La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]

Parfois, il y a des boulettes qui sont fait avec les meilleurs attentions du monde. Tu veux vraiment pas faire une connerie, tu veux faire du bien à quelqu’un, sauf que bam, tu te craques sur un détail, tu comprends mal quelques choses, tu réalises mal quelques choses… Et voilà que tout part en cacahuètes ! Dans ce genre de cas, faut pas le cacher, c’est quand même un peu la faute à la fameuse Maud, qui avait trop fait… Bref, elle espérait qu’elle n’avait pas fait une trop grosse boulette dans sa situation, et qu’elle pourrait se rattraper ! Déjà, elle reconnaissait sa faute. Hors, comme on dit dans le jargon : « Faute avouée à moitiée pardonnée ! » Et comme elle était mignonne et bien, ça pardonne deux fois plus ! Donc complètement pardonnée et ainsi… Oh, il faut se concentrer ? Ouais je vous écoute ! Enfin, on écoute Vesa !

« va jusqu’au bout ! »

« Oh euh... »

Elle eut un moment d’hésitation. Enfaite, comme dit dans le poste précédent, elle avait vraiment eu l’impression d’être peut-être un peu allée trop loin, mais voilà que finalement, tel un retournement de situation plus que subtil, voilà que finalement, Vesa approuvait son sort. Faut dire, comme dit précédemment, et bien, la fameuse Vesa était dans une montée en puissance de son bonheur, de ce plaisir qui montait encore et encore… Donc, voilà que Maud arrêtait ! Donc, ouais, elle devait continuer, ou plutôt dans le cas présent, elle devait absolument reprendre, elle devait reprendre les travaux, et faire en sorte que le plaisir revienne, remonte, remonte en puissance encore et encore ! Allez, Maud ! Il est temps de te remettre au travail, comme on dit ! Donc, c’est parti !

« Bien !! »

Consciente qu’elle n’était pas dans les temps, qu’elle avait prit du retard, elle redisparu dans les couvertures, ne remettant même pas son bâillon à Vesa… Oh la boulette ! Cela était important à faire remarquer, cela ne faisait aucun doute. Car cela voulait dire que Vesa allait devoir se retenir de gémir trop fort ! Car ouais, je vous rappelle que même s’il dormait profondément… Et bien Eol, lui, il était encore là, et il pouvait se réveiller si Vesa faisait trop de bruit. Heureusement, le bâillon était toujours un peu accessible, il était maintenant autour du cou de Vesa, donc, elle pourrait… Ah non ! Elle avait les mains toujours attachés dans le dos… Donc, cela allait être trop compliquée pour elle de remettre tout seul le bâillon… Tant pis ! Il allait falloir donc, ma chère Vesa, faire en sorte de ne pas faire trop de bruit… Bon courage girl !

Chose que je rappelle dans quoi ? Un rp sur deux ? Il y a une grande différence entre le temps passé et la longueur d’un paragraphe. Ce n’est pas car j’ai fais un long paragraphe, que cela veut forcément dire qu’un long moment est passé ! Très important de le faire remarquer. J’espère que vous le remarquais hein ? Vous le remarquez bien ? Quoi vous allez me taper ? IIIK ! Pas taper ! Bref, ainsi, Maud était de nouveau disparue sous els couvertures, et donc, elle reprit avec sa langue le cunnilingus, toujours avec cet objectif de donner le plus de plaisir à la fameuse Vesa… Et surtout, lui permettre d’atteindre l’orgasme, le précieux orgasme. Moyen un peu de s’excuser de ce qu’elle avait fait.

Mais elle reprenait pas seulement au rythme précédent… Non, elle reprenait de plus belle. Ses doigts titillaient de plus en plus l’anus de la fameuse paladine… Son doigt passait, repassait, commençait à appuyer légèrement… Parfois un peu plus… Mais pas encore de pénétration anale par doigté, quand même ! Vous allez me dire donc que ce n’était pas assez… Et bien pas d’inquiétude… Car il y eut une pénétration vaginale ! En effet, la langue de Maud commençait à s’introduire en Vesa… Vesa qui ainsi pouvait se concentrer sur le plaisir qui lui arrivait. Elle pouvait se concentrer sur ça… Car il fallait bien comprendre qu’après, elle pourrait réfléchir à comment se venger de cette horrible peste de Maud. Et qu’on soit clair… Le fait qu’elle avait encore le baillon serait peut-être important pour la suite. Mais chut!! C’est une autre histoire cela !

Maud s’attaquait à une partie sensible de l’anatomie de Vesa, à sa porte arrière. Un véritable sanctuaire, tout comme avait pu l’être sa fleur intime. Ces notions n’avaient cependant nullement refréné les ardeurs de Maud, qui s’y était attaquée avec passion, et avec une impressionnante voracité. La paladine aurait pu la refuser, oui, elle aurait pu s’en tenir à une très stricte interprétation de leurs devoirs de paladins, mais... Son corps ne le voulait pas. C’était aussi simple que ça. Tout son être se refusait à mettre fin de manière précipitée à cette délicieuse séance, à ce moment magnifique avec Maud. Cette dernière retourna ainsi sous la couverture, s’attaquant au bourgeon de Vesa, qui se tortilla sur place, car elle sentit aussi des doigts titiller sa croupe.

« Haaa.. M-Maud... »

Il fallait surtout ne pas faire trop de bruit, et éviter à tout prix de hurler. Vesa ne tenait clairement pas à réveiller le jeune Eol en ce moment. Elle avait d’ailleurs honte de s’adonner à ce genre de séances avec le jeune garçon à proximité. Fort heureusement, ce dernier dormait à poings fermés, et il ne faisait aucun doute que, plus tard, quand Vesa irait mieux, elle le reprocherait à Maud. Qu’est-ce qui avait bien pu leur traverser l’esprit ? Mais il était impossible à Vesa d’y songer en ce moment. Tout son esprit était comme occulté, oblitéré par les talents buccaux de Maud, qui lui faisaient un bien fou.

Oh oui, c’était bon, c’était magnifique ! Trop bon ! Vesa en avait les joues cramoisies, et elle se mordillait fortement les lèvres, retenant ainsi autant que possible ses hurlements, tout en remuant sur place. Il était en revanche impossible de dissimuler ses soupirs et ses gémissements. Elle continuait à mouiller, la cyprine étant la traduction liquide et brute de son plaisir, tout en continuant à frémir sur place.

« M-Maud... Maud ! »

Elle se pinça encore les lèvres.

*Moins de bruits !*

Une tâche clairement plus facile à penser qu’à faire, tant son corps était en transe ! Vesa soupira encore, sa tête s’écrasa contre la couchette. La femme continuait à la pousser à bout, et... Vesa gémit encore, atteignant le point de non-retour. Tout son corps tremblait sur place, et, dans un grand soupir, elle se relâcha brusquement. Vesa gémit longuement en sentant le plaisir croître en elle, atteignant le point culminant. Elle jouit contre la bouche de Maud, se pinçant furieusement la bouche pour ne pas hurler, et resta ensuite couchée sur la couchette, reprenant peu à peu sa respiration.

« Oh, Maud, je... Je te déteste, sale peste, haaaa... »

Elle le disait affectueusement... Mais tout de même... Quelle peste !

Maintenant que la peur qu’elle ait fait quelques choses de mal s’était envolé… Et bien, il ne restait plus qu’une seule et unique chose en Maud… De la fierté ! Et ouais, elle était fière de son coup. Franchement, il y avait de quoi. Ce soir, Vesa n’allait pas s’endormir en pensant « Comment on va combattre la Chasse Sauvage ? » « Qu’est-ce qui se passe avec tout ce qu’on a vécu ? » Non, elle allait dormir paisiblement en pensant qu’elle avait passé un très bon moment ! Bref, donc, elle était fière d’elle. À ses yeux, elle avait fait une très bonne action, et avait eu bien raison de faire ça. On pouvait sentir toute sa fierté, toute sa joie… Mais bon, c’était ce que nous lecteurs, on pouvait sentir. Car bien entendue, la fameuse Vesa, elle, elle sentait autre chose, et cet autre chose… C’était… C’était...

« M-Maud... Maud ! »

C’était la langue de la fameuse Maud ! Et ouais, car elle continuait de faire son travail, allant toujours de plus en plus loin, comme si aucun tabou ne semblait l’arrêter. Et elle avait complètement oublier de remettre le baillon à son interlocutrice, de nouveau loquace, donc… Dans le cas où elle s’en rendait compte, elle pourrait tenter d’être un peu… Discrète, de tenter de ne pas être trop marquée, mais là, rien de rien ! Elle allait jusqu’au bout, et continuait de faire passer sa langue avec grand plaisir. Et cela marcha bien, car au bout d’un moment, elle apporta la jouissance suprême, le grand plaisir immense, qui lui permit de profiter encore plus de la mouille de son interlocutrice. Bref, elle était contente, très contente, et fière d’elle. Fière comme un pou même. Et ce ne fut pas les mots de Vesa qui baissa sa fierté !

« Oh, Maud, je... Je te déteste, sale peste, haaaa... »

« Hihi, moi aussi je t’aime... »

Elle était remontée, et avait rejoint donc son amante. Elle ne la lâchait pas cependant, et la gardait dans ses bras, montrant bien qu’elle contrôlait toujours le game. Elle voulait garder Vesa, un peu comme un trophée, chose logique pour une paladine comme elle très vantarde, donc, en toute logique, ayant tendance à se mettre en avant plus que tout. C’est ça notre chère Maud. Mais ne croyez pas qu’ainsi, Vesa n’était qu’une simple « réussite » de Maud. D’ailleurs, la fameuse paladine était au contraire plutôt dépendante d’elle. Elle voulait être bien vue, elle voulait être bien traitée… Bref, c’était donc elle qui était plutôt contente de la situation. Et le fait qu’elle était une sale peste ? Et bien, hihi, cela la faisait sourire. Elle était plutôt contente du qualificatif, et elle reconnaissait que vu la situation, ouais, cela lui convenait plutôt bien, c’est vrai qu’elle était plutôt de l’ordre de la peste, plutôt que l’ordre du griffon ! Mais encore une fois, aucun soucis ! Elle assume à fond ! 

« Allez dodo... »

Et ouais ! Car demain, cela allait être une journée chargée, donc mieux vallait être reposée, c’était une bonne idée. Cependant, comme toujours, Maud ne faisait rien comme normalement, étant donné qu’elle décida de ne PAS rejoindre sa couche. Oh non ! Non de non ! Elle resterait donc ainsi, avec son interlocutrice, à dormir paisiblement et tranquillement. Et elle en était bien contente, c’était normal pour elle de décider de dormir ainsi. Plus confortablement installé que seule dans sa couche. Bref, la jeune demoiselle ainsi se laissait dormir tranquillement, à moitié installée sur le corps de la fameuse Vesa qui était toujours grandement dénudée, les bras toujours attachée dans le dos, et avec un bâillon autour du cou… Bref, un spectacle assez amusant, il n’en faisait aucun doute… Mais spectacle à ne pas mettre devant tout les yeux, étant donné qu’il risquait de faire poser de nombreuses questions…

***

« Mesdames… ?
-Mmh… ? »

Bon sang… Qu’est-ce qui se passait ? Qui lui parlait… On sentait que le réveil était difficile pour la fameuse paladine. Encore serrée contre la fameuse Vesa, et bien, elle avait eu du mal à émerger des bras de Morphée, et ne voulait surtout pas quitté ceux de Vesa (qui on va être clair, était quand même bien meilleur que ceux de Morphée)… Malheureusement, effectivement, le soleil commençait à els toucher, donc, elles allaient devoir se réveiller… Pas de bol, mais malheureusement bah ça arrive ! Faut bien retourner au boulot ! Surtout que la ville n’était plus très très loin maintenant. Elle allait bientôt y arriver, donc, tout était en théorie prêt pour qu’elle reparte… Mais il y avait une chose surprenante cependant… Le fait qu’il y avait cette voix. Bon sang de qui elle venait cette voix… La jeune femme en était un peu étonné, surtout que la voix reprit, et finalement déclara :

« Le soleil s’est levé mesdames… Comme vous dormiez, j’ai chassé un lapin et…
-OH PAR LE SOLEIL EOL »

Hihi ! Elle venait de capter ce qui venait de se passer. Bah oui ! La voix, ce n’était pas la voix de n’importe qui… C’était Eol ! Eol qui s’était réveillé en pleine forme, et très tôt, tout simplement car il s’était endormi tôt, et que le jeune homme avait toujours eu l’habitude de se lever très tôt pour aller travailler. Donc, réveillé, il avait vu que tout le monde dormait, et il était parti chasser, chasse qui fut fructuante, comme prouvait le lapin mort qu’il tenait. En revenant, il avait vu que Maud s’était sans doute réveillée, vu qu’elle n’était plus dans sa couche… Quel ne fut pas sa surprise, quand il vit que les deux femmes partageaient la même couche. Heureusement, Maud étant active en dormant, elle avait recouvert Vesa, donc, rendait invisible la tenue, ou plutôt la non-tenue de son interlocutrice… Donc, il voyait surtout Maud, devinait Vesa, et avait donc fait ses déclarations… Maud tenta de rattraper la situation en déclarant, ou plutôt bredouillant :

« Hihi, merci Eol, c’est gentil euh… Va… Te débarbouiller ! T’es tout sale, allez ! »

Elle tentait de cacher du mieux possible le fait qu’elle avait déshabillée Vesa. D’ailleurs, est-ce que cette dernière se réveillait ? Sans doute ! Après tout, Maud avait un peu hurlé, donc, c’était pas surprenant qu’elle se lève ! Heureusement le pot au roses ne fut jamais découvert ! Eol, obéissant et assez content de sa prise du lapin, parti justement se laver, en effet, même s’il se trouvait pas si sale. Pour l’anecdote, il ne l’était pas tellement, mais on pouvait se dire qu’une noble comme Maud avait horreur de la saleté. C’était vrai, bien entendu, mais faut bine imaginez que si elle disait cela, c’était avant tout pour éloigner le jeune garçon, histoire que les paladines se préparent, disons, et paraissent plus sérieuse qu’après cette soirée où elles s’étaient permises à un peu de détente, n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit, attendons Vesa maintenant.

Ainsi couchée contre Maud, Vesa n’était plus en état de lutter. Sa camarade l’avait poussé dans ses derniers retranchements, et l’avait amené à un orgasme ausis imprévu que... Que bienvenu. C’était ça le pire : Vesa avait adoré ce moment. Les joues rougies autant par le plaisir que par la gêne, elle fut en tout cas sincèrement soulagée de voir qu’Eol continuait à dormir. Le jeune garçon n’avait pas le sommeil agité, mais passait au contraire une nuit paisible, sans doute parce qu’il était enfin rassuré, et qu’il savait que, en compagnie de deux paladines, il n’avait pas à craindre une nuit troublée en étant attaqué par les loups, les noyeurs, ou d’autres monstres hantant les campagnes. Et, alors que Vesa s’attendait à ce que Maud retourne dans sa couchette, celle-ci choisit de se lover contre elle, sa belle tête se posant juste au-dessus de ses seins, sur sa poitrine.

« M-Maud... »

Vesa aurait voulu lui dire de retourner dans sa couchette, mais... Son corps se mit à frissonner de plaisir, et ses mains la trahirent, allant s’enrouler autour de la nuque de Maud. Sentir le corps chaud et tendre de Maud sur elle était très excitant, et... Particulièrement agréable. Elle ferma donc doucement les yeux, et laissa le sommeil l’emmener, ce qui se fit sans aucune réelle difficulté. Au contraire, elle dormit même très rapidement... Et, compte tenu des circonstances, eut également une nuit très paisible.


Au réveil, Eol les doubla toutes les deux... Ce qui était un comble, vu que les paladins se devaient d’être matinaux ! En réalité, ce ne fut pas tant Eol qui réveilla Vesa que la réaction de Maud, qui trouva une bonne excuse pour éloigner Eol. Le jeune homme avait constaté avec joie que les collets qu’il avait posé la veille autour de la grotte, avant d’aller se coucher, avaient fonctionné. Un lapin avait été piégé, et il avait donc tout naturellement montré son acquisition.

Vesa cligna des yeux, et étouffa un bâillement. Maud était toujours sur elle, ayant rabattu la couverture sur leurs corps. Le jeune homme devait sans doute se demander pourquoi les deux femmes avaient dormi ensemble, et Vesa décida d’ignorer les questions qu’il devait se poser, en le félicitant :

« C’est... C’est très bien, Eol. Laisse ton lapin là, oui, mais... Maud a raison, va te nettoyer, il y a une source d’eau à côté de la grotte.
 -  B-Bien... Oui, Madame ! » acquiesça le jeune homme, encore trop innocent pour imaginer ce que les deux femmes avaient bien pu faire ensemble.

Il sortit donc de la grotte, laissant Vesa et Maud ensemble. Le soleil se levait, et les rayons orangés de ce dernier venaient éclairer la grotte, tombant en plein sur la couchette que les deux femmes partageaient. La logique aurait alors été que Vesa réprimande Maud, qu’elle se réveille, constate qu’elle avait fait quelque chose de très osé devant un jeune homme, et qu’elle lui reproche donc cela... Mais, au lieu de faire ça, Vesa posa sa main sur la tête de Maud, serrant ses cheveux entre ses doigts... Et l’embrassa alors. Un baiser appuyé et tendre, tandis que son autre main glissa sous la couverture, caressa le dos de Maud... Et se posa ensuite sur l’une de ses fesses, la malaxant doucement.

Le baiser se prolongea encore pendant quelques secondes, avant que Vesa ne l’interrompe.

« On est tranquilles pendant quelques minutes, ma belle... »

Un démon de luxure avait-il avalé Vesa pendant la nuit ? On aurait pu le croire, vu son comportement ! En tout cas, elle retourna embrasser Maud, frottant son corps au sien. L’hypothèse la plus probable était sans doute que, du fait de sa proximité corporelle avec Maud pendant la nuit, la jeune femme avait eu des rêves assez intimes, et qu’elle estimait qu’un câlin mutuel, pour le formuler chastement, était le meilleur moyen de se réveiller.

On pouvait dire que la fameuse Vesa était BIEN PLUS calme et maîtrisait bien plus la situation que notre chère Maud… Car si Maud paniquait un peu en mode « OHPUTAINDEMERDEFAUTPASQU’ILVOITLESBOOBIES » et bien, Vesa, elle restait parfaitement calme, elle maîtrisait la situation. Sérieux, si Maud n’avait pas eu autant de mal à la base à la sortir de son côté coincé, elle aurait cru vraiment que son interlocutrice était une professionnelle ! Enfin, pas dans ce sens là hein !!! Professionnelle dans le sens où elle saurait parfaitement géré dans ce genre de situation, qui, on va pas le cacher, et en général toujours assez mauvaise, hein, car bon, il n’est pas bon de montrer des BOOBIES a un gamin. Hein. Sauf si on l’allaite, bien entendu, mais bon, là, c’est plus un bébé. Quoiqu’il en soit, la fameuse Vesa déclara alors :

« C’est... C’est très bien, Eol. Laisse ton lapin là, oui, mais... Maud a raison, va te nettoyer, il y a une source d’eau à côté de la grotte.
 -  B-Bien... Oui, Madame ! »

Ouais, allez, vas-y ! Dégage ! Les deux demoiselles ont encore deux trois trucs à faire… Ehehehe…  EHEHEHE ! Oui, bon d’accord, mon rire maléfique est tout pourri ! Mais je m’améliore ! Maintenant qu’il était sorti de la grotte, et bien, c’était partie pour l’engueulade de Maud ! Bah oui, tout à l’heure, il n’y avait rien eu, mais on devinait aisément pourquoi. L’excitation avait fait qu’ainsi, elle avait échappé à quelques reproches ! Mais maintenant, les deux femmes étaient calmes, non ? Il n’y avait aucune raison qu’elle y échappe cette fois, oh que oui. Cela ne fait aucun doute, si vous voulez mon avis… Néanmoins, la réalité est un peu plus complexe, vous le savez très bien… Et ainsi… Ce ne fut pas ce que tout le monde attendait qui arriva, mais ce fut quelques choses que tout le monde voulait. 

« On est tranquilles pendant quelques minutes, ma belle... »

« Ca me suffira... »

Et ouais ! Au lieu de l’engueulade, elle eut le droit à se faire caresser, sensuellement, et se faire embrasser… Bien sûr, cela n’allait pas aller trop loin, elles n’avaient pas le temps… Mais suffisamment pour transformer une simple accolade amicale, en élément un peu plus érotique, et surtout, bien plus sympathique pour les deux femmes. Si ce fut la fameuse Vesa qui commença, bah évidemment, quand tu lances Maud, tu l’arrêtes plus ! Elle passait sa main sur les fesses de son interlocutrice, sur les épaules, sur l’intimité même parfois… Les seins aussi, ne les oublions pas… Bref, un peu tout passait, et elle en profitait, de plus en plus… Sa main commençait même à tenter d’aller plus intimement… Mais...

Mais en entendant des pas se rapprocher, Maud comprit que malheureusement, cela ne lui suffit pas… Elle embrassa encore une fois son interlocutrice, puis lui jeta ses vêtements. En retrait dans la grotte, les deux femmes purent s’habiller, en effet, elles n’allaient pas passer pour des nudistes devant le fameux Eol, cela ne se ferait pas… (Ouais, quand on réfléchit, cette phrase même complètement évidente, mais bon, passons.)  Bref, elles se préparaient, car de toute façon, elles n’allaient pas rester très longtemps ici. Elles allaient devoir vite prendre Eol et se diriger vers la ville, c’était quand même ça leur objectif à l’origine. Quoiqu’il en soit, en se rhabillant, enfin, en terminant de se rhabiller, elle déclara, d’une voix coquine…

« Mmh… Si on était chez moi, je m’amuserai tellement ! Mais on est en mission, donc, chut ! Allez, je vais préparer le lapin... »

Elle embrassa une nouvelle fois sur les lèvres la fameuse Vesa, puis, raviva le feu, histoire de pouvoir s’occuper de la nourriture. Elle sortit un peu de pain d’un sac, dont elle trancha trois morceau, et un bout de fromage, cela pourrait faire le petit déjeuner pour la petite troupe ! Maintenant, il fallait préparer le lapin, histoire qu’il ne pourrisse point. Ses entrailles n’avaient pas vraiment d’intérêt, et la fameuse Maud n’avait pas envie de faire de la lecture d’avenir (car oui, je vous rappelle que beaucoup le font). Bref, ainsi, la fameuse jeune femme était entrain de commencer à faire son labeur, quand soudain, elle se souvint de quelques choses, et donc, déclara, tranquillement, tout en sortant quelques chose de sa poche :

« Oh, et garde ça… Petit… Cadeau ! »

Elle jeta le bâillon boule à Vesa, comme une sorte de petite cadeau. Un souvenir ! Oh, bien sûr, ce n’était pas tant une bonne idée, surtout qu’elle offrait une arme pour une autre fois… Et ouais, comme dit précédemment, et bien, dans ce genre de cas, la vengeance est souvent un plat qui se mange froid… Hors, un plat qui se mange froid, vous savez ce que ça veut dire ? Et bien, ça veut dire que la prochaine fois que Maud et Vesa allait décidé de s’amuser… Elle aurait ce petit objet. Qu’en ferait-elle ? Elle aura deux choix, soit elle mettra ce beau bâillon de nouveau sur ses belles lèvres… Soit elle le mettrait à Maud. Mais chut, c’est une autre histoire, vous le savez bien, elle reprendra plus tard. Et je sais que vous avez hâte, bande de coquinou, mais bon, faut être sérieux à un moment, la chasse Sauvage est encore là !

Au moins, il y aurait eu dans cette mission un avantage indéniable, celui de voir les deux femmes se rapprocher. Vesa pouvait maintenant prétendre vraiment être la consœur de Maud. Elle savaient fait l’amour à deux reprises et la manière dont elles se réveillèrent, à renforts de baisers et de caresses intimes, en était une illustration complémentaire. Elles ne purent toutefois guère aller plus loin sans être déraisonnables. De plus, Vesa ne comptait pas abandonner Eol, ni le laisser seul dehors trop longtemps. Elles s’habillèrent donc, partageant des sourires complices, et quelques ultimes baisers, avant qu’Eol ne revienne, tout propre. Et, juste avant ça, Maud remit à Vesa un ultime « cadeau »... En l’espèce, le bâillon qu’elle avait utilisé sur elle cette nuit ! Vesa attrapa l’objet et l’observa silencieusement, puis sourit brièvement, diverses idées pernicieuses s’insinuant dans sa tête, qu’elle comptait bien, pour l’heure, se garder de révéler à Maud !

« Merci, ma chérie... » se contenta-elle sobrement de répliquer.

Eol revint donc ensuite, puis lui et Maud entreprirent de dépecer et de cuire le lapin. Vesa les observa brièvement, un sourire évasif sur les lèvres, puis se rendit à l’entrée de la grotte. Le soleil était en train de se lever dehors, et une légère bise secouait les arbres, remuant leurs branches. Un vent frais vint accueillir Vesa. Elle respira cet air calme, tout en sachant que ce moment était probablement le dernier qui leur était offert. Locbourg n’était plus très éloignée, après tout, et, avec elle, la menace, toujours présente, de la Chasse Sauvage...

Elle sortit de ses pensées quand Eol l’appela pour lui signaler que tout était prêt. Vesa alla les voir, et s’assit face à Maud, Eol à sa droite. Maud avait sorti des assiettes en bois que les femmes avaient dans leurs besaces, et le petit trio s’attaqua donc à la viande du lapin. Silencieux, Eol leur posa alors une question :

« Vous croyez que les Ashnardiens vont venir ici ? »

Surprise, Vesa le regarda pendant quelques secondes.

« Pourquoi tu dis ça ?
 -  Ben, c’est la Chasse Sauvage, elle ne se déplace que là où elle pressent que de terribles évènements vont arriver, non ? C’est ce que tout le monde m’a dit...
 -  C’est une croyance populaire, Eol, elle n’a rien de fondé.
 -  Oui, mais vous ne seriez pas là sinon... »

Il est vrai que Vesa ne connaissait pas les détails de cette quête, mais elle secoua rapidement la tête.

« La Chasse Sauvage est une menace amplement suffisante pour justifier notre présence, tu ne crois pas ? »

Ceci dit, Vesa ne pouvait pas sérieusement exclure la présence possible des Ashnardiens, car Velen était une région limitrophe. D’ailleurs, le Professeur avait affirmé que les Ashnardiens étaient en train de faire le siège de Novigrad, mais elle se gardait bien de révéler cette information à Eol, qui était déjà assez éprouvé comme ça. Mieux valait limiter les risques de le voir paniquer encore !

« Oui... Oui, je suppose...
 -  En attendant, on va te remettre à un camp militaire, il est hors-de-question que tu rejoignes Locbourg avec nous !
 -  Mais je veux rester avec vous ! » protesta Eol.

Vesa sourit doucement, et lui ébouriffa les cheveux.

« Je te promets qu’on reviendra te voir, Eol... Mais je ne peux pas t’emmener là-bas.
 -  Mais je connais bien Locbourg, je... Je pourrais vous aider ! Et puis, la Chasse Sauvage n’est plus là-bas, alors... Je ne risque rien ! »

Eol pouvait se montrer, comme tout jeune enfant, assez têtu. Vesa n’avait plus qu’à espérer avoir le soutien de Maud pour faire comprendre au jeune homme que sa place n’était pas dans un village qui avait connu la froide et mortelle colère de la Chasse Sauvage...

« Merci ma chérie ». Parfois il suffit de quelques mots pour irradier une personne. De bonheur hein ! Pas littéralement irradiement, genre nucléaire. Car Vesa, bah, elle est pas nucléaire, quand même, on va pas le cacher… Plus le temps passe, plus mes introductions deviennent débiles, je vais devoir faire quelques choses, si vous voulez mon avis, hein, je deviens une vilaine fille. Bref, quoiqu’il en soit, les mots avaient rendus la fameuse Maud absolument radieuse, et entendre « ma chérie », des mots si doux, si agréable, sortir de la bouche de son interlocutrice, et bien… Bon dieu ! Elle adorait ! Elle avait envie de l’entendre plus souvent. Elle avait presque envie que la mission se finisse enfin, pour qu’elle puisse profiter plus en détails. C’est drôle car Maud ne savait pas certaines idées… Qu’elle adorerait…

Mais trève de sexe et de discussion autour de cela pour le moment ! Et ouais, je suis sincèrement désolée, je sais que vous aimez ça, mais un peu de sérieux ! En effet… Là, c’était l’heure du repas ! Quoi ? Mais ce n’est pas sérieux, vous allez me dire ! Mais vous inquiétez pas, il y a du drama qui approche, et là, quand le drama sera arrivé, et bien, vous allez devoir vous accrochez ! Bref, les personnes mangeait de bonnes appétits, après tout, elles avaient encore de la route à faire après ! Et donc, je vous rappelle au cas où, mais le repas du petit-déjeuner était quand même le plus important, il donne la plupart de vos repas, de vos forces, bref, ne pas manger le petit déjeuner… C’était une mauvaise chose. Mais on ne fait pas que manger au petit-déjeuner… On discute aussi… Et la discussion est très importante.

La discussion que craignait tant Maud finalement arriva… Que faire d’Eol ? Et ouais, franchement, garder un enfant, cela pourrait paraître dangereux, mais de l’autre côté, et bien, on va pas le cacher… Le laisser dans la région était dangereux. Le mieux serait faire en sorte de l’envoyer immédiatement chez les paladins, mais cela ne se faisait pas aussi aisément. De plus, il fallait rajouter la présence des Ashnardiens. Là, cela mettait clairement mal à l’aise Maud. Son père… Oui, son père avait fait du commerce avec les Ashnardiens, et dans ses idées, n’étaient pas loin du tout de leurs idées. Et puis… Elle ne l’avait pas dit… Elle… Elle devait le dire. Son père lui faisait peur. Très peur. Et si elle se retrouvait face à la réalité, réalité qu’elle ne voulait pas croire… Le commerce n’était donc pas uniquement alimentaire, mais comprenait des… Armes.

« Oui... Oui, je suppose...
 -  En attendant, on va te remettre à un camp militaire, il est hors-de-question que tu rejoignes Locbourg avec nous !
 -  Mais je veux rester avec vous ! 
-Je te promets qu’on reviendra te voir, Eol... Mais je ne peux pas t’emmener là-bas.
 -  Mais je connais bien Locbourg, je... Je pourrais vous aider ! Et puis, la Chasse Sauvage n’est plus là-bas, alors... Je ne risque rien ! »

« … »

Le regard de Vesa et Maud se croisèrent très rapidement, car Maud baissa les yeux. Ouh là… Sans doute que Vesa allait pouvoir s’inquiéter. Bah oui, si Maud soutenait Vesa totalement dans ce qu’elle disait… Et bien, elle aurait pas hésitée. Mais là, le blanc voulait tout dire… Elle réfléchissait à ce qu’elle voulait dire. La réflexion était importante, car bien entendue, elle savait que ce qu’elle allait dire allait contre la raison, mais comme on le dit « le coeur a ses raisons que la raison ignore ». Enfin, c’est avant tout Pascal qui l’a dit. Pas Pascal de la compta’, à qui je vais un grand coucou s’il lit ce RP (et je meurs de honte car ça veut dire qu’il sait que j’écris ça), mais Pascal, Blaise, Blaise Pascal, le grand penseur chrétien (et je meurs de honte car ça veut dire que lui aussi sait que j’écris ça…)… Après un certain blanc, la fameuse Maud déclara :

« Mmh… Vesa… ? »

Elle déclara cela, mais son regard était fuyant, comme si au fond, elle savait que ce qu’elle allait dire, bah, ce n’était pas la bonne idée… Mais malgré cela, elle continua...

« Je suis peut-être d’accord avec Eol. Il serait peut-être plus à l’abri avec nous... »

Même elle, elle n’y croyait pas. Après tout, plus le temps passerait, plus les menaces seraient importantes. Elles étaient envoyés « enquêter » sur la Chasse Sauvage, mais cela ne faisait aucun doute qu’elles allaient y être confronté. Et vraiment confronté, pas juste regarder de loin en mode « Coucou, on fait que passer ». Non, ce n’était pas comme ça que cela marchait, et elles le savaient bien… Bref, ainsi, ce n’était pas la vraie raison, ce n’était pas le truc qu’elle devait dire dans cette situation, elle avait quelques choses de bien plus important… Pas forcément le meilleur argument du monde, et elle savait bien que ce qu’elle disait n’avait pas beaucoup de poids logique et rationnel par rapport à ce qu’elle devait faire passer… Mais voilà, elle devait le dire…

« J’ai peur qu’il soit pas bien traitée, et plus, le camp pourrait avoir une attaque, et on pourrait plus jamais le revoir… Et puis, on connaît rien à Locbourg. Je pense… Enfin, je crois que j’ai pas à te rappeler ce qui est arrivé la dernière fois qu’on est arrivé dans une ville qu’on connaît pas... »

AIE AIE AIE ! L’instinct « maternel » de notre Maud revenait en force. Deux choses à mentionner : d’abord, la peur des camps militaires. Trop de militaire profitait des civils qu’ils devaient « protéger »’. Surtout dans le cas d’un enfant qui toute sa vie a été asservi… Mais surtout, la seconde chose était à mentionner… Et bien, c’était un côté égoïste à la demande. Maud… Maud ne savait pas si elles survivraient. Plus le temps passait, plus cette mission qui avait l’air si simple devenait risqué… Et elle n’avait pas envie de mourir en perdant ce petit avec qui elle s’était attaché. Mais il y avait encore pire… Et si le camp était attaqué… Et si en revenant, elle ne retrouvait qu’une petite blanche dans la bois, avec un nom à peine erraflé dessus ? Ou encore pire… Et si elle retrouvait juste l’enfant, blanc et inerte, sur le sol, au milieu d’autre macchabée… Bref, après cela, elle se tourna vers Eol…

« Eol, je te soutiens, mais je veux que Vesa ait le dernier mot. Et qu’on soit clair, tu dois accepter ce qu’elle va te dire. Compris ?
-Oui madame…
-Bien… Euh… Va te relaver maintenant ok ?
-Hein ?
-Allez ! »

Eol n’était pas stupide, il devinait qu’on l’éloignait pour discuter… il était partagé. D’un côté, il était très content d’avoir le soutien de Maud… Mais il avait bien compris que Maud ne le soutenait qu’à condition que Vesa accepte. Donc, la partie était LOIN d’être finie, très loin même. Mais avec un peu de chance, et bien, il était éloigné pour que… Pour que Maud puisse justifier sa présence ! Et ouais, il alla donc se laver… Mais le petit fourbe avait déjà repéré un endroit où il pouvait entendre tout ce qu’il se disait… Tant qu’on ne le remarque pas, ça va, il peut se permettre de tricher un peu ! Quoi ? Ne le regardez pas ainsi, vous auriez fait pareil ! Bref, quoiqu’il en soit, il ne se lava qu’à peine, et ainsi, se positionna dans une aspérité de la roche, qui donnait donc sur la caverne, et qui permettait de tout entendre, et même de voir un peu les deux femmes… Allait Maud, défends moi, permets moi de rester, pensait-il…

« Vesa… Je… Désolée pour Eol… Et je… Enfin… Je dois te parler… De quelques choses dont je n’ai pas parlé quand j’ai épluché les papiers notables du Baron… »

Elle baissait les yeux, comme une enfant prise au piège, alors qu’elle mangeait du sucre, et que son père arrivait et demandait « Alors Johnny Johnny, tu manges du sucre ? »… Ouais, si vous reconnaissez, je vous donne une Licence en Mème. (Ouais, seulement bac +3, vous n’avez pas gagnez le game. D’ailleurs, vous venez de le perdre.) Bref, tout cela lui était passé dans la tête quand le fameux Eol avait mentionné Ashnard. Ils ne pouvaient guère partir dans cette direction, si Maud ne révélait pas ce qu’elle savait… Même si cela lui coûterait énormément. Elle perdrait tout, elle le savait, mais… Mais elle n’avait pas le choix. Sa coéquipière lui avait tout dit, et avait confiance en elle. Cacher des informations ainsi, cela n’était digne d’une paladine, mais ça au fond, elle s’en contrefichait… Mais surtout, ce n’était pas digne d’une amie, une vraie. Et une vraie amie devait expliquer cela… Ashnard était au courant de l’armement des Paladins, et très certainement en possédait maintenant.

Vesa s’attendait à du soutien de la part de Maud, à ce qu’elle fasse comprendre à  Eol que Velen était une région dangereuse...  Mais, à sa surprise, Maud proposa plutôt qu’Eol les accompagne, ce qui amena sur les lèvres du jeune homme un sourire radieux. Vesa, elle, fronça doucement les sourcils, assez contrariée, mais laissa la femme insister. Maud de Rehen lui expliqua que le camp n’était peut-être pas aussi sûr que ça, et que, vu leurs derniers déboires auprès des populations locales, il aurait pu être dangereux de conduire Eol sur place. Vesa, de son côté, resta silencieuse, se pinçant néanmoins les lèvres de manière contrariée.

*Mais qu’est-ce que tu racontes ? avait-elle envie de lui dire. On parle de la Chasse Sauvage, là !*

C’était un ennemi implacable, dangereux, et une ville sinistrée. Ce n’était vraiment pas l’endroit idéal pour un jeune enfant ! Sentant bien que Vesa désapprouvait son raisonnement, Maud demanda à Eol de sortir. Le jeune homme protesta un peu, mais n’insista pas outre mesure, et laissa les deux femmes seules, s’isolant dans la forêt. Bras croisés, Vesa contemplait silencieusement la femme, les sourcils froncés.

Maud voulait lui parler de quelque chose d’important, mais, avant cela, Vesa réagit :

« Il est hors-de-question qu’Eol nous suive, Maud. Ce n’est qu’un petit garçon, et je n’ai senti en lui aucun pouvoir magique ! Il sera en sécurité dans un camp militaire, où les soldats pourront l’amener à Haven. »

Elle n’avait pas spécialement envie de se disputer contre Vesa, mais elle désapprouvait complètement son comportement insouciant. Néanmoins, plutôt que de se battre, elle préféra se concentrer sur ce que Maud voulait lui parler, et la questionna donc :

« Enfin... De quoi est-ce que tu veux me parler, Maud ? »

Elle se sentait bête. Dès qu’elle eut le regard de Vesa sur elle, elle comprit « Oups, tu as fais une grave bêtise ». Et ouais, c’est un truc qu’il faut que vous reteniez mesdames, quand vous éduquez un jeune garçon, il ne faut pas montrer un clair désaccord devant lui, mieux vaut attendre qu’il soit éloigné pour discuter… Reteniez le bien quand vous aurez votre second fils et… Oh la, je crois que je vais trop vite là, vous m’excusez ? Bref, en un mot comme en cent, Maud avait l’impression d’être celle qui avait fait la bêtise, et d’être punie par sa maman… Ce qui rendait la partie de jambe en l’air de la soirée un peu étrange, mais chut, ça, c’est mon esprit dépravé qui me fait dire ça, ne vous inquiétez pas !

« Il est hors-de-question qu’Eol nous suive, Maud. Ce n’est qu’un petit garçon, et je n’ai senti en lui aucun pouvoir magique ! Il sera en sécurité dans un camp militaire, où les soldats pourront l’amener à Haven. »

Elle hocha la tête, comme une enfant qu’on engueulait. On sentait qu’elle était entièrement d’accord, et que finalement, elle se rendait compte de la stupidité qu’elle avait dit. Elle était encore une novice par rapport à Vesa, elle ne pouvait pas le cacher. Enfaite, Vesa était la seule personne devant la quelle elle se devait de montrer sa vraie nature, et arrêter de se cacher derrière un monument de mauvaise foi… Et ouais, je l’avais déjà annoncé auparavant, mais bon, la vantardise de Maud, c’était souvent de la grande gueule. Oh, elle avait des qualités, mais voilà… Enfaite, il n’y avait qu’une seule et unique personne qui était capable de contrôler âme et corps de sa fille, et c’était bel et bien son père… D’ailleurs, quand on parle du Loup… Bah on va en parler ! Et cette phrase était très maladroite !

« Enfin... De quoi est-ce que tu veux me parler, Maud ? »

« Tout d’abord, désolée. »

Elle s’inclina, à la même image qu’un serviteur… Donc, vous imaginez à quel point c’était inhabituelle pour la paladine. Cela voulait dire une chose… Elle n’était pas à l’aise du tout avec la situation. Et ouais ! Vesa, si elle commençait bien à comprendre comment marchait la fameuse jeune paladine, et bien, elle pouvait deviner qu’il y avait quelques chose qui clochait… Elle était vraiment désolée, et elle avait un soucis… Un vrai soucis… Ou plutôt, on allait le dire clairement, elle avait deux soucis, ce qui évidemment, était pire, car c’était comme la situation 1, sauf que tu multiplies par deux ! Et ouais, c’est pas bon ça ! Déjà un soucis, c’est problématique… Alors deux ? On commence à abuser des bonnes choses là ! Ainsi, elle expliqua...

« Désolée de te l’avoir pas dis plus tôt… Et désolée pour Eol… Tu as raison. Il sera plus en sécurité là bas… C’est juste que j’ai un… Enfin... »

MAIS TU L’AS PAS ENCORE DIS IDIOTE ! Bref, elle commença pour Eol… Ouais, elle avait été idiote… C’est juste qu’elle avait comme… Un mauvais pressentiment. Comme si cela allait mal se passer. Enfaite, elle avait promis à Eol qu’elle le protégerai… Donc, l’idée de ne plus le faire… Et bien, cela sonnait mal à sa tête, cela sonnait comme si « T’as vu ? Il va mourir en ton absence, et ça sera ta faute. » Bref, l’idée de le laisser… Elle n’aimait pas ça… Mais c’était absurde… Comment le protéger alors qu’il se dirigeait vers l’une des pires créatures qui existait ? Un boss final de J-RPG (ah non, c’est W-RPG, merde), et bref, une menace sans précédent, dont les deux paladines ne savaient même pas si elles survivraient elles ? Bref, Vesa avait entièrement raison. Sur tout les points. Elle devait faire comprendre cela à Eol…

« Bref. Il y a des papiers que j’ai caché… Tient. »

Elle ouvrit son sac, et sortit un rouleau de parchemins. Avec un « s » vu qu’il y en avait une petite dizaine… Pas grand-chose, hein, mais suffisamment pour qu’on se pose des questions, n’est-ce pas ? Encore une fois, elle n’en n’avait pas parlé plus tôt par peur, mais maintenant, après la mention d’Ashnard… Et si c’était vrai, ce que disait Eol… Et si Ashnard comptait bien intervenir bientôt ? Alors, qui sait ce qui pourrait se passer pour elle… Elle avalait sa salive avec difficulté, s’attendant à ce que Vesa commence à dérouler les papiers… Elle savait qu’elle avait fait une énorme bêtise, d’ailleurs, elle allait le dire… Elle avait peur, elle tremblait, mais elle devait en parler… Bon sang, de toute les côtés, les conséquences allaient être terrible… Si seulement elle n’avait rien découvert… Si seulement… Malheureusement, ce n’était point le cas, et elle n’avait d’autres choix…

« Je sais, c’est un crime de cacher des documents compromettant, mais je pensais en parler d’abord avec lui promis… Bref, je sais qui travaille pour le roi Cramoisi. Et Ashnard aussi. Peut-être pour des raisons différentes, mais voilà… Et qui on risque de retrouver bientôt... »

Oui, elle n’avait aucune preuve que cette personne travaillait pour la même personne. Elle avait des preuves que le Baron avait fait transité parfois -pas toujours- des sommes d’argents de la part d’une certaine personne, aussi bien au Roi Cramoisi, qu’à Ashnard. Bref, des mauvaises choses, on va bien l’avouer… N’est-ce pas ? Mais cette certaine personne… Elle faisait peur à Maud. Cela se voyait. Cela allait peut-être jouer sur la réaction de Vesa d’ailleurs. Maud avait fait un crime, mais elle était clairement terrifiée… Vesa pouvait sentir la terreur aussi bien dans les yeux de sa collègue -je vous rappelle que les yeux sont le miroir de l’âme-, mais aussi dans la voix qui était extrêmement tremblottante… Et elle continua de préciser alors ce qu’elle devait dire à sa collègue, toujours aussi tremblottante…

« Ces… Ces documents ne sont pas signés, comme tu peux voir, mais l’écriture est reconnaissable pour sa fille. »

Là, Vesa avait sans doute compris… Maud se retrouvait dans la position la plus inconfortable de la situation… Et ouais, visiblement, ce n’était plus seulement Vesa qui avait des soucis avec sa famille, mais voilà, c’était Maud et Vesa qui en avaient. Et je vous rappelle qu’elles se baladaient toutes deux avec des chevaux qui avaient les couleurs de la famille de Maud ! Bon sang de bonsoir ! Car oui, inutile de jouer le même suspence que ce que faisait Maud inconsciemment hein… Vous avez bien compris que le fameux personnage, c’était son père. Que son père était mouillé dans toutes ses affaires, et qu’ainsi, il était probable qu’elles le croisent lui, si Ashnard était mouillé dans tout ça… Ce qui rendrait la situation assez gênante… Et fortement problématique si cela arrivait. Et vous devinez que ça va arriver. Forcément. Bref, ainsi, si Vesa n’avait pas compris, Maud déclara, à la voix tremblottante…

« C’est mon père. »

J’ai déjà dis suffisamment sur Maud, juste avant… Donc on allait parler… D’Eol ! Et ouais, le taquin était toujours caché, et avait écouté. Et là, il fut choqué d’apprendre que Maud… Son père… Alors, déjà, il était très triste et mécontent que finalement, sa protectrice ait changé d’avis. Il ne voulait PAS aller avec l’armée lui ! Il se sentait comme trahis… Mais apprenant que le père de Maud travaillait pour Ashnard… Sa protectrice, celle qu’il admirait… Etait donc… Une traitresse ? Il faut le pardonner. Toute sa vie, il avait été considéré comme un moins que rien, car il était enfant de rien, prostitué au mieux. Ainsi, en apprenant que le père de Maud travaillait pour… Ashnard… Il se sentait trahis, il se sentait abandonné. Il allait être laissé à l’armée, et là, dans l’équipe, il ne pouvait plus faire confiance qu’en Vesa… Bref, ainsi, une bien mauvaise matinée pour le jeune homme…

Vesa resterait catégorique sur ce point. Outre la Chasse Sauvage, il y avait également les individus qui avaient capturé les deux femmes. Que feraient-ils d’Eol ? Et également les monstres... L’attaque du dragon témoignait du fait que, avec la Chasse Sauvage, les monstres étaient perturbés. Pour toutes ces circonstances, Vesa ne pouvait pas filer avec Eol, et il fallait donc emmener le jeune homme en sûreté. Toutefois, ce n’était pas qu’Eol qui tracassait Maud. Elle pouvait désormais prétendre mieux connaître la jeune femme, et avait pu constater que celle-ci était, depuis hier, inhabituellement assagie. Elle avait attribué cela à leur capture, à ce combat insolite contre un basilic... Mais il y avait autre chose. Dans les bureaux du Baron renégat, Maud avait trouvé une série de documents, des parchemins qu’elle tendit à Vesa.

Intriguée, celle-ci en attrapa un, et vit une série d’informations sur des mouvements de troupes, ainsi que des renseignements sur l’un des forts frontaliers de la région limitrophe de Velen, ou même des informations sur Novigrad :

La cité libre survit au blocus essentiellement grâce à l’acheminement de convois alimentaires organisés par la Couronne de Nexus. Vous trouverez sur la carte annexée à la présente la trajectoire de ces convois. Ils passent par quelques villages, mais transitent essentiellement par les campements militaires. Ce sont ces vivres qui permettent à Novigrad de survivre. La cité libre a toujours eu trop d’habitants pour ses propres ressources, et ses réserves alimentaires sont très amaigries suite à la récente disette qui a frappé les récoltes locales il y a quelques mois à Velen.

Le blocus maritime doit être en toute hypothèse maintenu, car le meilleur moyen de faire tomber Novigrad est d’amener sa population à la révolte. Comme je vous l’avais déjà annoncé dans ma précédente lettre, le Conclave de Novigrad est mal vu suite à des affaires de corruption. Les guildes marchandes de la ville sont en colère, et les marchands et les ouvriers le sont tout autant.

Des lettres destinées aux contrebandiers qui avaient attaqué Vesa et Maud... Ce qui confirmait en tout cas que ces gens étaient bien plus dangereux que ce que Vesa pensait. Étaient-ils liés à ce fameux Roi Cramoisi ? Elle se rappelait encore du sigle qu’elle avait vu dans la chambre du Baron lors de son meurtre.

*Est-ce que le tueur était venu chercher ces documents ?*

Confuse, Vesa n’entendit pas Eol se rapprocher de l’entrée de la grotte. Maud lui expliqua alors, la tête basse, que les lettres, bien que non signées, étaient reconnaissables pour elle, car elles avaient été rédigées... Par son père !

« Ton père ?! » s’exclama Vesa.

Elle écarquilla les yeux sous la surprise. Maud acquiesça silencieusement. Guillaume III de Rehan, le père de Maud, était un riche aristocrate nexusien, très puissant, disposant de terres agricoles, de mines, et de villes entières. Il disposait évidemment, comme tout duc, de sa propre armée, de nombreux suzerains. Vesa savait qu’il était veuf, et que son ancienne femme, Irène de Pernhoët, avait eu la réputation d’être une grande libertine avant son mariage. Le corps d’Irène n’avait jamais été retrouvé, et Vesa était loin de se douter de la cruauté de Guillaume III, et de ce qu’il avait fait subir à sa femme pour se venger de sa jalousie.

Vesa observa encore, blême, les courriers, avant de secouer la tête.

« Ça n’a aucun sens. Les Rehen sont richissimes. Pourquoi ton père s’associerait avec la Salamandre ? »

Pour Vesa, tout ça n’avait absolument aucun sens !

Ca y est… Dans un sens, elle n’allait pas le cacher… Cela faisait presque du bien d’avouer, de laisser sortir cela, après tant de temps à le cacher, à ne pas oser le dire… Voilà qu’elle pouvait enfin le dire… Cela faisait du bien. Après tout, elle n’aurait pas pu le cacher éternellement, elle aurait du le dire, et… Dans un sens, cela était une chance qu’elle ne doive pas le dire pour la première fois devant son père. Cela aurait sans doute mal tournée. Là, elle pouvait dire ce qu’elle pensait à Vesa, qui était autant une confidente qu’une amie, dans cette situation… Une personne très importante, et nécessaire pour Maud… Peut-être même la personne la plus importante dans la situation, vu qu’elle pourrait la comprendre et ne pas la juger… Après tout, elle avait vu la vraie Maud, et cela… Et bien, Maud le savait. Elle savait que Vesa la connaissait mieux que quiconque...

« Ton père ?! »

Par contre, évidemment, cela faisait un choc. Et oui ! Les Rehen, une famille respectable bien que détesté. Oui, Le Rehen était déteste… à cause de son caractère, de son côté autoritaire. Il était tout autant craint que détesté, cela ne va pas sans dire. Ce n’était pas quelqu’un de gentil que cela soit pour les personnes en dehors de ces terres… Mais pour les gens qui travaillaient pour lui, c’était presque pire ! Ce n’était pas ton gentil patron, mais plutôt ton patron tyrannique, qui n’hésitait pas à te ridiculiser, t’humilier, voir te faire physiquement du mal si tu ne rendais pas des comptes efficaces… Mais cela marchait, on allait pas le cacher. Les rendements étaient extrêmement bons, et il était admiré, vraiment.

« Ça n’a aucun sens. Les Rehen sont richissimes. Pourquoi ton père s’associerait avec la Salamandre ? »

« Je ne vois… Qu’une seule possibilité... »

Elle avait sa théorie, mais dans un sens, cela n’était qu’une théorie, étant donné qu’elle n’avait aucune preuve que cela soit vraie ou non. Cependant, elle connaissait mieux son père que beaucoup de gens… Mais il était complexe, encore une fois, c’était bien possible qu’elle se trompe sur toute la ligne, et qu’elle ne connaisse pas toute la vérité. Encore une fois, c’était extrêmement possible, car elle avait rompu les ponts ces derniers temps… Enfin… Elle s’était éloigné. En temps que membre de la famille de Rehen, elle ne pouvait pas entièrement coupé les ponts, ce n’était pas possible. Après tout, cela voudrait dire de refuser sa famille… Et quand on savait l’importance que révétait les noms pour elle...

« L’immortalité. La Salamandre, Ashnard, ou qui que ce soit a du lui montrer la possibilité de tromper la mort. »

« Who want to live forever… ? » Voilà ce que chantait Queen dans les années 80… Dans cette chanson, l’immortalité est vu comme une mauvaise chose, cela ne fait aucun doute. Et c’était sans doute une mauvaise chose. Très mauvaise chose… Et visiblement, Queen et Freddie Mercury n’était pas spécialement la musique qu’écoutait régulièrement notre cher Guillaume sur son MP3 (faut dire, il ne devait pas en avoir). Lui, il voulait avoir l’immortalité, il voulait vivre éternellement… Ce qui était une très mauvaise idée ! Après tout, la mort donne un sens à la vie… Mais non, il voulait absolument tenir les reines de son empire… Jusqu’à la fin des temps… Et c’était l’idée même de mourir qui semblait craindre… ! Mais pourquoi cela ? C’était une bonne question, attendez un peu...

« Depuis qu’il a réduit ma mère à… à... »

Totalement, on va pas l’avouer, cela avait du jouer… Après tout, il avait réduit sa femme à un état où elle n’était même plus vraiment vivante. Elle n’était plus qu’un jouet sexuel, et cela, et bien, ce n’est pas très gentil, on va pas le cacher. Ne faites pas cela chez vous, les enfants, car c’est pas très charlie ! Bref, tout ça était un secret, et il n’y avait que trois personnes qui savait cela… Elle, sa mère et son père. Et encore une fois, à la base, elle n’aurait jamais du le savoir… C’était seulement un secret qu’aurait du partager sa mère et son père, cette première un peu contre son gré, on va pas le cacher… Mais la disparition de sa mère, cela voulait dire une seule et unique chose, une chose qui avait énormément d’importance donc pour la vie de Guillaume, et qui changeait énormément une situation…

« Enfin. Il veut garder son pouvoir, son monde, sa vie… Pour toujours. Il n’a ni héritier. Par ma nature même de femme, je ne pourrais devenir Le Rehen. Donc, il doit devenir immortel. »

Et ouais ! S’il voulait que son empire règne, il avait besoin de rester, encore et encore, toujours, jusqu’à la fin des temps… Depuis qu’il avait fait confiance en sa femme, et qu’il s’était rendus compte que celle-ci n’avait pas du tout était fidèle, et bien, il n’avait plus du tout confiance en la gente féminine… à part sa fille, aucune femme n’avait de rôle important dans son domaine… Non, Maud était une exception, et pas assez fort pour qu’elle reprenne les rennes de l’empire un jour… Et ouais, il était complètement sexiste. Maintenant, il considérait les femmes comme un objet, uniquement comme des objets… Et donc, ce n’était pas un objet qui allait se mettre à cette place, n’est-ce pas ?

« Quelqu’un lui mirroite cette possibilité. »

Voilà… Il était « coincé » visiblement… Mais on allait pas le plaindre ! Il faisait ça en toute bonne conscience. Il n’avait aucune honte visiblement à trahir sa patrie, ses terres, son peuple, si lui gagnait au final. Il était visiblement capable même d’être contre sa propre fille ! Car oui, elle ne pouvait être que contre lui, dans cette situation… Cela voudrait dire qu’il serait capable de faire tomber sa fille. Et encore une fois, on parle de quelqu’un qui avait été capable de transformer sa femme en sextoy… Qui sait ce qu’il pourrait faire à sa fille. Surtout qu’il n’avait jamais caché être totalement capable d’être incestueux si la situation le demandait… S’il fallait qu’il viole ou fasse violer sa fille pour la remettre dans le droit chemin, et bien, que cela soit fait ! Ainsi, Maud conclua ses déclarations…

« Je pensais que je pourrai le confronter et laver la linge sale en famille… Mais il est clair qu’il sera devant nous dans cette quête. »

Là, Maud avait l’air fière, l’air capable… Mais qu’on soit clair, le moment où cela arrivait, elle risquait vite de dégonfler… Elle ne ferait pas sa fière devant son père. Car elle avait vu ce qu’il avait fait à sa mère. Et même, parfois, y penser l’excitait, et elle tentait vite de chasser ses horribles idées de sa tête ! C’était atroce, elle devait pas penser à cela !!! Heureusement, elle avait un soutien, un vrai soutien là, qui était capable de la soutenir… Et cela, cela serait nécessaire dans cette situation on ne peux plus inconfortable… Quoiqu’il en soit, de son côté, Eol écoutait toujours… Il ne comprenait pas tout, mais avait bien compris que visiblement, la famille de Maud était pourris jusqu’à la moelle… Et que cela était sans doute aussi le cas de Maud… Ne l’écoute pas Vesa, pensait-il ! Elle risque de te corrompre !

Vesa ne savait pas grand-chose sur le duché des Rehen, et sur l’histoire familiale du duc et de sa femme. Elle savait juste que la femme du duc était morte, et que ce dernier ne s’était jamais remarié depuis. Tout ce qu’on disait sur eux, c’est que Guillaume III avait réussi, par l’amour, à calmer les ardeurs sexuelles de sa femme. Vesa savait toutefois qu’entre la théorie et les faits, il y avait souvent bien des différences. Sa propre famille était aussi une famille aristocratique, mais qui était dans le déclin. Elle n’avait plus d’héritiers depuis que Vesa avait appris que ces derniers avaient offert Jinx à un démon, et qu’elle les avait reniés. Elle avait officiellement renoncé à son héritage, et même à son nom, et était devenue paladine. Depuis lors, elle n’avait plus aucune nouvelle avec sa famille, et avait coupé tous les ponts avec elle.

Ce qui surprit Vesa, ce fut que Maud indiqua que le sort d’Irène était lié à celui de son père, même si elle ne poursuivit pas. Guillaume avait-il fait assassiner sa femme ? En tout cas, s’il était capable de s’allier à la Salamandre, il était visiblement plus dangereux que ce que Vesa pensait.

*Il faudra en référer aux instances supérieures, afin qu’une enquête soit organisée...*

Maud lui expliqua que son père n’avait plus aucun héritier, ce qui la surprit encore. Il y avait eu une époque, à Nexus, où les femmes avaient été privées de tout droit à succession. Une règle barbare qui avait été abolie par ordonnance royale. La preuve était d’ailleurs que Nexus comptait à sa tête une Reine. Guillaume devait appliquer sur ses terres une coutume locale en contradiction avec les ordonnances royales. C’était la règle de l’agnat, une règle qui désignait comme seul successeur au pater familias son héritier mâle. Néanmoins, au-delà de ces considérations juridiques, si Guillaume III était effectivement un traître...

Devant la grande confusion de Maud, qui semblait être sur le point de pleurer, Vesa fit la seule chose naturelle, la seule chose qu’il convenait de faire.

Elle alla la prendre dans ses bras.

Un tendre câlin, son corps se blottissant contre le sien, laissant ainsi le soin à Maud de pleurer si elle le voulait. Vesa s’estimait être très bien placée pour la comprendre, elle qui avait eu droit à des parents ayant signé un pacte avec le Diable pour sacrifier l’une de leurs filles. Jinx, que Vesa recherchait désespérément depuis... Vesa se serra donc contre le corps de Maud.

« Il ne te fera rien de mal, Maud... Parce que je suis avec toi, et que, ensemble, rien ne peut nous arrêter ! »

C’était une belle phrase, une envolée lyrique un peu présomptueuse, mais elles étaient, après tout, des paladins du Griffon ! Elles n’étaient pas de simples gamines qui partaient à l’aventure sans savoir quoi faire. Elles avaient toutes les deux reçu une formation très exigeante. Pour l’heure, Vesa estimait que ce n’était pas à son tour de parler de ses propres problèmes familiaux, préférant rester sur le registre de l’écoute, de la compréhension, et de l’empathie. Elle ne pouvait en effet que comprendre ce que Maud ressentait, elle qui avait été trahie par son père.

« Je te promets que nous vengerons la mémoire de ta mère, Maud. Cet homme paiera pour son meurtre, ainsi que pour tout le reste, je t’en fais le serment ! »

L’une et l’autre vivaient dans des familles similaires. En apparence, elles étaient deux filles de grandes familles, venant d’un milieu pur et parfait. Il y avait des différences. Les Rehen montaient, et la famille de Vesa était sur le déclin. Mais dans les deux cas, la vérité derrière ce qui se passait était bien souvent un enfer. D’un côté, le monde de Vesa était plein de trahison, le monde de Maud au prise à un père tyrannique qui contrôlait tout. Rien ne transparaissait en dehors de son duché. Et le plus efficace ? Son pouvoir sur les gens qu’il contrôlait. Maud était officiellement héritière, mais comme elle avait dit à Vesa, elle ne serait jamais cheffe de famille. Pourquoi ? Car si son père l’ordonnait, elle se désheriterait toute seule. Elle n’avait aucun pouvoir, car elle avait peur de son père.

Tétanisée. Voilà ce qu’était Maud, qui en pleura dans les bras de Vesa. Oui, pleura. Pour une fois, elle pouvait être la jeune fille traumatisée qu’elle était. Celle qui jeune avait vu le feu, le sang, qui avait failli se faire assassiné, qui avait vu les premières actions de son père, et qui avait vu sa propre mère être transformée en jouet sexuelle. Bref, elle avait vu l’enfer. Bien sûr, elle n’était pas à plaindre sur de nombreux points. Elle avait eu une enfance confortable, robe, armes, chauffage et repas toute l’année. Mais si le physique n’avait jamais souffert, le mental lui était fracturée. Heureusement, Vesa était là, et elle était compréhensible. Maud sans doute aura besoin à un moment de comprendre ce que Vesa avait endurée elle aussi. Ensemble, elles pouvaient guérir, et sortir de mondes toxiques.

« Il ne te fera rien de mal, Maud... Parce que je suis avec toi, et que, ensemble, rien ne peut nous arrêter ! »

C’était peut-être cheesy, comme on dit, mais c’était drôlement efficace, on allait pas le cacher. Pourquoi drôlement efficace ? Car elle y croyait vraiment. Vesa était un modèle pour Maud, cela ne faisait aucun doute… Et ainsi, avec un modèle comme Vesa, elle pouvait se dire qu’elle pourrait s’en sortir de son autre modèle, son père. Avec autant de compréhension et d’empathie, elle ne pouvait être donc que l’exact inverse de son père : Son père maîtrisait tout par la peur, Vesa pouvait ainsi garder Maud par l’empathie et l’amour. Car si le père de Maud ordonnait sa fille de rejoindre le côté obscur, il faudra beaucoup pour la convaincre de ne pas sombrer par peur, par lacheté, par fidélité familiale, au monde de son père… Et Vesa continuait, ainsi, redonnant courage à une Maud dont les larmes se tarissaient.

« Je te promets que nous vengerons la mémoire de ta mère, Maud. Cet homme paiera pour son meurtre, ainsi que pour tout le reste, je t’en fais le serment ! »

« Me… Merci... »

Devait-elle préciser pour ce qui était arrivé à sa mère ? Devait-elle préciser que celle-ci était toujours vivante, mais réduite… Réduite à ça… ? Non. Elle… Elle en parlerait peut-être plus tard, peut-être pour expliquer pourquoi elle-même elle avait eu des idées… Assez… Etrange, disons. Mais bref… Oui, oui, elle avait envie de venger sa mère. La sauver ? Elle doutait fort qu’on puisse encore sauver la pauvre femme. Elle n’était plus qu’un sex-toy, sans doute n’avait-elle même plus conscience humaine… Bref, elle ne devait pas penser à cela, franchement, non. Elle devait se concentrer sur ce que disait la fameuse Vesa… Mais aussi sur autres choses, c’est à dire, la raison même de pourquoi elles étaient là ! Car la Salamandre était quand même secondaire, elles avaient une mission !

« C’est… C’est bon, je… Je peux le faire. Je devais juste le dire… Si on le croise, alors qu’on a la Quête… Enfin, il faut se consacrer sur la Chasse Sauvage... »

Oui, en effet ! Tout cela restait des complications annexes, même si, on va pas se cacher… Il était évident que Vesa et Maud allaient sans doute affronter tout ça. Qu’elles n’auraient pas le choix… Bref, la quête était maintenant une quête d’une proportion épique, et sans doute que Maud ne pourrait pas échapper à son père. Sans doute qu’il sera sur le chemin, et qu’elle allait devoir répondre à quelques choses… Mais voilà, il fallait quitter le monde de la théorie, et revenir à la pratique… Car Eol réapparu. Il était là, et venait tranquillement vers les deux femmes qui étaient toujours côte à côte, bien que Maud se soit un peu éloignée. Voyant Eol, Maud se dirigea vers le jeune garçon, les bras ouverts et souriante, en déclarant :

« Eol ! Alors, euh… On a parlé, et je pense qu’il serait plus sage de te laisser au camp militaire, ok ? On viendra te voir…
-Ouais ouais... »

De suite, sa réponse fut froide. Et comme dit précédemment… C’est qu’il n’avait plus aucune confiance en Maud. Et ouais. C’était pas sa faute. Toute sa vie, il avait été réduit à ce qu’il était : sans doute -on était même pas sur ! c’est ça le pire-, un fils de prostitué ! Et donc, il était un moins que rien, car il n’était que ça. Donc, voilà, si le père de Maud était une personne comme ça… Et bien, malheureusement, à ses yeux, Maud n’était donc pas si loin… Elle ne pouvait pas y échapper. Donc, voilà… Encore une fois, il allait falloir revoir son éducation… ou plutôt la refaire même, car… Quel éducation ? Il n’avait jamais eu d’éducation le pauvre, il avait été toujours enfermé et enterré dans une pensée absolument abjecte, et le pauvre… Et bien, voilà la conséquence. Ainsi, il se dirigea vers Vesa, ignorant le plus possible Maud, et déclara :   

« Je monte avec toi… Vous. Si ça ne vous gène pas. »

Maud lança un regard à la fois plein de désespoir et incompréhension. Ok, elle comprenait qu’il prenait mal son revirement, mais à ce point… Elle était presque ignorée. En temps normal, on aurait pu supposer qu’elle s’énerve, ou qu’elle demande des explications, mais là, elle était encore trop chamboulée par ce qu’elle avait dit. Elle préféra alors ranger les affaires, histoire de préparer leur départ… Au moins, visiblement, il ne sera pas triste de l’abandonner… Et pourtant, Eol aussi été triste, triste de cette « trahison » qu’il s’imaginait, bien qu’elle n’avait ni sens ni raison d’être… Bref, le jeune garçon avait écouté ce qu’il n’aurait pas du écouter, et vu comment il le prenait, et bien… on pouvait comprendre pourquoi il n’aurait pas du l’écouter.

Maud avait encore des choses à dire, cela ne faisait aucun doute pour Vesa. Elle n’avait pas déballé à la paladine tout ce qu’elle avait sur le cœur, et Vesa le sentait. Il y avait des choses qui ne trompaient pas. Maud ne lui avait pas tout dit, mais elle n’allait pas la forcer. Maud se mit donc à pleurer, soulageant sa tension, et Vesa lui sourit ensuite. Elle annonça qu’il valait mieux se concentrer sur la Chasse, ce qui était plus raisonnable. Pour enquête sur le duc de Rehen, il allait falloir réunir des preuves, des éléments en ce sens. C’était un travail de longue haleine qui se préparait, et Vesa ne pouvait d’ailleurs pas exclure qu’une enquête royale soit déjà en cours. La Couronne enquêtait donc fréquemment sur la noblesse, a fortiori depuis la mort du Lion de Nexus. Suite à ce décès, les contrôles royaux s’étaient renforcés pour débusquer d’éventuels traîtres et des espions à la solde de l’Empire d’Ashnard.

*Mais les Ashnardiens n’offrent pas l’immortalité, il y a quelque chose qui m’échappe...*

Vesa n’aurait pas ce soir la réponse à ses questions, et elle sortit de ses pensées quand Eol revint. Son regard avait changé, son visage était renfermé, et son ton était plutôt froid. Le changement vint finalement quand, au lieu de chevaucher avec Maud, il demanda à grimper avec Vesa. Curieusement, Vesa, qui apparaissait initialement comme étant le membre le plus froid du trio, se retrouva finalement au milieu d’une atmosphère glaciale entre Eol, qui avait visiblement dû surprendre la conversation entre les deux femmes, et Maud, qui était vexée de voir qu’Eol ne l’aimait pas. Un comportement irrationnel, Eol étant un simple garçon, qui ne réalisait pas ce qui se passait... Et Vesa se retrouvait entre les deux.

Elle laissa Maud terminer les préparatifs, et grimpa ensuite sur son cheval, avant d’aider Eol en lui tendant la main. Le jeune homme se retrouva ainsi devant elle, et Vesa le regarda silencieusement, avant de rajouter :

« Je ne t’offrirai pas de barre chocolatée pendant le trajet, moi.
 -  Ce n’est pas grave... »

Vesa n’était pas la plus efficace des femmes en matière de psychologie. Elle avait elle-même ses propres problèmes à gérer avec sa famille, et ne savait pas comment s’y prendre avec Eol. Le trio s’aventura donc hors de la grotte, et reprit les sentiers sinistres de Velen. Plus ils se rapprochaient des territoires de la Chasse Sauvage, et moins ils croisaient de gens. En fait, ils ne croisaient même personne, si ce n’est quelques chiens errants. Vesa s’approcha notamment d’une petite exploitation fermière abandonnée précipitamment. Les poules avaient été dévorées par des animaux sauvages, et une porte claquait au vent.

La paladine évitait de s’y aventurer, et contourna la ferme, avant d’accélérer progressivement. Eol restait renfermé sur lui-même, tout comme Maud, donnant à ce voyage lugubre une atmosphère lourde et pesante. Des nuages bas et gris flottaient dans l’air, et le trio rejoignit une forêt, s’aventurant dans un sentier forestier sinistre et lugubre. Vesa tenait l’encolure de son cheval, évitant des racines, des souches d’arbres.

« Je n’entends même plus le gazouillis des oiseaux...
 -  Ils ont migré. »

Inutile de se demander ce qui les avait poussés à fuir.

« Je me demande où est le camp... »

En tout cas, Vesa avait senti la température chuter de quelques degrés, et vit, sur le sol, les premières traces de gel.

Ils approchaient de la manifestation de la Chasse Sauvage...

Quel… Sale ambiance ! Ouais, cela ne faisait aucun doute… Que cela soit Eol ou Maud, les deux étaient visiblement très peu content, très peu enclin à la discussion… Mais cela ne semblait pas tant de la colère, il y avait une sorte de tristesse… Bref, l’ambiance était morose, et Eol ne voulait pas pardonner la fameuse Maud. Comment pardonnait à une femme ce qu’elle était ? Lui-même était un moins que rien, et on lui avait répété, encore, et encore, parfois même accompagné de violent coup physique, histoire « que ça rentre mieux », comme disaient ces « bourreaux » amusés. Maintenant, c’était rentré, et sans aucun contrepoids, pour lui, c’était la seule réalité. Maud était une traitresse, et cela lui arrachait le coeur de penser qu’elle avait tenté d’être gentille avec lui, juste pour le trahir… Mais de l’autre côté, Maud boudait aussi, non ?

Mais Maud ne boudait pas vraiment. Au fond, elle était profondément triste… Contrairement à Vesa, qui, on va l’avouer, avait toujours été plus maligne que Maud, et bien, elle n’avait pas compris qu’Eol avait très certainement surpris la discussion… Donc, pour notre chère Maud, et bien, elle ne comprenait pas pourquoi Eol ne l’aimait plus… Elle n’arrivait pas à comprendre. Donc, et cela, Vesa l’avait peut-être compris maintenant, pour se protéger, elle faisait sa reine des glaces, elle faisait qu’elle était la meilleure, et que de toute façon, ce petit con avait visiblement des soucis. Puis, euh… il était… Il était… Bon sang, c’était difficile de nouveau faire comme avant, quand on avait quelques peu révélé son vrai caractère… Ce qui fit qu’elle ne participa pas même pas aux deux déclarations pourtant intéressantes :

« Je n’entends même plus le gazouillis des oiseaux...
 -  Ils ont migré. »

En effet… C’était sans doute ça qui était le plus inquiétant en ce moment. Le silence. Pas un bruit, mise à part les sabots des chevaux qui venaient frapper le sol régulièrement. Si les cheveux s’arrêtaient… Et bien, aucun bruit. Aucun son. Même le vent semblait être tombé… Comme si tout s’était figé… Et le sol devenaient de plus en plus froids. Pour le moment, cela ne se voyait pas, on allait bien le dire, mais cela s’entendait. Encore une fois, le bruit des sabots montraient que le sol devenaient de plus en plus dur, gelé, même si ce n’était pas encore visible véritablement… Bref, l’ambiance devenait aussi froide que les relations entre Maud et Eol, visiblement, ce qui était quand même pas très cool… Et dans ce paysage, ainsi, déclara la fameuse Vesa :

« Je me demande où est le camp… »

« Bonne question... »

Maud le cherchait du regard… Ca y est, le sol commençait à montrer les premiers signes de gel apparent, montrant que visiblement le lieu avait été frappé par la manifestation de la Chasse Sauvage… Les deux jeunes femmes ralentirent leur chevaux, histoire de ne pas les faire glisser sur le sol qui était de plus en plus gelé. Ce n’était pas une patinoire, bien entendue, mais cela pouvait être glissant. Et hors de question de faire pêter une patte à l’un des deux chevaux, cela serait catastrophique ! Etant donné qu’à trois sur un même cheval, jamais il ne tiendrait, et donc, elles se retrouveraient à pied ici… Bref, Maud regardait tout autour d’elle, et donc, commença à commenter sur ce qu’elle voyait...

« Quel paysage désolée…
-J’en ai la chair de poule... »

Eol déclara cela, et on pouvait dire que c’était aussi bien pour le froid que par la peur. Maud lui lança un regard, souriant pour le rassuré, ce que le jeune homme répondit par un sourire lui aussi… Juste avant de se rappeler qu’il devait ne plus aimer la paladine, donc, détournant la tête et faisant une grimace. Maud poussa un petit soupir triste, et continua de regarder autour d’elle. Pas de trace du camp… Au moins, c’était bon signe… Si elles s’approchaient d’une attaque de la Chasse Sauvage, et bien, celle-ci n’avait pas eu le temps de surprendre les militaires qui au moins auraient eu le temps de fuir. Et oui, car sinon, il resterait au moins les restes du camp… Cependant, est-ce que cela voulait dire que rien ne s’était passé ? Et bien… Je vous laisse deviner que non… Comment cela ? Et bien, lisez !

« Qu’est-ce que…
-OH PAR LE SOLEIL ! »

Une petite mise en scène macabre, qui accueillait les deux femmes. La Chasse Sauvage s’amusait à faire ça maintenant ? Non, sans doute pas, sans doute que c’était quelqu’un de bien humain qui avait fait ça, peut-être pour elles, d’ailleurs. Cela ne serait pas impossible. Mais… Mais la Chasse Sauvage serait passé là ? Maud pensa qu’elles approchaient de plus en plus de leur cible. Mais… Mais Eol était toujours avec elles. Bon sang, quand Maud pensait qu’elle avait émis l’hypothèse que ce dernier puisse rester avec elles ? Avec cette menace ? Bon sang, elle se sentait honteuse, et comprenait mieux pourquoi Vesa avait dit… Avait dit ce qu’elle avait dit. Quoiqu’il en soit, donc, elle déclara :

« Cette mise en scène macabre… Eol ne regarde pas ! »

Le corps était cadavérique, mais aussi brûlé de partout… Et suspendu, comme ça, en croix, comme un trophée ou un avertissement. L’ambiance était atroce, et froide… Le corps était comme gelé et brûlé, comme vitrifié après avoir brûlé, ce qui lui donnait une allure horriblement crépusculaire, atroce, maltraité… Bref, le pire était encore à venir, car Maud avait l’impression de connaître ce genre de tenue… Est-ce que ce militaire, qui n’avait rien demandé, n’était pas un homme de ces terres ? Ou bien, est-ce que c’était une impression ? N’avait-elle pas l’impression que tout était lié à son père, car elle commençait à psychoter… ? Quoiqu’il en soit, elle prit sa respiration, et arracha le corps à sa mise en scène. Elle regarda le sol, et remarqua qu’il était inutile de creuser une sépulture : le sol était bien trop gelé. Elle regarda autour d’elle, et remarqua une caisse d’alcool… Après avoir aspergé le cadavre d’alcool, elle remit le feu, pour finir le travail…

« Eol…
-Oui… ?
-Tu es à l’abri avec nous, compris ? Et dès qu’on trouve un moyen de te sortir de là, on le fera. Je te le promets. »

Eol de suite, se réchauffa un peu pour Maud. Non qu’il pardonnait son père, mais disons qu’il oubliait cela, et revoyait en Maud la courageuse et incroyable paladine qu’il avait croisé plus tôt. Il regarda Vesa, pensant que les deux étaient là pour le protéger, et que… Qu’en effet, tant qu’il resterait là, non seulement il ne serait pas à l’abri, mais en plus, personne ne serait à l’abri. C’était visiblement une quête où aussi bien Maud, Vesa, ou lui, pourrait perdre la vie. Cela rendait la situation extrêmement inquiétant. Que lui meurt, ce n’était pas si étonnant, il était petit et faible. Mais là… Que cela soit Maud ou Vesa… Cela rendait la menace tellement… plus inquiétante… Cette menace était sans doute une chose atroce, peut-être le pire qu’il verrait dans sa vie, et… Et il n’avait pas envie de… De se dire que… Qu’il verrait peut-être l’une ou l’autre mourir, tout en la détestant… Mais pouvait-il pardonner ce qu’il avait appris récemment ? Devait-il apprendre à grandir ?