Ca tombe à pic ! [PV Amser]

Retrouver Amser à un moment voulu, il fallait vraiment croire à la chance... Pourquoi ? Le monstre se considérait comme recherché par certaines personnes alors il lui arrivait de croiser des assassins à ses trousses ou bien simplement des enfants égarés venant de son pays, partis à sa recherche pour une légende ou une autre et il ne voulait pas de tout ça. Depuis combien d'année le régent d'Ispolin le poursuivait simplement pour le remercier ? Amser l'appréciait car au fond, il s'agissait de son cousin mais pour une raison qu'il ignorait encore, il ne voulait pas avoir de contact avec ce dernier, ce n'était pas encore le temps et leurs brèves rencontres l'avaient convaincu qu'il ferait un souverain efficace et magnifique. Même les rapports des prêtres disaient que cet homme faisait des miracles dans ce pays depuis la fin de la guerre et seulement ça rassurait le terranide qui souriait à chaque fois qu'il y pensait, effrayé de retourner chez lui en se disant que ça gâcherait tout. Dans le pays d'Ispolin, il y avait des légendes sur le Gris qui éduquaient les enfants et bien entendu, les récits avaient exagérés la réalité et cela faisait bien rire Amser qui cependant ne voulait pas les décevoir, semant ici et là des rumeurs qu'un être semblable à celui des légendes était passé par là, comme un bienfaiteur laissant des faux indices du passage du Père Noël pour que les enfants ne perdent pas la joie. Son père lui avait raconté tellement d'histoire quand il était petit, il voulait qu'à présent les bambins de son pays puisse rêver et se sentir protégés, peu importe par quel moyen. C'était son plaisir à lui après tout de savoir que ses frères se sentaient bien...

Son bonheur ? Celui des autres. Et ça lui convenait parfaitement ! Ici, le bonheur de Sayana semblait en partie assuré car elle allait bientôt avoir sa commande, même plus vite que prévu à en croire sa remarque mais maintenant qu'il y pensait, n'avait-elle pas dit au début qu'elle s'attendait à avoir son arme dès la première nuit ? Le souvenir faisait sourire discrètement le forgeron, amusé de la voire passer d'une extrême à une autre, comme ceux qui voulaient faire semblant de tout savoir. Ce n'était pas méchant, ça lui donnait un air enfantin et attachant qui lui allait parfaitement, bien que sa seconde entité était bien éloignée de toutes ces impressions mentionnées. L'ange évoquait à juste titre l'enchantement et Amser grimaçait, comme réfléchissant soudainement mais non, les anneaux d'humeur étaient déjà inscrits dans la future lame et quelques marques supplémentaires, sûrement l'enchantement dont elle parlait, devaient suivre mais en une heure ou deux, c'était fait. Sans aucun doute, sans les bagues, une demi-semaine aurait été nécessaire pour que la magie opère mais le forgeron était prévoyant, fort heureusement.

Et comme il l'était, il continuait à frotter en même temps que la belle platine en plus de vérifier les bouquins. Les tentacules, ça sert vous savez ! Imitant un peu les gestes de Sayana, les extensions sombres du terranide faisaient le même travail même si c'était au ralenti à cause de la réflexion de l'homme sur les ouvrages qu'il tenait en main et au bout d'un petit quart d'heure, on venait tout de même le sortir de sa transe alors qu'il respirait à peine, de plus en plus concentré, s'étant même mis à relire quelques passages qu'il avait apparemment oublié.

« - Ce sont pour les enfants. Là où je vais, j'aime bien aller lire des histoires à ceux qui n'en ont pas toujours l'occasion et non, ce ne sont pas des souvenirs. Je les achète quelques jours avant d'arriver dans un village ou une ville et je les lis rapidement. Après, avant de repartir sur les routes, je les offre à des orphelinats, à des églises ou à des bibliothèques et des librairies pour compléter les collections... Quelques fois même à des gamins assez grands pour comprendre ce qu'il y a sur les pages et quand je les recroise, ils font le même travail que moi avant eux et je suis content. »

Qui avait dit qu'il était difficile d'être heureux ? Amser semblait se contenter d'être seul et d'avoir des amitiés passagères avant de s'évaporer comme un rêve et ça lui allait. Il savait ce que ça faisait de perdre un être cher alors pour éviter que d'autres ressentent cette peine à cause de lui, il disparaissait et laissait planer un doute ainsi, le jour où il viendrait à rejoindre ses dieux, les enfants, qu'ils soient d'Ispolin ou d'ici, continueront à croire qu'un géant viendra les rendre visite pour remplir leurs imaginations de beaux rêves. Une autre légende tout à fait agréable, un autre livre à écrire pour les aider à mieux s'endormir la nuit et rendre ce monde, parfois trop sombre, plus amusant.

L'idée même de rendre des gens heureux de manière définitive et même après son décès faisait ronronner le colosse qui ne se faisait pas trop d'illusion sur le sujet, il devait périr un jour pour tout ce qu'il avait fait, c'était la moindre des choses. Et dans une nouvelle réflexion, dans laquelle il s'enfonçait facilement sûrement à cause de son estomac un peu creux, Sayana le surprenait en venant près de lui, un peu gênée par une question que le titan devinait alors qu'elle était sortie à moitié. Avec toutes ses hésitations, il avait eu le temps de dire les mots avant elle !

« - Je dois toujours bouger et n'allez pas croire que c'est pour défendre la veuve et l'orphelin... Je fuis, comme beaucoup de terranides faibles comme moi et le travail oblige... Et en plus, ça fait de moi quasiment un forgeron à domicile ! Et ça c'est chouette ! »

C'était méchant de laisser l'ange déprimer mais Amser s'était remis à rire comme un crétin, fier de son poste de marchand ambulant. Ce n'était pas vraiment le genre de type à savoir rester en place, probablement aussi à cause de son dieu qui l'envoyait d'un bout à l'autre de Terra pour des petits travaux supplémentaires que les autres prêtres, plus faibles physiquement, avaient du mal à faire. Amser était une sorte de paladin, avec ses avantages et ses inconvénients mais ça lui allait très bien, ça permettait de voire des nouveaux paysages et s'instruire car une erreur facile serait de croire que les runes venaient à lui. Le terranide devait voire tous les milieux possibles et imaginables, étudier mille et une magies, même les moins conseillées mais une vie de risque lui allait mieux qu'une vie de simple artisan coincé dans une échoppe, au grand dam de Sayana sans l'ombre d'un doute.

« - ... Vous allez bien ? »

La discussion interne de l'ange était visible par le froncement de sourcils et les mouvements au niveau du visage dès fois simplement microscopiques. Amser restait juste spectateur, attendant une possible réponse et s'amusait à passer ses doigts devant les yeux de la belle platine avant de placer sa grosse main sur le sommet de son crane, pour faire acte de présence chez elle alors qu'elle semblait un peu déconnectée. Encore cette entité, pas vrai ? Le sourire tendre du colosse indiquait qu'il s'en doutait et il ne cherchait même pas à gronder le double masculin de son amante, le connaissant déjà un peu, ce dernier avait plus de chance d'exploser de rage au moindre conseil du monstre.

« - Je ne suis qu'un homme comme un autre. »

- En parlant voyages … si tu es quelqu’un qui bouge beaucoup … tu …


Non seulement la jeune femme était bloquée dans ses paroles en cherchant désespérément à mettre des mots sur ce qu’elle voulait lui demander réellement mais en plus Amser reprit sa phrase de plus belle alors qu’elle prononçait ses dernières paroles d’une voix légèrement plus basse, comme si elle était timide. En même temps … qui ne serait pas timide face à une personne qu’on aime pour lui demander si oui ou non elle était prise ? Si elle comptait restée ou non dans la cité dans laquelle ils se trouvaient tout deux ?


- Je dois toujours bouger et n'allez pas croire que c'est pour défendre la veuve et l'orphelin... Je fuis, comme beaucoup de terranides faibles comme moi et le travail oblige... Et en plus, ça fait de moi quasiment un forgeron à domicile ! Et ça c'est chouette !


Il fuyait ? Qui ? Pourquoi ? Etait-ce un criminel ? Il n’en avait pas l’air du tout vu son hospitalité et la gentillesse qu’Amser démontrait à chaque instant. Mais peut-être n’avait-il rien fait et, comme il le rappelait si bien, il était un Terranide et qui dit Terranide en général dit esclave, un pion, un « animal » destiné à obéir. C’était injuste pour cette race exotique mais la loi de Terra et ses préjugés étaient là malheureusement pour eux … Ces pauvres créatures pourchasser, capturées pour être revendue au plus offrant et dieu seul savait ce qu’il allait advenir d’eux. Pour les plus chanceux d’entre eux : ils pouvaient finir en simple esclaves bon à nettoyer le sol et faire la vaisselle avec l’espoir peut-être de quitter ces lieux dominant alors que dans le pire des cas ils pouvaient mourir sous de nombreux coups de fouets ou encore par le travail accablant que leur maitre pouvaient leur imposés. C’était un bien triste vérité qui pourtant touchait une grande majorité des Terranide quel qu’ils soient.

Sayana avait la chance de ne pas en être un et pourtant elle pouvait imaginer cette souffrance et la rancœur que ceux-ci pouvaient éprouver sur l’esclavage car il ne faut pas oublier qu’elle à été esclave elle-même …

Mais bon il venait de répondre à sa question. Il ne restait jamais en place, ça devait djà être une chance qu’il ait cette maison bien que momentanément. Ca ne devait être une simple question de temps avant qu’il ne remballe ses affaires et prenne le large. Son arme était peut-être la seule chose qui le retenait ici en fin de compte ?

Le visage de la belle vit ses traites se relâcher, son sourire éternel s’effaça pour le regarder avec une grande tristesse. Elle avait l’impression de revivre ce sentiment d’abandon, ce sentiment qu’on a quand personne ne nous aime, quand personne ne nous comprend. Un sentiment si pesant pour la jeune femme qui l’avait déjà vécu plus d’une fois. Ben oui ! Le fait même que sa mère soit morte le jour de sa naissance laissait ressentir au nourrisson quel était ce sentiment d’abandon, une mère qui perd son enfant pour son profit bien que ce jour là sa mère n’avait nullement souhaiter mourir en donnant sa vie pour sauver celle de sa fille. La seconde fois qu’elle ressenti ce sentiment était lorsqu’on lui refusa de sortir de sa cage, de sortir voir le monde où elle avait grandit et quand ses tuteurs affirmèrent qu’elle n’était qu’un monstre. La troisième fois était au moment même où elle reprit conscience dans le vaisseau de ce mercenaire en route pour Terra, c’était comme si son monde d’origine même la rejetait et l’expulsait loin … très loin de chez elle. Et la dernière était maintenant. Amser ne devait même pas réaliser totalement les sentiments que la jeune platine portait pour lui et encore moins se douter que ses mots avaient blessé fortement la jeune demi-ange. Pour elle sa signifiait clairement qu’il ne voyait en elle qu’une cliente et sans doute un très bon coup sexuellement parlant. Un court silence la pesa avant que son double ne la prenne d’assaut.

C’était le moment pour lui d’en profiter, d’user de ces petites faiblesses psychologiques pour reprendre le dessus et tenter de tirer les rênes. Quelle occasion pour l’esprit dominant que renfermait Sayana pour tenter de remettre les points sur les « i ».


« - Voit comment il te considère … Comme rien. Arrête de te faire des illusions ! Ce n’est qu’un ermite, un moins que rien ! Un sans valeurs propres ! »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles … »

« - Je vois au contraire qu’il ne nous sera d’aucune utilité et ne fera que nous rendre plus faible … Il te rendra faible et je ne peux tolérer cela … Pas pour celle qui est sensé me remplacer, pas pour celle qui est mon héritage … »


-... Vous allez bien ?


La soldate sursauta quelques instants comme sorti de sa torpeur. Le regard turquoise de la belle se porta sur le forgeron qui la fixait apparemment depuis quelques instant, ayant scrupuleusement analysé chacune de ses mimiques, chacune de ses réactions même infimes alors qu’elle conversait avec son aïeul. Il est vrai que les froncements de sourcils et le détournement de regard ne pouvait pas passer inaperçu aux yeux du Terranide … Surtout que celui-ci était au courant pour sa double personnalité même si on ne pouvait vraiment appeler cela ainsi … C’était plutôt deux esprits différents, deux manières de pensés totalement opposés dans un même corps.

Elle l’observa, il souriait tendrement comme pour la détendre de cette situation plus que gênante pour elle et puis surtout il souriait car il comprenait pourquoi elle était déconnectée quelques instants de la réalité. Ce n’était pas de sa faute après tout, elle n’avait que se moyen de disponible pour parler à la partie masculine qui sommeillait en elle depuis tout ce temps.
Peu après cela, le Terranide ajouta tout aussi ponctuel et détendu :


- Je ne suis qu'un homme comme un autre.

« - Tu n’es pas un homme comme un autre petite larve, tu n’es qu’un monstre. Une créature qui ne fait que profiter depuis le début du corps de ma protégée … »


Sayana observait amser avant de détourner le regard sur le coté. C’était comme si il était là, cet homme grand d’un mètre quatre-vingt au cheveux aussi argentés et brillant qu’elle. Comme si il était présent bien qu’avec un aspect plus éthéré que seule elle pouvait voir. La colère pouvait se voir à son visage matérialisé par l’esprit même de la jeune femme. Un regard plein de haine et de violence.


«  Voit le bon côté des chose bon sang ! Il va recréer notre épée ! Et … tu pourras ressortir enfin ! »


Ces simples pensées suffirent pour calmer les ardeurs du mâle irrité. Son visage se détendit avant de se tourner vers celle de la jeune femme. Il acquiesça brièvement avant de regarder Amser à nouveau. Sayana fit de même avant de sourire doucement au colosse.


- Oui enfin presque comme les autres. Dit-elle alors que ses joues reprirent une couleur rosée. Mais pas pour moi, vous portez une place bien importante dans mon cœur.


De simples mots qui étaient d’une grande valeur sentimentale pour la jeune femme et sans importance pour le forgeron. C’était ce qu’elle pensait sur l’instant.

Ses yeux se fermèrent alors que son visage se tourna dans une direction en même temps que son corps. Elle mit un pied doucement puis l’autre devant et ainsi de suite entreprenant une marche lente et effilé comme pour essayer de séduire le gros mâle comme un ultime espoir à une espérance perdue d’avance. Une fois face à ses vêtements, la jeune femme s’accroupit pour se saisir de ceux-ci dans ses bras et commencer à s’habiller lentement. Une fois la tunique et le reste de ses habits mit, elle entre ouvra la porte avant de s’arrêter.


- Au fait …


Sa tête se dirigea lentement sur le coté de sorte à ce que son regard puisse croiser celui d’Amser. Ses joues rougir d’avantage alors que ses yeux montrait une souffrance sentimentale, comme si elle réalisait enfin que cet amour était impossible, que ses espoirs s’étaient enfin envolés alors qu’ils persistaient au fond de son cœur.


- Mon nom est Sayana, je ne pense pas m’être présentée hier en arrivant… J’espère connaitre le tient avant de partir d’ici … On ne sait jamais … si on se recroiserait ?


Sur ces mots la jeune ange srti de la salle de bain et se dirigea vers l’étage inférieur. Elle rajustait un instant sa veste alors que ses yeux se perdirent dans l’ensemble du salon qui n’avait pas bougé d’un pouce ; Cette bibliothèque encore présente, cette table toujours garnie de ce cochon brûlés à point. Et à cotés les forges qui étaient soit éteint soit à leur températures minimales.

Sayana avait autre chose à penser qu’à manger ou se divertir. Il lui fallait changer les esprits de ce poids horrible qui affectait étrangement plus les femmes en général que les hommes. Ce poids qu’on appel l’amour porté à une personne. La belle partit vers le fond de l’arrière boutique et ouvrit une porte qui la menait vers l’extérieur. Une sorte de jardin bien que peu de fleurs y poussaient. Beaucoup d’animaux venaient faire des ravages dans les petites ruelles derrières les habitations et puis c’était trop dallé pour y faire pousser quoi que ce soit. Sayana fut cependant attiré par une petite fleur qui semblait s’en sortir étrangement bien entre les pierres posées sur le sol. La jeune femme s’abaissa et observait l’orchidée bleue qui s’élevait comme elle le pouvait vers le ciel dégagé et ensoleillé. Ses pétales étaient magnifique, un beau bleu où quelques dessin blanc étaient visible. Un beau jeu de couleur sur une tige entre le vert et le bleu qui rendait la petite flore encore plus belle à observé. Cela détendait doucement la soldate même si ce poids sur son cœur était encore présent.

Sa main se dirigea doucement vers les pétales de cette fleur avant qu’elle ne s’arrête en chemin. Pourquoi cueillir cette beauté ? Elle se serait fanée dans les heures à venir alors qu’au sol et ses racines profondément encré dans le sol, elle aurait pu vivre encore des jours. Vivre des jours … seule … elle avait l’impression de se voir en cette fleur … elles étaient solitaire et voué à un destin qui les métrait à dur épreuve. Pour la fleur il fallait qu’elle affronte le vent, la pluie, le mauvais temps et la marche des humanoïdes et des animaux et pour elle trouver sans cesse des habitats pou dormir, affronter le regard des gens, affronter la solitude et le triste héritage que lui avait légué son aïeul en plus d’être bientôt en possession d’une certaine surprise.

Son visage se redressa vers le ciel azuré, sa main contre sa poitrine cherchant à serré ce cœur qui lui faisait souffrir.


«  Pourquoi me faites-vous souffrir ainsi depuis si longtemps … Pourquoi dès que je m’intéresse à quelque chose ou quelqu’un, vous me l’arrachez aussitôt ? Pourquoi ? »

« -C’est une question … que je me suis posé durant longtemps Sayana … »


Un léger grincement attira son attention, le visage de la jeune femme se dirigea sur le coté pour observer derrière elle, vers la porte qui pouvait la ramener vers l’intérieur de l’arrière boutique du forgeron.

Voilà deux cas intéressants d'abandon, Sayana et Amser. Quelques similarités, des parents absents à cause tout simplement de leurs décès, après des tuteurs leur rappelant à quel point les platines étaient monstrueux bien que dans le cas du terranide, Forgenoire l'avait fait en partie pour le protéger du monde haïssant les créatures de son genre, afin qu'il n'ait probablement jamais à fuir comme il le faisait à présent presque tous les jours de sa vie. Même le troisième point était similaire, Sayana avait été enlevée loin de son monde natal et Amser avait subit la même chose, destiné à errer en dehors d'Ispolin pour en garder l'équilibre intact. La différence ? Le mâle avait comme conscient de ses différences et les avait acceptées, s'exilant presque lui-même car c'était encore la meilleure chose à faire bien que pour un humain, la solitude pouvait sembler pire que la mort par moment mais justement, lui ne l'était pas. Les dieux avaient tournés le dos au titan ? Probablement et curieusement, il continuait à s'adresser à ceux-ci avec respect. Il abandonnait chaque pays qu'il traversait après y avoir effectué quelques tâches et cela sans regret, ce n'était pas de la lâcheté mais juste qu'on avait toujours besoin de lui quelque part et se réserver à un seul groupe ou à une seule personne était une décision cruelle. Là aurait été le véritable abandon d'Amser qui au final, en rejetant cette ange séduite, respectait un peu près tout ce qu'il était. Plus tard, grâce à une fleur, Sayana allait se rendre compte que cueillir quelque chose de beau était un souhait égoïste qui pouvait très bien la tuer et c'était précisément dans cet esprit que le terranide la laissait seule. Isolée, elle survivait bien et en tirait une partie de son charme mais si lui se décidait de se pencher pour s'en occuper, que se passerait-il ? Rien de bon, mis à part peut-être de lui rendre un peu d'humanité...

Si le double de la platine avait tord ? Bien entendu, Amser considérait tout le monde sur un pied d'égalité et c'était ce qui donnait l'impression qu'il n'offrait aucune valeur aux choses ou aux gens, une erreur d’interprétation encore. Si c'était un ermite ? Là, on avait quelque chose de pertinent, Amser avait effectivement fait le choix d'une vie plus spirituelle où il ne désirait impliquer que sa seule personne. Dernier élément, celui du sans-valeur... Encore une réponse correcte ! Ou du moins en partie...  La cruauté faisait partie du cercle de la vie et Sayana, ainsi que la plupart des habitants de la grande cité où elle se trouvait, n'étaient que de la viande froide, des gardes mangers sur pattes pour cet homme imposant qui se retenait juste de les manger par une politesse qui était souvent confondue avec la gentillesse. L'amour et la bonté étaient deux choses passagères chez le terranide qui pouvait tout aussi bien être un monstre sans remord mais malgré tout... Ce monstre était fidèle, patient, responsable sans être pour autant courageux. C'était à cause de valeurs qu'ils étaient dans cette situation et Amser était fidèle à celles-ci, montrant une force d'esprit plus grande que sa perversion, de quoi faire pleurer toutes les chaudasses des grandes capitales pour tout dire. Un gros mâle capable de n'éprouver aucune attirance si la situation le demandait, malgré des gênes qui lui hurlaient de parasiter les systèmes qu'il voyait et un sexe qui le rendait pareil à n'importe quel homme.

Au moins, l’aïeul de Sayana l'appréciait au point de ne pas le considérer comme un homme, comme un pauvre vermisseau mais bien comme un monstre et si le monstre en question avait entendu ça, il n'en aurait été que plus flatté. Il aurait pu aussi faire l'éloge de ses manières, redirigeant le soldat réincarné en avouant qu'il ne profitait pas mais qu'il manipulait bel et bien les âmes pour les forcer à faire les choix qui pouvaient les faire progresser. En l'honneur de Lanos. Mais voilà une vérité qui n'allait pas charmé Sephiroth vu comment il était.

« - Non. Comme les autres. »

Un petit rire qui était là pour agacer mais maintenant, allez savoir si c'était l'une ou l'autre des personnalités de son homologue qui était visée. Si c'était la femelle, elle allait probablement râler face à son échec et la tête de mule qu'était le forgeron qui la remettait dans le droit chemin. Si c'était le mâle arrogant, avec son caractère protecteur, il devrait juste mal le prendre et faire descendre le monstre une nouvelle fois dans son estime. Pourquoi pas les deux ? Une petite spirale infernale pour que la demoiselle soit réconfortée par l'autre et qui placerait celui-là au rang de héros. Une fin heureuse où le méchant Amser perdrait, comme le voulaient tous les récits pour bambins, pour leurs plus grandes joies mais aussi celle du terranide qui adorait cet équilibre au point d'exprimer quelque fois ce curieux masochisme. Juste un autre pion ravi d'être sur l’échiquier de quelque chose de plus grand.

Échec et mat, sa main ébouriffant les cheveux de l'ange qui se dirigeait vers la sortie après s'être vêtue. Encore une tentative de séduction ? Plutôt typique des humains mais surprenant venant d'une ange... Comme pour la féliciter de l'essai, le forgeron tirait la langue d'un air intéressé en ronronnant faiblement alors qu'elle se présentait. Mettre un nom sur un visage était préférable, surtout en vue des relations qu'ils venaient d'avoir tous les deux !

« - Et bien, je suis le Forgeron, celui des histoires dans mes livres. »

Se présenter comme un personnage de conte pour donner un peu plus l'impression d'un rêve à Sayana qui allait de toute manière finir par découvrir la vérité grâce à la signature sur le manche de sa lame, c'était osé mais follement amusant car oui, lorsque Amser sentait qu'on lui confiait un cœur, il commençait tout doucement à perdre les pédales et à jouer une triste comédie. Un peu comme avec un chien qui veut courir et avec lequel on galope bien qu'on n'était pas aussi rapide, juste pour le faire croire à un partenaire potentiel et là pour lui, un semblant de joie quitte à se faire mal dans cette course irrationnelle. Penser à l'autre plutôt qu'à soi, un trait de caractère de cet être immonde et surprenant.

Allez... Elle ne voulait que son cœur et juste par curiosité, le terranide était prêt à lui offrir ce trésor. Elle avait bien disparue, sûrement partie par la ruelle mais Amser devant la table bien remplie, il regardait une assiette tout en réfléchissant à la suite de sa journée. Le regard un peu déporté sur la droite, il percevait un tissu blanc pouvant servir de bandage et un petit coussin inutilisé sur une armoire. Tout ce qui fallait !

« - Et bien, si c'est ce que le Ciel veut... »

Vous avez déjà entendu parler d'histoire de gens s'arrachant le cœur mais en avez-vous déjà vu ? Le haut entre les dents pour exposer correctement son torse, Amser enfonçait solidement une main dans sa chair sans trace de regret, comme guidé par ses certitudes. Un craquement ? Juste les cotes qui cédaient face à cet assaut aussi brutal et qu'inattendu. Un gargouillis ? Juste le sang du monstre qui giclait de sa gorge à cause des pressions internes alors que ce dernier agrippait la pompe cardiaque, tirant dessus avec douceur jusqu'à ce que tout ce qui reliait le cœur au corps ne lâche. Clairement, le forgeron avait un coup de mou après la manœuvre mais le coussin contre sa plaie, il l'appuyait d'avantage avec des bandages serrés qui rendaient juste l'anomalie invisible derrière ses habits remis correctement après. Le cœur que Sayana voulait ? Encore battant sur l'assiette grâce à la régénération du colosse qui opérait encore alors qu'il s'éloignait à son tour mais vers une autre porte pour se retrouver dehors sans croiser sa cliente.

Une destination ? Il lui fallait bien des matières et surtout des tissus pour ce qu'il avait en tête. Pour un beau manche comme on les faisait traditionnellement en plus d'un beau manche comme le désirait l'ange, du matériel était nécessaire. C'était là sa dernière occupation avant la comptine des enfants et il soupirait tout le long du chemin à cause de la perte de son organe. Beaucoup moins amusé et fou, ce traitement inhumain et douloureux l'avait calmé et dans son esprit, les cotes se ressoudaient déjà, remises en place par des contractions musculaires semblables à des frissons chez Amser.

« - Z'êtes malade, m'sieur Ams'r ?
- Mh... ? Oui, un peu. »

Elle restait encore de longues minutes à l’extérieur à observer cette fleur. Une chose si belle et si unique. C’était une très mauvaise idée de la cueillir comme elle le désirait. Cela aurait été effectivement égoïste de sa part de garder pour elle une tel beauté venant de la nature, la fleur aurait pu vivre encore plus longtemps là où elle était et non transporté dans un vase ou elle n’aurait, au final, vécu qu’une petite semaine.

Et son regard se posa longtemps sur la petite flore en comparant cette petite chose fragile au forgeron. Fallait-il qu’ils restent réellement ensemble ? Elle ne savait pratiquement rien de lui après tout. Son passé, son vécu, ses expériences et sa vie passé… elle n’en savait rien ou de toute petite bride. Pourtant il était déjà encré profondément dans son cœur, comme le ferait n’importe quelle autres filles amoureuses ceci dit … Mais Sayana n’avait jamais connu cela au part avant, c’était sa première expérience dans sa relation amoureuse. Pas forcément sur le plan sexuel mais bel et bien sur la relation amoureuse, c’était la première fois qu’elle ressentait cela. Ce sentiment de vouloir appartenir à une seule personne, que cette personne reste près de nous quoi qu’il arrive avec l’espoir, peut-être, de fondé son avenir voir une famille avec celui-ci. Cependant … ce n’était pas possible, Sayana en prenait doucement conscience… Même si c’était fort douloureux pour elle. S’il l’aimait ? Il l’aurait sans doute montré depuis bien longtemps … Pas en lâchant de petite vanne pour la rassurer ou pire la faire espérer …


« - Tu sais … il y aura d’autres occasion … »


Le visage de la platine, qui s’était retrouvée assise contre le mur du bâtiment, observait le vide à coté d’elle. Pour les autres passants, il n’y avait rien mais pour la soldate une personne était bien présente. Sephiroth était à ses coté bien que sous une forme éthéré comme un fantôme, celui-ci observait aussi la plante. Il redressa sa tête pour poser le haut de celle-ci contre le mur de pierre qui se dressait derrière lui, contre son dos. L’une de ses jambes était étendue alors que l’autre était repliée. L’un de ses bras était accoudé au genou de la jambe plié alors que la seconde aidait le mâle à se tenir en équilibre contre le mur.


« - Je n’aie pas réellement connu le cas d’être amoureux mais plus d’une sont tombé sous mon charme … je n’avais pas le temps de penser à toute ces petites minettes … j’étais … bien trop occupé par mon travail … »


Le soldat rouvrit ses yeux turquoise et au regard pénétrant qui se dirigea vers sa seconde.



« - Peut-être que lui aussi à trop de travail … Ou n’est simplement pas intéressé par l’idée de garder une femme … ça arrive … »

«  Oui … mais »

« -Ce n’est qu’un dur moment à passer … tu t’en remettra. Nos aventures ne font que nous rendre plus fort, mets-toi ça en tête ma petite. »


Sayana alors baissa un instant le regard et comme une petite fille elle se dirigea vers son aïeul demandant indirectement un câlin réconfortant. Sephiroth l’observa et ne pouvait s’empêcher d’afficher un petit sourire en l’enlaçant d’un bras comme un père attentionné. Jamais l’idée d’être père n’aurait traversé l’esprit de l’ex-soldat et pourtant il avait l’impression d’endossé ce rôle avec la petite platine. Elle était si jeune, si fragile dans un certain sens et puis si il était là c’était grâce à elle. Il ne pouvait être oublié car il vivait encore au travers de son corps. La main fantomatique du mâle aux cheveux d’argent caressait doucement les mèches platine de son double féminin. Il avait l’impression de les sentir même si il n’avait pas de corps matériel, c’était une étrange sensation de pouvoir ressentir des choses qu’on ne pouvait réellement toucher.

Un autre bruit retentit et ce n’était pas trop un grincement de bois cette fois-ci. Ca ne pouvait être le vent qui soulevait un peu cette porte sous la force de son souffle. Non c’était un bruit plus … clinquant ? Comme si on avait cogné quelques objets entre eux. Les deux platines avaient leurs regards rivés vers l’intérieur de la bâtisse. Sayana se redressa rapidement comme le fit le platine avant de disparaitre de sa vue. D’un petit mouvement de main, elle retira la poussière présente sur sa tunique. Qu’est-ce que pouvais faire le forgeron ? Il s’agissait peut-être simplement du fait qu’il reprenait son travail pour son arme. C’était plus que probable mais le second bruit qu’elle entendit fit effondrer sa petite thèse. C’était un bruit sourd de porte qui se fermait. Il sortait ? Pour faire quoi ? Se calmer ? Se changer  les idées ? Raconter des contes aux enfants ? Ou encore achetés de quoi se nourrir ou des matériaux pour la confection de son armes ?

Sayana retourna donc à l’intérieur de la boutique et observait le salon qui n’avait pas changé d’un pouce et dont la présence d’Amser était absente. Bon … il ne restait plus qu’a attendre …

Et soudain un bruit sourd se fit entendre à un rythme régulier. C’était un bruit étrange, spongieux comme … le son que faisait un cœur ? La belle tourna rapidement son regard en direction du bruit, en direction de la table. Son visage se crispa et son sang ne fit qu’un tour. C’est seulement maintenant qu’elle réalisa la présence de sang assez importante au niveau de la table et au sol également. Sur une assiette posée sur la table reposait … un cœur ! Il était immense mais la vue d’un cœur encore battant et expulsant le peu de sang qu’il renfermait encore pétrifiait presque la platine sur place. Sayana n’avait pas peur du sang et des organes internes des créatures mais si ce cœur était là, il devait être bien dans la poitrine de quelqu’un ! L’idée qu’Amser s’était enlevé volontairement son cœur lui vint ensuite. C’était une chose horrible ! Pourquoi il aurait fait ça ? Bien sure qu’elle voulait son cœur mais pas de cette façon ! C’était dans un sens religieux et spirituel pas au sens propre du terme ! Après tout qu’est-ce qu’elle aurait fait d’un viscère ?

Doucement, les mains de l’ange se saisir du cœur du terranide. Son cœur était gros et de couleur violacé montrant déjà les premiers signes d’une hypoxie. Le sang qui n’était plus oxygéné ne fournissait plus de carburant aux cellules et, pourtant aussi étonnant soit-il, le cœur continuait de battre et de pulser fortement. De petites larmes coulaient le long de ses joues en observant l’organe-muscle battre dans ses mains. Doucement elle se mit à serrer le viscère contre sa poitrine en partie nue. Le mouvement se faisait sentir sur sa peau et le sang tachait aussi bien ses téguments que ses vêtements.


« - Mais qu’est-ce que tu fais ? Oui il s’est arraché le cœur est alors ? Si il en a décidé ainsi ? »

« Il n’avait pas à faire ça ! Il … il est sans doute mort maintenant ! »

«- Arrête de le serrer aussi fort dans ce cas ! Nos essences de vie ne sont pas semblables à celle de cette planète ! Pour un organe aussi « pur », nous sommes susceptibles de l’assimiler à notre organisme ! Tu risque plus de le détruire que ! »

«  Ce sera comme un souvenir dans ce cas … On ne possède qu’un cœur … »


Et elle serra l’organe encore plus fort contre elle face au regard impuissant de son aïeul qui ne pouvait qu’être témoin de ses actes. Qu’est-ce que cela aurait apporté à la dame de serré ce cœur puissance ? Et bien assimilé une partie des caractéristique du terranide mais heureusement pour la belle pas tout au moindre détail près …

Le cœur était de plus en plus comprimé contre sa poitrine et doucement il cessa de battre. L’organe se mit alors à se décomposé doucement en de fin filets de lumières bordeaux. Ces fils de lumières transparente se collèrent à la jeune femme, ceux-ci étaient absorbés par son corps. Rapidement le cœur disparut pour être intégré à l’organisme de la soldate qui avait à présent les mains contre sa poitrine.

La platine entre ouvra ses yeux qui s’était affiné, elle se sentait … étrange sur l’instant. Un léger goût sucré lui vint en bouche. Pourquoi ? Bonne question à laquelle il n’y avait pas de réponse … un effet secondaire à l’absorption ? Sans doute.

D’un coup, la jeune femme se retourna dans un sursaut, un bruit survint et attira son attention vers le sol. Une toute petite souris ne faisait que passer en couinant. C’était le type de bruit que Sayana entendait à peine mais là.. C’était comme si elle l’avait entendu avec des amplificateurs de son. Ses sens étaient à ce point amélioré ? C’était étrange comme ressenti, elle pouvait effectivement entendre des choses qu’elle n’entendait pas au part avant. Ce n’était rien de très extraordinaire mais son ouïe semblait simplement plus fine. Elle tâta aussi par réflexe sa peau. Elle était toujours aussi douce mais la sensation était amoindrit. Son regard se posa sur sa main qui ne semblait pas avoir changé pourtant.


« - C’est étrange tout ces changements, nos sens sont décuplés, je sens … notre corps plus … vivant ? »

« Plus vivant ? »

« - Oui comme … si on se sentait mieux, comme … je ne sais pas comment l’expliquer ! C’est comme si nous baignons dans un bain de Mako constamment ! »

« Ho je vois ! »


L’image d’une régénération plus rapide et donc du métabolisme accéléré, c’était ce que son aïeul voulait dire ! C’était en sois pas une mauvaise chose, ça ne pouvait être que plus bénéfique pour elle durant ses combat à venir. Mais une question apparut alors, ces effets étaient persistant ou temporaire ? Normalement ils auraient du rester comme l’essence même de vie du cœur s’était liés au sien et il ne fat pas oublier que Sayana n’était pas un ange comme les autres. Sa vie n’était pas venue en se monde comme n’importe qui, ses cellules étaient ceux d’un clone et les mutations génétique n’étaient pas à exclure.

Brutalement, la femme se mit à genou dans un bref fracas. Les deux mains sur son ventre et ses yeux étaient écarquillés. Une douleur si vive ! C’était monstrueux ! Comme si on vous enfonçait plusieurs coups de poignard dans le bas ventre. C’était une sensation plus que désagréable, presque semblable à une appendicite. Son ventre était dur, chaud, douloureux. De grandes crampes la mobilisait dans cet état et elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi. Etait-ce du justement au métabolisme accéléré ? He bien oui ! Car l’acheminement des ovocytes fécondés s’aventuraient plus rapidement jusqu’au centre de son utérus bien que saturé en sperme du monstre. En quelques minutes à peine après la fusion du cœur avec le corps de la dame, les deux ovocytes avaient atteint l’endomètre alors qu’en réalité il aurait fallut cinq jour. Ce qui lui faisait mal ? C’était l’insertion des deux embryons dans la paroi de l’utérus. Pourquoi deux ? Parce que ses ovaires n’avaient pas relâchés un mais deux ovules en même temps. Si ce n’était pas un coup du destin … A croire que les dieux voulaient jouer avec elle. Non seulement elle n’aurait pu faire sa vie avec le terranide mais le terrible destin allait lui mettre deux gosses sur les bras, deux monstres … Deux terranides sans nul doute. Ceci dit, une fois les embryons incrusté dans le milieu maternel, la douleur cessa immédiatement. Ca n’avait pas duré plus de cinq minutes mais se fut cinq minutes éprouvant pour celle-ci.

Sayana se redressa enfin, soupirant longuement pour calmer les séquelles de cette douleur interminable.


« - Tout va bien ? »

«  Oui … oui je crois … bordel quelle douleur … »


La soldate s’assis en prenant un verre d’eau. C’était décidément une journée forte en émotions ! Tout d’abord ce doux moment passé entre lui et le monstre qui avait éjaculé deux fois en elle l’ayant par la même occasion engrossé de faux jumeaux, ensuite cet instant où elle espérait que Amser ressentirait les même sentiments qu’elle et enfin la situation du cœur retrouvé sur la table et l’avoir absorbé … Amser ! Sapristi  Il fallait qu’elle le trouve !

La jeune femme se leva d’un bond de sa chaise et se mit à courir rapidement au travers de toute la maison en essayant de l’appeler !



-Monsieur ! Ranh punaise ça fait cloche ! Si il m’avait dit son nom ce petit enfin non grand ! Ho et puis merde ! Forgeron !!


Il était nulle part … Il devait être sorti dans ce cas. Il n’y avait plus de temps à perdre ! Le terranide n’était ni à l’étage, ni au rez-de-chaussée, il devait être dehors dans ce cas. La jeune femme se mit alors vers l’entré de la boutique et  ouvrit la porte tout en cherchant rapidement le forgeron du regard. Il était là ! Elle le voyait ! Un soupir de soulagement lui échappa et … Une minute ? Comment … Comment pouvait-il encore être vivant ? Il avait retiré son cœur ! Comment était-ce possible alors qu’il soit encore en vie ? Le forgeron s’approchait et Sayana le regardait s’avancer. Il avait l’air mal en point. C’était déjà plus qu’étonnant qu’il soit encore en vie ! Même de loin, Sayana pouvait constater son bandage remplit de sang. Aucun doute possible, le cœur devait bien être le sien !


«  Comment peut-il encore vivre ? il a retiré son cœur ! »

« - Il en a peut-être deux ? »


-Mais qu’est-ce que vous avez fait bon sang ?! Vous êtes fou ? Vous auriez pu mourir en faisant cela ! Et puis … Dit-elle quand le forgeron était à distance suffisant pour qu’il l’entende murmurer. Ce genre de détail ne devait pas attiré la curiosité des autres après tout. Comment se fait-il que vous soyez encore en vie ?


Elle le regardait entrer et elle ferma doucement la porte. Le regard sérieux, le cœur battant de stress. Ses yeux se fermèrent et elle pouvait enfin déballer une partie de son sac.


-Ne me refait plus de frayeur pareil! J’ai cru que vous étiez mort en voyant ce cœur frais sur la table !!

Trop occupé par son travail, ça faisait un point commun entre Amser et Sephiroth. Si plus d'une femme était tombée amoureuse de lui? Il n'en savait rien mais si c'était le cas, tout comme l'autre platine, il n'avait jamais eu le temps pour elles. C'était ironique au final, lui qui enseignait toujours aux autres que le sablier n'était jamais définitivement vite et qu'on avait toujours un peu de moue pour soi fuyait sa propre leçon. Un paladin, un prêtre, un fuyard aussi, tellement de bonnes raisons de ne pas rester sur place, pour le bonheur des uns et pour le malheur des autres. Ça faisait aussi partie de son histoire à lui…

D'un autre côté, le terranide avait connu  il y a longtemps une femme qui l'avait abandonné et probablement qu'après ça, jamais il n'a réussi à s'en remettre, allant d'un pays à un autre pour trouver une cause qui le ferait oublier, un alcool assez fort pour ravager l'imposant réseau de neurone qui faisait de lui un monstre et non un homme. Pourquoi faire souffrir les autres? Amser n'était là que pour donner des quêtes et des leçons, pas pour être 'quelqu'un' et pour dire vrai, c'était idéal pour lui qui adorait trop les choses pour s'y attacher –encore une belle ironie du personnage qu'il était-. Tiens, et s'il était immortel, est-ce que ça aurait changé les choses? Le sourire sur son visage prouvait qu'il hésitait, bien que non intéressé par la proposition, les histoires qu'il imaginait étaient drôles et variées, les évolutions des mondes infinies et alléchantes. Pas être immortel, non, mais vivre quelques ères en plus qu'un simple mortel… Pourquoi pas? Le Destin n'était pas son domaine, il laissait ce délirium entre les mains des trois tisseuses, à elles de voire après tout, c'était leur job!

Le Destin était la chose la plus amusante qui soit et quelque part, sans lui, rien ne pouvait être divertissant en toute logique. Dans cette optique, Amser entendait des appels lointains, tournant la tête en envisageant la localisation des paroles lointaines. Aussi amusant, la triangulation, une méthode digne de chauve-souris et sous-développée chez le terranide mais dans notre cas, ça suffisait pour sentir le rapprochement de la belle platine, boostée par son assimilation récente. Ne pouvait-elle pas juste se reposer? Alala, cette Sayana.

« – Quelle curiosité… »

Amser souriait, pas vraiment pâle malgré la perte de son organe et quelques craquements se faisaient encore entendre, les os se remettant en place d'une manière magique et monstrueuse, seuls. L'ange s'était approché, beaucoup, mais pourquoi? Juste pour murmurer? Elle avait hérité d'une partie des capacités du mâle, elle devait savoir qu'il pouvait l'entendre de plus loin… Des réflexes humains qui restent, c'était mignon et tellement ridicule à la fois, comme une enfant pas encore sure de savoir marcher seule.

L'enfant en question était curieuse et demandait au forgeron quelques renseignements qui le faisaient à chaque fois un peu plus sourire. Comment y répondre alors qu'au fond, il savait qu'elle avait la réponse déjà en tête mais dans le doute, Amser pouvait inventer une belle histoire, intensifier le mythe qui existait à son sujet, une main sur le torse un peu pourpre qui avait trompé tout le monde sauf la demoiselle de toute évidence.

« – Cette vie ne m'appartient plus depuis longtemps. Si je dois mourir, cela sera surement à la fin d'une mission ou lorsque mon seigneur, le dieu Lanos, le souhaitera. »

Et oui, il avait deux cœurs, aussi, et le second arraché repoussait tranquillement en petits lambeaux de chairs qui s'agitaient, tentant d'entrer en contact l'un avec l'autre pour se fixer et grossir pour former une nouvelle fois une pompe. C'était difficile de se débarrasser de lui, maintenant, si quelqu'un a encore des doutes…

Impressionnant! Le cœur avait expulsé encore assez de sang pour salir la pièce à ce point? L'enguelade de la bipolaire lui passait presque au-dessus de la tête tellement que l'idée de tout ranger le combler intérieurement mais bien entendu, il entendait. Sayana avait eu peur? Normal aussi, Amser avait toujours du mal à s'habituer aux coutumes humaines mais ça créait des quiproquos aussi anodins que ceux-ci.

« - Dès fois, j'en mange aussi… Mais les humains ne font pas ça généralement, du moins pas dans cette région il me semble. Peut-être plus au sud? »

Une question de géographie maintenant, jamais ils n'allaient sans sortir enfin si car Amser avait à présent du pain sur la planche comme on dit. Entre ses mains, un ruban enroulé de couleur sombre qui n'avait pas été tâché lors du transport et heureusement car jamais il ne se serait pardonné une bêtise si phénoménal. Qu'aurait-il fait? Fermer le magasin? Il l'aurait fait de toute manière, juste pour la blague et pour s'installer à des années lumières d'ici. La main tendue vers la belle, il lui demandait du regard si ça lui allait comme teindre, des questions d'esthétique maintenant. Vous vous attendiez à quoi? A ce qu'il la viole pour s'excuser de cette grosse frayeur? Sephiroth aurait explosé de colère et pire que ça, ça aurait amusé ce grand idiot.

La femme regardait le terranide avec les sourcils froncés. Non seulement elle lui faisait la morale mais celui-ci semblait encore ailleurs, comme préoccupé par quelque chose de plus important que sa propre existence. La belle avait horreur de cette sensation de parler dans le vide, de parler pour ne rien dire au final. Amser était arrogant mais est-ce que cela était du à sa nature Terranide hors du commun ? Peut-être …


- Dès fois, j'en mange aussi… Mais les humains ne font pas ça généralement, du moins pas dans cette région il me semble. Peut-être plus au sud?


Mais de quoi il parlait ? De cœur ? Il en mangeait réellement ? Sayana tremblait un instant juste en imaginant le colosse dévoré l’organe chez un humain ou même une autre créature. Elle aurait été capable de ce geste aussi mais uniquement dans le but de survivre en milieu hostile. C’était peut-être au final un instinct primaire chez le forgeron qui était resté malgré l’apparence plus humain et les gènes qui s’y accompagnent.


- En général non … ils ne se dévorent pas entre eux … Sauf pour survivre ou si c’est dans leurs coutumes d’être cannibale …


Puis il lui tendit la main avec en son creux un ruban de couleur noir de jais. Une très belle couleur ceci dit. Sayana baissa le regard avec vers ce qu’il tenait et elle ne comprit sur l’instant ce qu’il lui voulait. Puis c’est là que le petit déclic c’est fait. C’était sans doute le textile destiné à décoré le manche de sa futur arme. Aah toujours cette fameuse arme. C’était au final le sujet qui revenait le plus souvent et quoi de plus étonnant pour quelqu’un qui était venu demander sa fabrication au près d’un forgeron qualifié ?

La platine sourit et se saisit alors du bout de tissus qu’elle toucha avec délicatesse. C’était aussi doux que la soie et les fibres noires se reflétaient doucement dans la lumière des forges. Oui, c’était ce qu’elle voulait. Son visage hocha lentement en signe d’approbation.  Elle retendit le rouleau de soie vers le monstre avec un doux sourire à ses lèvres. Etonnant de voir un tel changement de comportement … Oui on pouvait presque la qualifiée de Bipolaire …


-C’est une très belle couleur, merci …


Ca lui faisait plaisir de voir qu’il était sorti malgré la souffrance qu’il s’était auto réalisée. Tout ça au final pour sans doute quelque chose qu’il aurait compris au premier sens du terme … Sayana ne savait plus quoi dire au final. Fallait-il maintenant qu’elle veille à ce qu’elle allait dire ? Certainement …

On pouvait un peu dire qu’Amser était un abruti sous sa compétence intellectuel qu’il voulait laisser paraître qui n’était pas très futé en sois mais qui sait ce dont le Terranide était capable. Comme on dit : L’habit ne fait pas le moine. Peut-être que le forgeron était très intelligent au final. Sayana ne le saura sans doute jamais.

Comment se sentons dans ces moments là ? Quand on a eu presque la frayeur de sa vie en pensant que l’être qu’on aime à faillit passer l’arme à gauche à cause d’une mauvaise interprétation ? Comment se sent-on quand on sait que on ne reverra sans doute jamais l’être auquel on ressent pour la première fois de l’amour et pourtant garder cet espoir qu’ils se rêveront voire former une famille dans un futur incertains ? Mal … Très mal … La platine sentait son cœur, pourtant en pleine santé, se serrer comme si il manquait de place. C’était l’un des très nombreux effets de ce ressentit qu’on appelle l’amour. Autant celui-ci pouvait faire soulever des montagnes à n’importe qui autant quand la personne était déçue, cela pouvait être la pire des armes. Et la situation même de la jeune femme ne l’aidait pas du tout. Les hormones maternels … Un véritable engrenage essentiel au bon fonctionnement de la mère mais à double tranchant dans de tel cas surtout du point de vue psychologique...


« - Ce sera bientôt terminé Saya, nous pourrons partir une fois cette arme entre nos mains et cette chose ne sera qu’un mauvais souvenir … »

«  Si tu le dis … Vivement que tout cela se termine … »


Elle sourit doucement à Amser. Elle posa lentement sa main sur l’endroit même où était sa blessure qui se reconstituait petit à petit. Sa main s’entoura d’un faible halo vert clair, une douce chaleur pouvait se faire ressentir là où elle avait posé la main. Le forgeron pouvait se sentir petit à petit comme revigoré et sa plaie se refaire encore plus rapidement. Sayana avait la capacité de soigner les autres mais en offrant en contre partie de son énergie vitale. Elle s’arrêta une fois qu’elle se sentit fatiguée et qu’elle estimait que c’était suffisant.


-Si vous le désirez, je veux bien ranger cette pagaille et ce sang ?