Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Des liens solides. [PV] - Terminé.

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Mélisandre Cairn

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Des liens solides. [PV] - Terminé.

mardi 14 janvier 2014, 02:35:13

Initialement, hôtel quelconque de Seikusu, sur Terre.

Laissée entrouverte, la fenêtre permettait aux rumeurs de la ruelle d’investir la pièce. Le ronronnement timoré des moteurs s’introduisait pour briser l’engourdissement silencieux de la chambre, résonnant sur la chaussée avant de mourir dans le lointain. La lumière intermittente des phares se diffusait entre les murs, dépouillant la pièce de sa pénombre, éclairant de manière très brève la silhouette alanguie sur le lit d’hôtel. L’inertie paisible de la jeune femme se troubla pour une raison inconnue. S’extirpant laborieusement du linceul de son sommeil, Selena ouvrit les yeux sur les ombres clandestines qui couraient sur les murs et s’évanouissaient dans les angles ténébreux de la chambre. D’un geste instinctif, sa main explora la place laissée vacante, à côté d’elle, responsable du courant d’air qui l’avait éveillée. Puis elle sonda l’obscurité, cherchant sa compagne du regard, jusqu’à ce que sa rétine soit aveuglée par les feux d’une voiture qui circulait, la faisant grimacer.

« Rendors-toi », pria alors une voix de l’ombre, qu’elle finit par localiser près de la fenêtre, grâce à l’embout rougeoyant de sa cigarette.

Mélisandre se tenait debout, exhalant les vapeurs de tabac en volutes fuligineuses. Les ondulations presque surnaturelles des rideaux conféraient au tableau un aspect onirique. Il y avait, dans la posture de cette femme, une morgue vaniteuse et digne et féroce qui la captivait. La jolie blonde avait, au cours de sa carrière, rencontré d’innombrables femmes, des femmes sublimes, faites pour être admirées et aimées. Mais l’étrangère qu’elle avait sous les yeux était faite différemment. Sa sensualité, la volupté charnelle et provocante qui s’en dégageait, lui rappelaient ces créatures mirifiques mais malsaines qui jalonnaient les contes, dont on mettait constamment en garde le lecteur. Parce qu’elles étaient dangereuses.

C’était une intuition intime. Approcher cette femme s'avérait aussi hasardeux que tenter d’apprivoiser des flammes. Le feu qui brûle ne l’en fascinait pas moins, toutefois, car cela compensait toutes ces conventions sociales auxquelles elle se pliait pour ne pas dissoner avec le politiquement correct, dans la vie de tous les jours. Elle avait envie d’en connaître la morsure, sur sa peau nue, de sentir à nouveau l’embrasement dans son ventre et ne se souciait de rien d’autre.

 « Tu ne m’as toujours pas dit comment tu t’appelles, souffla-t-elle du bout des lèvres, craignant de voir la vision s’évaporer, alors qu’elle se redressait sur les coudes, faisant dégringoler les bretelles de la nuisette sur ses épaules.
- Ca ne t’a pas empêchée de coucher avec moi. »

Levant la main pour se protéger de l’éclat aveuglant projeté par les phares d'une voiture, Selena perdit brièvement de vue la sculpturale brunette. Lorsque les ténèbres régnèrent de nouveau dans la chambre, elle avait rejoint leur lit, et effleurait son visage d’un revers tendre de la main.

« Pourquoi tu… » commença-t-elle, se laissant finalement allonger sur le dos, surplombée par l’ombre dominante de l’immortelle. 

Les doigts de l’Indocile emprisonnèrent son menton. D’un regard pénétrant, elle lui intima le silence, et au cas où cela ne suffise pas, ses lèvres dissidentes épousèrent l’ourlet gourmand de sa bouche, sans lui laisser d’autres choix que la capitulation. Cette dernière fut rapidement scellée d’un bécot, puis d’un long baiser, durant lequel Mélisandre se reput des pulsations de son cœur captif, assujetti à la fièvre libertine de l’envie. Elle inhala son parfum et joua avec sa langue, jusqu’à ce que le souffle de Selena s’amenuise puis vienne à lui manquer. Un soupir vif implora alors la diablesse d’étancher le désir grandissant qui irriguait le corps de sa jolie petite proie.

« Epuise-moi, baise-moi, si tu veux que je me rendorme ! »

L'amante sulfureuse empoigna la chevelure blonde, la contraignant à offrir son minois à l’inspection rigoureuse de son regard. Son autre main monta vers le relief d’un mamelon, puis fit délicatement rouler le téton entre le pouce et l’index.

« Pose tes lèvres contre les miennes, et on verra susurra la belle, avant de modérer les ardeurs de sa prisonnière en pinçant plus fermement l’extrémité de son sein, comme elle fit mine de l’embrasser. Pas celles là. »

L’Indocile esquissa un sourire et Selena frissonna, électrisée par la perspective d’exciter le bourgeon de son amante. La première vint se positionner sur la seconde, écartant les jambes pour laisser à la blondinette tout le loisir de contempler son intimité luisante et lisse, désormais suspendue au-dessus de son visage. L’humaine positionna ses mains de part et d’autre des cuisses cuivrées, puis redressa la tête pour atteindre la fente délicieuse, qu’elle honora d’un baiser, puis d’une lapée humide.

« Mmmmh… oui… comme ça-aah… »

Mélisandre se cambra, féline, offerte à ses soins, trop accaparée par les frissons exaltés de son corps pour relever la présence d’une tierce personne, dans la chambre… dont elle nota seulement l’existence lorsqu’elle sentit les doigts familiers frôler la courbure de son échine.

« Modifié: dimanche 13 avril 2014, 19:42:45 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 1 mercredi 15 janvier 2014, 19:04:16

Le souffle déserta les lèvres de la démone et le soupir passionné qui s’apprêtait à éclore dans la chambre se rompit, brisant l’enivrement lascif de l’instant. Un terrible pressentiment remplaça le plaisir avorté, un pressentiment qui effleura la ligne de son dos, avec la délicatesse frêle et éthérée d’une plume. Il ne lui en fallu pas davantage pour reconnaître la saveur de sa présence dans la pièce. Les premiers jours succédant son évasion de la demeure Belmont, elle avait vécu dans l’angoisse de cet instant. Et puis, au fil de la course du soleil, elle avait apprivoisé la perspective, inéluctable, qu’il la retrouverait, comme il l’avait déjà fait à Ashnard. Car il lui avait laissé le temps de se composer une nouvelle certitude, celle, fière et présomptueuse, qu’elle ne le laisserait plus ni la punir ni la souiller, quitte, pour cela, à travestir ses convictions. Elle s’étonnait seulement qu’il ne soit pas venu plus tôt. Quelle affaire urgente avait bien pu pousser son petit seigneur à repousser la date fatidique de leur retrouvaille ? La question méritait qu’on s’y attarde, à vrai dire, mais Mélisandre n’était pas en état d’y réfléchir. Son nom résonna dans la pièce, finissant de la tétaniser. Son front se plissa et sa bouche s’entrouvrit, puis le diable vint de lui-même revendiquer un baiser contre ses lèvres. Doux. Mais pressé. 

« Que-… Mélisandre… ? » chevrota Selena, le regard écarquillé sur ce qu’elle prenait pour une illusion, une méprise de son esprit.
   
Elle considéra le plus jeune des deux hommes, ahurie, répondant d’un salut laconique de la tête. Puis tous trois disparurent, avalés par le portail ésotérique qui se résorba à leur suite, la laissant dans la pénombre.

Rugueux mais réguliers, les galets purpurins qui pavaient l’allée dégageaient une chaleur tiède, pleinement éprouvée par la plante de ses pieds nus. Le tremblement des chandelles leur conférait des reflets sombres irisés de chatoiements sanglants. Des ombres fugitives se placardaient sur le marbre veiné de rouge des piliers, les talonnant, comme pour accompagner leur progression. Au-dessus d’eux, la voûte disparaissait dans des tréfonds de ténèbres opaques et vertigineuses, dont l’œil peinait à mesurer les proportions. Tout paraissait démesurément grand. Une amplitude majestueuse grignotée par l’obscurité, comblée par les ombres et le vide et la solitude.

« Qu’avez-vous fait… » murmura la diablesse, tandis que la chair de poule dévorait ses bras et ses jambes en distinguant le trône, au bout du couloir.

L’endroit ne lui était pas inconnu. La dernière fois qu’elle en avait foulé le sol fiévreux, c’était suite à sa propre initiation. La peine et la rancune obstruèrent sa gorge. Mélisandre se planta devant Lucifer, encadrée par les deux autres, retenant son souffle. Ses yeux épousèrent le sol et elle ne les aurait relevés pour rien au monde. Sauf… - Secouée d’un frisson impérieux, la belle contempla les traits de l'Ange Déchu, absorbée par le regard céruléen, le menton captif de l’écrin délicat de sa paume. Plutôt que d’affronter les prunelles azuréennes, elle les embrassa, déposant les armes sans même les avoir brandies. Elle n’aurait laissé personne d’autre la rendre coupable de ses agissements. Mais l’écho du père qu’elle avait eu autrefois la fit simplement déglutir, et assumer le blâme. Il avait toujours su trouver les failles, en elle, et les exploiter tout en les pansant. Il l’avait brisée pour mieux la reconstruire. Paraît-il que ça l’avait rendue plus forte. 

« Il ne méritait pas sa place. La preuve en est que je l’ai anéanti, » s’entendit-elle répondre, plus humble qu’elle ne l’avait jamais été en présence de Connor.

Derrière l’impassibilité de sa façade, la diablesse serra les poings. Ainsi, le Lord Belmont escomptait faire payer les affronts endurés en la soumettant à une autorité supérieure ? Mesurait-il seulement la portée de son acte ? Car en l’amenant ici, il l’avait sans doute condamnée. Aux Enfers, l’indulgence était rarement de mise. La brunette baissa doucement le regard, ignorant Stephen et Silat. Elle se serait attendue à de l’amertume, ou à de la colère, mais rien de ressemblant ne l’assaillit. Voilà longtemps que la perspective de mourir ne l’effrayait plus, en vérité. S’il le fallait alors, ce serait moins une peine qu’une délivrance, au fond. La féline s’humidifia les lèvres, pensive. La mort était un moindre mal pour un démon de son acabit. Elle le savait. Son Seigneur Père aussi. Imperceptiblement, la diablesse se raidit, comprenant qu’en cas de pénitence, il s’agirait sûrement d’autre chose. Mais de quoi ?

Mélisandre esquissa un pas de côté, s’éloignant du trône et de Lucifer pour se rapprocher de l’ombre de Connor, qu’elle aurait aimé voir l’engloutir, pour une fois. Quoiqu’il en soit, son jugement serait rendu après l’intronisation de Silat au sein de leur famille. Elle décocha une œillade sombre vers ce dernier, curieuse de la manière dont il allait gérer tout ça. Elle n’allait certainement pas le plaindre. Après tout, elle l’avait prévenu.

Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 2 jeudi 23 janvier 2014, 17:57:09

Inébranlable et orgueilleuse, en dépit du jugement qui se profilait, Mélisandre contempla les traits lisses du Père Eternel avec l'estime et la fascination qu'il forçait. Le respect des règles et des interdits n'avait jamais été le fort de la diablesse. Elle outrepassait la plupart avec l'insouciance et la désinvolture d'une gamine capricieuse, aussi savait-elle pertinemment que ce jour viendrait. Le point final de ses épopées. Enfin. Seulement, elle ne se doutait pas que ce serait aujourd'hui. D'un regard en coin vaguement teinté de cynisme, elle lorgna la silhouette agenouillée du Lord Belmont. Il aura fallu qu'il l'amène face à la plus haute autorité de leur ordre pour la voir payer pour de bon. Pourquoi se donner tant de mal pour une créature si mal considérée dans leur hiérarchie ? Elle disciplina les mèches folles de sa tignasse d'un geste lâche, palliant à son immobilité. Elle avait envie d'une cigarette. Que lui importait les conséquences, elle qui, humaine autrefois, était déjà tombée à genoux, déchue du trône de ses ambitions. Elle n'avait jamais compris pourquoi Lucifer lui avait offert cette deuxième opportunité dans ce monde qu'elle avait déjà quitté une première fois, vaincue par ses propres démons. Croire qu'on pouvait changer sa nature indocile relevait de la naïveté ou de l'orgueil.

La belle supporta malgré tout le poids de la main tiède sur son épaule, pétrie dans un silence digne, dépourvu de culpabilité. Le regret était un breuvage trop amer pour qu'elle s'en embarrassât encore. Un imperceptible frisson la secoua néanmoins à l'écoute des dernières paroles et lorsqu'elle se tourna vers Connor, son œil était plus sombre et sauvage, cerclé d'animosité. L'indifférence fit place à une colère sourde métissée de méfiance. Oh, oui, il l'avait piégée en l'amenant dans l'antre du loup. Mais le piège venait de se doter de crocs plus dentelés encore. S'il n'attendait pas de Lucifer qu'il la juge et la brise, alors... pourquoi était-elle ici ? Dents serrées, la belle esquissa un pas en arrière, craignant deviner la réponse. Elle lui parût si odieuse toutefois qu'elle refusa de l'entrevoir complètement. Faisant en sorte que sa silhouette épouse les ombres d'une colonne, elle y dissimula sa défiance, faute de pouvoir simplement prendre la fuite, comme à Ashnard ou Nexus. Bientôt, l'obscurité étendit son hégémonie et elle en profita pour demeurer en retrait, tapie dans la pénombre comme un fauve dans les taillis, silencieuse mais hostile. 

Silat quant-à lui fit montre d'un courage admirable, aussitôt mit sur le compte de son ignorance. Son assurance paraissait futile, sa confiance navrante. Il n'avait pas la moindre idée de ce par quoi il allait passer... Et pourtant, il affrontait son destin, solide comme un roc. Elle eut un bref sourire aseptisé devant le tableau. La démone qu'elle était ne voyait là qu'un porc acceptant de bonne grâce de se faire saigner et non la bravoure d'un homme connaissant ses derniers instants en tant que tel. Le voir ainsi renoncer à son humanité l'emplissait d'un sentiment d'écœurement, la renvoyant à sa propre initiation. Elle détourna les yeux de la scène pour observer Connor. La réaction de ce dernier la fit gronder tout bas.

" Je n'ai pas besoin de protecteur ", siffla-t-elle, coléreuse, faisant un pas vers lui, rapidement intercepté par le bras tendu de leur Tuteur.

Mélisandre considéra la rapière comme s'il s'agissait d'un obstacle insurmontable. Je ne veux pas faire ça. Elle s'en saisit néanmoins, sous le regard autoritaire et souverain du Prince, sachant par avance ce qu'on attendait d'elle. Chaque intronisation avait un lien direct avec son sujet, et ce serait le prix du sang pour le jeune oriental. Les mots résonnèrent en écho dans son esprit ivre de rancune. Ne tremble pas. N'hésite pas. Ne faillis pas. La rengaine lui était familière. L'épreuve avait déjà été surmontée une fois, sur une plaine Ashnardienne. Les enjeux restaient les mêmes, pour elle. Elle tenta de s'en convaincre, du moins. L'extrémité du fleuret racla les pavés, suivant la courbe tracée par sa démarche lorsqu'elle se campa devant Silat. L'ironie voulait donc que ce soit elle qui l'ampute de son humanité. Soit.

" Bienvenue dans la famille ", déclara froidement la brunette.

C'est sans trembler, sans hésiter et sans faillir qu'elle leva son arme pour la loger dans les entrailles du jeune inconscient, à hauteur du nombril. Un filet d'hémoglobine empourpra la lame dès lors qu'elle se fraya un passage entre les chairs humaines, remontant jusqu'à la base de la poitrine en laissant dans son sillage une plaie ouverte et sombre, toute en verticalité. Affreusement douloureuse.

La rapière s'extirpa du corps supplicié dans un bruit flasque, l'abandonnant agonisant. Puis elle virevolta, décrivant une arabesque écarlate pour achever sa course fulgurante contre la peau tiède du mâle Belmont. La pointe effilée piqua sa gorge, d'où surgit une larme rouge et molle. La petite Indocile le menaçait d'un bras rigide, le regard aussi noir et charbonneux qu'un gouffre sans fond, mordant si fort sa lèvre qu'elle se mit à saigner elle aussi. Mais le goût qu'elle avait dans la bouche n'était pas celui métallique du sang. La vérité, c'est que la perspective de retomber entre ses griffes l'effrayait plus que celle de simplement crever damnée. Son cœur battait à tout rompre. Un affront comme elle était en train de le faire sous les yeux du Patriarche ne pouvait se solder que par une mort sommaire. Quoiqu'il en soit, elle pouvait encore faire ses choix. Et elle avait choisi de l'affronter en faisant fi de tout le reste.

" Renoncez, Connor ", somma-t-elle, aussi fière et farouche qu'une lionne dans son déshabillé pourpre.

Renoncez à moi.

Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 3 samedi 25 janvier 2014, 03:30:59

L'Indocile resserra sa poigne autour de la garde, résolue comme elle l'était souvent dans ses écarts impulsifs et impétueux. Elle se fendit d'un sombre sourire d'effrontée, trop absorbée par ce qu'elle tenait à la pointe de son épée pour se soucier des répercussions. La haute autorité infernale se traduisant d'abord par une réprobation passive, Mélisandre eut tout le loisir de voir la colère flamber dans le regard de son petit seigneur.

" Qu'il meurt ? L'écho d'un petit rire méprisant se fit entendre. Pourquoi l'avoir amené ici, sinon pour y mourir ? Ayez au moins la décence d'assumer votre part de responsabilité. Et je ferai de même. "

Le fauve ne perdait rien de son mordant, même acculé. Elle montrait encore les griffes, tant qu'elle en était capable -jusqu'à ce que sa main d'épée se referme sur le vide, la laissant désarmée, exposée à la rancune de Connor. Imperceptiblement sensible à la détresse de Silat, la garce frémit, la gorge enserrée dans l'étau sévère de la noble main. Sans le voir, elle sentait l'oriental se vider de son sang, à genoux, comme l'homme brisé qu'il était dorénavant. Une entité autrement plus puissante s'érigerait sur le champ de ruines qu'il laisserait derrière lui. Plus la douleur du réceptacle était grande, plus le sacrifice s'avérait éprouvant, et plus il se montrait digne de rejoindre le rang des Enfers. La jeune femme toisa le Grand Duc de ses grands yeux noirs, corrompus par quelques flammes surnaturelles, vacillantes et ténébreuses. Ainsi brûlait la rébellion chez l'Indocile.

Finalement libérée, la diablesse remonta sèchement les brettelles de sa nuisette, récupérant contenance. Puis elle fixa le Seigneur des Enfers avec réticence. Des deux annonces faites -le châtiment et le jugement- elle ne sut d'abord lequel le plus appréhender. Normalement, le premier découlait du second, non ? Elle inspira à son tour, en même temps que Connor, au chevet de son disciple. Elle se demanda brièvement ce qui poussait les hommes à s'engager sur des chemins si tortueux. Au lieu de lui faire détourner les yeux, le regard vitreux et moribond de Silat lui inspira une profonde lassitude, doublée d'un frisson aigre. Au moins avait-il choisi. En voyant le Lord Belmont se redresser, elle se raidit, poings serrés, aussi arrogante qu'elle pouvait l'être, sur le point d'essuyer sa colère, tandis que la sienne grondait encore dans sa poitrine. Elle l'escorta sans broncher, lui jetant parfois des coups d'œil à la dérobée, se confrontant à son profil sévère tandis qu'ils descendaient rejoindre les étages-inférieurs, empruntant pour cela une succession d'escaliers mal éclairés. Ils franchirent finalement une porte qui s'ouvrit sur une pièce austère, chichement meublée, puisqu'elle ne possédait qu'une imposante table en son centre. Une fois le seuil dépassé et la salle sommairement sondée, Mélisandre se décala pour lui faire face, trop vaniteuse pour laisser émerger sa nervosité.

" Je n'ai pas besoin d'être punie. Dîtes clairement pourquoi je suis ici ! Hmmpf- ! ... "

Elle céda -seulement parce que faire autrement n'était pas envisageable. Elle se retrouva pliée vers l'avant, fermement allongée sur la table. Un grognement se modula dans sa gorge, qui monta dans les aigu à la claque qu'elle reçut. Son intensité témoignait remarquablement bien de l'état d'énervement du Duc et, de crainte d'en recevoir une nouvelle, Mélisandre s'efforça de conserver son immobilité. Néanmoins ses jambes se mirent à trembler, à plus forte raison lorsqu'elle le vit suçoter son majeur, lequel disparut rapidement de son champ de vision. Elle reconnut très vite son contact mouillé entre les monts voluptueux de son fessier toutefois. Connor lui soutira sans doute la réaction escomptée car elle étouffa un hoquet troublé, avant de se crisper terriblement, redoutant ses intentions.

" Ne jouez pas à ça ", gronda la sulfureuse démone, assorti d'une œillade noire. 

Son front se barra d'une ride anxieuse en sentant le doigt s'insérer plus avant entre ses cuisses. Trop perturbée pour se rendre compte qu'elle mouillait -n'avait-elle pas été tirée des bras de son amante un peu plus tôt après tout ?- la brunette serra les jambes dans la vaine tentative de réfréner ses ardeurs.

" Vous vous y prenez plutôt mal... " marmonna-t-elle, renfrognée.

L'instant d'après, elle poussait un gémissement débauché, fouillée par son majeur. Inspirant à fond, elle s'exhorta au calme, malgré les spasmes qui se mirent à grouiller dans son bas-ventre. Ses ongles raclèrent la surface de la table. Elle tenta d'amortir le prochain assaut en se redressant, mais elle se heurta à la fermeté implacable de sa main, contre son dos. Sa bouche s'ouvrit pour s'insurger face aux propos tenus, mais seuls de vifs soupirs s'en échappèrent, aussi serra-t-elle bien vite les dents pour s'épargner l'humiliation. A chaque fois qu'il la pourfendait, elle sursautait, prise de court par les exquises crispations déclenchées dans son intimité. La langue chaude de son tortionnaire agaçant affectueusement son lobe d'oreille ne suffit pas à l'apaiser. Incapable d'endurer le traitement sur la durée, Mélisandre finit par agripper le bras qui la baisait en se contorsionnant un peu. Elle se retînt d'y planter les ongles, au lieu de quoi elle se mit à le frôler nerveusement, avec tendresse. 

" Mmmh... Bien... Elle se lécha doucement les lèvres, tandis qu'elle le fixait, à travers le chaos sombre de sa crinière. Maintenant... elle déglutit, ferma les yeux. Je vais me relever. Vous allez me laisser faire parce que je vais tacher de me montrer reconnaissante. "

Récoltant le fruit de sa tentative, la diablesse émit un couinement incompressible, long et plaintif, contrarié aussi, comme Connor durcit son régime, manifestement peu réceptif à sa demande. Elle sentit ses phalanges heurter les lèvres moites de son minou sans concession, ce qui la fit doucement haleter. Il ne la ménageait clairement pas. Elle l'avait vraiment fichu en rogne ou alors... il attendait quelque chose de différent d'elle. La jeune insolente frappa la table, mains déployées, tremblante et gémissante. 

" ASSEZ ! S'il vous plaît ! "

Sa respiration s'emballa. La rage de l'impuissance la disputait à l'âpre sentiment d'avilissement, entre ses mains, celles-là même qu'elle inondait de son stupre.

" Pardon... ! " lâcha-t-elle ensuite d'une voix fébrile, en désespoir de cause.

La dernière fois qu'elle s'était trouvée dans une situation délicate, la chose s'était avérée plutôt efficace. Pourquoi pas là ? En attendant de jouir de sa magnanimité, Mélisandre fit crisser ses ongles contre la table, desserrant les cuisses en signe de capitulation.
« Modifié: samedi 25 janvier 2014, 13:48:51 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 4 mercredi 29 janvier 2014, 01:08:57

Si une âme s'était risquée à passer devant la porte close, les bruits obscènes qui en émanaient l'aurait sûrement retenue sur son seuil. Sons moites et mouillés, halètements entrecoupés, chocs sourds et autres claquements secs faisaient vibrer la pièce. On y administrait une punition savamment calibrée. Seins comprimés contre la table, supportant la chaleur et l'épaisse musculature du Lord Belmont écrasée contre son dos, Mélisandre alternait grondements ulcérés et gémissements froissés, cuisses ouvertes sur son intimité ruisselante et harcelée. Son souffle saccadé se mêlait à celui du Grand Duc, incliné sur elle. Il lui hérissait la nuque de petits frissons délectables. Elle se fit progressivement plus souple entre ses mains, moins récalcitrante, se cambrant légèrement comme pour s'offrir alors que son minou salivait son contentement sur les doigts mâles. Ces derniers quittèrent finalement les environs chauds et détrempés de son entrejambe pour lui accorder un répit, instituant une sensation de vide au sein du délicat écrin de ses chairs intimes. Pensant le voir doucement s'amadouer, la bouche indocile chercha activement celle de l'amant, qu'elle ne parvint qu'à effleurer d'un baiser. Rien de plus normal que d'être récompensée de son effort d'obédience par davantage de sollicitude. Un maigre sourire fleurit et elle se mordilla la lèvre face au désir qui enflait dans la salle. Elle pensait alors avoir remporté la manche. Connor pouvait se montrer sévère mais rarement sur la longueur.

" Etes-vous suffisamment rassasié de despotisme, ou me faut-il encore gémir un peu ? " minauda la belle, pressée de sortir de la sanction pour retomber dans le jeu, soit un terrain sur lequel elle pouvait au moins revendiquer la victoire. 

Ce n'était cependant pas ce qui les attendait dans l'immédiat, et elle le comprit très vite.

" aaaaa-aAAAh ! BON SANG CONNOR ! " geignit-elle, rudement percutée par son majeur couplé à l'index.

Le choc s'amortit dans un bruit flasque qui l'irradia d'un violent frisson électrique. Absorbant ses phalanges au sein de l'embouchure étroite et spongieuse de sa chatte, la jeune femme frémit de plus belle, emportée par les vagues successives et incandescentes de plaisir malgré la colère débridée qu'il mettait dans la besogne. Les halètements reprirent, plus assoiffés. Les premières secondes, elle avait refermé les jambes, surprise et déconfite, souhaitant conserver un semblant de contrôle face à ce nouveau déchaînement de rancune. A l'énonciation des paroles belliqueuses cependant, elle sut ce qu'il attendait d'elle. Il ne tolérerait plus ses écarts à l'avenir. Pas tant qu'elle ne lui destinerait pas sa dévotion la plus complète.

Soumise.

Mélisandre serra les poings, aussi fort qu'elle le put. Ses traits se défirent sous le coup de la cuisante paire de claques reçue contre son cul. Elle rouvrit les cuisses l'instant d'après pour y accueillir de nouveau l'épaisseur lubrifié des deux doigts, aussi intraitables que pervers. Son bas-ventre palpitait comme une forge dont l'enthousiaste brasier ne cessait de gonfler au profit de la jouissance qui s'y façonnait.

" AAhhh-AAAH.. .hmpf... aaah ! "

Sa voix vibrait autant que la corde sensible de son plaisir, sur le point de lui accorder un fabuleux orgasme. Son intimité brûlait sans parvenir à réguler la quantité de cyprine qui en giclait par salves incompressibles. Bien qu'elle agrippât fermement les rebords de la table, tout son corps assujetti s'était mit à trembler furieusement, guetté par l'overdose. La diablesse gémit bruyamment, accordant un regard fiévreux à son tortionnaire par-dessus l'épaule, traversant pour cela les boucles sombres de sa chevelure désordonnée. Une myriade d'estampilles luisantes émaillait son corps transpirant, tout parcouru de reflets mordorés exsudant l'intensité de l'effort. Car son bassin s'était mit spontanément en branle contre le diable, cherchant la pénétration tyrannique des doigts, claquant son sexe contre sa paume en de délicieuses et féroces ondulations. C'est sans doute pourquoi il la gratifia de chaudes lapées qui finirent de la transcender.

" Oo..a..a.h.... oui-.... ça viiient... aaaAAAAH ! "

Mélisandre jouit au moment même où il lui en intima l'ordre, émettant pour l'occasion un cri puissant. Les spasmes orgasmiques suçotèrent ses doigts comme pour en soutirer toute la vitalité, continuant à l'abreuver d'une jouissance inouïe, dévastatrice. Lorsque tous les papillons dans son ventre se furent envolés, elle gisait pantelante contre la surface de bois, aussi fébrile et émue qu'une pucelle ayant connu son premier orgasme. Il lui fallut de longues secondes avant de parvenir à récupérer le contrôle de ses membres et près d'une minute pour retrouver sa lucidité. Son regard fauve crépitait encore doucement quand il se tourna vers le puissant noble dont elle percevait toujours l'implacable emprise, au-dessus d'elle. C'était là l'instant où elle sentait les contours de son identité s'estomper et qu'elle devait choisir entre les rétablir ou les altérer. Accepter sa nouvelle condition ou se débattre encore. La brunette entrouvrit les lèvres sur un long silence, s'efforçant de ne pas faire le parallèle avec le Maître qu'elle connu jadis et qu'elle anéantit aussi sûrement qu'elle œuvra à sa propre perte. Sans qu'elle lui eut jamais demandé, Lucifer lui avait donné un aperçu de l'existence qu'elle aurait pu mener si elle s'était pliée à l'autorité de cet homme. Elle n'aurait alors pas eu à mourir à genoux.
Tout cela n'avait rien d'une coïncidence.

Esquissant un geste doux pour se dégager, la ténébreuse créature pivota face au démon, sensuelle dans sa parure délicatement cuivrée, habillée d'un duvet soyeux de sueur et d'une simple nuisette. Elle embrassa les prunelles orangées d'un regard ardent puis plaqua sa bouche à hauteur du cou. Ses doigts dégringolèrent à la rencontre de son entrejambe qu'elle frôla avec insistance par-dessus le tissu du pantalon. A son tour, elle alla tourmenter son lobe d'oreille pour y susurrer tout bas :

" A présent, ma bouche va vous faire gicler. "

Elle frémit à la perspective de manipuler le désir mâle de Connor. Puis elle commença à déboutonner sa chemise avec un empressement à la mesure de sa fièvre. Ses lèvres suivirent la ligne de son cou pour atteindre son torse, semant à son passage une série de bécots tièdes. Elle plia les jambes, laissant glisser ses mains le long de sa musculature tandis que son visage entamait la longue descente vers son bas-ventre. Lorsqu'elle l'atteignit elle gratta le bouton de son pantalon avec les dents, avant de le défaire d'une saccade. Crochetant les bords des deux pouces, elle le froissa à ses chevilles, de façon à découvrir son boxer, contre la bosse duquel elle frotta délicatement son nez.

" Vous tenez le pari ? " nargua-t-elle à son tour, soutenant le regard qui la surplombait le temps d'esquisser un sourire mordant.

Elle eut tôt fait de dénuder sa verge, pressée de la voir s'ériger devant-elle. Elle inhala son parfum musqué, puis frotta deux doigts contre sa propre intimité afin d'en récolter la mouille qu'elle étala généreusement contre la couronne du gland, le caressant affectueusement. Pendant ce temps, sa bouche s'était approchée des bourses pleines. Après les premières lapées d'usage, elle en aspira une, doucement, empoignant ensuite la hampe épaisse du chibre pour le branler. Le traitement dura -elle alterna pour suçoter chacune des couilles, avant de finalement diriger l'extrémité de la verge entre ses lèvres gourmandes. Elle commença à le sucer, contemplant la physionomie autoritaire de son petit seigneur alors que ses dents mordillaient affectueusement le bulbe rose et tendre de l'embout.
Lui pomper la queue s'avérait pour l'heure moins coûteux que de l'appeler Maître.
« Modifié: vendredi 31 janvier 2014, 19:20:28 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Réponse 5 dimanche 02 février 2014, 03:14:12

" Mmmmh ", soupira chaudement la diablesse, lèvres comblées.

Paume plaquée contre le bas-ventre du mâle, doigts recourbés sur l'extrémité de ses ongles, elle appréciait les sensibles crispations de son amant, jugeant par là de la qualité méthodique de sa tâche. Un agréable picotement courut le long de son échine. L'entendre gémir à son tour la ravissait. Sa langue s'avérait trop affairée à harceler le mandrin de lapées humides et de tendres caresses pour répondre. Elle voulait le rendre plus dur encore, éprouver toute sa longueur, englober son ampleur confortable et le faire vibrer. Elle le désirait d'autant plus fort qu'elle sentait grossir avec le membre viril sa propre influence sur le Duc. Il lui apposa cependant le doux carcan de ses mains, dans sa crinière et contre son visage, et elle leva les yeux vers lui pour contempler sa dictature, dulcifiée par ses attentions. Lorsqu'il se mit à lui limer tendrement la bouche, l'idée d'absorber sa jouissance l'obséda. Elle s'y appliqua avec davantage d'ardeur, allant chercher son plaisir plus loin, cajolant ses bourses à deux mains. Etouffée par la largeur de son intimité, une note gémissante quitta ses lèvres. Elle brûlait de le sentir si vivifié contre sa langue, de le voir se consumer face au désir de le voir s'épancher en elle. Mais elle n'eut pas le loisir de revendiquer davantage son foutre. On l'arracha à la tétée et la dose reçut fut celle de sa propre frustration.

S'essuyant le menton d'un revers de main, Mélisandre se redressa, splendide et fière comme si elle venait d'accomplir une œuvre autrement plus respectable que celle de sucer un chibre à l'exemple d'une sucrerie.

" Il faudra que je vous apprenne à ne pas m'interrompre ", déclara-t-elle le plus naturellement du monde, passablement agacée, se tournant ensuite vers la porte.

Elle se sentait prête à affronter n'importe quoi. Un sentiment renforcé par les atours dont Connor la dota et qui flattaient les lignes sensuelles de sa personne. En dépit de la peine endurée, elle se tenait pareille à une prédatrice dans l'ombre du lion. L'impression qu'il lui faudrait bientôt se battre contribuait à la morgue de sa posture, féminine, confiante et saturée d'orgueil.  Néanmoins la présence de Lucifer suffit à réduire son aura au profit de la sienne propre, éminemment princière, dominante et majestueuse. Elle le gratifia d'un regard neutre sans pour autant douter de sa capacité à lire à travers elle comme dans un livre ouvert. Son petit nez se froissa, irascible, puis elle assista à la procession de démons sans mot dire. Il s'agissait d'individus de premiers rangs auxquels elle s'était toujours attachée à ne jamais rendre de comptes. Jusqu'à aujourd'hui.

Tout ce beau monde prit place et, sans se laisser intimider par les proportions démentielles de la salle ou les jurés, l'Indocile avança, s'imprégnant de la désinvolture de son petit seigneur pour lui désobéir avec panache. Eclairé d'un sourire fugace et corrosif, son minois se leva vers l'assistance.

" Rien de ce que je puis dire ne satisfera mon noble auditoire. Helel, elle lui décocha un regard aiguisé, ici présent, est le seul en mesure d'influencer votre jugement. De toute évidence, je suis là de son propre fait. Alors je ne vais pas plus m'abaisser à me justifier que continuer à parler dans le vide. Je préfère nettement nous faire gagner du temps. "

Sur ce, l'impertinente créature exécuta un demi-tour plus éloquent que n'importe quel discours et, évitant soigneusement de rencontrer le regard du diable après avoir évacué la demande du loup-garou d'un signe de main ulcéré, alla retrouver sa place, sur son siège. Elle se cala contre le dossier et croisa les jambes d'un geste fluide, l'air aussi dégagé que s'il s'agissait d'une conférence insipide.

" Vous êtes doué, pas vrai ? Montrez-moi ça, " glissa-t-elle sans même lui accorder un coup d'œil, ne laissant rien paraître d'autre qu'une assurance inébranlable et froide.

En vérité, elle ignorait ce qui lui foutait le plus la trouille entre le fait de le voir échouer ou parvenir à ses fins. Dans un cas, elle serait damnée et dans l'autre...
La belle se mordilla délicatement la lèvre, dans l'expectative.

Mélisandre Cairn

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Réponse 6 jeudi 27 février 2014, 01:18:50

Toute viscérale qu'était l'antipathie éprouvée par la démone à l'égard du Duc, elle ne parvenait pas abolir l'espèce de confiance intrinsèque qui la liait à lui. Son allure revêche aux relents bilieux dissimulait le fil intarissable de ses pensées, parmi-lesquelles les paroles du Lord Belmont, résonnant encore en elle comme l'écho d'un fantôme tandis qu'elle affrontait en silence l'opprobre des juges. Elle s'était trompée sur les intentions du diable. S'il la livrait à ce simulacre de justice, ce n'était certainement pas pour la voir mourir. De toute évidence, Connor visait autre chose -la briser peut-être ?, et devant son manque manifeste de coopération, il n'avait pas hésité à mettre les bouchées doubles. Pour autant, la détestable brunette ne s'avérait toujours pas disposée à lui faciliter la tâche. La ligne de ses sourcils se fit à la fois renfrognée et soucieuse. La colère l'aveuglait. Elle la sentait palpiter et croître au fur et à mesure qu'elle demeurait de marbre sur son siège d'accusée. « Je suis ton maître, et je te sauverai la vie aujourd’hui, pour mieux te faire mienne. » Ses doigts se crispèrent sur les accoudoirs, puis elle gratifia d'un coup d'œil sombre et pénétrant l'intéressé. Il savait ce qu'il faisait. Elle ne craignait rien. Cependant il tâchait encore de l'intimider.

" Vous êtes sur votre propre terrain et jouissez de pions qui me font gravement défauts. J'évalue au moins à deux les coups d'avance que vous avez sur moi. Me fatiguer à essayer de vous contrer ne me tente guère pour l'heure. Alors faîtes ce pourquoi nous sommes là, qu'on en finisse, " répliqua la féline d'un ton peu affable.

En attendant je préfère prendre le temps de me ramasser afin de bondir plus tard.
Haïssable était la position d'impuissance dans laquelle elle se trouvait, et haïssable était cette impression d'approcher dangereusement de l'échec et mat. Qu'avait-elle donc aussi lamentablement loupé pour qu'elle se retrouvât dans une conjoncture si précaire ? Elle ne pouvait seulement admettre que la fourberie de Stephen surpassait la sienne. Et pourtant... quelque chose lui échappait encore.

La sulfureuse diablesse se mit à pianoter d'impatience, contrariée, acculée, rabaissée, coincée ici avec ses démons. Un grondement impalpable, discret, monta de sa gorge alors qu'elle décroisait les jambes pour les faire se chevaucher à nouveau en sens inverse, découvrant le galbe raffiné de ses cuisses. Pour l'heure, le premier juge à avoir pris la parole déblatérait dans son indifférence la plus complète. Si la belle semblait préoccupée, songeuse, il n'en était manifestement pas la cause.

Comme ses prunelles tombèrent sur le drapé luxueux et pourpre de sa robe, son regard se fit pensif. Si Connor souhaitait la voir tomber, ramper, dégringoler au fond, l'écraser sous sa suprématie, pourquoi la présenter sous un si beau jour face à son auditoire, pourquoi la draper dans une insolente assurance ? L'écrin enrobant un joyau vise indéniablement à mettre ce dernier en valeur. Dans quel but ici ? Perplexe un instant, Mélisandre dévisagea longuement son voisin avant de finalement s'intéresser au débat, dans lequel ne tarda pas à se profiler la réponse, claire et nette.
Un soupir quitta ses lèvres et l'ennui se peignit brièvement sur ses traits alors que des éclats de voix tonitruants décimaient le rang des juges. L'évidence lui apparaissait, désormais.     

" Je reconnais votre astuce, Connor, admit-elle doucement, les pupilles luisantes, lesquelles se rétrécirent. Mais nous deux sommes dans la confidence, n'est-ce pas ? Elle se pencha insidieusement vers lui, faisant pigeonner ses tendres appâts. Je suis déjà vôtre et aucun de ceux qui prétendent jouir des mêmes droits sur moi ici n'ont leur chance. J'applaudis la mise en scène cependant. C'est très réussi, " conclut-elle, levant les deux mains pour l'ovationner à l'aide de sa désinvolture habituelle, applaudissant avec emphase dans le brouhaha ambiant.

J'ai confiance en vous, se retînt-elle d'ajouter. Chercher à l'effrayer à ce stade, alors qu'elle finissait de se persuader qu'il tirait les ficelles, s'avérait inopérant. Il aurait sûrement préféré l'entendre geindre ou se morfondre, la voir le réclamer corps et âme en le préférant à tous ces autres aspirants maîtres, mais elle n'en ferait rien. La somptueuse robe qui flattait si généreusement ses atouts, couplée aux précédentes déclarations du mâle Belmont l'avaient par trop aiguillée sur ses machinations pour qu'elle se sentît réellement menacée par ses pairs. Du reste, il ne l'aurait pas amenée ici sans maîtriser chacune des étapes qui l'amèneraient à abdiquer. Car c'est ce qu'il désirait, et c'est pourquoi elle se trouvait ici.

Un léger frisson la fit tressaillir au moment où Lucifer prit la parole, mettant un terme à la discorde générale. Malgré l'aplomb dont la belle jouissait, cette dernière ne put réprimer un élan de rébellion contre la sentence édictée. Un bond la fit brutalement se redresser, et elle toisa l'assistance, brûlante de rage contenue. Elle attendit alors, farouche et fière, que le Grand Duc réagisse, lequel tarda un peu trop à son goût. Sa réponse, lorsqu'elle survînt enfin, lui fit l'effet d'un coup de poignard porté au milieu du dos. 

Mélisandre se détourna des juges pour affronter le diable, désemparée. Pourquoi le sentiment de trahison surpassait celui âcre du désespoir et de la fureur sourde ? Ses prunelles épousèrent la silhouette familière sans s'y attarder plus de quelques secondes. Le dégoût ressenti s'avérait si prononcé qu'elle en avait la nausée.
La petite Indocile virevolta une fois de plus pour faire face au Père. Était-ce vraiment là la fin ? Lui restait-il assez de colère enfouie pour se battre ? En avait-elle seulement l'envie encore ? Ses poings se serrèrent. En dépit de sa blessure, l'orgueil la poussait à le faire.

" Je retire sur ce que j'ai pu dire. J'assure ma propre défense, et je n'ai pas FINI ! " objecta la démone, bientôt interrompue par l'intervention du noble, dans son dos.

A quoi jouez-vous.

Quelque chose se remit à flamboyer dans ses prunelles, puis la diablesse se saisit du contrat, fébrile. Elle le parcouru avec réticence, comprenant qu'elle tenait entre ses mains son sauf-conduit.
Echec et mat.

" Quelles sont ces conditions ? " s'entendit-elle demander, tandis que ses yeux restaient accrochés aux caractères en gras "Titre de Noblesse".

Elle détacha son regard du parchemin, le temps de le lever vers Connor. A la lumière de ce nouvel élément, tout ce qu'il avait pu dire jusque là prenait une nouvelle dimension qui la fit doucement frissonner.   


Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 7 vendredi 28 février 2014, 19:23:27

L'acculée durcit son regard, irritée, lèvres pincées. Son petit museau se froissait de consternation et d'emportement avorté. Elle ne maîtrisait rien. Cours d'eau inéluctable, la situation s'écoulait entre ses doigts ouverts et impuissants, menaçant de la submerger pour de bon. Alors la superbe effrontée s'arrima à ses positions, redressée sur ses pieds nus, immobile au centre de l'assistance, tandis que le Duc lui se mouvait, ajustant ses dernières pièces pour porter le coup létal à la débâcle de son échiquier.

Première condition. La démone ne le lâcha du regard, espérant y insuffler suffisamment du venin qui lui tapissait la langue pour qu'il prenne la mesure de son hostilité amère sans formuler le moindre mot. Ce n'était pas encore à elle de parler. Et qu'aurait-elle dit ? A la vérité, cette première clause demeurait la plus prévisible. Elle attendait les deux autres. Les redoutait sans ciller.
Deuxième. L'incorrigible brunette sourcilla, non sans contempler Connor avec prudence et circonspection. L'interroger ? D'une expiration impatiente, elle chassa la mèche sombre barrant son charmant minois. L'ombre d'un sourire faillit lui taquiner les lèvres. Même si la perspective d'être sondée la rebutait clairement -il n'avait pas à savoir, elle s'enorgueillissait de le voir se méfier encore suffisamment d'elle pour prendre ce genre d'initiative. Soit. Elle agréa d'un clignement laconique des paupières. La chasse aux secrets pouvait se révéler amusante, du reste. S'il désirait la vérité, elle lui en servirait quatre sur un plateau brûlant.

Mélisandre se pourlécha les lèvres, attentive et curieuse à présent. La dernière se faisait attendre. Le bougre ménageait son petit effet, l'air de rien. Elle attendit, sagement, faisant travailler ses méninges pour tenter de le percer à jour. Une requête. Pour un contrat qui, de base, lui était destiné. Cependant le Lord Belmont ne s'adressait pas à elle, mais à son noble auditoire. Quelque chose les dépassait tous deux, dans cette affaire. Peut-être que la mise en scène était davantage que cela, en fin de compte. Davantage qu'un jeu.

Les murmures et les rumeurs enflèrent d'un coup et le bourdonnement se fit tapage au sein de l'assistance. Les Enfers grondaient, déchaînant la polémique. L'Indocile quant-à elle scrutait toujours le diable, indéchiffrable dans sa manière de l'examiner. Elle n'avait pas bougé et ne soufflait mot. Brièvement, le regard de Lucifer effleura ses épaules, mais elle ignora les prunelles de glace, frissonnante. Ensuite seulement, elle esquissa un pas vers l'aspirant Empereur, le contrat dans une main, se mordillant la lèvre. Parle maintenant.

" Je me rappelle... "

Plus d'assurance.
Elle n'était pas totalement une vaincue, finalement. Elle était une noble, doublée d'une future Impératrice. Ou du moins était-elle en position d'avoir ces prétentions, désormais, grâce à lui. Mélisandre inspira un bon coup puis décocha un sourire doux, vaguement teinté de malice.

" Je me rappelle une plaine Ashnardienne, le jour de notre rencontre. Je me rappelle avoir dit sur son sol que je ne vous concéderai pas la victoire. Ce à quoi vous avez répliqué par quelque chose du genre... " Ne veux-tu pas être ma reine ? " ".


Des deux démons qu'elle craignait dans cette salle, l'un d'eux pouvait encore se révéler être un allié et peser. La petite insubordonnée pivota vivement pour s'adresser cette fois au Prince qui les dominait.

" Vous qui êtes notre Père à tous et qui venez d'octroyer votre approbation à votre fils, au nom de la loyauté que j'emploierai désormais à votre cause supérieure, accordez-moi à mon tour une faveur. Je reconnais votre autorité et celle d'Helel également. Au sortir de cette pièce, je serai asservie. Néanmoins je veux l'être à l'intérêt général et non à celui d'un seul homme. J'accepte d'œuvrer pour les Enfers, j'accepte de faire rayonner sa suprématie au travers du rôle qui m'incombera et j'accepte d'épauler Helel dans sa quête, j'accepte d'être une mère et une Impératrice dans l'intérêt du Palais Infernal. Mais une reine n'est pas une catin et ne peut être le jouet de la perversion d'aucun démon. "

La jeune femme passa outre l'exaspération marquée de certains jurés pour poser un genou à terre et fléchir humblement la nuque face au Seigneur des limbes.

" Si je signe, ce sera pour concourir à édifier la grandeur des Enfers et non pas pour satisfaire le vice d'un seul individu capricieux. C'est pourquoi je demande à ce que le contrat subisse une légère modification vis à vis de la première condition. Je devrai obéissance à Helel dans le cadre de mes futures fonctions d'Impératrice seulement, car la mère de rois à venir ne saurait être l'esclave d'aucun. Le Duc n'aura qu'à se dégotter d'autres créatures soumises à ses appétits et dévolues à ses désirs. "

La diablesse redressa le tête pour évaluer Lucifer, le regard charbonneux, le contrat encore vierge à ses pieds, résolue. Son cœur battait à tout rompre, alimentée par sa ferveur indocile.

Mélisandre Cairn

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Réponse 8 dimanche 02 mars 2014, 01:58:45

Les dès roulèrent et la délicieuse diablesse suspendit sa respiration. Pour la première fois retentit le timbre chaud et grave de l'Ange déchu, qui, dans l'expression de son ravissement, survola ses sujets d'un rire mesuré. L'étonnement de son auditoire se conjugua à l'angoisse de l'effrontée. Elle considérait là sa dernière chance de contrarier les plans de son petit seigneur. De ne pas finir définitivement sous sa coupe, en somme. Elle se rétablit promptement sur ses jambes, dans l'attente du verdict, transportée par l'espérance. L'éternité à venir ne la verrait pas agenouillée, finalement. Un élan revanchard lui fit darder un regard narquois vers le diable alors même que sa petite victoire emplissait la grande salle, faisant éclore un sourire exquis au coin de ses lèvres en réaction à l'air désemparé du Duc. La dernière partie de la sentence tempéra néanmoins son emballement et Mélisandre se mordilla la lèvre, résistant à l'envie de protester encore. 

" Bien ", formula-t-elle, lapidaire, hochant brièvement la tête pour manifester son approbation timorée.

La poigne implacable de son nouveau Maître se referma comme une mâchoire contre sa nuque. Alors seulement se soucia-t-elle de son état d'échauffement. Elle le percevait à la manière que ses doigts avaient de l'attirer près de lui et à la chaleur colérique dégagée par son imposante carrure. Et surtout, au regard dont il la couvrit. Les prunelles ambrées lui firent l'effet de deux fabuleux brasiers crépitant. Malgré la prise éminemment dominatrice du noble, il demeura une certaine complicité entre les deux démons qui unirent leur front, le temps de mêler leur souffle, le temps d'une menace formulée comme une promesse, frivole. L'Indocile fixa les lèvres de Connor. Elle cueillit l'avertissement d'un demi-sourire goguenard, puis tressaillit discrètement, agacée par une langue de feu, au creux du ventre.

" Il est vrai, je vous dois beaucoup ", reconnu doucement la garce, redressant ensuite imperceptiblement le menton face à Lucifer. 

La méfiance avait fait place à une assurance plus forte, un aplomb qui ne relevait plus seulement de l'audace ou de l'impudence. Le contact du Père l'électrisa d'un frisson, dense et vigoureux, assorti à des palpitations incompressibles dans la poitrine qui s'épanouirent dans chacun de ses membres. La démone ficha son regard fauve dans celui abyssal de son Souverain, s'immergeant dans ses espaces éblouissants et céruléens, immenses, gelés et célestes, jusqu'à ce que le voile de ses paupières tombent et qu'elle se perde dans la contemplation de son visage. Puis le changement opéra.   

Un abondant bouquet de plumes opaques giclèrent brusquement, et semblable à un grand oiseau noir tombé du nid, la silhouette frémissante de la diablesse se grandit derrière l'écran ombreux, déployant d'amples ailes ébènes dans son dos, pareilles à deux voiles sombres au revêtement duveteux, vastes, splendides et majestueuses. La fille de l'Orgueil exposa ses courbes nues, sensuelles, délicieusement tentatrices, gorgée de vanité. Car son apparence en était le produit, et sa beauté, féroce, inhumaine, n'avait d'égale que l'arrogance qui l'auréolait. Sa chevelure tombait sur les rondeurs appétissantes de ses épaules en ondoyant de manière surnaturelle. Altière et au sommet de sa puissance, Mélisandre se pourlécha outrageusement les lèvres, goûtant avec délectation à sa nouvelle condition.

" Mon Père en soit remercié ", murmura-t-elle, les prunelles limpides d'un feu incandescent, fendues en leur centre par d'étroites pupilles, un irréductible sourire roublard suspendu aux lèvres.

D'une rotation du poignet, elle fit doucement décoller le contrat qui se mit léviter devant elle. Capturée en plein vol, une plume lui fit office de marqueur. Elle se piqua l'index de son extrémité fuselée et y récolta une larme de sang, laquelle lui servit à signer le document d'une écriture sanglante. Après quoi l'artefact alla de lui-même retrouver son légitime propriétaire.

" Mon Père, chers jurés... "

La jeune Marquise embrassa l'assemblée démoniaque d'un regard acéré, puis ébaucha une charmante révérence pour prendre congé. Une fois les formules de politesse achevées, elle déserta la salle de son jugement, abandonnant dans son sillage une flopée de plumes charbonneuses, prenant soin de dédaigner son Maître en ne lui accordant pas le moindre coup d'œil.

L'ampleur de ses ailes frôlait les murs suintants de pierres dans l'étroit corridor des escaliers. La ligne de son dos était interrompue par leur naissance, entre les omoplates, et l'ange ténébreuse batailla un moment avant d'en obtenir le contrôle pour les replier contre ses flancs. Elles s'avéraient encombrantes tandis qu'elle s'enfonçait dans les tréfonds, dévalant les marches d'un pas pressé, consciente d'être suivie. Sa main finit par pousser le lourd battant d'une porte au hasard, laquelle s'ouvrit sur un gouffre d'obscurité insondable. Un claquement sec du pouce et du majeur fit surgir une étincelle rouge de sa paume. Des ombres tremblantes se mirent à danser sur les murs, fuyant le maigre halo de lumière. Du mobilier s'esquissa, indistinct, puis la flamme s'étouffa, laissant aux ténèbres l'opportunité d'étendre à nouveau leur hégémonie. Elle ignorait dans quelle pièce du palais elle venait de mettre les pieds, mais elle n'eut pas le loisir de prospecter davantage. La porte venait de se refermer dans son dos. Un frisson délicat dévala son échine comme sa présence comblait la salle.

La belle décrivit un arc de cercle pour se rapprocher du mâle, ses pieds nus produisant un son infime, étouffé, dans la pénombre. Elle avait la souplesse et l'aisance d'un félin. Ce qui lui permit de se presser délicatement dans le dos du puissant éphèbe et de taquiner son oreille de son souffle tiède.

" Comparée à vous, je ne me trouve pas si orgueilleuse. Vous l'êtes bien plus que moi pour avoir cru que je déposerais les armes sans lutter... "

Sa bouche suçota le lobe, tendrement, puis ses canines le harcela de mordillements espiègles, alors que des mains curieuses inspectaient le torse musculeux sous la chemise.

" Ne me punissez pas, je vous crains déjà, " avoua la démone d'une voix douce, cherchant manifestement à désamorcer la colère du Maître.

Puis la féline se fit câline, dévorant sa gorge de baisers gourmands, glissant ses doigts dans la tignasse tout en explorant le périmètre sous son nombril. Elle soupira doucement dans l'obscurité, vibrante de nervosité à l'idée de le voir se montrer coercitif et sévère après ses affronts, mais entreprenante malgré tout, presque prédatrice dans ses caresses et ses mordillements. Joueuse toujours.     

Mélisandre Cairn

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Re : Des liens solides. [PV]

Réponse 9 mardi 04 mars 2014, 04:59:54

Mélisandre tenait là une opportunité de premier choix. Le traqueur ne s'appliquait plus à une créature de son engeance et elle se savait capable d'ouvrir une brèche pour échapper à tout ce beau monde. En particulier à son nouveau maître. Se volatiliser sur Terra pour mener l'existence d'une ombre libertine, comme autrefois, l'avait naturellement effleurée. Combien de temps aurait-on mis à la retrouver ? Le Duc s'en serait-il seulement donné la peine ? Son obstination n'avait jamais failli jusque là, en dépit de toutes ses tentatives pour l'éconduire, aussi fallait-il se rendre à l'évidence. Seulement, s'il lui remettait la main dessus, cette fois...
Elle occupait à présent la place de Marquise et prétendait au trône d'Ashnard. Fuir aurait été tourné le dos à la fabuleuse opportunité que lui offrait Connor. Fuir aurait été contrevenir au contrat. Elle y avait pensé néanmoins. Car en restant là, près de lui, elle craignait de s'exposer à un danger plus grand encore. Qu'elle le veuille ou non, son destin était dorénavant scellé au sien.

" Laissez mon orgueil à sa place. C'est ce qui me permet de vous tenir tête quand il le faut. La fierté est un palliatif au courage, le saviez-vous ? " s'amusa-t-elle à rétorquer, gratifiant son cou d'une lapée mutine.

En sentant le Prince réceptif à ses cajoleries, la diablesse ne regretta pas son choix. Elle allait s'enhardir lorsqu'il lui captura le poignet, chose qui se révélait assez rarement de bonne augure. Puis le monde se mit à tanguer autour d'eux et son corps se plaqua d'instinct contre celui de l'amant.
Son regard butina la pièce, somptueuse dans le raffinement de son ameublement, puis la surprise fit flotter un élégant sourire sur l'ourlet de sa bouche, brusquement ravi par le commentaire du beau diable. L'étincelle se mit à luire d'un éclat ombrageux dans l'ombre de ses prunelles. Elle avait tant espéré échapper à la dictature de l'autorité mâle... La belle se grandit pour protester.

" Vous m'avez déjà donné de très bonnes raisons de... hmphf. "

Elle tressaillit sous la prise de sa main. La fermeté qu'il y mettait ne tolérait aucune espèce de résistance, et après avoir esquissé une moue sombre, la jeune femme céda.

Avant même qu'il ne l'effleure, un frisson irrépressible courut le long de son dos, mâtiné d'appréhension, d'embarras et de contrariété. Elle ne connaissait pas de position plus avilissante que celle-ci. Son bas-ventre se crispa d'une façon équivoque, puis les pulsations frénétiques à l'intérieur de sa poitrine se firent plus désordonnées comme elle le sentait la surplomber d'un œil inflexible. Comment ne pas se rappeler les leçons endurées contre ses genoux ? La sauvageonne lança un regard chargé de griefs à son Maître. Elle n'estimait pas avoir mérité punition si déshonorante.
Toutefois, s'il avait l'intention de la corriger, il ne le fit pas immédiatement. Mélisandre rabattit maladroitement la paire d'ailes dans son dos. Les frémissements incompressibles qui la secouaient tendaient à lui compliquer la tâche. Plus ou moins malencontreusement, l'extrémité de l'une d'elles gifla le visage du Lord. Elle ne s'en excusa pas, toute employée qu'elle était à déguster les caresses de ses doigts experts. Lorsque d'aventure il s'égarait vers les rondeurs agréables de sa croupe, elle se cambrait spontanément, comme pour s'offrir. Ses muscles demeuraient raides, néanmoins, dans l'expectative d'une sanction qui ne semblait pas venir. La démone se figea, se mordant farouchement la lèvre à l'écoute de l'interrogatoire.

Elle comprit rapidement où il voulait en venir. Irrémédiablement trop fière pour daigner se poser ce genre de questions, la colère consuma sa retenue et menaça de lui faire prononcer des paroles malheureuses. Elle se tendit contre lui, comme la corde d'un arc trop rigide. Mais, lorsque sa bouche s'ouvrit, d'autres mots que ceux escomptés surgirent :

" Je prends plaisir à être contrainte et caressée sur vos genoux, dans cette position ", s'entendit-elle gémir, tremblante de rage et de désespoir à l'évocation de la révélation.

Il n'y avait plus seulement son corps pour attester du plaisir qu'elle soutirait à passer entre ses mains. A présent, elle se trahissait elle-même, et la confidence, inattendue et crue, lui inspira autant de stupéfaction que de dégoût. Puis l'exaspération se changea en agressivité. Le désemparement en fureur sourde. Elle lui appartenait déjà. Lui fallait-il absolument lui ravir sa dignité en même temps ?! Elle ne réclamerait pas sa mansuétude cette fois. Elle s'était suffisamment rabaissée

" Mon Maître me permettra bien de réchauffer l'ambiance ! "

D'un claquement de doigts vif suivit d'un grommellement irrité, la belle fit danser une flammèche au creux de sa main. Elle l'approcha des épaisses tentures du lit qui s'embrasèrent derechef. Le feu se propagea à une vitesse démente, dévorant le sommier puis les draps dans un crépitement tapageur. L'Indocile en profita pour fustiger Connor de ses larges ailes et se dégager d'un bond, impressionnante et suffocante de mépris dans sa nudité insolente et altière, rugissante de rébellion en son fort intérieur, le corps bardé de reflets rougeoyants tandis qu'elle se dressait face à lui.

" Ne m'obligez pas à vous défier encore... " formula-t-elle d'une voix forte quoique plaintive.

Il l'intimidait. Son rang de Marquise n'y pouvait rien changer. Mais elle était allée trop loin. La belle adopta une posture féline et prédatrice face au Duc. L'instant d'après, ses courbes se brouillaient pour adopter celles d'une terrifiante panthère noire, de la taille d'un ours. Oreilles plaquées en arrière, la bête découvrit ses crocs, le museau plissé de rage, menaçante. Néanmoins la provocation s'arrêta là et le fauve ne fit rien de plus que camper ses positions, nerveux.
Sous cette forme, fort était à parier que l'illustre démon rencontrerait quelques difficultés à lui soutirer un mot de plus. En attendant, le baldaquin menaçait de s'effondrer sur lui-même et dégageait une chaleur étouffante dans la pièce, à peine soutenable.

Mélisandre Cairn

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Réponse 10 mercredi 05 mars 2014, 03:17:56

Naturellement, Connor la surpassait. La garce ne faisait que temporiser, faute de mieux, et sa bravade ne visait à rien d'autre qu'à gagner du temps et à étouffer l'insurrection de son esprit. L'or des prunelles fixait le mâle avec étroitesse, ambré et flamboyant face aux flammes, dont la propagation fut rapidement maîtrisée. Consciente de contempler son Seigneur et Maître, la nervosité du fauve grandissait, comprimée par les quatre murs de la chambre. Les paroles du Lord la firent gronder sourdement, puis la pièce se chargea d'une énergie sombre, malsaine et puissante. La bête se recroquevilla, marchant de long en large, longeant le mur, poil hérissé, tournant en rond à l'image d'un lion en cage tandis que le Prince se dépouillait de sa condition d'homme comme d'une vulgaire pelisse. Acre et poisseuse, l'odeur du sang satura l'espace déjà exigu qui les séparait. L'animal feula, au comble de l'anxiété, puis l'apparence démoniaque d'Helel s'érigea au centre de la chambre, prodigieuse et effroyable, assortie d'une prestance digne d'un roi. Et, malgré ce qui les liait, il inspira chez la diablesse une crainte viscérale, très vite exacerbée par la proximité qu'il lui imposa. Ses griffes creusèrent de profonds sillons dans le sol et sa gueule s'ouvrit pour rugir, mais, englobée par la poigne colossale du monstre, elle ne parvint qu'à happer l'air chargé de sa propre trouille. La voix du démon, comme surgit du tréfonds des Enfers, résonna longtemps en elle, l'ébranlant.

L'Indocile sentit le flux de ses pouvoirs la déserter. Lorsqu'elle reprit forme presque humaine, elle tremblait de tous ses membres. Le Grand Duc venait de prendre une nouvelle précaution pour s'assurer de sa coopération, comprit-elle. Il aurait pu simplement t'arracher la tête. Non, c'était absurde de penser cela. Il avait besoin d'elle. Tandis qu'elle retrouvait le fil de sa respiration, il retourna à sa place, l'air de rien, ce qui la fit grimacer doucement. Un respect métissé de crainte avait terrassé son sentiment de hargne, qu'un discret frémissement rappela à elle, à l'écoute de l'aspirant Empereur, désormais redevenu homme. Elle inspira, profondément, somme toute heureuse d'écoper seulement de la condescendance du mâle, à travers ses questions. Détestables. Mélisandre inspira à fond, dardant ensuite les yeux sur lui, chassant les images évoquées pour se contraindre à adopter un ton égal.   

" Votre chibre et vos mains rudes composent l'horizon de mes fantasmes. J'en ai presque toujours envie ", lâcha-t-elle, troublée, avant de fermer les yeux pour se renfrogner et échapper à la vision de sa nudité.

A vrai dire, certaines révélations en étaient également pour l'effrontée qui s'était toujours farouchement débattue avec ses instincts primaires. Elle se pourlécha les lèvres, incapables d'endiguer l'afflux de vérités, rythmée par les questions.

" Un plaisir coupable seulement, articula-t-elle, dents serrées, détournant le visage cette fois. Je... je ne sais pas... Je n'ai pas envie d'être corrigée. C'est humiliant. "

La belle rouvrit brusquement les yeux pour se confronter à lui.

" NON ! " gronda-t-elle, révulsée par un frisson.

En quelques enjambées, elle fondit sur le noble et l'enfourcha de façon à emprisonner sa nuque d'une main ferme et à s'emparer de ses lèvres. Elle l'embrassa avec emportement, forçant sa langue dans sa bouche pour le réduire au silence. Puis elle usa de tout le poids de son buste pour le faire basculer en arrière, sur les draps neufs, vierges de toute trace de leur dernière échauffourée. L'intérieur fiévreux des cuisses féminines et ambrées frôla la virilité de Connor comme elle se positionnait sur lui.

" Taisez-vous ", ordonna l'intrépide, affamée à présent.

Sa bouche se perdit dans le creux de son cou qu'elle mordit sans ménagement, maintenant sa tête en arrière d'une poigne impitoyable. Elle lui mordilla l'oreille, le menton, lécha ses lèvres avec empressement, puis griffa son torse avant de lentement glisser le long de son corps pour atteindre la partie vulnérable de l'aine, qu'elle baisa avec une égale ferveur. 

" Si vous consentez à fermer votre aimable gueule, je vous sucerais jusqu'à vous arracher des soupirs extatiques ", fit-elle savoir, non sans lui décocher une œillade aiguisée. 

Sur ce, elle positionna ses mains sur chacune des cuisses athlétiques et entreprit d'agacer son chibre de longues lapées humides, chaudes et insistantes, jusqu'à obtenir une rigidité acceptable pour finalement engloutir sa verge et y imprimer de langoureux vas-et-viens, faisant lentement coulisser ses lèvres contre l'envergure alléchante de sa queue.
« Modifié: dimanche 16 mars 2014, 21:50:21 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Réponse 11 vendredi 07 mars 2014, 19:37:48

Les extrémités tortueuses des mèches s'enroulèrent autour des doigts mâles comme pour les y retenir. Poussée contre le membre rigide, Mélisandre émit une légère protestation, étranglée par l'envergure du sexe entre ses lèvres. Le pouvoir qu'elle sentait planer sur elle la faisait doucement frissonner de révolte. Mais il s'agissait d'une frustration contrebalancée par l'excitation qu'elle retirait à éprouver les soubresauts syncopés de son amant. Elle plaqua une main passionnée contre son bas-ventre pour en éprouver tous les cahots et les frissons, lesquels l'encouragèrent à se laisser guider, cédant obligeamment aux pressions appliquées contre son crâne malgré la réticence de sa gorge à recevoir l'imposante virilité. Le gland bombé raclait l'intérieur comme pour préparer le chemin au reste de son anatomie, encore plus invasive. Déglutir devenait de plus en plus difficile, si bien que la salive maculait la base de son chibre et le renflement des bourses, les vernissant de bave. Le poing de la Marquise se referma contre la musculature agitée du Maître. A l'écoute de la question, les phalanges blanchirent, puis le regard venimeux de la diablesse rencontra les prunelles chaudes pour les consulter. Devait-elle répondre maintenant ? Profites-en pour respirer. Dans un léger bruit de succion, sa queue s'extirpa des moiteurs agréables de sa bouche et l'air afflua librement dans ses poumons.
 
" Vous sucer m'excite. J'aime vous voir vibrer ", convint-elle dans un soupir, toujours assujettie au sceau de vérité.

Mais certainement pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Elle redressa son buste, agréablement lesté par les rondeurs pleines de sa poitrine où s'érigeaient deux tétons durcis.

" Votre queue peut se targuer d'être la seule que je pompe avec tant de... ferveur ", observa-t-elle ensuite, le regard plus vague, faisant doucement courir ses doigts contre la courbure luisante de la hampe pour en entretenir la raideur.


Pendant qu'il ondulait entre ses phalanges, elle imprima quelques vigoureux vas et viens puis replongea lécher l'humidité des couilles. Le voir si impatient l'amusait. La belle céda finalement aux sollicitations pressantes du Lord et, comprenant ses désirs, fourra sa verge au fond de sa gorge, se délectant au passage des soupirs arrachés. Lui fit rouler son bassin, expédiant sa queue la limer en profondeur. L'odieuse impression de suffoquer l'assaillit aussitôt. Il s'introduisait toujours plus loin, la faisant hoqueter et émettre des notes avortées. Mais, tandis qu'il la comblait, elle percevait son transport communicatif, sa fièvre et l'intensité de son plaisir. Elle-même irradiait un puissant désir qui humectait délicatement les reliefs son minou. A sa supplique, Mélisandre frémit d'aise. Sentir son Maître glisser sous son emprise, le rendre tributaire du plaisir procuré par sa bouche, voilà qui suffisait à la ravir proprement. Dès lors, la féline engloba le mandrin, l'aspirant dans son intégralité, s'asphyxiant sur son ampleur. Le chibre envahit son œsophage, épais et dur. La démone s'affranchit de la cadence prescrite pour prendre le temps de s'habituer à sa présence et de le sentir palpiter contre sa langue. Sa main libre soupesa ses couilles, puis ses lèvres coulissèrent vers l'arrière pour lui permettre de respirer, avant de recommencer, encore une fois, de l'engloutir. La sensation d'étouffer était toujours présente mais, dans l'intention ferme de le faire gémir, elle poussa encore plus loin la perquisition de son sexe. Puis, d'une pression exercée contre les bourses de son amant, elle l'invita à ondoyer pour lui baiser la gorge.

Le devinant proche d'un état irréversible peu après les premières ondulations fiévreuses, l'Indocile se ravit doucement aux pénétrations, ne laissant qu'un mince filet de bave entre sa bouche et son dard turgescent qu'elle gratifia d'une lapée affectueuse. Ses lèvres continuèrent à survoler l'érection monstrueuse sans toutefois y toucher, l'agaçant de son souffle chaud, diablement tentateur.

" Quel dommage... " murmura la brunette, fascinée par les tressautements du chibre.

Un revers de main essuya sa bouche, puis, se dressant sur les genoux pour gagner en hauteur, l'orgueilleuse contempla son petit seigneur avec une pointe de persiflage. Sa tête pencha indolemment vers son épaule quand elle prit la parole :

" Vous ne respectez pas les règles, argua-t-elle d'une moue faussement contrite. Il vous fallait vous taire. "

Un tourbillon sombre traduisit son détachement. Mélisandre tourna les talons. Sa démarche chaloupée l'amena près d'un fauteuil style empire, emmailloté de velours pourpre, sur lequel son séant trouva une place royale. Ses paumes cajolèrent les accoudoirs figurant des mufles de panthère rugissants, tout rutilants d'or noir, aux yeux incrustés de rubis. Les pieds postérieurs présentaient un profil en sabre tandis que les antérieurs s'achevaient par des griffes acérées, puissamment fichées dans le sol. Tout le mobilier s'accordait sur le même ton, faste et impérial, conférant à la chambre une allure majestueuse. Dorénavant le luxe se mêlait au bouquet enivrant et musqué de sexe et de frustration dans la pièce.

" Vous êtes d'humeur bavarde, concéda l'affriolante créature, ses pupilles fendues orientées vers le mâle, luisantes d'un éclat matois. Alors j'ai deux questions, pour lesquelles j'accorderai respectivement deux ordres que vous pourrez me donner. "

Le goût du Maître était encore sur ses lèvres et elle ne résista pas au besoin de les pourlécher avec régal, avant de poursuivre :

" Une fois que vous aurez obtenu le trône d'Ashnard, que comptez-vous en faire ? Vous êtes loyal à notre Père. Mais un orgueil mal placé amène à avoir des ambitions qui le sont toutes autant. "

Sans s'épancher davantage, Mélisandre esquissa un sourire complaisant. Sa deuxième question visait moins à obtenir une réponse satisfaisante qu'à inciser dans un sujet autrement plus sensible. Elle prit son temps, s'enfonçant confortablement dans son siège, à l'image d'un félin indolent.   

" Silat avait confiance en vous. Vous m'aviez l'air très paternaliste à son égard. Et pourtant, vous m'avez laissée l'éviscérer, ou presque. Je ne manquerai pas de le lui rappeler la prochaine que nous croiserons le fer, tout comme je ne manque pas de mettre le doigt sur vos lacunes en tant que figure paternelle. Notre enfant connaîtra-t-il le même sort ? Je ne voudrais pas me donner la peine d'enfanter si c'est pour que vous le laissiez agoniser seul dans son propre sang. Trahi. "

La Marquise se mordilla la lèvre, feignant l'accablement.

" Et si vous désirez toujours converser, j'ai d'autres questions à vous soumettre, moi aussi. "
« Modifié: vendredi 07 mars 2014, 20:06:46 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Réponse 12 mardi 18 mars 2014, 20:31:02

La diablesse devait bien lui concéder une chose. C'est qu'il tenait toujours parole. Aussi avait-elle hésité, à l'écoute de la menace proférée - rien qu'une seconde, sans pour autant se résoudre à abandonner la balle encore dans son camp. Epineuse question que la place de la belle par ailleurs. L'Indocile se voyait debout là où il se figurait la voir à genoux. L'idée qu'il puisse la mésestimer insupportait son orgueil, si bien qu'elle n'envisageait pas de fléchir sans jouter. Et au regard sinistre que le Grand Duc lui lança, elle sut, comme les fois précédentes, que ses affronts ne resteraient pas sans conséquences. Ses membres se raidirent imperceptiblement à l'approche du noble. Hiératique en dépit d'une nervosité grandissante manquant de craqueler son apparente sérénité, Mélisandre cueillit son Maître d'un regard farouche et dédaigneux.

" Ne m'appelez pas esclave", cingla-t-elle d'une voix glaciale, peu avant d'être arrachée à son siège.

Nonobstant son récent anoblissement, le colosse restait d'une force surprenante, si bien qu'elle n'osa opposer aucune résistance. Ses doigts agrippèrent furieusement le dossier, égratignant le bois laqué et éraflant le velours rouges de striures sombres. Puis son dos se courba sous l'autorité impérieuse de la colère mâle. Sa croupe se retrouvera exagérément exposée, indécente et offerte aux appétits charnels du Lord Belmont. L'extrémité du chibre taquina alors la vulve toute gorgée d'envie, goûtant sa moiteur chaleureuse. Un frisson d'appréhension ébranla l'impertinente créature, le bas-ventre réduit à une région fiévreuse et péniblement crispée. Sa lèvre pâtit de son anxiété, blessée par la morsure d'une canine. Si la fierté ne lestait pas si sottement son amour-propre, elle implorerait l'indulgence de son Maître à présent qu'elle devinait l'intensité de sa fureur, derrière elle, et sa propre impuissance. Mais la démone n'était pas de cette espèce là.

Supportable, quoique déjà vive, la première claque la fit sursauter. Sa chaleur lancinante s'épanouit sur la surface galbée de son cul, lui conférant une nuance délicatement rosée. Un grondement abrupt quitta les lèvres de la brunette qui n'eut pas le temps d'émettre une protestation plus éloquente que déjà, il poussait en elle. Brutale et emportée, sa queue l'emboutit jusqu'à la garde dans un bruit flasque, écartelant son vagin d'une seule impulsion impitoyable. Un frisson terrible terrassa la Marquise. L'envergure de sa queue pouvait s'avérer aussi exquise que redoutable et jamais jusqu'alors le démon n'avait fait preuve d'autant de rudesse.

" Connor ! " rugit-elle dans un reproche douloureux, grelottante de courroux et de trouble, fermement cramponnée au dossier.   

Sans attendre, les premières limées s'appliquèrent à se frayer un chemin à travers l'étroitesse des chairs intimes, lui soutirant un régiment de grognements accablés. La virulence des pénétrations se couplait à une raclée mémorable sèchement administrée par la main du Duc. Jambes chancelantes, la diablesse haletait sans parvenir à se redresser ni à amortir la sauvagerie des assauts. Ses plaintes mourraient sur ses lèvres, substituées par des gémissements ou des hoquets fébriles et son corps, assujetti à l'emprise du monstre, encaissait péniblement la largeur du chibre. Et pourtant, la cyprine ruisselait à l'intérieur des cuisses, chaude et poisseuse, abondante et licencieuse, comme la preuve irréfutable du plaisir qu'elle prenait à se faire prendre.
Néanmoins la peine infligée était belle et bien présente et pas seulement entre ses cuisses. En attestait la peau cuivrée de son séant qui ne tarda guère à se parer d'une ombre écarlate et douloureuse, aussi brûlante que pouvait l'être dorénavant la paume échauffée de son tortionnaire. Il punissait fort. Aussi fort que le nécessitait ses écarts, comprit-elle. Et, si seulement, l'homme qu'elle avait connu par le passé avait preuve d'autant d'assiduité dans l'application de ses leçons...

Mélisandre se cambra davantage, sans plus résister.

" Oui... ", souffla-t-elle, gorge serrée, aussi frémissante qu'une bête blessée, acceptant pour la première fois d'essuyer le châtiment imposé par son Maître. Amère mais contrainte.
« Modifié: mercredi 19 mars 2014, 02:26:09 par Mélisandre Cairn »

Mélisandre Cairn

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Réponse 13 mercredi 26 mars 2014, 03:28:50

L'ordre cingla Mélisandre avec autant de fermeté que la gifle brusquement appliquées contre sa croupe. En réponse à l'agression, son entrejambe harcelée se resserra spasmodiquement autour de l'épaisseur de la verge, laquelle, à la faveur de l'épanchement juteux de cyprine, poursuivit sa besogne, martelant sans relâche l'étau de l'écrin intime. Les sensations éprouvées s'en trouvèrent accrues, divinement éprouvantes, aussi odieuses qu'exquises. La diablesse gémit de plus belle, ployant sous la suprématie du maître, offrant à son regard concupiscent le spectacle de son corps lascif, tout en courbes affriolantes, luisantes de sueur et de renonciation. Sa docilité paraissait acquise maintenant que les embardées frénétiques dispensées par le bassin du Lord soutiraient d'interminables doléances assoiffées d'indulgence à sa bouche gémisseuse. Le châtiment semblait judicieusement choisi pour réprimander une créature orgueilleuse avec si peu de considération envers son amour-propre. L'esquisse grossière des phalanges punitives florissaient sur l'arrondit cuisant du petit cul comme le parfait exemple du risque encourue par les effrontées face à leur maître.

" Ha-aah... aa-assez... soyez plus doux ! " conjura-t-elle d'un regard nerveux.

Dans un tremblement incompressible, la brunette tacha de corriger le roulement raide de ses hanches afin d'onduler tout contre son partenaire, à sa demande. Mais il la besognait si fort, jetait dans ses assauts tant de hargne que suivre sa cadence effrénée s'avérait aussi ardu que laborieux. Inlassablement, le chibre percutait l'intimité vulnérable, écartant les chairs, les limant sèchement plutôt que d'en caresser les parois moites et confortables avec passion. Et, par-dessus la succession endiablée des pénétrations, elle sentait ses couilles buter lourdement contre sa fente bombée, l'électrisant de frissons de plus en plus intenses au rythme des claquements obscènes. Combien de temps encore allait-il appliquer la sanction ? Ses membres tressaillaient de plus en plus fort, éprouvés, et elle devinait les prémisses d'une jouissance avilissante et traitre éclore dans son bas-ventre.
Elle voulu gratifier les paroles infâmes à son orgueil d'un mutisme borné, frémissant doucement d'angoisse à l'idée de voir ce genre de punition réitérée à l'avenir. Mais c'était sans compter sur la propre détermination du mâle à obtenir toute son obédience et sa poigne, féroce, dans sa tignasse, qui la contraignit à se cambrer davantage, entamant dangereusement ses dernières forces et son équilibre.

Entre deux coups de butoirs, le duvet d'une plume caressa la pommette empourprée de la Marquise. Une idée jaillit alors, restaurant un semblant d'espoir maintenant qu'elle entrevoyait une possible sortie de secours. Rassemblant son souffle, elle ahana :   

" Hmphf... m-ma.. gratitude éternelle à... haaa.... l'éminente queue du Lord Belmont ! Puisse sa rigidité être féconde et toujours... haa-.a.. égale, dans le confort d'un minou comme dans l'étroitesse d'un cul... mmmh ! dans l'humidité comme dans la sécheresse... haAAaaa ! Longue vie à elle ! "

Mais déjà, le sarcasme était noyé sous un flot de râles vifs, suivi d'un concert de bruits évocateurs tandis que l'aine claquait, infatigable. Des battements d'ailes désordonnés ponctuèrent l'effort, permettant à l'Indocile d'utiliser l'extrémité effilée d'une plume pour entamer la chair de sa paume puis de faire affluer le sang de la plaie. Elle en macula ses lèvres intimes d'une façon qu'elle espéra suffisamment discrète. L'hémoglobine se mêla à l'afflux de mouille, si bien que la verge s'en retrouva bientôt couverte. Rigidifiant le ballet de son bassin pour feindre une souffrance soudain plus aigüe, la démone se laissa aller à quelques plaintes, témoignant d'une peine inédite imputable à la vigueur coercitive des pénétrations.

" Maître... " émit-elle d'une voix vibrante, toute employée à culpabiliser l'intéressé, repue de sévérité et affamée de tendresse.

Mélisandre Cairn

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Réponse 14 jeudi 10 avril 2014, 14:58:00

Ses doigts s'arrimèrent à l'accoudoir laqué comme une ancre au sein d'une mer déchaînée. Le capitonnage molletonné du siège offrait un contraste saisissant avec la brutalité du Duc. L'obsédant minois de la belle en éprouva l'onctueux rembourrage, la tête fermement maintenue, crinière vipérine en pagaille et regard bleu en ébullition. Comme son sang poissait l'acajou massif, elle observa son ruissèlement sombre et écarlate investir les veines ouvertes du bois. Etait-ce sa volonté qu'elle regardait s'écouler là, tandis qu'il saccageait sa dignité ? Car les paroles de Connor ne lui extorquèrent rien de plus qu'une grimace douloureuse, à l'exemple de ses roulements de bassin. Sa tentative avait lamentablement échoué, révélant au grand jour la férocité rêche et cruelle du démon à son égard. Il cognait si fort en elle, butait si profond, que tout son corps en tremblait, mis à rude épreuve. Sa place était-elle réellement là, cambrée au bout de son chibre, soumise à sa dictature ? En jetant tant de violence et de rage dans sa baise furieuse, le diable ébranlait dangereusement ses certitudes.

Oh, son maître avait intérêt à tenir ses promesses d'hégémonie et à conserver son autorité intacte s'il souhaitait le demeurer, car le dernier à avoir eu ces prétentions s'était fait broyer par l'implacable férocité de l'Indocile. Pour l'heure, elle devait bien admettre qu'il la dominait, et l'idée même de le contester s'estompait à présent durablement de son esprit, embrumé par ses gémissements lascifs. La faute à son intimité, labourée et sensible, qu'il s'appliquait à ravager et à son petit cul brûlant, rouge d'insolence.

Un instant, la punie le pensa rassasié dans sa fureur. Les claquements secs s'étaient tus et les tréfonds de son écrin intime palpitaient comme un cœur, à vifs. Dans l'expectative d'une nouvelle poussée, l'orgueilleuse retînt tant bien que mal son souffle, crispée. Le sang battait à ses tempes et ses entrailles pulsaient, sur le point de laisser déferler l'orgasme qu'elles contenaient encore. Mais de cette jouissance dégradante et oppressante, fruit d'un dressage impitoyable, la belle Indocile n'en voulait pas. Malade de fièvre, elle tressaillait et se trémoussait indécemment sur le fauteuil pour échapper à ce qu'elle redoutait, faisant courir sur sa peau nue des reflets cuivrés, caressant insidieusement la verge du Lord fichée dans son minou, malgré elle. Elle ne voulait pas s'attirer davantage les foudres de son petit seigneur, pas plus qu'elle ne désirait lui donner un autre prétexte pour la punir. Aussi, au son de sa voix rauque, suivi d'un bourrage en règle, la Marquise jouit. 

" aa-a.aaa.a.AAAAAAAH !! "

La queue du démon se retrouva prise dans l'étau étroit de son plaisir, orgasmique, abondamment rincée de mouille métissée d'un peu de sang. En proie à de petites convulsions de délivrance, Mélisandre ondula vigoureusement contre sa verge, soutirant à son corps luisant la moindre parcelle d'extase, jusqu'à s'écrouler contre son support de velours rouge. Terrassée.

En effet, le message s'avérait d'une clarté redoutable. Et, encore incapable de parler, la démone demeura cambrée et offerte à son maître, poings serrés, ruminant la soumission qu'elle lui cédait -haletante et conquise, flageolante sur ses appuis. Maintenant qu'elle avait accédé à la jouissance, son cul rougi la tourmentait deux fois plus, ce qui l'aidait à faire preuve de discipline.


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