Mentor [Amaury Griffe-Tonnerre]

Manoir Dowell
Province de l’Empire d’Ashnard

Le lit était grand, épais, et rembourré, contenant sans peine les élands furieux et fougueux des amants. Les lèvres de Nathanaëlse posaient sur celles de Dowell, fourrant sa langue dans sa bouche, tandis que le corps du puissant seigneur de ces lieux remuait faiblement, ses mains se crispant sur les hanches de la femme s’empalant sur son corps, la puissante et belle Elsa, délicieusement nue, mais ayant tout de même conservé ses longs gants noirs et fins, sachant combien Alexandre aimait ce genre de fétichismes.

Alexandre était à la tête d’un puissant clan vampirique de l’Empire, le clan Dowell, et dont il était, en toute logique, le Patriarche. Son fief était un puissant manoir fortifié situé dans une province fertile, depuis laquelle Alexandre administrait ses terres, comprenant de multiples champs agricoles, plusieurs villes, et quelques bastions, ainsi que sa propre armée. Militaire endurci, Alexandre avait fait ses classes au sein de l’armée impériale, et gérait maintenant, non seulement les affaires de son clan, mais aussi la couverture légale qu’il avait sur Terre, à savoir un cabinet d’avocat. Le cabinet Dowell, situé à Seikusu, était l’un des plus prestigieux cabinets d’avocat de la ville, et Alexandre défendait des clients assez importants. Politiciens, banquiers richissimes, il avait aussi, parmi ses clients, le lycée Mishima, défendant régulièrement l’établissement quand il était poursuivi pour différents scandales sexuels. C’était un homme lettré, très cultivé, et qui avait, autour de lui, de puissants vampires.

C’était le cas de ce couple, Nathanaël et Elsa. Ils étaient tous les deux des membres du clan, et, aujourd’hui, avaient une requête spéciale concernant leur fils, Amaury. Un Dhampir. Mi-homme, mi-vampire. Beaucoup de clans voyaient ce genre de créatures comme des hérésies, des bâtards. Cependant, sur ce point, le clan Dowell était moins strict que els autres, et c’était pour ça, surtout, que Nathanaël avait choisi de le rejoindre. Il existait des clans qui traquaient et exterminaient les Dhampirs, les voyant comme des créatures abominables, des mutants monstrueux. Les vampires n’étaient, traditionnellement, que de deux catégories. Il y avait la grande majorité des vampires, comme Alexandre ou Elsa, qui étaient des « transmués », c’est-à-dire des individus qui, au cours de leur existence, avaient été transformés en vampires. La transmutation, pour un vampire, était le mode normal de reproduction. En revanche, il existait aussi une seconde catégorie, extrêmement plus rare, composée de « sangs-purs ». Les sangs-purs étaient des vampires nés vampires, sans aucune imperfection génétique. Ils étaient très rares, et immensément puissants, maîtrisant de manière innée la redoutable magie rouge. Rares, ces vampires primordiaux étaient, selon la légende, les descendants directs de Caïn, le premier des vampires. Aujourd’hui, ils étaient rares, car, pour qu’il y ait un sang-pur, il fallait que deux vampires féconds aient un enfant. Or, s’il était déjà rarissime de trouver un vampire fécond, en trouver deux relevait du miracle. Rares, les sangs-purs étaient à la tête des clans vampiriques les plus vieux, et indéniablement les plus puissants. Et les Dhampirs, eux, étaient à mi-chemin entre les deux, et, par conséquent, étaient considérés, par beaucoup de conservateurs, comme des bâtards indésirables.

Nathanaël et Elsa avaient pu trouver un refuge sous le clan, car, même si Alexandre n’était pas un sang-pur, son clan était très bien situé dans l’Empire, et personne n’oserait l’attaquer impunément. Amaury avait pu bénéficier d’une très bonne éducation, et, ce soir, les deux parents étaient venus dîner avec Dowell. Maintenant, ils célébraient le dessert, dans la chambre à coucher du Patriarche, une grande pièce avec un lit impressionnant.

La main de Nathanaël vint caresser le torse de son amant, le griffant, amenant Dowell à se crisper, enfonçant ses griffes contre les cuisses d’Elsa, remontant ensuite pour presser ses fesses. Que le sang coule était normal quand des vampires faisaient l’amour. Le sexe, chez les vampires, était d’ailleurs très souvent sauvage et sensuel. C’est ainsi que le baiser que les deux amants échangeaient devint plus visqueux, quand Alexandre mordit la lèvre de l’homme, faisant couler son sang, qui se mélangea à leurs salives, les faisant soupirer, maintenant la virilité d’Alexandre bien raide, et bien élancée.

« Hmmm... »

Alexandre se doutait déjà, en son for intérieur, que leur requête concernerait leur fils, mais, avant d’en savoir plus, il était important de refaire connaissance. Le baiser avec Nathanaël se rompit, et Alexandre le vit se redresser pour embrasser sa femme en retour.

« Oui... Hmmmm... Vous êtes toujours aussi endiablés, tous les deux... »

Nathanaël Griffe-Tonnerre était né sur Terra, quelque part il y a de cela deux ou trois siècles tout au plus. Sa famille était pauvre, sans le sou, pourtant sa mère n'eut pas le cœur de l'abandonner, même si elle craignait de ne pouvoir subvenir à ses besoins. Un soir, alors que tout le monde dormait plus ou moins paisiblement, la petit demeure prit feu. Le père tenta d'éteindre le feu, mais une poutre rongée par les flammes se brisa, chuta et le tua sur le coup. Coincée, la mère avait serré son enfant contre elle, avait appelé au-secours alors qu'elle étouffait sous la fumée et la chaleur. C'est alors que cette femme était apparue de nulle part pour les arracher subitement à la fournaise. Juste à temps pour sauver le nourrisson, mais trop tard pour la jeune mère dont les poumons brûlés ne lui permirent rien de plus que de gémir le nom de son enfant orphelin : Nathanaël.
La femme courageuse sortit de nulle part était un vampire. Alertée par les cris de la femme et les pleurs du bébé, elle était intervenue. Ces créatures n'étaient pas toutes des monstres assoiffés de sang contrairement à ce qui se disait un peu partout dans les villages. Elle éleva l'enfant toute seule, elle qui n'avait jamais eu d'enfant. Il avait grandit. Ce ne fut qu'à l'âge de 32 ans qu'il demanda à sa bienfaitrice de le transformer. Il avait travaillé dur, surtout sur dans l'autre monde qu'il s'était plu à découvrir. C'est comme ça qu'il rencontra Elsa.

Depuis qu'elle vivait auprès de Nathanaël, la jeune femme avait apprit peu à peu à vivre dans ce monde incroyable qu'était Terra. Elle était heureuse ainsi et n'avait jamais vraiment éprouvé le besoin de devenir vampire. Jusqu'au jour où elle tomba miraculeusement enceinte, puis donna naissance à Amaury. Le plus beau jour de sa vie. Elle réalisa alors qu'il était nécessaire qu'elle obtienne la force nécessaire pour prendre soin de son enfant et surtout de pouvoir rester auprès de sa famille pour toujours. Nathanaël avait hésité, mais avait finalement accepté.
Elsa avait soudain découvert une toute autre manière de vivre. Elle avait perdu de sa timidité et était devenue une femme beaucoup plus sûre d'elle. Très vite il avait fallut trouver un clan capable de les accueillir et de protéger Amaury. C'est ainsi, enfin, qu'ils firent la connaissance d'Alexandre Dowell, un vampire que Nathanaël avait déjà croisé sur Terre et à qui il avait tout de suite pensé. Il était clairement l'homme de la situation. Et un amant diablement agréable, ce qu'Elsa finit par découvrir avec grand plaisir. Le couple Griffe-Tonnerre était en effet assez libéré et prenait plaisir à partager ce genre de moment intime.

Le couple s'en donnait donc à cœur joie, l'homme embrassant passionnément Alexandre, puis sa femme en grognant doucement de plaisir tandis que son épouse chevauchait leur hôte en gémissant doucement. Nathanaël savait à quel point Elsa était une amante délicieuse et ne doutait pas un seul instant qu'Alexandre y prenne du plaisir. Elsa souriait et décida de répondre à la réplique du puissant vampire :

- C'est vous qui nous donnez faim, Alexandre.

Elle reprit le mouvement de son corps sur lui avec entrain, s'appuyant sur son torse puissant sans le quitter des yeux. Du moins jusqu'à ce que son époux dont les lèvres s'étaient éloignées pour la laisser parler ne repartent à l'assaut, glissant sa langue contre la sienne. La jeune vampire gardait dans un soin de son esprit la véritable raison de sa présence ici, mais pour l'heure, elle prenait plaisir à partager ce moment très intime et passionné. Nathanaël posa une main sur l'un des seins de son épouse, le malaxant et le pinçant pour l'entendre gémir un peu plus. Il adorait la voir et l'entendre ainsi, bercée dans la luxure. Il savait à quel point elle était délicieuse et ne doutait pas un instant qu'Alexandre appréciait tout particulièrement de lui faire l'amour. L'une des mains gantée d'Elsa vint étreindre son membre tendu par l'excitation grandissante pour le masturber et il grogna de plaisir.

Le trio s'était bien trouvé et passait toujours un superbe moment lorsqu'ils s'octroyaient ce genre de partie intime et passionné. Elsa donna à ses mouvements de hanche plus d'ardeur encore, sentant l'orgasme approcher petit à petit. Soudain, son époux glissa une main vers ses fesses, effleurant les mains du puissant vampire qui s'y accrochait. Puis il glissa soudain un doigt dans sa croupe, la faisant couiner de plaisir et de surprise. Nathanaël savait qu'elle aimait bien ça et en jouait, s'excitant de l'entendre geindre de cette manière si exquise. Voir sa femme coucher avec un autre homme que lui ne l'avait jamais particulièrement gêné, au contraire, il aimait beaucoup ça.

Nathanaël et Elsa formaient un superbe couple. Alexandre n’avait jamais regretté de les avoir acceptés au sein de son clan. Ils étaient tous les deux talentueux, expérimentés, et motivés. Ils savaient qu’il était dans leur intérêt de bénéficier de la protection du clan. Nathanaël avait mis enceinte une humaine, suscitant la colère et la jalousie des autres clans. Les Dowell les protégeaient, mais, au-delà de cette protection, Alexandre leur offrait aussi un cadre de vie, et une forte convivialité. Ils faisaient l’amour avec passion, et ce n’était pas la première fois qu’Alexandre couchait ainsi avec les deux amants. Bisexuel, il lui arrivait assez rarement de coucher juste avec l’un des deux. Ils avaient pris l’habitude de faire l’amour à trois, et, comme à chaque fois, ce moment était particulièrement exquis.

Son membre était planté dans le corps d’Elsa, et elle dansait sur lui, pendant que son mari, Nathanaël, alla rapidement s’occuper d’elle, palpant ses seins, l’embrassant, et finissant par rejoindre les mains d’Alexandre. Le vampire n’allait pas s’en cacher ; il avait toujours trouvé Elsa d’une incroyable beauté. Humaine, elle était déjà très belle, mais, quand Nathanaël l’avait transformé en vampire, sa beauté s’était encore amplifiée. Elle avait tout de la vampire parfaite aux yeux de Dowell. Belle, forte, intelligente, lucide, avec cette élégance et cette sensualité qui faisaient d’elle une magnifique amante. Indéniablement, Nathanaël avait de la chance.

« Hmmm... Comme toujours, tu trouves les mots justes, Elsa... »

Il sentit la main de Nathanaël s’approcher de la sienne, et un doigt s’enfoncer dans la croupe de la jeune vampire. De quoi lui faire plaisir, et, effectivement, le désir d’Elsa se mit à croître singulièrement, enflant encore dans le creux de sa poitrine. Pour Alexandre, ce moment était incroyable, comme à chaque fois. Le temps défilait, ses mains palpaient les fesses de la femme, et elle continuait à danser sur sa queue, y allant encore plus fort, maintenant que Nathanaël jouait avec ses fesses. Ainsi, elle donnait de grands coups de reins, soulevant son corps, puis s’empalait ensuite avec toute sa force, restant ensuite appuyée contre son sexe, provoquant d’épais frissons de plaisir dans le corps du beau vampire, qui en venait à pincer fermement les fesses de la belle Elsa.

Les trois amants se faisaient ainsi mutuellement plaisir, sans que rien ne semble devoir les calmer. Elsa mouillait sur la verge d’Alexandre, et, après de longues minutes, les muscles des uns et des autres se contractèrent, et les deux amants s’élancèrent dans le dernier acte de cette danse lubrique, en jouissant mutuellement, puis, dans les vagues de sperme et de mouille, le corps en sueur d’Elsa alla s’aplatir contre celui, également bouillonnant, de son puissant amant.

« Haaaa... Hmmmm... »

Reprenant son souffle, Alexandre serrait le tendre et doux corps d’Elsa contre le sien, la laissant volontiers se reposer contre son torse. Le beau vampire était très endurant, mais pas inépuisable non plus. Or, coucher avec ces deux vampires avait souvent le don de le pousser à la limite de ses capacités.

« Je dois bien admettre que... C’est toujours autant un plaisir de coucher avec vous deux. »

Alexandre soupira encore, fermant les yeux pendant plusieurs secondes, continuant à caresser le corps de la doucereuse blonde, ses griffes effleurant sa fine peau.

« Maintenant... Si vous me disiez ce que vous attendiez de moi ? »

Il était difficile de concevoir que, quelques années plus tôt seulement, Elsa était encore une humaine perdue dans un monde qui n'était pas le sien. Oui, c'était incroyable de voir avec quelle facilité elle s'y était adaptée et avec quelle légèreté elle avait réalisé que sa vie prenait un tournant définitif. Nathanaël avait oublié que certains humains, malgré leur infériorité physique et leur santé fragile pouvaient se montrer courageux, brave et impétueux. Elsa le lui avait rappelé. De nature pourtant timide, elle avait fait preuve d'un grand sang froid et d'une étonnante témérité lorsqu'elle avait apprit sa grossesse et avait réalisé tout ce que cela impliquait. Pas une seule fois elle n'utilisa le mot « risque », « épreuve » ou « danger ». Pourtant, donner naissance à un Dhampire n'avait rien de singulier. Nathanaël avait mainte fois essayé de faire comprendre à la jeune femme dont il était éperdument amoureux qu'il y avait un risque qu'elle ne survive pas à l'accouchement et qu'il était encore plus que probable que leur enfant n'aille pas jusqu'au bout de la grossesse ou soit mort-né. Mais il perdait son temps, elle avait parfaitement comprit ce qui l'attendait et Elsa n'avait pas hésité une seule fois. Transformer Elsa en vampire à cette période là aurait été bien trop risqué également. Ce fut une période difficile pour le vampire, éperdument amoureux de cette petite blonde aux airs fragiles. Une période où il s'enfermait souvent longuement dans son bureau ou partait prendre l'air sur Terra ou ailleurs, ou il était colérique et ou il avait bu plus de sang que d'ordinaire. L'angoisse de perdre sa femme et son enfant le rongeait de l'intérieur et il ne pouvait s'en ouvrir à personne. Personne, sauf peut-être Alexandre Dowell.

Elsa avait survécu à l'accouchement et miraculeusement, aussi incroyable que cela ait pu être, l'enfant aussi. Un événement majeur dans la vie du couple et qui les renforça plus encore. Ce ne fut qu'après avoir complètement récupéré que la jeune femme demanda à son époux de la transformer. Il avait lu dans son regard sa détermination et n'avait pas mit longtemps à hésiter.
Elsa était une mère parfaite qui ne lâchait presque jamais Amaury des yeux. La santé de l'enfant était extrêmement fragile et un rien pouvait l'emporter. Nathanaël lui avait expliqué que les dhampires étaient parfois des êtres déséquilibrés, fragiles, dépressifs et parfois sujet à bon nombre de problèmes de santé. Mais Elsa en était certaine, ce petit être lumineux aux yeux flamboyants qui la regardait serait fort, beau, heureux et intelligent. Exactement comme ses parents. Ce fut le cas.

Aujourd'hui, le couple était là pour Amaury. Nathanaël lui avait apprit presque tout ce qu'il savait et surtout à pouvoir se défendre. Si sa naissance et sa nature parvenait aux oreilles de certains vampires, il était impératif qu'il puisse leur échapper. Cependant, ce n'était pas suffisant. L'inquiétude maternelle avait finit par gagner tout à fait Elsa qui devenait de plus en plus étouffante pour l'enfant qui était devenu un vrai jeune homme. Il n'avait plus besoin d'une mère et d'un papa poule, mais d'un professeur. D'un mentor. Et Alexandre était le candidat rêvé pour ce poste si important à leurs yeux.

Elsa se cambra et rejeta sa tête en arrière dans un dernier gémissement alors qu'elle atteignait l'orgasme, de concert avec son amant sur lequel elle reposa doucement pour reprendre son souffle. Nathanaël déposa un bref baiser sur son épaule, effleurant lui aussi sa peau de caresse, alors qu'Alexandre partageait son plaisir de coucher avec eux. Le vampire lui offrit un sourire chaleureux et Elsa scella ses lèvres une dernière fois avec les siennes.
Nathanaël s'assied au bord du vaste lit et s'étira doucement, faisant rouler ses épaules et sa nuque avant qu'Alexandre n'entre dans le vif sujet. Elsa se redressa et échangea un regard avec son époux qui hocha la tête et se leva avant de commencer à se rhabiller. La belle vampire libéra son amant de son étreinte, restant cependant assise près de lui, puis répondit :

- Nous avons encore un service à te demander. Il s'agit d'Amaury. Il a grandit et atteint un âge où il rêve d'aventure, de liberté et de découverte, l'âge de voler de ses propres ailes. Je sais que je ne peux pas l'en empêcher, mais... tu sais comme moi qu'il court un grand danger là-dehors. Nous lui avons apprit tout ce que nous pouvions, mais en tant que parents, il voit nos multiples tentatives de le préparer et nos mises en garde comme un manque de confiance et un besoin erroné de le contrôler. Il a besoin de quelqu'un pour le guider et lui faire réaliser à quel point sa nature l'oblige à se montrer prudent. Et naturellement, nous avons pensé à toi.

Il y eut un court silence. Nathanaël avait terminé de se rhabiller et réajustait le col de sa chemise lorsqu'il prit l'initiative d'ajouter :

- Il n'y a qu'en toi que nous puissions avoir confiance, Alexandre. Toi seul est capable de le protéger et de parfaire son éducation. Amaury a besoin d'assouvir sa soif de connaissance et de s'éloigner provisoirement de Terra. Nous aimerions que tu l'emmènes avec toi sur Terre. Tu pourrais peut-être lui trouver une place à ton travail là-bas.

Elsa posa une main douce et délicate sur l'épaule du vampire.

- J'ai conscience que nous t'en demandons beaucoup. Mais je t'en prie... accepte.

La jeune vampire était naturellement soucieux de l'avenir de son enfant et voulait ce qu'il y avait de mieux pour lui. Elle savait pertinemment que c'était la meilleur décision à prendre, même si cela impliquait qu'elle serait séparée de son fils quelques temps. Bien sûr, il pourrait toujours venir leur rendre visite de temps en temps, mais ce serait différent. Et pour une mère, couper le cordon était toujours une épreuve difficile.

Maintenant que les pulsions purement physiques et sexuelles de Dowell se calmaient, il pouvait réfléchir. Nathanaël se rhabillait proprement, tandis qu’Elsa, elle, resta assise à côté de lui, et lui expliqua, sans trop de surprise, que le couple avait une énième requête concernant leur propre fils, le fameux Amaury. Leur fils les préoccupait, ce qui, en réalité, ne surprit guère Alexandre. Silencieusement, il écouta Elsa et Nathanaël lui parler. Leur fils avait des velléités d’indépendance, mais ils avaient peur pou lui, et voulaient qu’Alexandre le forme. Il se redressa en les entendant parler, sa main venant caresser le dos d’Elsa, glissant sur son épaule, et il se rapprocha d’elle, venant l’embrasser dans le creux du cou, glissant ensuite ses mains le long de sa peau.

« Hmmm... Je savais bien que votre fils commençait à grandir. Je suppose qu’il doit commencer à vous inquiéter. Aimante comme tu es, Elsa, tu dois encore lui donner de ton sang pour le nourrir. Mais... Je suppose aussi qu’il doit commencer à refuser, et préfère mordre mes servantes ? La puberté se réveille chez lui, et, comme tu le sais, boire du sang a cet effet euphorisant chez nous... Il ne doit pas avoir envie d’avoir une érection contre le corps de sa mère. »

L’inceste était une relation sexuelle tout à fait normale chez les vampires, car il était fréquent que le vampire ayant engendré un autre vampire couche avec lui. Avzec Amaury, la chose était différente, puisqu’il était né, non pas à l’issue d’une succion, mais d’une grossesse. Et, maintenant qu’il avait rejoint l’adolescence, son sang allait se stabiliser, pour lui offrir une longévité exceptionnelle. Et, au-delà même de cette notion proprement vampirique, maintenant qu’il était adolescent, il avait envie de découvrir le monde, de s’affranchir de l’autorité de ses parents... Et commençait à ressentir les pulsions sexuelles, ce qu’on appelle le désir.

Mais l’éduquer ? Être, en quelque sorte, son mentor ? Ce n’était pas vraiment dans les habitudes du vampire, et ça, le couple en avait conscience. Alexandre était leur protecteur, le vampire qui leur avait offert un toit, l’hospitalité. Ils avaient partagé le sang et le pain ensemble. Elsa était néanmoins en droit de lui proposer ça, mais les règles étaient claires.

« Vous me demandez de le former. L’éducation du Patriarche d’un clan à l’égard d’un jeune novice... »

C’était une tradition séculaire dans les clans. Un vampire ayant récemment mordu un autre vampire pouvait, exceptionnellement, déroger au principe de le former lui-même, afin d’en confier l’éducation au Patriarche. Ce dernier disposait d’un poulain, mais, en retour, la jeune recrue rejoignait automatiquement le clan. En effet, si Nathanaël et Elsa faisaient partie du clan, Amaury, lui, n’en faisait pas partie, puisqu’il n’avait jamais donné son consentement. Et, contrairement à un État, où on acquérait automatiquement la nationalité de ses parents, dans un clan vampirique, les choses étaient un peu plus complexes.

« C’est entendu. Je n’ai encore jamais joué le rôle de mentor, mais tu connais les règles, Elsa. Amaury est maintenant en âge de prendre ses décisions, et devra accepter par lui-même le fait de devenir mon élève. C’est un garçon cultivé et intelligent, je n’aurais aucun mal à le faire passer pour un stagiaire au sein de mon cabinet. De plus, sur Terre, j’ai pris la décision d’assurer quelques cours de droit à la faculté. Ce sera pour lui l’occasion de se perfectionner. Mais, Elsa, tu dois bien comprendre que mon enseignement ne se limitera pas qu’au droit... »

Et, tout en glissant cette ultime remarque, il se rapprocha d’elle, et la tint entre ses bras, posant une main sur son menton, et tourna sa tête de côté, venant l’embrasser.

« Je lui apprendrais à devenir un vampire, et aussi à devenir un homme. Et, si je ne me trompe pas,c ‘est une tâche dans laquelle tu pourras aussi m’être utile. »

Alexandre sourit à nouveau.

« J’ai ordonné à mes servantes de le laisser boire, mais de ne pas coucher avec lui... Appelle-moi un être sentimental, mais je trouvais... Mieux... Que la première femme avec laquelle Amaury fasse l’amour soit sa propre mère. Qui mieux que toi pour le former aux plaisirs de la chair, en effet ? Moi, je lui apprendrais la méthode, mais, pour toi, je te laisserais lui prendre sa virginité... »