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Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

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Lollipop Du Vivier

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Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

vendredi 22 novembre 2013, 17:48:48

Cet OS est libre pour une personne voulant jouer le Comte Vlad, c’est-à-dire Dracula. L’histoire se passe au moment où le comte rencontre le Marquis du Vivier, le mari de Lollipop. Je jouerai ce cher Marquis et la Marquise. Cela narrera donc la rencontre de Dracula avec Lollipop, la séduction, le meurtre du mari, et le passage en un vampire. Un p’tit Mp si vous voulez des infos’, mais sinon, vous pouvez poster directement. Un seul joueur pour Dracula, hein. Je précise. Au cas où …

Marquis du Vivier

42 ans, ancien chevalier. Il est franc-maçon et dévot. La religion est très importante dans sa vie, il va à l’église tous les jours, prie et se confesse. Il aime sa femme, malgré sa jeunesse par rapport à lui. Une quinzaine d’années de différence. Il a obligé sa femme à devenir bien plus religieuse qu’elle ne l’était, la fidélisant par sa foi religieuse. Il a reçu son domaine du Vivier gracieusement par le Roi, après une blessure de guerre. Depuis, il a trouvé son épouse qui e conquis mais ne lui offre pas d’héritier. Il est un homme froid quoique tendre avec la Marquise. Il boite légèrement, ne peut courir et monte à cheval comme si sa blessure ne l’en empêchait pas. Pourtant, elle se réveille souvent, l’assignant au lit pendant des journées tant la douleur le transperce.  Il est terriblement attiré par la boisson et ce malgré les reproches incessants de la Marquise à ce propos. Il devient sauvage et cruel quand il a trop bu, accablant son épouse pour qu’elle lui donne un enfant, la battant parfois alors qu’il la jette sur le lit. Mais en temps normal, il est courtois et galant, accueillant chez lui les nobles de pays lointains. Cultivé, sa conversation est agréable. Il a invité le Comte Vlad pour des raisons un peu … floues. Il est pourtant heureux de le recevoir dans cette maison. Et la Marquise a des ordres précis pour plaire à ce noble de Transylvanie. Elle doit donc être gentille, aimable et ne pas faire la tête parce qu’elle n’a jamais d’intimité avec son mari. Désillusions pour la Marquise. Son prénom au Marquis ? Ruloc Du Vivier, époux d’Ophelia Du Vivier … plus tard renommée Lollipop.

Point de vue d’Ophélia.

Tu dormais ce matin-là. Tu dormais dans ce grand lit vide. Ruloc n’était déjà plus à tes côtés, ayant délaissé votre couche conjugale pour aller accueillir un énième invité. Mais celui-là devait lui paraître encore plus important. Il t’avait fait jurer que tu serais une épouse modèle devant ce Comte Vlad. Et ce sur ton honneur. Alors tu avais obéis. Pourtant tu n’avais pas envie de te lever ce matin-là, tu étais tellement bien dans ton lit, avec la chaleur des draps, l’oreiller entourant ta tête et ton visage gardés au chaud. Tu ouvrais déjà un œil endormi sur votre vaste chambre sombre. Ta servante était en train d’ouvrir les rideaux et les volets de la chambre pour laisser entrer les quelques rayons timide du soleil de février. Il faisait froid à l’extérieur et tu te recroquevillais encore dans le lit, enroulant le drap autour de ton corps à moitié nu.

Néanmoins, tu te lèves. Midi arrive à grands pas et tu as promis de manger en compagnie de ce comte Vlad et de ton mari. Ce cher mari qui remet sur le plateau que tu ne lui as toujours pas donné un héritier. Tu es calme, plutôt distante. Tu soupires, bailles, t'étires, sors enfin du lit, ta jambes fines glissant doucement sur le drap pour que ton pied se pose sur le sol froid. Un long frisson monte à petits coups sur ta colonne vertébrale, alors que tu geignes. Tu es une vrai noble, une petite bourgeoise qui aime son confort. Il n'empêche que tu te lèves enfin.

Point de vue de Ruloc.

Tu es sur ton cheval, grand noble, seigneur de ces terres enneigés et froides. Ton cheval, sa robe brune tachetées de quelques éclats de neige, reste immobile, ses sabots ancrés dans la terre gelée. Tu attends. Ton invité, oui. Pour une fois, celui-là te paraît très intéressant, autant pour ta culture que pour ta fortune. Oui...La neige ne se remet pas à tomber, puisqu'un doux soleil vient luire contre le linceul blanchâtre qui couvre le sol. Les paillettes brumeuses te font sourire doucement, ton talon s'enfonçant légèrement pour faire avancer Lucibelle au pas. Très obéissante, cette jument. Tu l'as bien dressée.

Tu entends le bruit d'un carriole qui avance sur le duvet d'ivoire. Voilà, ton invité. Il vient de Transylvanie, tu as tout intérêt à l'accueillir comme un grand seigneur. La calèche ralentit à ta vue, alors que tu fais tourner ton cheval, pour te placer à côté du Comte Vlad. Tu espère qu'Ophélia a fait le nécessaire pour qu'un repas chaud et gouteux vous attende. La calèche s'arrête, tu descends de ton cheval, ouvre la porte du Comte pour entrer toi aussi dans la chaleur de la carriole.

<< - Comte Vlad, c'est un honneur de faire votre connaissance. >> Tu souris lui tendant une main gantée d'un gant en cuir que tu retires avec défiance.

Si tu avais su qu'en l'invitant, tu signais ton assassinat ... 




N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Disorder

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 1 dimanche 19 janvier 2014, 22:28:47

L'histoire qui va suivre est une illustration de la manière dont l'ennuie peut devenir mère de tous les vices. Veillez à rester occupés, dans la vie. Et à mourir promptement.





L'éternité, c'est long, surtout quand on en vit pas la fin, ainsi que c'était le cas pour Vlad. Bien sûr, la fin pouvait survenir à un moment ou à un autre mais... en attendant, que faire ? Le tour du monde ? Apprendre à jouer du piano ? S'abrutir d'alcool et d'opium, peut être. Séduire, encore et encore. Saillir toujours plus de femmes, les écraser sous son corps froid, unes par unes, fouiller leurs chairs, jusqu'au dégout. Sucer toujours plus de sang pour survivre. Apprendre à apprécier à la souffrance d'autrui. Faire du mal pour jouer. Faire beaucoup de mal. Se retenir de faire le mal, encore pour jouer. Faire le bien, pour transgresser les habitudes. Être généreux, de temps en temps. Pour changer de peau, jouer à être quelqu'un d'autre. Forniquer, tuer, souiller, caresser.

Vlad est dans une période de frénésie. Pour une raison qu'il ignore, il se sent requinqué. Prêt à remplir son existence insensée de méfaits pittoresques. Marquis du Vivier, prépare toi à en faire les frais ! Dans son carrosse, le compte anticipe déjà les sales tours qu'il va pouvoir jouer. Ça va être formidable. Vlad se sent bien, plein d'entrain, confiant de se personne. Quelle merveilleuse période ! L'immortel se sent plein de vie. La vie d'un nouveau né. D'un enfant capricieux.

Il sort un portrait de lui-même, d'un coffre sous la banquette de son carrosse, et il se contemple. Il est divinement beau. Quel malheur qu'il n'ait plu eu l'occasion de s'observer dans une glace depuis des siècles ! Obligé d'engager des peintres pour tirer son portrait, pour pouvoir encore profiter de lui-même... de la finesse de ses traits, de la découpe stricte et droite de sa mâchoire et de la l'arrête de son nez. C'est frustrant, cette immobilité. Comme il voudrait voir ce visage de trentenaire s'animer dans son cadre ! Déformer cette barbiche impeccable d'un sourire en coin. Faire pétiller ces yeux d'un marron profond, et hausser un sourcil noir d'un air ironique, comme il se plait à le faire lors de ses conversations.

Le faux jeune-homme caresse le bas de son visage, glabre. Décidément, il n'aurait pas du raser. Cet attribut viril lui allait bien. Il doit paraitre un peu plus jeune qu'il ne l'aurait voulu, maintenant. Il hésite d'ailleurs à faire croitre à nouveau sa pilosité. Ça ne serait pas très élégant, pendant une semaine ou deux, certes, mais il y gagnerait, au final.

Le véhicule s'arrête soudain. Oh ! Déjà arrivés ? Ou la voie est-elle bloquée ? La maléfique créature jette un œil curieux par la vitre : un cavalier s'approche tranquillement de l'attelage. Cette personne n'est pas un manant, à en juger sa parure. Encore heureux que son cocher - son fidèle valet, qui l'accompagne partout - ne s'arrête pas pour n'importe qui. Vlad range son portrait, sort un peigne d'une poche de son vêtement et tire à nouveau ses cheveux mi-longs vers l'arrière. Bon, il était déjà coiffé. Mais lorsqu'on est parfaitement beau , on ne sait plus que faire pour s'arranger, pas vrai ?

Lorsque le marquis monte, Dracula l'attend, précieux et désinvolte. Il enlève son propre gant - de soie, blanc - pour serrer la main de son interlocuteur, avec un sourire cordial.

<< Marquis du Vivier ? Oh, mes mains sont un peu froides, ne faites pas attention, c'est de famille. Je suis ravi de pouvoir enfin associer un visage à l'homme aimable et pieux dont je n'avais qu'une connaissance épistolaire. Sommes nous loin de votre demeure ? J'ai grande hâte de quitter le froid de ce carrosse pour poursuivre nos passionnants échanges, de vive voix et au calme ! >>

L'éphèbe parle d'une voix grave et posée, délicatement teintée par ses origines roumaines. La bonne humeur du compte n'est pas feinte. Il est plein d'impatience, autant qu'on peut l'être à son age avancé. Il ne doute pas que le marquis l'appréciera : il sait mener des mondanités, capter l'attention de ses interlocuteurs, il a des connaissances sur tout, peut débattre pendant des heures... les deux nobles ont déjà eu des débats de théologie passionnés, par écrit et, enfin, le compte a laissé entendre qu'il roulait sur l'or. Et ça, plus que tout, doit jouer en sa faveur.

Lollipop Du Vivier

Créature

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 2 mercredi 22 janvier 2014, 17:27:34

Tu serrais sa main. C'était ... glacial.

Point de vue de Ruloc

Etonné ? Oui, tu étais étonné en sentant le froid le de la main de ton invité. Cette froideur, la blancheur de sa peau, lui allait cependant parfaitement bien. Tu lui trouvais un charme de gentilhomme. Un charme qui plaisait autant aux hommes qu'aux femmes, ce n'était juste qu'un charme de façade. Mais cette façade était irrésistible de classe froide et de sourire cordial. Tu lui répondais doucement, serrant sa main avec force. Tu remis doucement ton gant en cuir, répondant au sourire du Comte Vlad avec un rictus qui pourrait ressembler à un sourire. Pourquoi ne souris-tu pas directement ? Vos échanges épistolaires t'étaient pourtant très agréables. Mais le voir en vrai est presque dérangeant. L'homme aux idées si intéressantes est aussi jeune ? C'est peut-être cela qui te troublait le plus. Sa jeunesse, son visage doux et si bien taillé, sa beauté spectrale, cet air aimable légèrement glacé qui te faisait frissonner, toi le Marquis du Vivier.

Tu te tenais face à lui, silencieux avant de sourire plus courtoisement, montrant d'un geste de la main languissant le terrain que vous traversiez. Ton regard se fit plus chaleureux alors que tu humectais tes lèvres avec le bout de ta langue pour prendre la parole. Si sur le papier vos échanges étaient éclatants d'intelligence, le comte allait rapidement s'apercevoir que tu prenais du temps pour dire les choses de la manière la plus belle possible. Ton esprit n'égalait sans doute pas tes phrases mais tu étais si fier de ton éloquence verbale !

<< Et bien, nous voilà enfin réuni, cher Comte. Un repas chaud nous attend dans ma demeure et je vous présenterai enfin à ma chère épouse. Le feu crépite déjà dans l'âtre, Comte pour recevoir de la manière la plus digne. >>

Ta voix était posée quoique légèrement tremblante. Ton regard retourna chercher celui de ton invité alors que vous commenciez à arriver à ton château, élégamment battit en haut d'une côte, posé sur le sommet d'une colline, entouré d'une nature froide et morne. Tu accueillais cet homme avec toute la défiance, la gentillesse et la bonne volonté que tu avais. Sa fortune était si grande ... ! Ophélia ne le savait pas encore mais tu avais effectivement quelques problèmes d'argent et peut-être que le Comte Vlad pouvait les régler s'il était satisfait de sa visite chez toi. Ta maison lui était donc grande ouverte, et tu sortis en premier de la calèche pour accueillir Vlad avec fierté. C'était bien ta demeure qui se trouvait maintenant devant lui. Et ta femme qui s'avançait vers vous, chaudement emmitouflée dans un manteau de fourrure qui lui allait à ravir.

Point de vue d'Ophélia

Tu t'étais enfin levée. Tu n'avais rien avalé ce matin, pas même bu une goutte de lait. Non, tu n'avais pas faim, pas soif, juste sommeil et une envie irrésistible de désobéir à Ruloc. C'était comme un mauvais pressentiment, comme si cette rencontre allait être ... fatale. Mais ce n'était peut-être que des idées que tu te faisais, des impressions que tu avais, des rêves idiots. De toute manière tu ne pouvais pas voir l'avenir, non ? Alors pourquoi s'en faire ? Ruloc savait ce qu'il faisait et invitait cet homme pour des raisons qui lui étaient personnelles. Mais toi, tu aurais voulu savoir. Et ça ne te plaisait pas. Tu choisissait avec ta servant la robe que tu allais porter. Les décolletés plongeants sur ta poitrine opulente étaient à bannir, la morale l'interdisait. Seul Ruloc pouvait avoir une quelconque vue sur cette partie de ton anatomie qu'on pouvait tout de même imaginer sans problème. Tu finis par choisir une longue robe grise, aux manches de dentelles noires. Une robe qui suivait la ligne de tes courbes, un corset qui serrait légèrement ta poitrine pour en faire ressortir l'arrondi, sans pour autant laisser entrevoir un brin de peau trop intime.

Tu remontais un peu tes cheveux aux mèches blanches, laissant certaines entourées ton visage légèrement tirés par la fatigue. Une nuit dure que la nuit dernière. Ruloc ne t'avait pas laissé une minute de paix, essayant de te remplir toujours plus pour qu'enfin tu tombes enceinte. Tu étais lassées de vos nuits qui n'avaient plus rien d'amoureuses. Il se faisait vieux et brutal, et son ton doucereux ne laissait entendre que la rage d'être toujours sans héritier. Tu avais des cernes, un regard froid et timide, des lèvres légèrement retroussées d'indifférence. Tu donnais quelques ordres pour qu'un repas chaud soit préparé et servi dans la bibliothèque. Pour trois personnes. Tu savais que Ruloc voudrait obligatoirement ta présence. Il était hors de question de manger dans la salle de banquet, vous seriez plus à l'aise dans la bibliothèque surchauffée. Tu attrapais ta fourrure en entendant les sabots des chevaux. Les voilà.

Ton mari était déjà sorti de la calèche, l'invité faisait de même. Tu souris doucement à votre invité. Un sourire doux, légèrement teinté d'indifférence. Tes yeux se perdent sur l'invité. Si jeune. Un homme...C'est un si bel homme. Le pourpre monte à tes joues, on mettra ça sur le dos du froid. Tu lui tends une main aux doigts tremblants par le froid, sans gants. Tu penches légèrement la tête vers l'avant, n'osant déjà plus le regarder dans les yeux. Comment peux-tu penser comme ça ? Tu es mariée, Ophélia.

<< Comte Vlad, je vous présente mon épouse, Ophélia.
-Enchantée, Comte. >>

Et tu te défiles, évitant son regard, prenant le bras de ton mari comme pour te rassurer. Ton coeur bat si vite, il claque contre ta poitrine alors que tu souris toujours, figée.

<< Un repas vous attend, Messieurs. Suzanne, prenez le manteau et les gants de Monsieur le Comte. Menez ces Messieurs à la Bibliothèque. Vous m'excuserez un instant. >> Tu fais un signe à  Suzanne de débarrasser le comte de ses vêtements inutile alors que tu tires légèrement Ruloc vers toi, venant murmurer à son oreille tes états d'âme. Il te lance un regard froid et retourne auprès de son invité. Tu leur laisses un peu d'avance, remontant à ta chambre pour laver tes mains, frottant sur celle qu'il a baisé. Un mauvais pressentiment. Cet homme est si charmant. Ton ventre se noue, tu ne t'es jamais sentie si mal. Tu es mariée ! Et pourquoi ce rouge reste-t-il à tes joues ? Tu remets un peu de parfum sur tes poignets, une légère odeur de fraise.

<< Et bien, Comte Vlad, vous mangerez bien quelque chose ? Je suis ravi de vous accueillir dans mon château et vous présente cette bibliothèque qui m'a permit d'échanger avec vous tant de longues lettres. Que pensez-vous de notre Belle France ? Avez-vous pu visiter un peu certaines villes ? Je vous mènerez à la Cours si cela vous intéresse. >>

Tu te glisses doucement à table alors que Ruloc fait la conversation. Tu es face à votre invité. Enfin..La table étant ronde, tu te trouves à ses côtés tout en étant face à lui. Tu lui lances des regards languissants sans même t'en rendre compte. Toute ton attention est attirée par ses traits si beaux.




N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Disorder

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 3 lundi 27 janvier 2014, 09:42:38

Tout en approchant, puis en entrant, il ne cesse de jeter des coups d’œil intéressé, partout. Comme si chaque morceau d'architecture intéressait son regard d'esthète. Une ou deux fois il hoche la tête d'un air impressionné, jette un regard en coin à son hôte avec un sourire d'approbation. Flatterie sans les mots, cela n'est pas de trop pour briser la glace qui semble figer les traits du marquis. Il n'est pas totalement à son aise, et c'est normal. Si Vlad n'avait pas été un odieux narcissique profiteur pervers si sûr de sa propre supériorité, si il avait eut la moindre petite chose à foutre de l'avis de quiconque sur sa propre personne, lui aussi aurait eu du mal à trouver ses marques. Une première rencontre avec un ami, c'était tout de même une situation paradoxale assez amusante.

<< Une première rencontre avec un ami, c'est tout de même une situation paradoxale assez amusante, non ? >>

Le vieux n'était pas très bavard, mais Vlad trouverait bien le moyen de détendre l'atmosphère d'une manière ou d'une autre.

<< Mon propre château date d'une époque très reculée, bien plus que le votre. Il a un certain charme, malgré son aspect brut et austère, et puis c'est un héritage familiale qui a une grande valeur symbolique... enfin vous savez combien la notion de lignée est importante pour moi n'est-ce pas ? Toujours est-il que j'apprécie d'autant plus l'architecture "à la française". Votre demeure est un régal pour les yeux,... >> avance-t-il avec une demi-sincérité. Il est vrai, après tout, qu'il adore ce style architectural. Il n'y a pourtant pas de quoi en faire autant. S'il devait parler sincèrement, Vlad aurait qualifié la demeure du marquis d'"honnête" ; << ...de par le mélange de puissance et de finesse qui se dégage de chaque mur, chaque colonne, chaque voute... tout est admirablement dessiné. Voyez-vous, j'ai un faible pour les voute en berceau, mais dans le cas particulier de votre entr - oh. >>

Il se tait. Il ne sait même plus de quoi il parlait, deux secondes avant. Il ne peux plus rien faire que regarder la nouvelle arrivante. Magnifique. La structure, parfaite. Les proportions : divines. L'ornement : subtil et doux. L'alliance de la souplesse et de l'équilibre, de la santé et de la fragilité, tout ça dans un seul corps, qu'il imagine chaud et tendre. Ce que la nature fait de mieux comme animal. La chair dans ses proportions les plus envoutantes. La sophistication des femmes qui ne caressent que la soie. La marquise. Bordel, Marie, Joseph. Pendant une seconde, ses lèvres restent entrouvertes, ses yeux ne lui obéissent plus. En haut, en bas, au milieu. Les pieds la tête, les hanches, cette opulente poitrine prisonnière du corset et qui fait contraste avec la finesse de la taille qui surmonte ces hanches de femmes, tout cela enrobé dans une robe dont les contrastes font -

Reprend toi Dracula.

Il sourit à la dame, et attrape ses doigts avec délicatesse.

<< Désolé pour le froid, c'est de famille. >>

Baise main de rigueur, prolongé à la limite de la décence. Il lui faut lutter contre ses instincts pour lâcher cette main ; il le fait pourtant sans en avoir l'air chagriné ; parfaite maitrise de lui même.

<< Enchanté également, marquise du Vivier. Vous êtes à la hauteur l'un de l'autre, si je puis me permettre. >>

A l'extérieur, le masque de la cordialité est retombé. A l'intérieur, c'est le grand chamboulement. En quelques secondes les plans sont changés. Il sait maintenant ce qu'il va faire ici : voler une femme. Celle-ci est pour lui. Elle sera à lui. Il la veut, cette beauté. Il veut la garder pour lui, lui tout seul. Il veut pouvoir la regarder tout son saoul. L'habiller et la déshabiller comme bon lui semble, la mettre sous verre, rendre sa perfection éternelle. Pouvoir embrasser et renifler cette peau dont il n'a qu'un maigre aperçu. Cette peau qui n'appelle qu'à être touchée... il la dévorera bientôt.

Dans quelques jours. Quelque jours, c'est tout ce qu'il lui faudra. Elle est déjà troublée, il le voit. Il faut dire qu'il est à l'affut du moindre signe qui pourrait la trahir : mais oui, elle tombe déjà sous son charme. Ses expressions ne trompent pas. Évidemment, un homme tel que lui ! Comment le marquis peut-il ne pas s'en apercevoir, qu'il l'a déjà perdue ? Le vampire, lui, se sent comme si son territoire était déjà marqué. Il bombe légèrement la torse, affichant un sourire auto-satisfait qui ne semble pas vouloir le quitter.

Son manteau s'abat sur les bras de Suzanne. Ses pas l’emmènent dans la bibliothèque, à la suite de ses deux hôtes. Tellement distrait qu'il en oublie de s'extasier devant les rayonnages. Il ne les regarde même pas, ses yeux passant du marquis à la marquise - ils restent un peu plus longtemps sur la marquise que Vlad ne l'aurait voulu. Celu-ci s'assoit en lançant un regard appuyé à sa proie. Leurs prunelles se font face, mais elle se détourne. Ça n'est pas grave, il lui a montré que - peut-être - il la désirait. C'est tout ce qu'il voulait. Maintenant il l'ignore, et il se laisse aller à sa volubilité naturelle avec son nouvel ami.

<< C'est un endroit qui vous ressemble, pour sûr. Calme, simple, plein d'une sagesse héritée des siècles passés. Excusez moi, j'arrête la flatterie, c'est un penchant naturel chez moi... oh, vraiment ? Mon château ne contient pas de bibliothèque comme celle ci : les ouvrages sont rangés dans des meubles dispersés un peu partout, à côté de mon bureau, dans les salles de réception... c'est toujours tout une histoire pour retrouver le moindre ouvrage. Ça n'est pas très habile de ma part, je vous l'accorde... ah oui, évidemment. Non ?... Oh. Comme je vous comprend. Mais pourquoi donc ?... A votre place j'aurais expliqué à cet insolent que - ah pardon. Oui ça change tout. Enfin vous savez, dans ce genre de situation... oui, oui, certes. Mais enfin, je pourrais prendre l'exemple d'un des fermiers qui élèvent des chèvres pour moi [...] on en revient toujours à la même conclusion ! [...] ces barbares de Sarasins [...] un éclat digne de votre Louis XIV ! [...] c'est un point de vue très helléniste, si j'ose dire [...] Cet agneau est délicieux ! [...] au diable ce Spinoza, j'en ai encore la migraine ! [...] je comprend tout à fait. Moi non plus, je ne fais jamais confiance aux anglais [...] Vous lisez, vous aussi ? >>

Il était soudain revenu à la femelle, qui ne pouvait jusque là en placer une, affichant sur son visage une calme bienveillance.

Lollipop Du Vivier

Créature

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 4 lundi 03 février 2014, 10:47:30

Point de Vue d'Ophélia

Tu as la même réaction que ton mari en sentant le froid de sa peau. De famille ? Tu n'as jamais entendu d'une froideur de famille mais apparemment, cela existe. Tu frissonnes, un long frisson qui monte le long de ta colonne vertébrale et te fait frémir, presque gémir. Ton coeur qui bat contre ta poitrine, ce rouge qui monte à tes joues alors que tu plisses les yeux. Ne pas laisser voir ce que tu ressens, il ne faut pas qu'on sache que tu faillis. Une femme mariée ne peut pas ressentir ça pour un autre homme. C'est impensable, inimaginable. Et pourtant. Tu ne peux pas nier tes sentiments, qui commencent doucement mais surement à hanter ton esprit pourtant droit. Depuis que tu as épousée Ruloc, tu as cette droiture des gens pieux. La religion te permet presque de supporter l'attitude de ton cher mari et tu suis les préceptes religieux à la lettre. Et voilà que cet homme apparaissait dans ta vie et chamboulait toute ta vie, toutes tes idées, tout ce que tu pensais comme vrai, comme certain. Tu es certaine de ne pas pouvoir ressentir cet amour qui noue ton coeur et le lacère. Tu n'as pas le droit.

Et pourtant, quand tu prends le bras de Ruloc, plus rien ne te lie déjà à lui. Les lèvres du jeune homme sur le dos de ta peau pâle te font frémir de plaisir, ce plaisir interdit et incertain si agréable. Tu ne veux plus qu'il lâche ta main. Ton coeur ne veut plus s'éloigner. Ta raison souhaite le voir s'enfuir au loin, ne plus jamais croiser ses yeux sombres, ne plus jamais sentir son regard sur ton corps, ne plus jamais imaginer son corps nu contre le tien. C'est immoral, Ophélia ! C'est indigne d'une femme bien élevée, indigne d'une femme mariée. Tu ne peux tout simplement pas continuer à penser à son corps, à ses yeux, à son visage. Et pourtant, tu sens son regard sur ton corps. Ton instinct féminin te guide assez bien et il t'indique en grandes lettres grasses que le Comte Vlad n'est pas indifférent à ton corps, à ton visage, à ton attitude. Est-ce que ce la te plaît ? Terriblement .. Mais c'est encore plus immoral  ... ! Il ne faut pas que Ruloc le sache. Lui, si .. pieux, si fidèle, que penserait-il de toi ? Il serait malade de savoir qu'il est marié à une femme qui a des pensées infidèles. Mais il est tellement sûr de lui et a une si grande confiance dans son invité que tu pourrais le tromper devant ses yeux sans qu'il ne le prenne en compte et ne le croit. C'est ce que tu veux, n'est-ce pas ? Le tromper, longuement dans les bras de cet homme, t'y jeter alors que tu ne le connais pas, t'y blottir et te perdre dans ses yeux .. Tu ...

Tu te tais. Tu essaie de faire taire tous ces sentiments. Ce n'est pas important. C'est passager. N'est-ce pas ? Assise, tu regardes droit devant toi, les yeux dans le vide, ta fourchette jouant dans ton assiette. Tu as à peine grignoter le repas chaud, trop anxieuse pour te sentir à l'aise. Tu entends le Comte Vlad qui parle, parle avec Ruloc sans jamais s'arrêter. Quel ennui .. Ruloc adore ce genre de conversation, le Comte Vlad sait très bien mené la conversation et toi .. Toi tu attends que ça passe. Cela te passe bien au dessus de ce que tu penses. Cela te semble bien inutile. Et quand il t'adresse de nouveau la parole, tu relèves les yeux vers lui, une seconde, étonnée. Tu mordilles légèrement ta lèvre inférieure en avalant ta salive, cherchant une réponse intéressante. Tu lis. Bien sûr .. Mais pas exactement des livres très recommandables .. Une femme ne doit pas lire, normalement. Et encore moins ce que tu feuillètes ..

<< - Je .. Oui. Je lis. Mais sans doute pas des ouvrages aussi philosophiques ou scientifiques que les vôtres, Comte.
- Mon épouse ne peut tout simplement pas voir un ouvrage de médecine sans détourner le regard. N'est-ce pas Ophélia ?
- Pardon ? Oh. Oui. Les corps nus et le sang m'indisposent ... Mais continuez, Comte. Je suis certaine que Le Marquis est toute ouïe. La Transylvanie l'a toujours intéressé. >>


Cette manière calme et indifférente de ramener la conversation sur Ruloc est assez amusante, pour un observateur extérieur. Tu es si conquise, si mal-à-l'aise et sensible à cet homme que tu préfères ne pas lui adresser la parole. S'il examine un instant ton visage, il aura pu voir le rouge quand ton mari t'oblige à parler de corps nus .. Ce que tu lis ? Cet ouvrage qu'on a offert à Ruloc, un de ses amis d'enfance, le jour de votre mariage .. Pour se moquer. Pour rire ! Un ouvrage qui te fait honte, des dessins .. De corps nus. De corps nus qui ne font plus qu'un, dans toutes les positions différentes. Pas de texte .. Juste ça. Des positions que tu n'as jamais pu essayer, bien sûr. Tu dois être écarlate, tes doigts tremblent légèrement alors que tu retournes à la contemplation du mur.

Mais enfin, tu tends l'oreille avec un sourire perdu à leur conversation. Il t'a demandé ton avis .. ! Il s'intéresse donc à toi ? Oh ! Tu es comme une enfant .. Tu imagines qu'il porte un intérêt à ton avis, à ce que tu penses de la littérature .. Tu te mets donc à relever le nez pour les écouter, ton regard passant de Ruloc au comte, s'attardant sur les traits de votre invité, longuement pour garder son visage dans ta mémoire, l'ancrer et le voir dès que tu fermes les yeux.

Point de Vue de Ruloc

Tu te rappelles ! Tu voulais faire lire à ton invité un livre unique, dont tu es le possesseur du seul et unique exemplaire. Un ouvrage extraordinaire qui devrait intéressé ton spirituel invité. Il faut vraiment que tu lui fasses lire cette oeuvre !

<< - Comte, je vous avez parlé d'un ouvrage dans nos échanges littéraires .. Vous savez, cette oeuvre [...] Vous imaginez bien que je veux vous la faire lire ! [...] Bien sûr, nos avis pourraient diverger au sujet de son auteur, mais l'oeuvre en elle-même reste indémodable [...] Oui ! J'en suis le l'unique possesseur. Vous ne pouvez qu'imaginer l'argent que m'a demandé ce livre, le prix .. ! Mais j'en suis tellement fier. Il faut que je vous le montre. [...] Voulez-vous une part de cette tarte ? [...] Les anglais ?! Ils nous auront avec leur "monarchie constitutionnelle", quelle rigolade ! Ils se moquent du monde .. ! >>

Tu te tais un instant, avalant une bouchée de la tarte à la pomme, certes simple mais délicieuse, qu'Ophélia à commander comme dessert. Un bruit te fait presque sursauter. Suzanne entre. Tu jettes un regard à Ophélia. Elle n'a donc pas demandé à sa servante de ne pas les déranger ? Ca ne lui ressemble pas ... Suzanne ne va pourtant pas s'adresser à sa maîtresse qui semble ne pas s'apercevoir de sa présence. Ton regard se perd sur ton épouse. Elle a cet air indescriptible qui ne lui ressemble guère. Elle n'est pas indifférente à ton invité, elle n'est pas froide et extérieure à vos conversations. Au lieu d'avoir peur de ce soudain changement d'attitude, tu en es heureux et charmé. Il suffisait peut-être seulement d'avoir un invité aussi brillant que le Comte Vlad pour rendre à Ophélia une certaine joie de vivre qui lui allait si bien. Certaine. Elle n'est pas non plus très joyeuse mais s'intéresse à vous. Tu relèves la tête vers Suzanne qui s'approche pour te parler. Elle paraît anxieuse.

<< - Monsieur ... Des hommes dans le domaine seraient prêts à se rebeller .. On parle d'une insurrection dans les champs en bas du château. Ils veulent vous parler et votre secrétaire m'a demandé de vous avertir. Vous seul pourrait faire taire ces protestations...>>

Tu relèves les yeux vers ton invité avant d'hocher légèrement le menton. Tu poses la serviette sur la table et te lève en expliquant doucement la situation à Ophélie et au Comte. Ton épouse tiendra compagnie à ce jeune homme et lui montrera le livre, tu en es sûr ! Il faut que tu y ailles, que tu étouffes les complaintes avant qu'elles ne prennent trop d'importance.

<< - Comte .. Vous m'excuserez mais des informations de dernières minutes m'obligent à vous quitter pour cet après-midi. Ophélia .. Vous avez où se trouve le livre, n'est-ce pas ?
- Ne vous inquiétez pas. Soyez prudent. >>


Tu souris et salue Vlad. Tu le laisses aux bons soins de ton épouse .. Et Ophélia sera aux très bons soins du comte.

Point de Vue d'Ophélia

Il est parti. Vous êtes seuls dans la bibliothèque. Suzanne a débarrassé la table. Elle a ordre de vous laissez seuls. Un silence. Un léger silence avant que tu ne te lèves, le souffle légèrement haletant, les joues rougies. Tu fais signe au Comte de s'asseoir sur un des divans de la bibliothèques.

<< - Vous voulez que je vous donne ce fameux livre ? Il se trouve sur des étagères du haut et .. AAAH ! >>

Tu es montée sur une chaise pour atteindre le livre .. Et là. Maladresse. Catastrophe .. Tu tombes. Tu glisses de la chaise. D'un coup, tu as peur. Si jamais tu tombes par terre .. Tu pourrais te faire si mal. En quelques secondes tu l'imagines ..

Mais tu ne sais pas. Tu tombes sur le sol .. Ou pas ?




N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Disorder

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 5 samedi 08 février 2014, 12:11:52

<< Oh, des romans ? J'ai cru comprendre que les femmes en étaient friandes. >>

Sur ce genre d'ouvrages aussi, le comte s'est abimé les yeux, durant ses longues années. Mais il ne va pas en faire l'étalage : trop de culture dans trop de domaines commencerait à lui donner des airs vraiment suspects. Il pose son regard inquisiteur sur la jeune femme, s'arrêtant un instant, la fourchette entre les lèvres. Elle semble tellement mal à l'aise qu'il ne peut retenir un sourire. Il se sent fort. Voilà ce que sa seule présence fait aux femmes qui n'assument pas leur désir - la plupart des femmes, en fait. Surtout des femmes de bonnes familles, celles qu'il affectionne tout particulièrement.

<< Oh, vous savez, ça n'est pas quelque chose qui m'attire non plus. Simplement, l'attrait de la connaissance me pousse parfois au delà de ma répugnance pour ce genre de spectacles. >>

Très honnête, ce Vlad. Il détourne poliment le regard lorsqu'elle l'incite à parler à nouveau et reporte son attention au mari. Il ne voudrait pas effrayer la donzelle et, pour cela, il lui faut faire preuve de patience. Elle est déjà sous son charme, de toute manière, prendre des risques inutiles ne jouerait pas en sa faveur. Il sait que, à moins de se montrer stupide, à la fin, il l'aura. Elle lui tombera dans les bras, comme un fruit mur tombe de l'arbre, même si cela prendra forcement plusieurs jours, voir plusieurs semaines. Et si elle tarde trop... tant pis pour elle. Il la prendra, de gré ou de force. Les siècles n'ont pas fait de lui un homme qui supporte aisément la contrariété, bien au contraire.

Il hoche la tête à tout ce que raconte Ruloc, lui laissant le loisir de d'étaler sa logorrhée à son tour. Le compte n'est qu'à moitié présent, même s'il laisse apparaitre un intérêt sérieux pour ce que raconte son ami. Il essaie de se convaincre de ne pas passer à l'action trop vite. Il sait que sa proie est nerveuse. Trop de hâte risquerait de la faire fuir. Il faut d'abord la mettre en confiance. Patience, Dracula, patience. Il a beau faire tourner ce raisonnement dans son esprit, il se sent vibrer d'empressement.

...

Tiens, une bonniche. Que veut-elle, celle là ? Ne voit-elle pas que les hommes de la haute sont en pleine réunion au sommet ? Qu'elle retourne à ses tartes - qui sont par ailleurs délicieuse, la soubrette. Oh quoi ? Une insurrection ? Oh. Brave fille. C'est merveilleux. Le Tout Puissant est du côté de la bête, aujourd'hui, ça ne fait aucun doute. C'est comme si le destin se chargeait d'écarter tous les obstacles entre lui et sa victime. Pauvre noblesse du Vivier.

<< Oh, ne vous excusez pas. Le devoir avant tout ! Bonne chance, l'ami. >>
commente-t-il d'un air grave.

Il attend que la servante débarrasse, patient, et jette des coup d’œil à son gibier, l'air avenant, l'air de rien. Puis il se relève en étirant ses membres engourdis, puis ses doigts, comme s'il s'apprêtait à jouer du piano, faisant quelques pas en rond. Il se modère encore une fois. Ne pas agir trop vite. La mettre en confiance. Lui sourire. Lui sourire beaucoup, l'ingrédient de base. Si la séduction était un gâteau, le sourire serait la farine.

<< Vous voulez que je vous donne ce fameux livre ? Il se trouve sur des étagères du haut et .. AAAH ! >>

CRUCHE ! Le comte se précipite derrière elle, paniqué. Elle va se fracasser ! Il est trop loin. Il n'aura jamais le temps d - il la heurte. L'arrière du crane de la demoiselle frappe sa pommette, lui infligeant une douleur sourde, lui faisant perdre son sens de l'équilibre, pendant une demi seconde. Il manque de tomber, fait quelques pas en arrière, pivote sur lui-même... mais enfin, il la tient, une main fermement plaquée sous son aisselle, un bras autour de sa taille. Il se calme ; c'est bon, tout va bien. Tout va même très bien. Il l'aide à reprendre son équilibre, calmement, pas pressé de devoir la lâcher, puis desserre son étreinte, laissant glisser nonchalamment sa paume sur le ventre et sur le flanc de la dame. Il pince les lèvres, tant ce rapide aperçu lui laisse imaginer de volupté. Bon sang, la forme de ce corps... il voudrait la déshabiller sur le champ, pour tout voir, pour sentir toute l'intensité de sa chaleur. Il veut la prendre maintenant, sur le divan. La rigidité quelque peu grisante qui commence à naitre en lui ne fait que lui brouiller un peu plus l'esprit. A moins qu'il confonde cause et effet. Tout ce qui est sûr, c'est qu'il a du mal à penser, et qu'il bande.

<< Oh, eh... eh bien, heureusement que je ne me suis pas assis. >> commence-t-il, tout en la guidant de ses mains pour la faire pivoter face à lui. Le contact reste chaste, toutefois ; il se contente d'effleurer le haut des bras et des épaules. << Je ne vous ai pas fait mal, j'espère ? >>

Il la regarde dans les yeux, souriant de toutes ses dents. Il lui semble devoir lutter contre une force qui l’entraîne en avant, comme si un fil invisible s’efforçait d'attirer ses lèvres sur le délicat visage d'Ophélia. Il n'a pas de plan à long terme, totalement pris au dépourvu par cette situation improbable. Mais ça n'est pas très important, puisqu'elle va céder à son charme... n'est-ce pas ?...

Non, ça n'arrivera pas. Il prend conscience qu'elle va fuir, s'il n'agit pas. Il doit frapper maintenant. Il n'a pas envie d'attendre, de toute manière.

Il lui saisit le menton, délicatement mais fermement, pour la forcer à lui faire face. Profiter de l'effet de surprise, de l'ascendant qu'il a sur elle. C'est parfait. Sa main se faufile quelques centimètre plus haut, contre la joue de la marquise. Il la caresse, lentement, du bout de ses doigts froids, de bas en haut. Puis il redescend avec le même soin, passe sous la mâchoire, dessine lentement le contour du visage en effleurant à peine la peau. Son corps de rapproche lentement, très lentement, dans un mouvement à peine perceptible mais inexorable ; elle ne peut pas reculer. Il la tient de la main gauche, avec force si elle l'y oblige. Leurs visages se retrouvent bientôt à quelques centimètres l'un de l'autre.

Dès qu'il voit qu'elle s'apprête à parler, il barre ses lèvres entrouvertes en y posant la verticalité de son index.

<< Tsss tss tss... >> chuchotte-t-il << Ne faites pas de bruit, je ne voudrais pas qu'on nous voit ainsi. >>

Et pour illustrer son propos, il prend la bouche au dépourvu, alors que ses deux lisières sont écartées, et il la piège ainsi, l'empêchant de se refermer. La sensation de la vie, de la chaleur, du sang qui palpite dans ces deux renflements charnus, lui fait tourner la tête, lui donnent l'envie de mordre et de percer, de faire jaillir son liquide vermeille et savoureux.

Il n'en fera rien. De ses lèvres d'une blancheur spectrale, Il caresse la pulpe rouge de la jeune femme, pendant plusieurs secondes. Il plane, un peu.

Puis il la relâche, calme, désintéressé. Il remet en place son pourpoint de toile, plus pour la forme que par réelle utilité, et, la mine joyeuse, s'approche nonchalamment de la chaise, cette chère et bienvenue complice, et la désigne de la main.

<< Voulez vous que j'y monte à votre place ? Je ne suis pas sûr de vous rattraper chaque fois avec autant d'adresse. >>

Sans attendre de réponse se hisse à hauteur du rayon qu'Ophélia fouillait avant sa chute ;

<< Quel est le titre, déjà ? Oh, un ordre alphabétique ! C'est tellement agréable, un tri bien entretenu... ah oui, voilà. >>

Il arrache l'ouvrage à ses congénères et descend de son perchoir, pour revenir face à la jeune femme. Le coin de sa bouche frémit légèrement, se dresse et puis s'abaisse, comme si le comte retenait un rictus.

<< Souhaitez vous que je vous laisse à vos occupations ? Je ne voudrais pas m'imposer, j'aurais bien peur de vous ennuyez. >>
« Modifié: mardi 04 mars 2014, 10:29:36 par Disorder »

Lollipop Du Vivier

Créature

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 6 samedi 26 avril 2014, 22:02:48

Tu relèves à peine la tête, légèrement. Tu préfères ne pas croiser son regard, qu'il ne lise pas si facilement dans ta gêne et ton cœur déjà trop largement ouvert à son sourire charmeur, à son parfum de domination. C'est délicieusement dangereux pour ta liberté, pour ta noblesse, pour ta piété et par-dessus tout pour ta morale. Tu dois rester quelqu'un de pieux, ne pas trahir la confiance que ton mari t'as donné le jour de votre mariage, ne pas le tromper avec un inconnu. Il n'est rien. Il ne doit pas te faire cet effet. Il lit un peu ? Et bien alors, cela ne fait pas de lui un intellectuel ! Ton cher mari lit bien, et il est pourtant aussi ennuyeux qu'une page blanche. Il est vide, il sonne creux, ses doigts sont tremblants, sa moue trop bienveillante, son haleine putride quand il a trop bu, ses yeux tellement mielleux .. Alors que lui. Tu esquisses un sourire pour toi toute seule, perdant ton regard sur la nappe de la table, soupirant longuement dans tes pensées. Lui .. Il représente la jeunesse, la vivacité, la sûreté. Il est tout ce qu'une femme peut aimer chez un homme. Tellement sûr de lui qu'on le bafferait, mais terriblement désirable.

Il est dangereux. Il faut que tu arrêtes de t'exciter comme ça. Tu t'fais du mal. Tu ne coucheras jamais avec lui. Ne te l'imagines pas nu, Ophélia. Tu n'iras jamais dans son lit. Il doit toutes les avoir à ses pieds, il doit toutes leur faire ce même effet. Tu ne dois pas tomber dans le piège, tu n'es pas une femme facile, tu n'es pas une prostituée. Tu es la Marquise du Vivier. Alors, il est temps de calmer tes hormones, aussi beau, aussi intelligent et cultivé soit-il. Il pourrait te faire fondre avec un regard mais il a l'intelligence de ne plus te fixer, de ne plus te regarder. Voilà. Ecoute Ruloc, fait semblant ou intéresse toi à lui, tu n'en as cure. Tant que tu ne brûles pas intérieurement de partir d'ici pour t'enfermer dans ta chambre et te toucher en pensant à lui. Ah, seigneur, comment peux-tu en être arrivée là ? Tu iras te confesser, cet après-midi, il faut que tu expies toutes ces pensées impies, que tu te flagelles, peut-être. Tu ne sais pas, tu ne sais plus, tu es perdue. Comte Dracula, vous la rendez folle, vous la torturez. Elle va exploser sous les sentiments si vous continuez. Camez le jeu.

Tu relève le visage pour fixer Ruloc qui paraît tellement intéressé par les dires de Vlad. Ah, il ne t'aide pas, ce pauvre vieux. Comment peux-tu penser ça ? Ca ne t'étais jamais arrivé auparavant. En même temps, cela fait des mois que tu n'es pas sortie de ce château, des mois qu'il ne ramène à ta demeure que d'autres croulants comme lui. Te voilà révoltée, Ophélia ? C'est du joli. Tu ne peux que soupirer de nouveau, plus fort, avec tant de lassitude que même Ruloc arrête de parler un instant. Ah ..  Tout s'accélère d'un coup devant tes pupilles vagues. Hein ? Tu vois votre servante, tu entends qu'une insurrection se prépare et te voilà seule avec lui. Seule avec celui qui t'arrache des soupirs, qui te fait avoir des pensées coupable et qui excite la femme frustrée qui se cache sous ta douce robe. Jetant un coup d'œil à ton décolleté, tu te dis que tu dois pouvoir lui plaire. Mais comment peux-tu penser ça ? Tu es totalement à l'ouest, ma pauvre enfant. Tu en dois pas devenir la victime de ce jeu qui continue à s'accentuer entre vous deux. C'est lui contre toi, lui contre ta fierté, contre ta morale, contre ton mariage. Tu ne dois pas lui laisser ce plaisir. Il est un bourreau des cœur. Rien de plus qu'un charmeur.

Tu l'entends s'étirer, tu zieutes vers lui. Tu imagines les muscles, son corps, son torse, son membre. Tu l'imagines contre toi. Tu imagines ses doigts, si fins, contre ta peau, te caressant, contournant le galbe de tes seins, jouant avec tes nerfs, avec ton désir. Tu esquisses un sourire à son encontre avant de redevenir de marbre, fermant ton visage à tes émotions infames, ton sourire s'évanouissant alors que seul tes yeux paraissent vouloir exprimer toute l'envie qui te dévore, qui torture ton bas-ventre et accélère ton battement de cœur, te faisant légèrement haleter. Saleté de corps. Tu montes sur la chaise .. Il est loin de toi. Il est si loin de toi. Tu tombes .. Il ne pourra pas te rattraper ! Il est trop loin de toi, il est si loin, tu vas te fracasser la nuque ! Tu ne vas pas .. Tenir ! Tu tombes ! Ton cœur accélère encore, ton sang afflue à tes tempes et … tu sens que ta tête tape contre quelque chose de pas si dur que ça alors que des bras musclés te rattrapent. Il était temps. ! Comment-a-t-il fait ça ? Oh .. Il était si loin ! Tu ne comprends pas. Tu sens .. Tu le sens trembler, tu sens ses mains sur ta peau. Ta taille est ceinturé par son bras, une de ses mains te tient sous l'aisselle. Tu es écarlate. Ton cœur bat la chamade, tu as l'impression que ta vie a failli s'arrêter. Pour l'instant, tu ne veux pas bouger de ses bras. Tu veux rester là. Ta bouche est entrouverte, ta langue légèrement sortie, ton souffle si rapide que tu as du mal à respirer. Tu te blottie contre lui, recroquevillée comme une enfant prise en tort. Une de tes mèches blanches se déroule de ta coiffure si stricte et s'élance vers le sol, tu sens tes cheveux se défaire. Tu frémis. Ton corps frissonne. Sa main parcoure tes formes et tu ne peux réprimer un long soupir.

Enfin tu poses tes pieds sur le sol, enfin tu te recules un peu de lui et te laisse tourner par ses mains, comme une poupée de cire qu'il peut toucher, effleurer, aimer. Rah, ne te laisse pas faire, Ophélia ! Tu le fixes, soupirant de nouveau, mais cette fois, c'est plutôt de contentement. Tu es en vie. Tu ne peux pas lui sourire, même si lui ne fait que ça. Trop d'amabilité dans son sourire, tu ne tiendras pas longtemps. Tu fonds, littéralement. Tu veux l'embrasser. Mais malgré ta passion, ton désir toujours croissant, tu as encore une morale. Elle t'enchaîne et c'est tant mieux. Tu serais déjà à lui, autrement. Et cela ne doit pas se passer si simplement.

<< - Vous .. Non, bien sûr que non. Ne soyez pas bête, Comte. >> C'est sec, cinglant. Tes yeux le fusille du regard. << Vous m'avez sauvé la vie, je ne vais pas en plus vous dire que vous êtes brutal. >> Tu ne le remercies pas. Tu vas pour te retourner et t'éloigner mais ..

Mais il t'arrête. Tu sens ses doigts sur ton menton. Tu hausses légèrement un sourcil, ton regard se faisant froid, le fixant seulement d'un air hautain. Pas d'emprise sur toi. Pourtant, tu te laisses faire sous le mouvement de ses doigts, cette caresse te tirant un soupir. Tu le fixes. Tu inspires rapidement, tu sens ton corps se raidir. Tes yeux viennent ensuite regarder la main gelée qu'il pose sur ta joue. Tu rougis, tu prends encore quelques teintes de rouge et enfin tu vas pour prononcer un mot. Tu es trop proche de lui ! Il dessine ton visage, il te tire un léger gémissement que tu ne peux étouffer. Le contact est pourtant si léger. Tes yeux se ferment à demi alors que tu le sens avancer vers toi. Tu fais un pas en arrière mais sa main te bloque. Tu ne peux que le sentir avancer, inexorablement. C'est ta chute, Marquise, qui avance. Tu vas pourtant pour parler. Mais son doigt. Son doigt que ta langue ne peut s'empêcher de caresser, d'un très léger mouvement. Comme un défi .. Tu lui lèches le doigt. Non. Ophelia !

<< Tsss tss tss... >> chuchotte-t-il << Ne faites pas de bruit, je ne voudrais pas qu'on nous voit ainsi. >>

Et te voilà en train de profiter du baiser qu'il t'offre. La langue qui a rapidement donner un coup à son index vient jouer timidement avec sa jumelle alors que tu ne fais rien pour te défendre. Tu sens ses lèvres si glaciales contre les tiennes, tu en profites, tu as honte, tu ne sais plus quoi faire. Mais tu ne dois pas faire ça ! Tu arrêtes de l'embrasser aussi rapidement que tu as commencé et tu te recules au moment où il te rend ta mobilité. Fier de son coup. Heureux. Si désintéressé, si calme que tu le regardes monter sur la chaise et aller chercher le livre sans même réagir. Tu te laisses doucement aller sur le divan, tu t'assois, tu passes le dos de ta main sur ton front qui luit de sueur. Trop d'émotion. Tu sens tes joues si brûlantes que ça en est indécent. Tu le fixes. Tu ne bouges plus. Mais les plis de ta bouche prennent une forme de plus en plus brutale. Furibonde.

<< Souhaitez vous que je vous laisse à vos occupations ? Je ne voudrais pas m'imposer, j'aurais bien peur de vous ennuyez. >>

Tu le fixes. Tu te relèves et une gifle, cinglante claque sur la joue du jeune homme. Elle est suivit d'une deuxième. Puis d'une troisième, encore plus violente. Tu ne prononces rien, montrant la porte du doigt, t'empêchant de pleurer. Tu as juste envie de pleurer. Tes nerfs contredisent ton esprit, ta passion, ton désir contredisent tes gestes. Tu retombes juste sur le canapé, en arrière, le dos sur le canapé, les jambes par terre, ta robe s'étalant autour de toi.

<< - Sachez que je vous exècre, Comte. Et maintenant, déguerpissez de ma vue. Vous m'insupportez. >>

Tu es plus qu'horripilante, tu es tout simplement détestable. Tu veux qu'il te déteste. Tu lui parles de haut, comme à un valet qu'on renvoie. Regardant le plafond sans même prendre la peine de te relever pour le fixer, tu restes allongée, ton ventre s'élevant avec ton souffle rapidement. Tu veux qu'il parte. Et qu'il ne revienne jamais. Et pourtant, tu as juste envie de lui sauter dessus et de l'embrasser, qu'il te prenne contre un mur, qu'enfin, toute l'excitation qu'il y a en toi se déverse sur ce jeune homme vaillant. Mais tu ne dois pas.

La morale.

Dieu.

Tout t'en empêche.




N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Disorder

Re : Avant l'ombre, le soleil luira. [Libre]

Réponse 7 jeudi 08 mai 2014, 01:39:51

C'est l'euphorie dans les entrailles du comte. Impossible de penser à autre chose que l'instant présent, impossible de mais s'en soucier. Elle a léché son doigt, c'est sûrement ce qui l'a chamboulé, relève-t-il distraitement, en redescendant avec l'ouvrage à la main. Il l'avouerait volontiers, il ne s'attendait pas à une réaction aussi osée. C'est comme si, pour s'assurer qu'elle tombera bien dans ses bras, elle se sentait obligée de l'inviter de la plus obscène des façon.

Eh, pas de panique, Ophélia. Le vampire te prendra quoi qu'il arrive.

Il est fier de lui, le vampire. Il est n'est plus lui même. Il se voit déjà sur elle, elle sous lui. Il l'imagine déjà couiner sous ses assauts. Il se demande si, finalement, cette banquette ne ferait pas l'affaire. Il la taquine encore un peu par ses propos, et il tente sa chance, l'air de rien.

*SBRAF*

Une gifle fouette sa joue : il cligne des yeux, surpris. Cette petite main si douce vient de le – *SBRAF*. Une douleur brûlante envahit le côté gauche de son visage, dont l'expression haineuse semble soudain refléter exactement celle de la marquise. Cette petit pute. Un troisième soufflet veut s'abattre sur lui, il l'arrête net. Le poignet de la jeune femme se retrouve prisonnier dans l'étau de sa main qui se resserre de plus en plus sur lui. Il est toujours incrédule qu'elle ait osé porter la main sur lui. Il devrait briser cette brindille qui lui sert de membre... La joue du vampire le brûle et le démange. Ça l'exaspère, ça le rend fou, de sentir ses yeux s'humidifier malgré lui ! Un réflexe naturel et incontrôlable lui a presque tiré les larmes, le forçant à battre des cils et à détourner le regard. C'est incommodant, inacceptable !!... Tout en la fixant à nouveau, il tord le bras de l'indocile et l'abaisse lentement, faisant valoir sur elle sa force irresistible. Il pourrait lui faire tellement mal... il l'aurait déjà fait, si elle n'était pas si parfaite... Toute autre serait déjà entrain de geindre en le suppliant de lâcher. Il aurait fait craquer l'articulation sous sa poigne, il lui aurait appris le respect.

Seulement, là, non. Impossible. Il n'est même pas sûr de lui faire vraiment mal. Il pourrait, bien sûr, et c'est cette pensée qui le calme. L'espace de quelques secondes, il la sent en son pouvoir et sa colère s'apaise un peu. Un peu.

Il desserre les doigts et la laisse aller... sans toutefois omettre de lui démontrer sa supériorité physique encore une fois. D'une vigoureuse poussée de la paume sur son plexus, il la rejette arrière, l'envoyant s'affaler brutalement sur le sofa.

Une légère douleur s'est emparée du cœur de Vlad. Là où le chaos de ses émotions capricieuses aurait du réveiller des palpitations effrénées, un poids comprime ses côtes. Sa cage thoracique se soulève par trois fois en se gorgeant d'air ; non pas que le vampire ait besoin d'oxygène, mais il obéit à un reflex, un vieux résidu de l'époque où il était un jeune homme bien vivant. A chaque inspiration, il reprend un peu la maîtrise de lui-même. Il ne lui faut d'ailleurs que quelques secondes pour retrouver son aplomb et toiser à nouveau la marquise, le visage presque détendu.

<< Sachez que je vous exècre, Comte. Et maintenant, déguerpissez de ma vue. Vous m'insupportez. >>

Sa mâchoire se crispe une demi seconde, pas plus. Il fait passer son livre d'une main à l'autre, jette une coup d’œil à la couverture, comme s'il prenait soudain la conversation à la légère. Puis il ramène son regard à son interlocutrice, dans un haussement de sourcil peu concerné.

<< Très bien. Vieillissez donc en paix. >>

L'ouvrage sous le bras, il se détourne et quitte la pièce sans empressement particulier, puis ferme calmement la porte derrière lui, laissant le bruit de sa clôture résonner doucement dans le silence de la bibliothèque, où ne reste plus que la marquise assise en vrac.


* ELLIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIPSE *


Les jours qui suivent, le jeune comte se montrera d'une jovialité à toute épreuve. D'un enthousiasme réfléchi lors de ses discussions avec le compte, la démarche légère et enjouée lors des promenades, déridant régulièrement le vieux noble par ses traits d'humours. Dès le troisième jour, le marquis proposera une partie de chasse au compte, dont ils reviendront tous deux à demi-hilares. Ruloc rentrera essoufflé, le visage rougit par le froid, mais visiblement détendu et heureux. Vlad, lui, ne semblera pas atteint par la fatigue ou le froid. Il sera toujours pâle et inébranlable, tel ne statue de marbre.

<< Il faudra que nous chassions à nouveau ensemble, comte ! >> lancera l'hôte alors qu'un domestique apportera à table une pièce du cerf abattu durant leur jeu barbare. Vlad acquiescera avec un sourire.

En permanence, il traitera la marquise avec une indifférence polie, ne lui adressant la parole que pour quelques banalités, ou lorsque la situation l'y poussera. Si bien qu'un spectateur naïf pourra le croire totalement indifférent aux charmes de cette dernière.


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