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Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

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Miyoko Sasake

Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

mardi 02 juin 2009, 13:41:05

Cela faisait déjà plusieurs jours que le garçon rencontré au centre commercial lui avait faussé compagnie. Il était gentil, mais ne l'avait pas beaucoup aidé à avancer dans son enquête. Et il avait eu la sale manie de l'empêcher de bouger lorsqu'elle voulait courir ou s'amuser, préférant la câliner et lui déposer de doux baisers contre la capuche de son déguisement de chat.
La petite fille à la frimousse ronde et à la frange raide arpentait en solitaire les rues de la grande ville. Une grande ville qu'elle avait l'impression de ne plus reconnaître. Sans s'en rendre compte, elle avait passé un portail la menant au plan de Terra, mais elle n'en avait pas conscience. Elle se sentait juste plus à l'aise ici, car son déguisement n'était plus vu comme quelque chose d'inhabituel et de sale. Au contraire, les gens dardaient sur elle des regards envieux, et la petite Miyoko s'en enorgueillait.

Les maisons étaient quelques peu délabrées, et les rues si semblable qu'il lui arrivait de passer plusieurs fois devant les mêmes bâtiments. Les heures défilaient et le soleil montait de plus en plus haux dans les cieux. Quelques nuages le voilait à la vue de l'enfant, mais elle savait que midi approchait et que cela faisait donc bientôt deux jours qu'elle ne s'était rien mis sous la dent, à part quelques miettes de pain fauchées à des pigeons. Son petit estomac criait famine, mais Miyoko n'arrivait pas à dénicher de la nourriture.
Les marchands qu'elles avaient l'habitude d'aller quémander sur Terre n'était plus présents dans cette ville. Et ceux qui étaient là avaient un air louche et une mine patibulaire qui faisait peur à l'enfant. Elle n'osait s'approcher des passants pour leur demander une pièce parce que ceux-ci avaient l'air trop pressés ou trop méchants. Elle cherchait désespéremment une âme gentille lorsque ces pas la guidèrent jusqu'à un endroit paradisiaque.

Elle était certaine d'être déjà passée dans cette rue et de ni avoir aperçu qu'un portillon en ruine, mais à présent, naissait sous ses yeux un lieu de merveilles. La demeure, typiquement japonaise, semblait spacieuse et accueillante. Les fleurs qui l'environnaient invitaient les oiseaux et les insectes qui venaient gaiement y faire leur repas, leur nid et y passer leur temps. L'herbe semblait plus verte de l'autre côté du portillon que les brindilles jaunâtres que les pieds de Miyoko foulaient. Elle n'hésita donc pas longtemps, trop ravie d'observer une si belle maison, et sachant qu'un endroit si joli ne pouvait être que "gentil", selon ses critères.

Pénétrant dans le jardin, puis poussant la porte d'entrée située au milieu de la façade, Miyoko s'aventura dans un couloir chatoyant. Elle n'avait pas besoin de déposer ses sandalettes puisqu'elle n'en portait pas. La seule tenue qu'elle traînait depuis des mois était son déguisement de chat qui la recouvrait des pieds à la tête, lui servant à la fois de manteau, de chaussure et de capuche.
Les pieds de l'enfant se déposaient délicatement l'un après l'autre sur le parquet lisse et brillant du couloir. La petite s'amusait à ne provoquer aucun crissement. Son petit jeu mis en place, elle put progresser jusqu'au milieu du couloir. Puis son attention fut détourner par une odeur familière. Son ventre gargouilla et ses narines se dilatèrent : un fumet vagabondait dans le couloir et venait se répercuter jusque dans le nez de Miyoko, lui donnant ainsi l'eau à la bouche. Son voeux le plus cher, dans l'instant présent, était de trouver une miche de pain tout juste sortie du four. Oubliant son jeu, la gamine se précipita le long des murs mauves et dorés, fit une longue glissade sur le sol, et s'arrêta au bout du couloir, ne sachant plus dans quelle direction elle devait se rendre.
Elle prit alors son pouce dans la bouche et prit une mine attendrissante.

Elle ne trouvait pas étrange de n'avoir rencontré personne. Elle ne se trouvait pas impolie d'avoir pénétré dans un bâtiment qu'elle ne connaissait pas. Elle ne cherchait pas à comprendre comment il était aparu là. Elle se demandait simplement quand est-ce que la minuterie du four sonnerait, indiquant que le pain qui semblait y chauffer serait doré à point et prêt à être mangé.

Daclusia Khaleos

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Re : Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

Réponse 1 mardi 02 juin 2009, 16:26:37

Fenêtre de l'étage. Une silhouette qui était passée inaperçue aux yeux de la petite Miyoko. La dite silhouette feuilletait un livre, ou plus exactement, attendait. Fracas feutré d'un ouvrage qu'on referme. Étirement, court bâillement.
Cela faisait un petit moment maintenant qu'aucun client ne s'était présenté à la porte de cette boutique. En jetant un œil au ciel, Daclusia se dit que le moment approchait. Le moment qu'il attendait avec une certaine impatience arrivait.
Comme s'il avait perçu quelque chose, le vendeur tourna la tête vers le plancher. Aucun bruit, aucun souffle. Mais il sentait une petite présence. Petite et maligne.

Le livre posé sur son étagère en plein milieu de la bibliothèque, Daclusia descendit les marches, et en même temps attacha ses cheveux en une courte queue de cheval. Quand on cuisine, c'est mieux d'éviter de mettre des cheveux dans le plat. Arrivé à la cuisine, le vendeur avala l'une de ses friandises, et ouvrit le four pile au moment où celui-ci sonna pour indiquer que son contenu était cuit.
Tâtant le pain qu'il venait d'extirper du four, il sourit, satisfait du résultat. Il fit sortir du four quatres autres boules de pain de même taille que la première, jongla un petit moment avec, et les lança droit dans un filet prévu à cet effet.

Deux cris d'enfants venant de l'étage perturbèrent le calme de la scène, et alors que le vendeur passa une main sur son visage, légèrement agacé, Ate et Ade déboulèrent l'escalier, et sans attendre plus piochèrent chacun une miche dans le filet à pain, sous le regard agacé et amusé de leur maître. C'est Ate, qui le premier des deux, remarqua la présence de Miyoko, et ne put s'empêcher de dire:


" On a de la visite! On a de la visite! "

Après quoi Ade, plus actif que son jumeau, lança une miche de pain dans la direction de l'enfant, en engloutissant du même mouvement sa propre miche.
Daclusia, quant à lui, se contentit d'avaler, assez amusé de la scène, quelques carrés de chocolat au lait, attendant la réaction de son invitée.

Miyoko Sasake

Re : Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

Réponse 2 mardi 02 juin 2009, 19:07:12

Un bip sonore et retentissant sortit Miyoko de sa rêverie. L'odeur du pain devenait insupportablement succulente, mais l'enfant n'arrivait pas à déterminer d'où elle provenait. Elle marchait tout doucement, se fiant à son odorat, fermant les yeux et occultant tout le reste afin de mieux se concentrer. Elle avait les bras tendu devant elle comme une somnanbule, ou plus précisément, elle avait un bras tendu devant elle, tandis que l'autre était emprisonné ; en effet, la petite suçait son pouce, sa salive ruisselant le long de sa main.

Des cris perturbèrent sa progression, puis un chahut de tous les diables se fit entendre. Miyoko avait l'impression que des milliers d'éléphants descendaient un escalier et continuaient leur course dans un autre couloir. Plus le temps s'écoulait et plus l'orage se rapprochait, et l'enfant commençait à se recroqueviller sur elle même, les poings sur son visage, le premier au niveau de sa bouche, le second devant ses yeux. Ainsi cachée, Miyoko ne remarqua pas qu'elle s'était arrêtée devant une porte ouverte qui donnait sur la cuisine.
Mais lorsque le tonnerre s'arrêta, ses ailes du nez prirent leur envol et repérèrent, avant même qu'elle n'ouvre les yeux, l'endroit où elle se trouvait à présent.

Une voix encore plus enfantine que la sienne s'éleva et l'annonça. Miyoko était en visite. Elle n'était pas seule dans cette maison. Elle était chez quelqu'un qui avait deux enfants. Quelqu'un qui savait faire le pain.
La gamine releva la tête et capta la scène qui se déroulait devant elle en une fraction de secondes. Debouts, trois humains à l'air étrange, deux petits et un grand. Les petits semblaient jumeaux malgré des cheveux et des yeux de couleurs différentes et totalement inhabituelles pour une race humaine. Le père n'avait rien de choquant, ses cheveux foncés étaient rattachés en queue de cheval et les traits de son visage étaient anguleux. Pourtant, Miyoko frissonna.
Sa surprise en voyant ces énergumènes l'empêcha de rattrapper la miche de pain au vol. Elle la reçut dans la tête et eut un mouvement de recul, devant l'air goguenard des jumeaux. Sans lâcher son pouce, elle se pencha, ramassa la nourriture et l'observa quelques secondes. Ses yeux brillaient de joie et son ventre gargouillait de plus belle ; le pain était doré, croustillant et moelleux à souhaits !

Dans un bruit de succion, elle libéra sa bouche et se jeta sur la boule de pâte qu'elle avait en main. Elle prit à peine le temps de mâcher, avalant presque rond les trois premières bouchées qu'elle prit. Puis elle se ressaisit, scrutant l'expression de ses hôtes, et commença à manger proprement, arrachant de petits morceaux de pain qu'elle portait à sa bouche, avant de les mâcher lentement et d'apprécier le craquement de la croûte, suivi du goût du sel emporté par sa salive, puis de la douceur de la mie se frayant un passage le long de sa langue pour être hâpé par son estomac.

Quand elle eut finit son repas, Miyoko remit son pouce dans la bouche et observa le père des enfants. Elle lui fit ce qui pouvait ressembler à un sourire, puis elle s'assit par terre en tailleur. La fatigue commençait à s'emparer d'elle maintenant que la faim s'était calmée, bien que loin d'être complètement rassasiée. D'ailleurs, si elle avait eu assez de force, l'enfant aurait sans doute quémander un peu de chocolat, mais elle n'était pas assez vigoureuse pour cela. Elle se contenta donc de fixer la tablette ouverte sur la table et de patienter, comme elle avait appris à le faire depuis plusieurs mois déjà devant les boutiques des marchands.


Daclusia Khaleos

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Re : Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

Réponse 3 mardi 02 juin 2009, 20:44:24

Daclusia était assez heureux de voir cette petite manger son pain avec appétit, d'autant que c'était la première fois qu'il en cuisinait. Tandis que cette gamine fixait le chocolat posé bien en évidence sur la table, lui observait l'enfant. Elle ressemblait plus à un animal qu'à un homme, et ce sans compter le costume de chat. Elle semblait agir à l'instinct, sans se soucier des conséquences qui pouvaient arriver. Si on lui donnait, tant mieux, sinon, tant pis.

Un petit chat errant voulant un bol de lait.

Ayant toujours eu un faible pour les félins, le vendeur mit à chauffer une casserole remplie de lait. Lançant en l'air un autre morceau de chocolat, qu'il rattrapa avec la bouche avant d'en couper un troisième, il posa sur la table un grand verre et attendit que le lait chauffe, sans poser de question, mais regardant avec tendresse le spectacle qui s'offrait à lui.

Ate et Ade, qui dépassaient à peine la taille de Miyoko, s'étaient approchés d'elle et la pressait de questions et de compliments.


" Dis, dis, comment tu t'appelles? D'où tu viens? Moi c'est Ate! "
" T'es mignonne dans ce costume de chat, tu l'as trouvé où? Moi c'est Ade! "
" Ils sont où tes parents? Tu es toute seule? "
" Tu veux jouer dis, hein, tu veux jouer? "

Sifflement de la casserole. Se désintéressant de cette camarade improvisée, les deux jumeaux foncèrent vers l'ustensile en gazouillant, prenant leur maître de vitesse, et en versèrent un grand laid à l'attention de la fillette.
Reprenant de nouveau la tête, c'est toutefois Daclusia qui prit en main le verre de liquide blanc, quelques carrés de chocolats, et l'apporta à la petite tête couleur noisette.
Posant l'un et l'autre sur le plancher face à la jeune fille, il se plaça accroupi face à elle, toujours aussi souriant, et lui demanda presque paternellement:


" Bonjour jeune fille. Que me vaut ta présence dans ma modeste boutique? "

Miyoko Sasake

Re : Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

Réponse 4 mercredi 10 juin 2009, 13:31:20

Elle ne bougeait pas et semblait fixer un point sur la table. Cependant, sa vision periphérique captait le moindre mouvement. Elle put ainsi observer à sa guise le maître des lieux qui déposait une casserole de lait sur le feu. Elle put remarquer aussi que les jumeaux se rapprochaient d'elle. Elle n'esquissa pas un geste, ne voulant pas les brusquer et ne voulant pas montrer sa méfiance. Elle n'avait rien contre ces enfants, mais ils la mettaient mal à l'aise. Ils devaient être à peine plus jeune qu'elle et pourtant étaient déjà plus grands. S'il avait fallu se battre avec eux, Miyoko n'aurait pas pu leur faire face. Mais elle avait l'habitude de fuir, de se cacher et de passer inaperçue. Lorsqu'elle était assise dans la rue, peu de gens faisaient attention à elle car elle se fondait presque dans le paysage grâce à son immobilisme. Pourtant, elle savait montrer le minimum de présence requis pour que les clients des magasins la remarquent et soient gênés . Ainsi, elle recevait toujours de la nourriture des vendeurs dans les boutiques pour la faire déguerpir et qu'elle ne fasse pas fuir les consommateurs.

Lorsque les deux étranges frères s'adressèrent à elle, elle ne répondit pas tout de suite, laissant se déverser le flot de questions. A La Maison, elle dialoguait souvent avec de petites filles plus jeunes qu'elles qui la pressaient toujours de questions, parfois intelligentes, parfois inapropriée, et parfois totalement inutiles. Mais elle s'appliquait toujours à y répondre, en donnant le moins d'informations possible. Pourquoi ? Elle ne se méfiait pas des réfugiées de La Maison, bien au contraire, elle voulait les protéger, et de cette façon elle leur donnait l'exemple. En voulant reproduire les méthodes de leurs aînées, les cadettes et les benjamines s'appliquaient à répondre aux étrangers avec la plus grande parsimonie et ainsi cacher l'existence de La Maison. De plus, les réponses courtes, en ne donnant pas trop d'informations, n'invitaient pas les plus jeunes à poursuivre l'interrogatoire, et seuls les plus curieux continuaient de chercher la petite bête.
Si Miyoko avait répondu à toutes les questions d'Ate et d'Ade, les questions suivantes auraient fusé de manière exponentielle, et la gamine voulait éviter cela. Elle répondit donc simplement, avec la plus grande politesse, et sans une once de mépris.


"Je m'appelle Miyoko, je suis ravie de faire votre connaissance..."

Un sifflement de casserole se fit entendre et l'enfant n'eut même pas besoin de finir sa phrase que les jumeaux s'étaient déjà précipités vers la source du bruit. Alors, émerveillée, la petite suivit la scène qui se déroula devant elle. Ce qui l'intéressait le plus, était ce verre de lait qui passait de main en main et qui bientôt, se retrouva devant son nez, à proximité de quelques carrés de chocolat. Que demander de mieux ?
Regardant son nouvel interlocuteur, Miyoko remit son pouce dans sa bouche. Son petit air innocent et sa fausse timidité en aurait attendri plus d'un, mais ce n'était pas le but de la gamine, qui prenait simplement une pose naturelle chez elle.


*Une boutique ?*

Perplexe, Miyoko observa tout autour d'elle. Rien ne faisait penser à une boutique et les lieux avaient tout l'air d'être les murs d'une maison. Alors pourquoi cette appellation ? Que pouvait-on bien faire dans cette boutique ? Ne sachant que répondre à cette question qu'elle n'attendait pas, l'enfant, sous le costume de chat, prit quelques instants de réflexion. Enfin, elle se décida à répondre, son regard posé droit dans celui de l'hôte.

"J'avais faim, je suis entrée, ça sentait bon."

Bien que peu étoffée, sa réponse en disait peut-être trop. Une vraie timide aurait rougit, mais pas Miyoko, qui se contenta de pencher la tête sur le côté, de manière féline. Elle tendit ensuite son bras gauche vers le verre de lait posé par terre à son intention, supposait-elle. N'ayant pas d'autre bras disponible pour ramasser le chocolat, elle le laissa sur le sol, attendant d'avoir bu son lait. Mais deux problèmes se posaient. Son pouce devait sortir de sa bouche, premièrement, et deuxième, personne ne lui avait expressément indiqué que ce petit goûter était pour elle. Elle resta donc le bras suspendu à hauteur de sa poitrine, les yeux balayant les alentours, naviguant entre l'adulte et les deux enfants.

Daclusia Khaleos

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Re : Envie de pain chaud [pv : J. C. Daclusia]

Réponse 5 mercredi 10 juin 2009, 14:54:41

Bien étrange petite fille. En se rapprochant d'elle, l'avis qu'avait le vendeur sur elle changea du tout au tout. Grâce à ce qu'il vit dans ses yeux. De la malice et de la méfiance, comme si toute cette innocence n'avait été qu'une gigantesque mascarade orchestrée de toute pièce par l'enfant pour induire en erreur un éventuel adulte qui chercherait à savoir des choses de sa part. Défiance et méfiance, bien que valeurs sûres, étaient rares dans un être si jeune...
Mais ce n'était, après tout, pas ses affaires... Il se contenta d'acquiescer à l'entente du prénom de la demoiselle, réfléchissant, les yeux clos, au sens qui se cachait derrière.

Quand il remarqua le petit manège de la jeune fille, jetant à droite et à gauche des regards interloqués, toute curieuse qu'elle était d'élucider le mystère de cette boutique sans article aux airs de chaumières et aux apparences de demeures japonaises, il réprima ce rire qu'ont les adultes quand ils voient l'innocence et la vivacité des tous jeunes. Il songea qu'il devenait vieux. Ou peut être mûrissait-il, simplement.
Après avoir tourné et retourné une réponse dans sa petite tête, enfin Miyoko prit la parole, et croisa le profond regard turquoise du vendeur, laissant s'échapper son souhait de ses lèvres, celui d'avoir à manger. Un souhait somme toute très simple, et déjà en parti exaucé.


" Dans ce cas, sers-toi, je t'en prie. Mais je te rappelle que cette bâtisse, aussi dépourvue d'articles soit-elle, est une boutique. Si tu acceptes ce verre et ce chocolat, tu devras me donner quelque chose en contrepartie. "

Devinant que la petite n'avait pas d'argent, qu'elle ne serait probablement pas encline à accepter de payer -il avait bien remarqué ce petit manège de jouer les enfants pour avoir des choses-, et, surtout, qu'elle venait de la Terre, ça il le voyait bien, Daclusia crut bon de préciser les modalités du marché à la demoiselle, avant qu'elle n'entame le moindre signe de refus.

" Cela peut être de l'argent, bien sûr, mais plein d'autres choses... Ici ce n'est pas une boutique ordinaire... On y exauce les voeux, aussi la contrepartie est-elle différente suivant la personne et la demande... Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne fixe pas les prix... Je ne fais que les révéler... "

Le sourire du vendeur avait changé. Il était toujours bienveillant, mais il s'était rétréci, et était empreint d'une mélancolie presque touchante. Tendrement, sa main alla caresser la petite fille derrière l'oreille, alors que, dans son dos, Ate et Ade (qu'on devrait renommer les jumeaux catastrophes), provoquaient une véritable tempête dans la cuisine, tentant de fabriquer une pâte à gâteau à l'aide de ce qui restait de chocolat et d'un peut de farine.
Se relevant, le maître des lieux s'étira, marcha en direction des deux jumeaux, et lança à la gamine:


" Allez, finis vite cette collation, en contrepartie tu vas m'aider à empêcher ces deux là de réduire ma cuisine à l'état de marécage chocolaté... Et t'auras droit à une part du gâteau~ "

S'en suivirent, alors qu'il accéléra le pas, quelques jurons affectifs et enfantins -crottes de serpent! désastres ambulants!- tandis que les jumeaux secouaient au dessus de leurs petites têtes le plat en verre, tel un saint artefact qu'on emplit d'un nectar divint informe et grumeleux.


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