Cours de casse [PV ~ Ariel]

" La question n'est pas de savoir comment, le fait est que tu as enfreins les règles, Kuronobu !
- Mais laquelle, justement ? Je ne me rappelle pas avoir fait quelque-chose de répréhensible... "

Yllina était en grande convestation avec Hinari Kyoko, la présidente du comité disciplinaire. Un tout petit bout de femme brune, qui physiquement tenait plus de la collégienne que de la lycéenne. Hinari est typiquement la fille qui devait jouer le policier dans la cour de récréation à l'école élémentaire. Un grand sens des règles et du devoir, et une volonté féroce de les faire respecter partout où elle passe. Etant opposée en tout point à Yllina, la présidente menait donc une vendetta personnelle à son encontre, avec un acharnement digne d'un pitbull. Certainsen riaient sous cape, affirmant qu'en réalité Hinari était une tsundere, et que sa vraie motivation pour s'acharner ainsi sans relache était l'amour. Oui, la rumeur voulait qu'Hinari Kyoko soit lesbienne et amoureuse d'Yllina. Il va sans dire que la principale intéressée démentait bec et ongles de tels propos...

" L'utilisation du téléphone portable est interdite dans la bibliothèque ! Je t'ai vu faire, ne nie pas !
- Ah, le portable... Oui, je m'en suis servi pour envoyer un message écrit, en prenant soin de le mettre en fonction silencieuse.
- Donc tu avoues ! Cette fois, tu ne couperas pas à ...
- Mais, à aucun moment mon portable n'a sonné, vibré, ou émit le moindre bruit. Ayant respecté le calme de la bibliothèque, je ne vois pas pourquoi je devrais recevoir une sanction.
- Ne joue pas encore une fois sur les mots, Kuronobu ! "Portables Interdits", c'est noté en gras partout !
- Décidément tu prends vraiment tout au pied de la lettre, Kyoko. Les portables qui sont interdits sont ceux qui font du bruit. Dans une bibliothèque, la règle est d'observer et respecter le calme et le silence des lieux. C'est téléphoner ou faire sonner son portable qui est interdit. Ou alors, serais-tu jalouse à ce point que j'envoie des messages à mon petit ami ? "[/color]

Cette dernière répartie était fausse, bien évidemment, mais la pique eut l'effet escompté. Rouge de colère, Hinari Kyoko bafouilla une réponse totallement déstructurée où se mellaient menaces et déni, avant de tourner les talons et quitter la salle. Yllina souffla et retourna s'assoir, remarquant alors que l'altercation qu'elle venait d'avoir avait eu un témoin attentif...

Ariel Lagrini était un élève assez sage, mais il lui arrivait d'avoir des différents avec des professeurs ou des personnes ayant une certaine autorité au lycée. Il pouvait faire preuve d'un peu de répartie, mais se souvent coincé lorsque la discussion durait plus de trente secondes. Certains le savaient et en abusaient pour l'écraser afin de montrer la hiérarchie. C'était toujours une défaite qui faisait mal pour le jeune homme qui n'avait pas beaucoup d'expérience dans l'art de la joute verbale et il avait apprit cela sur le tas d'où des failles bien visibles que les mauvais perdants utilisaient.

Aujourd'hui il avait choisie de se poser à la bibliothèque pour y trouver des livres sur des sujets qui avaient piqués sa curiosité, la magie, les créatures fantastiques et la manipulation. Oui, ce dernier point pouvait sembler étrange, mais de nombreuses choses c'étaient passées en peu de temps et Le jeune homme réagissait en conséquence. C'était aussi pour ne plus dépendre de Séraphina pour venger le mal qu'on lui faisait. Ce n'était pas pour la maintenir à l’écart, mais plus pour lui offrir du temps pour elle.

Alors qu'il arpentait les rayons il entendis une sorte dispute. Il était impoli d'écouter, mais sans savoir pourquoi il continua à écouter. L'élève, apparemment en faute, jouait avec une aisance déconcertante sur les mots et dirigeait la conversation vers une issue étonnante compte-tenue de son adversaire, qui avait la réputation de rarement lâcher le morceau. Ariel en fut admiratif, peut-être un peu trop car celle qui avait vaincu se tourna vers lui. L'autre devait être assez loin maintenant, le jeune homme se permit un compliment sincère.

-C'était une jolie joute verbale, je me serais fait manger si cela avait été moi. Je suis Ariel Lagrini, élève en première année. Et vous qui êtes-vous ?

Sa voix assez féminine et son apparence androgyne pouvaient leurrer, aussi il s'attendait à des questions qui ressortaient souvent le concernant.

Il  parlait doucement car la bibliothèque était un lieu qu'il respectait et aussi pour éviter qu'Hinari revienne.

Si la jeune femme avait prêtée attention aux rumeurs elle saurait qu'en face d'elle se trouvait un homme qui aurait un penchant pour le travestissement, ce qui n'était pas tout à fais vrai.

Yllina avait déjà entendu parler d'Ariel Lagrini. Terriblement efféminé pour un garçon, il pourrait presque passer pour une fille, si on lui mettait des vêtements féminins. La rumeur voudrait même que ce soit déjà le cas, et qu'il se travestisse. Yllina ne croyait pas trop à ces rumeurs, elle ne voyait pas ce garçon timide faire quelque-chose d'aussi déplacé que s'habiller en fille.

" Ça ? C'est juste de la rhétorique, ça se travaille. "

Ce qui surprenait le plus Yllina, dans tout ça, c'est qu'elle venait d'être complimentée pour son art de la rhétorique. Une première.
Elle se demandait ce qui avait bien pu pousser Ariel à venir lui faire ce genre de compliment. En fait, en repensant à ce qu'il venait de dire, elle en avait sa petite idée. Elle se souvenait avoir vu Ariel une fois, et pas dans ses meilleurs jours. Pour ce qu'elle se rappelait, il s'était écrasé après 15 secondes de dialogue, si tant est qu'on pouvait appeler une discussion à sens unique un dialogue.

" Bon, tu voulais me demander quelque-chose ? Ou juste avoir accès aux rayonnages ? "

Ariel pouvait être discret, mais cela ne l'empêchait pas de pouvoir arpenter des sentiers qui rebuteraient plus d'un, là était une de ses forces.

La jeune femme n'avait pas répondu à sa question et lui en posa une en retour.  Ce qu'il voulait était fort simple.

-Pour le rayonnage il n'est pas concerné part mes recherches.

Il avait un livre sur l'histoire de la magie et Ariel ne fit rien pour le cacher.

-J'aimerais que tu m’apprennes une partie de ton savoir sur la rhétorique. Mais mon compliment était sincère si jamais tu en doutes. Bien sur rien n'est gratuit alors tu pourras décider de la contre-partie.

C'était un pari risqué car il ne connaissait que peu de chose de cette fille. Elle avait la réputation de toujours s'en sortir lors de joutes orale et avait, soi-disant , un sale caractère. Mais ce dernier point devait avoir été créé par ceux qui avaient perdus face à elle car elle lui semblait juste avoir un peu de caractère. Elle ne semblait pas particulièrement curieuse, mais Ariel pris soin de ne pas la juger d'avantage car on ne sait jamais qui est la personne en face. Il avait été surprit une fois par une fille qui se faisait fragile et affectueuse, mais qui était en réalité une vraie sadique, heureusement Séraphina était intervenu pour la remettre à sa place.
Bien sur la yandere n'avait pas oser dire la vérité et avait prétendu s'être fait attaquer par des voyous, il faut dire que Juste ne l'avait pas loupé.

Il s'était légèrement courbé et attendait la réponse de la jeune femme.