Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les monstres cachés [Marek]

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Sarah Pezzini

Humain(e)

Les monstres cachés [Marek]

mercredi 13 novembre 2013, 01:57:02

« POLICE ! »

Elle pointa son arme, un élégant pistolet surmonté d’une lampe-torche dans le couloir sombre, mais ne vit personne. Le couloir était désespérément sombre, ressemblant à un décor de film d’horreur... Ou à un taudis miteux du Bronx, au choix. Lentement, Pez’ s’avança, le cercle de lumière de sa lampe-torche éclairant un couloir pavé et lézardé. Une forte odeur de moisissure agressait ses narines sensibles, ainsi que d’autres odeurs, plus diffuses, dont elle avait du mal à identifier la provenance... Et dont elle ne voulait pas trop y réfléchir. Des odeurs sournoises, qui étaient sa belle piste, la seule preuve que la plainte qu’elle avait reçu ce matin en sirotant une tasse de chocolat chaud n’était pas un canular destiné à l’attirer aux Angels Heights, l’un des ghettos de Tekhos Metropolis.

Les Heights, comme on les appelait, était un ghetto qui s’était organisé autour de quatre grandes tours en briques rouges, désolées et attristées. Ce ghetto, comme les Caligulas, regroupait une population écrasante de mâles. Les femmes fuyaient généralement les Heights, et la police avait pour habitude de patrouiller en armures, et d’avoir des postes de police aux alentours des Heights. Livrés aux gangs de rues, à la criminalité, et au marché noir, ces ghettos croupissaient de crimes en tout genre, et de légendes locales, un folklore qui tenait parfois du mythe. En somme, il n’était pas vraiment recommandé pour une jeune femme, policière de surcroît, de s’aventurer seule dans un endroit aussi dangereux. Cependant, Pez’ était précisément ce genre de femmes qui aimait faire ce qu’elle n’était pas supposée faire. Elle était suffisamment têtue pour ça, et l’injustice croissante à l’égard de la population masculine sur Tekhos avait le don de l’énerver. Elle aimait bien Tekhos, une civilisation avancée, bien organisée, et relativement belle, mais ce sexisme effrayant à l’égard des hommes était tout simplement révoltant... Aussi stupide que monstrueux, lui rappelant les pages les plus sombres de l’Histoire de la Terre. Sarah ne pouvait pas changer les choses depuis sa position, mais, si elle pouvait au moins corriger les angles, et apporter à certains individus des Heights l’espoir d’une société égalitaire et juste, elle comptait la saisir.

Ce matin, Pez’ avait reçu une plainte dans son bureau, de la part d’un habitant des Heights. Il avait eu du mal à rentrer, les policières à l’accueil le prenant pour un vaurien, avec son piercing dans le nez, et l’avaient soumis à un contrôle complet : empreintes digitales, scanner rétinien, analyse sanguine pour détecter la présence d’éventuelles drogues... Un contrôle qu’aucune femme ne subissait, et l’homme aurait pua voir un scanner digital complet dans la salle de bains si Sarah n’avait pas débarqué comme une fleur. Étant inspectrice, un grade supérieur aux simples agentes d’accueil, elle avait ordonné que cette mascarade cesse, et s’était entretenu avec l’homme. Elle avait senti sa nervosité alors qu’il entrait dans les locaux du commissariat central de Tekhos.

Lentement, l’homme, se présentant sous le nom de Dwayne, lui avait expliqué qu’il était venu la voir, parce que, dans les Heights, on savait qu’elle avait porté assistance, il y a quelques semaines, à Matt. Matt était un simple zonard qui, en tagguant sous un pont autoroutier, avait été sévèrement battu par sa collègue. Matt avait été tellement roué de coups qu’il avait fini à l’hôpital, et qu’il avait failli se faire amputer. Des blessures graves, que la policière et ex-collègue de Sarah avait justifié en disant que le suspect avait été agressif, et résisté à l’arrestation. Une avocate commise d’office s’était penchée sur son cas. Guère féministe, et croyant, elle aussi, que les mâles étaient des gens comme les autres, elle avait poursuivi la policière devant le tribunal administratif de Tekhos Metropolis, majoritairement constitué de femmes. Bien que le verdict rendu ait été un non-lieu, Pez’ s’était déplacée en personne pour attester que sa collègue avait fait preuve de violence excessive. Sa collègue avait été innocenté, et Pezzini avait fait l’objet d’un blâme, pour « mauvaise entente au sein de la police ». Elle avait été furieuse, et avait senti le Witchblade rugir en elle. Elle avait réussi à repousser l’inévitable.

« Il y a... Il y a des rumeurs qui circulent aux Heights, lui avait expliqué Dwayne. Des disparitions inquiétantes... »

Entre les délires paranoïaques de Dwayne sur une expérience militaire dans les Heights, et ses vociférations contre ce système abusif, Pez’ avait fini par comprendre qu’il y avait, depuis quelques semaines, de sinistres disparitions, et que l’enquête interne des habitants des Heights mentionnait l’existence d’un monstre sommeillant dans l’un des bâtiments des Heights, un bâtiment abandonné, qui servait habituellement de squat, mais qui était désormais vide. Des sentinelles étaient tout autour, surveillant le bâtiment, mais Dwayne lui avait assuré que son gang ne l’attaquerait pas. Connaissant les rivalités sous-jacentes entre les gangs des Heights, Pez’ craignait naturellement de se faire attaquer par les locaux, mais elle avait décidé d’aller voir.

Sa voiture n’avait pas été attaquée, et elle s’était arrêtée devant l’adresse donnée par Dwayne. Elle s’était garée sur la rue, serpentée et sinistre. La porte avant de l’immeuble était condamnée, mais il y avait une entrée par l’arrière. Pez’ avait fait le tour, arrivant dans une ruelle, et était entrée.

Jadis, l’immeuble avait été un bel hôtel, avant que les Heights ne deviennent progressivement un ghetto. Elle avait atterri dans le rez-de-chaussée, luxueux. Un lustre énorme trônait encore au sommet, et elle grimpait les étages, s’avançant dans les couloirs. Sa lampe-torche éclairait les couloirs, alors qu’elle se rapprochait de la sale odeur... Comme de la pourriture.

*Il y a longtemps que le ménage n’a pas été fait ici...*

Cet hôtel était digne d’une maison-fantôme, alors qu’elle grimpait dans l’escalier, entendant le bois grincer. Elle avait surtout la curieuse impression que des gens la suivaient, l’écoutaient, ce qui l’amenait parfois à répéter plusieurs mots.

« POLICE ! » répéta-t-elle en atteignant un nouvel étage.

S’avançant dans le couloir, elle vit alors des tâches de sang sur le sol, des traces. Le sang était sec, vieux, formant quelques traînées.

*Visiblement, il s’est passé des trucs ici...*

Pez’ entendit alors des craquements sur le sol, à proximité, et raffermit sa prise sur son arme.

Ça, ce n’était clairement pas son imagination.



[HRP – Voici la tenue de Sarah Pezzini : http://nsa33.casimages.com/img/2013/11/11/131111084408944019.jpg.]
DC d’Alice Korvander.

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Marek

Créature

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 1 vendredi 15 novembre 2013, 23:56:10

Des odeurs. Un cocktail d'odeurs diverses baignait le lieu. Or c'était typiquement le genre de signaux que Marek saisissait bien mieux que la plupart des humains. Après tout, les Formiens communiquaient bien souvent par le biais de phéromones volatiles, et Marek avait gardé, y compris sous forme humaine, un odorat plus développé que la moyenne.

Et ce lieu clos n'étant pas aéré, les odeurs stagnant dans l'air renfermé du bâtiment lui disaient bien des choses : par exemple les relents opiacés témoignaient de la fréquentation occasionnelle de l'endroit par des junkies désireux de fuir un moment par un tour de passe-passe chimique leur dur quotidien.
Cependant d'autres odeurs l'intriguaient plus : des relents acides de phéromones humains de peur s'étaient incrustés dans ce qui restait du papier peint, et un parfum plus récent flottait encore dans l'air... Marek l'identifia comme d'origine féminine, mêlée à d'autres parfums qui laissait entendre que l'individu fréquentait habituellement des endroits plus propres et aseptisés que ce taudis et à fortiori les Heights.

« POLICE ! », lança ladite femme quelque part dans le bâtiment.

Le Formien fronça les sourcils, ce n'était pas prévu, aucune force de police ne s'intéresserait à ce genre de cas, c'était d'ailleurs ce qui l'avait laissé pensé que venir ici était sans risques malgré la faune urbaine locale.



Il avait entendu la rumeur par hasard il y a quelques jours, dans l'un de ces bars cultivant leur look rétro pour mieux se fondre dans le paysage. Le Formien infiltré fréquentait plusieurs de ces établissements pour deux raisons : leur prix modique, et le peu d'attention que l'on y accordait à propos de votre identité et de votre respectabilité. Pas qu'il soit un individu hautement recherché, cependant il devait à tout prix éviter de le devenir : un membre de son espèce infiltré au cœur même de Tekhos, cette nouvelle risquerait de déclencher une chasse acharnée au Formien de la part des garants de l'ordre tekhans. Or il ne pouvait se le permettre, il devait se laisser intégrer par la cité, devenir l'une de ses composantes pour mieux en connaître ses faiblesses, et rapporter ainsi de précieuses informations à la Fourmilière. En l'occurrence, sa cible actuelle était l'un de ces nombreux laboratoires aux travaux moralement indéfendables installés sous couverture dans des quartiers moins fréquentés par les inspecteurs chargés d'évaluer la déontologie de ces établissements. Sauf qu'il lui semblait tenir quelque chose de plus sérieux qu'une simple clinique greffant des implants illégaux aux patients les moins regardants sur les conditions d'asepsie...

Or malgré la discrétion dont il avait fait preuve jusque-là, sa mission risquait d'être compromise pour un événement totalement indépendant de sa volonté.
Des meurtres suspects. Pour être précis le terme meurtre n'avait pas été employé, puisque les victimes n'avaient pas été retrouvées, mortes ou vives. Ce fait avait suffisamment intrigué Marek pour qu'il fasse la tournée des débits de boisson afin d'en apprendre plus, se présentant comme un détective chargé de retrouver l'une des personnes évaporées dans la nature.

Au début il prétendait qu'un proche d'un disparu l'employait, cependant la plupart des disparus appartenant à un gang local relativement belliqueux, il était peu probable que leur famille paye pour revoir le fils prodigue. Il avait donc changé de tactique, inventant de nouveaux prétextes afin de rendre plus loquaces les personnes pouvant lui en dire plus. Il avait fini par trouver la formule magique : « dettes de jeu ».

Personne n'aimant les mauvais perdants, y compris les hommes encore plus mauvais perdants, les interrogatoires suivants furent riches en anecdotes plus ou moins sordides ou inintéressantes sur les disparus. Cependant, au milieu de ces inepties, le Formien avait déniché des détails cruciaux : la zone autour de laquelle avaient eu lieu les incidents, et l'endroit où se rendait le dernier porté disparu.

L'homme en question se prénommait Lennie, et était un dealer occasionnel, réputé pour fournir les drogues avec lesquelles les requins financiers, les mêmes que les petites frappes locales haïssent et envient en secret, se shootent. Étant de passage irrégulièrement, sa disparition n'avait pas été remarquée, jusqu'à ce que des voyous en quête de frissons tombent sur la mallette du pourvoyeur et se mettent en tête de vendre la marchandise à des jeunes de leurs âges. Et contrairement à la disparition d'un obscur trafiquant, une douzaine de pré ados défoncés jusqu'aux yeux à la Fleur Bleue ne passe pas inaperçue.

La police locale avait classé l'affaire en tant que règlement de compte entre gangs sachant pour une fois ramasser leurs victimes, sauf que des gangsters n'auraient pas laissé traîner une mallette dont le contenu aurait permis de racheter plus de la moitié de la rue. Un tueur de talent non motivé par l'argent ce qui excluait les assassins et les fous. À ce moment là, Marek n'avait pas la certitude de la nature du mystérieux meurtrier présumé. Après tout, ce plan n'était pas le moins riche en êtres aux capacités singulières.



Maintenant il n'avait plus de doute : des effluves formiens, nul doute possible. Les odeurs étaient vieilles, trop altérées pour qu'il puisse connaître le Nid d'origine, la caste, l'âge et l'état d'esprit de l'autre lorsqu'il était venu ici, mais le doute n'était pas permis ; il s'agissait bel et bien d'un membre de la Fourmilière.

La femme entendue précédemment clama encore une fois « POLICE ! » non loin dans le bâtiment.
Il avançait prudemment lorsqu'il fut trahi par l'ennemi séculaire des cambrioleurs : la latte de plancher grinçante.

La policière apparu une fraction de seconde plus tard, le mettant en joue de son arme...enfin c'est ce qu'il supposait, puisque le faisceau de la lampe-torche de l'intrépide agente lui transperça la rétine.
« On se calme ! Je ne vous veux pas de mal ! », assura-t-il tout en se détournant de la lumière agressive.
Le reste de la pièce qui lui semblait jusqu'à baigné par la pénombre était à présent pour lui rempli de zones de ténèbres denses. C'est l'effet courant lorsque l'on vous braque par surprise une lampe au visage : sa vision nocturne était complètement faussée, il ne distinguait même pas clairement les traits de celle qui l'avait surpris.

Il expliqua brièvement : « Je suis détective, j'enquête sur des affaires de disparition dont la police locale ne juge pas bon de s'occuper... Ah bon Dieu mes yeux ! Dites, vous pourriez baissez ça ? ».

La pièce réapparu petit à petit, et avec elle la femme en question.
« Je ne pensais pas que la police faisait des inspections dans des taudis pareils... », s'étonna-t-il l'air faussement amusé par l'incongruité de la situation, tandis que ses neurones s'activaient pour tenter de comprendre ce qui avait amené cette Tekhane seule ici.


_________________________________

(HRP : en vêtement il porte un imper mastic, oui sa conception du métier de détective est un peu clichée)

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 2 dimanche 17 novembre 2013, 02:59:01

Doigt sur la gâchette, cran de sécurité abaissé, Sarah se félicita pour ses nerfs en acier quand un homme débarqua dans la vision de sa lampe-torche, se découpant dans le halo lumineux. Son doigt sembla se crisper sur la gâchette, tandis que l’arme était pointée vers la poitrine de l’individu. Sans être la meilleure tireuse d’élite de la brigade, Pez’ ne s’en sortait pas si mal, et arrivait surtout à conserver son calme, à ne pas céder à la panique. En revanche, dans la mesure où elle s’emportait fréquemment, il lui arrivait parfois d’être impulsive, ce qui se ressentait sur ses tirs. Ils étaient alors moins précis, car ses mains tremblaient un peu plus, ce qui, naturellement, déviait le tir de la balle. Elle savait néanmoins se retenir, et ne fit donc pas feu, tandis que l’homme, visiblement surpris et inquiet, entreprit de rapidement se présenter.

« Je suis détective, j'enquête sur des affaires de disparition dont la police locale ne juge pas bon de s'occuper... Ah bon Dieu mes yeux ! Dites, vous pourriez baissez ça ? »

Sarah fronça les sourcils, et releva son arme vers le haut, lentement. L’homme portait un long manteau imperméable avec costume-cravate. Le grand classique du détective privé de Chicago. Elle esquissa un léger sourire... Avant de sentir le Witchblade résonner dans sa tête, vibrant, des voix murmurant des syllabes incompréhensibles et inintelligibles à ses oreilles, mais qui, elle en était sûre, se concentraient autour de cet homme. Le bracelet ressentait quelque chose de particulier à son égard, mais Pezzini avait encore bien du mal à dialoguer avec cet objet. Néanmoins, elle comprit que ce dernier réagissait à la présence de ce curieux type... Une espèce de version tekhane déglinguée de Columbo.

« Je ne pensais pas que la police faisait des inspections dans des taudis pareils... »

Sarah laissa s’écouler quelques secondes, toujours suspicieuse. On avait pour coutume de dire qu’il n’y avait pas d’innocents aux Heights, et que tous les hommes étaient potentiellement des violeurs en série. Ce type pouvait très bien être en train de lui tendre un piège, et être accompagné. En définitive, Sarah fit confiance à son instinct de flic, laissant de côté les préjugés de la ville, préjugés qui, bien malgré elle, au vu de l’accumulation des dossiers et des hommes condamnés, la contaminaient un peu : elle rangea son arme dans son holster. La tenue de ce type était bien trop excentrique pour que ce soit un mensonge, et elle pensait qu’il ne cherchait pas à la doubler.

« Disons qu’il existe encore des flics qui pensent que la loi doit être la même pour tous. »

Elle restait assez évasive. Derrière sa fierté de policière, Pez’ savait toutefois qu’elle naviguait en terre inconnue et dangereuse. Les ghettos tekhans ne résonnaient pas de la même manière que le reste de la ville. La police était très mal vue ici, et, si Sarah pensait qu’elle était un peu plus populaire que ses autres collègues, elle restait une femme, policière de surcroît. Elle aurait du mal à enquêter aux Heights, à obtenir des informations. Si ce type savait des choses...

« Sarah Pezzini », fit-elle alors en tendant sa main vers lui, pour la serrer.

Cette présentation faite, elle regarda autour d’elle, inspectant les murs décrépis, avant de reporter son attention vers la tâche de sang qu’elle avait aperçu. Elle sortit à nouveau sa lampe-torche, et éclaira le sol. On ne voyait rien. La traînée était trop vieille. Cependant, Sarah avait d’autres instruments en poche pour obtenir des informations.

« J’ai reçu une plainte sur des disparitions figurant ici... Des disparitions étranges et inexplicables... Ça a titillé ma curiosité. Rendez-vous utile, Marek, tirez les rideaux, j’ai besoin d’ombre... »

Elle tira les rideaux dans le couloir, jusqu’à ce qu’il fasse sombre. Un indéniable avantage qu’il y avait à travailler au sein de Tekhos était que le matériel scientifique était trop avancé. Elle sortit de sa ceinture une espèce de petit appareil cubique ressemblant vaguement à une lampe, et appuya sur un bouton, ce qui déclencha une vive lumière bleuâtre, éblouissante, qui formait un rai lumineux sur le sol, et permettait de voir les tâches de sang. C’était une lampe à ultraviolets, et elle put ainsi voir des traînées de sang qui filaient le long d’un couloir, comme si on avait traîné quelqu’un.

Tenant la lampe d’une main, elle récupéra son pistolet de l’autre, et s’avança prudemment, lentement, le long du couloir.

« Dites-moi tout ce que vous savez sur cette histoire. Vous ne vous trouvez pas là par hasard, non ? »
DC d’Alice Korvander.

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Marek

Créature

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 3 dimanche 24 novembre 2013, 20:07:19

[HRP : ''Une espèce de version tekhane déglinguée de Columbo'' J'adore ! xD En plus j'ai beaucoup d'affection pour ce personnage. ]


Marek était ravi de ne pas s'être fait tirer dessus. Accessoirement pour la douleur et la fatigue qui accompagnent la régénération, ainsi que parce que cela signifiait que la policière ne découvrirait pas avec un peu de chance qu'elle a devant elle une des vermines que n'importe quelle Tekhane vaporiserait avec ce qui passerait à portée de main. Puis danserait sur les restes calcinés pour faire bonne mesure. Et puis il avait eu du mal à trouver ce manteau, il ne tenait pas à ce qu'il finisse prématurément troué et couvert de sang. Le manteau, pas lui. Quoique. En y réfléchissant, l'un allait de pair avec l'autre.
Passons, la femme semblait toujours sur ses gardes, mais rengaina son arme de service et répondit sobrement :

« Disons qu’il existe encore des flics qui pensent que la loi doit être la même pour tous. »

« Bonne nouvelle ça ! Je suis du même avis, avec plus d'agents comme vous ce quartier serait probablement plus paisible. », répondit-il non sans se dire intérieurement que sans cette zone de non-droit, il lui serait bien plus difficile de se fondre dans la masse dans l'enceinte même de Tekhos.

Sarah Pezzini hein ? La dame semblait affectionner l'approche directe, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il serra sans hésitation la main tendue, « Marek, Marek Ruinefolier ».

Il remarqua au passage l'étrange bracelet qui ceignait étroitement son bras. Sans savoir précisément pourquoi, la présence de cet ornement le dérangea. Cela ne ressemblait pas aux excentricités stylistiques habituelles des Tekhanes, l'apparence de l'objet lui rappelait même la carapace de certains Formiens. Peut être une réalisation d'un artisan alien ? C'était insensé, jamais une telle chose ne serait admise à Tekhos... Il chassa vite ces pensées absurdes.

« J’ai reçu une plainte sur des disparitions figurant ici... Des disparitions étranges et inexplicables... Ça a titillé ma curiosité. Rendez-vous utile, Marek, tirez les rideaux, j’ai besoin d’ombre... »

Marek tiqua sur le fait qu'elle s'adresse à lui comme à un subordonné, mais obtempéra néanmoins, curieux d'observer sa manière de procéder.
Munie d'une lampe, il vit Sarah Pezzini balayer le sol d'une lumière bleutée qui révéla une piste sanglante.

À sa demande, il l'informa rapidement sur ce qu'il avait appris :
« On a d'abord fait appel à moi pour localiser des personnes ayant contracté des dettes de jeux et n'ayant plus donné signe de vie depuis quelques temps. Le dernier était connu sous le nom de Lennie le Pourvoyeur. Je pense qu'on peut parler de lui au passé, vu la quantité de sang qu'il a dû perdre. » commenta-t-il, pince-sans-rire, avant d'ajouter « Il menait ses affaires dans cette demie ruine. Je n'ai pas découvert de connexion directe entre lui et les autres disparus, mais je n'ai pas encore mené mon enquête auprès de leurs familles. J'ai uniquement eu le temps de parler aux parents de Mick Graham, le deuxième disparu, et ceux-ci ne m'ont rien appris sinon qu'ils préféraient ne pas savoir dans quoi leur fils était impliqué. »

Le duo de circonstance suivit les traces de sang jusqu'à une chambre dont la moitié inférieure de la porte manquait à l'appel, fracassé. Les traces de sang passaient par dessous, la victime avait visiblement été traînée à l'intérieur.

Méfiance. C'était l'attitude qu'inspirait naturellement cette situation. Marek sentait que l'odeur de la peur s'était intensifiée à l'approche de cette pièce. La lampe de la policière fit briller d'une lueur bleu vif une trace de main sur le bas du mur. Après un regard pour vérifier que Pezzini était prête à le couvrir en cas de besoin, il ouvrit le haut de la porte. Comme il s'y attendait, il n'y avait personne dans la chambre crasseuse, rien que des traces sanglantes. Pas de corps apparent non plus.

« Il était encore vivant lorsqu'on a essayé de l'entraîner là dedans... Pourquoi n'a-t-il pas été achevé avant ? On a peut-être affaire à un tueur peu méthodique, ou à un groupe plutôt confiant... », hasarda-t-il. Sans qu'il sache pourquoi, il n'arrivait toujours pas à acquérir de nouvelles informations olfactives à propos du mystérieux Formien. La fragrance semblait...altérée, mélangée à d'autres. Étrange.

« J'ai comme l'impression qu'on ne tirera plus grand chose de cette bicoque, qu'en p... ça vient d'où cette fumée ? », s'interrompit-il soudain sur le qui vive. Des volutes de fumée grisâtre proviennent de la cage d'escalier.

« Merde ! Au feu ! », s'exclama-t-il par pur réflexe. La panique commença à se lire dans son regard et son teint blêmit. Il sentit rapidement l'odeur âcre lui piquer les yeux et lui râper la gorge. Il fallait sortir mais il hésita. L'escalier au risque de faire front aux flammes ? La fenêtre au risque de révéler à la Tekhane sa nature ? Marek se sentait acculé.

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 4 mardi 26 novembre 2013, 02:45:49

Tandis que le duo avançait, Marek lui expliquait ce qu’il faisait là. Manifestement, il se trouvait ici pour les mêmes raisons que Sarah, mais en en sachant un peu plus qu’elle. Pez’ n’avait aucun nom, et lui en avait deux : Lennie « Le Pourvoyeur », et Mick Graham. Il lui expliqua que Lennie avait contracté des dettes de jeux, ce qui, naturellement, faisait une piste possible. Cependant, est-ce que Dwayne aurait été voir Pez’, s’il ne s’agissait que d’une simple histoire d’argent ? Les Tekhans avaient pour habitude de ne jamais demander de l’aide aux Tekhanes, car elles les méprisaient bien trop pour ça, les assimilant à des espèces d’animaux sauvages incapables de faire autre chose que se battre continuellement. En revanche, il y avait peut-être ici un début de piste pour comprendre ce qui se passait.

Sarah et Marek suivaient donc les traces de sang de Lennie, apparemment. La jeune policière ignorait encore si elle devait réellement faire confiance à Marek ou non. Il pouvait très bien être le meurtrier, mais, en l’absence de preuves concrètes, l’homme disposait encore du bénéfice du doute. Sarah Pezzini restait toutefois prudente, prête à réagir si jamais l’homme essayait de la piéger. Ce n’est pas parce qu’il avait l’air honnête qu’il l’était. Vivre dans la police vous amenait paradoxalement à la réflexion suivante que, si certains individus avaient bel et bien la tête de l’emploi, d’autres, au contraire, avaient l’air de vrais petits anges... Et ceux-là étaient généralement les pires à coincer. La première catégorie comprenait juste des types paumés, qui n’étaient pas très intelligents, suffisamment stupides pour abandonner en plein milieu d’une scène de crime une arme à feu couverte de leurs empreintes digitales* ; la seconde comprenait ceux qui étaient malins, et qui justifiaient votre salaire. Était-ce un psychopathe ? Dans tous les cas, il avait l’air d’avoir bien traîné ce pauvre Lennie. Les traînées filaient le long du couloir, et partirent soudainement sur la gauche, à travers une porte dont le bas avait été arraché. Pez’ raffermit sa prise sur son arme, et coupa la lampe à UV, afin qu’elle ne les dérange pas. Elle avait eu le temps d’apercevoir une trace de main, ce qui aurait constitué un cadeau en or pour la police scientifique. Malheureusement, elle doutait que les techniciennes de la police scientifique daignent se déplacer ici... Ce qui était d’autant plus dommage que les techniques de la police scientifique de Tekhos étaient incroyables. Cette empreinte avait l’air suffisamment nette pour pouvoir être relevée.

*’Chier...*

Elle était convaincue qu’il n’y avait personne derrière, sans pouvoir encore se l’expliquer rationnellement. Son intuition... Ou le Witchblade ?

Elle allait ouvrir la porte, mais Marek agit en premier.

« Faites attention ! »

Sarah tenait son arme à deux mains, pour éviter les tremblements, et l’homme ouvrit la porte. Elle était vide, plongée dans l’obscurité. Elle se trouvait en effet à l’intérieur de l’hôtel, sur la gauche. Dans un coin du mur opposé à la porte, Sarah reconnaissait le carré holographique qu’on utilisait pour simuler un paysage urbain, afin d’aérer la pièce. Elle ne chercha même pas à appuyer sur l’interrupteur : la lampe avait disparu.

« Il était encore vivant lorsqu'on a essayé de l'entraîner là dedans... Pourquoi n'a-t-il pas été achevé avant ? On a peut-être affaire à un tueur peu méthodique, ou à un groupe plutôt confiant... »

Les placards étaient tous défoncés, et il n’y avait aucune trace d’un quelconque Lennie, seulement une grande quantité de sang, que Sarah mit à jour en réenclenchant sa lampe à UV. Le plus étrange, c’était que les traces de sang ne repartaient pas ailleurs. C’était comme si le cadavre avait disparu, ce qui était techniquement impossible.

*À moins qu’on ne l’ait vidé de son sang...*

Un vampire ? Sarah avait toujours un peu de mal avec ce genre de phénomènes surnaturels. Certes, dans la mesure où elle portait un bracelet lui conférant des capacités surnaturelles, elle était assez mal placée pour le dire, mais vivre à Tekhos l’amenait parfois à regretter la simplicité de New York, où les criminels, au moins, étaient tous présumés être des humains. Ici, outre les humains classiques, il fallait aussi se battre avec les démons, les Formiens, les vampires, les Terranides sauvages, les monstres, etc... Sarah regardait autour d’elle, sans rien dire, recherchant une piste, quelque chose. Il y avait une épaisse quantité de sang au centre de la pièce, comme si l’homme avait été massacré ici. Mais pourquoi le corps n’était pas là ? Est-ce qu’il y avait un passage secret ? Un endroit où on avait pu dissimuler son corps ? Sarah porta ses mains sur le sol, par intermittence, cherchant une ouverture, une faille, une fausse latte... Quand, soudain, elle sentit l’odeur de brûlé.

« Merde ! Au feu ! »

Un incendie ?! Comment était-ce possible ? Sarah se releva subitement, sentant toutefois très bien l’odeur de la fumée... Ainsi que les grésillements caractéristiques des flammes. Il n’y avait qu’une seule explication possible : un troisième individu se trouvait dans l’hôtel, quelqu’un qui les avait entendus venir, et qui, d’une manière ou d’une autre, ne voulait pas qu’ils fouinent. Et cette personne devait nécessairement avoir des pouvoirs magiques, afin de réussi à enflammer la zone aussi rapidement.

« Calmez-vous ! L’hôtel présente de nombreuses sorties. »

Elle sortit de la chambre, et, alors qu’elle allait s’éloigner, elle eut soudain une prémonition... Comme si son inconscient, frustré de n’avoir trouvé aucune réponse, lui rappelait alors qu’il y avait quelque chose à faire, quelque chose qui ne lui était pas venue subitement à l’esprit, du fait qu’elle ne soit pas encore très bien adaptée à la technologie tekhane.

*Quelle conne !*

Elle se retourna alors vers la porte.

« Attendez. Si je me souviens bien, je peux scanner cette empreinte avec mon appareil. »

Elle sortit à nouveau son portable, l’alluma, et le pointa face à la main. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt, voilà précisément ce qu’elle était en train de se demander. Elle pianota dans les différents menus de son portable, jusqu’à trouver, finalement, l’application qu’elle recherchait. Éclairant l’empreinte avec a lampe à UV, elle déclencha le programme, qui afficha une barre de progression. « SCAN EN COURS... » clignotait de manière répétitive à l’écran, avant de s’arrêter dans un petit bip quand le scan fut complet.

« Okay, c’est bon, on fout le camp ! »

Sarah se mit à courir, revenant sur ses pas, et arriva dans un embranchement… Pour voir des flammes partout, ainsi qu’un home au centre. Une sorte d’échalas faisant bien deux mètres, dont les flammes semblaient l’entourer. Son corps était une forme indistincte dans ce mélange d’obscurité et de flammes hypnotiques.

« Hey, vous ! Vous êtes en état d’arrestation pour dégradation de biens, incendie volontaire, obstruction à une enquête de police, et... »

Elle n’eut pas le temps de finir qu’elle vit les yeux de la chose rougeoyer. Elle tendit sa main vers elle, et une langue de feu en jaillit, provoquant un tourbillon de flammes. Poussant juron, Sarah bondit sur la droite, entraînant Columbo avec elle. Le duo s’affala sur le sol, évitant la langue de feu qui vint lécher le mur, avant de s’étendre dessus, laissant des flammes intenses et incandescentes. Le plafond se mettait à craquer dangereusement, et Sarah se releva.

« Vite, il faut trouver des escaliers, foutre le camp d’ici ! »



* : Cas authentique.
DC d’Alice Korvander.

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Marek

Créature

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 5 lundi 16 décembre 2013, 20:57:04

« Attendez. Si je me souviens bien, je peux scanner cette empreinte avec mon appareil. »

« Vite ! Je ne tiens pas à finir grillé vif ! », l'exhorta Marek. Il ne voyait pas encore les flammes mais sa peur panique du feu n'en était pas moins difficile à maîtriser. S'il s'était écouté il se serait empressé de casser une fenêtre puis de descendre la façade sous forme d'insectes... Mais ce qui lui restait de sens rationnel lui imposait la discrétion. Ceci dit le fait que la jeune femme s'éternise pour récolter d'ultimes preuves ne l'aidait vraiment pas à garder son self-control.

   Enfin ! L'appareil indiquait que l'acquisition des données était achevée. Sans perdre de temps ils se dépêchèrent de tourner les talons et courir vers la sortie, Marek suivant de près Sarah. Il ne pouvait s'empêcher de visualiser des réminiscences d'incendies qu'il n'avait pas vécu lui-même. Un de ses donateurs de mémoire aurait-il été pompier ? Étrange ironie.

   Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la scène du crime en train de partir en fumée, Marek manqua de percuter la Tekhane alors qu'elle s'arrêtait brusquement. Une ombre au milieu du feu, le responsable du départ de feu ? La réponse arriva bien vite alors que Sarah commençait à énoncer les chefs d'inculpation de l'être indistinct, ce dernier riposta avec des arguments difficiles à ignorer. En se jetant à terre, ils évitèrent de peu un redoutable souffle ardent digne d'un dragon, qui contribua à propager l'incendie dans la portion de couloir où ils se trouvaient.

« Merde merde merde ! », jura Marek en quelques secondes en tapant du plat de la main le bord de son manteau où une flammèche dansait joyeusement. Et un imper ruiné, un !

   Une vague de chaleur leur fit monter les larmes aux yeux alors que l'entité pyrogène exsuda de nouveau des flammes, puis la lueur d'un projecteur éclaira la fenêtre dans leur dos et une sirène retentit. Les pompiers étaient arrivés, avertis par des dizaines d'appel qu'un menaçant feu de joie provenait d'un immeuble désaffecté jouxtant une zone d'habitation.
Après avoir jeté un coup d’œil dans leur direction, ne pouvant s'attarder à vérifier qu'ils avaient péri, l'incendiaire brisa une vitre et sauta au dehors, à l'opposé des secours. La pièce en flammes les séparait de l'issue par laquelle leur agresseur s'enfuyait, l'air torride ondulait devant l'ouverture. Le poursuivre ? Impensable pour Marek, même pour un humain normal ç'aurait été suicidaire, alors pour lui... Il se releva péniblement, et entraîna sans lui demander son avis la policière dans la direction opposée, s'éloignant du cœur du brasier.
Les soldats du feu médusés virent sortir un énergumène au manteau roussi accompagné d'une agente des forces de l'ordre, crachant leurs poumons et les yeux en feu. Aucune chance de rattraper un fuyard ayant une longueur d'avance dans ces conditions.
Leur chef, une femme reconnaissable à sa voix malgré son casque et sa combinaison de protection, houspilla ses subordonnés et leur enjoignit avec autorité «d'éteindre ce putain de barbecue avant que la moitié du quartier crame».
Marek et Sarah s'éloignèrent du bâtiment sinistré, laissant les pompiers batailler contre les flammes, et purent souffler sans qu'on vienne leur poser de question, la presse n'étant visiblement pas encore sur l'affaire.


   Maintenant qu'il était en relative sécurité, Marek se remettait à réfléchir de manière rationnelle. Qu'est-ce que ce pyromane fichait là ? Son mode opératoire était très expéditif, mais efficace s'il s'agissait de détruire des preuves : le temps que l'incendie soit circonscrit tout serait parti en fumée. À moins qu'il s'agisse d'un tueur ? N'importe qui aurait fait l'affaire pour lancer quelques cocktails Molotov, ou imbiber les mur d'essence et craquer une allumette, pourtant ils avaient affaire à un individu possédant des capacités peu communes. S'agirait-il d'un tueur ?

Dans cette hypothèse, malgré la vulnérabilité au feu de Marek, il était probable que c'était Sarah ou quelqu'un d'autre censé se trouver dans l'immeuble qui était ciblé : si quelqu'un souhaitait se débarrasser du Formien il n'aurait eu qu'à le dénoncer aux autorités. À moins qu'il s'agisse de quelqu'un ignorant sa nature et souhaitant tout de même sa mort ? Marek n'avait pas le souvenir de s'être mis dans une situation pouvant justifier la mise en œuvre de moyens aussi radicaux.


   Le détective improvisé se tourna vers Sarah et grimaça :
« Mon petit doigt me dit que cet ''imprévu'' a quelque chose à voir avec ce qu'on aurait pu trouver ici... Quelle est la suite du programme ? On interroge des proches ou on commence par aller voir ce que ton joujou peut nous dire sur les empreintes qu'il a scanné ? »

Marek sentait quelque chose d'étrange à propos de cet agent, mais il n'avait pas le choix. La côtoyer et collaborer pourrait lui apporter de précieuses informations sur ce qui se tramait dans les Heights. De plus, il préférait instinctivement l'avoir comme alliée que comme ennemie. Même s'il sentait qu'elle-même ne lui accordait pas sa confiance, cet état de vigilance mutuelle lui conviendrait. Leurs buts convergeaient, cela suffisait pour justifier leur alliance de circonstance.

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : Les monstres cachés [Marek]

Réponse 6 mercredi 18 décembre 2013, 01:17:08

Les services publics existaient encore, même dans des endroits aussi pauvres et coupés du reste de la ville comme les Caligulas, ou les Heights. Un énorme camion de pompier s’approcha, tout rouge, avec une multitude de lances automatiques qui se mirent à balancer de l’eau blanchâtre vers les points de feu, afin d’étouffer les flammes. Tandis que les badauds se regroupaient, les pompières descendirent, dans de lourdes combinaisons ignifuges, presque des armures, trimballant des bonbonnes d’eau. Des lances intégrées aux armures leur permettaient de balancer des jets d’eau, et elles enclenchèrent leurs jetpacks, afin de rejoindre les flammes plus rapidement. Elles éteindraient l’incendie rapidement, il le savait, mais il n’y aurait alors plus rien à récupérer pour ces petits fouineurs. Dans l’ombre d’une ruelle, l’homme observait l’immeuble en feu, et réajusta ses lunettes de soleil sur sa tête, avant de s’écarter. Il portait un élégant costume noir avec une cravate, avait un crâne dégarni, et, si on s’attardait un peu sur son corps, on pouvait voir une série d’implants cybernétiques. L’individu s’écarta silencieusement, quittant le lieu d’animation, et se retrouva à longer une petite cour avec une zone de sport, où des gens jouaient habituellement au basket. En ce moment, la zone était déserte, tous les individus observant l’incendie, prenant des photos et des vidéos. Plusieurs tags ornaient les murs, assez injurieux envers les Sénatrices, et, de manière plus globale, le beau sexe.

Lui s’en moquait, et était surtout assuré d’avoir ici un lieu où des oreilles indiscrètes n’étaient pas susceptibles de l’entendre. Le sonar intégré dans sa tête était un indicateur fiable, et il sortit son téléphone portable, composant le seul numéro figurant dessus. L’appel s’envola vers le ciel, transita par plusieurs satellites, qui le dissimulèrent à travers d’autres messages. Il dut ainsi attendre, non pas une nanoseconde pour que son correspondant reçoive le message, mais deux ou trois secondes, le temps que le brouillage et que le cryptage des données s’effectuent.

« Oui ? lâcha une voix féminine à l’autre bout du combine.
 -  Je suis arrivé trop tard, le Prototype s’est enfui... Il a eu Connings.
 -  Merde ! Une piste ?
 -  Je n’ai pas eu le temps d’inspecter plus avant la scène de crime, Madame. Il y a eu des complications. »

Il savait que la Madame n’aimait pas les « complications », mais il ne pouvait pas lui mentir. Sentant des badauds se rapprocher, l’homme se mit en marche, s’enfonçant dans une ruelle sinistre.

« Expliquez-vous.
 -  Une femme et un homme… Je les ai photographiés, et j’ai envoyé les données au Central. Je ne les ai pas tués, conformément à vos instructions, mais j’ignore ce qu’ils faisaient là. Il est possible qu’ils aient vu Connings. »

Cette possibilité était effrayante, mais ce n’était pas à lui qu’il appartenait d’en mesurer les conséquences. Lui se contentait de faire son boulot, c’était à ça qu’il servait. Il laissait aux femmes le soin d’apprécier les conséquences et les ordres à donner. Il était un exécutant, pas un décideur. Et il exécutait.



Sarah avait échappé à l’incendie, et avait les poumons légèrement en feu. Le mystérieux incendiaire s’était échappé sans qu’elle ne puisse tenter quoi que ce soit, et elle avait suivi Marek, s’échappant de l’immeuble en feu, par une autre sortie, afin d’éviter de tomber sur les pompières. Non pas que Sarah ait quoi que ce soit à se reprocher, mais elle n’avait pas envie de perdre du temps avec la paperasse administrative. Elle se retrouva à l’air libre, et savoura l’air frais, bien éloigné de la toxicité des flammes. La jeune policière suivit le détective privé jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans une cour avec de l’herbe sauvage, et un panneau de construction rouillé annonçant, près de fondations d’un immeuble, un futur palace résidentiel à cet endroit, pour les habitants bien aimés des Heights. Un projet de construction immobilière s’étant inscrit dans une volonté politique de reconstruction des quartiers défavorisés, avant que ces belles promesses ne s’envolent, comme neige fondant au soleil.

Pez’ observa l’hôtel en flammes. Qui était donc cet incendiaire ? Le tueur ? Ou quelqu’un d’autre ? Beaucoup de questions, et pas encore assez de réponses. Seulement des suppositions et des hypothèses, mais, fondamentalement, c’est ainsi que fonctionnait toute enquête policière. Sarah avait eu le temps de prélever un indice, mais elle allait sans doute devoir retrouver Dwayne, afin d’en savoir un peu plus sur ce que cet homme savait.

« Mon petit doigt me dit que cet ''imprévu'' a quelque chose à voir avec ce qu'on aurait pu trouver ici..., songea alors Marek. Quelle est la suite du programme ? On interroge des proches ou on commence par aller voir ce que ton joujou peut nous dire sur les empreintes qu'il a scanné ? »

Sarah réfléchit. Impliquer un civil, ce n’était pas conforme au règlement, même sur Tekhos... Encore plus quand c’était un homme. Cependant, dans les Heights, Sarah était une femme, et lui un homme. L’impliquer paraissait donc nécessaire pour rassurer la faune locale, et délier les langues.

« Je ne vais pas avoir les résultats tout de suite. Les données sont envoyées à un centre, mais, s’il y a une part d’informatique là-dedans, il faut aussi qu’une technicienne se penche sur les résultats, afin de me les traduire. Et je n’ai pas envie de me tourner les pouces en attendant inutilement. »

Ce n’était pas dans ses habitudes. Elle réfléchit donc rapidement, et poursuivit :

« J’ai eu vent de cet hôtel par le biais d’un homme, Dwayne. Ça vous dit quelque chose ? Je pense qu’il est susceptible d’en savoir un peu plus, il ne m’a pas tout dit au commissariat. Les flics ont le flair pour sentir ça. »

Elle croisa alors les bras, et lâcha, subitement :

« Mais, avant ça... Vous connaissez un coin où on pourrait casser la croûte ? »
DC d’Alice Korvander.

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