Rencontre du troisième type [PV]

Surpris ? Peut-être un peu, mais le jeune homme commençait à s'y habituer. Il allait de surprise en surprise avec elle, mais il fallait l'avouer, ce baiser l'avait malgré tout surpris. En la regardant, il n'aurait jamais cru qu'elle avait ce genre de pensée, et pourtant. S'humectant un peu après le baiser qui était pour le moins particulier, particulièrement bon même, Senri la regarda d'un tout autre regard. Il était évident que pour sa part, son interlocutrice avait un petit quelque chose qui l'aurait bien poussé vers le lit, nu, l'un contre l'autre, pour une bonne partie de jambes en l'air, mais ce n'avait pas été sur pour elle. Jusqu'à maintenant. Enfin, il ne fallait pas s'emballer. Peut-être qu'elle ne faisait que jouer, que le teste, ou peut-être était-ce une habitude chez les sorcières d'embrasser un homme pour rien ? Et si elle avait usé de ce baiser pour lui lancer un sort ?

Senri freina tout de suite son esprit, peu désireux de partir dans une espèce de paranoïa ou dans un espèce de bordel chaotique où les questions en ramenait trois ou quatre. Ce n'était pas le moment de se poser des questions. Non, c'était le moment de regarder et de contempler. La sorcière venait de changer de tenue, comme ça, sans même un claquement de doigt. Après les avoir téléporté, l'avoir envoyé sur le lit comme un sac à patate ou même avoir créer un lien solide et d'origine inconnue, voila qu'elle se changeait aussi facilement que cela. Ce devait être pratique dis donc. Curieux de voir cette nouvelle chose, son regard alla se poser sur le corps de son interlocutrice. La nouvelle tenue avait l'air plus inconfortable. À en juger ici, il y avait un peu de métal. Du métal ? Partait-elle en guerre ? Qui serait l'ennemi ? Lui ? Hors de question. Mis à part cela, le reste était léger et dévoilait une grande partie de son corps, ressemblant finalement à des sous-vêtements, ou à un maillot de bain. Mais dans l'idée, cela restait assez agréable à voir, il fallait l'avouer.

Mais autre chose le tira de ce petit moment de contemplation. Sa voix avait résonné et répondait à sa question. Le prix. Celui de lui obéir au doigt et à l'œil ? Comme un vulgaire esclave ? Pourquoi il ne pouvait pas s'offusquer ? Pourquoi une infime partie de lui frissonnait légèrement et partait dans un nouvel kaléidoscope de pensées pour le moins perverses ? Difficile à dire. La jaugeant encore, ne relevant finalement pas ses derniers propos, le jeune homme soupira. Il n'y avait pas vraiment à réfléchir. Il ne pouvait refuser, qui sait ce qu'il se passerait s'il refusait. Elle pouvait bien le torturer, le laisser là quelques jours, mourant à petit feu de faim, de soif, d'ennui. Néanmoins, Senri ne pouvait capituler aussi rapidement, il joua donc la dernière carte qu'il pouvait encore jouer.

T'obéir ? Tu es donc de ce genre...

Il ne pouvait pas se laisser intimider et laisser une partie de son corps attendre impatiemment ces ordres où ces gestes. Il devait engager, il devait agir. Se rapprochant d'un pas, il détailla un peu plus les nouveaux vêtements de ce qui ressemblait de plus en plus à sa future partenaire. Il hésita un instant à tendre la main pour en caresser le vêtement, intrigué malgré tout par sa composition. Il s'en abstint malgré tout, plantant son regard dans le sien pour reprendre.

Si j'ai bien compris, c'est un ordre pour une question, c'est ça ? Très bien. Quel sera ton premier ordre, sorcière autoritaire ?

A quoi s'attendait-il ? Pour quelqu'un venu d'un autre monde, quelqu'un de si puissant, que pouvait-il y avoir d'autre qu'un sentiment de supériorité ?

Pourtant, Iris était loin de considérer la race humaine comme inférieure. Mais le fait était là : elle avait envie de jouer. Et pour jouer, il fallait bien un enjeu : une réponse à une interrogation quelconque. Et autant pour l'humain que pour la sorcière, c'étaient des réponses qu'ils s'échangeaient depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Lui, tel un cobaye de laboratoire, lui donnait les réponses à ses interminables questionnements sur la race humaine et ses fonctionnements par le constat. C'étaient des réponses constantes, des observations toujours plus poussées et précises : qu'était-ce que ce froncement de sourcils ? Comment interpréter cette tonalité, ce courent de pensées ?

Et chez la sorcière, Senri pouvait trouver les réponses orales à ses questionnements sur ce monde qu'il semblait ne pas connaître, ou du moins n'envisager que la surface.

Là était leur deal. Mais ce que l'humain ne comprenait pas, c'était qu'il aurait pu jouer sur ces réponses qu'elle gagnait de lui. Et cette incompréhension était logique ; il n'en avait que vaguement conscience, et ne cherchait pas à comprendre le sens de ses pensées.

Tout ceci pour revenir aux faits : bien qu'il avait autant à donner qu'elle, c'était elle qui se retrouvait supérieure.

A moins que l'humain ai compris une réalité plus brutale qu'il appréhendait : elle était bel et bien plus puissante que lui, et pouvait par cette force retirer toutes les réponses qu'elle souhaitait.

Sur ces réflexions qui tournoyaient dans sa tête, constantes, elle observa avec attention la réaction de Senri. Il parut étonné, mais elle ne su dire si il voulait réellement ou non la proposition qu'elle lui agitait sous le nez. Sa fierté lui aurait dit de refuser, mais quelque chose en lui aurait bien aimé se laisser tenter. Et cette partie là, qu'il semblait considérer comme noire et immorale, il ne voulait pas lui prêter attention.

Alors, ne sachant pas qui choisir entre ses impulsions et sa raison, il choisit la première, sous couvert de ce qui n'était rien d'autre qu'une excuse.

-Si j'ai bien compris, c'est un ordre pour une question, c'est ça ? Très bien. Quel sera ton premier ordre, sorcière autoritaire ?

Un sourire éclaira le visage de la sorcière. Un sourire qui aurait pu paraître de mauvais augure. Le regard qu'elle lui lança était d'une profondeur mystérieuse que ne connaissaient pas les humains. Elle voulait lire dans son âme, lire dans sa personne, soif de connaissances, mais s’abstint.

-Ce n'est rien d'autre qu'une question. Si j'avais voulu te l'imposer, je n'aurai pas attendu si longtemps. Je n'aurai même pas eut besoin de prononcer un ordre.

Elle fronça légèrement les sourcils, imaginant les multiples autres manières, plus simples et rapides, dont elle aurait pu user pour avoir ses réponses. Mais le jeu qu'elle s'était imposée était certes plus ardu, il n'en restait pas moins infiniment plus intéressant.

Pourquoi ne réponds-tu pas à tes pulsions ? Pourquoi rester ici alors que je te dis que tu peux t'en aller ? Voilà ce qui lui brûlait les lèvres. Mais poser ces questions aurait été la trahir, alors elle se retint. A la place, elle enchaîna :

-Il me semble que tu n'as pas exactement compris.

Sur le sol, il y avait un grand tapis brodé. Et de ce tapis jaillirent soudainement des racines grimpantes qui s'accrochèrent fermement aux mollets de l'humain. Bientôt elles l'enserrèrent langoureusement, certaines feuilles atteignant presque ses genoux. C'était une situation particulièrement contraignante pour lui, car il ne pouvait absolument plus se déplacer, comme fixé au sol.

-Cesse de me poser des questions dont tu connais déjà la réponse. Ainsi que les questions purement rhétoriques. Je tiendrais ma part du marché : pause moi tes questions et j'y répondrais, seulement si tu exécutes un de mes ordres. Il ne faut pas tout gaspiller dans ce genre d'interrogations.

Clairement, maintenant, c'était elle qui avait l'autorité. Elle s'approcha de lui, doucement, langoureusement, et arrivée si proche qu'elle pouvait entendre son souffle saccadé, elle se pencha pour arracher une feuille au branchage de lierre à ses pieds. Elle se redressa lentement, le sourire toujours aux lèvres, agita la feuille sous le nez de son invité et souffla :

-Alors : je suis toute ouïe.

Les mains de l'humain n'étaient pas attachées.

Un ordre pour une question, cela semblait être ce que recherchait la sorcière. Mais pourquoi ? Dans le fond, c'était étrange. À quoi rimait ce jeu ? Si elle voulait quelque chose de lui, elle pouvait très bien le prendre. Si elle avait tant de pouvoir que cela, ce n'était surement pas un problème. Alors quoi ? Avait-elle envie de jouer ? Avait-elle ce genre d'envie lubrique et gourmande ? Possible. Autrement elle n'aurait pas mis ce genre de tenue. Quoique, même ça restait bizarre. Enfin, Senri n'avait finalement aucun moyen de poser une affirmation précise et véridique sur quoi que ce soit. Son interlocutrice était bien trop étrange pour ça et jamais il n'avait encore eu affaire à ce genre de cas. Alors que faire ? Rentrer dans son jeu ? Il n'y avait que ça. Sans doute.

Un ordre. Quel serait le genre d'ordre pourrait-elle donner ? Enfin, serait-ce vraiment des ordres à proprement parler ? Après tout, elle avait parlé de lui obéir au doigt et à l'œil. Mais pour obéir il fallait un ordre, non ? Arrêtant de tergiverser sur encore moult questions, le jeune homme se reporta sur ce que disait son interlocutrice. Elle énonçait le fait qu'elle n'imposait rien. Facile à dire. Il n'était pas dans le creux de sa main, incapable de repartir d'ici comme bon lui semblait. Pour partir d'ici il avait besoin d'elle et il doutait fortement qu'elle accepte aussi simplement. Pourquoi le ferait-elle ? Dans la théorie, quiconque avait un petit peu de pouvoir sur un autre était tenté d'en profiter, même un peu. Même gentiment. C'était naturel. C'était presque normal, comme manger alors qu'on nous tendait de la nourriture. Enfin, d'après Senri. Mais pour l'heure, voila que venait autre chose.

Sous ses pieds, il sentit quelque chose s'agiter. Des lianes sortirent soudainement du tapis pour venir s'enrouler autour de ses pieds et de ses chevilles remontant petit à petit. Lianes ou racines, difficile à dire et cela n'avait que peu d'importance. Leur emprise était ferme et l'empêchait de faire le moindre pas. Immobilisé alors que ces racines montaient presque jusqu'à ses genoux, il regarda le spectacle avec une certaine impuissance. Il tenta de soulever son pieds, tirer sur ce nouveau lien. Sans succès. Il était cloué au sol. La regardant alors, il la vit s'approcher et l'écouta alors qu'elle reprenait la parole. Finalement, c'était bien un ordre pour une question. Manquant de grommeler, il s'en abstint alors qu'elle récupéra une petite feuille sur les racines qui retenaient toujours ses pieds. Et alors qu'elle commença à l'agiter sous son nez, il ne put que grommeler un peu, se penchant légèrement en arrière et en tapant doucement sa main de la sienne pour la repousser. Cela ne le gênait pas, en soi, il n'était ni allergique ni craintif que cette feuille ne le dévore mais il interprétait ce geste comme étant narquois. Elle le narguait, c'était évident.

Soupirant alors, le jeune homme hésita un instant. Il avait plusieurs questions en tête, c'était certain. Mais par laquelle commencer ? Croisant les bras, faisant abstraction des liens qui entravaient ses jambes, il finit par souffler alors qu'il venait de choisir sa première question. Après une rapide concertation, il avait jugé qu'il ne savait pas encore si son interlocutrice allait lui dire la vérité. Après tout, elle pouvait répondre tout en cachant certaines choses où en inventant. Il fallait donc la tester, la jauger, sans pour autant perdre son temps, après tout, il y avait un prix à cette question.

Très bien, alors voici ma première question : Vous les sorcières qui semblez avoir tant de pouvoir, pourquoi avoir peur des humains ?

Même s'il n'avait pas lui-même la réponse à cette question, il pourrait juger la sincérité de son interlocutrice. Et puis, il fallait l'avouer, cela le rendait curieux aussi. Les sorcières avaient des pouvoirs, les humains non, alors pourquoi en avoir peur ? En y repensant, Senri avait une ébauche d'idée, mais ce n'était qu'un hypothèse et même cela semblait difficile à vérifier puisqu'au final il ignorait tout des réelles capacités d'une sorcière.

L'esprit de l'homme était confus. Que lui voulait-elle, que cherchait-elle ? Elle aimait que la logique des Hommes ne soit pas la même que celle des Sorcières. C'est vrai, qu'y gagnait-elle, concrètement ? Les Humains pensent souvent que ceux qui les agressent, ceux qui s'en prennent à eux d'une manière ou d'une autre, ceux qui les entraves ont des raisons matérielles de le faire. Le gain, le pouvoir, l'ambition, toutes ces choses sans queue ni tête... Pourquoi une maudite Sorcière irait-elle à l'encontre de ce fait ? Pourquoi désirerait-elle autre chose que ces biens purement matériels ?

Même si les objectifs de la sorcière étaient bel et bien égoïstes, il ne s'agissait ni de gain, ni de pouvoir, ici... Seulement une soif inconsidérée de savoir. D’expérience. De plaisir. Voilà à quoi se résumait, et se résumerait toujours, les motivations d'Iris.

Senri ne le comprenait pas.

La sorcière se demandait : pourquoi ne posait-il pas cette question qui le tourmentait ? Pourquoi ne demandait-il pas « Pour quelle raison m'avez-vous emmené ici ? Est-ce pour me manger, me tuer, m'ensorceler ? » mais il ne le fit pas.

Joueuse, Iris attendit avec impatience sa réponse. Des idées d'ordres à accomplir, elle en avait des centaines. Certains faisaient simplement partie de l'illusion. Tester ses sorts sur un humain, un vrai de vrai était la meilleure solution pour voir si ces sorts fonctionnaient vraiment. Certains ordres étaient plus... Direct, dirons-nous. En tous cas, d'ordre beaucoup moins professionnel.

-Très bien, alors voici ma première question : Vous les sorcières qui semblez avoir tant de pouvoir, pourquoi avoir peur des humains ? 

La sorcière eut un rire joyeux, sans qu'on l'explique de premier abord pourquoi. Elle était en réalité très fière d'elle : il acceptait de jouer le jeu... ! Avec un grand sourire, elle commença à tourner autour de lui, comme un prédateur qui jauge sa proie du regard. Maintenant, elle voulait savoir : répondrait-il à ses mauvaises pulsions ? Celles qui prenaient plaisir à se voir enchaîné et esclave d'une situation ?

Elle s'approcha enfin de lui, et d'une main souple et ferme elle appuya contre son torse, le poussant contre un poteau. Son sourire était toujours là, insistant. Les prises sur ses pieds se défirent, lentement, langoureusement. Une tension, attraction imperceptible montait, doucereuse, entre les deux êtres fondamentalement opposés.

Elle réfléchit quelque secondes, son corps près de celui de l'humain, sans que cela ne la dérange ou qu'elle s'en sente gênée. Elle promena un doigt le long de son torse, absente, avant de prendre une décision et de répondre :

-Les Sorcières ont peur des humains car ils sont libres. Libres de décider de leurs propre destin. Et de ce fait, ils sont imprévisibles. Si leur destin n'est pas déjà tracé, contrairement à nous autres, rien ne leur empêche d'aller à notre encontre sans que nous puissions le prévoir. C'est pour cela que tester un sortilège sur un Humain est toujours la meilleure manière d'être sûre de son fonctionnement.

Elle s'approcha encore un peu de lui, son regard fourbe détaillant, brûlant, l'étrangeté du corps humain. Sa question était complexe.

-Ta question est complexe. La peur de l'Homme chez les Sorcières est inscrite dans nos gènes. Le terme peur n'est pas vraiment approprié, qui plus est. Nous dirons plutôt le... Cherchant le mot exact, elle plongea son regard dans celui de l'homme. Doute.

Elle eut un grand sourire avant de passer une langue perfide sur sa joue. Elle s'écarta d'un pas.

-Un ordre, n'est-ce pas ? Alors commençons pas un classique. Enlève ton haut et ton jean. Et, pour ne pas trop te dépayser du monde Humain, tu m'appeleras "Maîtresse".

Une douce brise chaude soufflait, caressante, et elle attendit que sous son regard inquisiteur l'Humain qu'elle avait pêché sur Terre exécute ses prières.

Maitresse ? Amusant. Pourquoi voulait-elle être appelée ainsi ? Pour qu'il ne soit pas dépayser du monde humain ? Foutaises. Il pouvait le dire sans aucun doute : elle mentait. Elle voulait être appeler ainsi. Elle voulait qu'il rappelle à chaque fois qu'elle était au dessus de lui, qu'elle avait les pleins pouvoirs et qu'il dépendait d'elle. Flatter son égo ? Assurément. Mais allait-il s'en plaindre ? Bien sur que non. Il n'aurait pas pu, mais il ne le voulait pas non plus. Cela ne lui arracherait pas la bouche de l'appeler ainsi et mieux encore, cela entretenait l'idée que quelque chose se passerait ici. Quelque chose d'exotique, d'érotique.

Difficile d'en douter alors qu'elle lui avait demandé d'ôter son haut et son jean. Un ordre qui était le prix pour la réponse à sa question. Une question qu'il avait posé pour essayer de jauger son honnêteté et la qualité de ses réponses. Demander pourquoi les sorcières avaient peur des humains étaient intéressants en soi, mais ce n'était pas la question qui lui brulaient les lèvres. Enfin, au moins, avec sa réponse, il savait qu'elle était sérieuse et qu'elle ne mentirait pas. Enfin, cela restait difficile à dire mais il avait ce bon pressentiment. Repensant quelques instants à ce qu'elle avait répondu, il devait avouer avoir des doutes ou plutôt un scepticisme marqué. Elle avait parlé de liberté, de destin et d'imprévisibilité. Difficile de comprendre tout ce concept dont elle voulait parler. Il aurait du s'y attarder pour tout comprendre, pour assimiler cette idée. Mais ce n'était plus l'heure et il voulait autre chose maintenant.

Après tout, à cet instant, il était collé contre un poteau avec son interlocutrice juste devant lui. Son regard était toujours aussi intense, cachant mille et unes pensées que le jeune homme ne pouvait saisir. Une lueur particulière brillait. Mystérieuse et pourtant intense. Senri n'avait jamais été particulièrement bon pour décrire les expressions du regard des gens mais peut-être pouvait-il appeler ça du désir ? Difficile à dire. Aucune importance. Il avait une tâche à accomplir. Inspirant un instant, il leva les bras tout en les repliant pour amener ses mains au plus haut bouton de sa chemise. Un vêtement qu'il appréciait particulièrement. Simple et suffisamment distingué pour être une sorte de passe-partout, il restait ample et ne donnait pas l'impression d'étouffer. Mieux encore, il se retirait rapidement et pouvait même ouvert, laissant alors la vue de son torse tout en ne dévoilant pas tout le corps du porteur. Bouton après bouton, le jeune homme finit d'ouvrir totalement sa chemise avant de l'ôter et de la laisser tomber sur le sol, juste derrière lui. Après quoi, il s'attaqua à sa ceinture puis au bouton de son jean qu'il fit ensuite glisser le long de ses jambes. Ses mouvements n'avaient eu rien d'érotiques. Normaux, il s'était déshabillé comme on le faisait lorsqu'on était seul ou qu'on le faisait chaque jour. Mais le résultat était le même : Senri était désormais en boxer devant une femme qu'il connaissait si peu.

Voila, Maitresse.

Un petit sourire fendait ses lèvres. Il ne pouvait cacher un certain amusement. Après tout, même si la situation était étrange et que beaucoup de chose sortaient de l'ordinaire, le principal, lui, était classique. Une femme, un homme, une atmosphère érotique, un jeu tout aussi érotique. Une question pour un ordre. Une sorte de remix d'un jeu assez connu. Action ou vérité. Lui devait agir, elle devait dire la vérité. Tout simplement. Ce n'était pas si mal non ?

Oh, mais c'est à moi de poser une question, n'est-ce pas, Maitresse.

Il était convaincu que répéter encore le mot Maitresse n'était pas nécessaire mais il l'avait pas par taquinerie. Pour souligner le fait qu'il le ferait et renforcer ce petit côté érotique. D'ailleurs, son esprit se scindait à nouveau en deux. Devait-il poser des questions tout aussi sérieuses que la première ou devait-il dériver lentement vers ce qui semblait inévitables : des ébats ardents et puissants. Bonne question. Dur dilemme.
Mais la réalité était un peu différente. Si dans l'esprit de Senri leur ligne d'arrivée était toute tracée, rien n'était certain du côté d'Iris. Peut-être ne faisait-elle que jouer avec lui. Peut-être ne se passerait-il rien. Devait-il demander pour en être sur ? Non, ce serait trop simple. Manquant de temps, ne voulant faire trop durer ce temps de silence, le jeune homme posa finalement une autre question qu'il avait à l'esprit depuis quelques minutes déjà.

Très bien, ma question donc... J'imagine que si les sorcières existent, il existe d'autres créatures. Donc, parmi celles-ci et les sorcières, est-il possible d'altérer le comportement humain ? D'installer comme une pulsion qu'on serait incapable de contrôler. Une envie irrépressible. Un désir grandissant...

C'était un coup de génie, même pour lui. Bien qu'il doutait de la réponse, il pourrait alors enchainer sur une prochaine question. Évidemment, celles-ci n'étaient pas anodines. Mais mieux encore, ses derniers mots avaient été prononcé dans un but bien précis. Leur utilisation était plus qu'évidentes, n'est-ce pas ?  

Les pensées de l'être humain continuaient à tournoyer, jusqu'à soudainement arrêter leur mouvement, commençant peu à peu à se ranger correctement. Du moins, c'était ainsi que le comprenait la sorcière. Comme si le jeu qu'elle avait installé rassurait l'humain, instaurant des règles qu'il connaissait déjà. Ainsi il était fixé, il pouvait commencer à intercepter et à comprendre à son tour ce minuscule monde qu'elle venait de créer avec lui. Mais une certaine frustration allait peut-être envahir son esprit, bientôt, vicieuse, presque invisible : la raison même de ce jeu, le pourquoi de son existence.

Mais si ces réflexions tournaient dans l'esprit de la sorcière, rapides, hilarantes à son goût, Senri était bien loin de les comprendre ni même d'en avoir ne serait-ce que la connaissance. Il attendait, passif, un petit sourire aux lèvres. Comme si finalement, la scène l'amusait aussi, à sa manière. Iris trouvait cela intéressant, et décida de connaître la raison de cet amusement. Peut-être plus tard.

Le mot "maîtresse" sonnait doucereusement à son oreille, et elle se demanda un instant si il le pensait réellement. Mais pour elle, cela n'avait pas d'importance. C'était étrange à dire, mais chez elle, ce que l'on disait et ce que l'on pensait était si proche qu'on ne cherchait pas à y voir une quelconque différence.

Iris observa sans se gêner le corps de l'humain. Bien qu'il soit assez frêle et mince, on sentait qu'il en émanait une certaine force. Peut-être était-il habitué à pratiquer du sport, qui renforçait le corps des humains, en plus de leur donner de la masse musculaire ou une endurance certaine. Satisfaite, elle hocha la tête, souriante.

Oui, tout se déroulait comme prévu.

Un peu trop comme prévu.

Elle écouta attentivement sa question, avant de se retourner, lui tournant le dos. Elle s'éloigna un peu, avant de se détourner une nouvelle fois pour rencontrer son regard. Oui, lui aussi voulait jouer. C'était clair maintenant. C'était étrange : il n'avait vraiment pas l'air effrayé. Pourquoi ?

-Comme je sais que tu me fais parfaitement confiance, je vais me permettre de répondre à ta question après l'ordre.

Elle lui adressa un grand sourire, avant de claquer des doigts. Les lianes qui retenaient ses pieds s'en allèrent. Évidemment, il n'avait pas le choix.

Ce qu'elle voulait lui offrir ici était loin d'être une quelconque scène soumis/dominatrice. Elle ne comptait pas sur la souffrance, mais elle aimait simplement avoir le contrôle et que les deux le sachent parfaitement. Sans continuer, elle commença à tourner autour de lui, doucement, lentement, de sa démarche langoureuse. La lueur dans ses yeux était encore plus surnaturelle à cet instant, et une douce nappe de brouillard sembla les envahir un instant, alors qu'elle murmurait un sort, le tissant autour de lui.

Enfin, elle stoppa son manège, arrivée de nouveau en face de l'homme qui semblait une fois de plus perdu. Et intrigué.

-Voilà donc mon ordre, puisque tu veux jouer. Imagine une scène, ici. Et ceci fait aussi partie de l'ordre : Étonne-moi. Si tu crois assez en ce que tu as imaginé, cela deviendra réel.

Voilà la but de son sortilège : lui donner, dans un certaine mesure, assez de liberté pour qu'il puisse accéder aux commandes permettant de changer l'aspect du lieu. Cette commande contrôlait aussi tout ce qui se déroulait physiquement dans la Chambre. Mais, à l’échelle d'Iris, c'était un minuscule pouvoir, et il était bien entendu qu'elle pourrait de toute manière contrôler les choses si jamais elle n'était pas satisfaite du résultat.

Cependant, confiante, elle attendit, étrangement excitée à l'idée d'avoir accès à une partie de l'imagination humaine. C'était aussi une sorte de provocation à sa question. Etait-il seulement capable d'imaginer quelque chose d'assez hors du commun pour l'étonner ? En faisant ça, elle retournait la question à son avantage, comme si la-dite question n'avait pas plus d'intérêt que cela. Mais c'était faux.

Senri était maintenant nu ou presque. Uniquement vêtu de son boxer, la situation aurait pu lui paraitre gênante. Et pourtant, ce n'était pas le cas. Quelque chose faisait que cela paraissait secondaire, peut-être même tertiaire. Sans doute était-ce le fait qu'il soit avec une sorcière qui pouvait lui en apprendre davantage ? Ou peut-être était-ce car une légère pointe d'excitation venait inhiber ses quelques derniers rayons de lucidité, le plongeant petit à petit dans un monde d'envie et de plaisir, caché derrière un voile invisible et pourtant si puissant, masquant tout le reste, n'en faisant que fioriture. Au final, même cela importait peu.

Le jeune homme était concentré, fixé sur l'instant présent et plonger dans des pensées qui ressemblaient étrangement à une mer déchainée. Une idée lui venait à l'esprit, le frappant telle une vague avant de repartir après avoir laisser derrière une trace de son passage. D'autres venaient ensuite, laissant alors son esprit en ébullition. Pour l'heure, il ne pouvait que se fixer sur la dernière question qu'il avait posé et la suivante, qu'il poserait en fonction de la réponse de son interlocutrice. Tout dépendrait évidemment de ce qu'elle répondrait. Il pouvait essayer de deviner, d'imaginer toutes les réponses possibles. Oui, non, peut-être, difficilement, sous certaines conditions, ou quelque chose du genre. Si c'était ce genre de répondre, il demanderait alors plus de détails, bien plus de détails. Hélas, Iris n'avait pas répondu directement. Non, elle avait fait autrement.

Tournant toujours autour de lui, telle une prédatrice qui évaluait sa proie, la jeune femme, ou plutôt la sorcière, avait émis une toute autre réponse. Elle voulait donner un autre ordre avant de donner la réponse. Bizarre. Pourquoi ? N'était-ce pas tricher ? Enfin, avant qu'il ne puisse contester, elle avait déjà donné son ordre. Cela restait un ordre plutôt bizarre. Une brume les avait entouré et elle avait annoncé qu'il pouvait maintenant créer des choses et qu'il devait l'étonner. Plutôt surprenant comme ordre. Imaginer une scène qui se déroulerait alors peut-être sous leurs yeux ? Plutôt difficile à dire alors qu'il désirait être plus acteurs que spectateurs. Enfin, il pouvait toujours essayer. Il verrait bien là où elle voulait en venir après ça. Doucement, il se concentra, tandis la main et imagina une paire de menottes pendue à ses doigts. Il ne sut comment ni le procédé mais ceci arriva et rapidement, il sentit le doux froid d'une paire de menottes contre sa peau. Elle ne le menottait pas, elle était juste là, réelle, semblait-il. Loin d'être une illusion, elle semblait matérielle. Difficile à croire et pourtant. Senri jeta alors un regard à Iris avant de prononcer un unique mot non sans sourire.

Intéressant

Doucement, il fit tourner petit à petit la paire de menottes autour de son index avant de commencer à penser à  nouveau, ou du moins, à imaginer. Cette fois-ci, ce fut quelque chose de plus gros. Une petite table basse. Il ignorait tout de ce pouvoir qu'elle semblait lui avoir donner, prêter ou octroyer le temps d'un jeu. Difficile à dire si cela resterait, si ce n'était pas réellement son pouvoir ou tout autre chose. En fait, Senri était toujours dans le vague et ne savait fondamentalement qu'une chose sur ce sujet : il pouvait pour l'heure, créer des objets de son imagination. La table basse était donc surtout pour tester un peu la chose et surtout poser la paire de menottes dessus. L'imaginant en se basant sur un petit souvenir, il ne tarda pas à voir l'objet en question apparaitre non loin d'eux. S'en rapprochant, il ignora presque Iris et se concentra dessus, la détaillant du regard et du bout des doigts avant de poser les menottes dessus. Amusé, il se redressa et se tourna vers son interlocutrice. Il semblait comprendre un peu près comment agissait ce pouvoir, enfin, c'était tout simple finalement et il semblait peine perdue de chercher une solution scientifique à ce sujet. C'était... magique.

Décidé à relancer un test, le jeune homme imagina cette fois-ci un mannequin qu'on utilisait pour exposer des vêtements. Et comme tout mannequin, celui présentait un produit. Senri avait imaginé une tenue qui rentrait dans la catégorie de vêtement l'ayant toujours intrigué ou du moins, pour être franc : excité. Un haut mêlant bustier et corset, associant cuir et fine broderie en dentelle. Une mini-jupe de la même teinture et une paire de collants avec également un peu de dentelle. C'était pour le jeune homme une tenue à laquelle il ne pouvait tout simplement pas résister. Pourquoi avoir créé ça ? Bonne question. Peut-être à cause de son excitation, ou peut-être car son interlocutrice voulait le tester, l'observer. Quel autre meilleur moyen que de lui montrer ce qu'il pouvait aimer ? Et puis l'ordre revint soudainement à son esprit. Il devait l'étonner ? Il semblait difficile d'étonner une sorcière vieille de plusieurs siècles. Que pouvait-il bien imaginer ? Réfléchissant un peu, il finit par tenter quelque chose. Pas après pas, il se décala un peu pour se tourner vers le lit double qui se trouvait maintenant juste devant lui.

Ce lit est plutôt pas mal mais... J'en ai un qui pourrait être un peu plus intéressant. Quoique, plus... explicite.

À nouveau, il se concentra sur l'image dans son esprit. Pour détailler comme il le souhaitait. Doucement, le lit fut remplacé par un autre. Toujours double, il avait cependant été aménagé pour des pratiques un peu plus osées. Bondage, domination, soumission... C'était le lit fait pour ça. Sous le sommier se trouvait une cage improvisée  tandis qu'aux pieds du lit se trouvait une sorte de pilori placé là pour un seul vite : voir la victime captif sans le moindre effort et le titiller du bout des pieds. Ou plus encore. Enfin, c'était un lit dans lequel on ne dormait pas vraiment. Il s'agissait là plus d'un lit qu'on pouvait trouver dans une salle de jeu un peu particulier. Un donjon comme certains l'appelaient. Enfin, le lit totalement créé, le jeune homme se tourna vers son interlocutrice, un petit sourire aux lèvres.

Je doute que cela ne t'étonne vraiment après tout tu dois avoir vu pas mal de chose. Quoique, tu as pas encore vu dans ma tête, mais tu en as un aperçu maintenant. C'est ce que tu voulais voir ?

Tout d'abord, il fit apparaître une paire de menottes. Première chose qui lui était venue à l'esprit ? Ou bien l'humain avait-il la volonté de prouver quelque chose, comme par exemple, le fait qu'il acceptait d'être soumis à son bon vouloir ? La sorcière regardait la paire de liens en ferraille, de son air mystérieux. Elle attendait.

-Intéressant.

La sorcière eut un rire cristallin, joueur.

-N'est-ce pas ?

Elle vit alors une table basse se créer au milieu de la pièce, très simple, en bois de basse qualité, mais Iris s'attendait tout de même à mieux. Alors, silencieuse, elle plongea son regard dans celui de Senri qui était toujours aussi perplexe, mais curieux aussi. Il n'y avait rien de plus divertissant que de voir un humain se concentrer sur une futilité. Cependant elle le laissa faire, tranquille, le dévorant du regard. Bientôt un mannequin apparut, où se déposa alors un habit étrange, mais que la sorcière pu juger de beau, selon ses propres critères. Le haut était composé d'une sorte d'armature solide de cuir, lassé au milieu. Des franges brodées de noir chutait contre les reins, laissant voir la peau, pour tomber dans une mini-jupe travaillée et délicate.

Même si le vêtement était à son goût, Iris attendait un peu mieux. Des menottes et une tenue de ce genre étaient certes des messages très explicites, mais Iris sentait que ce n'étaient que de simples tests pour le jeune homme. Alors elle continuait de l'observer, s'amusant sincèrement. Jusqu'où pouvait-il aller ? Il ne le savait pas, mais avec ce qu'elle lui avait donné, il pouvait faire à peu près tout ce qu'il voulait... Ou presque.

Bientôt le regard de la sorcière suivit celui de l'humain, concentré sur le lit. Intriguée, Iris observa, se demandant ce qu'il allait faire apparaître. Oui, elle adorait ce jeu.

Le lit à baldaquin, où des tissus de soie tombaient pour former une sorte de cocon, rebondit de coussins et de draps défaits à l'orientale, soudain ce lit se mit à trembler et à se brouiller à la vue de la sorcière. Bientôt, un couchage d'un tout autre genre apparut, moins grand et bordé d'un drap noir fait au carré. Le lit comportait une sorte de cage où l'on devait être à l'étroit, ainsi qu'un pilori réglable sur les barres coulissantes du baldaquin. Alors la sorcière imagina d'autres fonctionnalités à ce lit, mais s'abstint de le changer cependant.

-Ce que je voulais voir ? Comment étaient faites tes envies les plus profondes...

Elle s'approcha de la tenue à pas de loup, langoureuse, réfléchissant mais son sourire trônant toujours sur ses lèvres. Elle n'avait pas encore répondu à sa question. Effleurant du bout d'un doigt la tenue, celle-ci disparut pour réapparaître divinement portée par la sorcière, comme si il n'avait été fait pour personne d'autre qu'elle-même.

-Et toi, était-ce ce que tu voulais voir ?

Quitte à répondre aux envies de l'humain, elle pourrait très bien satisfaire les pulsions qu'il venait de lui expliciter. Elle s'avança vers l'humain, observant sa réaction, jusqu'à finir nez-à-nez face à lui. Elle lui prit le bras avec la force de sa poigne et l'emmena sans ménagement vers le fameux lit. Lorsqu'ils furent arrivés à sa hauteur, elle enferma ses mains entre une des siennes et lui plaqua les bras en arrière, le cambrant dos contre le lit rebondit. Puis elle plongea son regard dans le sien.

-Les sorcières peuvent charmer les humains... Plus ou moins. Mais attiser les pulsions d'un humain est un jeu on-ne-peut plus simple. Non ?

Après tout, elle aimait jouer elle aussi. Et il ne serait pas le premier à jouir des instincts brumeux de la sorcière. Mais elle n'avait toujours pas enlevé son pouvoir à l'humain, même si elle serait étonnée de le voir l'utiliser alors.

Senri avait montré quelques idées qui lui traversaient l'esprit, des objets ou des choses qui pouvaient clairement indiqué ce vers quoi son esprit était tourné à l'heure actuelle. Difficile de penser que son interlocutrice ne l'avait pas compris. La véritable question était de savoir si oui ou non elle rentrerait dans son jeu. Silencieuse, elle avait observé avant de se rapprocher de la tenue qu'il avait modelé, usant de son pouvoir elle l'enfila et le jeune homme ne put que s'attarder sur le résultat. Il l'avait vu, un peu plus tôt, grâce à sa tenue légère bien qu'étrange. Elle était séduisante. Mais dans cette tenue, elle était irrésistible. De nouvelles pensées traversaient l'esprit du jeune homme, celui-ci rapidement submergé d'envie pour le moins perverses. Il ne pouvait que le reconnaitre.

Alors quand elle se rapprocha de lui, jusqu'à être nez à nez, pouvant sentir le souffle de l'autre contre leur lèvres. Une telle proximité mettait mal à l'aise le jeune homme qui avait qu'une envie alors, se coller contre elle et l'embrasser à pleine bouche. Mais le permettrait-elle ? Était-ce ce qu'elle cherchait ? Jusqu'à présent, elle semblait être le chat et lui la souris. Elle jouait avec lui, lui tournait autour et s'enroulait dans un voile de mystère qui laissait le jeune homme plus ou moins perdu, tentant désespérément de suivre le cours du jeu. Mais il perdait pieds. Maintenant qu'elle lui avait pris les bras et les avait emprisonné dans les siens, le plaquant par la même occasion contre le lit, Senri ne pouvait avoir qu'une envie. Les propos de son interlocutrice perdait soudain tout leur intérêt. Il voulait que ce petit jeu finisse. Fini les énigmes et les réponses qui ressemblaient plus à une question.  Si bien que le jeune homme se lança finalement, non sans quelques petits mots prononcés plus pour lui même que pour elle.

Oh et puis merde.

Quelques mots à peine avant qu'il ne vienne coller ses lèvres aux siennes. Il se doutait que ce baiser n'aurait rien d'aussi torride et exotique que ce baiser qu'elle lui avait montré tantôt, mais il avait bon espoir de lui montrer par ce baiser toute l'envie et la passion qui l'animait maintenant. D'ailleurs, ce baiser répondait peut-être à ses questions, non ? Attiser les pulsions d'un humain était simple, oui, elle venait de le prouver. Des pulsions qui demandaient satisfaction désormais. Soufflant un peu, le jeune homme rompit le baiser alors qu'il laissa un sourire orné ses lèvres reprenant alors d'une voix plus audible.

Mais maintenant que tu as attisé mes pulsions, il te faut les calmer... Et je ne vois qu'une solution.

L'étreinte de ses bras lui rappelait ce petit délice qui allait de pair avec ce genre de scène libidineuse. Être attaché. Un réel plaisir pour le jeune homme qui pouvait alors s'abandonner à sa partenaire et découvrir tout son art. Contrairement à une relation banale et simpliste, cela lui permettait d'être un peu plus surpris chaque fois. Après tout, personne n'agissait de la même façon. Et puis, il ne pouvait l'expliquer mais il adorait ça plus que tout. Alors, pour le lui faire comprendre, il usa à nouveau du pouvoir qu'il n'avait pas oublié. Le jeune homme fit apparaitre des cordages aux quatre coins du lit. Inutile de préciser à quoi ils serviraient n'est-ce pas ? Son sourire s'élargissant, il ajouta alors quelques derniers mots.

Ce que je veux voir n'est pas tout à fait fini, alors... Montres moi.

Toute l'ambiguïté qui transparaissait chez la sorcière tenait au fait qu'elle ne réfléchissait pas comme Senri, ou du moins pas comme un humain normal. Sa culture, ses ambitions, les sentiments qui l'habitaient, tout cela différait d'une certaine manière. Elle ne créait pas de définition parfaite entre le jeu et la réalité, et entre le magie et la réalité, ni même entre ses objectifs et ses actes. Pour quiconque, tout ceux-ci auraient eut ni queue ni tête, se contredisant sans cesse.

Pourtant seuls la curiosité et le désir semblaient l'habiter en cet instant, de la même manière que l'humain. Alors à quoi bon se questionner sur la raison de ses actes et le choix de ses mots quand ces  deux êtres s'entendaient pour une fois sur de mêmes sentiments ?

Bien qu'il soit difficile de dire si la sorcière avait prévu ou voulu que leur rencontre se déroule de cette manière, quelque chose était maintenant clair : elle était très contente de la tournure que leur conversation avait prise. Elle eut un grand sourire en voyant le désir grandir dans les yeux de l'humain, alors qu'elle le tenait fermement plaqué sur le lit qu'il venait de créer sous ses yeux. Senri, lui, avait été on-ne-peut plus clair sur ses intentions.

Elle ne fut pas étonnée de sentir le souffle de l'humain près de son visage et de sentir quelques secondes plus tard ses lèvres contre les siennes, pulpeuses, et elle se laissa faire un instant sans résister. Elle laissa un soupire de contentement lui échapper : bien que le baiser manquât d’expérience en comparaison de ceux qu'elle avait l'habitude de recevoir ; il restait pourtant passionné et entraînant. Pourtant il brisa leur étreinte, et Iris renforça joyeusement son emprise sur ses bras. Elle plongea son regard dans le sien, venant chercher ses lèvres, puis reculant légèrement quand il avançait la tête dans l'espoir de recevoir ses lèvres sur les siennes. Elle prenait soin de jouer avec lui un instant, un sourire taquin aux lèvres.

Bientôt il reprit d'une voix plus claire, faisant apparaître des cordages aux quatre coins du lit. C'était effectivement bien ce qu'elle pensait, et son sourire s'agrandit, alors qu'une lueur s'allumait dans ses pupilles mauves.

Elle plaqua une main sur son torse dénudé, toujours habillée de ses sous-vêtements humains de cuir, et poussa l'humain plus en avant sur le lit. Elle ne tarda pas à le rejoindre, se plaçant devant lui comme une lionne, joueuse. Une lueur dominatrice brilla dans ses yeux, pressentant avec une acuité pratiquement magique les envies de l'humain. Ce qu'elle aimait par dessus-tout, c'était observer ses réactions, et les émotions qui le traversaient.

Elle se redressa légèrement, le dominant, fière. Elle était sur l'arrière du lit, encadrée par le baldaquin, et ne quittait pas du regard le jeune homme.

-Avec plaisir, répondit-elle enfin de sa voix sensuelle aux accents étrangers.

Il semblait qu'une force invisible le maintenait allongé sur le lit, mais elle était certaine que même sans cette magie, il serait resté dans cette position, la dévorant du regard. Mais elle aimait user de ces artifices pour le déboussoler ne serait-ce qu'un peu plus, et renforcer cette impression d'impuissance délicieuse qui émergeait en lui.

Elle laissa un instant le silence lourd de promesse s'installer, puis elle s'avança vers lui, langoureusement. Elle était très forte à ce jeu-là. Elle arriva bientôt sur lui, se plaçant à cheval, son entrejambe au même niveau que la sienne, ses mains de part à d'autre de son torse sur ses clavicules. Ses mains se glissèrent sur ses bras, les tendant vers l'arrière et les sangles qui étaient apparues aux quatre coins du lit, puis elle s'approcha de son visage en l'empêchant de l'embrasser une nouvelle fois.

-Es-tu sûr de vouloir cela, humain ? Dis-le moi.

Le ton qu'elle venait d'employer était un subtile mélange d'ironie -car elle savait qu'il ne dirait pas non- et de langueur. Elle voulait l'entendre du plus profond de son cœur, lui demander encore et encore. Elle aimait ce petit jeu dans lequel elle entrait avec joie, féline, et le regard qu'elle lui lança était celui qu'il espérait : celui d'une dominatrice invaincue.

Cette scène pouvait bien venir tout droit des tréfonds de l'esprit de Senri tant l'érotisme et l'envie grimpait en flèche. Bien sur, on était encore loin de parler d'un fantasme qui se réalisait mais ce genre de scène était une idée typique qu'avait le jeune homme. Une banalité, une normalité. C'était comme ça qu'il imaginait la plupart du temps les choses. Une femme splendide dans une tenue qui ne faisait que souligner sa sensualité tandis qu'une odeur de domination planait doucement les entourant d'une atmosphère érotique. Et bientôt, ils franchiraient le pas. Non, vraiment, cette situation faisait frémir Senri. Tant d'impatience que d'envie.

Mais son interlocutrice et probablement future partenaire semblait s'amuser. C'était chose commune : faire languir l'autre. Se jouer de lui en le frustrant, faisant monter l'envie et l'excitation par la même occasion. Combien de femmes jouaient de cela. Combien frustraient leur partenaire pour ensuite le laisser à ses envies les plus primaires, les lançant alors dans des ébats presque bestiaux ? Loin d'être contre la frustration, Senri n'avait en revanche rien de bestial et préférait la tendresse. Bien sur, il n'avait rien contre un peu de sauvagerie, mais chacun avait ses petites préférences, n'est-ce pas ? Enfin qu'importe, pour le reste, peu importait ce genre de chose.  Le jeune homme profitait de la vue qui s'offrait à lui. Couché sur le lit, il avait une vue particulièrement délicieuse qu'il n'aurait échangé pour rien au monde, sauf peut-être une vue plus délicieuse encore. Ou un toucher. Probablement. Mais à l'heure actuelle, une force invisible semblait le maintenir contre le lit. La magie d'Iris sans aucun doute. Tant pis, il ne bougerait pas alors. Il se contenterait de jouer le rôle de la proie devant le prédateur s'approchant à pas furtif, se délectant de cet instant qu'il visualisait avec précaution.

Et ce moment arriva bien plus vite qu'on aurait pu l'espérer. En un instant, la sorcière fut sur lui, à califourchon au niveau de sa taille. Écrasant son sexe du sien pour un contact des plus intéressants. Elle pouvait sans nul doute sentir la légère bosse qui déformait son sous-vêtement, provoquée par une excitation toujours plus forte au fil des secondes. Quant à lui, il pouvait sentir son intimité, s'humidifierait-elle au fil du temps ? Il avait hâte de le savoir, mais pour l'heure, son attention se portait un peu plus haut. Sur ses mains qu'elle avait posé sur ses clavicules avant de remonter le long de ses bras, les tirant doucement mais surement vers les cordages qu'il avait lui-même créé. Allait-elle l'attacher tout de suite ? Apparemment non, elle souhaitait qu'il le dire, quand quelques mots, il avoue ses plus profondes envies. Souriant légèrement, le jeune homme s'humecta les lèvres avant de simplement répondre tout en plongeant son regard dans le sien.

J'en suis sur, Sorcière. Attaches moi et montres moi les délices que l'on m'a caché jusqu'à maintenant. Montres moi comment une sorcière devient une maitresse et jouis d'un corps qu'on lui offre.

Des mots lourds de sens avec un impact des plus importants. Mais la demande était ainsi claire, écartant leur petit jeu de question réponse pour un jeu bien plus intéressant. Curieux, il voulait découvrir des nouveautés. Sentir son corps parcouru de milles sensations différentes. Plaisir et même souffrance. Il voulait savoir, il voulait comprendre, il voulait découvrir. Loin de s'arrêter à une simple chevauchée de plaisir avec une partenaire qui s'écroulerait après un premier orgasme, il voulait une partenaire qui sache prendre les choses en mains et qui tire de lui la moindre de ses envies. Et si l'idée devait déjà être on ne peut plus claire, Senri décida de rajouter quelques mots, d'une voix qu'il fit plus basse, plus douce, plus sensuelle.

Fais de ton plaisir le mien. Fais de moi l'esclave de tes envies. Je ferais alors de tes ordres un plaisir.

Poétique ? Philosophique ? Il n'avait pas vraiment réfléchi à ses mots. Il les avait simplement prononcé, envieux de plonger dans ce que beaucoup considérait comme des pratiques tordues, voire folles. Mais pour lui, c'était tout un monde à explorer.

Elle était ici, étendue sur un humain somme toute banal mais qui de par sa nature même était spécial aux yeux de la sorcière. Un étranger. Qu'auraient dit ses sœurs ? Peut-être auraient-elles ri. Iris n'y accordait pas vraiment d'importance.

Pour l'instant tout son esprit était concentré sur la scène. Elle lisait dans les envies de Senri comme dans un livre grand ouvert, à la bonne page ; et il s'empressa de les confirmer, à la satisfaction de la sorcière. Elle émit un grognement doux et appréciatif, heureuse de la réponse de Senri. Elle aimait le ton de sa voix et ses sonorités, et ce qu'il en transparaissait.

Toujours installée sur lui, entourant possessivement de ses genoux sa taille, elle fit courir ses mains douces et fortes, agiles, le long de ses bras. Elles disparurent de la vision de l'humain alors qu'elle se penchait plus en avant sur lui, le regard planté dans le sien. Il devait maintenant avoir une nette vision de l’intérieur du corsage qu'elle portait, dévoilant sans rien montrer. Bientôt leurs souffles se mêlèrent, elle s'approchant encore, affichant un air dominant incontestable. Ils furent alors si près que l'humain du croire qu'elle allait l'embrasser, mais elle descendit encore sur son cou, effleurant juste ses lèvres des siennes, espiègle. Dans son cou elle susurra alors :« Avec plaisir... » elle revint sur ses lèvres cette fois alors, captura les siennes et lui offrit un autre baiser, brûlant et plus fort que sensuel encore, transpirant une luxure prochaine indéniable. Elle mordilla lui mordilla les lèvres, capturant sa langue par une magie inconnue, puis s'écarta avec un soupir sensuel.

De ses mains jaillit alors une énième attache, alors qu'elle se redressait. L'humain ne l'avait certainement par remarqué, alors que ses mains entraient à nouveau dans son champ de vision. Il s'agissait d'un gag-ball à priori tout ce qu'il y avait de plus banal, en liane de cuivre ouvragé. Avec un sensualité divine, elle approcha langoureusement l'objet de son visage, le caressant d'une main joueuse. Elle savait qu'il était impuissant, ainsi écrasé sous elle mais pas encore totalement attaché.

Elle prit soin de fixer elle-même l'outil, lentement et avec une taquinerie parfaitement perverse. Elle fixa l'objet fortement autour de sa bouche. Ainsi il ne pouvait plus rien faire que grogner et bafouiller incompréhensiblement. « … Mais plus un mot, maintenant. Même si j'aurai adoré t'entendre continuer à m'appeler "maîtresse"... » lui confia-t-elle en le regardant droit dans les yeux, pleine d'un désir certain à présent. Un sourire sensuel habitait toujours ses lèvres.

Enfin elle se pencha encore en avant. Cette fois-ci elle comptait bien répondre à son attente et l'attacher fermement avec les liens qu'il lui avait montré. Mais elle s'y prit lentement, prenant soin de lui faire déguster la moindre sensation qui pouvait lui parvenir ; ses doigts agiles et légers qui couraient sur sa peau pour atteindre les attaches, laissant d'étranges frémissements qui hérissaient sa peau au passage ; puis ses doigts agiles qui attrapaient la ficelle, qui détachaient la boucle de cuir alors que sa poitrine se tenait fièrement sous son nez. Il sentait alors aussi l'attache qui se resserrait fermement alors elle lui offrait un soupir et qu'elle revenait lentement sur lui, agissant ainsi pour l'autre bras. La pièce était baignée dans une chaleur nouvelle, un parfum nouveau, luxuriant et riche sans être entêtant, qui imprégnait les lieux et changeaient l’atmosphère si subtilement qu'il était dur de s'en rendre compte.

Elle entendait les soupirs étouffés et roques qui sortaient par moment, indistincts, de la bouche censurée de l'humain. Il y avait encore l'autre partie du corps à attacher, et elle ne comptait certainement pas l'oublier.

Alors qu'elle se retourna vers lui, lui lançant un autre regard parfaitement excitant, alors qu'elle se détournait lentement, pivotant langoureusement pour avoir accès à cet autre partie du corps. Elle se pencha une nouvelle fois en avant, lui dévoilant cette fois-ci son cul et sa fente sous la jupe qu'il lui avait remise. Elle était positionnée juste sur la bosse qui déformait son boxer, prenant soin de s'y frotter imperceptiblement alors qu'elle le sentait grandir petit à petit, gratifiant son corps de caresses torrides et mordantes. Enfin elle atteignit ses pieds et les clôtura de la même manière, avec langueur, joueuse.

Elle le sentait frémir sous elle. Son sourire grandit lorsqu'elle se retourna lentement vers lui après avoir remplit son œuvre. « Sais-tu ce dont j'ai envie, maintenant... ? C'est de ta queue au fond de ma gorge... » elle passa ses mains sur son torse, le griffant doucement de ses ongles, laissant quelques traces rouge au passage, « ...de ton corps qui se raidit sous mes caresses... » elle atteignit enfin son boxer déformé, passant ses doigts au toucher littéralement magique sur la bosse qu'il formait, « … et de ta voix qui s'éraille à force de crier inutilement. » elle pausa un baiser sur sa verge emmitouflée, passant ses mains sur son bas ventre puis sous le tissu avant de le tirer d'un coup sec, révélant son membre fortement érigé. Elle planta alors son regard dans celui de Senri. « J'espère que ce plan te convient autant qu'à moi. »

Excité comme jamais alors qu'Iris se tenait à califourchon sur lui, lui promettant des plaisirs qu'il n'aurait jamais vécu encore, Senri comprit vite que cette excitation n'était qu'un début. Qu'il n'était rien. Il le comprit alors qu'il sentait ses lèvres contre elle, sa langue venant jouer de la sienne dans un rythme aussi chaotique qu'excitant. Jamais on ne l'avait embrassé ainsi et c'était bien dommage. Cette façon d'embrasser était des plus délectables et le jeune homme doutait de pouvoir s'en passer éternellement. Mais le plaisir grimpant ne s'arrêtait pas là. Si Iris semblait sur le point de l'attacher, il y avait visiblement un détail qu'elle préférait régler avant tout.

Curieux de la voir se redresser légèrement, il la regarda avec attention et ne tarda pas à voir quelque chose qui le fit frémir tout du long. Un petit objet classique et commun qu'il connaissait par cœur et qui se rapprochait doucement de lui, tenu entre les fins doigts de la sorcière. Un ball-gag, ou gag-ball, ce n'avait que peu d'importance. Un bâillon en forme de boule relié par des lanières en cuir fait pour se glisser entre les lèvres du porteur, l'empêchant alors de parler. C'était une chose vers laquelle Senri se tournait pour plus d'excitation. Après tout, les bâillons suivaient le même principe que les menottes ou les cordes : restreinte pour mieux posséder. Comment ne pouvait-il pas être excité à la vue de cette accessoire.
Bien que libre de ses mouvements, pas un instant, le jeune homme pensa à bouger ou à protester. Non, il était trop fasciné, trop envieux. L'utilisation d'accessoire était un réel pour lui, surtout quand ils étaient employés sur lui. Ouvrant alors les lèvres tout en fermant les yeux, il ne tarda pas à le sentir venir se caler et à obstruer sa bouche, l'empêchant de la refermer. Tout aussi rapidement, il sentit les lanières de cuir épouser ses joues pour se refermer derrière sa tête, bloquant alors définitivement sa mâchoire et le réduisant au silence. En entendant sa partenaire, Senri ne put que rouvrir les yeux alors que son regard se planta le sien. Elle ne voulait plus l'entendre malgré qu'elle aurait adoré continuer de l'entendre l'appeler ainsi ? Amusant dilemme et on ne peut plus excitante situation.

Frémissant un instant, le jeune homme passa un instant sa langue contre l'accessoire qu'il serrait entre ses dents. Il le sentait déjà, cette autre particularité. Celle de tous les bâillons. Celle de faire saliver et d'être alors incapable de la ravaler. C'était une chose que le jeune homme trouvait plus excitant encore. Lorsqu'un bâillon était porté à long terme, le porteur ne pouvait alors s'empêcher de baver et bien vite de fins filets de salive se faisaient voir. Lorsque la partenaire le faisait alors remarquer, usant de quelques mots pour rajouter à l'humiliation, ce n'était que des bonus, qu'un plaisir supplémentaire venant s'ajouter à la charge des plaisirs qui oppressait l'amant. Enfin, Senri n'y était pas encore et il restait encore tant de chose à accomplir, à découvrir.... Isis l'avait bien remarqué et n'avait pas tardé à s'en occuper.

Lentement, elle s'était penchée vers lui, laissant courir ses doigts sur sa peau tout en remontant vers les attaches qui n'attendaient que ses poignets. Des caresses si habiles et si subtiles sur un corps frémissant d'envie ne laissant alors sur sa peau qu'un long frisson visible que la sorcière semblait apprécier. Doucement, elle prit son poignet et l'enferma dans le bracelet en cuir qui servait d'attache. Il pouvait sentir alors le tissu se resserrer autour de son poignet, l'obligeant à garder son bras immobile, tendu. Le second bras rejoint rapidement cette immobilité tandis que Iris semblait satisfaite. Tout comme Senri. Mais comment n'aurait-il pu ne pas l'être. Bâillonné et désormais attaché, il avait pu, en prime, profiter d'un spectacle époustouflant. La poitrine de la jeune femme s'était délicieusement présentée à lui lorsqu'elle l'avait attaché. Si proche de son visage qu'il aurait sans doute pu venir y coller ses lèvres si celles-ci étaient libres. La vue de sa poitrine l'avait rendu un peu plus fou de désir et il n'était donc pas surprenant de l'entendre soupirer sous son bâillon alors que l'envie de lui parler revenait déjà, désirant  la complaire dans des compliments sur sa beauté et sa façon de faire. Mais il était sans doute inutile. Cela, elle le savait déjà.

Mais le plaisir de ces préliminaires ne s'arrêta pas là. Non. Lentement, langoureusement, elle s'était retournée pour venir se pencher et aller attacher ses chevilles, frottant au passage son membre encore emprisonné sous son boxer, dur et dressé comme jamais, ne demandant alors qu'à sortir et à voir la lumière du jour. Pire encore, penchée ainsi, Iris laissait au jeune homme une vue magnifique sur son fessier loin d'être dissimulé sous cette jupe. Essayant tant bien que mal d'avaler sa salive sous cette vue des plus plaisantes, il profita de la moindre seconde tout en se perdant dans un tourbillon de pensée avant de revenir à une réalité plus excitante encore. Les mots de la sorcière le transpercèrent comme une flèche en plein cœur. Loin de le lui briser, ils l'emplirent d'une envie qui parcourait maintenant tout son être. Ce qu'elle désirait maintenant était sa queue au fond de sa gorge. Des mots durs et directs, pleins de sens et prononcés d'une voix emplie de désir. Comment y résister. 

Incapable de faire autrement, Senri la regardait alors qu'elle jouait de ses doigts le long de son corps avant d'enfin libérer son sexe de sa prison de textile. Mieux encore, il l'écoutait dans des mots bouillant d'envie et de frémissement. Et quant alors elle sembla lui demander son avis, l'esprit du jeune homme explosa. Ses envies venaient et allaient, lui envoyant des images de situation ou de position où il serait toujours attaché tandis qu'Iris pourraient prendre son sexe en bouche et plus encore. Certaines le positionnaient debout, permettant alors à la sorcière de profiter tout autant de son sexe que de ses fesses. Une idée étrange mais que le jeune homme ne pouvait pas écarter, malgré tout ce qu'elle pouvait impliqué. Certaines le gardaient ainsi, Iris assise sur son visage, allant se pencher délicieusement pour aller chercher son sexe de sa bouche pour former un somptueux 69. C'était d'ailleurs sans doute cette idée que le jeune homme préférait. Il savait que cela impliquait ce qu'on pouvait appeler communément un facesitting. Un principe assez simple qui plaçait une femme sur le visage d'un homme, s'en servant alors comme d'un siège. Enfin, c'était la base, mais certains cas permettaient bien plus. Mais Senri pouvait l'avouer sans mal, ce genre de chose l'excitait au plus haut point.

Frémissant d'envie, le jeune homme hocha la tête. Il avait tant envie de répondre, de lui dire à quel point il était pour cette idée et qu'il serait ravi de sentir sa verge remplir sa bouche pour aller frotter contre l'entrée de sa gorge. Mais il ne pouvait pas. Pouvait-il user de son pouvoir restant ? Créer quelque chose pour écrire un mot ? C'était une idée, mais non. Cela détournerait le principe du bâillon et Senri se voulait soumis. Soumis à l'autorité d'iris, à ses caprices, à ses envies. Bien sur, lui désobéir pourrait alors faire office de punition. Mais ce n'était pas ce qu'il voulait pour l'heure. Non, pour l'heure ses envies étaient simples. Sentir son sexe disparaitre entre les lèvres de la jeune femme et éventuellement pouvoir voir d'un peu plus près encore son intimité.
Il y avait alors un moyen. Un moyen assez simple de le lui faire comprendre. D'ordinaire, ce ne serait probablement pas suffisant, mais il savait qu'avec elle, cela serait amplement suffisant. Elle comprendrait. Il en était sur. Usant du pouvoir qu'elle lui avait offert en ces lieux, le jeune homme créa un collier qu'il fit apparaitre sur son torse, sous ses yeux, afin qu'elle ne le loupe pas. Sans surprise, il s'agissait d'un collier assez simple en cuir. Il n'y avait pas réellement de motif ou de décorations. Juste une boucle pour l'ouvrir et le fermer ainsi qu'un petit anneau pour éventuellement y clipser une laisse. C'était, en somme, un collier qu'on pouvait tout simplement utiliser pour un chien. Mais en réalité il y avait une différence. À l'intérieur du collier, des mots avaient été creusé dans le cuir. Des mots qui disaient quelque chose comme :

« Votre plaisir est le mien. »

Des mots simples et pourtant lourds de sens. Avec cet objet, Senri se donnait alors à Iris. Tel un esclave à une maitresse, il voulait lui appartenir et satisfaire le moindre de ses désirs. Que ce soit pour un infime instant ou pour une durée indéterminée. Quelques jours, quelques semaines, quelques années ou bien même pour le restant de ses jours. Il voulait être son esclave et par dessus tout, il voulait qu'elle ne profite. Ainsi, la question de savoir si cela lui convenait était réglée, normalement. Maintenant, il n'y avait plus qu'une chose à savoir... Iris se complairait-elle dans ce rôle ? Aimerait-elle sa réaction ? Il l'espérait en tout cas....

Senri avait l'air d'apprécier ses caresses, au grand plaisir de la sorcière. Elle le voyait frémir, elle sentait ses membres s'avancer à la rencontre de son toucher qui filait sur sa peau, et elle entendait ses doux gémissements qui s'évanouissaient en des soupirs saccadés, obstrués par la boule argentée qui brillait entre ses dents.

Il ne pouvait peut-être pas prononcer le moindre mot, mais Iris lui avait tout de même laissé la possibilité d'agir par une voix plus exceptionnelle : la voix magique. Elle ne savait pas si il l'utiliserait ou non, mais elle adorait être surprise. Ce qui la menait parfois à se mettre en danger, simplement pour le frisson que cela faisait courir le long de son échine, et son cœur qui s'affolait.

Pourtant à cet instant, les battements de son cœur s'accéléraient pour une autre raison. Elle aimait cette situation, elle aimait être au-dessus, avoir l'avantage, pouvoir faire tout ce qui lui passait par la tête. C'était un luxe qu'elle s'offrait par moment, et cet humain était l'opportunité parfaite. Elle ne connaissait rien de lui, mais cela ne lui semblait pas être important à l'instant où elle approcha ses lèvres de son gland. Elle aimait l'idée de partager un tel rapprochement sexuel avec un illustre inconnu. Les humains s'y abandonnaient quelques fois, puis le regrettaient. Ils avaient bien des choses à apprendre.

Elle joua un moment avec son gland, faisant languir l'humain, jouant avec les frissons de légère frustration qui le parcouraient. Elle déposa quelques baisers sur sa tête, ne quittant pas des yeux le visage de l'homme, comme pour imprimer la moindre des expressions qui le traversaient.

Puis elle fit courir sa langue dans la légère fente de son gland, avant de la passer le long de son chibre, puis sur ses bourses, les humidifiant de sa propre salive. Enfin sa main enveloppa le membre alors que son autre main descendait sur son torse, langoureusement absente.

Elle prit soudainement son membre entre ses lèvres douces et rondes, expertes. Elle sentit l'humain se courber à sa rencontre, bien qu'il soit fermement attaché ; par réaction au plaisir qui l'envahissait.

Elle commença un long va-et-vient, désespérément langoureux. Alors qu'elle continuait son manège, appuyant avec ses coudes sur ses jambes pour les empêcher de se soulever, un tissu apparut dans son champ de vision, en cours de formation. L'apparition ne fit que ralentir son rythme un peu plus, avant qu'elle accélère soudainement son mouvement, tendant un peu plus l'humain sous ses à-coups. Elle sembla avoir oublié la présence de l'objet qui venait d'apparaître, mais elle se retira de son membre tout aussi brusquement pour saisir l'objet. Les mots inscrits sur le morceau de cuir étaient clairs et parfaitement compréhensible. Elle jeta un regard brûlant à l'humain. Oui, elle avait saisi le message. Elle eut un sourire entendu, avant de dérouler l'objet, elle toujours au-dessus de lui.

Sous ses doigts, la bande de tissu sembla s'allonger. Une idée venait de germer dans son esprit tordu.

Partant de ses jambes, elle fit glisser ses mains le long de ses cuisses, puis sur son érection, ne faisant que passer, puis elle déroula l'objet au niveau de son bas-ventre. Le cuir sembla s'attacher à sa peau et le coller un peu plus au lit, s’enfonçant dans les draps. C'était magique, bien entendu. En fait, le tissu venait de sangler l'humain au lit par la taille, enfonçant plus profondément le corps de Senri dans la douceur du matelas qu'il avait créé.

La sorcière eut un sourire espiègle. « viens par là... » souffla-t-elle alors qu'elle empoignait la sangle qu'il lui avait offerte. La sorcière tira sur le lien de cuir alors qu'elle descendait du lit, faisant brusquement basculer le lit en position verticale.

Sur Terre, une telle action n'aurait pas été possible car les draps, les attaches et les coussins seraient tombés à la renverse. Mais l'endroit ne semblait pas habité par ces mêmes lois d'attractions, mais plutôt par la volonté de la sorcière.

En vérité le lit pouvait très bien être remis en place d'une poussée. La sorcière voulait simplement s'amuser un peu.

« Et bien ? Qu'est-ce que cela fait d'être en position verticale, attaché à un lit de sorcière, à ma délicieuse disposition ? »

Elle lui offrit un sourire innocent, simplement pour le plaisir de lui poser des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre.

Elle posa ses mains sur son torse, s'approcha lentement de lui. Son souffle effleura sa peau alors qu'elle saisissait son menton, lui mordillant l'oreille, avant de descendre vers son pénis, sans manquer de déposer de délicieux baisers le longs de son corps. Puis elle repris gracieusement son travail sur son membre érigé, plus violemment, intensément cette fois-ci. Mais elle ne se départait pas d'une certaine douceur frustrante.

Jusque-là, Senri avait suivi avec attention les mouvements de sa partenaire. Incapable de voir ce qu'elle faisait puisqu'elle lui tournait le dos, il avait instinctivement fermé les yeux et ressentait alors davantage ce qu'elle faisait de ses lèvres sur sa verge dressée et tendue comme jamais. Sa langue avait joué lentement, le titillant, le caressant, le découvrant avant d'être rejointe par des lèvres qui avaient pris cet objet de plaisir pour un plaisir encore plus intense. le corps du jeune homme n'avait pu que se tendre légèrement sous le plaisir et la tension particulièrement intense. C'était une simple fellation, enfin, c'est ce qu'aurait dit tout spectateur, mais c'était faux. C'était bien plus que ça. Dire que c'était magique aurait été un doux jeu de mot qui les auraient fait rire tous les deux. La magie venait bien faire son office dans ces jeux, mais il doutait fortement que son corps ressentait plus de plaisir grâce à une quelconque magie. Non, c'était simplement la situation, les préliminaires et ces lèvres expertes. Rien de plus, rien de moins. Et cela ne faisait que commencer...

Complètement attaché à son lit, bâillonné d'une des manières qu'il affectionnait le plus, le jeune homme ne pouvait que subir ses supplices ou ses délices. C'était selon ses envies. Ses caprices. Et la jeune femme le savait et pour l'heure, elle n'en profitait que trop bien. Mais jusque là, Senri ne voulait rester totalement passif. À défaut de pouvoir agir, il avait eu envie de parler. Ne le pouvant pas, il avait usé de magie, une de celle que la sorcière lui avait autorisé à cet instant, pour envoyer un message. Un collier en cuir sur lequel quelques mots avaient été gravé par une main inconnue et invisible. Un accessoire simple mais particulier dans ce monde qu'était la domination. Pour Senri, cela signifiait simplement que le porteur, ou la porteuse, se donnait le plus naturellement du monde à sa maitresse. Que sa volonté servirait la sienne et que son plaisir serait sa priorité. Qu'il se donnait alors sans restriction et qu'elle pouvait faire de lui ce qu'elle désirait. Il acceptait alors sa condition et pourrait vivre ainsi autant de temps qu'elle le souhaiterait. C'était ça l'idée première d'un tel accessoire, enfin, à un peu de chose près. Bien sur, il restait l'aspect pratique, laissant alors la capacité d'y attacher corde ou laisse pour pimenter un peu plus les choses physiques, mais une fois de plus, Iris le prit de court et fit quelque chose dans un sens totalement opposé.

Doucement, elle avait pris l'objet et l'avait détaché, pour le lui passer, c'était l'action la plus logique. Mais ce n'est pas ce qu'elle fit. Non, usant à nouveau de magie, elle le posa simplement autour de sa taille et l'objet s'anima pour le sangler un peu plus au lit. Bras, jambes et maintenant taille. Si Senri pensait être complètement attaché, elle venait tout simplement de lui démontrer qu'elle pouvait faire mieux. Oui, là, maintenant, le jeune homme se sentait encore plus immobile et incapable du moindre mouvement. Même le simple coup de bassin semblait impossible... Il restait sans doute encore une attache possible, mais il doutait qu'elle ne le fasse. Enfin, sauf s'il l'invitait à le faire, ce qu'il ne ferait probablement pas. Après tout, il avait autre chose à penser. Renversé, il venait de se retrouver à la verticale, toujours allongé sur le lit. Un phénomène impossible si on suivait les lois terrestres, mais Iris semblait s'en moquer. Sa magie était puissante, suffisamment pour lui permettre cela. La sensation était étonnante. Allongé contre un lit mais plus ou moins debout. Cela ressemblait étrangement à ce qu'il avait déjà ressenti en étant attaché à une croix de Saint-André. À la nuance près que dans le cas présent, c'était plus confortable. Plus étrange aussi.

Sans tarder, le regard du jeune homme se posa alors sur Iris, cherchant d'abord le sien avant  de finalement oublier cette idée pour pouvoir la regarder dans son ensemble une nouvelle fois. Cette femme était irrésistible. Un corps parfait dans une tenue qui ne la mettait que trop en valeur. Tout chez elle attisait le plaisir. Tout chez elle le rendait fou. Pour peu, on pouvait parler de réalisation de fantasme. Mais le dire à haute voix casserait sans doute toute l'ambiance, non, cette idée devait rester dans un coin de son esprit.
Se concentrant alors, il fut sortie de cette petite torpeur alors que la voix de sa partenaire et maintenant maitresse lui parvenait. Une question aussi stupide qu'inutile. Probablement car à ce stade, c'était une pure question rhétorique. Après tout, comment pouvait-il se sentir ? Que pouvait-il répondre à cela ? Mis à part par une érection plus forte que jamais ? Pire encore, comment aurait-il simplement répondu alors qu'un bâillon obstruait ses lèvres, l'empêchant à la fois de parler mais de retenir sa salive qui commençait déjà à couler légèrement le long de la commissure de ses lèvres. Sa seule réponse fut alors un grognement puis un soupir alors qu'elle venait souffler contre son oreille pour la mordiller ensuite. Un souffle qui se fit plus long et plus fort alors qu'elle descendait le long de son corps pour reprendre ce qu'elle avait entreprit. Sentir ses lèvres prendre en leur sein son sexe était une sensation des plus excitantes. Le rythme était intense et une chose était sur, elle voulait sentir couler le fruit de sa jouissance entre ses lèvres. Une chose qui ne tarderait probablement pas si tenté elle ne le frustrait pas ou qu'elle l'empêchait de jouir par un quelconque moyen...