Démon intérieur [Mori Amane]

« Elle est là, Monsieur. Elle est sous le choc, bien sûr. »

Nathan hocha lentement la tête, et se redressa, s’écartant de la scène de crime, retirant les gants en latex, ainsi que la charlotte et la combinaison blanche qu’il avait dû enfiler afin de ne pas contaminer la scène de crime. Dehors, il pleuvait, ce qui allait de concert avec l’atmosphère glauque et maussade qui régnait dans ce hangar situé le long de la gare de Seikusu. Au milieu de rails e tde trains de marchandise à l’arrêt, les cheminots avaient trouvé ce spectacle glauque, à six heures du matin, et avaient immédiatement averti leurs supérieurs et la police.

Il était sept heures et demi du matin, et Nathan avait pris plusieurs cafés pour se préparer, après avoir reçu plusieurs appels qui l’avaient arraché de sa nuit pour l’avertir que le Désosseur avait à nouveau frappé.

Au milieu des guerres de gangs, Seikusu avait aussi son lot de serial killers et de psychopathes, donnant parfois l’impression que Seikusu était la Chicago du Japon. 70 000 gangs sévissaient à Chicago, une ville ravagée par la criminalité organisée et les guerres de gangs, qui avaient transformé certaines parties de la ville, certains districts, en véritables no-man’s-land, comme dans tous ces polars noirs et ces films potentiellement uchroniques où, face à de beaux quartiers huppés, il y avait des quartiers désœuvrés, anachroniques... Et Chicago, c’était tout à fait ça. Des quartiers délabrés, avec des bâtiments datant d’avant-guerre, où la loi avait un impact virtuel. Détroit, Oackland, Baltimore, étaient autant de villes relativement similaires à Chicago. La criminalité organisée était terrible, et le Japon n’y faisait pas exception. Surtout à Seikusu, l’une des villes les plus ouvertes vers l’extérieur.

En attendant, le Désosseur avait fait une nouvelle victime.

Le Désosseur était le nom donné par les médias à un tueur en série qui sévissait maintenant depuis quelques semaines à Seikusu. On l’appelait aussi, au début, le « Cannibale », « l’Homme-Bête », la « Bête Humaine », mais c’était finalement « le Désosseur » qui avait fini par s’imposer. Le mode opératoire de ces crimes était particulièrement violent. La créature attaquait des corps, et semblait les dévorer, comme une sorte de bête enragée. On avait même cru, au début, à de simples chiens, mais la fréquence des attaques avait fini par écarter cette hypothèse, et ce surtout quand l’enquête avait, en reconstituant la mâchoire du monstre à l’aide des empreintes dentaires relevées sur les cadavres.

Ces expériences avaient permis de montrer que cette mâchoire était trop grosse pour appartenir à un loup, ou à un chien. C’était donc quelque chose d’humain, et Nathan, ainsi que d’autres agents, menaient l’enquête. Une enquête qui piétinait, et qui prenait maintenant un retentissement politique. La criminalité avait grimpé dans les rues de Seikusu, et, après l’épisode de la Duchesse, et les conflits entre Yakuzas et les Russes, le Maire était l’objet de multiples critiques émanant de l’opposition, et voulait qu’on arrête le Désosseur.

Il n’y avait aucun ordre logique dans les victimes du monstre. Il s’en prenait aux clochards, aux prostituées, tout simplement à n’importe quelle personne qui semblait croiser son passage. Le seul lien reliant tous ces meurtres était donc la particulière sauvagerie, et le côté surréaliste de l’enquête allait très probablement amener le SHIELD à devoir s’en rapprocher. En effet, les autopsies avaient permis de démontrer que les corps avaient été mangés sur place. Or, on avait mangé des organes, de la chair, en un laps de temps trop court pour un être humain. De plus, sur les scènes de crime, de nombreux poils avaient été trouvés, et appartenaient à une espèce de loup qui n’existait pas à Seikusu.

Le SHIELD, qui avait eu vent de cette affaire, était donc en train d’intervenir, car tout laissait entendre que ce tueur ne venait pas de ce monde, mais visiblement de Terra. Or, le temps était maintenant compté, car la dernière victime n’était pas n’importe qui. C’était un criminel russe, et il était mort sur un territoire appartenant aux Yakuzas. Nathan redoutait une escalade des choses.

Ce matin, toutefois, il y avait une bonne nouvelle, qui l’attendait dans la station de police la plus proche, que l’homme rejoignit : une jeune femme, qui avait été retrouvée par les policiers dans les alentours. Une adolescente nue, hagarde, qui avait été retrouvée dans un wagon, le long du train de marchandises qui démarrait dans l’entrepôt où le cadavre avait été retrouvé.

On avait donné à la femme une couverture, et des vêtements, ainsi qu’un chocolat chaud et à manger.

« Elle s’appelle Mori Amane, indiquait un policier en le guidant le long des couloirs.  Elle a 18 ans, et elle est un peu perturbée.
 -  Elle vous a indiqué ce qu’elle faisait dans ce train ?
 -  Non. »

Nathan hocha lentement la tête. En début de matinée, le poste de police était déjà comblé, avec toute une série de cinglés nocturnes... Et Dieu sait que le Japon en avait. Le policier le guida jusqu’à une porte, et l’ouvrit.

On avait installé Mori dans un petit bureau, avec des posters, et Nathan sourit à la femme. Il ne portait pas un uniforme, mais des vêtements civils.

« Bonjour, Mori. Je m’appelle Nathan. Ça te dérange, si on parle un peu ? »

   Cela faisait pas si longtemps que cela que notre louve-garou se trouvait sur Terre. Ne connaissant pas vraiment encore toutes les coutumes des humains comme par exemple comment se faire à manger , comment bien parler , etc. Elle décida de rester pour le moment à distance de tous ses étrangers et de par ce fait de sa nourriture habituelle. Mori se cachait dans un petit appartement délabré. Cela n'était pas génial , mais au moins, cela pouvait la protéger un peu du froid, de la pluie et autre mauvais temps. Elle observait les objets qu'il y avait dans le bâtiment ou elle vivait. les objets qui lui était complètement inconnu jusqu'à ce jour. Il y avait une boîte géante avec des ronds métalliques ? sur le dessus avec une porte qu'elle pouvait ouvrir. Elle renifla à l'intérieur de la boîte en question, il n'y avait pas d'odeur nauséabonde. Elle retira sa tête de la boîte pour ensuite regarder l'autre objet. Celui-ci était un peu plus grand qu'elle, il y avait une poignée pour ouvrir la porte. Il y avait des petites étagères qu'elle prit le temps d'observer une à une. Notre louve trouva ... de la nourriture. Celle-ci le prit dans ses mains , cela semblait être de la viande d'un animal , mais finement préparé. Elle regarda en premier la couleur de la viande, cela ne semblait pas être comestible , mais elle tenta tout de même de sentir. Elle sortit la langue et retroussa un peu le nez après avoir senti cette horreur. Cela ne prit pas de temps qu'elle le lança dans l'objet et qu'elle ferma la porte.

- Beurk ...


   À ce moment-là. Son ventre gargouilla plus fort qu'à l'habitude. Elle plaça ses mains contre son ventre et s'accota contre un mur. Cela n'était pas évident de se battre contre ses anciens habitudes de vie. Mais tôt ou tard, elle allait devoir manger. Un bruit se fit entendre un peu plus loin. Elle tendit son oreille gauche pour entendre plus attentivement ce qui se passait. Cela semblait être une troupe de personne qui se promenait dans le coin. La louve qui se trouvait sous sa forme humaine, décida d'aller voir un peu plus près de quoi ces repas , eum personnes avait de l'air. Elle se cachait derrière un conteneur à ordures lorsqu'elle aperçue un groupe de autre hommes qui discutaient ensemble. Bien sûr, leur dialecte était pour elle du charabia qui n'avait aucun sens. L'odeur que ces humains projetait lui donnait l'eau à la bouche, cependant, les hommes remarquèrent qu'il y avait une belle femme qui se trouvait derrière le conteneur à ordure. Ceux-ci semblait avoir des objets autour de la taille , mais elle se savait pas ce que cela faisait. Elle garda ses distances et les regarda avec de grands yeux. D'entendre leur cœur battre l'invitait à les attaquer , mais ces personnes ne semblaient pas être une menace pour elle pour l'instant, mais elle resta sous ses gardes. À force de lui parler, la louve réussit à capter certain mot . Comme essayer et plaisir. Celle-ci n'aimait pas cela du tout , surtout que les hommes semblaient s'approcher d'elle de plus en plus. Elle montra donc les crocs et sauta sur le premier venu qui cria de douleur avant de se retrouver avec la gorge arrachée par notre louve. Ses yeux jaunes perçants regardaient à présent sa nourriture qui se tenait devant elle. Les trois autres hommes avaient peur d'elle. Ils ont décidés de prendre la fuite plus tôt que de se battre contre la folle aux dents pointues. Malheureusement pour eux, elle avait tellement faim qu'elle ne les laissa pas s'échapper. Elle se transforma en hybride et courue vers ses proies qui criaient sans doute à l'aide. Personne n'était là pour les aider. Elle bondit enfin sur ses cibles et les éventra, déchiqueta , etc. Cela était sans doute monstrueux pour les humains, mais pour elle, cela était ''normal''.

    Elle mangea les trois corps sur place, certain avec des membres en moins ou encore des organes. Elle les laissa sur place. Vu que cela se ne se trouvait pas si proche que cela de sa demeure, elle ne se ferait sans doute pas relier rapidement à la perte de ces personnes en question. Pour ce qui est de sa première victime, la louve le déplaça ailleurs, dans une petite ruelle avant de le manger en partie et de jeter les restes dans une poubelle. Cette petite chasse la rassasia pendant quelques jours. Mais le problème revint rapidement à la charge. Elle devait à nouveau se nourrir et personne ne semblait faire son tour proche de sa cachette. Elle allait devoir se promener dans les environs pour peut-être se trouver de quoi se remplir le ventre. C'était la pleine lune cette nuit et elle sentait l'effet. Elle grognait un peu plus , elle avait du mal à rester sous sa forme humaine et elle n'avait pas la patience pour chercher sa nourriture non plus. Elle décida donc de se transformer en loup normal pour se déplacer plus rapidement proche d'une gare. Elle renifla et sentit belle et bien l'odeur d'une personne. D'un homme précisément. Celui-ci se trouvait dans un wagon plus loin. Au moins, elle avait déjà trouvée sa cible. La louve prit donc sa forme hybride pour se rendre au wagon. Celle-ci s'arrangea pour faire peur à la personne , en brisant des vitres du wagon par exemple avant de lui sauter dessus et de le manger. L'hybride était entrain de manger quand elle entendit des bruits strident dans ses oreilles et qu'elle voyait de quoi de rouge et bleu qui se rapprochait. Elle montra les crocs mais, ne sachant pas ce qui se rapprochait d'elle, elle décida de reprendre forme humaine.

    Mori se fit prendre par les policiers. Elle se grattait le bras droit avec ses ongles pour ne pas attaquer les hommes qui l'entouraient. Elle se raidit quand l'un d'entre eux s'approcha , mais elle se tendit quand elle sentit un linge sur ses épaules. La louve suivit bien sûr les hommes ne voulant pas être plus dans la merde. Celle-ci reçue de quoi à boire et à manger. Elle bu le chocolat chaud d'une traite et sortit la langue et pleurant presque tellement que cela était chaud. Notre louve tentant de calmer la brûlure avec la nourriture qu'elle mangea en tout petite bouchée quand un homme entra dans la petite pièce ou elle se trouvait. Pourquoi elle était ici ? Si seulement elle pouvait parler leur langue. Hélas, elle allait devoir se contenter d'hocher la tête pour l'instant en espérant que cela fonctionne avec ce que les gens raconte. L'homme qui se trouvait devant elle ne portait pas le même habit que les autres. Il semblait être différent des autres. Elle se recula tout de même un peu sa chaise méfiante avant d'hocher positivement de la tête à celui qui se trouvait devant elle.

Mori était incapable de parler, et les inspecteurs avaient obtenu son nom et son âge en la faisant écrire. Ses empreintes digitales avaient été relevées, et étaient en cours d’analyse. Nathan mémorisa rapidement tout cela en entrant dans le bureau. On avait choisi un cadre se voulant rassurant, avec des posters de cinéma et de mangas dans les coins. Les policiers étaient toujours de grands enfants. Mori avait une apparence typique d’Asiatique, mais ne semblait pas venir du Japon. Vu qu’elle avait été retrouvée dans la gare, Nathan commençait à envisager différentes hypothèses.

La gare servait de couverture aux Yakuzas pour amener depuis d’autres métropoles japonaises des prostituées, des immigrées venant des autres pays d’Asie en toute illégalité, et qui, pour beaucoup, ne parlaient pas un mot de japonais. Cependant, Mori n’avait pas le profil d’une clandestine, puisque l’examen médical ne révélait aucune trace de stupéfiants, alors que les femmes tombant entre les mains des mafieux étaient généralement droguées. Savoire qui était cette femme était donc une énigme en plus à mettre dans le dossier très mystérieux du Désosseur.

« Tu ne comprends rien de ce que je dis, n’est-ce pas ? »

Dans sa tête, il entendit la Bête, ce symbiote extraterrestre qui était greffé en lui comme un furoncle dans le cul, ricaner... Mais pas que.

*Méfie-toi d’elle, mon petit Nathou...
Comment ça ?
Et tu te prétends détective...*

La Bête ressentait parfois d’autres choses que lui, mais, parfois, il s’agissait juste de le narguer. Nathan en était toujours au stade où il se demandait si la police locale était réellement compétente pour connaître de cette affaire, ou s’il ne fallait pas la confier à quelqu’un d’autre... Comme au SHIELD. Cette hypothèse, Nathan l’envisageait de plus en plus, et il s’assit face à la femme.

Nathan posa alors une main sur son torse.

« Nathan... Nathan. »

C’était tout de même la base, de se présenter, et il rajouta ensuite, en utilisant un mot qui était, somme toute, assez connue dans la plupart des langues:

« Police... Police. »

Il laissa planer quelques secondes, pour permettre à Mori de comprendre ce qu’il venait de dire, tout en se demandant comment mener l’interrogatoire, si les deux étaient incapables de se comprendre.

*Quelle perte de temps...*

Se sermonnant pour son défaitisme, il reprend ensuite :

« Tu... Tu viens d’où ? Tu peux l’écrire, si tu veux... »

À cet effet, il désigna le bloc-notes avec le stylo.

Il avait néanmoins le pressentiment que cet interrogatoire allait être compliqué.

    La louve assis proche d'un humain. Son odeur corporelle était attirante au point que le ventre de notre louve-garou gargouilla. Elle venait pourtant de manger, mais cela n'empêcha pas celle-ci de ravaler sa salive et de voir des images d'elle qui se transforme en Hybride pour lui sauter à la gorge. Elle se secoua la tête quand elle entendit l'homme lui parler à nouveau. Ne comprenant pas ce qu'il disait , elle haussa tout simplement les épaules en guise de réponse. Elle se croisa les bras pour se sentir un peu plus en sécurité mais, elle savait qu'elle était dans un monde qui lui était inconnue et que ces gens auraient sans doute pas de pitié à la ramener dans son monde. Surtout quand ils seront au courant que c'est elle qui a tué en autre le gars qui se trouvait à la gare.

    Elle baisa les yeux quand celui-ci s'installa devant elle. De le savoir aussi près était difficile à supporter. Elle faisait tout pour ne pas sauter à la gorge de cet homme qui ne lui avait rien fait. Elle se grattait le bras droit avec ses doigts qui commençaient tranquillement a avoir de petites griffes. En se blessant , notre louve garou aurait peut-être moins le goût de le faire. Celle-ci le regardai de nouveau pour pas que celui-ci voit les marques qu'elle était entrain de se faire sur le bras et aussi de peut-être comprendre quelque chose. Il était entrain de lui expliquer quel était son nom vu qu'il avait posé ses mains sur lui puis, il expliquait ... autre chose . Sans doute qu'il était un représentant de l'ordre comme les autres gars qui l'ont emmené jusqu'ici. Elle grimaça un peu ayant plantée ses griffes un peu trop profondément dans sa chair et le camoufla rapidement en faisant un léger sourire et en essayant de répéter ce qui semblait être le nom de celui-ci.

Naan

Son accent n'était pas parfait bien sûr et il en manquait des bouts, mais pour elle , elle avait comprit que Naan était la personne qui se trouvait devant lui. Ce qui était un bon début. L'officier de police lui parla de nouveau , il semblait lui demander quelque chose vu les traits de son visage et l'intonation de sa voix. S'y elle se fie aux gars de toute à l'heure, il est doit être entrain de lui demander des informations sur elle. Elle prit donc le bloc-note et le stylo. Au début, elle tournait le stylo dans tous les sens vu qu'il était différent de l'autre qu'elle venait d'utiliser. La louve appuya sur le bout du stylo et la pointe apparue. Ce qui la fit sursauter un peu. Mais notre louve-garou comprit rapidement que cela était la même chose qu'utilisé un peu plus tôt alors, elle plaça la pointe du stylo sur le bloc note et ... hésita sur ce qu'elle devait écrire. Elle avait donnée son nom et son âge un peu plus tôt. Est-ce qu'elle devait l'informer de ou elle vivait. Leur parler des terres glacés et de sa vie personnelle ? Elle n'avait sans doute pas besoin de répondre tout cela. Celle-ci se contenta d'écrire seulement Terra sur le bloc-note et de le glisser vers l'homme qui se tenait devant elle.

    Elle ne remarqua pas par contre que le sang de sa blessure commençait à paraître de plus en plus et que cela était entrain de couler tranquillement sur le sol.   

*Elle est pas claire, cette nana bien roulée… Elle sent… Le fauve.*

La Bête avait parfois des commentaires curieux, mais, sur le coup, Nathan reconnaissait qu’elle touchait quelque chose. Oui, il y avait, très clairement, quelque chose qui n’était pas net dans cette histoire. Qu’est-ce que cette jeune femme faisait nue dans un train à côté du dernier cadavre du Désosseur ? Que lui dissimulait-elle ? Pourquoi est-ce que, malgré son innocente beauté, il était pétri d’un mauvais feelling à son encontre ? D’où venait cette femme ? Nathan n’aimait pas ça. Trop de questions, pas assez de réponses.

Elle gribouilla alors quelques lettres, et Nathan se pencha vers elle. Devant son mutisme, il lut les cinq lettres qu’elle venait de tracer.

TERRA.

Là, comme ça, l’air de rien, Nathan venait de se recevoir un missile en pleine figure.

« Terra… Tu… Tu viens de Terra ?! »

Évidemment, Terra pouvait signifier beaucoup de choses… Mais, à Seikusu, « Terra » avait un sens très particulier. Il faisait surtout référence à ce monde inconnu et méconnu, dont Nathan avait conscience, et qui abritait des créatures venant de tout bord. Qu’est-ce que Moni essayait de dire ? Qu’elle venait de Terra ? Que le Désosseur venait de Terra ? Tout cela laissait de plus en plus planer le spectre du SHIELD, et, alors que Nathan était plongé dans ses pensées, en essayant de comprendre ce qu’elle venait d’écrire, il entendit alors de petites gouttes tomber sur le sol.

Relevant la tête, il vit alors que la femme s’était tellement griffée les bras qu’elle saignait.

« Oh merde ! Mori, tes bras ! »

La caméra de vidéosurveillance donnerait raison à Nathan, mais il connaissait la procédure, et se précipita vers la femme, écartant ses mains, et vit qu’elle avait des ongles très épais.

« Appelez le docteur, vite ! » lança-t-il à haute voix.

Il se retourna ensuite vers la femme.

« Tu as de sacrés ongles, toi.. Mais pourquoi est-ce que tu te fais ça ?! »

Autant lui poser des questions, ce n’est pas comme si elle allait répondre…

    Elle avait fait le choix d'écrire cinq lettres sur le bloc note. Elle venait tout de même d'informer Naan qu'elle venait de là-bas. Elle avait le visage un peu abaissée se disant que son voyage allait sans doute prendre fin bientôt. Elle ferait n'importe quoi pour rester dans ce monde, mais vraiment absolument tout pour ne pas retourner dans les terres glaciales et de peut-être recroiser les Lunaris.

    La réponse qu'elle venait tout juste d'écrire sur le bloc note semblait perturber un peu l'homme qui se trouvait devant elle. Quand celui-ci parla de Terra , le seul mot qu'elle pu comprendre. Elle ne se gêna pas pour faire de longs hochement de tête positif en espérant qu'il allait comprendre qu'elle venait de lui dire son endroit de naissance. L'endroit qu'elle a vécue une partie de vie.

    Elle ressentie l'odeur du sang, mais elle reconnue rapidement que cela était son propre sang qui venait de couler au sol. Ça blessure était un peu plus grave qu'elle le pensait et l'officier de police la remarqué à le voir agir. Il parlait beaucoup plus fort et il se précipita sur elle pour lui écarter les mains. En l'ayant proche d'elle, celle-ci eut le réflexe de le renifler dans le cou et de se secouer un peu la tête avant d'éternuer. Elle devait faire attention de ne pas trop montrer son côté animal, mais d'avoir la proie aussi proche d'elle était une torture. La louve-garou plaça ses mains sur le haut de Nathan pour garder une certaine distance entre elle et lui. Elle regardait sa blessure qui se guérissait petit à petit, mais Naan semblait encore concentré là-dessus. Elle garda sa main gauche contre le torse de l'homme et se pointa avec l'index pour ensuite faire un pouce dans les airs. Elle tentait de lui dire qu'elle allait bien. Elle poussa un peu sa chaise pour créer une autre distance que celle crée par sa main et montra par la suite l'endroit où il y avait la blessure. Elle essuya un peu le sang qu'elle avait sur son bras droit et il n'y avait plus de sang qui coulait et on pouvait voir que les plaies étaient entrain de se refermer tranquillement. Elle était une louve-garou , donc le système sanguin était beaucoup plus rapide et cela se régénère donc beaucoup plus rapidement qu'un être humain.

    Tout ce qu'il pourrait faire c'est de mettre peut-être un pansement, mais cela ne lui enlèvera pas l'envie de sauter sur le premier venu. Elle avait encore les effets de la pleine lune. Elle le regarda et ses yeux devinrent jaune pendant deux seconde pour revenir à leur couleur naturelle quand elle se secoua la tête. Elle avait fermée ses yeux , elle tentait de se contenir mais un petit grognement se fit entendre de la part de notre louve qui tenta de le dissimuler comme si elle venait de tousser en se tapant le haut de la poitrine avec son poing gauche. Elle se pencha la tête vers la droite comme pour tendre l'oreille, elle pouvait entendre à l'avance que des personnes se dirigeaient par ici. Notre louve se leva donc de sa chaise et alla se coller le dos contre un coin de mur pour s'assurer que personne n'irait derrière elle. Ses mains tremblaient et elle se demandait ce qui allait lui arriver.

Mori l’écarta, et, à sa grande surprise, au moment où la porte s’ouvrait un plancton, surpris par l’appel de Nathan, ce dernier vit que les plaies de Mori étaient en train de... De cicatriser à vue d’œil. Cette fois-ci, plus aucun doute n’était possible, cette femme était bien une méta-humaine. Et, comme elle avait déjà eu droit à un examen médical, avec prélèvement sanguin, tôt ou tard, des agents du SHIELD risqueraient de venir pour l’emmener ailleurs, afin de l’étudier. Dit encore autrement, si elle partait maintenant, Nathan ne la reverrait plus. Or, tandis qu’elle le repoussait, il pouvait sentir en elle un sentiment qu’il connaissait bien... La peur. Nathan était bien placé pour savoir combien le SHIELD pouvait être une organisation terrifiante. Serait-il vraiment dans l’intérêt de cette femme d’être entre les mains des hommes en noir ?

« ...’Specteur ? »

Nathan tourna la tête, revenant à la réalité, et avisa le policier. C’était une jeune recrue, un peu surprise.

« Euh... Oui ?
 -  Je vous demandais si vous m’aviez appelé, Inspecteur... »

Le policier ne dit rien pendant quelques secondes, puis regarda la jeune Mori une nouvelle fois. Elle avait l’air paniqué dans son regard, comme si elle craignait les autres. Il finit par hocher lentement la tête.

« Oui... Mori n’est plus considérée comme un suspect dans notre affaire.
 -  Je... Pardon ?
 -  Elle n’a rien à faire ici, dans cette pièce. Elle n’a rien vu de ce qui s’est passé, et ne peut pas être utile dans notre enquête. »

Troublé, le jeune policier cligna encore des yeux, comme s’il hésitait à lui répondre.

« Je... C’est que... Ce n’est pas ce qui était prévu... »

Nathan soupira lentement. Comme toujours, la paperasse l’avait toujours embêté.

« Écoutez, je ferais un procès-verbal pour consigner tout ce que cette jeune femme a pu nous dire, mais sa place n’est pas ici. »

Le jeune policier resta silencieux, toujours aussi confus, et Nathan fit signe à la jeune femme. Il avait une intuition à son sujet. Quand il disait au jeune gardien qu’elle n’avait rien à voir avec cette histoire, c’était un superbe mensonge. En réalité, l’homme voulait juste partir avant que le SHIELD n’embarque la femme. Même si Nathan était proche de l’organisation, essentiellement à cause de son symbiote, ce n’est pas pour autant qu’il leur vouait une confiance aveugle.

Il tendit sa main vers la jeune femme.

« Suis-moi, Mori... »

    Arie Lovo ou plus tôt Mori Amane se trouvait proche un coin de mur s'assurant ainsi de ne pas être encerclée et d'avoir un peu de contrôle dans cette situation. Les mains de la louve était tremblante vu qu'elle avait entendue des bruits de pas et qu'elle ne savait pas ce qui allait lui arriver. Ses yeux regardaient pour une sortie de secours. Elle pourrait toujours passer par la fenêtre, mais elle serait sans doute pourchasser par les officiers. Elle se sentait peut-être pas tant bien dans cette petite pièce, mais elle ne devait pas non plus se mettre davantage dans la merde. Celle-ci observa la personne qui venait d'entrer dans la pièce.

    Cette personne était une jeune femme et avec son apparence, Mori avait compris qu'elle avait le même travail que Naan. Est-ce qu'elle était là pour le bien de Mori ? Sans doute pas. Notre mi-humaine grogna faiblement mettant en garde la jeune femme. Si jamais la femme osait seulement s'approcher de notre louve, elle ne ferait sans doute pas long feu. Mori n'avait pas du tout confiance à cette femme, pour ce qui est de Naan. Il était gentil, mais cela ne prouve pas qu'il est digne de confiance. Alors, elle l'acceptait pour le moment auprès d'elle. Notre louve remarquait que Naan et la femme avait une discussion tous les deux ensemble. La seule chose qu'elle savait c'était qu'elle était le sujet de la conversation puis que en voyant le visage de la femme, celle-ci ne semblait pas en accord avec ce que Naan disait.

    Ne sachant pas trop ce qui se passait, Mori avait pris la décision de rester contre son petit coin de mur, mais elle c'était un peu détendue. Les mains étaient encore un peu tremblante, mais elle n'était pas le corps droit comme si elle était un arbre ou encore un poteau électrique. Les épaules étaient moins raides, le reste du corps. Pour les autres, elle semblait avoir moins peur, mais il restait tout même une certaine trace de sa peur puisque ses mains étaient toujours en action. Elle regardait un peu autour quand elle vit la main de Naan qui se tendait vers elle. Sur le coup, elle recula un peu sa tête et observa la main de loin. Elle penchait sa tête du côté gauche et du côté droit. Elle savait que la main lui était destinée, mais pour quelle raison ? Ses yeux verts se plongeaient dans les yeux de l'officier de police et elle ne voyait pas de signe comme quoi il lui voulait du mal. La louve s'avança d'un pas puis tendait tranquillement sa main à Naan. Cela était étrange d'avoir un contact aussi amical avec de la nourriture. La main de celui-ci lui semblait douce à comparer des mains qu'elle a autre fois touchées qui étaient plus raides, glaciales vu que cela étaient tous des mains cadavériques.

    Cela avait crée un léger rictus de sourire sur le jolie visage de la louve-garou, mais cela n'était que quelques secondes à peine pour revenir à un visage neutre, sans expression. Les épaules de la louve s'haussaient un peu , elle se demandait si elle devait le suivre, si elle venait de faire une alliance, qu'est-ce qu'elle venait de conclure avec Naan ? Une chose qu'elle devrait apprendre sous peu serait une façon de communiquer avec eux, histoire de ne plus avoir de confusions à l'avenir. Mori regardait à nouveau la pièce et elle le supportait de moins en moins d'être dans cette pièce. Elle ne se rendait pas compte qu'elle serrait assez fort la main de l'officier de police qui pouvait démontrer à la fois , l'ennui, la peur et autre émotions qu'elle sentait en restant dans cet endroit.

The devil may smile with an angel face… En voyant le doux visage de Mori le regarder, alors qu’ils se tenaient par la main, Nathan songeait aux paroles de cette chanson, sur le fait que le diable pouvait vous sourire avec un visage d’ange. À voir la belle bouille de Mori, ses longues joues et ce regard plein de vitalité, on lui aurait volontiers confié le bon Dieu sans confession. Alors que le duo remontait le long du poste de police, Nathan sentait battre nerveusement son cœur, tout en sentant également Mori serrer nerveusement sa main. Le duo avançait au milieu de policiers, d’inspecteurs, traînant parfois des individus menottés. Une véritable cacophonie qui devait sûrement effrayer cette Terrane, tandis que Nathan, lui, avançait dans des eaux troubles, non seulement au regard de sa hiérarchie, mais aussi au regard du SHIELD. Il enlevait une suspecte, ce qui était particulièrement tendu au Japon, pays où les mesures de garde-à-vue figuraient parmi les plus lourdes de tout régime démocratique.

Nathan s’avançait donc, descendant des escaliers, rejoignant le hall principal… Où il s’arrêta brusquement en voyant, à l’entrée, des hommes en costume noir, avec des lunettes carrées, et, entre eux, une jeune femme avec une longue chevelure rousse.

*Merde, Black Widow !*

Le policier avait la confirmation de ce qu’il soupçonnait ; le SHIELD avait choisi de s’intéresser au Désosseur. Il se retourna vers Mori, et fila alors vers la gauche, en la tenant également fermement. Le policier ouvrit une porte, et entreprit de descendre une rangée de marches supplémentaires, menant au parking souterrain.

« Vite, vite, vite… »

L’escalier déboucha à un couloir sombre avec une porte blindée et sécurisée au fond. Nathan l’ouvrit à l’aide de son badge, et débarqua dans le parking, avec le sentiment qu’une armée entière le pourchassait. Le SHIELD apprendrait rapidement qu’il avait emmené un suspect crucial. Autrement dit, Nathan ne pouvait plus retourner chez lui.

*Pourquoi est-ce que tu agis ainsi, Nattie-boy ? Tu ne connais pas cette femme, pourquoi vouloir tant la défendre ?
Je n’ai pas de comptes à te rendre !
Tu devrais, je suis ton seul allié…*

Tu parles d’un allié… Un symbiote monstrueux, anthropophage, qui sommeillait en lui. Nathan était le fruit d’expérimentations militaires, un projet tournant autour du symbiote extraterrestre qui était en lui, ainsi que dans le corps de sa femme. Ils étaient deux cobayes, mais, là où sa femme, Sylvie, avait sombré à l’influence néfaste et corrosive de son symbiote, Nathan, lui, avait réussi à y résister. Il se rapprocha de sa voiture, tout en ayant conscience que le temps jouait contre lui.

Le policier la déverrouilla, et ouvrit la portière passager.

« Vas-y, grimpe, Mori, et…
 -  NATHAN ! »

Le policier tourna la tête et vit, à l’entrée du parking, la silhouette élégante et très féminine de Black Widow, dans une combinaison noire moulante.

« À quoi tu joues, putain ?! »

Nathan ne lui répondit pas, et grimpa dans sa voiture. La femme sortit alors un pistolet, et tira des décharges électriques, qui firent scintiller la voiture. Dans un crissement de pneus, Nathan démarra, et fila rapidement, sortant du parking.

« Et merde de merde… »

Il arriva dans la rue, et regarda Mori brièvement.

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? »