♫Une souris verte, qui courait dans l'herbe...♫ {PV Tessia}

Tessia sourit. La jeune demoiselle était décidément très curieuse et ne semblait pas effrayée par sa vraie forme. Voilà qui la rendait d'autant plus intéressante aux yeux de Tessia. Et d'autant plus dangereuse aussi car si elle n'avait pas peur d'elle, qui sait ce qu'elle pourrait tenter.

Elle ne put s'empêcher cependant d'apprécier le commentaire sur sa beauté. Oui, elle était belle, elle le savait. Elle était née désirable. Comme toutes ses sœurs, elle était un fantasme ambulant. Bon à condition d'aimer les quasi-géantes évidemment.

Tessia remisa une mèche de cheveux écarlate derrière son oreille pointue en écoutant la question qui suivait. Tant de questions, tant de choses à expliquer... Pouvait-elle prendre ce risque ? Elle n'était pas la seule dont l'existence pourrait être menacée si elle continuait à répondre sans réfléchir. Elle avait une fille, elle avait ses soumises, elle devait y penser.

C'est pourquoi elle afficha une moue de regret et se pencha sur la changeforme.

- Joana, je suis navrée mais tu commences à devenir un peu trop curieuse pour ta propre sécurité. Répondit la succube d'un ton attristée. Tu en sais déjà beaucoup pour que je prenne le risque de te relâcher. Si je t'en dis plus, je risque de ne plus pouvoir te laisser partir et je n'aimerais pas mettre le bel oiseau que tu es en cage... Je suis navrée, mais à moins de garanties solides, je ne répondrais plus à tes questions pour le moment.

La succube se transforma à nouveau en brume sombre et fut re-aspirée par son vaisseau charnel qui reprit doucement conscience, rajustant ses lunettes qui avaient glissée un peu sur son nez.

- Il est encore temps pour toi de t'enfuir, joli petit oiseau de paradis, Dit la démone en appuyant son bras sur l'accoudoir du fauteuil. Tu as l'argent que tu es venue chercher et je te promet que je ferais en sorte que Cortana ne te retienne pas plus. Sinon, tu peux aussi rester en tant qu'invitée. Tu seras nourrie et logée tout le temps que tu voudras, mais plus aucune de tes questions sortant de l'ordinaire ne trouvera de réponses.

La succube poussa un soupir avant de proposer la troisième option.

- Ou alors, tu peux aussi rester et trouver réponses à tes questions, mais cela te brûlera les ailes car je ne pourrais plus prendre le risque de te laisser dans la nature avec ces connaissances avant d'être sûre que tu n'en fera pas mauvais usage, ce qui peut prendre beaucoup de temps. Les Japonais ont un adage qui dit : "c'est la curiosité qui a tué le chat". Je sais par expérience personnelle qu'être privée de liberté est un sentiment horrible et je ne veux pas te l'infliger. Mais je dois protéger certaines choses, certaines personnes, et les informations que tu réclame les mettent en danger si tu viens à en faire part au mauvais individu, que ce soit par erreur ou sous la contrainte. Si tu choisis cette voie, alors sache que je te poserais des chaînes dont tu ne pourra te libérer qu'avec mon accords et je sais déjà que même avec toute ma bonne volonté, tu trouveras cela cruel.

Tessia se tourne ensuite vers les capteurs de Cortana.

- Levée de verrouillage, passage de l'utilisatrice Joana du statut d’utilisatrice inconnue à utilisatrice enregistrée. Profil invité, aucune donnée personnelle à conserver pour le moment.

- À vos ordres maîtresse, acquiesça gracieusement cortana en levant la barrière de confinement et en relevant les stores métalliques des fenêtre et autres voies d'accès.

Le soleil pénétra gentiment dans le salon, il déclinait nettement à l'horizon. Le crépuscule serait bientôt là. Tessia avait un repas à faire pour sa fille qui n'allait pas tarder à revenir de l'école.

- Je vais cuisiner, je t'invite à réfléchir à ce que tu souhaites vraiment Joana. Sache que je vais te compter dans le repas de ce soir. Et ce soir c'est Italien, je fais des penne carbonara, expliqua la succube en se levant pour se diriger gentiment à la cuisine.

Joana resta assise, ses bras entourant doucement ses jambes avant dans une posture instinctivement protectrice. Elle écouta attentivement les paroles de la démone qui redevint bientôt la femme à lunettes qu'elle avait rencontré plus tôt.

L'expression de son visage resta neutre tout le long, avant que ne vienne se creuser un pli sur son front lorsque se fut à elle de répondre.

Elle détestait qu'on lui refuse quelque chose, quelque soit l'origine de cette chose. Toute sa vie, elle avait obtenu ce qu'elle voulait, même si ça l'avait souvent mené au malheur et à la déception. Il y a longtemps, seule Will parvenait à lui refuser ou lui interdire ce qu'elle estimait juste, mais à part elle, personne n'avait jamais osé, sa mère en dernière qui lui passait toujours tout. Plus tard encore, lorsqu'elle erra dans ce monde, il n'existait personne pour la guider dans ses choix, et elle vivait sa vie comme elle l'entendait.

C'était encore une fois une première. Apparemment, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres.

En réalité, ce n'était pas vraiment une interdiction, mais plutôt la possibilité de choisir entre deux options dont aucune ne lui plaisait.

Même si le fait était qu'elle était piquée voire même vexée spontanément, elle se força à réfléchir. Elle tenta de comprendre cette inconnue, mais elle avait beaucoup de mal. Elle ne connaissait pas elle-même ce qui tenait tant à cœur à cette femme, alors comment le pourrait-elle ? Elle ressentait beaucoup de frustration : qu'est-ce qui était si important qu'elle ne comprenait pas ?

Malgré tout, quelque chose se fit violence en elle, au delà de ces ressentis immédiats qui s’atténueraient plus tard. Qui que soit cette femme, jamais elle ne pourrait réellement lui couper les ailes, comme elle le disait. Peut-être en avait-elle le pouvoir, mais au fond de Jo, elle savait bien que c'était  impossible. Elle était si détachée du monde réel qu'elle ne pouvait tout bonnement pas être capturée.

Même si sa curiosité et son orgueil en prenaient un coup, au fond d'elle, elle préférait trouver les réponses ailleurs et ne pas vouloir dépendre de cette femme qu'elle ne connaissait pas. Sa nature parfois méfiante et le dégoût de devoir l'obéissance à une personne qu'elle ne connaissait pas étaient trop forts. Elle n'avait pas l'intention de lier ainsi sa vie avec un autre humain ; ou plus exactement, une autre âme.

Ces mots, elle ne les songea même pas. Elle se fiait simplement à son instinct, qui lui soufflait discrètement la réponse. Elle ne s'appuyait que sur ces sentiments.

-Si ça doit être tout ce que vous pouvez m'apprendre... Alors tant pis, expédia-t-elle.

Ce n'était pas vraiment une réponse claire, ni même une réponse qui exprimait ses sentiments profonds. Elle était neutre, d'une voix lunaire, comme si elle ne se trouvait à la fois pas ici et dans cette pièce.

Elle attendit que la femme parle à sa machine de câbles et elle comprit instantanément ce qui la gênait physiquement depuis qu'elle s'était fait capturer, au delà du mystérieux filet de lave : c'était cette présence mécanique qui les surveillait. Le bleu des caméras de surveillance semblait l'épier sans vergogne et elle détestait cela.

-Cela ne vous dérange pas d'être constamment observée par un tas de plastique qui mime une voix humaine ? Demanda-t-elle sans transition.

Elle suivit du regard la femme disparaître dans la cuisine, sa voix lui parvenant de l'autre côté de la pièce. Elle posa sa tête sur ses genoux.

Tessia se mit à ses fourneaux, haussant mentalement les épaules à la réponse de la jeune fille.

Si elle souhaite garder sa liberté, je ne peux pas lui en vouloir. Elle en sais déjà plus que je n'en dirais à beaucoup de monde.

Elle entendit la seconde question de la demoiselle alors qu'elle mettait de l'eau à bouillir pour les pâtes.

- Tu parles de Cortana ? Non elle ne me dérange pas. C'est moi qui l'ai créée, elle est un peu comme mon enfant. Alors je ne me sens pas vraiment épiée par elle, c'est moi qui l'ai voulu ainsi. Elle est là pour m'aider dans la vie de tous les jours et je la développe un peu plus à chaque fois que j'en ai le temps.

Ce qui devient de plus en plus rare ces derniers temps… Songea la succube en se disant qu'elle devrait prendre du temps pour l'IA.

Cela faisait vraiment longtemps qu'elle n'avait plus passé une soirée avec elle, simplement à converser et à alimenter les bases de données de Cortana. Celle-ci avait bien sûr sa connexion à internet pour alimenter sa curiosité, mais ce ne serait peut-être pas toujours suffisant. Un jour peut-être Tessia devrait envisager de donner un vrai corps à Cette IA. Après tout, elle n'était elle-même pas sûre si ses programmes lui avaient fait prendre conscience d'elle-même ou si elle était encore soumises par ses protocoles à obéir.

- Dans tous les cas, elle n'est pas intrusive, elle sait garder des secrets aussi. Ne t'inquiète pas, elle n'ira pas crier sur les toits tes capaci…

Un craquement sourd retenti dans le salon, suivit d'une légère odeur d'ozone. Tessia ne mit qu'une seconde à repasser la tête dans la pièce.

Une des choses qu'elle pouvait le moins prévoir venait d'arriver. Syria, sa fille succube, était de retour à la maison. Et la petite venait de le faire en se téléportant sous sa vraie forme de succube.

- Maman je suis ren… trée… Annonça la jeune fille avant d'écarquiller les yeux en voyant Joana assise dans le salon.

Puis la petite succube rougit en reprenant sa forme humaine et se précipita pour se cacher derrière Tessia qui la prit sous son bras d'un air rassurant.

- Tout va bien ma chérie, Joana ne te fera pas de mal.

- Tu es sûre ? Elle m'a vue…

- Écoute, file dans ta chambre, je vais régler ça, lui dit Tessia en l'embrassant sur le front.

La jeune fille sourit en sentant le bisou et surpris sa mère en posant ses lèvres sur les siennes avec un air cabocheur, puis partit disparaître derrière une porte qu'elle referma doucement.

- Je suis navrée Joana… Soupira Tessia après un court silence. Ça faisait partie des choses que je ne voulais pas que tu voies… Et maintenant tu sais ce que je voulais protéger…

Les yeux de Tessia redevinrent rouge et se tournèrent vers la changeforme.

- J'aimerais passer un marché si tu veux bien. Je peux t'apprendre beaucoup de choses, mais en échange, je veux un silence absolu de ta part sur ma fille. Je ne supporterais, et ne tolérerais, pas un instant qu'il lui arrive malheur. Peux-tu comprendre ça ?

C'est elle qui avait créé Cortana ? Oui, cette femme était vraiment spéciale. Joana se dit qu'il fallait vraiment qu'elle développe son savoir dans l'espace de l'informatique et des dispositifs de sécurité en général.

La jeune femme allait donner une réponse lorsque qu'un craquement inattendu retentit, la faisant légèrement sursauter. Une drôle d'impression l'envahit. Quelque chose d'anormal venait perturber l’atmosphère, la rendant comme instable et alourdie dans l'esprit de la rousse. Quelque chose en elle remua et elle vit apparaître dans le coin du salon une forme étrange, tout d'abord floue qui se distingua peu à peu.

Une créature, jeune pour le peu que pouvait en juger Jo à vue d’œil, venait d'apparaître de nul part, s'introduisant dans le salon. Ce qui frappa tout d'abord Jo n'était non pas l’apparence extraordinaire de l'intruse, ni réellement le fait qu'elle venait d'apparaître du vide, mais plutôt que cette créature n'était pas repoussée par l'intelligence artificielle.

Joana se déplaça légèrement vers la droite, tentant de mettre un peu d'écart entre l’intruse et elle. Recroquevillée dans son coin, elle put la détailler plus franchement, comme si elle était à l'écart de sa vue. Elle vit confusément Tessia sortir de la cuisine alors qu'elle posait un regard intrigué sur la créature.

Elle ressemblait étrangement à Tessia. Tout dans son allure anormale la lui rappelait : les cornes, la queue ou bien la couleur étrange de ses yeux, elle semblait être un clone légèrement modifié et rajeuni de la succube à lunettes. Jo en déduisit deux choses : d'une, Il existait bel et bien d'autres représentantes de la race, mais aussi que cette créature était peut-être quelque chose se rapprochant de la fille de Tessia.

Joana n'eut pas le temps de la détailler plus car elle se transforma rapidement en une jeune humaine et obéit aux ordres de sa mère -car elle était effectivement sa fille- en courant rejoindre ce qui devait être sa chambre.

C'était une scène plus qu'étrange à laquelle venait d'assister Jo. Mais cela l'intriguait plus qu'autre chose. Elle n'était pas choquée le moins du monde.

Mais cela ne serait pas aussi facile qu'elle le croyait. Apparemment, la succube-mère n'appréciait pas qu'elle ait vu sa fille. Jo n'arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi. Elle n'était de toute manières par de taille à affronter ne serait-ce qu'une des deux succubes.

Etait-ce cela l'attachement d'une mère à sa fille ?

Sans comprendre pourquoi, elle ressentit un pincement au cœur. Fut un temps où Jo avait eut une mère, aussi. Elle avait connu cette impression rassurante d'être protégée par quelqu'un qui l'aimait assez pour cela. Mais elle se détourna de ses pensées mauvaises pour répondre aux paroles de la femme à lunettes.

-Je ne dirai rien. De toutes manières, je ne vois pas vraiment à qui j'irai raconter cela.

Pour une fois, ses paroles étaient tout ce qu'il y a de plus logique. A qui pourrait-elle parler d'une telle rencontre ? Elle vivait seule, n'avait aucune connaissance et si elle en avait eut, personne n'irait la croire.

Jo observa la succube, étrangement mélancolique. Pour la première fois, elle se demanda où cela allait bien pouvoir la mener.

Tessia observa la jeune femme, très surprise par la réponse. Ses yeux reprirent dans le temps d'un clin d'œil leur couleur bleu océan.

- Je pense que je te dois des excuses Joanna, dit Tessia en rajustant ses lunettes. Tu es bien plus gentille que je n'avais cru…

La succube resta songeuse encore un moment à l'entrée de la cuisine. Elle ne savait quoi penser de la jeune demoiselle. Elle semblait si curieuse et en même temps si… distante. Comme si elle cherchait à maintenir une distance entre elle et le reste du monde. La succube pouvait comprendre cela, mais pour elle c'était aussi le symbole d'une blessure. Quelque-part chez cette femme se trouvait une plaie qu'elle ne parvenait à identifier mais dont elle devinait les marques sanguinolentes sur son âme. Et cela donna envie à Tessia d'en savoir plus elle aussi. Elle se senti le besoin, pour ne pas dire l'envie d'aider.

- Veux-tu m'aider à cuisiner ? Lui proposa-t-elle plus doucement. Je ne te force pas, mais nous pourrrions discuter en nous occupant les mains. Syria a des devoirs à faire de toute façon et Cortana doit être en train de l'y aider. Au fait, dis-moi, as-tu été à l'école Joana ? Jusqu'où es-tu allée ? L'université ? Le lycée ? Tu sais, je suis enseignante au lycée de Seikusu. J'aime beaucoup travailler avec les adolescents et les jeunes adultes. Même si j'ai plus de vingt-et-un siècles de plus qu'eux.

Tessia retourna à sa cuisine, continuant à parler en se demandant si Joana allait la rejoindre.

- Tu sais quand je suis née, beaucoup de mes semblables regardaient l'empire romain en rigolant beaucoup sur leurs mœurs sexuelles. Tu savais que les latins partaient du principe que tout le monde naît bisexuel ? Ça nous faisait bien rire moi et mes sœurs en enfer… "Enfin une nation civilisée" aimions-nous à nous répéter. C'était aussi bien plus facile pour nous de chasser les mortels à l'époque. Ils étaient tellement moins coincés qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il suffise que je dise le mot "sexe" dans un lieu publique pour que tous les regards se fixent sur moi. C'est assez dérangeant je trouve toute cette pudeur à l'heure actuelle…

La succube continua à deviser de tout et de rien, s'activant sur le repas, parlant de la pluie et du beau temps, avant de revenir sur l'un ou l'autre des anecdotes de l'histoire humaine puis de tourner sur des sujets divers sur la sexualité des gens. Elle voulait simplement connaître un peu mieux son invitée et la traiter… Comme un membre de la famille ? Pourquoi pas au fond. La famille de la succube était déjà atypique, alors y ajouter un membre ou deux n'allait pas changer grand-chose.

Les yeux de la femme redevinrent normaux, alors que se peignait sur ses traits une expression légèrement surprise. Elle-même, gentille ? Jo ne savait pas quoi en penser. Tout d'abord, elle n'avait pas l'habitude de se faire complimenter, du moins pas de cette manière. Et elle ne s'estimait pas comme quelqu'un de particulièrement gentil. C'était comme si cette notion la dépassait. Certaines choses qu'elle faisaient n'étaient pas moralement convenables, et ce depuis sa naissance. Mais elle n'oubliait pas le caractère extra-terrestre ou du moins anormal de Tessia, ce qui n'excluait pas une interprétation différente que celle du commun. Après tout, la femme semblait bien plus avenante et sincèrement bienveillante que ce que l'on aurait pu penser d'une succube.

Quoi qu'il en soit, Jo écouta la proposition de la démone. Peu à peu, sa mélancolie sembla s'en aller, au profit de son tempérament naturel, joyeux et intrigué, au caractère de gamine.

Elle adorait cuisiner, c'était ce qu'elle faisait lorsqu'elle pouvait avoir une cuisine à elle et assez d'ingrédients pour occuper son imagination. Même si c'était bien étrange de cuisiner chez une inconnue, elle ne pu résister à la tentation et se leva doucement, n'aillant toujours pas prononcé un mot. Non pas qu'elle n'aimait pas parler, mais elle n'en avait pas l'habitude et c'était un réflexe de garder ses pensées pour elle, ne pouvant pas les partager avec quiconque dans son quotidien.

Elle passa la tête dans la pièce où se tenait Tessia, les mains occupées à touiller quelque ingrédient dans une casserole.

-Je peux aider, si vous voulez, dit-elle simplement. Si elle souhaitait faire des pattes italiennes, elle pouvait cuisiner la sauce carbonara. Pour la sauce, il faudrait des œufs, de la crème, des lardons... Et du parmesan.

Willi disait toujours qu'il fallait en rajouter, sinon Colomba, la prostituée Italienne de la maison, pouvait piquer des crises immenses.

Puis elle se souvint de la question de la succube qui se tenait à ses côtés.

-Vingt-et-un siècles ? Je n'arrive même pas à imaginer pouvoir vivre plus d'un seul, songea-t-elle. Une vie si longue devait être intéressante à vivre, pour qui le souhaitait du moins. Elle se gratta la tête avant de répondre à la question : j'ai été à l'école en Russie jusqu'à mes 16 ans, puis j'ai du arrêter. J'ai bien aimé aller à l'école.
 
Une prof succube ? C'était original. Joana se dit cependant qu'il y avait meilleur endroit pour survivre dans sa condition. Un collège ou même un lycée n'était pas le lieu le plus propice pour les activités sexuelles, du moins à ce qu'en savait Jo. A moins qu'elle ne se trompe. Mais elle n'avait jamais vraiment pu se sentir appartenir à un lycée en particulier, trop occupée par sa mère et de ses problèmes.

-Vous enseignez quoi comme matière ? Demanda-t-elle. Après tout, en quoi une succube pouvait-elle s'intéresser à des mathématiques ou du japonais ?

Elle se laissa bercer par ses paroles, racontant une partie de son passé et de ses ressentis. C'était étrange d'échanger ainsi, et même si elle n'avait pas l'habitude, c'était plus agréable qu'elle aurait pu l'imaginer.

Tessia écouta la jeune rousse lui demander les ingrédients pour la sauce carbonara et elle les lui tendit avec un sourire.

- Merci pour le coup de main Joana. Tu es vraiment très gentille, constata Tessia avec un air attendri.

Elle laissa la jeune fille s'activer avec la sauce pendant qu'elle faisait cuir les pâtes et qu'elle nettoyait de la salade pour aller avec le plat principal. Des pâtes carbonara toutes seules, ça manquait cruellement de légumes à son goût. Et même si elle et sa fille faisaient énormément de sport en couchant régulièrement entre elles ou avec ses soumises, Tessia devait insister un peu pour qu'elles gardent une alimentation équilibrée afin de rester belles toutes les deux et de garder leurs corps en bonne forme.

- Tu sais, ce n'est pas bien compliqué. Mes vingt premiers siècles, je les ai passés presque exclusivement en compagnie d'autres créatures immortelles, alors je n'ai pas vraiment vu le temps passer, expliqua-t-elle en remuant l'eau de pâtes.

Elle écouta ensuite avec un vif intérêt le parcours de la jeune femme.

- Pourquoi avoir arrêté à seize ans ? S'étonna-t-elle. Tu n'avais plus les notes pour continuer ? Tu voulais faire autre chose ?

Il pouvait y avoir des centaines d'autres raisons, mais Tessia préférait éviter de sous-entendre autre chose qu'un parcours normal.

- J'enseigne l'anglais qui est la langue du pays où je me suis incarnée pour la première fois ainsi que le japonais que j'ai appris par la suite. J'ai dû vraiment m'accrocher pour passer de l'un à l'autre. Mais si je ne peux pas enseigner d'autres langues, j'en baragouine quelques autres. Le russe en fait partie, même si je ne pense pas pouvoir tenir plus qu'une conversation simple, je parle aussi un peu l'espagnol et le portugais. J'ai des notions de mandarin mais je m'y emmêle un peu les pinceaux. Je suis très bonne en français et presque au même niveau en italien et en hindi.

Elle évita de préciser qu'elle avait apprise presque toutes ces langues sur l'oreiller. Pour le moment, ça aurait risqué de choquer Joana. Ou peut-être pas, mais elle n'en savait rien.

- Je suis également enseignante en informatique. Cortana est le meilleur exemple de mes compétences dans ce domaine.

Tessia termina sa salade en faisant la sauce, laissant le soins à Joana d'égoutter les pâtes. Elle dressa ensuite la table, invitant Joana à s'asseoir tout en demandant à Cortana d'appeler Syria.

La jeune succube arriva en vitesse. Elle s'était changée pour troquer son uniforme scolaire contre une nuisette semi-transparente laissant clairement voir ses sous-vêtements sexy réduits au strict minimum. Elle ouvrit de grands yeux en voyant que Joana était toujours là et se couvrit soudain avec ses bras.

- Ho… Désolée, je pensais que tu étais partie… S'excusa-t-elle en rosissant.

Tessia poussa un soupir autant amusée que gênée.

- Bon, maintenant qu'elle a vu ça, je pense que tu ne pourras pas la surprendre beaucoup plus… Commenta Tessia en faisant signe à sa fille de s'asseoir.

La succube servit le repas à tout le monde. La première surprise passée, Syria laissa tomber sa pudeur pour pouvoir jouer de la fourchette et de la cuillère à loisir.

- C'est méga boooonnn ! S'exclama-t-elle en goutant les pâtes carbonara. C'est une nouvelle recette maman ? Demanda la petite succube qui lui sourit pour toute réponse et indiqua Joana du doigt. C'est toi qui a fait la sauce ? C'est super bon ! Tu es drôlement bonne en cuisine ! Lui sourit Syria avant de contourner la table pour donner un bisou à la jeune rousse. Elle retourna ensuite à sa place pour attaquer son repas avec un gros appétit.

Tessia demanda à sa fille comment avait été sa journée à l'école et celle-ci la bombarda d'informations sur les derniers potins du lycée, lui expliqua ce qu'elle avait vu en cours de chimie avec la nouvelle prof et dériva sur le cours de piscine où elle avait remarqué que certaines filles de sa classe commençaient à prendre des formes "alléchantes" selon ses propres mots.

Tessia écouta sa fille avec attention, ajoutant des commentaires de gauche à droite, quelques conseils et ne s'offusqua pas de la description faite par Syria de ses camarades de classe. Elle expliqua un peu à son tour sa journée, parla des trois heures de cours d'anglais qu'elle avait donné dans la matinée et du beau plantage général de la salle informatique dont les avait gratifié un élève turbulent de sa classe d'informatique.

Elle se tourna ensuite vers Joana.

- Et toi ma chérie ? Qu'as-tu fais de beau aujourd'hui à part trouver une entrée originale à mon appartement ? Demanda-t-elle en lui faisant un clin d'œil taquin.

Syria continua à manger ses pâtes, mais releva la tête pour écouter en même temps que sa mère, toutes les deux attendant patiemment le récit de la nouvelle venue.

Tandis que la casserole chauffait, Joana tourna la tête vers la démone aux beaux yeux qui s’affairait au dessus de la marmite où cuisaient les pattes. Malgré son explication, elle n'arrivait pas à concevoir une vie sans fin. Pour elle, la mort était évidente, et finalement pas de mauvais augure. Cela signifiait qu'elle retrouverait sa mère, et elle se languissait ce moment. Elle y  pensait souvent, se demandant si elle l'observait en ce moment même, et ce qu'elle en penserait si c'était le cas.

La jeune métamorphe versa les lardons et touilla la mixture qui commençait à sentir bon. Son appétit se réveilla, alors qu'elle écoutait les questions de la succube.

- Pourquoi avoir arrêté à seize ans ? Tu n'avais plus les notes pour continuer ? Tu voulais faire autre chose ?

La question la mit légèrement mal à l'aise, car elle n'avait pas envie de répondre. Les raisons avaient été  multiples en vérité : elle devait s'occuper de sa mère, leur rapporter plus d'argent ; elle avait manqué trop de cours pour pouvoir passer un quelconque examen... L'évidence avait été d'arrêter, ce qu'elle avait fait, pour une autre activité bien originale pour son âge.

-J'avais raté beaucoup de cours, expliqua-t-elle vaguement, et je n'ai pas eu l'occasion de rattraper mes années.

Peut-être lui dirait-elle la vérité, mais elle n'en avait pas envie pour l'instant. Se livrer à une parfaite inconnue, si accueillante soit-elle, quand on a personne à qui parler au quotidien, peut s'avérer être un acte particulièrement difficile.

Elle écouta avec intérêt en quoi consistait le métier de la démone. Elle fut d'abord étonnée de voir qu'elle pouvait maîtriser autant de langues, avant de se dire qu'elle avait eut beaucoup de temps pour les découvrir et les apprendre.

-J'aimerai beaucoup apprendre à faire un robot comme celui qui garde cette maison, dit-elle d'un air rêveur lorsqu'elle lui avait expliqué qu'elle donnait des cours en informatique.

Elle avait toujours aimé s'enfermer dans un espace clôt et jouer pendant des heures et des journées, les yeux rivés sur un écran, essayant de toucher à l'informatique de près ou de loin.

Quand Tessia eut finit de dresser la table, Joana versa les pattes égouttées dans un grand plat préparé à cet effet et revint vers la table. Elle déposa le plat en son centre et, sous l'invitation de la maîtresse des lieux, s'installa à une chaise. Peu de temps plus tard, sa fille, Syria, débarqua dans la pièce où régnait une bonne odeur de lardons grillés. De ce que la changeforme avait comprit, Syria était, tout comme sa mère, une succube, et donc un être pouvant tout aussi bien avoir plusieurs centaines d'années. Elle ignorait quel était le rapport du physique à l'âge, si jamais il y en avait un.

Joana s'absorba sans gêne dans l'observation de la nouvelle arrivante, n'ayant pas eut le temps de la détailler plus que ça lors de son arrivée précipitée. Elle portait un ample vêtement presque transparent, un peu semblable à la robe que portait Joana mais en plus osée, car on distinguait facilement les sous-vêtement sexy qu'elle arborait dessous. La jeune femme rousse n'était pas choquée le moins du monde et étrangement, c'était plutôt un sentiment inverse qui s'empara d'elle. Pendant toute sa jeunesse et son adolescence, elle avait passé son temps dans la Maison de Willy où les jeunes femmes se promenaient à demi-nues en courant, riant et dansant, et c'était le genre de spectacle qui lui avait été familier.

Elle eut un sourire en voyant la jeune succube s'asseoir précipitamment, le rouge aux joues sous les douces réprimandes du regard de sa mère. Un instant, elle se serait crue ramenée en Russie, dans l'anti-chambre où les Filles dînaient à midi. Elle prononça un « Oui. Merci ! » à l'écolière, un autre sourire naissant sur ses lèvres.

Silencieuse, comme à son habitude, Jo écouta la conversation entre la mère et la fille, heureuse de ne pas être seule et de pouvoir assister à la scène. C'était un bonheur qu'elle ne remarqua même pas, mais qu'elle apprécia sans s'en rendre compte. Durant son adolescence, c'était dans ces moments là que les Filles se plaignaient ou se moquaient de leurs amants exentriques

Elle fut un peu surprise lorsque Tessia s'adressa à elle. Elle répondit bientôt, finissant d'avaler les pattes :

-J'ai fais le tour de la ville. Il y a beaucoup de choses intéressante à Seikusu.

Elle parlait tranquillement, de sa voix lunaire aux accents Russes. Elle avait toujours aimé se balader au hasard dans les villes qu'elle habitait, trouvant parfois de quoi s'occuper l'esprit.

Te ssia ne fit aucun commentaire sur le fait que Joana lui avoua avoir manqué beaucoup de cours. Elle sentait au ton que cela cachait une autre blessure. Elle décida que la jeune fille en parlerait quand elle serait prête. Et qu'elle en parlerait à celui ou celle qui la mettrait à l'aise.
Ce qui ne l'empêcha pas de sourire en entendant Cortana être traitée de robot.

Mais elle comprenait. La jeune femme était curieuse de beaucoup de choses et semblait aussi assez solitaire. Avoir une Cortana pour elle pourrait être un moyen d'avoir une confidente et une amie qui la suivrait sans poser de questions.

Mais l'IA avait besoin de ressources aussi bien software que hardware plutôt conséquentes pour fonctionner. Un genre de matériel lourd, cher et inapte a être souvent déplacé. Mais il y avait peut-être d'autres options… Elle devrait se pencher là-dessus plus tard.

Après que Joana ait servit le dîner et que tout le monde eut fini de manger, Tessia proposa un dessert, idée que Syria acclama comme une gamine. La succube se leva pour débarrasser la table et s'enquit des parfums de glace préféré de tout le monde.

- Vanille, érable et noix ! S'exclama Syria, ce qui fit sourire sa mère.

Elle lui servit sa coupe ainsi qu'à Joana celle du parfum qu'elle avait choisi, se rabattant pour sa part sur une coupe vanille-banane. Elle commença à la déguster quand elle senti une chose incongrue : Une caresse du pied contre sa jambe sous la table.

Tessia fronça les sourcils et regarda les deux autres femmes autour de la table. Joana semblait un peu dans la lune. Syria souriait d'une oreille à l'autre en mangeant sa glace.

La succube fit semblant de rien et glissa discrètement sa main sous la table où le pied continuait à monter et à descendre lentement contre son tibia. D'un geste rapide, elle agrippa la cheville de l'indélicat pied et observa la réaction des personnes attablées.

Aucune, strictement pas la moindre. Syria continuait à manger sa glace comme si de rien n'était et Joana souriait doucement en profitant de la sienne.

Bon, je fais quoi ? Songea la succube en cherchant un moyen de trouver la coupable sans forcément la dévoiler à l'autre.

Elle tenta de promener un doigt contre la plante du pied capturé. Et Syria se mit à trembler un peu en restant un peu trop longtemps avec sa cuillère dans la bouche, son grand sourire toujours sur le visage. Elle lfinit par relever les yeux dans sa direction et lui adressa un regard brûlant.

Petite coquine… Songea Tessia en souriant à son tour.

Maintenant elle se sentait aussi l'envie de coucher Syria sur la table de la cuisine, de renverser sa coupe de glace sur sa poitrine et de la déguster comme ça.

Elle libéra le pied de sa fille qui disparut sous la table, mais celle-ci se leva alors de sa chaise et vint prendre un peu de glace dans sa coupe sans demander pour la mettre dans sa bouche.

- Hé, petite voleuse ! Rends-mois ça ! Gloussa Tessia en voyant le grand sourire canaille que lui adressait sa fille.

- Vient la chercher si tu la veux maman, la provoqua Syria en entrouvrant la bouche pour lui laisser voir la couleur de sa glace.

Tessia sourit et attira sa fille contre elle pour plaquer sa bouche contre la sienne.

Elles entamèrent toutes les deux un long et langoureux baiser, goûtant autant à la glace qu'à leurs langues et à leurs lèvres réciproques. Syria se mit à caresser le corps de Tessia à travers son chemisier et descendit ensuite sur sa jupe pour caresser ses fesses. De son côté, Tessi acressa avec bonheur la poitrine déjà bien affirmée de sa fille et fit enuite glisser sa main jsuque dans sa culotte. Syria commença à tortiller des hanches en sentant la caresse et gémit tout en embrassant sa mère, le sous-vêtement devenant progressivement translucide autour de la tache liquide qui s'y forma. Puis elles rompirent le baiser, perdue l'une dans le regarde de l'autre avec une expression de désir tendre sur leurs figures respectives.

C'est alors que Syria remarqua le regard de Joana et tourna la tête pour la regarder en face, rosissant un peu.

- Heu… Tu veux un baiser aussi Onee-chan ? Proposa-t-elle d'un ton presque innocent.

Tessia ne put s'empêcher de rire. Sa fille la rendrait folle un jour, elle en était certaine. Mais pour le moment elle la rendait surtout folle d'amour.

Elle se tourna vers Joana et lui tendit la main en calmant ses rires.

- Qu'en dis-tu ? Tu veux nous rejoindre ? On ne s'en tiendra pas longtemps aux baisers par contre, je te préviens, l'averti la succube en lui souriant doucement. C'est une des déviances de notre espèce.

Tandis que Jo dégustait tranquillement la glace à la framboise que la belle succube venait de lui servir, elle observait la mère et la fille et le jeu qu'il y avait dans les regards qu'elles échangeaient. C'était très intriguant, mais la jeune femme ne fit aucune remarque, se contentant de les regarder du coin de l’œil.

Puis la petite succube se leva et s'approcha de sa mère pour lui voler un peu de la glace que contenait sa coupe. Il y avait quelque chose dans son regard qui indiquait clairement que cette provocation n'était pas veine, et qu'elle avait bel et bien un but. Toujours observatrice, les sourcils froncés comme si elle tentait de résoudre une énigme, Joana mangeait béatement sa portion.

Soudain, Tessia attira sa fille à elle, répondant bel et bien à sa provocation. Un sourire amusé fleurit sur les lèvres de la jeune métamorphe. Pour quiconque autre qu'elle, ce spectacle aurait pu paraître choquant, voire même quelque part, insultant car blasphématoire. En même temps, rien de plus logique pour deux démones sexuelles. Mais Jo ne voyait pas cela d'un mauvais œil, au contraire, même si elle était un peu étonnée de les voir s'échanger un baiser aussi passionné en sa présence, elle trouvait cela attendrissant. Elle n'avait jamais connu ce genre de pratique.

La plus jeune des deux remarqua sûrement que Jo les regardait, car elle lui lança, un grand sourire aux lèvres :

-Heu… Tu veux un baiser aussi Onee-chan ?

Ce drôle de surnom la fit sourire : elle n'en avait absolument pas l'habitude. A vrai dire, Jo ne savait pas exactement où se mettre. Devait-elle rester là ? Allaient-elles arrêter pour finir sagement leur dîner ou bien continuer leurs caresses ? Tendis qu'elle se posait ses questions, indécise, elle entendit la maîtresse de la maison lui proposer de se joindre à elles.

Elle pencha la tête sur le côté, sa longue chevelure suivant dans le mouvement. Signe qu'elle réfléchissait. Elle n'avait pas vraiment eut envie d'entrer dans leur intimité, mais elle se rappela des mots qu'avaient prononcé la démone plus tôt. Certainement que la situation était normale pour elles et qu'elle n'avait pas à se gêner plus que cela.

Le sourire de Jo s'agrandit, entre l'étonnement et la franche curiosité. Puis elle plissa les yeux d'un air joueur, haussa nonchalamment les épaules et répondit :

-Je vois pas comment refuser.

Jo n'était pas très douée pour s'exprimer, d'autant plus que sa langue d'origine n'était pas le Japonais. Mais la plupart du temps, ses sentiments se voyaient si fort sur son visage qu'elle n'avait pas besoin d'en dire plus. C'était un peu le cas cette fois-ci : si on lui proposait de se joindre, c'était avec joie qu'elle le ferait. Et le tableau de ses deux femmes s'embrassant avec tant de passion était si intriguant que l'envie de s'y mêler était tentante.

Pour elle, c'était un jeu comme les autres, et elle se leva, son sourire rêveur toujours sur aux lèvres. Une autre lueur apparu dans ses yeux, celui du désir et de la séduction. Oui, elle savait comment faire. Debout, elle enleva d'une main sa robe de soie noire, dévoilant son corps nu à l’exception d'un boxer à la couleur de sa robe. Ses cheveux descendaient jusqu'à sa taille et couvraient ses seins.

Pour elle, cette simple tenue était particulièrement banale, et c'est de son pas souple qu'elle se baissa pour ramasser l'habit et le plier avant de le poser sur la chaise. Enfin elle s'approcha doucement des deux autres femmes, pas gênée le moins du monde mais plutôt, comme à son habitude, curieuse d'apprendre.

Tessia regarda Joana accepter avec un sourire reconnaissant. Elle avait prit un risque en proposant à la métamorphe de venir se joindre au câlin d'elle et De Syria. Mais sa fille l'avait appelée Onee-chan, ce qui signifiait bien qu'elle lui faisait confiance.

Syria ouvrit soudain de grands yeux et Tessia fronça les sourcil en en cherchant l'origine. Quand elle vit que Joana venait de faire tomber sa robe pour ne garder que le boxer qu'elle portait quand elle avait été capturée par Cortana.

- Whoaaa… S'extasia Syria en regardant sans se cacher le corps de la rousse. Tu es belle onee-chan…

Tessia sourit d'un air attendri et posa sa main sur l'épaule de sa fille.

- Et alors, tu laisse Joana être presque nue toute seule ? La taquina la succube avec un clin d'œil.

La petit succube sourit à son tour et fit passer sans cérémonie sa nuisette par-dessus sa tête. Elle la replia rapidement pour la poser à son tour sur la table avant de s'attaquer à son soutien-gorge dont elle se débarrassa rapidement, celui-ci s'ouvrant sur le devant.

Tessia se leva à son tour et suivit le mouvement général, ouvrant les boutons de son chemisier bleu dont elle se délesta avec promptitude et grâce, le posant aussi sur la table. Elle ouvrit ensuite le zip de sa jupe qu'elle fit glisser le long de ses interminables jambes lisses et fuselées avant de la déposer à son tour sur la table. Son soutien-gorge suivit le même parcours, laissant les deux succube en simple string.

Tessia se tourna ensuite vers Joana et s'approcha, devinant dans la lueur curieuse habituelle du regard de la jeune femme un soupçon de désir.

- ты добр Джоана… Lui souffla-t-elle dans un Russe un peu maladroit, ce qui se traduisait couramment par "tu es gentille Joana". Et je suis navrée d'avoir un accent aussi horrible. C'est une Ukrainienne qui a tenté de me l'apprendre pendant que j'habitais en Angleterre, mais je n'ai pas eu beaucoup de temps pour m'y essayer.

Tessia vint ensuite l'entourer doucement avec ses bras et la serra contre elle, pressant leurs poitrines respectives l'une contre l'autre malgré la différence de taille entre la succube et l'humaine.

Sa fille fit le tour pour venir passer ses bras autour de la taille de la jeune femme et lui faire un câlin par-derrière, prenant la rousse en sandwich avec sa mère.

- Tu as un parfum… Originale onee-chan… Rit la jeune succube en reniflant le creux du cou de Joana.

Tessia donna une petite tape sur la tête de sa fille pour la rappeler à l'ordre sur ce genre de commentaires. Celle-ci se contenta d'un léger "aïe" de surprise avant de tirer la langue à sa mère. Ce qui amena Tessia à capturer à nouveau la langue dans sa bouche, se lançant dans un autre court baiser avec syria. Puis elle l'interrompit pour se tourner vers Joana.

- Tu es belle ma chérie… Sourit la succube en utilisant son nez pour caresser celui de l'humaine.

Elle continua une petite minute cette chaste caresse avant d'approcher tout doucement ses lèvres de celles de la changeforme.

Tessia ne voulait pas brusquer Joana. Syria commençait à s'y connaître aussi et la petite succube commença à caresser les bras de leur invitée, plaquant doucement son corps déjà bien développé contre le dos de Joana, attendant patiemment son tour pour donner un baiser à la belle rousse.

Tessia pressa doucement ses lèvres contre celles de la changeforme et l'embrassa avec une tendresse née de siècles d'expérience. Elle prit son temps pour gouter ses lèvres, passant sa langue sur celles-ci, quémandant la faveur d'entrer. Joana semblait avoir quelque expérience dans ce domaine-là car elle entrouvrit sa bouche et ce fut au tour de Tessia de la laisser découvrir le goût de sa bouche.

Pendant qu'elle Laissait l'humaine prendre ses marques, la démone posa ses mains sur les hanches de la jeune femme et la caressa doucement en suivant le rythme de sa fille, passant ses mains sur ses flancs, s'arrangeant pour y faire naître la chaire-de-poule.

Puis elle initia la rencontre entre leurs deux langues et se laissa entraîner dans un lent ballet de découverte entre Joana et elle. Elle prit son temps pour découvrir les moindres recoins de l'appendice buccal de la jeune femme, tournant et retournant autour de celui-ci pour en connaître chaque détail et le goûtant longuement.

Elle finit par pousser un peu sa propre langue dans la bouche de la jeune femme et se lança dans un baiser plus passionné tout en évitant de trop forcer le rythme.

La démone surprit du coin de l'œil sa fille que se mordillait la lèvre inférieure en les regardant d'un air d'envie. Elle sourit et rompit doucement le baiser avant de se tourner vers sa fille.

- Juste une seconde Syria… Lui souffla-t-elle en lui glissant un rapide baiser sur le front.

La succube se tourna vers Joana et, tout plantant son regard dans le siens, la dégagea doucement de l'étreinte de Syria pour ensuite glisser doucement son bras dans le creux de ses genoux. Elle souleva ensuite la jeune rousse en mariée et se tourna vers sa fille.

Celle-ci eut un grand sourire et revint vers Joana pour se pencher sur elle.

- Maman a raison, tu es super belle… Lui dit-elle après avoir pris quelques secondes pour la regarder.

Puis la jeune succube se pencha à son tour pour l'embrasser moins tendrement que sa mère, mais tout aussi passionnément, avec malgré tout quelques gestes un peu maladroit en jouant avec sa langue. Mais elle goûta aussi à la bouche de la changeforme et joua un peu à capturer les lèvres de la rousse avec ses dents, les mordillant sans provoquer de douleur.

Tessia les laissa s'embrasser plusieurs minutes avant de commencer à bouger pour se retourner et poser un genou au sol. Elle fit un signe de tête à sa fille qui passa ses bras autour de son cou et enroula ses jambes autour des reins de sa mère.

Tessia souleva tout le monde apparament sans trop forcer.

- Me voici rendue avec une sacrée portée de jeunes filles… Sourit-elle en emmenant tout ce beau monde vers sa chambre qu'elle ouvrit du pied.

Dans la pièce, un grand lit au sommier à même le sol était recouvert de draps de soie rouge et ceinturé par un cadres de bois sombre comprenant de nombreux anneaux et autres patères très utiles pour le bondage ou la restriction de personnes. Deux armoire se trouvaient de chaque côté du lit tandis qu'en face de ce dernier se trouvait une commode et un bureau récemment transporté ici après l'emménagement de Syria. Une fenêtre aux épais rideaux rouges masquait l'intérieur de la pièce au reste du monde et un grand miroir venait compléter le tout.

Tessia n'avait l'intention d'attacher personne ce soir. Elle déposa donc Joana sur son lit tandis que Syria descendait de son dos.

- Tu es bien sûre Joana ? Demanda doucement Tessia. Je ne te force pas tu sais. Tu ne me dois absolument rien. Si tu veux participer à la suite, ça doit être uniquement parce que ça te fais plaisir, d'accords ?

Dans son dos, Syria venait d'envoyer voler sa culotte et progressait à quatre pattes en direction de Joana et Tessia. Elle frotta ensuite son visage contre le bras de la rousse, un sourire content sur le visage.

- Onee-chan… Soupira-t-elle chaudement en levant des yeux amoureux vers la changeforme. Jouons s'il-te-plaît…

Une autre dimension s'ouvrit à l'esprit de Jo : elle était en compagnie de deux professionnelles du sexe, qui devaient le pratiquer depuis bien plus longtemps qu'elle n'osait le concevoir. Le savoir et leurs expériences dans ce domaine devait dépasser l'entendement. C'était un changement pour elle, car, à part lors de l'apprentissage qu'on lui avait fourni pour entrer dans la maison close, c'était toujours elle qui avait du contrôler, user de son imagination et de son esprit d’initiative envers ses conjoints et conjointes. La plupart du temps, ces amants étaient maladroits, brutaux, hésitants ou, pire... flasques. Parfois seulement, il lui était arrivé de réellement prendre son pied, mais ces clients là ne venaient que pour elle, ou bien n'étaient que de passage.

Elle se rendit compte de ce fait alors que son regard était posé sur la magnifique femme qui enlevait ses vêtements avec grâce et habileté.

Toutes sortes d'idées lui traversèrent l'esprit un instant, puis elle eut un grand sourire à l'adresse de la plus jeune succube dont elle ne connaissait que le nom, Syria.

-Merci !

Son ton était gai, et de son attitude ne ressortait aucune gêne, aucun mépris et encore moins de pensées hésitantes ; elle était là, dans l'instant qui se déroulait, et rien d'autre ne comptait. Rien d'autre n'avait jamais compté.

Bientôt, les trois femmes se retrouvèrent découverte, sans pudeur, et s'admirèrent un instant d'un œil enjoué. Jo, qui s'était accoudé d'un air rêveur à sa chaise, observa avec un petit sourire Tessia venir vers elle. Elle avait de superbes jambes. Rapidement, elles se rejoignirent, et la démone lui glissa quelques mots à l'oreille dans un russe parfaitement compréhensible, sans être dénué d'un léger accent qui donnait à la tournure un charme certain. Même si elle n'était toujours pas convaincue de la véracité de son propos.

Alors qu'elle sentait les longs bras de la professeure se glisser contre les siens, Jo passa ses mains contre son ventre, les faisant bientôt effleurer doucement sa taille et son dos nu. La jeune rousse était plus petite et fine que Tessia, et son menton lui arrivait légèrement en dessous de son épaule, alors qu'elle inspirait le parfum de ses cheveux. Contre son torse se frottaient gentiment les magnifiques seins de la succube.

Peu de temps plus tard les rejoignit sa fille, s'insinuant derrière Jo et passant ses douces mains autour de sa taille pour remonter sur son ventre et ses seins. Elle sentit son souffle au creux de sa nuque et eut un rire enfantin aux mots de Syria. Elle dégagea doucement son bras droit pour venir caresser la jambe et le galbe de ses fesses.

Jo vit alors le visage de la succube s'approcher et son nez rencontrer doucement le sien, ce qui la fit glousser alors qu'elle répondait à cette gentille caresse. Puis, elle laissa les lèvres de la succube se plaquer sans brutalité contre les siennes. La jeune femme ferma les yeux, rendant de la même manière son baiser, se laissant peu à peu emporter par le désir que provoquait en elle leur échange. Elle sentit bientôt la langue de la belle brune se promener sur ses lèvres et appuyer doucement contre ses dents que Joana ne tarda pas à écarter, lui laissant la liberté de goûter toute la saveur de sa bouche. Puis la changeforme l'imita, avec la sensualité qui lui était particulière.

Le baiser dura, mais la démone le maniait avec une telle dextérité qu'elle n'aurait pas pu s'en lasser.  Un bout d'un certain moment, la succube s'écarta néanmoins légèrement pour revenir encore, plus passionnée cette fois-là. Jo n'était pas habituée au fait qu'on prenne des pincettes avec elle, et encore moins dans cette matière là, mais elle se laissa faire sans broncher.

Quelques secondes plus tard, Tessia rompit ce second baiser avec un beau sourire. Apparemment, sa fille était aussi impatiente de goûter aux lèvres de la rousse. Cela fit la sourire et elle se tourna vers elle, mais elle n'eut pas le temps d'ajouter un mot qu'elle sentit le bras de Tessia se glisser sous ses genoux et la renverser avec douceur entre ses bras. C'était une position où l'on ne pouvait être à l'aise que si l'on faisait confiance au porteur, et Jo passa un bras autour du cou de la succube, comme pour ne pas tomber.

Ainsi, elle pencha doucement la tête vers Syria en souriant après son compliment. Elle eut aussi le temps de la détailler, pratiquement nue cette fois-ci, et lui répondit :

-Et je ne suis pas la seule à l'être...

Quelques secondes plus tard ce fut à son tour de venir plaquer ses lèvres contre les siennes, et même si son baiser était beaucoup moins contrôlé, Jo ne s'en rendit pas tellement compte. Elle aimait beaucoup cette passion débordante doublée d'une légère maladresse attendrissante. Le bras qui enserrait le cou de Tessia se décontracta légèrement par réflexe, venant se blottir entre ses seins, alors qu'elle échangeait longuement un baiser avec Syria.

Suite à cela, la jeune succube s'écarta et échangea un regard complice avec sa mère, avant de venir grimper sur son dos. Très étonnée, Jo sentit la démone les soulever toutes les deux, sans le moindre effort apparent. Peu de temps plus tard, elle les déposa sur un grand lit dans une pièce voisine. Elle sentit le visage de Syria se frotter contre son bras, se qui la fit glousser, et caressa doucement les longs cheveux bruns de la petite succube. Puis Tessia, qui la regardait, les sourcils légèrement froncés, lui demanda :

- Tu es bien sûre Joana ? Je ne te force pas tu sais. Tu ne me dois absolument rien. Si tu veux participer à la suite, ça doit être uniquement parce que ça te fais plaisir, d'accord?

Joana eut un regard surpris, penchant légèrement la tête sur le côté.

-Je vous ai dis que j'étais consentante. Et je ne pense pas que ça me fera le moindre mal, ajouta-t-elle en souriant.

- Je vous ai dis que j'étais consentante. Et je ne pense pas que ça me fera le moindre mal, répondit la jeune femme en souriant à la succube.

Tessia lui sourit à son tour et reprit doucement ses lèvres avec les siennes. Le baiser ne fut pas très long, mais relativement intense et quand Tessia le rompit, elle arborait un air espiègle.

- Tu es le genre de personnes que j'adore Joana. Douce…

Elle déposa un baiser sur le front de la rousse.

- Gentille…

Elle embrassa la courbe de sa mâchoire.

- Drôle…

La succube fit courir ses lèvres le long de la gorge de la changeforme.

- Et ouverte d'esprit, termina Tessia en embrassant la naissance des seins de Joana.

Tessia fit signe à sa fille de s'approche et toutes deux s'allongèrent contre les flancs de Joana, appuyant leurs corps chauds contre le sien et frottant leurs belles poitrines contre les bras de leur nouvelle amante. Chacune cueillit alors l'un des seins de la changeforme à l'aide de sa bouche pour commencer à les embrasser, les mordiller et les lécher longuement, avec douceur.

Les deux succubes prirent plusieurs minutes pour ainsi goûter la poitrine de Joana, soupirant doucement en usant également de leurs mains pour couvrir son ventre et ses cuisses de langoureuses caresses.

Elles vinrent presque simultanément prendre les pointes dressées de plaisir de la rousse avec leur lèvres pour commencer à les suçoter, telles deux petites filles affamées tétant leur mère. Puis à nouveau ce fut le jeu de les stimuler en les léchant et en les mordillant elles aussi.

Elles prolongèrent ainsi une bonne dizaine de minute cette excitation en règle de la poitrine de la changeforme. Puis, Tessia fit un clin d'œil à sa fille qui sourit aussi. Et toutes deux laissèrent les seins de Joana pour descendre avec leurs langues lécher la partie située sous ses seins avant de continuer avec une lenteur de bourreaux à passer leurs langues sur son abdomen, descendant sans cesse mais traçant de long et lents détours sur la peau de la jeune femme.

Arrivées à son nombril, toutes deux glissèrent un doigt sous le boxer de la jeune femme et de l'autre main glissée sous le bas de son dos, la soulevèrent légèrement pour faire glisser son dernier vêtement le long de ses belles jambes.

La dernier rempart de la pudeur de la rousse tombé, Tessia et Syria embrassèrent les hanches de leur victime consentante et recommencèrent à jouer de leurs langues sur l'intérieure de celles-ci, les écartant doucement pour révéler l'intimité de Joana.

Avec des regards malicieux, les deux démones finirent par laisser les jambes de la rousse et vinrent toutes deux embrasser les bords de sa vulve. Le ballet de langues reprit ensuite, et les succubes les allongèrent un tout petit peu pour ne pas se rentrer dedans tête contre tête tandis qu'elles dessinaient les contours des lèvres du bas de Joana avec leur chauds et humides appendices. Elles firent durer le plaisir jusqu'au moment où elles se rencontrèrent toutes deux sur le clitoris de la changeforme. Là, mère et fille commencèrent à s'embrasser en prenant le mont de plaisir de leur victime en otage entre leurs langues entrelacées. Et elles en profitèrent longuement.

En regardant avec une tendresse nouvelle les deux succubes, Joana se dit que pour une fois, elle se laisserait faire un peu. Non pas qu'elle était de nature particulièrement dominatrice ; elle aimait jouer, certes, mais elle avait surtout toujours eu l'habitude de guider gentiment -ou non, pour d'autres- ses partenaires. Mais cette fois-ci il semblait bien que les deux magnifiques femmes connaissaient particulièrement bien leur affaire, ce qui ne cessait d'étonner la jeune femme.

Elle eut un petit gloussement lorsque Tessia s'approcha d'elle, toujours peu convaincue par ses dires, mais la douceur de ses lèvres qui se promenaient sur son corps était si délicieuse qu'elle n'y pensa plus, souriant à sa nouvelle amante.

Quelques secondes plus tard, se fut au tour de la plus jeune des deux de s'approcher, et la mère et la fille vinrent s'allonger de part et d'autre de la jeune femme. Elle était cernée des deux côtés, mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde, et lorsque Jo sentit les visages des deux démones s'approcher de sa poitrine pour goûter chacune à un de ses seins, la rousse commença à se détendre vraiment, renversant légèrement la tête, les yeux clos. Leurs bouches expertes prenaient pratiquement simultanément ses tétons dans une agréable succion et Jo se cambra doucement, sentant le désir réchauffer son ventre et son corps. Elle aventura son bras droit vers la petite succube pour glisser sa main dans sa chevelure brune, alors que les deux commençaient à redescendre vers son intimité.

Bientôt elles commencèrent à s'embrasser avec amour, frôlant sans masser la naissance de son plaisir, tant et si bien qu'une frustration légère et doucereuse l'envahit ; dont elle profita pleinement, le sourire aux lèvres. C'était si nouveau pour elle, ce temps prit pour faire attendre mesquinement son propre plaisir ! La jeune femme jeta un bras derrière elle, s'accrochant à une des barres qui constituaient la tête du lit.

-черт...!, souffla-t-elle doucement, alors que le jeu de leurs langues continuait, inlassablement. Et c'était le cas de le dire.
Damn! Enfer!

Joana passa une autre main dans la chevelure de Tessia, soupirant, se demandant quand elles allaient enfin la pénétrer avec leurs langues, sans pour autant le vouloir totalement. Elle aurait aussi souhaité s'occuper d'elles mais elle ne voulait pas non plus les couper dans leur baiser. Elle tenta bien de se relever, mais fut doucement retenue par une main qui remonta contre le haut de son ventre, l’incitant à rester allongée. Leur manège finit enfin, et Joana attendit alors impatiemment la suite, frissonnante et brûlante, loin d'être encore comblée.

Les yeux toujours à demi-ouvert, elle adressa un sourire aux deux succubes, toujours plus curieuse de ce qu'elles allaient entreprendre. Son regard leur disait "surprenez-moi, et comblez-moi".

Tessia et Syria terminèrent finalement leur baiser et elles se tournèrent vers la jeune femme rousse dans le lit.

- Onee-chan a l'air d'apprécier, rigola la plus jeune avec un sourire amusé.

- Tu as raison ma chérie, sourit Tessia en se penchant ensuite à l'oreille de sa fille.

Elle lui murmura quelque chose à laquelle la plus jeune hocha la tête d'un air gourmand. Puis, Syria remonta sur Joana afin de la dominer à quatre pattes au-dessus d'elle.

- я люблю тебя, старшая сестра, lui dit-elle avec un fort accent japonais.

"Je t'aime, grande sœur". C'était clairement prononcé avec la maladresse de quelqu'un qui a appris quelque chose par cœur sans connaître pourquoi on le prononçait ainsi. Mais la tendresse dans la voix de Syria était bien réelle.

La petite succube se pencha ensuite pour embrasser langoureusement Joana, en profitant pour poser une main sur son sein et le malaxer doucement.

- Maman a dit que tu devais rester tranquille et profiter comme une princesse… Gloussa ensuite la petite succube avec un clin d’œil espiègle quand elle termina de l'embrasser.

Elle captura ensuite doucement les poignets de Joana dans ses petites mains pour les poser sur l'oreiller au-dessus de la tête de la rousse et se servir de son poids pour la maintenir ainsi prisonnière. Elle se pencha ensuite pour revenir l'embrasser et lui mordiller le creux du cou.

Au même moment, Tessia, qui avait profité de l'interlude pour se débarrasser de sa culotte elle aussi, Termina de se coucher entre les jambes écartée de la jeune femme rousse. Elle passa ses mains sous les fesses de celle-ci et les remonta ensuite pour les poser sur ses hanches afin de la maintenir en place.

Elle recommença ensuite à s'attaquer à sa vulve avec sa langue. Mais cette fois, la succube avait fini de jouer. Elle était là pour donner du plaisir à sa victime consentante. Elle se lança avec passion dans un cunnilingus enflammé, embrassant, léchant et mordillant la vulve luisante de Joana, insistant particulièrement avec sa langue sur son petit clitoris gonflé de désir et l'entrée de sa délicieuse matrice dégoulinante de jus divin.

Elle entendit la changeforme soupirer et gémir de plaisir. La senti s'agiter sous ses coups de langue répétés sur sa zone sensible. Puis, elle glissa finalement sa langue dans son vagin copieusement lubrifié de cyprine. La succube usa à nouveau de son pouvoir pour allonger sa langue et la glisser dans les tréfonds de l'intimité de la rousse. Elle l'agita avec ardeur, en faisant un tentacule chaud et humide qui tournait et retournait dans sa fleur chaude et accueillante, récoltant la cyprine sur les parois. Puis la succube trouva le point qu'elle cherchait. Ce fameux "point G" tant controversé par la communauté scientifique. Légend urbaine our réalité ? La succube n'en avait cure. Elle savait que pratiquement toutes les femmes avaient une zone particulièrement sensible sur la paroi antérieure du vagin. Alors qu'ils l'appellent "Point G" ou "orgasmus", elle s'en moquait. Elle savait qu'il y avait quelque-chose de particulièrement plaisant à stimuler à cet endroit à ça lui suffisait.

La démone reprit son massage linguale en se concentrant particulièrement sur ce point, stimulant avec vigueur ce dernier tout en continuant à lécher l'intérieur de la matrice de son amante avec son appendice lingual trop grand pour être normale.

Pendant ce temps, sa fille s'affairait à couvrir la figure, les lèvres et le cou de Joanna de baisers, de caresses, de léchouilles et de mordillements tendres tout en lui retenant les mains avec les siennes.

Elle était sans doute la plus mal retenue de toutes les prisonnières du monde, mais restait à savoir si elle souhaitait réellement s'enfuir pendant qu'une institutrice succube la guidait à bon rythme vers un orgasme puissant et qu'une jolie adolescente démoniaque la couvrait d'attentions.