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Les services du mage de Locmirail [Lucie]

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Lemme

Terranide

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    1m75, 60kg, une longue queue (60cm) dans le dos, deux longues queues (21 et 19cm) à l'avant et un pistolet arcanique à la ceinture.
    
    Originaire d'un lointain continent polaire et pratiquant d'une magie-science, il se qualifie lui-même « d'ingénieur ».
    
    Parcourt Terra sur son Trotteur, à la recherche de curiosités ésotériques pour le mage de Locmirail.

Les services du mage de Locmirail [Lucie]

vendredi 03 avril 2015, 05:18:35

« Et ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?
Deux mercenaires se sont jetés sur moi. Les deux avaient des épées et ils savaient s'en servir. J'avais pas d'autre choix que de m'en débarrasser avant de m'occuper du gnoll qui menaçait Warda.
T'y ai arrivé ?
Oui, j'ai tiré sur le premier alors qu'il était à environ un mètre, mais l'autre a réussi à m'engager au corps à corps. Il m'a entaillé l'avant-bras avant que je puisse reculer. Mais ça n'a pas suffit à me faire lâcher mon pistolet. J'ai pu le faire exploser à bout portant. Seulement je suis tombé en arrière.
Oh mince. Et Warda ? »


Le soleil s'était couché depuis une bonne heure déjà sur les terres sauvages. Le ciel découvert laissait particulièrement bien passer la lueur blanche des étoiles et de la lune, mais la principale source de lumière provenait du feu de camps que Lemme et Géo avaient allumé. Géo était un tout jeune terranide lérot, à peine quinze ans, beaucoup plus en fourrure que Lemme, et depuis peu apprenti de ce dernier. Il le suivait maintenant dans la plupart de ses aventures, et connaissait sur le bout des doigts la plupart de celles qui avaient précédé.

L'ingénieur lui racontait l'une des rares qu'il ne connaissait pas encore : une rixe dans une auberge entre lui et une bande de mercenaires castelquisians, les Morgensterns dorés – dont l'un des membres était un gnoll, une sous-race particulièrement agressive et dangereuse de terranide hyène – dans le but de protéger une jeune fille venue d'une autre dimension. Mais bientôt, ils iraient se coucher. Le lendemain, un long voyage à dos de trotteur, l'oiseau coureur mécanique de Lemme, les attendait encore pour qu'ils rallient enfin la tour du mage de Locmirail.

« Je n'ai rien pu faire.
Non ! C'est affreux Lemme ! Alors elle a été… ? Le gnoll l'a… ?
Non… Moi je n'ai rien pu faire, mais un halfelin nommé Shauna Mixedec, lui, a pu enfoncer sa lame dans le dos de la créature. Mixedec… le personnage le plus étrange que j'ai jamais rencontré, je crois. En fait, je ne suis même pas sûr qu'il s'agissait vraiment d'un half… »


Une détonation d'intensité moyenne l'interrompit. Elle provenait de l'autre côté du camps, là où ils avaient installé le trotteur pour qu'il refroidisse un peu à l'écart du feu. Lorsqu'il était à l'arrêt, le véhicule était bardé d'alarmes et de protections, pour prévenir tout vol. Ce qui venait d'être entendu était la première des sécurités, uniquement sonore, et destinée à faire fuir les animaux sauvages.

« Euh, Lemme ? Tu as entendu ça ?
Affirmatif. »


Le jeune homme se leva et tendit l'oreille. Il n'y eu pas d'autre bruit, signe que si quelque-chose ou quelqu'un s'était intéressé au trotteur, il avait arrêté de tenter de le manipuler (sans quoi il aurait dû faire avec une déflagration arcanique beaucoup plus dangereuse qu'un simple claquement préventif). Pour autant, il fallait bien aller vérifier que ce n'était que l’œuvre d'une quelconque bête maraudeuse – n'aurait-ce été que pour remettre en place l'alarme. Il s'agissait des fausses alertes, de temps en temps : la plupart du temps, en fait, il s'agissait de fausses alertes.

« Bon, reste là Géo. Je vais voir ce qui s'est passé, je reviens. »

Sortant son arme de sa ceinture, Lemme s'avança dans la nuit. On y voyait assez bien pour qu'il n'ait pas vraiment besoin d'emporter une source de lumière avec lui. Pourtant, arrivé au pied de son trotteur, l'ingénieur ne vit aucune trace de bête sauvage. Est-ce qu'elle a détallé ? s'interrogea-t-il en auscultant sa création d'acier. Il repéra le geste qui avait déclenché l'alarme : on avait tiré sur le levier de contrôle de la trajectoire. C'était étrange, car il se trouvait en hauteur, trop haut pour la plupart des animaux quadrupèdes, qui s'en prenait plus souvent aux pédales, à l'avant ou aux pattes. Il pouvait s'agir bien sûr d'une très grosse créature, mais comme ils n'avaient rien entendu approcher, le plus probable était encore…

« Des humains ! » s'exclama Lemme à haute voix, alors qu'il commençait, avec terreur, à se figurer dans quelle situation il venait de se mettre.

Aussitôt, il fit demi-tour, courant vers son apprenti… c'était trop tard. Le lérot était déjà fermement maintenu, un poignard courbe sous la gorge, par un homme chauve habillé d'une toge orientale de couleur pourpre. Un glyphe sur son front indiquait qu'il était peut-être mage. Trois autres individus dans un genre différent, probablement des chasseurs (ils étaient tous armés) l'entouraient. L'ingénieur n'eut d'autre choix que d'interrompre sa course et de se figer.

« Bonsoir terranide » débuta l'homme qui maintenait Géo prisonnier, sur un ton parfaitement calme. Il avait un fort accent des terres de l'est, et sa voix était douce, presque anormalement douce pour un homme. « Je vois que tu as compris la situation. Je n'aurais pas à préciser ce qui arriverait à ton ami si tu nous faisais un coup bas. Excellent. Nous te prenons toi, ton ami, et ton oiseau. Mais d'abord, jette cette arme. »

Il y eut quelques secondes de flottement, que Lemme mit à profit pour tenter de trouver une autre issue à la scène. Le temps d'attente ne fut pas apprécié par le chasseur, qui resserra sa prise sur le cou du lérot, entaillant sa peau. Un fin filet de sang coula dans la fourrure brune, le pistolet de Lemme tomba sur le sol.

« Excellent terranide, excellent. Tu es déjà tellement docile, c'est parfait. Ton dressage ne devrait pas être trop pénible. À genoux, maintenant… »

*
*    *

« Tu trouves pas qu'il a quand même un sacré gros paquet ?
Bof. Parle pour toi !
J'en ai pas vues beaucoup, mais quand même…
Bah ! Voilà ! Pas ma faute si le seul élément de comparaison que t'a ferait marrer même un gosse.
Non, sérieusement, ce qu'il a entre les jambes, c'est juste pas normal. »


Le soleil s'était levé depuis une bonne heure déjà sur les terres sauvages. Le ciel était bleu, et la chaleur accablante. Surtout lorsqu'on se trouvait laissé à sa merci sans un seul coin d'ombre. C'était le cas de Lemme, enfermé à l'intérieur d'une cage aux barreaux en bois. Un bois qui n'aurait peut-être pas résisté aux assauts d'un guerrier berserker, mais que lui aurait eu bien du mal à faire céder. De toute façon, la question ne se posait même pas, il était surveillé de près par deux chasseurs. La cage était posée sur un chariot, tiré par un mulet, qui avançait péniblement sur une route mal tracée. Le convoi comportait ainsi six chariots, quatre contenaient des esclaves et un des provisions. Le dernier, celui de tête en fait, était celui du chef de la troupe, un mage nommé « Al-Ubudya » (l'ingénieur avait entendu son nom une seule fois, la plupart des chasseurs l'appelant simplement « chef »).

Les esclavagistes avaient enlevé toutes les affaires du terranide. Son pistolet devait se trouver avec son trotteur, qu'ils avaient chargé sur la charrette destinée aux provisions. On devait le considérer dangereux, et apte à cacher des choses dans ses poches, car on ne lui avait laissé que le sous-vêtement qu'il portait lors de sa capture. Les deux autres esclaves de la cage – un terranide buffle taiseux et un renard avec qui il avait pu très brièvement communiquer (on lui avait rapidement fait comprendre qu'il valait mieux se taire, cependant) – étaient eux à peine plus habillés. Assis en tailleur, Lemme tentait de vider son esprit. Sophomyn allait sûrement le sortir de là… mais quand se rendrait-il compte qu'ils avaient été enlevés ? En réalité, il s'en faisait plus pour son apprenti, relégué dans une autre cage, que pour lui-même.

« Mouais… Y'a qu'un moyen d'être sûr. Hey, le chat ! Baisse ton froc qu'on voit si tu nous mets la misère.
Ouais, ouais, montre la nous.
Je suis pas un chat, et allez vous faire voir.
D'accord, si tu le prends comme ça… Vachette : ça te dit d'avoir sa ration d'eau ? »


Le chasseur n'eut pas besoin d'en dire plus. Les rations d'eau étaient si réduites qu'elles laissaient tous les esclaves assoiffés, et la perspective de boire à sa soif était une motivation très suffisante pour le terranide buffle. Celui-ci attrapa d'une seule main la nuque de Lemme et le souleva du sol, le forçant à se mettre debout. L'ingénieur tenta de se débattre et de frapper le bras qui le maintenait mais les forces étaient disproportionnées. Le colosse le plaqua contre un bord de la cage, face aux chasseurs. Puis de sa main libre, il tira sous le sous-vêtement. Le bout de tissu se déchira… exposant l'entrejambe du jeune homme, qui vint frotter contre les barreaux.

« Oh merde… pas croyable. Il en a deux !
Bon sang, ils marchent ? Tous les deux ?
Hey devant ! Venez voir ça ! Y'a un esclave avec deux bites ! »
« Modifié: vendredi 03 avril 2015, 05:24:56 par Lemme »

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 1 vendredi 03 avril 2015, 10:39:42

Cela fait maintenant 2 semaines que j'ai quitté le harem de Mélinda Warren, j'ai eu de la chance de ne pas tout faire exploser quand elle m'a annoncé l'enlèvement de mon frère. C'est pour cette raison que je suis dans dans les Terres sauvage, je ne me balade pas dans cette région pourrie et dangereuse pour le plaisir. Les indices et les quelques témoignages indiquent que la bande qui s'est emparée de Lucas est un groupe de mercenaires expérimenté. Je dois rester prudente, d'après les rumeurs qui circulent, son chef serait un sorcier, un voyant...merde, les paysans sont pas foutus de se mettre d'accord, pour eux : c'est de la magie, point, ils ont aucun détail de plus. Bande de culs terreux... Cela n'a pas facilité mes recherches mais je suis tenace et finalement j'ai réussis à avoir des informations qui valent le détour que je suis en train de faire.

Je suis les traces d'un convoi sur une route dégueulasse et pas entretenue depuis plusieurs heures déjà, étant bien plus rapide avec mon cheval je n'aurai logiquement aucun mal à les rattraper. Ce qui me ralenti le plus c'est la chaleur accablante…elle ne me dérange pas :la magie du feu me protège des chaleurs excessives si je le veux, c'est surtout mon cheval qui peine, je dois régulièrement m'arrêter pour le faire boire, pas le temps de lui foutre une rune de protection aux énergies destructrices. Heureusement je suis toujours bien plus rapide et je finis par rattraper ma cible au bout de quelques heures. La caravane est au loin devant moi, apparemment il y a plusieurs chariots mais je ne peux rien déceler de plus d'ici. Il me faut donc m'approcher mais pas par la route, je serai très vite repérée et je perdrai l'effet de surprise… nan il me faut un autre moyen. C'est en observant les alentours que je vois une sorte de route parallèle en piteux état, sûrement pour cela qu'ils ne sont pas passés par là, leurs chariots auraient vite été bloqués. Je devais faire attention à ce que ma monture ne se casse rien, la route est escarpée et pleine de rochers, mais au moins cela couvrira ma progression.

Je me passe donc par cette voie qui ressemble à un chemin de fermier qui veut faire passer ses brebis, mon pauvre cheval peine mais avance, brave bête. Hélas, la route devient bien trop étroite pour lui, je décide donc de le laisser là, l'attacher sous l'ombre d'un rocher, lui donner de l'eau rapidement et, cela fait, je continue ma progression. Au prix de quelques efforts, en pressant un peu le pas, j'arrive au niveau du convoi : il y a 6 chariots, le dernier était sûrement celui des provisions vu son encombrement, tous les autres étaient remplis d'esclaves. Je suis à à peu près 100 mètres sur le flanc droit de la caravane. Il y a des gardes et un chariot avec un homme, visiblement mieux installé que les autres esclavagistes. Sûrement le chef sorcier.

Bon c'est pas tout ça mais je dois les arrêter, ici ils n'auraient personne pour leur venir en aide, tous mes ennemis sont là, devant moi, prêt à rôtir… Mais l'effet de surprise reste important, je dois approcher suffisamment sans éveiller les soupçons. Mon plan en tête, j'accélère au milieu des rochers pour finalement arriver quelques mètres devant le convoi, puis je sors de mon couvert, bien visible à présent. Je m'approche d'eux, faisant signe de boiter et laissant la chaleur m'accabler pour bien transpirer. Une jeune fille sans défense    et mal en point, ça attire pas trop la méfiance des esclavagistes la plupart du temps, surtout si elle est humaine (d'apparence). J'avance et, une fois à portée de voix, je leur demande :

-S'il vous plaît aidez-moi… Vous auriez de l'eau ? Je meurs de soif... »
Lucie sœur colérique de Lucas.
Et voici Ata, mon compte principal. :) Et lui c'est Konu, son cousin.

Lemme

Terranide

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Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 2 vendredi 03 avril 2015, 20:06:27

Avec un air un peu las, le mage Al-Ubudya laissa partir ses hommes à l'arrière du convoi, pour profiter de la nouvelle « découverte » de leurs collègues. Il avait bien vu la jeune mendiante arriver sur leur route, mais elle ne semblait pas constituer à ses yeux un danger suffisant pour qu'il ressente le besoin d'être protégé par l'un deux. De toute façon, avec la perturbation, le convoi était presque à l'arrêt. Le sorcier se laissa glisser de son attelage avec une souplesse étonnante pour qui portait des habits aussi amples que les siens. Il était beaucoup plus grand que la jeune fille, en réalité, puisqu'il ne mesurait pas loin d'un mètre quatre-vingt dix.

Lentement et en souriant, il marcha vers l'adolescente en quête d'eau fraîche. De sa voix terriblement douce et calme, il tenta de la rassurer :

« Bonjour petite… bien sûr que nous avons de l'eau… »

Arrivé près d'elle, il fléchit les genoux pour arriver à son niveau, de la façon que les adultes adoptent pour s'adresser à un enfant de manière plus intime. Il avait des yeux bleus très clairs, presque blancs, comme certains aveugles, mais il semblait voir parfaitement. Sa main à la longue manche s'approcha du visage délicat de la petite blonde, le tissu rouge l'effleurant légèrement sans que ses doigts ne le touche, avant de se diriger vers sa nuque et son épaule.

« Nous allons t'aider, ne t'inquiète pas, tu ne manqueras de rien avec nous… Mais pour ça, il va falloir être bien sage. »

Au moment où il prononçait le mot « sage », sa main était descendue le long du bras de la jeune fille, sous son coude… et ce fut à ce moment que l'adolescente put entendre le claquement de quelque-chose – quelque-chose qui avait été jusqu'ici dissimulé par la manche du mage – qui se refermait sur son avant-bras.

« Tu dégages une puissante aura magique, petite. Étais-tu au courant ? Moi, je peux ressentir ces choses là… l'aura des gens. Ce que je t'ai mis… est juste une sécurité pour m'assurer que tu ne blesses personne… On appelle ça de l’obsidienne. »

Le matériau était bien connu, sur Terra, pour sa puissante capacité à empêcher toute manifestation de la magie émanant de celui qui en était porteur. Il était souvent utilisé par les esclavagistes pour dominer les puissantes créatures ou les ESPer. Ce que portait à présent malgré elle la jeune fille était un bracelet de pierre noire, fermé par un cadenas d'acier. La clé, elle, était déjà retournée dans les manches du sorcier avant qu'il soit possible de s'en rendre compte. Le mage sourit.

« Oh oui… Tu devais être au courant, n'est-ce pas ? Peut-être même que je t'ai surprise ? Dommage… Je me demande quels sont tes pouvoirs… Mais je ne vais pas t'enlever ça tout de suite. Nous aurons tout le temps de le savoir quand nous serons arrivés à Solaria… »

Le sorcier leva la main et rappela un chasseur qui revint vers lui un peu de mauvaise grâce.

« Cinq minutes de pause puisque vous avez l'air décidés à vous amuser… mais embarque moi ça d'abord. Consignes habituelles pour les esclaves malins. Méfie toi » lui indiqua-t-il d'un ton soudain plus froid et moins chantant.

L'homme de main attrapa le bras de l'adolescente sans douceur. Sa poigne était puissante. C'était un oriental, lui aussi, mais dans un genre beaucoup plus rustique que le sorcier. Il avait la peau beaucoup plus brune, les cheveux longs et bouclés, et une barbe noire mangeait la majeure partie de son visage buriné. Il était vêtu d'une armure composée de seulement quelques pièces de cuir qui couvraient son torse, ses cuisses et ses avants-bras, et portait au côté un cimeterre et un fouet. La plupart de ses collègues étaient bâtis sur le même modèle.

Indifférent à d'éventuelles protestations, il traîna la jeune fille jusqu'à l'avant-dernier chariot du cortège, lui laissant le loisir de jeter un œil aux autres esclaves. Tous étaient des terranides en différents états de forme. Certains étaient étendus le dos contre les barreaux, abattus par le soleil et la soif, alors que d'autres supportaient mieux le traitement qui leur était réservé.

Enfin, de l'autre côté de l'avant-dernière charrette étaient regroupés le reste des esclavagistes. Ils semblaient préoccupés par l'un des esclaves, maintenu debout par un autre – un minotaure beaucoup plus imposant. La silhouette de ce dernier lui cachait cependant le centre de l'attention des chasseurs, et elle pouvait seulement voir qu'il s'agissait donc d'une autre personne. Elle entendait des rires et des exclamations amusées.

« Les consignes habituelles pour les esclaves malins, ma jolie, c'est pas de fringues. Rien où tu puisses planquer un truc. Tu retires tout ce qu'est pas nécessaire. T'inquiète, tu vas pas avoir froid… »

Il laissait a priori la possibilité à l'adolescente de garder ses sous-vêtements. Si toutefois la jeune fille ne se montrait pas coopérative ou prenait trop de temps, il se chargerait lui-même de la déshabiller, et n'aurait pas la délicatesse de lui laisser quelque-chose sur le corps. Puis il la jetterait sans ménagement dans la cage qui intéressait tant les autres esclavagistes.

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 3 vendredi 03 avril 2015, 22:14:56

Au début tout se passait bien, on m'a vu et le chef approchait…puis ce fils de pute m'a coincé avec un brassard en obsidienne ! Putain je me suis fais avoir comme une bleu, la situation se présente très mal. Mais merde quoi comment j'ai pu me faire avoir ? J'aurais dû tout faire cramer direct, me voilà dans de beaux draps. Il a décelé m'a magie, si j'avais su qu'il en était capable...réfléchis Lucie, pour l'instant laisse toi faire sans broncher et après tu aviseras, après tout Lucas est peut être là.

-Mais lâchez-moi pitié, je...je voulais juste de l'eau j'y connais rien en magie croyez moi ! » je fais en me débattant un peu pour me donner un air crédible, mais visiblement il se foutait de ce que je disais puisqu'il me confia à un homme...moche qui était tout sauf délicat. Ces abrutis me font mal au bras, connard d'esclavagiste, je vais tous les buter à la première occasion… J’aperçois tous les esclaves présent : pas de trace de mon frère, par contre y a un grand minotaures qui tiens...je sais pas quoi, j'arrive pas à voir d'ici.

Mon visage se décompose quand j’entends quel est le traitement réservé aux esclaves malins.

-Nan, nan ! Je vais quand même pas me foutre à poil comme une simple pute! » je dis en le regardant le chasseur...puis je vois ses yeux, le regard qu'il me jette. C'est à ce moment là que je réalise : pour eux, je suis déjà une esclave. A aucun moment ils ne m'ont considérés comme une fille libre, je ne suis pour eux qu'un moyen de se faire de l'argent, et ça si j'ai de la chance… Si ça se trouve je vais avoir le droit à une séance de viol, de torture ou que sais-je encore ?
Sans un mot, j'ôte donc mes habits et me retrouvant donc en culotte, ma poitrine minuscule ne justifiant pas l'utilisation d'un soutien gorge.

-Voilà, content ?
Je demande en cachant mes seins par pudeur.

Sans plus de courtoisie, il me jeta dans une cage, celle d'où venait l'amusement des esclavagistes. Une cage avec un minotaure et un chat, un terranide chat...avec deux bites ? Woua, décidément je vais de surprise en surprise. Il a l'air gentil, et ses deux sexes me feraient presque complexer sur la taille minuscule du mien, je dis presque car en réalité la taille de mon pénis je m'en fou comme de ma première boule de feu.

Je met mes mains sur les barreaux, du bois, solide mais du bois...j'essaye de remuer, de secouer mais ça se brise pas.

-S'il vous plaît laissez moi sortir, je suis pas une esclave, je veux rentrer chez moi...je voulais juste un peu d'eau.

Mais mes appels étaient vains, aucune réponse à part un « ta gueule ». Je m’assois donc sur le sol chaud et regarde le terranide près de moi, celui qui en a deux.

-Euh...bonjour ? Tu me comprends ?


J'espère vraiment qu'il parle ma langue, j'ai séché les trois-quart des cours de langues à l'école de magie, si on peut pas communiquer on est vraiment dans le pétrin. Pendant ce temps, les gardes laissaient la cage tranquille et retournèrent à leur poste. Je me sens mal comme ça, presque nue...c'est humiliant, vraiment humiliant. Putain à la seconde où j'ai plus ce foutu bracelet ils vont le sentir passer.
Lucie sœur colérique de Lucas.
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Lemme

Terranide

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Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 4 samedi 04 avril 2015, 04:29:55

« Alors ce sont des vrais ? » avait fait l'un des soldats en attrapant à pleine main les sexes de Lemme, et en tirant dessus, les faisant dépasser des barreaux, avant de les relâcher.

Ravi de son expérience, il invita un de ses collègues à essayer lui aussi, ce qu'il fit à son tour, avec rudesse, sans aucune considération pour les douleurs que pouvaient ressentir le prisonnier lors de cet étirement forcé. Les mains peu délicates, en effet, le brûlaient aussi sûrement qu'elles l'humiliaient. Ce furent au total six maraudeurs qui s'assurèrent chacun leur tour et avec des airs joyeux qu'aucun des deux morceaux de chair n'était une supercherie. Chacun s'amusant à tirer un peu plus fort que le précédent, pour prouver que c'était possible. Le dernier arracha un gémissement de douleur au jeune terranide.

Mais finalement les chasseurs semblèrent se lasser du spectacle et s'éloignèrent, pour la plupart. Restaient les deux assignés à la conduite de leur attelage, évidemment. Au moment où l'ingénieur sentit la pression sur ses bras se desserrer, il se dégagea dans un mouvement brusque. Ce n'était rien pour le minotaure, qui n'avait plus aucune raison de le tenir de toute façon : juste un symbole.

Libre, le terranide s'assit de nouveau en tailleur, le regard noir et bas. Le buffle le contemplait d'un air vaguement désolé, en tout cas pas goguenard, mais Lemme ne le regarda même pas. Il chercha une position, en croisant les jambes, où il pouvait regagner un peu de pudeur. Si ses attributs avaient été offerts à la vue de ses geôliers, ses compagnons de cellule n'avaient pas eu le bon angle pour bien en profiter. C'était le dernier soupçon de dignité qu'il lui restait, et il le préserva temporairement en plaçant ses mains entre ses cuisses. Nu, il était modérément musclé, moins qu'un guerrier mais plus que la plupart des mages. Sous les reliefs de ses abdominaux, on pouvait deviner la lisière d'une toison brune qu'il ne pouvait totalement cacher. Ses deux mains suffisaient à peine à tout masquer de son anatomie surnuméraire.

Alors qu'il aurait sans doute préféré rester tranquille, une voix claire lui adressa la parole, lui demandant s'il parlait la langue.

Un « Hm » discret s'échappa d'entre ses lèvres closes, laissant comprendre que c'était bel et bien le cas.

Lemme parlait beaucoup de langues, mais le hasard avait fait que sa langue maternelle – celle utilisée par les habitants de Gora Moroz – était aussi celle employée par la plupart des êtres civilisés de Terra. De ce qu'il savait, un hasard encore plus incroyable avait fait que c'était également celle de la Terre, une autre dimension dont il avait rencontré une ressortissante plusieurs mois avant. Toutefois, il n'avait aucune envie de penser à de la linguistique. En fait, pour l'une des premières fois de sa vie, il n'avait pas envie de penser à quoi que ce soit. Toutes les réflexions qui s'accumulaient dans son cerveau si productif devenaient un fardeau.

Les dernières minutes avaient été particulièrement désagréables pour Lemme. Voir son anatomie exposée comme celle d'un animal de foire, devant les regards lubriques d'une dizaine d'hommes hilares était sans doute la pire chose qui lui soit arrivée jusqu'ici. La plus dégradante, en tout cas, même s'il n'avait jamais été particulièrement pudique... la manière dont cela avait été fait, la façon dont ils l'avaient regardé, jugé et pire encore, manipulé, l'avait profondément blessé.

« Je suis désolé pour toi. Tu ne mériterais pas d'être ici. J'ai un ami qui pourra nous racheter, certainement. Mais j'ignore ce qu'ils auront le temps de te faire subir avant » articula-t-il sur un ton dur qui ne lui ressemblait absolument pas.

S'il émettait des regrets envers la nouvelle arrivante, plus qu'envers ses autres codétenus, c'était parce qu'il avait bien perçu à sa voix qu'il s'agissait d'une fille – probablement très jeune. Pourtant, il n'avait toujours pas levé la tête, et n'avait aucune idée concrète d'à quoi elle ressemblait, ou même de son espèce. Cela ne lui ressemblait pas non-plus d'annoncer des prédictions aussi terrifiantes de façon aussi sinistre, même quand elles avaient de bonnes chances de se réaliser, mais tout son optimisme légendaire avait été mis à mal. Une goutte d'eau salée dégringola de son visage tourné vers le sol jusqu'entre ses jambes, aussitôt évaporée par la chaleur : une larme.

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 5 samedi 04 avril 2015, 18:30:14

Je baisse la tête en entendant cela. Le pauvre…je me doute de ce qu'ils lui ont fait en entendant les divers commentaires. Je sais pas quoi dire dans ce genre de situation, j'ai jamais vraiment consolé qui que ce soit. Moi j'engueule et je colle des baffes habituellement, c'est le directeur de l'académie de magie qui a passé de longues heures à me réconforter quand ma famille s'est fait tuer. Je me sens mal et je ne dis rien pendant de longues minutes...merde mon cheval ! Il est toujours dans les rochers, à l'ombre certes mais je devrais bien le récupérer et rapidement, il transporte le peu de bien que j'ai et surtout, les photos de Lucas que j'ai dérobé à Mélinda. Hors de question que je les perde, j'irai les reprendre plus tard. Pour l'instant mon plus gros problème c'est ce bracelet d'obsidienne, je dois absolument m'en débarrasser. Hélas je n'ai rien sur moi pour cela, je ne suis pas capable de crocheter quoi que ce soit, et ne suis pas une roublarde…

Mais j'essaye quand même, je tripote le cadenas, tire dessus, tente de le tordre...mais rien n'y fait, cette saloperie est très résistante et c'est pas avec mes petites mains que je vais pouvoir briser de l'acier.  Je jette un regard désespéré au minotaure en lui montrant mon fardeau, espérant qu'il accepte de m'aider à m'en débarrasser grâce à sa force imposante, la seule réponse à mon appel silencieux fut un détournement de regard, fais chier…
Sans ma magie, la chaleur m'accable vraiment, je ne suis pas habituée à ça. Il fait vraiment chaud, je commence à avoir soif mais je devine que c'est le cas pour les autres...il faut vraiment qu'on boive sinon on est mal. Logiquement c'est les gardes qui rationnent je suppose, bon j'ai une idée :

-Hé, hé !! Gardes, on a soif !! 

L'un d'entre eux se retourna, avec un regard noir, visiblement peu enclin à donner de l'eau :
-Et si tu fermais ta gueule salope ?
-Mais on va finir par crever de soif ici !
-C'est pas mon problème.
-Ah ouai ? Et combien vont vous rapporter des cadavres desséchés sur le marché aux esclaves ?

Un moment de silence fit son apparition, brisé par l'intervention du pilote du chariot.
-Elle a pas tort la gamine, mort ils valent rien du tout.

Gamine?? J'ai 15 ans connard, je suis pas une gamine...y a des boules de feu qui se perdent.
Le co-pilote quitta son poste pour aller dire deux mots à son chef qui déclara une pause boisson pour tout le monde.  Chaque esclave eu donc le droit à une ration d'eau, inutile de dire qu'elle furent vite bu.

Finalement je me dis que discuter un peu avec mes compagnons d'infortune ferait du bien au moral de tout le monde, moi la première. Je me rapproche de l'esclave aux deux sexes, histoire de ne pas avoir à parler trop fort :

-Je m'appelles Lucie. Et toi ?
Je demande d'une petite voix.

Lucie sœur colérique de Lucas.
Et voici Ata, mon compte principal. :) Et lui c'est Konu, son cousin.

Lemme

Terranide

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    1m75, 60kg, une longue queue (60cm) dans le dos, deux longues queues (21 et 19cm) à l'avant et un pistolet arcanique à la ceinture.
    
    Originaire d'un lointain continent polaire et pratiquant d'une magie-science, il se qualifie lui-même « d'ingénieur ».
    
    Parcourt Terra sur son Trotteur, à la recherche de curiosités ésotériques pour le mage de Locmirail.

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 6 dimanche 05 avril 2015, 06:58:48

L'ingénieur faillit empêcher la jeune fille de parler, mais n'en trouva pas la force. Cela n'aurait été que pour la protéger, pourtant. S'adresser avec tant de véhémence aux chasseurs était presque suicidaire, en temps normal : il n'y avait qu'à voir ce que lui avait récolté pour un simple refus à se livrer en spectacle. Toutefois, les événements récents avaient dû les mettre de bonne humeur, et, à la grande surprise de Lemme, ils cédèrent sans trop faire d'histoires aux exigences de la nouvelle arrivante. Malgré son âge, elle devait dégager une certaine autorité, qu'il n'avait pas d'abord soupçonné.

Par la demande de l'adolescente, un accès de bonté du chef des esclavagistes, donc, l'une des deux rations d'eau quotidienne fut distribuée à tous les prisonniers… sauf à Lemme dont la part fut reversée, comme convenu, au terranide buffle. Même s'il était aussi assoiffé que les autres, c'était pour lui une préoccupation mineure. Ils me laisseront pas mourir de soif. Ils auront pas cette gentillesse. Ils savent exactement ce qu'ils font et comment rationner les ressources pour faire survivre le maximum de marchandise, se résolut-il. C'était juste encore un autre mauvais moment à passer. Il s'étonnait même qu'ils aient encore de quoi les nourrir tous, considérant qu'ils avaient dû abandonner des provisions pour charger le trotteur sur le chariot qui, à l'origine, transportait les vivres.

Après plusieurs minutes de silence, la jeune fille revint à la charge. Lemme avait eu un peu de temps pour se remettre, et sans avoir retrouvé son habituel tempérament joyeux, il était dans des dispositions légèrement meilleures pour partager avec elle une discussion construite.

« Lemme. Je te serre pas la main » répondit-il en pliant juste un peu ses doigts, qui étaient toujours posés sur son entrejambe.

Il eut un éclat de rire court et assez nerveux. Enfin, il s'autorisa ce qu'il n'avait pas fait depuis une dizaine de minutes : il releva la tête vers son interlocutrice. Si ce n'était qu'il s'était attendu à une autre terranide, elle était assez conforme à l'image qu'il s'était faite d'elle. Peut-être était-elle en apparence plus fragile encore qu'il ne l'avait cru et que son ton parfois impérieux ne l'avait évoqué. En définitive, lui qui était pourtant assez difficile sur les femmes (sans jamais avoir eu de relation avec l'une d'entre-elles) la trouva jolie. Il pesta contre l'absence de vêtement sur sa poitrine, qu'elle ne pouvait pas cacher beaucoup mieux que lui son intimité, ce qui, considérant le mal qu'elle se donnait pour positionner ses bras, semblait la gêner tout autant, sinon plus que lui. Ces chasseurs sont vraiment des brutes. Ils n'ont aucune éthique d'aucune sorte.

Mais surtout, il ne rata pas le bracelet en pierre noire autour de son poignet. Il le désigna d'un mouvement de menton.

« Obsidienne ? Tu es une E.S.P.er ? Comment est-ce que tu es tombée sur eux, en plein milieu de la route ? Juste un manque de chance ? »

Il n'y croyait pas trop. En avançant, le convoi faisait quand même beaucoup de bruit, et elle aurait normalement eu tout le loisir de se cacher si elle l'avait voulu. Ou si elle avait été aperçu de loin, il voyait mal un chasseur enfourcher sa monture pour capturer ce qui ressemblait à une gamine – humaine, et donc plus difficile à dresser et à vendre. Il devait y avoir une autre explication.

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 7 dimanche 05 avril 2015, 10:32:52

Tiens, un terranide. J'aurais dû m'y attendre avec ses oreilles et ses 2 sexes. On dirait un chat, ou un furet je sais pas trop, j'ai du mal à détecter les races de terranide la plupart du temps, sauf quand elle son évidente bien sûr.  Pas besoin d'un diplôme en anatomie humanoïde pour savoir que le gros balèze derrière est un minotaure. En entendant parler le dénommé Lemme, je baisse les yeux, un peu honteuse : je me suis faite avoir comme une idiote et j'en suis pas très fière… je baisse la voix afin que les gardes ne m'entendent pas parler. Je ne donne pas cher de ma peau si jamais ils apprenaient comment je suis arrivée à eux.

-Eh bien en fait c'est assez con je...ça fait des heures que je suis sur la piste du convoi. Je voulais vous rattraper, quand enfin je pouvais vous voir au loin j'ai contourné par un petit chemin escarpé sur la droite et j'ai pu arriver plusieurs mètres en avant. Je voulais m'approcher et profiter de l'effet de surprise que peut donner l'apparence d'une ado faiblarde et boitante mais ce connard de fils de pute de mage m'a mis ce bracelet de merde ! Du coup je suis piégée... »

Merde, je suis encore énervée rien que d'y penser, saloperie d'obsidienne, qui a inventé ça sérieusement ? Je sers les poings de rage mais aussi d'impuissance car cela révèle ma plus grosse faiblesse : sans mes pouvoirs et ma magie je ne suis rien d'autre qu'une fille colérique qui colle des baffes. Même quand je suis sous ma forme de loup garou, pendant les pleine lunes, je ne suis pas vraiment très dangereuse.

Je regarde ma ration d'eau, j'en ai bu la moitié à peu près mais je remarque surtout que mon interlocuteur n'en a pas eu lui… je suis partagée entre la soif et l'envie de lui en donner. Après quelques instants de réflexions, je lui tend l'autre moitié de ma ration en reprenant la discussion.

-Je suis à la recherche de mon frère, Lucas. Un esclave qui a été capturé par ces esclavagistes, c'est pour ça que je suis là. Mais maintenant je peux plus faire grand-chose...je déteste l'obsidienne. Si j'arrive à m'en débarrasser je nous fais tous sortir de là.

Je me sens vraiment inutile et ça me déprime, si ça se trouve je vais finir ma vie comme esclave sans jamais retrouver mon frère, sans revoir le directeur de l’académie de magie et le peu d'ami que j'ai pu me faire pendant mon voyage. S'en est trop pour moi, cette pensée et la situation d'impuissance, d'humiliation, à laquelle j'ai été réduite me fais pleurer. Je me tourne le dos à Lemme, je n'aime pas qu'on me vois  verser des larmes.
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Lemme

Terranide

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Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 8 dimanche 05 avril 2015, 16:14:27

Il n'y avait pas tellement d'autres alternatives pour le terranide que de faire la moue face à l'histoire malheureuse de la jeune fille. Son plan avait probablement été bien pensé… mais l'échec tenait souvent à peu de choses. Lemme le savait bien, s'étant lui-même et malgré son intelligence fait prendre sur une ruse, assez grossière mais efficace. Le sorcier savait avec une pertinence diabolique tirer parti des faiblesses de chacun : un compagnon plus faible, un excès de confiance en soi…

« Ce mage est sournois. Tu n'es pas la seule à t'être laissée avoir » confirma-t-il sur un ton désolé.

L'ingénieur fut surpris qu'elle lui tende ce qui restait de sa ration d'eau. La plupart des esclaves, malgré leur statut commun, faisaient preuve d'assez peu de solidarité entre-eux. C'était à qui se débrouillerait pour survivre dans les meilleures conditions possibles et obtiendrait le plus de privilèges. Le minotaure et ses deux parts de boisson l'avait bien compris. Que la jeune fille déroge à cette règle implicite indiquait émut beaucoup Lemme. Ce doit être une personne très empathique. Il faut que je fasse tout mon possible pour la protéger se promit-il, tout en sachant pertinemment que dans un tel contexte, une telle mission n'aurait rien de facile.

Croisant encore un peu plus les jambes et recevant la gourde avec une infinie gratitude, il la porta à ses lèvres. Il avait convenu de boire une seule gorgée, en symbole d'acceptation du don qui lui était fait… mais avec une certaine honte, il se rendit compte qu'il avait si soit qu'il ne pouvait s'empêcher d'en prendre plusieurs ; et considérant la maigre contenance des récipients, cela ne manqua pas de beaucoup qu'il le vide complètement.

Il fut navré de voir que Lucie était assez accablée pour se mettre à pleurer à son tour. Il ne se croyait pas très doué pour consoler ses amis : souvent, il était trop rationnel, trop terre à terre, ou trop ancré dans ses propres connaissances – à la recherche de quelque-chose d'intelligent à apporter à la conversation – pour constituer une réelle aide dans ce type de situation. Cependant, il venait de vivre un chagrin proche, et il se dit que malgré sa fermeture, il n'aurait pas été contre un peu de réconfort. Après une hésitation, il abandonna toutefois sa position pudique pour se pencher sur la jeune fille qui lui tournait le dos. Doucement, son avant-bras vint se poser sur son épaule, dans un geste assez tendre.

« C'est rien. Tu vas le retrouver, ton frère. »

Il n'aurait pas pu le promettre, bien sûr, mais il pensait que c'était possible… restait à savoir dans quel état elle le retrouverait. Toutefois, il ne s'était pas rapproché de l'adolescente juste pour lui faire sentir qu'il était avec elle. Approchant sa bouche très près de l'oreille de Lucie, comme pour lui glisser un mot doux, il lui chuchota quelque-chose d'un peu plus rassurant encore :

« Je pourrais peut-être te l'enlever, mais il faudra attendre qu'ils soient distraits. Je ne peux pas faire ça si on nous surveille. Ce soir, peut-être. »

Là non-plus, il n'était pas absolument sûr de ce qu'il disait. Quand il avait les bons outils, peu nombreux étaient les systèmes de fermeture qui pouvaient lui résister. Néanmoins, il n'avait aucun outil, et il n'avait pas pu observer la fermeture aussi méticuleusement qu'il l'aurait voulu, car cela aurait été assez évidemment suspect. Au moins ça lui donne un peu d'espoir. Assez pour tenir, j'espère. En attendant, la journée risque d'être longue...

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 9 lundi 06 avril 2015, 14:11:42

En entendant qu'il pourra m'enlever cette saloperie, mes larmes cessent. Je me retourne vers lui rapidement, les yeux encore rouge et humide mais avec de l'espoir dans le regard. Plus important encore: je souris. On a quand même l'air con à rester comme ça, et le fait qu' on soir quasiment pas habillé n'arrange pas la situation.

-Je te garantie que tu ne le regrettas pas et j...
-Hé, vos gueules vermines.
-Et si tu fermais ta grande g...."

Oh putain...j'ai réagis au quart de tour comme d'habitude mais là c'était sûrement pas la meilleur chose à faire. Je vois le garde se retourner, un regard noir et furieux de surcroît. Merde je sens que je vais le regretter, et méchamment en plus. En m’apercevant de se que j'allais dire je me suis couvert la bouche pour me faire taire, mon regard traduit l'état de panique dans lequel je me trouve actuellement.

-Oui aller vas-y j'écoute qu'allais tu dire ma petite salope?
-Euh...je...rien du tout je...
-Nan nan je suis sûr d'avoir entendu quelque chose.
-C'est que...enfin je...
-Je vois, je sais quel est ton problème: tu as pas compris comment marchent les choses ici. Hé toi la vache, ça te tente une autre ration d'eau? Tu sais ce que tu as à faire...

Je vois la bête s'approcher de moi, par peur je recule jusqu'à arriver dos à la paroi de la cage, prise au piège je tente bien sûr de me débattre, de l’empêcher de m'attraper. Malheureusement pour moi mes coups les plus fort ne font que chatouiller le mastodonte qui m'attrape par la jambe. Je vends quand même chèrement ma peau, je le griffe, le mord, le frappe avec une hargne alimentée par mon instinct de loup garou, un vrai petit démon.

-Lâche moi, sale fils de pute, connard, steak vivant je vais te péter la gueule! Je te jure que je vais te buter si tu me lâche pas tout de suite! Connard, chien, chiure de gobelin!" j'hurle en m'agitant dans tous les sens alors qu'il me soulève, pied vers le haut.
Ma réaction doit être drôle à voir vu que le garde a explosé de rire en me voyant réagir ainsi, même le cocher riait sans voir la scène. J'imagine que voir une crevette dire à une baleine qu'elle va la massacrer est amusant...
-Putain, j'ai pas autant ris depuis longtemps. Aller, arrache lui la culotte qu'on puisse profiter du spectacle, ça fait un moment que j'en ai eu une aussi jeune sous les yeux.
-Nan nan nan nan nan me touche pas vache de merde je t'interdis de..." *crac*

Mais je n'eu même pas le temps de finir ma phrase que le dernier bout de tissus présent sur moi était déchiré. Le minotaure me retourna, me tenant d'une main en agrippant les bras pour me maintenir  à quelques centimètres au dessus du sol.  Me voici maintenant totalement nue, à la merci des regards indiscrets des gardes...qui furent surpris de voir mon petit pénis.

-Ah ba putain, c'est la journée des surprise: on a choppé une futa les gars! Toi, approches la. ordonna t'il au minotaure.
-Oh merde je voulais m'amuser un peu avec elle avant de la vendre. fit un autre esclavagiste
-Tu peux toujours.
-Nan, les femmes à bite j'aime pas.

Je rêves, ils parlent de moi comme s'ils m'avais à leur disposition. Même dans cette position, je me débats, tentant de foutre des coups de pieds au minotaure mais, bien sûr, sans le moindre succès. A présent je suis près de la paroi de la cage et l'enfoiré s'approche, curieux. Moi je suis à nouveau en train de pleurer de honte et d'impuissance.

-Tu l'ouvre moins ta grande gueule maintenant hein? T'as compris maintenant? Ici, tu n'es rien! " dit il en commençant à appuyer  sur mon entrejambe, volontairement pour que ce soit douloureux, ce qui me faire pleurer encore plus fort. Finalement, au bout d'un moment, il semble se lasser, me lâche et retourne s'asseoir.
-Putain il est vraiment petit. Petite bite, petits seins. T'as vraiment rien pour plaire toi, je me demande qui pourrais bien vouloir de toi un jour..."

Une fois libre, je tombe lamentablement au sol et me précipite dans le coin opposé de la cage et m'y roule en boule, tentant de me calmer et me cacher. Le terranide buffle lui retourna s'asseoir sans dire le moindre mot.
Lucie sœur colérique de Lucas.
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Lemme

Terranide

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Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 10 lundi 06 avril 2015, 17:02:49

Le sourire de Lucie était radieux et véhicula au terranide autant d'espoir qu'il avait voulu lui-même en instiller. C'est assez étrange que les choses se transmettent de cette façon... J'essaie de faire croire quelque-chose à une personne, et lorsque cette personne y croit... j'y crois à mon tour. Cette sensation d'optimisme partagé était pour lui rassurante et particulièrement coalescente. Hélas, elle fut de courte durée.

Jusqu'ici, Lemme avait fait en sorte de rester discret, ou, si conversations à haute voix il y avait, faire en sorte qu'elles semblent banales. Mais il réalisa qu'il aurait dû se montrer plus prévenant. Bien sûr, en arrivant tout juste ici – et sans sans doute une seule expérience de l'esclavage – l'adolescente ne devait pas avoir la même prudence que lui... surtout que le succès de sa seule interaction avec ses gardiens, pour disposer d'un peu d'eau, lui avait probablement donner une image tout-à-fait fausse des relations qui pouvaient exister entre esclave et dresseur. Le dresseur devait être dur, l'ingénieur s'en doutait, pour transformer un être libre et sauvage, capturée dans la nature, en un individu soumis et obéissant.

Ce qu'il avait justement craint qu'il se passe arriva. C'était à prévoir... Attrapée d'une façon encore plus dégradante que lui, en raison de sa taille plus réduite, par le terranide complice, la jeune fille allait probablement avoir le droit à la même séance d'humiliation. Le tissu de son dernier habit craqua, et... Lemme fut lui-même assez surpris par ce qu'il vit. Il n'était ainsi pas le seul à disposer d'une particularité qui aurait dû rester secrète si on leur avait laissé un peu de dignité. Mais une fois la surprise passée, ce fut une colère sourde, plus profonde encore, qui s'installa en lui. Il était à présent encore plus solidaire de Lucie qu'il ne l'avait été d'abord. Nous sommes pareils, nous ne correspondons pas à un standard. Ces imbéciles n'y comprennent rien et préfèrent nous humilier constata-t-il avec rage.

Il ne pouvait que maudire et serrer les dents, cependant, car aussi forte qu'était sa fureur, il savait que s'interposer directement avec les volontés des chasseurs amèneraient à des situations encore plus désagréables pour eux deux. Lorsque l'esclavagiste commença à appuyer sur l'intimité de l'adolescente, cependant, il entreprit brusquement de se lever... une main sur son épaule le retint. Lemme se retourna et vit le terranide renard lui adressant un regard qui semblait dire « ne fait pas ça ». Il avait raison, et l'ingénieur le savait. Se mordant la lèvre inférieure, il interrompit son mouvement malheureux avant qu'il soit remarqué par ses geôliers, bien trop occupés à s'amuser, et détourna les yeux.

Quand ce fut terminé, sans même réellement se demander si elle voulait ou non de sa présence, le jeune homme se rapprocha de l'adolescente, cachant du même fait un peu son corps par le sien. La position qu'il adopta ressemblait à celle d'avant, mais était plus protectrice. Sa main vint trouver le haut de son dos plutôt que son épaule et, comme Lucie était roulée en boule, il était lui-même penché sur elle. Il ne se souciait même plus de la pudeur de leur corps nus pourtant proches et de ce que la situation aurait pu avoir d'intime en temps normal.

« On va leur faire payer ça » articula-t-il à voix basse.

Cette fois, son ton était dur et ne transportait plus aucun sentiment positif d'espoir. Il appelait simplement à la vengeance. Il sentait l'enveloppe de la jeune fille vibrer de colère, une colère qu'il comprenait car il la ressentait lui-même. Il se retint de prononcer d'autres mots, pour ne pas risquer d'énerver encore leurs gardiens. Il espérait que sa simple proximité soit suffisante pour témoigner de son empathie.

Sauf si l'adolescente le repoussait, il comptait rester ainsi le plus longtemps possible – tant qu'il sentirait qu'elle en avait la nécessité... à moins que ce ne fut en réalité lui qui avait le plus besoin de réconfort et de se sentir solidaire. Ou peut-être était-ce le besoin d'avoir l'illusion qu'il pouvait protéger quelqu'un, même si cette protection était précaire. Il se demanda comment s'en sortait Géo... Il avait peur pour lui, aussi.

La suite de la journée ne serait pas très amusante à vivre. Au moins le soleil qui les faisait suer à grosses gouttes était-il si chaud qu'il en était parfois presque assommant, et le temps passait ainsi un peu plus vite. Dans cette cage, ils étaient à peine plus que des animaux, et il ne fallait pas attendre que des infrastructures leurs soient dédiées : s'ils se soulageaient, c'était à travers les barreaux, à l'arrière. Quand serait délivrée la seconde ration d'eau, comme Lucie en serait privée, Lemme partagerait évidemment avec elle sa propre part. Enfin, viendrait le soir...

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 11 jeudi 09 avril 2015, 20:36:08

Alors c'est donc ça qu'a vécu Lucas pendant toutes ces années ? Maltraitance quotidienne, viol ? Qui sais de quoi il a bien pu être la victime, j'ai appris que des expériences ont été faites sur lui, des expériences magique d'où provient sa mèche de cheveux rose. Mon pauvre frère, subir ça dès l'age de 5 ans, sans connaître autre chose que ça. Je...je ne peux pas retourner voir Mélinda, je refuse qu'il subisse encore ce genre de chose. Même si elle dit qu'il est heureux ainsi et qu'avec elle il a un toit et la sécurité. Il mérite de redevenir libre, sans avoir à offrir son corps au premier dégueulasse venu.
On sera ensemble, pauvre, sans maison mais ensemble et libre. Papa, maman, je vous jure que je libérerai Lucas, je sais que vous me voyez depuis l'autre coté, vous serez fier de moi.

Je sens une main se poser contre moi, me tirant de mes pensées agitées, je me doute de qui il s'agit, la voix que j'entends quelques secondes plus tard ne fait que confirmer mon impression. Lemme vient me réconforter, ça me fera pas de mal : je suis totalement sous le choc, je me sens humilié, salie… Par tous les dieux, si seulement je pouvais me débarrasser de ce bracelet maintenant, ma colère serait Homérique, elle rentrerait dans les légende...ma colère et le cataclysme ardent qui s'abattra dans le coin surtout. Je vais les faire souffrir, tous autant qu'ils sont, ils me supplieront de les laisser vivre mais je n'aurai pas de pitié, ils vont brûler de l'intérieur.

Quand j'étais à l'école de magie, je me suis concentré uniquement sur la pyromancie, négligent les autres arts arcaniques. Le problème c'était qu'à un moment je connaissais tous ce qu'il y a à savoir sur la magie du feu.  Je voulais en savoir plus, toujours plus sur les flammes...c'est comme ça que j'ai décidé d'aller dans la partie interdite de la bibliothèque et que j'ai pris des livres de pyromancie obscure...ils s'approchaient de la magie noir sans jamais dépasser la ligne jaune et de toute façon personne ne sais que j'ai lu ce genre de livre.

Le reste de la journée fut éreintant, la chaleur m'a assommé un long moment, je restais là, dans mon coin sans bouger, craignant de redémarrer au quart de tours et le payer après. Autant me faire le plus petit possible tant que je suis sans défense, et après je me vengerai, je vengerai Lemme, Lucas et tous ceux que ces fils de pute ont torturés. Ils ne recommenceront plus jamais pareil traitement.

Mais la nuit était encore loin, l'attente me paraît interminable et bien sûr pas de ration d'eau pour moi, le minotaure en profite bien lui, enflure, il va finir en steak. Heureusement pour moi, Lemme semble vouloir me rendre la pareille et partage son eau avec moi. Je ne me fais pas prier et bois ce qu'il m'offre sans rien dire dans un premier temps, puis je le regarde avec des yeux plein de reconnaissance :

-Merci beaucoup, quand on pourra parler on aura pas mal de choses à se dire. »

Puis je me tais, ne voulant pas m'attirer les foudres de nos bourreaux. Je vais me réinstaller dans mon  coin, en attendant la nuit, avec impatience même. Il fait tellement chaud...
Lucie sœur colérique de Lucas.
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Lemme

Terranide

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Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 12 vendredi 17 avril 2015, 06:51:00

La journée, étouffante, passa lentement, sans événement notable autre que le partage de l'eau. L'ingénieur était en réalité très heureux de pouvoir, au moins, apporter un peu de confort à Lucie en retour. Son cœur accéléra lorsqu'il lui tendit la gourde à laquelle il n'avait pas encore touchée, pour lui laisser le loisir d'y prélever autant de liquide qu'elle le voulait. Plus que redevable, il se sentait responsable d'elle, à présent. Son sentiment avait évolué et s'était renforcé : il était peu probable, si quelqu'un s'en prenait de nouveau à elle, qu'il dispose encore de la retenue nécessaire pour s'abstenir de toute protestation. Géo inaccessible, elle était la seule chose qu'il pouvait encore tenter de protéger, et surtout le seul véritable visage amical qu'il pouvait voir, la seule personne avec laquelle il pouvait partager un espoir.

Les mulets marchaient de long d'une route presque rectiligne, tracée dans une végétation toujours plus ténue. Il était probable qu'ils approchaient d'une zone désertique, vide et inintéressante. Finalement, en vint presque à se dire Lemme, la vie d'esclave est presque aussi ennuyeuse qu'humiliante. Toutefois, c'était encore une contrainte supplémentaire : s'ils mettaient trop de temps à s'enfuir et laissaient le convoi s’engouffrer trop profondément dans des étendues arides, ils prenaient le risque d'être incapables, même délivrés, de retrouver leur chemin parmi les dunes de sables… Le terranide n'avait guère envie de devoir faire un choix entre sa vie et sa liberté. Il ne lui restait plus alors qu'à penser à une évasion prochaine.

Enfin, le soleil brûlant des terres sauvages commença à décliner. Alors qu'il adoptait dans ses dernières heures des teintes plus sombres de rouges et de oranges, l'astre abandonnait derrière lui un air soudain étonnamment glacial. Le désert, en effet, devait perdre plus de vingt degrés en l'espace de quelques dizaines de minutes : le changement était impossible à manquer. Même si le froid qui régnait alors n'était pas polaire, la différence avec la température de la journée était suffisante pour que bon nombre d'esclaves se rapprochent les uns des autres ou grelottent. Le fait d'être presque – ou complètement – nu, passait d'avantage thermique à inconvénient sérieux. Les esclavagistes, couvrirent pour la plupart leur épaules de lainages, ou enfilèrent de grands manteaux. Ils ne laissèrent évidemment aucune couverture aux esclaves.

Habitué au climat nordique de Gora Moroz, la sensation n'avait rien de nouveau pour Lemme, qui espérait en revanche que la jeune fille ne se sente pas trop mal. Assis à côté d'elle, s'il sentait que celle-ci supportait trop mal les rigueurs d'un désert nocturne, il n'hésiterait pas à se rapprocher d'elle de nouveau, en prévision d'une température qui allait encore baisser. Si elle n'était pas réticente, il collerait son épaule contre la sienne et passerait son bras dans son dos, dans le but de conserver un maximum de chaleur. Sans doute n'étaient-ils plus à ça près.

Peu avant que le soleil ne disparaisse complètement à l'horizon, le convoi marqua une halte – vraisemblablement pour la nuit. Les chasseurs, uns à uns, abandonnèrent la garde pour aller manger au chariot de queue, qui contenait les provisions. De ce que Lemme put constater, le chef sorcier ne dînait pas avec eux, et l'ingénieur aurait d'ailleurs été incapable de dire où celui-ci se trouvait. Néanmoins, les esclaves pouvaient probablement se considérer à présent seuls. Au moins étaient-ils en droit de parler.

« J'espère qu'ils vont boire. S'ils sont saouls, ils feront peut-être des erreurs… » murmura Lemme, s'autorisant enfin de nouveau à prononcer quelques mots.

Sans plus discuter, toutefois, il attrapa délicatement le poignet de Lucie. Bientôt la luminosité ne serait plus suffisante pour qu'il puisse examiner ce qui retenait ses pouvoirs prisonniers comme il le voudrait : il était important qu'il le fasse au plus vite. Après plusieurs minutes de manipulation et d'observation attentive du cadenas et du bracelet, le visage du terranide restait assez circonspect. Puis, enfin, il s'illumina.

« Le système de fermeture ressemble à un cadenas, mais il n'a rien de mécanique. Il est entièrement magique. Assez simple, mais vraiment efficace dans sa conception. Pas possible à casser sans les bons outils. Enfin, j'ai une bonne nouvelle. Il y a une faiblesse dans le matériau lui-même, qui rend l'enchantement très légèrement perméable à une éventuelle source de magie externe. Devrait être possible de le dénaturer… si l'on trouve une source de magie externe… » fit-il, encore à voix basse.

Lemme lâcha le bras de la jeune fille et eut un sourire désolé.

« …je n'ai pas de source de magie externe… je ne suis pas ce que vous appelez, sur ce continent, un E.S.P.er, et je n'ai jamais été capable de la moindre génération profane endogène… je ne crois pas qu'il y ait dans cette cage de source de magie, à vrai dire… Je… je vais y réfléchir, d'accord ? »

Le terranide ne voulait pas laisser retomber l'espoir qu'il avait sans doute réussi à engendrer. Il s'obligea à garder une attitude définitivement positive. Après tout, l'optimisme était son état naturel, et il avait trouvé une faiblesse presque exploitable. Il ne manquait pas grand-chose.

« Tu pourrais me parler de ta magie ? Tu es humaine, E.S.P.er ? Où tu as appris ? Il y a des académies de magie, sur Terra, j'imagine. Est-ce que ton frère est mage, lui aussi ? »

Les informations qu'elle lui donnerait ne serait probablement pas très utiles pour leur libération, puisque qu'elle que fut sa magie, celle-ci était bloquée par l'obsidienne… mais on ne savait jamais. De toute façon, il avait surtout besoin de temps pour penser… et peut-être d'un peu de chance.

Lucie Yriané

E.S.P.er

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 13 lundi 20 avril 2015, 18:23:36

La nuit, enfin ! Le temps passait si lentement que je commençais à croire que la nuit n'existait pas dans cette région du monde. Cependant, mon enthousiasme se calme très vite vu que la chaleur étouffante laisse place à une fraîcheur soudaine et déconcertante. Il ne fait pas si froid que ça, c'est la nudité qui me glace comme ça. Je grelotte et me recroqueville sur moi même par réflexe afin de conserver le plus de chaleur possible. Hélas, être nue au milieu d'une cage avec le vent nocturne qui souffle rend ma méthode peu efficace. Soudain, je sens que Lemme se rapproche de moi, je sursaute tout d'abord, je ne suis pas habitué à la proximité, bien au contraire. En temps normal j'aurais collé une bonne baffe à celui qui ose faire ça, cependant au vu des condition climatique je fais une exception. Avec lui près de moi j'ai moins froid et quand il passa son bras dans mon dos, j'ai un léger soupire de contentement, ça me réchauffe.

Les gardes étaient finalement partis manger, bien sûr ces fils de pute ont de beaux manteaux pour se protéger du froid pendant que nous on se les gèles. Mais voyons le bon côté des choses : on pouvait à nouveau parler sans trop de risque et surtout Lemme put regarder ce foutu brassard en Obsidienne. Un grand sourire illumine mon visage quand j'entends dire que le mécanisme peut se briser avec de la magie… Hélas je déchante en apprenant que lui même n'a aucun moyen de le briser. Fait chier ! Je veux pas finir comme ça c'est hors de question ! Il dit qu'il va réfléchir, j'espère de tout mon cœur qu'il va trouver une solution. Papa, maman, aidez-le je vous en prie…   

-Ma...ma magie ? Eh bien je suis une pyromancienne, il n'y a qu'à ça que je suis réellement douée tu sais. J'ai appris à l'académie de magie de Nexus, on m'y a envoyé quand j'avais 5 ans pour que je contrôle mes pouvoirs. J'ai fais brûler des parties entières du bâtiment plusieurs fois...j'ai parfois du mal à contrôler ma colère.

Je n'ose pas le regarder, mes crises sont un peu ce dont j'ai le plus honte...je sais que je prends la mouche un peu vite et malgré ce que certains peuvent penser, je n'y prends pas plaisir.

-Pour mon frère je...je ne sais pas s'il est mage lui aussi, ça m’étonnerais sinon on serait partis ensemble. Je ne l'ai pas revu depuis mon départ pour la Capitale, on vivait dans les terres environnant Nexus. » là ma voix devient plus fébrile, parler de ça m'a toujours fais pleurer et ce n'est pas aujourd'hui l’exception. Des larmes se mettent à couler sur mon visage.

-Un jour, on m'a fais revenir au manoir de ma famille pour les vacances comme c'était prévu. Mais en arrivant...on a vu que tout notre manoir avait été brûlé. Mes parents...mes parents sont morts comme ça, on a retrouvé leur corps, mutilé et brûlé par une foule furieuse. C'est ce jour là qui a marqué le reste de ma vie. Un jour, peu après,  on a retrouvé des membres du massacre, ils étaient en cellules. On est allé voir les coupables avec le directeur, et ils ont tout avoués...ça m'a rendue furieuse...je les ai tués, tous les hommes et les femmes de la cellule on prit feu sans que le directeur n'ai le temps de réagir. Ils sont tous mort en prison, brûlé vif. Le directeur a effacé la mémoire des gardes et on est partis comme si de rien n'était.

Je fais un moment de pause pour sécher les larmes qui coulent sur mes joues et me frotte les yeux. Puis je me décide à me retourner vers Lemme pour lui faire face. Mon regard était triste, accablé par la douleur de raconter cet événement.

-J'ai passé le reste de ma vie à l'académie de magie, surveillée de près par le directeur qui veilla sur moi. J'ai grandie seule, je n'avais presque pas d'ami, je n'avais que ma magie et les livres pour en apprendre toujours plus. Mais il y a quelques mois j'ai appris d'une esclave que mon frère était vivant. Au début je le croyais pas mais la description qu'elle m'en faisait était trop exacte pour être une coïncidence. Même si on a grandi entre temps c'était lui je le savais, je le reconnaissais dans cette description ! Depuis je le cherche, je suis allé jusqu'à Ashnard voir une Vampire du nom de Mélinda Warren qui possède Lucas. Hélas il a été enlevé par ceux qui nous retiennent enfermés en ce moment...Voilà maintenant tu as un aperçu global de mon histoire. Même si tu ne voulais sans doute  pas en savoir tant...désolée j'ai trop parlé.» je dis en me séchant à nouveau les yeux et avec les joues rouge de honte.

Je ne sais pas pourquoi je lui ai raconté ça, peut être parce que je trouve qu'on se ressemble au fond et aussi parce que parler me fais du bien en ce moment. Bien sûr je ne lui ai pas dis que j'étais Loup-Garou, je ne veux pas lui faire peur, les lycans ont une assez mauvaise réputation et je ne voudrais pas perdre le seul ami que j'ai actuellement.
Lucie sœur colérique de Lucas.
Et voici Ata, mon compte principal. :) Et lui c'est Konu, son cousin.

Lemme

Terranide

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    1m75, 60kg, une longue queue (60cm) dans le dos, deux longues queues (21 et 19cm) à l'avant et un pistolet arcanique à la ceinture.
    
    Originaire d'un lointain continent polaire et pratiquant d'une magie-science, il se qualifie lui-même « d'ingénieur ».
    
    Parcourt Terra sur son Trotteur, à la recherche de curiosités ésotériques pour le mage de Locmirail.

Re : Les services du mage de Locmirail [Lucie]

Réponse 14 mercredi 22 avril 2015, 20:47:34

Sous les lumières qui baissaient, puis dans l'obscurité naissante, Lemme demeura près de Lucie, flanc contre flanc, muet mais sans se désintéresser de ses paroles. Je ne peux rien lui apporter de ma vie. En comparaison, j'ai vécu un rêve toute mon enfance, et même après… songea amèrement le terranide. C'était presque une souffrance pour lui d'avoir vécu un début d'existence si paisible et si favorable au développement de ses capacités quand son interlocutrice avait souffert d'un malheur aussi grand, aussi tôt dans sa vie, puis d'une situation d'isolement qui n'avait sans doute rien eu d'épanouissant. Sur cette première partie, qui le faisait frémir, il ne savait même pas quoi ajouter.

Quant à la pyromancie, en réalité, c'était un domaine qui le rassurait assez, parce qu'il était à peu près sûr de le comprendre au moins globalement. Il aurait été moins à l'aise face à une illusionniste ou une enchanteresse. Dans le même temps, les flammes, l'énergie en général, n'avaient jamais cessé de le fasciner, en particulier quand elles étaient puissantes et en apparence incontrôlables. Il avait causé quelques catastrophes lui-même, même s'il n'avait jamais éprouvé sur la durée ce sentiment, qu'il savait extrêmement désagréable, de constituer un danger permanent pour son entourage… quoiqu'on lui avait bien affirmé le contraire quelques fois.

« J'ai fait sauter quelques salles de travail, moi aussi. Enfin, quand on prenait la peine de s'installer dans une salle de travail… En fait, on a toujours eu une attirance pour les artefacts qui font « boom »… mais je crois qu'en définitive j'étais le plus pyromane du groupe. Le désavantage, c'est qu'on pouvait nous confisquer nos jouets dès qu'on les rendait un peu trop intéressants… »

Il savait qu'il n'était pas le psychologue le plus fin de Terra et – comme il se l'était déjà dit avant dans la journée – il manquait de confiance en lui dès lors qu'il s'agissait de consoler un ami qui ressentait du chagrin. Il lui arrivait même assez souvent, et malgré sa prévenance, de se comporter avec maladresse dans ce type de situation. Aussi rationnait-il un peu ses mots, car il n'avait surtout pas envie d'un revirement dramatique de la conversation.

Mais en vérité, à l'instant, il y pensait à peine. Contre le froid, sa nudité et sa condition de futur esclave, contre le fait que son esprit restait toujours impuissant à trouver une solution à l'étreinte du bracelet d'obsidienne… avec la présence de l'adolescente, son corps chaud qu'il sentait tout proche et sa voix dans la nuit, il se sentait presque bien. Il se serait même senti parfaitement bien si tout le reste n'avait pas été calibré pour qu'il se sente mal. À commencer par le regard somnolant du minotaure sur eux (ce dernier paraissait cependant de moins en moins vigilant).

En fait, la chose qui l'attristait de loin le plus était l'état dans lequel se trouvait maintenant la jeune fille. Lorsqu'elle se retourna vers lui, il avait déjà lâché le bracelet et lui fit face également, plongeant dans ses iris verts (dont il remarqua, malgré l'obscurité, l'intrigante tâche rouge centrale) son propre regard émeraude. Ce visage aux joues encore rougies ajouta à son émotion et lui qui avait souvent du mal à fixer les autres dans les yeux ne s'en détourna pas – aussi parce que c'était en fait la seule partie de son corps qu'il pouvait décemment se permettre de fixer.

« Ça ne m'a pas dérangé. En fait, j'aimerais bien que tu n'ai rien de pire à raconter à la prochaine personne avec laquelle tu te retrouves dans une cage… » Il sourit puis secoua la tête. « C'est bête : on se connaît que depuis ce matin, mais je pense que je… »

À l'extérieur de la cage, un bruissement parvint jusqu'aux oreilles de l'ingénieur, lui faisant interrompre sa phrase. Il tressaillit même, craignant qu'il s'agisse d'un nouvel esclavagiste, et que celui-ci désapprouve fortement la conversation qu'ils étaient en train d'avoir. Mais aucune silhouette effrayante ne se dessina dans la pénombre… ce ne fut qu'en plissant les yeux que Lemme aperçu un individu beaucoup plus petite, sa fourrure brune se confondant presque avec la nuit.

« Géo ! s'exclama Lemme en reconnaissant son ami, sans, heureusement, trop élever la voix. Comment est-ce que tu es sorti ?
C'est toi qui disais que j'étais une proie trop tentante pour les esclavagistes. Que je ressemblais vraiment à n'importe quel autre terranide dont ils ont l'habitude… inoffensif, soumis, idiot… C'est nul, peut-être, mais ça peut servir au moins… c'est sans doute pour ça qu'ils n'ont pas fait attention… »


Le lérot ouvrit grand la bouche, indiquant la manière dont il était sorti. Sa mâchoire était celle d'un rongeur, avec des incisives tout-à-fait capables de venir à bout de barreaux en bois… mais la tâche avait dû lui prendre beaucoup de temps.

« Tu ne pourras jamais ronger nos barreaux avant qu'ils te repèrent. File vite, nous, on va se débrouiller.
Ils se sont pas méfiés, Lemme. J'ai gardé mon actinobole à vibrations thermogènes. J'ai pensé que tu pourrais paramétrer la fréquence porteuse de son rayon pour endommager le bois… j'ai essayé de le faire mais… enfin… »


Il tendit à Lemme un tube brun de la taille d'un doigt, dont une extrémité était baguée d'un anneau de cuivre, et dont toute la longueur était piquetée, sur un côté, de petits engrenages. L'actinobole à vibrations thermogènes était un petit appareil à énergie, assez inoffensif mais très polyvalent. Il fonctionnait sur un principe analogue à la chambre d'impulsion du pistolet de l'ingénieur, même s'il n'en avait pas un dixième de la puissance (et qu'il ne l'aurait de toute façon pas supportée). Outil multi-fonctions, il servait généralement d'interrupteur universel, déclenchant des réactions d'objets plus puissants. Mais en effet, le terranide aurait sans doute pu s'en servir pour endommager sa cage, en s'y prenant correctement.

« Je sais ce que je vais en faire… Merci, Géo… Maintenant, file, et te retourne pas.
Bonne chance, Lemme. On se revoit bientôt, hein ?
Promis. »


Manifestement très fier de ce qu'il avait accompli, et aussi discrètement qu'il était arrivé, le lérot disparut dans la nuit. Lemme se retourna vers Lucie, un grand sourire aux lèvres.

« Je n'aurais pas pu rêver mieux ! Mademoiselle, votre poignet ? » annonça-t-il, d'un ton joueur qui trahissait son soulagement.

Faisant rouler différents engrenages avec son pouce habitué, il prit une dizaine de seconde à régler l'appareil d'une façon adéquate. Puis, toujours avec le pouce, il fit tourner l'anneau en cuivre. Du tube émergea, pendant une fraction de seconde seulement, un petit rayon lumineux doré qui vint percuter le cadenas sur le côté, y créant une petite marque rougoyante. L'ingénieur tourna de nouveau l'anneau : puis encore une troisième fois.

« La faille ne rend pas le mécanisme perméable à trop d'énergie à la fois. J'y vais par petit coup… encore un et… Eh ! »

Lemme fut brutalement soulevé du sol par la main puissante du terranide buffle, qui l'agrippa sous le cou et vint lui frapper la tête contre les barreaux. L'actinobole, lui, tomba sur le sol de la cage dans un bruit mat, avant de rouler. Dans la nuit sa teinte sombre le rendait difficile à trouver.

« Tu ne comprends pas chaton… Les maîtres sont trop puissants. Il faut leur obéir » fit le minotaure de sa voix grave et rugueuse, que personne n'avait encore eu l'occasion d'entendre. « Je te protège en t'empêchant de t'en prendre à eux ! Obéis ou ils te feront du mal ! Obéis, pour ton bien ! »


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