Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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The runners [PV]

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Kyle Macross

Valinichonneur

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mardi 19 août 2014, 12:46:52

KAINE QUARCRY


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L'avion, forcément, avait du retard. Pour une fois que l'aéroport Kennedy n'était encombré par des milliers de passagers (bien sûr, ça restait relatif, mais en cette fin novembre on avait de la place dans les terminaux), il fallait que l'appareil d'United Airlines qui devait emmener Kaine et sa soeur Aryanne au Québec aie du retard. Une heure. Pas grand'chose en soi et presque une aide du destin pour Kaine qui n'avait aucune envie d'atterir au pays des caribous pour aller y fêter la grand'messe familiale annuelle. Les Quarcry se réunissaient tous -on parlait ici d'une bonne trentaine de personnes, avec les cousins et autres membres vaguement lointains- dans un coin d'Amérique une fois l'an pour ne pas perdre des liens même avec la distance qui avait éparpillé le clan. Pas vraiment le délire du frère d'Aryanne, qui était davantage du type loup solitaire que du genre à retrouver d'anciennes connaissances en parlant fort et en leur mettant de grandes tapes dans le dos. Kaine passait pour avoir un sale caractère la plupart du temps, qui ne s'adoucissait qu'en présence d'Aryanne.
Elle avait toujours su le canaliser, lui parler, le consoler comme le traîner plus bas que terre. Les deux enfants d'Evelynn Quarcry avaient été complices dès leur plus jeune âge, toujours collés ensemble pour partager les bêtises comme les petits goûters. Kaine et Aryanne s'étaient souvent battus l'un pour l'autre, s'étaient régulièrement engueulés comme des chiffonniers avant de se retrouver l'instant d'après à leur colle habituelle. Et puis, l'amour familial avait imité leurs corps quand la puberté les avaient frappés : il avait évolué vers quelque chose de plus adulte. Et de beaucoup moins moralement acceptable.

La cavalcade des pas sur le pavé fit sortir Kaine de ses pensées. Lui et sa soeur s'étaient trouvés un banc pour s'asseoir et y tuer le temps après avoir téléphoné à leur mère pour la prévenir de leur retard et Kaine s'était perdu à trop réfléchir alors qu'il jouait à Candy Crush. Un ou deux mecs étaient venus voir la jolie Aryanne, vite dissuadés de continuer l'approche graveleuse par son frère, qui n'avait eut qu'à lancer un regard. Kaine avait une belle petite gueule, mais ses yeux étaient noirs et menaçants, effilés comme des lames de rasoirs. Pas le genre à se laisser emmerder, ce qui lui avait d'ailleurs valu quelques passages par la case Garde à vue. Et son style vestimentaire n'en faisait pas un joyeux luron : aujourd'hui par exemple, il portait un jean noir élimé, des Converses de même allure et un t-shirt grisâtre sous son éternelle veste en cuir noir taillée motard. Sobre et efficace. Sexy dans le genre mauvais garçon à la rigueur, bien que ce n'était pas du tout son but.
La course était celle de quatre agents de sécurité visiblement très nerveux, qui crachaient des ordres et des questions dans leurs talkie-walkie. Pas spécialement alarmant, le spectacle commençait quand même à agiter les passagers qui poireautaient dans le terminal. C'était tout de même le cinquième petit groupe qui passait en une demie-heure, ce qui laissait présager d'une belle petite merde quelque part dans le dédale des couloirs de JFK.
D'instinct, Kaine fut aux aguets. Relevant la tête pour suivre la course des agents, il adressait quelques petits coups d'oeil à Aryanne.

Elle avait été silencieuse depuis leur départ de la maison, trop par rapport à avant. Quand ils avaient été ensemble -littéralement- les deux Quarcry n'arrêtaient pas de parler. Et de mentir, se couvrant mutuellement comme ils l'avaient toujours faits. Ils vivaient cachés dans la chambre de l'autre, parfois à l'hôtel pour ne pas être surpris par leur mère. Ils s'étaient aimés plus que comme la nature auraient dut les laisser s'aimer. Comme un cadeau précieux et terrible, une boîte de Pandore pleine de monstres qu'ils risqueraient de laisser sortir une fois l'acte consommé, Kaine et Aryanne s'étaient mutuellement ravis leur virginité. Et leur vie sexuelle avait rapidement avait été très intense, les jeunes gens sachant se faire plaisir ensemble, d'autant que le frisson de l'interdits donnait à leurs jeux intimes une dimension incroyablement profonde. Gourmands de sexe, gourmands d'amour.
Et puis l'interdit avait finit par peser lourd. Très lourd, trop lourd. Aryanne s'était détachée peu-à-peu avant de rencontrer Peeter. Son mec. Celui avec lequel elle n'aurait à se cacher. Elle et Kaine s'étaient beaucoup engueulé, à l'époque. Il n'y avait "que" quatre mois, mais ça semblait si vieux... La hache de guerre avait été finalement enterrée, mais Kaine s'était éloigné d'elle par amour. C'était elle qu'il aimait et la voir avec Peeter, l'entendre parler de lui... Non, c'était décidement trop dur. Elle le savait d'ailleurs et s'éloignait toujours quand il appelait et que son frère était là.

Un cri avait retenti. Éloigné, presque étouffé. Un cri d'horreur qui avait fait bondir de nombreuses personnes dans le terminal, dont Kaine qui s'était redressé vivement pour scruter les portes qui donnaient sur les autres parties de JFK, à la recherche de l'origine. Il avait été dans assez de sales plans pour avoir développé un féroce sens de la méfiance et de l'appréhension, qui lui avait crié que quelque chose allait arriver.Comme toujours et quoi qu'il pouvait arriver, il s'était instinctivement occupé d'Aryanne et lui avait attrapé le bras pour la relever et la tenir contre lui. Sans la regarder -ses yeux scrutaient l'horizon délimité par les portes battantes- il s'était adressé à elle.

- Tiens toi prête à...

Sa phrase s'acheva dans un incroyable fracas de vitre brisée. Un peu sur leur gauche, la baie vitrée avait volé en éclat quand un chariot de bagages s'y était écrasé avec violence, les éclats de verre cisaillant les gens à portée. Kaine s'était immédiatement rabattu sur Aryanne pour la couvrir, bien qu'ils n'étaient pas spécialement proche du sinistre. Dès qu'il avait put, le jeune homme avait relevé la tête pour voir arriver la suite des problèmes.
Une femme en tailleur s'était jetée à travers la baie vitrée éventrée sans se soucier des larges estafilades que le verre avait infligé à sa chair. Elle s'était redressée en hurlant, un son guttural et terriblement rauque aux intonations sifflantes et Kaine avait put voir son visage. Une partie de sa joue droite était manquante, laissant dents et gencives clairement apparentes. Un de ses yeux avait été crevé par un éclat cristallin toujours fiché dans l'orbite et elle ne semblait pas en souffrir outre mesure. Sa tenue était maculée de sang et ce qui avait dut être un chignon ne ressemblait plus à rien. Alors qu'un vieil homme se précipitait vers elle vraisemblablement dans l'intention de lui porter secours, la femme lui sauta à la gorge. Des cris d'horreur fusèrent de partout et tout le monde s'agita, sans avoir idée que le pire restait à venir.
Kaine l'avait devinée derrière ce qui restait de la vitre. Une marée humaine gesticulante et hurlant à la mort fonçait vers la salle d'attente du terminal alors qu'au loin retentissaient de nouveaux et innombrables cris ainsi que des coups de feu.

- ON DÉGAGE !

Il savait qu'elle suivrait. Aryanne n'était pas un mystère pour lui, comme il n'en était pas un pour elle. Les Quarcry prirent la fuite tandis que les premiers cannibales gémissants s'écrasaient sur les portes vitrées encore intactes qu'ils ne tarderaient pas à défoncer. Certains s'écoulaient déjà de la première ouverture comme du sang vicié hors d'une plaie, se précipitant vers les malheureux trop peu réactifs. Kaine prit la première direction à portée, soit l'arrière de la salle, tout de même longue d'une bonne cent-cinquantaine de mètres. Jouant des épaules pour dégager ceux qui auraient eu la même idée, il tenait Aryanne par la main et n'avait qu'une idée fixe : sortir de là coûte que coûte.

Comment, il n'en savait rien. Dans son idée de toute façon, n'importe où serait meilleur que ce piège à rats qu'était devenu le terminal. Car vu le flux de passagers qui se mettait en branle pour sauver sa peau, les portes ne laisseraient pas passer tout le monde et le flot cannibale ne tarderait pas à déferler sur eux comme une peste maligne. Il fallait faire vite mais surtout, il fallait faire efficace.
Sinon, la partie serait vite pliée.

Salomée

Créature

Re : The runners [PV]

Réponse 1 mardi 19 août 2014, 17:22:02


*************


L'attente était insupportable. Des informations avaient circulé, contradictoires pour la plupart. Une fois il fallait attendre un technicien, l'autre c'était un problème climatique. Les passagers ne savaient plus sur quel pied danser et les hôtesses à la porte d'embarquement étaient débordées.

Aryanne avait au départ refusé de se présenter au repas de famille. Elle avait appelé sa mère pour lui expliquer qu'elle devait emménager avec Peeter à Washington où elle poursuivrait ses études. Evelynn avait insisté, jugeant inacceptable que sa fille rate un souper de famille si important. Son petit ami avait été fou de rage. Face à sa colère, elle était restée figée et terriblement pâle, navrée. C'était un homme d'une trentaine d'années, chirurgien dans une clinique réputée. Il appréciait avoir le contrôle sur chaque chose et avait rencontré la jeune Quarcry lorsqu'elle effectuait son premier internat en médecine. Mieux gaulée qu'une infirmière, plus intelligente également et docile. Elle n'avait pas résisté à son charme, ni à ses menaces sous-jacentes en cas de refus.

Son téléphone vibra une fois.


Citer
SMS de Peeter Gorsky – Je pense à toi. Bon courage chez ta famille. Jtm.

Un sourire ponctua sa lecture et son coeur battait. Par ce simple message, elle avait balayé tous les désagréments de la dispute. Elle avait à peine prêter attention aux inconnus qui espéraient la courtiser. En présence de son frère c'était peine perdue. Et elle avait ce petit pincement au cœur lorsqu'elle lorgnait vers Kaine. L'amour, qu'il soit qualifié de fraternel ou incestueux, demeurait et courait dans son sang comme un venin puissant. Elle s'efforçait de regarder ailleurs, par les baies vitrées. A ses côtés, deux gobelets de cafés rendaient déjà l'âme, vidés de toutes substances.

Elle s'apprêtait à en chercher un troisième quand elle témoigna du cri lointain. Sursautant, elle s'empressa de suivre les gestes de son frère, alarmée. Perchée sur des escarpins pourpres, elle arrivait presque à taille égale. Presque. Ils allaient de pair avec son étroite robe rouge au décolleté affolant, que recouvrait une veste en trench.  Cette dernière lui arrivait à genoux. Si bien que fermée, on aurait cru qu'elle ne portait rien d'autre que ses bas et des sous-vêtements au moins aussi inspirants que le galbe de ses jambes.

« - Kaine.... » murmura-t-elle en lui agrippant le bras à son tour, cherchant à se rassurer.

La vision d'horreur lui arracha un son autrement plus ostentatoire : un cri d'effroi. S'il ne l'avait pas tirée à sa suite, elle serait restée sur place, foudroyée par la stupeur. Elle eût à peine le temps d'attraper son lourd sac à mains et ils avaient détalé sous les coups de feu et les hurlements.

« Que...que se passe-t-il ? Kaine ! »

Ses hauts talons ralentissaient sa course. Elle manque de se tordre la cheville à plusieurs reprises et décida de les en retirer en quatrième vitesse. A l'image d'une Cendrillon, elle les délaissa dans son sillage pour mieux prendre la fuite. Les autres  voyageurs n'eurent aucune vergogne à les piétiner dans leur échappatoire. Des chaussures à 200$, quand même, cela méritait de s'attarder sur leur funeste sort.

« Là ! Kaine Par là ! »

Elle lui pointa les panneaux indiquant la station de métro qui desservait l’aéroport. L'option n'avait pas intéressé grand monde et chacun se précipitait vers les ouvertures principales, soit le parking afin de récupérer voitures ou bus. Or la navette était le moyen le plus rapide, ou sûr de sortir de ce guêpier sanglant. Elle s'arrêta brusquement et fit pression en le tirant vers lui pour qu'il écoute cette probabilité. C'était lui le plus âgé des deux, mais elle avait toujours été plus mature et sérieuse, plus droite également. Ses études de médecines en bonne voie étaient la preuve même de son investissement dans la vie active. Kaine, elle ne savait même pas ce qu'il devenait, ni ce qu'il faisait depuis qu'elle avait décidé de suivre Peeter.

C'était entre autre, l'une des raisons pour lesquelles, elle avait refusé de participer à la réunion familiale. Elle avait trop peur de céder, dans un recoin sombre du grenier. De l'embrasser passionnément, d'être plaquée contre la poutre en bois et des mains du Quarcry qui parcouraient jalousement son corps, dont il connaissait le moindre recoin. Elle cilla vivement afin de chasser ce souvenir déconcertant. De nouveau le bruit et les cris l'enveloppèrent et elle sentit la panique faire battre son coeur. Quelques agents de sûreté tentaient de guider la foule qui se massaient, compacte et craintive. Personne n'écoutait personne. Et certains policiers durent bien tirer une ou deux fois dans le tas, trop confus – ne sachant pas si les monstres sanguinaires avaient déjà atteint cette partie de l'aéroport.

« Non, pas la navette Mademoiselle ! Les systèmes de transports sont paralysés. Vous devez regagner le parking !» s'exclama un agent sur leur passage.

Le parking s'apparentait pour elle, davantage à un plateau géant de sushis humains. Elle n'irait pas se coincer là-bas, dans les embouteillages que créeraient les fuyards. La belle fronça les sourcils et s'engouffra avec sa moitié dans le corridor menant aux quais. Le chahut s'éloignait peu à peu. Les néons grésillaient sinistrement annonçant que le système électrique venait probablement de connaître des dommages liés à cette situation surréaliste. Pieds nus, elle descendit les escaliers pour avancer désormais sous terre. Là où l'obscurité était grandissante et le silence roi. Ceux qui avaient eu la même idée, erraient hagards sur les quais.

Aryanne se détacha complètement de Kaine ans le but de voir si son téléphone portable fonctionnait. Par chance oui, le réseau était disponible. Elle se hâta de composer le numéro de Peeter, les doigts tremblants, au bord des larmes. Une tonalité, deux, trois, quatre.

« Allô ? Arya ?!
Oui...Peeter...oui c'est moi....nous avons eu un problème à l'aéroport...et...
Je sais, ils ne parlent que de ça aux infos. Ecoute, tu sais....là où nous avons l'habitude...de passer nos WE, dans cette maison de campagne. Elle n'est pas très loin. Tu sais où c'est ? »

Elle lançait des regards apeurés à son frangin et surveillait compulsivement les escaliers d'où arrivaient encore des réfugiés. Elle hésitait, la maison de campagne oui, elle situait. C'était dans les bois, presque loin de tout.

« - Est-ce que tu te rappelles Arya ?! » cria Peeter, inquiet.
Oui, oui ! Je me rappelle !
Vas-y, je te rejoindrai là-bas. »

Et la communication coupa brusquement. Miss Quarcry consulta son aîné en silence. Elle savait qu'il allait être furieux qu'elle contacte Peeter en premier, qu'elle ne pense pas à se mettre à l'abri, à les mettre à l'abri. Elle l'aurait fait, et elle le fera, pensa-t-elle, elle n'irait nulle part sans Kaine.

« La maison de campagne de Peeter, c'est à 20 km de l'aéroport, on peut le faire...il suffit de s'éloigner du centre, de trouver une voiture. S'il n'y a pas de métro....on peut...passer à pied, par les tunnels. »

Quelle bonne idée. Que certains étaient déjà en train de mettre en pratique. Des petits groupes armées de lampes torches ou de téléphones portables descendaient déjà à hauteur des rails et empruntaient les passages latéraux. Progresser dans les ténèbres du métro n'avait rien de rassurant, mais au-dessus d'eux, le sol du terminal grondait. Ce n'était qu'une question de temps avant que les choses....enragées n'atteignent le métro.

« Je t'en prie... »
« Modifié: mardi 19 août 2014, 17:29:37 par Salomée »

Kyle Macross

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Re : The runners [PV]

Réponse 2 mardi 19 août 2014, 18:18:52

- Là ! Kaine Par là !

Il leva les yeux au beau milieu de sa course, sa main serrant si fort celle d'Aryanne qu'il aurait semblé être capable de lui briser les phalanges. Surtout, ne pas se séparer. Quoi qu'il pouvait se passer dorénavant, les Quarcry ne pouvaient compter que sur eux-même. Kaine et sa soeur ne se laisseraient jamais tomber et sauraient s'entraider mutuellement, chose que l'aîné considérait comme inapplicable avec n'importe qui d'autre.
Son regard tomba sur le panneau indicateur de la bouche de métro qui s'enfonçait dans les entrailles de l'aéroport Kenndy. C'était ce que lui indiquait sa soeur, ce qu'elle considérait comme l'échappatoire parfaite au chaos qu'ils pouvaient entendre gronder avec rage à très peu de mètres d'eux. Pour Kaine, les couloirs du métro étaient une très mauvaise idée. C'était la meilleure façon de compliquer davantage leur situation, mais avait-il vraiment le choix ? Face au duo, les masses apeurées se massaient devant les portes de sortie qui menaient sur les parking. Ca se bousculait, se piétinait, se coinçait. Et lorsque les voitures entameraient leurs fuites vers la ville et sa périphérie, ça reviendrait pour les cannibales à trouver de la bouffe en boîte. Le métro en revanche était peu emprunté et les Quarcry y gagneraient un peu de temps et s'y assureraient d'une sortie.
Une sortie sur quoi, aussi ? La question taraudait Kaine tandis qu'il talonnait sa soeur aux pieds nus, lui emboîtant le pas dans les couloirs souterrains malgré l'invective de l'agent de sécurité. Aryanne avait prit leur tête et Kaine avait docilement accepté de s'en remettre à elle.

Après quelques détours dans les corridors étroits et quelques escaliers crasseux descendus quatre-à-quatre, Kaine et sa tendre soeur se retrouvèrent sur le bord d'un quai. D'autres avaient eu la même idée qu'eux, sans apparemment penser à la suite. Eux aussi devaient réfléchir. Arya s'écarta rapidement, le temps de pianoter sur son téléphone et Kaine lâcha un petit juron en imaginant la gueule de Peeter au bout du fil. Il ne l'avait jamais vu mais s'était souvent imaginé à lui refaire le portrait. Un autre type, toucher sa soeur ? Mettre la main sur ce corps qu'il avait apprivoisé, dompté dans la doucereuse violence de quelques pratiques cinglantes qui avaient fait partie de leurs vies intimes.... Impossible. Immonde à vomir. Aryanne jouissait-elle toujours de la même façon ?
Kaine abandonna l'idée en crachant à terre tandis que sa soeur lui jetait quelques regards. Mieux valait garder la rancoeur de côté pour le moment. Leur binôme devait rester efficace et soudé, pas divisé par des querelles stériles de jalousie.

Alors le plan, c'était de rejoindre la baraque de l'autre fils de pute qui prétendait aimer sa soeur ? Génial. Kaine fusilla Aryanne du regard mais garda pour lui ses pensées, d'autant que l'option était pour le moment ce qu'ils avaient de plus viable. La maison des Quarcry était trop loin (une heure de transports publics) et ni le frère ni la soeur ne connaissaient de gens habitant plus près. Seulement voilà, vingt kilomètres dans leur situation, ça ressemblerait à une traversée de la mer Rouge sans Moïse pour l'ouvrir en deux.

- C'est bon, c'est bon. Mais on ne reste surtout pas dans le métro, Aryanne. On ne sait pas ce qu'on trouvera en face si les machines circulent toujours. Kaine désigna ensuite du menton l'escalier par lequel ils étaient arrivés là. Et ça va commencer à se pointer par là. Si on se retrouve coinçés, on est morts.

Il se rapprocha alors qu'elle, la saisissant solidement par les épaules pour la rapprocher de lui et darder son regard sombre dans le sien. L'instant était grave et ce qu'il avait à dire devait bien s'imprimer dans l'esprit d'Aryanne.

- A partir d'ici, on ne fait plus confiance à personne d'autre que nous, tu as compris ? On a le temps d'aider personne et on ne va certainement pas risquer de se faire baiser. Toi et moi, c'est tout. Tu ne me lâches pas d'un pouce et je ferai pareil. Ok ?

Kaine laissa un léger sourire sans passion se dessiner sur ses lèvres, afin de rassurer un peu Aryanne. Du moins essayer. Il approcha bien son visage du sien, prêt à l'embrasser, mais se retint finalement et ne déposa qu'un chaste baiser sur le front de sa soeur avant de la prendre par la main, mêlant toutefois ses doigts aux siens à la manière des amoureux. Hors de question de la perdre, surtout que l'éclairage des tunnels était faible, pour ne pas dire totalement absent.
Après un moment, il descendit sur les rails et aida Aryanne à l'imiter avant qu'ils ne se mettent en marche vers la prochaine station, collant au plus près les murs qu'ils n'avaient d'autres choix que de raser. L'espace entre le corps d'une éventuelle rame et la paroi creusée était infime et ils ne pouvaient prendre le risque de se faire faucher. Les Quarcry se mirent donc à progresser à tâtons dans les ténèbres grises du métro, éclairés par les téléphones des gens qui les précédaient. Tout autour d'eux se réverbéraient le bruit de sanglots et de pleurs, parfois même de cris aussi déchirants que lointains.

- On sortira à la prochaine station, si on peut. Sinon celle d'après, mais je ne veux pas trop tenter le diable... Putain, mais qu'eest-ce qui se passe ?

Dans sa poitrine, son coeur battait encore à tout rompre. La peur qu'il arrive quelque chose à sa si précieuse soeur, comme il le savait pertinemment. Si Aryanne devait être blessée -ou pire- Kaine ne pourrait jamais se le pardonner. Sa main prise dans celle de sa moitié se serrait compulsivement, signe si il en était de son anxiété. Façon muette aussi d'assurer à Arya qu'il était là pour elle.

- Tu es superbe dans cette robe, glissa t'il d'un coup.

Il le pensait, même si ça n'avait rien à faire là. C'était une façon d'exorciser ses frayeurs et son inquiétude. Kaine se focalisait sur Aryanne, qu'il n'avait pas cessé de dévorer du regard dès qu'ils s'étaient retrouvés après deux semaines de silence radio. Il l'avait trouvée sublime, terriblement excitante. Bon Dieu. Elle n'était même plus à lui. Elle n'était plus "que" sa soeur.

Soudain, des hurlements déchirèrent la monotonie des bruits de leur progression. Derrière eux, loin dans le faible jour qui déterminait encore leur point de départ, les cannibales venaient de faire irruption. Un cri presque intelligible retentit alors férocement avant de mourir dans un étranglement :

"Ils arrivent !"

Kaine se mit à courir. La mort descendue sur les rails les talonnaient, ses multiples râles odieux résonnant dans les parois du métro comme un inéluctable glas.

Salomée

Créature

Re : The runners [PV]

Réponse 3 samedi 23 août 2014, 16:48:45

Il a accepté et Aryanne est soulagée. Ils vont passer par le métro. Ils vont arriver sains et saufs, ils vont le faire. Ils peuvent le faire. C'est comme une prière qui tourne en boucle dans la tête de la demoiselle. Soudain, il la prend par les épaules. Non, pas de contact, Kaine, pense-t-elle tétanisée. Cette fermeté dans sa prise fait ressurgir trop de moments passés. Le nombre de fois qu'il ne l'a pas saisie de cette manière pour la retourner, la plaquer face contre un mur et retrousser lentement, très lentement sa jupe. Elle est d'accord pour tout. Oui, ils ne se quitteront pas, mais par pitié, plus de contacts. Elle va craquer sinon. Peeter ne lui pardonnerait jamais.

Et ce sourire qu'il lui offre avec courage : sans entrain, par devoir envers elle. Elle ne pourrait pas le remercier assez fort pour cette tentative de la rassurer. Les battements de son coeur se calment progressivement. Elle se sentirait capable de déplacer des montagnes avec lui. Et  même si le baiser est chaste, elle en ressent des frémissements jusqu'en bas. Arya n'a pas le temps d'y penser, sa main est déjà prise et les voilà embarqués dans la pénombre des tunnels du métropolitain.

Ses doigts enserrent ceux de Kaine fortement, ses phalanges en blanchissent. Les pleurs, les râles, les disputes lointaines dont les échos parviennent jusqu'à leur position la font suffoquer. Parfois, elle aperçoit un insecte ramper sur les parois humides, ou mieux encore : un rat frôler ses pieds nus. Elle tente de faire abstraction, d'ignorer ce qui peut bien se cacher parmi les coins d'ombres.

« Kaine. » finit-elle par lui répondre. Il peut sentir la main de sa soeur trembler. « J'ai peur. »

Je suis même morte de peur.

La pauvre est toute blême et ses grands yeux picotent, brillants d'humidité. Elle ne sait pas ce qui est arrivé, mais elle a conservé le souvenir de cette femme ensanglantée dans le terminal. On aurait dit la rage. Puis arrive le compliment qui perce la noirceur du doute et de la crainte, comme l'apparition du soleil en pleine averse. Elle n'ose pas préciser que le vêtement lui a été offert par Peeter, que ce dernier lui a déjà fait l'amour alors qu'elle le portait. La culpabilité lui monte à la tête et elle commence franchement à se dégoûter vis-à-vis de son frère. Il est rare que son aîné la complimente verbalement. Une année auparavant, il lui faisait comprendre ce qu'il appréciait par un baiser, une caresse appuyée, un regard lourd de sens.

« Merci. » déclare-t-elle du bout des lèvres, sans sourire.

Ils poursuivent encore quelques mètres. Au loin se dessine la prochaine station. Le duo vient de parcourir un kilomètre et demi dans une atmosphère oppressante. Toutefois, le trajet n'était pas pressenti pour être une promenade de santé. Elle hoquette vivement quand les premiers hurlements sont émis derrière eux.

Aryanne a commencé à courir avec lui et s'essouffle rapidement à cause de l'angoisse. Certains courent plus vite, et les bousculent au passage. Elle manque de perdre l'équilibre et de basculer sur les rails, mais la poigne de Kaine suffit à la garder debout.

L'arrêt de métro est là. Ils grimpent l'échelle menant au quai à la suite de nombreux autres réfugiés. Les tunnels ne sont désormais plus que ténèbres et cris d'horreur. Ce serait trop risqué de poursuivre sous terre, Kaine a raison. Elle déteste ça, mais il faut bien le reconnaître. Il prend la sortie proche, des escaliers qu'ils gravissent deux à deux ; Ca y est. Miss Quarker a le coeur au bord des lèvres. Elle ne supporte plus cette course effrénée, car elle sait pertinemment qu'ils fuient des monstres enragés.

Enfin, ils émergent dans une grande avenue aux abords de New-York. Il pleut comme vache qui pisse. Ils sont rapidement trempés. Finalement, elle abandonne et fond en larmes. Dehors, c'est une panique sans nom. Les voitures fument, ou klaxonnent : des embouteillages à perte de vue. Les piétons ne sont pas mieux logés. Au-dessus de leur tête, des hélicoptères vont et viennent. Il y aura même eu le passage de plusieurs avions de chasse dans le ciel.

« Kaine, il faut trouver un refuge ! » implore-t-elle. Et la pluie se mêle aux larmes le long des joues pâles d'Aryanne Quarcry. « Je..je ne sais pas où on est. Tous ces gens... ! »

Même dans la détresse, elle reste charmante à sa façon.


Kyle Macross

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Re : The runners [PV]

Réponse 4 dimanche 24 août 2014, 20:53:21

Sortir des entrailles du métro fut plus rapide que Kaine ne l'aurait d'abord pensé, bien que la tourmente créée par la panique avait manqué plus d'une fois de le séparer d'Aryanne. Dans ces cas extrêmes, l'Homme n'avait plus de considération pour son semblable et se contenter de brancher toutes les connexions de son cerveau sur le programme de survie installé au plus profond de chaque personne. Kaine n'a pas ménagé sa soeur pour la garder sur ses pieds ou à ses côtés et se moque pour l'heure belle et bien de lui avoir peut-être froissé le poignet ou manqué de lui casser un doigt. Elle est envie et capable de le suivre, c'est bien tout ce qui compte. Arrivé à la station suivant celle qui desservait l'aéroport -bordel de merde, un trekking en enfer long de deux kilomètres- l'homme fait passer sa compagne en première pour qu'elle remonte sur le quai et tourne la tête vers le boyau d'où s'extraient de sinistres gémissements. Ils sont nombreux à mourir, là dedans. C'est certain et c'est grâce à ces appâts que les plus chanceux des survivants peuvent rallonger leur durée de vie. Pour combien de temps ?, se demande Kaine. La terrible interrogation lui enserra le coeur alors qu'il ramenait son regard vers Arya, dont il vit le cul achever la montée de l'échelle avant qu'elle ne se retourne pour le presser de vite l'imiter, ce que le garçon fit sans tarder. Les Quarcry jouent des coudes pour quitter le métro le plus rapidement possible, laissant les retardataires et les blessés qu'ils ont dépassé à leur triste sort.
Pour découvrir que le leur, sans un petit coup de pouce du destin, ne sera pas beaucoup plus enviable.

New York est une parodie d'elle-même, bien qu'ils ne se trouvent que dans sa proche périphérie et encore relativement éloignés des grands axes. La panique et la peur, telles d'inarrêtables cavaliers de cauchemars, se sont ruées vers la population lancée dans un exode sans précédent. Sous la pluie furieuse qui s'abat sur Kaine et Aryanne s'étend un paysage d'apocalypse aux voitures renversées et aux piétons affolés. Cris et coups de feu plus ou moins lointains résonnent partout, plongés dans une cacophonie de klaxons excités.
Sentant le trouble qui cisaille les nerfs de sa soeur, Kaine lui lâche la main et vient attraper sa taille pour la serrer contre son corps, son autre main caressant son dos alors qu'il dépose de petits baiser sur son front. Si elle craque maintenant...
L'homme s'évertue à la rassurer, à lui montrer un peu de tendresse pour la soutenir mais son regard ne tombe pas sur elle. Il fouille la rue, analyse rapidement l'environnement et la situation. Finalement, il reprend la main d'Aryanne et l'entraîne sans lui demander son avis. A contre-courant du reste des fuyards, les Quarcry se retrouvent à remonter vers la ville et surtout les premiers immeubles qu'on peut voir de l'autre côté de la rue.

- On ne partira nulle part ce soir. La nuit tombe et tout est encombré... Ces mecs vont servir de lunch à ces merdes. Appelle ton mec, on reste ici ce soir. On verra demain comment on s'y prend.

Il ne veut pas le dire, mais il ignore si demain sera un jour plus favorable. Allez savoir ce qui rôdera dans les rues après une nuit de folie comme ça va l'être ce soir ! Ils traversent le trafic à l'arrêt de la voie rapide, Kaine n'hésitant pas à dégager brusquement des gens leur barrant le passage. Evoluer entre les capots de voiture les ralenti terriblement et c'est encore plus oppressant lorsqu'ils entendent les cannibales débouler de la bouche de métro qu'ils viennent de laisser derrière eux. Heureusement, des pauvres types se retrouvent sur le chemin des monstres enragés et servent à faire barrage sans le vouloir, permettant à Kaine d'hurler à sa soeur d'accélérer le pas tout en la tirant sans ménagement.
Tout autour d'eux, la folie semble s'être accelérée. Les enragés apparaissent soudainement pour fondre sur les malheureux à portée de main et de dents. Les Quarcry évitent, esquivent, ralentissent, recalculent leur trajet. Ils jouent de chance et ne perdent pas une seul ouverture salvatrice, si bien qu'ils parviennent à se retrouver au pied d'un petit immeuble de quatre étages sans s'être fait attrapés par la mort en pleine cavalcade.
Face à la porte, Kaine hésite. Si la baraque est pleine de monstres... Un regard échangé avec Aryanne et la décision est rapidement prise.

Le hall du petit immeuble de banlieue est désert, ce qui fait au moins un bon point. C'est un petit bâtiment à l'escalier étroit, qui compte trois logements à chaque étages. Kaine place son index dressé sur les lèvres pulpeuses et si douées pour combler la virilité turgescente d'un homme que possède Aryanne -Shhht  !- et les voilà à grimper dans les marches tous les sens aux aguets. C'est au dernier niveau que les fuyards découvrent ce que Kaine espérait : une porte laissée ouverte, sûrement dans la précipitation des habitants à fuir. L'homme fait un signe à sa soeur et c'est en retenant sa respiration qu'il pousse le battant pour pénétrer dans l'habitation le plus silencieusement possible. A l'intérieur de ce modeste appart', tout est sans dessus-dessous. Un cambriolage. Les pièces (un petit salon, une chambre, un coin cuisine et des chiottes salle de bains) sont vides et Kaine s'en assure au moins deux fois avant de revenir prestement barricader la porte.

- Ferme les rideaux partout, Ary. Il ne l'a jamais appelée autrement que comme ça. Du moins en public. Dans l'intimité de leurs moments incestueux, la belle se découvrait fleurie d'autres sobriquets moins charmants qu'elle appréciait pourtant tout autant. Ne te dresse pas devant les fenêtres, fais ça en te mettant sur le côté, voire à quatre pattes. Ok ? Allez.

Lui, c'est un ensemble de quelques meubles qu'il peine à transporter vers la porte, les entassant pour la bloquer. Ce qu'il parvient finalement à faire, satisfait de son ouvrage. Demain, les deux drôles d'oiseaux devront se débrouiller pour sortir par les fenêtres mais cela ne devrait pas être un problème; lors de l'inspection de l'appart', Kaine a repéré une échelle incendie.
Un peu rassuré, il revient vers sa soeur et la découvre encore plus attirante. La pluie a trempé sa robe qui lui colle au corps, ce corps aux courbes si harmonieuses, si excitantes... Bon sang. En d'autres temps, Kaine l'aurait baisée sans prendre le temps de la déshabiller. Comme pour immortaliser ce moment d'extase sur l'instant présent, quitte à souiller sa robe de giclées de sperme. L'idée le fait bander mais il n'en dit rien, se contentant de sourire avant d'ôter son manteau puis son t-shirt pour se retrouver torse nu.

- On se reposer ici. Je pense qu'on sera tranquille au moins pour la nuit. Tu devrais pouvoir te trouver une paire de pompe et te changer. Tu es très excitante habillée comme ça mais ça ne nous aidera malheureusement pas à courir.

C'est sans y penser qu'il se débarrasse de son jean et de ses baskets pour se retrouver en boxer humide de pluie face à elle et c'est encore sans y penser qu'il a confessé la trouver excitante -ce que le léger volume perceptible de sa queue tend à prouver. Kaine la laisse seule dans la salle pour se diriger vers la cuisine en espérant pouvoir y trouver de la bouffe. Ils ne feront rien cuire pour que les odeurs n'attirent aucun indésirables, mais ils ont besoin de reprendre des forces. Avec un peu de chance, trouver quelques provisions pour un ou deux jours d'avance ne serait pas non plus du luxe.


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