Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le Cauchemar d’Ernest [PV]

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    Semi-fée, enfance passée sur Terre, puis tenebroso formé à Castelquisianni. Lié aux plans infernaux par une erreur magique commise par le mage de Locmirail.
    
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 15 vendredi 25 juillet 2014, 21:14:30

« Je m'appelle Eve. Je suis… enfin, j'étais, la fille du patron d'un groupe industriel. La Confrérie m'a kidnappée pour faire chanter mon père. J'avais douze ans. Au début ça allait… mais ils se sont rendu compte que mon père n'en avait  – elle soupira – rien à faire. Alors ils ont plus eu de scrupule à… m'abîmer. Puis ils n'ont plus su quoi faire de moi. »

Sa voix était lasse, plus ennuyée que réellement malheureuse, et son visage n'était particulièrement sombre. Elle semblait avoir digéré l'histoire depuis un moment. L'adolescente continua son récit avec beaucoup de détachement.

« C'est alors qu'ils ont découvert que j'étais mutante. J'ai guéri de toutes les choses qu'ils m'ont faites. J'ai même guéri les autres. Je leur ai dit deux-trois trucs débiles, comme que je préférai mourir plutôt que de travailler pour eux. Et puis, voilà… Ils m'ont surtout fait des prélèvements. »

Elle indiqua d'un rapide regard ses bras. Enfin, elle tira également légèrement sur son col : la base de son cou semblait avoir été aussi densément percée que ses membres supérieurs.

« Ils cherchaient une substance, celle à l'origine de mes pouvoirs je suppose. Au début ils pensaient que c'était dans mes organes, puis dans mon sang. Ils ont fait des tests, plein de tests. Ils ont compris qu'elle était surtout secrétée sur ma peau lorsqu'ils me faisaient de petites entailles. Alors ils s'en sont pas privés. »

Avec un air navré, elle lâcha son col et se détourna. Elle fit quelques pas, mais ils étaient tremblants. Elle était mal assurée sur ses jambes, et ses muscles peinaient manifestement un peu à la porter.

« Je suis désolée. Je crois qu'il y a encore six mois, j'aurais été capable de faire quelque-chose pour ta main. Mais je n'arrive même plus à faire quelque-chose sur moi. Ils ont intensifié les prélèvements, car ils n'arrivaient pas à… à guérir ils y arrivaient, mais… enfin, je ne sais pas vraiment ce qu'ils cherchaient. Mais je… je n'ai plus aucun pouvoir, maintenant. Enfin, ils ont soudainement tout arrêté il y a quelques jours, comme si je ne les intéressais plus. Peut-être qu'ils ont trouvé un autre sujet d'expérience. »

Eve eut un sourire passager.

« Je suis contente d'être avec quelqu'un comme toi, Ernest. Tu n'es pas aussi effrayant que tu le penses. Je crois même que tu es plutôt gentil. Je suis soulagée, en fait, c'est la première fois en trois ans que j'ai un compagnon de cellule, et j'avais peur qu'ils me mettent avec un malade. Surtout un qui essaie de, enfin, tu vois. »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 16 vendredi 25 juillet 2014, 22:12:26

Un nouveau sujet d’expérience... Les mots raisonnèrent dans la tête d’Ernest avec une funeste intensité. Etait-ce lui le nouveau ? La logique allait dans ce sens, il était porteur de l’Altérium. La molécule avait un énorme potentiel, il était bien placé pour le savoir. Il avait parfois l’impression de vivre à l’ombre de son propre pouvoir. Mais peut-être qu’il se trompait. Il s’était déjà trompé dans le cabinet de Miller. Et puis, même si sa supposition s’avérait juste, il devait être de taille à affronter quelques piqûres. Les expériences, les analyses, tout cela prenait du temps. Et les X-Men finiraient par débarquer et par le sauver. Une fois de plus...

« Gentil... » reprit l’hybride.

C’était amusant. Pauvre Eve, elle n’avait pas dû bien lire les journaux. Ou alors, elle était tellement contente d’avoir un collègue de cellule qu’elle faisait abstraction de tout le reste. Il fut à deux doigts de lui avouer qu’il avait un casier chargé, que parmi ses crimes on trouvait le viol, qu’il était potentiellement le genre de malade qui pouvait lui faire peur, qu’il avait même été un Confrériste. Il se ravisa. D’une part, il espérait avoir changé. D’autre part, que gagnerait-il à l’effrayer ? Il était également contant de ne pas être seul. C’était sans doute grâce à sa présence qu’il parvenait un peu à positiver. Elle avait besoin de soutien, il avait besoin de soutien. Il fallait se serrer les coudes, pas jouer les monstres. Les monstres, il les verrait bien assez tôt.

« Je suis parfois un peu difficile à vivre, m’a-t-on dit. En tout cas, merci pour ton accueil, Eve. Ça rend les choses... moins abruptes. Et navré pour ton histoire... Trois ans, j’ose même pas imaginer. »

Désormais, il s’efforçait de paraître sympathique. Comme à l’Institut. Il se leva, vacilla. Pour conserver son équilibre, il dût trouver appui sur le mur avec sa main valide. Ses jambes tremblaient. Le vertige revint.

« La vache... »

Il préféra se rassoir.

« S’ils te laisse tranquille, peut-être que ton pouvoir finira par revenir. Essaie de le solliciter, un peu de temps en temps. On sait jamais... Je serais pas contre une nouvelle main. J’aimais bien l’ancienne, elle me manque déjà. »

Il adressa à l’adolescente un petit sourire, puis ajouta, embarrassé :

« Heu, tu m’aides à aller jusqu’au toilette ? J’aimerais pas me casser la gueule en faisant pipi. »
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 17 samedi 26 juillet 2014, 07:04:10

D'abord surprise par la requête d'Ernest, la jeune fille hésitait entre l'amusement et la gêne. Elle opta finalement pour une réserve très digne.

« Ah… oui… d'accord, pas de problème. »

Elle revint prudemment vers le garçon-rat et l'attrapa assez naturellement par le bras. Elle faisait de son mieux pour le soutenir, même s'il était probable qu'elle n'aurait pas la force de le maintenir debout si les jambes du mutant venaient à complètement le lâcher. Une fois arrivée devant le trou – ce n'était pas grand-chose d'autre qu'un trou à même le sol – elle le laissa prendre appui contre le mur, en angle.

« Ça va aller ? » demanda-t-elle, en s'assurant que le prisonnier pouvait se maintenir sans son aide.

Elle ne s'éloigna pas beaucoup cependant, peut-être un peu moins que la politesse ne l'aurait exigé. Cela se légitimait parfaitement par le fait que les jambes d'Ernest ne paraissaient pas très fiables. Toutefois, elle s'était imperceptiblement décalée, et son regard bleu effectuaient de petites descentes absolument injustifiées vers une zone anatomique précise, toujours suivies de rapides remontées.

Ce voyeurisme insouciant et discret fut interrompu par un cri de douleur aigu. Il était d'autant plus perceptible et glaçant qu'il paraissait provenir de la pièce juste au-dessus de la cellule. L'appel de détresse se répéta une nouvelle fois, plus strident. Un choc sourd lui répondit, faisant légèrement vibrer le plafond. Enfin, le silence revint.

Il se passa plusieurs secondes avant qu'Eve ne prononce le moindre mot.

« Ils… Non…  C'est qu'ils n'utilisent jamais la pièce juste au-dessus… d'habitude… Ce n'est pas une pièce du labo… Elle… J'espère qu'ils ne lui ont pas fait de mal… Elle était là depuis au moins aussi longtemps que moi… J'espère qu'elle… »

Eve déglutit lourdement, puis serra les lèvres jusqu'à les faire pâlir. Son visage avait perdu de ses couleurs, mais ses yeux avait rougi. Une petite larme perla jusqu'à sa joue. Elle l'écrasa rageusement du poing. La légère fatigue de ses traits avait laissé place à un épuisement.

« Tu as terminé ? » interrogea-t-elle d'une voix un peu rauque.

Malgré son état, elle reprit le bras d'Ernest avec autant de délicatesse qu'au départ. Elle ne put s'empêcher de souffler, sur un ton bas et froidement colérique :

« C'est ce nouveau docteur. Je suis sûre que c'est le responsable. Je ne l'ai vu qu'une fois. Mais il est pire que les autres. Il a dit qu'il s’appelait Richard. Richard Carnal, ou Carsal, je sais plus. Évite de le provoquer, surtout. »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 18 samedi 26 juillet 2014, 10:24:03

Ernest, occupé à viser le trou, et surtout à rester debout, ne prit pas garde aux furtifs coups d’œil d’Eve. Mais bien sûr, impossible d’ignorer les bruits stridents venant juste de l’étage supérieur. Il leva la tête, fixa le plafond. Voilà qui promet, songea-t-il. Dans le pesant silence qui suivit, il termina d’uriner. L’ambiance paraissait plus glauque qu’auparavant, et les propos de l’adolescente était de nature inquiétante. Venaient-ils d’entendre une mise à mort ?

« Ouais ouais, c’est bon », s’empressa de répondre l’hybride.

D’un rapide geste, il essuya une goutte rebelle contre le pelage de l’intérieur de sa cuisse, puis entreprit le court trajet de retour vers le lit. Ses jambes tremblaient moins. Elles assumaient plus facilement son poids. Et il était soulagé d’avoir une vessie vide. Une fois assis, il réagit aux dernières paroles d’Eve.

« Richard... C’est noté. Je me tiendrai à carreau. »

En combinant les différentes choses qu’il avait appris, pas mal de changements étaient en train de se produire. Nouveau sujet, nouveau docteur, nouvelle pièce utilisée... Là-haut, il y avait un labo. Il avait intérêt de se préparer à y faire face où il allait paniquer. La simple perspective de revisiter ce genre d’environnement le fit frissonner. Même le labo de l’Institut lui donnait des sueurs froides. Alors celui-là... Il voulait des habits. C’était tout con, mais il en voulait. Pour ne pas avoir l’impression de revivre le passé... Un peu plus tôt, il parvenait à positiver. Là, il peinait à masquer son angoisse. Et le silence lui était insupportable.

« Heu... faudrait trouver un truc à quoi jouer. Pour se changer les idées. Papier caillou ciseau peut-être ? Le premier à dix milles points gagne ! » proposa-t-il, non sans une bonne dose d’humour.

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 19 dimanche 27 juillet 2014, 06:17:28

« Elle s'appelait Ming, c'était une fille bien » ajouta simplement Eve.

Elle n'eut pas immédiatement le temps de réfléchir à un jeu, car on frappa deux coups secs à la porte. Aussitôt, la jeune fille se leva et se dirigea vers cette dernière. La grille s'ouvrit, pour laisser passer un plateau en carton, qu'elle saisit avant qu'il ne tombe. Avant que l'ouverture ne se referme, elle s'essaya à glisser quelques mots :

« Merci. Est-ce qu'Ernest pourrait avoir une tenue ? Il est arrivé sans rien. »

On ne lui répondit pas, et la grille fut close de nouveau. Eve lança un regard désolé vers l'autre prisonnier, et entreprit de ramener le plateau à la couchette. Il contenait deux écuelles en plastique jetable. Leur contenu était un peu plus singulier : étaient disposés sur le côté, tranchés, un légume ressemblant de loin à un poivron vert, mais à la chair beaucoup plus épaisse et légèrement grumeleuse. Il y avait également une petite pyramide de gros filaments brun-rouge. Le tout était cru.

« Je n'avais jamais mangé de ces légumes avant d'arriver ici. Je pense qu'ils sont exotiques…  J'espère que tu vas aimer, parce qu'en fait, ils sont souvent au menu. »

Il y avait également deux petites serviettes en papier, mais pas de couverts. Tout se mangeait bien avec les doigts. Le poivron avait un vague goût de châtaigne, alors que les filaments rappelaient le choux, en légèrement plus amer. L'intrigante nourriture était d'une qualité gustative acceptable. Eve attrapa son bol et commença par porter un filament à sa bouche.

« Si tu as soif, il y a l'évier. J'irai te chercher de l'eau si tu veux. »

Soudain, la porte s'ouvrit en grand. Une tunique et un pantalon, semblables à ceux que portait l'adolescente, furent jeter sur Ernest. La responsable de ce don était une mutante, grande et musculeuse. Sa peau était bleue et luisante, et surtout, son visage n'avait rien d'humain : sa mâchoire était disproportionnée et projetée en avant, à la manière d'un requin. Ses attributs féminins étaient très marqués, presque exagérés, et mis en valeur dans une improbable tenue de latex. Un long fusil noir au canon rectangulaire était à son flanc.

Elle s'adressa à l'hybride sur un ton à la fois amusé et agressif. Ses dents étaient toutes gigantesques et pointues, et son sourire terrifiant.

« Autre chose que je peux faire pour toi mon rat ? Non ? »

Elle n'attendit pas de réponse pour s'éloigner et entreprendre de refermer la porte. Au moment où celle-ci était presque fermée, cependant, elle s'arrêta pour intercaler une phrase supplémentaire.

« Ton baptême de labo, c'est dans six heures. Rien d'autre d'ici là. Alors repose-toi bien, mon rat. »
« Modifié: dimanche 27 juillet 2014, 06:38:59 par Le Messager »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 20 dimanche 27 juillet 2014, 11:16:51

Ernest ne fut pas spécialement surpris par la nourriture. Certes, il n’aurait pu prévoir ce à quoi elle allait ressembler, mais quand il l’eut constaté, il conclut vite que c’était conforme à cet endroit. Ce qui le surprit, en revanche, ce fut qu’on accède à la demande d’Eve. Pris au dépourvu par les habits que la massive mutante lui jetait, il n’eut le temps que d’écarter son écuelle avant qu’ils n’atterrissent sur lui, puis tombe au sol. S’il avait eu sa seconde main, il aurait pu les attraper au vol.

« Merci », marmonna-t-il alors qu’il se préparait à les ramasser, tout en fixant la femme-requin.

Il avait d’autres répliques en tête, mais mieux valait qu’il les garde pour lui. Il ne fallait pas la ramener, surtout pas. La mention de son baptême de labo le fit se figer. Six heures... Sur le coup, il aurait presque préféré tout de suite, qu’il sache sans broger au préalable à quoi il allait avoir droit. La seconde d’après, il aurait préféré six jours, six mois, six ans... jamais en fait. La porte claqua. Il était de nouveau seul, avec l’adolescente.

« Ce sera pas mon baptême, avoua-t-il en se remettant à bouger.

Tant bien que mal, il entreprit d’enfiler le pantalon.

« J’y ai déjà eu droit. J’imagine que ça m’a un peu vacciné. »

Traumatisé plutôt. Cependant, il essayait de se convaincre du contraire. Toutes les séances chez le psy devaient bien avoir porté leurs fruits, non ? Après avoir fini de s’habiller, il troua d’un coup de griffe son pantalon afin de laisser passer sa queue. Ensuite, il s’observa. Pas terrible, mais c’était mieux qu’avant, selon lui. Et puis, il ressemblait à Eve maintenant. Il se rassit et récupéra son bol.

« Si je peux, j’essaierai d’avoir des nouvelles de Ming », promit-il.

Comment manger et tenir l’écuelle à la fois avec une seule main ? Désireux de ne pas passer pour un sauvage, il calla le bol entre ses genoux et utilisa sa main pour porter les aliments à sa gueule.

« Pas trop mauvais. »

Les efforts qu’il fournissait le fatiguaient vite, toutefois son état de faiblesse allait décroissant. Avec ce repas et un peu de repos, il n’aurait plus besoin d’être aidé par la demoiselle. En attendant, il ne se sentait pas de taille à aller jusqu’à l’évier. Il allait demander pour boire.

« Sinon, ouais, faudrait qu’on se trouve des jeux, pour passer le temps. Et c’est déjà un jeu que de chercher. »

Il se força à sourire.

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 21 dimanche 27 juillet 2014, 21:37:42

« C'est gentil… mais ne te met pas en danger pour ça » fit avec une réelle reconnaissance l'adolescente.

Que sa demande d'habits pour Ernest ne reste finalement pas vaine sembla redonner un peu de couleurs au visage d'Eve. Elle répondit naturellement au sourire d'Ernest par un autre sourire. Elle s'apprêtait à dire quelque-chose, mais son regard dévia aussitôt sur la main de l'autre prisonnier, et elle étouffa la syllabe qui avait traversée ses lèvres en un toussotement.

Elle attendit ainsi d'avoir terminé de manger avant de proposer :

« Je jouais à un jeu avec mon frère. Il ne fallait rien d'autre que quelques cailloux. On devrait pouvoir se débrouiller. »

Elle se leva et attrapa son propre drap. Elle en déchira un morceau carré d'une vingtaine de centimètres de côté ; puis elle déchira encore ce morceau en six morceaux, de taille très grossièrement égale, qu'elle chiffonna rapidement. Elle revint s’asseoir et en donna trois au mutant, gardant les trois autres pour elle.

« C'est simple : on met une main dans son dos, et dans cette main, on met entre trois et aucun cailloux. On laisse les autres derrière. Puis on pari chacun sur combien il y a de cailloux au total dans les mains, dont la notre. Puis on révèle nos mains. Celui qui tombe sur le nombre exact, enfin, s'il y en a un, jette un caillou. Puis on refait une manche. Le premier à ne plus avoir aucun caillou gagne. »

C'était essentiellement un jeu de bluff et d'estimation. À seulement deux, c'était aussi en grande partie un jeu de chance (alors qu'à partir de trois, les mathématiques étaient plus déterminantes). L'une des subtilités du jeu, qui le rendait assez serré, était que moins le joueur avait de cailloux (et donc, plus il se rapprochait de la victoire), moins il avait d'influence sur la partie, et plus ses estimations étaient en conséquence difficiles. Le suspense était donc souvent présent jusqu'au dernier moment.

« Ça te dit, on essaie ? »

Eve, ravie de faire quelque-chose de nouveau, pouvait jouer à ce jeu sans trop se lasser pendant plusieurs heures. Elle ne se ferait également pas prier pour aller chercher de l'eau à Ernest, en utilisant pour ça son écuelle vide. On ne reviendrait en revanche pas reprendre leurs plateaux avant l'heure fatidique.

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 22 dimanche 27 juillet 2014, 22:30:08

« Ok, on essaie ! », répondit Ernest avec un réel enthousiasme.

Dès qu’il eut vidé son bol, il se jeta à corps perdu dans le jeu. C’était bien sûr une façon d’oublier ce qui l’attendait. Il savait très bien bluffer. La chance, elle, fut capricieuse. Il gagna... il perdit... il s’amusait et c’était le principal. Le regain de moral d’Eve était, de plus, un réel réconfort pour lui. C’était plus facile à deux de traverser les épreuves. Il s’en rendait compte dès à présent.

Plus de deux heures passèrent avant que l’hybride, fatigué, ne décide de se reposer. Il s’allongea, tomba dans le silence, mais ne ferma pas les yeux et ne chercha pas à dormir. Pour occuper son esprit, il s’exerçait au calcul mental. Il se noyait dans les chiffres à défaut d’avoir de l’alcool à portée de la main. Que d’artifices pour ne pas sombrer dans l’inquiétude. Combien de temps s’était-il écoulé à présent ? Il ne savait plus. Etait-ce la nuit, le jour ? Il finit par se lever. Il parvint à marcher seul et à aller boire par ses propres moyens. Il avait reprit du poil de la bête...

...sauf que l’échéance se rapprochait. Il devint de plus en plus ardue d’en faire abstraction. Il essaya bien de se remettre à jouer, le cœur n’y était plus et l’adolescente ne put que s’en rendre compte. Le jeune mutant était devenu attentif au moindre bruit. Peut-être qu’on allait le chercher d’une minute à l’autre. Peut-être qu’il avait encore trois heures à attendre. Voilà qu’il s’allongeait de nouveau. Puis se relevait peu après. Il faisait les cents pas. Nerveux, il tripot ta sa queue...

C’était affreux, et il n’y était pas encore...
Juste quelques piqûres, voilà tout ce qui l’attendaient. Pas de quoi en faire un fromage, si ?
Et s’il tombait sur ce Richard ? Il n’aimait pas ce nom. Il ignorait pourquoi, mais il le détestait même.
Tout ça, c’était ddans sa tête. Juste son imagination. Juste ça...
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 23 lundi 28 juillet 2014, 03:37:34

Eve voyait bien qu'Ernest commençait à sérieusement angoisser, et elle fit de son mieux pour le rassurer :

« Tu sais, la première fois, moi, ils ne m'ont pas fait grand-chose. Ils te pèsent, ils te posent des questions… Ah, et ils te tatouent ça, aussi. »

Elle se retourna et releva le bas de sa tunique. Dans la partie basse du dos, au niveau des lombaires, était centrée une petite inscription. Il y avait différents symboles verticaux, qui ressemblaient à un code-barre, et en-dessous, une suite de numéros. Celui de la jeune fille était 000002.

« Tu vois, rien de terrible. »

Les heures passèrent. Sans repère temporel, il était difficile de les mesurer, mais finalement, la porte s'ouvrit de nouveau. La même gardienne bleue à la mâchoire monstrueuse et à la silhouette étrange fit son apparition.

« C'est l'heure mon rat. Fais pas d'histoire, et je te touche même pas. »

Elle avait toujours son fusil, si le prisonnier venait à tenter de s'enfuir. C'était une arme non-létale, mais déguisé en arme de guerre, il n'y avait pas vraiment de moyen de le savoir a priori. Si elle devait porter Ernest pour une raison ou pour une autre, elle le ferait avec une force surhumaine, et se montrerait prudente vis-à-vis d'une éventuelle morsure.

De toute façon, Ernest ne devait pas tarder à réaliser qu'il n'y avait pas d'échappatoire. Le couloir sur lequel ouvrait la porte ressemblait à un couloir de prison classique. Il était long, la peinture était la même – et dans le même état – que dans la cellule, et il y avait au moins une vingtaine de geôles semblables, quoique rien n'indiquait si elles étaient remplies ou non.

Tout au bout du couloir, il y avait une table en bois, et deux chaises. L'une d'entre-elles étaient occupée par un petit homme assez âgé, avec un chapeau melon et des lunettes rondes. Devant lui, sur la table, plusieurs jeux de cartes à jouer étaient étalés. Il les regardait fixement et semblait absorbé par cette seule tâche. Il ne jeta qu'un regard furtif au prisonnier. Il y avait également un livre de poche posé ouvert.

À l'autre bout du couloir, il y avait une porte en métal, et un bouton. C'était un ascenseur : la gardienne l'appela en appuyant dessus. La porte coulissa sur le côté. À l'intérieur, il y avait huit boutons en métal disposés en colonnes quatre à quatre. Aucun ne portait d'inscription. En haut de la cabine apparaissait une trappe de sécurité close. Un autre bouton, probablement en relation avec un interphone, était placé sur le côté.

« J'aimerais pas être à ta place, mon rat » articula avec une certaine jubilation la femme, en appuyant sur le troisième bouton à gauche. « De ce que j'ai entendu, le nouveau docteur est beaucoup moins cool que celui d'avant. C'est pas peu dire, putain ! »

Elle éclata d'un rire fort et assez grossier. L'ascenseur, lui, commença à descendre ; la chose était perceptible même si rien n'affichait sa position sur le tableau de commande.

« Mais tu ne le rencontreras pas aujourd'hui, si je dis pas de connerie. »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 24 lundi 28 juillet 2014, 09:45:19

Pesage, questions et tatouage au programme ? Il devrait survivre. Il arriva même à s’en convaincre. Dès lors, il manifesta moins de stress. Cette première visite serait pratiquement banale. Sauf s’il tombait sur le nouveau docteur. Il chassa cette idée et, ne serait-ce que pour montrer à Eve qu’il n’était pas un trouillard, il se fit un devoir de demeurer calme jusqu’à l’échéance.

Il sursauta tout de même lorsqu’on vint le chercher. Voilà cette impressionnante femme-requin. D’une seule claque, elle devait pouvoir l’envoyer au tapis. Et elle était en plus armé. Résister n’était vraiment pas une bonne option. Alors il se leva, adressa un dernier regard à l’adolescente, façon de lui dire "à tout à l’heure", puis sortit dans le couloir sans faire d’histoire. Stratégie actuelle : la docilité totale. Qu’il donne l’impression d’être parfaitement sage et résigné à son sort. Pour autant, il ne perdait pas cette occasion d’observer tout ce qui pouvait l’être. Les autres cellules, le gros bonhomme avec ses cartes et son livre, - de quel livre s’agissait-il, d’ailleurs ? - l’ascenseur...

Une fois dans ce dernier, les paroles de sa gardienne le firent frissonner, avant de le rassurer. Ainsi, il n’aurait pas droit au fameux Richard. Parfait ! Il osa demander, avec beaucoup de politesse :

« Savez-vous comment va Ming ? Eve aimerait avoir de ses nouvelles. »

La tête relevée pour s’adresser à cette personne bien plus grande que lui, la posture quasi droite témoignant d’un peu de timidité, il voulait paraitre le plus inoffensif possible. Il ne pensait pas pouvoir s’évader, pas par ses propres moyens, mais autant ne négliger aucun détail. Ne surtout pas être pris en grippe par les gardiens. Chercher au contraire à sympathiser avec eux afin d’obtenir des faveurs, d’améliorer sa situation... et pourquoi pas celle d’Eve. L’hybride était et resterait un calculateur. Il pouvait aller loin, très loin pour mener à bien ses plans. Pour le moment, il manquait d’infos pour en échafauder un digne de ce nom. Il fallait y remédier.

Il se demandait aussi ce que ses geôliers savaient de lui. C’étaient des Confréristes, il en avait été un. Sous le pseudonyme de Vermine, il avait la réputation d’être un intello dépravé. Peut-être que cela allait avoir de l’influence... ou pas. L’avenir allait le dire.
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 25 lundi 28 juillet 2014, 18:26:10

« 000009 ? Elle était là depuis beaucoup trop longtemps. C'est pas le gîte et le couvert indéfiniment ici, faut pas croire. En fait, ils l'ont… – la gardienne fronça les sourcils – …hey, putain, je suis pas sûre d'avoir le droit de te dire ça. Enfin, tu vois, ça nous fait une personne de moi à surveiller. Mais bon, Poissard et moi, on s'en fiche. On risque jamais rien, dans ce job. On surveille des microbes dans ton genre ; ou pas beaucoup plus gros. Mais à l'étage en-dessous, là, ils ont vraiment des malades. Des types ils seraient pas dans un champ de contrition, ils te feraient exploser tout le complexe rien qu'en pensant à une étincelle. C'est un peu flippant d'avoir ça sous les pieds, putain, non ? »

Elle s’esclaffa encore. La requine avait l'air d'avoir très envie de parler, et prenait visiblement un certain plaisir à parler de son travail avec un prisonnier. Peut-être était-ce parce qu'elle était si effrayante d'apparence que les détenus, en règle générale, n'osaient pas lui adresser le moindre mot, surtout sur le ton de la conversation. Elle aurait volontiers continué, mais les portes de l'ascenseur s'ouvrirent.

« Allez mon rat, c'est tout droit. »

La qualité de la pièce, qui ressemblait à un hall d'entrée, n'avait rien à voir avec celle des cellules. Les murs étaient recouvert d'une peinture gris-métallique impeccable, sans la moindre trace d'humidité, qui donnait à l'endroit un côté beaucoup plus moderne. Devant eux, il y avait un pupitre, où un petit homme d'une cinquantaine d'années, le cheveux blond et court, la face assez ridée, semblait se charger de l’accueil.

« Ah, voilà le fameux Ernest Lenoir ! La passion numéro un du docteur Carval, et donc de tout le labo. Ohoh. J'avoue ne pas comprendre pourquoi. Mais c'est en salle JANUS, deuxième porte, couloir gauche » indiqua-t-il, visiblement enthousiaste.

Il n'y avait pas beaucoup de chemin à faire : le hall d'entrée se divisait en deux couloirs parallèles. Il y avait une odeur d’hôpital. Au milieu du couloir gauche, ils aperçurent une femme en blouse qui poussait un chariot métallique sur lequel était disposé une dizaine de petites seringues identiques. Sur la première porte était indiquée « PORTUNUS », et sur la seconde « JANUS ».

La gardienne ouvrit cette dernière et invita Ernest à entrer. C'était une pièce à peine grande comme une chambre. Il n'y avait aucune source de lumière visible, seulement un miroir sur le côté gauche, et un fauteuil en métal fixé au sol, au milieu de la pièce. Il était dans un matériau brut, un peu trop dur pour être vraiment agréable.

« Tu t'assois, et tu attends » ordonna la requine.

Elle attendit que le prisonnier s’exécute, puis elle sortir en fermant la porte. La pièce serait alors plongée dans le noir pendant plusieurs secondes. Jusqu'à ce qu'une paire de diodes bleues apparaissent en hauteur, en face du fauteuil.

« Bonjour Ernest Lenoir, je suis JANUS, une intelligence artificielle destinée à vous faire passer une série de tests. Je suis capable d’interagir dynamiquement avec mon patient. »

La voix était synthétique, mais l'intonation précise. En revanche, le nom du prisonnier avait été prononcé d'une manière phonétique, plus approximative. Seul élément distinguable dans l'obscurité, les diodes s'allumaient alternativement, au rythme de la parole.

Des arceaux de métal jaillirent sur les côtés du fauteuil, enserrant les bras d'Ernest juste sous les épaules, et réduisant considérablement sa liberté de mouvement. Puis il y eut un bruit de moteur électrique, et le dossier du fauteuil s'ajusta à sa taille, faisant en sorte que son dos soit bien calé contre le dossier, quitte à raidir un peu le patient.

« Ce fauteuil est équipé d'un détecteur de mensonges. Nous allons le calibrer en vous proposant des affirmations. Indiquez-nous honnêtement par oui, ou non, si celles-ci sont justes. »

Le mutant put sentir un demi-cercle d'acier se refermer autour de son cou. Il était garni d'une multitude de petites pointes, qui appuyaient légèrement sur toute la surface de sa gorge.

« – Vous vous appelez Ernest Lenoir.
– Vous êtes le fils de Philippe Lenoir et d'Ashley Willard.
– Vous avez quinze ans.
– Vous êtes un mutant.
– Vous avez eu une relation amoureuse avec une femme disposant d'attributs félins.
– Vous êtes un traître à la Confrérie.
– Sur une échelle de zéro à dix, où zéro vaut pour « absolument faux » et dix pour « absolument vrai » : vous avec une haute estime de vous-même.
– Sur cette même échelle : vous trouvez la personne qui vous a conduite ici sympathique.
– Sur cette même échelle : vous trouvez l'homme de l’accueil sympathique.
– Sur cette même échelle : vous trouvez le concepteur de ce test sympathique.
– Sur cette même échelle : vous me trouvez sympathique.
Retour à des questions binaires.
– Votre organisme produit une puissante molécule mutagène nommée « Arachnéum ».
– Vous connaissez le docteur Richard Carval
»

Les questions s'enchaînaient sans pause. Dès qu'Ernest avait terminé de répondre à l'une d'entre-elles, une autre suivait sans commentaire ou signe particulier émis par Janus.

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 26 lundi 28 juillet 2014, 21:31:52

Ernest rangeait soigneusement toutes les informations obtenues, ainsi que ses déductions, dans un coin de son esprit. Tout pouvait lui être utile. Utile à quoi, ça c’était une autre question. Ainsi, Ming était morte, ou c’était tout comme. Ce ne serait pas une véritable révélation pour Eve, elle s’en doutait. Ils étaient incarcérés à l’étage des captifs inoffensifs. Il y avait un autre étage, celui des captifs dangereux. En somme, l’installation était de grande taille. La requine, elle, était du genre bavarde. Elle devait s’ennuyer ferme dans son travail et elle ne semblait pas spécialement méchante. Bien sûr, c’était relatif, mais il devait y avoir bien pire qu’elle. Du moment qu’on ne lui tapait pas sur les nerfs, elle ne ferait rien de désagréable, estima l’hybride. Peut-être pouvait-il sympathiser avec elle. Il faudrait essayer.

Hélas, le trajet en ascenseur se termina. Voilà le labo, semblait-il. L’enfant-rat en eut la chair de poule. Il se contrôla, avança. Le type qui semblait faire l’accueil eut un curieux commentaire. La passion numéro un du docteur Carval, et donc de tout le labo... Rien que cela. Voilà une notoriété dont il se serait bien passé. Un sentiment de malaise s’empara de lui. Richard... Carval... Richard Carval... Il secoua la tête, réprima cette impression, non sans difficulté. Il devait être un prisonnier model, ou il allait s’attirer plus d’ennuis qu’il n’en avait déjà. Ce n’était pas le moment de perdre les pédales.

« Tiens, je suis une star ! » plaisanta-t-il, à l’intention de sa gardienne, une fois de nouveau en marche.

Le voilà dans la salle Janus. Son aspect l’étonna un peu. Cependant, une fois de plus, il obtempéra et alla s’assoir. Maintenant, il était dans le noir. Il fixa les diodes bleues. Il avait à présent à faire avec une intelligence artificielle, la dénommée Janus justement. Le réglage du fauteuil et les entraves qui se mettaient en place ne l’inquiétèrent pas spécialement. Il s’y attendait plus ou moins. Ce n’était pas très agréable, mais il pensait déjà à autre chose. Un détecteur de mensonge ? Etait-il fiable ? Le mutant devait le savoir. Etre forcé à toujours dire la vérité pouvait être problématique, surtout si par la suite il avait droit à de nouvelles séances. Il avait des facultés intellectuelles d’exception, lui permettant de réfléchir très vite, et il savait mentir. Peut-être pouvait-il tromper la machine. Avant même que la première question n’arrive, il se résolu à tester. Au mieux, il réussirait et ce serait un bon point pour lui. Au pire, il allait avoir droit à une petite correction, façon Janus. Décharge électrique ? Il n’était pas douillet. Et on n’allait pas le trucider pour un petit mensonge. Le risque était calculé.

« Vous vous appelez Ernest Lenoir.
- Oui. »
- Vous êtes le fils de Philippe Lenoir et d'Ashley Willard.
- Oui.
– Vous avez quinze ans.
- Oui.
– Vous êtes un mutant.
- Oui.
– Vous avez eu une relation amoureuse avec une femme disposant d'attributs félins.
- Oui. »

Jusque là, impossible de mentir. Normal, c’était la phase de calibrage. Les réponses étaient connues, ou évidentes. L’appareil mesurait l’état dans lequel il se trouvait lorsqu’il disait vrai. Le tout était de conserver cet état en mentant.

« Vous êtes un traître à la Confrérie.
- Non. »

Mensonge, il le savait. Il aurait dû ne pas collaborer et aller en prison lorsqu’il avait été prix par les X-Men. Toutefois, il niait l’évidence avec un stupéfiant sang froid. Dire oui, ce serait reconnaître qu’il avait bien sa place ici, en tant que cobaye. Il ne voulait pas.

« Sur une échelle de zéro à dix, où zéro vaut pour « absolument faux » et dix pour « absolument vrai » : vous avez une haute estime de vous-même.
- Heu... six ? »

C’était quoi cette question ? Pour le forcer à réfléchir ? Il avait à peu près répondu au pif. Il se savait surdoué mais nul en tant que mutant. Il ne devait pas être trop loin de la vérité.

« Sur cette même échelle : vous trouvez la personne qui vous a conduite ici sympathique.
- Cinq. »

Traduction : peut-être. La seule chose sûre, c’était qu’il ne la détestait pas. Il n’avait rien contre elle.

« Sur cette même échelle : vous trouvez l'homme de l’accueil sympathique.
- Six. »

Il aurait plutôt dit quatre s’il avait été honnête. La première impression avait été mauvaise, mais c’était peut-être dû à son commentaire.

« Sur cette même échelle : vous trouvez le concepteur de ce test sympathique.
- Cinq. »

Il ne le connaissait pas, il ne pouvait pas se prononcer. Mais ce devait être quelqu’un d’intelligent. Certaines questions semblaient moins pertinentes que d’autres. Etait-ce des pièges ? Etait-il tombé dedans ?

« Sur cette même échelle : vous me trouvez sympathique.
- Dix. »

Juste pour le fun. Ernest était connu pour son côté sarcastique, surtout à la Confrérie. En un sens, il était vrai avec lui-même en répondant ainsi. S’il avait été honnête, il aurait répondu cinq. Une IA n’était pas sympathique ou non, c’était une machine.

« Retour à des questions binaires. Votre organisme produit une puissante molécule mutagène nommée « Arachnéum ».
- Non. »
– Vous connaissez le docteur Richard Carval. »

Ce fut la première fois qu’il ne répondit pas du tac au tac. Un trouble manifeste passa sur son visage. Il était, semblait-il, la passion numéro un de cette personne. Et il avait l’impression de connaitre ce nom. Il le détestait. C’était viscéral.

« Non. »

Il mentait. Il en avait la cruelle conviction. Mais il voulait croire à ce mensonge. Il refusait de se souvenir...

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    Est invoqué par la prononciation de son nom « Beklfarblondzshet ».

Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 27 mardi 29 juillet 2014, 06:46:39

« Je suis flatté. Malheureusement, 70 % des sujets ayant donné une note supérieure à zéro révisent cette évaluation à la baisse après le déroulement complet des tests. Ce comportement est uniquement imputable au stress de l'examen » commenta l'intelligence artificielle après la dernière question de la série.

« Veillez à présent inventer de toute pièce un récit imaginaire : vous vous retrouvez dans une jungle préhistorique. Soudain, vous entendez derrière vous le pas lourd d'un dinosaure T. rex. Le Tyrannosaurus rex est un redoutable prédateur, vous êtes sa proie. Vous pouvez introduire dans ce récit les éléments que vous souhaitez. »

Janus interromprait automatiquement l'histoire si celle-ci durait plus de deux minutes en s'éteignant.  Il en ferait de même si Ernest déclarait qu'il avait terminé. Puis ses diodes se remettraient à clignoter de plus belle.

« Le détecteur de mensonge est maintenant correctement calibré. Le vrai questionnaire va pouvoir débuter dans des conditions optimales. Voici les règles auxquelles vous serez soumis : répondez honnêtement aux questions que l'on vous pose et évaluez les propositions. Si l'on vous demande d'utiliser une échelle, il s'agit d'évaluer la proposition sur une échelle de zéro à dix, zéro valant pour « absolument faux » et dix pour « absolument vrai ». »

Des cerceaux métalliques jaillirent au niveau des poignets du prisonnier, les fixant sur les reposoirs. N'ayant toutefois plus de main gauche, Ernest pouvait sans mal délivrer un de ses bras.

« Vous êtes catégorisé « sujet humanoïde, droitier, tangible et sensible à la douleur, dont la pleine intégrité physique n'est pas indispensable à l'exploitation » La procédure est donc la suivante : ».

De minuscules scies circulaires apparurent au bout des accoudoirs. L'une d'entre-elle pivota et se plaça contre le petit doigt du mutant, à l'endroit qui le séparait de la paume, légèrement orientée vers le haut. L'autre scie, celle du membre mutilé, resta en place, à trente bons centimètres du moignon.

« Si le détecteur de mensonges détecte que vous mentez, une lame de scie avancera dans la chair de votre main gauche jusqu'à ce qu'un doigt soit sélectionné. Pour des raisons logistiques, les doigts seront sectionnés dans cet ordre : auriculaire, annulaire, majeur, index, pouce. Si tous les doigts de la main gauche sont sectionnés de cette manière, les doigts de la main droite seront sectionnés dans le même ordre.

Correction situationnelle : vous ne disposez pas de main gauche. Les étapes relatives à la main gauche seront donc ignorées, et la main droite sera la seule concernée.

Chaque mensonge entraîne la section d'un doigt. Ne vous inquiétez pas : ce détecteur est capable de déterminer correctement si vous êtes honnêtement indécis dans près de 8 cas sur 10. Il est néanmoins conseillé de s'exprimer clairement et avec confiance. Vous disposez de vingt secondes pour répondre à chaque question, passé ce délais, la sanction pour un mensonge sera appliquée. La section de dix doigts entraîne une intervention du personnel habilité et la fin de la procédure en cours.

Correction situationnelle : ce nombre est réduit à cinq.

La procédure est-elle claire ? Cette question ne fait pas partie de la procédure. 
»

Janus attendit une réponse, puis :

« La procédure commence maintenant.
Partie 1 : peurs. Les affirmations suivantes doivent être notées sur une échelle.
Vous avez peur du noir.
Vous avez peur de l'eau ou de la noyade.
Vous avez peur du feu.
Vous êtes sujet au vertige.
Vous avez peur des araignées ou des insectes.
Vous avez peur des reptiles ou des dinosaures.
Vous avez peur des rats ou des petits animaux à fourrure.
Vous avez peur de la foule.
Vous avez peur du regard des autres.
Vous avez peur de l'humiliation.
Vous avez peur des piqûres ou du sang.
Vous avez peur des laboratoires et de ce qu'on y trouve, des médecins ou des scientifiques.
Vous avez peur de la saleté, de l'urine ou des excréments.
Vous avez peur des espaces réduits et clos ou de l'étouffement.
Vous avez peur pour les personnes de votre entourage.
Vous avez peur de la douleur.
Vous avez peur de votre abêtissement.
Vous avez peur des agressions à caractère sexuel.
Vous avez peur de ce qui touche à la mort ou des cadavres.
[...]

Question ouverte : quel est votre principal sujet d'angoisse ?
Fin de la première partie.
 »

Janus marqua une brève pause, indifférent à ce qui pouvait se passer.

« Partie 2 : centres d'intérêt. Les affirmations suivantes doivent êtres notées sur une échelle.
Vous aimez manger.
Vous aimez dormir.
Vous aimez la lecture.
Vous aimez les films, le théâtre ou la télévision.
Vous aimez les jeux vidéos.
Vous aimez pratiquer une activité physique.
Vous aimez vous livrer à des pratiques sexuelles.
Vous avez des pratiques ou des préférences sexuelles peu communes.
Vous aimez voyager ou la sensation de liberté.
Vous aimez boire de l'alcool.
Vous aimez fumer du tabac ou se consommer sous une autre forme.
Vous aimez consommer d'autres drogues que celles précédemment citées.
Vous aimez vous retrouver avec d'autres individus.
Vous aimez prendre la parole en public.
Vous aimez dominer autrui ou faire valoir votre avis.
Vous aimez faire souffrir autrui, porter atteinte à sa dignité ou à son intégrité physique.
[…]

Question ouverte : quel est votre principal objet de désir ?
Fin de la deuxième partie.
 »

Encore une pause et une reprise. Mais cette fois, la zone qui faisait face à Ernest s'illumina jusqu'à devenir légèrement éblouissante. C'était un grand écran.

« Partie 3 : rapport aux autres et préjugés.
Il vous sera présenté plusieurs personnages sur l'écran. Une question posée vaut pour le personnage à l'écran au même moment.
 »

Un portait d'un homme d'environ quarante ans, le regard clair et le crâne dégarni s'afficha sur l'écran. Son nez était assez gros, mais il n'avait pas de trait vraiment notable.

« Les affirmations suivantes doivent êtres notées sur une échelle.
Vous feriez facilement confiance à cet individu.
Cet individu vous paraît sympathique.
Cet individu est pour vous sexuellement attirant.
 »

Un autre portrait succéda. C'était celui d'un homme blond d'une vingtaine d'année, assez athlétique et au visage sympathique. Tous les modèles étaient photographiés de plein pied, entièrement nus sur un fond gris. À chaque fois, les mêmes questions étaient posées sur l'individu. À l'homme blond succéda un adolescent d'une quinzaine d'années, juvénile mais avec un peu d'acné sur le visage. Puis ce fut un enfant d'environ huit ans, le visage rond et expressif. Puis un nourrisson. Puis il y eu un basculement : ce fut un vieillard à l'air sage, une barbe grise assez longue, qui fut présenté.

Le même type d'individus furent proposés, mais appartenant à des ethnies différentes. Il y avait des hommes à la peau noire, puis des asiatiques. Certaines photos étaient d'une assez mauvaise qualité, et ne partageaient pas les standards des autres photos (fond différent ou habits présents).

Enfin, le test passa aux femmes. Dans le même ordre, différents âges et type de femmes s'affichèrent sur l'écran. L'adolescente européenne photographiée était Eve : l'air un peu plus jeune, mais aussi moins fatiguée. Son corps nu était légèrement plus rond mais ses formes moins développées.

« Questions ouvertes : quels sont les traits qui vous inspirent confiance ?
Quels sont les traits qui vous inspirent de la sympathie ?
Quels sont les traits qui créent chez-vous du désir sexuel ?
Fin de la troisième partie.
 »
« Modifié: mardi 29 juillet 2014, 15:59:01 par Le Messager »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 28 mardi 29 juillet 2014, 10:55:20

« Je mords le T. Rex. et le contamine à l’Altérium. Il se transforme en lapin et je lui tords le cou. Fin. »

Il aurait fait plus long, plus original s’il n’avait pas été chamboulé par la question sur le docteur Carval. Il peinait vraiment à s’en remettre. Les souvenirs étaient là, prêt à resurgir. C’était comme s’ils étaient derrière une porte et poussaient pour l’ouvrir. Lui pesait de tout son poids sur cette porte afin qu’elle reste close. C’était dur, si dur... Paradoxalement, l’apparition des scies circulaires l’aidèrent à retrouver un peu de calme, lui permettant de reprendre conscience du moment présent. Ainsi, chaque mensonge allait lui coûter un doigt. Il n’était pas douillet mais là, c’était beaucoup. Il était déjà manchot, c’était déjà peu pratique, il l’avait expérimenté. Alors s’il ne pouvait même plus se servir correctement de sa main droite, son quotidien allait devenir un calvaire. Quel dommage qu’Eve ait perdu l’usage de son pouvoir guérisseur... Peut-être qu’elle allait le retrouver, peut-être pas. Impossible de compter dessus. L’hybride, désormais nerveux, doutait être encore en mesure de mentir correctement et il n’avait pas pu évalué l’efficacité de la machine. Certaines technologies étaient très performantes. Il tombait certainement dans le piège de la procédure, mais il se résigna à être honnête. A jouer le malin, il allait le regretter. Il n’était qu’un rat et s’ils voulaient lui extorquer des secrets, ils avaient dix mille façons d’y arriver.

« Oui, c’est clair. »

Les véritables questions arrivèrent.

« Partie 1 : peurs. Les affirmations suivantes doivent être notées sur une échelle. Vous avez peur du noir.
- Zéro.
- Vous avez peur de l'eau ou de la noyade.
- Deux.
- Vous avez peur du feu.
- Zéro.
- Vous êtes sujet au vertige.
- Zéro.
- Vous avez peur des araignées ou des insectes.
- Zéro.
- Vous avez peur des reptiles ou des dinosaures.
- Zéro.
- Vous avez peur des rats ou des petits animaux à fourrure.
- Zéro.
- Vous avez peur de la foule.
- Trois.
- Vous avez peur du regard des autres.
- Cinq.
- Vous avez peur de l'humiliation.
- Sept.
- Vous avez peur des piqûres ou du sang.
- Deux.
- Vous avez peur des laboratoires et de ce qu'on y trouve, des médecins ou des scientifiques.
- Dix.
- Vous avez peur de la saleté, de l'urine ou des excréments.
- Zéro.
- Vous avez peur des espaces réduits et clos ou de l'étouffement.
- Deux.
- Vous avez peur pour les personnes de votre entourage.
- Zéro.
- Vous avez peur de la douleur.
- Quatre.
- Vous avez peur de votre abêtissement.
- Six.
- Vous avez peur des agressions à caractère sexuel.
- Zéro.
- Vous avez peur de ce qui touche à la mort ou des cadavres.
- Zéro.
- Question ouverte : quel est votre principal sujet d'angoisse ?
- Etre un cobaye. »

Ce qu’il était redevenue... ou presque. Il avait dit vrai sur cette dernière question, mais sans être précis. Ce qui le terrorisait vraiment, c’était d’être considéré comme un cobaye animal. Se retrouver nu dans une cage était un élément récurant dans ses cauchemars. Là, il était un cobaye humain. Une situation qui ne le mettait pas à l’aise, bien sûr, mais qui ne lui ôtait pas tous ses moyens. Pour l’instant, il n’avait perdu aucun doigt. Un bon point.

« Partie 2 : centres d'intérêt. Les affirmations suivantes doivent êtres notées sur une échelle. Vous aimez manger.
- Cinq.
- Vous aimez dormir.
- Cinq.
- Vous aimez la lecture.
- Dix.
- Vous aimez les films, le théâtre ou la télévision.
- Sept.
- Vous aimez les jeux vidéos.
- Six.
- Vous aimez pratiquer une activité physique.
- Dix.
- Vous aimez vous livrer à des pratiques sexuelles.
- Huit.
- Vous avez des pratiques ou des préférences sexuelles peu communes.
- Huit.
- Vous aimez voyager ou la sensation de liberté.
- Dix.
- Vous aimez boire de l'alcool.
- Dix.
- Vous aimez fumer du tabac ou se consommer sous une autre forme.
- Deux.
- Vous aimez consommer d'autres drogues que celles précédemment citées.
- Sept.
- Vous aimez vous retrouver avec d'autres individus.
- Cinq.
- Vous aimez prendre la parole en public.
- Sept.
- Vous aimez dominer autrui ou faire valoir votre avis.
- Dix.
- Vous aimez faire souffrir autrui, porter atteinte à sa dignité ou à son intégrité physique.
- Huit.
- Question ouverte : quel est votre principal objet de désir ?
- Le pouvoir, la puissance, la gloire. »

Mon dieu, il fallait espérer que les X-Men ne mettraient pas la main sur cet interrogatoire. Ernest Lenoir restait un petit connard dans le fond. Pas absolument méchant, mais assez égoïste de nature. Il rêvait d’être un héros ou un super méchant, qu’enfin on le craigne, qu’enfin on l’admire. Cela n’empêchait pas qu’il puisse s’attacher à des gens de manière sincère. Encore cinq doigts sur les cinq. Il s’en sortait bien.

La partie trois permit de dégager les constatations suivantes. Ernest n’était pas du tout raciste. Il avait un peu plus tendance à accorder sa confiance aux jeunes qu’aux vieux, mais ce n’était pas très flagrant. Il se méfiait un peu de tout le monde, sauf des bébés bien sûr. Sa perception de la sympathie dépendait essentiellement du visage. Peu importait l’âge ou le sexe, c’était l’expression qui comptait, notamment celles des yeux. Au niveau sexuel, sa préférence allait clairement vers les femmes adultes de toute origine. Il n’était pas insensible aux adolescentes, mais c’était sans commune mesure. Tout ce qui était trop jeune, trop vieux ou masculin ne l’attirait pas du tout.

Eve était apparue sur les photos. Ce n’était pas un hasard, estima le mutant. Voulait-il créer une amitié entre eux pour ensuite l’exploiter ? En avaient-ils vraiment besoin. Peut-être que l’hybride était trop suspicieux. En tout cas, il avait gardé tous ses doigts et c’était déjà bien.

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    Est invoqué par la prononciation de son nom « Beklfarblondzshet ».

Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 29 mardi 29 juillet 2014, 15:57:33

« Fin de la batterie principale de tests.
Questions complémentaires à caractère particulier :
– Vous avez noté la proposition « Vous avez des pratiques ou des préférences sexuelles peu communes » à huit sur une échelle de dix. Précisez en quoi et de quelle façon cette affirmation correspond à votre personnalité. 
»

Une image d'Ernest lui-même apparut ensuite sur l'écran. Elle avait été prise dans une rue New-yorkaise dans le cours de l'année, sans doute par une personne marchant à côté de lui. Ce n'était pas une photo connue de l'intéressé. Les questions posées à son sujet furent exactement les mêmes que pour les autres photos présentées précédemment. L'écran s'éteignit ensuite définitivement.

« Merci. Vous avez une personnalité très intéressante.
Notez la proposition suivante sur une échelle : vous me trouvez sympathique.
 »

La question avait un caractère piège ; sous couvert du caractère léger de l'interrogation et du commentaire qui l'avait précédé, il était tentant d'y répondre par une boutade. Or le détecteur de mensonges était toujours actif, et avait une très mauvaise perception de ce qui relevait de la plaisanterie. Au contraire, il la sanctionnait systématiquement.

« Fin des tests psychologiques. Félicitations. Les tests physiques seront effectués lors d'une séance ultérieure par un personnel humain. »

Les scies se rétractèrent et les poignets, le cou et les épaules d'Ernest furent libérés. En revanche, des arceaux le saisirent au niveau des cuisses et de la poitrine.

« La procédure est presque terminée. L'étape finale consiste dans le marquage du patient par un système d'encre sous-cutané « tatouage ». Néanmoins, il m'a été indiqué que votre anatomie particulière rendait cette méthode peu efficace, car peu visible. La procédure alternative n'est pas implémentée dans mes données d’interaction. Elle va vous être décrite pas un enregistrement vocal. »

À ce moment, le prisonnier put constater qu'une lumière apparut brièvement de derrière lui, avant de disparaître. Une voix enregistrée retentit dans la pièce. C'était celle du docteur Carval. Elle ne prononça que quelques mots.

« Marquage du sujet à l'azote. »

L'enregistrement se termina par un clic caractéristique. Le dossier d'Ernest, toujours avec un bruit de moteur électrique, se télescopa vers le bas. Si le prisonnier jetait un œil dans le miroir sur l'un des côtés, il pouvait voir derrière lui une silhouette dont les traits n'étaient pas possibles à distinguer dans l'obscurité.

Il sentit bientôt une pression en bas du dos, une forme de métal creuse. Il y eut un chuintement et une fine pellicule d'azote liquide fut projeté sur le patron. La méthode était parfois utilisée pour marquer durablement et de façon précise les chevaux. À presque -200°C, la morsure du froid était plus insupportable encore que celle du fer rouge (les animaux, eux, étaient toujours mis sous sédatif). Le processus détruisait la racine des poils et blanchissait complètement la peau.

On enleva le patron, le dossier du siège remonta et la personne sortie.

« Fin de la procédure. Merci de votre collaboration exemplaire. Vous allez être raccompagné en cellule. »

Les diodes s'éteignirent, toutes les attaches qui le maintenaient au fauteuil se levèrent, et bientôt, la porte s'ouvrit. La gardienne-requin l'attendait à la sortie. Dans l'ascenseur, elle appuierait sur le deuxième bouton à droite. Puis il serait de nouveau enfermé dans sa geôle où Eve l'attendrait.


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