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Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

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Mélisandre Cairn

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Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

vendredi 08 novembre 2013, 18:14:33

Avant qu'on me le demande, le OS est voulu.
Enjoy.


Touche pas à mon titre, 'culé.


Quartier marchand d'Ashnard.

Mélisandre flatta l'encolure de sa monture. Elle avait investi la quasi-totalité de son or dans l'achat de la jument grise. Elle pensait avoir fait une bonne affaire, malgré le soulagement manifeste du marchand de se voire débarrasser d'une bourrique pareille. L'animal était jeune et fringuant, et présentait une belle allure, ce qui avait charmé l'œil de l'Indocile. L'homme le lui avait cédé avec l'empressement d'un vendeur sur le point de s'enlever une épine du pied. A juste titre, peut-être, car la fougue de la pouliche semblait à la mesure de son impétuosité, imprévisible et débordante.
La démone noua la bride à une barrière, puis approcha de son flanc gauche. La grise tira sur la longe, ramassée sur son arrière-main, l'œil blanc. Ses naseaux expirèrent un air chaud et vrombissant. La jeune femme fit lentement glisser ses doigts de l'épaule musculeuse jusqu'au passage de sangle, murmurant des paroles réconfortantes, d'une voix douce :

" Là, ma toute belle... Shhh... làààà. "

Elle défit la boucle de la selle pour la lui retirer, à gestes précautionneux, la reléguant au sol poussiéreux.

" On a pas besoin de ça, pas vrai ? " glissa la diablesse en abandonnant une caresse sur le ventre de l'animal.

Elle prit appui sur elle pour se déchausser, ôtant ses bottines une par une, avant de se mettre à sautiller pieds nus dans la poussière. Les semelles de ses chaussures, épaisses et renforcées, l'aurait empêchée d'avoir le contact léger et subtil qu'elle désirait avoir contre ses flancs. Brusquer la jument l'aurait probablement rendue plus rétive encore. Elle ne dépassait pas les 1m65 au garrot. Mais les petits modèles étaient souvent les plus volontaires et les plus robustes.
Mélisandre entonna une mélodie à voix basse, sifflotant l'air lorsque les paroles, qui remontaient à un temps lointain, lui échappaient. Elle détacha le coursier, agrippa sa crinière de la main gauche, et d'une poussée souple et aérienne, grimpa sur son dos.

" Oooooh ! "

La grise releva brusquement la tête, les oreilles plaquées en arrière. Elle recula, récalcitrante, bousculant plusieurs badauds qui abreuvèrent le couple d'invectives. Juchée sur son dos, l'Indocile dessina un sourire bravache, prête à relever le défi. Elle raccourcit les rênes jusqu'à sentir le contact de sa bouche, qu'elle devinait sensible, au bout de ses doigts, puis ferma les jambes. Plutôt que de tenter d'apaiser la jument, elle l'agaça en pressant ses talons contre elle, lui intimant d'aller de l'avant. Ce qu'elle fit, d'un bond irascible, en secouant furieusement la tête pour se débarrasser de l'emprise de sa cavalière. Laquelle émit un éclat de rire amusé, tout en reportant son poids en arrière et en relâchant la pression de ses jambes, tirant sur ses doigts par paliers pour l'inciter à reculer, cette fois. La grise ronfla, irritée, puis arqua l'encolure en esquissant trois pas en arrière, précipités. La diablesse dégagea son visage en soufflant sur les mèches survoltées de sa chevelure, ébouriffée.

" On est deux à être têtues, tu sais. "

Elle la gratifia d'une caresse. Elle sentait pulser le cœur de sa monture, et rouler ses muscles, nerveux, sous sa peau. D'une demande du bassin, Mélisandre la mit au pas. Un pas actif, et fébrile. Il lui faudrait rester attentive pour anticiper ses réactions et ne pas risquer la chute. Elle la guida à travers le quartier, en guise de période d'adaptation, pour leur laisser le temps de s'accoutumer l'une à l'autre. Et tandis que les deux donzelles déambulaient en aimantant les regards, la démone s'évada dans ses réflexions.
L'argent n'avait jamais été une de ses priorités, mais elle venait à en manquer, à présent. Il lui fallait repenser ses plans. Voilà un peu plus d'un jour qu'elle avait échappé à la vigilance de Stephen. En un jour, elle avait eu le temps de s'introduire chez des particuliers des quartiers les plus favorisés. Elle avait trouvé des vêtements, de quoi se laver, dormir, et se procurer quelques indispensables. De l'or -mais pas en quantité mirobolante. Une dague, de bonne facture. Et surtout, des informations glanées dans les tavernes du coin. La démone s'était enlisée dans une situation délicate. Elle ignorait de combien de temps elle disposait encore. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle devait faire quelque chose pour s'extraire de cette précarité. Pour cela, elle avait décidé de passer par quelqu'un. Quelqu'un en particulier.

" Woh-.. ! "

La grise s'était figée au milieu d'un passage, d'humeur frondeuse, encore. Elle piaffa, puis leva ses antérieurs en hennissant. Surprise, la jeune femme n'eut pas le temps de réagir à temps. La pouliche réalisa un demi-tour fulgurant en laissant sa cavalière sur place. Assise dans la poussière, Mélisandre assista à l'embardée de son ex-monture dans la ruelle, parfaitement hors de contrôle.

" Garce, " maugréa-t-elle, en affichant une moue renfrognée.

C'est alors qu'un grand étalon baie ficha ses sabots devant elle, la couvrant de son ombre démesurée. L'éconduite leva son regard sombre vers le cavalier, dont elle ne distingua d'abord pas le visage. Elle s'empressa de se redresser, pieds nus, en ruminant sa honte, puis s'épousseta avec mauvaise humeur.

" Je sais monter à cheval, mais votre bestiole a effrayé la mienne, " se justifia-t-elle, tout en massant son fessier endolori, grincheuse.
« Modifié: vendredi 08 novembre 2013, 18:36:39 par Mélisandre Cairn »

Kyle Macross

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 1 mardi 12 novembre 2013, 12:40:30

[Le OS est volontaire. Les pnj qui apparaîtront dans mes posts seront possiblement amenés à devenir un compte légion, alors merci de ne pas me taper les images. Ou mourrez, tas d'enfoirés montés sur roulements à billes.

Et je change ton titre si je veux, biatch.]




Le cavalier, en vérité, n'était pas seul. Ils étaient trois sur leurs montures -de fiers et puissants étalons taillés pour la guerre- qui avançaient tranquillement à travers la cité après avoir laissé quelques un de leurs compagnons dans un autre quartier d'Ashnard pour y régler quelques affaires ayant trait avec les esclaves qu'ils étaient parvenus à capturer au cours des dernières semaines. De belles pièces qui feraient le bonheur des marchands peu scrupuleux et des acheteurs toujours prêts à dépenser des sommes folles pour l'acquisition de putains à dresser, dont la qualité avait fait depuis un temps maintenant la réputation des personnes juchées sur leurs montures. En Ashnard, on les reconnaissait à leur emblème aussi simple que parlant : le serpent blanc persiflant. On le voyait dessiné sur des cuisses de leurs chevaux, comme il apparaissait sur leurs vêtements. Toute personne qui avait un pied dans le domaine de l'esclavage -du produit en étalage au marchand qui le vendait- avait connaissance de l'identité du serpent blanc et savait lui donner un nom qui résonnait parfois comme une sinistre menace, à l'image de l'éclat d'une dague dans la nuit. Tous savaient nommer le Yamata no Orochi et aucun ne voulait avoir de compte à rendre au serpent blanc.

Le Yamata no Orochi était un groupe de mercenaires sans scrupules connu pour ses méthodes odieuses et ses actions éclair aussi violentes que fructueuses. C'était à l'origine un groupe de guerriers rescapés d'une bataille aussi injuste que meutrière, qui s'étaient rassemblés sous la bannière d'un seul et même homme qui avait sû les fédérer en une bande solide et implacable qui trempait dans tout ce que l'Empire et ses alliés faisaient d'immoral. Toutefois, la facette la plus connue de l'Orochi restait la traite d'esclaves dont le marché constituait la source de revenus principale du groupe et le fer de lance de sa réputation.

Lorsque les trois étalons s'étaient avancés dans la rue sale, la petite jument qui leur faisait face de l'autre côté du passage avait semblé s'emballer avant d'éjecter sa cavalière. Amusés par le spectacle, les trois Orochis s'étaient arrêtés et avaient regardé la scène avec intêret avant de se décider à reprendre leur chemin. Les sabots du cheval de tête s'étaient posés devant l'Indocile dans un claquement sec alors que son cavalier s'était arrêté pour la regarder, rabattant sa capuche afin de libérer son visage aux yeux sanguins et l'épais catogan qui ornait son crâne, semblant un instant durant doué de vie. L'être (l'aura funeste et oppressante qu'il semblait naturellement dégager n'aurait jamais sû le constituer en tant que simple mortel et cela était certain) déposa son regard flamboyant sur la démone, esquissant un sourire prédateur tandis qu'elle lui adressait la parole.

- Je sais monter à cheval, mais votre bestiole a effrayé la mienne.
- Tu sais monter, femelle. Pas tenir. J'espère que tu sais mieux t'y prendre avec une queue dans les entrailles.

Un second cavalier approcha, se révélant être une femme en armure dorée. La redoutable walkyrie foudroya l'Indocile du regard avant de dégainer d'un geste vif une épée elfique effilée qui se plaça dans un mouvement fluide sur la gorge de la démone. Il lui aurait suffit d'un geste du poignet pour ouvrir ses chairs, mais en vassal docile, la blonde attendait son ordre. L'injonction ne vint pas, mais le troisième cavalier gronda à la manière d'un animal avant de prendre la parole en saisissant sa lance.

- Il n'est pas nécessaire de tuer une putain désarmée, Tihanna.
- Cette pute a manqué de respect au Maître, Shie'Ra. Elle doit apprendre sa place.
- Assez, vous deux.
Sa voix grave n'avait pas changé d'une octave, mais un sifflement reptilien menaçant s'était couplé à ses mots. Nous n'avons pas de temps à perdre avec elle aujourd'hui. Reposez vos armes, vipères.

Elles obtempérèrent sans mot dire, alors que celui que la blonde avait nommé maître se penchait vers l'Indocile pour lui caresser la joue, sa main glissant sur le côté de sa tête avant que ses doigts ne se perdent dans sa crinière pour s'y refermer d'une poigne de fer. L'homme l'attira à lui en la maintenant ainsi, les rênes de son canasson tenues de l'autre main.

- Apprends à tenir ta langue ou à la mettre sur une verge, c'est le seul usage que tu devrais avoir à en faire. Il la regarda de haut en bas, comme pour la juger. Hm. J'espère que nos routes se croiseront vite, tu dois valoir ton pesant d'or.

Sa main la fit repartir en arrière tandis qu'il la lâchait, son regard se désintéressant purement et simplement d'elle. D'un coup de talon sec, l'homme aux yeux rouges ordonna à sa monture d'avancer et les cavalières lui emboîtèrent le pas. Seule la blonde resta une seconde supplémentaire à hauteur de l'Indocile, pour lui cracher à la face avant de prononcer un juron elfique. Finalement, dans un regard de dédain prononcé, la dénommée Tihanna partit rejoindre ses pairs qui évoluaient au pas dans ce qui restait à traverser du boyau de l'allée.

Mélisandre Cairn

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 2 dimanche 17 novembre 2013, 20:41:21

Mélisandre balaya la poussière de son gilet d'un revers de main, puis attarda son regard sur la marque blanche peinte au niveau du jarret de l'étalon. Elle suspendit aussitôt son geste, reconnaissant le serpent blanc qui s'y contorsionnait. La remarque du cavalier retentit alors comme la douce rançon de la fatalité à ses oreilles. Allons bons, je ne pouvais pas tomber sur quelque d'autre. La jeune femme croisa les pupilles purpurines de l'homme tout en se composant un masque lisse, surmonté d'un fin sourcil arqué sur son indolence. Elle le dévisagea longuement, sans trahir ses émotions, d'un regard pénétrant, métissé de curiosité. Ce mâle là n'était pas ordinaire. L'ombre espiègle d'un sourire plana à son tour sur son visage, rapidement effacé par le fil de la lame qui se lova sous sa gorge, cependant.

La féline dévia son attention sur la dénommée Tihanna. Une réplique cinglante lui brûla les lèvres, mais elle se ravisa. Le Yamata no Orochi faisait partie de ces institutions qui n'admettaient pas les répliques cinglantes. Peut-être que si le déroulement de sa vie ne lui avait pas semblé si incertain à cet instant critique, elle aurait délié sa langue. Mais elle avait mieux à faire que mourir. Le souvenir de Stephen, la saillissant telle une petite chienne devant Leterfroy et ses sbires la conforta dans cette conviction. Alors, la diablesse se contenta d'apposer l'arrondi de son index sur le tranchant de la lame et de le faire courir doucement dessus, comme s'il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un jeu -patiente. Elle lancerait bientôt les dés, à son tour. La peur n'existait pas. Ni sur son minois, ni dans ses veines, ni dans son attitude, nonchalante. L'ordre de l'alpha survint enfin, et elle fut libérée de la menace de l'épée. L'effrontée articula ostensiblement le mot "vipère" sans le formuler, dardant son regard fauve dans celui de la blonde tandis que celle-ci rengainait. Puis elle porta lentement l'entaille de son doigt à ses lèvres pour en suçoter le sang. Elle n'eut pas le loisir d'en savourer davantage le bouquet métallique et sirupeux toutefois, car le contact glacé d'une main étrangère s'aventura sur son visage.

" Mmh... "

Une main d'abord caressante, qui se fit rapidement prison. L'ombre fugace de la douleur traversa l'expression de sa jolie frimousse. L'Indocile fit un pas vers l'étalon et son cavalier, la tête rejetée en arrière, exposant son air farouche et la balafre qui traversait son visage, à l'image de celle qui barrait celui de l'homme. Un frisson l'électrisa. Elle s'était raidie, et clamait -tout en demeurant mutique- ne me touche pas. Néanmoins les paroles du guerrier lui arrachèrent un sourire furtif, sous-tendu par une pointe de malice. Toujours sans prononcer un mot, elle recula, optant pour la retraite -et puis, sa poigne, refermée sur sa tignasse, l'y incita grandement.
Tihanna survint à sa hauteur, et les deux jeunes femmes se toisèrent. Vipère. Mélisandre se mordit férocement la lèvre pour se contraindre au silence, toujours, puis essuya d'un revers de main le crachat dont elle la gratifia, tranquillement. Après quoi elle observa le trio s'éloigner, une main posée contre sa hanche, soulignant sa taille. Un soupir s'exhala. 

" Donc, c'est à mon tour ? "

Question rhétorique. La jeune femme rejoignit sa jument, qui s'était apaisée à l'ombre d'une devanture de tannerie. Elle l'enfourcha, et sans attendre, retourna à son point de départ. Un hongre pommelé somnolait au point d'attache. Il s'ébroua puis hennit à l'approche de la grise, laquelle piaffa. Mélisandre haussa un sourcil en comprenant qu'elle vivait probablement ses premières chaleurs. Sans perdre de temps, elle récupéra la selle et la lui mit, avant de constater que ses chausses avaient disparu. La pieds nus haussa les épaules, puis avisa les sacoches qui lestaient le harnachement du cheval voisin. Sans surprise, il ne s'y trouvait rien de valeur -mais elle récupéra tout de même une longue corde, solidement tressée, et quelques granulés qu'elle offrit à sa monture.

" Aujourd'hui ma belle, on chasse du serpent. "

Et comme à chaque fois qu'elle savait aller au-devant d'ennuis, la sulfureuse démone se mordilla la lèvre, l'œil pétillant. La grisette se mit d'emblée au petit galop quand elle grimpa dessus, et toutes deux remontèrent la piste du gibier. Elles ne tardèrent pas à combler leur retard. Les silhouettes des trois soldats se découpaient à présent devant elles. Dans un souci de discrétion, Mélisandre repassa au pas, et se laissa bercer par le claquement des sabots le long de l'allée marchande, tout en suivant les trois cavaliers. Son œil était attentif. Il ne tarda pas à capter la lourde enseigne d'un forgeron qui se balançait mollement en hauteur, au-dessus des passants. Une épaisse tige d'acier la soutenait, fichée contre le mur lézardé du bâtiment. Le trio venait de la dépasser.

" Allez ! "

L'intrépide pressa son cheval. Elle attacha solidement une extrémité de la corde au pommeau de sa selle, puis jeta l'autre bout par-dessus la plaque métallique, obtenant ainsi un système de poulie rudimentaire. D'un geste prompt, elle retira sa ceinture, rattrapa le second segment de la corde et lança son coursier au galop pour se rapprocher de sa cible. Elle fit tournoyer son lasso improvisé au-dessus de sa tête et ajusta son tir. Il restait encore assez de mou. Le cordage siffla, et le nœud de l'extrémité s'enroula autour du cou de Tihanna. Maintenant, il s'agissait de ne pas lui laisser le temps de réagir. Désormais suffisamment proche de son étalon, la démone cingla méchamment sa croupe à l'aide de sa ceinture -de toute ses forces. La bête poussa un hennissement perçant et s'emballa.

" YAH ! "

De son côté, Mélisandre avait fait volte-face et détalait à toute vitesse dans le sens inverse. Une poignée de secondes suffit pour que la corde se tende brutalement et que la Vipère soit éjectée de sa selle, puis traînée dans la poussière, la gorge garrottée par le lien, lequel s'avérait trop épais pour être tranché d'un coup net. La jument grise et sa cavalière dépassèrent à vive allure l'enseigne du forgeron. Aussitôt, le corps de la femme quitta le sol pour s'élever, suspendu dans le vide, tandis que la corde raclait la tringle en acier qui soutenait l'écriteau de l'artisan.

" Oooo-h.... " souffla l'Indocile à sa pouliche qui s'immobilisa, moite de sueur.

Ses muscles roulaient sous l'effort. Elle luttait, pour maintenir la traction sur la corde, toujours enroulée autour du pommeau de la selle. La Vipère en armure pesait son poids.
La féline tressaillit. L'adrénaline pulsait en elle. Elle dégaina son poignard et l'appliqua contre le nœud de l'arçon, sans trembler, avant de s'adresser aux deux autres, d'une voix forte :

" A cette hauteur, et en prenant en considération la masse de sa cuirasse, votre amie risque fort de se briser les jambes en tombant. Mais, c'est sûrement le dernier de ses soucis, n'est-ce pas ? "

L'effrontée leva subrepticement les yeux vers la pendue, laquelle devait très certainement être en train de suffoquer.

" Voilà comment je conçois les choses : quand j'arrêterai de parler, ce qui va subvenir très bientôt, je détacherai la corde. L'un de vous la réceptionnera, en bas. Quant-à l'autre... "

Mélisandre survola rapidement le mâle de son regard sombre, un petit sourire conquérant étirant sa bouche. 

" Ma langue est là - elle humecta ses lèvres, insidieusement, et votre verge ? "

Sur ce, l'Indocile se débarrassa de son fardeau et dénoua le lien de la corde. Tihanna entama sa chute, et la diablesse se précipita dans un galop nerveux et effréné, prenant le chemin des landes. Elle ne voulait pas risquer de tomber nez à nez avec d'autres serpents. Là-bas, ils seraient tranquilles.
La course dura, mais pas assez longtemps pour venir à bout des ressources de son cheval. Une fois arrivés sur les plaines, Mélisandre tira sur les rênes, tout en s'assurant de rester à une distance raisonnable de son poursuivant. Sa grise se mit décrire de petits cercles, écumante et nerveuse, piétinant le sol aride.

" Je vous propose un marché ! Faisons la course, jusqu'aux bosquets qu'on aperçoit là-bas. Si vous la remportez je me rendrais et vous pourrez disposer de moi comme vous l'entendrez. Au contraire, si j'en sors gagnante, il vous faudra écouter la faveur que j'ai à vous soumettre ! " 

La fuyarde plongea la main dans sa crinière pour en rabattre les mèches frivoles, dans l'attente d'une réponse. Essoufflée, mais loin de s'avouer vaincue.
« Modifié: dimanche 17 novembre 2013, 21:07:00 par Mélisandre Cairn »

Kyle Macross

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 3 dimanche 17 novembre 2013, 22:54:29

Pour les trois têtes du serpent blanc, l'incartade était tout à fait négligeable. Un petit intermède dans leur journée, incident dont ils ne parleraient sûrement plus par la suite. L'Indocile et ses piètres talents de cavalière étaient déjà derrière eux et n'importaient plus à leurs esprits déjà occupés. A peine le Maître avait-il pensé que l'étrangère était amusante que déjà ses pensées s'étaient tournées vers le reste de la journée, comme sa monture avait changé de direction pour emprunter les pavés d'une rue plus large et plus marchande que la petite allée dans laquelle leur avancée avait été interrompue. Le Yamata no Orochi n'avait ni à se cacher ni à masquer les traces de son passage, laissant avancer cette redoutable hydre d'un pas tranquille à travers la cité. Voilà que les serpents avançaient paisiblement dans le flot réguliers des passants qui s'écartaient pour les laisser évoluer, prenant parfois le temps de s'arrêter pour demander le prix d'un quelconque artefact exposer ou saluer d'un geste vague une tête connue. En somme agissaient-ils comme tout à fait n'importe qui, à la différence peut-être que le reptile immaculé sur leurs vêtements et montures dissuadait la plupart des petites frappes tapies dans la masse de tenter de leur voler ce qu'ils auraient put estimer être à portée de main.

En ville, les serpents ne cessaient pas d'être prudents. Leurs ennemis étaient nombreux et compétents dans l'art d'ôter la vie, mais ce fief était "à eux". S'attaquer au Yamata no Orochi dans une cité où il comptait nombre d'alliés ou de prétendants à leur bannière aurait été folie, aussi relâchaient ils inconsciemment leur vigilance. Comme la vipère en armure.
Tihanna était une fière elfe et une redoutable combattante, qui n'avait comme amour que celui qu'elle portait à l'acier aussi effilé que bien trempé. Aussi s'était-elle arrêtée un instant au passage de la devanture du forgeron, observant le travail opéré sur une épée bâtarde qui lui avait attiré l'oeil. Son petit caprice presque féminin de lèche-vitrine accompli, elle s'était retrouvée séparée de ses compagnons de quelques mètres et cela avait suffit à la dresser en cible idéale. Le galop derrière elle, la ruée de cette ombre aux formes graciles sur elle, le noeud coulant autour de sa gorge... La vipère n'eut pas le temps de réaliser l'action que déjà elle était arrachée au dos de sa monture sous les exclamations des passants qui attirèrent l'attention du Maître et de la redoutable Shie'Ra. Les cavaliers arrêtèrent leurs chevaux et lorsque la terranide empoigna sa lance dans un grondement, l'homme la stoppa d'un geste.
Ses yeux grenadins passèrent du corps gesticulant de la pendue à celui de sa tortionnaire, ses sourcils se fronçant lorsqu'il en vint à la reconnaître. "Intéressant", pensa t'il sans rien en montrer. Il se contenta d'observer comme un reptile braqué sur sa proie.

- Ses jambes et sa gorge sont le cadet des miens, répondit il simplement.

Tihanna se griffait le cou tandis qu'elle cherchait une prise sur son collier étrangleur, ses jambes remuant au-dessus du sol en un pathétique spectacle qui semblait amuser quelques uns des badauds amassés là. Pour certains, l'Indocile allait rapidement devenir une héroïne de récits de taverne. Pour la plupart des autres, elle ne serait bientôt plus qu'un exemple sanglant. Tous en revanche écoutaient, passant d'un protagoniste à un autre dans l'attente de la suite.
La démone parla, mais les mots qui sifflèrent de la bouche du mâle ne fûrent nullement pour elle.

- Laisse la choir. Si elle est capable de revenir au camp en rampant, fais en sorte qu'elle soit soignée. Sinon, achève la de tes mains et récupère ses armes, son cheval et son armure.

Ainsi, l'Indocile le défiait, lui ? Le Maître s'en amusa, son épais et long catogan semblant un instant serpenter autour des épaules sur lesquelles il reposait. Quand la corde fût tranchée et la chute de l'elfe amorcée, le serpent lança sa monture au triple galop pour donner la chasse à son nouveau gibier. Comme elle, l'homme sorti de la ville pour enfin évoluer sur la plaine qui la bordait, ménageant la course de son étalon pour ne pas l'épuiser outre mesure. Il ne la perdait pas de vue, ses pupilles dardées tant sur le dos de Mélisandre que sur sa nuque dissimulée par la cascade couleur de ténèbres qui caressait l'espace délicat entre ses omoplates. Peut-être que cette superbe garce l'entraînait dans un piège dans lequel il se jetait avec la naïveté du nouveau-né, mais elle paierait cher le prix de sa petite révolte et l'humiliation faite au serpent blanc sur son propre domaine.
Arrivé à quelques mètres de son niveau, le Maître abandonna le galop au profit d'un pas de marche presque tranquille et dénué de menace. Ce que son regard et l'aura malsaine qui émanait de lui n'étaient pas, en revanche. Pourtant affichait-il un air tranquille souligné d'un sourire léger mais présent, pour donner le change. Ou, à sa façon, hypnotiser la petite souris qu'il comptait bien gober.

- Ainsi pense tu être en mesure de me faire écouter tes palabres, femelle ? Un rire cingla l'air. Soit ! Je vais récompenser ton imagination et ton culot en acceptant ton défi.

Les talons frappèrent les flancs de l'animal comme les rênes en fouettèrent l'encolure. L'étalon se mit à hennir et se lança dans la course à la suite de la grise. Les animaux se talonnèrent presque à tour de rôle avant de parvenir à rester au même niveau de longues secondes. Dans la prairie, aux les galops effrénés répondaient les invectives puissantes et nerveux des cavaliers qui cherchaient à remporter la mise. Et quelques mètres avant les bosquets signifiant le but de la cavalcade, l'écart se creusa enfin d'une courte tête. La jument grise piétina la première la végétation modeste alors qu'elle s'arrêtait et que l'étalon de l'homme l'imitait, le mors lui meurtrissant la bouche alors que l'Alpha le forçait à stopper.
Le Maître avait perdu la course, mais n'en semblait pas pas ému pour autant. Ses mains reposaient sur la selle de son cheval qui respirait bruyamment, en vue de la cavalière qui l'avait défié et vaincu.

- Tu monte mieux que notre petit passage dans la ruelle ne le laisser à penser, femme. Tu as gagné, mais il est de notoriété publique que je n'ai qu'une parole très limitée.

La poigne fila en un éclair. Le catogan démesuré de l'homme avait bondit comme un serpent, filant sur la gorge de Mélisandre pour l'enserrer comme dans les anneaux d'un boa capillaires dont les mêches qui constituaient le corps semblaient finalement être des écailles d'un noir charbonneux. Avec force, le curieux attirail vipérin jeta à terre l'indocile sans pour autant la relâcher, semblant même s'allonger pour ne pas gêner le Maître tandis qu'il posait doucement le pied à terre. D'un pas, le serpent avala la distance entre la délicieuse petite rebelle et lui, la faisant se dresser grâce aux anneaux qui la maintenait. Sa queue de cheval se comportait ainsi comme un membre supplémentaire qui lui permettait de garder les mains libres.
Idéal pour lancer son poing dans l'estomac de l'Indocile avec une violence suffisante pour faire plier n'importe quel homme. Ses phalanges restèrent dans sa peau, deux doigts s'étirant du poing pour percuter son foie. Tandis que le Maître lui laissait juste ce qu'il fallait de mou pour se crisper et vomir, il laissa entendre sa voix grave.

- Je devrais te briser les deux jambes pour remplacer celles de Tihanna, chienne. La gifle qu'il lui infligea du revers de la main claqua sèchement dans l'air. Je devrais arracher cette langue trop bavarde pour te faire payer ton air de défi envers moi. Mais alors comment lécherais tu ma queue, petite putain ?

Le catogan reptilien s'enroula sur lui-même, entraînant le corps de Mélisandre avec lui et la mettant ainsi dos à son tortionnaire qui abattit une main lourde et obscène sur son cul, ses doigts sévères venant s'enfonçer dans la séparation de ses globes galbés pour chercher à meurtrir son petit anneau de velours malgré le tissu. Finalement, leur chute continua sur les lèvres de son creuset intime qu'il caressa sans douceur ou seulement envie avant de s'en désintéresser. L'étreinte capillaire la ramena face à face avec l'homme, qui saisit l'un de ses seins pour le pétrir sans vergogne et avec assez de force semblait-il pour l'arracher au buste qui le portait. Le Maître tortura un temps la chair mammaire, la pinçant au sang avant de la laisser. L'indocile fut enfin forcée à se mettre à genoux et son visage reposa un instant contre le volume de la queue du Maître, encore prisonnière de son pantalon.
Une nouvelle gifle fusa, sur l'autre joue cette fois. La verge sembla s'agiter l'espace d'une seconde -littéralement, comme douée de vie- avant que la sensation ne cesse. La main du Maître se faufila sur la tête de l'Indocile, ses doigts se refermant sur sa crinière pour lui faire relever le visage. Et tant pis si quelques mèches brunes devaient mourir sous le choc brutal.

- Voilà où se trouve ma queue, petite pute. Je devrais te la faire bouffer à t'en étouffer  dans ta morve mais tu as gagné notre petite course. Je vais donc te laisser l’occasion de parler, de me soumettre ta...faveur.

Il cracha le mot de fin avant que la prise reptilienne ne laisse libre sa prisonnière, le catogan se rétractant pour remonter le long du corps musculeux. Ses anneaux se calèrent sur les épaules du Maître, reprenant leur aspect grossièrement chevelu tandis que la vie contre-nature qui les avaient animés jusque là semblait les avoir abandonnés.

- Je te conseille de bien choisir tes mots, à partir de maintenant. Ton destin pend au bout de ta langue, ma belle petite traînée.

Mélisandre Cairn

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 4 jeudi 21 novembre 2013, 08:03:46

Mélisangre contenait la fougue impétueuse de son cheval entre la tonicité de ses jambes. Elle trépignait, impatiente, les naseaux dilatés et vrombissants. Un nuage de poussière s'épanouissait entre ses petits sabots nerveux tandis qu'elle tournoyait comme une danseuse. Sa frénésie contrastait avec l'attitude paisible et impavide de l'étalon de son poursuivant. Le rire acerbe de ce dernier ne tarda pas à résonner sur les landes, ce à quoi la belle répliqua par un vague sourire, rayonnant d'impertinence.

" Laissez-moi vous montrer ce que je vaux, seigneur serpent ! Je ne vous décevrai pas. "

Les concurrents s'élancèrent d'un même élan furieux sur la plaine. Le roulement effréné de leur galop retentit, puissant et enlevé, martelant le sol. La diablesse n'avait eu qu'à ouvrir les doigts pour laisser bondir sa jument, laquelle avait filé telle une furie grise, se mettant presque aussitôt au niveau de l'étalon baie. Elle s'était ensuite fait quelque peu distancer avant de revenir à la charge, jetant dans la course toute son énergie. La rage de vaincre des cavaliers avait entretenu l'emballement frénétique des montures, jusqu'à ce que le meilleur postulant à la victoire creuse finalement l'écart. Mélisandre avait offert une lutte acharnée au chef des Yamata no Orochi, poussant son coursier au-delà de ses limites pour décrocher la victoire, raflant la gloire de la réussite dans un épais nuage de poussière.

La jeune femme revint à la hauteur de son rival dans un petit trot enlevé, arborant l'arrogance vaniteuse du vainqueur. Son ravissant minois était en parti occulté par l'indiscipline de sa chevelure, mais pas assez pour complètement dissimuler son ravissement. Sa brave petite grise soufflait bruyamment, écumante de sueur, tout en mâchonnant son mors. La démone prit soin de conserver une distance respectable avec le guerrier -simple marge de prudence. Après avoir récompensé son destrier d'une longue caresse sur l'encolure, elle prit la parole :     

" Promesse tenue, homme. Puissiez-vous ne plus me sous-estimer, à présent, " fanfaronna d'abord l'intrépide, avant de brusquement se figer sur sa selle, sourcils froncés, la mine sombre à l'écoute de sa conclusion.

La menace demeura insoupçonnable, jusqu'à ce qu'elle jaillisse brusquement, aussi perfide et véloce qu'un cobra. En un éclair, l'Indocile se retrouva projetée au bas de son cheval, mordant rudement la poussière. Ses doigts se raidirent aussitôt sur l'étreinte suffocante sans parvenir à s'en défaire. Pauvre idiote. Se morigéner s'avérait pourtant aussi vain qu'inutile, désormais. Rapidement, le python noir la remit sur pieds, sans ménagement. La prisonnière cessa alors de se débattre, de crainte de voir l'emprise s'accentuer cruellement sur sa gorge. Elle sentait la chose ramper contre sa peau, rugueuse et hérissée d'écailles, suintante d'hostilité. Les anneaux qu'elle devinait se contracter sous les squames laissaient soupçonner une force phénoménale. Suffisante pour broyer chair et os. Une nouvelle menace se profila, et Mélisandre préféra se focaliser sur cette dernière, consciente du danger que l'alpha incarnait en s'approchant d'elle. Il la dominait de plusieurs têtes. Détail qui ne l'empêcha pas de soutenir son regard pourpre, avec l'austérité propre au dégoût. Avait-elle peur ? L'expression de son visage, ombrageuse et farouche, ne permettait pas d'en juger avec exactitude. Aucun mot ne franchit ses lèvres. L'attente se fit en silence, imbibée d'amertume. Comme prévu, les représailles ne se firent pas prier davantage.

" MM-mphf... ! "

La diablesse s'arqua péniblement en avant, jambes fléchies et flageolantes. Si la poigne impitoyable du boa capillaire ne l'avait pas retenue, même la force de sa volonté n'aurait pu l'empêcher de s'écrouler. Son corps convulsa, éprouvé par le coup. Quelques secondes plus tard, la captive vomissait à ses pieds, livide, luttant pour retrouver son souffle, coupé par l'impact. Les paroles du bourreau bourdonnèrent à ses oreilles, dépourvus de sens. Puis un nouveau coup survint, violent, qui lui fit voir trente-six chandelles. Complètement désorientée, Mélisandre tâtonna près de sa ceinture, comme pour se saisir d'un objet. Sans y parvenir.

Un semblant de lucidité lui revint quand elle sentit le serpent explorer le galbe de ses fesses. Le sentiment de danger se fit plus aigu, plus urgent encore, comme son tortionnaire se trouvait à présent dans son dos, ce qui lui permit de surmonter la douleur sourde pourfendant ses entrailles. Le Yamata lui soutira un grondement furibond en s'aventurant là où il n'était définitivement pas le bienvenu. Un instant, elle cru que le tissu allait se déchirer sous l'insistance abrupte de ses doigts contre sa petite rosace. La démone ferma ensuite les cuisses pour interdire l'accès à son intimité, bouillonnante de colère. Il lui extorqua néanmoins un frisson de répugnance lorsqu'il se retira. Nul répit pour l'Indocile, toutefois. Contrainte de dissimuler son masque grimaçant derrière le rideau ténébreux de sa crinière, Mélisandre se mordit furieusement la lèvre pour ne pas se plaindre, tandis que la douleur transperçait cette fois son sein, si sensible. Ses mains s'interposèrent, en vain, car il la fit mettre à genoux. Ses jambes ployèrent sans donner la moindre illusion de résistance -chose qu'elle avait désespérément tenté de fournir, pourtant. Peut-être l'avait-il flairé, et une autre gifle fondit sur elle, annihilant sa révolte. Le goût du sang se répandit dans sa bouche et réveilla sa nausée. L'Indocile ferma les poings sur les cendres de la plaine Ashnardienne, tremblante. Son regard sombre ignora la saillie de son pantalon, et elle inspira sèchement. Son nez aussi, saignait. Elle humecta sa lèvre fendue, récoltant la saveur insipide de son hémoglobine, comme la rançon de sa défaite, intolérable. Le puissant mâle ne lui laissa pas le loisir de rassembler ses esprits. D'une poigne ferme, il lui fit rejeter la tête en arrière, exposant la ruine sanglante de son visage. La sauvageonne déglutit, le regard opacifié par son animosité, avant d'être enfin délivrée de son emprise. La phrase de son persécuteur ponctua ses efforts pour se redresser. La jeune femme chancela, maladroite, retomba dans la poussière, puis se releva, à nouveau. Ses genoux tremblaient tandis qu'ils supportaient le poids de son corps brutalisé, à l'exemple de ceux d'un faon. Un revers de main sec vint essuyer son minois, lui conférant le début d'une contenance.

" Ce n'était pas... utile, " articula-t-elle, âpre, en décochant un regard sévère vers l'homme.

Sa main droite caressa discrètement la garde de son poignard, glissé sous sa ceinture, comme pour se rassurer. Puis elle renifla, encore, avant de presser le dos de son poignet contre son nez afin d'endiguer l'afflux de sang qui poissait ses narines et sa bouche. Il s'agissait de se concentrer, à présent. Ne pas faire de faux pas.

" Une belle petit traînée, hein... ? Je me flatte de n'avoir qu'une parole, en ce qui me concerne. "

Son regard se durcit, et elle fit une courte pause. Elle savait à présent que le catogan de son interlocuteur jouissait d'une portée conséquente. Un coup d'œil fugitif en arrière, pour s'enquérir de son cheval, confirma ses appréhensions. Peu importe la vélocité dont elle ferait preuve, elle ne pourrait pas l'atteindre avant qu'il ne lui tombe dessus, à fortiori si elle tenait à peine debout. Mais Mélisandre se consola bien vite : de toute manière, il n'était pas question de reculer. Elle se recentra sur ses motivations. Stephen. Le beau diable en avait beaucoup dit sur lui. Trop, peut-être. Et elle en savait suffisamment pour espérer pouvoir retrouver le nid dans lequel il entretenait probablement ses conquêtes, à Nexus. Les deux démons s'étaient rencontrés sur une place marchande d'Ashnard. Une place aux esclaves. La féline ne doutait pas qu'il s'y trouvait dans l'espoir d'y faire des emplettes. Ce qui l'avait tout naturellement amenée à penser qu'il possédait déjà sûrement quelques jolis bibelots du genre, chez lui. L'indocile reprit la parole, forte d'une assurance froide :

" Les ragots circulent vite, à Ashnard. Ils font et défont les réputations. Il sera difficile de faire taire les rumeurs sur ce qui s'est passé. Les Yamata no Orochi, agressés et humiliés sur leur propre territoire ? Mmmh... c'est moche. Vraiment très moche. Je ne suis même pas une guerrière. Je ne suis... qu'une petite pute. Vous l'avez dit vous-même. "

La jeune femme le gratifia d'un sourire fade, les prunelles étincelantes de mépris. Puis la prudence la poussa à baisser un instant les yeux, avant de reprendre :

" Vous pourriez me tuer puis exhiber mon cadavre que l'affront resterait le même. Cependant j'ai une solution. Une solution qui nous sera profitable, à tous les deux. Il y a un homme, à Nexus, un puissant démon, qui me revendique comme son esclave. J'ignore son nom, curieusement -car il se méfie de ce que je pourrais en faire, et il a bien raison. Vous le connaissez sûrement, de visu, et il vous a peut-être déjà approché pour acheter une femelle, humaine, terranide, peu importe... Il se repaît de la chaleur qu'il trouve dans les bras des jolies femmes. Il possède un regard au moins aussi particulier que le vôtre, orangé. C'est un homme séduisant et influent. Un homme dont personne n'ose entacher le nom. Aux Enfers c'est un seigneur, à Nexus un noble de haut rang et à Ashnard un Rougelame craint et respecté. Dernièrement il a séjourné à l'Auberge de la Nuit Rouge. En questionnant le tenancier vous obtiendrez sans doute son nom si vous ne l'avez pas déjà sur la langue. Il se fait suivre d'un jeune oriental, son valet, Silat. Vous voulez faire taire les rumeurs en ville et réaffirmer l'autorité de votre bannière ? Trouvez, non pas ce démon, mais sa demeure nexusienne. Prenez, dans sa maison, ses esclaves, et jouissez-en selon votre bon plaisir. La nouvelle se rependra et on saura alors que le clan des Yamata no Orochi ne tolère pas qu'on lui manque de respect sur son propre territoire. Me punir ne suffira pas à réhabiliter votre autorité parce que je suis insignifiante. Mais lui ne l'est pas. Il convient donc de l'humilier à domicile comme il l'a fait avec vous, à travers moi, puisque je suis sa propriété. Ashnard ne doit pas être une frontière à votre joug. N'est-ce pas ? "

La donzelle affronta le regard de l'alpha. Elle avait adopté une posture plus confiante, et ses jambes la soutenaient avec plus d'aplomb désormais.

" Ma faveur la voilà : ne commettez pas l'erreur de me confondre avec une vulgaire esclave. Je n'en serai jamais une. Votre petite protégée rampait et sifflait comme un serpent mais ne possédait pas le discernement qu'il convenait d'avoir pour espérer échapper à ma rancune. Toutefois ce n'est pas une chose dont je me vanterais si de votre côté vous faîtes ce qu'il convient de faire. "

Mélisandre fit un pas vers le colosse et serra les poings. Il avait tant cherché à la réduire à son rôle de petite femelle frêle qu'il ne s'attendrait certainement pas à la voir le quitter pour retrouver le sien, celui, irréductible, de l'Indocile. Elle avait choisi ses mots. Désormais, il lui revenait d'en estimer la pertinence et de porter son jugement sur la sulfureuse démone, en même temps que son verdict.
« Modifié: jeudi 21 novembre 2013, 14:55:19 par Mélisandre Cairn »

Kyle Macross

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 5 jeudi 21 novembre 2013, 16:58:59

- Ce n'était pas... utile.
- Oh que si. Tu vas présenter plus de déférence, à présent. Cela s'appelle l'éducation, petite pute. Et j'ai encore de nombreuses leçons pour toi, garde ça dans un coin de ta tête de merdeuse.

Ses yeux vipérins ne la quittaient pas, disséquant chacun de ses mouvements. Les perles sanguines suivirent le mouvement des doigts sur le manche du poignard que l'Indocile portait à la ceinture, mais il ne daigna pas réagir. Quand bien même elle dégainera, cette pauvre lame ne pourrait pas lui infliger grand'mal. Cette impertinente était peut-être intelligente et imprévisible, mais elle était affligée d'une tare qui la plaçait en deça de son interlocuteur : elle était faible en plus d'être inexpérimentée. Jamais son acier ne pourrait causer au Maître de significatifs dommages, quand bien même Dame Chance l'aiderait à porter un coup inattendu. Certains écarts, après tout, ne pouvaient être comblés. Le Serpent la détailla, gardant en mémoire la fermeté de ses seins et de ses fesses sous sa paume rèche. Cette jeune femme était une audacieuse en plus d'être une pouliche sexuellement désirable et accomplie. Une belle bourse d'or en perspective, qu'il lui aurait été possible de vendre à un excellent prix. Pourquoi alors ne l'avait-il pas déjà ligotée, préparée à la vente ? Parce qu'il avait le goût du jeu. L'Indocile avait lancé une partie perdue d'avance mais se montrait assez coriace pour continuer de jouer avec les dés tout en assumant bon an mal an ses revers. Elle lui plaisait assez pour avoir le droit de continuer à parler, ce qui était une bonne chose pour elle. Toutefois, le moindre faux pas qu'elle accomplirait lui serait grandement préjudiciable. La légère correction qui avait couronné la course n'était après tour qu'un moindre mal.

- Ecoute correctement mes mots, chienne. J'ai simplement dis qu'elle était limitée, pas faussée. Tu peux encore te permettre de jouer l'effrontée, comme ton petit défi le prévoyait si tu gagnais.

Il la toisait, patient. Peut-être voulait elle juste gagner du temps en vue d'une fuite ? Possible, mais elle était probablement assez raisonnable pour comprendre que tout espoir de s'échapper des anneaux du Serpent était tout à fait vain. Se montrait elle toujours aussi défiante, ou voulait elle simplement ne pas perdre la face devant l'homme qui pouvait à tout instant la briser ? L'insolence, cette prétendue force qui finissait par conduire à la perte... Le Maître se demandait si celle de la brune était pour aujourd'hui. Il l'écouta tandis qu'elle cherchait à le mettre en défaut et il ne répondit rien, se contentant de l'inviter à continuer alors qu'elle baissait les yeux en guise de soumission. Comme pour faire passer la pilule. L'Alpha ne répondit absolument rien, ne montra nulle émotion. Et il n'eut de cesse d'écouter son gibier parler. Quelle superbe petite pétasse hautaine, qui osait le prendre lui de haut, qui cherchait à le manipuler pour qu'il agisse selon son bon vouloir. Un moment, le Maître ignora si elle était purement géniale ou finalement perdue corps et bien dans une folie pernicieuse et maladive.
Lorsqu'elle eut achevé son petit monologue et qu'elle eut le courage de relever les yeux vers lui, le serpent fronça les sourcils et laissa ses pupilles se rétracter en une fente menaçante. Bien entendu, la jeune femme s'exaltait peu-à-peu, parce qu'elle estimait à présent avoir les cartes en main. Sa mâchoire s'était resserrée et les muscles qui l'animaient s'agitaient d'agacement sous la peau marquée. Ses bras bougèrent pour se croiser et le catogan reprit un aspect reptilien et écailleux, frémissant sur les épaules qui le portaient.

- Parce que tu pense que je me contenterai de te tuer, pute ? Oh non, je ne te tuerai pas si simplement. Pour ton forfait, je te ramènerai en ville les fers aux pieds et la peau du dos labourée par des coups de cravache. Puis lorsque les badauds seront rassemblés, je te droguerais. Sais tu pourquoi ? Pour que tu survive au dépecage qui laissera tes muscles à vif, dans un tel état que seul un souffle de vent excitera férocement tes plaies. Tu souffrira assez pour gémir et pleurer, mais pas pour mourir. Et lorsqu'il ne te restera plus que la peau de ton joli visage, je salerais ton corps privé d'épiderme. C'est une douleur atroce, paraît-il. Contre sa cheville, l'Indocile put sentir un contact froid. Si elle baissait les yeux, elle verrait sûrement la vipère qui remontait le long de sa jambe, persiflante et meurtrière. Une fois devenue un lambeau humain, je laisserai les chiens te dévorer mais j'épargnerais ta tête. Elle, je l'enverrais à ton maître. Balafrée de ma marque et les cheveux poisseux du foutre qui y aura été craché.

Ses mots à lui ne transpiraient pas l'arrogance ou la menace creuse, non. Ils exprimaient une sincérité alarmante crachée d'un ton grave et froid. D'aucuns adoptaient ce ton pour dire qu'ils allaient chercher le pain, le Maître exposait simplement une possibilité d'avenir qu'il rendrait tout à fait réaliste avant même que sa victime ne puisse laisser sa face se déformer sous l'horreur. L'Alpha ne bougeait pas, mais la vipère d'un blanc neigeux n'avait eu de cesse de continuer son ascension. A présent, sa tête triangulaire se faufilait contre l'aine de l'Indocile et sa langue flattait le tissu de sa lingerie. Bientôt, elle se faufila sous l'étoffe et les lèvres intimes de la belle fîrent la connaissance du reptile qui n'allat pas plus loin. Pas encore. Si l'esclave avait la mauvaise idée de la chasser, la créature mordrait. Et ses crochets, bien entendu, étaient gorgés de poison.

- La petite humiliation que tu nous as infligée fera peut-être son petit effet, chienne. Mais ton châtiment noiera l'histoire et notre réputation n'en souffrira pas. Tu parlais de discernement et de rancune, je crois. Le tien t'aide t'il à présent à comprendre ce dans quoi tu viens de mettre les pieds, dis moi ? Ta rancune vaut-elle la mienne, esclave ?

Le dernier mot fut volontairement appuyé et contre l'abricot secret de l'Indocile, les écailles de la vipère écartaient presque ses lèvres tandis que son corps reptilien serpentait. Un ordre aurait suffit à l'Orochi pour que le serpent aille se nicher dans les entrailles de la démone dans une pénétration immonde et contre-nature, qui la salirait plus sûrement que n'importe quelle queue. Melisandre ignorait tout de l'humiliation et s'avérait être au bord d'abîmes insondable, le bon vouloir de son tortionnaire comme seule planche de salut.
Les doigts du Maître vinrent lui saisir le menton, la forçant tant à approcher de lui qu'à relever la tête.

- Tes mots ont le parfum de la vengeance, ma petite truie servile. J'en sens les effluves, comme je sens ta peur crasse derrière tes airs de défi. Ta vie en balance pour laver un affront, hein ?

La vipère abandonna la proximité des abords externes du vagin chaleureux de l'Indocile pour filer sur son corps, remontant entre ses deux seins. Elle sembla s'amuser à en enserrer un avant de l'abandonner pour donner suite à l'escalade rampante qui la mena autour du cou de la belle esclave afin de s'y enrouler fermement, lui laissant assez d'aise toutefois pour respirer normalement. Le Maître la relâcha alors, dans un sourire satisfait.

- La perspective d'une escapade en Nexus est profitable pour mes affaires. Et avoir un prétexte de me rendre là-bas fait que tu es toujours en course. Mais ton petit stratagème se retrouvant obsolète, il va falloir tu trouve un paiement. Le prix de ta survie à notre retour en ville. Le prix de ta liberté. Au trot, nous en aurons pour dix minutes. Une fois arrivés, et bien... Soit tu seras notre cliente, soit l'exemple érigé à l'encontre de ceux nous défiant. Ne suis-je pas d'une grande générosité, petite pute ? Je te laisse une dernière fois la possibilité de choisir ton destin. Ce sera la dernière.

Il se détourna sans un mot de plus, remontant en selle en désignant à l'Indocile sa jument. La morsure de la vipère, en cas de tentative de fuite, lui serait fatale. Et assurément, l'Orochi n'aurait plus la patience qu'il venait de lui accorder. Une fois arrivé en ville, son image serait effectivement à préserver. Si la démone se convertissait en cliente, les on-dits importeraient peu : le Serpent Blanc n'avait jamais daigné s'abaisser à s'occuper des considérations d'autrui si tant est qu'il y trouvait son compte dans une action. Et si elle persistait à s'ériger en Madone de la résistance à sa puissance, son martyr serait à la hauteur de ses prétentions.
Sans sommations, la belle basculerait dans un enfer de douleurs innommables qui constelleraient les mémoires à tout jamais.

Mélisandre Cairn

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 6 samedi 23 novembre 2013, 22:58:22

Le serpent détenait en effet la force nécessaire pour faire plier le corps de l'Indocile -ou le briser. Ça, elle n'en doutait pas. La première leçon de l'Orochi porta ses fruits. Le tranchant de sa langue se modula au profit d'une conduite plus... sage. Plus captieuse, du moins. Les petites piques de l'Alpha stimulaient toutefois ses élans subversifs, entretenant sa propension au défi, et il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour la pousser à franchir la ligne rouge. L'éducation restait un concept vague auquel elle demeurait réfractaire - lorsqu'il lui était appliqué. Il aurait fallu de nombreuses leçons, encore, pour espérer obtenir d'elle un semblant d'obédience. S'en rendait-il compte ?

La jeune femme érigea l'intrépidité de sa personne face au colosse. Oh, il s'agissait sans doute moins de courage que de témérité à vrai dire, d'imprudence frivole, aussi, dressées contre cette autorité qu'elle ne saurait reconnaître. On ne corrigeait pas l'incorrigible. Au mieux, on l'apprivoisait. L'irritation du seigneur Orochi affleurait sous les traits durcis de son visage, pareille à un serpent noueux, se contorsionnant derrière le masque froid de sa figure. La menace sourdait, de ses bras puissants, croisés contre sa poitrine, et surtout, du fascinant reptile capillaire, vibrant sur les épaules de son maître. Enfin le flot de paroles surgit, jaillissant de sa bouche comme un venin, pour asphyxier les velléités d'insurrection de sa proie. L'empêcher de se débattre, en somme. Mélisandre s'assombrit. Son regard fauve ne quitta pas le sien, soutenant la portée des mots, qu'elle savait véridique. L'ignominie des images empoisonna l'habitacle de son esprit sans pour autant l'amener à abdiquer. Cependant, un long, terrible, et effroyable frisson rampa le long de son échine lorsque la vipère s'insinua sous la manche de son pantalon et traîna son corps filiforme jusqu'au creux délicat de son aine. Mais elle ne baissa pas les yeux. Non. Car ses prunelles affrontaient celles venimeuses de son interlocuteur. Sans ciller. 

La sensation dépassait la simple répulsion, et malgré son vœux inébranlable d'impassibilité, l'écœurement se peignit bientôt sur sa frimousse, la hérissant de dégoût. Son pouls s'emballa. Finalement, la démone préféra sceller ses paupières pour ne pas laisser à l'homme le plaisir de se repaître du trouble qui miroitait au fond de son regard, tandis qu'elle percevait chaque aspérité écailleuse du serpent qui se glissait le long de sa fente, en une caresse abominable et contre-nature. Elle lutta, farouchement, pour conserver une posture digne, quoique frémissante, alors que le besoin pressant de fléchir se faisait ressentir. L'effrontée crispa l'une de ses mains sur le manche de son poignard, puis fourra l'autre dans sa crinière, afin d'en rabattre la frange envahissante, d'un geste fébrile, incontrôlé. Il fallait qu'elle se tienne tranquille. Facile à dire. L'Orochi quant-à lui ne cessa pas de l'abreuver d'imprécations funestes, auxquelles elle aurait volontiers répondu, si tant est que son intimité n'avait pas été titillée par cette chose, froide et infâme, liée aux volontés perverses de son tortionnaire. Ce dernier cueillit son menton pour le relever vers lui, offrant à la jeune imprudente un début d'ancrage -nécessaire pour ne pas tout simplement céder à la panique. Mélisandre se raccrocha aux pupilles sanguines, rouvrant brusquement les yeux, perturbée. Son souffle ténu, maîtrisé, se mêla à celui du guerrier. D'insupportables frissons éprouvaient son corps, et les mots restèrent tout simplement coincés dans sa gorge. Son dégoût suintait, désormais. La diablesse porta sèchement la main à celle du mâle pour se débarrasser de son emprise, rapidement remplacée par celle de la vipère, laquelle serpenta entre la vallée de ses seins avant d'élire domicile autour de sa gorge, en un charmant collier d'albâtre, sifflant et palpitant.
 
L'Indocile resta un moment plantée au milieu des plaines, ruminant sa déconfiture. Plusieurs alternatives germèrent dans son esprit. Le reptile lui tenant lieu de fers caressa sa nuque du bout de sa langue reptilienne, dégoutante. Si sa morsure pouvait lui être préjudiciable elle ne la craignait pas fondamentalement. Après tout, elle restait une démone. Rien à avoir avec une simple mortelle. La mort avait été une étape incontournable dans son existence humaine et pathétique d'autrefois, et à présent, son corps bénéficiait d'une immunité contre ce genre... d'agression bénigne. Tout simplement parce que la mort l'avait déjà fauchée, il y avait de cela plusieurs siècles. Cependant elle n'était pas particulièrement curieuse d'endurer une des piqûres du reptile.
Mélisandre inspira sèchement, constatant que le sang poissant son visage commençait tout juste à sécher. Elle n'avait pas enduré tout ça pour rien. C'est en rejetant farouchement cette idée qu'elle se dirigea d'un pas volontaire vers sa jument, l'enfourcha, puis calqua son allure sur celle de l'Orochi, tout en respectant une certaine distance avec lui, afin qu'il ne perturbe pas le fil de ses pensées. Elle n'avait pas d'or pour réparer son préjudice. Ou presque plus, ce qui supprimait instantanément l'option. Du reste, elle n'avait nullement l'intention de jeter son corps en pâture à la lubricité de l'Alpha -trop brutal, et pervers (il en aurait en outre profité pour lui faire ravaler sa petite fierté). Il fallait pourtant qu'elle trouve quelque chose de convaincant à soumettre à son irascibilité, pour qu'il consente à l'épargner. Et vite, de préférence. Les deux cavaliers se rapprochaient rapidement de la cité. Comme la diablesse flatta l'encolure de sa monture, la robe de cette dernière se macula du sang frais qui enduisait encore ses paumes. Alors la féline se dispersa, absorbée par son esquisse, dessinant d'un index distrait une forme serpentine sur la toison claire. Ce qui fit éclore l'ombre d'un sourire en travers de son minois. La vipère s'enroula plus fermement autour de son cou, mais elle ne s'inquiéta pas, la gratifiant d'une caresse entre la fente de ses deux yeux.
 
" Toi et moi... on va devenir copines, " souffla-t-elle doucement, avant de jeter un regard aiguisé sur l'imposante carrure du cavalier qui la précédait.

L'Indocile s'engagea dans un trop actif pour rattraper son retard, se mettant à la hauteur du Serpent Blanc, altière et élégante dans son maintient.

" J'ai deux jambes, en bon état, fit-elle habilement remarquer. Ce que Tihanna n'a plus. J'apprends vite et bien, pour peu que le professeur soit à la hauteur. Et je ne suis pas en train de parler d'éducation. Je peux la remplacer. Je peux prendre sa place. J'en suis capable. "     

Elle le dévisagea, intensément, le regard flamboyant et résolu, de façon à ce qu'il ne doute pas du degré de son engagement.

" C'est une proposition honnête, et, à mon humble avis, vous gagnez au change. Sinon vous vous seriez donné la peine de la secourir, et vous seriez déjà en train de me traîner poings liés derrière votre canasson pour m'ériger en exemple. Le fait est que je vous ai rendu service, au final, en épurant vos rangs, mais que vous ne voulez pas l'admettre, par péché d'orgueil. "

L'audacieuse traça une courbe parfaite dans un petit galop rassemblé, de façon à planter sa jument devant le puissant étalon, coupant sa route.

" Je me tiendrais à vos côtés, si vous le permettez. Et si vous m'en donnez l'occasion, nous déferons le démon qui se targue d'être mon maître, là où je ne vois qu'une pitoyable tentative d'asseoir un pouvoir et une autorité qu'il n'aura jamais. "

Mélisandre tira sur les rênes de sa grisette pour contenir son impétuosité. Elle broncha, levant légèrement ses antérieurs, pleine de fougue, à l'image de sa cavalière.
« Modifié: samedi 23 novembre 2013, 23:22:02 par Mélisandre Cairn »

Yamata no Orochi

Légion

Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 7 mardi 26 novembre 2013, 22:50:18

[Puisque le compte existe, à présent, je poste avec o/]

Peut-être que le dressage d'une jument au sang vif comme l'Indocile demandait beaucoup de temps. Peut-être aussi qu'il en valait la peine, comme lorsqu'un joaillier taille les facettes d'un diamant pour le sublimer et lui donner toute sa valeur. L'esclave qui refusait de l'être était possiblement de ces pierres qu'il convenait de polir et de magnifier avec force de passion et de précautions mais de cela, le Serpent Blanc n'avait cure. Il fallait bien comprendre que l'Indocile en soit ne représentait absolument rien pour lui, à part un cul acceptable et la perspective d'une punition à la hauteur de son forfait. Rien que le seigneur des reptiles ne puisse obtenir plus tard, en somme. Alors non, Le Maître ne perdrait pas de temps à éduquer une insoumise. Il la briserait purement et simplement, la jetant en pâture à qui voudrait se repaître de sa carcasse. Au littéral comme au figuré. S'attirer l'attention du Maître à la bannière reptilienne n'était pas donné à tout le monde, comme le premier quidam venu ne pouvait espérer de lui qu'il soit clément ou patient. Seuls quelques Orochis avaient ces bribes de faveurs, dont le Maître était extrêmement avare.
Mélisandre Cairn, aussi désirable et impétueuse fût-elle, n'était pas assez exceptionnelle pour se vanter de toucher du doigt ces trésors. Seule sa valeur marchande potentielle assurait pour l'heure sa survie le temps de la rapide chevauchée vers la ville. Son sort, à l'issue de leur retour en ville, serait à la hauteur de la perte de temps qu'elle avait infligée au Maître.

Il n'attendait absolument rien d'elle, à vrai dire. Le redoutable seigneur estimait que ce que l'Indocile aurait à proposer serait une bien faible compensation. L'Alpha pensait déjà à la doubler, l'épargnant uniquement pour la faire trimer au camp comme la petite chienne qu'il estimait qu'elle était. Son corps ? Bientôt, il ne serait plus un jardin secret mais une place public où tous seraient en droit de venir se répandre avant que le Maître ne se décide -peut-être- à la libérer de son servage. Par la mort ou la vente ? Il n'en savait rien.
La voir revenir à son niveau alors qu'elle avait prit soin de marquer un écart entre eux eut au moins l'effet de l'étonner. Même si ses traits ne changèrent nullement d'expression et que son regard ne la dévisagea pas avec les traits de la surprise, cela allait sans dire. Le Maître ne prononça nul mot, préférant la laisser verser sa bile.

Les paroles de l'Indocile trouvèrent une réponse physique, cette fois. Légère, certes : un haussement de sourcil sur une face qui restait toujours de marbre, figée dans l'expression brutale qui figurait le faciès de l'impitoyable tête du Clan au serpent. Cette putain pensait apparemment sérieusement pouvoir prendre la place d'une guerrière du calibre de Tihanna ? L'elfe avait connu un sort déshonorant pour elle et insultant pour le clan, mais ses capacités guerrières avaient par le passé été appréciées du Maître en personne. L'Alpha l'avait félicitée d'un mot ou deux à l'issue de bataille auxquelles la blonde avait survécu, suprême honneur au sein du Yamata no Orochi. Et voilà que cette merdeuse estimait pouvoir se substituer à elle ?
Les yeux rougeoyants plongèrent dans ceux de l'Indocile. Elle ne cilla pas, preuve d'une détermination que le Maître estima intense. D'un vague geste de tête, l'Alpha l'invita à continuer l'exposé de sa proposition et se montra un peu plus intéressé. Juste de quoi signifier qu'elle avait retenu son attention sans pour autant qu'il ne prononce un jugement.

Ah ! Le souffle ne manquait pas à cette pute versatile, voilà qui était une chose certaine. Maintenant, l'Indocile estimait comprendre le fonctionnement du Maître et cherchait même à le pointer du doigt ? Voilà où se trouvait le réel péché d'orgueil de ce moment qu'elle prolongea en venant  placer sa monture sur le chemin de celle du seigneurs des Orochis, le poussant à s'arrêter. Il tira brutalement les rênes et son étalon hennit en se cambrant légèrement, son cavalier prenant le temps de jauger celle qui lui faisait face. Derrière la démone, les portes de la ville se dressaient clairement. Leur chevauchée touchait à sa fin et il lui revenait de rendre son ultime jugement.

- Epuré, dis tu ? Tihanna a été faible et ses jambes ainsi que son honneur sont le prix de cette erreur. Mais elle était une bonne guerrière, qui avait son utilité au combat. Toi, tu n'as rien, petite truie. Tu n'as rien qu'un corps dont je peux disposer à ma convenance et c'est précisément la seule chose qui fasse que tu ne sois pas traînée derrière le galop de ma monture : cela diminuerait ton prix et me priverait du plaisir de te châtier de ma main. Voilà où nous en sommes. Moi à t'écouter vomir des propos dépourvus de sens. Moi à me demander si je dois commencer par t'arracher les cheveux pour ne laisser qu'un crâne ensanglanté et des lambeaux de peau sous les mèches restées accrochées à ta tignasse.

Il fit s'approcher sa monture, la mettant contre la jument grise pour n'être plus qu'à une distance très réduite de la défiante enfant des enfers. La vipère persifla une nouvelle fois, ses écailles étreignant la peau de Mélisandre.

- Les serpents du Yamata no Orochi sont au nombre de seize. Alors oui, pouilleuse à la chatte étroite, tu pourrais bien prétendre à ta place. Comme nous pourrions te former. Il caressa presque délicatement la crinière de l'Indocile, avant de refermer sa poigne d'acier dessus et de lui tirer brutalement la tête en arrière. Toi, tu ne veux que le moyen de te défaire de ton maître. C'est une chose que le Yamata pourrait te donner, chienne. Mais un élément doit rester à ton esprit : une fois marquée du serpent blanc, tu m'appartiens. Et comme ton incapable de maître, je ne perdrais pas de temps à te dresser. Je te réduirais à néant et il n'existera aucun compromis possible.

Le crachat qu'il lui asséna s'écrasa sur une de ses joues. Et avant qu'elle ne puisse tenter de s'essuyer, la main libre du Maître vint étaler la salive sur la face de la jolie brune sans douceur ni attention. Son nez et ses lèvres fûrent ainsi malmenée avant qu'il ne la relâche d'un geste sec, essuyant sa paume sur la tunique de l'Indocile tout en prenant le temps de lui pincer un sein au passage. Ce n'est pas qu'il en avait l'envie, non. Le Maître démontrait simplement par ce geste qu'il en avait le pouvoir. Qu'elle use de toute sa mauvaise foi, qu'elle tente de tourner le problème à sa convenance, peut importait. Elle n'était rien face au Serpent Blanc.
Absolument rien.

- Je vais te donner la possibilité de faire tes preuves, se contenta t'il d'ajouter.

L'étalon bai contourna la jument tranquillement pour filer vers l'entrée de la ville en accomplissant les derniers mètres qui séparaient les cavaliers de la cité. Arrivé là, le Maître s'avéra être attendu par l'une de ses vipères, que l'Indocile avait déjà vue : la terranide Shie'Ra se dressait sur sa monture, inclinant le buste pour saluer son seigneur avant de désigner Mélisandre du menton d'un air légèrement interrogatif. Le Maître attendit que l'Indocile soit à portée, laissant le loisir à sa subalterne de dévisager l'esclave. Shie'Ra ne dit rien et l'Alpha l'interrogea.

- Tihanna ?
- Rentrée au camp, Maître. Tant bien que mal, mais ses blessures se sont aggravées avec l'effort. Je ne l'ai pas tuée, puisqu'elle est parvenue à nous rejoindre.
- Bien. Cette fille est avec nous, pour le moment. Au camp.

Shie'Ra inclina la tête en guise d'assentiment et le Maître pénétra en ville au petit trot tandis que la féline invitait la démone à le suivre. Elle fermerait la marche, évitant toute velléite de fuite de la part de celle qui n'avait l'air que d'une proie pour le seigneur des serpents. Au mieux était elle le jouet de ce soir pour le Maître, d'après Shie'Ra. Mais il ne lui appartenait ni de juger ni de demander, aussi se contenta t'elle de fermer la marche du petit groupe. Les cavaliers ne rejoignirent pas le centre-ville et se contentèrent de traverser le centre avant de se diriger vers la sortie opposée à celle qui avait constitué la ligne de départ de la course entre l'Indocile et le Serpent Blanc, le tout sans un mot. Là, le trio quitta la cité pour aller au-devant d'une caravane modeste constituée de plusieurs chariottes couvertes, de tentes et de chevaux attachés à des poteaux.
L'endroit était semblable à une petite base militaire mobile, les éléments physique la composant étant installés en un rond protecteur d'une large périphérie autour d'une de ce qui aurait put passer pour une place centrale.

Ainsi se présentait le mode de vie du Yamata no Orochi. Ils étaient des nomades qui se constituaient en caravane afin de se déplacer rapidement là où ils avaient besoin d'aller. Des esclaves appartenant au clan, hommes et femmes, s'affairaient. Certains préparaient le dîner, d'autres briquaient armes et armures. Là, un enclos rapidement monté présentait la marchandise humaine enchaînée qu'on destinait à la vente. Ici, des commanditaires venaient proposer des contrats aux serpents alors que d'autres venaient régler pour une affaire accomplie. Une petite vie s'organisait en somme dans le campement qui semblait tout à fait anodin (ou presque) et qui constituait le corps du clan. Comme Mélisandre le découvrirait plus tard, toutes les personnes présentes ne pouvaient prétendre Serpents ou Vipères et se contentaient de leur appartenir.

Les trois pénétrèrent dans le camp et Le Maître fut salué comme il se devait par les inférieurs qui passaient à portée de vue. Un homme à l'allure bien plus soignée que celle des esclaves s'avança alors, attrapant les rènes de l'étalon appartenant à l'Alpha pour l'arrêter avant de s'incliner révérencieusement. Andwelth, comme de coutume, venait s'assurer des désirs du Serpent Blanc. Mais avant qu'il ne puisse parler, le Maître fit entendre sa voix.

- Tihanna.
- A l'infirmerie, seigneur. Je crains qu'il ne soit trop tard pour ses jambes.
- Je la veux ici tout de suite, répondit le Maître en posant pied à terre.
- Oui, seigneur.

Le Pourrissant héla deux esclaves avant de leur donner les ordres adéquats, avant que Shie'Ra ne dé-selle et n'invite l'Indocile à faire de même dans un mouvement de tête poli mais sans appel. Tandis que les montures étaient entraînées vers l'endroit qui leur était alloué dans un coin du camp de fortune arrivait l'elfe blonde, soutenue par les épaules des deux hommes partis la chercher. Chaque mouvement était une souffrance qui décomposait la face de la guerrière, dont les jambes d'un écœurant violet sombre et veiné ne laissait nul doute quant à leur état catastrophique. Andwelth claqua des doigts et les supports laissèrent littéralement choir la blonde dans l'herbe, l'impact secouant ses jambes meurtries. Fière, Tihanna essaya de se redresser, mais sans succès.

- M-m-maître...

Le Maître en question s'approcha de Mélisandre sans sembler s'intéresser à Tihanna, glissant sa main sur la taille de l'Indocile dans le seul but de prendre le poignard qui reposait là. Il dégaina l'arme et s'en saisit par la lame, avant de regarder Shie'Ra.

- Qu'elle soit nue.

La féline baissa la tête et obtempéra alors, ses griffes entreprenant de déchirer les étoffes qui couvraient le corps de l'Indocile pendant que le Maître se détournait d'elle, approchant de Tihanna pour poser son regard sanguin sur son corps brisé. L'elfe regardant tant le reptile que la démone dont les courbes se révélaient, sa nudité apparaissant alors que Shie'Ra lui ôtait presque cérémonieusement les lambeaux de ce qui constituaient quelques secondes avant ses vêtements.

- Tihanna s'est montrée faible aujourd'hui, tonna le serpent blanc pour que tous se tournent vers lui. Et le Yamata no Orochi n'a que faire des faibles ! Porter le serpent sur soi est un honneur qui se mérite, qui s'arrache dans le sang ! La faiblesse de cette truie qui roule dans la boue à mes pieds annonce une nouvelle mue pour le Serpent, et c'est une écaille perdue qui se doit d'être remplacée ! Comme chacun d'entre vous, comme chaque être pensant avoir assez de tripes pour tenter sa chance, cette putain (il désigna Mélisandre d'un revers de la main) veut faire valoir son droit à devenir un Orochi.

Shie'Ra, qui avait finit son oeuvre, poussa la chatte noire en avant pour qu'elle se place au niveau du Maître. Splendide dans sa nudité, l'Indocile n'était pas le centre des attentions pour son corps sculptural, non... Elle était le nombril de cette réunion pour sa prétention à vouloir devenir une Vipère, prétention que le Maître venait de dévoiler à tous. Se tournant vers elle, il lui tendit le poignard qu'il lui avait prit et la laissa s'en saisir.

- Tu veux sa place ? Prend la. Et qu'elle souffre, pour que la douleur éprouvée sous ta férule soit le cadeau que tu me fais. Je ne veux pas d'une mort rapide. Je veux une agonie longue et je veux que ton corps nu prenne la teinte écarlate du sang. Lorsque tu te présentera de nouveau à moi, cela devra être en tant que nouvelle mue du serpent. Vêts toi de sa peau et je consentirai à faire de toi une Vipère digne de ce nom. Il posa un regard incandescent sur la démone, la laissant digérer ces ordres, avant d'enchaîner. Si ta main tremble, si la mort est trop rapide, si tu te montre faible... Je te dépècerai moi-même.

Le Maître s'écarta alors, laissant Mélisandre face à l'elfe qu'elle avait humiliée un peu plus tôt dans la journée. Le seigneur aux reptiles allat se placer dans l'assemblée qui s'était rassemblée là, autour de la scène qui se jouait. Des esclaves aux membres des Yamata no Orochis, tous avaient le droit d'assister à cet événement des plus singuliers et le temps sembla comme se figer autour des deux femmes.
Andwelth se saisit d'un poignard qu'on lui avait apporté entre-temps et le jeta négligemment à côté de Tihanna, qui s'en empara d'un geste sec. Sa main se crispa dessus et ses yeux semblaient prêts à foudroyer sur place l'impétueuse Cairn, qui avait par ses actes jeté l’opprobre sur elle.
L'elfe était toujours une redoutable guerrière, il ne fallait pas l'oublier. Elle ne pouvait plus se lever et tenir debout, chacun de ses mouvements lui mettait les nerfs à vif mais la blonde n'en avait cure. La douleur et la rage étaient pompés par son coeur à chaque battements et elle comptait bien user de tous ses talents pour abattre son adversaire, même dans cette situation désespérée.

Le seigneur claqua des doigts sèchement, déclarant le début du combat qui allait sceller un moins un destin.

Mélisandre Cairn

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Re : Première chevauchée [PV le valinichoneur, biatch.]

Réponse 8 vendredi 29 novembre 2013, 19:03:21

Bien qu'elle sache tenir une dague et anticiper pour mieux esquiver en situation de combat, la sauvageonne ne possédait aucun attributs guerriers. Ses racines démoniaques ne suffisaient pas à palier à la faiblesse de sa constitution. Certes, elle restait plus solide qu'un simple homme. Ses capacités de régénération dépassaient celles du commun des mortels et ses réflexes égalaient ceux de ses semblables. Toutefois pour une démone, même de basse extraction, elle ne disposait que d'une force et d'une résistance physique très limitées. Elle pouvait facilement rivaliser avec celles d'un humain ordinaire, mais rien de plus. La fibre guerrière l'habitait peut-être, mais son corps quant-à lui travestissait trop souvent son vœux de hardiesse. De fait, Mélisandre Cairn n'avait rien d'exceptionnel. Sur le papier, elle paraissait même dérisoire, fragile. Avait-elle sa place, au sein de cet univers peuplé de créatures mirifiques et surpuissantes ? Le doute était permis, cependant, car en l'espace d'une journée, elle avait su défier le Yamata no Orochi et attirer l'attention du Serpent Blanc en personne, échappant par là même à une fin ignominieuse. Pourtant, elle n'avait aucun pré-requis pour. Et voilà qu'elle continuait à relancer la mise, sur la table, inlassablement, jamais satisfaite de ses acquis. Ambitieuse, la petite Cairn.

Son offre fit mouche. Elle le devina à l'expression qu'il arbora alors, teinté de mépris et de suffisance. Oh, à le voir et à l'entendre, elle ne doutait pas d'avoir titillé sa noble personne. Elle l'écouta, posément, tout en reconnaissant son talent pour lui dégotter de charmants petits sobriquets -petite truie, pute, chienne s'annonçaient récurent dans son discours, et son préféré pouilleuse à la chatte étroite, faillit lui arracher un sourire (auquel elle renonça, optant pour une mine de circonstance, sobre et sérieuse, malgré le pétillement vif de ses prunelles). Elle avait au moins le mérite de l'inspirer. Un élan créatif qu'il n'hésita pas à mettre au profit de l'énoncé de ses menaces, toutes aussi... inspirées et éloquentes.   

Sa jument s'ébroua avec entrain, rendue nerveuse par la proximité de l'étalon. Un nuage de poussière prit forme sous ses sabots vernis, soulevé par sa bougeotte. Sa cavalière quant-à elle fit preuve d'un sang froid exemplaire, réprimant le feu de son tempérament pour ne laisser apparaître qu'une grimace fugitive lorsque l'Orochi lui fit sèchement rejeter la tête en arrière. Cette fois, plus que jamais, les mots retentirent avec gravité tout en égratignant son amour propre. 

" Faîtes donc, " proféra-t-elle, avec suffisamment de conviction et de rage refoulée dans sa voix pour la faire gronder.

Après tout, le Yamata était libre de tomber dans les mêmes écueils que Stephen. L'image du démon flotta d'ailleurs dans son esprit, brouillée, avant de s'évaporer brusquement, tandis qu'elle recevait la précarité de sa situation en pleine figure. Levant la main pour éponger l'injure maculant son visage, Mélisandre eut la mauvaise surprise d'être devancée par l'illustre guerrier, lequel enduisit soigneusement sa frimousse de sa salive. Une manière, peut-être, de marquer son territoire. Muscles bandés, raidie sur sa selle, la jeune femme inspira pour ne pas céder à ses instincts d'indocile (soit riposter par un affront équivalent, ce qui l'aurait assurément condamnée). Elle balaya néanmoins sa main d'un geste impatient alors que celle-ci s'apprêtait à tourmenter son sein déjà endolori. Elle asséna, en prime, une claque retentissante sur la tête de son grand bai pour l'éloigner, mais c'est à peine s'il broncha.
Faire ses preuves. La brunette ne demandait que ça.

Devant les portes de la cité, Shie'ra, en brave petit animal domestique, guettait son maître, montée sur son cheval. Mélisandre l'examina d'un œil sombre, s'appesantissant davantage, plus attentive qu'à leur première rencontre, qu'elle se remémora. L'impulsivité de sa collègue blonde avait été modérée par ses paroles, bien que désagréables. La démone ne cacha par ailleurs pas sa surprise en apprenant sa survie, haussant un sourcil incrédule. Elle est du genre coriace. Un sourire étira brièvement ses lèvres, tandis qu'elle dépassait le fauve en armure.

" On dirait bien que j'ai honoré mon titre de putain désarmée en baisant ta copine -jusqu'à l'os, " veilla-t-elle à glisser, ouvertement sarcastique.

En arrivant au camp, ses iris folâtrèrent, notant chaque détails dans un coin de son esprit -chose à l'intérêt limité car tout l'équipement présent laissait supposer une grande mobilité à la troupe. Elle s'imprégna de l'effervescence de l'endroit, pareil à une fourmilière. Ou plutôt, un nid de serpents. Une impression d'organisation rigoureuse ressortissait cependant de l'apparent désordre de cette agitation ambiante, en pleine ébullition. Le malaise qui aurait dû la tenailler faisait place, en vérité, à un curieux sentiment d'excitation, presque fébrile, semblable à celle d'un enfant sur le point d'ouvrir les portes d'un monde fabuleux. Sauf que celui-ci était loin de l'être.

L'odeur du Pourrissant frappa de plein fouet Mélisandre, avant même qu'il ne s'introduise devant son maître. C'était un mélange infâme de relents, associant la suavité écœurante de parfums capiteux et la puanteur repoussante de la viande avariée. Ce qu'il était peut-être, à en juger par son aspect corrompu et le fumet faisandé de sa chair putréfiée. S'agissait-il d'un Orochi ? A la dérobée, elle scruta l'honorable faciès du Serpent Blanc, s'étonnant de n'y déceler aucun dégoût. De son côté, elle s'appliqua à respirer par la bouche, s'efforçant de ménager la susceptibilité du puant. C'est dans ces conditions qu'elle mit pieds à terre, après avoir appliqué une caresse gratifiante à sa jument, et c'est fascinée qu'elle contempla ensuite Tihanna, amenée entre temps, et ses pathétiques tentatives pour se dresser comme la Vipère fière qu'elle prétendait encore être. Son champ de vision s'avéra très vite obstrué par la masse conséquente de l'alpha cependant, pareil à un monument de nerfs et de muscles noueux. Affichait-il constamment cet air sévère ou bien le lui réservait-il tout spécialement ? Il anticipa probablement la réaction véhémente de l'Indocile, car il confisqua son poignard avant de faire connaître ses volontés, lesquelles lui firent immanquablement serrer les poings.

La nudité. Mélisandre était à l'aise avec elle, car son corps, ses courbes harmonieuses et la sensualité étourdissante de ses formes constituaient une ode à la féminité qu'elle assumait pleinement. C'était quelque chose qu'elle réservait d'ordinaire à l'intimité d'une communion, avec et pour son partenaire, dans le cadre de ses caprices et de ses désirs. Une habitude, un usage qui remontait jusqu'à son existence d'humaine, pourtant révolue depuis des siècles. Etre nue, exposée, au milieu d'un regroupement de vipères sur lequel elle ne possédait aucune prise ne la tentait que très modérément.
La féline toisa la Terranide, digne dans sa posture, et se laissa dépouiller de ses vêtements, sans émettre de protestations ni amorcer le moindre geste de défense. Tu dois faire tes preuves. De son côté, Shie'ra l'effeuilla comme une rose, se faisant plus douce, plus vigilante, au fur et à mesure que le corps sybarite de la démone s'esquissait, épuré jusqu'à ne rien laisser paraître d'autre que le raffinement exquis de sa nudité, aussi fraîche et délicate qu'une fleur sauvage. Le Serpent Blanc la désigna dans son discours, et l'Indocile redressa le menton, irradiant une audace peu commune, aussi fière et ombrageuse qu'un fauve, faisant, de son corps exhibé, une force plutôt qu'un aveu de faiblesse.
La ravissante créature se plaça ensuite à la hauteur du chef Yamata, habillée d'une myriade de regards. Elle darda le sien dans celui du mâle, après avoir récupéré sa lame, recevant les consignes. Rien chez elle ne trahissait l'once d'une hésitation. Sa main tremblerait-elle ?

Jetée en pâture à son destin, la diablesse s'érigea face à la guerrière brisée. Un cercle s'était formé autour d'elles, les isolant au milieu de la tourmente provoquée par l'Indocile. Pour sûr, Tihanna l'avait, cette rage impérieuse, celle de vivre, de survivre même, tandis qu'elle brandissait son arme, forte de la volonté de laver son honneur, terni par l'arrogance de cette petite garce démoniaque. Mélisandre quant à elle gardait son bras baissé, couvrant l'elfe d'un regard sombre, où ne perçaient ni clémence ni compassion. D'un claquement de doigts, le seigneur serpent déclara les hostilités ouvertes. Aussitôt la jeune femme se mit à décrire de larges cercles autour de sa rivale, confortable et paisible dans sa position d'ascendance. La sueur perlait du front de Tihanna, qui s'échina à découper le vide devant elle. Mais, prisonnière de son handicap, elle ne faisait que brasser de l'air, s'affaissant sous le poids de sa douleur, insoutenable. L'infernale s'arrêta le temps de considérer ses efforts navrants pour l'atteindre. Se jeter tête baissée dans un corps à corps avec la guerrière reviendrait à mépriser les autres possibilités, moins risquées, offertes par sa mobilité réduite. Même amoindrie, elle demeurait une adversaire redoutable, pour peu que la jolie brune fasse l'erreur de se jeter dans la mêlée. Alors la féline lança sèchement son couteau. Pas vers sa rivale, non : la lame fendit l'air à la verticale, s'élevant dans le ciel encombré de nuages, provocant un instant de flottement. 

" BATS-TOI CHIENNE ! " vociféra l'elfe, défigurée par sa frénésie.

Pourtant Mélisandre avait déjà pris part à la bataille. L'éclair d'un pelage noir jaillit, atteignant en trois foulées bondissantes les arrières de la blonde. Quelques secondes suffirent à la belle pour récupérer sa forme originelle et faucher la garde de son poignard avant qu'il n'atteigne le sol. La Vipère voulu répliquer. Son bras chercha à porter un coup létal, à la tête, mais les réflexes de la diablesse primèrent.

" AAAARR-GH ! "

La dague cloua cruellement la main armée de l'elfe par terre, perforant la chair et l'os. La souffrance, fulgurante, attisa la fureur de la malheureuse, laquelle, animée d'une haine sans bornes, tenta d'agripper la chevelure noire, avec violence.

" RR-RHAAA ! "
" A présent, cesse de te débattre. "

L'Indocile laissa sa prise sur le manche du second poignard à présent logé dans l'autre paume de Tihanna, l'épinglant comme un joli papillon doré au sol, bras écartés. Impuissante et rongée par la douleur, proprement intolérable, la guerrière essaya de ruer, en dépit de ses jambes fracassées. Elle s'époumona, hurlant sa rage, sa peine, sa honte d'être vaincue par une vulgaire catin. 

" SALE PUTE ! "
" Shhht... "

Mélisandre pesa sur ses épaules, l'incitant à s'allonger dans la poussière -ce qu'elle fit, incapable de faire autrement, vibrante de colère. Faisant abstraction de tout le reste, la brunette se pencha doucement sur son visage et le dégagea, d'un geste tendre, en repoussant quelques mèches moites derrière la pointe de ses oreilles.

" Je sais que tu souffres, ta douleur est grande, susurra-t-elle, mais je ne peux pas encore t'en délivrer. Ton maître a réclamé un cadeau. Tihanna. Je vais te faire longuement agoniser... "

Elle scella son jugement d'un fervent baiser, abandonné sur le front de sa partenaire. Cette dernière tenta de lui cracher à la figure, mais elle ne parvint qu'à émettre un gargouillis infâme, s'étouffant à moitié. On l'avait dépossédée de son armure sur sa couchette d'alitée, et l'exquise corruptrice n'eut aucun mal à déchirer l'étoffe de son haut pour dévoiler l'opulente poitrine. Répondant à l'appel des mamelons érigés, l'aspirante Orochi se jucha à califourchon sur sa martyre, pressa ses lèvres contre sa gorge, puis amorça la descente jusqu'à l'alléchante vallée de ses seins. Là, elle les embrassa, avec dévotion, passionnée, avant de s'attarder sur l'un des tétons qu'elle macula de salive pour mieux faire glisser sa langue dessus. Le pouce et l'index de sa main gauche alla tirailler le second, jusqu'à arracher à sa victime un frisson exalté, qui, conjugué à la douleur lancinante de ses membres, s'intensifia pour se traduire en gémissements d'abord plaintifs, puis lascifs. L'elfe s'acclimata à la chaleur des caresses explorant son corps pour l'apprivoiser et le préparer à recevoir plus. Mélisandre se cambra, merveilleuse dans son rôle de chef d'orchestre, pressant ses seins contre ceux moelleux de son amante. Ses lèvres se lièrent instinctivement à celles de Tihanna pour la faire chavirer, imposant son parfum et le goût de sa langue dans sa bouche. Ses doigts cuivrés se perdirent dans la chevelure d'or tandis que ses tétons durcissaient au contact des mamelons elfiques, enduits de salive. Les souffles se chevauchèrent, transportés par le stupre des deux jeunes femmes, offertes à la vue de tous.   

La sulfureuse démone délaissa la bouche de sa compagne afin de dévaler ses courbes, laissant dans son sillage l'indice humide de sa langue, amoureusement promenée sur la peau veloutée de l'elfe, jusqu'à son aine, qu'elle embrassa aussi. Ses mains saisirent la culotte, l'abaissant jusqu'à mi-cuisse, puis revinrent à la hauteur de l'intimité inexplorée. Les lèvres semblaient gorgées d'envie, luisantes de cyprine. Tihanna gémit, étourdie, en percevant le souffle de Mélisandre contre sa fente, puis ses paumes, remontant sur ses hanches dans un délicieux carcan. La fragrance de son désir enivra l'Indocile, laquelle appliqua une première lapée, patiente et mesurée, contre le sexe brûlant. Sa partenaire poussa un soupir galvanisé, captive d'un plaisir inénarrable, dont l'intensité dulcifiait sa souffrance, jusqu'à ce que cette dernière se change en une émotion puissante, dénaturée par l'afflux de plaisir. Car la féline veilla à la submerger d'attentions en se régalant de sa petite chatte blonde, n'étant pas avare de coups de langue fiévreux, contre sa perle d'amour, auxquels elle joignit bientôt deux doigts unis, glissés à l'intérieur du fourreau de chair. Le traitement s'éternisa. Mélisandre doigta la Vipère, consciencieusement, quitte à répandre tous les fluides de son corps dans la poussière. Du moins, ceux qu'elle n'absorbait pas avec sa langue, imprégnée du jus intime.

" aaaaaAAAAAAHHHH ! "

Tihanna se contorsionnait comme la petite guivre ambrée qu'elle était. Sa tortionnaire n'eut aucun mal à la maintenir ouverte à ses intrusions, tant son corps éprouvé faiblissait. La sentant au bord du précipice, elle entreprit cependant de quitter son poste pour serpenter jusqu'à sa bouche, qu'elle accabla de baisers humides. Ses doigts quant-eux continuèrent à la fouiller, inlassablement, aussi implacables que le reste. D'une manière tout à fait inattendue, la démone délivra sa proie, ôtant avec précaution les deux poignards des plaies béantes, les laissant ensuite délibérément à portée. Mais plutôt que de s'en emparer, l'Orochi s'arqua et parcouru fiévreusement le corps de son amante, à gestes fébriles. La démone ondula alors, pour venir frotter leur deux sexes, l'un contre l'autre, en un tableau érotique des plus saisissants. Des perles de sueur constellaient les corps éperdus de désir, rendus écarlates par le sang versé de l'elfe. Puis, vint le moment de volupté, béni entre tous, auquel chacune d'elles aspiraient. Tihanna bascula dans l'orgasme et transporta la féline dans les mêmes affres de la jouissance, griffant son dos. La Vipère n'avait pas encore tout à fait refait surface qu'elle tâtonna pour brandir l'une des lames contre sa concurrente. Toutefois le sang poissant ses paumes ne lui permit pas de parvenir à ses fins. L'arme glissa fatalement et c'est d'un geste doux que Mélisandre la récupéra, embrassant une ultime fois son amante. Après quoi, elle la planta sèchement dans sa gorge, d'où jaillit un geyser pourpre. L'autre dague lui servit à découper proprement l'insigne du Serpent Blanc, tatoué sous la clavicule, brillant lui aussi de l'éclat coruscant du sang frais.   

La jeune femme se redressa, lentement. Ses courbes chatoyaient, mises en relief par le manteau grenat qui les parait. Ses pas gracieux la menèrent face à l'alpha, devant lequel elle se présenta, droite et orgueilleuse. Elle lança le lambeau sanguinolent de l'emblème Yamata à ses pieds.

" La passion tue. Aussi sûrement que la plus effilée des lames ou le plus virulent des poisons, " déclara-t-elle, forte d'une nouvelle conviction.

Car, c'était certain, désormais : la nudité lui seyait comme un gant.
« Modifié: samedi 30 novembre 2013, 03:10:25 par Mélisandre Cairn »


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