Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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On n'arrive au triomphe qu'en surmontant maintes difficultés [Cahir]

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Capitaine Queen

Humain(e)

Un pirate a toujours un sale passé, des évènements tragiques qui ont forgé son caractère et l'ont poussé à partir au-delà des mers, droit vers l'horizon, parce que plus rien ne les attend derrière. Parfois c'est un choix, parfois non. Quand on est pirate il faut s'attendre à mourir, il ne faut pas craindre la mort, il faut aimer la mer et savoir dompter les océans déchainés. Il faut pouvoir regarder la mort droit dans les yeux sans sourciller. Et ne jamais, jamais se retourner. Il faut savoir défendre sa vie... et parfois celle des autres. Il ne faut pas de pitié, pas de remord. C'est tuer ou être tué. Oui. Les pirates ont la vie dure. Qui plus est lorsque le pirate est une femme.

- Levez l'encre !!!

Queen regardait le gigantesque trois mats se préparer à prendre la mer. Depuis toujours elle naviguait que le Queen's Revenge, son propre bateau. Lorsqu'elle avait été capturée par les Ashnardiens et plus particulièrement par le Gouverneur Summer, son bien lui avait été enlevé. Elle était parvenue à s'enfuir avec ses camarades, leur évitant ainsi la pendaison. Mais il avait fallu récupérer son cher navire. Sur la terre ferme, la jeune femme ne se sentait pas très à l'aise et bien vite l'air marin lui manqua.

Il avait fallu convaincre des hommes forts de rejoindre leur cause, leur promettre mille richesse avant de les engager en tant que pirates. Mais ça avait fonctionné. Avec une petite armée, elle avait attaqué le port de nuit et avait, enfin, reprit possession de son bateau. Un acte qui eut tôt fait de revenir aux oreilles du Gouverneur qui, de rage, avait détruit son bureau.

Et voilà. Après être passé par l'île la plus proche pour faire le plein de matières premières, un équipage solide sous ses ordres, le Capitaine Queen était de retour sur les Sept Mers.

L'océan était d'un calme étrange. La lune se reflétait à la surface et le vent soufflait doucement, portant avec elle un chant, le seul son qui trahissait le silence pesant qui régnait dans l'immense navire. Une voix d'homme, douce et suave, qui semblait avoir endormi l'océan lui-même.

"Ho-hisse et Ho ! Miséricorde !

Pour nous tenir au bout d'une corde,

Faudra d'abord nous attraper,

Faudra d'abord nous aborder...

Ho-hisse-ho ! Pavillon noir !

Ho-hisse-ho ! Pavillon haut !

Tant que le vent pousse la frégate,

'y a du bon temps pour les pirates.

Tant que la mer est par-dessous,

C'est le corsaire qui tient le bon bout !

Ho-hisse-ho ! Pavillon noir !

Ho-hisse-ho ! Pavillon haut !"


Une silhouette était debout sur proue du bateau, se tenant à un l'un des vieux cordages. Sa cape volait doucement au gré du vent marin. Ses yeux étaient portés vers l'horizon, comme envoûté. Queen s'approcha de lui et s'arrêta non loin dans son dos. Sa voix vint interrompre le chant.

- Tu rêvasses encore, Bilal.

Le jeune homme droit et fier sur la proue se retourna et esquissa un sourire. Il s'approcha de son interlocutrice et son visage apparut à la lueur de la lune. Un visage jeune et mûr, bien plus beaux que ceux des hommes qui étaient sur ce navire. La belle pirate sentait toujours son coeur se serrer lorsqu'elle était en présence de ce garçon, qui n'était autrefois qu'un enfant. Elle se souvenait encore lorsqu'il était arrivé la première fois sur ce bateau il y a deux ans... frêle... apeuré... Il avait eu du mal à se faire à cette nouvelle vie. Les hommes du bateau l'avaient regardé de travers et n'avait cessé de l'observer.

- La nuit est belle, tu ne trouves pas Queen ?

La jeune femme tordit sa bouche en un sourire. Depuis qu'ils s'étaient évadés ensemble, la petite troupe était plus soudée que jamais. Bilal n'était pas le plus costaud, mais il progressait chaque jour, chaque mois. Et petit à petit, il devenait fort, terrassant ses ennemis avec dextérité. Il était courageux, téméraire, dynamique. Queen aimait ce garçon comme son petit frère. Elle posa ses mains sur les épaules de celui-ci.

- Tu vas attirer les sirènes avec ta voix de mélomane, garçon. Viens donc avec moi boire un verre.

Ils ne firent pas que boire un verre. Le petit frère devint amant durant l'heure qui suivie. Pour lui, qui avait admiré cette femme, ce fut le plus beau moment de sa vie. Jamais il n'avait pensé, ni même osé imaginer, qu'il puisse avoir le droit à un tel honneur, celui d'être entre les bras de son Capitaine.

* * *

Ils étaient arrivés en pleine nuit, sortant d'une épaisse brume blanche tels des fantômes. Il y avait eu un cri et puis une explosion, un tremblement. Les hommes du bateau Nexusien s'étaient éveillés en sursaut et avaient attrapés leurs armes. Queen avait donné des ordres. Ils attaqueraient ce bateau et y voleraient toutes les richesses. Le Queen's Revenge arborait fièrement son pavillon et tous savaient qu'ils avaient affaire à des pirates. Le Capitaine s'était précipité sur le pont pour se battre avec ses hommes. Les canons grondaient partout, les hommes hurlaient et criaient. Bientôt ils furent rattrapés et les pirates parvinrent à se jeter sur le pont. Épée à la main, Queen tua ceux qui s'opposaient à elle avec acharnement. Nul ne parvenait à la toucher tant sa façon de combattre était audacieuse et rapide.

- On a de la visite !! Hurla soudain Rick.

Queen ouvrit des yeux sidérés. Non ! Pas ça ! Elle repoussa avec violence l'un des hommes qui voulaient l'embrocher et vira les autres à coup de coudes et d'épaules pour se frayer un passage. Elle se dirigea vers la poupe pour en avoir le coeur net. Et ce qu'elle vit ne lui plût pas du tout. Vraiment pas. Des navires Ashnardiens, dont Le Fallacieux, voguaient droits sur eux... accompagnés par des dragons. Les Dragons de Sylvandell.

- Merde ! Les gars, prenez tout ce que vous pouvez et remontez à bord, faut qu'on se tire de là !

- 'font chier, enfoirés d'Ashnardiens !
Grommela Clyve en s'exécutant.

Hors de question pour eux de se trouver de nouveau prisonniers. Car cette fois-ci, ils ne s'en sortiraient pas. La flotte ennemi approchait rapidement, sans compter ces saloperies de dragons contres lesquels ils n'avaient visiblement aucune chance. Mais le Queen's Revenge était un navire extrêmement rapide et ils avaient encore un peu de temps pour fuir. A moins que...

- Queen ! La voile est coincée !

Oh merde. La jeune femme bondit sur son navire et attrapa le cordage, aidant ses hommes pour border la voile au plus vite. Si elle ne s'ouvrait pas rapidement, ils étaient dans le pétrin.

C'est alors que d'autres navires apparurent. Des navires de guerre, certes, mais appartenant à Nexus. Génial. Elle allait se retrouver entre les deux clans. Tout le monde savait qu'ils étaient en conflit perpétuel. Et franchement, un seul ennemi suffisait. La jeune pirate n'avait pas besoin de se retrouver entre deux feux.

La voile s'étira enfin, se gonflant grâce au vent qui soufflait. Le bateau s'éloigna lentement. Trop lentement.

- On n'a pas assez de temps. Armez les canons !!

Si les deux clans leur tiraient dessus, ils étaient foutus. Mais pas question d'abandonner, ils allaient se battre. Contre qui, elle ne savait pas encore. Ou plutôt, elle hésitait.

Elle se rendit assez vite compte que son bateau de pirate n'intéressait pas vraiment les Nexusiens... et plus tellement les Ashnardiens non plus. Ceux-ci se dirigeaient mutuellement l'un vers l'autre. Ça allait saigner. Sauf que le Queen's Revenge se trouvait toujours au milieu. S'ils ouvraient le feu, ils allaient prendre sacrément cher. Bon, tant pis, sa décision était prise.

- Clyve ! Va dire aux hommes de viser les bateaux Ashnardiens !

- Hein ? Et ces tapettes de Nexusiens, alors ?

- T'occupe, fais ce que je te dis !


Une seule solution, éviter le conflit avec les Nexusiens et chercher plutôt à s'en faire des alliés. Plus ou moins. Disons que s'ils les aidaient un peu, ils éviteraient de les couler la prochaine fois qu'ils se croiseraient. Même s'ils avaient tenté de piller un de leur bateau remplit de voyageurs...

Les canons explosèrent. Le navire visait la flotte de l'empire Ashnardiens. Heureusement, les dragons avaient plutôt décidé de s'en prendre aux Nexusiens, passant au-dessus du navire pirate sans cracher le feu. Ouf ! Ils avaient encore une chance.

Queen fit cracher son navire pendant un moment, le temps qu'ils s'éloignent un peu. La flotte Nexusienne s'était approchée et elle croisa le regard d'un des commandants. Celui-ci eut l'air perplexe un instant, puis envoya un geste de remerciement contrit à la jeune femme. Elle lui répondit en s'inclinant galamment, chapeau bas, du genre "je suis votre obligé". Ça semblait lui avoir plu, car il se désintéressa totalement d'eux. Parfait !

Queen hurla encore quelques ordres. Ce n'était pas fini. Les Ashnardiens étaient tous prêts et ils allaient devoir prendre les armes et peut-être même devoir aborder un navire. La confrontation allait être rude. Surtout si ce navire se révélait être Le Fallacieux. Mais peut-être tenait-elle là déjà sa revanche ? Ce qui inquiétait plutôt la jeune femme, c'était les dragons. Heureusement pour l'heure, ils se tenaient tranquille.

Il y eut encore quelques minutes qui s'écoulèrent, puis le premier bateau Ashnardien parvint à leur hauteur.

- A l'abordage !!

Son équipage se rua en hurlant sur leurs ennemis, le bain de sang avait commencé. Queen ne comptait pas prendre part à ce conflit très longtemps. Elle devait cependant rester le temps suffisant pour couler au moins un navire et se tirer d'ici au plus vite. Elle prouverait ainsi sa bonne fois envers les Nexusiens, un bon début en somme et éviterait de se faire incendier par les gros lézards.

Dans le feu de l'action, ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'un voyageur clandestin s'était glissé parmi eux.
« Modifié: samedi 23 novembre 2013, 11:29:24 par Capitaine Queen »

Cahir

Humain(e)

Les Îles de la Côte de Nacre constituaient un agréable archipel situé à quelques centaines de milles marins de Nexus. C’était un très bel archipel, très prisé pour le tourisme, en raison de ses îles sauvages, paradisiaques, et assez peu sauvages. Nexus avait colonisé ces îles il y a plusieurs centaines de siècles. Vierges de toute présence humaine, elles avaient abrité des colonies nexusiennes. Des forts militaires sommaires avaient été bâtis, tandis que des recherches sur les îles n’avaient relevé la présence d’aucun gisement. Depuis cette époque, les forts militaires avaient été reconvertis en confortable station balnéaire, l’archipel vivant des ressources qu’il parvenait à produire sur des terrains agricoles, ainsi que des revenus issus du tourisme. L’ensemble marchait plutôt bien, et, depuis les ports de plaisance de Nexus, de nombreuses croisières étaient organisées, regroupant généralement des gens assez fortunés de Nexus, suffisamment pour avoir envie de partir en voyage avec leurs concubines ou maîtresses. Le Perle des Mers voguait ainsi depuis une ou deux semaines, quand il avait rejoint la Côte de Nacre.

Cahir faisait partie de l’équipage censé surveiller le bateau, après avoir fait parler de lui comme videur dans une auberge. Le glorieux guerrier ashnardien était de plus en plus loin, mais ses récentes mésaventures l’avaient laissé sur la paille. Manquant de liquidités, le courageux guerrier n’avait pas eu d’autres choix que d’accepter des petits boulots. Devenir videur avait été assez difficile, du fait qu’il n’avait pas un énorme gabarit, et, après avoir fait une démonstration personnelle, il avait été embauché dans une agréable auberge. Le gérant de l’auberge avait un frère qui travaillait au sein de la compagnie maritime gérant des voiliers et des bateaux vers la Côte-de-Nacre, et c’était par ce biais que Cahir s’était retrouvé sur le bateau. Après s’être assuré qu’il n’y avait aucun passager-clandestin, son activité s’était rapidement résumée à calmer de jeunes hommes rendus ivres essayant de culbuter les minettes délurées de la société nexusienne dans les cages d’escaliers. C’est en repoussant l’un de ces galants hommes qu’il s’était rapproché, bien malgré lui, d’une certaine Monica Hopbert, fille d’un riche négociant, qui lui avait avoué risquer de passer une année au couvent, car son père avait appris qu’elle s’était faite avorter, se droguait, et avait une fâcheuse tendance à se faire culbuter par des inconnus. Pour l’heure, Cahri avait évité de coucher avec Monica, mais, hier soir, cette dernière l’avait attendu dans les détours d’un couloir, lui faisant des propositions des plus indécentes, avec un petit parfum qui lui avait donné une érection. Il savait très bien ce qu’il risquait si on le surprenait à butiner les fesses de la fille d’Hopbert. Ce dernier avait le bras suffisamment long à Nexus pour que Cahir se retrouve balancé dans la mer, avec un boulet aux pieds.

Le Perle des Mers était en train de faire demi-tour. Quand le navire avait rejoint la Côte-de-Nacre, et la première station balnéaire, à Fort-Doré, il était tombé sur des navires militaires. Les Ashnardiens envisageaient d’attaquer la Côte-de-Nacre, et les civils devaient immédiatement partir. Le capitaine n’avait guère attendu longtemps, au grand désespoir des passagers. La perspective de tomber sur les mercenaires ashnardiens était néanmoins suffisamment préoccupante pour contraindre le capitaine à préférer partir. Cahir, de son côté, n’était pas surpris. Économiquement parlant, la Côte-de-Nacre n’était pas fondamentalement importante, mais, d’un point de vue stratégique, cet archipel offrirait aux Ashnardiens un bon avant-poste pour leur permettre de continuer leur guerre maritime contre Nexus. La flotte nexusienne était terriblement puissante, constituant la plus puissante flotte de Terra, et l’Empire cherchait donc à réduire cette suprématie maritime... Sans guère de succès, pour l’heure. Tomber en plein milieu d’une guerre navale ne tentait pas des masses Cahir.

C’est ce soir que la guerre se déclara, le long de la Côte-de-Nacre. Cahir se tenait alors sur le bastingage, observant la mer, silencieux, songeur, pensif. Que comptait-il faire de son avenir ? Il l’ignorait. Nexus était un endroit qu’il abhorrait, mais il avait de plus en plus le sentiment qu’il n’en sortirait jamais, que cette ville finirait par avoir sa peau.

*Tu n’es que partiellement responsable... C’est que je n’ai pas eu de chance...*

Ces dernières quêtes s’étaient soldées par de lourds échecs, qui en avaient, soit fait un esclave, soit avaient détruit toute une partie de son matériel.

« Oh, vous êtes là... »

Tournant la tête, Cahir vit Monica se rapprocher, de cette démarche sensuelle et féminine qui caractérisait les belles jeunes femmes sachant qu’elles étaient belles. Si, au moins, elles se maquillaient de manière excessive... Elle portait une belle robe ouverte, découvrant des jambes bronzées magnifiques, et on devinait sans difficulté, sous cette robe, la présence d’un corset moulant agréablement ses formes. Une magnifique femme à la chevelure brune et bouclée qui provoqua en lui une nouvelle érection.

« Tout va bien, Madame ? Si vous avez un quelconque problème, je... »

Monica fit une petite moue contrariée en se rapprochant de lui, et tendit sa main, parfaitement manucurée. Elle la posa sur son torse.

« J’en ai un, oui... Que vous pourriez peut-être résoudre... »

Cahir soupira à nouveau, sentant son cœur s’emballer. Son corps heurta le bastingage, alors que la femme remontait ses mains le long de son torse, son beau sourire hypnotique envahissant son imagination. Ses lèvres se rapprochaient lentement... Lorsqu’il y eut une explosion à proximité. Monica poussa un hurlement, et Cahir sursauta, portant la main à sa ceinture, abritant le fourreau de son épée. Un navire s’approchait rapidement vers eux, et le tir de leurs canons avait frappé l’un des grands mâts du bateau, le faisant lourdement tomber dans des craquements sinistres.

« Pirates ! Pirates !! »

Cahir soupira. Les pirates étaient assez courants dans cette région, et, avec la concentration de navires de guerre le long des bastions militaires, les bateaux de croisière n’étaient pas autant surveillés qu’il le faudrait.Le navire de pirate arrivait rapidement, alors que Cahir vit d’autres gardes approcher. Les pirates débarquèrent alors, partant à l’abordage, et l’un d’entre eux arriva à côté de Cahir et de Monica.

« Hîîîî !! Protégez-moi !! »

L’homme courut vers eux, portent une sorte de courte hache. Cahir réagit rapidement. N’ayant pas le temps de sortir son épée, il compta sur la vitesse de l’homme pour agir vite. Il fléchit les genoux, et s’élança contre l’homme, le heurtant au torse. L’homme en lâcha sa hache, et Cahir le balança par-dessus le bastingage. L’homme poussa un hurlement effrayé en tombant dans l’eau.

« Allez vous abriter, Monica, vite ! »

Monica obtempéra rapidement, et se mit à courir rapidement, tandis que d’autres pirates débarquaient. Cahir attrapa son épée, et vit l’un des pirates tuer l’un des gardes. Un autre pirate se rua vers Cahir, qui para sa lame ascendante, de haut vers le bas. Il utilisa sa lame à la verticale, et tendit son pied, frappant l’homme au ventre, le repoussant. L’individu s’affala sur le sol, et, en tournant la tête, l’apatride vit une superbe femme débarquer. Aussi belle que redoutable, elle égorgea l’un des gardes du navire, le sang giclant dans l’air, avant que le garde en tombe sur le sol, se tortillant lamentablement en laissant échapper des projections de sang.

D’autres gardes arrivaient, portant notamment des arbalètes, lorsque Cahir entendit un souffle. Tournant la tête, il crut avoir une vision quand il vit une silhouette fendre la nuit, passant à travers les nuages.

« Oh non... »

La silhouette élancée apparut, tendant des ailes immenses, avant que sa gueule ne se mette à s’embraser. Dans un rugissement terrifiant, qui couvrit le bruit de l’abordage, un dragon apparut, ses écailles dorées luisant dans l’obscurité, alors qu’il se met à balancer un jet de feu, incendiant le milieu du pont. Cahir vit plusieurs hommes, aussi bien des pirates que des gardes, se faire carboniser en hurlant, alors qu’un mur de feu fondait droit vers Cahir. Ce dernier agit par instinct, et courut rapidement, enjambant le bastingage, avant de sauter dans le vide. Il atterrit dans l’eau, évitant le jet de feu, tandis que le dragon se mit à s’envoler.

Fort heureusement, Cahir ne portait pas son armure en ébonite noire, qu’il avait laissé en réparation à Nexus. Il portait une légère côte de maille, qui était lourde, et l’attirait vers le fond. Il posa ses mains à sa côte, et entreprit de la défaire, avant de remonter rapidement, filant vers le navire pirate. Ce dernier ne atrda pas à repartir, conscient, visiblement, qu’il ne pouvait rien faire contre un pirate, et Cahir s’accrocha à l’une des cordes que les pirates avaient utilisé pour partir à l’abordage. Ce faisant, il entreprit de grimper, se trouvant contre le rebord du bateau, tandis que, dans l’obscurité, des navires de guerre commençaient à se former. Des Ashnardiens approchaient, ainsi que des Nexusiens. Le navire de croisière brûlait partiellement, et les dragons dorés se déplacèrent rapidement, fondant vers les navires de guerre nexusiens. Cahir entreprit de grimper le long de la corde, soufflant légèrement, bandant les muscles, alors qu’une véritable guerre maritime était en train de faire rage.

Les cors ashnardiens étaient en train de rugir.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Capitaine Queen

Humain(e)

PETITE AMBIANCE ...

Queen s'était lancé dans le combat, menant ses hommes avec toute la hargne et l'efficacité qui avait fait d'elle aujourd'hui un capitaine et une femme respectée de ses hommes, adulée par son peuple et crainte de ses ennemis. Cependant, les combats n'étaient jamais perçus comme un jeu pour elle. Elle tenait à son équipage, avait confiance en ses hommes et refusait par-dessus tout de les considérer comme de la chair à canon. C'était pourtant là, souvent, les pratiques d'origine des pirates. Peu importe les habitudes, jusqu'à présent, agir comme ça ne l'avait pas handicapé.

La bataille faisait rage, les deux clans s'étaient rejoints et les canons grondaient, brisant la coque des navires, faisant valser des corps imprudents par-dessus bord. On entendait aussi les fusils, les cris et les armes qui s'entrechoquaient. Sans compter, de temps en temps, le souffle ardent des dragons qui mettaient le feu aux navires Nexusiens. Une véritable apocalypse ! Pourvu qu'ils tiennent bon...

Le navire abordé n'était pas le Fallacieux. D'un certain côté, c'était une bonne chose. Queen, tout en se battant, jetait des œillades pour tenter de l'apercevoir.

Soudain, un ennemi parvint à passer le corps de son fusil par-dessus sa tête, tentant alors de l'étrangler avec tout en la maintenant solidement contre lui, ricanant. Queen grimaça et repoussa un autre déluré qui se jetait sur elle d'un bon coup de pied dans la mâchoire. Elle usa alors de toute sa force pour profiter de la position de son ennemi. Grâce à une prise semblable à celle du judo, elle le fit rouler par-dessus son dos, l'envoyant ainsi brusquement à terre. Sans pitié, elle l'acheva d'un coup de sabre.

C'est en se redressant à son tour qu'elle aperçut le Fallacieux.


* * *

Sur le Fallacieux, à ce moment-là...

- Gouverneur ce... c'est une mauvaise idée. Vos hommes ne vont pas apprécier, il faut se concentrer sur l'ennemi, il...

L'homme en question agrippa violemment son second par le col qui faillit bien s'uriner dessus. Tous savaient à quel point l'individu était éprit de folie et capable des pires choses, même contre les siens. Et protester ses ordres, était fortement déconseillé. Approchant son visage, Summer cracha :

- Nul ne conteste mes ordres, Amiral Crow. Le Capitaine Queen EST notre ennemie. Une ennemie de l'empire que je rêve de voir crever une fois pour toute entre mes mains ! La dernière fois que cette petite peste s'est enfuit, elle a bien faillit me tuer. Je ne laisserais pas passer cette chance.

Il relâcha brusquement l'Amiral, blanc comme un linge, qui rajusta maladroitement son uniforme avant de saluer rapidement son supérieur et d'aller donner les ordres à ses hommes de virer de bord. Le Fallacieux allait se diriger droit que le Queen's Revenge. Peu importe les répercutions. Là où il se trouvait, le navire était couvert par le reste de sa flotte et ne craignait pas les canons Nexusiens. En cas d'accrochage, les dragons seraient là pour gérer l'affaire. Mais hors de question qu'il laisse s'enfuir une fois de plus cette petite salope.


* * *

- Le Fallacieux approche, Capitaine !! Hurla Bilal. Le Gouverneur est à bord !

Queen tua le soldat qui lui faisait face et se redressa, repoussant quelques mèches de cheveux de devant son visage en renversant sa tête et sourit. Parfait. Il était temps.

Elle planta arracha une nouvelle fois sa lame ensanglantée du corps d'un soldat qui s'écroula, puis remonta à bord, encourageant son équipage à faire de même. De toute manière, le bateau Ashnardien avait perdu ce combat. Les canons du Queen's Revenge rugirent et c'est en fixant le Fallacieux avec un regard fier et provoquant, qu'elle laissa les Ashnardien et leur navire couler petit à petit. Narguer le Gouverneur, une fois de plus, était un véritable plaisir.

Alors que le capitaine s'imaginait déjà égorger lentement Summer, Clyve vint poser une main sur son épaule.

- Queen. Je sais que tu veux te venger et ça a l'air d'une bonne occasion pour toi. Mais je t'assure... Summer c'est pas n'importe qui. Ses hommes sont entraînés, pas comme ceux qu'on vient juste d'enculer là et tu le sais. Ton équipage est encore neuf, ils feront pas le poids. La voix est libre, on a plus qu'à se tirer.

- Non ! On peut le faire. Je veux qu'il crève !

- Moi aussi, bordel, mais sois pas aveugle ! T'as vu les gros lézards au-dessus de nos têtes ? Si on fait fait seulement mine de pouvoir les battre il va appeler du renfort. Et j'ai pas envie de terminer grillé par un de ces monstres !


La jeune femme faillit répliquer, bien trop aveuglée par sa haine justement. Mais en croisant le regard de son vieil ami, elle se reprit. Avait-elle réellement envie de prendre ce risque ? La dernière fois, elle avait faillit tous les tuer. Elle finit par se raviser. L'heure de sa vengeance n'avait pas encore sonné, elle devait bien le reconnaître.

Elle soupira longuement, passa une main dans ses cheveux, puis donna l'ordre de se replier. Ils se tiraient. Mieux valait fuir ce combat perdu d'avance, planté au milieu d'une guerre qui ne les regardait pas vraiment.

Le Queen's Revenge vira de bord et aider par le vent qui soufflait parfaitement dans son dos, il prit de la vitesse et s'éloigna peu à peu du grabuge.


* * *

Au même moment, sur le Fallacieux...

Summer éructait de rage. L'un de ses navires venait de couler sous ses yeux et il pouvait apercevoir la silhouette fière et dominante de Queen le narguer. Le corps tremblant, le visage déformé par la colère, il leva une main, faisant mine d'attraper ce corps au loin, refermant ensuite ses doigts comme pour l'écraser, le broyer...

- Gou... Gouverneur ?

Le Queen's Revenge se mit soudain à virer de bord. Il fuyait. Summer était tellement hors de lui qu'il en devenait sourd et suait à grosse goûte, à deux doigts de la crise de nerf. Derrière lui, ses hommes attendaient nerveusement. Aucun d'eux n'osaient vraiment intervenir. Ils savaient que l'homme avait la gâchette facile, surtout à un moment pareil. Reniflant bruyamment, la voix vibrante, leur supérieur finit par lâcher :

- Poursuivez-le.

L'Amiral avait peur du Gouverneur, mais son titre ne lui permettait pas de laisser faire une telle folie. Il inspira un grand coup, tant pis s'il devait se faire tuer. Le Gouverneur était un homme fou à lier qu'il fallait raisonner, pour le bien de l'empire.

- Gouverneur, tenta t-il d'une voix posée et calme. Si vous abandonnez vos hommes, la flotte est perdue, dragons ou pas. Les Nexusiens sont plus nombreux, ils commencent à prendre le dessus. Vos hommes ont besoin que vous les guidiez, que vous vous battiez à leurs côtés. Je vous promets que quand ce combat sera terminé, nous retrouverons Queen. Je vous en donne ma parole.

Les paroles eurent l'air de faire leur effet. Summer ne tenta pas de le tuer et se tenait bien droit, observant le bateau pirate s'éloigner, mais il ne tremblait plus. Un peu moins en tous cas. Il y eut un silence long et pesant durant lequel personne n'osait même tousser ou bouger un orteil. Finalement, l'homme puissant se détourna et regarda son Amiral droit dans les yeux.

- Virez de bord. Rejoignez la flotte. Je veux voir ces salopards couler par le fond. Et vite !

Pas besoin de le faire répéter. Aussitôt, l'équipage du Fallacieux se mit au travail. Les poings serrés, le Gouverneur malmenait ses jointures ainsi que sa mâchoire serrée. Un jour il l'aurait. Un jour il finirait par la retrouver et lui faire la peau !


* * *

http://www.youtube.com/watch?v=L83Za9QLPwA&list=PL6B4C47C298293D8E

Le Queen's Revenge était enfin parvenu à s'éloigner suffisamment du conflit. On n'entendait même plus les canons et la mer était particulièrement calme.

L'équipage poussait des cris joyeux, bien heureux de s'en être sortis finalement. Queen aimait bien cette bonne humeur. L'un des pirates avait sorti son vieil accordéon et avait invité l'équipage à pousser la chansonnette. Ici le chanteur, le bon mélomane, le clown de la fratrie, c'était Bilal. Et il s'en donnait à coeur joie avec des paroles de son cru. Du haut de la dunette, Queen souriait, les bras croisés. Il y avait même des paroles la concernant et qui l'asticotaient gentiment, mais elle n'en rit que plus. Voilà le genre de moment qu'elle aimait le plus. Ses hommes dansaient joyeusement, buvaient et riaient à plein poumons. De la joie et de la bonne humeur, que demandez de plus ?

Queen avait une bouteille de rhum à la main, à peine entamée et se contentait d'observer. Danser ou chanter ? Très peu pour elle. Elle se mit à rire sincèrement en voyant Rick sautiller comme un joyeux luron sur le sommet d'un tonneau et finir le cul par terre. Quel numéro celui-là aussi...

C'est alors que Clyve s'approcha d'elle et se pencha à son oreille.

- Désolé, je viens un peu gâcher la fête, mais on a trouvé un passager clandestin.

La jeune femme fronça les sourcils et envoya sa bouteille au pirate le plus proche avant de suivre son second jusqu'à sa cabine où il avait enfermé l'intrus en question. L'homme était solidement attaché debout à une colonne au centre de la pièce. Un autre de ses gars le surveillait, la jeune femme lui demanda de sortir et se débarrassa de son chapeau qu'elle posa délicatement sur son bureau.

Elle s'appuya à celui-ci, tourné vers le clandestin et sans le quitter des yeux, enleva ses gants un à un. Son regard était froid et autoritaire. Elle n'aimait pas beaucoup ce genre de "visite imprévue". Clyve restait légèrement en retrait, les bras croisés, fixant l'homme avec un regard méprisant. Queen finit par s'avancer. Peu probable qu'il soit l'un des soldats Ashnardiens dont le bateau avait coulé, car il n'en avait ni l'allure ni l'uniforme. Dans ce cas, ce ne pouvait-être qu'un pauvre type du Perle des Mers.

- Qu'est-ce que tu fous sur mon navire, étranger ? On n'aime pas trop les passagers clandestins ici. Alors, te tuer sur le champs serait faire oeuvre d'assainissement.

Comme pour l'intimider d'avantage, Clyve sortit son immense hache de derrière on dos et s'appuya dessus comme si de rien n'était. Mais à la façon dont il regardait l'inconnu, nul doute qu'il faisait passer là un message très clair.

Cahir

Humain(e)

YOGO KONO


Tandis que le Perle des Mers brûlait partiellement, et que des navires nexusiens s’en rapprochaient pour le défendre, fondant les mers, le Sea Imperator s’avançait lentement. Dire que c’était un vulgaire bateau semblait être une gageure, devant la taille de ce mastodonte. L’immense navire était si gigantesque que les fiers galions ashnardiens semblaient être de minuscules coques de noix devant l’impressionnante masse de ce monstre de guerre. Il faisait partie des super-destroyers ashnardiens, envoyé afin de pouvoir enfin espérer mettre un terme à la suprématie maritime nexusienne. Le Sea Imperator comprenait au bas mot plusieurs centaines de rameurs, des esclaves répartis sur quatre à cinq étages, de gigantesques voiles, et des rangées de canons latéraux, ainsi que, sur le pont principal, des séries de balistes, de trébuchets, et d’autres armes faisant de ce vaisseau un navire de guerre redoutable.

« Maître, le Fallacieux vire de bord. »

Depuis la barre du navire, ressemblant à une espèce de poste de contrôle, avec une énorme baie vitrée permettant de voir devant, Yogo Kono, impassible, observait la scène de guerre. Maître de Guerre, Maréchal ashnardien, Yogo Kono était le responsable militaire de l’opération ashnardienne visant à prendre le contrôle de la Côte-de-Nacre. L’homme ne se séparait jamais de son masque rouge, et ses yeux rouges luisants semblaient l’assimiler à la race des démons. Cruel et impitoyable, Yogo Kono n’était pas vraiment un marin. Sa dernière intervention avait été dans un col de montagnes glacial, où les garnisons impériales se heurtaient à l’hostilité d’autochtones bourrus. Le succès de son intervention avait amené le Conseil Impérial à suivre les recommandations de l’état-major, et à charger Yogo Kono de s’occuper de l’opération sur la Côte-de-Nacre, en lui confiant le commandement du Sea Imperator, ainsi que de la flotte ashnardienne rattachée à ce dernier. La cruauté de Kono n’était nullement liée à une sorte d’agressivité excessive, ou à un esprit sadique. C’était avant tout un fin tacticien, quelqu’un qui savait que la peur était le meilleur moyen de contrôler les peuplades et d’effrayer ses ennemis. L’« Empaleur de Brakovig », ainsi qu’on l’avait surnommé depuis l’épisode où il avait empalé mille prisonniers de guerre sur la plaine entourant une ville ashnardienne, Brakovig, était un individu qui suscitait la crainte auprès de ses subordonnés. Personne ne cherchait vraiment à discuter ses ordres.

Aussi, quand l’un de ses seconds lui annonça que le Fallacieux rompait la formation, Kono se rapprocha lentement de la baie vitrée. La bataille était tendue, et les dragons de Sylvandell apportaient un soutien indiscutable à cette attaque. Les Nexusiens, comme Kono l’avait prévu, cherchaient à secourir le Perle des Mers, qui abritait après tout d’importantes personnalités nexusiennes. Les dragons avaient donc détruit plusieurs navires, avant que les Nexusiens ne cherchent vraiment à rappliquer, utilisant aussi bien des armes conventionnelles que leurs magiciens, balançant des éclairs sur les redoutables dragons, forçant ces derniers à se replier prudemment. Les boulets de canon volaient dans tous les sens.

Le Sea Imperator présentait pour seul inconvénient d’être lent à se déplacer, ce qui faisait que, dans le cadre de cette bataille navale, suivant les conseils avisés d’experts et de stratèges maritimes, Kono avait délégué à plusieurs autres navires le soin de commander des parties de la flotte. Ceci incluait le Fallacieux, ce qui allait de soi, puisqu’il s’agissait du navire du Gouverneur Summer.

L’une des missions de Kono était d’ailleurs de se renseigner sur Summer. Le Conseil avait reçu plusieurs rapports indiquant que, visiblement, Summer ne s’honorait pas aussi bien qu’il le devrait des taxes impériales, et était en train de frauder l’Empire. Bénéficiant d’une solide autorité, un gouverneur n’était pas facile à déloger, et nécessitait une enquête longue et approfondie, impliquant, outre des agents spéciaux de l’Empire, un certain soutien. Summer dirigeait des îles éloignées du cœur de l’Empire, et il était peu probable qu’envoyer de simples agents suffirait à arrêter Summer. Ils risquaient, soit d’être corrompus, soit de disparaître en mer, tout simplement.

« Il poursuit le Queen’s Revenge !
 -  Ce n’était pas ce qui était prévu, siffla Kono. C’est un navire pirate, non ?
 -  Il est dirigé par une femme, le capitaine Queen... »

Avant d’attaquer la Côte-de-Nacre, l’Empire s’était livré à une recherche d’informations. Le capitaine Queen avait tendance à sévir dans la région. Le Gouverneur Summer avait manifestement juré de la détruire, et ses sentiments personnels étaient en train de prendre le pas sur son sens du devoir. En s’écartant, le Fallacieux rompait la formation, et les Nexusiens en profitèrent, détruisant plusieurs navires, s’enfonçant dans le flanc ashnardien, prenant à revers d’autres navires.

« Il me semblait que le Queen’s Revenge était un navire indépendant..., nota Kono.
 -  C’est le cas, Maître... Je pense que son capitaine doit, dans l’absolu, préférer les Nexusiens aux Ashnardiens. »

Kono ne rajouta rien, réfléchissant rapidement. Le Sea Imperator commençait à se rapprocher, et ses canons à longue portée firent feu, visant un navire nexusien. La plupart des boulets tombèrent dans l’eau, le manquant, mais l’un d’entre eux réussit tout de même à abattre l’un de ses mâts.

« Nous perdons trop de bâtiments, Maître !
 -  Je le vois, ô imbécile ! »

Leur attaque-surprise sur le Perle des Mers se transformait en échec cuisant. Le Sea Imperator était lentement en train de pivoter, afin de mitrailler les vaisseaux nexusiens, mais le simple fait que l’Empire doive déployer dans le combat son vaisseau-mère témoignait que ce dernier était en difficulté.

« Ordonnez la retraite... Et convoquez-moi le Gouverneur. »



CAHIR

L’ascension du brave homme fut des plus laborieuses. Sa corde remuait dans tous les sens, et son dos heurta à plusieurs reprises le navire, alors qu’il était soulevé dans les airs, tournoyant, avant de retourner s’écraser contre le flanc du navire. C’est ce qui lui fit perdre son épée. Trempée, elle glissa de sa ceinture pour tomber dans l’eau.

« Merde ! »

Le navire pirate se déplaçait rapidement, et, en remontant, Cahir se rapprocha des canons. La détonation avait de quoi le rendre aphone, et, quand le navire affrontait les vagues, la corde se soulevait, emportant le brave homme. Ses doigts glissaient sur cette dernière, il était trempé, et ignorait pourquoi il s’accrochait à ce navire. Il pouvait aussi se laisser tomber, et rejoindre les rescapés de la Perle des Mers. Dans le ciel, les dragons tournoyaient, et, en tournant la tête, Cahri en vit un qui se rapprochait du navire. Il cracha un jet de feu avant de se recevoir l’impressionnante flèche d’une baliste qui le heurta au flanc. Le dragon poussa un hurlement de douleur, et se mit à tournoyer dans les airs. Son dragonnier, sanglé au dragon, se retrouva la tête en bas, avant que le dragon ne réussisse à inverser sa course, le bout d’une de ses ailes venant frôler la mer, avant qu’il ne remonte en flèche, s’éloignant de la zone de combat.

Tout en remontant, Cahir finit par atteindre le bastingage, et se hissa sur ses jambes, respirant lourdement. Il s’affala sur le pont, voyant une sorte de scène de guerre chaotique et indescriptible. Respirant lourdement, privé de ses armes, il se releva, et se mit à courir. Le bateau tangua subitement, et Cahir trébucha, manquant s’affaler sur le sol. Se redressant, l’homme s’avança, et dévala l’un des escaliers menant à l’intérieur du bateau. Malheureusement, le bateau tangua à nouveau, et l’homme glissa sur une marche. Il s’écrasa lourdement sur le dos, et soupira... Avant que l’un des marins de l’équipage ne le surprenne.

« T’es qui, toi ? » beugla-t-il.

Cahir soupira lentement en essayant de se relever... Et se reçut un coup de pied à la tête. Le brave apatride vit trente-six chandelles en tombant à nouveau sur le sol, et vit une masse lui obstruer la vue, avant qu’un poing ne s’écrabouille sur sa figure.

*
*  *

Quand Cahir rouvrit les yeux, il réalisa rapidement qu’il était attaché. Son nez lui faisait mal, saignant légèrement. Cahir estima qu’il n’avait pas du dormir très longtemps, car ses souvenirs étaient encore frais, et il avait toujours les cheveux trempés. En rouvrant les yeux, il vit un homme, blond, avec une énorme hache, et, surtout, une belle femme. Le regard de la femme n’était pas des plus encourageants, et Cahir préféra donc regarder brièvement sa poitrine, tout en la dévisageant de haut en bas. Travailler pour cette femme devait être le pied.

Elle se mit à lui parler, et Cahir réfléchit rapidement. Ses chances de survie étaient minces, et il décida donc de bluffer.

« J’étais dans le Perle, ouais, quand toi et ta bande de louveteaux, de péquenauds, et de pisse-jarretelles nous sont tombés dessus... Une chance que les dragons aient débarqué, sinon c’est vous qui seriez attachés dans nos cales. »

Inutile d’essayer de susciter leur clémence, ils n’étaient que des pirates, la racaille de la mer, des bandits et des escrocs se dissimulant derrière de faux idéaux de liberté. Cahir ne voyait que des rats, mais, en l’état actuel des choses, les rats le détenaient. Il devait donc faire usage de ce qu’il avait progressivement à Nexus : mentir comme un arracheur de dents.

« Je vous ai rejoint car j’ai entendu parler de vous... On dit que la piraterie rapporte à Nexus, et j’en avais marre d’être sous-payé par des connards de bourges et leurs salopes de filles qui mériteraient toutes de finir dans un bordel. »

Cahir fixa la femme silencieusement.

« Je viens te proposer ma candidature, et, dans la mesure où je connais les Ashnardiens, et où tes petites activités criminelles risquent de sérieusement se compliquer, si t’es aussi maligne que t’es bien roulée, quelque chose me dit que tu y réfléchiras à deux fois avant de te séparer de mon aide. Tes hommes sont des tocards, et, si les Ashnardiens ont fait appel aux Sylvandins, c’est qu’ils ont amené avec eux des soldats d’élite, des types qui peuvent te ramoner tout ton équipage d’une main tandis que l’autre leur servira à se gratter le cul. »

Cahir partait du principe qu’une femme pirate, et, mieux, une pirate capitaine, devait être du genre à être énergique et spontanée, et à abhorrer la complaisance. Il n’allait pas susciter sa pitié, il estimait que c’était plus productif de se faire vendre, et de se faire passer pour quelqu’un qui cherchait à rejoindre la piraterie parce qu’il en avait assez des Nexusiens... Dans le fond, ce n’était que partiellement exact.
« Modifié: vendredi 30 janvier 2015, 14:12:21 par Cahir »
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Summer et son équipage étaient retournés au combat. Mais le mal était fait, les pertes s'étaient accumulés. Pourtant, il n'en avait cure. La vie de ces types, même s'ils appartenaient à l'empire, ne lui importait pas. Il était un homme égoïste et vil, qui n'obéissait à aucune autorité. Tout ce qui l'importait, c'était d'amasser des richesses et par-dessus tout... mettre la main sur Queen. Il ne digérerait jamais qu'elle lui ait échappé, le laissant presque pour mort. Sa cicatrise hideuse au-dessus du nombril lui rappelait chaque jour à quel point il haïssait cette peste. Rien d'autre n'importait, pas même perdre la guerre. Ce qui, visiblement, n'était pas au goût de ses supérieurs.

Couvert du sang de ses victimes, ses vêtements et son visage recouverts d'eau salée, il posa son regard froid sur le Sea Imperator. Il connaissait la réputation de ce Yogo Kono et savait qu'il allait devoir essuyer ses représailles. Et pourtant, malgré tout, il ne le craignait pas. Il avait beau être une pure saloperie, il n'en était pas moins de sang noble et un homme trop puissant et important pour se faire pendre ou enfermer, même pour ça. Il tenait l'empereur par les couilles comme il disait. Mais n'était-il pas trop sûr de lui ?

L'amiral sous ses ordres, lui, en était persuadé. Il tremblait déjà de devoir affronter ce démon, ce Yogo Kono dont tout le monde connaissait la cruauté et la dangerosité. Il en avait tout aussi peur, si ce n'est plus, que du Gouverneur. Il priait pour ne pas être puni.

A l'aide de drapeaux, un homme du Sea Imperator, leur fit signe. L'amiral, la gorge serrée, s'approcha du Gouverneur, le visage encore déformé par la rage d'avoir laissé échapper les pirates. Il s'éclaircit la voix.

- Gouverneur, on vous demande à bord du Sea Imperator.

Summer grinça des dents. Il n'avait aucune envie de perdre son temps à s'expliquer avec ce salopard de démon. Mais il n'avait pas vraiment le choix. Sans fournir de réponse à son amiral, il tourna les talons et aboya à un matelot de lui fournir des vêtements propres. Et pendant que le Fallacieux se rapprochait du monstre des mers, le Gouverneur se rafraîchit un peu. Autant rester présentable. Pendant un instant, il fixa son reflet dans le miroir de sa cabine. Malgré les rudesses de l'océan qu'il avait combattu durant toutes ces années et s'approchant nettement de la quarantaine, il restait bel homme. Plongé dans ses pensées, il se rappelait la première fois qu'il avait fait plier Queen, la prenant comme une chienne et une garce qu'elle était. Tremblant, il essuya ces souvenirs pour éviter un autre excès de rage et son début d'érection.

- Salope...

Il enfonça son chapeau sur sa tête, rattacha son sabre propre à sa ceinture et remonta dur le pont. Le Fallacieux venait de s'immobiliser près du Sea Imperator. Accompagné de ses hommes, il monta à bord, droit et fier comme à son habitude. Son visage n'exprimait qu'une puissante froideur. Les matelots du Sea Imperator s'écartèrent à son passage tandis qu'il rejoignait la cabine de Yogo Kono. On le fit entrer. Une fois à l'intérieur, il salua le démon d'un simple coup de talon au sol, se redressant de toute sa hauteur sa poitrine fièrement en avant. Et d'une voix rauque et sèche, il lança :

- Vous m'avez fait demander, Maréchal.

C'était l'un des titre que l'on portait à cet individu. Dieu seul sait d'où il venait et ce qu'il foutait là, mais il était l'un de ses supérieurs et il n'avait pas d'autre choix que de jouer le jeu du gentil petit soldat. Rôle qui le révulsait au plus au point. Maintenant, voyons donc ce que cet enfoiré lui voulait...



* * *


Sur le Queen's Revenge...


Queen observa le clandestin un instant. Il avait piètre allure, mais il n'en restait pas moins un type entraîné qui avait dû essuyer quelques batailles. Il suffisait de voir les cicatrices un peu partout sur son corps, un corps habitué au combat c'était certain. D'ordinaire, ils se contentaient de balancer ces indésirables par-dessus bord. Mais s'il n'était pas un simple matelot de pacotille, il pouvait servir. Il suffirait de demander une rançon. Mais qui donc paierait pour celui-là ? Il semblait sûr de lui, pas vraiment impressionné par l'armoire à glace armé d'une énorme hache ou même par l'imposant présence du Capitaine. Peut-être croyait-il à tort qu'une femme ne pouvait pas être bien dangereuse.

Et le prisonnier se montrait bien téméraire en sa présence ! Il n'hésita pas à insulter son équipage, employant des mots peu orthodoxes, de ceux que les pirates balancent à la pelle. Clyve serra les dents. De toute évidence, exploser la cervelle de ce petit prétentieux le démangeait. Queen, quant à elle, se contenta de hausser un sourcil avec un petit sourire amusé. Voilà un gars qui n'avait pas la langue dans sa poche. Il avait bien l'air au courant que cela ne servait à rien de chialer et de supplier.

Elle l'écoutait sans l'interrompre, le laissant balancer toutes les insanités qu'il voulait. Alors, comme ça, il voulait rejoindre la piraterie ? Clyve ouvrit de grands yeux ronds et chercha à capter le regard de son Capitaine. Il plaisantait, là ? Mais Queen ne réagissait toujours pas, ne laissant rien paraître sur son visage. Il n'y allait pas de main morte pour exposer ses arguments. Mais lorsqu'il eut terminé sa dernière phrase, le pirate agrippa sa hache et fit un pas en avant.

- Comment oses-tu parler ainsi au Capitaine, Jus de mousse avarié ! Fumier !

Pour la première fois, Queen réagit et leva une main pour lui ordonner de se calmer. Clyve fit grincer ses dents, serrant le manche de sa hache au risque de faire péter ses jointures. Elle fixa intensément l"homme prisonnier pendant un moment, puis éclata d'un rire clair et moqueur. Même son bon vieil ami fut surpris de sa réaction et se renfrogna. Cela dura presque une minute avant qu'elle ne cesse, un sourire amusé aux lèvres.

- Tu me plais, toi, lâcha t-elle.

- Queen ! Ce Marsouin, ce sale petit cuide insolent ne mérite rien d'autre que la planche !

- Je ne te le fais pas dire. Cependant, ses paroles n'étaient pas dénuées de vérités.

Elle décroisa les bras et s'approcha un peu du type vers lequel elle se pencha. Peu importe d'où il venait et ce qu'il était. Il était seul et en bien mauvaise posture, incapable de pouvoir s'en sortir sans l'aide ses petits copains. Si tant est qu'il en ait. Il était seul et mal barré. Et pourtant, il fanfaronnait.

- Tu m'as amusé. Il se pourrait bien que je réfléchisse à ta proposition. Nous allons discuter, toi et moi. Clyve, apporte-nous de quoi nous remplir la panse.

- Queen, tu...

- Capitaine ! Et c'est un ordre, le coupa t-elle sèchement.

Grognant, Clyve obéit et quitta la cabine, les laissant seuls. La jeune femme sortit un poignard de sa ceinture et s'approcha dangereusement de l'homme, avant de couper les liens qui le retenaient. Il n'était pas armé et de toute évidence encore trop vaseux pour pouvoir lutter contre elle. Mais avant de le laisser se redresser, elle pressa soudain son pied contre la virilité du clandestin, appuyant bien assez fort pour qu'il en souffre. Toujours penchée sur lui, elle lui souffla.

- Un bon conseil. Ne joue pas au plus malin avec moi. Mon équipage t'égorgerait sans la moindre hésitation et crois-moi, je ne les empêcherais pas. Alors, sois sage, comme le bon petit toutou de l'empire que tu es. Tu ne m'abuseras pas, ashnardien. Tu es tout, sauf une petite frappe à sa mémère. Je sais reconnaître les petits foireux dans ton genre.

Elle cessa d'écraser le membre sensible de l'homme et s'éloigna de son bureau pendant qu'un matelot déposait un plateau remplit de victuailles sur une table avant de disparaitre en la saluant. Queen ouvrit une bouteille de rhum et remplit deux verres avant d'amener le sien à ses lèvres et de boire une gorgée tout en observant l'homme. Aucun doute, il n'était pas tout à fait ce qu'il prétendait. Elle avait du flaire pour ça. Mais peu importe. Il connaissait les ashnardiens, leurs habitudes... et lui serait très utile.

- Alors, mon tout beau... qui es-tu exactement ? Qu'est-ce que tu foutais sur ce rafiot ?

Elle avait bien l'intention d'en savoir plus sur lui avant de décider si elle le balançait aux requins où si elle pouvait le garder sous sa botte.


Cahir

Humain(e)

YOGO KONO

À Ashnard, la répartition des pouvoirs était une chose compliquée, variant selon que l’Empire soit en état de paix ou en état de guerre. Dans le premier cas, le pouvoir était entre les mains des autorités civiles, les autorités militaires étant subordonnées à ces dernières. Autrement dit, les Gouverneurs et les Préfets avaient un avis qui s’imposait sur les Amiraux et les Maréchaux. Dans le second cas, la logique était inversée : l’autorité du Gouverneur était subordonnée à celle du Maréchal, qui avait une autorité supérieure à celle d’un simple Amiral. Yogo Kono était un Maréchal, et l’un des principaux stratèges en charge de la guerre maritime qu’Ashnard livrait contre Nexus.

La différence fondamentale entre l’Empire d’Ashnard et le royaume de Nexus tenait en ce que les deux puissances étaient opposées. Nexus, en tant que nation commerçante, avait développé une immense armada, et était donc une puissance aquatique. Inversement, l’Empire, avec sa politique hégémonique, était une force continentale majeure. Deux conceptions du monde s’opposaient, la première reposant sur le contrôle de la mer, l’autre sur le contrôle de la terre, deux forces majeures qui s’affrontaient autour du continent central de Terra... Ce que les stratèges en géopolitique appelaient comme étant le « cœur du monde ». On pouvait contrôler le cœur, soit dans son noyau (comme le faisait Ashnard en conquérant les terres) soit depuis les rebords, comme le faisait Nexus avec sa flotte. C’était pour cette raison qu’Ashnard avait commencé, depuis quelques années, à se développer d’une flotte, afin de combattre la flotte nexusienne, flotte qui, à bien des reprises, avait réussi à ébranler l’Empire, en attaquant leurs côtes, envoyant des razzias de pirates pour s’en prendre à des fortins isolés, ou pour incendier et ravager des champs ou des mines. Aujourd’hui, les Ashnardiens avaient repoussé les corsaires nexusiens, et Yogo Kono dirigeait la flotte d’Ashnard depuis l’un des vaisseaux-mères, le Sea Imperator, le plus puissant bâtiment de cette flotte.

Nexus, d’un autre côté, s’opposait aux Ashnardiens avec, outre sa flotte, ses forts côtiers, ses phares, et ses alliances avec les sirènes de la région. Fort heureusement, les sirènes étaient également ne guerre avec d’autres ennemis, ce qui permettait aux Ashnardiens de pouvoir combattre les Nexusiens. Malheureusement, la partie était difficile, car les Nexusiens disposait de monstrueux vaisseaux de guerre, les redoutables Man o’War, d’immenses navires qui mettaient en pièce les esquifs ashnardiens. Le Sea Imperator avait été construit sur le modèle des Man o’War, et, alors que la flotte ashnardienne s’échappait, sous les tirs et les salves des vaisseaux nexusiens, Yogo Kono venait de recevoir une visite du capitaine du Sea Imperator, le Commodore Dénéric. Avec sa mine patibulaire, Dénéric n’était pas un homme très abordable, et tenait plus de la brute épaisse qu’autre chose. Cruel et violent, Dénéric avait expliqué à Yogo Kono que le Sea Imperator avait subi quelques avaries, mais évita la colère du Maréchal.

Cette colère, il la réservait au Gouverneur Summer, qui vint aussi vite que possible. Yogo Kono le reçut dans sa cabine, sans témoin... Et il était là, fier comme un paon, avec cette arrogance stupide qui, depuis si longtemps, caractérisait tant les humains.

« Vous m'avez fait demander, Maréchal. »

Yogo Kono, au visage impénétrable derrière son masque, leva sa main, et des éclairs en crépitèrent, frappant de plein fouet le torse de Summer, l’envoyant sur le sol. Assis, Yogo Kono n’avait fait que lever ses longs doigts crochus, et il arrêta au bout de quelques secondes, de la fumée s’échappant du corps du Gouverneur.

« Nous naviguons dans des eaux hostiles, Gouverneur Summer... La flotte nexusienne nous est supérieure en nombre, et, si jamais les Nexusiens apprennent l’emplacement de notre port d’attache, ils le détruiront, et nous n’aurons plus qu’à repartir, la queue entre les jambes, vers des terres plus propices, et à subir le mécontentement du Conseil Impérial et de l’Empereur. Je ne saurais tolérer que votre incompétence à suivre les ordres nous conduise dans une telle situation. »

Le Maréchal s’était lentement relevé. Il portait ce soir une longue robe blanche, tombant sur le sol, et s’approcha d’une table dans un coin, où des bougies brûlaient avec de l’encens.

« Vous avez rompu la formation, alors que nous aurions pu briser les Nexusiens, et assiéger leur fort. Au lieu d’être en train de fuir vers les îles de sécurité pour réparer nos navires, Gouverneur, nous serions en ce moment en train de démolir les murs d’un de leurs forts, et de festoyer sur leurs cadavres. Avec ce fort, nous aurions un moyen d’envahir bien plus facilement la Côte-de-Nacre, en coupant les voies de ravitaillement de Nexus. Nous misions sur l’effet de surprise pour les prendre en traître, et ainsi séparer leurs navires. Vous n’aviez pas pour ordre de poursuivre ce navire, ce... Ce Queen’s Revenge. En rompant la ligne, vous avez offert aux Nexusiens une porte de sortie, l’occasion de se glisser entre nos navires, et d’utiliser leurs canons pour couler nos navires. Je vais devoir faire mon rapport au Maréchal Coehoorn, Gouverneur, et je n’y manquerais pas d’y souligner votre insubordination... »

Coehoorn était un jeune Maréchal, un prodige, le frère d’Emhyr van Emreis, qui était un Conseiller Impérial. Au sein de l’Empire, c’était une erreur de croire que l’Empereur était la tête dirigeante. Il s’était isolé depuis des années, et le pouvoir était réellement détenu entre les mains du Conseil.

« Je peux aussi vous tuer immédiatement, pour insubordination, et, par conséquent, pour acte de trahison. Vos accointances avec certains membres du Conseil Impérial me sont sans importance. En période de guerre, un Maréchal se  voit doter de pouvoirs exorbitants de droit commun, y compris celui de pouvoir juger ses subordonnés, et d’appliquer lui-même la sentence décidée. »

Tout en parlant, il s’était déplacé, s’emparant d’une arme dans un coin. C’était un katana, un souvenir de guerre lors de ses campagnes précédentes. Il s’était servi de cette arme puissante, Masamune, pour tuer un chef barbare lors d’un duel décisif. Il avait toujours le dos tourné au Gouverneur, et se retourna vers lui, Masamune entre les mains pointues et griffues de Kono, toujours dans son fourreau.

« Expliquez-moi, Gouverneur... Expliquez-moi ce que ce navire a de si important pour que vous vous donniez la peine de trahir votre patrie et de déshonorer votre nom. »

Autant dire que, s’il voulait éviter de se faire décapiter, le Gouverneur avait intérêt à choisir ses mots avec parcimonie.



CAHIR

Cahir avait pris un pari risqué, mais la relative et illusoire sécurité qu’il croyait avoir dans son existence s’était envolée le jour où le Conseil Impérial l’avait déchu de sa nationalité, l’accusant et le condamnant pour haute trahison. Il avait pris un risque, et, comme il s’y attendait, Clyve, l’un des hommes de Queen se rua vers lui, bien décidé à le découper en rondelles. Fort heureusement pour les vieux os de Cahir, Queen l’en empêcha, et lui ordonna de sortir, sur un ton ferme et autoritaire... Un ton qui fit comprendre à Cahir que cette femme ne comptait pas que sur sa beauté pour se faire obéir, mais avait aussi, en parallèle, de solides arguments, et une autorité certaine.

L’apatride se retrouva étalé sur le sol quand la femme le libéra, et, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, gémit de douleur quand la femme posa un pied sur ses testicules, appuyant avec sa jambe sur son sexe... Ce qui eut pour effet paradoxal de, tout en le faisant souffrir, provoquer une belle érection. Son sexe se durcit sur ce contact, et l’homme gémit, tout en l’entendant parler. Elle finit par relâcher son sexe. Une femme forte, clairement... Typiquement le genre de femmes que les Ashnardiens appréciaient.

Cahir se redressa légèrement, prenant juste appui sur ses avants-bras, mais resta au sol. Il avait froid, et ne pouvait maintenant dissimuler son érection. Il était torse nu, portant seulement un maigre pantalon, trempé, qui ne dissimulait aucunement son érection. Cahir ne pouvait pas lui dire qui il était réellement, car Queen aurait pu le vendre aux Ashnardiens. Néanmoins, il ne comptait pas lui mentir pour autant.

« Okay... J’ai été Ashnardien. Dans une autre vie... j’ai quitté l’armée, et je me suis retrouvé à Nexus, après avoir erré de part et d’autre. J’ai rejoint le Perle des Mers parce que l’équipage recherchait des gardes du corps... Mais ne me prenez pas pour un patriote. Je ne crois plus en grand-chose, et le peu de croyances qu’il me reste me sont à chaque fois bafouées quand je vois le monde qui m’entoure. »

Cahir reprit son souffle, et rajouta, après quelques secondes d’hésitation :

« Vous pouvez choisir de m’enfermer ici, mais je serais une charge inutile. Vous êtes dans une zone de guerre entre Ashnardiens et Nexusiens. Je pense que vous avez besoin de toutes les forces en présence, non ? De plus, comme je vous l’ai dit, je connais bien les Ashnardiens. Ceux qui nous sont attaqués sont des dragons de Sylvandell. S’ils sont là, c’est que la flotte principale de l’Empire est à proximité, et que les Nexusiens ne vont pas tarder à ramener en force tout ce qu’ils ont pour protéger la Côte-de-Nacre. Dans tous les cas, ils me tueront, et vous aussi... Alors, soit vous m’abandonnez en pleine mer, soit vous me laissez rejoindre votre équipage pour qu’on tente notre chance ensemble, mais je n’ai pas envie de rester dans cette prison pourrie et humide... »

Ayant presque fini, il termina ensuite :

« Et je m’appelle Cahir. »
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Summer vit cette magie apparaître au bout des doigts du démon et au même moment, il fut frappé par la foudre. La puissance fut telle qu'il eut le souffle coupé et fut projeté lourdement sur le sol. Son dos endolorit, n'était rien comparé à cette sensation de brûlure et cette quasi paralysie qui enflamma son corps tout entier. Il grogna, de rage et de douleur en même temps, serrant les mâchoires. Saleté de démon ! Trop lâche pour se battre à la loyale, obligé d'utiliser son pouvoir démoniaque pour le terrasser. Pathétique ! S'il avait pu, le Gouverneur le lui aurait dit lui-même, mais il ne le pouvait pas. Grimaçant, il essayait de se relever malgré la douleur et le poids de son équipement. La voix de Yogo Kono retentit dans la cabine, houspillant sa personne d'un ton calme, mais faux. Évidemment, il était furieux. Tss... cette créature n'avait qu'à claquer des doigts pour l'envoyer au sol et il n'était pas foutu non plus de se charger des Nexusiens ! Summer avait la rage. Une rage qui l'aida petit à petit à trouver la force pour se redresser, du moins en position assise pour commencer. Il souffla, portant une main à son torse endoloris.

Le Maréchal lui parlait des risques, du but qu'ils s'étaient fixés, de l'erreur qu'il avait faite, de ce que cela impliquait... mais le Gouverneur n'en avait cure. Il ne l'écoutait que d'une oreille, car il se fichait de ce combat perdu et de ses conséquences.

Summer s'aida d'une cloison pour se redresser davantage, se retrouvant de nouveau sur ses jambes. Alors, comme ça il pouvait le tuer ? Sans aucun doute. Mais il en était hors de question. Il ne crèverait pas avant d'avoir remis la main sur cette petite garce de Queen ! Et il demandait en quoi c'était si important ?! Le gouverneur eut un rictus déformant son visage, puis il se mit à rire d'un ton grave, de plus en plus fort, avant de faire mine d'essuyer son nez d'un revers de la main, un geste purement dédaigneux envers le démon qu'il fixait.

- Si vous saviez à quel point je me contrefous de tout ça. Je me moque de ce fort, je me moque purement et simplement de cette foutue guerre ! Je veux Queen.

Son regard était de nouveau celui d'un fou à lier, sa bouche pliée dans ce rictus immonde. Yogo Kono tenait son arme et Summer sortit la sienne de son fourreau sans cependant attaquer ou le provoquer. Il pointa plutôt son doigt dans sa direction.

- Cette putain se fiche de moi depuis des années. Chaque jour, je souffre de la savoir encore en vie quand je rêve de la voir crever entre mes mains.

Il resserra alors ses doigts, serrant le poing, cessant de sourire pour mieux afficher sa colère. Ce démon ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas imaginer une seule seconde ce qu'il pouvait ressentir ! Soudain, il frappa du pied au sol, hurlant de rage. Son visage, rouge de frustration, il lança :

- Elle m'a humiliée ! Devant mes hommes et tout l'empire ! Elle a osé ! Jamais personne n'avait osé me traiter de la sorte et me résister ! Je l'écraserai comme un insecte, mais je veux d'abord la voir souffrir, longtemps, doucement, je veux l'entendre me supplier de l'épargner, je veux l'entendre hurler et hurler encore !!!

Il explosa de nouveau d'un rire machiavélique. Summer était clairement un homme... dérangé. Complètement obsédé et aveuglé par sa haine et par cette femme. Ce qu'il n'avait pas précisé et qu'il ne s'avouerait jamais, c'est qu'il la haïssait autant qu'il la désirait...

Allait-il mourir pour son affront ? Cette excuse ne suffirait-elle pas ? Il était prêt à se battre. Il refusait qu'on lui vole le plaisir de la tuer de ses mains ! Peur importe que ce Kono soit un démon né dans les flammes de l'enfer !

* * *

Sur le Queen's Revenge...

La belle pirate avait-elle remarqué le trouble de cet individu lorsqu'elle avait un peu maltraitée son sexe ? Pas vraiment. Ce n'était pas le genre de choses auquel elle portait son attention, mais plutôt sur l'expression qu'il affichait. De toute évidence, ce n'était pas très agréable comme sensation. La faiblesse des hommes, elle le savait, c'était ce qu'ils avaient entre les jambes. Un petit coup dedans et les voilà incapable de se battre. Mais il n'y avait pas que ça. Il suffisait d'une femme pour lancer la bête au garde à vous et les manipuler avec une facilité déconcertante. Certains, heureusement, ne se laissaient pas intimider par les charmes d'une jolie donzelle. Clyve par exemple, pourtant friand de parties de jambes en l'air quand il le pouvait, ne se laissait jamais abusé pendant son "service". Il lui était même arrivé de frapper des femmes. Ils étaient des pirates après tout, pas des gentlemen !

Le type était resté au sol, manifestement encore dérangé par la douleur qu'elle avait infligée à son sexe. Parlons-en d'ailleurs de ce sexe. De là où elle était à présent, elle put en effet se rendre compte que notre ami ici présent commençait à être excité. Étais-ce elle qui lui faisait cet effet là ? Ce n'était pas la première fois remarquez, raison pour laquelle elle ignora toujours la chose, comme si de rien n'était, préférant boire son verre et le fixer dans les yeux tandis qu'il s'expliquait. Elle ne l'interrompit pas. Elle aimait bien laisser les gens parler, s'embourber dans leurs bêtises parfois, avant qu'elle ne les assomme de ses propres mots. Cet ashnardien n'était pas idiot. Il s'était simplement retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment comme on dit. Dommage pour lui. Mais la situation qu'il dessinait n'était pas fausse. Queen reposa son verre et fit quelques pas dans la cabine autour du clandestin.

- Cette guerre est ennuyeuse, vous ne trouvez pas ? Mais moi, elle m'arrange. Depuis que les navires Nexusiens sont occupés avec Ashnard, nous cabotons de port en port sans la moindre difficulté. Nous pillions, volons et naviguons à notre guise, ils ne font presque plus attention à nous !

Elle s'arrêta devant lui, mains sur les hanches, le sourire aux lèvres.

- Mais c'est vrai que depuis quelques temps, la guerre a prit une ampleur plus importante que prévue. Ces andouilles sont de plus en plus nombreux et de plus en plus présents, ce qui nous met parfois dans des situations compliquées, comme celle que nous venons de vivre.

Elle s'approcha de nouveau de lui et lui agrippa le poignet pour tirer dessus avec force, le forçant à se camper sur ses jambes. Puis elle le lâcha et lui tendit un verre de rhum.

- Mais de vous à moi, Cahir, ce n'est pas seulement à cause de cela que je vais avoir besoin de vous.

Elle lui lança un clin d'oeil mystérieux et se détourna pour attraper une pomme et croquer dedans avec gourmandise. Elle laissa le suspens durer en quelque sorte, se contenta de déguster son fruit à son rythme sans un regard pour l'ashnardien. Elle pensait au Gouverneur. Peut-être que ce type pouvait l'aider à s'en débarrasser. S'il connaissait les habitudes militaires de l'empire, la façon dont ils s'entrainent et leurs équipements... il pouvait s'avérer intéressant. Est-ce qu'il accepterait d'être complice dans la mort de Summer ? Peu importe, il n'allait pas avoir le choix. Seul contre tout son équipage, il n'avait aucune chance. C'était ça ou les requins. Ou pire.

Queen laissa négligemment tomber le trognon dans une assiette et suça lentement et un à un ses doigts. Enfin, elle jeta un oeil au clandestin :

- Alors ? Avez-vous quelque chose à me proposer, Cahir, avant que je ne vous envoie roupiller à la sentine* ? (*fond de la cale, humide et infesté de rats)

Mieux valait ne pas trainer, ils avaient encore beaucoup à faire. Et lambiner n'était pas du tout dans les habitudes de Queen !
« Modifié: dimanche 01 février 2015, 22:19:03 par Capitaine Queen »

Cahir

Humain(e)

YOGO KONO

C’était donc d’amour qu’il s’agissait... La haine de Summer envers cette femme ne ressemblait à rien d’autre pour lui qu’à de l’amour mal placé. Du point de vue du Maréchal, il y avait un fort lien entre la haine et l’amour. Il ne connaissait toutefois pas grand-chose à la psychologie humaine, et, pour être honnête, l’amour lui était un concept inconnu. Chez les démons, l’amour n’existait pas vraiment, et, quand on voyait le comportement irrationnel qu’il amenait chez certaines personnes, on ne pouvait que mieux le comprendre. Devenu irrationnel, Summer avait brandi son arme, et hurlait dans sa cabine. Rien ne lui importait plus que Queen, et il devint évident, aux yeux de Yogo Kono, qu’il ne pouvait plus être Gouverneur... Cependant, se débarrasser de lui serait céder à la même colère, ce dont Yogo Kono, sage et instruit, se refusait.

Contrairement à lui, Summer connaissait les eaux nexusiennes. Il avait navigué dans ces dernières, et il pouvait leur être utile. La Côte-de-Nacre était difficile à prendre, et le démon n’avait pas l’habitude des combats navals, de la guerre aquatique. C’était une logique totalement différente du combat dans les montagnes. Après la tirade de Summer, un léger silence s’installa entre les deux. Le masque rouge, impénétrable, de Yogo Kono, observait Summer.

« Très bien. »

La vie de Summer était entre ses doigts, et Yogo choisit de s’asseoir à nouveau derrière son bureau, laissant planer quelques instants, le temps de réunir ses pensées, et de les clarifier.

« Votre acte de désobéissance ne saurait être oubliée, Gouverneur Summer. Vous avez montré votre incapacité à assumer votre fonction de Gouverneur, et, en conséquence, en faisant usage de mon pouvoir de Maréchal, je vous le retire. Comme vous le savez, cette suspension est provisoire. »

Il appartiendrait à Yogo Kono, une fois la Côte-de-Nacre prise, de déterminer s’il prolongeait la sanction ou non. Comme il était dit, en période de paix, les autorités civiles reprenaient le dessus sur les autorités militaires. Sur ce point, les ordonnances impériales et la jurisprudence de la Cour Impériale étaient formelles. Si un Maréchal suspendait un Gouverneur, ou toute autre autorité civile, à la fin du mandat du Maréchal, toutes les suspensions étaient automatiquement levées, sauf à ce que le Maréchal signale expressément auprès de l’autorité civile supérieure qu’il avait suspendu une personne, et entendait maintenir cette suspension. Libre alors à cette autorité civile supérieure de déterminer s’il fallait maintenir la sanction, ou ordonner une enquête. En l’occurrence, la seule autorité civile qui soit supérieure à celle d’un Gouverneur était celle du Conseil Impérial en personne.

Après l’énoncé de la sanction, Yogo Kono poursuivit :

« Cependant, je ne vais pas vous envoyer dans des geôles. Vous connaissez ces mers, Summer, et je pense que votre expertise nous sera utile. Vous allez conserver le commandement du Fallacieux, et vous allez vous voir confier une nouvelle mission. »

Yogo Kono avait réfléchi rapidement, et son idée lui semblait bonne.

« Je ne connais pas beaucoup ces eaux, et nous aurons besoin de ravitaillement, de voies de navigation sécurisées, et de contacts avec les pirates pour saborder les lignes de ravitaillement nexusiennes. Vous naviguez sur ces mers depuis des années, Summer. Je vais vous charger de vous rapprocher de ces pirates, de trouver des contacts... Et, si, dans la foulée, vous devriez retrouver cette capitaine Queen... Disons que sa mort, ou peu importe ce que vous comptez lui faire, ne me dérangera pas outre mesure. »

En somme, le démon lui proposait une alternative utile.

« Il existe sûrement des pirates qui n’aiment pas cette Queen. Rentrez en contact avec eux, dites-leur que l’Empire est prêt à les aider, et obtenez des informations sur cette femme. Cependant, Summer, je tiens à vous le préciser. Votre loyauté va avant tout à l’Empire. Si vous désobéissez encore une fois, je me chargerai de vous couler par le fond, en vous attachant à une pierre. »

C’était un avertissement clair. Yogo Kono lui offrait une chance...

Mais pas deux.

Et, clairement, il ne comprendrait jamais l’obsession de ces imbéciles d’humains pour les sentiments et les émotions.



CAHIR

Difficile de savoir comment danser avec une femme forte et belle. Queen savait qu’elle était belle, et il savait qu’elle savait qu’il la trouvait belle. Malheureusement, un homme avait bien plus de mal qu’une femme à dissimuler son excitation sexuelle, et son chibre parlait pour lui. Tendu et gonflé, il se dressait sous son pantalon, sans que cela ne semble choquer particulièrement Queen, signe, non seulement qu’il était coutumier pour elle d’exciter les hommes, mais qu’elle s’était vraisemblablement attendue à ce que ce soit le cas. Cahir, et c’était un fait, avait une attirance pour les femmes fortes, celles qui avaient du caractère... Ce que Queen était. Elle ne tarda pas à le soulever, tirant sur son corps, faisant déjà comme si Cahir était sa propriété, et l’homme la laissa faire. Il se releva lentement, s’appuyant à l’une des poutres en bois. L’apatride venait d’essuyer un abordage houleux avec des dragons, et regarda lentement Queen manger, cette dernière se lançant dans des propos ambigües et mystérieux. Elle lui disait qu’elle avait besoin de lui pour « quelque chose d’autre », avant de manger une pomme... D’une manière que Cahir qualifia volontiers dans sa tête de « sensuelle ».

Il réfléchit lentement... Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Qu’il devienne son amant ? C’était la première chose à laquelle il avait pensé, mais... Et bien, le doute était plus que possible, vu le comportement de la capitaine. C’était une pirate, une femme qui n’avait pas froid aux yeux, et qui savait ce qu’elle voulait. Elle évoluait dans un monde d’hommes, un monde où elle devait probablement souvent frapper dans des sexes en érection pour calmer les ardeurs de son équipage. Le testait-elle ? Était-ce un piège ? Les hypothèses se multipliaient, et Cahir ne dit rien, jusqu’à ce que, calmement, sans le regarder, mais en lui offrant une vue de profil sur son corps (et sur sa magnifique poitrine), elle ne jette le trognon de pomme dans une écuelle, et ne se retourne vers lui... Puis suça l’un de ses doigts.

*Putain, mais elle m’allume !*

Elle termina en le mettant au défi de comprendre ce qu’elle avait voulu dire. Cahir ne dit rien pendant quelques secondes, puis se rapprocha légèrement d’elle.

« Une chose à vous proposer... J’en ai une, oui... Mais je ne saurais le prononcer devant une noble dame... »

C’était une pirate, une femme-aventurière, et Cahir misait tout là-dessus, en évitant de se rappeler qu’il était un très mauvais joueur de poker. Une femme-pirate, qui devait voir les nobles come de jeunes vierges effarouchées. Il décida d’opter pour la carte de la vantardise, même si, dans sa situation, il n’y avait pas de quoi flagorner.

« Je peux vous proposer de vous faire hurler dans votre cabine si fort que ce cher Clyve aura envie de me découper en rondelles avec sa hache en croyant à tort que je voudrais attenter à la vie de sa Capitaine... »

Elle avait l’air joueuse.

Il espérait avoir misé juste... Car, pour être honnête, il n’avait pas envie d’attraper une pneumonie et de se réveiller en voyant que les rats avaient mordillé l’un de ses pouces... Vraiment pas envie.
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Summer soutenait le regard de Yogo Kono, les yeux révulsés, prêt à en venir aux mains s'il le fallait. Ou plutôt aux sabres. Sa folie l'empêchait sans doute de réaliser clairement qu'il n'avait aucune chance contre ce démon. Beaucoup de ses hommes semblaient croire qu'il avait dû boire trop d'eau salée dans sa carrière et que ça lui avait fait sauter le siphon. Peu importe la raison, notre homme était prêt à tout sacrifier pour remettre la main sur Queen. Même s'il fallait qu'il perde son titre pour ça.
Il y eut un silence pesant durant lequel le Marechal sembla réfléchir à ce qu'il allait faire. Crispé, la Gouverneur ne put que prendre son mal en patience. Ils s'observaient mutuellement, avant que le démon ne fasse enfin entendre sa voix. Il avait décidé de ce qu'il allait faire.
Summer fut parcourue d'un tic nerveux en l'entendant prononcer son jugement. Il lui retirait donc son titre de Gouverneur. Enfoiré. Provisoire ou pas, il avait du mal à avaler la pilule. Mais qu'importe ! Cela ne l'empêcherait nullement de continuer.

Summer baissa finalement sa garde, se redressant, et peu à peu, son visage perdit de sa folie pour redevenir plus... Humain. Il passa une main dans ses cheveux pour se recoiffer, sans lâcher le Marechal du regard. Lentement, il replaça son sabre dans son fourreau. Nul besoin de se lancer de nouveau dans la provocation. Il lui laissait la vie et c'était tout ce qui importait. Il fut d'autant plus surprit qu'il ne décida même pas de l'enfermer. Mieux encore, il lui laissait le commandement du Fallacieux. Le Gouverneur... Ou tout du moins ex Gouverneur, fronça les sourcils. Ça cachait forcément quelque chose. Loin d'être idiot, l'homme devina bien vite que Yogo Kono avait certainement besoin de lui pour une mission toute particulière.

Il avait piqué sa curiosité. Summer l'écouta donc avec une grande attention. Qu'avait donc ce démon derrière la tête ? Il était vrai qu'en domaine de navigation, il le surpassait en expérience et en connaissances. Lorsque l'homme comprit enfin ce qu'attendait le Maréchal de lui, il ne put s'empêcher de paraître surpris tout d'abord. Des pirates ? Il voulait s'allier provisoirement... À des Pirates ?
Ce n'était pas que ça dérangeait Summer, bien au contraire. Il connaissait bien ces ras des mers, et même mieux que quiconque. Mais sincèrement... À des Pirates ? Un sourire machiavélique se dessina de nouveau sur son visage tandis qu'il ricanait. Voilà qui l'excitait d'avance. Sans compter qu'il avait carte blanche pour pulvériser Queen.
Oui... Le plan du Marechal lui plaisait beaucoup. Et trouver des pirates détestant Queen serait du gâteau.
Ricanant de nouveau, Summer passa une main sur sa mâchoire, les yeux brillants d'excitation. Peu importe les menaces de Yogo s'il déboisait encore. Il n'avait que ce plan en tête.

- Magnifique. Faîtes moi confiance, Maréchal... Ce sera fait. Les pirates, ça me connaît.

Il se mit à rire de plus belle, enfonçant finalement son chapeau sur sa tête. Oh oui... Ce boulot allait lui plaire.


* * *

Sur le Queen's Revenge...

L'homme l'observait, et elle ne disait toujours rien. Oui, Queen était mystérieuse, et il était parfois difficile de mettre le doigt sur ce qu'elle pensait. Elle avait tout simplement invité ce voyageur clandestin à lui faire une proposition. Mais en vérité... Elle était à mille lieux de s'attendre à cela. En effet, l'homme s'approcha, tout d'abord peu sûr de lui. Queen arqua un sourcil, puis faillit exploser de rire. Elle ? Une noble Dame ? Il se fichait d'elle, non ? La suite fut des plus hilarante. Et la jeune femme se demanda un instant s'il était sérieux. Elle retourna la phrase plusieurs fois dans sa tête avant de tout bonnement éclater de rire. Cela dura un moment avant qu'elle ne puisse s'arrêter et retrouver l'usage et le contrôle de sa voix.

- Quoi... Vous ? C'est une plaisanterie ? Vous ? Non...

Elle mordit la lèvre pour ne pas se mettre à rire de nouveau. Alors ça, c'était la meilleure. Elle savait qu'il était drôle, mais pas à ce point-là ! Sincèrement amusée, elle s'approcha de lui sensuellement, jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent. L'une de ses mains se glissa sur son épaule, et l'autre sur le sexe encore en érection de son "invité". Elle était joueuse, oui. Mais c'était elle qui fixait les règles après tout. Elle finit par susurrer d'une voix douce :

- Votre proposition est très intéressante. Voyez-vous... Je ne couche pas avec les menus fretins dans votre genre. Mais je vais vous donner une chance.

La main qui se tenait sur la nuque de Cahir se referma fermement dessus. Elle l'entraîna alors de force avec elle hors de la cabine et ils se retrouvèrent tous deux sur le pont, au milieu des matelots très occupés. En effet, le vent venait de se lever. Mais rien d'alarmant. Queen poussa l'homme devant elle, et l'envoya s'étaler sur le pont d'un coup de pied entre les reins. C'était l'heure du spectacle ! Bien vite, les pirates se regroupèrent en cercle en ricanant. La jeune femme emprunta un sabre à l'un de ses hommes et s'approcha de nouveau du clandestin, posant un genou au sol pour se mettre à sa hauteur, et plantant le sabre dans le sol près de lui.

- Voilà comment ça va se passer, mon joli. Seuls les plus braves ont un droit d'entrée dans ma couche. Alors pour voir si vous êtes digne de me faire hurler comme vous dîtes, vous allez passer un test. Il y a trois manches. Trois adversaires. Si vous perdez la première manche, vous finissez au fond de l'océan, les pieds attachés à un boulet de canon parmi les requins. Si vous gagnez, mais que vous perdez à la seconde manche, vous dormirez avec les matelots dans la cale. Ça fait des mois qu'ils n'ont pas vus de femmes, je suis certaine qu'ils seront ravis de s'occuper de votre joli petit cul. Et enfin, si vous gagnez la troisième manche... Alors... Je serais toute à vous.

Le sourire aux lèvres, elle se redressa et fit reculer un peu plus les pirates pour dégager un peu plus d'espace sur le pont. Les adversaires de Cahir furent tout trouvés. D'abord Bilal, puis Rick, et enfin... Clyve.

Queen grimpa sur la dunette pour avoir une meilleure vue. Quant au pauvre Cahir, il eut à peine le temps de se redresser complètement et d'attendre son adversaire, que Bilal, lancé au bout d'un cordage, le frappa de plein fouet dans la poitrine. Éclatant d'un rire moqueur, il atterrit comme un charme au milieu de l'arène improvisée, prit le sabre en main qu'il avait calé entre ses dents, et invita son adversaire à l'attaquer. Voilà qui allait être intéressant. Jusqu'où Cahir allait-il bien pouvoir aller ?

https://www.youtube.com/watch?v=zcQmM0HjMH8
« Modifié: jeudi 05 février 2015, 14:23:01 par Capitaine Queen »

Cahir

Humain(e)

Est-ce qu’il s’était planté, finalement ? C’est l’impression qui semblait se dégager de Queen, vu qu’elle se mit à éclater de rire... Mais Cahir était un peu plus sceptique. Il savait les femmes imprévisibles, et, venant d’une capitaine pirate, il s’attendait bien à ce qu’elle dissimule son jeu. Impénétrable, elle se moqua ouvertement de lui, et il encaissa. Torse nu, avec un pantalon trempé, les cheveux ballants, le beau guerrier n’était pas à son avantage. Difficile de voir en cet homme un ancien Corbeau Noir dans une armure noire rutilante, une voix grave et forte, brandissant l’épée au-dessus d’un champ de bataille gargantuesque, à combattre dans la boue et le sang contre des infinités d’ennemis. Là, il était juste un prisonnier, fatigué, affamé, et affaibli... Ce qui n’empêcha nullement Queen de se rapprocher de lui, et de lui soumettre un défi. Comme pour le narguer, son souffle était contre ses lèvres. Serrant nerveusement les poings, Cahir ne dit rien, retenant à grand-peine son érection, et, surtout, son envie folle de la prendre ici... Ils étaient seuls, son chien de garde, Clyve, était parti, et Cahir était sûr que personne ne descendait souvent dans la cale.

Queen régait plus rapidement que lui, et le traîna hors de la cale, l’amenant sur le pont principal, lui offrant un bref aperçu de l’intérieur du Queen’s Revenge, avant de finir sur le grand air, où elle le balança sur le sol. Cahir, pieds nus, glissa sur le parquet, s’affala lamentablement sur le sol, provoquant le rire de tout l’équipage. D’une démarche lente et sensuelle (mais toute démarche semblait sensuelle chez cette femme), le Capitaine s’approcha, et planta une épée au sol, tout en se mettant à lui expliquer les règles.

Trois combats, trois issues possibles. Soit il échouait dès le début et était coulé par le fond, soit il réussissait tout, et décrochait le jackpot. Hochant lentement la tête, Cahir reprit son souffle, en s’appuyant sur le sol.

« Pré... Préparez-vous à une nuit qui ne sera pas de tout repos, Votre Altesse... » soupira-t-il.

Éternellement provocateur, Cahir s’appuya sur ses bras, tandis que Queen s’écartait, et que les pirates formaient un cercle espacé autour de Cahir. L’apatride tenta de se relever, et, alors qu’il commença à se remettre sur ses jambes, et à poser sa main sur le pommeau de son épée qu’un homme le frappa de plein fouet, ses deux jambes l’atteignant en pleine poitrine. Le choc lui coupa la respiration, et Cahir partit plusieurs mètres en arrière, glissant sur le pont, son dos venant heurter le bastingage.

« Ha ! » grogna-t-il.

Il vit un jouvenceau, torse nu, avec une petite barbe, se saisir de l’épée offerte par Queen avant de la glisser entre ses dents. Reprenant encore son souffle, au milieu des rires de l’assistance, Cahir s’appuya sur le bastingage, et se releva plus rapidement. Son ventre lui faisait mal, et l’homme semblait excité, jeune... Mais visiblement pas très doué en combat. Oh, il était rapide et agile, mais porter une épée ainsi... C’était idiot. Cahir se décolla lentement du rebord, titubant à moitié, tête basse... Puis sembla alors trébucher.

Il se tenait le ventre, comme si le coup lui avait broyé les poumons, et tomba à même le sol, à quatre pattes, en reprenant longuement son souffle, toussant bruyamment.

« Peut-être que ce petit poisson préfère la flotte à l’air pur ! brailla un pirate.
 -  Fous-moi cette merde par-dessus bord, Bilal ! » s’extasia un autre.

Cahir entendit l’homme se rapprocher, sûr de lui... Et son attaque fut rapide. Alors que Bilal se rapprochait, Cahir bondit en avant, et souleva ses bras, fauchant les jambes de Bilal, le faisant partir à la renverse. Les rires se turent brusquement. Bilal partit en avant, et tomba sur le ventre, lâchant l’épée qui glissa à côté de lui. Cahir se releva plus rapidement, et, alors que Bilal roulait sur le sol pour se tenir sur le dos, et ainsi se relever, Cahir leva son pied, et l’abattit en plein sur son ventre, lui coupant la respiration. L’apatride savait alors que le combat était gagné. Quand le pirate l’avait frappé, il avait surtout cherché à le repousser. Cahir, lui, venait de frapper fort, et de lui couper la respiration. Le temps que ses poumons fonctionnent à nouveau, Bilal ne pouvait plus rien faire.

L’apatride s’assit à califourchon sur lui, et le frappa sèchement, à plusieurs reprises. Des coups forts, appuyés, témoignant du passé d’un homme qui avait fait de la musculation et avait appris à se battre et à s’endurcir, afin de porter les lourdes armures en ébonite d’Ashnard. Cahir se releva alors, laissant un Bilal groggy sur le sol, puis empoigna son épée. Ses phalanages étaient décorées de traces de sang, et il leva son arme.

« Que de l’esbroufe ! Vous vous prétendez être des guerriers, mais vous n’êtes que des voleurs ! Ramenez-moi vos autres champions, je leur passerais le goût de l’aventure ! Allez, bande de tas de merde, c’est tout ce que vous avez à m’offrir ?! Des pucelles et des eunuques ?! »

Il les provoquait, et c’était voulu. Cahir connaissait la fierté des pirates, leur prétendu code de l’honneur. Les insulter, c’était le meilleur moyen de les énerver... Et un ennemi énervé s’il paraissait plus dangereux de prime abord, était bien plus facile à neutraliser. Il avait eu Bilal en jouant sur le fait que personne ne semblait le prendre au sérieux, mais c’était un coup qu’il ne pourrait pas rejouer.

Au moins, il s’était garanti la perspective de ne pas finir coulé par le fond...
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Queen eut un petit rire et un sourire amusé lorsque l'homme se mit à crâner ouvertement, lui lançant alors de se préparer à une nuit qui ne serait pas de tout repos. Elle s'éloigna de lui pour monter sur la dunette. "C'est ce que nous allons voir", pensait-elle.
La vue était parfaite d'en haut et, les bras croisés, la jeune femme attendait avec impatience le début du combat qui ne tarda pas. Comme à son habitude, le jeune et téméraire Bilal fanfaronnait. C'était d'ailleurs son point faible et Queen en était consciente. Ce genre de comportement lui avait valu pas mal d'ennuis. Mais c'est ce qu'elle aimait chez lui. Il avait beau être un peu jeunot et moins expérimenté que la plupart de ses hommes, il n'en était pas moins l'un des meilleurs. Il avait beaucoup de courage et de bravoure à revendre, sans compter qu'il avait l'agilité d'un singe et se mouvait sur le navire comme l'animal sur son arbre.
Dès le départ, le pauvre ashnardien semblait bien mal partit. Il heurta le bastingage violemment, tirant un sourire à la jeune femme. Si elle voulait le voir perdre ? Ce serait drôle, en effet. Elle était une pirate, et ce type n'était pour le moment qu'un vulgaire passager clandestin, elle n'allait pas pleurer sa mort, bien au contraire. Elle l'aurait déjà oublié le lendemain, au levé du jour. Mais s'il gagnait... et bien... elle était curieuse de voir ce que cela pouvait donner.

Cahir avait l'air déstabilisé et semblait cracher ses poumons, à quatre pattes sur le sol détrempé du Queen's Revenge. Il faisait pitié à voir, oui, et Bilal vit là une opportunité de se débarrasser de son adversaire, encouragé par l'équipage. Queen arqua un sourcil, peinant à croire que c'était déjà terminé. Se serait-elle trompée ? Cet individu ne serait-il qu'un simple larbin et non un soldat entraîné comme elle l'avait pressentit ? Quelle déception...
C'est alors que l'homme surpris tout le monde en envoyant Bilal à terre. Clyve, qui se tenait bien droit près d'elle, lâcha d'un ton roque :

- C'est un petit futé.

Queen ricana. Voilà qui devenait tout de suite beaucoup plus intéressant ! L'ashnardien s'était débarrassé de son premier adversaire avec ruse, et se vengeait en lui assénant plusieurs coups de poing. Le pauvre garçon tout étourdit et le visage ensanglanté, fut redressé par deux camarades. Nul doute que Bilal allait bouder pendant des semaines, après cette raclée. Clyve grogna.

- Pff. C'était courut d'avance. Ce gamin vaut plus tripette quand il se sent plus pisser...
- Les petits garçons ont parfois besoin d'une fessée pour grandir, rétorqua Queen avec un sourire.

Cahir se permit alors de provoquer l'assemblée, faisant tirer des grimaces de colère parmi l'équipage. La plupart serraient leurs poings sur leurs armes, avec l'envie certaine de vouloir étriper ce sale petit présomptueux. Mais ils étaient conscients que cela ne plairait pas du tout à leur Capitaine. Ils restèrent dans le rang, non sans lancer des regards assassins au soldat. Rick, en retrait, mais également présent sur la dunette s'avança, s'arrêtant sur le haut de l'escalier pour prendre une dernière bouffée de sa pipe, puis descendit et la confia à un camarade. Il semblait presque... ennuyé par ce petit jeu. Il lâcha un énorme mollard sur le sol, puis essuya sa bouche d'un revers de la main avant de se diriger au centre du cercle, faisant face à son adversaire. Ses sabres dans chaque main, il pointa l'un d'eux dans sa direction.

- A nous deux, trou du cul. Tu causeras moins quand je t'aurais arraché la langue.

Les cris d'encouragement de l'équipage retentirent. Rick faisait office de Quartier-Maître, ici. Mais aussi de gabier et de Maître d'équipage depuis qu'ils avaient perdu Dave. Il était le porte-parole de l'équipage, mais aussi du capitaine, distribuant les ordres lors des affrontements, et chargé de faire régner l'ordre à bord en cas de pépin ou de l'absence de Queen.
Il était passé maître dans l'art du combat, et ses nombreuses cicatrices témoignaient de son expérience. Rien avoir avec le jeune Bilal. Cahir allait affronter un adversaire à la hauteur cette fois-ci. Queen avait hâte de voir comment il allait se débrouiller...

Rick fit craquer sa nuque d'un mouvement de tête, observant le soldat d'un œil mauvais avant de lui lâcher un sourire édenté, laissant entrevoir sa dent en or. Le combat pouvait commencer.

Cahir

Humain(e)

Cahir savait qu’il marchait sur des œufs en les provoquant, et ce d’autant plus qu’il devait sa victoire initiale par l’imprudence de son adversaire, ce qui était fourbe... Mais il agissait sciemment. Il connaissait l’orgueil des pirates, et voulait les provoquer, afin d’amener ses adversaires à faire des honneurs. Par ailleurs, en leur hurlant dessus, l’apatride faisait bouillonner l’adrénaline, ce qui el réveillait, ranimant ses membres engourdis. Il avait peur, bien entendu. Poru lui, seul un inconscient ignorait la peur. Sa peur était son moteur, car, paradoxalement, elle alimentait sa bravoure et son courage. Son second adversaire ne tarda pas à arriver. Contrairement au premier, Rick était un homme assez costaud, borgne, avec un dent en or...

« Mon Dieu, je suis tombé sur le radeau des clichés ou quoi ? »

L’homme fit craquer sa nuque d’un mouvement de tête, dans un mouvement tellement stéréotypé que, en d’autres circonstances, Cahir aurait volontiers ri... Il laissa le pirate le charger. Les lames se heurtèrent violemment, mais la masse corporelle de Rick était supérieure à la sienne, et, alors que les lames se heurtaient, Rick poussa en avant, poussant Cahir. L’homme fit quelques pas en arrière. Il ne fallait pas oublier qu’il était presque totalement nu, et fatigué. Son corps n’était pas assez bon que ce qu’il pensait. Partant de là, ce combat n’avait rien de loyal, mais, dans le fond, ce n’était pas chez les pirates qu’il fallait attendre de la loyauté. Rick le chargea à nouveau en hurlant, lame bien levée, et il l’abattit d’un coup sec. Prudent, l’apatride bondit en arrière, et la lame mordit le bois du pont. Rick ne se laissa pas décourager pour autant. Cahir glissa en effet sur une flaque, ce qui laissa à Rick le temps d’envoyer un uppercut. Cahir vit trente-six chandelles, du sang jaillit de sa bouche, et il heurta à nouveau le bastingage, manquant passer par-dessus bord, sa main l’empêchant de faire une chute fatale en s’agrippant au cordage.

Rick, hargneux, s’élança sur lui, et Cahir leva son pied, le frappant à l’estomac, le repoussant. L’apatride avait mal aux dents, mal au dos, et une douleur supplémentaire se rajouta à son pied quand il le leva, frappant le visage de son adversaire. Un violent coup de pied, comme s’il était un footballeur tapant rageusement dans le ballon. Il se cassa un ongle dans la foulée, et la tête du pirate partit en arrière, le sang jaillissant de son nez dans un grognement sourd. Cahir s’essuya la bouche, et se rua vers son ennemi. Il espérait que Rick était suffisamment sonné, mais ce n’était pas avec un pied recouvert d’une armure qu’il l’avait frappé. Il se pencha vers l’homme, entreprenant de se mettre à califourchon pour le rosser de coups, mais l’adversaire le frappa du tranchant de la main à la tempe, et Cahir bascula sur la droite. Il heurta le pont sur le flanc, et Rick se releva rapidement, l’attrapant par la gorge. Massif, le pirate le souleva, et envoya sa tête se fracasser contre la sienne.

« Ugh ! »

Cahir s’écroula sur le sol, sonné, et entendit l’ennemi rigoler lentement. L’homme cracha son sang sur le sol.

« Est-ce que c’est tout ce que tu peux faire ? » demanda-t-il.

En temps normal, il aurait peut-être rivalisé avec ce costaud, mais, en l’état, Cahir était trop épuisé pour que son corps puisse survivre. Néanmoins, ça n’empêchait pas sa fierté de continuer à parler. Rick avait son épée, et pouvait tout à fait l’occire. Cahir avait-il dit son dernier mot ? Sa tête tourbillonnait, sa respiration était lourde, mais il sentait encore la douleur, ce qui signifiait qu’il n’avait rien de cassé. Son ennemi s’écarta un peu, et envoya son pied se loger dans ses côtes... Mais Cahir le surprit en bondissant sur lui. Ses mains heurtèrent le torse du pirate, et il le renversa sur le sol. Encore une fois, Rick tenta de le frapper à la tempe, mais Cahir avait anticipé cette attaque, et sa main gauche alla bloquer celle de l’homme, tandis qu’il se mit à le frapper au visage, envoyant un uppercut sur son nez. Un craquement se fit entendre, et Cahir en eut mal aux phalanges.

Son adversaire le poussa de la main, appuyant celle-ci sur son torse, et Cahir chuta sur le sol, où il se releva à nouveau, récupérant son épée. Rick se releva à son tour, et Cahir le chargea alors, heurtant violemment la lame de son adversaire, l’écartant sur sa gauche. Il le chargea alors à l’épaule, et le talon de son adversaire heurta un pli de sa cape. En battant des bras, son adversaire perdit son équilibre, et Cahir réagit rapidement. Un pied se posa sur le poignet de la main armée, et le bout de sa lame atteignit sa gorge.

« Tu as perdu, enfoiré... »

Ses dents ruisselaient de sang, et la respiration de l’homme était lourde.

Le pire, c’est qu’il était sûr que cette maudite capitaine avait gardé le meilleur pour la fin.
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Depuis des siècles, les pirates ont été sujets à de nombreuses légendes. Queen n'y faisait pas exception. On disait beaucoup de choses à son sujet, parce qu'au final, personne ne savait d'où venait cette femme, pas même elle. On racontait qu'elle était la fille des Sept Mers, enfantée directement dans les entrailles d'un Dieu et recrachée par les vagues de l'Océan des Morts, le plus dangereux de tous, celui dont on ne revenait jamais, celui qui menait à l'au-delà. C'était extrêmement tiré par les cheveux, mais les rumeurs en entraînant d'autres, aidées par l'imagination débordante de certains, elles formaient ainsi des légendes extravagantes. La force, le courage, le caractère et le charisme de Queen avaient fait le reste. De son côté, elle n'avait jamais cherché à savoir de quoi était fait son passé. Elle se foutait royalement de savoir où elle était née, et si ses parents étaient des gens tout à fait normaux, si c'était une catin de bas étage qui l'avait enfantée, où si elle était tout bonnement tombée du ciel. A quoi cela lui aurait-il servit de connaître la réponse à toutes ces questions ? Tout ce qui importait, c'était le présent, ce qu'elle était aujourd'hui. Et à ce jour, elle était une pirate, Capitaine d'un navire et d'un équipage, avec les responsabilités qui allaient avec. Point à la ligne.
Ses hommes n'avaient jamais eu vraiment de mal à l'accepter comme Capitaine malgré son sexe. Elle avait tout ce qu'il fallait pour être à la hauteur de n'importe quel autre. Plus étrangement encore, le fait qu'elle soit une femme asseyait plus encore son autorité, sans doute parce qu'elle représentait indirectement la figure maternelle. Ils avaient écumés les mers ensemble, à la recherche de trésors, de cargaisons à revendre, d'équipements et d'armes à voler, de villes côtières à piller... d'ennemis à massacrer. Ainsi, ils avaient apprit à la connaître, à lui faire confiance, et même à l'apprécier.

Aujourd'hui, Queen leur offrait un fabuleux spectacle. Voilà bien longtemps qu'ils n'avaient pas eu le droit à ce genre de distraction. L'attention était tournée vers cet homme, cet individu qui s'était glissé sur leur navire sans autorisation pendant le combat opposant les ashnardiens au nexusiens, et au milieu duquel ils s'étaient accidentellement retrouvés. Désormais passager clandestin, il allait devoir se battre pour obtenir le droit de vivre et de rester sur le Queen's Revenge. Au moins jusqu'à ce qu'elle en décide autrement. Mais notre homme ne se battait seulement pour ça, rappelons-le. Il pouvait obtenir le droit d'entrer dans le lit du Capitaine à la clé et ça, ce n'était pas un cadeau négligeable, n'est-ce pas ?

Cette manche s'avérait bien plus difficile pour Cahir, évidemment. Rick était fort, et le combat s'était férocement engagé. Le pauvre soldat était bien mal partit, et Queen ne savait qu'en penser. Il les avait déjà surpris tout à l'heure face à Bilal, il était peut-être capable d'en faire de même face au Quartier Maître. Ou pas. Il montrait des signes de faiblesse et de fatigue, et il risquait à tout moment d'échouer. Queen observa ses hommes qui encourageaient leur supérieur à pleins poumons. Ils n'imaginaient pas une seule seconde que Rick puisse perdre, et déjà, nombreux étaient ceux s'étant mit à parier quelques pièces. Cahir luttait tant bien que mal, parvenant à repousser son adversaire. Bientôt, la manche devint un véritable échange de force et de violence, jusqu'à ce que finalement, à la surprise de tous, le soldat ne gagne de nouveau la partie, son arme glissée sous la gorge de son adversaire. Des hurlements de protestation retentirent dans l'assemblée et Queen les fit taire en sifflant bruyamment et en balançant une gourde de rhum dans les mains du soldat. Pendant ce temps, Rick se redressait avec une grimace.

- Dernière manche, mon joli. J'espère qu'il te reste quelques atouts...

Elle ricana, et posa doucement sa main sur l'épaule de Clyve. Celui-ci était quasiment frais comme un gardon, contrairement à Cahir. Il était aussi son meilleur homme. Cette fois-ci, la pirate doutait sérieusement que le soldat puisse rivaliser. Mais qui sait...
Le Second descendit la dunette calmement à son tour, son énorme hache à la main, et bien décidé à briller aux yeux de sa Capitaine. Oui, il allait se faire un malin plaisir à écrabouiller ce sale petit présomptueux. Même s'il n'était pas au courant de la petite affaire entre ce gringalet et sa Capitaine, il savait que lui aussi, s'il gagnait cette partie, il aurait le droit à une délicieuse récompense entre les cuisses de la belle pirate. Et c'était une sacrée motivation.

Ses yeux plantés dans ceux de l'homme qui faisait presque une tête de moins que lui, Clyve se redressa, impatient, s'approcha de lui et grogna de sorte à ce qu'il soit le seul à l'entendre :

- Ce que tu as vu là n'est rien comparé à ce que je vais te faire endurer. Tu n'aurais pas dû te tremper dans cette histoire.

Sur ce, il se recula et prit position pour le combat final. Queen avait les yeux rivés sur eux, excitée comme une puce. Elle allait enfin savoir de quoi était fait ce gars-là qui prétendait à la faire crier cette nuit...
Le combat n'était sans doute pas très équilibré. Cahir était trempé, crevé, et armé d'un simple sabre face à une armoire à glace en forme avec une grande hache affutée en mains. Mais voilà, les pirates n'étaient pas réputés pour être sympathiques ! Elle lui avait offert un peu de rhum pour se requinquer, c'était déjà largement suffisant.

Cahir

Humain(e)

Une bouteille de rhum pour se requinquer... Ce n’était pas ça qui allait panser ses plaies, ou lui redonner de la vitalité. Néanmoins, c’était toujours mieux que rien. Le combat final approchait, et, comme on pouvait s’y attendre, l’apatride allait affronter le plus costaud du groupe. Clyve était un blondinet massif et charpenté, qui portait une hache, et se rapprocha de Cahir, provoquant les clameurs et les vivats de l’équipage. Cahir, lui, reprenait son souffle, et l’homme s’approcha de lui, venant le provoquer, avec l’envie évidente de le réduire en bouillie. Cahir regarda une dernière fois la capitaine du navire, soupira à nouveau, regarda son adversaire, puis sourit lentement :

« Trois sur moi... Je crois que, toi aussi, tu as envie de t’y mouiller les doigts... Et pas que, même. Il y a des lacs dans lesquels on aimerait se noyer. »

Est-ce que ce pirate saisirait l’allusion ? Cahir le pensait. Cet homme semblait être très proche du capitaine, probablement son garde du corps, ou le pirate le plus costaud que Queen avait à lui offrir. La seule chance qu’il avait était de le provoquer, de faire en sorte qu’il abuse de sa confiance, mais son adversaire, malgré ses provocations, était très prudent. Il avait vu la résilience de l’apatride, sa capacité d’adaptation. Il exploitait la moindre faille, avec une lecture du combat qui était fascinante. Cahir se trouvait donc face à l’homme, qui fit tournoyer sa hachette, banda les muscles... Puis se rua vers Cahir en hurlant. Sa hachette fendilla l’air, et Cahir, en fléchissant les genoux, bondit sur le côté, puis tenta de l’attaquer. Malheureusement, ses mouvements étaient plus lents qu’à l’accoutumée, et son adversaire évita son attaque latérale. Cahir poursuivit en se redressant, et tenta de l’attaquer avec son épée. La lame décrivit un mouvement vertical, et son adversaire se pencha sur le côté, l’évitant, puis en profita pour envoyer son genou se loger dans son ventre. L’apatride sentit l’air lui manquer, et l’homme le gifla ensuite au visage, le faisant reculer. Du sang jaillit sur le sol, et l’homme le poussa du pied dans le dos.

Cahir s’affala à nouveau sur le sol, lâchant son épée, et son adversaire lui courut dessus avec sa hachette. Sa main se leva, et s’abaissa droit vers lui. Cahir écarta les jambes, et la hachette heurta le sol. Avec ses jambes et ses bras, il entreprit alors de renverser son adversaire. Clyve était un pirate massif et charpenté, mais la gravité se rappela à lui. Cahir réussit à le faire tomber, en luif aisant lâcher sa hache, et il se releva alors, tentant de le frapper... Pour être repoussé par l’homme. Son adversaire se releva alors, et, délesté de sa hache, courut à toute allure vers Cahir, le chargeant comme un taureau. Il le heurta de plein fouet, le décollant du sol, et l’envoya heurter douloureusement l’un des mâts.

« Ouais !
 -  Défonce-le, Clyve ! »

Ce Clyve était un véritable ours, et, tout en maintenant Cahir, il le souleva, le maintenant en l’air, poussant un hurlement rageur. Cahir se retrouva soutenu au-dessus des épaules de l’homme, dans une position digne d’un catcheur, puis Clyve tournoya sur lui-même, prenant petit à petit de la vitesse... Jusqu’à lâcher l’apatride. Cahir glissa alors de son corps, emporté par la vitesse de l’homme, et il heurta violemment avec l’épaule le sol. Il n’y eut aucun craquement, mais ce fut de justesse. Clyve marcha alors vers lui, et, alors que Cahir espérait n’avoir rien cassé, le pied de l’homme se leva puis s’abattit violemment sur sa jambe, provoquant, cette fois-ci, un craquement sonore.

« Aaaaaahhh... !! »

La douleur explosa, si forte qu’elle anesthésia totalement sa jambe gauche. Ce taré avait broyé son tibia ! Cahir était cloué à même le sol, et l’homme se mit à califourchon sur lui, et commença alors à le rosser, donnant une série de puissants coups de poings sur son visage, son autre main l’étranglant à moitié. Cahir vit des points noirs danser devant ses yeux, chaque coup l’anesthésiant un peu plus. Son sang vint peu à peu maculer les phalanges et le poing de Clyve, puis, après une dizaine de coups de poings, le massif pirate se releva, laissant un Cahir ensanglanté sur le sol. L’homme récupéra ensuite sa hache, fichée dans le sol, puis la releva, et s’approcha vers l’homme, et le coucha sur le ventre, puis souleva sa tête, la tirant par les cheveux, sa hache venant alors caresser son cou. Il leva alors la tête, avisant la Capitaine du sort qu’elle voulait lui infliger. Si elle voulait le tuer, il l’égorgerait probablement.

Après tout, ici, c’était elle qui avait le droit de vie et de mort sur son bateau.
« Modifié: jeudi 12 mars 2015, 21:06:24 par Princesse Alice Korvander »
DC d’Alice Korvander.

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Capitaine Queen

Humain(e)

Queen s'était légèrement avancé, s'appuyant sur le rambarde de la dunette pour mieux apprécier le spectacle. Clyve sembla glisser quelques mots au soldat avant de se mettre en place. La jeune femme avait un sourire en coin en les observant. Elle avait toute confiance quant aux compétences de son second, mais ce combat allait se terminer d'une seule et unique manière : Cahir allait perdre. Il suffisait de le regarder. Les deux combats précédents l'avaient épuisé et il avait beau avoir prouvé son endurance et se force, il ne tiendrait pas face à son dernier adversaire. Queen s'y était attendue, elle n'avait pas vraiment imaginé que le soldat puisse gagner, ça non. Elle avait simplement voulu lui donner une petite leçon. Ici, la loi, c'était la sienne. Et il ne fallait pas qu'il s'imagine une seule seconde pouvoir fanfaronner et provoquer ses hommes impunément. Il n'était peut-être pas enchaîné, mais il restait leur prisonnier après tout, pas un invité. Et ce petit challenge calmerait sans doute sa prétention à vouloir la baiser. Il avait eu les yeux plus gros que le ventre, ce cher ashnardien... comme un certain gouverneur de l'empire. Étaient-ils tous aussi orgueilleux ? Cela était sans nul doute un triait de leur caractère.

Clyve ne tarda pas à se jeter sur son adversaire. Cahir fut plus d'une fois envoyé au sol avec une brutalité que Queen reconnaissait bien chez son bras droit. Un vrai taureau, il fallait le dire. En combat comme au lit d'ailleurs, et cette pensée la fit sourire. Le soldat réussit cependant à désarmer Clyve, ce qui était un exploit en soit, mais cela ne suffit malheureusement pas. Le pirate le chargea, l'écrasant contre un mat, avant de le lever dans les airs à bout de bras, de lui offrir un petit tour de manège, et terminer par l'envoyer s'écraser sur le pont. Queen eut une grimace. Hum. Ça devait faire mal. Mais ce qui suivit se trouva sans doute beaucoup plus douloureux encore lorsque Clyve abattit son pied sur la jambe de son adversaire, laissant entendre un horrible craquement, signifiant qu'il la lui avait sans aucun doute brisée. Le soldat hurla, et le Second entreprit de s'installer à califourchon sur lui, redressant sa tête en agrippant ses cheveux, glissant alors sa lame contre sa gorge avant de lever les yeux vers elle. Queen jubilait.

- A mort ! Hurla l'équipage.

Mais Queen n'avait pas l'intention de répandre son sang aujourd'hui. Après tout, elle avait conclu un marché. Elle les fit taire en levant une main, puis prit la parole.

- Notre ami n'a pas été à la hauteur. Cependant... il s'est bien battu. Il restera donc parmi nous encore quelques temps, jusqu'à ce que j'en décide autrement. Retournez à vos postes ! Clyve... descends-le à la cale, je t'y rejoins plus tard.

Son second grogna, sans doute déçu de ne pas pouvoir égorger ce petit fumier, et s’exécuta, redressant le soldat de force pour le trainer dans les profondeurs du navire, ce qui ne fut sans doute pas chose aisée puisque leur prisonnier avait une patte en moins.
Queen descendit de la dunette pour se rendre sur le pont, près du bastingage ou Doc, le chirurgien et médecin de l'équipage, s'occupait de rafistoler Bilal et Rick. Elle posa une main amicale sur l'épaule de ce dernier, et mit à genoux à terre face à Bilal dont elle caressa doucement la joue.

- Il t'a pas loupé, hein garçon ?

Le jeune homme cracha du sang au sol en grommelant.

- Désolé, Cap'taine, j'ai pas été bon.
- Allons, grâce à toi notre ami ne sera pas envoyé par le fond, il devrait t'être reconnaissant. Remets toi vite, on a encore besoin de toi ici.

Elle se redressa en lui souriant, puis ordonna à Doc de descendre les rejoindre dans la cale pour s'occuper du prisonnier une fois qu'il aurait terminé. Sur ce, elle descendit elle même dans les entrailles du navire où elle trouva sans mal son Second, adossé face au soldat ashnardien en bien mauvais état. Elle ordonna à Clyve de remonter s'occuper des directives en son absence, et resta seule avec Cahir.

- Et bien ce n'est pas cette nuit que vous me ferez couiner, mon petit chat. J'espère au moins que vous vous êtes bien amusé.

Elle souriait, fièrement plantée face à lui les bras croisés, puis se détourna pour attraper un vieux seau remplit d'eau. Une eau plutôt sale qui servait en fait à astiquer le pont, et qu'elle renversa intégralement sur la tête du soldat, histoire de lui remettre les idées en place et de rincer le mélange de sang et de sueur dont il était recouvert.


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