Jeu de mort [PV Double-Lune]

"Vous.
Nous sommes au fait de Vos exploits dans le domaine de la chasse ; Vos talents Nous poussent à croire que Vous êtes la personne désignée pour la mission qui s'en suit.
Vous Vous en doutez, Nous souhaiterions voir disparaître quelqu'un. Bien sûr, Votre professionnalisme fera que Vous ne Nous questionnerez pas sur Nos motivations. Sachez simplement que Votre cible est un homme se faisant appeler Vaelh. Vous n'aurez aucun mal à le repérer, cet excentrique est toujours vêtu de sorte à attirer l'attention. Pour Vous faciliter le travail, Nous Nous sommes permis de joindre à ce courriers des clichés de la cible. Vous ne devriez de toutes façons pas avoir de mal à le localiser, il s'avère qu'il est... "connu".
Compétent que Vous êtes, Vous parviendrez à trouver sa trace de Vous même, sans que nous n'ayant à fournir d'avantage d'effort. Mais attentionnés que Nous sommes, Nous tenons à vous faire savoir que votre cible dispose de quelques compétences au couteau, alors Vous veillerez à ne pas Vous faire avoir.
Dès que Vous l'aurez tué, Nous en seront informé sans que vous n'ayez à lever le petit doigt. Alors Nous voudrons bien Vous offrir neuf autres gemmes similaires à celle que Vous tenez sans doute dans votre main. Au cas ou ne Vous sauriez pas donner un prix à une telle merveille, sachez que dix d'entre elles représentent une vie faite de richesse et d’oisiveté pour vos et les 69 générations qui Vous succéderont.
Puissiez Vous réussir.
Bien à Vous.
Nous."

*
**

A n'en plus douter, l'heure était à la révolution dans la ville. Vaelh avait vaguement compris, d'après ce qu'il avait entendu dire, que les citoyens de Nexus voulaient renverser l'élite dirigeante en place pour une meilleure répartition des privilèges, pour être mieux considérés ; pour être libres, disaient certains ! Un soulèvement comme le monde en a vu depuis la nuit des temps, et qui n'intéressait guère le Démon. Quoi que, les quartiers dans lesquels il circulait étaient empreints d'une atmosphère de chaos tout à fait délicieuse, comme il les aimait.
Bien sûr, le beau mâle n'était pas là par hasard. Une affaire importante mais risquée l'attendait, et histoire d'en mettre plein la vu à son futur... "Partenaire", Vaelh n'avait pas lésiné sur les moyens. Comme à son habitude, il s'était vêtu d'exotisme et de légèreté : sa poitrine sculptée était couverte d'une écharpe blanche gigantesque qui prenait sa source dans la nuque du mâle pour aller s'enrouler jusqu'à son poignet droit. En dessous, on devinait de fines lattes d'un métal rouge profond, presque rubis, agencées comme les segments de la carapace de quelque insecte écarlate. Son bras gauche était couvert du bout des doigts jusqu'au coude avec le même étrange alliage souple, de même que l'était son épaule devant laquelle pendant une petite sacoche en cuir noir qui devait sans doute contenir quelques marchandise. Son ventre était exposé, parfaitement nu, vulnérable et pourtant si solide et délicieux. Ses muscles s'y enchevêtraient élégamment en une cascade de chair langoureuse qui guidait le regard plus bas, jusque sous son nombril, pour trouver une seconde écharpe géante blanche qui couvrait le départ d'une grande robe à la mode des sorciers, quoi que plus fine et légèrement fendue pour ne pas restreindre les mouvements. Et quand l'attention du spectateur était portée à son maximum, il pouvait remarquer que le moindre centimètre carré du tissu que portait cet homme svelte était couvert d'incroyables petits motifs à la signification mystérieuse.
Mais dès lors que le spectateur était un professionnel de la chasse, d'autres détails plus dangereux lui sautaient aux yeux.
Quelque chose formait un relief longiligne sur le bras de l'homme couvert par son écharpe, et chacun de ses mouvements félins faisaient subtilement remuer l'objet qui pesait un certain poids ; une dague dans son fourreau, à n'en pas douter. La même observation pouvait être faite au niveau de sa taille, sans qu'on puisse clairement déterminer la silhouette de l'objet que la seconde écharpe cachait.
Toujours selon les yeux d'un expert, la démarche de l'individu, bien que d'une grâce surnaturelle, trahissait une vivacité et une puissance surprenante. Mais le plus dérangeant était ses yeux : complètement noirs couronnés d'iris dorées, ils se rivaient avec une attention à la limite de la paranoïa et un dédain royal sur quiconque osait approcher sa personne.

Ainsi paré de majesté et de défi, Vaelh avait erré dans la ville, passant d'une rue à l'autre selon un itinéraire qui semblait aléatoire, comme pour semer d'éventuels indésirables qui auraient pu interférer avec ses manigances, ignorant superbement les regards incrédules ou envieux qu'on lui coulait. Il se retrouva alors à devoir traverser une rue isolée des autres.

Un jour comme un autre à Seikusu. Donc un jour un peu ennuyeux. Et de fait, je m’ennuyais. Il ne se passait strictement rien, comme d’habitude. Alors j’étais sortie du corps de Terka. D’ailleurs, là, elle venait tout juste de partir pour aller chercher le courrier. Du coup j’étais toute seule dans la chambre, très calme pour ne pas alerter les parents, ce qui reviendrait à être forcée de leur expliquer pourquoi ils avaient subitement deux filles au lieu d’une, qui plus est des jumelles. Ceci n’étant pas une possibilité envisageable, je me faisais discrète.

Quand ma « sœur » revint, elle portait un colis. Elle semblait un peu nerveuse, aussi j’étais très curieuse de savoir ce qu’était ce paquet. Elle me le tendit, après avoir prudemment fermé à clef la porte de la chambre. Je le pris et l’examinai brièvement. Pas de symbole indiquant que c’était de l’Ordre, et pourtant c’était pour moi. Qui pouvait bien avoir connaissance de mon existence ? J’ouvris le paquet, de plus en plus curieuse.

-Qu’est-ce que c’est ?
-Euh… Une boîte et une lettre. Tu veux bien lire pendant que je regarde là-dedans, s’il te plaît ?

Terka pris donc la lettre et la déplia pour la lire à voix haute :

"Vous.
Nous sommes au fait de Vos exploits dans le domaine de la chasse ; Vos talents Nous poussent à croire que Vous êtes la personne désignée pour la mission qui s'en suit.
Vous Vous en doutez, Nous souhaiterions voir disparaître quelqu'un. Bien sûr, Votre professionnalisme fera que Vous ne Nous questionnerez pas sur Nos motivations. Sachez simplement que Votre cible est un homme se faisant appeler Vaelh. Vous n'aurez aucun mal à le repérer, cet excentrique est toujours vêtu de sorte à attirer l'attention. Pour Vous faciliter le travail, Nous Nous sommes permis de joindre à ce courrier des clichés de la cible. Vous ne devriez de toute façon pas avoir de mal à le localiser, il s'avère qu'il est... "connu".
Compétent que Vous êtes, Vous parviendrez à trouver sa trace de Vous même, sans que nous n'ayant à fournir d'avantage d'effort. Mais attentionnés que Nous sommes, Nous tenons à vous faire savoir que votre cible dispose de quelques compétences au couteau, alors Vous veillerez à ne pas Vous faire avoir.
Dès que Vous l'aurez tué, Nous en seront informé sans que vous n'ayez à lever le petit doigt. Alors Nous voudrons bien Vous offrir neuf autres gemmes similaires à celle que Vous tenez sans doute dans votre main. Au cas ou ne Vous sauriez pas donner un prix à une telle merveille, sachez que dix d'entre elles représentent une vie faite de richesse et d’oisiveté pour vos et les 69 générations qui Vous succéderont.
Puissiez-Vous réussir.
Bien à Vous.
Nous."

Il y eut un instant de silence. Je regardais le contenu de la boîte, où je vis en effet une gemme noire et quelques papiers, des photos du dénommé Vaelh. Des photos, sérieusement… Alors que ce type était clairement un Terran ! Je n’entendis pas tout de suite que ma sœur m’appelait. Quand je m’en aperçus, je relevai seulement la tête.

-Tu te rends compte ? Tu as dans les mains un caillou d’une valeur impensable, et ils n’envisagent même pas la possibilité que tu te plantes et qu’on te le vole !
-Je sais. C’est aussi bizarre pour moi que pour toi. Mais je prends le boulot de toute façon, ça m’intrigue. On verra bien après ce que je ferai des gemmes, mais on ne gardera pas tout, je te le dis tout de suite…

Au moins sur ce point nous étions d’accord, je le lisais sur son attitude. Me levant, je lui rendis la boîte, avec  comme instruction précise de ne la montrer à personne et de ne pas en parler. Heureusement, je savais qu’elle tiendrait sa langue, ce sont des instructions inutiles. Je partis donc l’esprit tranquille vers Terra.

Ma cible était effectivement très, très voyante. Je n’eus qu’à le suivre jusqu’à une ruelle déserte. Trop facile… Grâce à mon pouvoir d’invocation d’armes, je fis apparaître une gigantesque épée au-dessus de sa tête, qui lui tomba dessus avec la gravité. Vite fait, bien fait, il ne m’avait même pas vue. T'es sérieuse, Créatrice, ça va vraiment s'arrêter là ? Bien sûr que non, il n'est pas idiot, il va forcément trouver une parade.

(Tant que nous sommes en combat je resterais sur des réponses courtes, histoire de dynamiser tout ça.)

Plus qu'une parade, le mâle esquiva. Alors que la lourde épée était encore à mi-course, la silhouette de Vaelh sembla se désaxer complètement dans une démonstration de souplesse purement montreuses, comme percutée par un véhicule lancé à pleine vitesse, le tout rendu effrayant par une surprenante soudaineté. Il se retrouva à déraper sur le sol dans une posture totalement déliée, se mettant à scruter de ses yeux fous les proches environs pour repérer la source de l'attaque tandis que l'affreuse lame percutait le sol dans un bruit de fin du monde. Ses sens exacerbés percevaient une présence très nette, enveloppé d'un professionnalisme froid, qui le guettait d'un point proche... Mais où ? Rien dans la rue, rien au fenêtre... La paranoïa du mâle le poussa même à sonder la surface des murs, sans rien trouver. Un sourire largement trop grand et trop scintillant vint fendre sont visage qui,  dans la fraction de seconde qui s'en suivit, se tordit d'un effrois sans bornes, douloureux, tandis qu'il restait près du sol prêt à glisser à nouveau en cas de pépin. Mais avant de tenter quoi que ce soit, il lança d'une voix qui n'étant que mélodie, consternation et incertitude :
- Qui en veut à ma vie ? Qui ? Montrez vous ! Non, mieux : laissez moi en paix !
A peine ses mots eurent-ils franchi ses lèvres qu'il se propulsa à toute vitesse pour tenter de rejoindre l'entrée de la rue, portée par des foulées d'une puissance inhumaine.
Tiens, ne venait-il pas de se retenir de rire ?

(Ce n'est pas moi que ça dérange...)


Alors ça, pour une esquive ! Eh oui, Andizia, ta victime vient de te filer entre les doigts. Ou plutôt essaye. Une très belle esquive, il faut bien l’avouer. Alors tu fais quoi, maintenant ? Tu ne t’es toujours pas matérialisée, alors il ne peut évidemment pas te trouver en sondant les alentours, mais il va bien falloir que tu agisses. Il te demande la paix, il ne sait pas ce qu’il veut… Eh bien moi je le sais ! Je veux le tuer, et je vais le faire, nom d’un chien ! Très bien, tu t’élances donc à sa suite, toujours immatérielle et invisible. Mais il court trop vite pour toi. Je l’arrête ! Tant qu’il est à ma portée, je fais apparaître une lame très large et très haute, comme ça il ne peut pas aller plus loin.

-Et si je n’ai pas envie de vous laisser ? C’est qu’il y a une grosse prime, pour cette vie que vous voulez garder…

Cette fois, tu t’es matérialisée, et Vaelh pourra te voir s’il se retourne, avançant inexorablement vers lui.

L'horreur.
Le visage, l'attitude, la stature, la prestance du Démon... Tout son être irradiait d'une terreur absolue, beaucoup trop vive et palpable pour naître d'un coeur mortel. Chaque port de sa peau embaume l'air d'un divin parfum d'effroi tandis que ses immenses foulée le porte jusqu'à la sécurité toute relative qu'airait représenté la sortie de la ruelle...
S'il avait pu l'atteindre.
Sa route se trouva barrée par une cimeterre qu'il n'aurait jamais pu manier sans se briser le dos, dont la lame se ficha dans le sol dans un vacarme sentencieux. L'acier de l'arme lui revoyait le reflet fugitif de son bourreau, si bien qu'il pivota instantanément, sous le coup d'un reflex. Il se rendit compte qu'il s'agissait d'une femme mais, à l'inverse d'un bête mâle humain, il ne lui vint même pas à l'esprit que le fait que son agresseur soit de sexe féminin puisse lui offrir de meilleures chances de s'en tirer. 
Alors, levant doucement les mains, grinçant des dents sous les effets d'une craintes qui aurait fait éclater un coeur de mortel, il siffla :
- Mais on peut sans doute s'arranger, non ? Non ? Vraiment ? Et si je pouvais offrir plus que cette prime ? Combien vous a-t-on proposé, d'abord ? Je peux doubler cette somme, lança-t-il sans même savoir de combien il était question.

Pas de doute, aussi fier qu'il avait pu en avoir l'air plus tôt, l'homme craignait cette fois vraiment pour sa vie

Il a peur. L’homme que tu veux tuer est déjà mort, mais de peur. Il tient vraiment beaucoup à la vie, le pauvre. Mais tu ne vas pas la lui laisser. Non, la récompense est trop élevée, tu vas le tuer pour gagner ces neuf gemmes et…en faire quoi, d’ailleurs ? Je verrai bien. Pour l’instant je vais tuer ce type, c’est tout.
Oh mais il n’a pas l’intention de te laisser faire. Il demande un arrangement. Il propose de doubler la somme. Est-ce qu’au moins il sait combien on t’a promis ? Non, bien sûr, il n’en a pas la moindre idée. Alors tu souris. Le sourire d’une psychopathe, car c’est ce que tu es, quand tu es suffisamment motivée. Derrière Vaelh, la lame a disparu, mais il ne l’a pas vu. Tant mieux. Parce que ça te permet d’invoquer en toute tranquillité ton cher katana.

-Je ne crois pas que vous soyez assez riche. Dommage.

Accélérant soudain ta foulée, tu t’élances sur lui. Ton épée siffle dans l’air en direction de son cou. Cette fois il est mort, tu en es sûre.

Coup de chance ? Miracle ? Ou parade dissimulée en un mouvement de panique ? Impossible à savoir, mais toujours fut-il que dans un beuglement nuancé par une terreur qui empoisonnait la raison de l'homme, il agita ses bras quand la lame fonce vers sa gorge et la percuta du dos de sa main protégée par ses plaques de métal rouge. A voir l'étincelle d'ahurissement qui s'embrasa dans ses grands yeux fous, il n'en revenait même pas qu'il soit encore en vie ! Il marqua une pause qui, du point de vue de la jeune femme, ne dura que la fraction d'un instant, pour réfléchir à ses otpions. Il aurait aimé fuir derrière lui, mais il pensait que l'épée lui barrait encore la route. Alors grinça-t-il des dents avant de se propulser soudainement sur sa gauche à une célérité telle qu'il parvint à prévenir toute attaque le temps de son déplacement. En place derrière la femme, il hurla de frustration lorsqu'il remarqua que la fuite aurait été possible. Momentanément possédé par une rage inquiétante, il empoigna ses cheveux comme s'il avait voulu se les arracher.
Et, si rapidement qu'un non-combattant n'aurait pas compris comment, il se retrouva avec une dague à la lame cruelle dans les main, sortie du fourreau contre son avant bras. Il la pointa fébrilement vers son agresseur sans pitié :
- Je vous dis que je peux offrir bien plus que ce qu'on vous a proposé ! J'ai... J'ai... Des pouvoirs ! Oui, des pouvoirs ! Tu pourrais commander aux sombres puissances, et tu serais invincible ! grinça-t-il en une tentative déséspérée. Il ajouta sans même le vouloir :
- Je ne mourrais pas ! Je ne veux pas !

Gnyaaaaaargh !!!!! Mais il peut pas crever gentiment, cet abruti ?! Calme-toi. Et pourquoi je me calmerais ? Parce que dans le RP tu es calme. Oh, je sais très bien qu’intérieurement tu bouillonnes de rage, mais ça ne se voit pas de son point de vue à lui. Non, tout ce qu’il voit, c’est ton froncement de sourcils très contrarié.

Il bouge, pour se retrouver derrière toi, et tu l’entends hurler. Cette fois c’est un sourire qu’il y a sur ton visage, parce que tu sais pourquoi il réagit comme ça. Alors tu te retournes tranquillement…et tu le vois avec une dague. Il t’offre monts et merveilles, espérant que tu céderas et que tu le laisseras partir. Il peut toujours courir. Oh, en fait non, je veux pas qu’il coure. Et donc, pour t’en assurer, tu crées une bulle d’ombre autour de vous. Tout ce qu’il peut voir maintenant, ce sont tes yeux, mais toi tu le vois parfaitement. Il lui est désormais impossible de savoir où est la sortie de ce traquenard.

-Personne ne veut mourir, Vaelh. Quant à ces pouvoirs dont vous parlez, je n’en veux pas.

Tu ne bouges pas. Tu attends sa réaction.

Personne ne veut mourir ? Sans blague ? L'incube aurait aimé vivement critiquer une si basse répartie, mais l'odieuse magie qui le retenait à présent prisonnier lui avait coupé le sifflet. La chasseuse avait déployé un voile de ténèbres en un large cercle autour d'eux, et Vaelh se figea. si elle avait voulu le tuer rapidement, comme elle était détentrice d'une telle magie, elle aurait pu opter pour quelque chose de plus directe, seulement... Ses pouvoirs n'avaient servi à ériger qu'une petite arène ; pour un combat à mort.
Elle voulait s'amuser avec sa proie, cette espèce de...
- ... Sale chienne !
Le mâle n'avait pas pu retenir le flot de ses pensées et tandis qu'une telle insulte franchit ses lèvres, il comprit qu'il n'y avait plus de négociation possible. Il aurait alors dû se jeter sur la chasseuse comme un possédé, beuglant comme un animal sentant ses dernières secondes arriver... mais il n'en fut rien. Dans un silence troublant, quoi que nuancé par le vicieux sifflement d'une dague acérée qui filait dans l'air à un vitesse inhumaine, la jeune femme put sentir dans l'ombre que la crainte de sa proie s'était changée en une sorte de rage abstraite et froide, et qu'il s'était propulsé en portant une attaque de la pointe de sa dague si vite que si elle n'avait pas été très doué, elle se serait retrouvé avec la gorge ouverte.
Ainsi, elle devrait mobiliser tout son talent pour dévier une telle attaque.

Tu voulais lui faire encore plus peur, mais visiblement ça n’a pas marché… Au lieu de paniquer, il t’insulte. Tu n’aimes pas ça, mais il a beaucoup de chance de s’être limité à ces deux mots, sinon il aurait fallu bien plus qu’une grande vitesse pour le protéger de ta colère. Ouais… En attendant il reste rapide, le bougre ! C’est vrai. Et d’ailleurs, il reprend le dessus, là. Il t’attaque. Tu n’as que le temps d’entendre le sifflement de l’arme dans l’air avant d’être forcée, non pas de parer, mais d’esquiver. Et comment j’esquive un coup pareil, moi ? En te dématérialisant, pour ensuite te rematérialiser juste derrière lui, une courte lame à la main.

-Bien tenté.

Tu te plaques contre son dos. Ton poignard vient se ficher entre ses côtes. À moins d’un énième miracle, il est mort. Tu te permets donc de dissiper la bulle d’ombre et de renvoyer ton arme.

La lame s'était glissé dans sa chair pâle d'un coup. Avec le bruit écœurant de l'acier qui frotte contre l'os. Il n'y avait plus eu un son tandis que la cible s'extirpa en vacillant, une main contre le flanc. L'acier rouge sous son écharpe n'avait semblé être d'aucune utilité, percé comme du carton mouillé.
Il trébucha au sol, sur le dos, une expression d'étonnement presque innocente peinte sur ses traits angéliques qui retrouvaient doucement leur quiétude.
Il mourrait. C'est du moins l'impression qu'il donnait. Seulement, quelque chose n'allait pas et la chasseresse, grâce à son expérience, s'en aperçu tout de suite : il ne saignait pas.
Au sol, le faux mourant vint placer avec langueur les bras derrière sa tête pour se prélasser avec chaleur sur les pavé inconfortable. Sa surprise se vit remplacer par un sourire foncièrement joueur, malicieux et tout à fait vicieux. Alors, d'un timbre si luxurieux qu'il se serait sans mal fait passé pour le plus enflammé des amants, il souffla.
- Les uns signes avec de l'encre. D'autres leur sang. Mais les guerriers laissent souvent l'empreinte de leurs lames.
Sa main passa sous sa fine armure perforée pour en extirper une grande page souple presque intégralement noircie de symboles géométriques dont le point de convergence se trouvait être le trou laissé par l'arme de l'assassine.
- Ainsi, un contrat en appela à un autre. Par cette signature que tu laisses, tu t'engages à me distraire en cet journée.
Théâtralement, le mâle se releva dans une grâce inhumaine. Au travers de l'orifice laissé dans ses atours, on pouvait voir que sa peau était intacte, et qu'une odieuse magie invisible suintait. Ces mêmes arcanes vinrent alourdir l'atmosphère d'une chaleur... Tout à fait particulière ; l'air sembla glisser jusqu'à la combattante pour flatter son visage d'une caresse cavalière.
Quant à Vaelh, sont regard luisait de revanche. Il extirpa de sous ce grand pan de tissu au niveau de sa ceinture une épée courte à lame au profil si cruel qu'elle ne semblait avoir été conçue que pour torturer, qu'il allait utiliser conjointement avec sa dague. Visiblement, le contrat que la jeune femme avait reçu chez elle ne mentionnait pas un tel détail.
- Et comme attraction, je veux une danse. Alors viens, prend ma main et ébattons nous ! Dit-il en adoptant une garde si souple qu'il se retrouva au ras du sol, aussi vicieux qu'un scorpion prêt à frapper.

A son adversaire de faire le premier pas !

(Pardon pour le retard, j'ai eu beaucoup de mal à trouver la motivation et l'inspiration...)


Wait a minute… Pourquoi il saigne pas ? Il devrait saigner, ce con ! Oui, il devrait saigner. Mais ce n’est pas le cas et ça t’inquiète un peu quand tu le remarques.

-Eh, tu nous fais quoi là ?

Il simule, bien sûr…  Et quand il se relève en souriant toi tu laisses échapper un juron. Il a vraiment la vie dure cet enfoiré ! Oui. Et en plus de ça il te trolle impérialement. Cette histoire de signature ne t’inspire pas du tout confiance… Tu le vois alors te montrer une feuille trouée par ta dernière attaque.

-… PUTAIN, CONNARD !!!

Sous le coup de la rage, tu invoques deux épées reliées par une chaîne et tu te mets en garde. Et là, cerise moisie sur le gâteau de merde, il te demande de danser ! Tu sens la magie, tu sais que tu n’as pas réellement le choix, mais il y a un petit souci. Pour sauver les apparences tu ricanes.

-Je n’ai pas appris à danser mais à me battre. Mais ne dit-on pas que l’art du combat ressemble parfois à celui de la danse ?

Un excellent compromis, si jamais ça marche. Et puis vu comme il t’attend avec ses deux lames… Tu quittes ta garde pour commencer  à tourbillonner, tes épées dansant avec toi tandis que tu te rapproches de cet homme que tu as de plus en plus envie d’étriper sauvagement. Une fois à portée, une de tes lames s’abat. Il voulait que tu lui prennes la main ? Tu vas la lui couper, c’est tout aussi amusant.

Le Démon eut un sourire en coin lorsque son adversaire attaqua enfin. Ses coups étaient rapides, énergiques, et plein de colère. Le complexe schéma que traçait ses lames dans l'air avec quelque chose de merveilleux, surtout lorsqu'il se ponctuait d'un reflet d'argent. Vaelh se laissa absorber un instant, avant de brusquement faire un bond pour se mettre hors de porté.
Avant de revenir à la charge d'une unique impulsion.
Vaelh n'avait pas la force de ces héros qui brisaient le dos des monstres sur leur genoux. Loin de là. mais, Dieu, qu'il était rapide. Son premier coup de taille ne fut annoncé que par le bruit cristallin qu'il laissa monter dans l'air. Le second coup, une estoc merveilleuse, siffla jusqu'au contour du visage de la jeune femme avec la grâce d'un serpent et la célérité d'un éclair. Et sans attendre de voir le résultat de ses premières bottes, l'Incube leva souplement la jambe pour tenter abattre son talent en plein sur l'épaule de la jeune femme pour la lui déboîter.
Et il dansait plus qu'il ne se battait. Au coeur de cette atmosphère de plus en plus... Magmatique, il devenait aisé de deviner avec quel superbe élégance les muscles fins du mâle se tendaient sous sa peau. Son souffle accélérait, évoquant celui d'un amant pendant quelque récréation.
C'était un duel qui tournait à l'intime et au mortel.