Deux filles brillantes [Lucia]

Trop tard ! Lucia avait déjà lu dans ses pensées. Mira se sentait extrêmement embarrassée que son amie ait vu de telles images, mais elle ne semblait pas plus dérangée que ça. A part un tirage de langue enfantin, elle ne dit ni ne fit rien qui aurait pu laisser penser qu'elle était en colère, choquée ou dégoûtée. La mercenaire s'en réjouit ; pour une fois qu'elle avait réussi à se faire une amie de son âge, ça aurait été idiot de tout gâcher à cause d'une pensée perverse qui ne lui a traversé l'esprit qu'une brève seconde.

Lucia eut tout à coup une idée, qu'elle exposa à Mira : utiliser son casque traducteur de pensées pour qu'elles soient à armes égales.

« Tu es sûre que tu veux que j'entre dans ta tête ? Tu ne pourras plus rien me dissimuler. Peut-être qu'il y a des secrets que tu voudrais garder pour toi. »

Mais la jeune fille voulait vraiment qu'elle et son amie puissent se parler au même niveau. La mercenaire finit par céder.

« D'accord. Mais tu ne pourras pas dire que je ne t'aurais pas prévenue. »

Mira enfila son casque de télépathie et le dirigea vers son amie. Les informations commencèrent à arriver à ses antennes.

Oui, oui, je suis sûre. Je n'ai pas grand chose à cacher.

Mira accepta de faire comme l'avait proposé son amie. La seule chose que Lucia n'avait pas forcément envie de montrer à la mercenaire était son enfance. Mais elle n'y pensait plus, car elle savait qu'elle n'était sûrement pas la seule télépathe existante et qu'elle ne voudrait pas non plus leur faire part de ces souvenirs, d'abord trop doux pour que quelqu'un puisse penser qu'à une époque, Lucia souriait, puis assez violente pour expliquer son comportement. Même après trois ans, c'était assez dur pour elle de tourner la page.

Ne t'inquiètes pas, j'ai confiance en toi.

Lucia trouva dans un premier temps que le casque ressemblait à un objet sorti tout droit d'un jeu vidéo, puis elle pensa à demander à Mira si elle l'entendait.

Je t'entends parfaitement.

Même si Mira ne se faisait aucun doute sur le fait que son casque était opérationnel, c'était toujours bon de vérifier. Et elle recevait les pensées de Lucia cinq sur cinq.

Ce qui est amusant, c'est qu'on va pouvoir discuter sans avoir à ouvrir la bouche. En plus, on sera absolument sures qu'on ne pourra pas se mentir.

La mercenaire rigola doucement. Il fallait savoir s'amuser même de la plus petite chose, après tout.

Justement, j'aurais voulu qu'on discute à propos de mes... pensées à ton égard. Je veux que tu saches que ce n'était pas prémédité, mon cerveau a juste été réduit à l'impuissance par mes hormones et mon imagination débordante. J'espère que tu ne m'en veux pas.

Ce genre de pensées pouvait facilement détruire une amitié encore fraîche.

Parfait alors.

Lucia souriait très légèrement, satisfaite par le fait qu'elles ne pouvaient plus rien se cacher, autant l'une que l'autre.

Oui, je suis contente que tu puisses être "comme moi" avec ça. Et pour tes pensées, ne t'inquiètes pas, c'est naturel, non ? Les hormones sont capables de prendre le dessus assez rapidement. Et il est toujours bon d'être imaginative. Et si tu veux savoir, le bondage ne se résume encore qu'à un fantasme pour moi, je ne l'ai toujours pas pratiqué...

Lucia rougit.

Pourquoi je pense à ça maintenant que tu peux m'entendre ? Je ne suis peut-être pas aussi intelligente que je le pensais...

Communiquer par la pensée était très étrange, mais c'était aussi original. Rien de mieux que de nouvelles expériences pour renforcer une amitié. Une amitié qui, selon Lucia, n'allait pas être mise en danger à cause des pensées déviantes de Mira. Elle souffla de soulagement dans sa tête.

Merci Lucia.

Puis, quand elle lui dit que le bondage n'était encore qu'un fantasme pour elle et qu'elle se rendit compte que ce genre de pensées était u peu idiote, une idée encore plus démente germa dans l'esprit chargé aux hormones de Mira.

Ne t'en fais pas, ça nous arrive à tous de penser à des bêtises, ce n'est pas pour ça qu'on est idiot pour autant.
Sinon, j'ai une autre idée. Ça va peut être te sembler un peu fou, mais je ne vais pas me taire vu que, de toute façon, tu pourras l'entendre.

La mercenaire rougit un peu. Ce qu'elle s'apprêtait à penser était très osée, même pour une jeune fille ayant participé à autant de missions dangereuses.

Je pourrais te faire... essayer le bondage. Comme ça, tu verras si ça te plaît vraiment. Je sais où trouver des cordes et j'ai les compétences requises. Ça... Ça t'intéresse ?

Était il utile de préciser que, en plus de vouloir rendre service à son amie, Mira voulait aussi la voir se faire attacher et être à la merci d'éventuelles mains baladeuses ?

Lucia avait bien vu que Mira avait quelque chose en tête. C'était sûrement la chose la plus folle à laquelle elle ait pensé en présence de sa nouvelle amie. Effectivement, la mercenaire proposait à la jeune fille de lui faire essayer le bondage. Les deux étaient devenues rouges, le regard marron de l'élève vira au gris, et des pensées commencèrent à inonder la tête de Lucia. Pour quelqu'un qui n'est pas elle, il serait extrêmement dur de gérer ce flux de pensées, à tel point qu'il se pourrait que le casque ait fini par se dérégler. Dans les pensées à peu près compréhensibles, on trouvait des images de Lucia attachée par des cordes avec Mira à côté, ou bien des souvenirs de ce qu'elle a lu ou regardé à ce propos, et tout le chemin de réflexion de la jeune fille pour savoir si elle allait accepter ou non.

... J'adorerais.

Pas de retour en arrière, c'est trop tard. Soit cette pratique lui plait réellement, soit elle passe un mauvais moment, quoi qu'il arrive, ça ne ruinera pas son amitié avec Mira, du moins, elle espérait que non.

Quand Mira eut fini de penser, elle vit le regard de Lucia passer du marron au gris et perçut des pensées en train de fuser à toute vitesse dans sa tête. Une vitesse supérieure à la moyenne de la vitesse d'émission d'un humain lambda. Le casque de la mercenaire ne put traduire tout ce à quoi son amie pensa, mais elle aperçut quand même de brèves images, toutes en rapport avec la possible séance de bondage qui aurait pu avoir lieu entre elles. Elle voyait des choses qui la rendaient quelque peu fébrile et augmentait la chaleur de son corps. Puis, enfin, après toutes ces pensées, elle eut enfin une réponse. Dite avec de vrais mots.

... J'adorerais.

Mira se mit à sourire, d'abord pour avoir réussi à convaincre une fille qu'elle connaissait depuis peu de participer à ce genre d'activité à ses côtés, mais aussi de voir que cette nouvelle amie lui faisait suffisamment confiance pour la laisser s'occuper de la première fois où elle découvrirait son fantasme. C'était vraiment important, et la mercenaire en était consciente. Elle lui fit un sourire.

« Je te promets que tu ne le regretteras pas. »

Mira utilisa son anneau dimensionnel pour renvoyer ses inventions dans la zone d'espace temps statique où elle les conservait, puis elle l'utilisa ensuite pour faire apparaître des cordes roses. Ces dernières, faites dans une matière à la fois souple, lisse et résistante, étaient principalement utilisées par la mercenaire pour ses inventions mais pouvaient aussi servir dans le bondage vu qu'elles n'étaient pas rêches et ne provoquaient pas de trop fortes brûlures dues aux frottements.

Mira se tourna vers Lucia.

« Je suppose que tu veux faire ça dans ta chambre ? »

J'espère.

Lucia avait une confiance sans faille envers Mira, elle pensait que la jeune fille savait y faire. Après tout, ce n'était pas elle qui avait proposé ? Ca voulait bien dire qu'elle en était capable. Elle regarda la mercenaire renvoyer les machines d'où elles venaient puis faire apparaître des cordes. Il n'y a pas à dire, c'était impressionnant. Ces cordes n'étaient pas normales, rien que leur couleur servait à le dire. La jeune fille se tourna vers Lucia et lui demanda si elles voulaient aller le faire dans sa chambre.

Oui... Elle hocha la tête Je n'aimerais pas que ma logeuse nous trouve, si jamais ça venait à durer trop longtemps.

Puis elle fit signe à son amie de la suivre, pour la guider jusque dans sa chambre, cette dernière étant parfaitement rangée et ordonnée. Une bibliothèque était présente de chaque côté de la porte, toutes deux remplies de livres, ordonnés par ordre alphabétique et numérique croissant. Son lit était en face de la porte, à droite du lit, collé contre le mur, siégeait son bureau, sûrement le seul endroit de la chambre qui était en désordre dû aux pièces détachées d'ordinateur, elles ne fonctionnaient plus, elles avaient pris l'eau il y a quelques temps. On pouvait aussi trouver une plante sur le bureau. Ce dernier étant exposé au soleil, le végétal se portait extrêmement bien.

Bienvenue dans ma chambre.

En effet, Lucia fit signe à Mira de la suivre jusqu'à sa chambre. Une fois entrée, la mercenaire découvrit, sans surprise, une pièce extrêmement bien rangée avec le minimum de meubles et de biens matériels, seulement ce qu'il est logique de voir dans la chambre d'une fille qui semble apprécier la lecture et l'apprentissage : deux bibliothèques pleines de livres, classés par ordre alphabétique et numérique croissant, un lit et son bureau, couvert de pièces détachées d'ordinateur, avec une plante verte qui prenait la lumière de la fenêtre. La mercenaire perdit un instant son regard sur les livres et les composants.

« Si tu te construis un ordinateur, je pourrais te donner un coup de main. »

Lucia lui répondit que, malheureusement, les pièces détachées avaient pris l'eau et n'étaient plus utilisables.

« Dommage. »

Les deux filles se retrouvèrent près du lit. En tant qu'initiatrice de l'idée et celle qui tenait les cordes, c'était à Mira de dire à Lucia quoi faire.

« Allonge toi sur le lit. On va commencer doucement. »

La jeune fille s'exécuta. La mercenaire se mit à genoux au dessus d'elle, prit deux morceaux de corde qu'elle utilisa respectivement pour lui attacher les chevilles et les poignets avant de les tirer respectivement vers le haut et vers le bas. Lucia se retrouva ainsi en totale position de soumission, tirée sur toute sa longueur devant Mira. Cette dernière mit son visage près du sien, la dominant toujours par la présence de son corps.

« Alors, ça te plaît pour l'instant ? »

Oui, c'est dommage...

Comme l'avait demandé la jeune mercenaire, Lucia s'allongea sur le lit. Mira se mit à genoux au dessus de Lucia et lui lia les poignets et les chevilles. Elle était tirée de toute sa longueur, sous les yeux de Mira. La sensation était excitante et lui paraissait agréable, tout comme la proximité entre le visage des deux jeunes filles. Elle était pratiquement sûre que tout ça allait tourner au vinaigre, et pourtant, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Si ça devait être sa première fois avec une fille, tant mieux, sinon, tant pis. Mira demanda à son amie si le fait d'être attachée lui plaisait. Les joues de Lucia étaient rosies par la gêne de faire ça avec quelqu'un qu'elle n'avait rencontré qu'il y a quelques heures, mais ce n'était plus très importants. Ces quelques heures lui semblaient avoir été des années.

Oui, ça me plait...

Mira se réjouit d'entendre que Lucia aimait ce qu'elle découvrait sur le bondage. La mercenaire s'en serait beaucoup voulu si elle avait détruit son fantasme parce qu'elle avait fait quelque chose de maladroit. Heureusement, elle eut droit au sourire chaleureux et aux joues rosies de son amie en réponse à son tour de corde.

« Je suis contente de l'entendre. »

A mesure qu'elle regardait Lucia, Mira se sentait de plus en plus troublée : elle était pieds et poings liés, incapable de se dégager de son étreinte, elle était comme une friandise offerte au premier venu. Et en l’occurrence, la plus proche d'elle était son amie mercenaire qui, à mesure qu'elle observait son corps ligoté, en s'attardant sur son visage et sa poitrine, retrouvait d'anciennes sensations qu'elle n'avait plus connu depuis qu'elle s'était retrouvée, par un heureux hasard, dans les bras d'Eris Langnar, la vipère des sables.

Son visage se rapprocha encore de celui de son amie. Son souffle chaud et bruyant atterrissait dans la nuque de la jeune fille attachée.

« Puisque tu lis dans mes pensées... devine à quoi je pense, là. »

Pas besoin d'être télépathe pour comprendre qu'elle était excitée.

Laisse moi t'embrasser, s'il te plaît.

Lucia remarquait que son amie regardait sa poitrine ainsi que son visage, elle pensait déjà savoir ce que voulait faire Mira, sans même lire en elle. Elle sentait le souffle de la mercenaire sur sa nuque, il était chaud, relativement agréable. Soudain, la jeune fille rompu le petit silence qui s'était installé, et proposa à l'élève de deviner à quoi elle pensait. Elle était visiblement excitée, Lucia aussi, mais sûrement à un degré moins important.

Sans lire dans tes pensées, tu veux m'embrasser ?

Elle devint rouge et lut dans les pensées de Mira, effectivement, elle avait deviné. La jeune fille rougit, et acquiesça.

Fais comme tu veux, je suis en position de faiblesse.

Lucia put deviner les intentions de Mira sans même avoir à lire dans ses pensées. La mercenaire se sentit un peu mal à l'idée d'être aussi transparente. Mais très vite, elle ne pensa plus qu'à son amie, qui l'autorisa à faire ce qu'elle voulait.

« Puisque tu le proposes si gentiment... »

Mira se pencha toujours plus près de Lucia jusqu'à ce que leurs lèvres finissent par se rencontrer dans un tendre et délicieux baiser. La mercenaire ne chercha pas à forcer le passage avec sa langue, même si ça aurait été meilleur pour les deux filles, elle se contenta de laisser ses lèvres caresser celles de son amie.

Elle se séparèrent moins d'une minute après. Mira regarda Lucia, qui montrait déjà de légers signes d'excitation.

« Première fois avec une autre fille, c'est ça ? »

La télépathe la regarda l'air un peu surpris.

« Il n'y a pas si longtemps, j'étais dans le même cas que toi. Heureusement, j'ai eu la chance de rencontrer une femme qui m'a appris ce qu'était le plaisir entre filles. Je ne prétendrais en savoir autant qu'elle, mais j'ai quand même retenu quelques trucs. Si tu veux, je pourrais te les montrer... »

Le regard de la mercenaire trahissait sa forte envie de coucher avec Lucia. Cependant, elle ne voulait pas non plus la forcer.

« Qu'en dis tu ? Je te laisse attachée et on fait l'amour ensemble, où je te détache et on en reste là ? »

Lucia savoura le baiser, sûrement autant que son amie.

Bien qu'assez bref, le baiser avait pour effet de faire monter l'excitation chez elle et la jeune télépathe remuait très légèrement les jambes. La sensation d'être attachée et soumise à quelqu'un l'excitait tout autant que le baiser. Soudain, Mira posa une question à la jeune fille. Elle regarda la mercenaire, surprise, mais elle hocha la tête puis écouta son amie, elle lui expliquait qu'elle était dans le même état il y avait quelques temps et maintenant, elle lui proposait de coucher avec elle.

Le visage de Mira trahissait totalement son désir de passer une nuit avec Lucia. Cette dernière était très curieuse de goûter au sexe entre femmes, et cette curiosité se mêlait à son excitation qui la poussa à acquiescer une nouvelle fois.

Je... Je veux bien...

Lucia était écarlate, et son visage restait inexpressif, mais il était assez simple de comprendre qu'elle le désirait vraiment, rien qu'au son de sa voix.

Lucia acquiesça doucement à la proposition de Mira. Cette dernière s'en sentit encore plus réchauffée. Elle avait maintenant avec elle une fille vierge et consentante, qui acceptait de son plein gré de se laisser soumettre. Ça allait être tout bonnement jouissif.

La mercenaire gratifia son amie d'un autre baiser, qu'elle rompit vite pour pouvoir observer les joues écarlates de cette dernière. Son visage était plutôt inexpressif, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle était mécontente de ce qui arrivait. De plus, elle avait donné son accord.

« Avant qu'on s'y mette, il va falloir que je te déshabille un peu. »

Mira vit que cette pensée n'enchantait que moyennement Lucia. Du coup, elle utilisa une des phrases que lui avait apprise Eris pour détendre sa partenaire, tout en lui caressant la joue.

« Ne t'en fais pas. On est juste entre nous, il n'y a pas de quoi avoir honte. »

A peine rassurée par ces mots, la jeune fille se laissa quand même détacher et déshabiller par son amie jusqu'à finir en sous-vêtements. Suite à quoi, Mira utilisa les cordes pour la rattacher, mais dans une position un peu différente : elle lia chacun des poignets de son amie à la cheville opposée, laissant cette dernière totalement sans défense et incapable de bouger. Encore une fois.

Mira se mit devant Lucia et passa à nouveau sa main sur sa joue.

« Jusque là, toujours heureuse ? »