Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'appel du donjon [PV]

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Losgar

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    Ancien prince d'un peuple désormais éteint, Losgar est le dernier survivant d'une planète réduite à l'état de rocher stérile. Le ténébreux mène désormais une vie de mercenariat, d'aventurier, de vagabond ... qu'importe, du moment qu'il gagne son lot de dangers, de plaisirs et de passion.

L'appel du donjon [PV]

mercredi 05 octobre 2016, 20:19:24

La cité d’Ashnard fourmillait d’une activité débordante et chaotique, les marchands élevant de la voix pour surmonter celle de leurs concurrents afin d’attirer le citoyen lambda, les bardes et ménestrels jouant de leurs instruments dans une fantasmagorique mélodie qui fusionnait avec le bruit des bêtes et les vindicatives bruyantes de quelques chefs de compagnies à leurs hommes qui martelaient le sol d’un pas militaire parfaitement synchronisé. Tous vaquaient à leurs occupations quotidiennes, qu’ils soient riches seigneurs en direction du marché aux esclaves ou misérables mendiants quémandant d’une voix faible et torturée quelques pièces de cuivre pour survivre dans ce triste monde. Des bambins bruyants ajoutaient encore plus de bruits à cette cacophonie humaine, courant parmi les adultes en riant au milieu de leurs jeux dont eux seuls avaient le secret.

Ashnard était une perle au milieu du cruel maître des lieux, un maître impitoyable et fort : le désert. Sec, brûlant, cuisant, aride … tout en lui inspirait la rigueur et la mort. Ses dunes de sables mouvantes, ses traîtres mirages et ses occupants affamés en faisaient un lieu hostile où seul le plus fort survit et où le faible n’a pas sa place. En lui réside une beauté sauvage et une aura de puissance brute.

Face à ce cruel élément, il était clair comme de l’eau de roche que la cité était le cœur palpitant du vaste empire, mais surtout le salut de tous ceux qui s’aventuraient trop loin dans les sables infernaux. De ce fait, il était ridicule, voir suicidaire de s’éloigner d’Ashnard pour voyager au cœur du désert, loin vers des terres inhospitalières et inexplorées. Ces personnes là, ces errants et vagabonds qui n’avaient aucune considération pour leur vie ou se berçaient de rêves d’aventures et de passions, ces gens qui se risquaient dans les pires endroits par appât du butin ou mût par une quête mystique … ces personnes-là étaient mal vues de la part de la population de l’empire pour une bonne raison : ils étaient vus comme des parias de la société, des fous sans conscience ni bon sens qui se jetaient tout droit vers une mort certaine au lieu de vivre la vie paisible de citoyen normal.  

Et pourtant, malgré les rumeurs qui couraient sur eux, malgré le mépris ressentit par la haute classe pour ceux qui cherchaient fortune de manière aussi provinciale, malgré tous ce qu’on disait sur eux … Losgar franchit la grande porte sud des murailles encerclant la cité et la quitta d’un pas ferme et soutenu, sous le regard accusateur des gardes armés de hallebardes qui le fixaient avec dédain. L’un d’eux se permit même de pousser un bref rire moqueur, pariant avec son camarade de garde quelques couronnes d’or concernant la façon lamentable dont l’étranger allait périr.

La raison des railleries du soldat avait en rapport avec l’équipement de l’homme qui quittait les ombres salvatrices de la cité. Là résidait le problème : il n’en avait guère ! Seul une gourde d’eau en cuir encerclée autour de sa taille apparaissait. Le mystérieux personnage comptait-il traverser le désert à trajet unique pour y mourir comme un de ces étranges et intrigants pèlerins se sacrifiant en martyrs pour quelques divinités oubliées ? Nul ne le saurait jamais.

Mais notre héros s’en fichait pas mal. Ses pieds foulaient le sable chaud sans broncher, une longue cape décolorée recouvrant ses traits et le reste de son corps, gardant le secret de son identité et le protégeant des rayons ardents du soleil implacable. Infatigable, indomptable, il traversait les étendues arides sans montrer signe de fatigue, porté par une force eu commune et une volonté d’acier qui ne pouvait être brisée par l’air brûlant qui l’encerclait comme un manteau oppressant. Pas un instant il n’avait porté le manche de son bras contre son front pour en essuyer la sueur qui semblait manquer à l’appel. Non, décidément le désert semblait avoir trouvé un homme digne de lui, un être qui le défiait de toute sa volonté et faisait fit des obstacles qui auraient découragé le voyageur le plus chevronné. Et comme s’il s’avouait vaincu, le désert s’inclina devant ce héros inconnu, et les dunes furent emportées par un vent frais qui libéra la vue aux prunelles dorées du Noxien sur sa destination.

Droit devant, se dressant comme un doigt accusateur vers les cieux, un immense pic rocheux défiait dans toute sa majesté et son immensité la fureur des éléments. Solitaire, imposant, il forçait le respect. Ainsi donc, voilà le fameux donjon d’Ahn Ak’Thar, murmura pour lui-même l’homme qui serra un peu plus le col de sa cape autour de lui, une flamme soudaine brillant au fond de ses yeux ambrés. La flamme du défi.

Son avance se fit plus rapide, son rythme plus hâtif tandis que son esprit bouillonnait, non pas par la chaleur des lieux mais bien par l’excitation de celui qui voyait sa destinée en face de lui. Son ardeur et son énergie semblaient s’être revigorées par cette simple vue, et les nombreuses légendes qu’on racontait sur ce fameux donjon avaient de quoi attiser son âme guerrière et belliqueuse.

Le trajet fut néanmoins long et éprouvant, des heures passant à mesure que le pic rocheux se rapprochait petit à petit, si lentement que beaucoup auraient perdu patience. Mais Losgar était un puits de calme et de fougue retenue, et il ne se mit pas à courir, erreur tragique qui aurait drainé ses forces aussi facilement qu’un oiseau se débattant entre les serres d’un rapace impitoyable.

Sa patience fut enfin récompensée lorsqu’il atteignit les pieds du donjon, plus grand que jamais. Il s’arrêta un moment et contempla la structure de pierre brute, portant sa gourde à ses lèvres pour en soutirer quelques gorgées d’eau salvatrices. Remettant l’objet autour de sa taille, il caressa d’une main grise et ferme la pierre chaude, y ressentant un pouvoir estompé mais antique, bourdonnant d’une force qu’il n’arrivait pas à sentir, mais dont il percevait quelques fugaces vibrations.

Son regard vigilant avait surprit un chemin anodin qui éveilla sa curiosité, au contraire des autres passages plus évidents qui lui ouvraient grand les bras. Intrigué, il décida de prendre le passage sinueux et escarpé menant au sommet. D’après lui, un passage moins évident devait sans doute cacher une particularité que les autres chemins ne devaient pas avoir.

S’arrêtant sur un bout de falaise, il jeta un dernier regard vers le désert. On aurait put croire qu’il se disait que ce serait la dernière fois qu’il verrait pareil spectacle, que sa mort était imminente ou que l’issue était incertaine. Sottises. Le champion venu d’ailleurs ne regardait pas les sables avec tristesse, mais avec détermination.

Ce n’était pas un adieu, c’était une promesse.

Tirant soudain sur sa cape, il la jeta par-dessus le pic, la laissant voler au grès des courants ascendants. Désormais on ne voyait plus un nomade pitoyable sous sa cagoule miteuse, mais une force de la nature, un solide mâle de haute stature, aux muscles saillants et au torse bombé fièrement par-dessous son gilet noir comme l’obsidienne. Ses cheveux orageux étaient secoués par une brise invisible, brise qui arracha un léger frisson sur sa peau cendrée.

Se retournant, il défia le donjon lui-même et ses occupants en criant d’une voix forte et noble :

« Habitants d’Ahn Ak’hTar , je vous salue ! Moi, Losgar, je vous mets au défi de me vaincre, de tester ma valeur et ma ténacité ! Que le destin soit juge ! »

Et sans plus attendre, il débuta l'ascension éprouvante qui le conduirait vers le Surplomb Solaire ...
« Modifié: mercredi 05 octobre 2016, 21:55:34 par Losgar »

Sulfure

Légion

Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 1 lundi 17 octobre 2016, 17:03:29

« Quelqu'un approche Sulf'...
 -  Oui, et il n'y a aucun doute, il se dirige droit vers nous. »

Peu étonnant dans le fond, personne n'était venue depuis un moment, et généralement, il est rare qu'il se déroule plus de deux mois sans une petite visite. Elle n'avait pour l'instant pas encore eut le moindre visuel sur cet être, mais il ne lui suffisait de pas grand chose pour pouvoir capter la présence de quelqu'un qui se dirigeait vers son domaine, et elle était ainsi certaine, un intrus allait bientôt les rejoindre, et tenter de les mettre au défi. Ses pas sur le sable étaient assurés, rapide, mais légers, aussi pouvait-elle au moins savoir qu'il n'y avait là qu'un aventurier débutant, ou alors une personne qui se sentait assez puissant pour pouvoir se permettre de traverser le désert sans préparation. Dans un cas comme dans l'autre, soit il allait s'évanouir avant de rejoindre Ahn Ak'Thar, soit il allait pouvoir se révéler comme étant un adversaire d'une certaine mesure, que Sulfure accueilleras avec plaisir, du moins le temps que celui-ci parviendra à la divertir, ou à lui prouver qu'il mérite plus qu'une simple mise à l'épreuve. Elle lui donnait encore deux bonnes heures pour atteindre les premiers abords du donjon, cela lui laissait le temps de donner ses directives, si bien qu'elle invita chacune de ses alliées à se préparer, puis elle-même décida de récolter quelques informations première, laissant lentement son énergie s'enfoncer dans le sol pour commencer à circuler au travers des différents nœuds de magie des lieux.

L'homme n'auras sûrement pas la capacité de détecter ces éléments, personne n'en avait été capable jusque là, mais lentement le sable laissa d'infimes, de minuscules pousses se développer entre les fin grains rocheux, des pousses qui, bien modifié par la femme allait lui permettre de s'offrir une première analyse de son adversaire futur. Un jeune homme d'une certaine stature, non-humain, ça elle en étais certaine, était en train de marcher sous le soleil cuisant sans la moindre protection, et avec un air déterminé au visage, observait la haute forme rocheuse qui se développait au loin. Pas de doutes désormais, il se dirigeait bien par ici de sa propre volonté, et non parce qu'il était perdu, si bien que la femme ne manqua pas ensuite de rapatrier une partie de son énergie, ne laissant qu'en quelques points stratégiques ses boutures, afin de pouvoir suivre la progression de cet « invité » et se réinstalla sur son trône avant de réfléchir à la marche à suivre. La thèse du débutant était erronée, l'homme semblait bien savoir ce qu'il faisait, et ne ployait pas la tête sous le soleil de plomb, généralement très désagréable même pour un guerrier entraîné. Elle aurait put évoquer la thèse magique, mais celle-ci ne manquait pas pour autant d'être lacunaire, car elle était certaine que ce voyageur n'avait pas déployer le moindre outillage aetheryque pour se protéger. Cela ne l'empêchait pas de manipuler des sorts, mais cela ne le confirmait pas pour autant... Tant pis, elle allait devoir faire face avec le peu d'information qu'elle avait découvert, et envoya un message globale aux femmes du donjon :

« Que chacune prenne sa place et se tienne prête. Je ne vais pas clore un seul des chemins, il fera son propre choix. Je préviendrais celle qui devras l'affronter dés qu'il se sera engagé sur l'une de nos routes. En attendant... Si l'une de vous ressent un danger, contactez Mor'Medras, elle est de garde et de soutien pour cette fois.
 -  Et pourquoi moi ?
 -  Parce que personne ne passe par l'entrée principale depuis maintenant quatre ans. Je vais d'ailleurs finir par croire que cette légende qui dis que les aventuriers ne vont jamais tout droit est vrai ! »

L'attente est toujours soutenable, le plus dur est de savoir si elle vas être utile. Sulfure n'as pas vraiment de raison autre que de découvrir chez les êtres humains quelques perles rares, quelques personnes d'une certaine valeur, et les mettre face au danger est parfois le meilleur moyen de créer les situations nécessaire à ce genre d'analyse. Pourtant, rien qu'aujourd'hui, l'observation est en partie tronquée, car elle est certaine que celui qui s'avance vers elle n'a rien d'humain, et ainsi, elle ne sait même pas si elle pourra se complaire dans son observation habituelle, ou si, encore une fois, il vas juste falloir qu'elle fasse comprendre à l’intrus de ces lieux qu'il n'y a personne, mais alors absolument personne, qui peut se permettre de remettre en doute son autorité dans cette partie du désert. Enfin bon, elle ne vas pas pour autant se mettre à pester avant même que les véritables événements ne se déclenche, si bien qu'elle ne feras que rester là, calme, gardant un œil sur la lente progression de l'être qu'elle se devra de mettre au défi dans les heures à venir. Elle sera là, à le regarder quand il passera la première grande ouverture qui mène aux cavernes, et elle sera tout aussi présente quand elle le verra s'arrêter devant l'entrée principale des lieux, un léger sourire aux lèvres : Allait-il démentir ce dont elle avait parlée plus tôt ? Elle en doutait, toutefois, il faut avouer qu'elle ne s'attendait pas le moins du monde à le voir prendre une grande inspiration, puis s'exprimer à haute voix au beau milieu de sa solitude, alors qui contourna le passage le plus direct des lieux pour commencer à gravir le chemin en direction du Surplomb :

« Habitants d’Ahn Ak’hTar , je vous salue ! Moi, Losgar, je vous mets au défi de me vaincre, de tester ma valeur et ma ténacité ! Que le destin soit juge ! »

Surtout, ne pas rire aux éclats ! Oh bon dieu, d'accord, elle le reconnaît, au moins ce type a un sacré mordant, c'est parfait, elle ne pensait pas que le type insipide qui marchait au milieu du désert saurait la mettre ainsi de bonne humeur dés ses premières paroles, même si elles étaient un poil théâtrale à son goût ! Alors il la mettait au défi de le vaincre, de lui prouver qu'elle était capable de l'écraser sans faire de sentiments ? Elle pourrait mais c'est bien loin de son but, elle n'aime pas les morts inutiles, et quelqu'un qui vient ici avec de si grands airs mérite quand même qu'elle s'y intéresse, au moins pour vérifier si ce fanfaron a la moindre trace de réflexes et de forces qui lui permettent de jouer ainsi les fortes têtes en milieu inconnu. Se redressant de son trône, elle appelle tranquillement une fleur-soleil, et l'envoie directement planter ses racines au sommet de l'à-pic afin qu'elle y déploie sa puissante lumière, autant pour prévenir Haziëlle qu'elle va avoir de la compagnie, mais aussi pour montrer à cet inconnu qu'il a bien été entendu par un signe fort, un trait de lumière éclatant visible même en plein jour ! Puis, se prenant au jeu, elle se concentre tranquillement pour réduire au minimum le coût magique de son action, par simple souci de perpétuelle économie, puis la dirige tranquillement vers la route rocheuse par laquelle cet homme est en train de gravir la zone extérieur d'Ahn Ak'Thar, avant de se permettre un petit amusement, répondant à l'homme sans qu'il ne l'entende, jouant au même jeu théatrâle que celui-ci semble avoir décider d'instaurer à son arrivée sur les falaises :

« Intrus d'Ahn Ak'Thar, sois le bienvenue ! Le destin ne saura être juge, seule ma loi à valeur ici, mais si tu souhaites ainsi te mettre à l'épreuve, alors commençons dés maintenant ! »

Tandis qu'en son sommet, Haziëlle appelait à elle les créatures d'Ahn Ak'Thar pour qu'elles aillent à l'assaut de l'intrus, Sulfure elle avait décider de mettre dés maintenant cet homme en danger, et elle n'avait pas prévue de faire dans la dentelle étant donné les propos de ce dernier, son énergie se canalisant dans les parois avec un crépitement d'énergie quasiment inaudible. Puis, soudainement, le jeu commence : se détachant de la paroi, une lourde forme de pierre, facilement trois fois plus grande que l'être venu défier le donjon, et taillée en pointe à sa base, vint s'écraser avec une violence anormale juste derrière lui, s'enfonçant dans le sol à tel point que le rocher ne bougea plus d'un pouce, une fois la magie autour de celui-ci disparue. Ce coup de semonce fait, à Losgar désormais de comprendre la suite des événements et de réagir, car désormais, ce n'est pas un, mais plus d'une vingtaine de rochers qui sortent de leur ancestral emplacement, et se prépare à fondre tout du long de la route, de manière un tout petit peu décalée pour que l'homme puisse tenter d'être plus rapide qu'eux. Le premier commence à chuter, puis le deuxième, et ainsi de suite, s'abattant avec un fracas capable de réduire les armures les plus solides en une bouillie de fer sans forme, le poids étant aidé par une force magique impossible à mesurer. Il voulait être mis à l'épreuve ? Très bien, voici la première : survivre à cette rangée de crocs rocheux acérés, et qui n'hésiteront pas à l'achever avant même qu'il ne croise la première forme d'hostilité vivante !

Losgar

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Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 2 vendredi 28 octobre 2016, 20:55:28

Une pierre roula sur le rebord de la falaise avant de chuter finalement, entraînée par l’un des pas du Noxien. Ce dernier suivit des yeux la chute du caillou, comptant les battements de cœur pour évaluer la distance qui le séparait du sol. Il s’étonna de la hauteur qu’il avait atteinte, et pourtant le chemin continuait à s’allonger tortueusement autour de l’à-pic. Choisir le chemin le plus haut et sinueux devait sembler être une bien piètre idée, une folie pour certains. Mais notre héros à la peau cendrée n’en avait cure. Bien au contraire, il sentait que ce sentier promettait bien des obstacles alléchants qui mettraient à rude épreuve ses compétences physiques et psychiques, aussi puissantes soient-elles.
D’un geste lent, il réajusta le col de son habit aussi noir que les ténèbres opaques. Une couleur réputée être très déconseillée en temps chauds, particulièrement dans un environnement aussi sec et aride que la mer de sables. Cependant, l’aventurier était un belliqueux et tenace personnage, et ce n’était pas la caresse torride du soleil, cruel amant, qui allait saper ses forces, loin de là.

Levant son regard d’ambre clair, il aperçut une singularité qui lui fit interrompre son ascension tranquille du mont. Une intense lumière défiait la clarté même de l’astre solaire ! Surprit, il posa la lame de sa main au-dessus de ses yeux pour les protéger de la morsure de cette vive lumière dont l’origine devait sans nul doute être magique. Légèrement intrigué, il établit de nombreuses hypothèses dans son esprit calculateur. Serait-ce un signal d’alarme pour ameuter toutes les forces du donjon ? Était-ce plutôt une arme mystérieuse qui se préparait à faire feu sur l’intrus audacieux ? À moins que ce ne soit le signe que les hostilités pouvaient commencer, que le donjon était prêt à accueillir le nouveau champion et tester sa valeur dans le champ d’honneur ?

Laissant de côté ses pensées profondes, il décida de poursuivre le chemin, sachant pertinemment que le destin seul lui offrira les réponses tant attendues à ses réflexions tactiques. Il avança donc de deux pas … et se retourna brusquement, vif comme l’éclair. Juste à temps pour apercevoir une lourde masse s’écraser à une faible distance de sa position actuelle.

Tendant ses bras en position défensive, il fronça des sourcils en fixant l’objet non identité qui s’était écrasé avec un fracas sonore. Un rocher de grande taille était désormais enfoncé très profondément dans le sol. Pareille chose défiait les lois même de la physique, et la conclusion coula de source dans la tête du Noxien : une puissante magie était à l’œuvre, et donnait à la roche une puissance d’impact phénoménale, à même de réduire en bouillie ensanglantée un ogre caparaçonné.

Levant son menton au ciel, il aperçut une vingtaine de projectiles rocheux du même gabarit que le premier flotter silencieusement au-dessus de sa tête, leurs pointes aussi aiguisées que les crocs d’un dragon pointées vers lui, rappelant ironiquement l’épée de Damoclès. Ainsi donc, voilà la première épreuve imposée à l’antique prince déchu, une course de survie en évitant des obstacles mortels. Le challenge était très intéressant, les rochers chutant avec une vitesse décuplée par des sortilèges inconnus, d’autant que le chemin était escarpé et très serré. La difficulté était élevée et ce au début même de l’aventure. D’une certaine façon, Losgar était reconnaissant envers la maîtresse des lieux. Sans perdre de temps, elle avait déjà imposé un défi de taille à l’inconnu, ce qui laissait penser que la puissante archimage devait mettre en estime ses capacités, et ce quand bien même il n’avait aucunement affiché ces derniers. Ou peut-être souhaitait-elle voir si ses paroles de défis n’étaient pas une supercherie de mauvais goût.

Mais trêves de bavardage, le ténébreux était en situation critique et pourtant souriait devant son destin. Prenant appuis sur ses pieds, il jeta un dernier regard sur les blocs qui n’attendaient qu’un mouvement pour s’abattre comme une pluie vengeresse d’un dieu courroucé, et dans un grand bond il fusa telle une flèche tirée par l’arc d’Apollon en personne.

Le Noxien était rapide, très rapide. Un véritable éclair vivant, zigzagant avec vélocité et agilité entre les crocs de pierre qui s’écrasaient à l’emplacement où, une seconde avant, il se trouvait. La trajectoire des rochers se faisait plus serrée à mesure que le mystérieux personnage dévorait la distance, bondissant quand l’un des pics était sur le point de le clouer sur place. À grand renfort de sauts acrobatiques et de réflexes vifs et précis, il parvint finalement à surmonter la première épreuve, laissant derrière lui le chemin éventré par la fureur des éléments.

Essuyant du col de son vêtement la fine pellicule de sueur qui s’était accumulée sur son front, il reprit son souffle, satisfait de sa première performance. Cela commençait bien, très bien même ! Ah, l’ardeur regagnait déjà le cœur nostalgique du Noxien, et sa fougue guerrière brillait de nouveau dans ses prunelles d’or, tandis que son torse se gonflait d’air avec satisfaction.

Que la maîtresse des lieux soit témoin ! Un nouvel héros se profilait et comptait bien venir à bout de tous les dangers pour gagner estime et gloire !

Sulfure

Légion

Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 3 vendredi 05 mai 2017, 18:50:04

Le choc des rochers se faisait sentir dans les murs du donjon, et à chacun de ceux-ci, la puissante gardienne des lieux laissait ses sens l'informer du résultat de son épreuve, sentant si la pointe de ses armes de pierre rencontrait le long chemin qu'avait emprunté son inconscient invité, où si celle-ci parvenait à trouver la chair, et à la broyer sous un poids difficile à estimer. Pourtant, l'un après l'autre, et ce même si elle avait laisser la possibilité d'un brin d'échappatoire à son « adversaire » elle eut fort de constater que ses attaques ne parvenaient guère à atteindre leur cible, et que si la chaleur de l'intrus se propageait un court instant le long des formes abruptes qui lui chutaient dessus, ce n'était pour autant que par la proximité de sa fuite, et non par l'approche soudaine de sa fin. Il se montrait agile, il se montrait vif, il la défiait, et il répondait à ses espoirs de bien belle manière, s'éloignait finalement de la zone à risque avec difficulté, mais avec des capacités tout à fait humaine, et une volonté qui ne prouvait en effet que son envie de remporter le moindre assaut qu'elle saurait lui prodiguer sur son long chemin en direction des hauteurs d'Ahn Ak'Thar. L'ancêtre Aetherique vint à retrouver le confort de son trône quand elle rompit le contrôle à distance de ses pieux de roches, mais elle le fit avec le sourire. Il avait en effet remporter son premier pari, et pour cela elle allait lui laisser le don de progresser plus en avant, sans qu'il n'ai à craindre qu'elle s'implique dans ces affaires. Désormais il affrontera le donjon, et si il parvient jusqu'à elle, on verra bien si le héros tiendra ses orgueilleuses paroles...

Toutefois, elle pouvait toujours influencer le choix de ses coéquipières, de ses généraux. Et elle avait dans l'idée qu'Haziëlle aurait la malheureuse tendance d'envoyer immédiatement un Rûkh au visage de leur invité, ce qui risquerait de se finir en une charpie peu agréable de l'aventurier, ou d'une catastrophe bien moins agréable si la bête commence à n'en faire qu'à sa tête. Elle ne voulait pas de cela, pas aujourd'hui, et cherchant à trouver un bon remplacement pour le guerrier, sans que cela ne lui porte préjudice en terme d'affrontement, et qu'elle n'ai derrière à corriger les quelques éventuelles erreurs de sa camarade, elle fit rapidement en tête la liste des différents dangers célestes qui se trouvent sur le haut du pic, afin d'en trouver un qui ne soit que tout indiqué pour un défi de qualité. Donc non, les Rûkhs n'étaient pas du tout une bonne idée, encore plus qu'ils se trouvent être en pleine période des amours, ce qui ne fait qu'augmenter leur agressivité. Les faucons opalins, de même, n'auraient que le don d'agir d'un seul groupe, et elle voyait mal un homme seul mettre en déroute un escadron d'une vingtaine de rapace affamés, ce qui rendait un tel danger bien trop important. En revanche, alors même qu'elle réfléchit aux êtres se trouvant dans les plus grandes hauteurs, elle se rappelle de cette espèce qui fait son nid au plus bas du pic, mais qui aurait tout avantage à battre un peu des ailes pour rejoindre l'intrus, sans pour autant finir par le transformer en repas pour quelques petits en manque de nourriture... Et ne laissant pas le temps filer, elle vint à contacter immédiatement le petit oiseau de l'équipe, par le biais d'une de ses fleurs douée de sens, lui octroyant la parole :

« Haziëlle, tu m'entends ?
 -  Oui Sulfure, Haziëlle vous entends.
 -  Tu... vas bien ? Ta voix est un peu étrange...
 -  Haziëlle est dans sa période sensible... Mais Haziëlle tiendra. Que veux Sulfure ?
 -  Je voudrais que tu envoies plutôt les Ömkrulurs sur notre invité, plutôt que quoi ce soit d'autre. Tu peux faire ça pour moi ?
 -  Haziëlle pense que le Rûkh mangerait bien plus rapidement l'intrus... Mais Haziëlle vas faire ça, promis.
 -  Merci, et courage pour la période, tu sais que ça fini toujours par passer »

Elle coupa le contact avec sa plante, puis vint se caler de manière plutôt indolente sur son siège, se laissant aller à quelques rêvasseries. Désormais, son attaquant était laissé à ses propres forces pour se défendre, elle ne ferait plus rien d'elle même pour le mettre à l'épreuve, et allait juste attendre qu'il parvienne à son anti-chambre. Toutefois, elle ne put que pouffer légèrement dans le silence de la pièce, car pour être parfaitement honnête, elle n'avait guère imaginée que le petit oiseau du groupe était elle aussi en pleine période de chaleur, et le fait que leur adversaire avait justement choisit ce chemin ci tenait presque de la divine providence. Bon courage à lui, si il ne compte pas finir en charpie sous les griffes d'une Haziëlle prête à tout pour ne pas se laisser aller à son instinct animal, il allait devoir faire fort, très fort.

- - -

Depuis les hauteurs d'Ahn Ak'Thar, et de manière suffisamment audible pour que Losgar, encore sur les pentes du domaine, puisse les entendre distinctement, plusieurs cris de nature clairement animale se firent entendre. Des piaillements d'oiseaux, des cris de rapaces, et le grondement étrange d'une bête qu'il ne pouvait sûrement pas identifier, le tout d'une manière étrangement limpide, comme si chacun de ces sons était produit par la même entité. Des directions, des ordres, peut-être qu'il parviendra à le comprendre en voyant une ombre lourde passer au dessus de sa tête, pour passer par delà le pic et retourner directement dans sa tanière, tandis que le reste des cris continuèrent de se faire entendre depuis le sommet pendant plusieurs minutes, de manière ininterrompues. Puis finalement le calme vint, simple, ne laissant qu'au vent le droit de produire ses chuchotements à l'oreille de l'aventurier, alors que sur le reste des lieux, tout semble se mettre en suspend. Les pierres ne bougent plus, la poussière n'atteint plus le visage de l'homme à la peau cendrée, l'absence même du moindre comportement bestial environnant, insectes et petits oiseaux compris, rend l'ambiance pesante, lourde, comme si chacun s'était terré de manière claire à la venue de l'intrus, s'évitant ainsi de devenir les proies de choses plus grandes et plus menaçante... Jusqu'à ce que lentement, dans un mouvement lourd, dans un bruit de battements d'ailes lent, mais puissant, quelque chose se mette à approcher de la position du voyageur, depuis une position inconnue. Son prochain défi approchait à grand pas, et il était temps de le relever !

Le silence retomba un court instant, avant qu'au prochain tournant du chemin, trois formes surprenantes apparurent devant le regard du voyageur, se projetant de derrière les murailles rocheuses naturelles, trois oiseaux à la couleur vive, aux plumes multicolores, et à toison dorsale d'un turquoise presque miroitant. Il s'agissait d'Ömkrulurs, des adultes, à la pleine fin de leur croissance, trois bêtes d'une taille humaine, et à l'appétit généralement vorace, même si le plein été du désert calmait en grande partie cette faim, et ne laissait finalement à ces bêtes que leur désir de la chasse. Tout trois d'ailleurs n'avait d'yeux que pour leur nouveau jeu, et s'étaient posés le long des murailles, un peu au dessus de l'homme, pour le contempler avec appétit. Peu tacticiens, ils n'attendirent qu'un mouvement de sa part pour y voir un assaut potentiel, et deux d'entre eux profitèrent dés lors de leurs serres et de l'aiguillon se trouvant sur leurs ailes pour se projeter en avant pour lui fondre dessus, leur bec crochu prêt à happer une jambe, ou un bras, afin d'emporter l'homme loin des murailles, et de le jeter en contre-bas, qu'il s'écrase au sol dans une mort peu glorieuse. Encore une fois, ses réflexes ne tarderont pas à être mis à l'épreuve, mais aussi son don de distinguer où se trouvent les véritables dangers, car si il y a bien une paire d'oiseaux monstrueux qui tentent d'attaquer frontalement le voyageur, il en reste un, plus haut, qui n'attend qu'un faux pas pour s'envoler, et venir l'écraser contre le mur de ses deux serres. Chacun sa technique après tout, tant que celle-ci permet d'avoir un bon repas.

Aussi ne reste à l'homme qu'à se défendre contre ses prédateurs, à prouver qu'il est en mesure de vaincre de sottes bêtes par son esprit et sa vitesse, et de leur offrir en quelques instants suffisamment de blessures pour qu'elle ne voit plus en lui la proie facile qu'elles espéraient, les obligeant à fuir. Dans le fond, qu'il soit le défi qu'on attend de lui pour avoir le droit de finir son ascension, et de trouver au sommet d'Ahn Ak'Thar celle qui défend l'entrée du domaine avec zèle, afin de passer une épreuve d'autant plus dangereuse : celle de la force brute.

Losgar

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    Ancien prince d'un peuple désormais éteint, Losgar est le dernier survivant d'une planète réduite à l'état de rocher stérile. Le ténébreux mène désormais une vie de mercenariat, d'aventurier, de vagabond ... qu'importe, du moment qu'il gagne son lot de dangers, de plaisirs et de passion.

Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 4 mercredi 07 juin 2017, 19:58:11

Ce silence, cette atmosphère lourde et pesante, cette sensation que tout se figeait et que le temps se suspendait, qu’il coupait son souffle à la présence d’un danger imminent. Losgar ne connaissait que trop bien cette ambiance qui s’installait et elle était généralement annonciatrice d’ennuis.  La tension palpable, presque électrique, ce frisson qui parcourait votre peau, votre cœur qui commençait à battre avec fureur à mesure que votre corps vous dopait avec des drogues stimulantes qui aiguisaient vos sens. Le Noxien sentait son sang bouillir sous l’excitation de ce qui allait être, suivant son instinct, un combat imminent.

Ses prunelles ambrées se levèrent lentement vers le ciel, fixant un trio d’ombres qui approchaient à grande vitesse vers lui. Les contours s’éclairaient et il put distinguer ses trois agresseurs, de curieuses bêtes semblant mélanger les aspects d’oiseaux de proies et de reptiles volants. Des plumes multicolores leurs donnaient un air des plus exotiques, mais l’homme de l’espace s’intéressait plus aux armes naturelles dont étaient dotées ces volatiles carnassiers. La nature les avaient gâtées en leur offrant des serres aussi aiguisées que la lame d’un rasoir, un bec terrifiant qui semblait pouvoir dépecer aisément un troll adulte, ainsi qu’un aiguillon qui pouvait se révéler être fort traître lors d’une mêlée confuse. Une piqure au flanc pouvait passer facilement inaperçue.

Trois dangereux prédateurs ailés, voilà donc la seconde épreuve qu’on lui imposait. Silencieux, il se contenta de les fixer, d’essayer de jauger leur vitesse de déplacement, leur envergure, leur comportement. Allaient-ils l’attaquer directement ou continuer de lui tourner autour pour le toiser du regard ? Il fit un pas, ce qui sembla affecter brusquement le comportement des monstres à plumes qui passèrent brusquement à l’attaque, fendant sur lui tel un éclair multi-couleur.

Une danse s’en suivit, une danse de serres coupantes et de manteau noir qui voletait autour d’un guerrier qui esquivait, parait et se mouvait avec une grâce féline et une vélocité purement militaire. Les oiseaux de proie étaient aussi rapides que des carreaux d’arbalètes. Leur agressivité toute particulière faisait qu’ils ne donnaient aucun répit au Noxien, l’harcelant encore et encore d’attaques vives et précises. Pourtant le mâle gris avait porté son regard vers une toute autre cible : le troisième animal restait en retrait, le regardant de ses yeux vitreux.

Il se doutait bien que l’ennemi n’était pas intimidé par leur proie à en juger par son regard qui, malgré toute la bestialité primitive qui s’affichait sur la face du monstre, laissait entrevoir une faible nuance de malice. Il n’était pas indécis ou apeuré, il guettait un faux mouvement de sa part pour assener le coup de grâce. Losgar pensa à cette légende qu’il avait entendu dans une taverne de la bouche d’un ménestrel, celle de l’épée de Damoclès et il ne put s’empêcher de sourire en comparant cette lame fatidique avec l’oiseau de malheur qui restait suspendu au-dessus de lui.

Mais trêve d’amusement, il était venu pour se mesurer à de vraies monstruosités. Le piège de tout à l’heure l’avait légèrement excité, l’anticipant à de nouvelles épreuves encore plus formidables et palpitantes, mais ces ennemis à plumes étaient surclassés face au Noxien. Il comprenait néanmoins que le maître des lieux, qui qu’il soit, n’avait encore aucune idée quant à la puissance réelle de l’aventurier à la peau cendrée et avait jugé plus prudent de lui envoyer ce que Losgar considérait comme un petit échauffement. Il allait leur montrer qu’il en fallait largement plus pour espérer faire suer le champion venu des étoiles.

Ses mains se levèrent brusquement, paumes dévoilées et tendues de chaque côté où les deux prédateurs ailés tentaient de l’attaquer dans une manœuvre de prise en tenaille par els flancs, puis ferma les yeux. Un battement de cœur, un second encore et puis le voilà soudain qui libéra une unique mais Ô combien époustouflante onde de choc puisée dans ses propres ressources, soufflant les monstres qui étaient à deux doigts de le lacérer comme une vulgaire poupée de chiffon. Soufflés par le puissant vent, ils perdirent l’équilibre délicat du vol et furent impitoyablement repoussés à plusieurs mètres de l’épicentre de l’onde. Ils faillirent tomber mais reprirent rapidement leur envol, laissant un petit nuage de plumes autour de Losgar qui les fixaient avec un regard de défi.

Prudents, ils tournèrent à nouveau au-dessus de lui à la manière de vautours funèbres, poussant leurs croassements étranges avec irritation. Leur proie, non contente de se faufiler comme une anguille entre leurs serres, venaient de faire une simple mais brutal démonstration de force. Le troisième oiseau, qui semblait avoir désiré se jeter sur les épaules du guerrier lors de l’attaque de ses congénères, s’abstint et préféra grimper plus haut, le fixant toujours avec appétit.

« Il semblerait qu’une autre démonstration suffirait à calmer leurs ardeurs. » Marmonna le mâle en croisant des bras, pensif.

Il avisa un gros caillou à ses pieds et le ramassa lentement, le faisant rebondir souplement sur sa main.

« Hm, ça devrait faire l’affaire. »

Serrant doucement sa main autour de la pierre, une lueur violacée s’échappa d’entre ses doigts à mesure qu’il insufflait petit à petit de l’énergie dans le caillou qui prit une couleur mauve. Telle une catapulte faîte de chaire et de sang, le bras du Noxien projeta à grande vitesse la pierre vers l’ennemi, plus exactement à deux pas du prédateur accroché aux murs. Fusant telle une flèche, elle explosa à mi-chemin dans une détonation de la même couleur que l’énergie dont elle était gavée, projetant autour d’elle une kyrielle de morceaux coupants qui tailladèrent légèrement les oiseaux de proie pris de court. Ils crièrent et battirent des ailes, blessés autant dans la chaire que dans leur orgueil.

Sans demander leur reste, ils fuirent à tire-d’aile, vaincus, sans avoir eu l’occasion de goûter au sang métallique le long de leurs becs affutés. Ils iront panser leurs blessures dans leurs nids et ravaler leur fierté blessée.

Losgar tapa à plusieurs reprises sur ses mains pour se débarrasser de la poussière qui s’y était accumulée avant de tout simplement reprendre son ascension, espérant que le prochain obstacle soit digne de l’ancien prince de la fière civilisation perdue de Nox.

Sulfure

Légion

Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 5 jeudi 15 juin 2017, 04:48:44

Les bêtes avaient choisies une approche violente, mais comment peut-on leur en vouloir, rares sont les bêtes et les êtres qui résistent à leur sauvagerie, et nombreux sont les assauts produits par ces fabuleux volatiles qui finissent par la mort, exsangues, de leur proies, où à la paralysie totale de leur être suite à un coup qu'aiguillon fâcheux, les laissant frais et conscient quand les crocs finissent par déchirer la chaude et délicate chair de leurs os. Les ömkrulurs agirent donc avec une rage toute reconnaissable à leur espèces, l'un restant disponible en haut pour fondre sur sa cible dés qu'elle aura fait le faux-pas fatidique qui le laissera pleinement offert à ses serres, tandis que les autres vinrent à se concentrer sur des attaques vives, précises, cinglantes pour des bêtes de cette taille, leurs pattes s'abattant avec violence, et leurs bec claquants avec force, véritables étaux cherchant à saisir dans une multitude de petits crocs crénelés la forme du voyageur. Et quelle ne fut pas leur frustration face à la vivacité de leur proie, quelle fut leur colère quand ils remarquèrent que malgré leurs efforts, l'agilité de l'inconnu mettait en déroute leur coordination minutieuse, et fatale, ses mouvements sombres se jouant des plumes multicolores l'entourant, et son air simple soulignant le peu de difficulté qu'il avait à mettre en déroute leurs tentatives pourtant létales ! Le ballet funeste qu'ils avaient pourtant l'habitude de remporter avec grande facilité se tournant finalement en une mascarade d'affrontement, et la furie des deux bêtes aux cotés du voyageur ne fit guère que les rendre plus prévisible, plus directe, simplifiant peu à peu l'affrontement, ne manquant guère d'offrir à l'homme un divertissement clair, mais dont le défi semblait manquer.

Sulfure n'y faisait plus attention depuis un moment, mais cet affrontement, et les piaillements, les croassements insatisfaits qui s'y produisaient ne manquèrent pas d'attirer l'ouïe de la femme en haut des chemins escarpés, celle-ci se trouvant dés lors à se diriger un peu plus près de l'esplanade florale pour que ses sens aiguisés distinguent peu à peu ce qui, en cet après-midi, se déroulait plus bas sur le chemin qu'elle gardait. Et cela ne lui faisait pas vraiment plaisir. Haziëlle n'était pas dans son état normal ces derniers temps, Sulfure l'avait pressentie dans ses mots, et elle même l'avait pressentie dans sa chair, et c'est ainsi qu'elle n'avait absolument aucune envie d'avoir la visite d'un être capable de se défendre face à trois Ömkrulurs sans subir la moindre blessure, car ce genre de mal avait, avec un peu de chance et de technique, la possibilité de faire usage de cet instant de faiblesse de sa part, bien malgré elle. Alors, tandis que l'affrontement continuait de se dérouler plus bas, elle ne manqua pas de s'en éloigner, puis de se rediriger en direction du centre des lieux, près du puits permettant de rejoindre le cœur du donjon, pour finalement produire de léger sifflement, quelques sons délicats, discrets, mais qui auraient toutes tendances à parvenir à l'être qu'elle voulait convier à cet événement. Elle allait se défendre, comme elle le pouvait, et ses pratiques naturelles étaient sauvages, directes, une sorte d'instinct de meute qu'elle avait, et où elle comptait bien faire usage de tout ce qu'elle avait sous la main pour tenter de repousser ce visiteur indésirable, et ce malgré les termes de Sulfure, et son désir de voir l'homme progresser de manière graduel face à la difficulté ! Quelques battements d'ailes lui parvinrent, et elle sut qu'il arrivait, ne restait donc plus à la demoiselle à l'étrange nature d'attendre, calmement, le résultat du premier assaut.

Ce fut d'ailleurs le moment où l'homme cessa de jouer avec les trois bêtes qui l'entourait, notamment les deux qui avaient décidées de le harceler à même le sol, s'étant d'ailleurs poser à ses cotés de manières à passer d'assauts plus aériens, basées sur des coups de serres, à des tentatives d'encerclement, entremêlement d'attaques de becs furibondes, et de mouvements d'aiguillons précis, sensés le déstabiliser, ou au mieux le percer. Mais il maintenait l'allure, et sa réponse, nouvelle, surprenante n'eut guère le temps d'être analysées par les puissantes bêtes aériennes, celles-ci se retrouvant dés lors au beau milieu de l'onde de choc produit par l'homme, ailes grandes ouvertes pour originellement l'empêcher de se déplacer selon son bon vouloir, mais désormais handicapantes, offrant toute surface pour que l'effet énergétique de Losgar soit optimal. Elles furent d'abord repoussées, puis manquèrent même de chuter hors des falaises, celle-ci se rattrapant de leurs serres et aiguillons à la falaise pour ne pas avoir à connaître quelques dégâts indésirables à leur plumages, ou leurs ossatures. Quand le calme retomba, elles se trouvèrent... hésitantes. Ce qu'elles avaient prit pour une cible facile était finalement un ennemi qu'elles jugeaient désormais dangereux, et même celle qui n'avait pas participé à l'affrontement, toujours bien au dessus du voyageur, avait eut l'honnêteté de se reculer un brin, comme pour se trouver à une distance respectable, celle qui lui permettait de ne plus avoir à ressentir une éventuelle onde de choc. Rapidement, les deux qui se trouvaient plus tôt à son contact se remirent en vol, où les risques de chute étaient moins important, mais pour autant, ils ne faisaient que tourner autour de lui, pas encore prêt à lui fondre de nouveau dessus...

Malheureusement pour les Ömkrulurs, ce n'était pas cette observation qui allait leur permettre de gagner une satisfaisante pitance.

« Il semblerait qu’une autre démonstration suffirait à calmer leurs ardeurs. Hm, ça devrait faire l’affaire. »

Les bêtes ne comprirent guère le comportement de l'étranger, et comme cela était naturel, les ennemis d'un tel genre ne fleurissaient pas sur les flancs d'Ahn Ak'Thar, les laissant tout simplement affronter cet homme dans l'inconnu de ses capacités, et finalement, un désavantage certain face à leur capacités toutes naturelles. Alors oui, il s'agissait de bête endurante, puissantes, des terreurs du ciel qui avaient tendance, en de maints endroits, à être considérées comme des entités chasseresses dénuées de prédateurs, mais tout cela n'avait que peu d'importance face à un homme aux capacités énergétiques, ou psychiques, ce qui justifiait notamment toute la prudence avec laquelle ces oiseaux préparaient leur prochain assaut, mais aussi pourquoi, désormais, ils n'avaient pas eut la présence d'esprit de se défendre du léger caillou projeté dans les airs, malgré son étrange éclat. La déflagration ne fut guère agréable, les éclats tranchants et pointus de la roche non plus, et pas un seul des prédateurs ne fut épargné par cet essaim d'aiguillons terrestres, quelques gouttes de sangs volants dans les airs, quelques plumes déchirées aussi, avant que tout trois se mirent à croasser de manière plaintive, battant immédiatement des ailes pour quitter la proximité de ce féroce combattant. Elles reconnaissaient sa victoire, elles abandonnaient l'affrontement, pour préserver leur vie, et rapidement, de trois hautes formes, il ne resta plus que quelques éclats bariolés au loin, plus bas, observable par le voyageur désinvolte depuis son chemin de pierre. Beaucoup se sentiraient fier de cet exploit, mais rien ne l'indiquait chez l'être sombre, qui n'eut comme réponse qu'un geste presque insultant d'évidente facilité...

… Pour Haziëlle, attentive depuis ses hauteurs, cela allait se payer.

« KRRIiiiiiiiyyyëëëëëh »

Le cri strident, bestial, au timbre aiguë si particulier qu'il en blessent les tympans vint à se produire, haut dans le ciel du désert, tandis qu'une ombre de plus en plus large commençait à envelopper la zone où se trouvait l'homme, le plongeant dans de biens étranges ténèbres juste avant qu'il ne puisse distinguer son nouvel assaillant. L'instant d'après, un fracas terrible vint à accueillir le piqué d'une bête céleste titanesque, un oiseau dont la taille avoisinant les sept mètres de hauteur n'avait d'égal que l'envergure de ses ailes, celles-ci balayant le chemin d'un vent de tempête alors qu'il venait de frapper à l'endroit exacte où s'était trouver le voyageur attentif, qui avait eut les réflexes d'esquiver son létal assaut. Son plumage était d'un noir ébène, et les plumes inférieurs de sa paire de membre aviaire étaient si légère et si difformes qu'elles semblaient finalement se muer telles des flammes, sous l'effet d'un vent continu mais étrangement absent. Son bec anthracite, large, d'une taille moyenne proportionnellement au gigantisme de la bête, se terminait par cet aspect crochu typique des rapaces les plus connus, mais son corps musculeux, étendu à partir des épaules en un cou puissant, épais, laissait entendre que les pratiques de chasses de la bête ne se limitait pas au dynamisme de ses chairs. Ses serres, tranchantes, étaient actuellement si bien plantées dans la roche que celle-ci s'était affaissée sous la pression des pattes de l'oiseau, mais bien plus terrifiant encore, sa pupille d'un vert étrange, ophidien, venait de se placer sur l'homme avec cruauté, et ce dernier devait sûrement commencer à sentir son propre corps s'engourdir, comme sous l'effet de quelque hypnose normalement bien interdite aux espèces aviaires.

Losgar se tenait, en cet instant, face à celui qu'on appelait, légitiment, le seigneur des cieux sur Terra : Un Rûkh, titanesque oiseau de proie dont la rareté n'a d'égale que sa dangerosité. Lentement, d'ailleurs, il rabat ses ailes, se plaçant de manière à regarder l'homme de ses deux pupilles pétrifiantes. Dans un instant, il les ouvrira à nouveau, et si l'homme ne parvient pas à se libérer, par une puissante volonté, de l'hypnose de la bête, il n'est pas à douter qu'il allait souffrir de la projection de celles-ci, afin d'aller s'écraser plus bas et de servir de repas à cette légende vivante...

Et déjà, ses plumes frémissent.

Losgar

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Re : L'appel du donjon [PV]

Réponse 6 mercredi 16 août 2017, 02:35:06

Danger. Un frisson parcours l’échine du loup solitaire. Une sensation électrique, instinctive, vieille comme le monde. Un instinct naturel, un déclic. Il pouvait les sentir le fixer, des yeux affamés, le regard d’un prédateur imperturbable et déterminé. Ça ne lui était pas inconnu à lui, l’homme qui a voyagé dans maintes planètes toutes aussi hostiles les unes que les autres. Entre les jungles gigantesques et les toundras aux vents mordants, la sensation d’être une proie se faisait sentir de la même façon. Être réduit à l’état de chaire rampante, se faire toiser dans l’ombre ou sous le couvert de quelques herbes, épié, minutieusement jaugé en prévision pour l’attaque, le coup mortel.
   
Losgar avait ressentit cela avant même que le cri du monstre n’harcèle ses tympans malgré la distance. Seule une bête immense pouvait hurler à la mort avec une telle intensité et il eu confirmation lorsque les rayons du soleil furent brusquement étouffés par une ombre imposante … et grandissante. Son esprit comprit aussitôt le danger imminent et réagit immédiatement, envoyant les ordres nerveux aux muscles de l’aventurier qui bondit aussitôt dans une roulade agile en avant, juste à temps pour éviter que le plongeon du prédateur ne l’écrase impitoyablement au sol comme un vulgaire lapin.

Le sombre sir se relève et fait face à son nouvel adversaire, et quel ennemi ! Un fier rapace, gigantesque. Ses ailes étaient telles des orages grondants, balayant poussière et petites pierres par ses gracieux mais puissants battements. Son plumage était sombre, inquiétant, se mouvant de façon si fluide qu’on croirait voir des flammes obscures onduler sous l’effet d’un vent inexistant. Les sourcils du dernier survivant de Nox se froncent quand il vit la taille des serres, véritables faux plantées dans la pierre comme dans le plus tendre des beurres. Avec des pattes pareilles, il craignait plus de se faire broyer que lacéré par les noires lames de kératine.  Ses prunelles dorées remontent vivement, fixant désormais un terrifiant bec, crochu comme la faucille d’un faucheur. Avec arme pareille, sans doute cet oiseau pouvait arracher d’épaisses carapaces.

Mais le plus intriguant et troublant fut son regard. Que lui arrivait-il ? Il se sentait … bizarre. Un étrange engourdissement, une faiblesse parcourut son corps, caressant comme un poison insidieux ses muscles et appliquant les mêmes effets que la plus perfide des corrosions à ses os. Sa respiration se fait plus lente, presque imperceptible. C’était comme si des chaînes invisibles entravaient ses poumons. Ce regard était aussi paralysant qu’un pieu enfoncé dans sa chaire. Une arme terrifiante et très intéressante. À Nox, les prédateurs ailés avaient des atouts de chasse moins subtiles que ce regard digne de Médusa, oh non ils étaient beaucoup plus directs et brutaux dans leur quête de chaire frétillante.

Le Rûkh légendaire ferme un instant ses yeux, libérant Losgar de l’étreinte de son regard paralysant. Ce dernier se ressaisit et recule d’un pas, méfiant. L’animal est fier et hautain, un orgueil naturel émane de lui. Le Noxien sourit intérieurement, respectant cela. Ce monstre noir lui ressemblait de façon primitive, un amas de puissance et de fierté. Le combat qui allait suivre opposait deux orgueils, deux mâles dominants, l’un se battant pour se repaître du perdant, l’autre pour prouver sa valeur à d’invisibles spectateurs.

Ils se toisent silencieusement, chacun guettant la réaction de l’autre. Losgar évite autant que possible les yeux de Basilique du Rûkh, se focalisant sur son cou qui semblait être la partie idéale pour assener un coup létal. Cependant cela handicapait beaucoup ses chances d’anticiper les mouvements de son opposant, mais plus particulièrement le risque de croiser le regard du rapace était toujours présent.

La meilleure défense restait l’attaque, surprendre son adversaire, le prendre de court. À s’éterniser ainsi, il laissait le soin au oiseau légendaire d’amorcer les hostilités sur son domaine, imposer sa loi et ses règles. Hors de question de se laisser dominer par un  maudit vautour, aussi énorme soit-il !

Il fonça comme le javelot projeté par la baliste, courant avec toute la force de ses jambes en direction du buste du Rûkh. Il n’était pas bête et savait que le prédateur avait prédit cette initiative de la part du vagabond à la couleur de cendre, aussi Losgar vira brutalement vers la gauche. Juste à temps pour éviter le coup de bec magistral qui fracassa la pierre dure. Une attaque rapide comme l’éclair, mais prévisible de la part d’un oiseau de proie, aussi majestueux et intelligent soit-il. Cela lui donnait aussi l’occasion idéale de frapper. Serrant le poing, il allait assener une frappe digne d’un coup de marteau porté par un minotaure adulte mais il croisa le regard perçant du monstre. Son poing s’arrêta à un cheveu de l’œil torve, immobilisé par un soudain malaise.

Malédiction !

Le Rûkh riposta immédiatement par un formidable coup du dos de son bec, projetant le Noxien à plusieurs mètres comme un fétu de paille et lui coupant au passage la respiration. Seuls les réflexes de Losgar lui permirent de s’accrocher avec une main au rebord de la falaise, évitant de s’écraser contre les parois escarpées et coupantes de cette montagne. Libéré de l’influence néfaste du regard hypnotisant, il reprit ses esprits juste à temps pour voir le phénoménal monstre à plumes fondre sur lui, bien décidé à précipiter sa chute en lui arrachant les bras d’un coup sec et précis.

« Grah ! »

Par la force de ses bras, il se redressa souplement, bondissant en l’air tandis que les serres labourèrent l’emplacement où il se tenait. Suspend en l’air pendant un bref moment, il surmontait la tête du mythique rapace. L’occasion idéale ! En tombant il s’accrocha à la nuque de son ennemi qui agita immédiatement ses immenses ailes, tentant de se débarrasser de l’humanoïde qui osait poser ses pattes sur son divin plumage. Aucune proie n’avait commis un tel affront à son égard et l’oiseau était dans ses états, hurlant de colère et s’agitant comme s’il était possédé par mille diablotins en furie. Losgar raffermit sa prise sur les plumes lisses qui semblaient couler comme de l’eau entre ses doigts. Il fallait tenir bon, surtout que le Rûkh avait décidé de prendre son envol et faire une pique brutale vers le sol afin de déstabiliser le mercenaire qui tenait toujours, accroché à la vie comme aux plumes.

Son plan était simple, faute de pouvoir faire face à cette force de la nature et à son regard de glace, il allait l’affaiblir, le pousser à gaspiller ses forces en tentant de l’arracher de son dos. Ansi débuta une épreuve d’endurance et de volonté, le roi du ciel multipliant les acrobaties afin de faire tomber un Losgar qui était plus collé qu’une sangsue assoiffée. Le vent hurlait dans ses oreilles, les  plumes étaient si glissantes que plus d’une fois il faillit lâcher prise et le Rûkh le malmenait parfois en effleurant des pics rocheux, frappant le Noxien contre la pierre sans pour autant arriver à lui faire mordre la poussière. Mais notre héros n’était pas en reste, administrant parfois quelques sérieux coups de poing contre le dos de la bête et serrant sa prise autour du cou de l’oiseau géant afin de rendre sa respiration plus pénible. Stratégie efficace, l’air se faisant rare dans les hauteurs, cela rendait les vols du fier rapace plus difficiles.

Les minutes s’écoulent, le Rûkh s’épuise et Losgar a les articulations toute endolories. Mais sa volonté d’acier ne fléchit pas contrairement au corps du rapace qui faiblit de plus en plus. Il pousse un croassement de défi, dernière étincelle de volonté, avant de se poser mollement contre la falaise où les hostilités avaient commencé, s’étendant sur le sol poussiéreux, le souffle lent, le regard faible. Vaincu. Il était désormais soumis à ce bipède arrogant qui venait de prouver qu’il était plus endurant que lui, légendaire oiseau que tout le monde craint et respecte. Mourir sur un précipice rocheux, loin de tout, de manière aussi peu glorieuse.

Le vainqueur se laisse glisser le long du cou de la bête épuisée, les jambes endolories et les oreilles sifflantes. Immobile, il reprend son souffle, le vol n’ayant pas été de tout repos. Puis il s’approche de la tête tendue de son adversaire à sa merci. Tout le monde s’attend à ce qu’il porte le coup de grâce, une solide frappe sur le crâne pour finir ce spectaculaire combat. Mais pourtant c’est une main tendre et douce qui se pose contre la tête du Rûkh. Le Noxien caresse lentement le plumage de la bête épuisée avant de déclarer d’une voix apaisante.

« Tu es un fier prédateur, libre comme l’air et impétueux comme la tempête. Tu as combattu dignement. Je ne veux pas tuer un être qui a si chèrement défendu sa peau. Je te laisse vivre, puissant maître des cieux. Que les vents guident à nouveau tes ailes ! »

Magnanime et princier. Avec une prestance naturelle, il se relève et continue sa marche en direction du vrai donjon, laissant derrière lui le Rûkh dans une ultime preuve d’altruisme et de respect. Il espérait avoir gagné un ami valeureux en cet oiseau si magnifique et puissant tout comme il espérait que les dés qui suivaient seraient aussi palpitants.



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