[FINI] Visite diplomatique ou familliale? [PV Rhian Thoris]

Tomeyrus était un Roi imposant, un homme de haute stature, surtout dans son armure. Rhian, qui commençait à bien connaître ses parents, était sûre qu’il avait fait ça malgré l’avis de sa femme, afin d’impressionner Hinata. Les clichés avaient la vie dure, et, pour les Papuans, Edoras, étabnt proche de Tekhos, devait sûrement les voir un peu comme des ploucs. Cependant, Hinata Kaguya n’était pas Miranda Forge, et voir son oncle dans son armure l’avait surpris... Ce qui avait amené Tomeyrus à rectifier le tir à l’aide de ses « gros boujoux » piquants avec sa barbe. Hinata avait juste envie de se baigner, et Tomeyrus acquiesça. Rhian décida de l’accompagner, pendant que sa famille se chargeait du reste. Il n’y avait, en réalité, pas grand-chose à faire, cat la chambre d’Hinaya avait été préparée, et Rhian s’empressa de la guider.

Les couloirs du Palais étaient grands et éclairés, débouchant parfois sur des jardins intérieurs, très beaux, où il y avait, soit d’énormes produits naturels, soit des statues, des fontaines, des animaux... Sans parler des gardes, des nobles, et des multiples individus venant dans le Palais. Le Palais n’é&tait pas que le domicile du Souverain, c’était aussi le centre administratif de Papua, abritant, à ce titre, quantité de fonctionnaires, de bureaux, d’ouvriers, d’employés... Une impressionnante cacophonie, que le trio évita, en restant principalement dans le secteur résidentiel du Palais.

« Je devrais pouvoir te trouver quelques habits, oui... Ne t’en fais pas pour ça. »

Rhian lui fit un sourire, en comprenant très bien la pudeur de la femme.

« Pour le reste, il n’y a aucune formalité particulière. Enfin, rien qui me semble exceptionnel... On se souhaite un bon appétit, on parle de choses et d’autres, et... Ben, on mange. »

Tout simplement. Hinata allait vite découvrir que Papuia était un royaume assez simple, un royaume où on n’aimait guère s’embarrasser de choses embêtantes, ou d’une politesse excessive et protocolaire.

« Bien, nous y voilà ! »

Elle ouvrit la porte de la chambre d’Hinata et Nora, et les laissa rentrer.

C’était une belle chambre à coucher avec un lit monté sur un moustiquaire. La porte à gauche menait dans la salle de bains, qui se composait d’un bassin cylindrique au centre, et une autre porte menait à une belle terrasse donnant sur l’extérieur de Papua, soit sur le désert. L’ensemble était très agréable à voir, du moins, selon Rhian.

« Voilà... Je te laisse prendre ton bain, je vais revenir avec tes vêtements, et, ensuite, je te laisse décider ce que tu veux faire... Si tu veux juste te reposer jusqu’à ce soir, pas de problème. Dans le cas contraire... Ben, ce sera comme tu veux ! »

Hinata avait encore un peu de temps si elle voulait jouer avec les tigres de Rhian. La Princesse, n’ayant guère envie de se montrer intrusive, les salua donc, et se mit à filer. Elle referma la porte derrière elle, conservant sur ses lèvres un léger sourire. Hinata... Une bien curieuse personne ! Mais ravissante, à n’en point douter. Rhian récupéra la tenue, et la ramena.

C’était une tenue légère, mais qui pourrait bien aller à Hinata... Une tenue exotique se composant d’un long voile dans le dos, et d’une robe fine, blanche, qui ne collait pas trop à la peau, tout en dissimulant les parties intimes.

Il n'y avait plus qu'à espérer que cette tenue plaise à sa chère cousine...

Ses vacances à Papua allaient lui rester en mémoire, non pas que cela soit de mauvaise surprise mais tout ici était si étonnant. Les gens, le climat, le palais, pour le coup, elle était vraiment dépaysée. La demoiselle restait auprès de sa cousine qui lui expliqua les coutumes et elle fut aussi soulagée que surprise de voir si peu de formalité ? Après tout, pour le repas aussi il n'y avait pas tant d'histoires que ça chez elle ? Enfin bon, elle découvrit sa chambre, bien grande et très belle, cela lui changeait de la sienne. La sienne aussi était grande, aussi grande que celle-là mais... plus classique. Bon dans un sens, elle a pratiquement toujours dormi dans sa chambre alors cela la changeait d'être ailleurs. Mais le changement a du bon parfois, même si c'est temporaire. Rhian les laissant seule, la princesse l'en remercier, elle découvrit la salle de bain, grande et bien blanche. Elle trouvait cela assez étrange d'avoir une salle de bain juste à côté de sa chambre... Au palais, elle prenait sa douche dans le même endroit que toutes les autres femmes, même si c'était aussi pour profiter un peu de l'onsen mais là... vu la chaleur ambiante, cela devait rafraîchir une petite douche froide avant de se coucher ?

« J'en connais une qui est aussi contente que curieuse. »
« En effet, j'avoue que je ne m'attendais pas à cela... il faut croire que je suis un peu trop pessimiste face à l'inconnu. »

Hinata voyait peut-être Rhian comme elle mais version Papua – ce qui n'était pas tellement ça au final mais sans la déranger – mais elle voyait son cousin en un guerrier plus fier et féroce, de même pour son oncle, quant à sa tante... non, elle l'avait imaginé aussi comme sa mère en version Papua. À croire que son traumatisme s'était calmé mais restait bien ancré en elle. Retirant son kimono et autres vêtements, elle se retrouva vite nue tandis que Nora avait fait couler un bain tiède virant sur le froid que le chaud pour se détendre un peu de cette chaleur. Nora lui avait préparé la serviette, savon et autres ustensiles alors que la princesse s'installait.

« Que décides-tu de faire pour la suite ? Te reposer ? »
« Je suis peut-être fatiguée mais je préfère passer du temps avec Rhian et les autres. Ce n'est pas comme si je pouvais les voir autant que je voulais. Dans le pire des cas je tenterais de me lever un peu plus tard demain matin. »

Tenter car les habitudes ont la vie dur. Puis la princesse était impatiente de voire les trois gros tigres. Certes elle pourrait en être effrayé dans un premier temps mais ce sera juste la surprise de voir à quel point ils sont gros, si ses derniers sont comme de gros matous alors elle n'aura rien à craindre. Terminant de se laver, comme Nora aussi, elle quitta la salle de bain un certain temps, il faut dire que ce fut des plus agréables mais voyant la tenue, elle avait eu un peu peur... Edoras et un royaume très pudique, même en été, la princesse porte ses kimonos où le tissu était moins épais mais là... c'était transparent ! Pas tout à fait, certes c'était le cas pour les bras et même au niveau du nombril mais en passant sa main au niveau de la poitrine, elle ne la distinguait plus... C'était déjà plus rassurant. Non sans mal, elle enfila cette tenue, se trouvant assez différente mais... ça devrait aller ? Nora aussi avait droit à sa tenue de Papua mais elle était moins pudique que la princesse alors elle n'avait pas trop de mal à se découvrir un peu. Fin prête, il lui fallut encore aider Hinata pour trouver le courage de quitter sa chambre habillée ainsi et rejoindre la chambre de Rhian qui était... quelque part mais où ? Par chance, Nora demanda son chemin, ce qui n'empêchait pas Hinata de se cacher autant que possible. Un tissu aussi fin, le fiat que son corps soit plus visible qu'avec son kimono, elle avait simplement l'impression d'être nue !

Hinata frappa à la porte avant d'y entendre l'autorisation d'y enter mais ce fut quand même Nora qui entra la première en aidant Hinata à faire le premier pas dans cette chambre inconnue, n'osant pas se montrer ainsi. Gênée, elle n'en fut pas moins étonnée de voir ces trois gros chats géants ! Ils étaient aussi beaux que mignons ! Elle en oublierait presque qu'il y a deux secondes, elle avait l'impression d'être nue dans le couloir.

« Oh qu'ils sont adorables ! Qui est qui alors ? »

Oui, elle en oubliait tous ses soucis d'un coup. C'était ça aussi la princesse d'Edoras, une grande enfant. C'est fou comme elle voulait s'y blottir contre eux malgré la chaleur mais elle attendait quand même l'autorisation.

Rhian laissa la Princesse d’Edoras s’accommoder aux lieux, et la Princesse de Papua retourna vaquer à ses occupations. Herebos était également rentré au Palais, et elle, elle souriait, heureuse de voir un peu de sa famille lointaine. Tekhos et Edoras étaient pour elle des modèles, car elle louait l’indépendance du sexe féminin, et, notamment chez Edoras, le refus obstiné de tout mariage politique, le mariage devant, avant tout, être l’expression de l’amour entre deux êtres. C’était une conception à laquelle Rhian adhérait totalement, au grand désespoir de son père, qui, lui, voyait surtout les intérêts politiques et économiques, l’amour n’étant qu’une conséquence secondaire survenant après. C’était un éternel débat qui fascinait les conteurs, car il amenait à des dilemmes moraux complexes. Fallait-il choisir entre un homme que vous n’aimiez pas, mais avec la sûreté de préserver la paix du royaume, ou avec un homme que vous aimiez totalement, le tout au risque de déclencher une guerre civile ? Qu’est-ce qui primait quand on était dépositaires de la Couronne ? Les juristes, à cette question, vous donnaient une réponse dénuée d’ambiguïté : le bien commun. L’intérêt supérieur de la Nation, ce même intérêt qui justifiait les expropriations pour cause d’utilité publique. C’était facile, sur le papier… Mais, en théorie, nettement plus compliquée. Pour cette raison, Rhian enviait la simplicité d’Edoras, cette volonté patentée de privilégier l’amour par rapport à toute autre chose. Edoras était un idéal, un idéal qui avait été brisé il y a quelques années, mais qui, tel le Phénix, renaissait de ses cendres.

Rhian avait confié des robes locales à Hinata et Nora, en se disant qu’elles leur iraient très bien. Après, il fallait admettre que, à Papua, il y avait une plus grande liberté d’afficher le corps humain qu’à Edoras, n’en déplaise aux fanatiques religieux recommandant le port de tenues très discriminantes, comme la burqa, un voile intégral qui faisait froid dans le dos. Mine de rien, les vêtements étaient bien plus que de simples tenues cosmétiques ; ils véhiculaient un message. Et, à Papua, on prônait la liberté.

Rhian se rendit donc dans le jardin intérieur, et fit monter ses trois tigres dans sa chambre. C’était une bien curieuse procession, amenant les pages à se reculer prudemment en voyant Taja, Naja, et Baja s’avancer le long des marches, soulevant leurs corps imposants et musculeux. Les trois tigres grognaient et grondaient lentement, mais suivaient docilement la Princesse, jusqu’à ce que cette dernière se rende dans sa chambre. Là, elle entreprit de lire un peu, la tête posée sur l’estomac de Naja, Taja se roulant en boule aux pieds du lit, pendant que Baja faisait les cent pas, avant de réclamer des caresses.

Hinata finit par toquer à la porte, et Rhian se redressa, avant de sourire en voyant les deux femmes dans leurs nouvelles tenues.

« Je savais que je ne me tromperais pas, elles vous vont très bien ! »

Toutefois, la conversation démarra presque instantanément autour d’un autre sujet : les « bébés » de Rhian, à savoir ses trois tigres. La Princesse ne put que sourire, tandis que les trois tigres se réveillaient, même si Taja, profondément endormi, se contenta de relever un peu la tête.

« Et bien… Celui qui dort, c’est Taja. Celui qui est sur le lit, c’est Naja. Et le dernier, c’est Baja, le plus nerveux et le plus réactif. »

Rhian les avait rapidement présenté, et Baja, de son côté, s’était rapprochée d’Hinata et de Nora, venant les renifler.

« Tu peux les caresser, si tu veux… Ils ne te feront pas le moindre mal. Et ils adorent qu’on les caresse… Surtout Baja ! »

Hinata avait un peu honte de sortir comme ça dans le couloir, ce n'était rien de honteux, c'était traditionnel ici et dieu sait qu'Hinata met un point d'honneur là-dessus à Edoras alors pourquoi pas ici ? Ce ne sont que des vêtements, ce n'est pas comme si on lui demandait la mer à boire ? Mais avec le climat de Papua, porté ce genre de vêtements légers était une nécessité, elle avait bien vu que dans son kimono le plus léger qu'elle avait, c'était déjà une fournaise en étant à l'ombre. Mais bon, il va lui falloir du temps pour apprendre à exhiber son ventre sans en avoir honte. Son ventre était caché mais ce tissu à la fois transparent et couleur beige... ça lui donnait presque une impression de nudisme. Une chance qu'au niveau de la ceinture ce soir une légère robe. Avec sa peau de porcelaine, on voyait quand même où était le tissu, où était la peau. Contrairement à ici, son royaume était plus pudique, montrant les femmes dans de beaux kimonos ou des tenues moins traditionnelles mais tout aussi couvert. On trouvait chez les jeunes femmes comme Hinata une fusion entre tradition et jeunesse où certains kimonos étaient plus courts, arrivant presque aux genoux et pour les plus... à l'aise, il y en avait même à mi-cuisse ! Tsukasa le prouvait bien en général...

Mais passons, de retour auprès de sa cousine, Hinata resta caché un instant derrière Nora, cette dernière remerciant la princesse de Papupa tant pour les vêtements que ses choix avant qu'Hinata ne vienne oublier sa honte pour se rapprocher de ces trois énormes boules de poils et d'amour ! Rhian fit les présentations en précisant que le plus proche, Baja, adorait les caresses ? Ils vont bien s'entendre alors ! Elle se pencha doucement vers l'imposant tigre en le caressant d'abord d'une seule main. Non, pas de peur mais on ne sait jamais si ce dernier veut lui renifler une main pour mieux la connaître.

« Alors Baja, on aime bien les caresses ? C'est que tu m'as l'air d'être un gentil gros minou toi ! Je suis sûr que la nuit, tu es la plus confortable de toutes les couvertures quand il fait froid ! »

Vu la chaleur en pleine journée ici, la nuit ça devait être tout le contraire ? Et si ce n'est pas le cas... alors le pauvre gros chat servait de radiateur inutile dans ce pays. Elle se plaisait à caresser Baja, y ajoutant sa seconde main qui n'était pas de trop pour caresser ce gros minou ! Hinata venait même à en rire quand sa grosse langue venait la lécher pour la remercier lui renvoyer un compliment ? Elle ne parlait pas le langage tigre après tout.

« Haha, tu es adorable ! J'ai toujours aimé les animaux, les chiens comme les chats. Comme les tigres aussi. »

Bien qu'elle aimait les animaux de compagnie plus ou moins gros, elle n'avait jamais eu l'un d'entre eux chez elle. Ni même du temps de sa mère ou des autres reines ? Pas à sa connaissance du moins. Hinata ne pouvait s'empêcher de cajoler Baja mais leur tour viendra aussi aux deux autres, un peu de patience.

« Tu dois être ravie d'avoir ces trois magnifiques tigres rien que pour toi ? Je t'envie un peu sur ça. »

Jalouse ? Alors une petite pointe, ce n'est pas comme si c'était la chose que rêvait le plus Hinata mais avoir trois gros matous chez elle, servant en plus de garde du corps, pourquoi pas.

« Je présume que les nuits sont fraîches à Papua ? Cela n'est pas plus mal si tu peux avoir ces magnifiques gros chatons avec toi dans ton lit pour te réchauffer. Que demander de mieux ? »

Avait-elle déjà oublié que sa cousine avait une favorite au harem ? Et à moins d'aimer les poils, il est évident qu'elle préférait avoir un corps moins imposant et plus désirable entre ses bras pour se réchauffer la nuit mais chut, une fois les tigres oublier ou qu'on lui fasse remarquer, elle pourrait – ce n'est pas sûr – voir qu'elle a dit une petite bêtise. C'était aussi ça Hinata, une princesse innocente qui ne voit pas forcément le sexe à chaque tournure de phrases.

« Cette nuit, je tiens à dormir avec vous quatre ! Ou au moi toi Rhian. »

Son sourire ne laissait supposer rien d'autre que « dormir » mais dieu sait que ce genre de chose ne ne choisit pas. Hinata était simple mais elle restait une femme qui avait certains besoins qu'elle refoulait.

Rhian fut ravie et amusée de voir que, contrairement à bien d’autres invités, Hinata se montrait très rapidement proche des trois tigres. Bras croisés, la Papuanne la laissait faire, bien entendu. Elle était plus amusée qu’autre chose, et les trois gros chatons, comme d’habitude, étaient toujours ravis qu’on s’occupe d’eux. Il ne fallait pas pour autant les prendre pour de simples peluches. Ces tigres étaient des bêtes de guerres redoutables, qui s’entraînaient à chasser une fois par semaine. Il ne fallait pas, en effet, qu’ils perdent leur instinct de tueur, et, tandis qu’Hinata les caressait, Rhian se déplaça un peu, afin de lui fournir quelques explications supplémentaires sur la nature de ces bestioles :

« J’ai grandi avec eux, Hinata. Ils sont effectivement très pratiques. Je dormais avec eux quand ils étaient petits, mais ils ont grandi plus vite que moi. Ma mère craignait un peu qu’ils ne m’étouffent, car il arrivait parfois que l’un d’eux se couche sur moi, pendant que j’avais ma tête posée sur un autre. »

L’image était assez belle à imaginer. Baja, Naja, et Taja avaient accompagné Rhian pendant toute son enfance, et, même quand ils avaient bien grandi, elle les chevauchait, assise sur eux, ses jambes ressortant à gauche et à droite. Un tigre n’était pas un très bon cheval, mais ces scènes avaient été immortalisées, car son père l’avait photographié avec un appareil-photo acheté auprès des Tekhanes. On y voyait une Rhian torse nue jouant dans sa chambre avec trois bébés tigres, puis dormir avec eux, ou les chevauchant. Une très belle photo avait été prise d’elle, sur le corps de Taja, en-dehors du Palais, face au désert. On y voyait son corps, partiellement dissimulé par l’ombre, prise de flanc, qui observait le désert s’étalant au loin, avec une série interminable de dunes.

Rhian songea fugacement à tout cela avant de sortir de ses pensées quand Hinata lui avoua qu’elle voulait dormir, ce soir, avec eux. Ceci ne put que la faire sourire, mais elle secoua rapidement la tête.

« Oh, je... Je ne dors plus beaucoup avec mes tigres, Hinata, tu sais... Ils ont bien grandi, mais... »

On la vit hésiter un peu. Après tout, rien ne l’interdisait. Comme elle le répétait sans cesse, ces tigres n’étaient pas dangereux envers les personnes de confiance, et, visiblement, ils avaient déjà adopté Hinata. Ils la laissaient en effet les caresser sans opposer la moindre forme de résistance, ce qui, en réalité, était très encourageant. Rhian sourit donc, et hocha la tête, de haut en bas.

« Le problème, c’est qu’ils laissent plein de poils dans les couvertures, et... Disons que je ne  veux pas embêter les servantes, ni que tu aies la peau irritée toute la journée.  Une sieste passe encore, mais, la nuit complète, ces gros benêts se roulent dans tous les sens, et laissent une vraie forêt de poils ! »

Elle se massa un peu l’arrière des cheveux, légèrement peinée, puis reprit ensuite :

« Ceci étant dit, nous pourrons tout à fait dormir ensemble, toi et moi. Je serais même ravie de t’avoir à coucher dans mon lit. »

Est-ce qu’il y avait une arrière-pensée dans les mots de Rhian ? Pour elle, l’inceste n’était pas un tabou aussi grand que pour d’autres peuples, car, à Ashnard, peuplé composé de démons et d’humains, on voyait les choses autrement. L’Ordre Immaculé et sa morale religieuse ne s’étaient pas imposés ici bas... Et, de toute façon, Rhian et Hinata étaient parentes à un degré bien trop éloigné pour pouvoir relever de l’inceste.

« Et, oui, les nuits sont froides à Papua, ce qui explique pourquoi nous avons de grosses couvertures dans lesquelles nous emmitoufler, c’est un impératif ! »

Crucial, même !

Pour Hinata, voir ces trois gros tigres, c'était tout à fait charmant ! En pleine forêt, tomber sur trois tigres aussi grands, ça pourrait faire peur mais là, couché dans la chambre bien propre avec des tigres très apaisés, en quoi était-ce effrayant ? La princesse aimait les animaux en tous genres et certes, un gros matou, c'était tellement adorable ! Elle aimait tous les animaux mais évidemment, il y en avait certains qu'elle aimait plus que d'autres, cela dépendait des animaux en question. Hinata était amusé à imaginer ces trois-là dormir dans le grand lit de Rhian et ne lui laisser qu'une place microscopique. De même qu'elle était un poil déçu de ne pas pouvoir dormir avec eux mais c'était compréhensible, vu leur carrure, elle aurait très peu de place pour commencer. Puis sans le dire, Nora serait plus rassurée de ne pas voir la princesse dormir avec les tigres. Elle avait confiance en les mots de Rhian mais en imaginant que les tigres fassent un mauvais rêve et se réveillent en ayant peur, la princesse d'Edoras ne risquait pas de résister à leur coup de griffes et de crocs.

Mais elle avait raison, les nuits sont froides ici ! Elle serait très heureuse de dormir avec sa cousine, c'était un de ces désirs en venant ici, elle avait passer que trop peu de temps avec sa famille alors quand ce sont des membres qu'elle ne connaît que de nom, elle s'en faisait toute une joie.

« Je m'en fais déjà une joie, Rhian ! »

Il faut dire que dans son palais, elle avait sa cousine Yuna qui était là de temps en temps mais c'était assez rare, elle était souvent sur les routes puis elle n'avait pas le même besoin qu'Hinata de se sentir aussi proche des siens. Hinata continua de caresser le gros tigre en lui offrant un joli sourire, c'était une bête dangereuse peut-être mais tellement adorable.

« Serait-il possible de visiter un peu plus le palais ou même passer du temps avec tes parents et ton frère ? J'aimerais en savoir plus sur eux. Autant je sais que je risque de rester à tes côtés un bon moment mais eux, je passerais sûrement moins de temps dans leurs pattes... »

C'est naturel, Rhian et Hinata étaient plus proches en âge qu'avec son cousin ou même son oncle et sa tante. La princesse se redressait déjà, retrouvant une certaine gêne à l'idée de se balader dans cette tenue. Il lui faudra encore un peu de temps pour s'y habituer mais... c'est tellement différent des kimonos ou yukatas qu'elle portait d'habitudes. Tant le tissu que l'aspect que ce qu'il laissait voir de son corps. Elle et sa pudeur vont en prendre un coup durant ce séjour. Elle se demandait quand même si Papua était constamment à cette chaleur ou bien s'il existait des saisons plus douce durant l'année ? Que ce soit un vrai hiver ou juste un soleil moins puissant ? Même si elle ignorait encore quand, elles devront aller au harem ne serait-ce que pour voir la prétendante favorite de sa cousine. Que ce soit fille de paysans ou princesse, une fille reste une fille avec certaines curiosités à tirer au clair. Non pas qu'elle allait inondé cette mystérieuse femme de tout plein de questions mais elle voulait au moins se faire une idée sur son physique. Non pas pour juger mais juste en savoir plus ou moins sur les goûts de sa cousine.

« Dis, tu penses que moi aussi je pourrais trouver mon âme sœur ici ? Haha, je n'y crois pas trop, je pense pas trouver la perle rare dans un harem, ce n'est pas vraiment mon genre... »

Hinata trouvera un jour l'âme sœur mais dans un harem ? Non, ce n'était pas elle. Hinata, il lui faut quelqu'un comme elle à peu près. On dit qui se ressemble s'assemble après tout. Oui mais on dit aussi que les opposés s'attirent ? Alors donc ? Va-t-elle refaire comme Raku et épouser une fille de Papua – qui ne sera pas une princesse cette fois – ou au contraire son âme sœur se trouve sur ses terres, attendant leur rencontre purement et simplement. Puis même, Hinata avec un harem ? C'est bien une chose qui n'arrivera jamais. Elle va mettre les pieds dans un harem durant son séjour juste pour voir à quoi ressemble cette fille, c'est tout. Ce n'est clairement pas dans ses idées de fréquenter ce genre d'endroit. Et pourquoi pas avoir son propre harem tant qu'on y est !

C’est ainsi que la visite du Palais commença, et, très rapidement, les deux femmes arrivèrent devant les portes du harem. L’entrée principale du harem se composait d’un grand hall d’accueil, avec un grand escalier intérieur, menant vers une épaisse double porte surveillée par des gardes. C’était un hall à l’intérieur du palais, menant sur un palais à l’intérieur du palais. Le duo marcha, et Rhian sourit devant la remarque de sa lointaine cousine.

« Qui sait ? Ne crois pas que ce harem n’abrite que des prostituées, Hinata, ce serait méconnaître l’histoire de Papua. »

Rhian entreprit alors de lui en parler, estimant que cette transition était parfaitement choisie... Et, tout en évoquant ce glorieux passé, elle rejoignait les murs faisant le tour du palais. Le palais, indéniablement, était grand, avec de multiples coursives, alcôves, murs, minarets, tours, cours intérieures...

« Avant d’être une province impériale, Papua était un empire, un shah. Mais ce n’était pas un empire très unifié. Toutes les sous-provinces impériales qui forment Papua avaient chacune leur propre coutume juridique, leur propre organisation politique, structure sociétale... Des émirats, des sultanats, des califats... Tout ça était très compliqué à gérer. Le shah avait été formé pour repousser le Warlock et ses Djinns Noirs, en des temps immémoriaux, mais, plus le temps passe, et plus cette légende apparaît comme mythologique. »

Ce faisant, l’autorité du Shah avait été contestée, et, pour lutter contre ça, Papua avait tenté d’unifier ses vassaux, notamment en luttant contre les conflits internes, et en imposant l’arbitrage impérial comme mode de résolution des litiges entre vassaux. À ce titre, le Shah de l’époque, Khomein avait entrepris de fonder  une académie impériale.

« Sa fonction était officiellement de former les jeunes femmes de Papua à devenir de futures femmes d’État. Dans notre royaume, comprends-tu, les femmes ont un statut important. On dit que l’homme règne sur les affaires extérieures d’une maison, et la femme sur les affaires intérieures. »

Officiellement, donc, chaque vassal devait envoyer l’une de ses filles. En réalité, l’académie était surtout un prétexte pour retenir en otage les filles des vassaux, et ainsi contraindre lesdits vassaux à obtempérer à l’autorité du Shah. Khomein était un homme intelligent.

« Techniquement, le harem est toujours une académie... Mais tout le monde l’appelle ‘‘harem’’, car les relations sexuelles s’y sont vite développées... Mais, de base, c’est avant tout un lieu de savoir et d’apprentissage. Tu vois, Hinata, il ne faut pas voir nos courtisanes comme de simples jeux sexuels. Ce sont des magiciennes, des musiciennes, des conseillères, des érudites... »

Rhian haussa les épaules.

« On y ira, si tu veux. Crois-moi, tu adoreras. On dit que, quand Raku et Elmyra venaient ici en vacances, elles passaient la majorité de leur temps dans le harem... »

La Princesse cligna des yeux, et continua à marcher.

« Herebos doit être en train de s’entraîner. Tu veux qu’on aille le voir ? »

Hinata ne connaissait pas vraiment l'histoire de Papua, elle avait quelques notions mais elle ne savait rien au final. Par contre pour Edoras, ça oui elle savait tout. Mais c'est vrai que le nom était trompeur. Harem, forcement elle pense au sexe et aux filles dedans. Elle n'a jamais vu un harem comme une école, une maison ou autre chose, le harem est un lieu sexuel. Hinata ne pensait pas trouver son âme sœur ici, elle était bien plus romantique que cela. Elle voyait un harem comme un lieu rempli de Tsukasa plus ou moins perverti alors ça ne collerait pas vraiment avec elle. La princesse d'Edoras voyait son futur avec une femme plus comme elle, après, cela peut-être une Papuenne, ce n'était qu'un détail. Elles formeraient la nouvelle Raku et Elmyra de cette génération mais... non, pour le moment, elle n'avait personne en vue.

Elle écouta sa cousine raconter ce qu'elle savait du harem, de la formation qui y était donnée, de son histoire mais c'est vrai que dis comme ça, elle était loin de cette histoire de lieu de sexe pur et simple. C'est bien, même ici elle apprenait des choses.

« Il est vrai que ma vision des choses était plus simple que ce que tu viens d'évoquer... Nous y irons donc quand tu jugeras qu'il est temps d'y aller. Mais pour le moment, continuons. »

Se dire qu'elle pourrait rencontrer une fille cultivée, belle et un petit peu timide comme elle, ça l'intéressait plus que voir des tas de Tsukasa de Papua. Une courtisane, pourquoi pas ? Dans la famille, il y a eu des princesses, des musiciennes, des shinobis, de simples citoyens mais jamais il n'y a eu de femme comme ça auprès de la reine ? Mais bon, son intérêt prioritaire était d'y rencontrer celle qui était peut-être l'amoureuse de sa cousine, c'était là sa véritable motivation après tout. Rhian venait à lui proposer d'observer Hérébos s’entraîner, ce qui n'était pas une mauvaise idée puis en attendant, c'était Rhian le guide.

« D'accord, je te suis. »

La princesse obéissait gentiment en suivant sa cousine, toujours un peu mal à l'aise dans ses vêtements légers qui ne lui donnait pas entière confiance. Elle se sentait trop... nue. Alors que pourtant, tout allait bien. Il lui fallait encore un certain temps avant de s'habituer à ce genre de tenue, loin des kimonos et yukatas qu'elle portait d'habitude. Encore, là, elles sont ensemble, face à plus de monde... Rien que d'y penser, ça ne va pas.

« Quel genre d'arme ton frère manipule-t-il ? »

Il fallait bien discuter un peu pour apprendre à mieux se connaître. Hinata aussi mine de rien savait manipuler les armes, pas toutes mais elle savait se battre avec un katana. Celui de sa famille et un jour une guerre ou une bataille était livrée, c'est avec ce dernier qu'elle irait se battre. Elle n'était peut-être pas aussi douée que certaines femmes de notre époque ou comme Saki Kaguya qui n'a pas usurpé son surnom de « Guerrière » mais elle n'était pas manchot pour autant. Elle dirigeait son pays, elle devait bien savoir se défendre seule au cas où. 

« Vous n'avez pas de garde du corps en vous rendant en ville ? »

Nora ne sous-entendait pas que des gens pouvaient lui en vouloir mais même dans le plus paisible des mondes, il y a toujours des gens qui sont contre l'autorité, toujours contre les princes et princesses. Après tout, savoir Rhian qui venait en douce en ville, ça l'inquiétait un peu. Même Hinata ne pourrait pas faire ça sans que Nora s'en mange les doigts à chaque seconde.

« Ton frère a une petite amie ? »

Oui pour Hinata, elle préférait savoir ce genre d'info, elle était bien plus romantique que sa cousine et Nora.

« Herebos se bat avec une épée. C’est le style qui lui convient le mieux, mais… Il dispose aussi d’une armure de combat d’inspiration ashnardienne, soit dotée de griffes, ce qui fait qu’il peut aussi se battre avec cette dernière. »

Très impressionnante, l’armure d’Herebos était un souvenir de la période où il avait fait ses classes militaires à Ashnard. Elle était d’un rouge carmin, très renforcée, et ne tenait pas si chaud que ça, contrairement à ce qu’on pourrait croire de prime abord. Certes, elle était lourde, et donc plus encombrante que de ne pas en avoir, mais les armures ashnardiennes étaient souvent de bonne facture. Elle était moins résistante qu’une armure de plates, mais plus souple. Toutefois, Rhian doutait de le voir s’entraîner avec elle. Les entraînements se faisaient généralement torse nus, ou avec des vêtements légers. L’armée papuanne, en effet, avait la particularité de porter des armures très légères au combat, rendant leurs guerriers particulièrement vifs. C’était une armée d’élite, composée de mages-guerriers.

Rhian marchait donc, répondant aux interrogations de sa lointaine cousine et de Nora.

« Je suis toujours protégée, concéda-t-elle en soupirant. Père dit qu’il est important qu’on me protège, mais… »

Elle haussa les épaules en se mordillant les lèvres.

« Peu importe ! »

Inutile de rentrer dans les détails, elle ne voulait pas embêter la souveraine d’Edoras en lui parlant de ses problèmes avec son père. Tomeyrus continuait à la voir comme une petite-fille, et son refus de se marier, son insubordination, ennuyait lourdement le Roi. Ce dernier savait combien Rhian était importante, et il savait que Papua avait une forte tradition d’insécurité et de complots politiques, que sa famille avait réussi à résorber, mais dont on trouvait toujours, encore, des traces. S’il apprenait que Rhian faisait le mur pour s’immiscer discrètement dans la ville, il en  serait très certainement furieux.

Comme si elle comprenait le sujet sensible, Hinata demanda alors, interloquant Rhian, si Herebos avait une petite-amie. Rhian, sur le coup, ne sut pas quoi dire, avant de la regarder, clignant des yeux à plusieurs reprises. La question semblait purement désintéressée… Et elle devait sûrement l’êztre. Après le coup d’État avorté de Shin au Temple de la Lune, ce putsch sanglant, les hommes n’étaient plus très bien vus à Edoras, et on disait qu’Hinata en avait la phobie.

*N’empêche, c’est le genre de question tendancieuse par excellence, ça…*

Rhian cligna donc des yeux, avant de lui répondre :

« Eh bien… De manière sérieuse, non. Après, comme tu as pu le voir, Herebos est quelqu’un de très populaire, y compris parmi la gente féminine. »

Autant dire qu’il n’était pas le genre d’hommes à mener une vie chaste et à vivre en ascète. Mais, au-delà de ça, il n’y avait rien de sérieux dans sa vie. Tout en parlant, Rhian s’approcha de l’extérieur du Palais, et, depuis les remparts, elles arrivèrent au-dessus de la cour d’entraînement, où trois hommes se battaient, deux contre un. Herebos était entre eux, torse nu, et les épées s’entrechoquaient, les corps étant en sueur.

C’était une cour d’entraînement située à l’extrémité du Palais et il y avait de multiples spectateurs, essentiellement des enfants. Ceci fit sourire Rhian, qui donna quelques précisions à Hinata :

« Herebos est vu comme un modèle auprès de la jeunesse. »

Et, ce qu’on pouvait observer, c’est que l’homme, indéniablement, était doué.

Auprès de sa cousine, elle apprenait certaines choses pour mieux connaître cette partie de sa famille, si pour certains une telle distance de généalogie ne qualifierait pas ceux de Papua comme sa famille, pour Hinata, ça l'était. Que ce soit normal ou le fait d'avoir perdu sa famille qui lui fit comprendre que cela restait très important, elle voyait Rhian comme sa cousine autant qu'Eléna. Alors pas de jalouse. Elle ne donna pas plus de détails concernant sa protection sans trop en dire, inutile d'être intelligente pour comprendre que c'était sûrement un sujet sensible, elle évitera donc d'aborder le sujet de nouveau. Concernant la question sur Hérébos, c'était juste pour savoir, Rhian avait bien des sentiments pour une courtisane alors peut-être que son frère avait aussi des sentiments pour une autre femme ? Ou un homme ? Bien qu'elle se demandait pourquoi elle avait droit à un tel regard d’incompréhension, elle eut sa réponse.

Grosso modo, le prince avait sûrement des aventures mais rien de sérieux. Hinata ne pensait pas une seule seconde poser une question tendancieuse ? C'est vrai quoi, c'était juste pour savoir. Ce n'est pas comme si Hinata était attiré par cet homme... c'est même le contraire. Sans le trouver repoussant, approcher un homme était une épreuve pour elle et si le prince et le roi n'avaient pas le titre de famille, elle aurait évité de les approcher. Observant donc le prince à l’entraînement face à deux hommes, elle était soulagée d'être assez à l'abri des regards, dans cette tenue... elle avait déjà du mal à se montrer face à une femme alors un homme ! Même si elle trouvait gênant le fait de les voir s’entraîner torse nue, elle se dit rapidement que ça devait être normal, après tout, vu la chaleur qu'il faisait ici...

« Je sais ce que c'est. Beaucoup de petites filles ou non m'envie mais beaucoup de nos pensionnaires ont souvent des étoiles dans les yeux en voyant les divers capitaines de ma garde. Il faut dire qu'elles sont toutes aussi belles que fortes. »

Mais après, c'est chacun ses goûts. La princesse continua d'observer le spectacle avec sa cousine avant de se lasser un peu au bout d'un moment pour reprendre leur route et continuer de se balader à travers le palais. Mais cet entraînement lui avait mis une nouvelle question en tête...

« Et toi, tu ne subis pas ce genre d’entraînement ? »

Contrairement à Edoras où la garde était exclusivement des femmes, Hinata n'était pas la plus forte des épéistes mais elle savait se défendre. Une notion instaurée depuis le règne de Saki qui fait que, si possible, chaque reine devait savoir se défendre seule. Hinata n'a pas manqué à cela surtout après l'histoire du coup d'état. Elle avait eu sa propre formatrice pour l'aider dans cet art et dorénavant, elle était capable de se défendre seule même si la princesse avait bien des faiblesses qui pouvait l'empêcher de combattre. La princesse n'étant pas habituée à de pareilles chaleurs, elle transpirait quand même assez, même si Nora s'éfforçait d'user d'une petite magie de glace pour rafraîchir l'ambiance, la princesse ne semblait pas faite pour les fortes chaleurs. Ce fut lors d'une petite pause dans un coin sombre qu'elle avait une nouvelle question pour sa cousine.

« Que fais-tu de tes journées, Rhian ? Tu ne restes pas toujours au palais quand même ? »

Puis on ne sait jamais, peut-être qu'elle a certaines passions comme la lecture, le chant peut-être ou l'art ? Allez savoir c'était aussi ce genre de détail qui plaisait à la princesse, ainsi, elle avait l'impression de mieux connaître les gens malgré leur image qu'on pouvait avoir sur eux. Naturellement, en cas de retour, elle aussi pouvait donner ses impressions.

Rhian avait failli dire à Hinata qu’elle avait déjà couché avec son frère... Mais elle savait que, sur ce point, sur la question de l’inceste, mis à part quelques exceptions, les nations non-ashnardiennes voyaient l’inceste avec horreur. Mais, à Ashnard, Empire composé en grande partie de démons, l’inceste était vu comme une chose normale, un moyen de rapprocher la famille, et, surtout, de permettre aux parents, essentiellement aux mères, de former leurs enfants. Cependant, même à Ashnard, dans les familles purement humaines, l’inceste était mal vu, contrairement aux familles mixtes, composées de démons, ou ayant eu des démons dans leur famille. Rhian ne l’avait pas encore dit, mais elle conservait cette information dans un coin de sa tête.

En attendant, Hinata était toujours curieuse, et lui demanda donc si elle ne s’entraînait pas, elle aussi. Une mine un peu contrite traversa le visage de la Papuanne suite à cette question, qui se pinça doucement les lèvres, avant de lui répondre :

« J’aimerais bien le faire... Mais mon père estime que mon rôle n’est pas d’être une guerrière. »

Autant dire qu’on sentait de la rancœur dans sa voix. Comme quoi, à Papua, on conservait encore certaines traditions, notamment vis-à-vis du rôle de la femme dans la société. Hinata se mit alors à marcher, tout en expliquant que, si elle ne s’entraînait pas comme Herebos, son frère la formait au combat, notamment au maniement de la dague et de lames courtes. Comme à chaque fois qu’elle parlait de son frère, on pouvait sentir l’admiration dans la voix de Rhian. C’était à croire qu’Herebos ne souffrait d’aucun défaut, si ce n’est une trop grande confiance en lui-même, et une certaine forme d’insouciance juvénile.

« Herebos a fait ses classes auprès des Légions ashnardiennes. Il a vu que les femmes ashnardiennes avaient le même statut que les hommes, et a accepté de me former. Je suis bien loin d’être aussi talentueuse que lui, mais... Je me débrouille. »

Edoras était aussi une nation de guerrières, entraînant des samouraïs, des ninjas, ou encore des experts en arts martiaux. De fait, c’était sous le règne de la sixième Reine d’Edoras, Saya Kaguya, aalias la « Shinobi », que la pratique de l’assassinat s’était développée. À cette époque, Edoras souffrait de dissensions intestinales, des conflits internes, qui avaient amené Saya à faire preuve d’une sécurité excessive, et même à se marier avec une shinobi. C’était sous son règne que les shinobis s’étaient développés, multipliant les assassinats et les actes de sabotage. C’était donc essentiellement grâce à Saya que, aujourd’hui, Edoras était réputé pour la maîtrise et la pratique du ninjutsu.

Rhian, elle, continuait à parler, tout en rejoignant un escalier, et constata alors que la pauvre Hinata avait très chaud. Elles s’arrêtèrent donc dans un petit patio interne, près d’un petit bassin d’eau où des enfants s’amusaient à faire flotter de petits bateaux faits avec des morceaux de toile et des branches d’arbres.

« Le climat est plus rude à Papua qu’à Edoras, ma chère Hinata. Il faut que ton corps s’habitue, mais je ne suis pas sûre qu’utiliser des sorts de Glace soit une bonne idée. Certes, tu rafraîchis ton corps, mais, ce faisant, tu ne lui laisses pas le temps de s’habituer à la chaleur ambiante. »

Ce n’était qu’un simple conseil, mais Rhian savait qu’on ne pouvait pas lutter contre la chaleur papuanne. C’était, en tout cas, une bonne explication des tenues légères que les gens portaient, ou, à défaut, de longues djellabas, afin de ne pas avoir de vêtements qui collent. Outre la chaleur, il fallait en effet aussi se méfier du sable.

Hinata demanda alors à Rhian si elle sortait parfois, ce qui la fit sourire.

« Père aimerait que je passe toute ma vie ici, mais il m’arrive de sortir... Hélas, quand je sors par la grande porte, j’ai toujours une foule de gardes, alors... »

Une lueur espiègle traversa alors les yeux de Rhian, qui regarda brièvement autour d’elle, comme pour s’assurer que personne ne l’entendrait, et, s’humectant les lèvres, elle se pencha contre l’oreille d’Hinata, ajoutant, à voix basse :

« Je fais le mur parfois... »

Elle sourit à nouveau :

« Mais ne le dis à personne, c’est un secret ! Je peux compter sur ta discrétion ? »

La Papuanne poursuivit ensuite rapidement, comme pour prolonger la conversation :

« Sinon, je passe l’essentiel de mon temps au harem. Il faudra d’ailleurs que je t’y invite, je suis sûre que ça te plaira. On y fait de tous les arts... Les chants, la peinture, la poésie, la danse... Tu aimes la danse, Hinata ? Ou les beaux arts ? Je suis sûre qu’on trouvera de quoi te fasciner dans le harem. Peut-être même qu’une courtisane voudra faire un tableau ou une tapisserie à ton effigie... »

Ce serait un très beau cadeau, selon Rhian.

Hinata trouvait cela dommage d'être si restreint dans leurs activités. Elle n'a jamais eu l'âme d'une guerrière mais elle savait cette étape obligatoire pour devenir reine car une reine se doit de pouvoir défendre son peuple sur un champ de bataille s'il le faut. Une « obligation » que Saki avait apposée, elle n'avait jamais hésité à se rendre sur un champ de bataille pour faire justice elle-même et sauver son peuple, depuis, chaque reine et princesse avait subit un entraînement. A part Madoka mais ce fut à cause de sa faible constitution. Raku aussi savait se défendre mais elle était plutôt tournée vers les lames courtes comme les kunais, il faut dire que sa mère avait épousé une shinobi et ce genre d'arme discrète était bien meilleure pour elle qu'un long katana à emporter en cas de nécessité. Sa mère et son père n'avaient jamais rien dit à ce sujet, même si allait commencer son apprentissage après les derniers évènements tragiques, elle avait trouvé cela normal de savoir se défendre. Puis si elle avait connu cela plus tôt, elle aurait peut-être pu sauver sa jeune sœur...

Au moins son frère lui avait appris certaines choses pour se défendre, c'était déjà ça, ça rendait son apprentissage plus utile, elle pouvait se débrouiller et mieux vaut savoir certaines choses que rien du tout. Hinata aurait pu lui montrer un kata pour montrer ses talents mais elle n'avait aucun katana à porter et puis les sabres de Papua ne devaient pas avoir le même poids que les lames de son pays. Mais lors de sa petite pause, Rhian lui conseilla que la glace est une mauvaise chose car son corps ne s'habituait pas à la chaleur, c'est un peu avec un sourire forcé et amusé qu'elle lui répondait.

« Certes, mais je ne tiens plus malheureusement. Même à l'ombre, j'ai l'impression de cuir. »

C'était une question d'habitude mais comment elle faisait pour s'en habituer, elle ne tenait pas elle ! Même nue, elle crèverait encore de chaud. Son corps était pourtant très peu couvert, même si du tissu couleur chair l'empêchait de vraiment être trop découverte, le tissu était quand même fin alors pourquoi ? Dommage pour le coup que ce ne soit pas eux qui soient venus au palais, elle aurait préféré... mais elle n'aurait pas vu Papua ni la jeune femme que Rhian appréciait la compagnie. Parlant de ses sorties, la princesse de Papua avouait avec amusement faire le mur pour sortir sans que personne ne le sache. Même si cette idée a souvent pris Hinata surtout ses dernières semaines, elle ne pouvait pas quitter sa chambre sans que Nora le sache alors le palais ! Il lui arrivait de se balader en simple citoyenne le soir avec Nora mais jamais seule. Pendant longtemps elle n'avait pas quitté le palais, sa peur l'avait presque rendue agoraphobe. Hinata en était amusée par cette princesse rebelle à qui elle aurait aimé ressembler, au moins sur certains points.

« Bien entendus, cela restera entre nous ! »

C'était bête mais partagé un petit secret comme ça, ça la rendait toute chose ! Nora aussi était au courant donc mais elle obéit à Hinata et causer des soucis à sa « cousine », c'était loin d'être ce qu'elle voulait alors elle laissera sa princesse répondre pour deux. Mais pour remettre le harem en avant, Rhian avait le don d'attiser sa curiosité. Si en arrivant, elle pensait ce lieu comme un simple lieu où les femmes se jettent sur vous pour toutes sorte de choses, là, elle voyait un tout autre univers devant. L'art, la danse, le chant, la poésie, tout cela l'inspirait énormément !

« Vraiment ? Ce serait un merveilleux cadeau en effet mais je ne sais pas... moi-même, je n'aurais rien à offrir en retour... »

Elle ne disait pas cela pour blaguer, elle était parfois si innocente, même en sachant ce qu'était un harem mais là, son harem à Rhian ne coïncidait pas avec ce qu'elle avait en tête, c'était deux mondes différents.

« Nous verrons bien mais même si je sais apprécier la danse ou le chant, je suis loin d'être doué pour ça. »

Ce fut plutôt les femmes des Kaguya qui étaient douées pour ce genre de choses, Fumina avait épousé Miyaki Seri qui était aussi musicienne. Mais envisager un mariage avec une courtisane talentueuse dans un domaine de l'art ? Il était trop tôt pour s'imaginer devenir la nouvelle Raku et Elmyra. Mais cela ne l'empêchait pas de vouloir découvrir loin de son idée de ranger de corps nu vous invitant pour un moment de plaisir.

« Tu penses que l'une d'elles pourrait m'apprendre un peu de son art si je lui demande où cela serait déplacé ? Apprendre un peu la peinture ou ce genre de choses ? Selon sa spécialité. »

Elle n'a jamais eu de talent particulier pour l'art, peu importe sa forme et en plus elle n'avait pas le temps mais se vider l'esprit sur autre chose était parfois une bonne chose pour mieux travailler ensuite. Mais puisqu'elles parlaient des différentes courtisanes et de leurs talents, pour Rhian, c'était quoi ?

« Rhian, si ce n'est pas indiscret... en quoi est douée la courtisane que tu convoite ? »

Peut-être un peu indiscrète... et courtiser ? Vraiment ? Le mot est un peu haut, non ? La princesse lui répondra franchement mais bon, la réponse allait la gêner si elle était un peu trop crue car même entourer d'un joli ruban, le sexe reste le sexe. Il n'y a que le mot « amour » et la passion dans la voix qui peuvent un peu noyer le poisson mais innocente ou non, la princesse d'Edoras savait quand même reconnaître ce genre de choses, elle n'était pas totalement cruche.

Si Père apprenait que Rhian sortait en cachette dans la ville, elle risquait de se faire gronder. Rhian aimait beaucoup Tomeyrus, mais il fallait bien reconnaître que, concernant les femmes, il était encore très vieux jeu, avec une vision assez arriérée des femmes. Khaora disait souvent que c’était uniquement par amour de sa fille, et qu’il voulait, pour elle, un meilleur avenir que de devenir une guerrière. C’était un argument que la jeune Papuanne pouvait comprendre, mais, honnêtement, elle était aussi agacée d’être tant infantilisée, et d’avoir un rôle réducteur, largement en-deçà de ses capacités. C’était une chose qu’Hinata pouvait sans aucun doute très aisément comprendre, elle qui venait d’un pays connu pour accorder aux femmes une importance prépondérante.

Quoi qu’il en soit, elle accepta l’idée de rejoindre le harem, ce qui lui ferait sans doute du bien. À son corps défendant, il faisait aujourd’hui assez chaud, et, surtout, très lourd. Il n’y avait que très peu de vent, et même les Papuans, pourtant habitués à la chaleur, fonctionnaient un peu en léthargie. La proposition d’un tableau, elle, amena Hinata à avouer qu’elle n’aurait rien à offrir en retour, et Rhian se contenta de hausser les épaules, avant d’énoncer une évidence :

« C’est ce qu’on appelle un cadeau, et c’est par nature désintéressé. Si je devais attendre quelque chose en retour de ta part, ce ne serait plus vraiment un cadeau, n’est-ce pas ? »

Rhian lui fit un sourire léger, puis retourna ensuite vers le cœur du Palais, afin de rejoindre le harem. En chemin, elle rassura Hinata, en lui expliquant que le harem était, après tout, une académie, et que les filles à l’intérieur étaient toujours ravies de dispenser leur art auprès des autres personnes. Comme quoi, voir dans le Harem Royal un simple bordel sexuel, c’était extrêmement réducteur. Rhian continua donc à marcher, jusqu’à ce qu’Hinata ne la surprenne en revenant sur Mélonye. La Papuanne se mordilla doucement les lèvres, et sembla même légèrement rougir.

La jeune femme attendit quelques secondes, réfléchissant en réalité à la réponse la plus appropriée, et finit par se retourner vers Hinata, esquissant un sourire légèrement espiègle :

« Hum...  Elle est douée pour jouer l’effrontée, en fait. »

Une réponse un peu mystérieuse, mais qui exprimait une réalité. Si Mélonye avait rejoint le Harem, c’était surtout parce qu’elle avait refusé de se marier. Mélonye lui ressemblait beaucoup, en réalité, et, au-delà de tout, c’était surtout ça que Rhian appréciait. Elle ne tarda pas, devant la mine surprise d’Hinata, à l’expliquer. Mélonye avait refusé un mariage politique, et, pour éviter un scandale, sa mère l’avait envoyé au Harem.

Le trio arriva, suite à ces explications, devant un perron intérieur menant à une énorme double porte en or. Il y avait de grandes statues en marbre, et plusieurs gardes à l’entrée, qui saluèrent Rhian.

« Le harem est là, juste derrière... »

La porte dorée s’ouvrit, menant au patio. Le harem était, globalement, une énorme rotonde circulaire avec, au centre, cette grande cour comprenant une fontaine et de multiples jardins. Une belle verrière se trouvait au plafond, et un couloir longeait cette cour centrale, avec des couloirs annexes menant à d’autres parties, et aux chambres. L’endroit était nettement plus frais qu’au-dehors, et il y avait beaucoup de fleurs dégageant de délicieuses odeurs, de magnifiques arômes qui venaient ensoleiller les sens.

Rhian grimpa sur un petit perron pour rejoindre la cour, et son regard se retrouva happé par un transat, où deux beautés étaient en train de s’embrasser.

« Oh... J’espère que la scène ne te dérange pas, Hinata... »

Couchée sur le transat, Tara Zindan caressait le corps ample et voluptueux de Magdalena, qui, couchée contre elle, enfonçait suavement sa langue dans sa bouche, les deux femmes soupirant et gémissant de plaisir entre elles.

Rhian n'avait pas tort mais elle ne se sentirait pas tellement bien si elle ne donne rien en cadeau... C'était Hinata, même si un cadeau se fait sans attendre quelque chose en retour, elle voulait quand même offrir quelque chose. Espérons qu'elle trouve vite une solution ou bien alors que le cadeau ne soit pas trop important sinon elle risque de culpabiliser de ne rien offrir. Mais passons. Parlant toujours du harem mais plus sur cette fille qui était proche de sa cousine, elle tachait de savoir en quoi cette fille était douée ? Si sa cousine disait que le harem apprenaient l'art et tout ce qui peut être important d'un certain point de vue artistique, elle se demandait en quoi elle était douée ? Mais sa réponse... l'avait un peu étonnée ? Faire l'effronté ? Par chance, l'esprit d'Hinata n'avait rien imaginé de bizarre mais quand elle expliqua en détail en quoi, elle était effronté, cette mystérieuse femme remontait dans son estime !

Un mariage se fait par amour, non comme une vente d'objet ou autre. Un couple sans amour, ce n'est pas un couple. Hinata serait prête à soutenir cette fille même si bon, elle a déjà refusé ce mariage puisqu'elle était au harem. Pas grave, elle l'aime déjà bien cette fille. Arrivant au harem, devant ses grandes portes en or, Hinata ne se sentait pas si à l'aise que ça... que ce soit de faire face à cet endroit ou bien de se montrer ainsi devant ses gardes... Elle faisait en sorte de rester dans l'ombre pour ne pas attirer l'attention et une fois les portes passées, ça allait un peu mieux. Mais juste un peu. La princesse regardait autour d'elle, plus à l'aise de ne voir aucun homme pour le moment même si bon, voire ses femmes se câliner était beau à voir mais... le voyeurisme n'a jamais été son fort.

« Oh non... c'est juste que je ne suis pas habituée à voir ce genre de choses... c'est tout. »

Elles étaient belles et c'était bien qu'elles aiment se câliner de la sorte mais Hinata ne sera pas du genre à observer sans rien faire, ni même les aborder. Elle ne serait pas à l'aise, ça reste une grande timide après tout. Nora venait poser ses mains sur ses épaules en lui baisant la joue.

« Et si nous en profitons pour visiter un peu ? Nous n'allons pas rester simplement ici majesté ? »

Nora disait ce qu'Hinata n'osait pas dire. Après tout, elle ne voulait pas froisser sa cousine. C'est sûr que rencontrer cette mystérieuse courtisane serait intéressant mais en savoir plus sur cet endroit et voir les nombreux talents par ici serait tout aussi bien. Laissant les deux beautés continuées à jouer, Nora fit avancer le groupe en poussant doucement Hinata. Il y avait bien des endroits ici, bien des couples de femmes ou juste des femmes seules, plongées dans leurs activités ou en pleine détente. L'endroit était chaud comme partout dans ce pays mais l'air y était plus doux ici, et plus parfumé. C'était bien agréable.

« À partir de quel âge les filles ici peuvent venir ? »

Pour s'y inscrire, elle se doutait bien qu'elle n'allait pas croiser de petites filles ici mais si jamais c'est le cas, pour peu qu'elle soit adorable, elle ne risque pas de lâcher cette petite rose du désert. Mais bon, c'était aussi de la curiosité, savoir si elles arrivaient jeunes ou plutôt majeur ?

Tara et Magdalena avaient l’air très occupées, l’une comme l’autre. Rhian savait combien ces deux femmes étaient douées dans leur matière, et leurs baisers avaient quelque chose d’inouï. Les voir s’embrasser mutuellement était un spectacle particulièrement agréable, mais qui troubla Hinata. C’est ainsi que, dans son dos, Nora entreprit de pousser la jeune souveraine, comme pour l’éloigner de ce spectacle choquant et immoral. Du moins, c’est ce qu’on pourrait penser de prime abord, mais peut-être que Nora écartait Hinata pour l’empêcher de demander de participer aux ébats des deux femmes... Vraie ou fausse, cette idée ne manqua pas d’amener un léger sourire sur les lèvres de Rhian.

*Il me semblait bien qu’elle était timide...*

Rhian trouvait ça mignon. Toutes les Edorassiennes n’étaient pas comme Raku Kaguya, après tout. La reine Rose avait marqué son époque, et, même à Papua, les chroniqueurs se rappelaient de ces passages avec Elmyra, et de leurs folles séances de sexe dans le harem. Les mêmes chroniques relataient combien Raku avait apprécié le harem royal de Papua, ce qui avait amené beaucoup de Papuans à penser qu’elle en aurait fondé un à Edoras... Ce qui n’avait cependant jamais été fait. Du moins, c’était ce que Rhian pensait.

Laissant ainsi Tara et Magdalena s’embrasser tendrement, Rhian s’avança dans les recoins du harem. Mine de rien, ce dernier était assez grand, et comprenait, en son centre, un grand cercle en deux parties. Le « cercle intérieur » était l’endroit où les femmes étaient, avec une grande verrière, des plantes, des arbres, des transats, une piscine au centre. Autour de cette espèce de grande terrasse d’intérieur, il y avait un couloir circulaire abritant quantité de chambres, accessibles derrière des rideaux. Au fond de cette zone, il y avait un petit escalier descendant vers d’autres pièces, et on trouvait notamment un atelier, une salle de méditation, de relaxation... Il y avait même un jacuzzi.

Rhian se dirigeait donc vers le fond du harem, quand Hinata l’interrompit en lui posant une question.

« Seules les personnes majeures peuvent entrer dans le harem, Hinata. Et, à Papua, la majorité, qu’elle soit sexuelle ou civile, s’acquiert à l’âge de seize ans. »

Vu que le harem était très sexualisé, c’était un minimum. Ceci signifiait que, avant d’arriver ici, les courtisanes avaient une éducation, et, surtout, qu’elles étaient en âge de consentir.

« Légalement, chacune des femmes ici présentes est donc consentante, car, avant d’entrer dans le harem, chacune reçoit une visite, et nous l’informons que, peu importe la volonté de ses parents, c’est avant tout à elle de décider. Bon, je ne vais pas te mentir, tout ça reste très surfait, car, souvent, les filles qui viennent n’ont pas vraiment d’autres options, mais... On fait en sorte de leur montrer que ce harem n’est pas une cage dorée. »

Rhian n’allait pas faire la langue de bois envers sa cousine. La jeune Princesse voulait se montrer honnête, et rejoignit le petit escalier, conduisant à une grande pièce avec des colonnes en marbre, et plusieurs balcons donnant sur l’extérieur.

« Alors, où souhaites-tu aller, Hinata ? Il y a une salle de massage, si tu veux te détendre, une salle de méditation magique, et un atelier artistique... Ainsi qu’une salle de sport. Par quoi commençons-nous ? »