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L’enfer de la civilisation [L’Etranger]

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L’enfer de la civilisation [L’Etranger]

lundi 11 mai 2015, 20:40:31

Mes pieds nus ne ressentaient pas la piqûre des petits cailloux pointus. Je marchais d’un bon pas, alors que le soleil n’était pas encore levé. J’avais suivi la galerie qu’avait emprunté Indiana Jones pour entrer, et j’avais réussi à sortir des Enfers sans que mon père ne s’en rende compte. Aucun de ses larbins ne me suivait, c’était parfait. Un grand sourire étira mes lèvres, alors que je me demandais ce que j’allais faire de ma journée. Vers l’Est, le Nord, le Sud ou l’Ouest ? Très bonne question. Le ciel était encore d’encre, mais à l’horizon, vers l’Est, ses premiers rayons éclaircissaient la nuit, annonçant l’aube. Les étoiles près de cette luminosité s’effaçaient doucement, et je résolus de prendre cette direction.

Tout autour de moi, ce n’était que du désert. Des serpents filaient sous mes pieds, sans même chercher à me mordre. Mon aura divine me protégeait peut-être. Ou alors, ils n’avaient qu’une hâte, celle de retrouver leur terrier ou ce je-ne-sais-quoi qui leur servait d’abris. La liberté gonflait mon cœur, et je cheminais d’un pas léger, les voiles composant ma tenue flottant autour de mon corps sans rien dévoiler. La magie inhérente à un dieu me permet de les modeler comme je le désirais.

Un soupçon d’air frais me parvient alors que je suis en plein désert, m’interpelant. L’air ambiant ici est plutôt tiède, voire chaud. Qu’est-ce qu’un courant d’air frais vient faire là ? J’en frissonne, alors que je tourne sur moi-même, cherchant l’origine de ce mystère. Je ressens des ondes dans l’air, mais je suis incapable d’en distinguer l’origine. C’est pourquoi, alors que j’avance en tâtonnant, je me retrouve soudain ailleurs. Déboussolée, je fais quelques pas. Le bruit m’écorche les oreilles. L’odeur m’agresse le nez. L’air n’est pas pur ici. Je tourne un instant sur moi-même, complètement perdue, alors que la lumière artificielle me fait saigner les yeux.

Tout est trop clair, et en même temps, trop sombre. En levant les yeux vers le ciel, je me rends compte qu’il fait nuit noire. Et pourtant, j’y vois comme en plein jour. Des lumières filent à toute vitesse autour de moi, alors que d’autres restent statiques. La tête commence à me tourner, comme si je manquais d’oxygène. Comme si j’étais agressée par une pollution atmosphérique intense. Titubant, je m’accroche à la première chose sur mon chemin. C’est un banc. Je m’y assois alors que des points noirs dansent devant mes yeux.

Où est-ce que je suis ? Ce n’est assurément pas le désert dont j’ai l’habitude. Sous mes pieds, le sol est dur, la nature est comprimée, repoussée. Mes doigts effleurent doucement les lattes de bois qui forment le banc. Il n’est pas naturel. Traité, dénaturé. Je suffoque à moitié alors que j’essaie de m’habituer à l’air pollué. Et ces gens, qui passent devant moi, qui m’ignorent ou qui me scrutent sans gêne… Ils sont différents. Un homme s’approche de moi. Je reconnais l’odeur aviné qu’il dégage, mais je n’ai pas l’habitude de fréquenter des mortels. Ses mains se font baladeuses, insistantes, et son haleine alcoolisé me fait froncer le nez. J’essaie de le repousser, perdue, mais il s’emporte. Avant que je ne réagisse, son poing fermé heurte ma pommette. La colère me saisit alors, et je me redresse d’un coup, ma main venant presque broyer sa gorge alors que je l’écarte de mon corps, de mon chemin. Ma crinière d’ébène s’enflamme alors. Ce n’est plus des flammes bleues, comme lorsqu’une émotion forte mais plaisante me saisit. Ce sont des flammes rouges, menaçantes. De même que mes yeux, qui fusillent l’impudent avec rage.

Je le balance loin de moi, constatant que mes pouvoirs ne sont pas altérés par cet univers inconnu. D’un pas vif, je m’éloigne, traversant la voie dédiée à ces drôles de machines qui allaient vite et dont les émanations me faisaient retrousser le nez. J’entends des sons aigus qui me lacèrent les tympans. Un de ces véhicules manque de me rentrer dedans. J’entends des paroles plutôt agressives à mon encontre, mais je m’en fiche. Je marche, je fuis. Je suis perdue. Je me sens mal. Je cours bientôt, bousculant les personnes que je rencontre. Je finis par bifurquer dans une rue déserte. Une rue… Une ruelle plutôt. Malodorante, mais déserte. Je m’y réfugie, haletante. Les flammes de mes cheveux se sont calmées, et j’ai de nouveau une crinière sombre qui cascade dans mon dos.

« Tu es belle… Souffle une voix non loin de moi. »

Je tourne la tête, surprise, et découvre une silhouette humaine… Flottante. Inconsistante. Je reconnais là, pour la première fois depuis que je suis arrivée ici, un élément familier. L’homme face à moi n’est pas vivant. Il est mort. C’est un esprit, une âme.

« Merci, répondis-je avec un sourire. »

Il sursaute, ne s’attendant pas à ce que je le vois sûrement. Ni à ce que je lui réponde. J’esquisse un sourire rassurant. Il s’approche alors de moi, glissant dans l’air, jusqu’à ce que je puisse enfin distinguer ses traits.

« Qui es-tu ?
Une amie, ne t’en fais pas. Tu es perdu ?
Oui. Qui es-tu ?
Je m’appelle Cindy, je suis la fille d’Hadès. N’as-tu pas trouvé le cours du Styx pour te rendre dans l’autre monde ?
De quoi tu parles ? Qui est le Styx ?
Le fleuve des morts. Et Hadès, le dieu des Enfers, t’accueillera au bout avec Perséphone.
Je vais aller en enfer ? Mais je n’ai rien fait de mal ! Pourquoi devrais-je souffrir éternellement ?
Non, non, non… Les Enfers ce n’est pas juste ça. Enfin, ça doit dépendre des religions j’imagine. Une fois face à Hadès, il déterminera si tu iras plutôt au Tartare ou aux Champs Elysées. Ce n’est pa- »

Je n’ai pas le temps de finir qu’il panique quand même, et les objets tremblent alors sous la puissance de sa peur, de son incompréhension.


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