterri dans un salon style médiéval, avec cet homme dont elle continuait à essayer de se rappeler. Contrairement à elle, il était tout à fait à l’aise, et alla remplir deux verres de vin tout en expliquant à Scarlet Witch comment il la connaissait.

A mesure qu’il parlait, des fragments de souvenirs revinrent à la jeune mutante, qui se revit précisément dans ce palais, à expérimenter toute la puissance de sa magie dans des salles sécurisées, où elle pouvait se laisser aller sans craindre de blesser quelqu’un. D’après les dires de Fatalis, elle était venue le voir de son plein gré car il était le seul sur cette planète à pouvoir l’aider à maîtriser ses pouvoirs, et éventuellement à ramener ses enfants dans ce monde. Il lui raconta tout ce qui s’était passé dans ce château, comment il avait tenté d’éveiller l’incroyable puissance qui sommeillait dans son corps, faisant face à de nombreuses difficultés, dont l’influence néfaste de Chton. Wanda écoutait attentivement ses paroles tout en buvant son verre de vin.

« Mais si j’étais venue demander votre aide, pourquoi suis-je partie ? »

Apparemment, il y avait eu un grave incident, et elle avait disparu du château. Fatalis avait mis des mois à la retrouver, mais maintenant qu’elle était là, leur travail allait pouvoir reprendre.

« Si vous avez réellement le pouvoir de m’aider à faire revenir mes enfants, alors je vous suis. Dites moi juste ce que je dois faire. »

Pendant ce temps, de l’autre côté du monde, les X-men venaient d’assister avec stupeur au kidnapping de Scarlet Witch par Fatalis, et ils étaient tous hagards après cette scène. Ils savaient tous qu’ils retrouveraient la mutante en Latvérie, mais ils hésitaient sur la marche à suivre : fallait-il la poursuivre, ou la laisser se débrouiller avec le docteur ?

La Latvérie était maintenant, officiellement, un pays démocratique, ouvert à l’Occident. Un choix volontairement décidé par Fatalis, qui avait évidemment fait croire à sa propre chute, afin de donner à son peuple l’illusion de la liberté. Ce faisant, Fatalis faisait d’une pierre deux coups. Non seulement il n’avait plus, pour l’heure, à s’occuper de questions subalternes qui l’ennuyaient (comme la gestion d’un État), mais, surtout, il allait montrer aux Latvériens que la démocratie occidentale était une illusion. Sous peu, ses gens comprendraient que les Occidentaux n’étaient que des capitalistes aux dents longues voulant piller les richesses culturelles et économiques de son pays. Ils comprendraient alors que Fatalis n’était pas un tyran, mais un dictateur bienveillant, qui permettait l’essor économique de la Latvérie, tout en préservant son patrimoine culturel et historique. Voilà pourquoi il avait laissé Lucia Von Bardas en charge, pendant que lui s’occupait de sujets bien plus préoccupants… Comme Wanda Maximoff.

Wanda lui demanda pourquoi elle était partie, et Fatalis répondit évasivement, avant que Wanda ne poursuive, en revenant sur le sort de ses enfants. Le duo continuait à marcher, et Fatalis hocha la tête, tout en se rappelant quand elle était venue. À cette époque, le Docteur organisait déjà des séances de doléances, perpétuant ainsi les traditions médiévales, qui étaient très fortes en Latvérie.

« La magie que tu contrôles, la magie du Chaos… Elle t’offre un accès à une puissance fondamentale et redoutable, capable d’altérer la réalité, car cette magie est liée à la réalité-même. On l’appelle… La Life Force. »

Fatalis avait rejoint une antique bibliothèque. Jadis, Wanda y avait étudié pendant des heures, afin de se renseigner sur les arts mystiques et occultes. Impossible de s’adresser à quelqu’un d’autre. Le Docteur Strange, la première personne qu’elle avait été voir, lui avait expliqué que la Life Force était une magie qui était interdite aux mortels, et qu’elle ne devait jamais être utilisée. Chthon appartenait aux Grands Anciens, et la magie des Grands Anciens était liée à la Life Force, une force qui n’était, ni bonne, ni mauvaise, car à l’origine de la vie elle-même, une force qui était à l’origine du Big Bang.

« Seule la Life Force peut te permettre de restaurer tes enfants, Wanda… Toi et moi, nous avons tenté de la maîtriser, mais… Nous avons réussi. Tu as pu atteindre la Life Force. »

Alors… Pourquoi n’avait-elle pas réussi ?

« Le pouvoir de la Life Force était trop élevé pour toi, et s’est emparé de toi. Ce pouvoir t’a surpassé, et tu es partie en détruisant une partie de mon château. C’est ensuite que tu as déclenché les évènements ayant conduit à la situation actuelle. »

Sous le contrôle de la Life Force, Wanda avait perdu son contrôle, confondu les rêves et la réalité, et avait amplifié les défauts de ses alliés, sans même en avoir conscience.

« Fatalis n’a pas le pouvoir de ramener tes enfants, Wanda. Toi seule l’as. Et j’ai bon espoir que, en reprenant nos études, tu parviennes à réussir. J’ai moi-même poursuivi les recherches après notre première tentative. Nous pouvons reprendre les expériences, Wanda… Si tu es toujours d’accord. »

Wanda était prête à tout pour retrouver un contrôle absolu sur ses pouvoirs et faire revenir ses enfants à la vie, mais d’après Fatalis, elle était la seule à pouvoir trouver le secret de la Life Force, cette incroyable puissance fondamentale liée à la réalité même.

« Je suis prête à suivre toutes les expériences que vous voulez, du moment que j’ai une chance de revoir mes enfants. »

Motivée comme jamais depuis le début de cette histoire, Scarlet Witch emboîta le pas au docteur, qui la mena dans son laboratoire. Elle resta bouche bée en voyant la taille que faisait cet endroit : une immense pièce, aux murs faits de pierre massive, remplie de diverses appareils dont elle était bien incapable de comprendre l’utilité. Elle se contenta de suivre son hôte, qui la guida jusqu’à un écran sur lequel s’afficha des schémas et des relevés énergétiques. Apparemment, il s’agissait des dernières données obtenues lors du test ayant précédé la disparition de la mutante. Elle était proche d’atteindre la Life Force à ce moment-là, mais avait perdu le contrôle avant d’y parvenir, et avait disparu sans laisser de trace.

« Je ne me souviens pas de tout ça, mais j'ai foi en vous. Allons y. »

La première étape pour parvenir à son objectif était de reprendre les tests là où elle les avait laissés. Sous la direction de Fatalis, elle commença à faire appel à ses pouvoirs, cherchant le bon équilibre entre puissance et contrôle.

Pendant ce temps, dans le ciel, une partie des X-men avait embarqué à bord du Blackbird et faisait route vers la Latvérie, dans le but de mener une opération furtive d’extraction. Peu importe pourquoi Fatalis voulait aider Wanda, laisser un pouvoir aussi dangereux entre ses mains représentait une menace. Tornade faisait partie de cette équipe, et elle était bien décidée à mettre un terme à cette folie.

Wanda était visiblement impatiente de reprendre les expériences. Sous son masque de fer, Fatalis fronça ce qui lui restait de sourcils, et leva alors sa main gantée, agrippant le poignet de Wanda.

« Non… Nous nous sommes bien trop précipités la dernière fois. Je ne veux pas que les évènements nous échappent à nouveau. »

Fatalis avait longuement réfléchi aux raisons ayant amené Wanda à perdre le contrôle, mais ce n’était pas le cas d’elle.

« Ceci prendra du temps, Wanda. Je ne prendrais plus aucun risque. Pour l’heure… Il faut que tu réapprennes à utiliser ton corps. »

Le ton de Fatalis se montrait très familier, ce qui pouvait surprendre, quand on connaissait le talent de Fatalis pour la grandiloquence. Il était un dictateur jupitérien, très à cheval sur le protocole, et qui avait développé autour de lui un véritable culte de la personnalité. Pour autant, il n’y avait rien de tel avec Wanda. Le duo s’avança à travers un couloir, pendant que Fatalis lui expliquait que sa famille avait plus en lien avec les Maximoff que ce qu’on pouvait penser.

« Votre mère, Natalya Maximoff, était une puissante sorcière, comme toutes les femmes de sa lignée. Et les Maximoff ont jadis été une famille influente de Latvérie, des mécènes qui étaient venus en Latvérie fuir la persécution religieuse de l’Église, et qui ont toujours manifesté un certain attrait pour les gens du voyage. »

De quoi parler à Wanda, car, quand elle était petite, elle avait grandi au sein d’un camp de Romanichels. Et Fatalis lui-même avait grandi dans l’un de ces camps. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, beaucoup de Tziganes avaient fui en Latvérie, qui était un pays connu pour lutter contre les nazis. C’est de cette manière que la famille de Fatalis s’était retrouvée ici. Sa mère, Cynthia, avait souvent parlé à Fatalis de la magie, elle-même disposant de pouvoirs magiques.

« Ma mère connaissait la vôtre, Wanda. Ce sont des liens sacrés… Une raison de plus pour laquelle Fatalis ne peut que vous offrir l’hospitalité ici. »

Le Latvérien marcha droit devant lui, jusqu’à grimper des marches, s’aventurant dans l’une des tours de ce grand château, jusqu’à rejoindre une porte. Le mobilier était d’ores et déjà plus cossu, avec de la moquette sur le sol. Wanda n’arriverait tout simplement à rien si, parallèlement à sa formation magique, elle ne veillait pas aux humeurs de son corps. Fatalis ouvrit alors la porte, et le duo descendit deux ou trois petites marches, rejoignant une belle chambre.

« Docteur, vous me rejoignez enfin ?! » s’exclama une voix féminine.

C’était une chambre très sensuelle, avec des lueurs tamisées, et un grand lit à baldaquin. Une femme se redressa brusquement, en compagnie d’une autre dame, couchée dans le lit.

« Wanda, je vous présente la Comtesse Anna Devor, riche héritière du comté de Devor, en compagnie de sa favorite, la belle Karyë. Quelque chose me dit… Qu’elles meurent envie de vous faire connaissance. »

Pendant ce temps, le Blackbird survolait l’Océan Atlantique… Lorsque les radars de l’appareil détectèrent un engin massif, un immense appareil, qui apparut devant eux.

« Qu’est-ce que c’est que ce truc ? s’étonna Rogue.
 -  Mein, c’est… »

Un immense Hélicarrier se dressait devant eux… Et, rapidement, Kitty, aux commandes du Blackbird, reçut une communication externe…

Wanda était prête à se relancer dans les tests sur ses pouvoirs dès maintenant, mais Fatalis l’interrompit avant même qu’elle ne puisse commencer. Elle sursauta en sentant sa main sur son poignet, et l’enleva presque immédiatement.

« Non… Nous nous sommes bien trop précipités la dernière fois. Je ne veux pas que les évènements nous échappent à nouveau. »

« Mais… il n’y a pas de temps à perdre… mes enfants… »

Mais face au docteur, elle ne se sentait pas de faire de la résistance. Cet homme lui offrait l’hospitalité et son aide pour retrouver sa famille, elle pouvait difficilement envisager de le défier. Elle le suivit donc gentiment à travers son château, l’écoutant parler du passé de sa mère, Natalya Maximoff, et des liens entre leurs deux familles.

« Je suis obligée de vous croire sur parole… je n’ai aucun souvenir de mon passé. »

Après quelques minutes de marche, Wanda arriva dans une belle chambre, à l’atmosphère sensuelle, le sol couvert de moquette, du mobilier cossu, des lumières tamisées, et un grand lit à baldaquin dans lequel se reposaient deux femmes magnifiques et très légèrement vêtues. La mutant sentit un bref éclair de désir traverser son corps en les voyant.

« Wanda, je vous présente la Comtesse Anna Devor, riche héritière du comté de Devor, en compagnie de sa favorite, la belle Karyë. Quelque chose me dit… Qu’elles meurent envie de vous faire connaissance. »

« Que… voulez-vous dire par là ? »

En fait, elle avait déjà une petite idée, mais avait du mal à y croire. Fatalis murmura rapidement quelques mots à l’oreille de la comtesse Devor, puis sortit de la chambre en souhaitant une bonne soirée à Wanda. Cette dernière se retrouva alors seule face à ces deux femmes, sans trop savoir quoi dire où quoi faire. La comtesse Devor fit le premier pas en avant, marchant vers son invitée avec un petit sourire en coin.

« Euh… je… je suis ravie de vous rencontrer… comtesse. Alors… pourquoi vouliez-vous tant me… »

Elle s’arrêta net de parler quand la dame posa ses mains contre ses hanches et l’amena près d’elle, son visage si proche du sien qu’elle croyait l’entendre respirer. Mais peut-être était-ce juste son propre souffle, lourd et saccadé, qu’elle entendait.

« Je… qu’est ce que… le docteur… vous a demandé ? »

La comtesse se faisait volontairement mystérieuse, elle accaparait le regard de Wanda, si bien que cette dernière ne se rendit même pas compte que Karyë était passée dans son dos. Elle ne le réalisa que lorsque qu’elle sentit ses mains contre ses épaules, dénouant sa cape pour la faire tomber à ses pieds. La mutante se mit alors à paniquer.

« Écoutez, je ne sais pas ce que le docteur Fatalis espère, ou ce qu’il vous a demandé, mais je… »

La comtesse l’obligea à se taire en posant un doigt sur ses lèvres, puis la prit par le menton et colla délicatement sa bouche contre la sienne. A ce moment, la jeune femme sentit son cerveau exploser sous une nuée d’émotions diverses. Devait-elle être outrée, choquée, se fâcher, ou savourer ces lèvres douces comme du coton et pulpeuses comme des bons fruits ? Incapable de se décider, elle se laissa juste faire sans bouger et sans rien dire.

Les X-Men ignoraient ce que Fatalis avait derrière la tête pour capturer Wanda, mais autant dire qu’ils n’étaient nullement confiants. Fatalis… Fatalis restait Fatalis. Et, même si la presse occidentale n’avait pas tari d’éloges sur l’ouverture de la Latvérie au monde, en affirmant que l’un des derniers bastions de la « |i]tyrannie postmoderne[/i] » s’était éteint (ne laissant plus, à en croire la presse américaine, comme dictatures de renom, que Cuba et la Corée du Nord), nul n’était dupe. Lucia Von Bardas, l’actuelle Première Ministre, n’était qu’un pion. Tous les efforts de la CIA ou du S.H.I.E.L.D. pour destituer Fatalis n’avaient jamais réussi, parce que, fondamentalement, les Latvériens étaient à l’image des Européens continentaux, toujours en quête d’un sauveur providentiel, un monarque. Il était fascinant de voir combien le continent européen, qui avait pourtant accouché de la philosophie des Lumières, était toujours en adoration inconsciente pour son passé, celui d’une Europe monarchiste où le pouvoir était détenu entre les mains d’une petite classe écrasant la majorité populaire. Fatalis était le cas typique du dictateur bienveillant, et Ororo, en tant qu’Africaine, était bien placée pour savoir combien la politique était plus subtile et bien plus complexe que les avis de comptoir. On ne pouvait pas juste chasser un dictateur et implanter la démocratie dans un pays en croyant que ça passerait. Il suffisait de voir comment les révolutions arabes avaient tourné. La Libye était un autre cas d’école, un pays dirigé par un dictateur, qui avait sombré dans le chaos à sa chute. Et les exemples ne faisaient que se multiplier : l’Iran suite à la destitution de Saddam Hussein, la Syrie, etc… Jusqu’à quel point pouvait-on considérer les dictateurs comme un mal nécessaire ? L’avis d’Ororo était certes biaisé, mais elle tenait compte de tout cela en se rendant en Latvérie, consciente que cette expédition avait toutes les chances d’échouer.

Pour autant, les X-Men avaient bien conscience d’une chose : on ne pouvait pas laisser une bombe à retardement comme Wanda Maximoff entre les mains du Docteur Fatalis. Qui sait jusqu’à quel point ce dernier serait susceptible de l’endoctriner, et de l’utiliser comme vecteur pour ses fins mégalomaniaques ? Il était donc urgent de le sauver… Mais ce fut en survolant l’Atlantique qu’ils furent interrompus par un puissant Hélicarrier, et par…

« X-Men, ici le Directeur Maria Hill ! Nous savons où vous comptez vous rendre, et nous ne pouvons pas vous laisser faire. »

Ororo regarda brièvement Kitty, puis appuya sur le bouton des communications, afin de lui répondre.

« Si vous savez nos intentions, alors vous savez aussi qu’il est urgent d’agir, et de…
 -  Pardonnez-moi, Madame Munroe, mais je n’ai pas le sentiment que vos actions aient été d’une efficacité quelconque à raisonner la Sorcière-Rouge…
 -  Elle est confuse, et ce n’est pas en la laissant en Latvérie que…
 -  Nous avons reçu une communication officielle du gouvernement démocratique de Latvérie en ce sens. Nous ne pouvons pas vous laisser attaquer un État souverain et menacer de déclencher une crise internationale majeure.
 -  Ne me faites pas rire, Directeur Hill, persifla Ororo. Nous sommes des X-Men, considérés comme des pestiférés par nos propres autorités. Nous ne répondons pas à vos ordres, et l’une des nôtres est…
 -  Ce problème dépasse de loin la simple sphère mutante, la coupa Maria Hill. Mais vous vous méprenez, Madame Munroe, ce n’était pas une requête. C’était un ordre.
 -  Est-ce une menace ? » gronda Ororo.

Maria Hill et Ororo Munroe étaient deux têtes brûlées.

« Le Blackbird que vous pilotez est une technologie du S.H.I.E.L.D., un RS-150. Des prototypes très efficaces avant l’apparition des Quinjets. Pensez-vous vraiment que votre vieux coucou peut rivaliser contre un Hélicarrier de dernière génération ? »

Maria Hill semblait très sérieuse, et Ororo se pinça les lèvres.

« Il est temps que nous discutions… Tous ensemble.
 -  Tous ensemble ?
 -  Vous… Le S.H.I.E.L.D… Et les Avengers. »


« Victor ne m’a rien demandé, ma chérie… »

Fatalis avait beau être un tyran, même lui savait qu’il était incapable de contrôler le pays sans le contrôle des grandes familles ancestrales. Jadis, il avait fait l’erreur de mésestimer l’importance de la noblesse, et avait eu affaire à une révolte menée par le fils de l’ancien Roi, Rudolfo Fortunov. Les Fortunov avaient même repris brièvement le pouvoir, sous le règne de Zorba, frère de Rudolfo, mais la situation avait été catastrophique pour le pays, le plongeant dans les affres d’une guerre civile. C’est d’ailleurs suite à la révolte de Zorba que la Latvérie s’ouvrit à la démocratie. Une alliance de façade, mais nécessaire, afin de laisser au Docteur le temps de récupérer la mainmise sur le pays, ce qui passait par l’aristocratie. La Latvérie comprenait en effet de très vieilles familles, implantées dans le pays depuis le Moyen-Âge, comme les Durov. Anna était l’une des filles du clan Durov, une jeune femme bisexuelle très chaude, qui aimait beaucoup se reposer au château, et constituait une amante de premier choix.

Outre sa grande beauté, elle avait suivi de prestigieuses études à l’université de Princeton, d’où elle était ressortie avec plusieurs diplômes, et quelques scandales sexuels à son actif impliquant des enseignants. Anna sentit les doutes de Wanda, et l’embrassa rapidement, comme pour la calmer, mais sentit le trouble de la Sorcière-Rouge s’accroître.

« C’est très simple, mon cœur. Victor m’a dit que tu étais une femme belle, mais très nerveuse, et qui avait besoin de se détendre. Et, de ce que je peux dire, tu as effectivement beaucoup de tension…
 -  Et ça, ce n’est pas bien, enchaîna Karÿe. Pour parvenir à la stabilité émotionnelle, il faut que le corps soit apaisé. Et, quand l’esprit est confus, apaiser le corps permet aussi d’apaiser l’esprit. »

C’était une approche très new age de la spiritualité, mais Anna sentait bien que Wanda aimait le goût de ses lèvres, un goût de fraise, et elle l’embrassa encore. Dans son élégante nuisette, elle était irrésistible, et d’une beauté terrifiante.

« Là, là, laisse-toi faire, ma chérie… »

Anna était debout, contre elle, et l’embrassa ensuite dans le creux du cou, pendant que Karyë se glissait dans le dos de Wanda, massant ses épaules, et l’amena à tourner la tête, pour l’embrasser à son tour. C’était comme Fatalis l’avait dit ; la dernière fois, ils avaient été bien trop rapides.

Il ne tenait pas à renouveler cette erreur.

Wanda venait d’être réduite au silence par le baiser soudain de la comtesse Devor, mais ce n’était pas le cas de cette dernière, qui lui expliqua qu’elle allait l’aider à se détendre car, d’après sa protégée Kayrë, apaiser le corps permet aussi de calmer l’esprit, et après la journée qu’elle venait de vivre, la mutante avait autant besoin de l’un que de l’autre.

« Mais… je ne vois pas en quoi le… hum… le faire… pourrait aider. »

Face à cette beauté terrifiante, Wanda était désemparée, et elle continua à se laisser faire sans broncher malgré sa réticence à offrir son corps à ces femmes. La comtesse la gratifia d’un nouveau baiser sur les lèvres, puis descendit baiser son cou. Elle était indéniablement douée, et la mutante ne put retenir un gémissement de plaisir.

« Aahh… »

Ce gémissement était tout mignon, il faisait penser au premier gémissement d’une vierge découvrant le plaisir que peut lui procurer son corps, alors que la femme n’était pourtant plus vierge depuis longtemps. Surprise de voir à quel point elle aimait ça, elle ne put retenir Kayrë quand elle lui fit tourner la tête pour l’embrasser à son tour. Prise entre deux feux, la mutante redécouvrait comme il pouvait être bon de laisser parler son corps.

Wanda se laissa embrasser et gentiment tripoter pendant un moment, mais quand la comtesse Devor alla caresser ses fesses d’un peu trop près, elle sursauta.

« Ah ! Non. »

Sa réaction soudaine étonna les deux femmes.

« Écoutez… je… je ne suis pas d’humeur… pour ça. En plus… je ne l’ai… jamais fait… avec… des femmes. Je n’arrive même pas… à me rappeler… de la dernière fois… où je l’ai fait. »

Elle n’osait même pas en parler. Pour une femme adulte, Scarlet Witch avait encore un rapport au sexe plutôt difficile, et ce n’était pas en se confrontant de plein fouet à deux femmes en petite tenue que ça allait pouvoir s’arranger. Mais ces femmes ne la laissèrent pas tranquille pour autant. Anna la fit taire en collant sa bouche contre la sienne, et fit à nouveau glisser ses mains jusqu’à son fessier, qu’elle caressa et pressa doucement. Et malgré ses appréhensions, la mutante se rendit compte que ces caresses étaient plutôt agréables. Elle sentait des petits picotements de plaisir dans ses fesses, qui remontaient ensuite le long de son dos, la faisant frémir. Dans son dos,  Kayrë lui massait toujours les épaules, mais elle se faisait plus sensuelle et plus audacieuse. La mutante sentit son corps commencer à se relaxer, de même que son esprit.

Quand le baiser cessa, Wanda se laissa guider par Anna jusqu’au lit de la chambre, sur lequel elle fut allongée, le corps de la comtesse surplombant le sien. La jeune femme était plongée dans le doute et l’incompréhension, pour autant elle ne ressentait ni peur ni colère. Elle était juste… perdue.

« Qu’est ce que… vous allez me faire ? »

« Si tu ne te souviens plus de ta dernière fois, jeune femme, c’est qu’il est grand temps de le refaire ! »

Comme dit, Fatalis expérimentait avec Wanda de nouvelles techniques, des méthodes susceptibles d’éviter un nouvel apocalypse. Il ignorait si ça allait marcher, mais, au moins, ça pouvait difficilement être pire que ce qui avait été tenté avant. Anna embrassa donc la puissante sorcière, naturellement très excitée à l’idée avec une femme qui était, non seulement très belle, mais aussi dotée d’une puissance redoutable. Pour Anna, c’était une amante d’exception, et elle comptait bien s’occuper longuement d’elle, la savourer avec toute la passion et tout le désir du monde. Rien qu’à l’idée de se plonger contre son corps, la belle Comtesse en frémissait d’excitation à l’avance. Elle sentait bien Wanda se débattre, mais c’était le genre d’oppositions qu’elle connaissait bien... Du genre peu crédibles, faites juste par hésitation, par peur. Le fait est que Wanda lui répondait, et que, à son corps défendant, Anna était loin d’être inexpérimentée.

Pour la guider définitivement, Anna l’embrassa longuement, et, pendant ce temps, retourna s’attaquer à ses délicieuses fesses musclées, les massant à travers sa combinaison seyante et moulante. Elle sentit encore la Sorcière-Rouge se débattre, gémir longuement, comme pour tenter de la repousser, ou d’accepter le plaisir. Autrement dit, elle était confuse, ce qu’Anna vit quand, cédant place à son hostilité initiale, Wanda lui demanda juste... Ce qu’elle allait faire. En guise de réponse, Anna sourit, et remonta l’une de ses mains, caressant les mèches de cheveux de la femme, puis glissa ses doigts le long de ses lèvres.

« Te faire l’amour, ma chérie... Tout ça doit sans doute te sembler trivial, mais, crois-moi, si les gens prenaient plus souvent leur pied, il y aurait beaucoup moins de guerre dans le monde. »

Du moins, c’était la vision d’Anna, qui embrassa encore la femme, puis s’écarta alors. Sa main serra celle de la jeune femme, et elle marcha vers le lit, en lui souriant une nouvelle fois, puis s’assit sur le rebord du lit.

« Alors ? Tu viens ? »

Anna lui sourit à nouveau, et posa sensuellement une jambe sur l’autre, relevant légèrement sa nuisette, avant de soupirer.

« Tes lèvres m’ont très largement ouvert l’appétit, en tout cas... »

Un nouveau sourire mielleux se dessina sur les lèvres de la magnifique Comtesse, qui comptait bien faire doucement flancher Wanda...

Wanda était tellement troublée qu’elle en avait même perdu la parole. Anna la dominait aussi bien physiquement que mentalement, même un geste aussi simple que lever le bas de sa nuisette suffisait à chambouler la mutante. Elle posa ses yeux sur la culotte de la comtesse, et son corps trembla en voyant les quelques gouttes de mouille filant entre les bords du tissu. Elle ne savait pas quoi faire, quoi dire, ni même si elle devait agir. Elle se contenta d’observer à quel point la dame pouvait être humide. Puis la comtesse approcha son visage de celui de Scarlet Wicth et lui donna un nouveau baiser, plus intense cette fois, allant même jusqu’à insinuer sa langue dans la bouche de sa partenaire.

Mais… que…

Wanda voulait fuir, mais rien à faire, son corps ne lui obéissait plus, de même que ses pouvoirs. Elle était trop déstabilisée par ce qui lui arrivait. Quand Anna libéra ses lèvres, elle commença à aller embrasser ses joues, puis son cou, léchant et suçant sa belle peau.

« Aahh… aaahhh… non… mmmhhh… »

Elle avait beau résister, son corps savait exactement ce qu’il voulait. La comtesse Devor continua à faire descendre ses lèvres le long de son corps, faisant naître la chair de poule partout où elle passait, puis elle s’arrêta net à sa poitrine. La mutante la regarda, intriguée, se demandant pourquoi elle n’allait pas plus loin. Mais tout à coup, elle posa ses mains contre ces globes de chair ben ronds, et Wanda ne put retenir un cri de plaisir.

« Nnyyaahh ! »

Elle se débattait faiblement, comme pour tenter d’échapper à l’étreinte si douce de la dame, mais c’était sans conviction. Ces deux mains lui massaient la poitrine de façon à la fois douce et puissante, lui arrachant frissons et soupirs sans qu’elle ne puisse rien y faire. Son corps parlait à sa place. Un éclat de désir commença même à illuminer son cerveau, lui répétant de se laisser aller, de profiter à fond de ce qui lui arrivait, qu’elle se sentirait mieux une fois que ce serait terminé.

« Non je… je ne veux pas… hhhaaannn… »

Pendant ce temps, Karyë restait en retrait, observant en silence, prête à agir au premier ordre de la comtesse.

« Bien sûr que si, tu le veux... Mais comment veux-tu pouvoir contrôler ton esprit, si tu ne contrôles même pas les émotions et les désirs de ton corps ? Je suis sûre que, jusqu’à présent, tu ignorais être bisexuelle... »

Bisexuelle... Ou peut-être même lesbienne. Toutefois, Anna savait que, dans le passé, Wanda avait eu des relations avec des hommes. Il y avait eu Vision, bien sûr (qui ne comptait pas vraiment, puisqu’étant un synthoïde), mais aussi Wonder Man. Toutefois, ces relations n’avaient jamais vraiment marché, alors, peut-être était-ce le signe que, finalement, Wanda préférait en réalité les femmes aux hommes ? Anna n’en savait rien, mais elle était sûre que la femme n’était pas insensible à ses charmes. Face à elle, Wanda était gênée, nerveuse, tentant encore vainement de refuser ce qu’elle ressentait. Anna leva la tête, et Karyë se rapprocha alors, s’asseyant sur le lit, à côté de Wanda, puis posa une main sur son visage, tournant sa tête vers elle, et l’embrassa tendrement, fourrant sa langue dans sa bouche. La belle ne pouvait rien faire d’autre, pour l’heure, que subir les assauts d’Anna et de sa servante. La belle Comtesse commença alors à déshabiller Wanda, dénudant ses seins, enlevant sa combinaison rouge, et, après avoir eu un accès à ses seins, posa une main dessus, pinçant et tirant sur l’un des tétons.

Karyë, de son côté, continuait à embrasser la femme, et Anna, elle, reprit ses explications :

« Pourquoi crois-tu que les Grecs étaient si libéraux avec le sexe ? Un esprit sain dans un corps sain... Quand les Anciens disaient ça, il ne faisait pas référence qu’au sport, mais aussi au fait de penser à satisfaire les humeurs et les pulsions du corps. Tu es tendue comme une corde de violon, Wanda, je le sens juste à la manière dont tu frissonnes sur place. »

Comprenait-elle où Anna voulait en venir ? La nouvelle approche de Fatalis ? Quand Wanda était venue à lui, il ne lui avait évidemment pas proposé de s’envoyer en l’air, et le résultat final avait été de voir Wanda perdre le contrôle de ses pouvoirs, et modifier la réalité. Autant éviter de prendre ce genre de risques à l’avenir. Karyë rompit le baiser, et poussa doucement Wanda, la couchant sur le lit, puis, tout en souriant, approcha ses lèvres de son sein.

« Vous avez des lèvres magnifiques, Madame...
 -  Raison de plus pour qu’on daigne enfin s’occuper de ton corps, non ? »

Les deux femmes se penchèrent vers chacun des seins de la femme, et entreprirent de les embrasser et de les suçoter tendrement et affectueusement, tirant sur les tétons avec leurs lèvres, gémissant et soupirant longuement, bien décidées à prodiguer à Wanda un plaisir suprême et exquis...

Difficile de dire non quand le corps dit oui. Wanda était devenue le jouet d'Anna et Karyë, tout juste capable de se tortiller en protestant faiblement sous leurs assauts charnels. Ces femmes étaient douées, trop douées pour qu'une vierge des femmes comme Wanda puisse leur opposer une quelconque résistance. Sa tête se tourna sous la main de Kayrë, qui l'embrassa sensuellement, glissant sa langue dans sa bouche, tandis que sa poitrine se faisait dénuder par la comtesse Devor. Il suffit qu'elle effleure seulement son téton avec ses doigts pour que Scarlet Witch réagisse brusquement.

« Hhhmmm ! »

C'était comme si elle venait d'être électrocutée, mais c'était tellement bon à sentir... Elle n'écouta qu'une partie du petit discours d'Anna sur l'importance de garder son corps et son esprit sains, elle retint juste la partie sur les pulsions du corps. Et pour l'instant, les seuls pulsions auxquels son corps voulait répondre étaient celles que ces deux femmes avaient déclenché en elle. Il n'y avait aucun moyen de leur échapper.

Les lèvres de Wanda furent finalement libérées de celles de Karyë quand cette dernière se décida à aller attaquer sa poitrine en même temps que la comtesse Devor. Quand la mutante réalisa ce qui l'attendait, elle n'eut même pas le temps de protester.

« Non, att... Aahh ! »

Ce cri venait du fond de ses tripes. C'était la première fois, du moins dans ses souvenirs, qu'on s'occupait de ses tétons de cette façon. Ces lèvres douces et légères, ces langues agiles, les petits bruits qu'elles faisaient... c'était vraiment intense. Impossible de résister à ce plaisir.

« Aaahhh... hhhmmm... »

Elle ne pouvait même pas parler, mais le chaos qui bourdonnait dans sa tête se faisait de plus en plus silencieux. Son corps était envahi par des sentiments nouveaux, mais aussi des plus anciens, qu'elle n'avait plus ressenti depuis des lustres. Elle était inquiète, troublée et s'interrogeait sur ce qui lui arrivait... mais pour la première fois depuis qu'elle avait retrouvé les souvenirs de sa véritable identité, elle se sentait bien. Son esprit se vidait de tout le tumulte emmagasiné, son cœur s'allégeait en se libérant du poids de la colère. Elle ferma les yeux et entendit ses désirs qui lui répétaient de se laisser aller, de prendre le plaisir qu'on lui donnait, de s'accorder un moment de répit.

Bon, après tout... ça ne va pas me tuer.

Plus le plaisir la gagnait, plus elle se détendait, laissant Anna et Karyë la guider vers l'apaisement physique et la paix de l'esprit.

« Ooohhh... ou... oui... »

Elle acceptait enfin ce qu'on lui donnait. Elle sentait le plaisir la gagner peu à peu, grimpant en elle, jusqu'à devenir si intense qu'elle sentit tout son corps trembler. D'instinct, elle serra les draps de toutes ses forces avec ses mains, et elle cria quand le désir explosa en elle.

« AAAHHH ! »

Cet orgasme, bien que n'étant pas le premier, était le premier qui lui était donné par des femmes, et elle s'en sentit secouée jusqu'au fond d'elle-même. Son corps se cambra et se crispa, son intimité envoya un petit jet de mouille dans sa tenue d'héroïne, puis elle se laissa retomber sur le lit. Cette jouissance, bien que rapide à atteindre et à savourer, fut quand même délicieuse pour la mutante. Elle leva un peu la tête pour pouvoir voir ses deux amantes et, n'ayant pas la force de faire des grandes phrases, ne leur dit qu'un seul mot.

« Encore. »

C’était un traitement totalement inattendu pour Wanda, mais, une fois la surprise passée, il n’y avait que le plaisir pour y faire place. Bien sûr, le risque initial avait été que Wanda soit totalement hétérosexuelle, mais Fatalis avait pris le risque. Le dictateur ne connaissait que peu de personnes qui soient plus sensuelles et plus érotiques, à sa cour, que la Comtesse Anna Devor, et il considérait surtout que l’hétérosexualité ou l’homosexualité n’étaient que des constructions sociologiques, purement artificielles. Si on bandait les yeux d’une personne se prétendant hétérosexuelle, et qu’on la faisait s’embrasser par des personnes émanant des deux autres sexes, ladite personne ne faisait souvent pas la différence. Tout ce qu’il fallait, c’était pousser Wanda dans ses retranchements, et Fatalis était convaincu, au vu des anciens amants très particuliers de la Sorcière-Rouge (Vision, un androïde synthétique) qu’elle avait sûrement, en elle, un refoulement sexuel qui ne demandait qu’à disparaître.

Naturellement, il en faudrait plus pour arriver à permettre à Wanda de contrôler les pouvoirs terrifiants qu’elle avait en elle, mais ce serait déjà un premier pas non négligeable. Il fallait se rappeler des enseignements de Freud, qui faisait du sexe une source de frustration première, et dont les ramifications étaient bien plus fortes que ce qu’on ne pensait. Toujours est-il qu’Anna et Karyë s’occupaient donc avec amour du corps de Wanda, un joli corps, qui ne demandait qu’à servir et à être usé.

« Hmmmm...
 -  Hnnnnn... ! »

La Sorcière-Rouge subissait un traitement des plus efficaces, en tout cas. Anna et sa servante étaient très douées, malmenant ses seins, tandis que leurs mains descendirent le long du corps de la femme, caressant ses cuisses, frottant son sexe, sans lui retirer encore sa tenue. La femme gémissait et soupirait, incapable de retenir ce plaisir qui se déversait en elle, comme le courant d’un barrage à qui on aurait ouvert toutes les vannes, inondant la vallée située dessous. Wanda était en train d’être engloutie, tout simplement, sans pouvoir rien faire d’utile pour y lutter. Le plaisir éclatait dans tout son corps, et elle se laissait porter par ce dernier.

Pour autant, Anna fut surprise de la rapidité avec laquelle le corps de Wanda se cambra, et atteignit l’orgasme. Elle releva la tête, clignant des yeux à plusieurs reprises, délaissant le sein de la femme, un délicieux sein qui était maintenant trempé de salive, et sourit tendrement. Son regard croisa celui de Wanda, qui, tout en reprenant ses esprits, glissa un seul mot, un mot de six lettres qui valait tous les discours du monde : « Encore ».

La Comtesse sourit pleinement, et se pencha vers elle.

« Voilà la réponse que je voulais entendre, Wanda... »

Et Anna s’empressa de l’embrasser goulûment. Karyë, de son côté, descendit le long du corps de la femme, sur son beau corset rouge, et, arrivant à hauteur de son intimité, entreprit de lécher son sexe, sans encore lui ôter son costume, ses mains venant s’appuyer sur ses cuisses, afin de la lécher au mieux, et de lui offrir un plaisir exquis et unique.

Autant dire que Wanda n’allait pas, ce soir, se limiter qu’à un seul orgasme...

Cet unique mot prononcé par Wanda en disait bien plus long que n'importe quel discours. Après avoir fui, combattu et résisté pendant des heures, elle ne rêvait maintenant que de calme et de plaisir. Un vœu qu'Anna et Kayrë étaient prêtes à combler. Tandis que la comtesse vint l'embrasser goulûment, sa protégée descendit le long du corps de la mutante, jusqu'à se retrouver le visage entre ses cuisses. Elle n'eut même pas besoin d'enlever le tissu entre sa langue et la vulve de la femme pour la faire couiner bien fort.

« Hhhmmm ! »

La bouche scellée de force par celle de son amante, ce premier cri de Wanda resta dans sa gorge, et fut vite suivi par bien d'autres. Ce premier cunnilingus de femme à femme était vraiment à se damner, la mutante se tortillait sur place en soupirant et gémissant, la langue toujours prisonnière de l'emprise de celle d'Anna. Elle avait du mal à croire que ces femmes, qu'elle avait rencontrée il y à moins de trente minutes, étaient en train de lui faire prendre son pied comme elle ne l'avait plus fait depuis trop longtemps.

Si je m'étais souvenu que le sexe était aussi bon, je m'y serais remise plus tôt.

Difficile de décrire précisément ce qu'elle ressentait. C'était comme si tout son corps avait été écrasé par un énorme poids pendant des années, avec une horrible musique lui hurlant dans les oreilles, et que tout à coup on le lui retirait, et que des dizaines de mains venaient détendre chacun de ses muscles, bercée par le doux bruit des vagues et le chant des oiseaux. C'était un bien-être à la fois physique et mental.

Finalement, la comtesse libéra sa bouche et elle put enfin couiner et gémir à loisir.

« Aaahhh... haaannn... oui... oui... »

La voix de la mutante devint de plus en plus forte à mesure qu'elle sentait le plaisir monter en elle, elle fit même quelques gestes inconscients sous l'effet du désir, comme serrer la main de la comtesse dans la sienne ou poser sa main sur la tête de Kayrë pour bien amener sa langue le plus loin possible. Son corps ne répondait maintenant plus qu'aux vagues d'excitation la remplissant peu à peu.

Incapable de se retenir, elle laissa le plaisir la noyer à nouveau et jouit avec bonheur sous l'effet de la langue de la demoiselle. Un autre jet de mouille, plus fort que le précédent, vint éclabousser sa tenue, puis elle laissa son corps retomber sur le matelas. Ces deux orgasmes enchaînés l'avaient déjà bien satisfaite, mais elle ressentait quand même besoin de continuer. Et cette fois, elle ne voulait pas juste celle qui recevait toutes les attentions, elle voulait aussi en faire un peu de son côté, même si elle n'était pas sûre de la façon de s'y prendre.

« Euh... comtesse Devor ? »

La dame la regarda avec ses jolis yeux brillants.

« Puis-je... euh... si possible... vous toucher... un peu… hhhmmm ? »

Elle avait prononcé cette phrase avec une grande difficulté, mais sentait qu'elle pouvait se le permettre.