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A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

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Urgogot

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A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

mercredi 22 octobre 2014, 01:07:45

- Et voici donc notre terrifiant labyrinthe ! Enfin terrifiant... pour un humain vide de sens ! Comprenez qu'il était primordial pour notre seigneur de disposer de ce genre de subterfuge pour voilé le cœur de sa demeure. Ainsi donc, les armes rédemptrices sont souvent à moitié morte de faim avant de nous atteindre... enfin nous atteindre ! Vous allez comprendre...

Rien n'est un hasard, surtout pas pour chez les démons. Et Myza Sarg'Meold n'allait probablement pas affirmer le contraire, il allait le nier avec beaucoup de conviction certes, mais sans pouvoir vous le jurer. D'ailleurs, un démon ça ne jure pas !
C'était donc par un faux hasard, que le roi mouche était allé s'incliner devant la demeure de la délicieuse démone, par hasard qu'il l'avait convié à un banquet pour de stupide motif, et encore une fois par hasard qu'elle était elle aussi lié à la cours de ce fameux Helel. Et c'était probablement par hasard aussi, qu'elle avait accepté avec tant de facilité ! Mais le roi mouche savait y faire, une véritable langue de pute, qui n'avait comme seul faiblesse de ne plus savoir s'arrêter.
La pauvre Mélisandre avait eut droit à un descriptif complet de l'ensemble des pierres, granite et autre connerie sans intérêt des lieux. Le tous sous l’œil attentif d'une gigantesque armure noire qui marchait à leur suite depuis leur arrivé dans les fins fonds de Souffle-Mot, la montagne creuse d'Arsl'ath Malk.

- Nous voilà donc arrivé dans la dernière salle, après quoi se trouve le cœur du repaire de mon seigneur... et donc dernière petite protection infranchissable pour un humain ou un être au cœur pur. Gardé par Méold, cette splendide porte faite en cadavre animé est un bijoux de magie. Seul notre maître lui murmure le nom de ceux qui entre, les autres devront chercher à la détruire pour se retrouver nez à nez avec un mur. N'est ce pas prodigieux, il est vrai que c'est un peu facile, mais le procédé est toujours aussi efficace.

Comme Myza l'avait si incroyablement expliqué, la petite troupe était arrivé dans une grotte plus haute que le reste des dédales parcourus. Au bout de celle ci, une porte à l'aspect grotesque, voir kitch mais qui aurait fait son effet sur un pauvre voyageur perdu. L'effet thématique d'horreur des parcs d'attractions semblaient particulièrement plaire au maître des lieux.
Une voix qui en est plusieurs s’adressera aux groupes… tous les visages grimaçant ornant la porte se tourneront en cœur vers eux

- Quiiiiiiii…. Eeeeees… Tuuuuuu… ?

- Sarg'Meold !

La porte s'ouvrit immédiatement, dans un concert de craquement et de déchirement de chair, le tout accompagnant de crie de douleur et de lamentation des cadavres décorant la porte.

- C'est moi qui ait crée ce démon, voilà pourquoi vous avez sans doute remarquer la similitude de nos noms dame Cairn.

Comme si quelqu'un remarquait se genre de chose, mais le jeu de l'imbécile était la clé du marionnettiste. Se placer d’ambler en position d'inférieur. Inspirant la confiance et faisant croire à l'autre qu'il maîtrisait la situation, le poussant de par ce fait à faire de grosse erreur. Mais nul ici n'était dupe, et le sourire constant du roi mouche était là pour le rappeler de manière implicite.
Il s'inclina avec trop de manière, tendant une main vers l'intérieur de la montagne, le repaire du mal.
Ils déboulèrent sur une plate forme accroché à la parois de cette gigantesque grotte, haute de centaine de mètres. Un misérable escalier longeait le mur pour monter ou descendre, accédant à d'autre plate forme, qui donnaient elles aussi vers des grottes. Jusqu'à arrivé au sommet, sur la plus large des plates formes : Celle du seigneur pourpre. Ou descendre dans la fosse, au cœur du monde... seulement éclairé par les lueurs chauds d'une rivière de magma, rendant la température impossible à vivre.
Myza invita la démone à grimper donc les escaliers, alors que lui s'envola de ses ailes bruyantes...

- Attention sa glisse ma dame !

Il ricana avant de bourdonner comme une nuisance vers la plate-forme supérieur.
L'atmosphère était lourde et pesante, de la fosse emmenaient des hurlements bestiaux, il semblait qu'il y ait beaucoup d'activité. Les murs de la grotte frémissaient assez régulièrement, et des hurlements plus terrible encore se faisaient entendre. Le mur en face de l'escalier fourmillait d'activité... des êtres à la silhouette squelettique, qui auraient pu se confondre avec des araignées, se disputaient un cadavre imposant et méconnaissable.
Les divers plate-forme que Mélisandre pouvaient voir était souvent jonché de démon de toutes sortent qui se chamaillaient pour d'obscure raison, ou allait et venaient sans raison. Elle croisa d'ailleurs un Keot. Il ralenti sa marche à la croisant, visiblement intrigué par son apparence trop parfaite. Il la flaira avant de comprendre sa nature, et il reprit sa marche, manquant néanmoins de tomber, s'attrapant à la parois en grognant de fureur.
Le bourdonnement reprit !

- Vite vite ma dame... mon maître est heureux de votre arrivé, le banquet se situe tout en haut de la montagne... vite ! Mais prenez garde au vide...

Il claqua des doigts et la marche sous laquelle marchait le Keot fraîchement rencontré se déroba. Le démon ne parvient à se rattraper et chuta en hurlant... Il heurta plusieurs fois les parois escarpé en contre bas avant de s'écraser sur une plate forme rempli de démon qui accusèrent durement le coup.

- La chute est douloureuse ! Mmmmh...

C'est donc avec plus de prudence que le roi mouche invita Mélisandre à escalader les marches ! Ne manquant pas de lui rappeler de faire preuve de plus d'attention lorsqu'elle esquissa un geste de déséquilibre, mais ne se portant jamais à son aide. Tout au mieux il revenait comme une mouche qu'il était tournoyer au dessus d'elle.
Et lorsqu'ils parvenaient sur une plate-forme, plusieurs démons se trouvant là observèrent l'invité avec une toute particulière attention. L'intendant du seigneur pourpre les chassait ensuite comme du vilain bétail, et ils s'écartèrent toujours en la fixant sans scier. L'opération se répéta plusieurs fois avant de parvenir sur une plate-forme bien plus large que les autres, le sommet de la montagne, caché sous la pointe de celle-ci.
Myza déposa ses ridicules petits souliers au sol et se tient droit comme un I avant d'annoncer haut et fort l'arrivé de Dame Cairn.

Une assemblée de démon, installé à une longue table, se retourna donc pour observer la nouvelle venue. Au bout de cette table se trouvait un trône gigantesque et lugubre dans lequel siégeait le seigneur pourpre. Il fut le premier à rompre le silence par un simple grognement, qui devait sans doute être positif car l'horrible mouche s'envola jusqu'à un siège et le recula, invitant la démone à venir s'y asseoir.
Elle avait été installé à côté du seigneur pourpre, l'obligeant à passer devant l'entierté des lieutenants d'Arsl'ath Malk avant de pouvoir se mettre à table.

Mélisandre Cairn

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 1 jeudi 23 octobre 2014, 17:38:43

Myza Sarg'Meold était venue trouver Mélisandre sur le perron de la demeure Belmont. Elle s'y reposait depuis quelques semaines, vivant sa grossesse à l'écart, avare de mots, affamée de solitude. Dès que la vie se faisait ressentir entre les murs nexusiens, la belle s'évanouissait aux écuries seller un étalon qui l'emporterait à l'extérieur de la ville. C'est ainsi qu'elle croisa l'émissaire un matin, curieuse créature qui retint son attention, au même titre que sa requête. Juchée sur son cheval, elle jaugea le messager puis l'invitation. Qu'elle décida de repousser à la semaine suivante sur le motif qu'elle préférait se faire désirer. Le Seigneur Pourpre et son banquet patienteraient le temps qu'elle se renseigne sur son mystérieux hôte. Ce qu'elle fit, s'employant à sillonner les terres maudites en périphérie d'Ashnard les jours suivants.
Certaines rumeurs couraient en effet sur les landes. Un Maître sanguinaire régnerait sur une montagne déchiquetée à l'Est. Ses sujets faisaient l'objet de récits terribles, une armée de démons, murmurait-on à demi-mot, sous le joug d'un chef de guerre destructeur, Arsl’ath Malk. Une âme damnée qui terrorisait le peuple local.  
Peu de créatures s'avéraient capable de fédérer et de commander l'engeance infernale. La plupart siégeait aux Enfers, soumis à la dictature de Lucifer. Mais ce nom... Arsl’ath. La diablesse ne le connaissait pas. Un électron libre, comme tu as pu l'être. Un renégat. Que lui voulait-il ?

Au jour dit, Mélisandre se présenta sur les landes à quelques lieux de Souffle-Mort. A l'horizon, la silhouette torturée de la montagne égratignait le ciel. Des flèches rocheuses jaillissaient de son échine en longs crocs, crevant le brouillard de leur cime couronnée de soufre. Plus en altitude, le pic demeurait occulté, matelassé d'une brume opaque. L'aventureuse décida d'attendre Myza Sarg'Meold ici. Si les menaces de la plaine l'inquiétaient modérément, approcher un repaire de démons devait s'amorcer avec prudence.
Quand elle avisa son guide, celui-ci était flanqué d'un gardien colossal bardé d'acier noir. L'Indocile rejeta en arrière le capuchon de sa longue pèlerine de feutre et, poussant son cheval en avant, se laissa escorter jusqu'au Col d'Ulg où elle dut abandonner sa monture. Les entrailles de la terre s'ouvrirent devant-eux, dévoreuses de lumière. Mélisandre accorda un bref regard au roi mouche. Le miel de ses paroles ne suffisait pas à estomper l'agitation convulsive de ses mandibules ni les excroissances sphériques qui s'encastraient dans sa tête comme une gelée globuleuse. Son apparence le rappelait sans cesse à sa condition. Une marionnette grotesque à la solde du souverain de Souffle-Mort. Néanmoins la belle paraissait réceptive à son discours, l'écoutant sans concéder de répliques. Attentive mais silencieuse.
Une fois engouffrés dans les dédales de tunnels, la pénombre ne tarda pas à les engloutir. Ses guides ne semblaient pas incommodés par l'opacité des ténèbres qui devait leur être familière. La Marquise ouvrit alors sa main, déployant ses doigts en une corolle bientôt illuminée. Une étincelle naquit au creux de sa paume, d'abord frêle, puis qui s'épanouit pour offrir une source de lumière décente, se consumant en suspension au bout de son bras au fil de leur avancée.

Solidement arrimés aux flancs escarpés du volcan, deux escaliers monumentaux s'esquissèrent derrière les portes macabres. Sous leurs pieds, la roche palpitait avec fièvre, tiède et rugissante du magma dans lequel elle infusait. Au cœur du mont creux, l'air était suffocant, vicié par le soufre et la pestilence de la chair carbonisée. Des lamentations d'âmes damnées montaient de la fournaise en contrebas, portées par le souffle ardent de la montagne. Une perle de sueur dévala la tempe de la démone, laquelle glissa une main discrète sous sa pèlerine pour étreindre l'enfant réfugié dans son ventre. Puis l'ascension se poursuivit, ponctuée par les commentaires souvent stériles de son accompagnateur. La jeune femme demeurait mutique, à présent insensible à son élocution, drapée dans la cape qui camouflait sa grossesse. Si l'exercice lui coûtait, elle n'en montrait rien, escaladant une par une par une les marches, indifférente au danger qui la cernait, trop focalisée sur sa progression pour seulement s'inquiéter du fourmillement de la vermine autour d'elle.
Le banquet se situe tout en haut de la montagne. A l'évidence le Seigneur Pourpre exigeait d'elle qu'elle gravisse sa formidable forteresse par ses propres moyens. Pour la mettre à l'épreuve ou simplement lui donner l'occasion de découvrir son repaire. Pour l'intimider, ou peut-être l'amoindrir avant leur confrontation. Le fardeau qu'elle portait lui pesait plus qu'elle ne s'y attendait. Pas suffisamment cependant pour que la sulfureuse infernale l'admette ou le manifeste ostensiblement.  

L'interminable montée finit par toucher à sa fin. Au sommet l'attendait un vaste plateau de pierre calcinée et en son centre, les convives attablés. La Marquise entendit son nom résonner contre la roche. Un succinct Dame Cairn qui harponna l'attention de ses hôtes. Pour sa part Mélisandre considéra le trône démesuré en bout de table. Son occupant la gratifia d'un grognement, auquel elle répondit d'une furtive révérence. Puis elle dépassa les démons présents. Il en fallait davantage pour entamer l'indéfectible aplomb de la belle qui avançait avec le détachement paisible d'un fauve souverain. Parvenue à sa place, la diablesse caressa doucement le dossier de son siège, feignant l'hésitation.

" Aurais-je l'insigne honneur de voir mon hôte se présenter comme j'ai pu l'être ? "

Son regard erra brièvement sur la table chargée de viandes et de chairs pourrissantes. Autour d'elle, elle ne vit que des chefs de guerre impatients. Tout ce beau monde réunit rien que pour elle ? Allons bon. Le sujet devait certainement être d'ordre politique. Arsl’ath Malk en savait manifestement davantage sur elle qu'elle-même sur lui.

" A moins que le seigneur de cette montagne n'émette que des borborygmes ? J'avoue être lasse des discours de mon guide. Il m'a tant gavée de paroles que je n'ai plus faim. Et si personne d'autre ne parle ici, qui me dira ce que vous attendez de moi et ce que je peux obtenir de vous ? Mis à part ce fastueux... festin. "

Les bases étaient posées. Ils étaient entre démons, après-tout, et nul n'était dupe. Mélisandre scruta le Seigneur Pourpre, son éloquence dérobée derrière un sourire confidentiel. Après cette longue ascension, elle mourrait d'envie de soulager ses jambes aussi lourdes que du plomb. Mais il lui fallait rester debout pour l'heure. Jusqu'à ce que son hôte attise son intérêt ou dévoile le sien à son égard. Elle prit néanmoins appui sur sa chaise, croisant les bras sur son dossier avec nonchalance. Ses boucles noires débordaient de sa houppelande et encadraient son visage à l'expression sereine.  

" Dame Cairn est un peu juste à mon goût. Je suis Marquise aux Enfers. Placée sous la juridiction de Lucifer. Protégée d'Helel et de ses fidèles. Mère de son héritier légitime et aspirante au trône d'Ashnard. Un trône plus glorieux que celui enterré au fin fond d'une montagne stérile perdue au milieu de la steppe. "

Cette fois, la malice brillait au fond du regard charbonneux. L'imprudence se conjuguait magnifiquement bien avec le tempérament sulfureux de la diablesse.  
« Modifié: jeudi 23 octobre 2014, 20:07:30 par Mélisandre Cairn »

Urgogot

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 2 dimanche 26 octobre 2014, 00:12:40

Terrifiant étalage d'une expérience et d'un rang auquel nul n'avait jamais espérer prétendre. On se tourna calmement vers elle, observant cette première étape dans les négociations. Un moment délicat, qui se soldait le plus souvent par un sourire, ou une tête qui s'envole.
Mais le ton était juste et bien porté, une franche estocade à la limite de l'agression pour le seigneur démon aux habitudes belliqueuses. Mais pas assez pour ôter le large sourire carnassier sur le visage d'Arsl'ath Malk.
Il y avait beaucoup de vrai dans ce qu'elle disait, sa modeste condition n'avait pas l'égal des puissants de leur monde. D'ailleurs il aurait été très loin de pouvoir aspirer au trône d'un quelconque royaume de Terra, et il en avait encore moins le désir. Mais que ce Helel s'y intéresse était un premier point intéressant. Les incertitudes sur l'utilité de sa présence venait bel et bien de s'envoler. Depuis son trône démesurément grand, il observa Mélisandre. Petite silhouette humanoïde qui ne payait pourtant pas de mine. Qu'avait il tous à se revêtir de si laide apparence ? Mais la question ne se trouvait pas là, il s’agissait à présent d'avoir autant de réparti. Le gros démon pesa ses paroles, réfléchissant sans se cacher à une série de mot à aligné. Afin d'accorder son ton à celui de cette Marquise...

Mais la situation n'avait pas été aussi bien perçu par tout le monde. Gran, un démon majeur assez ancien, fidèle lieutenant du seigneur pourpre et puissant seigneur de guerre, se redressa brutalement faisant basculer sa lourde chaise en arrière. Haut de deux mètres, il n'était pas le plus imposant des démons à cette table. Mais sous sa lourde armure rouge il n'inspirait tout de même pas la plus grand des confiances. Une lueur morbide brillait dans son regard, et émanait de lui une farouche sensation de danger. Comme celle provoqué par les êtres instables et furibond.
En un éclaire il appuya le plat de sa botte contre le siège de leur invité et le poussa de toute ses forces, le faisant basculer plus loin. Il ouvrit la bouche, prêt à cracher le même genre d'éclaire que ceux lancé par ses yeux de braise, mais une voix lourde et caverneuse fit écho dans la montagne.

- Suffit !

Arsl'ath Malk ne c'était pas redressé à l'inverse de Kurkak de l'autre côté de la table... Il ne s'était pas non plus mit à crié, mais l'écho surnaturel semblait provenir de la montagne elle même. De sa montagne. Il garda le même sourire, posa ses yeux ambre-feu sur son lieutenant courroucé par de tel propos. Au même instant, Myza était arrivé avec son bourdonnement insupportable. Se posant à côté de la chaise tombé pour la relever, dépoussiérant même le siège. Il invita la démon à s'asseoir cette fois-ci, ne prêtant même pas attention à Gran. Celui-ci s'était rassit doucement, soutenant le regard de la marquise sans bronché. La bouche tordu par la hargne, déformant l'entierté de son visage rouge cramoisi. Il poussa un petit grognement plus puissant avant de finir de se rasseoir et de regarder devant lui, visant un énorme cuissot d'une créature quelconque. Il l'attrapa et le traîna jusqu'à lui pour y plonger ses crocs et sans nourrir. Kurkak s’assit à son tour mais ne mangea pas, restant le seul à ne pas imité ses congénères. Il garda son regard planté sur Gran, l'imbécile !
Il était difficile de rattraper pareil dérapage, et bien que la position de Gran à la table n'avait elle non plus pas été anodine, il était étonnant que les choses aient prit une telle tournure si vite.

- Certes, Marquise ! Il est peut être de coutume à la cours d'Ashnard ou en enfer d'être à ton chevet. Car sans quoi, qu'elle autre intérêt d'être Marquise... Accepte donc la modeste hospitalité de Souffle-Mort. Loin de ta gloire et de ta noblesse... la nourriture est riche, car ses guerriers partirons brûler ceux qui te servent et te craignent demain... alors assit toi et mange !

Il inspira profondément, observant Myza qui n'avait pas bougé d'un pouce, invita toujours dans cette même posture faussement raffiné et maniéré.
Myza capta son regard et se racla la gorge... comprenant la volonté de son maître.

- Ainsi parla Arsl'ath Malk le seigneur pourpre, maître réunificateur de la la neuvième dimension du deuxième écho universel !

Le dit seigneur pourpre enchaîna immédiatement.

- Et aussi pompant que ce titre puisse l'être... je ne suis maître que d'un rejet oublier des enfers. Don tu n'auras peut être jamais entendu parlé. Mais nous ne somme pas en enfer tu n'es Marquise de rien... ni dans ma dimension, et je ne suis maître que d'une montagne stérile.
Donc tu seras Juste Dame Cairn en ces lieu...


Il sourit d'avantage, posa lourdement un avant bras sur les accoudoirs de son lourd trône, observant avec une fausse bienveillance Mélisandre.
Les menaces n'auraient sûrement aucun impact sur elle, aussi il avait chercher à se montrer plus subtil, comme les serpents qu'ils cherchaient à cerner. Avançant un pion décidé mais dosé dans ses futurs négociations. Répondant aux exigence de son hôte, sans lui laisser le loisir d'en tirer satisfaction.

Le ton changea complètement... en effet, l'entierté de la table avait imité à merveille Gran, dévorant sans hésitation les amas de chair pourrissant et méconnaissable d'une série de créature abattu en masse. Absoluement comme si il ne c'était rien passé, balayant l'éventuelle tension qui avait pu s'installer. Une symphonie dégoûtante de mastication, de chair qui se déchire et des bruits humides provoqué par les lèvres et les langues d'une demi douzaine de démon commença pour ne cesser de s’amplifier. L'attablé se goinfraient littéralement, comme des bêtes, sans se soucier de Mélisandre. Seul Myza qui ne mangeait pas était resté debout au côté de son maître, maître qui n'avait attrper un os assez grand et recouvert de chair. Il le croqua tout entier, tachant son poitrail et la lourde table en bois devant lui. Il essuya ensuite ses lèvres avec son avant bras et montra du doigt la nourriture sur la table.

- Mange à ta guise !

Histoire d'appuyer sur ses dire précédent et voir si elle les acceptait ou pas. Pas de fausse manière à cette table, il n'y avait là que deux démons aux desseins peut être similaire qui sait.

- Je t'ai convié à cette table afin de m'entretenir avec toi ! J'ai récemment fait la rencontre d'une dénommé Shad. Adorable et naïve créature. Et même si sa personne ne témoigne pas du sérieux de ton maître, elle suscita assez ma curiosité pour me pencher sur son cas.
Et à présent que je te vois, je réalise mieux la trempe de ce fameux Helel.


A présent, il posa carte sur table, hé-honteusement d'ailleurs. Mais sans trop en faire, gardant ce bête sourire et la laissant à ses propres questionnement.

- J'aimerais m'entretenir avec lui, par ton intermédiaire ! J'aimerais que nous nous entretenions avec lui pour dire vrai...

Mélisandre Cairn

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 3 mardi 28 octobre 2014, 14:27:28

Il est vrai, l'allure de la diablesse détonnait avec le reste de l'assemblée. Là où ses hôtes exhibaient leur véritable visage, Mélisandre conservait figure humaine. Un vestige d'humanité auquel s'ajustait la tendre vulnérabilité des mortels. Elle semblait fragile, dans son habit de femme, presque menacée au milieu de ses pairs. Paisible comme un agnelet, l'Indocile guetta une réaction chez le seigneur de la montagne. Mais l'un de ses lieutenants s'avéra plus prompt. Le fracas de sa chaise résonna contre les murs de granits, arrachant un imperceptible sursaut à la démone. La belle se redressa alors, l'œil habité d'une lueur de défi. La colère flambait chez l'insurgé, inopérante sur l'objet de son courroux qui ne tremblait pas. Le Seigneur Pourpre ne tarda pas à rétablir l'ordre, cependant, et la Marquise se pourlécha délicatement les lèvres, comme pour gouter à la rage inassouvie du dément.

" Discipline ", souffla doucement la jeune femme à son encontre, l'effleurant d'un timbre de miel aussi urticant qu'un bouquet d'orties.  

Elle l'observa réintégrer sa place avant de balayer l'ensemble de l'attablée d'un regard impénétrable. Un autre individu s'était levé en bout de table releva-t-elle, bâti comme un colosse. Il semblait aussi peu engageant que les autres, pourvu d'une musculature outrancière, la mâchoire large et carrée, surmontée d'un regard dénué de pupilles et de fond. A la manière dont il toisa son confrère, elle le devina pétri de consternation et de rancune à son égard. En voilà un capable de percevoir les enjeux.

" Dois-je m'attendre à d'autres interventions de ce genre, Seigneur Pourpre ? "

Le ton employé livrait un aplomb implacable. Mélisandre harponna l'intéressé d'un sourire effilé puis consentit à s'asseoir, laissant le soin à Myza Sarg'Meold de glisser le siège sous ses fesses. C'était bon de se reposer enfin. La féline se coula dans le fond de l'assise, laissant reposer sa tête contre le dossier en une posture indolente sans cesser d'étudier son hôte. Le discours servi par ce dernier suffit à la régaler.  

" J'accepte votre hospitalité, Arsl'ath Malk le seigneur pourpre, maître réunificateur de la neuvième dimension du deuxième écho universel, elle récita sans même savoir à quoi au juste cela référait. A dire vrai... "

La jolie brune s'interrompit le temps de saisir un verre à pied oblitéré de poussière parmi les monceaux de charognes. Sans grand espoir, elle chercha de quoi le remplir sur la table, se satisfaisant bientôt de parcourir la tranche de la coupe d'un pouce oisif.

" ... personne ne se presse vraiment à mon chevet. Je ne suis pas mourante. Et si je l'étais, ça ne changerait pas grand chose. Il ne fait pas bon de faire preuve de faiblesse dans notre milieu, n'est-ce pas ? "

L'intérêt d'être Marquise. Mélisandre passa volontairement le passage sous silence, comprenant qu'Arsl'ath Malk cherchait à titiller son orgueil pour soutirer certaines précisions propres au cercle de l'Enfer. Du reste, s'il n'avait pas laissé l'occasion à son sous-fifre de corriger son impertinence, c'était bien qu'elle pouvait être utile au démon renégat. Et à la façon dont il la traitait, elle devinait qu'il solliciterait tôt ou tard sa coopération. Elle ignorait encore pour quoi, exactement, bien que quelques hypothèse se profilaient à présent. Un moment durant, elle contempla l'orgie de mastication et de déglutition autour d'elle. S'il y avait de la répugnance en elle, elle ne le montrait pas.  

" Je ne doute pas de la valeur de vos troupes sur le terrain. J'ai entendu les récits qui s'y rapportent. Vous devez être un Maître exemplaire pour être à la tête de tels guerriers. Des guerriers dotés de leur propre ambition, j'imagine."

Comme pour relever l'intérêt ou la curiosité que pouvaient attiser ses paroles, son regard vagabonda brièvement autour de la table. Puis ses doigts s'égarèrent pour arracher un lambeau de chair à la carcasse la plus proche, largement entamée par son voisin. Si le but avait été de l'empoisonner, la pitance proposée aurait présenté meilleure allure. Inutile de défier davantage Arsl'ath Malk devant ses hommes, par ailleurs. Une invitée respectable se devait de goûter la nourriture de son hôte. Portant la bouchée à hauteur de son visage, la convive décela le corps laiteux et gesticulant d'un vers blanc logé dans l'entrelacs de nerfs et de muscles avariés. Elle l'évinça tranquillement, raffermissant la prise de son pouce et de son index sur la viande. Tandis qu'un rugissement déchirant émanait du tréfonds de la montagne, la brunette se rappela le mythe de Perséphone, piégée aux Enfers pour avoir mangé sept pépins de grenade. Une idée lui vint alors. Toute simple.
Mélisandre déglutit sans mâcher. L'instant d'après, l'enfant s'agita douloureusement dans son ventre. La Marquise se contenta d'inspirer, relevant vite le regard vers son interlocuteur, interpelée par la familiarité des noms énoncés. Ton maître. La formule égratigna cruellement son arrogance. Aussi hermétique qu'une statue de pierre, l'Indocile s'absorba dans la contemplation de son verre sans cesser d'en éprouver les aspérités décaties sous la pulpe de ses doigts.

Shad, douce Shad. Une série d'images s'immisça dans son esprit. Brutale et crue. A l'époque, la diablesse se débattait encore avec virulence contre l'emprise d'Helel. Shad avait fait les frais de cette rancœur. Battue, violée, humiliée. Suivant ses directives, le Yamata no Orochi était presque parvenu à briser la petite Terranide. Pour ça aussi, elle avait été punie.

" Adorable et naïve créature... approuva-t-elle d'un sourire pensif, s'extirpant vite de ses réflexions. Helel serait flatté. J'imagine aisément les raisons qui peuvent vous pousser à vous rapprocher de lui. C'est une figure puissante de notre Cercle qui sait reconnaître la valeur d'un semblable. "

C'est avec une grâce féline que la Marquise se redressa. Autour d'elle, elle sentait pulser la fournaise démoniaque de Souffle-Mort. Ouvrir un portail d'entre-deux mondes serait d'une facilité déconcertante.

" Je puis vous conduire à lui et, si vous le désirez, vous montrer dans le même temps ce qu'est être Marquise. "

D'une impulsion souple et en dépit de son fardeau, Mélisandre escalada la table. Sa démarche presque frivole l'emporta jusqu'au trône du Seigneur Pourpre où elle mit un genou à terre. Mains plaquées contre le banquet, elle récita une formule inaudible jusqu'à ce qu'une faille déchire l'espace entre elle et le roi guerrier. Derrière le voile opaque de la passerelle, les ténèbres fourmillaient. A la condition d'être nyctalope, on pouvait laborieusement distinguer un sol nu et l'esquisse d'un lourd portail dans le fond de la pièce.  

" Une personne par portail. Vous êtes mon invité " déclara-t-elle doucement, les paumes toujours soudées à la table.

Mélisandre jeta un coup d'œil derrière son épaule. Devant ses lieutenants, une hésitation de leur maître pourrait être traduit comme une marque de pusillanimité. Le choix appartenait désormais au Seigneur Pourpre.
« Modifié: jeudi 06 novembre 2014, 00:43:10 par Mélisandre Cairn »

Urgogot

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 4 mercredi 05 novembre 2014, 22:34:53

Aussi corrosive que la bile d'Apophys, mais avec l'apparence d'une jolie poupée ! Que voilà une bien belle machine à faire souffrir. Au point de la suivre hors de la sécurité de son repaire ? Loin de ses généraux, loin de ses gardes ? Ce qui reviendrait à balayer d'un revers de la main toute son organisation, tout ce "piège" tendue à la douce Mélisandre. Le bougre n’excellait pas dans l'art du dialogue, aussi tout ceci avait été bien préparé. Sa répartie était malheureusement trop brusque et agressive pour espérer se faire des amies. Quitter cet scène où il se donnait en spectacle semblait donc être un pari risqué.
A cela, il était indispensable de rajouter le fait que son assemblée était sa force, mais également sa faiblesse. Ce ramassis de démon stupide et fourbe l'épiaient, estimant, jugeant et jonchant de son autorité et de sa puissance. Refuser cette invitation aurait pu être perçu comme une preuve de couardise, donc de faiblesse. Par ailleurs, le seigneur pourpre commençait à concevoir de l'ampleur des talents de la marquise. Une dame habille, probablement pas indispensable par sa puissance au combat ! Il aurait probablement mieux fait de la convié sur un champ de bataille...

Alors que le démon réfléchissait, les regards commençaient à se tourner vers lui. L'air de rien, feignant de ne pas avoir écouter la proposition de Mélisandre. Se goinfrant faussement d'une viande qui n'avait plus grande saveur.
Mais contre tout attente, l'entierté de sa dentition se dessina sur son visage et ses narines se gonflèrent. Son regard flamboyant se posa doucement sur ce portail vrombissant devant lui.
Après tout, de quoi pourrait il avoir peur, si ce n'est d'une bimbo taillé pour plaire qu'il écraserait au creux de sa main.
Orgueil, fierté et vanité prirent le dessus. Il inspira profondément et se redressa, un morceau de barbaque gigantesque à la main.

- Myza !?

- Vouiiiii mai...

L'insecte bourdonnant fut interrompu, recevant l'énorme cuisson sanguinolent entre les bras, manquant de tomber sur son derrière. Le seigneur pourpre ne lui adressa pas un regard, son énorme pied fit basculer légèrement la table alors qu'il y grimpait. Le bois se plaint longuement avant que se lourd fardeau ne passa un pied dans le portail.

- Occupe toi de tout durant mon absence !

Il n'en dit pas plus et l'homme mouche s'inclina légèrement, observant son maître être happé par le portail. L'assemblée n'étaient pas du genre à s'inquiéter de se genre de magie, bien au contraire, la réaction de leur seigneur était de juste mesure selon la plupart. Collant parfaitement avec son image de fonceur brutal et agressif. Les plus loyaux louèrent à nouveau cette qualifié qui les avait convaincu de le suivre. Tandis que les traîtres maudissaient cette ténacité et cette férocité dont il faisait preuve, commandant l'ensemble de sa horde d'une main de fer.

Le banquet prit donc une drôle de tournure... l'ensemble se leva d'un geste commun, grommelant ou grognant quelques idioties. Certains empoignèrent quelques larges morceaux de viande tandis que d'autre s'en allèrent plus rapidement, abandonnant littéralement la table sans aucune égard à leur invité. Comme si tout n'avait jamais été qu'une illusion, qu'une pièce de théâtre qu'on aurait soudainement coupé.
Même Myza au demeurant si poli avait tout simplement laissé Mélisandre sur place, bourdonnant avec beaucoup d'excitation vers le bord de la plate-forme pour disparaître en contrebas.

Seul l'un d'entre eux s'attarda autour de la table. Ou plutôt une... longue silhouette n'ayant rien à envier à la grandeur du seigneur pourpre. Une apparence cependant squelettique, décharnée, à la limite cauchemardesque mais doté d'une certaine grâce que l'on pourrait associer à la gente féminine.

L'être se leva de son siège pour marcher jusqu'à la marquise, elle l'observa en penchant la tête, souriant tendrement, concentrant son regard sur le ventre de cette dernière.
Sa main griffue s'en approcha avant de se retirer subitement. Sa tête se tourna, observant ce misérable homme mouche, revenu sur ses pas comme un chien de berger regroupant son troupeau. Il ne dit rien, se contentant d'observer avec peu de sympathie les deux démons.
La plus grande d'entre elle se contenta de sourire, esquissant une courbette. Puis s'en allant...
Elle murmura entre ses dents formant un sourire forcé.

- Qu'il ne le vous prenne pas...

Un murmure, presque inaudible ! Dieu seul savait à qui il était réellement destiné.

Mélisandre Cairn

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 5 jeudi 27 novembre 2014, 01:23:23

Mélisandre leva les yeux sur l'imposante silhouette se découpant derrière les pulsations du portail. D'étranges formes s'y pelotaient en serpents d'obsidienne et fourmillaient en myriades de spirales d'où montaient des chuintements indistincts, des chuchotements, si on y prêtait l'oreille. La belle patienta, ramassée comme un félin nonchalant, les paumes soudées à la table. Un sourire versatile étira brièvement ses lèvres au moment de contempler Arsl'ath Malk, englouti par la faille ténébreuse. Elle se résorba à sa suite, plaie noire cicatrisant en un clin d'œil lorsque la diablesse se redressa, confiante et souveraine. Autour d'elle et dans un raclement de chaise collectif, l'assemblée s'éparpilla, pareille à une nuée de corbeaux charognards. Personne ne semblait se soucier de ce que leur maître trouverait derrière. Mais Mélisandre n'était plus seule à savoir, désormais.

Quand elle pivota vers le retardataire, la Marquise arborait une expression tenace, aux antipodes d'un quelconque sentiment d'effroi. Elle n'était pas l'agneau, ici, et aucun loup ne s'était infiltré dans sa bergerie. Son regard confronta celui de la créature famélique, filiforme, dotée d'une grâce surnaturelle mais insignifiante à ses yeux. Dans le monde des hommes, il n'était rien de plus qu'un spectre sans consistance. Une chimère. Si l'Indocile craignait les fantômes, il ne faisait par partie de ceux-là et leur échange mutique ne lui inspira qu'une immobilité froidement digne, à laquelle s'ajouta une hostilité de plus en plus palpable au fur et à mesure que la chose avançait la main vers elle. Seul le bourdonnement de Myza parvint à le détourner cependant. Quoi qu'il eût voulu faire, ce n'était pas approuvé par la maison. Le regard charbonneux de la belle suivit la dégaine décharnée jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Qu'il ne vous le prenne pas...

Qui ? Prendre quoi ?

Un léger reniflement de dédain froissa l'adorable museau. Elle n'avait que faire de mises en garde. Du reste, elle avait plus encore à prendre qu'on n'avait à lui dérober.

Une nuit et une journée entière s'écoulèrent avant qu'elle ne se décidât à rejoindre Arsl'ath Malk. Ce dernier avait sans doute perdu la notion du temps car aucune lumière ne parvenait aux geôles. Pas même le vacillant éclat d'une chandelle. Le puissant Seigneur Pourpre se trouvait sous terre, suffisamment ancré dans les profondeurs des Enfers pour que le silence le calfeutre. Il n'était probablement pas le seul captif, mais sa cellule semblait isolée, si bien que rien ne perçait, ni hurlements ni murmures, et le long des corridors peuplés de vide se devinait parfois la cavalcade d'un rat et de ses griffes sur la roche. En traversant la faille, le démon avait pénétré une pièce dépouillée et froide, et ce qui paraissait être un portail en fer forgé de l'extérieur se révélait être une formidable herse bardée de pointes. Chaque barreau était solidement ancré dans le sol, de l'épaisseur de l'encolure d'un cheval. Une énergie sombre sourdait de l'acier : plus on l'approchait plus l'air vibrait, et si on l'effleurait, on recevait une décharge particulièrement déplaisante. Le reste de la cellule se composait de trois épais murs de pierre hermétiques et striés de griffures. En acceptant l'invitation de l'Indocile, le roi de la montagne s'était condamné avec les autres rats, dont il constituait le seul divertissement dans la pénombre poisseuse des geôles.

Un chandelier s'alluma spontanément dans le couloir, le baignant d'une lueur chancelante. Les contours d'un opulent fauteuil s'esquissèrent sous l'éclat timoré des flammes, le velours rouge du capitonnage orienté vers le cachot, l'assise curieusement vacante. Les accoudoirs damasquinés d'or capturèrent les jeux de lumière, leur extrémité s'enroulant avec élégance sous les traits de mufles de panthères rugissantes. Leurs prunelles flamboyaient d'un rouge furieux tandis qu'elles fixaient le captif derrière les barreaux d'acier. Des pierres taillées dans des rubis de sang.

Quelqu'un rompit soudain le silence et une mélodie dispersa ses notes suaves sur l'aile creuse et austère du vide tandis qu'on fredonnait à voix basse. Les mots s'effaçaient, mourraient avant d'être réellement prononcés et seul l'air languissant portait entre les murs glacés. C'était une chanson des temps anciens, grouillante de mélancolie. Son interprète en avait oublié presque tous les couplets et cessa de fredonner en pénétrant dans le halo de lumière. Mélisandre gratifia alors son hôte d'un signe de tête courtois. Pas de houppelande ni de capuchon cette fois. La jeune femme arborait une robe d'une toile très fine et transparente, chargée de reflets sombres comme le duvet d'un corbeau. Une pampille de perles d'ambre ceignait sa taille, puis la tenue s'évasait en un bouillonnement de mousseline sous lequel disparaissait la sphère maternelle de sa grossesse. D'amples boucles d'ébène couvaient son décolleté et habillaient ses épaules. Elle sentait leurs pointes caresser le milieu de son dos, ce qui déclenchait d'incompressibles frissons le long de son échine.  

" Vous ai-je manqué ? interrogea la féline créature en prenant place au creux de son trône. Elle s'y coucha en travers, les jambes reposant au-dessus d'un accoudoir tandis qu'elle s'adossait contre le second, une main épousant l'arrondi de son ventre. Bienvenue dans mon royaume ", ajouta-t-elle d'un ton affable. Son regard mutin et fauve fouillant avidement celui du démon.

" Nous n'aimons pas les renégats, ici. Aussi ai-je débarrassé la surface de Terra de votre présomption. Vous n'êtes un seigneur nul part. Pas plus là-haut qu'ici. J'ai bien pensé à vous laisser exercer votre règne ridicule sur des légions de rats indéfiniment mais... "

La Marquise marqua une pause et claqua des doigts. Un parchemin surgit alors et se déroula face à elle, exposant ses lettres noires qu'elle parcourut une nouvelle fois.

" J'ai mieux à vous proposer que de moisir dans ce trou. Passons un accord. Signez ce document et vous serez délivré. Evidemment, j'y ai spécifié mes conditions. Vous reconnaissez être sous mon autorité et vous vous engagez à m'obéir. Je vous laisserais alors retrouver vos quartiers. Il se peut même que je vous épargne l'humiliation devant vos hommes, aussi serez-vous libre de leur raconter ce qu'il vous plaira. Autant que vous conserviez votre crédibilité et votre puissance. Vous serez également reconnu comme un démon affilié à Lucifer et vous pourrez jouir de ces avantages sans plus vous inquiéter des inconvénients. Je suis exigeante mais juste. "

Sur un mouvement délié du poignet, le parchemin se recroquevilla sur lui-même puis roula jusqu'au cachot de Malk. Une plume noire se logeait à l'intérieur.

" Une dernière chose. Le contrat comprend une autre condition stipulée en petits caractères. Je vous laisse la découvrir. "

Le décès d'Helel, s'il devait advenir, marquera la fin du contrat et la libération immédiate du signataire dudit document.
Une porte de sortie subtilement indiquée au Seigneur Pourpre.

La diablesse concéda l'ombre d'un sourire tout en observant la physionomie de son interlocuteur. Il pouvait refuser. Auquel cas elle le laisserait mijoter le temps qu'il faudrait avant de revenir le visiter.
Ou pas.
« Modifié: jeudi 27 novembre 2014, 01:33:01 par Mélisandre Cairn »

Urgogot

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Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]

Réponse 6 lundi 01 décembre 2014, 21:15:15

I y avait quelques choses de désagréable avec l'utilisation de portail. Ce vortex d'énergie pur et incandescent, avec le pouvoir effrayant de déplacer à corps à travers l'espace, à travers les dimensions, voir même à travers le temps. L'existence même perdait toute son sens et toute sa valeur une fois passé par cette déchirure magique. Il y avait quelques choses d'inquiétant la dedans, car les erreurs d'invocation avaient parfois de très lourdes conséquences, aussi sa confiance en soit et l'assurance de se dépêtrer de toute les situations avait rendu son pas sur et décidé. Trop sur...

Une sensation désagréable, des picotements caractéristiques et un frisson dans la nuque une fois de l'autre côté, mais ce dernier n'était pas dû au portail. Les ténèbres sous leur forme la plus misérable : l'isolement. Trois murs, d'énormes barreaux, et ce portail qui s'était dérobé derrière lui. Merde, un piège. Un piège idiot, que n'importe qui avec un minimum de prudence aurait pu éviter. Mais il était trop fier, trop orgueilleux et trop animal. Et c'était bien cela, un animal instinctif, stupide qu'il était facile de piéger avec un morceau de viande ou une carotte qu'on agitait devant son nez.
Il serra les dents et les poings, furieux de cette bêtise, maudissant déjà pour la centième fois le nom de Mélisandre et de tout ceux qui l'approchait de près ou de loin. Sa vengeance s'étala sur l'ensemble de cette fratrie de consanguin. Il regrettait de n'avoir pas causé plus de tord à Shad et s'imaginait déjà l'étripé avant de la faire passer par le fondement de cette empoisonneuse qu'il avait convié à Sa table.
Sa musculature se contracta, il s'avança vers les barreaux hérissés de piques et large comme des troncs d'arbre. Mais cela ne l’effrayait pas, rien ne l’effrayait ! Il enroula donc ses énormes mains autour des barreaux, s'empalant sur les énormes piques qui réagirent immédiatement, frappant l'entierté du corps démoniaque d’insupportablement décharges. Son visage se renfrogna alors qu'il luttait contre ce maléfice. Ses biceps furent traverser de large veine, ses dorsaux gonflèrent à l'extrême tandis qu'il appliquait toute ses forces dans un combat perdu d'avance. Sa peau se marqua de brûlure, son sang bouillonnait peu à peu et une épaisse fumée noir s'échappa de ses lèvres et de ses narines. Il se consumait de l'intérieur mais sa rage était plus fort, ou en tout cas assez forte pour maintenir son effort quelques instants.
L'énorme masse qu'il était n'arriva à rien, mise à part à se blesser gravement. Il tomba à genoux, fumant et couvert de brûlure assez grave. Ses mains ruisselaient de son propre sang, il les observa avec fureur. Ses poings se refermèrent, faisant abstraction de la douleur... sa colère n'avait elle pas cesser de lutter, et même si son corps l'abandonnait il ne c'était calmé pour autant.
Brusquement sa voix s'éleva, une plainte violente et puissante venant du tréfonds de son être. Trouvant son origine dans le torse développé du démon. Arsl'ath Malk le puissant seigneur pourpre était piégé comme un rat...

Ajoutez à l'humiliation d'être tombé dans un si vulgaire piège par une si vulgaire démone, la punition ultime d'être laissé là, seul, sans une explication ou un quelconque surveillance. Comme si il n'avait été plus rien, comme si l'histoire s'arrêtait là. Le démon était un mâle en puissance très imbu de sa personne, et ne pas se soucier de sa présence était bien plus terrible que n'importe quelle torture. Tel un chien qui préférait être battu plutôt qu'ignoré par son maître.
Les heures devinrent des jours, le temps s’effilocha pour se mélanger avec les divagations d'une rage sans limite. Son esprit s'affolait, partant dans toute les directions, cherchant par tout les moyens à s'extirper de cette prison. Il s'imaginait la chute de son royaume, les millénaires passé à combattre pour moisir dans ce trou, pendant d'autre millénaire. Car sa puissance était telle qui lui faudrait passé un temps inouïe dans cette geôle avant de trépasser, et encore, le pourrait il ? Nourrit par sa colère et sa soif de vengeance, le démon sait se faire plus coriace, voir immortel.
Mais l'angoisse prématuré du lion en cage s'estompa d'un coup, alors qu'une voie qu'il n'avait cesser de se ressasser semblait venir de l'extérieur de sa tête.
Le démon ouvrit un œil surpris, presque saisi... Il était assit en tailleur, bras croisé au centre de la pièce sans bouger, comme une gargouille figé dans sa fureur.

Elle était là ! A quelques mètres de lui mais si loin... de sa cellule, le démon constata d'avantage de l'humiliation de la situation. Car voilà qu'elle lui parlait comme au dernier des chiens, avec le dédain et la suffisance que des barreaux enchantés pouvaient offrir à un être si frêle et misérable. Mais le seigneur pourpre écouta, attentivement, sans prononcer le moindre mot. L'heure était extrêmement tendu et l'envie de sortir pour se venger endurerait même la plus ignoble des humiliations.
Elle lui évoqua l'idée d'une porte de sortie. D'abord inimaginable, l'esprit du démon fit rapidement le calcul, comprenant qu'il n'avait d'autre choix. Et qu'il lui serait facile, une fois sortie, de la pulvériser. Il se chargerait ensuite de ce Helel si perfide qui avait su user de sa curiosité... lui envoyant sa plus belle fleure pour le duper. L'esprit furieux du seigneur démon faisait de gros raccourci sans réfléchir, et la violence de sa colère mettait tout le monde dans le même panier. On cherchait à le nuire, et ce "on" englobait tout les démons qui ne rampaient à ses pieds.
Aussi, lorsque le parchemin se déroula devant lui, il saisi à pleine main la plume et griffonna une rune le désignant parmi les siens sans se donner la peine de lire quoi que ce soit. Sa liberté et sa vengeance n'avaient que faire des conditions écrites en petit format sur un parchemin.

Un bruit de roc qui se déchirait fit s'emballer ce qui servait de cœur au démon. Les barreaux disparaissaient doucement, le libérant de cette entrave qui avait failli le rendre fou. Il sourit de toute ses dents avant de se relever péniblement, encore lourd du poids de ses blessures mal soigné. La magie du seigneur pourpre était scandaleusement faible, seul son agressivité sans limite et sa détermination l'avait mené là. Sa et une large épée qu'il maniait avec adresse...
Arsl'ath Malk sorti de sa prison calmement, mais en lui il brûlait. Sa main se tendit calmement et un trait de fumée noir parsemé d'éclaire rouge se mit à vrombir. L'espace autour de cette amas de puissance se distordait, prenant un aspect étrange, comme lorsque la chaleur faisait divaguer les yeux et que l'on pensait voir l'horizon danser. Malheur s'invoqua finalement. Gigantesque épée courbe qui se maniait à deux mains, mains qui la levèrent haut dessus de sa tête, et avec elle sa vengeance. Son regard flamboyant s'embrassa, laissant de la fumée danser au dessus de sa tête. Cette même fumée glissait doucement entre ses crocs, voilant en parti son visage marqué par la folie du sang.

Un hurlement accompagna la descente de sa lame, le corps du démon était emporté dans l'élan... et si elle n'était pas tranchée en deux dans le sens de la longueur, la pauvre Mélisandre serait probablement écrasée profondément dans le sol et réduit à l'état de bouillie.
Mais quelque chose n'allait pas, son bras dévia tout seul, faisant légèrement pivoté la lame qui vient se planter profondément dans le sol.
Dans son élan, le corps d'Arsl'ath Malk c'était avancé pour n'être qu'à quelques centimètres de Mélisandre. Il ouvrit donc la gueule et chercha à lui arracher le visage, mais sa mâchoire claqua à quelques centimètres de son nez. Impossible, ce bout de papier aurait il donc la force de retenir son bras et sa fureur ? Ce simple parchemin... ce torche cul qu'il avait signé, trop précipité de massacré cette sorcière. Sorcière qui l'humiliait donc pour la deuxième fois en se tenant assit devant lui et l'entierté de sa colère.
Il poussa un violent grognement, mélange ultime de frustration et de rage... ne pouvant visiblement rien faire de plus.


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