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Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

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Laura Kinney

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Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

samedi 23 août 2014, 02:42:40

« La vache... T’es... T’es increvable ou quoi ?! »

Laura lui sourit tendrement, et haussa les épaules, comme si ce n’était rien.

« Je cours un peu vite, c’est tout... Je faisais beaucoup de sport, là d’où je viens.
 -  Ouais... Ben ça, tu peux le dire ! J’ai les poumons en feu, j’ai... J’ai du mal à respirer, et toi... T’as l’air... Prête à refaire un tour de piste ! »

Parmi toutes les épreuves d’éducation physique et sportive du lycée, le 3x500 mètres était probablement l’une des épreuves les plus craintes. Le principe était tout simplement d’enchaîner trois fois 500 mètres en courant, soit courir, en tout, sur plus d’un kilomètre et demie, en devant avoir un temps régulier, et en y allant vite. Pour la belle Shii, qui était en train de parler avec Laura, cette épreuve était très épuisante. Shii était très intelligente, l’une des élèves les plus douées du lycée, et qui avait toutes les chances de réussir avec brio les tests universitaires à la fin du lycée, mais, pour le sport, elle peinait comme la pire des élèves.

Shii était la seule véritable amie de Laura dans ce lycée, où elle ne connaissait personne... Mis à part Shii et sa prof’ de sport, Hardy-senseï, qui s’amusait à organiser son cours dans un débardeur moulant et un minishort noir qui moulait également ses fesses... Ce qui faisait que les élèves masculins de son cours ne cessaient de loucher sur les formes généreuses de la prof’. Une légende locale affirmait que celui qui arrivait à battre Hardy-senseï pouvait avoir droit à un bisou, et cette légende suffisait à relancer la motivation d’élèves ne voyant pas grand-intérêt dans une matière qui, de toute façon, ne figurait pas dans les examens universitaires.

Depuis plus d’une semaine, Laura était maintenant admise au lycée Mishima, sous la surveillance de Félicia Hardy, qui, outre être une prof’ de sport sexy, était aussi une cambrioleuse super-sexy se baladant la nuit dans une combinaison moulante en cuir, et travaillait pour le SHIELD. La nouvelle mission de X-23 était d’agir en tant que Laura Kinney, et d’essayer, autant que faire se peut quand on avait son pedigree, de retrouver une vie normale, en se faisant des copines, en stressant pour ses examens, et en disant du mal sur les mecs tout en se demandant quel était celui qui avait le plus beau cul. Pour le moment, l’initiation de Laura était assez tendue. Le premier jour de son arrivée au lycée, elle avait cassé la figure d’une grosse brute locale, ce qui faisait que plusieurs lycéens voulaient déjà la tuer. Elle s’était rapprochée de Shii, qui, outre être une surdouée, était également une jeune Japonaise timide, qui était proche d’une autre lycéenne, Clara, qui passait son temps à sécher et à faire des bêtises. Shii voyait souvent une certaine Mélinda Warren, sur laquelle Laura avait pu noter que bien des filles de sa classe ne l’aimaient pas, voyant en elle « une salope arrogante et prétentieuse ». Félicia lui avait recommandé de se tenir éloignée de Mélinda, car il y avait, avec elle, « des choses pas nettes ».

Laura avait terminé la première le 3*500, au coude-à-coude avec Hardy-senseï, ce qui avait estomaqué tous les autres élèves, pour qui les capacités sportives de Hardy-senseï étaient à la hauteur de son décolleté ou de ses fesses : brillant quelque part dans le firmament, où personne ne pouvait la concurrencer. En réalité, Laura était plus rapide que Félicia, et elle avait volontairement ralenti son allure. Hardy-senseï était une prof’ de sport atypique, car elle participait volontiers avec ses propres élèves, dérogeant à la traditionnelle règle implicite des profs d’EPS, qui voulait qu’ils restent toujours assis sur un banc en sifflant et en aboyant des ordres.

« Non, je... Euh... Je suis fatiguée, moi aussi..., finit par dire Laura légèrement, son cœur battant la chamade sous l’effet de la peur.
 -  Fatiguée ? T’as pas les joues rouges... Tu transpires même pas ! C’est moi, ou il y a une espèce de Terminator féminin sous cette peau ?! »

Laura rigola à la plaisanterie... Qui n’en était pas tant une que ça. Elle avait passé son enfance à enchaîner des courses interminables, avec, derrière elle, non pas un sifflet et des élèves surpris, mais des lance-flammes qui se rapprochaient de son corps pour l’incendier. Quand on avait suivi une telle éducation, un 3*500 mètres était une simple promenade de santé.

Félicia Hardy se rapprocha d’elle, et lui sourit.

« Bravo, Laura ! Tu es une vraie panthère ! »

Shii n’osa plus rien dire devant une professeur. Laura se sentit un peu mieux. Shii était très intelligente, et faisait preuve d’une redoutable imagination. La jeune femme ne savait pas pourquoi, mais Félicia se méfiait aussi de Shii... Peut-être parce qu’elle était proche de Mélinda ? Cependant, Laura peinait à comprendre pourquoi Mélinda était si crainte. Elle avait une vraie tête d’ange ! Laura hocha donc la tête, souriant à Félicia, puis s’écarta un peu. Des lycéens discutaient entre eux, et, comme d’habitude, elle ignorait vers qui se rendre.
DC d’Alice Korvander.

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Stagma Valentine

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 1 samedi 23 août 2014, 16:01:26

Outre Clara et Shii, une autre élève avait connaissance de la nature profonde de la si controversée Mélinda Warren. Stagma, habituée à vivre au contact de surhumains en tous genre et particulièrement de vampires -sa mère en était une, après tout- avait rapidement percé Mélinda à jour. Contrairement à son habitude, l'hybride avait rapidement décidé de laisser couler et ses investigations en ville et dans la région périphérique l'avaient trop occupée pour qu'elle pense à aller interroger Warren sur la présence du Diable à Seikusu, chose qui en plus n'ouvrait pas que des portes. Et si la suceuse de sang n'avait probablement jamais eu Stagma dans son colimateur, il y avait fort à parier que c'était parce que l'explosive demoiselle aux cheveux lavande ne s'était pas trop retrouvée plongée dans la vie de Mishima... Pour la bonne et simple raison qu'elle y allait rarement.

Un peu lasse de passer son temps à se battre et à multiplier les investigations infructueuses et désireuse de se construire un peu plus convenablement une vie simple d'étudiante, l'hybride était revenue doucement au lycée moins de deux semaines avant que Laura-chan n'y mette les pieds. Et très rapidement, on avait compris à Mishima qu'il fallait compter avec cette pile électrique aux formes généreuses qu'était Stagma. Elle avait étalé aussi un gros lourd, alignant dans la foulée tout ses copains pour être sûre d'avoir la paix. La charmante hybride s'était illustrée également au club de kendo et par son comportement exhubérant en classe, n'hésitant parfois pas à monter sur ses chaises et bureaux pour se faire entendre et beugler sur quiconque aurait eu l'idée de vouloir lui rabattre le caquet. Aussi énergique qu'elle était sympathique, Stagma s'était rapidement fait quelques amis et n'avait pas eu l'occasion jusque là d'aller à la rencontre de Laura. Pourtant, elle en avait l'envie ! Deux étrangères fraîchement débarquées devaient, selon Stagma, pouvoir compter l'une sur l'autre. Toutefois, lorsqu'elle avait apprit que Kinney-chan avait étalé son boulet, l'hybride avait jugé avec satisfaction qu'elle n'était pas vraiment une demoiselle en détresse.


Coincée dans l'uniforme de sport de l'école (une taille trop petite en haut, sans qu'elle n'en fasse seulement exprès) et les cheveux retenus en un chignon grossier, Stagma avait assisté à la course entre Kinney-chan et Hardy-senseï. L'hybride avait déjà couru contre la prof elle aussi, retenant ses forces pour présenter une performance des plus scolaires. Et, d'instinct, le petit manège de Laura ne lui avait pas échappé. Les dissimulateurs savaient se reconnaître entre eux et même si Stag' aurait été incapable de dire pourquoi, elle avait comprit que Kinney-chan ne s'était pas donnée à fond. Preuve en était, comme l'avait dit Shii, qu'elle n'avait pas transpiré en ayant égalé la prof', qui avait une santé physique des plus compétitive pour une simple humaine.
Alors que Laura se retrouvait seule, Stagma abandonna ses camarades pour lui fondre dessus en lui adressant son sourire le plus lumineux et le plus communicatif. Comme pour ses fringues trop serrées et suggestives, l'hybride ne faisait pas exprès d'être agréable à vivre et très facile à approcher.


- Yosh, Laura-chan ! Jolie course ! Cours contre moi, maintenant.

Enroulant son bras autour des épaules de Laura comme si les deux jeunes femmes avaient été amies depuis toujours, Stagma la tourna face au reste de la classe qui s'était massée à l'approche d'Hardy-sensei, qui s'apprêtait à expliquer la suite des épreuves. Et comme voir Stagma s'intéresser à quelqu'un d'une façon ou d'une autre était toujour une façon de le voir faire un de ses numéros, les têtes s'étaient tournées spontanément vers elles deux et l'annonce du défi -on pouvait dire que c'en était un, même si la proposition était tout à fait amicale avait suscité l'intérêt.
Soudain, contre la peau du dos de Stagma, Bubbles (qui, plaquée sur l'épiderme de sa maîtresse figurait le tatouage d'un corps stellaire) s'agita. Le contact avec la nouvelle arrivant de Mishima excitait la petite bulle, ce qui fit marquer un léger temps d'arrêt à l'hybride qui dévisagea Laura avec un sourire encore plus grand, mâtiné cette fois d'une certaine malice. Il n'y avait plus de toutes : Laura n'était pas une fille comme les autres. Et pour ça, Bubbles s'y connaissait !


- Deux bonnasses qui vont se renifler le cul avant de se le bouffer !, entendit-on fuser des rangs de derrière, ce qui provoqua une légère vague de rire.

- On finit la course et je passe à la distribution de pains, Kota ! Je vais te servir ma spécialité cinq-phalanges en direct dans la mâchoire, espèce d'abruti ! T'entends ça ?

Sa voix était montée d'un octave et son poing brandit en direction du-dit Kota avait isolé ce dernier de ses camarades, qui ne voulaient certainement pas être prit dans la tornade couleur lavande une fois qu'elle s'abattrait sur le comique qui, pour le coup, n'avait plus du tout envie de plaisanter. Tandis que Kota déglutissait difficilement, le poing de Stagma alla frapper en douceur l'épaule de Laura.

- Faut pas hésiter à leur rabattre le caquet, Laura ! Te laisse pas marcher d'ssus ! Une Stagma-Rocket dans la tronche et bim, tu rétablis le respect !

En guise d'illustration, l'hybride avait lancé sèchement son poing en avant pour mimer un coup, avant de revenir à Laura pour lui désigner sa main refermée.

- T'as pigé ? Tu sors le Laura-Bazooka et t'auras la paix ! Elle refit le coup de poing, invitant Kinney-chan à l'imiter. Stagma-Rockeeeet ! Allez viens, en piste.

L'hybride entraîna la mutante vers la ligne de départ désignée pour l'épreuve du 3*500 mètres. Et tandis qu'elles se plaçaient, assez loin du groupe pour être hors de portée de voix bien qu'Hardy-senseï s'avançait pour se préparer à donner le coup d'envoi, Stagma glissa quelques mots à sa partenaire sur le mode de la discrétion, le tout assorti d'un sourire assurément complice.

- Quand je parle de course, c'est une vraie course, Laura-chan. Tu sais très bien de quoi je parle, inutile de gaspiller ton souffle avec des arguments bidons. T'inquiète, je vais courir pour de bon, moi aussi.

Un clin d'oeil accompagna l'arrivée de Félicia. Stagma et Laura se retrouvèrent donc prête à en découdre sportivement, leur professeur s'apprêtant à égrainer les secondes qui les sépareraient du départ.
3, 2, 1...


Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 2 mardi 26 août 2014, 01:26:00

Il allait vraiment falloir qu’elle apprenne à se calmer. Être normale, ce n’était pas une mince affaire ! Le sport était terrible pour ça, car elle avait un mal incroyable à diminuer ses propres performances. Les « conversations culturelles », comme elle les appelait, étaient également très difficiles pour elle. Elle ne connaissait que les traités politiques et les ouvrages militaires, comme « L’Art de la Guerre » de Sun Tzu, mais le reste lui était totalement méconnu. Quand on lui parlait de Kyary Pamyu Pamyu ou Nobodyknows+, elle était totalement larguée. C’était encore pire quand ça se mettait à parler de mangas, où on lui parlait, pêle-mêle, de Naruto, One Piece, Dragon Ball... La culture moderne de Laura frôlait le néant absolu, ce qui faisait qu’il était d’autant plus difficile, pour elle, de se rapprocher des jeunes du lycée.

Laura hésitait à rejoindre à nouveau Shii quand une femme se rua dans son dos, et l’empoigna en se mettant à parler fort. La mutante sursauta, mais ne paniqua pas, reconnaissant l’une de ses collègues. Quand elle tourna la tête, elle vit une grosse paire de seins, cligna des yeux, puis les releva, croisant le regard de Stagma Valentine. Elle aussi, elle était un peu seule, car elle avait tendance à parler fort... Et elle s’était fait remarquer en envoyant au tapis l’un des losers du lycée, ceux qui venaient embêter les autres. Si elle ne parlait pas si fort, Laura aurait bien essayé de se rapprocher d’elle. Il fallait se mettre dans sa tête : pour elle, le lycée était un environnement totalement méconnu, et son éducation ne l’avait jamais préparée à ça. Pour une fois, elle ne devait pas résonner en se demandant qui elle pouvait tuer, elle ne devait pas réagir en cherchant les points de fuite, et en s’attendant à ce que, à chaque seconde, quelqu’un ne tente de la tuer en lui tirant une balle. Elle devait tout simplement se détendre, mais son cerveau avait été formaté pour être celui d’une tueuse. Même maintenant, quand elle voyait des visages se pencher, quand elle regardait des personnes, elle posait sur elles un regard professionnel. Quand quelqu’un voulait juste regarder les nichons d’une femme, e, elle, elle devinait l’emplacement des veines, elle voyait des tétons sur lesquels s’appuyer pour pincer, elle voyait des gorges à déchiqueter, elle voyait des endroits où mordre pour arracher la peau...

...Mais, pour le coup, il lui était difficile de penser, car Stagma la tirait vers elle, sans vraiment lui laisser le choix. Laura clignait des yeux, sa tête heurtant parfois les seins de la femme, ce qui amena un type à se permettre une remarque déplacée. Laura se retourna vers Kota, mais ce fut Stagma qui lui répondit, en lui hurlant dessus, et en lui promettant de le renvoyer à l’infirmerie, avant de dire à Laura que, dans ce monde, il ne fallait pas se laisser marcher dessus.

« Euh... Ouais, tu as raison... » répondit-elle, un peu dépassée par les évènements.

Stagma voulait courir avec elle, mais, avant ça, elle lui fit une démonstration de boxe, en parlant d’une « Stagma-Rocket ». Dans sa tête, Laura se disait que frapper avec son poing n’était pas une bonne idée. Il fallait toujours frapper à l’endroit où la peau était la plus faible, afin que l’os rentre en contact avec l’ennemi. Le coude et le genou étaient les deux points de frappe privilégiées, et, parmi ces deux-là, le coude était la partie du corps humain infligeant le plus de douleur. Contrairement au genou, on pouvait donner bien plus d’amplitude, et le bout de l’os en ressortait.

Néanmoins, la démonstration amena sur les lèvres de Laura un sourire amusé. Dans leur dos, certains louchaient sur les fesses de Stagma, moulées de manière insolente par son uniforme trop court. Laura ne s’en sortait pas trop mal non plus, ce qui justifiait probablement leur surnom de « bonnasses ». Les deux femmes se placèrent sur la ligne blanche, et, dans son dos, Laura vit Félicia qui se rapprocher prudemment. Loin d’être idiote, Félicia savait que Stagma en avait sous la patate, et qu’elle faisait probablement de cette catégorie d’élèves n’étant pas juste des élèves. Elle pouvait tout à fait interdire la course, car l’heure était venue de se reposer, mais, après quelques hésitations, elle choisit de la laisser se faire.

Stagma demanda alors à Laura de courir pour de vrai. Les yeux de Laura s’écarquillèrent sous la stupeur.

« Mais... Euh... »

Avait-elle déjà été grillée ? Si vite ?! C’était impressionnant ! Laura, sentant la panique monter, regarda à nouveau Félicia. Hardy-senseï s’était rapprochée d’elle, et croisa les bras sur sa poitrine.

« Tu peux y aller, Laura.
 -  Tu... Tu la connais ? demanda-t-elle en regardant Stagma.
 -  Pas autant que je le souhaiterais... Et je suis encore désolée de ne pas pouvoir t’offrir une tenue à ta taille. Obtenir de nouveaux uniformes prend toujours du temps, et je crois que, pour une fois, on m’a volé la vedette aujourd’hui. D’habitude, ce sont mes seins qui font fantasmer tous les élèves. »

Laura cligna à nouveau des yeux. Cette fascination pour les seins était curieuse. Elle avait toujours trouvé que c’était une partie du corps qui ne servait à rien. Elle était lourde et encombrante, et, pourtant, elle semblait exercer une curieuse fascination chez certaines personnes.

« Bref, vous pouvez vous lâcher. Autant que le public en ait pour son argent, non ? »

La jeune femme fronça les sourcils, puis acquiesça en hochant la tête.

« Okay, Stagma-chan... Je ne vais pas me retenir, alors. »

Elle soupira lentement et ferma les yeux, revoyant les séances de simulation. Le record du monde du 1 500 mètres avait été atteint en 1912 par Abel Kiviat, un Américain, avec le temps de 3 minutes et 55 secondes. Le record du monde féminin datait de 1967, et était détenue par la Britannique Anne Smith, avec un temps de 4 minutes et 17 secondes et 3 dixièmes. Laura avait dépassé ces deux records vers l’âge de ses 14 ans.

Quand le signal retentit, Laura s’élança à toute allure... Mais, là, il n’y avait pas de lance-flammes dans son dos, ni de tourelles et de fusils d’assaut crachotant des balles dans tous les sens. Il n’y avait qu’elle, la piste, le souffle du vent sur son visage... Et un grand sourire qui décorait ses lèvres.
DC d’Alice Korvander.

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Stagma Valentine

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Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 3 mardi 26 août 2014, 21:40:05

Si Hardy-senseï avait eu l'envie d'annuler la course, il n'aurait s'agit pour Stagma que d'une partie remise. Le défi aurait été décalé au soir aussi bien qu'à un autre jour de la semaine prochaine. L'hybride n'avait aucune raison de contester une décision de cette prof qu'elle appréciait pas mal au demeurant et l'important était accompli : établir le contact avec la lointaine et discrète planète Kinney afin qu'elle ne gravite plus seule dans l'univers qu'était Mishima et ses communautés d'élèves. La fille aux cheveux lavande fut néanmoins satisfaite qu'Hardy-senseï autorise cette petite fantaisie imprévue et elle la remercia d'un de ces sourires éclatants dont elle avait le secret, avant de réagir à la remarque de sa professeure en plaçant ses mains sous ses seins lourds pour les soupeser en faisant la moue. Ses doigts graciles aux ongles légers mais tranchants (héritage vampirique là encore, comme ses canines un peu plus acérée que la moyenne) firent jouer le volume de sa poitrine un instant, comme si elle les découvrait.

- Les vôtres se tiennent mieux, senseï. Même à moi, ils plaisent ! La jeune femme soupira. Et puis mon uniforme de gym est très bien, non ? T'en pense quoi, Laura-chan ?

Ces considérations esthétiques et corporelles laissées de côté, la permission de se lâcher fut donnée par Félicia elle-même et Stagma n'en fut que d'autant plus enjouée. Elle tapota amicalement le bras de Laura - "Fais toi plaisir !" - et vint prendre place dans le couloir délimité par les lignes blanches peintes sur la terre battue. L'hybride observa sa camarade un instant et se prépara au signal de départ que donna finalement leur professeur, lança les deux jeunes femmes dans la course.
Stagma n'avait pas un esprit de tueur comme Laura mais davantage une mentalité de guerrière plusieurs fois éprouvée. Bien que livrée amicalement, la compétition revenait à une petite gue-guerre puérile et l'hybride se refusait à ne pas la livrer entièrement, aussi resta t'elle un bon moment aux côtés de sa rivale. Le coude-à-coude était presque parfait et la satisfaction de Stagma se lisait sur les traits joviaux de son visage.

- Hardy-senseï a dit qu'on pouvait se lâcher, non ? Je pars devant, rejoins moi si tu peux, championne !

Un clin d'oeil fusa et les jambes de Stagma se contractèrent pour délivrer une poussée supplémentaire, sollicitant les tissus surnaturels de ses muscles. Cinq pas lui permirent d'ajuster sa foulée et d'équilibrer ses mouvements, les autres ne servant plus qu'à la propulser en avant pour dépasser Kinney dans un semblant d'aisance. Du moins était-ce ce qui devait ressortir pour les spectateur, l'effort fourni s'avérant en fait supérieur à ce que Stagma n'avait originellement estimé. Laura courait à une vitesse inattendue même pour elle et cela l'avait surprise assez pour qu'elle ait à puiser davantage dans ses réserves. Un mauvais calcul donc, pour une foulée semblable au tracé d'une flèche tirée d'un arc durement bandé. L'endurance de Stagma était à la mesure de ses capacités et cela lui sauva grandement la partie puisqu'elle parvint à tenir le rythme sur la longueur. Elle passa la ligne d'arrivée comme elle avait livré les premières secondes de la course : avec Laura à ses côtés, les deux ayant très probablement pulvérisé les compteurs.
La semi-ange s'arrêta quelques mètres plus loin, pour une fois un peu en sueur mais un sourire lumineux placardé sur le visage. Elle revint en quelques pas à Laura lui tendant le poing, vraisemblablement pour qu'elle y colle le sien.

- C'est moi qui paie un coup pour saluer ta performance et t'as pas le droit de dire non, Laura-chan ! Annule ce que tu faisais après les cours, on bouge toi et moi !

Ceci étant, les cours de la journées n'étaient pas finis pour autant et les deux amies (Stagma considérait déjà Laura ainsi, malgré le peu échangé) auraient tout le temps de faire un peu plus ample connaissance au fil des heures.

Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 4 jeudi 28 août 2014, 01:39:08

Courir sur 1 500 mètres était un exercice long et difficile, ce qui amenait à savoir rationaliser son énergie, et à maîtriser son souffle. Si on courait trop vite dès le début, on risquait d’exploser en plein vol. Laura avait appris cela, mais, pour autant, elle savait aussi qu’il fallait être rapide. Elle adopte donc d’emblée une bonne vitesse de pointe, contrairement à Stagma, qui sprintait rapidement, avant de ralentir pour reprendre son souffle. De telles différences ne furent sans doute pas vraiment perceptibles par des profanes, qui ne durent là voir que deux hyènes courir comme des détraquées, mais Laura le notait. Stagma avait une avance qui n’excédait jamais une ou deux secondes, mais elle était suffisante pour qu’elle analyse son fonctionnement. Elle disposait d’une vitalité incroyable, surnaturelle pour une simple humaine, et la manière dont elle courait confirmait son comportement excessif et survolté. Elle allait trop vite, ralentissant ensuite, permettant à Laura de la rattraper et de la doubler, avant que Stagma ne la rattrape à nouveau. Laura avait beau se forcer à aller aussi vite que possible, elle n’arrivait pas à sentir autre chose qu’un agréable sentiment d’allégresse à l’idée d’épuiser ainsi son corps en courant rapidement, en faisant un sprint nerveux et rythmée. Il n’y avait pas de flammes dans son dos, pas de voix hurlant dans des haut-parleurs, pas d’alarmes stridentes, rien d’autre que le vent contre son visage, le bruit cadencé de ses pas sur le sol, les décors du lycée, les arbres entourant la piste...

Elles arrivèrent toutes les deux à la ligne d’arrivée, un grand sourire sur les lèvres de Laura. Elle suait, mais ça ne la dérangeait pas. Au contraire, elle aimait ça. Cette respiration haletante qui faisait suite au sport, c’était comme un intense sentiment de libération, de délivrance. Elle vit Stagma lui sourire et tendre son poing vers elle...

*Qu’est-ce qu’elle fabrique avec son poing levé ?*

Intriguée, Laura regarda Félicia, en quête d’explication. Juste avant la course, elle n’avait pas non plus compris la question de Stagma sur ses seins, et pourquoi elle les avait pelotés. Félicia lui fit signe d’y aller avec un grand sourire, et, sans trop comprendre en quoi ce geste signifiait, elle l’assimila à une sorte de rituel. Elle posa sa main à plat sur le poing, timidement, et la tapota, sans trop comprendre si c’était bien ça que Stagma voulait. Au moins, elle avait fait une bonne course, et, en l’état, c’était le plus important. La course lui avait vidé l’esprit, et elle se sentait apaisée.

Stagma lui proposa ensuite une soirée entre filles après le lycée. Laura avait prévu d’aller à la bibliothèque pour se renseigner sur tout ce qu’elle ignorait, notamment sur la culture. Et puis, elle ne se voyait pas être si proche d’une femme aussi énergique. Il suffisait d’une seule fausse manœuvre pour qu’elle fasse jaillir ses griffes. Elle allait donc envisager de refuser quand Félicia posa ses deux mains sur les épaules de Laura, la faisant sursauter.

« Je pense que ça pourrait être une excellente idée que tu y ailles, Laura.
 -  Mais...
 -  Il faut la pardonner, Stagma, Laura n’a pas beaucoup d’amies, et elle s’intimide très facilement. »

Laura sentit ses joues se mettre à chauffer.

« C’est pas vrai ! s’exclama-t-elle alors. Et je serais ravie de sortir avec toi ce soir, Stagma-chan... Même si j’ignore totalement où aller. »

Un sourire sur le coin des lèvres, Félicia avait les bras croisés. La relation entre les deux n’était pas forcément méconnue des élèves, dans la mesure où Félicia amenait Laura en voiture au lycée. L’argument officiel était que Laura était la fille d’une amie de Félicia, venue des profondeurs du Kentucky, ce pays où il y avait plus de chevaux que d’êtres humains.

« Cool ! » s’exclama Félicia en lui faisant un clin d’œil.

Leur prof’ s’écarta alors, et Laura se massa l’arrière du crâne.

« Tu... Tu cours vachement vite, en tout cas. »

Les autres élèves étaient encore un peu impressionnés, certains regardant Laura et Stagma comme si elles étaient deux extraterrestres venues de la planète Mars.

« Je... Je me suis beaucoup entraînée en courant après les chevaux dans ma ferme... Pour essayer de les rattraper. »

C’était le premier argument que son esprit, troublé face à toute forme d’interaction sociale n’impliquant pas de trancher une jugulaire, venait de trouver pour justifier sa vitesse surréaliste.
DC d’Alice Korvander.

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Stagma Valentine

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 5 jeudi 28 août 2014, 20:41:05

Haussant très haut un de ses sourcils en abattant l'autre, Stagma n'avait pas besoin de parler pour dire à Laura qu'elle la considérait à moitié comme un OVNI. Qui aurait eu l'idée de poser sa main à plat sur un poing tendu, à part une fille qui n'avait jamais vu un salut de ce genre dans les films débordants de testostérone ? Kinney venait probablement de la planète Vuzul, dont elle estimait très sérieusement que certains habitants s'étaient mêlés à la population japonaise pour créer quelques une des castes sociales les plus tarées que comptait l'archipel nippon. En soupirant sans discrétion aucune et avant que Laura ne dégage sa main, Stagma lui en saisit les doigts doucement pour les lui faire refermer. Et c'est ainsi qu'elle posa le poing nouvellement formé contre le sien en un signe qu'elle voulait fraternel et dont elle espérait déjà qu'il devienne spontané entre elles. Un doute quant à la capacité de Laura-chan à assimiler une pareille évidence la saisit toutefois et elle en était à se demander si elle aurait besoin d'expliquer verbalement ce petit rituel de camaraderie quand Félicia-senseï était arrivée, attrapant l'étrangère par les épaules pour lui dire qu'elle aurait été des mieux inspirées d'accepter l'invitation. D'autant que Stagma n'aurait certainement pas lâché l'affaire après un refus.
Quand la prof s'adressa à elle, Stagma agita vivement la main dans l'air comme pour chasser joyeusement les derniers mots prononcés.

- Je vais la mettre à l'aise moi, senseï ! Elle passa à Laura. T'inquiètes pas pour ça, Laura-chan, je vais bien trouver quelque chose à faire ! On ne dira pas que Stagma Valentine est restée les bras ballants ! Je suis ton senpaï à partir de maintenant, je vais t'enseigner tous mes secrets !

Félicia disparu pour aller vaquer à ses occupations et Stagma se retrouva seule avec la brunette, qui se fendit d'un compliment qui tira à la semi-vampire un petit sourire malicieux.

- Vu qu'on a fait jeu égal, ça revient à dire que tu cours tout aussi vite. Personne ne t'avait jamais tenu tête, de là d'où tu viens ?

Pas de Vuzul, estima t'elle. Laura n'était certainement pas assez délurée pour débarquer de la planète qui avait pondu les otakus et les ganguros, ça non. Autour d'elle, les élèves qui marmonnaient quant à leur performance commune s'étaient agglutinés et cela n'avait pas manqué de déclencher un reflexe défensif chez Laura, qui déploya un argument en guise de bouclier. Cela ne fit qu'accentuer les doutes -qui franchement pouvait croire un truc pareil ?- et Stagma décida pour sa part d'hausser nonchalemment les épaules pour lui répondre le plus naturellement du monde.

- Ah ouais ? Des chevaux ? Moi, c'est parce que j'ai des capacités surnaturelles, je suis une hybride ange et vampire.

Quelques rires s'entendirent ça et là et, après quelques blagues échangées, les élèves se dispersèrent tranquillement. Stagma fit un petit geste de tête à Laura pour l'inviter à la suivre vers les vestiaires afin qu'elles puissent se changer, entreprenant de lui expliquer pourquoi elle avait fait preuve de franchise... Même si, pour les autres, la révélation passait pour être un petit délire de sa part. On ne s'attardait jamais trop sur les explications d'un fantasque, après tout, quand on vivait régulièrement au contact de ses élucubrations.

- Ton mensonge semble tellement vrai que personne n'y croit. Balance leur plutôt un truc abracadabrant et ils n'iront pas chercher plus loin ! Tu verras qu'à Mishima, les gens sont plus habitués à l'extraordinaire qu'au quotidien. Elle lui fit un clin d'oeil. Garde ton secret si tu veux, mais garde dans un coin de ta tête que tu peux te lâcher avec moi. Simplement parce que je sais ce que c'est. Et que je ne mens jamais, en plus.

Comprendrait-elle l'aveu dissimulé ? Avant que Laura n'ai put apostropher Stagma, les deux filles se retrouvèrent mêlées au flot des autres élèves et eurent à rejoindre l'agitation des vestiaires pour s'y doucher et s'y changer, l'hybride se chargeant de prendre sous son aile la petite nouvelle.
Valentine ne lâcha pas Laura d'une semelle de toute la journée, parvenant au tour de force d'être présente sans jamais être trop envahissante ni étouffante malgré son côté pile électrique. Elle tenta de faire reproduire à Laura le Stagma-Rocket et de lui mettre en tête le salut poing contre poing, comme elle se charga de lui présenter Mishima depuis l'intérieur, lui livrant ce qu'elle connaissait comme anecdotes et comme astuces sur la vie scolaire. Elle lui parla de sa théorie sur la planète Vuzul, lui enseigna comment -d'après elle- s'entraînaient vraiment les ninjas et passa pas mal de temps à lui démontrer par A + B que le lycée avait été construit sur un ancien cimetière de samuraïs dont les esprits investissaient parfois les lieux et les personnes.

***

- Mazinger Z est plus puissant que Grendizer*, je n'arrête pas de le dire ! T'es d'accord avec moi toi, pas vrai ?

Elles venaient de passer le portail du lycée, se retrouvant dans la rue alors que doucement la soirée s'installait. Leurs cours s'achevaient relativement tard, mais Stagma n'avait pas vu le temps passer : intéréssée ou juste patiente, Laura avait été une oreille agréable. Même si l'hybride avait eu besoin de la secouer une fois ou deux. La mini-jupe de Stagma voletait doucement dans le vent du soir, tandis qu'elle ouvrait un peu moins décemment le haut étroit de son sailor-fuku réglementaire. Si Laura avait prit la peine de déchiffrer sa partenaire de la journée, elle aurait rapidement sut qu'il ne s'agissait pas là d'une quelconque provocation mais simplement d'une mise à l'aise. Stagma était survoltée oui, mais d'une innocence parfois déconcertante.
Sur son dos, Bubbles s'était encore agité au contact de Laura. Bientôt, la bulle deviendrait intenable et il faudrait la libérer... Restait à savoir ce que la brunette en penserait. Néanmoins, la révélation quelque peu forcée pourrait attendre encore un peu.

- Commençons par aller manger un morceau, ok ? Après, on ira dans une salle d'arcade !

Sans trop laisser le choix à son amie, Stagma l'entraîna tranquillement vers le bas de la rue, résolue à promener à pied Laura à travers les lieux qui pourraient l'intérésser et le cas échéant leur servir de point de chute.

- J'ai beaucoup parlé aujourd'hui, hein ? Pardon, ma mère me dit que je devrais apprendre à me taire de temps en temps ! Elle tira la langue, espiègle. Du coup, tu ne m'as presque rien dis sur toi. Qu'est-ce que tu fais au Japon, Laura-chan ? Dis moi tout. Touuuuuuuut....

Elle avait prit une voix un peu plus caverneuse avant de saisir Laura par les épaules pour la fixer droit dans les yeux en louchant sous prétexte de l'hypnotiser. Finalement, contente d'elle-même, elle éclata de rire.




*Grendizer n'est autre que le nom original de Goldorak :)

Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 6 dimanche 31 août 2014, 01:46:53

Laura ne comprit pas trop le rituel avec ce poing. Il fallait serrer les poings entre eux... Est-ce que c’était une invitation à se battre ? Ça y ressemblait, mais la femme ne se mit pas en posture de combat, et elles allèrent ensemble aux vestiaires. Laura aurait pu prendre une douche pour aller mieux, mais elle avait peu sué, et se déshabilla en plein milieu du vestiaire, sans hésitation, et sans aucune forme de pudeur ou de gêne manifeste. Le sexe était pour elle quelque chose de totalement méconnu, et on ne lui avait jamais enseigné qu’il était impudique de se déplacer nue. Elle pensait juste que c’était une manière utilisée par les individus pour se protéger. Stagma lui avait indiqué qu’elle avait des capacités surnaturelles, qu’elle était une « hybride ange et vampire ».

*Hein ?!* s’était alors demandée Laura, sans rien dire.

Cette phrase lui revenait en mémoire tandis qu’elle se changeait, enfilant son uniforme scolaire. Les anges, elle savait ce que c’est, car sa mère lui en avait parlé. Les vampires, en revanche… Pour elle, c’était une chauve-souris, et elle se demandait quel était le lien possible entre un ange et une chauve-souris. De plus, les anges n’existaient pas. Du moins, c’est ce qu’elle pensait, et elle finit par déduire que Stagma devait plaisanter... Ce qui sembla être confirmée quand elle lui indiqua que, dans ce lycée, plus l’histoire était abracadabrante, et plus elle passait. Personne ne croyait à son histoire concernant le Kentucky, ce qui amena Laura à se pincer les lèvres. Une histoire abracadabrante... Parce que vivre dans une ferme du Kentucky à courir après des chevaux n’en était pas une, peut-être ? Ahlàlà, que tout ça était compliqué !

Ce le fut encore plus quand Stagma avoua qu’elle ne mentait jamais. Alors, cette histoire d’hybride ange/vampire... Mais c’était grotesque ! Comment une chauve-souris pouvait féconder un ange ?! Ou alors, les anges ne correspondaient pas à ce qu’on disait. Peut-être que Stagma parlait d’un animal évoquant la silhouette d’un ange... Comme un genre de gros aigle aux ailes blanches. Mais comment le croisement entre ces deux espèces pouvait donner naissance à une humaine ?!

*Il va falloir que je demande à Félicia, je n’y comprends absolument rien !*

On pouvait voir l’indécision sur son visage. Si Stagma ne mentait jamais, Laura, elle, était l’expression d’une sorte de perverse innocence. Incapable de mentir, si pure et naïve qu’on aurait pu lui donner les clefs du Paradis sans concession, et pourtant... Son passé était entaché de meurtres, de crimes, d’actes cruels et barbares, comme si, en quelque sorte, toute cette cruauté primaire des devait d’être compensée par une sorte de cœur généreux et naïf. L’ironie était quelque chose qu’elle ne percevait pas, tout comme le second degré, car elle n’y avait jamais fait face. Toute sa vie, elle avait grandi en suivant des ordres non équivoques, ne réfléchissant que sur la manière de les exécuter. Elle ignorait encore tout de la puissance des morts, de leur portée.

En mettant son dernier bouton de chemise, elle hocha la tête de haut en bas, avant de lui sourire.

« Okay, Stagma ! Mais… C’est compliqué, et, en fait, je n’ai pas le droit d’en parler… »

Elle craignait que Stagma n’insiste trop. Pour elle, c’était comme une mission : ne pas divulguer qu’elle était X-23. Si Stagma insistait trop, Laura devrait s’en séparer... Et, sans pouvoir se l’expliquer, cette idée l’attristait un peu. C’était bien la première fois qu’elle était dans une telle situation, à penser à autre chose que sa mission. Une partie d’elle-même espérait que Stagma partirait...Sa facette « X-23 », qui ne voyait aucune réelle différence entre sa situation antérieure et celle actuelle, qui continuait à penser comme une soldate, la partie formatée de sa psyché.

Fort heureusement, Stagma, si elle ne la lâcha pas vraiment, parla de tout, sauf de ses origines. Était-ce donc vrai qu’il y avait d’autres individus paranormaux à Mishima ? Est-ce que c’était une sorte de mode au sein de l’établissement ? Elle lui parla de Vuzul, du fait qu’on disait qu’il y avait un fantôme dans les sous-sols du lycée, et que ce fantôme était celui d’une jeune fille sacrifiée il y a des siècles par des samouraïs dans un ancien cimetière sur lequel on avait construit le lycée. Vuzul, le cimetière... Elle allait vraiment devoir en parler à Félicia !

Le reste de la journée, quoi qu’il en soit, se déroula sans anicroche particulière. Laura étudiait soigneusement en cours, s’avérant plutôt douée. Elle surclassait d’emblée tout le monde dans l’apprentissage des langues naturelles, étonnant même le senseï, qui en resta comme deux ronds de flanc en l’observant. Elle assista également, en fin de journée, au cours de sciences naturelles donné par Isley-senseï, et constata que beaucoup des élèves de ce cours avaient l’habitude d’aller de manière précipitée aux toilettes. Les yeux de la senseï semblaient dangereux, car les élèves avaient également du mal à les regarder, fixant plutôt sa poitrine.

*Mais qu’est-ce qu’ils ont avec les poitrines ?!*

Laura ne savait pas que Pamela Isley dégageait des phéromones naturels. Pour une obscure raison, elle ne semblait pas y être atteinte, soit à cause de son facteur autoguérissant lui offrant une certaine protection face aux empoisonnements, soit parce qu’elle était tout simplement innocente, et que les phéromones ne pouvaient pas créer un désir, simplement l’amplifier. Laura savait que Pamela était proche de Félicia, et que c’était pour ça qu’elle avait rejoint une classe où les deux femmes étaient des profs’. Le cours était exigeant et difficile, rigoureux, et, vers la fin, Isley-senseï s’accorda une dizaine de minutes pour leur évoquer l’importance de la photosynthèse dans la production de dioxygène, et en quoi la déforestation massive était en train d’y porter atteinte, nommant des entreprises multinationales. Elle connaissait son sujet, et ne semblait guère surprise quand des garçons filaient à toute allure aux toilettes.

À la fin de la journée, Laura avait la tête remplie d’informations en tout genre, et écoutait Stagma lui faire un exposé sur les dessins animés impliquant des robots géants, comparant depuis plusieurs minutes Mazinger Z et Grendizer.

« Oh, bien sûr! Il a l’air vachement fort ! » s’exclama-t-elle, même si elle ne comprenait pas trop de quoi Stagma parlait.

Des robots géants... Elle en avait déjà affronté, et elle laissait Stagma la guider. Félicia lui avait dit qu’elle pouvait sortir, et elle n’était pas là pour l’attendre, discutant pleinement avec des parents. Laura marcha rapidement, écoutant le programme.

« Une salle d’arcade ? s’étonna-t-elle. Ça a l’air... Bizarre ! »

Qu’est-ce que c’était encore que cette chose-là ? Stagma se retourna alors, et posa ses deux mains sur ses épaules, plantant son regard dans le sien... Et essaya encore de percer le contenu de sa mission.

*Je suis venue au Japon pour détruire une organisation millénaire en pensant qu’elle contrôlait le monde.*

Elle ne pouvait pas vraiment le dire comme ça, mais elle savait aussi que cette femme saurait quand elle mentait. Elle devait avoir un genre de détecteur ultra perfectionné, ou quelque chose comme ça.

« Je... C’est compliqué... Et c’est sans importance. Ce qui importe, maintenant, c’est que... J’ai envie de me faire des amis, et d’oublier d’où je viens. Je ne te promets pas que je serais la meilleure des amies, parce que, là d’où je viens, on ne m’a pas appris... Tout ça. Je n’ai jamais vu un seul dessin animé, jusqu’à il y a une semaine, j’ignorais qui était Bruce Lee, je ne comprends toujours pas pourquoi les garçons ne cessent de mater nos poitrines... Et je ne sais pas non plus à quoi correspond le rituel qui consiste à toucher nos poings ensemble ! »

Laura rougit légèrement en baissant les yeux, comme si elle était gênée de ne pas savoir ça, tant ça semblait évident au commun des mortels.
DC d’Alice Korvander.

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Stagma Valentine

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Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 7 dimanche 31 août 2014, 12:22:23

Quand on avait eu la vie agitée de Stagma, à se balader plus ou moins malgré soi au quatre coins du monde pour y rencontrer autant de créatures bizarres que d'humains complètement décalés par rapport aux normes généralement admises, une Laura Kinney n'avait pas grand-chose de particulier. De plus, Stagma était née dans une ville européenne ouverte sur plusieurs dimensions et pétries d'improbables anachronismes, Samroun. Et là-bas, ne pas connaître les choses "essentielles" de la culture terrienne était monnaie courante. Ainsi l'aveu gêné de Laura-chan ne la perturba t'il pas vraiment, faisant même réaliser à Stag' qu'elle était possiblement la personne la plus indiquée pour la former à ce qui semblait définitivement pour elle être une nouvelle vie. L'hybride considéra donc la chose avec tout le sérieux dont elle était capable -et ce n'était pas peu dire. A l'affection amicale qu'elle ressentait pour la brunette s'additionnait donc à présent une certaine responsabilité.
Quand Laura baissa les yeux après sa petite déclaration, son amie lui fit relever le menton pour lui asséner un de ces sourires tendres et lumineux dont elle seule semblait avoir le secret. La tenant toujours par les épaules, Stagma entreprit de la rassurer du mieux qu'elle le pouvait.

- Y'a plein de choses que tu apprendras en te mêlant au monde, Laura ! C'est pas une tare d'être un peu à côté de la plaque. Et je connais trèèèès bien ton sentiment, tu peux me croire. Tu peux compter sur moi pour t'aider au mieux ! Viens, commençons à marcher, j'ai faim moi.

Sa serviette de cuir jetée sur l'épaule, Stagma entraîna Laura avec elle vers le bas de la rue, prenant la direction d'un petit vendeur de burgers qu'elle affectionnait particulièrement. Pas loin du lycée et à deux pas de l'un des quartiers animés par la jeunesse de Seikusu, c'était pour l'hybride une sorte de point stratégique et, bien sûr, le premier endroit à faire connaître à sa nouvelle amie. "Ne serait-ce que pour les milkshakes à la fraise !", comme elle lui confia avec toute l'assurance du monde avant de se mettre en tête de commencer quelques explications points par points.

- La meilleure des amies pour moi, commença t'elle, ça serait celle qui serait capable de me supporter et d'accepter... d'accepter certaines choses. Tu n'es pas la seule à avoir des secrets ! Et puis tu sais, il n'y a pas de recette miracle pour se faire ou conserver un ami. Ce sont des choses qui viennent toutes seules ! Si tu as du plaisir à me fréquenter, à me retrouver chaque jour et que tu me fais confiance tout en sachant que la réciproque est vraie, tu pourras me considérer comme une amie.

Dans les faits, définir une amitié (une vraie !) était certes un peu plus fin que cela, mais cela faisait partie des choses que seule l'expérience pouvait faire comprendre. Et Stagma n'était pas assez douée de ses mots pour affiner verbalement sa notion de l'amitié, bien qu'elle tenait particulièrement au fait de la confiance réciproque. C'était le ciment de toute relation.
Les filles évoluaient tranquillement dans la rue en parlant, quelques personnes se retournant un peu sur leur passage alors que s'élargissaient l'avenue qu'elles empruntaient, Stagma montrant au loin une enseigne de néon avant de continuer à papoter.

- Le truc du poing c'est... comment dire ça... c'est comme un rituel tribal ! Ça marque la complicité entre deux personnes ! Imagine le truc : on est toutes les deux, comme maintenant et on se fait emmerder par une brochettes de mec. On leur casse la bouche et tout et pour se féliciter mutuellement on se tape le poing ! Et ben ça marche aussi si une de nous à de bonnes notes, ou qu'elle fait un truc de bien. Tu pigeras mieux au fur à mesure, si tu joues le jeu.

Restait cette histoire de seins à expliquer, chose peu évidente pour Stagma. Si les vampires dont elle descendait avaient la réputation de dégager un érotisme certain et d'être des plus compétents en matière d'échanges amoureux, la jeune hybride n'avait pas hérité de ces avantages. Physiquement si, puisque son corps était un appel au péché, mais mentalement, c'était une toute autre histoire. Seulement, elle avait eu le temps de se faire draguer une paire de fois et l'intérêt des seins ne lui était pas tout à fait inconnu, bien qu'elle ignorait quels atouts ces deux collines de chair pouvaient être.
Elle s'arrêta pour réfléchir et plaça ses mains sous la poitrine de Laura. Curieusement, là où ce serait passé pour d'autre comme un "je te tripote l'air de rien", on sentait chez Stagma une perplexité certaine tandis qu'elle soupesait vaguement les deux attributs mammaires de sa complice du soir.

- C'est un atout séduction, si j'ai bien compris. D'après ce que j'ai saisi, la taille de ta poitrine donne une évaluation de l'intérêt sexuel que tu représente pour les autres. Plus c'est gros plus tu es "bonne". Et plus tu les mets en avant plus tu es sexuellement disponible pour autrui. Enfin, ça, c'est pas vrai. Elle ramena les mains à ses propres seins, jouant avec pour en faire gonfler le volume dans le décolleté de son uniforme scolaire. Regarde, ça fait un truc énorme et j'ai pourtant pas spécialement envie qu'on m'insère quelque chose dans... enfin... tu sais, quoi.

Stagma, qui n'avait jamais réellement ressenti d'émoi sexuel, ne comprit pas tout de suite la petite sensation de fourmillement dans son bas-ventre. Elle était née au moment ou ses mains avaient innocemment touché les seins de Laura et était incapable de dire qu'il s'agissait là de bribes discrètes d'excitation; le phénomène fut casé pour elle dans "plaisir d'avoir une nouvelle amie", ce qui en soi n'était pas tout à fait faux pour autant.

- Je pense qu'on comprendra mieux tout ça le jour où on couchera, conclut-elle tout à fait sérieusement. En attendant tu fais comme moi et tu balance une Stagma-roquette à ceux qui veulent toucher sans ton accord. Tu peux toucher les miens si tu veux, même si je sais pas trop à quoi ça nous servirait. Mais bon, au moins tu ne te prendra pas une roquette !

Elle se mit à rire et le cheminement jusqu'au restaurant reprit tranquillement. Arrivé au vendeur de burger -une petite échoppe de plat à emporter plus qu'autre chose- Stagma passa commande pour elles deux et régla la note en expliquant à Laura que ça lui faisait plaisir de l'inviter et que de toute façon, refuser ne serait pas une bonne idée. Interdisant à Laura de manger son hamburger avant d'être arrivée à un point tout à fait stratégique, l'hybride l'emmena sur l'un des bancs qui bordaient une large avenue piétonne. La nuit tombait de plus en plus, faisant briller joliment la multitudes d'enseignes électriques colorées qui décoraient cette partie de la ville. Les gens passaient devant elle comme un flot tranquille et Stagma se figura un instant qu'elles étaient comme des naufragés sur un îlot. C'était un sentiment qu'elle avait souvent éprouvé, mais la compagnie de Laura ce soir là lui donnait une dimension bien plus réconfortante. Les fesses posées sur le dossier du banc, elle souhaita un bon appétit à son amie et mordit à pleines dents dans son sandwich, laissa apparaître le temps d'un éclair ses petites canines effilées.

- Je ne sais pas qui tu es ni ce que tu es, Laura. Mais laisse moi te mettre en garde d'une chose quand même : Seikusu est une ville parfois dangereuse quand on sort du commun des mortels. Mieux vaut savoir se défendre, ici. J'aimerai bien te dire que tu ne risques rien avec moi, mais y'a apparemment de sacrés morceaux dans le coin !

Haussant les épaules, elle retourna à son burger. Stagma affrontait la plupart du temps des vampires, depuis qu'elle était arrivée à Seikusu. Des démons mineurs une fois ou deux, qui laissaient présager de créatures supérieures... L'hybride n'était pas une chasseresse et se contentait surtout de se défendre, mais l'idée la prenait de temps en temps de s'installer ici pour faire sa part et tenter de passer un bon coup de balai dans les rues. Elle ignorait si le projet valait la peine d'être monté et se contentait surtout pour l'heure de profiter un peu de la vie, chose qui lui convenait tout autant.

- Après, direction la salle d'arcade ! Tu verras, c'est un endroit te-rrible !

Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 8 mardi 02 septembre 2014, 01:55:32

Stagma s’évertua à lui expliquer le principe du rituel du poing, et, de ce que Laura comprit, c’était une manière de s’encourager et de se féliciter entre amis. C’était une méthode curieuse, mais Laura lui accordait le bénéfice du doute et de son ignorance. Là d’où elle venait, on la motivait à s’entraîner en l’électrifiant et en la torturant. Au moins, ce n’était pas douloureux. Une chance qu’elle maîtrise à la perfection l’usage de ses griffes. Autrement, ce rituel aurait pu prendre un ton particulièrement gore... Laura, de son côté, sentait bien qu’il y avait chez cette femme quelque chose de particulier, d’atypique par rapport aux autres élèves qu’elle avait rencontré. Félicia lui avait dit que Mishima regroupait de nombreux cas exceptionnels, et qu’elle ne devait pas hésiter à se confier, quitte à aller contre les directives du SHIELD, mais se débarrasser d’un formatage acquis depuis des années n’était pas simple. Laura sentait encore en elle de lourdes digues, des murs épais avec des miradors et des barbelés, qui se refusaient à toute forme de rapprochement. Une véritable forteresse où les poternes étaient aussi rares que les cheveux sur le crâne d’un chauve.

L’épisode des seins étonna à nouveau Laura. Stagma alla d’un seul coup lui pétrir ses deux seins, et Laura cligna des yeux à plusieurs reprises. Elle aurait effectivement pu se sentir agressée, mais, là encore, elle n’avait jamais grandi en voyant une grande sœur mettre du coton dans son soutien-gorge pour que l’homme qu’elle aime puisse l’observer, et elle n’avait jamais vu toutes ces séries et tous ces clips télévisés exhibant fièrement les poitrines. Elle avait une vision affreusement fonctionnelle du corps humain, réduisant les parties et les organes de son corps en deux catégories : ce qui était utile au combat, comme ses bras et ses jambes, et ce qui ne l’était pas. Elle pensait donc que les seins ne servaient à rien, si ce n’est à être encombrant, et qu’ils étaient la preuve que les hommes étaient naturellement appelés à être des guerriers... Mais elle ressentait quelque chose en sentant Valentine les pétrir. Elle n’aurait pas su dire quoi, mais... C’était comme un frisson, une sorte de sensation assez désagréable et dérangeante, qui l’amena à cligner des joues, et à rougir légèrement. Elle vit ensuite Stagma se tripoter, et nota les regards curieux d’un piéton qui passait par là. Sans pouvoir se l’expliquer, elle se sentit légèrement gênée, comme si elles faisaient quelque chose de mal... Même si Laura ne voyait pas trop en quoi se toucher la poitrine pouvait être mal interprétée. Elle écoutait sagement et attentivement les explications de Stagma, qui lui expliqua que la poitrine était un « atout séduction », et qu’elle n’avait pas envie qu’on lui insère « quelque chose » dans... Mystère et boules de gommes. Suivant le fil de la conservation, Laura pensa alors à insérer un objet contondant dans les seins pour les trancher, et grinça des dents.

« Ouais... Ça doit faire mal... répondit-elle, sans trop comprendre qu’elle et Stigma pensaient alors à deux choses différentes. Il faut être suicidaire pour faire quelque chose comme ça ! » renchérit-elle.

Un atout séduction... L’idée la travailla encore alors qu’elle suivait Stagma vers une espèce de roulotte à l’américaine vendant des hamburgers. Laura avait eu l’occasion d’en manger lors de sa traversée des Etats-Unis. Laura avait de l’argent pour payer, et, ça, elle savait comment ça marchait, mais Stagma tenait à payer pour les deux, en refusant que Laura paie sa part. Cette dernière acquiesça en hochant légèrement les épaules. Si elle connaissait l’argent et son fonctionnement, elle n’avait pas grandi dans une famille qui devait faire face à des impayés, à des prêts bancaires, et à toutes les privations que le manque d’argent entraînait. Autrement dit, elle ne connaissait pas encore la valeur symbolique qu’on donnait à l’argent. Pour elle, ce n’était qu’une monnaie permettant de faire des trocs dans une société organisée et civilisée. De plus, son esprit était encore embrumé par cette histoire de poitrine, par ce fourmillement qu’elle avait ressenti... C’était comme si le bout de ses seins, ses tétons, avaient soudain durci, et elle n’arrivait pas à se l’expliquer. Ses tétons ne durcissaient jamais, et, pourtant, elle les avait sentis ! Maintenant, ils étaient redevenus normaux, flasques. Elle se tripotait devant les yeux du vendeur, qui la regardait en clignant légèrement des yeux... Mais sans sembler plus surpris que ça. Quand on travaillait près du lycée Mishima, il fallait s’attendre à tout, même à voir une nana se tripoter les nibards sous ses yeux.

*C’est bizarre... Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose. Est-ce que mes seins peuvent générer des spores aphrodisiaques ?!*

Honnêtement, elle peinait à voir en quoi ils constituaient un « atout séduction ». Pour elle, ce n’était que... Deux bosses avec une pointe rose ! Ils servaient à sécréter le lait maternel qu’on utilisait pour abreuver les nourrissons, mais, mis à part ça, elle n’avait jamais pensé qu’ils pourraient avoir d’autres fonctions... Et, s’ils n’en avaient pas d’autres, ils n’auraient pas durci suite au contact des mains de Stagma, non ? Laura se demanda alors si ce n’était pas une conséquence du fait que toute son ossature était en adamantium, même si, à vrai dire, elle ne voyait pas vraiment la relation. Il n’y avait pas d’os dans un sein.

Les sandwichs arrivèrent alors, chacun avec une serviette pour se protéger de la chaleur.

« Merci, Monsieur » remercia poliment Laura, se rappelant de ce qu’elle savait sur les politesses et les interactions sociales.

Elle suivit Stagma, et s’assit sur un banc, en face d’elle. C’était un cheeseburger à l’ancienne. Elle l’observait silencieusement, s’apprêtant à croquer dedans, quand Stagma la prévint. Elle lui signala que Seikusu était une ville dangereuse, et Laura mordit dans son burger, levant les yeux vers Stagma. À qui le disait-elle ? Dès son arrivée dans cette ville, elle s’était retrouvée mêlée à une opération menée par le SHIELD contre l’HYDRA, qui avait résulté en l’explosion d’un entrepôt par un individu armé d’une combinaison ignifuge, un Pyromancien qui se battait avec un lance-flammes, utilisant ses pouvoirs pour accroître la puissance de son arme.

Laura ne répondit pas à Stagma sur le coup, et reposa son hamburger. Elle allait prendre un risque, mais sa mission initiale était compliquée par beaucoup trop de paramètres inattendus. Stagma avait envie d’aller à la salle d’arcade, et Laura croisa son regard, un air sérieux sur le regard.

« Je vais te le montrer, Stagma, parce que j’ai le sentiment de pouvoir te faire confiance... Tu n’as pas à t’en faire pour moi, je sais me protéger toute seule, et, au cas où... »

Elle avait levé ses deux poings, à gauche et à droite de son visage, et se concentra légèrement. Les griffes poussèrent, déchiquetant sa chair, et deux griffes en adamantium pointèrent sur chacune de ses mains. Les griffes étaient légèrement couvertes de sang, le sien. Elle les brandit devant la femme, et les fit crisser entre eux, les essuyant des gouttes de sang. Elle s’attendait à voir Stagma fuir en hurlant, mais cette dernière semblait relativement calme. Laura replia ses griffes, et tendit ses mains vers Stagma, écartant ses doigts. On pouvait voir, en tout, quatre plaies, qui se refermèrent rapidement, presque comme par magie.

« Je dispose d’un facteur autoguérissant qui me rend pratiquement invincible, expliqua-t-elle. Ainsi que de griffes... Deux par main, et une à chaque pied. Je les fais sortir quand je le veux, ce sont comme des excroissances osseuses. Elles sortent en déchiquetant ma peau, mais, avec mon facteur... Les plaies guérissent bien vite. »

Elle rajouta alors, sur sa lancée :

« Je suis une mutante. »

Laura se disait que, ainsi, Stagma connaîtrait son secret, et ne chercherait pas à en savoir plus... Vu la mauvaise popularité des mutants, l’aveu, qui n’était pas un mensonge, mais plutôt une vérité incomplète, lui semblait bon. C’était une manière détournée de respecter les paramètres de sa mission : ne pas parler de sa mission, de ce qu’elle était avant. Il n’y avait plus qu’à espérer que la curiosité de Stagma serait satisfaite. Et puis, Laura n’avait pas à se sentir coupable. Ce n’est pas comme si elle lui avait menti, non ?
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Stagma Valentine

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Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 9 samedi 06 septembre 2014, 11:08:02

Son avertissement donné, Stagma était passé à autre chose. Comme toujours, elle ne se focalisait jamais sur les choses triviales et n'était pas du genre à s’appesantir sur des détails outre mesure. L'hybride considérait avoir rempli son rôle en mettant Laura au parfum et en lui conseillant de se méfier et elle savait que la jeune femme l'avait écouté. Stagma considérait son amie comme assez maligne pour ne pas faire abstraction de ses mises en garde. Son attention fut donc entièrement dévolue à son cheeseburger qu'elle avait sciemment demandé très cuit. Il n'aurait plus manqué que le goût du sang attise ses instincts ! Elle croqua à pleines dents dans la bouffe d'importation et cherchait déjà quelles bornes elle ferait tester à son amie une fois dans la salle lorsque Laura, restée silencieuse tout ce temps, commença à lui dire qu'elle n'avait pas à s'en faire pour elle.

La bouche pleine, les lèvres pleines de miettes et les joues gonflées de ce qu'elle mangeait, Stagma regarda Kinney -nom nom nom nom nom ?- et avala sa grosse bouchée lorsque les griffes ensanglantées surgirent à un souffle d'elle depuis la main déchirée de Laura. La vue du sang, plutôt que de lui donner cette faim qu'elle détestait, fit luire à nouveau l'étincelle d'excitation sexuelle qui avait jaillit un peu plus tôt. Ne comprenant toujours pas le sentiment, il fut cette fois soufflé par l'émerveillement que la révélation lui inspirait.

Poussant le cheeseburger sans cérémonie aucune, Stagma glissa le bout du doigt sur l'une des griffes pour en éprouver la pointe et le tranchant, caressant le redoutable fil jusqu'à arriver à la peau de Laura. Elle disait être une arme vivante, plus ou moins invincible grâce à un pouvoir mutant de guérison. L'hybride ne répondait rien, mais son visage en disait long : ses yeux pétillaient comme ceux d'un petit gros dans un magasin de bonbon et elle prenait le temps de regarder les plaies et les griffes avec un émerveillement qui aurait presque pu passer pour une chose malsaine en temps normal. Seulement voilà, Stagma Valentine n'avait rien de normal ni de très ordinaire et les capacités hors du commun ne l'impressionnaient plus que pour une chose : leur incroyable diversité. Des griffes en acier logées dans un corps de chair, ça, c'était fichtrement inédit !

- C'est... c'est.... c'est MORTEL ! C'était le cas de le dire, oui. Ça, j'avais jamais vu ! Et pourtant, j'en ai vu, des choses !

Mutante. Le mot ne méritait pas d'être souligné. Stagma n'avait aucun à-priori et si elle connaissait l'aversion des humains pour l'Homo Superior, elle ne l'acceptait pas. L'avenir du monde réside dans la mixité, disait sa mère. Vu que cette philosophie lui avait donné naissance, c'était pour l'hybride un principe de vie primordial. Pour Stagma, Laura n'était finalement jamais qu'une fille comme les autres, qui pouvait juste en sus faire jaillir des lames de ses membres. La meilleure preuve de son détachement fut sa reprise du cheeseburger, à qui elle mit un nouveau coup de crocs en détaillant Laura. Finalement, dans un sourire bouffi du mâchonnage, elle entreprit d'ouvrir un peu plus largement son sailor-fuku après avoir vérifié qu'elles étaient seules dans cette portion de la rue. La chemise ainsi agrandie -et ses seins généreux dévoilés plus que de raison dans la petite lingerie qui en soutenait le poids et soulignait la ligne alléchante- elle put laisser Bubbles s'exprimer. Comme une fusée, la bulle bleue zébrée de blanc jaillit du niveau de son dos pour prendre du volume. Ce fut une balle de tennis qui se mit à virevolter gaiement autour de Laura alors que l'Hybride remettait correctement sa tenue, recouvrant un peu de décence.

- Ça, c'est Bubbles. C'est une partie de moi, qui possède la particularité de se transformer en arme. Inutile de lui dire bonjour, Bubbles n'est que l'expression de mon ascendance angélique. Ses réactions sont motivées par les miennes, en fait !

Le cheeseburger fut englouti et Stagma se lécha les doigts pour se débarrasser du ketchup qui y avait coulé. La bulle, elle, tournait autour de Laura mais évitait soigneusement de la toucher ou de la laisser la toucher.

- Il a réagit à ta présence dès le premier jour, ce qui veut dire que tu peux lui donner une nouvelle forme. Mais j'peux pas forcément les gens à le faire, alors j'attends la permission. La seule autre personne qui a été compatible jusque là, c'était ma mère.

Elle aurait bien fait une démonstration de la transformation à Laura, mais l'effet s'accompagnant de vives lumières, il aurait été stupide de s'y livrer dans cette rue. Bien que peu fréquentée, qui pouvait dire combien d'yeux pouvaient se river sur elles deux ? Bubbles vient se poser sur le haut du crâne de Stagma, s'y aplatissant juste ce qu'il fallait pour tenir en place. L'hybride, elle se mit en tête d'expliquer à Laura de quoi il retournait.

- Ma mère est une vampire écossaise, restée chez nous en Europe. Quant à mon père, c'est un ange lassé du Paradis et descendu sur Terre pour s'amuser. Moi, je suis... hm, une erreur de la nature. Ces races ne sont pas sensées pouvoir s'accoupler et encore moins procréer. Alors aucune ne me reconnait à part pour être une aberration à abattre. Tout au long de mes voyages, j'ai dû me battre contre des gens qui voulaient me faire la peau juste pour le principe et je me suis prise de sévères dérouillées. Bon, j'en ai cogné quelques uns aussi, faut pas croire ! Elle rayonnait. Une sorte de mutante aussi, quoi.

Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 10 dimanche 07 septembre 2014, 16:16:28

À la sincère surprise de Laura, Stagma ne sembla guère effrayée de voir les griffes en adamantium de la femme, allant jusqu’à les toucher... Pour se rendre compte qu’elles étaient très tranchantes. L’adamantium était un métal extrêmement résistant, le plus résistant qui soit. Stagma ne partit pas en hurlant, ni ne fit de grnads yeux étonnés, comme si elle se demandait où était le trucage, mais semblait tout à fait prête à accepter qu’elle puisse partager un cheeseburger avec une femme qui faisait pousser entre ses doigts des griffes en métal et qui cicatrisait instantanément. Laura se surprit à sourire, un peu gênée, devant l’expression de joie qui traversa les lèvres de son amie. Mortel... Honnêtement, elle ne pouvait pas choisir un meilleur mot ! Des griffes tout simplement mortelles, dans tous les sens du terme. Néanmoins, Laura avait rapidement replié ses griffes, ne voulant pas qu’un badaud puisse les voir. On lui avait dit de ne pas montrer ses particularités au lycée, afin d’éviter des ennuis et des problèmes... Résultat des courses ? Il avait suffi d’une journée avec une fille avec laquelle elle n’avait jamais discuté auparavant pour qu’elle se retrouve à les sortir en plein espace public ! Le pire, c’était sans doute que Laura ne se sentait pas particulièrement coupable de ce qu’elle venait de faire. Au contraire, voir qu’aucun agent en costume noir ne débarquait pour la sermonner provoquait en elle une sorte de grisant sentiment d’excitation... Comme si ne pas obéir aux ordres avait quelque chose de jouissif. Laura ne comprenait pas trop ce curieux sentiment qui l’animait, mais... Il était agréable.

Elle vit alors Stagma dévoiler ses seins, et Laura cligna des yeux, ne pouvant s’empêcher de les regarder.

« Mais qu’est-ce que... ?! »

Elle vit alors une bulle bleue jaillir d’entre ses seins, se mettant à voler autour de Laura. C’était une espèce de chewing-gum bleu faisant la taille d’une balle de tennis. Bubbles, lui expliqua Stagma. Une partie d’elle-même qui avait pour fonction de se transformer en arme. Laura, médusée, avait une expression de stupeur sur le visage, ses yeux écarquillés, clignotant rapidement. Son visage oscillait entre la bulle bleue et Stagma, comprenant que cette dernière n’avait pas menti. Comme elle, elle était spéciale. Elle lui expliqua que Bubbles avait réagi à sa présence, et qu’il pouvait se servir d’elle pour confectionner une arme. Perspicace, Laura comprit donc que le fonctionnement de Bubbles agissait lors d’interactions sociales, pouvant se transformer en armes à partir des particularités spéciales d’autres membres. C’était complexe, mais, venant d’une femme qui avait été entraînée comme machine à tuer dès sa plus tendre enfance, Laura admettait sans trop d’objections cette histoire.

Stagma revint ensuite sur ses ascendances, et Laura en vint à se dire qu’elle ne savait vraiment pas ce qu’était un vampire. Elle était une bâtarde, issue de l’union entre un Ange et une vampire venant de l’Écosse. Ça, elle savait où c’était, mais il était improbable que sa mère soit une chauve-souris, car les chauves-souris vampires ne se trouvaient pas en Écosse. On les trouvait dans les zones tropicales d’Amérique du Sud. Il y avait donc une référence que Laura n’avait pas saisi dans ce que son amie disait. Stagma, en un sens, lui ressemblait, de ce qu’elle disait... Car, comme elle, elle ne rentrait pas dans ce que les gens appelaient « la normalité ».

« Je crois que tu as beaucoup de choses à me raconter, finit-elle par dire avec un léger sourire. Mais j’aurais malgré tout une petite question à te poser, car il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre... »

Laura en avait totalement oublié son hamburger, et se pencha un peu vers celle qu’elle pouvait désormais considérer officiellement comme son amie, et posa alors sa question, avec tout le sérieux du monde, sourcils froncés :

« C’est quoi, un vampire ? »
DC d’Alice Korvander.

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Stagma Valentine

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 11 dimanche 07 septembre 2014, 22:28:25

Des choses à raconter, Stagma en avait effectivement des tas. Nombre de ses histoires improbables trouveraient sûrement chez Laura une oreille aussi attentive que fascinée, quand les autres ne lui parleraient pas directement. L'isolement, le fait d'être considérée comme une chose et non pas une personne... Les deux filles n'avaient pas le même vécu, pas la même expérience et leur façon d'approcher la vie différaient grandement. Et pourtant, nombreuses étaient les choses qui les réunissaient. Que Stagma n'avait-elle eu Laura à ses côtés lors de ses tribulations ! Au fil de ses voyages et de ses combats, ce qui avait manqué à l'hybride c'était surtout une personne avec qui partager ses impressions et décharger ses douleurs en les expiant sous formes de longs et passionnés échanges. Une compagnie, une amitié aussi solide que des os en adamantium ou un sourire qu'on avait apprit à adopter pour affronter une vie pas vraiment comme les autres. Stagma sentit une petite pointe d'émotion lui piquer le ventre mais comprit que plus que l'absence d'une personne comme Laura, c'était le fait de l'avoir trouvée qui la troublait ainsi. Amusant qu'une personne inconnue vous fasse légèrement humidifier votre culotte -chut, elle n'avait pas encore remarqué et mettait de côté l'envie qui ne l'avait pas quittée et qu'elle n'était pas à-même d'interpréter- et suscite une certaine nostalgie.
Un peu trop émotive, Stagma fut contente de pouvoir se concentrer sur un problème somme tout assez épineux parce que tout à fait saugrenu.

Les vampires, c'était bien la race fantastique la mieux implantée culturellement au monde. Les romans à l'eau de rose qui en parlaient en avaient dressé un portrait, d'autres bien plus épiques et mémorables les avaient précédemment mis en lumière. Les suceurs de sang comprenaient bien des déclinaisons, tant au littéral qu'au sens réel. Vous n'auriez jamais eu à l'idée d'avoir à expliquer à quiconque ce qu'était un vampire... Et pourtant, Stagma se retrouvait forcée à le faire. Le défi importait peu; il fallait qu'elle réponde correctement pour instruire convenablement son amie !
Ainsi se concentra t'elle, poing frottant son menton pendant qu'elle fronçait les sourcils en cherchant la meilleure façon de parler d'une évidence.

- Hmmmmm....HMMMMMMMM... Un vampire, c'est un peu comme toi et moi : c'est une personne qui semble humaine qui ne l'est pas tout à fait ! T'en parler n'est pas facile, parce qu'il existe plein de versions. Dans la littérature, à la télé, dans les jeux vidéos, et dans la vie aussi ! Mais y'a des points communs entre tous, qui te permettent généralement de les identifier. Moi, je le fais à l'instinct, par contre.

Elle bondit de son assise pour se mettre face à Laura, se disant qu'une démonstration pratique serait plus parlante que n'importe quel discours. Et comme son lignage lui permettait d'illustrer son petit exposé, pourquoi aurait-elle pensé à s'en priver ? Approchant sa bouille joviale de Laura, Stagma commença.

- Le plus souvent, ils ont des canines plus prononcées que la normale. 'ega'de, dit-elle en souriant pour montrer simplement que ses dents pointues l'étaient effectivement plus que les autres. Se concentrant un peu, Stagma parvint à les faire pousser davantage et la démonstration n'en fut que plus parlante. La plupart des vampires peuvent faire ça. C'est plus discret. On a des muscles supplémentaires dans les machoires pour pousser les canines à sortir. Ça sert à se nourrir, comme ça.

Sa joue frôlant celle de la mutante alors qu'elle se penchait vers le creux de son cou, Stagma sentit une petite onde de chaleur fleurir entre ses cuisses et s’efforça de ne pas en tenir compte. Elle posa ses lèvres charnues sur la peau de Laura comme pour un baiser tendre, retroussant ses lèvres d'une façon plus traînante qu'elle ne l'aurait voulue. La pointe de ses crocs pressa légèrement l'épiderme de son amie sans le blesser, mais suffisamment pour qu'elle sente la présence meurtrière. Si Stagma recula la tête pour parler, elle ne se rendit pas compte que son buste généreux s'écrasait contre celui de Laura et que sa main d'appui avait glissé sur la hanche de cette dernière. Le trouble chaleureux, lui, imprégna un peu plus le tissu de sa culotte de gamine. Elle ne le réalisa pas davantage.

- Grâce à ça, on fait couler le sang, qu'on suce. Bien sûr, ce baiser peut être appliqué un peu partout sur un corps humain. Elle se mit à rougir. Moi, je n'aime pas le sang. Il me rend... méchante.

Elle n'y avait goûté qu'une fois, poussée par l'énervement et le désir de faire mal. Ses pouvoirs étaient faibles et la gorgée leur redonna une vague d'énergie bienvenue, au détriment de sa santé mentale. Elle avait littéralement massacré son adversaire cette fois là, au point qu'elle en avait vomi en regardant le cadavre une fois sortie de sa transe meurtrière. Se promettant de ne plus jamais revivre ça, elle noyait sa faim de sang par la nourriture plus commune et jusque là, ça avait très bien marché. En revanche, elle avait clairement senti le pouls de Laura pulser. Et cela lui avait plut, augmentant la drôle de sensation qui brûlait son bas-ventre tout en attisant sa faim. Là encore, la technique de l'autruche fut appliquée.

- Les vampires sont des créatures communément nocturnes, pour qui les rayons du soleil sont mortels. Ce n'est pas vrai pour tous ! Ma mère y est moyennement sensible, par exemple. Elle se brûle gravement mais n'en meurt pas. Ils ont souvent la peau pâle et quelques pouvoirs : une force bien supérieure à celle d'un humain ordinaire, la faculté de marcher sur les murs. Certains peuvent se transformer en brume ou en nuée de chauve-souris ! Elle baissa la voix, comme pour dire un secret. Ceux qui peuvent faire ça, c'est surtout de la mise en scène. Ils encaissent que dalle quand tu te mets à cogner un peu sérieusement. Ah, il faut que tu saches aussi que c'est une race naturellement tournée vers les forces du Mal. Ce n'est encore une fois pas le cas pour tous, mais c'est une généralité très très répandue.

A califourchon sur Laura, Stagma ne se rendait pas compte que son sexe frottait délicatement sur la cuisse de cette dernière. La proximité du corps de la mutante n'avait de cesse de l'émoustiller, bien que ce fut cette fois à la décharge de sa nature profonde : le battement du coeur de Laura, qu'elle percevait clairement comme une sorte de bruit de fond, éveillait les instincts de prédateur qui dormaient en elle. Et puisque l'attirance sexuelle était déjà présente, c'était elle plus que la faim de sang qui se manifestait, souillant le tissu blanc de sa lingerie qui s'imprimait à présent sur les contours charnus de son sexe immaculé.

- C'est pour ça que tu dois te méfier de Mélinda Warren, qui est dans notre classe, par exemple. Elle, c'est une sang-pur, j'en mettrais ma main au feu. Et à mon avis, elle fait partie de la généralité. Certains vampires ont des pouvoirs très spéciaux, contre lesquels des griffes ne pourront possiblement rien... J'ai eu de très mauvaises surprises, parfois. 'Pour ça qu'il faut toujours rester prudente.

Ce fut à regret que l'hybride s'écarta de Laura. Ses pointes érectiles étaient maintenant tendues, levant le tissu déjà très sollicité de son chemisier. Sa culotte était imbibée, son corps désireux de choses qu'elle ne comprenait pas bien... Heureusement, Bubbles vint voler à côté d'elle comme pour la rappeler à l'ordre. La chaleur redescendit un peu, assez pour qu'elle se rende compte que ses instincts avaient grappillé un peu de terrain sur elle. C'était tellement gênant... Et bon, à la fois ! Laura lui apparaissait presque sous un nouveau jour, celui de la proie sexuelle. Elle chassa cette impression en se mordillant la lèvre inférieure avant de rétracter tout à fait ses crocs, puis adopta une attitude plus semblable à ce qu'elle considérait être.

- Il y a plein d'autres créatures à découvrir, Laura, tu sais ! Le monde est vaste et n'appartient pas seulement aux humains. Nous y avons notre place, bien qu'ils essaient de se persuader du contraire. Elle se massa les seins, douloureusement lourds de la tension sexuelle qui peinait à les quitter. On a le temps pour tout apprendre.

Sans savoir pourquoi, elle désira ardemment que ce fut Laura qui plaçait ses doigts contre ses attributs avantageux. L'envie fut aussi vive d'un coup de fouet et elle se mit à en rougir, détournant le regard comme pour scruter la rue environnante. Bon sang, ce qu'elle pouvait lui infliger sans le savoir !

Laura Kinney

Créature

Re : Les Sirènes de Mishima [Stagma Valentine]

Réponse 12 mardi 09 septembre 2014, 01:38:04

Stagma se rapprocha d’elle, en lui expliquant ce qu’était le fameux vampire. Laura, qui n’avait jamais lu Dracula, ou vu un seul épisode de Buffy contre les vampires, était suspendue à ses lèvres. Elle nota que Stagma se rapprochait étrangement d’elle, ce qui plaça Laura dans une position assez inconfortable. Elle était... Assez déstabilisée, sans pouvoir se l’expliquer. La femme lui montra ses canines, et Laura entrouvrit les lèvres sous l’effet de la surprise, en voyant les dents se mettre à pointer. C’était... C’était très inattendu ! Elle cligna lentement des yeux, et se borna à écouter la femme, sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Stagma Valentine lui expliqua que els vampires étaient des êtres surnaturels, mais que c’était un terme assez générique, désignant une variété d’êtres surnaturels ayant tous en commun la capacité de ponctionner du sang. Stagma pouvait aussi le faire, mais elle lui indiqua qu’elle évitait de le faire, car boire du sang la rendait « méchante ».

« Ah... » glissa Laura, légèrement.

C’était... Rassurant. Ou pas. Laura déglutit. Son rythme sanguin s’emballait. Était-ce parce que Stagma était trop proche ? Que la manière dont sa poitrine insistait sur les siens la troublait, provoquant en elle des sensations inattendues ? Elle allait devoir se renseigner sur ces fameux vampires... Stagma lui avoua qu’ils étaient plutôt dangereux, mais, si c’était le cas, alors c’est qu’elle-même était dangereuse, non ? À moins que sa nature d’hybride ne tempère les mauvais penchants de son côté vampirique ? En tout cas, elle comprenait mieux pourquoi Laura devait éviter de se rapprocher de cette Warren. Cette femme était donc une vampire ? Il est vrai qu’elle avait la peau pâle, et que Laura avait senti, chez elle, une sorte d’aura surnaturelle, sans trop pouvoir se l’expliquer.

Elle sentit les seins de Stagma se mettre à pointer, et cette dernière se retira alors précipitamment. Elle déglutit légèrement. Son chemisier s’était tendu, et elle ne comprenait pas trop cette réaction. Était-ce la proximité corporelle qui avait à ce point excité Stagma ? Pour Laura, toutes ces interactions corporelles était inexplicable, et elle vit également Stagma rougir en se détournant. Si cette attirance sanguine était si forte que ça, alors peut-être que, en se rapprochant ainsi, elle avait eu envie de la mordre, et qu’elle se sentait coupable. Stagma se remit ensuite à masser ses seins, et Laura s’humecta les lèvres, avant de se redresser, s’écartant de sa chaise, et se rapprocha un peu d’elle.

« Tu as un problème avec tes seins ? Ils ont... Euh... Durci. »

Est-ce que c’était normal ? Est-ce que c’était une conséquence naturelle du corps humain ? Laura ressentait ça, elle aussi, sans pouvoir se l’expliquer... La mutante s’était légèrement rapprochée d’elle.

« En tout cas, je ne savais pas que le monde pouvait être... Aussi diversifié. Tu as l’air de savoir bien des choses. C’est une chance que j’ai pu te rencontrer. »

Laura le pensait sincèrement, et un sourire rassurant se dévoila sur ses lèvres. Elle ne comprenait pas trop ce qui arrivait en ce moment à Stagma, pas plus qu’elle ne comprenait elle-même ce qu’elle faisait... Pourquoi regardait-elle les seins de cette femme, pourquoi se sentait-elle étrangement attirée par cette poitrine tendue ? Laura ne comprenait pas cette fascination, et, surtout, ces images qui commençaient à affluer dans son esprit... Elle se voyait l’embrasser, peloter ses seins, en appréciant la fermeté, la rondeur, la douceur... La jeune femme sentit également ses joues se mettre à rougir, et pinça les lèvres, en regardant Bubbles, sans trop savoir pourquoi elle le fixait.

Et elle ne comprenait toujours pas cette attirance pour les seins de Stagma qu’elle était en train de ressentir. Ses yeux y revenaient sans cesse, comme s’ils y étaient aimantés, et, sans pouvoir se l’expliquer, elle s’en sentait mal à l’aise.
DC d’Alice Korvander.

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