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Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

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Mélinda Warren

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 15 vendredi 02 octobre 2015, 10:08:28

Faire admettre à Tsukuda qu’elle était une vampire constituait déjà, en soi, une grande victoire. Le plus dur, néanmoins, restait encore à venir : lui dire que Mélinda venait d’une autre dimension, et qu’elle était toujours une esclavagiste. Akira était bien placée pour le savoir, car elle avait mis longtemps avant de cesser de voir sa mère comme un monstre, et de comprendre que les relations sociales ne sont si blanches ni noires, mais, pour parodier le livre, de nuances de gris. Et c’est ce qu’était sa mère : une nuance. Elle n’était pas parfaite, mais, à sa manière, elle se battait pour ce qui était juste, et, quand on finissait par l’admettre, on comprenait alors à quel point elle était honorable et respectable. Akira l’aimait, et elle pouvait admettre cet état de fait sans ombrage. Aussi cruelle que soit sa mère, elle était aussi une femme pleine d’amour, et, maintenant que la famille accueillait un nouveau membre, il allait falloir lui expliquer tout ça… Si Akira avait admis assez aisément l’existence de Terra (parce que sa famille était au courant, son père étant le descendant d’un ancien ordre local visant à chasser les monstres venant de Terra), Tsukuda, elle, était complètement inculte de cet état de fait.

Tsukuda avoua que ces derniers jours avaient été terribles, ce qu’Akira pouvait comprendre… Puis, avant même que la jeune vampire ne puisse dire quoi que ce soit, sa petite-sœur ordonna à Luffy de faire moins de bruit, sur un ton autoritaire, qui calma le chat, à la grande surprise de Tsukuda. Le sourire d’Akira, lui, ne fit que s’élargir.

« Ou peut-être que la transmission de sang transmet aussi certains gènes… Je sais que c’est difficile à comprendre, mais… Ce que tu as vécu, c’est comme… Une renaissance. Une nouvelle vie qui s’offre à toi. Peut-être que tu as juste hérité du caractère autoritaire des Warren… »

Difficile à dire, car ce n’était là que des théories et des spéculations, qui faisaient écho à cet éternel débat sur ce qui faisait la formation d’un enfant : l’éducation, ou la génétique. Où placer le curseur ? Avec les vampires, la logique était, fondamentalement, un peu similaire.

« Mais on n’aurait jamais dû te laisser seule avec tes nouvelles facultés… C’est une erreur, et, pour ça, je ne peux que te demander d’accepter mes plus sincères excuses, Tsukuda… Que tu n’aies fait aucune catastrophe, c’est miraculeux. Ça illustre bien que tu es une battante… Ce que notre mère aime. »

Pour Tsukuda, appeler Mélinda « mère » risquait sans doute d’être bizarre… Akira s’assit alors juste à côté d’elle, son dos venant heurter la baignoire, et elle alla se risquer à un contact tactile… Sa main, en effet, alla se poser sur l’épaule de la jeune fille. Si Akira et Mélinda étaient belles, la réciproque était vraie pour la jeune femme. Tsukuda était une vraie petite beauté, détail qui n’avait échappé, ni à la mère, ni à sa fille. On disait que les gènes vampiriques embellissaient le corps, mais Akira pensait que Tsukuda avait dû toujours être aussi mignonne… Et puis… Il y avait encore un détail visuel d’importance, que la vampire s’empressa de lui signaler :

« Tu as les yeux verts… Exactement comme Maman. »

Elle reprit ensuite, avec un sourire sur le coin des lèvres :

« On ne te laissera pas tomber, Tsukada. On t’apprendra à contrôler ta soif… Moi aussi, j’ai eu soif, et, pendant longtemps, je ne buvais que du sang synthétique. Je me refusais à… À mordre quoi que ce soit. Oh, bien sûr, Maman voudra t’inciter à boire, elle te proposera même son sang, mais, si tu ne veux pas, il te suffit de le dire. Elle insiste, mais nous sommes ses filles ; elle ne peut rien nous refuser. »

Et Akira sourit à nouveau, de ce sourire malicieux et espiègle, celui de la fille sachant très bien que, malgré tout ce que sa mère pourrait dire ou imposerait, elle céderait toujours. La preuve, Akira avait réussi à transformer sa meilleure amie en vampire.

« Et, si tu as du mal à te dire que tu bois ton sang, tu n’auras qu’à te dire que c’est juste… Un genre de soda. Je sais que ça a l’air monstrueux, à première vue, de se dire qu’on doit boire du sang, mais… Ben, c’est comme manger un steak, de la viande, ou quoi que ce soit. Un vampire a également besoin de sang en plus du reste, c’est tout… »

C’est le discours qu’Akira tenait maintenant… Mais pas celui qu’elle tenait il y a encore quelques mois, où la simple idée de mordre quelqu’un lui faisait absolument horreur.

Et il y avait fort à parier que ce serait pareil pour la belle Tsukuda…

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 16 jeudi 08 octobre 2015, 18:20:15

Je regarde d'un air contrite mon chaton à qui j'ai dû faire une sacrée peur bleue tout en écoutant Akira m'expliquer des tas de choses sur le sang et ses théories... Elle soulève le fait que j'aie les yeux verts comme sa "mère", ce que je ne sais si je dois prendre comme un compliment ou une simple constatation.

- Merci de ne pas me laisser tomber... Soupire-je de soulagement.

Par contre je me fige un peu quand elle me dit qu'il faudra que je boive sur des gens. Ça par contre c'est hors de question !

- Il y a une grosse différence avec ton steak, si je puis me permettre. Le Steak est mort ! Là on parle d'attaquer une personne vivante ! Je ne veux pas ! Dis-je en tenant mon chat contre moi. Si elle veut que je la suive, il faudra qu'elle ne me force pas ! Et puis... On verra au moment de recommencer à en boire... Je me sens mieux, je n'ai plus soif ! J'ai bien réussi à tenir une semaine sans sang, je dois pouvoir faire plus la prochaine fois... Dis-je en essayant surtout de me convaincre moi-même parce que je me souviens bien à quel point la semaine a été horrible.

Mon chat commence à miauler timidement et je lui caresse la tête. Il commence enfin à se clamer et se met même à ronronner.

- Au fait, je crois qu'il est presque midi. Il faut que je nourisse Luffy. Et vous voulez man... Ha non en fait... Je suis bête... Dis-je en rougissant. Désolée, j'ai pas de... sang... au frigo... Ou alors de la viande hachée crue ?

Je réalise que mon idée est débile, mais je n'ai rien d'autre en ce moment.

- Peut-être qu'on devrait aller voir ta mère ? Histoire qu'elle ne fasse pas n'importe quoi dans ma cuisine. Si elle est si vieille, j'espère qu'elle ne va pas me traiter de sorcière avec tout l'électronique que j'y ai, dis-je pour plaisanter.

Je sors avec mon chat dans les bras qui se rigidifie quand je passe à côté d'Akira. Il remet les oreilles en arrière quand je croise la mère de ma "créatrice". Et je ne résiste pas à l'envie de l'embêter un peu vu ce qu'elle m'a fait.

- Donc... Grand-mère, c'est ça ? Vous auriez pu être plus franche avec moi, fais-je remarquer d'une voix un peu rancunière. J'aurais bien aimé savoir ce que je buvais avant d'être mise devant le fait accomplis. Même si j’admets que je ne l'aurais pas bu si j'avais su avant...

Je passe à côté d'elle pour poser mon chat près de sa gamelle et lui donner ses croquettes.

- C'est quoi la suite ? Vous avez un programme d'apprentissage ou un truc du genre ? On fait ça en cours du soir ? Je pourrais toujours aller au lycée ?
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Mélinda Warren

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 17 lundi 12 octobre 2015, 12:55:26

Akira comprenait tout à fait les réticences de Tsukuda à goûter au sang humain, et ce essentiellement parce qu’elle avait, elle aussi, eu pendant des mois les mêmes scrupules. Elle s’empressa donc de faire quelques précisions devant les remarques scandalisées de sa fille (ce à quoi elle avait vraiment du mal à faire !) :

« Non, non, tu m’as mal compris, je... Je ne parlais pas de boire du sang sur des personnes, mais... Enfin, tu sais, tu peux le boire en soda... Ça va te sembler délirant, mais il existe des distilleries qui fabriquent du sang artificiel qui est un très bon remède pour la soif de sang des vampires. »

Évidemment, ces fermes sanguines ne se trouvaient pas sur Terre, mais dans un autre monde... Mais ça, ce n’était pas la peine de le dire déjà à Tsukuda. Il fallait encore que la femme conserve un semblant de tranquillité mentale, et, si on venait lui dire qu’il existait un autre monde, un monde qui était un improbable mélange entre Le Seigneur Des Anneaux et Blade Runner, Tsukuda risquerait définitivement de les prendre pour des folles. Akira la ménageait donc, car elle se souciait évidemment énormément de cette femme.

En souriant, la jeune femme précisa alors :

« Et il est inutile de me remercier, Tsukuda... Nous sommes une famille, maintenant... Même si je comprends que tout ça te semble très abstrait pour le moment. »

Elle le comprenait volontiers, car il lui avait fallu plusieurs années pour admettre être une vampire, pour comprendre que son nouveau statut n’était pas une malédiction, mais une bénédiction, une bénédiction telle qu’elle avait fini par convaincre Mélinda de transformer Kaori, sa meilleure amie, en vampire. Tsukuda proposa alors de manger, et Akira se mit à sourire, révélant ses belles dents.

« Hey ! Nous aimons la viande, oui, mais je ne suis pas contre les légumes... Je te l’ai dit, les vampires ne sont pas si différents que ça des humains. Nous avons besoin de manger, nous aussi. »

Parce qu’on prenait les vampires pour des zombies à la peau froide, on pensait qu’ils n’avaient pas faim... Mais c’était stupide, d’autant plus idiot que même les zombies avaient besoin de manger. Pour s’en convaincre, il suffisait de voir les films post-apocalyptiques avec des armées de zombies. À quoi est-ce qu’un zombie pensait ? À bouffer, bouffer, et encore bouffer ! Les besoins nutritionnels étaient fondamentaux, communs à l’ensemble des espèces vivantes, y compris les vampires... Même s’il fallait bien reconnaître que, depuis qu’elle était vampire, elle avait un attrait tout particulier pour la viande rouge.

Tsukuda proposa ensuite d’aller voir Mélinda, en balançant une remarque sur l’électronique qui fit sourire Akira. Bien décidée à agir davantage comme une sœur que comme une mère envers elle, elle se pencha vers l’oreille de Tsukuda, et parla à voix basse, lui murmurant quelques confidences :

« Notre mère a un téléphone portable... Mais ce sont ses amies qui écrivent à sa place. Elle se force à jouer aux jeux vidéos car elle est frustrée de perdre tout le temps, mais elle n’aime pas les machines... Tu verras en la voyant jouer, c’est fun ! »

Akira lui fit un sourire espiègle. Oui, elle était certes la « mère » de Tsukuda, mais elle n’arrivait pas à se faire à cette idée, à se le visualiser dans sa tête. Et, quand Tsukuda désignait Mélinda sous le terme « grand-mère », elle devait se retenir de rire, car, dans sa tête, encore marquée par des représentations humaines, elle voyait la vampire avec une petite canne, en bossue, en train de promener ses petits-enfants au parc.

Tsukuda partit la première, et rejoignit donc la principale pièce. Mélinda avait un peu bougé, et elle observait le décor, cherchant à en savoir plus sur le passé de la belle Tsukuda. Elle se retourna en entendant la porte s’ouvrir, et croisa le regard de la jeune vampire, qui semblait aller relativement mieux.

« Donc... Grand-mère, c'est ça ? Vous auriez pu être plus franche avec moi. J'aurais bien aimé savoir ce que je buvais avant d'être mise devant le fait accompli. Même si j’admets que je ne l'aurais pas bu si j'avais su avant... »

Grand-mère ?! Mélinda vit Tsukuda se déplacer devant elle, rejoignant le coin cuisine, et donna des croquettes à son chat, tandis que Mélinda regarda Akira, qui avait un sourire espiègle, et se retenait visiblement de rire en se mordillant les lèvres.

« C'est quoi la suite ? Vous avez un programme d'apprentissage ou un truc du genre ? On fait ça en cours du soir ? Je pourrais toujours aller au lycée ? »

Mélinda ne répondit pas tout de suite, car, en étant ainsi penchée vers la gamelle du chat, Tsukuda offrait de magnifiques angles de vue sur son corps, une vision dont la vampire se régalait joyeusement, avant de sourire.

« Évidemment que tu pourras aller au lycée, j’y vais moi aussi, de temps en temps... Akira, en revanche, ne sort pas souvent du manoir. Pour le reste... Non, il n’y a pas de programme, je t’apprendrais à user de tes dons, mais, concrètement, ta tâche consistera surtout à vivre une vie normale, et de t’habituer à tes pouvoirs. Autrement dit, j’agirais surtout en tant que soutien, pour te conseiller et t’aider quand tu auras des doutes et des problèmes. »

Elle lui sourit à nouveau.

« Alors, tu veux manger quelque part ? Ou tu veux qu’on mange ici ? On peut aller au restaurant, si tu veux... »

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Tsukuda Kanjo

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 18 jeudi 22 octobre 2015, 02:09:52

Je sourit en entendant la référence aux téléphones portables et aux jeux vidéos. Comme quoi, c'est pas parce qu'on a vécu très longtemps qu'on est doué en tout. Mais de là à demander à ses amis de taper ses message sur son téléphone portable, il y a du niveau quand même. Mais même le coup de boire du sang en soda, genre sang artificiel, me laisse mal à l'aise.

Par contre quand elle me dit qu'on peut continuer à manger normalement, je suis plutôt soulagée. Moi qui me voyait déjà tirer un trait sur tout mes plats préférés, je vais pouvoir continuer à savourer mes milk-shakes. La mère de ma génitrice vampirique me rassure aussi sur un point : je vais pouvoir continuer mes études au lycée. Qu'elle me dise qu'elle s'y fait passer pour une élève me choque un peu, mais je suis bien forcée d'admettre qu'elle n'a pas vraiment le physique d'une adulte complètement formée. Même si elle a des rondeurs aux bons endroits.

Je me tourne pour la regarder quand elle propose de manger chez moi ou au restaurant.

- Chez moi on sera un peu à l'étroit... Et je n'ai pas vraiment rangé... Dis-je en regardant le désordre. Je vote pour le restaurant. Par contre, vous payez. Je ne suis pas très riche. Précise-je.

C'est ainsi que je me retrouve à me changer pour une robe plus simple et plus légère. Je me sens beaucoup mieux, alors je me fait un peu jolie pour sortir avec ma nouvelle "famille", même si le concept m'est encore un peu dur à avaler. En même temps, mes géniteurs n'ont jamais été très branchés famille, alors sortir avec des membres de ma nouvelle famille est une expérience que je serais très idiote de refuser.

Sitôt un très léger maquillage appliqué sur ma figure, à peine un coup de gloss pour les lèvres et un petit coup de crayons à sourcils, je me retrouve à suivre les filles dans l’escalier de mon immeuble pour ensuite les voir monter dans une grosse voiture.

J'ai bien fait de demander que ce soit elles qui offrent, songe-je en les y suivant avant de m'assoir confortablement à côté de ma "mère" vampirique. Ou ma "grande sœur" comme elle semble préférer que je l'appelle.

- On va où, "grande sœur" ? Demande-je d'un ton curieuse.
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Mélinda Warren

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 19 mercredi 28 octobre 2015, 17:00:42

« Cela va de soi, acquiesça Mélinda en souriant légèrement, je m’occupe de tout ce qui concerne les frais financiers. »

L’argent n’était plus un problème pour Mélinda depuis bien longtemps, et les deux femmes laissèrent Tsukuda se changer, Mélinda et Akira allant s’isoler, afin de respecter son intimité. Mélinda s’adossa contre le mur, et Akira s’assit sur le rebord de la cuisine. Quelques secondes passèrent, avant que le regard de Mélinda ne se tourne vers celui de sa fille. Si les deux filles avaient du mal à se rapprocher pendant des mois, maintenant, la vampire pouvait prétendre connaître un minimum sa fille. Elle savait que, même si Akira s’était peu à peu libérée dans sa maison, à l’extérieur, elle avait toujours peur, peur que son père ne retourne vers elle, peur de retrouver sa vie d’antan, une vie dont elle ne voyait plus vraiment l’intérêt maintenant.

Mélinda lui sourit donc, et marcha vers elle. Ses mains caressèrent ses joues, et elle l’embrassa sur la commissure des lèvres, se montrant douce et attentionnée.

« Tu vois ? Tout se passe bien... Personne n’est venu nous attaquer.
 -  Moui... »

Akira se pinça les lèvres, puis tourna la tête sur le côté, avant de lui répondre :

« Tu as disparu pendant des jours ! Je... J’ai eu peur, Maman, vraiment peur... »

Ce fut au tour de Mélinda de rester silencieuse. Elle se pinça les lèvres sans rien dire, observant sa fille. La vampire savait très bien ce que sa fille voulait dire. Akira l’aimait, un amour profond et sincère, aussi profond que celui qu’elle ressentait envers sa fille. Et, même au-delà de ça, Mélinda s’était placée comme une sorte de pilier pour la vie de nombreuses personnes. Elle avait beaucoup de responsabilités, et sa mort aurait un impact négatif sur un grand nombre de personnes. Autrement dit, il allait être difficile de convaincre Asuka de sortir et de retourner à nouveau au lycée. Il était d’autant plus facile pour elle de partir que, aux yeux de la société, elle était morte... Ou, plutôt, disparue. La disparition d’Akira avait, à l’époque, donné lieu à une quantité d’articles dans la presse locale, et même à une association, « N’Oublier Jamais », dont le but était de réunir des fons pour lancer des investigations. Mélinda, à l’époque, s’était sentie coupable, mais Akira lui avait dit que cette association était un piège. Son père était un homme riche, qui voulait juste la retrouver afin de la tuer, et aussi en profiter pour massacrer Mélinda et tout son clan. Qu’Akira puisse avoir des problèmes avec ses parents était quelque chose que Mélinda pouvait aisément comprendre, elle-même ayant après tout tué son père.

Mélinda hocha donc la tête, et ses mains caressèrent les cuisses d’Akira.

« Je sais, ma chérie, je sais... Cette attaque sur ma personne ne restera pas impunie, sois-en sûre... Mais je vais redoubler de prudence, pour que cela ne se reproduise plus. Et puis, dans mon malheur, j’ai pu rencontrer une policière... »

Tessou Tsuzuri. Une aide inattendue, une fille qui avait le cœur sur la main, mais qui pouvait aussi aider Mélinda et son clan à combattre leurs ennemis. Tsukuda revint alors, et Mélinda s’écarta lentement, et sourit. Elle avait enfilé une robe et un peu de maquillage, ce qui avait donc fait sourire la vampire.

« Tu es vraiment magnifique, ma belle... Qui oserait nier que tu es ma fille, maintenant ? Allez, en piste ! »

Tsukuda avait les mêmes yeux verts éclatants que Mélinda, et, même si elle portait une robe bon marché, elle était belle dedans... Et la vampire comptait bien garnir par la suite sa garde-robe.

Le trio sortit donc de l’appartement, et rejoignit la voiture de Mélinda, une belle limousine, ce qui, naturellement, impressionna la femme.

Elles s’installèrent dans la limousine, et Tsukuda se renseigna alors auprès d’Akira, qui s’était assise juste à côté d’elle.

« Hum, et bien... »

Mélinda leur répondit en sortant une brochure.

« On va au Muramasa. C’est le restaurant dans le château historique. »

Historiquement, Seikusu s’était vue doter d’un château, Muramasa-jo, qui avait été destiné à protéger la ville contre les clans ennemis. Le château était inspiré d’Himeji-jo, l’un des châteaux japonais les plus connus, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, et faisant partie du Trésor culturel du Japon. Muramasa-jo en était une version réduite, et, après la Seconde Guerre Mondiale, il avait été racheté par la famille Guramu, l’une des plus puissantes familles de la ville, et accessoirement un clan yakuza très influent. Muramasa-jo était leur quartier général, mais disposait aussi d’une façade commerciale se composant d’un restaurant luxueux, et d’un musée.

La brochure permettait de voir que les prix n’étaient pas donnés.

« Ils servent du bœuf de Kobé. J’en raffole tout particulièrement. »

La limousine s’engageait donc vers les hauteurs de la ville, et, assez rapidement, Akira se mit à mitrailler sa « petite-sœur » de questions :

« Alors, dis-moi... On se connaît à peine ! Est-ce que tu es au lycée, actuellement ? Tu as des amies ? À quoi ressemble ta famille ? Et... Tu as un petit copain ?
 -  Laisse-lui le temps de répondre avant d’enchaîner les questions, Akira... »

Akira se mordilla les lèvres en souriant, et posa sa main sur la cuisse de Tsukuda, et l’embrassa sur la joue.

« Mmhmm, désolée, c’est juste que... Je suis curieuse ! »

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Tsukuda Kanjo

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 20 mardi 03 mai 2016, 15:25:19

Ma nouvelle "grand-maman" nous assure qu'elle prend en charge les finances, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai quelques moyens, mais je suis loin d'être riche. Par contre, elle, elle roule en limousine. Peut-être que c'est vrai ce qui'on dit sur les vampires, qu'ils sont touts pleins aux as.

« On va au Muramasa. C’est le restaurant dans le château historique. »

J'hausse les sourcils à la mention du restaurant. Je ne le connais pas, mais en voyant la brochure, la première pensée qui me vient à l'esprit c'est que ça doit coûter la peau des fesses de manger là-bas. Le genre de resto à la fois chic et ancien, très ancien. Situé dans le château historique, rien que ça devait coûter une blinde en taxe foncière.

« Ils servent du bœuf de Kobé. J’en raffole tout particulièrement. »

- Je n'en ai jamais goûté personnellement... Commente-je. Pas dans mes moyens.

Je sens que la voiture s'engage sur les pentes montantes de la ville, donc vers les zones plus huppées. Mais ma "maman", alias "grande-sœur", commence à vouloir des réponse à toutes sortes de questions.

« Alors, dis-moi... On se connaît à peine ! Est-ce que tu es au lycée, actuellement ? Tu as des amies ? À quoi ressemble ta famille ? Et... Tu as un petit copain ?
 -  Laisse-lui le temps de répondre avant d’enchaîner les questions, Akira... » La sermonne "maman".

Ma "grande-soeur" s'arrête avant de me faire un bisous ce qui me fait sursauter un peu. Je n'ai pas l'habitude qu'on me colle comme ça.

« Mmhmm, désolée, c’est juste que... Je suis curieuse ! »

- heu... Ben modère un peu les câlins, j'ai pas l'habitude. Et bien, oui, je suis au lycée. J'ai seize ans, je ne vois pas bien où je pourrais être ailleurs... Commente-je un peu surprise. J'ai deux bonnes copines, Kanagawa et Kiriyama, on fait un peu tout ensemble toutes les trois. Kanagawa veut devenir avocate, Kiriyama veut faire carrière dans les affaires. Ha, et Kiriyama essaie sans cesse de me caser avec quelqu'un. Elle arrête pas de se retourner sur tous les mecs qu'on croise pour me demander ce que j'en pense. Kanagawa est plus calme de ce côté-ci, leur confie-je sans vraiment comprendre pourquoi. Mais elle a déjà pas mal à faire côté cœur et côté cul. Elle est bi, elle a un copain et une copine en même temps, mais aucun des deux ne connaît l'existence de l'autre. L'aider à dresser des plans pour l'aider à faire en sorte qu'aucun ne soupçonne l'existence de l'autre est un de nos passe-temps principaux aux poses du lycée.

Je marque un temps d'arrêt pour réfléchir ensuite un peu sur ma famille. Mais il n'y a pas grand-chose à dire.

- Mon père et ma mère se sont rencontrés pendant un dîner un peu mondain. Ils ont tous les deux établis une sorte de partenariat pour leurs carrières respectives. Ils se sont mariés pour ça à la base. Ensuite ma mère est tombée enceinte, mais elle était tellement prise par sa carrière qu'elle a fait un déni de grossesse jusqu'au septième mois. Je suis né deux mois après qu'elle ait appris mon existence lors d'un contrôle de routine chez son gynéco. Elle pensait juste qu'elle avait pris du poids... Mais ma naissance n'a pas changé grand-chose. Mes parents sont des obsédés de leur carrière, alors j'ai surtout navigué entre les mamans de jours, les crèches et les baby-sitters quand j'étais petite. Puis j'ai fais une dépression à cause de soucis à mon ancien lycée à Tokyo. Là ils se sont plus occupés de moi, ils m'ont recasés à Seikusu mais ils sont resté à Tokyo. J'ai une procuration de leur part pour beaucoup de choses et ils me laissent me débrouiller. Dans l'ensemble, je suis supposée les voir pour les fêtes de fin d'année et un peu pendant les grandes vacances d'été. Sinon, nous n'avons rien arrêté d'autre à ce sujet tant que mes résultats suivent. Et pour ta dernière question... Heu... Ben non, j'en ai pas. Mais je pense que j'ai le temps de voir venir. J'avais pas prévu de chercher avant l'université.

Sur ce, nous arrivons au restaurant et la voiture s’arrête. Je reste tranquille en attendant de voir ce qu'il va se passer.
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Mélinda Warren

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 21 mardi 03 mai 2016, 18:35:41

La famille de Mélinda s’agrandissait avec une nouvelle génération, faisant d’elle une « grand-mère ». Pour le comprendre, il fallait admettre que, chez les vampires, la filiation fonctionnait de manière bien différente que chez les humains. Le fait est qu’elle avait une petite-fille, et que Tsukuda allait devoir s’habituer au fait qu’elle avait maintenant deux familles : une famille humaine, biologique, et une famille vampirique. C’était souvent ça le plus difficile, car, tôt ou tard, il fallait choisir, choisir entre son ancienne vie humaine, lasse et inutile, et la nouvelle, une vie vampirique, pleine de passion et pleine d’énergie. Fort heureusement, le tableau que leur peignit Tsukuda rassura Mélinda. Des parents typiquement japonais, éduqués dans un pays versé dans le confucianisme, considérant le travail comme au-dessus de tout, y compris de la vie de famille. Un contexte idéal, surtout avec deux copines qui, visiblement, avaient l’air assez perverses.

*Bien… Parfait, ça se déroule mieux que je ne l’aurais escompté.*

Elles n’eurent pas le temps d’approfondir davantage, car la limousine s’arrêta sur le parking de Muramasa-jo.

C’était un superbe château, avec plusieurs hautes tours, des jardins, et une vue superbe sur la ville. Mélinda sortit la première, puis laissa ensuite ses filles la suivre. Malgré leur apparence assez jeune, un homme se rapprocha d’elle, portant un impeccable costume trois-pièces fait sur mesure.

« Warren-sama, c’est un honneur de vous recevoir à nouveau. »

Le majordome leur fit signe de le suivre.

Le restaurant était l’un des plus chers de la ville, et c’était le gratin de la ville qui s’y côtoyait : avocats, hommes d’affaires, conseillers municipaux… À l’heure du déjeuner, il était plein, et le domestique les guida vers une table sur une terrasse à l’étage. Le cœur du restaurant était une grande pièce avec un parquet lustrant, une mezzanine, et, au centre, un énorme aquarium, les tables se dressant devant ce dernier. Des bambous et des bonsaïs se trouvaient dans les coins, et le restaurant s’étalait sur des terrasses à l’extérieur. C’était un endroit très cossu, où on retirait ses chaussures avant d’entrer, de manière à ne pas abîmer le parquet.

Mélinda et les deux femmes suivirent donc le domestique à l’étage, rejoignant une terrasse, et s’installèrent donc.

« Prenez vos aises, je vous amène la carte des vins et des entrées… »

La vampire soupira lentement, et se retourna vers Tsukluda.

« Bon, où on en étions-nous, ma chérie ? Ah, oui… Ce que tu dois savoir, c’est que, pour un vampire, la famille est très importante. Je comprends que ça le soit moins chez les humains, vous vous reproduisez si facilement… Mais, chez nous, c’est bien différent. Le sexe n’est qu’un plaisir, et la reproduction passe par un mélange du sang. Tu dois savoir que je suis donc très famille, et très maternelle. Certaines mauvaises langues me disent même possessive, mais… Je ne fais ça que par amour.
 -  Pendant longtemps, je détestais Mélinda, se confia Akira. Les parents compliqués, on sait ce que c’est. Mon père était un chasseur de vampires, et, quand il a appris que j’étais une vampire, il m’a renié, et a voulu me tuer. »

Mélinda poursuivit de nouveau, en venant caresser la main de Tsukuda :

« Tu as le droit de continuer à voir tes amies, bien sûr, et elles pourront même dormir dans notre manoir, si tu le souhaites. Tes parents, en revanche… Tu dois bien comprendre que tu as maintenant deux familles, Tsukuda. Et, tôt ou tard, tu feras naturellement un choix. Je ne veux pas te forcer à faire ce choix, juste… Te le dire. »

La vampire sourit donc, et poursuivit, en relâchant la douce main de la femme :

« En tout cas, ce que tu dois savoir, c’est que je t’aime, et que l’argent n’est pas un problème. J’insiste sur ce point, car les humains ont un rapport maladif avec l’argent. Je veux vraiment que tu te sentes bien en notre compagnie, et rassurée. Tu n’es pas une prisonnière, tu es ma fille. »

La nuance était importante, car elle était de taille.

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 22 mercredi 04 mai 2016, 08:17:38

Ma nouvelle "mère" sort en premier de la limousine. Nous sommes dans une allée de gravier devant la rampe qui mène au château historique. Un homme en costume très chic se dépêche de venir nous accueillir. Apparemment, ma "nouvelle famille" semble habituée des lieux d'après le ton et les courbettes de l'hôte d’accueil.

« Warren-sama, c’est un honneur de vous recevoir à nouveau. »

L'homme ne ménage pas ses courbettes et nous invite à le suivre dans le château. Tout ça trasnpire le luxe à un niveau que je n'ai jamais vu. Même mes parents n'ont que très rarement l'occasion d'aller manger dans ce genre d'établissement et c'était encore plus rare qu'ils me prennent avec eux. Et dès qu'on y entre, mon impression est d'autant plus confirmée. Il se trouve une quantité phénoménale d'hommes en costars hors de prix et de femmes avec des robes sur mesure et des bijoux qui doivent valoir chacun, à eux tout seuls, le prix de mon appartement à l'achat, non à la location. Pour dire, on nous fait même enlever nos chaussures à l'entrée pour mettre des chaussons afin d'éviter d'abîmer le parquet de bois lustré comme un miroir.

Je réalise vite que je fais pauvre au milieu de toute cette assemblée de notables. la seconde chose que je note, c'est qu'avec ma jupe et ce parquet lustré, on peut deviner mes sous-vêtement par réflexion.

En le réalisant, je pousse un petit hoquet de surprise et resserre ma jupe autour de mes cuisses en rosissant.

Elles auraient pu me prévenir qu'on allait se promener sur un quasi-miroire !

Je jette un regard grognon à madame Warren en essayant de ne pas avoir l'air trop cruche à retenir ma jupe entre mes jambes, ce qui est à mon avis peine perdue. Je dois avoir l'air d'une gourde en puissance moi.

Finalement nous arrivons à la table qui est dans la tradition japonaise : à savoir, pas de chaise et des bancs incrustés dans le sol avec des coussins délicats pour s'asseoir en seiza ou plus normalement en mettant ses pieds sous la table. Je m'empresse de m'asseoir, faisant disparaître mes jambes sous la table en soupirant de soulagement. J'espère que personne n'a regardé sous ma jupe avant que je me rende compte du problème. J'en mourrais de honte. J'ai beau avoir deux amies dont la vie sexuelle est le tiers de leurs discussions, je ne me sens pas encore prête à laisser quelqu'un m'approcher d'aussi près.

« Prenez vos aises, je vous amène la carte des vins et des entrées… » Nous dit l'homme en costard avant de s'éloigner.

Je réalise qu'en plus je me suis installée avant qu'on m'y invite, ce qui me fait rougir de gêne un peu plus. Je dois vraiment faire paysanne qui n'a pas d'éducation.

Ma "grande-soeur" et ma "mère" s'installent à leur tour et madame Warren reprend la parole sitôt que l'homme s'éloigne. Heureusement, il y a suffisamment de bruit ambiant et les tables sont assez espacées pour conserver une certaine intimité au niveau des paroles, sinon je pense que ça aurait été la catastrophe.

« Bon, où on en étions-nous, ma chérie ? Ah, oui… Ce que tu dois savoir, c’est que, pour un vampire, la famille est très importante. Je comprends que ça le soit moins chez les humains, vous vous reproduisez si facilement… Mais, chez nous, c’est bien différent. Le sexe n’est qu’un plaisir, et la reproduction passe par un mélange du sang. Tu dois savoir que je suis donc très famille, et très maternelle. Certaines mauvaises langues me disent même possessive, mais… Je ne fais ça que par amour.
 -  Pendant longtemps, je détestais Mélinda, avoue Akira. Les parents compliqués, on sait ce que c’est. Mon père était un chasseur de vampires, et, quand il a appris que j’étais une vampire, il m’a renié, et a voulu me tuer. »

Madame Warren vient me caresser la main et je frémis à ce contact. Décidément ces deux-là sont très portées sur les contacts physiques, ce qui n'est pas mon cas. J'ai bien embrassé ma mère avant d'aller à l'école quand j'était toute petite, mais à part serrer la main, ça fait des années que je ne touche plus les gens. Même mes amies n'ont droit qu'à une poignée de main quand on se croise le matin.

« Tu as le droit de continuer à voir tes amies, bien sûr, et elles pourront même dormir dans notre manoir, si tu le souhaites. Tes parents, en revanche… Tu dois bien comprendre que tu as maintenant deux familles, Tsukuda. Et, tôt ou tard, tu feras naturellement un choix. Je ne veux pas te forcer à faire ce choix, juste… Te le dire. »

Elle me lâche la main avant de continuer.

« En tout cas, ce que tu dois savoir, c’est que je t’aime, et que l’argent n’est pas un problème. J’insiste sur ce point, car les humains ont un rapport maladif avec l’argent. Je veux vraiment que tu te sentes bien en notre compagnie, et rassurée. Tu n’es pas une prisonnière, tu es ma fille. »

- Pourquoi me préciser que je ne suis pas prisonnière ? M'étonne-je. Vous avez l'habitude d'enfermer vos enfants ? Ajoute-je d'un ton sceptique.

Mon commentaire semble provoquer une réaction entre ma "mère" et ma "grand-mère". Je sens que je touche un point sensible et je pense qu'elles n'ont pas trop envie d'en parler maintenant.

- J'ai plus ou moins compris que vos situations familiales "humaines" étaient compliquées à toutes les deux... Dis-je précipitemment pour changer de sujet. Heureusement je peux facilement cacher mon état à mes géniteurs pratiquement indéfiniment du moment que je suis les cours normalement. Comme je suis mineure, ils reçoivent directement des copies de mes documents officiels. Donc tant que je ne triche pas sans raison avouable avec le lycée, ça peut passer. Si je prétexte des vacances avec des copines, je peux même faire sauter mon retour chez mes parents cet été. C'est juste pour les fêtes de nouvel ans que ça risque d'être compliqué... C'est un des rares moment où ils tiennent à être en famille. Bon et aussi leurs employeurs ne bossent jamais à cette période de l'année. On va parfois voir ma grand-mère et mon grand-père paternel dans la campagne d'Hiroshima. Ma mère a une sœur mais... Et bien nous n'avons qu'un ans de différence ma tante et moi. Un accident très tardif de mes grands-parents maternels peut avant qu'ils se tuent en voiture. Ma tante vit chez un cousin du côté maternel parce que ma mère ne se sentait pas d'élever elle-même sa petite sœur, je ne la vois pas souvent, à part à noël, mais depuis qu'elle a un téléphone elle m'appelle plus ou moins une fois par mois.

Je marque un temps de pause parce que ma tante est quelqu'un que j'aime beaucoup et je souris inconsciemment en pensant à elle.

- Elle vous plairait bien je pense, dis-je en gloussant. Elle est un peu comme vous. Elle veut que je l'appelle "grande soeur" et veut toujours savoir où j'en suis côté cœur et côté cul. En même temps, mon cousin n'a pas d'enfants, sa femme est stérile, et elle s'ennuie dans la campagne d'Hiroshima. Elle se plaint tout le temps qu'il n'y a rien à y faire, que les garçon ne sont pas intéressants, qu'il n'y a pas assez de boutiques et elle me harcèle depuis qu'elle sait que je vis à Seikusu pour savoir si je ne pourrais l'aider à convaincre ma mère et le cousin à ma mère de la laisser venir habiter avec moi. Sauf que je pense que mes parents n'accepteront jamais parce que ma tante fait un peu la rebelle dans son lycée et ses résultats ne sont déjà pas bon avec le cousin à ma mère et sa femme qui sont obligés de la surveiller pour qu'elle fasse ses devoirs. Bon, elle se plaint surtout qu'elle ne peut pas ramener un garçon à la maison sans avoir l'impression d'être espionnée par sa famille d'adoption. Ce qui est con parce qu'elle m'a dit qu'elle préférait les hommes beaucoup plus âgés qu'elle. Allez savoir pourquoi, j'ai l'impression que son style c'est plus les gentlemen à barbe blanche. Elle a des posters de Sean Connery, vieux hein, pas jeune, et d'autres acteurs un peu âgés partout dans sa chambre comme Robert Redford, Bruce Willis et Harrison Ford.

Je m'interromp quand le maître d'hôtel revient en nous tendant les cartes. Je regarde un peu le contenu. Le premier truc qui me dérange, les prix ne semblent pas affichés. Mais tout ce que je vois à l'air de coûter hyper cher. Des vins français, Des viandes délicates ou rares, des mets exotiques ou plus locaux, mais à mon avis, manger ici une fois a de quoi ruiner un travailleur moyen pour plusieurs mois. Et comme je ne connais rien, je lève la carte devant moi pour me cacher et me tourner vers ma "grande soeur".

- Je pige rien à la carte... Lui souffle-je gênée. Tu peux m'aider à choisir ?
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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 23 mercredi 04 mai 2016, 12:48:54

Pendant le chemin menant vers leur table, Mélinda avait évidemment vu Tsukuda se ratatiner sur place en retenant sa jupe. De manière ironique, c’était en agissant ainsi qu’elle avait amené, aussi bien Mélinda qu’Akira, à voir sa culotte, en reflet sur le sol, faisant doucement sourire Mélinda. Elle n’en avait néanmoins fait aucune remarque, soucieuse d’éviter de troubler davantage sa petite-fille. Installées autour de la table, Mélinda et Akira s’étaient confiées un peu, sans encore trop rentrer dans les détails, évitant les éléments trop glauques… Comme le fait que le père de Mélinda avait enfermé cette dernière pendant son enfance, la battant et la violant, ou comme le fait que le père d’Akira avait fait d’elle une tueuse de vampires, emmenant Akira massacrer des vampires là où les enfants de son âge se rendaient au parc à jeux.

Tsukuda, outre sa touchante maladresse, s’avéra aussi très bavarde, et leur expliqua qu’elle avait une tante qui n’avait qu’une année de plus qu’elle. Mélinda fronça lentement les sourcils. Les familles humaines… Toujours très compliqué. Les humains se reproduisaient si facilement qu’il devenait difficile de tout suivre. Ce que Mélinda retint, c’est que sa tante aimait le sexe, et l’idée de le faire avec des personnes âgées, à la barbe grisonnante et aux cheveux blancs.

« D’accord… Tu as l’air d’avoir une famille biologique un peu compliquée, ma chérie. »

La précision était d’importance, car, maintenant, Tsukuda avait bel et bien deux familles. Akira, restée silencieuse pendant les explications de sa « fille », se pencha brièvement vers elle.

« Tu sais, si tu veux que ta tante vienne ici, nous pouvons toujours l’héberger au manoir…
 -  Et vérifier ses résultats scolaires, je sais que vous, les Japonais, tenez beaucoup à avoir de bonnes notes. Il y a des femmes qui ont du mal avec leurs études parce qu’elles ne sont pas épanouies dans leur vie sentimentale. Ce que mon expérience m’a appris, c’est qu’il est très important d’avoir une stabilité émotionnelle, et que nos désirs soient globalement satisfaits. C’est… C’est comme la pyramide de Maslow. Si on ne satisfait pas un besoin inférieur, le besoin supérieur ne le sera pas. »

La pyramide de Maslow, aussi appelé « pyramide des besoins », était un concept élaboré sur une théorie développée par Abraham Maslow dans les années 1940’s, qui vise à hiérarchiser les besoins d’une personne humaine, en les rangeant en cinq catégories. Le concept avait été développé au fil des années, et Maslow avait établi sa pyramide définitive dans les années 1970’s. La pyramide de Maslow avait connu un grand succès, car Maslow y soutenait qu’une personne n’accomplissant pas les besoins les plus primaires étaient incapables d’envisager les autres. Or, parmi les premiers besoins listés par Maslow, il y avait les besoins physiologiques : dormir, manger, faire l’amour…

« Pour t’expliquer ça simplement, Tsukuda, je vais sortir un exemple que tu dois sûrement connaître. Quand tu es à un examen, et que tu as envie d’uriner, deux besoins se heurtent en toi : celui de réussir ton examen, et celui d’uriner. Si tu peux retenir ce besoin physiologique un certain temps, plus le temps passe, et plus il s’impose sur l’autre. Tu as du mal à te concentrer, du mal à réfléchir, car ce besoin grossit et enfle progressivement en toi. »

L’illustration pouvait paraître anecdotique, mais, au moins, elle parlait.

Juste après cela, on leur amena la carte des vins, et Mélinda poursuivit, sans savoir que Tsukuda avait demandé son assistance à Akira :

« Et toi aussi, tu le ressens… Regarde tout à l’heure. Le parquet lustré reflétait l’image de ta culotte, et tu t’es empressée de la cacher, par peur qu’on te voie. Ce faisant, non seulement tu as attiré l’attention sur toi, mais tu as aussi fait passer un besoin primaire devant un autre… Ton envie de protéger ton corps contre la bienséance. »

Fière de sa démonstration, elle lui sourit encore.

« Mais ne t’inquiète pas, c’était plutôt amusant… Et assez attendrissant. »

Akira choisit ce moment pour intervenir à nouveau :

« Théoriquement, nous sommes mineures, donc nous n’avons pas le droit de boire du vin. Tu peux prendre un jus d’orange si tu veux, mais, en réalité, l’établissement nous sert une boisson spéciale, qui devrait sûrement te plaire. Pour l’entrée, hum… Il y a, soit des plats occidentaux, soit des plats traditionnels. Mère opte préférentiellement pour des plats à base de viande rouge, mais je préfère la cuisine nationale. »

De fait, Mélinda commanda, pour l’entrée, une assiette comprenant des wings au poulet, ainsi que des nems, tandis qu’Akira choisit une assiette pour deux traditionnelle, comprenant quelques légumes coupés, des algues, et des petits poissons.

Un autre serveur apporta la bouteille, ainsi que trois verres à pied, et les servit. On aurait dit du vin rouge très carmin, et, pourtant, quand le liquide se déversa dans les verres, les trois vampires sentirent leurs pupilles et leurs narines se dilater lentement, tous leurs sens subitement aiguisés devant ce liquide rouge qui coulait dans les verres.

Du sang !

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 24 jeudi 05 mai 2016, 12:50:39

« D’accord… Tu as l’air d’avoir une famille biologique un peu compliquée, ma chérie. » Commente Mélinda.

- Parce que chez les vampires c'est jamais compliqué ? Demande-je un peu surprise.

Ma "grande soeur" se penche vers moi pour me faire une proposition.

« Tu sais, si tu veux que ta tante vienne ici, nous pouvons toujours l’héberger au manoir…
 -  Et vérifier ses résultats scolaires, je sais que vous, les Japonais, tenez beaucoup à avoir de bonnes notes. Il y a des femmes qui ont du mal avec leurs études parce qu’elles ne sont pas épanouies dans leur vie sentimentale. Ce que mon expérience m’a appris, c’est qu’il est très important d’avoir une stabilité émotionnelle, et que nos désirs soient globalement satisfaits. C’est… C’est comme la pyramide de Maslow. Si on ne satisfait pas un besoin inférieur, le besoin supérieur ne le sera pas. »

J'ouvre de grands yeux surpris. Faire venir ma tante dans leur manoir ? Mais pourquoi ? Elle va me griller en moins de deux vu sa propension à me coller à chaque fois qu'on se voit.

Mélinda m'explique le principe de sa pyramide de Maslow, ce que je comprends assez aisément, mais je reste assez sceptique à l'idée de mêler ma tante à tout ça. Elle est plus vieille que moi d'un ans, mais elle est aussi beaucoup plus immature. Et puis, elle n'est pas un vampire elle. Et je ne tiens pas particulièrement à la condamner à ce que j'ai souffert.

« Et toi aussi, tu le ressens… Regarde tout à l’heure. Le parquet lustré reflétait l’image de ta culotte, et tu t’es empressée de la cacher, par peur qu’on te voie. Ce faisant, non seulement tu as attiré l’attention sur toi, mais tu as aussi fait passer un besoin primaire devant un autre… Ton envie de protéger ton corps contre la bienséance. » ajoute alors Madame Warren.

Je devient rouge pivoine à cette mention. Elles ont quand même vu ma culotte malgré ma tentative de la cacher...

« Mais ne t’inquiète pas, c’était plutôt amusant… Et assez attendrissant. »

Je relève mon menu et cache ma figure honteuse derrière et serre mes jambes l'une contre l'autre. J'ai envie d'avoir une formule pour disparaître dans le sol. Personne n'a vu mes sous-vêtement depuis ma mère quand j'étais encore trop petite pour m'habiller toute seule. À part ma tante qui farfouille des fois dans mes affaires en me disant que je devrais essayer de me trouver des dessous sexy.

Ma "grande-soeur" se penche alors sur moi.

« Théoriquement, nous sommes mineures, donc nous n’avons pas le droit de boire du vin. Tu peux prendre un jus d’orange si tu veux, mais, en réalité, l’établissement nous sert une boisson spéciale, qui devrait sûrement te plaire. Pour l’entrée, hum… Il y a, soit des plats occidentaux, soit des plats traditionnels. Mère opte préférentiellement pour des plats à base de viande rouge, mais je préfère la cuisine nationale. »

J'hoche la tête derrière mon menu sans parler. J'ai trop honte. Je la laisse commander, je ne connaît pas la cuisine ici.

Le serveur revient ensuite avec une bouteille de vin et je fronce les sourcils. On va vraiment boire de l’alcool ?

Mais dès qu'il ouvre la bouteille, je sens les poils de ma nuque se hérisser alors qu'une odeur enivrante vient chatouiller mes narines. Quand il verse le liquide dans les verres, celui-ci est trop gras et trop épais pour figurer du vin. Et je reconnaît gauchement l'intérêt que je porte à cette vision. C'est la même que quand madame Warren m'a tendu la bouteille en plastique dans mon appartement.

Ho non, c'est pas vrai !

Le serveur nous laisse la bouteille et se retire.

- C'est de la torture... Gémis-je en ne pouvant pas détourner mon regard du verre devant moi.

Je sens l'eau me monter à la bouche comme c'est pas permi, j'ai l'impression que si j'ouvre la bouche un instant de plus, je vais baver d'envie. Je sens mes mains et mes jambes trembler. Mon estomac gronde dans mon ventre comme s'il était vivant et avec une conscience propre. Et il me hurle de me jeter sur ce verre et d'en absorber le contenu immédiatement. Mais mon dégoût est trop fort. C'est du sang ! Merde !

- Ça vous a pas suffit tout-à-l'heure, il fallait que vous en remettiez une couche ? Couine-je du même ton que ferais une souris prise au piège au milieu d'un troupeau de chats affamés.

Je prend ma main droite dans ma main gauche pour essayer de cacher le tremblement, mais mon regard fixe sur le verre doit en dire long. Une partie de moi crève d'envie d'avaler le contenu du verre et la bouteille d'un trait. Une autre partie de moi est à la veille de vomir de dégoût à cette idée.

- Je... Je voudrais... plu... plutôt de l'eau... Dis-je d'une voix chevrotante en sentant que je pâlis un peu et qu'à l'intérieur de moi, une sorte de monstre est en train de hurler de faim et semble lutter pour prendre le contrôle de moi.

Au... Au panier toi ! C'est encore moi qui contrôle !

Mais je sens que je ne pourrais pas le contenir longtemps à ce rythme. Je dois prendre ma figure entre mes mains pour me forcer à détourner la tête de la bouteille et du verre. Et pourtant, j'ai le souffle court comme si je venais de courir un marathon.

Putain, le vampirisme c'est pas le pied !
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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 25 vendredi 06 mai 2016, 00:03:48

Un sourire amusé vint traverser les lèvres de  Mélinda quand elle vit Tsukuda se réfugier à toute allure derrière sa carte de menus. Cette fille était décidément une grande timide, n’ayant, pour l’heure, de Warren que le sang. Elle ressemblait davantage à une Kanjo, une humaine troublée par le sexe, extrêmement timide, et qui peinait encore à comprendre ce qui lui arrivait. C’était aussi pour ça que, toute proportion gardée, Mélinda y allait tranquillement. Une invitation au restaurant, même un restaurant aussi huppé que le Muramaso-jo, c’était un bon moyen d’avancer sereinement. Pour l’heure, Mélinda ne savait pas trop quoi faire. Elle avait peur que, en amenant Tsukuda au manoir, et en lui montrant l’abondance de sexe qui s’y trouvait, Tsukuda n’ait un mouvement de rejet. La vampire savait que, avec les humains, il fallait, au début, avancer lentement, tant ils avaient pour habitude de restreindre et d’enfermer leurs fantasmes et leurs désirs. Tsukuda, visiblement, faisait partie de ces individus qui, à force de vouloir vivre confortablement aux conventions sociales en vigueur, en oubliait leurs vraies passions. Elle était une femme aseptisée, qui pouvait parler des heures de sa famille, jusqu’à évoquer les tantes, les cousins, les arrières-cousins, mais en étant incapable d’aligner trois mots sur eux-mêmes.

*Tout ça ne fait quand même pas très Warren…*

Il allait falloir l’éduquer. Cependant, d’un autre côté, Mélinda avait aussi comme problème qu’un clan vampirique avait cherché à la tuer. Les Nefarius étaient des individus dangereux, et, si jamais ils apprenaient que Mélinda avait une petite-fille, ils s’en prendraient à elle… Et ça, Mélinda ne pourrait guère le supporter. Alors, que faire ? Sacré dilemme ! Mais, en attendant, un délicieux nectar arrivait, et, encore une fois, Tsukuda prouva qu’elle était davantage une Kanjo qu’une Warren.

Cependant, la patience de Mélinda avait aussi ses limites. Tsukuda ne s’en rendait pas forcément compte, mais ses gestes expressifs n’échappaient guère aux autres clients, et c’était bien là une publicité dont Mélinda se passerait bien. Elle siffla donc légèrement entre ses dents, également irritée par le fait que Tsukuda cherche encore à repousser sa nature profonde.

« Ne fais pas un tel cinéma, Tsukuda, tu es une vampire ! C’est comme ça, et pas autrement ! »

Contrariée, Mélinda but un peu de son verre, avalant le sang qui s’offrit à elle. Akira, moins agacée que sa mère, se retourna vers Ayano.

« Elle a raison, tu sais… En un sens. J’étais comme toi, au début, la seule idée de boire du sang me faisait horreur. Mais… C’est notre nature, et je sais que ça peut paraître horrible, au début, mais… Tu sais, les humains ont besoin de manger, de dormir, de respirer… Les vampires ont des capacités supplémentaires par rapport aux humains, mais ont aussi un besoin nutritionnel en plus. Il faut que tu vois ça comme le fait de devoir manger. Est-ce que tu t’offusques quand tu manges de la nourriture en te disant que tu manges la carcasse d’un animal qui a été tué, ou d’une plante qui a été cueillie et épluchée ? C’est dans la nature des choses. De plus, les saignées ne sont pas mortelles. »

À Ashnard, il y avait même des gens qui se faisaient payer pour donner leur sang. Les clans les plus puissants entretenaient des donneurs, qui devaient mener une vie irréprochable, afin d’avoir un sang de très bonne qualité. Akira but à son tour, avant de conclure :

« Tu peux choisir de ne pas boire, Tsukuda, mais, plus tu refuseras, et plus le besoin de boire se fera sentir en toi. C’est comme la pyramide de Maslow… Tu ne penseras plus qu’à ça, et tu en deviendras folle. Et puis… C’est très bon. »

Mélinda se mit à enchaîner, comme pour essayer de remettre la main sur la conversation :

« Je sais que tu ne l’as pas souhaité, Tsukuda, mais tu es maintenant une vampire, et il faut que tu l’acceptes. Toutes les tentatives de remède contre le vampirisme ont échoué, parce que le vampirisme, ce n’est pas une maladie. Ce que tu es, ce n’est pas provisoire, ce n’est pas temporaire, c’est définitif. Tu vois cela comme un fardeau en ce moment, mais, d’ici quelques semaines, crois-moi, tu comprendras à quel point tu es chanceuse, quand tu constateras de quoi tu es capable. »

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 26 vendredi 06 mai 2016, 23:14:58

« Ne fais pas un tel cinéma, Tsukuda, tu es une vampire ! C’est comme ça, et pas autrement ! » Me sermonne madame Warren.

Je rentre un peu la tête dans les épaules quand elle me gronde. Je veux bien croire qu'elle fait partie de ma deuxième famille maintenant, mais elle a l'air de pas avoir trop de patience pour les nouveaux vampires. Merde, jusqu'à il y a quelques heures je savais même pas que j'avais besoin de sang pour survivre. En plus, j'en ai déjà bu toute une petite bouteille en PET. Je devrais être rassasiée pour un moment non ?

« Elle a raison, tu sais… En un sens. J’étais comme toi, au début, la seule idée de boire du sang me faisait horreur. Mais… C’est notre nature, et je sais que ça peut paraître horrible, au début, mais… Tu sais, les humains ont besoin de manger, de dormir, de respirer… Les vampires ont des capacités supplémentaires par rapport aux humains, mais ont aussi un besoin nutritionnel en plus. Il faut que tu vois ça comme le fait de devoir manger. Est-ce que tu t’offusques quand tu manges de la nourriture en te disant que tu manges la carcasse d’un animal qui a été tué, ou d’une plante qui a été cueillie et épluchée ? C’est dans la nature des choses. De plus, les saignées ne sont pas mortelles. »

- Je veux bien te croire, mais quand on sait le nombre de maladies qui transitent par le sang des gens, ben ça ne donne pas trop-trop envie... C'est limite un coup à choper le VIH ou la syphilis par accident... Me défends-je.

« Tu peux choisir de ne pas boire, Tsukuda, mais, plus tu refuseras, et plus le besoin de boire se fera sentir en toi. C’est comme la pyramide de Maslow… Tu ne penseras plus qu’à ça, et tu en deviendras folle. Et puis… C’est très bon. »

Je tourne mon regard vers le verre d'un air désespérée. Le problème n'est pas là. Le goût est même carrément exquis, contrairement à ce que je croyais. Mais justement, j'aime trop ça, et ça me fait peur.

« Je sais que tu ne l’as pas souhaité, Tsukuda, mais tu es maintenant une vampire, et il faut que tu l’acceptes. Toutes les tentatives de remède contre le vampirisme ont échoué, parce que le vampirisme, ce n’est pas une maladie. Ce que tu es, ce n’est pas provisoire, ce n’est pas temporaire, c’est définitif. Tu vois cela comme un fardeau en ce moment, mais, d’ici quelques semaines, crois-moi, tu comprendras à quel point tu es chanceuse, quand tu constateras de quoi tu es capable. »

- Ben justement, je ne le sais pas encore, alors excusez-moi si je ne comprends pas à côté de quoi je passe... Commente-je.

Mais je décide de faire un effort et prend le verre dans ma main et, après un instant d'hésitation le porte à mes lèvres. J'ai à peine le goût sur la langue que, comme si je perdais le contrôle, je renverse le bras et ma tête et avale le contenu cul-sec. Je rosis encore et repose le verre précipitamment en espérant que l'on ne m'a pas vu boire d'un coup ce que tout le monde doit penser être un verre de vin.

- D'ailleurs, je vous entend parler de manoir depuis tout-à-l'heure, j'ai vu la limousine et je vois que vous ne semblez pas manquer d'argent. On dit souvent les vampires très riches et très puissants dans les livres, mais vous faites quoi dans la vie pour brasser autant de sous ? Vous gérez une entreprise ? Quel genre ? Et où ?

Je ne suis pas nouille au point de croire que le fric pousse sur les arbres. Elles le sortent bien de quelque-part cet argent après-tout.
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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 27 samedi 07 mai 2016, 12:35:37

Il est vrai, et Mélinda le réalisa, et le reconnut, qu’elle n’avait pas parlé à Tsukuda de ses nouvelles capacités. Or, cette dernière avait justement mis le nez dedans en expliquant qu’elle avait peur d’attraper une maladie en buvant du sang. Néanmoins, avant de lui répondre, Tsukuda enchaîna sur la fortune de Mélinda, voulant savoir d’où la femme tirait une telle fortune. Ceci amena furtivement Akira et sa mère à se regarder… Dire qu’elle était une esclavagiste amènerait probablement la fragile Tsukuda à la rejeter pour de bon. Sur Terre, l’esclavage était vu comme une abomination, en raison de ses multiples abus, mais aussi en raison du fait que, sur Terre, comme il n’y avait que des humains, on admettait plus facilement que tous les individus soient égaux les uns aux autres. La vampire laissa donc passer quelques secondes, et reprit :

« Pour commencer, en tant que vampire, tu ne crains plus les maladies. Ton sang a été sensiblement renforcé, et les bactéries, les virus, ce genre de choses, ne peuvent plus t’atteindre. Tu peux toujours éternuer, ou être légèrement enrhumée, mais… De manière générale, tu auras toujours une santé de fer. Donc, pour ce qui concerne les maladies transmissibles par le sang… Si tu tombes sur ça, le sang sera juste de mauvaise qualité, comme boire une eau qui n’est pas bonne, mais… Mis à part ça, tu ne crains rien. Plus de grippe, par exemple. »

Mélinda lui sourit.

« Ça, il faut admettre que c’est cool… Mais ne va pas non plus te promener toute nue sous la neige, ma chérie, car nous craignons quand même le froid. »

Dans les faits, la vampire exagérait un peu. Un vampire pouvait tomber malade, mais une maladie humaine était guérie bien plus rapidement, quand elle arrivait, ce qui était toutefois rare. En revanche, il existait aussi des maladies propres aux vampires, mais, fort heureusement, elles étaient, là aussi, très rares.

« Ensuite, tu disposes de capacités légèrement améliorées. Tes sens sont amplifiés, ce qui fait que tu n’auras jamais besoin de porter de lunettes. De même, tu ressens moins la douleur, et tu cicatriseras plus rapidement. Enfin, et surtout, tu comprendras vite que tu disposes d’une nouvelle faculté, qui te permet de sentir le sang des autres. En affinant cette capacité, et en la travaillant, on peut ainsi dissocier et reconnaître les races à travers leur sang. Un vampire a une odeur particulière, qu’un humain n’aura jamais, par exemple. »

En soi, parler d’odeur pour désigner cette sensation était ce qui se rapprochait le plus de ce sixième sens, même si, dans les faits, ce n’était pas, à proprement parler, une odeur. La vampire lui offrait un tableau très prolifique, évitant de parler du plus gros défaut du vampirisme : une stérilisation totale, presque absolue. Mais ça, Mélinda n’en parlait pas encore, car elle ne pensait pas que Tsukuda en était encore à l’âge de vouloir avoir des enfants.

Ne voulant rien lui cacher, elle reprit ensuite :

« Quant à mes revenus… »

Elle se pinça les lèvres. Si elle expliquait à cette femme qu’elle venait d’une autre dimension, Tsukuda se dirait que la vampire avait totalement pété les plombs.

« Hum… Nous en parlerons plus en détail une autre fois. Sache juste que, même si je suis inscrite au lycée Mishima, j’existe depuis plusieurs siècles. Je suis… Je suis l’héritière d’une riche famille de propriétaires terriens, les Warren, mais… Ils ont tout perdu il y a quelques siècles, avant qu’on ne me transforme en vampire. J’ai hérité du peu qu’on a voulu me laisser, et… »

Mélinda se mordilla à nouveau les lèvres, massant l’arrière de son crâne, en réfléchissant.

*Que puis-je bien lui dire pour le moment ? Hum…*

Elle se tut pendant de longues secondes, une petite moue soucieuse venant déformer ses lèvres, puis mordilla ces dernières, avant de reprendre :

« Bon… Mon père était fou, Tsukuda. Moi, je ressemble énormément à ma mère, mais, quand je suis venue au monde, ma mère était très fatiguée, et… Disons que je l’ai tué. En venant au monde. Mon père et mon grand-frère, qui était également très proche de ma mère, n’ont jamais pu me le pardonner, et, comme je lui ressemblais, physiquement, en ayant les mêmes yeux verts qu’elle, ils ont vu en moi un monstre. J’ai vécu ma vie d’humaine dans une prison, Tsukuda, au milieu des autres esclaves et des autres victimes de mon père. Ce sont des ennemis de mon père qui ont fait de moi une vampire, afin que je puisse le chasser. J’ai repris son manoir, et je voulais affranchir les esclaves, mais… Elles ont refusé. Elles disaient qu’elles avaient besoin de moi, d’une femme qui les protègerait contre les autres esclavagistes, qui abuseraient d’elles. Alors, j’ai accepté de les reprendre… Et, grâce à elles, j’ai fondé une entreprise florissante, qui fonctionne encore aujourd’hui, et qui m’apporte une fortune considérable. »

Rien de tout cela n’était faux. Mélinda ne se voyait pas mentir à Tsukuda, mais elle avait logiquement édulcoré certains détails. Et, pour pouvoir aborder le reste, ce fut à son tour de poser une question.

« Dis-moi, Tsukuda… Avant même que nous nous rencontrions, et comme tu vis à Seikusu, est-ce que… Est-ce que tu as déjà entendu parler de… Dé phénomènes étranges ? Inexpliqués ? »

Mélinda prenait des gants.

DC d’Alice Korvander.

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Tsukuda Kanjo

Créature

Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 28 mardi 10 mai 2016, 00:22:22

J'hausse très haut les sourcils en apprenant que je suis désormais immunisée aux maladies.

- Wow... Je n'ai plus qu'à résilier mon assurance-maladie... Commente-je songeuse.

« Ça, il faut admettre que c’est cool… Mais ne va pas non plus te promener toute nue sous la neige, ma chérie, car nous craignons quand même le froid. »

Je tourne des Yeux ronds vers ma "grande sœur".

- Tu avais besoin d'utiliser ce genre d'image ? Lui demande-je en rosissant. Je ne vais pas me déshabiller comme ça !

J'écoute ensuite très attentivement Madame Warren m'expliquer pour le coup de sentir le sang, ce qui me permettra de différencier les vampires des humains. J'hoche la tête, très intéressée. Mais ensuite elle aborde un sujet qui a l'air de la déranger beaucoup plus : Ses sous.

Ensuite je dois probablement pâlir un peu à son histoire, je sens des larmes couler sur mes joues à cette histoire et j'ai honte d'avoir posé des questions soudainement.

- Dé... Sniff... Désolée... Je pensais pas que c'était... Sniff... Ce genre d'histoire... M'excuse-je avec humilité. Ça... Ça a dû être tellement dur pour vous... Sniff... Vous avez un sacré courage pour avoir... Sniff... Surmonté tout ça... Moi je crois que ça m'aurais rendue folle...

Je prend un mouchoir dans mon sac et je me mouche dedans pendant que madame Warren me pose une question qui m'étonne un peu.

- Des phénomènes étranges ? Du genre, plus bizarre encore que des vampires qui transforment des lycéennes en pleine rue pendant des affrontements avec d'autres vampires et le fait que le lycée tiens presque autant du lupanar que de l'école ? Souris-je en essuyant mes yeux d'un revers de ma manche.

Je m'arrête quelques secondes pour réfléchir, puis j'hausse les épaules.

- Une fois, j'aurais juré avoir vu une prof se dépêcher de cacher une sorte de queue rouge avec un bout en forme de cœur sous sa jupe, mais je me suis dit que ça devait être mon imagination. Maintenant j'en suis moins sûre. Et il y a cette autre fois où Kanagawa nous a dit avoir aperçu une fille qui courait toute nue dans les bois avec une queue et des oreilles de chat... Bon, je n'ai moi-même rien vu à part un buisson s'agiter, alors j'en ai toujours douté. Mais sinon, les journaux locaux foisonnent d'histoire à dormir debout sur des disparitions inexpliquées et des créatures bizarres qui traineraient la nuit à l'extérieur, mais ça a l'air tellement courant ici, que ça ne semble choquer personne. Dis-je en haussant les épaules. Mais j'imagine qu'une bonne partie de ces histoires sont vraies au final, vu ce que je viens de découvrir...

Je regarde madame Warren et penche la tête de côté, un détail venant titiller mon esprit.

- Par contre vous êtes née il y a pas mal de temps pour qu'il y ait encore de l’esclavage, non ? Ça vous a embêtée quand les abolitionnistes sont passés par là et ont libéré tout le monde ? Ou vous aviez trouvé un moyen de leur rendre leur liberté avant ? Vous habitiez où ? Aux États-Unis avant la guerre de Sécession ? En Amérique du Sud avant que le Portugal et l'Espagne n'acceptent de ratifier les traités sur la liberté individuelle ? Ou même encore plus en arrière ? Sous l'empire romain d'Orient ? Ou dans les provinces Slaves ? Ou même la république Romaine ? Les cités-États Grecques ? Le grand Royaume d'Égypte ?

C'est qu'elle me rend curieuse la mère de ma génitrice.
Tous les gagnants ont commencé par jouer avant. Pourquoi est-ce que j'ai perdu sans même m'inscrire ?

Mélinda Warren

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Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]

Réponse 29 mardi 10 mai 2016, 07:24:53

Visiblement, la jeune Tsukuda était bien plus émotive que ce que Mélinda pensait. Son histoire l’émut jusqu’aux larmes. La vampire se servait fréquemment de son passé houleux pour amener les gens à voir en elle autre chose qu’une espèce de monstre qui voulait abuser des autres en les contrôlant et en les asservissant à sa petite personne. Pour cela, la vampire développait ses propres séries d’arguments, et relater son passé était un bon moyen de rassurer les autres, en montrant ainsi sa fragilité, et donc, en un sens, son humanité. Tsukuda laissa passer quelques secondes, et, après avoir signalé qu’elle était effectivement au courant de phénomènes inexpliqués (mais pas d’une dimension parallèle), elle retourna sur le passé de Mélinda. La jeune vampire se mordilla les lèvres, un peu embarrassée. Difficile de reculer ou de noyer le poisson, maintenant, Tsukuda lui demandant de manière très précise ses origines. Impossible de lui mentir, mais, quant à lui dire la vérité... Est-ce que Tsukuda accepterait de la croire ?

*Après tout, elle a bien admis que je puisse être un vampire...* tentait de se rassurer Mélinda.

Il y eut quelques hésitations supplémentaires.

« Je suis née il y a quelques siècles, Tsukuda... Mais, si je te dis vraiment d’où je viens, tu risques de ne pas me croire. »

La propension des humains à refuser ce qui leur semblait irréaliste était forte, même placée dans une situation où ils n’avaient, pourtant, aucune autre option, et où l’hypothèse la plus logique semblait aussi la moins cohérente. Akira choisit ce moment pour faire quelques précisions, en se penchant un peu vers Tsukuda :

« Mon père fait partie d’une longue générations d’individus dont la tâche est de protéger le Japon contre toutes les menaces paranormales. Et, en un sens, on a raison de penser que les vampires ne sont pas vraiment originaires de notre monde.
 -  Ce qu’Akira veut te dire, Tsukuda, c’est que je viens d’une autre dimension. Un monde qui n’est pas la Terre, et qui est relié à ce dernier par le biais d’une série de... De Failles. Ces Failles, dans votre monde, sont concentrés à Seikusu et à la région environnante, mais, chez moi, dans mon monde, elles sont présentes un peu partout.
 -  Ces individus hirsutes dont tu as entendu parler, ce sont probablement des gens de Terra qui ont traversé une Faille par mégarde. »

Ça devait faire sans doute gros à avaler, et la vampire laissa donc passer quelques secondes, tout en observant sa petite-fille.

« Je sais que ça a l’air dingue, mais... Eh bien, je n’ai aucune raison de te mentir. Le monde d’où je viens pourrait volontiers être qualifié, par vos critères, de ‘‘monde enchanté’’. La magie y est bien plus présente, et, même si les humains en constituent l’espèce la plus importante, il en existe d’autres, qui peuplent votre imaginaire : les elfes, les nains, les vampires. Je sais qu’une partie de toi doit me prendre pour une folle furieuse en disant ça, ou pour quelqu’un qui essaie de te faire une farce, mais... Je te montrerai. »

Elle reprit finalement, avec un léger sourire, comme si elle se voulait rassurante :

« Tout ce que tu as besoin de savoir, Tsukuda, c’est que, avec moi pour te protéger, tu ne crains désormais plus rien. »

DC d’Alice Korvander.

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