Love Business [Pt. 2] "Strings" [Kelly Brooks]

Le lendemain...

La vie de Reto ne se résumait pas qu’à Kelly, et, pourtant, il avait passé l’essentiel de sa journée à songer à elle. Sa louve... Il l’avait appelé ainsi, et, dans sa bouche, ce mot était tout, sauf anodin. Elle était une louve, elle en avait le tempérament, et il ne se voyait pas l’épouser... L’amener davantage au sein de sa vie, peut-être, mais il ne pouvait pas lui faire confiance, et ce tout simplement parce que lui-même ne se faisait pas confiance. Un loup n’était pas fidèle, c’était un prédateur-né, qui ne supportait pas la concurrence. Kelly était aussi belle que dangereuse, une plante vénéneuse. Il avait cru que ses griffes étaient limées, et, hier, il avait pu voir qu’elle était tout, sauf une petite fille geignarde qu’il aurait pu violer et abuser. Elle vouait à Doutzen une haine farouche, et, pour l’heure, Reto était trop happé par elle pour pouvoir comprendre en quoi ses affaires étaient menacées par cette femme. Il avait couché avec plusieurs prostituées cette nuit, et, en s’abandonnant en elles, il avait prononcé le nom de Kelly, revoyant, sans cesse, son visage s’astiquer sur son sexe, palpant et suçant son mandrin avec une fougue insoupçonnée. Ah, quelle magnifique vision ! Une vision enchanteresse, tout simplement.

Reto avait passé sa journée en songeant à ce soir, et il avait même été jusqu’à lui acheter de nouveaux vêtements. C’était curieux à dire, mais il s’était senti particulièrement heureux aujourd’hui. Le matin, il avait enfoncé son sexe dans le corps de Doutzen, et avait ensuite vaqué à ses occupations habituelles, à la gestion de la famille. L’après-midi, enfin, Reto s’était rendu dans une boutique de luxe, afin de remplir la garde-robe de Kelly. Puisqu’elle voulait briller, il lui fallait de beaux vêtements, et il avait trouvé plusieurs robes, versant un gros chèque.

Maintenant, le soir approchait, et il réfléchissait encore à l’idée de marier Doutzen. L’argument légal aurait pu être une bonne option, un bon moyen de calmer les ardeurs de Kelly, mais, malheureusement, le Japon autorisait le mariage d’une personne mineure, pour peu qu’elle dispose de l’autorisation de son représentant légal. Reto devait donc trouver un autre moyen, tâche qui serait d’autant plus difficile qu’il savait que le seul souhait de Kelly était de broyer Doutz’, qu’elle voyait comme une rivale... Un point de vue assez trompeur, quand on savait que Doutzen n’était que l’esclave de Reto, mais il n’était pas dupe. De fait, et pour être entièrement honnête avec lui-même, Reto ne comprenait pas trop ce que Kelly souhaitait. Son esprit était encore relativement impénétrable à ses yeux, et il faisait de son mieux pour percer à jour les motivations de cette dernière... Mais un homme restait un homme, et une femme restait une femme.

*Ce qui n’enlève rien au fait que je souhaite la revoir...*

Et la baiser, accessoirement. Reto comptait s’appliquer dans ce domaine, et entamer ça ce soir. C’est donc dans cette optique qu’il retournait chez elle en ce moment. L’homme était confiant, sûr de lui, et se retrouva à nouveau devant la porte, en début de soirée, en tenant, dans sa main, de grands sacs d’affaires, émanant de grands couturiers de la ville... Des tenues luxueuses et sensuelles flottaient dedans.

Rien de plus qu’un cadeau, la preuve de son affection sincère envers elle.

*Et c’est reparti pour un tour...*

Reto frappa de nouveau à la porte.

Kelly n’était pas surprise d’avoir de la visite. Elle l’attendait et elle savait qui c’était. Reto avait annoncé son retour, elle avait donc fait en sorte d’envoyer Kyle chez sa nounou pour être tranquille. Elle avait assez d’expérience avec les hommes que pour savoir  que de toute façon, le meilleur moyen de garder un certain contrôle se situait dans l’entrejambe. Reto  était comme cela et elle allait donc faire ce qu’il fallait.

« Reto quelle surprise »

Faussement étonnée, elle le laissa entrer et referma la porte. Elle avait vu ce qu’il avait prévu pour elle, avait souri mais n’avait rien dit, lui laissant le soin de tout présenter. La mère de famille ne voulait pas lui gacher ce plaisir. Elle supposait qu’il avait du vouloir ménager sa surprise pour que son effet soit garanti. Elle n’allait pas lui priver de cela

« Je vois que tu as fais les magasins »

 Elle n’était pas dupe. Cet homme avait pour le moment un besoin de possession vis-à-vis d’elle. Elle savait que sans doute, cela ne durerait pas et que très vite, elle allait devoir trouver autre chose  C’est là que véritablement les choses pouvaient changer pour elle. En attendant, elle devait s’assurer de le contenter. Et de lui faire passer l’envie de protéger cette petite pute de Doutzen

*N’oublie pas Kelly, tu as une mission à remplir*


Se tenant près de lui, elle souriait, gardant pur plus tard la non présence de Kyle. De toute façon, il allait le remarquer. Ne parlant pas non plus de Doutzen pour le moment,  elle préféra choisir un sujet plus neutre , comme par exemple celui d’Alex

« Les résultats sont tombés…Alex est le père comme c’était attendu. Il l’a appris et a semblé pas vraiment surpris, comme si il s ‘y attendait. On a rendez vous demain pour finaliser un accord de garde et des droits de visite pour éviter de passer devant un juge. Ce serait préférable de s’arranger à l’amiable. »

Kelly ne mentait pas, c’était la vérité.La première partie de son plan était atteinte. Sauf qu’entre temps, certaines choses avaient changé. Mais au moins, maintenant, la question du père était réglée. Jusqu’à quand ? Tout dépendait de la suite évidemment. Mais elle n’avait pas  peur car elle avait désormais plusieurs cordes à son arc. C’est à ce niveau notamment que tout avait changé. Elle le savait et Reto aussi.Alex pas encore mais de toute façon, pour ce qui le concernait, kelly attendait de voir. Si Reto faisait ce qu’il avait dit, alors elle savait comment ajuster son comportement. Si au contraire le loup mangeait sa parole, alors la mère de famille allait revoir la position d’Alex. Là était tout l’enjeu de ce petit jeu d’échecs lourd de conséquence et de sens. Chacun avait gagné comme à perdre.  Certains plus que d’autres. Mais nul n’en sortirait indemne.

Reto réalisa rapidement que Kyle n’était pas là. Pour être plus tranquille, Kelly avait dû l’envoyer chez quelqu’un. Pour l’heure, il était difficile, pour Kelly, de cacher quoi que ce soit à Reto, vu qu’elle vivait dans un appartement fourni par ce dernier, et qu’elle vivait essentiellement de ses crochets. Il tenait la vie de Kelly dans la coupe de sa main, ce qu’il lui avait rappelé hier... Et, pourtant, loin de se contenter de ça, du fait d’avoir un mécène veillant sur ses belles petites fesses, elle continuait à aller de l’avant. Hargneuse et ambitieuse, exactement comme il l’aimait. Elle ne prenait rien pour acquis, rien pour définitif, et continuait encore à se battre, à réclamer, à désirer. C’était une philosophie qu’il appréciait, un comportement de louve. Face à elle, il sentait quantité d’envies fortes s’emparer de lui, des choses peu avouables, qui, comme Kelly l’avait rapidement compris, tournaient autour du sexe. La beauté était vraiment la plus redoutable arme du corps féminin. Comment repousser une belle femme, lui dire « Non », quand un aussi joli corps se dandinait devant vous ? Reto était soumis à cette dernière, incapable de pouvoir la repousser, et il savait qu’elle le savait. En un sens, elle pouvait le contrôler, et c’était bien pour ça que Kelly voulait l’amener à impliquer davantage Doutzen.

Face à elle, il déposa les sacs sur le canapé, puis, sans plus attendre, elle lui annonça avoir progressé avec Sanderson. Reto hocha la tête. Tout ça ne le concernait plus vraiment. Il avait abandonné l’idée de faire pression sur Sanderson avec l’aide de Kelly. Maintenant, il ne s’y intéressait que comme un moyen de se rapprocher de Kelly. Elle n’avait pas tort : il aimait bien l’idée de l’avoir près d’elle, de la contrôler... La tâche était d’autant plus plaisante qu’elle était belle et forte. Kelly lui expliqua qu’ils avaient rendez-vous demain pour finaliser les accords de garde, c’est-à-dire les pensions alimentaires que Sanderson allait devoir verser. Sur ce point, Reto faisait entièrement confiance à son avocat pour veiller à défendre les intérêts de sa cliente. Le tout était d’éviter que lui ne soit, de près ou de loin, impliqué dans cette histoire.

« C’est très bien. Ceci te permettra d’avoir les fonds nécessaires pour t’occuper de Kyle, sans pour ôter briser le lien paternel. Est-il prévu qu’Alex’ voie son enfant ? »

La réponse lui importait assez peu. Il le faisait surtout pour élaborer une conversation avec Kelly, tout en l’imaginant dans les belles robes qu’il avait réussi à acheter, à prix fort. Tout en la laissant parler, il se rapprocha lentement d’elle. Elle lui expliquait tout ce qu’il y avait à savoir, et lui, dans sa tête, revoyait la manière spontanée, ou presque, dont elle avait, hier, sucé sa queue. Une fellation gratuite et rapide, qui, à cette occasion, aurait volontiers pu se prolonger. Reto savait ce qu’elle voulait, et, après la séquence d’hier, où il avait prononcé quelques paroles malencontreuses, il réagissait maintenant plus prudemment... Ou, du moins, c’est ce qu’il essayait de faire.

Reto finit par se rapprocher d’elle, et posa ses mains contre les hanches de la femme.

« J’aimerais me faire pardonner pour mon comportement d’hier, Kelly... Voilà pourquoi je vous offre ces robes... Et j’aimerais aussi vous inviter, ce soir, à un dîner en ville, sauf si vous avez d’autres obligations à faire... »

Le Grand Méchant Loup, pour l’occasion, avait prudemment et proprement limé ses griffes.

« Oui il verra son père. Après tout c’est pour cela que je suis venue ici en partie. Il en a besoin. On verra alors comment se comporter Alex. De plus, cela me donnera un peu plus de temps pour moi »

Alors qu’elle terminait d’expliquer, Reto était déjà venue vers elle, animée de bonnes intentions. Se saisissant des robes qu’elle alla poser sur le divan, elle revint vers lui, avec un large sourire. Se faire pardonner ? Mais de quoi ? Kelly connaissait assez les hommes que pour savoir que dans un pareil cas de figure il ne pouvait y avoir que deux possibilités : il était animé par le désir sexuel ou il anticipait le fait qu’il allait d’une manière ou l’autre la trahir. Peut être était-ce même les deux, ce qu’elle pensait fortement d’ailleurs. Reto n’était pas homme à s’excuser, il l’avait montré à plusieurs reprises à travers ses actes. Dès lors, ce qu’il pouvait dire ou faire maintenant apparaissait fortement suspect. Kelly avait déjà mis en éveil ses défenses habituelles. Certes, elle n’allait pas le montrer ouvertement, mais dès cet instant elle avait décidé de se méfier deux fois plus

« S’excuser de quoi ? Du fait que tu ne tiendras pas ta part du marché ? Ne t’en fais pas Reto, je me doute bien que tu ne lâcheras jamais Doutzen. Du moins pas comme cela. Je pensais avoir le talent de te faire changer d’avis mais il faut être réaliste :même moi je ne le peux pas. Cette fille compte pour toi bien plus que ce que je peux te donner »

Kelly avait eu le temps de réfléchir depuis la veille. De plus, dire cela lui permettrait de voir s’il allait démentir ou pas. D’une certaine façon, elle cherchait à le bluffer. La manière dont il démentirait ou pas lui en dirait beaucoup sur ce qu’il pouvait ressentir. Venant lui caresser la joue, elle s’éloigna de nouveau, allant se servir un verre d’eau à la carafe posée sur le bar, reprenant ensuite sa conversation

« Je ne t’en veux pas Reto. Je comprends, je suis un peu déçue mais je comprends. Je pensais pouvoir te convaincre et que tu y verrais ton intérêt mais soit, je m’y prendrais autrement. Je te demande juste d’arrêter de faire semblant si vraiment t’en as pas l’intention. Si on veut pouvoir nouer une relation sympathique et s’apprécier comme ils e doit, mieux vaut éviter ce genre d’embrouilles foireuses »

Une nouvelle fois Kelly se montrait astucieuse et habile. Campée devant lui, elle essayait de voir une éventuelle réaction. La mère de famille avait encore une fois fait montrer d’une certaine forme de courage mêlée à de l’inconscience en agissant comme cela. Car elle n’hésitait pas à dire les choses à Reto sans forcément le ménager. A moins que cela ne soit justement cela qui lui plaisait outre son physique.

Il s’excusait pour son comportement de la veille, mais, visiblement, Kelly, soit avait totalement oublié sa crise de colère, soit feignait de ne pas s’en rappeler, afin de rebondir sur autre chose. Face à l’homme, elle supposa qu’il s’excusait par avance pour Doutzen, ce qui le surprit un peu. L’esprit compliqué des femmes était quelque chose de complexe pour lui, et il le découvrait encore en ce moment. Elle continuait à parler, l’accablant de reproches... Et il s’avança vers elle, posant un doigt sur ses lèvres, et une main sur son épaule, lui intimant le silence.

« Je n’ai jamais dit ça, ma louve... »

Il retira son doigt de ses lèvres, et resta collé à elle, sentant les seins de la femme heurter son torse. En un sens, elle avait raison : il fallait qu’il soit honnête envers elle, non pas parce qu’elle serait son amante, mais parce qu’elle était sa louve. Et, pour lui, ce terme n’était pas anodin. Il pencha ses lèvres vers elle, aventura sa main sur sa nuque, empoignant ses cheveux, et l’embrassa tendrement.

« Ce n’est pas de ça dont je te parlais... Je n’aurais pas dû m’emporter contre toi hier soir, Kelly. »

Nouveau baiser, désormais sur le front, tandis que sa main se déplaça de sa nuque pour caresser ses cheveux, près de ses oreilles. Il glissait le long de ses mèches, savourant ce contact, ce corps agréable. Doutzen, donc... Kelly pensait désormais à elle. Elle avait ses points de fixation, et Doutz’ semblait être une constante. Le pire était à craindre, si Reto invitait Kelly chez lui. Si elle voyait Doutzen dans le couloir, elle serait capable de l’étrangler sur place... Ce que Reto tenait à éviter.

Par ailleurs, la jeune femme pouvait sans doute sentir, contre ses cuisses, l’érection lancinante de l’homme. Il s’écarta donc, prudemment, afin de ne pas la baiser contre le mur, car c’était cette idée qui dominait en lui. Reto devait se retenir, contrôler ses pulsions... Autrement, il risquait encore de la gifler, de se laisser aller, comme hier soir. L’Homme devait contrôler la Bête qui était en lui.

« Je suis disposé à t’expliquer ce que je fais, et pourquoi marier Doutzen est compliqué. De fait, je suis disposé à tout te dire, Kelly... Et, pour ça, j’aimerais t’inviter au restaurant... Un restaurant tenu par ma famille, et qui te permettra de te faire des connaissances supplémentaires. J’ai bien compris ton désir d’indépendance et d’autonomie, Kelly, et je respecte cela. Sortir en ville te permettra de rencontrer d’autres têtes, et de ne pas dépendre que de moi. »

Et elle avait le droit de le faire, car, comme il le lui avait dit, elle était une louve. Et une louve se devait d’être libre.

Kelly n’avait pas envie de reparler de cela. C’est pour cela qu’elle avait fait mine de ne pas comprendre ses excuses. Certes, il y avait aussi le fait qu’elle ne pensait qu’à Doutzen, qu’elle était sa cible numéro 1. Mais il y avait aussi le fait qu’elle n’avait toujours pas digéré la violence de Reto. Elle lui en voulait et c’était  pour cela qu’elle voulait éviter le sujet. Car cela pouvait perturber ses plans, elle qui désormais devait faire de Reto un allié et pas un ennemi.

« Disons que c’est oublié »

On la sentait mal à l’aise. Par contre elle l’était moins, quand Reto avait commencé à la caresser. Cela ne la dérangeait pas, tout comme ses baisers. A son aise, elle l’avait laissé faire bien sur, se disant que c’était un bon moyen de jauger son désir pour elle qui était bien présent et réel.

Mieux, il semblait vouloir tout lui expliquer. Lui dire qui il était d’une certaine façon. Il voulait la sortir qu’il disait. Kelly n’était pas contre, même si avec lui, elle avait désormais compris que tout était toujours gris, ni blanc ni noir. Il fallait pouvoir  savoir distinguer le vrai du faux en permanence avec lui. Et la sincérité n’était pas son fort. Mais Kelly ne se voyait pas non plus refuser son invitation non plus. C’était une bonne occasion de le voir évoluer dans un autre contexte.

« Pourquoi pas »

 Dit elle finalement, après quelques hésitations. Comprenant que les robes qu’il avait amenées prenaient tout leur sens maintenant, elle décida d’opter pour une longue robe noire, qui laissait une partie de son dos dénudé. Quelque chose d’assez sobre mais qui en même temps lui donnait un coté très sexy. Mettant avec cela de jolis escarpins noirs, elle revint vers Reto après un quart d’heure, le temps d’attacher ses cheveux dans un chignon assez simple mais agréable à l’œil et de se refaire une petite beauté.

« Tu peux fermer la tirette ? »

Lui dit-elle, se tournant face à lui. Kelly savait que cela plairait à Reto de pouvoir le faire. C’était une sorte de petit jeu de séduction.

« Merci »

 Chuchota -t’elle encore, alors que pour la soirée au moins elle était tranquille. Kyle était chez sa nounou.

Oublié... Il savait qu’elle mentait, mais soit. Reto n’était pas suffisamment idiot pour remuer le couteau dans la plaie, et il espérait qu’en dire plus sur ce qu’il faisait amènerait Kelly à le croire quand il lui disait qu’il ne lui voulait pas le moindre mal... Mais, d’un autre côté, elle pourrait être horrifiée par ce qu’elle apprendrait sur lui. Ceci étant dit, il en doutait. Cette femme était une louve, et les louves ne s’effrayaient pas si facilement. De plus, Reto préférait le lui dire, plutôt que de la laisser fureter, afin de se demander d’où venait l’argent de son généreux mécène. L’homme avait tout à y gagner... Ou tout à y perdre. En attendant, il laissa à la femme le soin de s’habiller, et en profita pour calmer sa lancinante érection. Il reprit lentement son souffle, les secondes défilant tranquillement, jusqu’à ce que Kelly revienne.

Elle avait enfilé une magnifique robe noire, découvrant son dos. Elle en avait profité pour attacher ses cheveux, formant un agréable chignon. Rayonnante de beauté avec ses beaux yeux bleus et ses formes parfaitement moulées dans la robe, elle réveilla instantanément l’érection de Reto. Elle se plaça face à lui, et lui demanda de terminer de l’habiller, en lui montrant son dos. L’homme sourit lentement, et se rapprocha d’elle, puis posa sa main sur la fermeture.

« Tu es vraiment belle, Kelly... »

Il se pencha vers elle, et l’embrassa sur le cou, remontant ensuite ses mains le long de ses hanches, appréciant les courbes et les formes de son corps. Oui, elle était magnifique... Et il n’avait aucune honte à le dire, car ce n’était là que la pure vérité. Il appréciait son corps, savourant chaque parcelle de sa peau, et ce dos magnifique, cette chute de reins... Tout cela était d’une beauté saisissante. Reto avait toujours apprécié les dos des femmes, les dos bien faits. Il n’y avait aucune raison particulière là-dedans, mais il savait, en achetant cette robe, qu’elle irait à Kelly comme un gant... Et, puisqu’il songeait aux gants...

L’homme s’écarta d’elle, et alla chercher deux longs gants noirs en dentelle, fins et élégants, et les lui tendit.

« Enfile-les... »

Il ne le disait pas sur un ton péremptoire, mais avec le souffle du désir, comme s’il voulait exaucer un quelconque fantasme. Et, tandis qu’elle s’affairait, il améliora sa tenue en sortant d’autres objets, dans de petits coffres. Il en ouvrit un, et sortit, entre ses doigts, un autre objet qui serait du plus bel effet sur Kelly, selon lui : un élégant collier en or avec un motif de papillon. Autant dire que, en voyant ce genre d’instruments, Kelly pourrait aisément comprendre ce que, de toute manière, elle savait déjà : Reto avait énormément d’argent.

« Laisse-moi te le mettre, ma louve... »

Il se glissa à nouveau dans son dos, tout en se plaçant de telle sorte que le duo se retrouva face à un miroir, afin qu’elle puisse s’observer. Il passa ses mains à droite et à gauche de son visage, et passa le collier sur son cou, puis l’attacha ensuite à hauteur de sa nuque, avant de la regarder dans le miroir.

« Là, Kelly... Ne te sens-tu pas puissante ? Forte ? Il est temps que le monde apprenne à te connaître... »

Il la retourna lentement, puis l’embrassa sur les lèvres, un tendre baiser. Habiller ainsi Kelly n’avait rien fait pour calmer son excitation. Leur baiser dura assez longtemps, une bonne minute, l’homme soupirant contre elle, savourant son odeur, ou, plus simplement, sa beauté naturelle, la sensation délicieuse de ses lèvres, le confort de ce corps se pressant contre le sien. Il rompit ensuite le baiser, et lui sourit lentement, caressant à nouveau son visage, sa peau d’une douceur extrême... Cette femme était belle, et, s’il le repensait à chaque fois, c’est bien parce que, à chaque fois, sa beauté venait le frapper.

Reto s’écarta d’elle, laissant une main filer le long de son bras, et la glissa dans la sienne.

« Je pense que notre carrosse est arrivée... Je vais t’emmener dans un restaurant russe. Il appartient à ma famille. »

Ce soir, il était décidé à être honnête...

Kelly n’avait rien contre les gestes de tendresse de Reto ou la façon qu’il avait de compléter sa tenue. Elle trouvait juste cela surprenant de sa part. Il n’était pas comme cela d’habitude. Elle avait la sensation pour le moment de voir un autre Reto. Était-ce bien ou mal ?Elle restait sur ses gardes en tout cas et elle était doublement avertie de ce que cela pouvait donner avec cet homme. Elle ne voulait pas forcément voir le pire mais elle refusait aussi de considérer que tout était acquis ou gagné. Kelly ne se sentait ni puissante, ni faible, ne serait-ce que parce qu’elle savait mieux que quiconque ce que cela pouvait donner sur elle. Depuis toujours, elle avait traversé les moments avec à la fois du mal et de la rage et elle ne considérait que rien était acquis. Elle s’adaptait comme un caméléon, pour le meilleur comme pour le pire. Elle n’avait pas agi autrement depuis son arrivée ici. Alex avait été son premier choix mais entre temps, il avait fallu ajuster le tir. Elle n’abandonnait pas forcément cette poste mais aujourd’hui Reto était en pôle. Non sans perdre de vue non plus que celui-ci n’était pas fiable. Pour le moment, il avait un intérêt mais est-ce que cela durerait ? Kelly savait par exemple qu’il ne lui disait pas tout et qu’il lui avait déjà menti. Rien que cela justifiait sa méfiance. Et il y avait cette fameuse Doutzen qui en peu de temps lui avait déjà par deux fois compliqué la vie.

« Le pouvoir est  éphèmère »

Elle avait murmuré cela  sans vraiment se soucier de Reto. A vrai dire, elle était de celle qui pensait que le monde était un changement constant. Et que il ne fallait pas croire que tout était arrivé. Surtout que quand on était au dessus, on ne pouvait que redescendre. C’était logique comme façon de penser. Et elle n’aspirait pas à devenir celle qui était finalement la cible des convoitises.

« Allons y alors »

 Elle l’avait regardé en souriant. Toujours intriguée et sur la réserve, Elle se demandait à quoi rimer tout cela. Allait elle en savoir un peu plus sur lui ?Visiblement c’était son intention. Seulement elle n’était pas très chaude à cette idée. Car plus elle en savait plus cela l’exposait. Et d’une certaine façon, c’était doublement risqué. Surtout que par famille, il fallait comprendre mafia.

« Voyons donc ce que cette soirée nous réserve »

Anxieuse, elle partait dans l’inconnu. Elle n’avait plus de filet de protection. Elle allait surtout ouvrir grand les yeux.Pour éviter de devoir un jour les refermer…

Il surprenait Kelly, et il le sentait dans la manière dont elle le regardait ou répondait. Un individu ne se limitait pas qu’à un trait de personnalité, et Kelly était en train de le comprendre. Reto regrettait sincèrement de s’être énervé hier, et, même si cela avait permis de se fixer sur leur relation, l’homme savait la femme rancunière... Et il savait qu’elle n’avait pas oublié, même si elle feintait de le dire. On ne piégeait pas Reto là-dessus, et il voulait donc la rassurer, en lui montrant que le Grand Méchant Loup pouvait aussi être un Prince Charmant.

« Très bien, Kelly... Rassure-toi, tu ne seras pas déçue. »

L’homme déposa un tendre baiser sur ses lèvres, puis le duo sortit. Ils s’avancèrent dans les couloirs luxueux de l’hôtel, jusqu’à rejoindre les ascenseurs. D’autres personnes passaient par là, et Reto les salua, puis rejoignit, avec Kelly, un ascenseur seul. Il avait glissé sa main dans la sienne, presque naturellement, et le duo avait croisé plusieurs résidents assez âgés, dont un Japonais chauve avec sa femme. Une fois dans l’ascenseur, l’homme esquissa un sourire, en tournant sa tête vers elle.

« Il n’a pas pu s’empêcher de regarder tes seins... Je ne peux que le comprendre. »

Kelly restait fondamentalement une femme magnifique, une pure poupée. L’homme y repensait encore et encore, comme un leitmotiv régulier. L’ascenseur les délivra au rez-de-chaussée, et ils s’avancèrent dans un hall luxueux et vaste, avec un portier tenant la porte, comme à la vieille époque. Ils auraient presque pu se trouver à la Chicago des années 1930’s. Reto se retrouva dehors, à l’air libre, et s’avança un peu, face à une grande avenue, un agréable boulevard... Puis leur taxi ne tarda pas à arriver, confirmant, s’il en était encore besoin, que Reto était un homme décidément bien fortuné.

Une limousine noire venait d’arriver, se rangeant en double file, et Reto conduisit la femme à l’intérieur. Il ouvrit la porte pour elle, la laissant rentrer, puis fila à son tour à l’intérieur. Lentement, la limousine démarra, et roula. Est-ce que Kelly avait déjà été dans une limousine ? Alex Sanderson avait-il été jusqu’à lui offrir un voyage en limo’ ? Reto en doutait. Sa limousine comprenait même un minibar, et une vitre fumée, séparant le cockpit de la cabine. Il se rapprocha rapidement de Kelly, et s’assit à côté d’elle.

« Comment trouves-tu ton carrosse ? »

Il l’embrassa à nouveau, puis baisa ensuite l’une de ses mains, sentant son érection revenir. Les pensées revenaient, les envies et les désirs. Coucher avec une femme en limousine, ce n’était pas quelque chose de négligeable pour lui. C’était presque une sorte de fantasme, et il caressait ses mains.

« C’est curieux à dire... Mais j’aime les mains des femmes enroulées dans des gants. C’est si... Glamour... Et cela te va vraiment bien... »

Il embrassa à nouveau ses doigts, ainsi que ses paumes, continuant à savourer le corps de cette femme.

Le comportement de Reto continuait à intriguer Kelly. Il était si mielleux, si doux, si prévenant qu’elle ne pouvait s’empêcher de se dire que cela cachait quelque chose. C’ était triste mais Kelly ne pouvait pas s’empêcher de penser que derrière chaque geste d’un homme, il y avait quelque chose de caché. C’était son expérience qui l’avait poussée à penser de la sorte. Et c’est pour cela qu’elle restait sur ses gardes.

« Que me prépares-tu Reto ? »

 Elle avait dit cela d’une voix assez neutre mais d’un regard assez appuyé. A toutes les questions qu’il lui avait posées, elle répondait par une autre question. Et comme cela nécessitait un peu de précisions, elle précisa sa pensée

« Tu me combles d’honneurs Reto et j’apprécie tout cela. Les vêtements, la voiture, cette sortie, il y a de quoi rêver. Mais j’ai aussi appris que les hommes ne faisaient jamais rien pour rien. C’est un constat pas un reproche. Je sais que nous avons une forme d’arrangement tacite mais là, j’ai aussi l’impression que cela sort de ce cadre. Et j’aime savoir dans quelle pièce joue »

Kelly voulait juste des éclaircissements. C’était humain et elle n’était pas agressive dans ses propos. Simplement, elle se posait des questions.  Souriant à Reto, elle essayait de sonder son esprit voilà tout. Surtout qu’elle avait déjà bien compris qu’il était assez particulier dans sa façon de fonctionner.

« Je te reconnais un mérite : tu sais mettre les formes. Et j’ai bien conscience d’avoir de la chance »

Pas question d’être ingrate pour elle. C’était pas sa façon de faire.Et nul doute qu’elle saurait le récompenser le moment venu. Mais encore une fois, elle cherchait à savoir à quoi s’attendre. Kelly aimait maitriser les événements. Là, elle était sans filet , sans aucune notion de ce qui pouvait se passer. D’autant que plus elle allait loin avec lui, plus elle s’exposait. D’un autre côté, si elle pouvait prendre un peu de place au détriment de Doutzen, elle ne cracherait pas dessus non plus. Mais elle ne serait pas non plus une seconde Doutzen. Et Reto devait le comprendre….

L’homme pouvait comprendre le désarroi de Kelly. Il était un individu ayant bien des facettes, et sa douceur et ses compliments l’étonnaient. Elle ne pouvait pas croire qu’il agissait de manière purement désintéressée, et elle ne se trompait pas. Elle exprima donc ses doutes, tandis que la limousine roulait. Elle se dirigeait vers un quartier qui était sous la coupe réglée des Russes depuis la Première Guerre Mondiale. Après la révolution bolchévique, beaucoup de nobles russes avaient fui, quittant le pays, y compris les Petrovski, qui avaient rejoint Seikusu. Ils s’y étaient installés, et, des années après, les Petrovski étaient devenus une famille influente, à la tête d’une mafia russe. Reto travaillait pour le compte de cette famille, et avait une bonne position en son sein, notamment grâce à Doutzen, et aux informations que Reto réussissait à obtenir pour le compte de la mafia.

Reto lui sourit donc, et sa main vint caresser à nouveau son visage.

« Je te l’ai dit, Kelly… Je veux me faire pardonner pour la douleur et la frayeur que je t’ai infligé hier… Tu as vu une facette de moi, et je veux te montrer que je ne suis pas qu’un homme brutal. J’ai envie d’être honnête avec toi, tout simplement. Tu es une femme forte et indépendante, et j’admire cela… En plus d’être très belle. »

C’était sincère. Il n’avait aucune raison de mentir, et, après avoir dit cela, son visage se rapprocha du sien, et il l’embrassa tendrement, ses lèvres venant se plaquer sur les siennes. Il l’embrassa pendant quelques secondes, la savourant. C’était une vraie beauté, et il ne se lâchait pas de la caresser, de l’embrasser, de la palper, de la sentir contre lui, contre son corps… Une créature superbe, sincèrement. En d’autres circonstances, elle aurait pu, elle aussi, être une Doutzen. Qu’elle se compare autant à elle ne manquait donc pas d’une certaine ironie, car, aux yeux de Reto, les deux se ressemblaient plutôt bien.

Il rompit son baiser, puis lui sourit légèrement, conservant l’une de ses mains dans les siennes, la caressant lentement. Elle voulait qu’il soit honnête, et, pour l’heure, il tournait autour du pot. Ce qu’il disait n’était pas faux, mais ça n’avait rien de concret, et ne répondait donc pas aux attentes de Kelly.

« J’ai aussi des envies beaucoup plus matérielles, Kelly… Aussi altruiste et doux que je puisse être, je suis un Loup… Et tu corresponds entièrement à mes critères de beauté. De fait… Je dois t’admettre que je revois fréquemment dans ma tête la gâterie que tu m’as fait hier soir… Ce que j’ai à te demander n’a rien d’obligatoire, vois plutôt cela comme une faveur entre deux individus qui s’apprécient… »

Reto ménageait ses effets, et voulait montrer à Kelly qu’il ne la prenait pas pour une prostituée, ou qu’il ne lui offrait pas tout ça uniquement dans le but de la sauter. Non, il voulait la considérer comme une égale, et c’était entièrement à ce titre qu’il lui parlait de cette manière. Il se rapprocha de son oreille, et lui confia son fantasme, avec une franchise désarçonnante :

« …J’ai envie de sentir tes lèvres sur mon sexe dans cette limousine. Voilà mon fantasme… »

Il la regarda ensuite, ses mains toujours posées sur les siennes. La réciproque était bien entendu vraie, mais, en matière de sexe, c’était souvent l’homme qui avançait les propositions, et la femme qui suivait. Entre eux deux, les choses ne sembleraient guère évoluer sur ce point, mais au moins avait-il fait sa demande… À elle de voir si elle voulait l’accepter ou pas. Reto parlait très librement de sexe avec les autres femmes, comme Kelly pouvait actuellement le réaliser.

Comme prévu elle avait fini par savoir ce qu’il avait en tête. Il n’y avait rien de surprenant  finalement. Reto avait mis des formes mais  c’était juste du sexe, ni plus ni moins qu’il voulait. Ou du moins, une faveur sexuelle. Loin d’être choquée, elle se contenta de lui sourire. Il avait bien parlé oui, mais à présent il fallait des gestes, il fallait agir et bouger. C’était dans son intérêt de le faire car si Reto ne lui avait rien imposé, elle savait aussi que c’était pas le genre de gars à faire dans le social. Elle devait donc continuer de lui donner ce qu’il attendait d’elle. Et vu que c’était assez facile finalement, elle ne tarda pas à s’éxécuter.

« Pourquoi pas »

Se jouant volontairement de lui, elle se pencha vers lui, se mettant sur ses genoux, à quatre pattes sur la large banquette de limousine. Elle allait lui donner ce qu’il venait de si habilement réclamer. C’était toujours dans son intérêt d’agir de la sorte.Laissant les gants qui avaient l’air de tant l’exciter, elle ne tarda pas à faire ce qu’il fallait pour libérer la verge de sa prison vestimentaire. Il faut dire qu’elle avait un certain savoir faire bien sur en la matière. Elle ne le niait pas, c’était sa meilleure arme depuis le début.  Posant sa main droite à la base du pénis déjà bien durci, elle le branla encore un peu, plus pour la forme qu’autre chose car ce n’était pas vraiment nécessaire. Mais elle savait que cela allait lui plaire bien entendu.

« Voyons voir cela »

 Approchant son visage, elle humidifia ses lèvres avant de passer à l’attaque. Ouvrant la bouche, elle ne mit pas longtemps à la refermer sur le pénis de Reto. Une nouvelle fois, la chaleur de la bouche était une douce sensation pour lui très certainement. L’avalant autant qu’elle le pouvait, elle entama des va et vients avec sa bouche, pour sans doute le plus grand bonheur de son bienfaiteur. Comme la première fois, elle alternait cela avec des petits coups de langue précis sur les diverses zones érogènes de plaisir. Le but était autant de lui donner satisfaction que de prendre le contrôle de la situation.

Levant les yeux vers lui, elle lui fit un regard des plus sauvages avant de reprendre goulument le pénis dans sa bouche. Sa tête allant et venant de plus belle, elle l’entendit gémir ce qui l’amusa, même si cela ne se voyait pas. Elle sentait que pour le moment, elle avait les pleins pouvoirs.

Continuant donc de s’aplliquer autant que possible, la fellation dura encore quelques instants qui sans doute furent agréables pour Reto.Puis, Kelly le sentit se braquer, se raidir et elle comprit qu’il allait bientôt décharger pour son plus grand bonheur. Levant les yeux vers lui tout en ne lâchant pas sa verge de la bouche,  elle savait que le moment allait arriver. Et elle n’en perdrait aucune doute.

En définitive, on en revenait toujours à ça… Le sexe. Ligament de la vie, il était toujours, de près ou de loin, un facteur d’interaction sociale. Kelly connaissait sa beauté, et elle ne se trouva guère choquée de la demande de Reto, au plus grand plaisir de ce dernier, qui aurait eu bien du mal à supporter un refus de la part de la belle Américaine. Elle acquiesça donc, sans restriction, et se pencha vers lui, ce qui eut pour effet d’envoyer des vibrations supplémentaires entre ses jambes. Depuis qu’il l’avait vu dans sa robe, Reto avait des envies de sexe avec elle, et, depuis ce moment, son membre était déjà réveillé, roidi et tendu vers le plafond. Il n’attendait qu’une seule chose : qu’on s’occupe de lui avec le talent et l’expertise qui convenait. Reto n’en demandait pas plus, et il sentit les doigts de Kelly jouer avec les boutons de son pantalon, jusqu’à exhiber ce membre, qui pointa à l’air libre. Au milieu des ronflements de la voiture, il la vit se pencher vers le sol, sa main gantée venant masturber son sexe… Et, comme elle le supposait, Reto adorait ça. Avec de tels habits, Kelly ressemblait presque à une espèce de diva sacrée, de nymphe enchanteresse.  Sa beauté était fascinante, dans tous les sens du terme, car elle était à la fois outrancière et glamour, élégante et sauvage. C’était comme si elle avait la beauté d’une salope et d’une lady, et Reto adorait ce contraste. La laisser partir ne faisait clairement pas partie de ses intentions ou de ses désirs. Il voulait cette femme pour lui tout seul, il voulait la caresser, la prendre, la baiser, pendant des heures et des heures, jusqu’à plus soif, jusqu’à atteindre la satiété.

Pour l’heure, elle lui faisait une fellation, comme hier… Et Reto était loin de s’en lasser. Jambes écartées, une main caressant les cheveux de Kelly, veillant aussi à ce qu’elle prenne bien son membre en bouche, son regard croisait parfois le sien. Le regard de Kelly était assuré, fier, déterminé, c’était celui d’une femme qui savait où elle allait, et qui n’avait peur de rien. C’était un regard franc et fort, et Reto en soupirait, voyant cette belle tête remuer d’avant en arrière, faisant parfois disparaître son membre derrière une masse de cheveux bruns. Quoi de mieux qu’une petite fellation avant un dîner en ville ? Reto n’avait jamais été un exhibitionniste convaincu, mais il devait admettre que les défis sexuels avaient souvent le dos d’aiguiser la libido… Non pas que la sienne en eût particulièrement besoin, mais il était tout simplement bon de vivre sous pression, sous l’excitation du moment, avec des challenges… Ici, toutefois, ils ne risquaient rien. Le faire dans les toilettes du restaurant serait par exemple plus osé… Mais, pour l’heure, seul comptait le moment présent. La bouche de Kelly remuait d’avant en arrière, et les minutes défilaient, tandis que le chauffeur, naturellement, prenait tout son temps pour rejoindre le restaurant, quitte à faire des détours.

« Hum… Ma belle Kelly… »

Continuant à caresser ses cheveux, Reto la laissait faire, et l’intéressé finit par jouir. Il s’abandonna en elle en se tortillant sur sa banquette, son vit tendu déversant dans sa belle bouche son sperme. Il eut plusieurs longues giclées, ses ongles venant meurtrir la chair de la femme. C’était si bon, si bon, de se vider ainsi dans le corps de cette femme, de répandre sa jouissance en elle. Reto soupirait longuement, tout en jouissant, balançant ses multiples giclées, jusqu’à s’arrêter… Soulagé, repu, il venait de tirer son coup, et, naturellement, il se sentait particulièrement bien et relativement posé.

« Si tu veux le recracher… Voilà un verre… Mais tu peux aussi l’avaler, ma belle. »

Il lui tendit un verre, en la laissant choisir ce qu’elle voulait. Pendant leurs discrets ébats, la limousine s’était rapprochée, et il aida ensuite Kelly à reposer ses fesses sur la banquette, venant alors l’embrasser, caressant sa joue, puis malaxant l’un des seins de la femme, à travers sa robe. Entreprenant, Reto n’hésitait pas, comme si cette fellation avait galvanisé son excitation, et accru son assurance. Cependant, cette séance de pelotage fut relativement courte, car la limousine s’arrêta sur le parking privé du restaurant.

« Nous y sommes, Kelly… »

Le restaurant, qui répondait au doux nom de « Holy Russia », était un restaurant de plusieurs étages, avec une entrée publique, sur le devant, et une entrée privée, à l’arrière. Le chauffeur leur ouvrit la porte, et, après avoir rangé l’oiseau dans son nid, Reto sortit, puis tendit sa main vers Kelly, l’aidant également à sortir. Le parking, entouré par un muret, comprenait énormément de voitures de luxe, et ils s’avancèrent le long de gravillons, rejoignant une porte arrière. Serveurs et serveuses portaient des tenues traditionnelles russes, les femmes arborant de longues robes avec des corsets serrés.

« Ah, Kroes-san, c’est un plaisir de vous revoir ici ! La table habituelle, je suppose ? »

L’homme qui venait de lui parler arborait un costume, et s’inclina respectueusement. C’était un Japonais qui, tout en se courbant, n’hésita pas à loucher sur la poitrine parfaite de Kelly. Reto tenait sa main dans le creux de la sienne, et acquiesça.

« Oui, ce sera parfait. »

Le Japonais hocha à nouveau la tête, et leur fit signe de le suivre. Il grimpa à l’étage, rejoignant un salon VIP avec des fumoirs, et d’autres personnes qui saluèrent Reto, puis le laissèrent dans un box, face à une fenêtre donnant vue sur le jardin intérieur. Respectant sa galanterie, Reto laissa Kelly s’asseoir la première, en tirant une chaise, puis s’assit devant elle.

« Nous y sommes, Kelly… Ce restaurant appartient à ma famille, et, comme tu peux le voir, il y a du beau monde. Lui, par exemple, fit-il en désignant du doit un Japonais septuagénaire avec une belle blonde qui devait à peine avoir vingt-quatre ans, est un conseiller à la Cour d’Appel. Il est important de savoir s’entourer, tu ne crois pas ? »

Kelly n’avait pas fait la fine bouche et avait tout avalé. De toute façon il y avait longtemps qu’elle avait pris le parti de ne plus trop se soucier de ce genre de choses. Elle avait déjà mis les mains dans la saleté plus d’une fois et il était trop tard pour jouer à celle qui avait des principes. Tout au plus, elle s’était assuré de ne pas se salir et d ‘ailleurs sa première préoccupation une fois finie avait été de réajuster sa tenue. Pas question de paraitre négligée un jour comme aujourd’hui. Après tout, elle allait rencontrer le gratin non ?

Accompagnant donc Reto, elle n’avait rien pendant un moment. Attendant d’arriver dans le coin qui leur était destiné,  elle avait bien vu que Reto voulait lui montrer ses relations. A vrai dire, il n’y avait pas de quoi se pamer. Elle se doutait déjà de ce qu’elle allait y trouver. Il était un homme sulfureux et qu’il connaisse des juges par exemple était tout sauf une surprise.

S’asseyant, elle regarda autour d’elle, appréciant le lieu. Encore une fois, elle se demandait jusqu’où irait son vis-à-vis et ce qu’il avait en tête. Elle restait persuadée que tot ou tard il allait lui présenter l’addition. Et que du coup, mieux valait ne pas trop se laisser aller non plus. Il fallait toujours craindre le pire.

« En effet mais tu sais je me doute que tu dois connaitre les bonnes personnes pour les bons moments. C’est ainsi que cela marche de toute façon non ? Chacun est  lié à l’autre par un intérêt commun. La frontière est souvent tenue entre la loyauté et l’intérêt dans ces cas là. Et la moindre faiblesse se paie cash »

Kelly n’était pas idiote. Elle savait comment cela fonctionnait après tout. Dans un sens lui comme Alex avaient leur réseau et leur entourage fidèle par intérêt ou par peur. Certes, Reto était bien plus dangereux de prime abord, mais elle était bien placée pour savoir que Alex aussi dans son genre n’était pas mal.

« Quels sont tes projets Reto ? Je veux dire avec Doutzen, ton empire, ce que tu comptais faire à Alex ?Ce dernier semble pour le moment assez motivé par son rôle de père, c’est d‘ailleurs surprenant. Peut-être finalement n’a-t-il pas que des défauts. »

C’est vrai, si Kyle avait finalement un père que demander de plus ?Chassant ces pensées de son esprit, elle refixa son attention sur Reto.

« Tu te vois faire cela toute ta vie ?Ou arrivera t’il un moment où tu te rangeras ? »

Souvent la fin  dans ce milieu était soit la mort, soit la prison. Mais au bout du compte, il n’y avait pas vraiment de retraite possible.

Kelly était une femme réaliste et belle. Inutile de lui raconter des bobards, Reto avait fini par bien le comprendre. Elle ne se laissait pas avoir, elle ne se laissait pas marcher dessus, ni être dupée. Reto avait donc décidé d’être sincère, d’être totalement sincère, mais il savait aussi que Kelly n’était pas prête à entendre tout ce qu’il avait à lui dire. S’il lui disait la vérité vraie, elle croirait qu’il se paierait sa tête. Autrement dit, il allait devoir y avoir progressivement, et, plus il la côtoyait, plus il pratiquait une relation soutenue avec elle, et plus il avait envie de lui montrer son secret… Celui qu’il avait montré à très peu de gens, pas même à Doutzen. Maintenant, il envisageait de glisser Kelly dans la confidence, au risque de l’effrayer totalement, et la chose serait d’autant plus facile que le cycle lunaire était le bon, et que la pleine lune serait là ce soir.

Reto commanda un bordeaux en guise d’apéritif, un vin venant de France, et le serveur s’empressa d’aller satisfaire le couple. Plusieurs personnes continuaient à regarder Kelly, qui était somptueuse dans sa belle robe, un tissu qui mettait ses formes en valeur, les moulant à la perfection. Ravissante… Reto le pensait à chaque fois, mais c’était bien parce que cette image le saisissait à chaque fois à nouveau. Elle lui demanda alors ce qu’il comptait faire pour plus tard, après avoir parlé d’Alex’, et Reto s’humecta les lèvres. Est-ce qu’il se voyait faire ça toute sa vie ? Opprimer des gens ? Se battre avec d’autres ? Il était un loup, et, de fait, la question de la retraite ne le laissait pas indifférent.

« Pour Alex’… Tout ce que je souhaite, c’est obtenir des informations sur ses contacts. Le ruiner ou le démolir ne fait pas partie de mes projets. Je ne le ferais pas si tu me le demandes, Kelly, car je souhaite que l’enfant que tu as avec lui se porte bien. »

Il était sincère. Reto appréciait Kelly, et il était donc normal qu’il lui fasse des fleurs. Sanderson avait beau être riche, il était du menu fretin aux yeux de Reto. Il ne trempait dans le milieu du crime organisé, son entreprise avait juste la nue-propriété de différents bâtiments utilisés par les Yakuzas, et c’était ça qui intéressait Reto. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les grands clans yakuzas de la ville, comme les Guramu, avaient profité de l’effondrement de l’Empire japonais pour s’emparer des plans cadastraux et des actes de propriété de la plupart des terrains, et les avaient rachetés à bas prix. Les bombardements américains avaient eu pour effet de réduire la valeur de ces terrains à néant, et, quand ce n’était pas le cas, ils s’arrangeaient pour que les propriétaires légaux leur cèdent leurs biens. Un marché bien juteux qui, des années plus tard, avait offert aux Yakuzas la mainmise sur l’ensemble de la ville.

Reto n’allait cependant pas se lancer dans un cours d’Histoire inintéressant au possible, et revint donc aux questions de la belle Kelly.

« Ce n’est pas la vie que je souhaite mener à long terme, non… Pour l’heure, mon influence sur la famille n’existe que grâce à Doutzen… Mais, tôt ou tard, Doutz’ sera majeure, et, quand ma poule aux œufs d’or diminuera, mon influence diminuera également. C’est un monde de requins, Kelly, et seul le plus cruel survit au sommet de la chaîne alimentaire… Ou le plus retors. »

En rejoignant les affaires de la famille, après avoir géré les combats de rue, il s’était retrouvé au sein d’une boîte de nuit à Moscou, qui faisait office, en toute illégalité, de bordel. C’est comme ça qu’il s’était lancé dans le trafic de prostitution, et avait ainsi remarqué combien les clients s’abandonnaient facilement avec de jeunes femmes, et combien il était facile de piéger les puissants ainsi. Il s’était aidé d’une affaire très connue en Russie, celle concernant le Procureur Iouri Skouratov, pour envisager de lancer Doutzen. Skouratov avait enquêté sur Boris Eltsine, et avait bien failli mettre à jour toute la collusion existant au sein de la nouvelle Russie entre les oligarques et le pouvoir. Pour le faire tomber, Eltsine avait tapé là où ça faisait mal, en publiant une vidéo où on voyait Skouratov avec des prostituées. Que ce soit vrai ou non, Skouratov avait perdu, et Reto en avait conclu que le sexe était le point faible des puissants, et le meilleur moyen de parvenir à vaincre des ennemis.

Le vin arriva ensuite, accompagné de petits pains chauds, et il en prit un, venant croquer dedans.

« Ce que je veux n’est pas non plus l’argent… Même si c’est un moyen de parvenir à mes fins. Je veux être riche, afin de mener une retraite paisible, que j’envisage de la manière la plus simple du monde… Un chalet en campagne, au bord d’un lac, dans une profonde forêt, soit en Russie, soit dans les Rocheuses… J’irais en 4x4 me nourrir dans le village du coin, ou je chasserai des cerfs dans la forêt… J’aurais avec moi une femme, et nous ne manquerons de rien… Peut-être même des enfants… Un rêve fort simple, Kelly, celui d’un homme qui a toujours préféré la forêt à la ville… Toute cette violence m’épuise et me lasse. Devoir se battre continuellement, et se méfier de tous les coups de couteaux. Tu vois tous ces gens dans cette pièce ? Je pense que je peux compter sur les doigts de la main ceux qui ne veulent pas me tuer. Le simple fait de t’afficher avec moi fait de toi une cible potentielle pour eux, un moyen de faire pression sur moi, et de me contraindre à détruire les enregistrements vidéos que j’ai d’eux… »

Reto était un être cynique et froid. Du monde humain, il n’avait aucune confiance, car tout n’était qu’hypocrisie, mensonges, et duperies. Aucune personne n’était fiable, et il n’avait confiance, fondamentalement, en personne d’autre qu’en lui-même.

« Si je fais tout ça, c’est pour trouver un moyen de me guérir de mon affliction… Car je suis malade, Kelly. Une maladie qui n’est pas contagieuse, et dont je pourrais te faire la démonstration plus tard, si c’est ce que tu souhaites. Pour l’heure, je souhaite juste me confier à toi, afin que tu comprennes qui je suis, et que je ne cherche pas à te faire le moindre mal. Tu m’es précieuse, Kelly… »

Il avait lancé cette phrase en posant sa main sur celle de la femme, appréciant le contact de ses doigts de velours.