Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Fleurs Impériales [PV]

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Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Fleurs Impériales [PV]

Réponse 30 dimanche 27 décembre 2015, 22:09:38

Était-ce le fait de savoir qu’elles allaient bientôt tuer Friedrich qui excitait autant Anastasia ? Était-ce là la raison de sa hargne, de sa terrible vigueur ? Marla avait déjà fait l’amour avec elle, à de nombreuses reprises, mais... Elle ne se souvenait pas d’une telle force, d’une telle ardeur, chez son amante. Le grand et solide lit de Marla craquait et ployait sous les mouvements terribles de la Baronne, et, quand la main de Marla alla claquer son cul, le griffant et le malaxant, elle mordit son épaule pendant quelques secondes, avant d’avoir son premier orgasme. Sa mouille éclata contre l’impériale grosse queue tendue d’Anastasia, qui continuait à la prendre, encore et encore.

« Haaaa... HAAAAAAAAAAAAAAAAANNNN !! »

Anastasia continuait, encore et encore, à la pilonner. La sueur jaillissait de son corps, suintant aussi de celui de Marla, qui griffait son cul, son dos, remuant avec elle, soupirant et gémissant, transportée par cet élan furieux. Oui, Anastasia était en train de lui offrir tout un récital. Elle chargeait, mais elle n’envoyait pas que la cavalerie ; il y avait des régiments entiers, avec des renforts de canonniers et des lignes de chars supplémentaires ! Tout cela défonçait les portes et les murs de son fort intime, la défonçant. Sa queue baignait dans sa mouille, qui glissait lentement le long des cuisses chaudes de Marla Drake. La femme était surexcitée, tout son corps ployant, le sexe l’aliénant totalement. Elle ne pensait ainsi plus qu’au plaisir, qu’à l’ardeur d’Anastasia, couinant et soupirant, mordillant et pinçant, s’absorbant avec elle.

La Baronne était imposante, ses muscles s’abattant sur le corps de Marla, lui rappelant comment Friedrich la prenait... Mais, et même si un homme était naturellement plus musclé qu’une femme, Anastasia, elle, arrivait tout à fait à combler cet écart, avec son corps bien bâti, aux formes généreuses et aux hanches larges. Elle était tout simplement parfaite, écrabouillant le petit poids plume de Marla Drake. La belle femme se faisait joyeusement baiser par elle, et elle pouvait entendre les soupirs rauque set les couinements d’Anastasia, exprimant sa fatigue. Elle se poussait à bout, offrant tout ce qu’elle pouvait.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA... !! »

C’est dans un ultime cri que Marla se vida pour de bon, atteignant un deuxième (ou troisième ?) orgasme, s’abandonnant contre le corps de la Baronne, qui, de son côté, alla généreusement jouir en elle. Elle balança des filaments de foutre dans son corps, comme une véritable explosion de sperme qui se déferla dans les tréfonds de son corps et de son organisme. Marla essuya tout cela avec un profond soupir.

Le corps d’Anastasia alla ensuite s’allonger à côté d’elle, faisant ployer une dernière fois le lit, et Marla reste là, inerte, pendant plusieurs minutes, la respiration haletante. Elle avait soudain très chaud, affreusementchaud, même, le corps en sueur, que ce soit sa sueur, ou celle de son amante.

« Haaaa... »

Puis, enfin, après de longues secondes, la main de Marla se déplaça vers sa table de chevet, où elle saisit son porte-cigares, tout en allumant la radio. En fond sonore, une musique ne tarda pas rapidement à défiler, un classique de ces dernières années.

« Wílbert Eckart und seine Volksmusík Stars ».

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Pendant que la musique défilait, Marla saisit son léger cigare, et en tira une bouffée, tout en continuant à observer le plafond.

« Hmmmm... Tu es vraiment une amante terrible, Anastasia... On ne m’avait pas autant baisé avec une telle force depuis... Bien trop longtemps. »

Marla n’aimait pas le sexe « doux ». Elle aimait se faire prendre avec hargne et avec fougue, exactement comme Anastasia venait de le faire. Tirant une nouvelle bouffée, elle soupira, puis tourna la tête vers elle, un léger sourire sur les lèvres.

« Danke schön. »

Elle pouvait fanfaronner; après plus d’une vingtaine d’années d’occupation, c’était, plus ou moins, les deux seuls mots d’allemand qu’elle connaissait.

Vanessa White

Humain(e)

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Re : Fleurs Impériales [PV]

Réponse 31 mardi 29 décembre 2015, 23:23:58

Après un tel effort, venait le réconfort. Même si les deux étaient venus en même temps. Un effort sexuel était, après tout, une sorte de grand réconfort. Surtout quand on avait le privilège de le faire avec cette femme se faisant appeler Marla Drake. Et, par extension, on pouvait alors tout à fait comprendre pourquoi on se dépasser volontiers pour elle. Anastasia avait compris que pour satisfaire une telle femme, surtout dans l’optique de lui faire oublier son futur ex-mari, il fallait lui montrer qu’elle en avait bien plus dans le ventre. Il fallait lui montrer qu’elle allait gagner bien plus que ce qu’elle avait actuellement. Et, en toute modestie, Anastasia s’estimait s’être assez bien démenée, surtout avec le rush final qu’elle avait offert à son amie. Ça aussi, c’était un élément qui jouait en sa faveur ; sa relation avec elle.

Cependant, comme déjà dit, Anastasia n’était pas non plus dans l’optique de remplacer Friedrich. En vérité, elle voulait simplement … Que Marla la considère mieux que lui. Qu’elle la voit comme une meilleure amante, meilleure partie, meilleure … Personne, tout simplement. C’était un peu obsessionnel chez elle, cette recherche de la perfection et de la performance. Tant que Marla ne verrait pas en elle quelque chose de bien plus supérieur à Friedrich (Au moins sur le plan sexuel), elle ne serait pas satisfaite. Cela était synonyme de preuve, de compétition ; c’est-à-dire qu’elle allait encore redoubler d’effort pour effacer à coup d’acide, s’il le fallait, les traces de son ex-mari.

En attendant, c’était le repos. Elle se laissa tomber à côté de sa fougueuse amante, son épaule frottant donc la sienne. Elle reprenait respiration et force petit à petit, sentant la forte, mais agréable odeur du cigare de Marla. Celle-ci avait même allumer la radio, qui leur offrit un titre du moment, dans un style des plus classique et classieux. Un très bon après-coup, marqué par la volupté et le calme. Un beau paradoxe compte-tenu de la tempête qui était passé sur Marla. Bien entendu, Anastasia prit agréablement le compliment de son amie, souriant doucement face à sa remarque. « Voyons, Friedrich l’homme parfait t’as surement fait grimper bien plus que cela … » Répondit-elle d’une voix taquine.

Elle n’aurait pas dit non à pouvoir prendre aussi une bouffée, mais c’était le cigare de Marla. Soupirant grandement, la Baronne se mit sur son flan, reposant sa tête sur sa main, afin de se tourner vers la maitresse des lieux. Bien qu’elles étaient toutes les deux encore en sueur, et éprouvée, Anastasia ne put s’empêcher de glisser sa main libre sur la poitrine de Marla, l’effleurant du bout de ses doigts, dessinant de curieuses arabesques. Elle ne faisait que la caresser de manière nonchalante, s’amusant à effleurer sa peau, au niveau de sa poitrine, puis de son ventre. Elle flattait ses belles et gourmandes courbes, aussi simplement que cela.

« À présent chérie, que fais-ton toi et moi ? Je suppose qu’on va buter ce cher Friedrich ? » Dit-elle, continuant à la caresser doucement. Il fallait ne pas perdre de vue l’objectif principal ; si elles avaient pris du bon temps en premier lieu, pour leurs retrouvailles, il ne fallait pas qu’elles en oublient la raison de leur entrevue ; planifier le meurtre de Friedrich.
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Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Fleurs Impériales [PV]

Réponse 32 samedi 02 janvier 2016, 13:02:50

Quand Anastasia lui parla de Friedrich, Marla esquissa un léger sourire, sans répondre... Et, tandis que Wilbert Eckart chantait, elle sentit la main de la Baronne venir caresser son ventre, et elle se retourna vers elle, puis lui présenta sa longue cigarette, la plantant entre les douces lèvres de la femme, invitant ainsi cette dernière à tirer un coup. Et, pendant ce temps, Marla lui répondit un peu :

« Friedrich m’a fait grimper aux rideaux, oui.... Mais toi, tu viens de me les arracher. J’ai bien cru que tu allais me broyer les reins à un moment... »

Et, en disant ça, Marla ne plaisantait qu’à moitié. La Baronne l’avait sincèrement pilonné, et demandait maintenant ce qu’elles allaient faire. Marla fuma à nouveau, trouvant le fait de partager leur cigarette un geste extrêmement érotique. Elle observa à nouveau son plafond, et répondit assez rapidement, sereine et posée, en sentant encore sa mouille flotter sur ses cuisses et sur le sommet de ses jambes :

« Nous allons nous préparer... Vérifier nos compétences, mener des simulations dans mes entrepôts... »

Elle se retourna alors une nouvelle fois vers Anastasia, un sourire sur les lèvres.

« Et on fera l’amour, aussi... Ma chérie. »

La femme alla alors l’embrasser tendrement et sensuellement. Bientôt, bientôt... Tout pourrait avoir lieu.



La fête avait lieu dans un manoir très moderne, situé quelque part dans les Rocheuses, au milieu de montagnes enneigées, de forêts de sapins, et de lacs énormes, rappelant aux Allemands présents les Alpes. C’était un séduisant manoir, high tech, avec de nombreux invités, essentiellement des Américains, mais aussi beaucoup d’Allemands, et les conversations principales tournaient autour des futures élections à venir au sein du Parti. Karl Haussmän se trouvait bien entendu là, dans un magnifique costume pourpre avec une fleur. Le concessionnaire automobile parlait ainsi très librement de son soutien financier envers Schmidt.

« Il ne faut pas se leurrer, Fräulein, disait-il à une femme, les Yankeesne seront jamais à la tête du Parti. J’apprécie beaucoup Williams, mais, tout à fait entre nous, à force de côtoyer des Nègres, les Américains ont fini par être un peu contaminés. »

Haussmän était un fier Aryen, qui lisait « Mein Kampf », la Bible du Parti, et tous les autres livres raciaux sortis depuis. Il se fondait notamment sur une étude scientifique réalisée par l’Université de Berlin sur la population nord-américaine, et qui avait conclu que, suite aux multiples vagues d’immigration venant de l’Amérique du Sud, et à l’essor de la population noire, il était inévitable que la population blanche et aryenne soit contaminée. Elle était donc de rang légèrement inférieur par rapport à la race aryenne. Ces études, très sérieuses, se fondaient sur des prélèvements sanguins sur un échantillon représentatif de la population, ainsi que sur des tests urinaires, et même sur la comparaison du sperme aryen et du sperme-WASP. L’argument de Haussmän était de dire que le Gouverneur Williams était donc moins pur que lui, pur Arye, originaire de la Ruhr.

Dans le manoir, de doucereuses musiques locales égayaient la fête, comme Boom ! Boom !, musique que Haussmän trouvait toutefois insupportable. Cependant, elle faisait fureur aux États-Unis, mais, pour lui, elle ressemblait trop au jazz, ou à ces horreurs qu’on entendait parfois dans certains bas-fonds de la Côte Ouest, une musique impie chantée par des Noirs : le rock’n’roll.

Et, au milieu de tout ça, il y avait Marla Drake, séduisante dans sa belle robe noire, et dont le sang italien était, aux yeux de Haussmän, une qualité. Les Italiens n’étaient évidemment pas au même niveau que les Aryens, mais, comme ils avaient été les alliés du Reich pendant la Grande Guerre, ils étaient tout de même appréciables. Marla se retrouva donc avec Haussmän.

« Alors, Fräulein, comment se passent vos affaires à Manhattan ? J’ai cru comprendre que vous aviez eu fort affaire avec les autochtones...
 -  Vous savez ce que c’est... Les Nègres, toujours eux. Il y a cette terroriste qui les soutient, cette... Cette Miss Fury... Elle a récemment détruit l’un de mes concessions, j’en ai pour des milliers de dollars de réparation.
 -  Ya, ya... Et c’est elle qui a détruit un convoi militaire, je crois... C’est bien la preuve que soumettre les Yankees sera un travail de longue haleine. Ils sont comme les Français, refusant de s’avouer vaincus, alors que le Reich a gagné. »

Marla détestait Haussmän. Non seulement il postillonnait en parlant, mais son accent était horrible. Friedrich aussi le détestait, et son époux était également là.

Et, bientôt, Anastasia viendrait... Le plan était qu’elle s’infiltre en grimpant le long de la montagne, et Marla devait la retrouver le long d’une terrasse, dans un coin reculé du manoir.

Le temps leur manquait, et elle devait agir rapidement.
« Modifié: vendredi 26 février 2016, 08:18:02 par Princesse Alice Korvander »

Vanessa White

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Re : Fleurs Impériales [PV]

Réponse 33 dimanche 21 février 2016, 14:21:32

Voilà tout ce dont elle désirait entendre. Le fait qu’elle avait surpassé Friedrich sur ce terrain, pour une fois. Il fallait dire qu’elle y avait mis tout son être, là-dedans ! Toute sa force et sa hargne, rien que pour faire jouir son amante du plus fort que possible. Et lui montrer que Friedrich n’était rien, qu’elle était mieux que lui, au moins en matière de sexe. Visiblement cela avait fonctionné, puisque Marla était satisfaite. Anastasia songea toutefois à si tout ceci n’était pas un petit stratagème fait par Marla, pour la pousser à toujours s’adonner à fond. Lui faire toujours revenir Friedrich pour provoquer en elle de la jalousie, et donc l’envie de faire mieux que lui. Après tout, cela ne l’étonnerait guère. Mais était-ce si grave ? Pas vraiment. Anastasia reprenait donc lentement ses forces et son souffle, aux côtés de sa terrible amante, qui lui expliqua dès lors la suite du programme.

Outre le sexe, elles allaient devoir s’entrainer et faire une revue de leurs compétences, avant de passer au plan final. Case obligatoire pour une opération de cette envergure. Toutefois Anastasia comprit aussi qu’elle ne sera pas invitée à la réception de Friedrich, n’étant pas aussi … Noble que Marla selon les critères de la société. Ainsi donc, les deux femmes s’embrassèrent tendrement, à nouveau, histoire de sceller leur petite affaire. Tout était si imminent, si près …



Le plan était simple. Tandis que Marla irait, tout naturellement, à cette réception, Anastasia elle, allait devoir se faufiler par un autre moyen. Pas de tenue officielle pour elle ; juste son équipement de combat. Le seul problème était que le manoir, là où se déroulait cette réception, était paumé dans les rocheuses, en pleine neige. Autant dire que pour affronter le froid, il n’y avait pas mille moyens. D’ordinaire Anastasia laissait une partie de son combinaison ouverte, car elle adorait se montrer sexy, même en trouant la cervelle de quelqu’un par balle. Mais là, elle ne pouvait pas, à moins de congeler sur place. Elle avait donc revêtu une petite variante de cette combinaison, entièrement fermée, et extrêmement bien moulante. Agrémentée de partie en fourrure, le froid était drastiquement diminué grâce à la matière composant cette combi.

Passé ces détails, Anastasia finit donc par rejoindre le pied de la montagne, ou tout du moins, du plateau sur lequel était construit le manoir. Armée de tout l’équipement qu’il lui fallait, grimper la façade rocheuse allait être une partie de plaisir. En premier lieu, elle usa de son lance-grappin perforant pour hisser un câble solide, qui allait lui permettre de se hisser. Portion par portion, elle montait, hissant le câble petit à petit. Finalement, Anastasia parvint à hauteur du manoir et, comme convenu, elle grimpa sur l’une des terrasses les plus reculées du manoir. Marla devait l’attendre, et elle connaissait la ponctualité légendaire de son amie. Celle-ci finit donc par se hisser une dernière fois, et enjamba donc la rambarde, rejoignant donc la terrasse pour de bon. « Pile à l’heure j’ai l’impression. » Déclara-t-elle, en se débarrassant de son équipement d’escalade.

En voyant Marla ainsi vêtue, dans cette sublime robe noire, Anastasia ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre, et de venir doucement s’approcher d’elle pour venir capturer rapidement ses lèvres entre les siennes. Lui voler un baiser, donc …
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Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Fleurs Impériales [PV]

Réponse 34 samedi 27 février 2016, 12:21:58

En amour, la jalousie était un piment qu’il fallait savoir distiller avec tact, sous peine de se brûler. La « rivalité » silencieuse entre Anastasia et Friedrich en était le bon exemple. Friedrich n’en avait pas conscience, bien entendu, mais Marla, elle, savait que la Baronne s’efforçait d’être mieux que lui. Il y avait quelque chose de puéril là-dedans, car, après tout, elle avait elle-même confié à Anastasia qu’elle voulait tuer son mari. Si la Baronne n’était pas aussi amoureuse d’elle, elle aurait peut-être pu se méfier. Marla ne cessait de répéter que Friedrich était un bon amant. C’était un individu rempli de qualités, un preux chevalier, un Teuton qui voyait la bravoure et l’héroïsme comme des vertus cardinales. Un amant magnifique, quelqu’un qui aimait la poésie, la littérature germanique, la philosophie, notamment Hegel, et qui descendait d’une bonne famille. Les cicatrices qu’il portait en souvenir de la guerre ne faisaient que le rendre plus populaire. Pour autant, Marla n’hésiterait pas à la tuer. C’était bien la preuve qu’il y avait, chez Marla, quelque chose relevant de la maladie mentale, de la psychose… À savoir une certaine forme de schizophrénie avérée.

Chez Marla, il y avait, en effet, deux personnalités, bien distinctes : Miss Fury d’un côté, et Marla Drake de l’autre. Ces deux personnalités étaient très opposées. Marla Drake était une industrielle ambitieuse, qui avait une société familiale florissante, avec de multiples usines, une femme investie dans la reconstruction de la nouvelle Amérique, qui donnait de l’argent aux orphelinats, aux centres de rééducation aryens, mariée avec un homme influent et charismatique. Miss Fury, elle, était une criminelle, recherchée par les autorités, qui attaquait les usines, commettait des actes terroristes, torturait, violait, tuait, humiliait, et massacrait. Et c’était là tout le souci ; Friedrich ne pouvait contenter que Marla Drake. Or, Anastasia, elle, contentait surtout Miss Fury. Restait à savoir laquelle des deux personnalités était la personnalité dominante chez Marla Drake… Mais le fait qu’elle veuille tuer son mari était, en soi, un bon élément de réponse.

Marla avait toujours souhaité être libre, libre et indépendante, n’avoir aucune attache particulière, et pouvoir voler de ses propres ailes. Miss Fury lui fournissait ça. Il n’y avait rien de plus grisant que de se trouver, telle une ombre vengeresse, sur les toits de New York, et d’aller tuer dans la ville. Les nazis étaient ses cibles privilégiées, mais Marla ne le faisait pas par idéologie politique. La démocratie était un acte de rébellion et de résistance qui ne lui disait rien. Vouloir amener les gens à voter par eux-mêmes, c’était absurde. Des imbéciles ne pourraient élire que des démagogues et des populistes.

« Je suis d’origine allemande, vous savez, reprenait Haussmän, visiblement fasciné par sa discussion avec Marla. En Europe, aussi, il a été difficile de soumettre certaines races inférieures. Les bolcheviks, notamment… Mais, maintenant, toute l’Europe est un endroit agréable et pacifié, qui respire d’un seul poumon sous les battements cadencés du Reich, Fräulein. J’ai confiance dans ce continent. Sinon, je n’aurais pas choisi de m’y implanter. Certaines voix conservatrices, au sein du Parti, pensent que l’Amérique est une terre décadente, à cause du taux de nègres. »

Les nazis voyaient le monde sous le prisme des races. Pour eux, suite à l’esclavage et à la traite négrière, avec le fameux commerce triangulaire (l’envoi d’esclaves d’Afrique vers l’Europe, puis à destination des colonies américaines), il y avait, chez les Américains, une sorte de perte raciale. Les nègres existaient depuis des siècles, et, si les colons britanniques pouvaient être sauvés, beaucoup de scientifiques nazis estimaient, suite à des études e »t à des recherches sur la qualité du sang des Américains, que le sang nègre avait corrompu la race américaine. On ajoutait aussi à cela l’exode, pendant les années 1930’s, de renégats juifs, ce qui avait donné lieu, une fois l’Amérique entre les mains du Parti, à de multiples purges raciales.

Haussmän était, en ce sens, un pur nazi, un conservateur, et, le plus effrayant, c’est qu’il y avait des gens encore plus conservateurs que lui, des gens pour qui il fallait lancer une nouvelle « conquête de l’Ouest », à l’image de tous ces colons européens qui ont chassé les tribus indiennes barbares. Ces gens-là étaient adeptes de la politique de la terre brûlée, et voulaient augmenter le nombre de camps de rééducation et d’extermination, qui avaient foisonné dans le paysage américain, remplaçant les anciennes prisons. On y envoyait, aussi bien les détenus de droit commun, que les prisonniers politiques, ou les détenus raciaux, c’est-à-dire ceux dont la race était jugée suffisamment basse, et qui, en conséquence, avaient besoin de subir des traitements chimiques et sanguins pour regagner en pureté ce qu’un héritage corrompu avait brisé.

C’était là tout le paradoxe de Miss Fury. La criminelle était dans un monde qui avait sombré dans la folie, où le crime était devenu institutionnel. Dès lors, dès qu'on admettait être dans une société qui n’était plus régie par le droit, mais par la démence, être un criminel, c’était, en réalité, être un véritable résistant.

*Pourtant, j’ai déjà tué et dénoncé des rebelles…*

Difficile de la cerner, mais ainsi étaient les Drake.

« Enfin, le pire, ça reste en Arabie, en Afrique… Le Parti pensait qu’il n’y avait pas pire que les Juifs, mais, honnêtement, je crois que les bougnoules peuvent sans problème les coiffer au poteau. Ils se font sauter, c’est affreux… »

Les attentats-suicides étaient légion en Afrique et en Arabie. Officiellement, le Reich la contrôlait, mais cela avait toujours été ainsi. Officiellement, l’Afrique et l’Arabie avaient toujours été sous contrôle. En réalité, cette région était une poudrière explosive, et, après des siècles de colonisation, toute cette région s’embrasait.

Mais, pour l’heure, Marla réussit enfin à se défaire d’Haussmän, et se rendit vers une terrasse reculée, isolée, à l’arrière.

La villa était une vraie forteresse, avec de nombreux gardes, et ses pas la conduisirent vers une terrasse silencieuse. En ouvrant la porte vitrée, elle tomba ainsi sur la Baronne, et lui sourit, s’approchant d’elle d’une démarche sensuelle, avant d’aller l’embrasser.

« Tu es pile à l’heure, mon amour… »

Pile à l’heure, c’était tout ce qu’il fallait. Les deux femmes s’embrassèrent sensuellement, pendant un certain temps, jusqu’à entendre des gloussements.

Marla rompit le baiser en voyant un jeune couple débarquer, visiblement éméché, la fille portant une robe brillante à moitié défaite… Et les deux avaient vu le baiser homosexuel.

« Oh, je… Pardon, excusez-nous, on ne voulait pas déranger… »

Marla les regarda silencieusement pendant quelques secondes.

« Oh, il n’y a pas de problème… »

L’homme regardait Anastasia d’un air soupçonneux, se disant que sa combinaison moulante n’avait pas spécialement sa place dans un tel endroit. Le pire, c’est que les deux parlaient avec un accent américain à couper au couteau, signe qu’ils devaient être des Allemands. L’homme tenta de faire marche arrière, mais, rapide, Marla saisit le poignet de la femme, la tirant vers elle.

« Hey !
 -  Lâchez-là ! »

Pour seule réponse, Marla embrassa la femme. Cette dernière poussa un glapissement, et chercha visiblement à se délivrer, mais constata que Marla avait une force insoupçonnée… Puis, en souriant, Marla la poussa alors, et la femme passa par-dessus la rambarde, tombant dans le vide dans un bref hurlement, avant de se fracasser sur les rochers.

Elle laissait à Anastasia le soin de s’occuper de l’autre gêneur…

Miss Fury était là, et une lueur amusée perlait dans son regard après le meurtre qu’elle venait de faire.

Le début d’une longue série…


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