Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Captieux rivages [PV]

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Mélisandre Cairn

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Captieux rivages [PV]

dimanche 05 janvier 2014, 14:00:54

Périphérie de Nexus, sur un chemin sylvestre.

Mouchetés de taches vertes, cheval et cavalière s’enfonçaient plus avant à travers bois d’un pas paisible. Une demi-journée de chevauchée les avait conduits à l’extérieur de la capitale nexusienne, loin de ses hauts-parages et du bourdonnement incessant de son effervescence. On ne distinguait plus que l’imposante ciselure de ses édifices sur le fond céruléen du ciel tout baigné de l’aurore mourant, émaillé de dorure par l’éclat flamboyant du soleil qui entamait l’ascension journalière, s’élevant vers son zénith tout en tiédissant le dos de Mélisandre. Ses rayons perçaient à travers les frondaisons, répandant sur le sentier une lumière enluminée par le filtre verdoyant des ramures. S’écartant des grandes routes au profit de chemins plus intimes, le couple avait louvoyé parmi les arbres et sous leurs couverts bruissants pour atteindre une région plus sauvage, délaissée par la convoitise des hommes, excepté par celui des chasseurs ou des vagabonds qui, à son exemple, aspiraient à la quiétude solitaire des bois. La belle et sa grisette empruntèrent un petit dénivelé descendant vers les berges d’un étang familier. Elles surgirent doucement des taillis, comme le font les biches au sortir d’une lisière, gracieuses et farouches.

Rênes longues pour laisser sa monture s’abreuver sur les rivages, les deux antérieurs fichés dans l’eau claire, la brunette contempla le lac, aussi lisse qu’un miroir et aussi chatoyant qu’un saphir aux abords mouvants. Sur la rive d’en face batifolait un groupe de jouvencelles dont les éclats de rire enjoués éclaboussaient toute la clairière. Elle le savait, les alentours abritaient un modeste prieuré, faisant également office de couvent, dont elles avaient probablement outrepassé le règlement pour venir se baigner. Les trois jeunes filles n’avaient pas à rougir de leur nudité ici, car d’ordinaire l’endroit était plutôt tranquille et n’attirait guère les mauvaises gens qui  leur préféraient les chemins fréquentés par les victimes de leur brigandage. Toutes absorbées qu’elles étaient par leur récréation, elles n’avaient pas encore relevé la présence de la démone. Cette dernière ne leur paraîtrait néanmoins pas bien menaçante, de loin. En prévision de son excursion, elle avait revêtu des chausses en cuir fermées remontant jusqu’aux hanches, une tunique en chanvre maintenue par une petite ceinture pour marquer la taille et par-dessus une longue pèlerine à capuchon grise qui l’avait préservée des regards et des températures un peu plus basses à son départ de Nexus, de nuit. Rien qui puisse conférer à son allure quelque chose de franchement patibulaire. Sa jument s’ébroua tout en redressant l’encolure, yeux et oreilles rivés sur les ingénues et leur jeu bruyant. Ai-je déjà été comme ça un jour ? murmura sa conscience qui couvrait le tableau d’un œil sobre.

Sans même chercher à trouver une réponse, Mélisandre défit sa cape, l’enroula et la rangea sous le siège de la selle. Puis elle déchaussa les étriers et s’avança dans l’eau jusqu’aux chevilles pour remplir sa gourde, les bottes caressées par le léger clapotis du rivage. La vagabonde étancha d’abord sa soif puis sa main mouillée alla rafraîchir sa nuque avant de consteller son décolleté de perles humides, faisant scintiller son épiderme sous les rayons de miel du soleil. Une goutte séditieuse se glissa entre ses seins, lui soutirant un petit frisson frileux. La sensation n’était pas désagréable, après avoir longuement monté à cheval. Elle vida finalement le contenu de la gourde sur ses clavicules et dans un soupir d’aise l’eau fraîche ruissela sur son buste, jusqu’au nombril, imbibant l’étoffe de la tunique qui laissa dès lors deviner les auréoles sombres des mamelons et le relief insolent de leur extrémité. Fermant les yeux, la sauvageonne savoura l’instant. Des bruits d’eau, de rires et d’éclaboussures lui parvenaient toujours. Et, par-dessus cela… un léger tressaillement, dans les fourrés. Un sourire vint discrètement ourler ses lèvres.

« Etes-vous une vierge effarouchée, pour vous cacher dans l’ombre des taillis ? »

Mélisandre fit doucement volte-face pour sonder les bois et leur bordure. Sa monture, plus nerveuse, s’était éloignée de quelques foulées, et campée sur ses membres, restait dans l’expectative de ce qui allait en sortir. Au même moment, des cris retentirent de l’autre côté de l’étang. Des cris de détresse aigus, suivis de grognements rauques. Tournant la tête, l’Indocile put voir les jeunes filles subirent l’assaut d’un duo d’hommes armés, aux intentions clairement affichées. L’une d’entre elles se jeta à l’eau, tandis que les deux autres se débattaient, leur désespoir grandissant avec le désir pervers et lubrique de leurs agresseurs. La diablesse glissa lentement la langue contre ses lèvres, et, sans broncher davantage, en revînt à son mystérieux épieur, ne laissant rien paraître d’autre que son aplomb, inébranlable, et le charbon incandescent de son regard. 
« Modifié: dimanche 05 janvier 2014, 16:19:42 par Mélisandre Cairn »

Slade

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Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 1 dimanche 05 janvier 2014, 19:39:39

Le temps était clément, et la température, idéale ! Quoi demander de mieux ? Ben vérité, il avait trouvé dans ce refuge sylvestre à la fois la douceur des rayons du soleil qui venaient caresser  sa peau, la brulant doucement et délicatement, non pas que sa peau soit sensible, mais la pâleur de ses traits n’était pas sans lui occasionner des rougeurs prononcées sous un soleil trop fort, et il avait aussi trouvé la fraîcheur de l’eau qui permettait au fond d’air de rester suffisamment frais pour que l’ambiance ne cède pas à la lourdeur d’un temps de dragon. A cette idée, il frissonna d’une excitation dû au combat qui avait eu lieu la dernière fois qu’un temps comme celui-ci s’était manifesté. Il avait adoré lutter à mains nus contre ces créatures puissantes et magnifiques, des créatures qui  faisaient plus de dix fois la longueur d’un homme ! C’était impressionnant, surtout chez ceux dont la couleur faisait scintiller leurs écailles comme des milliers de petits joyaux. Il avait gardé quelques écailles en souvenir.

Ordinairement, il n’aimait pas plus que cela le défi d’un combat physique, même si c’était dans sa nature que de savoir se montrer violent. En général, il préférait quand cette violence servait un but plus noble, et en général, cette violence était davantage physique que mentale. Seulement, parfois, il était possible de se laisser aller, d’oublier que l’on se maitrisait exceptionnellement bien pour un léger quart d’heure de folie ! Aujourd’hui, il n’avait pas de mission depuis bientôt un mois, la reine ne s’était pas manifestée et il en avait conclu qu’il n’était pas utile de déranger le chevalier de l’hiver pour l’instant. Cela avait offert au jeune (ahem) homme des perspectives qu’ont les mortels. Le terme exact était vacances. Il profitait de diverses demeures qu’il possédait ou que la reine possédait, et, outre cela, il en profitait pour lézarder, comme ce qu’il était en train de devenir le faisait si bien !

Pour lézarder, il avait trouvé l’endroit parfait : une sorte de promontoire avec vue dégagée sur cours d’eau au milieu d’un arbre, à sans doute trois voire quatre bon mètres du sol. Il s’agissait de deux branches parallèles, sensiblement à la même auteur et qui semblait avoir était faite pour cela. Il s’ »tait installé alors qu’il venait d’engloutir son repas et avait finalement laissé place à la somnolence, tout en ayant pris soin d’attacher ses affaires en hauteur, et, confortablement lové dans son nid douillet, mais néanmoins un peu rugueux, il avait fini par oublier la somnolence pour sombrer dans un sommeil paisible d’où émanait par moment un léger ronflement de satisfaction qui pouvait très largement passer inaperçu dans cette petite brise qui se levait délicatement… Comment ne pas se laisser aller dans ces conditions ?

Des cris finirent néanmoins par troubler son sommeil…. Qui osait crier ? Il eut un léger grognement, bougea un peu trop…. Et tomba de l’arbre… sur quelque chose de dur…. Un crâne ou un genou peut être… le visage encore pâteux d’avoir aussi bien dormi, il se redressa et regarda au dessous de lui, il y avait un homme, protégée par une armure de cuir basique et un court glaive, guère plus qu’une dague à la main…. Et vu sa position, i semblait prêt à sauter sur quelqu’un… Plus ou moins furieux de son réveil impromptu, il se  sortit du taillis où il avait atterri. Peu enclin à imaginer autre chose que l’homme l’avait réveillé, il le saisit par le col et commença à le secouer comme un prunier.

« Non mais ça va pas ? Réveiller les braves gens qui dorment comme ça !  Je devrai prendre tes tripes pour en faire des lacets autour de ta gorge alors que tu es encore vivant ! Salopard, ivrogne lubrique !  Dégénérescence informe issue d’un croisement entre un porc et un rat ! »

Il se tourna vers le lac et cria aux brigands s’en prenant aux jeunes femmes.

« Et vous pouvez pas faire votre affaire en silence !  Je ne sais pas, coupez leur la langue ou étouffez-les, faites ce que vous voulez mais faites les taire bon dieu ! »

Enfin, semblant remarquer la jeune femme à proximité, il se tourna vers elle, peu enclin à admirer ses atours et atouts, il lui lança sur un ton sec.

« Et toi, tu fous quoi ici ? Et t’es qui ? »

Mélisandre Cairn

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Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 2 mardi 07 janvier 2014, 18:20:57

Personne ne se manifesta. Les frondaisons silencieuses bourdonnaient à peine, saisies par le spectacle mortifiant du lac, duquel montaient les plaintes déchirantes de l’innocence lacérée. Celle qui avait cru trouver son salut dans l’étang, abandonnant ses amies sur les berges à présent souillées par la brutalité féroce des deux hommes, luttait désormais contre la mort qui entendait l’engloutir, les chevilles prisonnières d’algues longilignes la tirant par le fond. La surface paisible de l’eau se rida et de légers remous vinrent lécher les bottes de Mélisandre. Hermétique à la détresse des jeunes humaines dans son dos, elle fouillait toujours le sous-bois d’un regard inflexible, consciente de contempler celui qui la guettait avec des yeux de prédateur, dans les fourrés. L’odeur de la menace latente en plus des cris paniqués exacerbèrent l’anxiété de son cheval qu’elle entendit racler le sol d’un sabot agité puis lancer une ruade dans le vide. Pour la brunette, esquisser le moindre geste de fuite, à ce stade, reviendrait à pleinement assumer le rôle de proie qu’on souhaitait la voir endosser, chose qu’elle n’envisageait naturellement pas. L’individu qui l'observait comme un animal en chasse finirait bien par sortir de lui-même, et alors, elle aviserait. En attendant, elle ne ferait rien, rien de plus que de demeurer droite et impavide, face à l’imprévisible, pour le forcer à prendre l’initiative.

Des branches cédèrent tout à coup. Quelque chose de lourd fit ployer les ramures, secouant la lisière du bois. Des sons gutturaux succédèrent au tapage, des grognements étouffés, puis les responsables surgirent soudain, à quelques pas de la belle, l’un tenant fermement l’autre, à moitié étourdi. Fin du suspens. Dressant un sourcil empreint de scepticisme, une main critique apposée contre la hanche, la démone inclina doucement la tête vers l’épaule. Et, devant l’absurdité de la scène, elle sentit presque poindre la déception.

Passant outre les beuglements toujours plus aigus de la rive voisine, l’Indocile détailla posément les deux types. Le plus grand des deux, et certainement le plus beau aussi, maintenait fermement l’autre par le col. Ce dernier portait une broigne de cuir cloutée mal ajustée –certainement volée, conclut-elle. Les tempes grisonnantes, le visage bouffi, il contempla, hébété, ses compagnons, de l’autre côté du lac, comme s’ils avaient pu lui porter assistance. Sa main esquissa un geste hésitant vers la corne de chasse portée à sa ceinture. Aussitôt, ignorant l’apostrophe du blondinet, Mélisande se précipita pour tordre méchamment son poignet, extorquant un geignement plaintif au brigand.

« C’est votre langue, qui va nourrir les poissons, si vous ne consentez pas à baisser d’un ton » répliqua-t-elle sèchement, s’adressant à l’inconnu pourvu d’iris bleus, froids comme la glace.

D’un geste impatienté, la jeune femme fit l’inventaire des doigts sales du coupe-jarret. Presque toutes les phalanges étaient ornées de chevalières, surmontées de pierres semi-précieuses.

« Voyez ça, et tirez-en les conclusions qui s’imposent. Il porte sur lui le butin de ses guets-apens, qui, manifestement, sont plutôt productifs. Il est bien équipé. C’est un bandit des grands chemins et vous commettriez une erreur en pensant qu'il est seul. Son regard se fit plus méprisant en l’entendant gémir, comme elle tordait son autre main pour l’obliger à lâcher la lame qui l’équipait. Du genre couard. A perdre ses moyens et à hésiter lorsque les choses ne se présentent pas comme escompté. A hésiter même lorsqu’une femme désarmée se tient face à lui, à sa merci. Un vulgaire sous-fifre. Elle saisit finalement le menton mal rasé entre ses doigts fins, implacables, pour l’obliger à la regarder. Dis-moi. Pourquoi as-tu tergiversé si longtemps ? Tu t’es ravisé en te disant qu’il fallait mieux attendre tes petits copains, mh ? »

La diablesse ne voyait pas beaucoup d’explications pour justifier leur présence ici. Loin de tout. Alors même que l’endroit restait peu fréquenté par leur gibier habituel. Les parages n’abritaient pas non plus de campements, à sa connaissance. L’homme restait mutique, tremblant, ne sachant plus vraiment qui du colosse blond ou de la sulfureuse féline il devait craindre le plus.

« Où sont les chevaux ? » questionna-t-elle, raffermissant cruellement sa prise, n’hésitant pas à enfoncer les ongles dans les joues molles.

Oui. Les points d’eau se raréfiaient par ici. Elle-même était venue y abreuver sa jument. C’était le coin idéal, pour une troupe de crapules organisées, pour faire boire leur monture, en toute sécurité et impunité. Ces trois là devaient simplement être partis en éclaireurs. Et, en découvrant ce charmant lot de femmes isolées, ils avaient dû penser être tombés sur une sacrée aubaine. Selon toute logique, le reste du détachement finirait par débouler, à leur tour. Tôt ou tard.

Comme pour répondre à sa question des hennissements s’élevèrent en amont, trouant la verdure, auxquels répondit vivement sa grisette occupée à exécuter des pirouettes le long de la plage. Puis d’autres éclats de voix retentirent. Mélisandre relâcha le truand, disciplinant ensuite sa crinière noire d’une main lâche. Les lamentations s’étaient presque tues, de l’autre côté du lac. Sans même y jeter un regard, la jolie brune pouvait deviner les silhouettes vierges, assujetties aux corps tyranniques des assaillants, et l’amère résignation qui régnait dans le cœur des deux pucelles.

« Si vous n’avez pas de cheval, vous êtes condamné. Vous pouvez toujours essayer de le prendre en otage pour tenter de vous en sortir, mais n’y comptez pas trop. Espérez seulement qu’il n’y a pas de sodomites dans leur groupe, lâcha-t-elle à l’intention de l’étranger au teint pâle, s’éloignant déjà vers sa propre monture d’un pas chaloupé. Vous n’êtes pas laid mais hélas ma jument ne supporte pas d’avoir des cons juchés sur son dos ! »

Son petit rire s’envola, aussi léger qu’une nuée d’oiseaux, puis son pied se glissa à l'intérieur de l’étrier et, d’une seule poussée, elle se mit en selle, toisant par la suite l’homme à la chevelure argentée, souriant doucement en coin.

« Que m’offrez-vous, pour vous sauver les fesses ? »

Sa poigne retenait l’élan impétueux de sa grisette qui piaffait d’impatience, sous elle. Elle n’aurait qu’à desserrer les doigts pour la laisser filer au galop et quitter l’endroit.

Slade

Créature

Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 3 jeudi 09 janvier 2014, 10:50:17

Bon, Slade n’avait pas de réponse, et il n’aimait pas avoir l’impression qu’on l’ignorait, que ce soit le fait que l’on ignore sa présence ou que ce soit le fait que l’on ignore  ses paroles. Il trouvait cela d’une profonde incorrection et avait fait des colliers de tripes pour des raisons beaucoup plus triviales ! Donc c’était quand même jouer à un jeu dangereux que de l’ignorer… en général, il ne se montrait pas le plus patient des hommes, alors pensez-vous ! Il regarda la jeune femme directement dans les yeux avec un regard noir comme si la foudre allait s’abattre sur commande sur la jeune femme. Elle ne l’aurait pas volé. Venir faire chier un dormeur au réveil… qu’elle le menace et il allait lui montrer de quel bois il se chauffait ! On en parlait pas comme ça au chevalier de l’hiver, et surtout pas la première gueuse à peu près bien foutue qui pensait tout se permettre !

Passant outre les beuglements toujours plus aigus de la rive voisine, l’Indocile détailla posément les deux types. Le plus grand des deux, et certainement le plus beau aussi, maintenait fermement l’autre par le col. Ce dernier portait une broigne de cuir cloutée mal ajustée –certainement volée, conclut-elle. Les tempes grisonnantes, le visage bouffi, il contempla, hébété, ses compagnons, de l’autre côté du lac, comme s’ils avaient pu lui porter assistance. Sa main esquissa un geste hésitant vers la corne de chasse portée à sa ceinture. Aussitôt, ignorant l’apostrophe du blondinet, Mélisande se précipita pour tordre méchamment son poignet, extorquant un geignement plaintif au brigand.

Elle parla ensuite du bandit, il en avait rien à foutre, il voulait savoir qui elle était, l’autre était un mort en sursis ! Il ne voulait pas entendre parler d’autre chose… il soupira et serra les poings, lâchant le bandit pour se faire davantage blanchir les phalanges que blanc (avec le nouveau savon Slade, lavez vos mains plus blanches que blanches).

Elle pouvait l’interroger tant qu’elle voudrait, pour lui, cela ne changeait pour ainsi dire rien ! Oh, si, à la limite ça retarderait la torture, et encore, ce n’était même pas sur qu’il ne puisse pas le torturer  pendant qu’il  balançait tout ce qu’il pouvait aux questions de la brunette, et ce, même si il doutait que ce puisse être vraiment efficace. Il était trop terrorisé pour parler ! Il regarda la jeune femme faire, trouvant amusant de se rendre compte qu’elle soit presque plus agressive que lui, d’habitude, il ne voyait pas cela sous cet angle.

Au moins, elle n’avait pas froid aux yeux. L’insulter aussi ouvertement, voilà qui n’était pas commun, cela témoignait en général soit d’une bêtise particulièrement haute, soit d’une audace peu commune ! Comme si enfin ses propos avaient atteint l’autre rive, les lamentations s’étaient tues. Qu’ils les troussent ou pas n’était pas son problème, après tout, mais au moins, il pouvait penser sans entrave, car avec ce capharnaüm, c’était impossible…

Sa proposition finale le fut sourire et bien qu’il eut adorer monter la belle brune… euh, monter avec la belle brune, il n’était pas près à offrir un droit de passage, surtout qu’il n’avait pas grand-chose de vraiment utile ou qu’il pourrait céder sans réflexion intense. Il avait un pendentif qui rendait invisible, des bandages qui faisaient disparaitre les blessures en une seule application, et d’autres choses du même genre… bref, pas de quoi obtenir un droit de passage qu’il n’avait de toute manière pas envie de payer…. Il s’approcha de la monture, il s’approcha jusqu’à pouvoir la toucher et leva les yeux vers l’impertinente. Il n’avait pas de colère dans les yeux, juste une profonde joie.

« Ce que je t’offre ? La vie et la vertu sauve pour toi et la vie sauve pour ta vache, petite impertinente ! »

Il y eut un chatoiement dans l’air, et devant le jeune homme, une magnifique lame apparut en terre. Nonchalamment il s’en saisit et l’enfonça comme d’un rien dans le poitrail de l’animal…

« Le compte à rebours tourne, maintenant tu as le choix, que m’offres-tu pour que je te sauve les fesses, ma mignonnette ? Car si je peux laisser des jolies vierges être violées alors qu’elle ne m’ont rien fait, que penses-tu que je puisse faire d’une personne qui ne se présente même pas et qui en plus se montre grossière ? »

Mélisandre Cairn

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Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 4 dimanche 12 janvier 2014, 19:10:56

Le chant de la corne s’éleva au-dessus des arbres pour donner l’alerte. Une flopée d’ailes noires prit son essor des cimes, puis la course du bandit nouvellement relâché disparut entre les massifs sauvages. Voilà une idée bien avisée de la part du blondinet que de laisser sa prise cavaler à la rencontre de ses amis. La brunette le toisa avec d’autant plus d’exaspération du haut de son coursier, sans toutefois émettre de remarques. Il était trop tard pour rattraper le fugitif et elle n’avait pas davantage de temps à perdre. La jument broncha à l’approche de l’étranger, et seules les mains rigides de la cavalière la maintinrent en place. En réaction à la proximité de l’homme, les prunelles sombres se teintèrent de dédain puis grondèrent en silence. Il n’y avait plus ce pétillement espiègle indiquant qu’elle était ouverte au jeu. Non. Ce type là ne voulait pas jouer. Pas avec elle, ou pas à ce jeu là en tout cas. Et pour qu’il puisse se permettre d’être si dangereusement entreprenant, il devait y avoir une solide justification, quelque part. La méfiance s’installa et ne tarda pas à s’attiser à l’écoute des menaces proférées. 

« J’ai perdu les deux il y a bien longtemps », murmura-t-elle dans un petit grondement ouaté, semblable à un ronronnement. La vie et la vertu. La prenait-il pour une vulgaire pucelle ? 

Dès qu’il se pencha pour ramasser quelque chose de dérobé à sa vue, elle empoigna la garde du poignard soigneusement dissimulé dans la doublure en laine de sa botte, prête à plaquer son tranchant contre la gorge de l’imprudent, au moment même où il se redresserait. Mais il ne le fit pas.

Parfois, du temps où elle était humaine, son sang se glaçait, et rien au monde ne semblait alors si éprouvant ou terrifiant que l’instant présent. Ces moments là, elle était cette petite fille égarée qui tendait la main sans rien happer d’autre que le vide. De grâce. Mélisandre ferma les yeux, l’esprit traversé d’un éclair rouge qui lui donna le tournis. Oh, le hennissement déchirant de sa monture, pas plus que le fait de la sentir brusquement s'affaisser, sous elle, ne pouvaient être responsables. L’image qui l’assaillit revenait de si loin qu’elle lui parut surréaliste. Pourtant, cet homme qu’elle voyait étendu par terre, et cet autre lever un bras meurtrier au-dessus de lui, prolongé d’un fabuleux espadon pulsant une lumière noire…  pour lui trancher le pied droit… Ne m’amputez pas de lui !

Une douleur fulgurante vrilla ses tempes, comme un hurlement sanglant rugissait à l’intérieur de son crâne. La seconde d’après, l’eau froide éclaboussait son visage, la réintégrant dans le flux du temps, lucide, quoique désorientée. Voilà qu’elle payait à présent son moment d’absence, coincée sous l’imposante masse de son fidèle compagnon de route, dont la vie précaire se répandait en traînées sombres et solubles dans le lac. Avachie sur le flanc, paniquée et ivre de douleur, la bête se débattait contre l’agonie qui la guettait, pourtant inéluctable. Ses naseaux vrombissaient furieusement, mais rien, ni sa volonté ni la force de son désespoir ne lui permettraient de se relever. La blessure était trop grave. Mélisandre grimaça, la jambe prise au piège, le pied encore dans l’étrier. La vase retournée par l’affolement moribond de sa grisette rendait les rives de l’étang troubles et fangeuses et empêchait sa maîtresse de seulement espérer se dépêtrer.

« Hmmf-… lààà – ma toute belle… » articula la démone, dents serrées, posant une main réconfortante contre l’encolure humide, y imprimant la trace de sa paume sale et boueuse, tout en l’incitant à tourner la tête vers elle, tirant sur la bride.

Elle n’avait pas lâché la dague, dans sa chute. Elle sentait la rigidité de la poignée sous son autre main, laquelle la maintenait assise, plaquée contre le fond de limon. Que l'inconnu fasse mine de s’approcher et elle n’hésiterait pas à s’en servir pour de bon cette fois. Cinglant et froid, un seul de ses regards l’en avertit.

« Je crois que mon impertinence ne sera jamais à la hauteur de votre navrante stupidité.  »

Une nouvelle menace se profila, jaillissant des bois en rangs éparses. Les ombres des chevaux s’étirèrent une à une sur la berge. Tous montés, les truands avisèrent la scène en faisant éclater leurs rires gras et dissonants. Au nombre de huit, deux d’entre eux entreprirent de longer la plage pour se joindre aux festivités orgiaques de la rive voisine, tandis que les six autres approchèrent nonchalamment, les privant de toute retraite vers la forêt.   

« Qu’vons-nous là ? Deux pourceaux ! lança l’un des cavaliers, goguenard, suivi de l’hilarité presque générale de ses hommes. ‘me t’ap’rait bien la p’tite truie ! »

Mélisandre frissonna de colère. Oh, elle savait qui rendre responsable de cet affligeant spectacle. Le blondinet et sa bêtise ne semblaient souffrir nulle limite. Que se figurait-il donc, en supprimant leur unique moyen de locomotion ?
Son bras se leva soudain, faisant rutiler l’acier blanc du coutelas, qui se planta dans la jugulaire palpitante de la petite jument, sans l’once d’une hésitation. Un ultime sursaut spasmodique la secoua, puis son œil fiévreux, jadis ombrageux, s’éteignit, faisant de son corps un amas de viande froide. La brunette renifla, aspergée de sang tiède, puis, imperturbable, accrocha la dague à sa ceinture. Luttant ensuite contre sa vulnérabilité, elle s'échina à dégager sa jambe.

Pendant ce temps, sur le rivage, deux arcs se bandèrent. Puis le sifflement d’une flèche troua l’air, sa tête effilée cherchant sa cible.
« Modifié: lundi 13 janvier 2014, 00:32:59 par Mélisandre Cairn »

Slade

Créature

Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 5 lundi 13 janvier 2014, 20:53:41

Le trouillard venait d’appeler ses compères avant de disparaitre dans la nature. Grand bien lui en fasse, de toute manière, ce n’était pas quelques pécores qui s’initiaient au banditisme qui allaient faire peur au chevalier de l’hiver de la cour de la reine Mab ! Il ne fallait pas se montrer bien malin pour  comprendre que la situation actuelle ne jouait en pas en la faveur ni de la mignonne brune insolente, ni des bandits eux-même. D’un autre côté, les deux parties ignoraient sans doute jusqu’à la signification d’un tel titre. Tant que l’on n’avait pas eu à faire aux feys et à moins d’être quelqu’un d’aussi important qu’un prince au bas mot, difficile d’avoir entendu parler de lui. Pourtant, sans doute que s’ils avaient connu un peu son identité, les bandits auraient fuis et la brunette se serait prosternée. Cela aurait été un minimum, au bas mot. Enfin, d’ici là il ne risquait pas grand-chose à continuer à regarder comment tout se déroulait alentour : elle, elle était coincée sous sa monture qui était en train d’agoniser, et un mec assez stupide pour approcher venait de faire comprendre qu’il commandait cette bande de bras cassés que l’on appelait de nos jours de véritables bandits de grand chemin…. Bon dieu que la situation était pittoresque… Il eut un grand sourire et finalement, il  éclata de rire alors que la première flèche se perdait dans les arbustes et que la deuxième lui caressait la joue avant de s’enfoncer dans la carcasse. Sur une bonne paume, trahissant sans doute un arc à double courbure et donc puissamment fabriquer. L’homme qui l’utilisait devait avoir une force certaine et une dextérité assez grande pour pouvoir frôler sa cible, si ça avait été véritablement lui sa cible, ce dont il ne doutait pas…

La créature eut un regard de lézard pour la jeune femme désormais bloqué sous sa monture décédé, ou en passe de l’être, pour lui ça ne changeait rien,, et et il se concentra sur les cavaliers, ils étaient peu nombreux, mais bien assez pour poser quelques difficultés à des gens normaux. Des gens normaux, pas lui. Par contre, il trouvait que ce serait une parfaite leçon d’humilité pour cette jeune femme qui semblait si sure d’elle ! La laisser là, à la merci de cet espèce d’idiot qui commandait la troupe de fieffés imbéciles heureux !

« Tu veux te la taper ? Bah je te souhaite bon courage pour la supporter. Je te conseille de lui arracher la langue avant, ne serait-ce que pour qu’elle te foute la paix comme ça !  Et tu pourras même la faoire passer à tes hommes après, je m’en fous royalement, je ne suis poas là pour sauver les fesses d’une impertinente qui ne connait le mot respect que quand elle estime qu’il lui est dû… »

Il y avait une note glaciale dans la voix du seigneur des glaces qui sembla les faire hésiter quelques instants avant de rire. Un rire nerveux. Car la manière dont le jeune homme avant parlé, avec un détachement qui trahissait une mauvaise humeur autant qu’une absence complète de la plus petite once de peur. Ce n,’était pas son genre que de ressentir de tels effets, et plus encore : ce n’était pas son genre de se laisser dicter sa manière de faire  les choses….. un homme mit pied à terre en pensant que le jeune homme allait se retirer de son passage, et finalement, une lueur mauvaise dans le regard et un sourire sardonique sur les lèvres, il lança.

« Oh et puis non j’ai changé d’avis, je préfère qu’elle ait une dette envers moi, c’est plus amusant, d’avoir une dette avec un fey… »

Il avait prononcé ce mot dans un murmure et l’avait fait suivre d’un baiser volant à la jeune femme encore coincée sous sa monture…. D’ailleurs, il devrait peut être l’aider à se dégager, non ? Il eut un sourire aussi blanc que ses cheveux ou aussi blanc que sa peau était diaphane. Dérapant sur le sol boueux il  commença à repousser la carcasse du cheval, non pas comme si elle pesait particulièrement lourd, mais plus comme si il n’avait pas envie de faire cela vite, au lieu de se placer à côté de la cavalière et de pousser ou soulever pour dégager la jambe, il se plaça devant le poitrail de l’animal et poussa la bête pour faire passer l’épaule et tout l’avant de l’aniaml sur la jambe avant de dégager la jambe… toujours coincée dans l’étrier mais elle pourrait, en se démenant un peu, se dégager.

Il se releva doucement et commença à faire volte face quand il sentit une douleur dans l’épaule et dans le genou simultanément, puis il y eut un troisième coup porté au niveau du plexus. Qu’est-ce qui venait de frapper ? Il n’en savait rien, il avait juste particulièrement mal…. Pas autant que celui qui venait de crier, mais le souffle coupé il s’effondra à terre pour reprendre son souffle, pour tenter de remplir à nouveau ses poumons d’air, au moins de quoi inspirer convenablement.

 Il sentit qu’on le basculait sur le côté… pour se retrouver face au ciel, ses cheveux de neige souillés par la boue. Il n’avait pas été frappé ainsi depuis longtemps. Normal, d’habitude il était mieux protégé, là, ce n’était pas avec une telle tenue que les coup n’allaient rien lui faire. Si sa peau ne pouvait être percée, il ressentait quand même la douleur des chocs, il ne fallait pas imaginer qu’il était insensible, loin de là, Mab y avait veillé… et en parallèle, une violente douleur lui vrilla la colonne vertébrale.ça avait profité d’un instant de faiblesse pour s’étendre. Cela ne gagnait jamais beaucoup de terrain en une fois, par exemple ici, cela avait gagné peut être deux à trois millimètres de large, il n’en savait rien, mais guère plus. Les écailles de sa colonne vertébrale réussiraient à le recouvrir à la fin, et il perdrait ses derniers relents d’humanité… Il se roula par terre et commença à se redresser alors qu’on lui envoyait un coup de pied dans les côtes pour le refaire chuter…

« T’sais qu’t’es pas si mal…. Vais ptet’ m’taper l’mignon aussi ! »

Là, Slade voyait rouge mais vous savez quoi ? La douleur dans les omoplates l’avait mis plus ou moins groggy alors que se rapprochait le cercle de nos bons amis les brigands. Il lui fallait juste le temps de se reprendre et il les tuerait jusqu’au dernier. Il avait tué des villages entiers, alors une huitaine de péquenauds… Quelques instants et ils pourraient subir l’ire de glace qu’il leur réservait.

Il n’y avait qu’une instant où sa peau redevenait plus ou moins sensible aux coups, c’était lorsque ses écailles s’étendaient… le hasard faisait mal les choses…. Avec un peu de chance ils joueraient d’abord avec l’autre victime, comme ça il aurait le temps de se ressaisir !  Oui, toute sa gentillesse, toute celle qu’il pouvait montrer se résumait à cette pensée...
« Modifié: lundi 13 janvier 2014, 21:27:02 par Slade »

Mélisandre Cairn

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Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 6 dimanche 26 janvier 2014, 23:01:05

Mélisandre épongea son minois d'un revers de main sec. Devant l'inefficacité de ses tentatives pour se dégager seule, il lui avait fallu se faire une raison et cesser de gesticuler. Un mélange rebutant de boue et de sang maculait son visage à l'image d'une peinture de guerre, rendant justice à son humeur belliqueuse. La robe jadis immaculée de la jument arborait l'outrage ignominieux des souillures pourpres comme la bannière sanglante de la férocité de Terra. Giclant de la plaie ouverte, de petits jets intermittents et poisseux abreuvaient le rivage, altérant la clarté de l'eau. La jeune femme enfouit ses phalanges dans les crins blancs, finissant de les salir. Le monde n'en avait cure mais, ce qui était pur sur les berges de l'étang en arrivant ne l'était plus. De nouvelles clameurs éclatèrent par-dessus le lac tandis que les taches écarlates grossissaient, s'épanouissant sur la toile blanche et vierge de la toison comme une gangrène, salissant le poitrail puis l'encolure. Sa petite grisette n'était rien de plus à présent qu'une carcasse encombrante et inerte, laquelle ne rendait pas vraiment honneur à l'animal impétueux qu'elle avait connu. Elle ne regretta pas de ne l'avoir jamais nommée.

Un juron lui échappa en sentant le trait frôler son épaule puis se ficher dans la dépouille de la monture. Un trou saignant remplaça l'emplacement de la tête après qu'elle l'eut délogée d'une franche saccade, puis jetée aux pieds de l'albinos. Un reflet pâle et meurtrier courut sur la courbure de la lame qu'elle brandit hors de l'eau.

" Le meilleur moyen d'obtenir ma capitulation, c'est encore de m'abattre. Mais la viande froide ne vous émoustille que modérément, n'est-ce pas ? "

Elle gratifia le blondinet d'un reniflement amer, plissant le nez sous l'inspiration du dégoût. Puis elle secoua doucement la tête de droite à gauche, un instant abasourdie par son discours. Si elle devait s'inquiéter de son sort, il ferait mieux d'en faire de même. Etait-il assez crédule pour prétendre avoir la moindre influence sur le groupe de mercenaires ? Car dans l'état actuel des choses, il représentait la menace la plus sévère. Autrement dit, il resterait leur priorité, jusqu'à ce qu'il soit mit hors d'état de nuire. N'en déplaise à sa belle gueule. Aussi, quand l'un des cavaliers démonta, Mélisandre s'attendait à assister à un duel, bien que ce genre de pratique ne soit pas très répandue chez eux. Une moue perplexe l'assiégea en voyant l'étranger s'interposer. Mais la brunette n'avait pas plus confiance en lui qu'en quiconque ici, et elle prit soin de lui présenter son poignard lorsqu'il approcha.

Un son plaintif resta coincé dans sa gorge et elle dût retenir son bras pour ne pas taillader l'autre énergumène tant il montra peu de considération pour sa jambe en la broyant sous le poids mort de l'équidé. Elle réussit néanmoins à l'extirper et se releva laborieusement après avoir un instant pataugé dans l'eau trouble.

" Vous avez massacré mon cheval. Je ne suis pas celle qui vous doit quoi que ce soit ici ! " lança-t-elle en le désignant de sa dague, tandis qu'elle décrivait une ligne courbe pour lentement s'écarter de lui.

Un deuxième bandit avait mit pieds à terre. Tirant son glaive au clair, il en avait lourdement abattu le pommeau entre ses épaules, près de la nuque, tandis que l'autre s'était mit en tête de le bourrer de coups de pieds. Pour l'instant, les quatre autres cavaliers se contentaient d'observer la scène, aussi funestes que des charognards. Celui dont la pique s'érigeait vers le ciel tenait la bride des chevaux laissés vacants. Mais, prudent, il se tenait en retrait derrière ses compagnons. Pendant ce temps là les archers encochèrent de nouvelles flèches. Le premier tira sur l'homme à terre, l'atteignant au flanc -elle crut voir la flèche rebondir mais n'en était pas sûre, et le second la mit en joue.

" T'lâches l'couteau ou j'te troue ! "

Mélisandre accorda un coup d'œil indescriptible à son acolyte puis esquissa un sourire sombre. Elle leva prudemment les mains en l'air, avant de déployer les doigts un à un, cédant à l'injonction. Collant à sa peau humide, sa tunique ne laissait que peu de place à l'imagination et à la manière dont leur regard convergeait vers elle, la diablesse sut qu'elle offrait là de quoi susciter quelque convoitise. Le garçon qui la menaçait ne devait pas avoir plus d'une vingtaine d'années. Sa barbe crasseuse ne suffisait pas à complètement estomper la juvénilité des traits.

" Me voilà désarmée... glissa-t-elle, pliant légèrement les jambes dans l'eau pour se débarbouiller. Dois-je m'avancer à présent ? "

La jeune recrue baissa son arc puis chercha l'assentiment chez son voisin et aîné, lequel cracha par terre après avoir longuement considéré l'affriolante créature.

" R'mène t'cul lo ! " grogna la voix éraillée.

L'Indocile hocha la tête d'un air entendu. Elle atteignit la plage, contourna le pugilat de l'inconnu aux prises avec les deux autres, puis avança vers l'émetteur de l'ordre. Sans doute impatient, le type pressa les flancs de son cheval pour venir à sa rencontre. Ceint par une épaisse ceinture de cuir, sa taille replète supportait le poids d'une masse de guerre hérissée de pointes. Une série de coutelas bardait également sa poitrine. Lorsqu'il se pencha sur elle, il grogna son approbation en empoignant un sein par-dessus l'étoffe mouillée. Elle plissa le nez et attendit qu'il se soit suffisamment incliné sur elle pour dégainer l'un des poignards à hauteur du torse. Plutôt que de le lui planter, elle agrippa ses épaules et le tira fermement à terre où il retomba sur ses pieds, portant machinalement la main à ses couteaux.

" T'vas beugler qu't'auras m'gros dard dans l'fondement ! éructa-t-il, un rien déconcerté par l'invraisemblable force dont semblait jouir la garce.
- M'est avis que les cadavres ne bandent pas " se contenta-t-elle de rétorquer.

Une flèche fut décochée et Mélisandre s'arrangea pour aligner le corps de la brute sur sa trajectoire, déployant une puissance surnaturelle pour cela. Le blessé hurla, le dos transpercé. Le second archer tenta à son tour sa chance mais l'Indocile ayant déjà anticipé l'action, sa victime brailla encore, atteinte à l'épaule cette fois. Le temps qu'ils rechargent, elle trancha le lien retenant la masse à sa ceinture et, repoussant l'homme vers l'avant d'un violent coup de pied, attrapa le pommeau de la selle afin de se hisser à cheval.

" Yaah- ! "

L'intrépide fondit au galop sur l'albinos et ses opposants. Elle lui lança le poignard, puis, faisant tournoyer l'arme contondante dans sa main libre, défonça le crâne de l'un d'eux. La violence de l'impact vibra douloureusement dans son bras et elle fut forcée de lâcher la masse encore fichée dans la tête du malheureux qui tomba aussitôt à genoux, terrassé par des convulsions. Pour autant, elle n'avait pas stoppé sa course et le galop furieux de son destrier continua de marteler la plage, l'emportant loin des belligérants.
« Modifié: mercredi 29 janvier 2014, 12:45:06 par Mélisandre Cairn »

Slade

Créature

Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 7 mardi 28 janvier 2014, 11:57:07

A l’écouter, il aurait presque pu croire qu’elle tentait de gagner un peu de temps par la parole, ah, elle faisait la fière avec son arme de poing à la main, bloquée sous son cheval, mais c’était se demander qui était le plus ridicule dans l’histoire,. Au fond, la fierté faisait peut être la différence, elle luttait – plus ou moins - Slade, qui avait du mal à reprendre ses esprits après une douleur qu’il n’aurait pas du  ressentir en temps normal. Mais la mauvaise coordination des évènements en avaient décidé autrement. Il avait fallu que sa « maladie » s’étende…il avait dévasté des villages entiers, créé de véritables fleuves de sang frais, propagé des épidémies… bref, il avait fait tant de grandes chose qu’il ne saurait les compter et il était en train de se faikre avoir par de vulgaires brigands de grand chemin qui n’auraient sans doute pas fait la différence entre vessie et lanterne malgré deux bonnes heures d’explication…. Avouez que ça a de qujoi la foutre mal, non ?

Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour son armure, même si elle n’avait pas une meilleure résistance que sa propre peau, en général, elle avait au moins le mérite de faire en général particulièrement peur aux petites gens et autres benêts du genre de ces oiseaux là ! Il leur lança un regard meurtrier alors que la brune, elle, avait pu se dégager de sous la monture, enfin ! Et bien elle avait pris son temps… Il comprit toutefois à ses propos qu’elle n’avait aucune envie de l’aider… soit, il se débrouillerait…. Quand il aurait repris ses espr…. Il sentit à nouveau une violente douleur dans les flancs – une autre flèche – qui lui coupa le souffle et dessina une magnifique ecchymose au passage…

Il regarda la jeune femme qui lâchait son arme pour s’approcher sur injonction du gamin alors que lui-même se redressait lentement pour observer les jeunes gens présents qui le menaçaient, d’un d’eux avait un longue lance et le menaçait depuis sa monture, dans ce qu’il croyait être une position parfaitement sécurisée… mais à son avis ça n’allait pas changer grand-chose quand il déciderait d’intervenir, il le tuerait le premier… degré après degré, l’air refroidissait, il jouerait les sculpteurs sur glace… finalement, suite à un roulé-boulé, il saisit la hampe de la lance et tira d’un coup sec alors que celle-ci devenait glaciale. Le jeune homme en train de tomber fut cueilli par la glace en pleine chute, le statufiant avant même qu’il ne touche le sol. La glace se rompit en touchant le sol, faisant voler en éclat le corps quand cela se produisit.

« Sorcellerie ! »

L’autre lui décocha une flèche alors que  Slade se jetait sur le côté brisant la hampe de la lance du premier homme pour ensuite utiliser un morceau de celle-ci comme un javelot qu’il envoya avec une précision surhumaine et une force inhumaine en travers du torse de l’archer… il ne restait même pas la moitié de la bande. Il les regarda, et doucement, s’approcha, son ire parfaitement contenue alors que l’air s’emplissait d’un froid sans précédent dans cette région, que le lac lui-même commençait à geler. Les soldats se mirent à grelotter de froid alors qu’ils essayaient de le viser, il se jeta sur l’un d’eux, le faisant tomber dans l’eau qui gela autour de lui, lui offrant une tombe sans commune mesure avec  ce qu’il méritait.

Le dernier commença à courir, pour s’enfuir vers ses camarades, à bride abattue. Il haussa les épaules et ne le poursuivit pas. Il prit une légère impulsion et se propulsa dans les airs, propageant sur son passage  un vent septentrional glacé, comme si celui-ci le portait vers l’avant. Il regarda la jeune femme qui s’éloignait le plus possible et vit d’autres cavaliers qui convergeaient vers elle… les avait-elle vu ? sans doute pas…. Mais vu le nombre il n’en revenait pas, c’était une véritable bande organisée !  Il comptait une douzaine de cavalier, et sans doute d’autres ailleurs…. Et leur équipement était loin d’être aussi sommaire que ceux du petit détachement qu’ils avaient affronté ! Il voyait des armures de cuir clouté, voir même des mailles par ci-par là…

Il fondit en flèche  pour atteindre la jeune femme, faisant faire un écart à la monture, surprise de la situation… Il se rapprocha encore de la jeune femme, et, sur un ton badin, il lui demanda :

« Dis moi, toi, tu tiens à la vie ? Parce que personnellement elle est trop bien accrochée à moi pour la perdre bêtement… mais toi, je suis pas sur que tu résistes… j’en ai compté plus d’une douzaine, et bien armés… »

Puis sans attendre un oui ou un non, il se saisit d’elle et commença à s’élever vers le firmament… oui, il allait laisser le cheval aux brigands/mercenaires ou autres personnes du même genre, mais au moins, elle vivrait décemment encore, même si il comptait bien lui donner la trouille de sa vie. L’air était de plus en plus vif au fur et à mesure de la montée, et plusieurs fois, il se laissa tomber comme une masse sur une dizaine de mètres ou deux avant de remonter en chandelle…

Le vol ne fut pas long, à peine cinq ou dix minutes, beaucoup de surplace avant de descendre et se stopper dans un arbre, assez en hauteur. La chute serait dure. Avec n petit sourire en coin, il lui lança :

« Alors, t’en a pensé quoi ? pas trop malade ? »

Son sourire s’élargit pour devenir clairement goguenard…

Mélisandre Cairn

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Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 8 jeudi 17 juillet 2014, 15:25:15

L'atmosphère s'était singulièrement refroidie. Elle ne l'expliquait pas mais son haleine s'extirpait désormais en volutes de buée d'entre ses lèvres. Ses phalanges s'engourdissaient petit à petit autour des rênes. Sur ses bras nus la boue s'était solidifiée en mosaïques compactes de saleté, bientôt cristallisées et constellées de pigments éburnéens. De la glace, comprit-elle vite. L'éclat éblouissant de l'étang l'interpela sur sa droite. Le lac auparavant limpide et clair ressemblait dorénavant à un champ de givre moucheté d'innombrable cristaux de lumière. Sur son immensité gelée retentit bientôt le vacarme tonitruant d'une cavalcade furieuse, coupant court à sa stupéfaction. Tournant la tête vers la lisière du bois, Mélisandre tâcha de distinguer la menace, sans rien capter d'autres que le cliquetis tapageur d'hommes en mailles et les roulements de sabots. Sans prendre le temps de se demander d'où cette cavalerie sortait cette fois, l'Indocile enfonça brutalement les talons dans les flancs de son cheval, lequel s'arracha au sol avec d'autant plus de fougue. Ils ne la pourchasseraient pas indéfiniment. Une seule vagabonde représentait un butin trop maigre pour mobiliser un tel déploiement d'hommes et de chevaux sur la durée. Forte de cette conviction, la belle se coucha sur l'encolure de l'étalon, se mettant à couvert d'éventuels projectiles. L'albinos quant-à lui avait été chassé de ses pensées, remplacé par le galop régulier de sa course. Son sort lui inspirait la plus parfaite indifférence. Aussi son déplaisir fut-il complet lorsqu'elle reconnut le visage glabre et les prunelles de saphir à sa hauteur. 

L'entier eut une embardée foudroyante sur le côté, ponctuant l'arrivée pour le moins fracassante du mage. La main de la jeune femme chercha instinctivement la crinière pour s'y arrimer tandis que ses pieds pesaient lourdement dans les étriers afin de conserver son assiette. L'intrus venait tout bonnement de tomber du ciel, porté par des vents glacés. La colère supplanta d'office la surprise de la diablesse qui le gratifia d'un regard torve, métissé d'exaspération. Quelle plaie. Chaque parcelle de son corps se couvrit de chair de poule. Dans son sillage, l'air était encore plus froid et le temps semblait s'être suspendu, prisonnier d'un carcan de gel.

" Si c'est pour endurer davantage votre compagnie, ça ne me dérange pas de la perdre ! " répliqua l'incorrigible garce, suffisamment fort pour couvrir les hennissements de panique de l'animal.

Et, en dépit de l'intensité de son hostilité, il posa les mains sur elle, l'arrachant à sa selle d'une traction formidable. Ils prirent aussitôt de la hauteur, une hauteur démente qui s'ouvrit sur un vide colossal sous ses pieds. Les pupilles de la brunette se rétrécirent sous l'effet de l'adrénaline et elle empoigna spontanément son ravisseur, d'une prise farouche et incoercible. Les cavaliers fourmillaient à l'orée de la forêt. Elle les vit se déverser sur les berges blêmes de l'étang en une formation désordonnée et confuse. A cette altitude le plan d'eau avait des airs de plaine d'ivoire miniature. Le souffle coupé, Mélisandre se contenta de se cramponner, trop consciente pour fermer les yeux une seconde. C'était la première fois qu'elle volait. Elle restait curieusement hermétique à la notion de danger, seulement happée par la fascination du vide et du paysage en contrebas. Néanmoins toutes ses facultés lui revinrent instantanément une fois le plancher des vaches presque retrouvé. Une fureur sourde flamba alors. Levant le nez vers l'homme, la belle arbora son expression la plus butée.   

" J'en pense que les mots ne rendraient pas justice à la répulsion que vous m'inspirez, vous et vos intentions chevaleresques, énonça-t-elle distinctement, aussi froide que la peau pâle de l'albinos. Je n'avais foutrement pas besoin de vous. "

Sur ce, l'exécrable créature saisit des branches en hauteur puis se tira hors de l'emprise de l'agaçant personnage, se campant bientôt debout à ses côtés, près du tronc. Avisant ensuite le sol d'une moue circonspecte, elle soupira, lissa ses frusques boueuses, puis en revint rapidement à son interlocuteur. 

" Faîtes-moi une faveur : envolez-vous. Loin de moi. "

Elle le gratifia d'un geste peu affable de la main. La voilà qui était perdue au milieu des bois. Débraillée et sale comme une nomade, exilée et sans cheval. 
« Modifié: lundi 21 juillet 2014, 16:20:24 par Mélisandre Cairn »

Slade

Créature

Re : Captieux rivages [PV]

Réponse 9 samedi 19 juillet 2014, 18:14:19

L'immortel regarda la jeune femme. Elle ne manquait pas d'air : il la sauvait et il se faisait pourrir… comment savoir apprécier ce genre de chose ? Après tout, il avait risqué sa vie pour la mettre hors de danger… enfin… risqué sa vie... non, pas tant que cela en fait… il s'était contenté de lui sauver les miches, aussi, il estimait avoir le droit à un peu de reconnaissance… mais ayant un peu cerné le type de personnage qu'elle était :  une vraie garce ingrate, il aurait pu lui sauver dix fois la jeune femme qu'elle lui aurait rebalancé rout ça dans la tronche…

Bon dieu, quelle emmerdeuse… Slde exhala un soupir de dépit… on, que devait-il faire exactement ? A son avis, après de tels propos, la laisser en pland ans un endroit où elle se romprait le cou en essayant de se sortir d'ennui… ce serait amusant… mais d'un autre côté, il se disait qu'il lui avait évité des emmerdes, alors il allait pas en rajouter une couche… quoique… en fait, son ingratitude lui donnait envie de lui en faire voir de belles… ne serait-ce que parce que ce serait un juste retour des choses…

Port par un courant d'air glacial il se rapprocha d'elle, flottant à côté de la branche, comme s'il était sur le sol, aussi simplement que cela. Puis, il réfléchit quelques instants avant de  de regarder en bas… le sol était à quoi… une bonne douzaine de mètres, au moins, sans doute plus… alors il fallait qu'elle réfléchisse à deux choses :  la première, c'était l'impact avec le sol, et la deuxième, c'était qu'il était prêt à lui scié la branche sous les pattes, ça ne lui posait pas le moindre soucis, d 'ailleurs, à ce sujet….

« C'est bête la vie… tu tombre, tu te briseras assez de membres pour crever lentement au pied de cet arbre… et d'un autre côté, tu ne peux pas vraiment rester ici parce que j'ai l'intention de faire tomber ta branche et toutes celles auxquelles tu pourrais te raccrocher….… du coup va falloir mériter que je te laisse regagner le sol en paix... »

Il commença à abattre ses poings de toutes ses forces contre la branche où elle te tenait. Chaque coup en décrochait des morceaux sans la moindre difficulté, sans le moindre effort de la part de l'albinos… il ne jetais pas un regard à la jeune femme. Pourquoi se serait-il embêté à la convaincre qu'il fallait le remercier ? Il continua son œuvre de démolition, enfin, la branche eut un craquement sinistre, elle allait lâcher d'un moment à l'autre, ce n'était qu'une question de secondes…

« Et maintenant, tu as le choix, soit tu me quémande de l'aide, soit tu tu t'éclate en bas façon pastèque... »

Il avait un sourire goguenard sur les lèvres alors qu'en un souffle de vent, le chevalier de l'hiver pouvait très bien la sauver comme la tuer… alors tout dépendait d'elle… il se doutait bien qu'elle serait capable de lui refuser de dire quoque ce soit… et lui, la laisserait-elle se tuer ? Peut être… d'un autre côté, elle serait un cadeau de choix et sacrément empoisonné pour la reine… sa reine saurait apprécier ce cadeau à sa juste valeur….

« Moi je ne suis pas pressée, mais toi tu devrais l'être un peu, ça va pas tarder à lâcher sous tes petites pattes…. »

Oui, définitivement, il la rattraperait par un pied et lui ferait faire quelques cabrioles dans les airs, jusqu'à ce qu'elle ravale sa fierté et accessoirement, qu'elle rende son repas… ça ne devrait pas être trop dur, non ? Il se posa dans l'arbe voisin, en contrebas…

« Je ne veux pas louper le spectacle…. »

Elle ferait en effet un excellent cadeau pour sa Reine….


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