Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La main dans le sac [PV Masaru]

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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 15 vendredi 26 juin 2015, 10:45:25

Masaru profitait de ce moment, loin du stress habituel. Il était enfin détendu, après toutes ses nouvelles expériences. Changement de continent, déménagement, apprentissage d'un nouveau métier, nouvelles rencontres et autres étaient remarquablement anxiogènes, surtout pour quelqu'un comme Masaru qui avait l'habitude de vivre dans le futur, à tout anticiper. Néanmoins les assiettes se vidaient petit à petit à longueur que le juke box tournait. IL répondit alors à la question de Joana, qui semblait intéressée par la situation du jeune homme.

-A vrai dire, quand j'étais petit, je voulais faire de grandes découvertes, passer à la télé, obtenir des récompenses... Etre un grand savant de ce monde en fait. Il marqua un temps de pause, détachant alors son regard de celui de Jo', réfléchissant à ces mots pendant un instant. Il se livrait sans savoir trop comment ni pourquoi. Il se disait qu'il n'allait peut-être jamais la revoir, et qu'il s'en fichait d'être potentiellement jugé. Il n'avait au final rien à cacher. Il reprit après quelques secondes, replantant ses yeux dans ceux de la jolie rousse, Quand je me suis rendu compte que je ne serai pas le prochain Nobélisé, j'ai en parallèle découvert que j'aimais bien faire partager ce que j'avais eu la chance d'apprendre. J'imagine que c'était naturel pour moi que de devenir professeur à terme. fit-il, le regard et le sourire un peu nostalgiques en se plongeant, ne serait-ce que quelques instants, dans ses souvenirs d'enfants.

Il allait pour poser sa main sur celle de Joanna, sans savoir pourquoi d'ailleurs, lui qui était si timide d'habitude. Sa main avait d'ailleurs commencé le mouvement lent quand un bruit sourd, extrêmement violent détonna depuis l'entrée du restaurant. Derrière le paravent on pouvait distinguer que du rouge avait tapissé les murs. Le couple situé à côté du juke-box l'éteignit instantanément. Un silence assourdissant se fit.

Trois hommes, cagoulés et armés, avaient fait irruption dans le commerce. Ils venaient d'abattre à bout portant et dans la tête un serveur. Le cadavre était éclaté au sol, de la cervelle ayant fuité par l'orifice causé par la balle. Masaru était tétanisé. Il venait de passer d'un semblant de paradis au plus profond des Enfers. Il reprit vite ses esprits, par instinct de conservation sans doute et posa sa main sur la bouche de Jo' pour ne pas qu'elle fasse de bruit, tandis qu'il mettait son doigt sur sa bouche, en demande de silence. La furtivité serait leur meilleure alliée. Un des assaillants se mit à hurler.

-LES GAIJINS NE DEVRAIENT JAMAIS POUVOIR FOULER LA TERRE DE NOS ANCETRES ET NOUS LES EXTERMINERONS TOUS JUSQU'AU DERNIER. QUE LES HONORABLES JAPONAIS SORTENT NOUS NE LEUR VOULONS AUCUN MAL.

Des locaux sortirent alors en courant par la porte qu'un des terroristes laissait ouverte. Quelques instants plus tard, ils n'étaient plus que 12 probables condamnés à mort, en plus des 3 bourreaux. Le temps pressait tandis que Masaru semblait en train de réfléchir, vite, par de rapides mouvements de regards et de tête pour tout observer. Il cherchait une solution.
« Modifié: vendredi 26 juin 2015, 10:58:09 par Masaru Orange »

Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 16 vendredi 26 juin 2015, 23:10:24

Jo écoutait toujours, sans le lâcher du regard, comme si rien ne comptait à part lui, et les mots qu'il prononçait. Elle comprenait ces rêves d'enfant, bien que les siens n'eut pas été les mêmes, certainement du fait de leur différentes éducations. Mais parfois aussi, il lui arrivait de rêver à ce genre de folles ambitions, juste pour occuper son esprit en dérive.
Puis le regard de l'homme s'en alla, se faisant lointain, sans que la rousse ne pense à se décrocher de sa contemplation. Seulement...

Un bruit sourd retentit derrière elle, un choc d'une intensité si violente que la jeune femme sursauta, effrayée. La bouche entr'ouverte, elle jeta un regard à Masaru qui paraissait aussi étonné qu'elle, cherchant la source du bruit. Faisant de même, elle se retourna vivement, le nœud avec lequel elle avait tenté de retenir ses cheveux s'arrachant sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle vit du sang sur le mur qui faisait face, et trois hommes encagoulés entrèrent, des monstres fantomatiques à l'esprit de Jo. La terreur s'empara d'elle, comme un lapin au beau milieu de la route qui aperçoit soudain les phares d'une voiture insensible fonçant inexorablement sur lui.

Les instincts cachés au plus profond d'elle-même semblèrent remonter soudainement à la surface, nourris par des semaines passées sous forme animale.

Danger. Courir. Fuir. Se cacher. Devenir autre chose. Autre chose.

Elle ouvrit la bouche pour pousser un cri, paniquée par ce qui arrivait à elle, quand elle sentit une main se plaquer fermement contre sa bouche, grande et forte, préférant étouffer plutôt que de laisser sortir le hurlement de terreur. La changeforme prit alors conscience, lentement, du bras derrière son dos et de l'homme qui la regardait, terrifié mais calme, un doigt sur la bouche. Elle aurait aimé se tortiller, se transformer en un quelconque insecte et fuir d'ici. Mais quelque chose l'en empêcha. La peur raisonnable de se faire remarquer et attraper  ? A moins que ce ne soit la présence de Masaru à ses côtés, ne pouvant foncièrement se résoudre à l'abandonner, alors qu'elle ne le connaissait même pas ? Elle n'en avait aucune idée, alors qu'elle restait là, immobile, arrêtant peu à peu de trembler.

Une des hommes leur hurla des ordres, sauvagement, et la haine qu'il ressentait en disant ces mots était si profonde qu'il fit peur à Jo, comme certainement aux autres pris au piège.

"Que les honorables japonais sortent, nous ne leur voulons aucun mal."

Directement, l'instinct de Joana lui cria de fuir. C'était animal, elle ne pouvait pas le retenir, au-delà d'un manque de courage flagrant. Elle tira sur le bras de Masaru, avec insistance, comme si elle ne pouvait pas y aller seule. A cet instant, elle ne voyait pas qu'eux deux n'avaient absolument rien de japonais honorables, elle ne pensait qu'à sortir de l'emprise de leurs regards. Mais le professeur refusait, catégoriquement, et cela lui fit mal mais elle résista à son instinct, ne pouvant plus qu'attendre maintenant que ceux qui pouvaient encore être sauvés se précipitent dehors.

Impuissance. Voilà ce qu'elle ressentait, ce qui lui serrait la gorge dans un sanglot étouffé, ce qui lui faisait agripper le bras de Masaru, comme si il pouvait bien les sauver, lui. Car maintenant, elle ne pouvait plus rien faire à part être impuissante.

Et ça, c'était inacceptable.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 17 samedi 27 juin 2015, 00:13:35

Masaru se sentait responsable de la vie de Joana. Il était effectivement responsable de leur présence ici, mais il ne pensait même pas à ça. Il voulait la sauver d'une mort certaine. Ses jolis yeux bleus naguère passionnés, enthousiastes et enjoués s'étaient tout à coup emplis de terreur, de panique. Il la serra contre-lui, comme si tout à coup, elle était devenue la chose la plus importante à ses yeux. Plus importante encore que sa propre vie. Il n'avait jamais su pourquoi, mais Masaru avait toujours trouvé sa motivation dans son altruisme. Toujours les autres en premier, toujours. A fortiori quand c'est une demoiselle, qui semble paniquée et désorientée. Ses émotions étaient confuses. Il se sentait à la fois plus fort, plus grand dans la mission dont il se sentait le porteur, celui de sauver Jo', mais il se sentait aussi vulnérable.

Un second coup de feu retentit, une deuxième exécution. Les autres otages hurlèrent, mais Masaru se tut. Il était terrifié, des larmes ruisselaient le long de ses joues, mais son regard devint de plus en plus déterminé. Il n'allait pas mourir là, maintenant. Il réfléchissait, de plus en plus vite, sans savoir ni comment, ni pourquoi, mais ses pensées s'accélérèrent. Il fit des liens logiques qu'il n'aurait jamais fait avant. Peut-être l'adrénaline, peut-être autre chose, la panique devrait lui épargner des pensées complexes pour se concentrer sur l'essentiel, les fonctions vitales. En cas de fort danger, seul le cerveau reptilien doit normalement fonctionner et prendre le dessus sur le reste. Après tout c'est un vestige de l'évolution, il a bien fallu ça pendant un temps pour garantir la survie de l'espèce. Et il était là, dos au paravent, Joana devant lui, plaquée contre lui. Il la serra contre lui alors que son regard était perdu dans ses pensées. Il cherchait une solution, n'importe laquelle, du moment que ça allait marcher.

Sa vision du temps se déformait. Chaque seconde semblait à la fois minuscule, et à la fois éternelle. Il sentait que le moment où les assassins les trouveraient allait bien arriver, et rapidement, mais il regardait partout.

Il fallait trouver un moyen de neutraliser les trois en même temps, sans quoi s'il en restait un il se chargerait du reste. Pas d'arme à disposition, et un lancer de couteau serait bien trop aléatoire. Pas d'explosif. Pas de poison. Il se sentait de plus en plus acculé, serrant de plus en plus fort Joana contre lui.

Soudain l'éclair se fit. Les pièces du puzzle s'imbriquèrent d'un coup. Il murmura à l'oreille de celle dont il sentait le coeur en panique:

-J'ai peut-être un plan. Je vais vous lâcher, faites le moins de bruit possible...

Il passa sa main sur la joue de Jo', comme pour la rassurer, et mit son plan en action.

Il avait remarqué que les trois assaillants faisaient partie du "Nippon Kaigi", un mouvement d'extrême-droite révisionniste et anti-immigration. Certaines membres de cette organisation avaient un tatouage en commun, au niveau du poignet, qu'il remarqua sur l'un d'eux. Il avait vu ceci il y a longtemps, et ne comprit pas comment il avait pu s'en souvenir. Il tapa alors sur son portable les mots "Nippon Kaigi", et ferma son portable immédiatement.

Tout de suite après, et malgré le troisième coup de feu, il prit la carafe d'eau encore pleine. Il regarda Jo' en lui faisant un signe de tête, le regard toujours aussi déterminé. Il s'accroupit alors, pour laisser couler de l'eau, sans bruit, dans une des rainures du carrelage. Coup de chance le restaurant marquait une légère pente vers la sortie, et de l'eau se mit alors à couler sur le carrelage blanc. Impossible pour quelqu'un qui ne le savait pas de voir ce mince filet d'eau. L'eau coulait, sur les dix bons mètres du restaurant, pour aller jusqu'aux pieds des ravisseurs. De deux d'entre-eux seulement. Mais le plan n'était pas fini.

Il fouilla dans son sac, et trouva son chargeur. Il prit un couteau qui trainait sur la table, et rompit le câble pour laisser les fils électriques apparents. Il brancha alors le chargeur dans le vide, avant de passer à la phase finale de ce qu'il avait trouvé. Le monde semblait tourner lentement autour de lui et remarquait de plus en plus de détails.

Son regard se posa seulement un instant sur un couple, par le biais d'un miroir. Il remarqua une quantité phénoménale de petits points qu'il n'aurait probablement jamais vus dans un contexte tout autre. Il vit qu'elle était mariée, mais pas lui. Elle avait enlevée son alliance et Masaru avait vu la bague tomber du sac. L'intérieur du bijou semblait poli, car probablement souvent enlevé. Pourquoi enlever une alliance? Probablement pour voir d'autres hommes... Tandis que l'homme en face de lui ne portait pas d'alliance. Son amant donc. Comment avait-il peut voir ça? Aucune idée.

Les meurtriers perdaient patience et allaient passer à leur prochaine exaction. Masaru sortit alors son portable, régla la luminosité à fond, et visa les yeux des hommes encagoulés par le miroir. Les ravisseurs eurent un moment de surprise, avant d'aller voir d'où venait le message. Tous les trois, réunis, alignés dans le filet d'eau au sol. Masaru renversa le fond de la carafe d'un coup, et mit en contact le fil dénudé via la gaine en plastique avec le filet d'eau. Le choc fut aussi immédiat qu'on pouvait l'imaginer.

Les plombs avaient sauté. Plus de lumière, et on ne put entendre qu'un seul bruit. Les chutes simultanées des trois agresseurs suite à l'Ampère qu'ils venaient de subir. On ne voyait plus grand chose, à part le portable de Masaru qui mis quelques instants avant de s'éteindre, comme Masaru qui perdit connaissance et s'écroula d'un coup.


Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 18 samedi 27 juin 2015, 16:42:07

Un deuxième coup de feu retentit, et la jeune femme sursauta violemment, sans pouvoir s'en empêcher. Elle parvint à retenir le cri que certains autres otages poussèrent. Elle était trop choquée maintenant pour ne serait-ce que remarquer Masaru qui regardait frénétiquement dans tous les sens, analysant toutes sortes de choses dont la jeune femme n'avait pas même conscience. Elle sentit son étreinte se serrer plus encore. Les yeux perdus dans leur contemplation des fusils levés, des meurtriers en noir. Le regard jonglant éperdument entre la jeune femme allongée dans son propre sang, morte, et l'homme encagoulé qui lui avait tiré dessus.

Soudain, Masaru se détacha d'elle. Sa présence se retira, et se fut comme un choc de plus pour elle, comme si c'était son seul pilier qui disparaissait, la laissant sans repère, malgré la douce main qu'elle sentit sur sa joue, le temps d'une seconde. Le calme s'empara peu à peu d'elle, acceptant, et elle hocha lentement la tête en entendant ce qu'il disait. Un plan ? Mais quel plan pouvait-il bien avoir dans une pareille situation ? Elle aurait voulu le retenir mais n'osa pas, après tout, mieux valait agir plutôt que de se laisser tuer sans raison. Elle fronça les sourcils, terriblement inquiète et, malgré le calme qu'elle réussissait petit à petit à maintenir, une frayeur profonde. Elle aurait détesté qu'il meurt, à cet instant. Profondément détesté.

-Fais gaffe, lui souffla-t-elle, comme si ça pouvait bien changer quelque chose. Elle était passée du vouvoiement au tutoiement, sans même s'en rendre compte, dans un ton bouffé par l'inquiétude et la peur.

Elle se força à détacher son regard de celui de Masaru, une froide terreur lui grignotant le ventre. Elle ramena ses jambes contre son ventre, les entourant de ses bras nus, dans un position purement protectrice. Comme pour se cacher de leurs regards accusateurs.

Les hommes commencèrent à vociférer, rudement, s'approchant inexorablement de leur table. Heureusement, elle était située dans un coin du restaurant, mais se fut un détail quand Jo posa à nouveau son regard sur le cadavre de la femme. Un des hommes encagoulés s'approcha d'une jeune femme, lui hurlant au visage alors qu'elle sanglotait pas à coup. Jo avait peur, Jo se souvenait des mauvaises choses qui lui étaient arrivées qu'elle aurait préféré oublié, et Jo aurait voulu se lever, pour que tout s'arrête.

Et d'un coup, les plombs sautèrent. Tout s'éteignit, et on entendit un bruit mat, sourd, comme si quelqu'un avait chuté. Durant une seconde, se fut le silence complet. Jusqu'à ce qu'un bébé pousse un gémissement, et Jo se reprit.

Que c'était-il passé ? Était-ce Masaru ? Les terroristes s'en étaient-ils allé ?

Dans la confusion, personne ne sembla régir. Joana se tourna vers le professeur, paniquée de nouveau, sans le trouver. De rage, par son impuissance, elle songea alors à troquer ses yeux pour ceux du chat. Ainsi, pour elle, la vision lui revint peu à peu, étrange.

Elle se leva précipitamment, évaluant la situation. Elle était dans un état de transe. Elle devait agir. Lorsqu'elle remarqua les trois hommes en noir affalés, à terre, elle s'exprima, criant pour que tout le monde l'entende :

-PARTEZ D'ICI !!

Étaient-ils morts ? Peu importe se dit Jo. Si ils se relevaient, elle les tuerait, comme elle en avait tué d'autres, de la même manière perfide et incongrue. Mais pour l'instant, tout le monde s'enfuyait, renversant chaises et plats froids, dans un brouhaha terrifiant. Personne ne faisait attention aux autres, cherchant à fuir au plus vite. Personne ne prit le temps de voir si leurs assassins étaient bien morts, ni des clients morts qui gisaient au sol. Et Joana non plus. Tout ce qui l'intéressait à présent, c'était fuir.

Mais pas sans le professeur. Où était-il ?

Puis elle le vit, affalé entre les chaises. Pourquoi c'était-il évanouit ? Qu'avait-il fait ? Pas le temps de réfléchir. Elle ne pouvait pas le transporter sous forme humaine, mais elle se jura qu'elle ne partirait pas sans lui. Partir où ?

Elle laissa sa question en suspend, et se pencha vers l'homme qui respirait par à coup. Il était à peine conscient.

-ебать, merde !

Elle renversa la table et s'accroupit. Sans chercher à le ménager, elle glissa ses bras sous son dos et ses genoux, le soulevant sans difficulté apparente. Elle avait emprunté sa force au gorille, et ses bras avaient étrangement grossit, presque singe. Pas vraiment sexy, mais elle le transporta facilement vers la cuisine, cherchant une sortie plus discrète. Merde, dans quoi s'était-elle fourrée ? Elle qui voulait de l'action, elle était servie. Le cœur au bord des lèvres, elle trouva rapidement la sortie arrière, priant pour ne pas faire de mauvaise rencontre.

Elle déboucha sur une ruelle vide, donnant sur l'entrée des immeubles du dessus. Jo avait souvenir qu'il habitait là-dessus, mais comment savoir quelle maison était-ce ?

Elle le déposa doucement sur un banc, réfléchissant activement à un moyen de le réveiller. Elle se pencha sur lui, reprit son pouls, le secoua. Il broncha un peu. Elle eut un sourire, ne voyant même pas les larmes qui brouillaient sa vue.

-Réveilles-toi, bon sang ! Réveilles-toi ! Puis elle se souvint brutalement, et commença à sangloter doucement. Ils sont morts, on les a laissé... Là-bas. On les a laissé là-bas ! Morts !

Il fallait qu'il se réveille. Elle ne pouvait pas le ramener chez elle dans cet état, et il ne pouvait pas la laisser toute seule sans explication. Elle lui prit le bras, les genoux nus contre le sol poisseux, toute son attention sur son visage. Un filet de sang coulait du coin de ses lèvres.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 19 samedi 27 juin 2015, 20:48:21

Le trou noir total. Aucun souvenir, il n'avait rien vu, rien entendu. Ni les pleurs de Joana, ni les hurlements des otages. Rien. Il n'avait pas non plus senti qu'on l'avait transporté. Mais le noir vira au gris, puis au blanc au fur et à mesure du temps. Ses yeux se rouvrirent, quelques temps après que Jo l'ait déposé sur le banc de la petite ruelle.

Son audition revint petit à petit, et il put entendre les pompiers ainsi que la police arriver. Il avait fait un malaise, suite à la décharge d'hormones dans le cerveau, et au stress évident causé par la prise d'otages... Enfin l'exécution devrait-on dire. Sa vision trouble se clarifia un peu, malgré la fissure dans un des verres de ses lunettes. Il vit Jo', penchée sur lui, les yeux rougis par les larmes. Son bras contre le corps de la jolie rousse, il lui fit un petit sourire. Il savait que son plan avait marché, sinon ils ne seraient pas là mais plus haut. Au paradis, ou en Enfer... Ou nulle part en fait.

Sa tête tournait encore, mais, coup de chance, il était tombé contre les chaises, et s'était par conséquent épargné un traumatisme crânien dû à un choc de sa tête contre le carrelage.

On entendit au loin le bruit des forces spéciales d'intervention qui pulvérisèrent la vitrine et qui rentrèrent pas la force. Un peu tard. Trop tard pour les malheureux qui avaient été exécutés.

Toute la pression retomba d'un coup dans les secondes qui suivirent l'assaut. Pas de coup de feu, rien. Ils étaient donc hors d'état de nuire.

Masaru passa sa main sur la joue de Joana, et s'épargna les politesses d'usage qui ne sont à propos que dans un contexte... Classique, et qui seraient par conséquent ici tous sauf adaptées.

"-Tu vas bien? Rien de cassé? Ils ne t'ont rien fait?"




Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 20 dimanche 28 juin 2015, 15:55:11

Un immense sourire éclaira son visage, et elle oublia un peu ce qu'il venait de se passer face au soulagement bien trop intense qu'elle ressentait en voyant le jeune homme ouvrir, hésitant, ses paupières. Elle était heureuse qu'il n'ai rien vu pendant son évanouissement. Et heureuse qu'il n'est pas l'air d'avoir perdu la mémoire, ou d'avoir subit un choc crânien en tombant de sa chaise.

Elle ne répondit rien un moment, juste là, à le regarder, comme elle avait l'habitude de faire. Pourquoi posait-il des questions sur elle ? C'était lui qui avait faillit mourir en se fracassant contre le sol, en tentant elle-ne-savait quel plan pour se sauver de cette parenthèse infernale... Alors elle laissa la question en suspend, un instant. Malgré tout, elle finit par répondre :

-Tout va bien. Mais... Qu'est-ce qui t'es arrivé, Masaru ? Tout c'est éteint, puis tu es tombé et j'ai rien pu faire et... J'ai vraiment cru que t'étais mort sans que je sache pourquoi. Tu as mal où ?

Les larmes se calmaient peu à peu, non, il n'était pas mort, non, elle n'était pas morte. Mais elle s'accrochait toujours à lui. Elle était comme une bestiole domestique qu'on lâche soudain dans la nature : totalement perdue. Des bruits, sourds, lointains, arrivaient à elle, toujours agrippée à son bras. Elle avança sa main vers son front, d'un geste calme, tendre presque, et tira sur sa manche pour effacer doucement le sang qui lui coulait dans les yeux. Elle aurait aimé le serrer dans ses bras, là, tout de suite, mais elle s'abstint. Elle ne voulait pas lui faire mal.

En réalité, du monde c'était rassemblé derrière elle, dans la ruelle. La police et des ambulances. Ils s'étaient déjà arrêté, avaient déchargé et étaient entrés dans le restaurant, à l’affût des terroristes.

Jo se retourna soudain, comme si elle ne les apercevaient que maintenant. Une bouffée de rage monta en elle. Était-ce juste maintenant qu'ils arrivaient ? Maintenant que trois personnes mourraient, assassinées inutilement par des fous meurtriers, encagoulés ? Elle eut envie de se lever, de courir vers eux et de leur hurler à la figure : de quel droit ?

Mais elle resta là, les yeux rougis, les manches et les genoux en sang, regardant éperdument la scène d'après-chaos. Des gens s'étaient rassemblés. Quelqu'un venait à eux. Elle pressa encore le bras de Masaru, partagée entre le soulagement, la terreur et la colère.

-Mademoiselle, monsieur ! Peut-on vous poser quelques questions ?

Un homme était arrivé en courent, comme pressé. Il posa un regard sur Masaru en fronçant les sourcils d'un air profondément professionnel. Ne répondant pas, Joana le regarda s'avancer précipitamment vers Masaru qui c'était légèrement relevé. La métamorphe ressentit une pointe de déception à l'idée qu'il ne puissent continuer à échanger sans être dérangés, sceptique en voyant l'homme s'approcher de lui pour commencer une auscultation en règle.

L'ambulancier commença à prendre son pouls et à l'examiner pour connaître son véritable état. Peut-être cachait-il quelque chose d'invisible, peut-être avait-il besoin de soin ? Jo connaissait particulièrement bien les hôpitaux et se rongea les ongles en attendant le verdict du médecin.

En ayant finit avec le professeur, il s'approcha vers elle, qui le regardait d'un drôle d'air. Elle n'avait aucune envie de se faire ausculter, d'une quelconque manière, par cet homme. Elle leva les mains, reculant, en disant rapidement, comme pour ne pas qu'il s'approche plus :

-Tout va bien pour moi !

Il insista, posant un regard sur elle, cet illustre inconnu. Elle répéta sa phrase, plus insistante à son tour, et il l'observa d'un air sceptique. Elle détestait qu'on la détaille de cette manière. L'air farouche de la rousse finit certainement par le convaincre et il lui indiqua l'ambulance quelques mètres plus loin « si jamais vous en avez besoin». Elle lui jeta un regard noir totalement injustifié et l'homme la considéra avec indulgence, avant de leur expliquer que des policiers devaient venir pour leur poser des questions. Puis il s'en alla retourner vers d'autres anciens otages.
La change-forme pria pour que cela ne dure pas trop longtemps.

Elle avait simplement envie de fuir.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 21 lundi 29 juin 2015, 15:39:18

Le sourire de Joana marqua la fin de cet épisode tragique. Même si physiquement Masaru allait bien, il était encore en état de choc. Le bruit des armes à feu. Le bruit des corps tombant les uns après les autres sur le sol. Les hurlements. Ce bullet-time qu'il a vécu, cette idée qu'il a eue. Beaucoup d'émotions, trop pour quelqu'un d'aussi banal que lui. Une situation extra-ordinaire pour quelqu'un d'on-ne-peut plus ordinaire.

Ce contact humain avec cette inconnue qu'il avait rencontrée il y a à peine une heure lui permettait de ne pas sombrer sur le moment. Ses idées s’éclaircirent et il se remémora la scène dans son ensemble, et fut envahi d'un sentiment de culpabilité immense qui le submergea. Il aurait du en sauver plus. Il aurait dû penser à tout ça plus rapidement, sans hésitations. Des larmes refirent surface sur ses yeux marrons, qui trahissaient un regard faible. Même si tout s'était en fait passé très vite, en quelques minutes, il était marqué comme quelqu'un qui aurait couru pendant des heures.

Le petit geste de Joana, cette douceur qui tranchait avec l'horreur qu'ils venaient de vivre... Cela faisait du bien. Tellement de bien. Il se sentait en sécurité, presque bercé par chaque petit mouvement sur son front.

-J'aurai du en sauver plus... Penser à tou- Il fut interrompu par l'ambulancier qui venait d'arriver. Masaru prit sur soi, et essuya les larmes qui avaient recommencé à perler le long de ses joues. L'ambulancier commença son check up, le pouls, les pupilles, et posa quelques questions sommaires sur son état. Il n'avait rien de cassé. Jo' avait l'air inquiète mais Masaru lui fit signe que tout allait bien. L'ambulancier annonça le diagnostic préliminaire, posé rapidement avec les moyens du bord.

-Rien de cassé, mais il est en état de choc. dit-il à Joana qui semblait attendre le résultat. Il se tourna alors vers le principal concerné. On va vous emmener à l'hôpital le plus proche pour de plus amples examens.

-Pas besoin. J'ai rien de cassé justement. J'ai juste besoin de calme, et d'être dans un endroit que je connais. Je viendrai demain pour un check-up complet. Mais on ne m'a pas frappé, ni même touché. Allez voir ceux qui en ont vraiment besoin.

L'ambulancier essaya de le convaincre, sans succès. Ce n'était pas raisonnable, mais plus il repensait à la scène, plus il refaisait tourner les images dans sa tête et plus il se rendit compte que quelque chose d'anormal s'était passé. L'adrénaline seule ne suffit pas à expliquer le fait qu'il se soit transcendé à ce point. Le secouriste repartit  en trottinant jusqu'au lieu du drame, en croisant deux personnes qui semblaient venir en direction de nos deux victimes.

Le cortège de police, arrivé sur les lieux, avait dépêché deux policiers pour venir les voir, leur poser quelques questions. Masaru se leva afin d'aller vers eux directement. Il n'avait absolument pas envie de répondre à leurs questions, et le leur expliqua sommairement. Il faisait partie des otages, il s'était retrouvé là purement par hasard, il a trouvé un moyen de les mettre hors d'état de nuire, et ils pourraient voir tout ça sur les bandes d'enregistrement. Il leur annonça cash qu'il était en état de choc, et qu'il n'avait pas les idées claires, et qu'il avait besoin de repos. Il sortit de son porte-feuilles sa carte d'identité, et l'un des deux représentants des forces de l'ordre tiqua à la lecture de ladite carte. Oui oui, c'était bien le "Orange" du même nom que l'ambassadeur reconnu dans tout le pays par ceux qui avaient l'habitude de faire partie de l'administration.

Il n'aimait pas particulièrement utiliser son nom comme passe-droits, mais dans une situation pareille il n'eut aucun remord. Les deux policiers allaient pour poser quelques questions à Joana quand il leur dit qu'elle était avec lui, et qu'elle n'en savait vraiment pas plus, et qu'elle était très choquée. Masaru leur indiqua qu'il habitait juste au dessus, et qu'ils allaient probablement monter pour être au calme pendant un temps. Ils vérifièrent rapidement l'adresse qui correspondait effectivement. Difficile de toutes façons d'aller bien loin alors qu'un cortège de sécurité avait commencer à s'ériger tout autour du pâté de maisons. Masaru leur donna son numéro de téléphone, et leur indiqua qu'ils descendraient quand ils iront mieux et qu'ils auront encaissé le choc

La défiance qu'elle afficha envers l'ambulancier montra clairement qu'elle n'avait aucune envie de répondre à un interrogatoire. Ils n'essayèrent pas de creuser, et firent demi-tour, le croyant sur parole. Masaru revint vers Jo' qui était restée un peu en retrait.

-Tu veux monter? On sera tranquilles et j'pense que ça nous fera pas de mal d'être un peu au calme... En tout cas personnellement j'en ai besoin... Je ne te force pas la main évidemment, si tu préfères rentrer chez toi je comprendrai. J'ai dit aux flics que t'étais pas en état de répondre à leurs questions, on devrait être tranquilles pour le moment à ce niveau là je pense.

Il prit un temps pour souffler. Un silence, une petite pause. Comme pour respecter la solennité de l'instant.

-Merci pour tout en tout cas... Vraiment. Je ne sais pas comment t'as réussi à me faire sortir mais... Merci. Pour tout.

Il espérait vraiment qu'elle allait accepter de monter. Il ne voulait pas la quitter, pas dans un moment pareil.

Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 22 mardi 30 juin 2015, 12:46:33

Apparemment, tout allait bien. Joana soupira, soulagée. Elle restait en retrait, impatiente, nerveuse par toute cette agitation. Des gens couraient, allant et venant ; policiers, médecins, parents venus à la rescousse. Et bientôt ce serait certainement aux médias de relayer la tragédie aux info, des journalistes allaient bientôt venir sur ce lieu d'horreur et Joana comptait fermement partir d'ici avant que cela n'arrive. Il était rare qu'elle pense à ce point au futur, proche du moins, mais elle fronça les sourcils en voyant un policier en uniforme s'approcher de Masaru. Quand auraient-ils fini ?Serait-ce à son tour, ensuite ? Jo se dit qu'elle ferait mieux partir avant. Elle savait très bien qu'elle était personne aux yeux de l'administration et du Japon. Cependant elle resta là, à attendre encore.

Pourtant ce  ne fut pas le cas. Le policier ne lui jeta pas même un regard et s'en alla rapidement vers d'autres rescapés. Jo se dit qu'ils auraient tout de même pu attendre qu'ils soient remis du choc pour les interroger. Puis un autre pensée vint à elle : ils le feraient ; ils reviendraient, bien sûr. Et même si elle savait qu'il fallait retrouver le réseau des terroristes, porter des accusations, venger légalement les personnes assassinées, Jo s'en fichait. Égoïstement, elle voulait juste être en paix.

Comment le professeur avait-il pu abréger sa discussion avec le policier et éviter qu'elle se fasse aussi interroger ? Elle délaissa cependant cette question pour l'instant, reprenant petit à petit son calme ou du moins, une partie de son tempérament habituel. Mais elle restait sombre, presque triste, comme une gamine qui ne comprends pas pourquoi on l'a punie.

Enfin l'homme revint vers elle.

-Tu veux monter? On sera tranquilles et j'pense que ça nous fera pas de mal d'être un peu au calme... En tout cas personnellement j'en ai besoin... Je ne te force pas la main évidemment, si tu préfères rentrer chez toi je comprendrai. J'ai dit aux flics que t'étais pas en état de répondre à leurs questions, on devrait être tranquilles pour le moment à ce niveau là je pense.

Elle fronça les sourcils, elle n'avait pas vraiment envie de le déranger plus que déjà. Mais l'idée de le quitter maintenant lui était étrange, et elle ne s'y faisait pas. Elle n'était pas totalement remise, le cœur toujours au bord des lèvres suite à la frayeur qu'elle avait ressenti.

-D'accord, répondit-elle en s'approchant.

Mais...Merci. Pour tout.
Elle ne savait pas quoi répondre à ça. Elle aussi, elle aurait voulu le lui dire, mais elle n'avait pas les mots, et ça la désolait. Elle ne voulait pas que ça sonne creux. Alors, hochant doucement la tête, elle lui rendit son regard, bien plus sincère que des paroles maladroites qui auraient sonné creux. Il indiquait clairement : je comprends, et c'est réciproque.

-Tu habites à quel étage ?

C'était une question toute simple, anodine, et Jo s'avanca pour passer doucement un bras autour de celui de Masaru, dans un geste naturel, dénué d'arrière-pensée. Elle voulait juste être présente, et si il ne voulait pas parler, rien expliquer, au moins elle serait là comme lui l'était.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 23 mardi 30 juin 2015, 13:42:20

Son regard valait mille discours. Un mélange de tendresse, et de compassion. Sa réponse à venir l'angoissait. Comme si tout ce qui lui restait en ce moment précis se jouait en trois lettres, oui ou non. Il ne la connaissait pas, l'appréciait mais mais au point de représenter tout son monde présent. Il se retrouvait face à lui, caché sous une tignasse rousse, de jolies formes et des yeux dont le bleu rappelait l'azur du ciel d'été qui les surplombait. Masaru espérait simplement que cette part de lui même qui s'est construite lors de la dernière heure ne partirait pas.

-Tu habites à quel étage?

Un soulagement. Quel soulagement. Masaru sourit un peu en coin avant de répondre.

-28e. Les deux systèmes électriques, du restaurant et de l'immeuble, sont disjoints, donc coup de chance l'ascenseur devrait marcher. fit-il en s'avançant pour composer le digicode de l'interphone. 1789, tout un symbole pour un français exilé à plusieurs milliers de kilomètres de chez lui.

Une boutade pour alléger l'atmosphère, un petit sourire. Le Masaru qu'on pouvait avoir l'habitude de fréquenter, la causticité des propos en moins toutefois. Joana passa son bras sous le sien et Masaru la serra contre lui. Seule elle pourrait à jamais comprendre ce qu'il a vécu. Il pourrait décrire aussi bien qu'il le voudra la scène, il ne pourrait jamais reconstituer l'horreur qui venait d'arriver. Ces cris. Le bruit du crâne qui se fait perforer à bout portant par un représentant de ce que l'Humanité a produit de pire. Seule elle le comprendrait.

Des flashbacks commençaient à revenir, ce qu'il avait fait, le regard terrorisé de Joana et la scène de chaos dans son ensemble. Il ferma ses yeux en forcant, comme pour nier intérieurement ses souvenirs.

Ils rentrèrent dans le hall de l'immeuble. Le hall était immense, et rappelait les immeubles de luxe qu'on pouvait trouver dans toutes les grandes capitales du globe. Sol sobre en carrelage sombre, spots sur le haut plafond et marbre orangé pour décorer les boites aux lettres, devant lesquelles ils passèrent, silencieux. Masaru ne dit pas un mot, attendant d'être chez lui. Il eut l'impression que parler alors qu'ils n'étaient pas isolés pourraient casser la bulle dans laquelle il souhaitait s'enfermer. L'ascenseur était ouvert, attendant qu'on l'utilise. Tout aussi luxueux que le reste d'ailleurs, les parents de Masaru, et surtout son père, étaient très aisés et purent offrir le meilleur à leur fils unique. Ca, plus l'argent qu'il commençait déjà à gagner en publiant des articles dans des revues scientifiques, auquel on pouvait évidemment rajouter ce qu'il gagnait avec les cours qu'il donnait... L'argent n'était pas un soucis pour lui.

Masaru appuya sur le bouton pour monter au 28e étage de cet immense immeuble qui en comptait une quarantaine. Il la serra contre lui, ayant irrationnellement peur qu'elle parte. Des larmes se remirent à couler, sans avoir le nez encombré, témoin d'une peine véritable, et non du choc en lui même.

-Désolé... D'habitude j'évite de pleurer quand y a des témoins mais je dois bien t'avouer que là j'ai du mal à prendre sur moi...


Quelques instants plus tard la porte s'ouvrit sur le couloir, qui était à l'image du hall: moderne, classe, luxueux sans être tape-à-l'oeil. Il prit ses clés dans son sac et ouvrit la porte en laissant à Jo' le soin d'entrer la première. Il le remarqua d'ailleurs, et se fit la réflexion que la galanterie était passée dans son cerveau des réflexes, et que cette habitude n'était plus un code social, mais une façon de procéder, comme le fait de marcher par exemple.

L'appartement était assez grand. La lumière n'était pas forte car Masaru avait pris le soin de fermer partiellement les stores avant de partir au boulot ce matin même. L'atmosphère était par conséquent respirable. La configuration de l'appartement respectait ce schéma (très mal dessiné), avec les fenêtre en face de l'entrée en rentrant. Il jeta son sac contre le mur en suivant Joana.

-Pose tes affaire où tu le voudras...

Il s'assit ensuite sur un des deux canapés en cuir noir du salon/coin télé en espérant que Jo' allait le rejoindre.

Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 24 mercredi 01 juillet 2015, 13:24:01

28 étages, cela semblait aussi haut que l'Everest pour Joana. Elle leva le nez au ciel, son regard passant sur les dizaines d'étages et l'immense immeuble qui surplombait le maudit restaurant. Elle imagina qu'elle était un oiseau, tout là-haut, surplombant la ville, comme un visiteur extérieur, simplement observateur. Elle ne comptait plus les fois où elle s'était retrouvée perchée sur un immeuble de ce genre, totalement libre. Ou presque.

Ses habituelles pensées lunaires lui permettaient presque de passer outre la scène de violence que les deux venaient de vivre. Étrangement, c'était comme si elle n'avait pas vraiment été là, comme si cela avait été quelqu'un d'autre. Comme dans un rêve. Joana n'était pas vraiment du genre à ressasser son passé, même extrêmement proche comme maintenant. Pourtant le mauvais souvenir et les émotions violentes qu'elle avait ressenti semblaient la suivre, vicieuses, s'accrochant à son cœur pour le balader dans tous les sens. Elle en avait la nausée.

Maintenant, le bras de Masaru était comme un pilier pour elle, une bouée à laquelle s'accrocher alors qu'elle dérivait peu à peu. Le sentir s'accrocher à elle de la même manière semblait lui rappeler qu'elle n'était pas seule. Elle eut un soupire, lourd mais pratiquement inaudible. Comment s'en sortir ?

-Désolé... D'habitude j'évite de pleurer quand y a des témoins mais je dois bien t'avouer que là j'ai du mal à prendre sur moi... 

Même si elle avait vu les larmes qui coulaient sur son visage, elle ne l'avait pas vraiment relevé. Elle savait et comprenait la tristesse qui le submergeait, même si elle ne le vivait pas de la même manière. La jeune femme serra légèrement son bras, pour lui montrer qu'elle comprenait, encore ; elle n'était pas du genre à accepter ce type de conventionnalité, le fait de cacher ses émotions parce qu'on ne veut pas voir la réaction des autres face à elles. Jo s'en fichait, elle se sentait juste mal, comme lui, et elle se disait que peut-être les étages qu'ils montaient à toute vitesse les éloignerait aussi du chaos qu'ils venaient de vivre.

Quelques temps plus tard, ils arrivèrent au bon étage, et le professeur sortit de son sac une clefs qu'il inséra sans plus attendre dans la serrure. La porte s'ouvrit sur un espace très clair, laissant filtrer la lumière d'une magnifique journée d'été comme celle d'aujourd'hui. C'était grand, spacieux, comme Jo n'avait pas l'habitude d'en voir. L'endroit où elle vivait était lugubre, payé au noir à un prix dérisoire avec l'argent qu'elle avait récolté au cours de ses divers vols. Elle ne s'en plaignait pas – à qui l'aurait-elle fait ? - car elle savait que c'était son choix que de vivre ainsi, totalement indépendante des lois établies. Elle aurait tout aussi bien pu revenir chez Will', en Russie, où elle aurait été accueillie à bras ouverts... Mais elle se refusait au métier qui l'attendait si jamais elle rentrait chez elle.

Quoi qu'il en soit, elle dévora des yeux l'endroit, simple et lumineux. Elle se demanda un instant comment il avait bien pu rassembler l'argent pour payer un tel appartement. Peut-être ses parents, tuteurs ? A moins qu'il n'est une femme dans sa vie, riche et assez généreuse pour payer pour deux ? Pourtant, elle ne distinguait pas d'affaire qui aurait pu appartenir à une femme.

Elle abandonna ses pensées-là pour faire glisser son sac le long de son bras, qui atterrit proche de celui de Masaru. Puis elle leva la tête pour chercher le professeur du regard, un peu perdue dans cet espace qu'elle ne connaissait pas. Elle s'avança vers les canapés disposés en coin, observant, trouvant un place sur celui où était assis Masaru, à l'endroit opposé cependant. Comme si elle voulait rester dans un coin, invisible, pour observer et se protéger. Par réflexe.

-C'est très beau, ici. J'aimerai savoir...

Elle fronça légèrement les sourcils, regardant Masaru. Elle n'aimait pas vraiment revenir sur ça, mais la question tournait dans sa tête depuis un bout de temps.

-Pourquoi la police nous a lâché aussi tôt ?

Elle entoura de ses bras ses genoux, comme pour se protéger. Le cœur au bord des lèvres, elle se concentra pour faire disparaître cette sensation, mal à l'aise. Il fallait que quelque chose se passe, pour faire partir son malaise, et elle se dit qu'elle aurait aimé pleurer mais que ses yeux, fourbes, restaient secs.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 25 jeudi 02 juillet 2015, 11:48:03

Il avait déménagé il y a peu, mais ce lieu était tout de même son refuge. Il avait pris ses marques, et même si le lieu en lui même ne lui était pas encore familier, certaines de ses affaires l'étaient. Sa carte des étoiles, qu'il avait reçu quand il était encore un môme, punaisée fièrement sur un mur. Ces chaises qu'il a récupérées de chez son père lui rappelaient ces repas qu'ils avaient passés ensemble, à parler de tout, de rien.

Jo' s'était recroquevillée sur elle-même, créant son cocon. Après tout c'est lui qui était chez lui, pas elle.

-Pourquoi la police nous a lâché aussi tôt ?

La question était donc bien importante pour elle. Des ennuis avec la justice peut-être? Elle avait éludé l'endroit où elle habitait, peut-être s'était-elle introduite sur le territoire clandestinement? Qu'importe après tout... Il la couvrirait si elle en avait besoin.

-Mon père est un haut dignitaire français, il a représenté la France au Japon à la fin des années 90, sous Chirac, un président français qui s'était attaché à tisser des liens importants entre l'Asie et la France. Les relations étant au beau fixe à cette époque, il s'est fait un nom dans tout le monde administratif du pays, ça m'étonne pas plus que ça que le gradé un peu âgé qui soit venu nous voir tout à l'heure ait reconnu le nom. J'en ai profité pour lui faire comprendre que j'avais envie qu'on nous foute la paix. J'aime pas utiliser mes relations mais dans un moment pareil j'ai pas eu de scrupules...

Masaru sortit deux verres de la table basse, et posa en posa un devant Joana. Il se leva pour aller prendre un pichet qui était posé sur le bar américain, et le posa également sur ladite table basse.

-Désolé j'ai que de la flotte... Si t'en veux sers toi fais comme chez toi, lui dit-il, en se servant et en s'hydratant un peu.

Ca va aller toi...?

Il semblait inquiet pour Jo', qui semblait toute frêle, toute fragile dans son coin de canapé.

Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 26 dimanche 05 juillet 2015, 11:48:06

Il y avait quelque chose qui semblait la ronger de l'intérieur, qui lui faisait mal. Elle n'arrivait pas à comprendre ce sentiment là, n'essayait même pas, à vrai dire. Elle n'aimait pas analyser, ce n'était pas son domaine.

Pourtant, peut-être était-ce cette question qui soufflait dans son esprit, doucereuse : « comment lui, un simple humain, avait-il bien pu faire ce qu'elle n'avait pas même réussi à imaginer ? Pourquoi un être moins muni qu'elle, plus normal, était arrivé à agir alors qu'elle restait bouche bée, paralysée, sans même penser à utiliser le seul don qu'elle possédait ? »

C'était comme si la réalité de l'action, éclairée par le temps qui était passé, lui revenait en pleine face. Comme si sa vue avait été brouillée, amorphe, et que c'était seulement maintenant qu'elle se rendait compte. Qu'elle se rendait compte qu'elle aurait pu agir. A toutes les possibilités qui s'étaient offertes à elle, et pas aux autres ; elle songea qu'elle aurait pu facilement se transformer et tuer ces trois hommes, ou même seulement les blesser gravement. Elle aurait pu le faire. Dès le moment où elle les avait vus. Et les trois otages ne serait pas morts. Ils auraient retrouvé leur famille, leur vie quotidienne, leurs joies. Alors n'était-ce pas à elle qu'ils devaient maintenant en vouloir ? Si ils avaient eut cette possibilité, eux, l'auraient-ils saisie ?

D'autres questions venaient à elle sans qu'elle ne puisse les empêcher, essayant sans y parvenir de prêter l'oreille à la réponse de Masaru. Une réponse, vicieuse, vint à elle. Je ne l'ai pas fais pour ne pas me dévoiler. Je voulais garder ma liberté, qu'on ne me pose pas de questions, et j'ai eu trop peur de ça, trop peur de perdre cette liberté, que j'ai préféré rester inactive. Et je savais que si ils allaient pour me tuer, je pourrai partir, juste au dernier moment. J'ai préféré ne rien risquer et ils sont morts.

Cette pensée la dégoûta, lui remuant le ventre et se carrant dans ses poumons, l'étouffant presque. Maintenant à quoi bon ? A quoi bon cette liberté qu'elle avait préservé si c'était pour vivre en se posant éternellement cette question : et si ?

-Je...

Elle n'y tenait plus, elle ne voulait plus y tenir. Elle ne savait pas pourquoi ici, maintenant, elle se fichait que quelqu'un soit là et puisse lire ses affreuses questions sur son visage. La honte et le regrets semblaient l'assaillir d'un coup, énormes, l'emplissant d'un désespoir terrible qui l'étranglait. Ses mots se perdirent dans un cri étouffé, et elle prit la tête entre ses mains, se prenant à pleurer. D'abord ses sanglots se firent étouffés, sourd, puis elle leur laissa libre court, se maudissant par toutes les insultes russes qu'elle connaissait. Elle voulait s'excuser, s'excuser auprès de ces morts, s'excuser auprès des familles, s'excuser auprès de Masaru qu'elle ne connaissait à peine et à qui elle aurait pu épargner ça. Alors oui, elle s'excusa, confuse, tremblant sous les pleurs qui déferlaient sur elle.

Elle avait l'impression que le monde entier portait un regard noir, dégoûté, sur elle. Tous sauf ces hommes encagoulés, qui la remerciait silencieusement par un sourire au lèvres.

Elle avait délaissé le verre vide sur la table basse.
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 27 lundi 06 juillet 2015, 16:56:16

Le visage de Joana semblait se décomposer lentement. Le regard vide, pensif, perdu dans des pensées probablement noires. Masaru comprit qu'elle était en train de réaliser ce qui s'était passé. Aux souvenirs de cette scène irréalistes se rajoutaient les bruits d'hélicoptères qui tournaient au dessus de l'immeuble. Probablement des journalistes peut-être qu'il y avait aussi des forces d'intervention qui se déployaient, dans le cas d'une prochaine attaque préméditée.

Masaru se tut et se contenta de la regarder. La moue pensive, puis triste, puis les traits qui se tirent. Il arrivait presque à ressentir ce qu'elle ressentait. L'estomac qui se noue, la gorge qui se serre, puis les yeux qui s'humidifient avant cette libération. Quand enfin ce qu'on a sur le coeur, sur la conscience se lâche. Il se voyait en elle. Jo' qui avait pris sur elle, qui semblait si distante de tout ça prenait tout ça dans la figure. Et ça fait mal, très mal.

Il comprit qu'elle s'insultait en russe, au ton et aux quelques "сука" qui sortaient parfois entre deux sanglots. Elle semblait s'en vouloir... Mais pourquoi? Elle ne pouvait rien faire pourtant... Masaru se leva et s'assit à côté d'elle, en plaquant la tête de Jo' contre lui, en passant son bras derrière elle pour la blottir contre lui. Il n'était pas doué pour réconforter les gens, vraiment pas, et le savait. Il avait tendance à tout rationaliser, à argumenter, à décortiquer les choses pour montrer qu'au final, la peine de la personne en face de lui n'était pas fondée, et que des jours meilleurs étaient à venir. Et il avait raison, objectivement. La perte d'un proche, un accident, un examen raté, soit on ne pouvait rien faire et il faut essayer de passer à autre chose, soit on pouvait, et on doit essayer de faire mieux. Mais même en sachant ça, il comprenait parfaitement que les gens ne voulaient pas entendre ça, et qu'ils voulaient juste souffrir pour pouvoir aller mieux ensuite, plus tard.

Mais il se tut ici. Il ne voulait pas aggraver les choses, même s'il pensait fort à lui dire que ce n'était pas sa faute, et que tout était terminé. Mais non, car au fond elle avait peut être simplement besoin de silence. Alors il la serra contre lui, pour lui montrer qu'elle n'était pas seule. A défaut de dire quelque chose il se contenta de lui montrer quelque chose.

Joana Zinaïda

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 28 mardi 07 juillet 2015, 10:50:05

Elle entendit Masaru s'approcher, sentit le canapé contre lequel elle était assise se plier sous son poids. Elle ne pouvait pas arrêter ses pleurs, mais ils ne la délivraient pas pour autant. Elle continua encore lorsqu'elle sentit la jambe de Masaru contre le sienne, ses bras l'entourant gentiment, réconfortants. Elle colla sa tête contre son torse, ses cheveux étalés sur son visage comme pour la cacher. Ses mains s’agrippèrent au tee-shirt de l'autre, et elle continua, continua.

Il fallut quelque temps pour qu'elle se reprenne peu à  peu, que ses pleurs s'étouffent dans sa gorge et que ses yeux bouffis arrêtent de ruisseler. Elle n'en pouvait plus, elle était fatiguée mais encore nerveuse, comme si cela ne lui avait pas suffit. Elle se décolla un peu de Masaru, ses mains toujours perdues dans ses tissus. Que lui dire maintenant ? Elle n'avait pas envie de parler, mais elle ne pouvait pas ne pas s'excuser, rester là sans rien faire avec ce qu'elle portait dans son cœur. Elle ne savait pas qui il était vraiment, mais elle savait qui il était pour elle : un soutien indispensable. Mais avait-elle le droit de l'estimer comme ça ?

Elle plongea encore son front contre lui, ne supportant pas de le regarder dans les yeux. Elle laissa ses paroles filer, sans chercher à les retenir ; elle ne fuirait pas cette fois-ci. Ses mots étaient audibles mais étouffés et sourds.

-J'aurai pu agir, Masaru, j'aurai pu. Ca aurait du être à moi d'aller et de les assommer, les empoisonner, les empêcher de faire ca... C'était pas à toi. Je suis désolée de...

Ses mots se perdirent encore, puis elle releva le visage vers lui, peur de voir dans ces yeux quelque chose qui la détruirait encore plus.

-Je... Elle soupira, déchirée entre l'envie de lui faire comprendre pourquoi, qu'il sache ce qu'elle aurait pu faire et qu'elle n'avait pas fait, il la comprenne ou la déteste mais qu'il arrête de la regarder avec compassion alors qu'elle n'en voulait pas. Je peux faire des choses que les gens... normaux, peuvent pas faire. J'aurai pu les sauver alors que personne d'autre en avait le pouvoir alors... Pourquoi ? Je suis restée là alo...

Elle sentit de la colère monter en elle, de la colère contre elle-même ; parce qu'il ne pouvait pas comprendre, comment le pourrait-il ? Et pourquoi ne pouvait-elle pas garder cela pour elle-même ? Elle n'allait récolter que de la haine, du mépris, ou bien il allait la prendre pour une folle. Et si c'était le cas peut-être pourrait-elle s'estimer satisfaite et partir d'ici, se transformer pour de bon et ne plus exister. A quoi  bon tout ceci ? Ses sentiments et ses buts semblaient se mêler en elle, incapable de les distinguer.
« Modifié: mardi 07 juillet 2015, 11:09:09 par Joana Zinaïda »
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Masaru Orange

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Re : La main dans le sac [PV Masaru]

Réponse 29 mercredi 08 juillet 2015, 19:52:46

Il n'eut aucun problème à l'entendre. La pièce était complètement silencieuse, et l'ambiance était à la fois pesante, et respectueuse de la solennité de l'instant. Masaru continua à lui caresser l'épaule sur laquelle il avait sa main, en lui prenant sa main avec sa main de libre. A lui même ce moment lui faisait du bien dans le fond. Il ne prenait aucun goût à voir Jo' pleurer, loin de là, mais pour une raison qu'il ignorait (peut-être son instinct animal qui le poussait à la protéger mais qui sait...), il se sentait le devoir de veiller sur elle.

-Ce n'était à personne de faire ça, ne te sens pas coupable pour ça, vraiment, lui glissa t-il, avec sa voix douce et grave, à l'oreille.

Elle leva la tête, soudainement, triste au possible et manifestement rongée par la culpabilité. Elle lui annonça quelque chose qui le surprit. Il pencha la tête légèrement, comme s'il n'avait pas compris ce qu'elle avait dit. Il était titillé, entre savoir de quelles capacités elle parlait, et de la rassurer le plus vite possible. Il décida rapidement de parer au plus pressé, en la voyant complètement perdue.

-Tu n'y es pour rien. Ce qui est arrivé est affreux mais tu n'es pas responsable de ceci.

Il marqua une petite pause en la serrant contre lui et en continuant à la caresser. Il se remémora ces évènements qui eurent lieu à Manhattan, et du projet Initiative. Des gens avec des pouvoirs sortirent de l'ombre pour sauver la planète d'une menace extra-terrestre. Outre la menace imminente qui fut éviter, toute la communauté scientifique (dont Masaru faisait partie) fut ébranlé par un évènement pareil. Nous ne sommes pas seuls dans l'Univers, il existe des gens aux capacités spéciales... Beaucoup restait à explorer, et même si Masaru fut dubitatif avec toutes ces nouvelles informations au départ, il fit avec et essaya de ranger ceci dans un coin de son cerveau pour continuer à travailler sans perdre tous ses repères.

-Tu peux faire des choses anormales? Comme ces super-héros qu'on a pu voir à New-York y a plusieurs années?

Au moment de prononcer ses mots il eut peur de parler de tout ça de manière trop franche, de trop mettre les pieds dans le plat. Elle avait peut-être besoin qu'on arrondisse les angles, après tout c'était sans doute un tabou pour elle.


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