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Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

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Aal'Kesh

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Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 15 mardi 05 novembre 2013, 11:32:35

Si Aal'Kesh envoyait un sentiment à travers touts les fibres de son être, sentiment qui saurait être capté par sa Mère le cas échéant, c'était bien la colère. Le fier Prince des Cisailles en personne, contraint de fuir ! Lui, qui se destinait à être le pivot d'une nouvelle espèce qu'il comptait engendrer avec sa Mère, obligé de battre en retraite en mesurant chacune de ses actions pour qu'elles ne se retournent pas contre lui ! La rage qui exudait de son corps était presque palpable et seule la sensation du corps de sa mère fondu sous le sien lui permettait de se canaliser pour éviter les impairs grossiers que la rage aurait put lui faire connaître. La clé de la survie de Kerrigan résidait dans la fuite et dans son bras chargé de devenir son arme principale, conçue pour cracher la redoutable énergie de son géniteur. Un moment, une pensée presque amusée le traversa et sourire qu'il esquissa fut mental puisqu'il était dépourvu de lèvres : Kerrigan serait sauvée, une fois encore, par un humain dont elle était destinée à ignorer l'existence encore quelques années.

KerrigAal n'eut pas de mal à composer avec les premiers tirs Tekhans assez malhabiles et de toutes façons peu dangereux. La créature avait étudié la densité de sa forme armurée pour qu'elle encaisse aisément les balles de sulfateuse, du moins tant qu'elles ne le recouvriraient pas d'un feu nourri. L'effet de surprise quant à sa résistance fut suffisant pour qu'il s'engouffre dans la brêche causée par la demie-seconde d'étonnement des soldates quant à son apparence et sa résistance. Une fois de plus, le bras-canon laissa parler la colère d'Aal'Kesh en libérant plusieurs projectiles énergétiques. Des sphères bleuâtres qui explosèrent contre les soldates les moins chanceuses en les emportant dans une importante déflagration. Il entendit bien les nouveaux hélicos arriver mais n'eut pas à agir puisque les Mutalisk tentèrent une fructueuse attaque kamikaze qui brisa cette ligne d'opposition, plongeant les soldates à terre et dans les engins dans des manoeuvres de représailles chronophages qui seraient salvatrices pour KerrigAal.
Mais ce dernier resta dix secondes de trop à observer le spectacle. Un des tank déployés en mode siège l'avait prit pour cible et il ne percuta que tardivement, au moment où la charge plasma était libérée de la gueule du canon. Aal'Kesh sauta sur le côté en mettant ses bras en croix devant lui pour se prémunir au mieux, mais il était trop tard ! L'obus d'énergie emporta une belle zone de la rue, l'onde de choc balançant l'hybride-armure en suspension dans le décor. Son dos fila contre la remorque d'un camion qu'il traversa de part en part, avant d'exploser les vitres du hall d'un building d'entreprise. Il acheva sa course le dos dans un pilier de marbre, des morceaux de pierres volant autour de lui.

Aal'Kesh ne se releva pas tout de suite, mais son bras armé se dressa pour se charger d'énergie, avant de tirer. Ce ne fut pas une sphère qui jaillit cette fois mais un rayon continu qui balaya la rue la plus proche pour en faire voler les voitures et surtout les éventuelles troupes tekhanes au sol. L'armure se libérait le passage, en somme. L'idée fut fructueuse puisqu'une petite troupe d'exo-squelettes arrivées là par une ruelle à l'écart fut emportée dans un cri de surprise et que quelques caracasses de véhicules soufflées par le choc s'écrasèrent sur les tanks, leur obstruant la vie un instant. KerrigAal profita de ce laps de temps pour se redresser et filer, sortant du hall pour emprunter la rue sur sa gauche.
Pour un mauvais timing, qui cette fois ne lui était pas imputable.

Un nouvel obus à plasma s'écrasa à côté de lui, le tir dévié au dernier moment par le choc d'un Carnifex sur la bouche meurtrière du canon. Projeté dans les airs comme un vulgaire fétu de paille dans volonté propre, Aal'Kesh tourbillonna avant de s'écraser lourdement contre le bitume. Son corps percuta la rue avec violence, rebondissant plusieurs fois sous le choc qui emportait avec lui des morceaux impressionnants de macadam jusqu'à ce qu'un véhicule de l'armée -abandonné là dans les premières heures du conflit, débordé par des zerglings- ne stoppe brutalement sa course dans un couinement métallique. Sonné, KerrigAal l'était. Son équilibre était précaire lorsqu'il tenta de se redresser dans un grognement, et il ne capta même pas la présence des soldates qui s'étaient avancées vers lui. Les vociférations d'une Elvennya improvisée ange-gardien lui fit prendre conscience du pétrin dans lequel il avait faillit être, et Aal'kesh observa la blonde se débarasser d'une des soldates avant de dresser un bouclier énergétique entre les balles tekhanes.

- Toute la Horde va se faire massacrer si ça continue... J’ignore qui tu es, mais je sens en toi un lien avec la Reine. Il faut évacuer la Reine. Autrement, nous allons tous y passer.
- Avais tu l'impression que je cherchais autre chose que sa mise en surêté, Cérébrate ?
dit il en recevant l'image mentale que l'elfe lui envoyait.
- Méfie-toi des canons plasma des chars, ils sont mortels, comme tu as pu le constater...
- Commande à quelques xenomorphes de me couvrir à distance. Ils sont aussi discrets que mortels, leur appui me sera précieux. Quant à ces légions tekhanes... Leur force de frappe vient se concentrer principalement à mes trousses. Que tes légions les encerclent ! Ils seront prit dans une cuvette qui te permettra de les noyer dans l'acide.


Un plan simple, faisable vu l'empressement que le commandement Tekhan mettait à envoyer ses troupes sur le même points. Coincer le gros des troupes grâce aux Carniflex et Hydralisks, les empêcher de se dérober à un enfer d'acide vomi depuis le ciel... Pour Aal'keh, c'était jouable. Toutefois, son analyse de la situation avait été très partielle et il ne pouvait en définitive pas assurer que cette méthode serait efficace. Néanmoins, la proposer n'était pas superflux. Se redressant, Kerrigan ôta la tentacule qui lui avait injecté un souffle de vie bienvenue qui lui avait rendu tous ses esprits.

- Survis.

Il bondit par-dessus le camion militaire et laissa Elvennya à ses tekhanes, epsérant qu'elle serait au moins assez compétente pour ralentir correctement leur progression. Le nid principal était un peu éloigné de sa position actuelle, mais KerrigAal avait bon espoir d'y parvenir sans trop d'encombres. Les rues secondaires étaient presque désertes maintenant que le front s'était déplacé et que la nuée "Elvenniene" le contenait, aussi Aal'Kesh n'escomptait-il rencontrer quelques unités en déroute ou simplement en chemin pour le front et peu attentives à cette partie de la ville.
Pour mettre toutes les chances de son côté, l'hybride fonça vers une ruelle entre deux buildings et défonça l'une des bouches d'égout pour se faufiler dans les boyaux malodorants. Mieux valait cela qu'évoluer à découvert, après tout.



ESCOUADE 031

Comparée à nombre d'opérations menées par la 031 par le passé, la récupération de Dekta ne fit aucunement figure d'exploit. Jusmin avait évolué à travers les étages sans trop de mal, son exo-squelette passant à travers les murs et les plafonds peu épais sans jamais rencontrer de résistance formienne. De temps à autres, Jusmin observait par la fenêtre et y voyait Xyal faire feu sur des zerglings qui attaquaient avec peu de convictions. Pour ce que les tekhanes en savaient -du moins ces deux là- l'affrontement de Kerrigan contre cette armure noire et de la Cérébrate contre la créature surgie des entrailles de Milfa pouvait tout à fait être l'explication de cette situation : coupées de leur commandement, les unités de la Nuée ignoraient plus ou moins comment agir de façon utile et concrète. Une aubaine pour les soeurs d'arme de Dekta qui venaient la récupérer.

Jusmin la trouva évanouie dans l'un des étages, guidée par le signal GPS qu'émettait l'équipement de la sniper. La jolie brune était certes secouée et hagarde, mais pas blessée. Rapidement, la petite amie de feue Milfa lui fit l'injection d'une seringue d'un concentré à base d'adrénaline prévue dans le pack médical des soldates et la tireuse retrouva ses forces en un rien de temps. Tandis qu'elle la remerçia d'un superbe baiser durant lequel elles mirent la langue non sans un certain petit plaisir coupable, Jusmin contactait Xyal.

"- J'ai Dekta avec moi, cap'tain. Elle va bien, cette salope. Et pour toi ?
- Les zerglings ne représentent pas un danger, là. Vu ce que je vois, Kerrigan n'a pas le temps de les diriger et l'autre pute de Cérébrate prend sa fessée. Faut en se profiter et se barrer fissa ! Je veux vos chattes mouillées dans la rue dans la seconde, Jusmin. ACTION !
"

Dekta et Jusmin échangèrent un geste de tête après l'ordre, la sniper ayant terminé la vérification de son équipement. Les combattants foncèrent alors vers la baie vitrée de l'étage pour la fracasser allègrement, tirant sur les troupes déjà bien amochées par Xyal alors qu'elles redescendaient sur le sol, une dizaine d'étages plus bas. Leurs réacteurs dorsaux permirent un atterrissage en douceur alors que leurs armes avaient fait place nette. Enfin... Disons plutôt que les troupes formiennes s'étaient comme lassées, se dirigeant instinctivement vers le chantier de l'immeuble en construction où s'était déportée leur Reine alors aux prises avec le Marine Terminator. Dans leurs radios, les ordres donnés étaient par ailleurs assez similaires.

"- On a pas assez de munitions pour être utiles là-bas, Xyal, argumenta Dekta.
- J'sais, mais les ordres sont les ordres. Fous toi sur ce toit, là. Jusmin et moi, on va récupérer ce qu'on peut sur l'exo de Milfa. Ça sera toujours ça.
- Milfa est... ?
Le silence de ses partenaires fut pour la sniper une réponse suffisante. Elle n'insista pas. Je vais prendre position, cap'tain."

Jusmin se chargea de l'armure de sa fiancée, profitant de l'occasion qu'elle avait de lui rendre un ultime hommage. L'état pitoyable de son corps mutilé par les balles ? Elle le garderait à jamais en mémoire, l'image alimentant la haine qu'elle éprouvait déjà pour les formiens qui avait forcé une machine de l'Humanitée à se retourner contre une de ses plus ardentes défenseuses. Les réserves de balles furent arrachées à l'armure, comme les missiles légers qu'il lui restait. Le reste de combustible pour lance-flamme allat à Xyal et les munitions furent également réparties entre les deux.
Plus haut, Dekta qui avait décollé pour prendre position observait la fin du combat entre Kerrigan et Avitus sans parvenir à prendre une fenêtre de tir correct. L'arrivée de l'entité inconnue avait finit de saper toutes ses chances d'ajuster un tir mortel et c'est avec étonnement que la sniper avait vu dans la lunette dans laquelle elle avait déposé son oeil la transformation de l'être en armure protectrice.

"- Kerrigan a salement morflé, putain ! Je ne sais pas ce que ce machin en armure noire, mais il est efficace ! Mais quelque chose est venu aider la cible, elle a une armure, maintenant ! Je vois les troupes, le QG a balancé du très lourd ! Kerrigan est en fuite !
- On te rejoins
, répondit Xyal."

Déployant ailes stabilisatrices de vol et faisant gronder leurs réacteurs, Jusmin et la capitaine s'élevèrent dans le ciel pour monter jusqu'au toit où se trouvait Dekta. A quelques rues plus loin en contre-bas, KerrigAal finissait encastré dans le hall d'immeuble avant que son rayon ne vienne balayer la rue et les soldates qui étaient parvenues à passer les formiens massés là. Activant sa carte GPS avec précipitation, Xyal découvrit que son unité -la plus excentrée pourtant du point de la bataille- était la mieux placée pour tenter la capture de Kerrigan. L'information était tout aussi claire pour Jusmin et Dekta et l'ordre de Xyal fusa, parfaitement prévisible.

"- On y va !"

Les trois survivantes de la 031 décollèrent sans attendre, voletant de toits en toits le plus rapidement possible. Sur leur gauche, l'homérique bataille entre les forces de tekhos et les hordes de la Nuée faisait rage et Xyal cracha à terre de frustration. La capture de Kerrigan était une priorité absolue et l'obéissante capitaine en avait conscience, mais elle considérait que sa place était au front à vider son chargeur dans un cri de rage dédié à sa précieuse cité natale. Tant pis, les ordres primaient sur tout. Et avec un peu de chance, Kerrigan tenterait de résister quand elles lui tomberaient dessus.
Lorsque l'escouade se stoppa au bord du dernier toit, elle vit la silhouette armurée prendre la fuite et la Cérébrate la couvrir. Inutile de gaspiller des munitions sur une cible pourtant facile : Xyal ordonna d'un geste la traque de Kerrigan et ses filles obéirent sans un mot, filant à sa poursuite. Jusmin, qui avait pressé l'allure, vit disparaitre l'armure dans les égoûts avant que les autres n'arrivent à elle.

"- Elle se barre comme un rat, dans la merde...
- Et on y va. Les couloirs sont bien assez larges pour qu'on passe avec nos exo'.
Xyal joua sur l'écran de sa carte, affichant le plan des canalisations. Je ne sais pas où elle va, mais c'est aussi là qu'on se dirige. Dès que le radar l'accroche, on se sépare et on lui tombe dessus. Action, pétasses."

Et elles sautèrent du toit, Xyal en tête. Ses pieds armurés défoncèrent la bouche d’égout empruntée quelques secondes plus tôt par Aal'kesh et ce fut sans difficulté qu'elle tomba au niveau des corridors puants et assez larges pour un passage de poids lourds. Se décalant de quelques pas, le capitaine laissa pénétrer ses deux compagnes à sa suite. Leurs radars balayaient les larges canalisations quand Dekta découvrit quelque chose sur le sol.

"- Du sang... Cette salope est blessée, glissa t'elle à voix basse.
- Que la chasse commence, conclut sentencieusement Xyal"

La 031 s'enfonça alors dans les boyaux ouverts en deux par le flot malodorant de l'eau souillée, décidée à livrer Kerrigan à ses supérieurs.

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 16 mercredi 06 novembre 2013, 01:59:41

ELVENNYA

Le plan de la « créature » n’était pas vraiment une nouveauté pour Elvennya. C’était celui qu’elle avait : attaquer les Tekhanes sur le flanc, les déborder par les côtés. Malheureusement, contrôler la Horde était trop difficile pour elle. Elle n’avait pas le haut niveau de sa Mère, et cette dernière était en danger. La situation ne s’arrangeait guère. Les Mutalisks qu’Elvennya avait envoyé sur les chars étaient en train de se faire déchiqueter. C’était un acte complètement inutile, un gaspillage de troupes, mais il avait été nécessaire pour permettre à la « créature » de s’échapper. En première ligne, Elvennya entreprit de se replier prudemment, et bondit dans les airs, avant que ses tentacules ne s’agrippent à la façade d’un immeuble. Plusieurs obus largués par des Goliath explosèrent autour d’elle, et elle continua à grimper, se rapprochant d’un hélicoptère, et bondit, depuis sa position, vers ce dernier. Les sulfateuses de l’hélicoptère fauchaient les Formiens, et Elvennya atterrit à l’intérieur.

« Alerte, alerte, For... !! »

La pilote n’eut pas le temps de terminer que quelque chose l’éventra. L’un des tentacules s’enfonça depuis el fauteuil, lui transperçant le dos, ressortant par l’estomac. La copilote essaya de se saisir de son arme de service, mais, le temps qu’elle la retire de son holster, Elvennya s’était déjà rapprochée du cockpit. L’hélicoptère partait en vrille, et Elvennya tendit sa main, attrapant la femme par le crâne, et l’envoya s’écraser sur le tableau de bord. Sa figure s’explosa contre le pupitre, défonçant plusieurs touches, laissant des traces de sang. Morte sur le coup, la copilote penchait en avant, retenue par sa ceinture de sécurité. Voyant l’hélicoptère partir dans tous les sens, Elvennya utilisa ses tentacules sur le manche, afin de le redresser. Des alarmes rugissaient dans le cockpit, et elle l’envoya s’écraser droit sur les Tekhanes, afin de se transformer en un liquide noirâtre, et de sortir de la carcasse de l’hélicoptère.

Tombant en chute libre, l’hélicoptère explosa au contact d’un tank, les pales de l’hélicoptère filant à toute allure. Elles heurtèrent un Goliath, défonçant la vitre blindée de la tête, tuant la Tekhane à l’intérieur sur le coup. Elvennya se retrouva sur el sol, et se mit à courir...Quand quelque chose heurta la façade d’un immeuble, à hauteur du toit, provoquant une belle explosion. Il y eut un autre impact sur le sol, une intense explosion qui souleva du béton et de la terre, avant qu’un troisième tir, venu du ciel, ne s’abatte en plein sur un Ultralisk. La bête poussa un couinement de douleur, et Elvennya comprit alors ce qui se passait. Elle qui pensait que la situation ne pouvait pas être pire venait tout d’un coup de réaliser que la situation, en réalité, pouvait toujours s’aggraver. Ces maudites Tekhanes avaient décidé de déployer leurs canons, et faisaient parler leur artillerie. Guidés par les satellites, les tirs des canons faisaient preuve d’une terrifiante efficacité.

Elvennya n’avait plus le choix : il fallait ordonner la retraite. Elle se concentrait pour formuler cette idée... Quand un obus explosa à côté d’elle. L’onde de choc la sonna, et la déflagration la souffla comme un fétu de paille. Elle s’envola dans les airs, soufflée par le choc, et passa à travers les vitres d’un hall d’entrée. Elle tomba dans un trou creusé par des Formiens, et atterrit dans un sous-sol. Ses oreilles bourdonnaient, sa vision était floue, et elle se sentait provisoirement sourde.



XYAL

« Modérez vos ovaires, mes chéries, ces petites putes adorent se planquer par ici ! »

Xyal était en tête, et les projecteurs de son exosquelette étaient allumés, éclairant les égouts. Son capteur thermique suivait la cible formienne, qui se déplaçait rapidement. Xyal connaissait suffisamment la procédure pour savoir que les souterrains étaient traditionnellement le refuge des Formiens. Des endroits sinistres et puants, où personne n’amusait à s’aller, à l’exception de la vermine. Un endroit parfait pour ces saloperies. Si Xyal avait l’occasion de capturer cette salope de traîtresse, elle ne la laisserait pas passer. À Tekhos, Kerrigan était considérée comme la criminelle la plus recherchée par les autorités. C’était une Ghost qui avait consciencieusement trahi les Tekhanes, une femme ! Là où la majorité des criminels étaient des mâles psychotiques, c’était bien une femme qui avait choisi de les trahir, pour capturer les leurs, les enfanter, et les attaquer. Tout le vocabulaire de Xyal ne comprenait pas de mots assez forts pour exprimer le dégoût profond que cette abominable créature lui inspirait.

Les exosquelettes s’avançaient en défonçant les murs, poursuivant la créature.

« ’Fait noir comme dans le cul d’une putain de nonne, commenta Xyal en marmonnant.
 -  J’veux la tête de cette pute, grogna Jusmin. Rien à foutre des merdasses qui se curent les ongles dans le coin. »

Jusmin s’avança plus rapidement, se mettant à courir, les servomoteurs de son armure faisant trembler le sol. Xyal pesta. Jusmin était affectée par la mort de Mylfa. Elle s’avança rapidement, et défonça un mur, qui l’amena dans une grand egalerie.

« Reviens, salope !! »

Elle se mit à tirer rageusement. Jusmin avait aperçu la cible, mais, dans l’obscurité ambiante, cette dernière avait eu le temps de s’échapper. Xyal regarda à nouveau son radar. Il était de moins en moins efficace, bipant et clignotant, probablement parce que les armures étaient endommagées, et se trouvaient sous terre.

« Nous ne sommes pas seules, Capitaine, annonça Dekta. J’ai discerné des mouvements dans des trous étroits...
 -  S’ils ne nous attaquent pas, c’est qu’ils ont peur de nous, trancha Xyal. Nous n’aurons jamais une autre occasion de choper cette pute de Kerrigan. Il faut la saisir ! »

Xyal s’avança, rejoignant Jusmin.

« Interdiction de la tuer, Jusmin ! Le Commandement la veut en vie, et nous sommes là pour obéir, pas pour accomplir une vengeance personnelle, okay ? Ne l’abats que si c’est strictement nécessaire ! Compris ? »

Jusmin ne répondit pas, s’avançant. Xyal grogna, et se rapprocha, l’attrapant par l’épaule de son exosquelette, comme pour l’amuser.

« Est-ce que tu as compris ?! »

Xyal perçut alors du mouvement dans son dos, et se retourna subitement. Elle vit un petit trou creusé dans le mur.

« On continue, vite ! »

Xyal s’avança. Le trio s’avançait rapidement, défonçant les murs et les blocs de béton qui les gênaient, ce qui finit par les amener dans une grande pièce éclairée par des caniveaux en hauteur. Elles sautèrent en contrebas. À gauche et à droite, il y avait quelques échafaudages près de murs rapiécés, traversés par quelques lézardes. C’était une pièce assez grande, rejointe par de nombreuses canalisations.

« Probablement un échangeur... »

Ce genre de pièces servaient pour la maintenance et la circulation des eaux usées. Les puissantes lampes des armures éclairaient les recoins. Xyal s’avançait silencieusement.

« Il est affaibli, il se cache... Il ne va pas aussi vite qu’il le voudrait...
 -  Il ? demanda Dekta.
 -  Vous avez vu ce truc comme moi, non? Il est parti avec Kerrigan, mais ça avait plus la silhouette d’un bâtard de mâle, que de cette pute de Formienne. »

Xyal entendit à nouveau du bruit, et éclaira l’un des canalisations. Elle vit une silhouette se retourner, et fit feu. La détonation subite déchira le silence qui s’installait, les balles laissant de gros impacts sur le mur. Le canon fumait légèrement. Xyal soupira, et entendit alors du bruit supplémentaire. Ces saloperies arrivaient enfin, débarquant depuis plusieurs conduits à la fois. L’un d’eux crut avoir son avantage en bondissant droit vers Jusmin... Et se reçut le poing de l’armure en pleine tête, lui brisant tous les os. La créature s’écroula mollement sur le sol, morte, et chacune reconnut alors les silhouettes d’un Formien particulier, le Nosalis. Des espèces de Formiens-rats qui attaquaient généralement en bandes, poussant des hurlements pour attirer le reste de leur meute.

On les surnommait ainsi les Hurleurs.



ELVENNYA

*Le moment n’est pas encore venu de dormir, Elvennya...*

Elvennya sentait la Horde saigner, à vif. Comme si on avait planté un couteau dans son cœur. Quelle honte ! Elle avait été incapable d’aider sa Mère, et incapable de repousser les Tekhanes, de la secourir, et même de protéger ses Formiens. Ses bébés étaient en train de mourir, de se déchirer entre eux. Elvennya était sonnée, et sentait le chape du désespoir s’envoler, alors que la symphonie de la Nuée se résumait à un concert de hurlements.

*Je n’ai plus la force de me relever...
Bien sûr que si. Tu es l’une des Cérébrates de Kerrigan, Elvennya, une Fille de Mère. Elle ne t’aurait pas offert ce précieux cadeau, si elle n’avait pas foi en toi.
Je ne peux pas tous les contrôler, c’est impossible... Nos bébés... Les entends-tu hurler ?
Qui rejoint la Nuée n’est jamais seule, Elvennya, ne l’oublie pas...*

Elvennya sentit alors une présence familière, tandis que sa migraine faiblissait. Elle secoua lentement la tête, quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle entreprit alors de se retourner. Elle était toujours dans le sous-sol du building, et entendait l’explosion des canons, au loin. En relevant la tête, elle vit une silhouette familière : Thorne, une autre Cérébrate. La femme fléchit les genoux devant elle, ses mains griffues venant soulever le menton d’Elvennya. Thorne alla alors l’embrasser, brièvement.

« Nous accomplissons la volonté de Mère, Elvennya...
 -  Que... Que fais-tu là ?
 -  Tu croyais donc vraiment que Mère n’avait emmené que toi pour prendre Devos ? Elle savait que les Tekhanes enverraient de lourdes forces pour s’assurer du maintien de cette ville, mais elle tenait à te former en personne, à voir comment tu te débrouillerais en ayant des responsabilités... Malheureusement, la situation est en train de nous échapper... Alors, je vais t’aider.
 -  C’est impossible... Les Formiens... Nos bébés ne m’écoutent pas... »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Thorne.

« Les Tekhanes ont blessé leur Reine. La dernière chose qu’ils ont ressenti d’elle est sa haine farouche. Comment peux-tu leur demander de fuir ? Ils ne t’obéissent pas, et c’est normal, car tu n’as pas la volonté nécessaire pour leur imposer un ordre qui est contraire à leurs désirs.
 -  Mais nous nous faisons massacrer...
 -  Peu importe le nombre. La mort est une récompense pour chaque Formien. »

Thorne commença à monter le chemin en ruines permettant de remonter à la surface.

« Je vais leur faire comprendre ce qui en coûte de s’attaquer à notre Mère. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 17 mercredi 06 novembre 2013, 16:21:37

Cette forme d'armure, tout bien réfléchi, était tout sauf un avantage. Certes, elle maintenait les fonctions vitales de Kerrigan au meilleur niveau possible (c'est à dire assez bas) mais elle réduisait grandement les actions d'Aal'kesh. La transformation de son corps lui était interdite ou tout du moins autorisée très partiellement, si il ne voulait pas compresser ou blesser davantage sa Mère. Puisqu'il s'était donné une puissante densité pour affronter les balles des mitrailleuses Tekhannes, l'hybride avait gagné en poids et perdu en agilité tant qu'en vitesse. L'énergie acquise de son père ? Elle était générée par chacune de ses cellules, qui se mêlaient actuellement à celles de Kerrigan comme d'improbables cathéters génétiques pour assurer le partage de sa vie et des fluides nécessaires à la vitalité de Kerrigan. En d'autres termes, en usant de l'énergie avec plus de force ou par un autre endroit de son corps que le canon qu'il était parvenu à se constituer, Aal'Kesh risquait de décharger un surplus mortel au sein des organes de sa génitrice.
Après plusieurs minutes d'une course effrénée, KerrigAal s'arrêta au détour d'un virage qu'il venait à peine d'emprunter. Il lui fallait faire le point et surtout savoir ce qui lui envoyait ces éclairs de douleur dans l'épaule depuis qu'il avait été secouru par Elvennya. Sur les côtés de ce qui se trouvait être sa mâchoire inférieure, les branchies qui assuraient à Kerrigan un apport en oxygène témoignaient d'un souffle court et désordonné de l'hybride. Elles palpitaient sur un rythme anarchique, quand elles ne s'ouvraient pas tout à fait durant de longs instants pour singer une grosse inspiration.

Mère était stable et ses plaies ne perdaient plus de sang. Son corps était en hibernation volontaire, une stase bienvenue qui aidait d'autant plus Aal'Kesh à l'aider à se maintenir en vie. Son encéphalogramme était tranquille, comme son rythme cardiaque qui était ralenti mais pas inexistant. Si le tableau n'était pas aussi noir que la fin de l'affrontement avec Avitus aurait put le laisser penser, le Prince des Cisailles n'était pas dupe : Sarah n'était nullement sauvée d'affaire et restait au seuil de la mort. Si lui-même encaissait une charge de trop... Son poing s'enfonça dans le béton à cette pensée, dans un bruit sourd suivi des sons de murs se lézardant. Il était Aal'Kesh, rien ni personne ne saurait le tuer ainsi ! Sa main, en s'extrayant du mur, allât vagabonder sur son épaule. A tâtons, le mutant découvrit alors la profonde plaie qui déchirait son épiderme armuré et qui suintait abondement de ce liquide saumâtre qui lui faisait office de sang. Sûrement le marbre du pilier dans lequel le tir d'obus plasmique l'avait envoyé s'encastrer. Cette partie de son dos était plus souple, pour lui permettre le mouvement malgré les plaques durcies. Ainsi, un éclat de pierre avait tout à fait put lui porter ce coup.
Un rapide coup d'oeil en arrière après un flash de lucidité fit confirma à l'hybride ce qu'il pensait : sa plaie avait laissé une trace à suivre pour les poursuivants qu'il avait sur les talons. L'arrivée brutale d'exo-squelettes dans cette partie du réseau sanitaire ne lui avait bien sûr pas échappé, et Aal'Kesh mesurait à présent plus correctement le danger qu'une unité de combat représentait pour lui.

Non loin de KerrigAal, un mur sembla trembler avant de se fissurer. Sachant pertinemment qu'il ne s'agissait pas d'un formien, le Prince des Cisailles décampa d'un bond en avant qui lui permit d'avaler en une seule fois une bonne dizaine de mètre avant que Jusmin ne surgisse en hurlant, son doigt pressé sur la gâchette faisant mourir quelques balles dans les égoûts dans un vacarme assourdissant. Aal'Kesh n'eut rien à craindre, mais comprit qu'il était plus que tâlonné. L'obscurité était encore son alliée, mais cela ne suffirait certainement bientôt plus à le protéger. L'hybride se concentra, rappelant à lui la vision que lui avait communiquée Elvennya quant au nid. Il était assurément sur le bon chemin, mais la route était encore longue. Toutefois, plus il avancerait plus les troupes formiennes seraient nombreuses. Une fois en leur sein, KerrigAal n'aurait plus grand'chose à craindre pour lui et sa mère, mais encore lui fallait il parvenir dans la Ruche.
Incroyable, tout de même ! Aal'Kesh avait eu le temps de reconnaître Jusmin avant qu'elle n'ouvre le feu et les éclats de voix qu'il percevait lui permettaient d'identifier Xyal. Probablement que Dekta étaient avec elle, Elvennya ne l'ayant pas tuée dans l'avenue.
<Hmpf... Cent comme elles trois et on verrait tomber des Ruches à la chaîne. Y'en a t'il seulement dix ?> Quelque part, le Prince des Cisailles éprouvait pour la 031 une sorte de respect de l'adversaire. Voilà qui ferait un superbe cadeau pour Mère, Aal'Kesh en était persuadé.

Ses bonds lui permettaient d'évoluer dans les hautes et larges canalisations à très bonne allure. Quand il n'empruntait pas les petits trottoirs qui couraient un peu au-dessus des flots orduriers et souillés, Aal'Kesh se déplaçait sur le plafond et boyaux. A l'affût, il entendait l'avancée implacable de Xyal et ses compères qui semblaient le suivre à la trace. Entre la traînée de sang et le plan des canalisations dont elles devaient disposer, les filles de la 031 filaient une proie certes rapide mais très facilement acculable. Si l'une d'elles parvenait à faire venir les renforts à d'éventuels points de sortie où même dans les égoûts...
<Je dois me débarasser de la vaillante petite 031 ici même. Il est temps pour vous de vous soumettre, petites tekhannes.>
Comme un enfant expulsé de la matrice maternelle, Aal'Kesh sorti du dernier boyau comme pour rester en suspension dans l'air libre de l'échanger dans lequel il venait de déboucher. Mais, plutôt que de se laisser tomber, l'hybride tendit la main vers le plafond. Aussitôt, ses doigts s'étendirent pour devenir tentacules griffues qui se logèrent dans le béton avant de se rétracter, l'emmenant vers le haut auquel il était maintenant solidement arrimé et baigné de pénombre. Toutes les possibilités de sorties se trouvaient à un minimum d'environ trois mètres sous sa position, ce qui lui permettrait de voir ses poursuivantes arriver.

L'escouade 031 arriva quelques secondes après, agissant comme Aal'kesh l'avait prévu. Elles sautèrent toutes les trois vers le bas de l'échangeur sans même un regard au-dessus de leurs têtes, alors que le mutant ne les quittait lui pas des yeux. Attentif, il suivait leurs mouvements tout en écoutant leur conversation. Jusqu'à ce que Xyal tire sur dans l'une des canalisations et que le premier Nosalis ne surgisse, fauché en pleine action par un superbe uppercut de Jusmin.

"- HAUT LES FLINGUES !", hurla Xyal une demie seconde avant que les sulfateuses ne rugissent.



ESCOUADE 031

Jusmin tira dans le conduit même d'où avait surgit son agresseur. L'éclair de feu craché depuis le canon de son arme éclairait en de très rapides intermittences stroboscopiques l'intérieur de la canalisation qu'elle arrosait généreusement de balles, révélant ainsi les masses compactes des Nosalis qu'elle fauchait très efficacement. Les formiens s'étaient massés dans les tuyaux, ce qui réduisait grandement l’intérêt de leur nombre largement supérieur à celui des filles de la 031. Xyal et Dekta l'imitaient et les filles abattaient un nombre incalculable d'Hurleurs, parvenant presque à contrôler les sorties que les semi rats arrivaient à effectuer depuis les canalisations qui, l'espace d'un instant, n'étaient pas couvertes par leurs canons.
Xyal et Jusmin adoptèrent une technique un peu différente. Une fois les cadavres empilés dans une ou deux canalisations, elles usaient de leurs lance-flammes pour y mettre le feu. Le bouchon embrasé leur permettait ainsi de ralentir les Nosalis le temps de se concentrer sur d'autres canalisations.

La 031 s'avérait d'une efficacité remarquable, en vérité. La fureur de Xyal et Jusmin contrastait avec le calme de Dekta, qui s'était placée sur un des échafaudages pour user au mieux de son fusil sniper. Descendant les Hurleurs qui manquaient parfois de déborder ses partenaires, la brune augmentait sensiblement le nombre de ses cartons de la journée, dont elle égrainait le compte en pressant sur la détente de son arme.

"- 110, 111, 112..."

Clac-clac. Contrainte de recharger un instant, Dekta s'employa à faire jouer les mécanismes de son arme quand un éclair lumineux bleuté fusa au niveau du plafond. La sniper leva son fusil aussi vite que la tête, pour voir fondre sur elle une forme humanoïde et armurée dont l'emplacement de la main se terminait par une lame formée d'énergie qui s'abattit sur elle au moment où elle pressait la gâchette. La balle fusa, s'écrasant dans l'un des pectoraux de KerrigAal qui fendit de part en part la sniper de sa lame avant de s'écraser contre le métal de l'échafaudage brinquebalant.
Xyal ne leva la tête que pour voir les deux moitiés de son soutien longue distance s'écraser à ses pieds, dans l'eau croupie chargée du sang charrié par les corps de Nosalis. Dans un hurlement qui ressemblait au prénom de la sniper, la farouche capitaine ouvrit le feu sur la forme vaguement masculine qui se redressait dans les barres de métal enchevêtrées.



Deux balles touchèrent Aal'Kesh à la cuisse, coupant le calcul du saut effectué pour se défaire de l'échafaudage dans un cri inhumain, l'hybride percuta de plein fouet le mur contre lequel il avait prévu de rebondir et allat s'écraser durement aux pieds de Jusmin et de sa supérieure. Sous le choc, la lame d'énergie sortie de son canon se rétracta et Xyal crut que c'était le signal parfait pour clouer sa proie au sol. Ce fut là une erreur.
Réactif bien que blessé, KerrigAal attaqua plus rapidement que l'humaine et son bras-canon expulsa un projectile énergétique qui percuta le bras gauche de Xyal. A l'impact succéda instantanément la déflagration violente, qui détruisit cette partie de l'exo-squelette tout en emportant le membre qui le portait.

La capitaine partit en arrière en hurlant alors qu'Aal'kesh se relevait vivement, pour se trouver nez à nez avec la sulfateuse de Jusmin...

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 18 jeudi 07 novembre 2013, 03:15:02

ELVENNYA

Sa migraine s’évaporait, mais pas la douleur. Elle était comme une plaie ouverte dans la Nuée, une souffrance lancinante et persistante. La Horde saignait. Elvennya remonta à la surface, pour voir que la scène de combat virait au cauchemar. Les Tekhanes formaient une ligne impénétrable de tirs, de balles, et de missiles fusant dans tous les sens.

« On ne pourra rien faire tant que... »

Thorne se retourna vers Elvennya.

« J’accompagne Mère depuis plus longtemps que toi, Elvennya. Je suis sa première Cérébrate. Ton inquiétude n’a pas sa place dans ce combat. »

Elvennya ne partageait pas vraiment l’enthousiasme de sa sœur, mais il ne lui appartenait pas de la critiquer. La situation était tendue, mais pouvait tout à fait s’inverser. Thorne ferma les yeux, et se concentra. Elle n’essaya pas de prendre le contrôle de la grosse Horde, car elle était incontrôlable. Elle savait comment inverser la tendance, comment parvenir à repousser les Tekhanes : en ouvrant d’autres fronts. C’est ainsi qu’Elvennya put sentir, dans la Nuée, d’autres sources se rapprocher à vive allure, amenant avec elles de nombreux Formiens. Et c’est de cette manière qu’Elvennya sentit la tendance s’inverser.



CINDY PARK

Cindy Park en aurait joui, si elle l’avait pu. Ce qui se déroulait sous ses petits yeux allait sans aucun doute lui valloir définitivement de finir dans le Panthéon des plus grands journalistes de Tekhos. Il ne manquait plus qu’elle trouve dans la semaine un scandale de corruption impliquant une sénatrice tekhane pour croire au Paradis. Elle avait tout filmé depuis l’hélicoptère : le combat dantesque entre Avitus et Kerrigan, et la scène de guerre apocalyptique entre les Formiens et les Tekhanes. C’était une telle boucherie que ça avait l’air d’un film de propagande. L’EyeWatch était une caméra optique extrêmement précise, disposant d’un fort niveau de zoom, et pouvait surtout filmer sous plusieurs angles à la fois, ainsi que sur plusieurs niveaux de zoom. Les images étaient retranscrites en direct, ce qui garantissait l’absence de filtrage de l’armée, mais elle était convaincue qu’elle passerait des semaines à transmettre les différents films à l’équipe technique du journal, afin d’avoir un DVD à vendre. Elle réfléchissait déjà sur le titre, alors qu’un canon venait d’exploser un Carnifex. Elle hésitait entre plusieurs titres, allant du classique au titre osé : « La déroute formienne », « La Gloire de Tekhos », ou encore « Le Phallus tekhan », ce dernier titre retenant son idée.

L’hélicoptère était suffisamment en hauteur pour éviter de se retrouver attaqué par les belligérants. Le combat entre Avitus et Kerrigan avait été à couper le souffle, et l’hélicoptère s’éloignait du champ de bataille, suivant depuis les hauteurs l’escouade 031.

« Elles sont entrées dans les égouts. Impossible de les contacter, il y a trop d’interférences.
 -  Kerrigan est blessée, mais ces égouts sont dangereux... Avez-vous des informations sur cette escouade ?
 -  Très peu... Nous avons obtenu leurs ordres de missions. C’est une escouade légère : exploration et reco. Elles n’ont pas l’équipement nécessaire pour affronter une Annexienne. »

Cindy se moquait alors bien de la salope de Formienne. Elle filmait une guerre mondiale, nom d’une vache ! Ça pétait comme une saloperie de film d’artifice sous ses yeux ! Elle avait l’impression de voir la suite du blockbuster « Citizen Fall », un film soutenu par l’armée, qui montrait l’effondrement de Tekhos Metropolis sous une invasion formienne particulièrement forte. Le film avait été un véritable succès, et avait engendré une hausse notable des recrues dans l’armée, ainsi qu’une hausse des agressions subies à l’encontre de la population masculine, qui étaient dépeintes dans le film comme des espions œuvrant pour le compte des Formiens.

*Hors-de-question de se contenter d’une simple sortie directement en DVD... Si ces abrutis arrivent à choper la Reine des Lames, j’aurais assez pour faire un film !*

Elle se voyait déjà dans le film, rajoutant une scène introductive, où elle parlerait en voix off, d’une voix calme et pesante, insistant bien sur le caractère solennel de Devos, sur les nombreuses Tekhanes tuées. Cependant, pour ça, il fallait encore réussir à capturer Kerrigan.

« Les capteurs thermiques des satellites indiquent la présence de Formiens dans les égouts.
 -  Il n’y a aucune autre troupe à proximité.
 -  Docteur Chen... Demandons autorisation de déploiement pour terminer la mission. »

Cindy se releva alors, se rapprochant des deux cyborgs noirs.

« Hey, minute ! Je ne veux pas être éloignée de la zone de combat, je dois couvrir cet…
 -  Nous vous laissons l’hélicoptère. »

Ils avaient visiblement reçu leurs autorisations, et abandonnèrent leurs lourds manteaux, révélant une armature noirâtre assez solide, composée de servomoteurs. Des wingsuitapparurent alors, se déployant le long des armures. Cindy s’écarta prudemment, tandis que les deux cyborgs se positionnèrent à l’entrée de l’hélicoptère... Avant de plonger dans le vide, tombant en flèche.

« La vache... Pourquoi j’ai pas un deuxième EyeWatch ? ‘Fais chier... ! »

Elle n’en avait qu’un, et avait deux scènes à couvrir. Une exploration dans les égouts susceptibles de conduire à l’élimination de la Traîtresse, et une guerre démentielle qui ferait mouiller les slips des Tekhanes qui le regarderaient. Cindy savait que le temps lui était précieux, et elle décida donc d’agir de manière intelligente. La femme rappela son EyeWatch, et le planta devant elle.

« Chères téléspectatrices, ici Cindy Parker, et l’heure est grave. D’un côté, les Formiens sont en train de prendre la branlée du siècle. Pour être honnête, si je n’étais pas à des centaines de mètres d’altitude, avec le vent dans mes cheveux, j’en mouillerais ma culotte... Mais, d’un autre côté, la Traîtresse va se faire rattraper, et probablement démonter par des cyborgs surentraînés. Je vous invite donc, dans la minute qui suit, à voter au numéro qui s’affiche en bas de votre écran. Par SMS, tapez ‘‘1’’ si vous voulez que je suive la dérouillée des Formiens, ou ‘2’’ si vous voulez que nous voyons cette pute se prendre dans la gueule un phallus tekhan à l’ancienne ! Vous êtes le peuple, l’opinion publique, nous sommes une démocratie... Et je suis à votre service ! »

Ça, c’était de l’impro’ !  Oh oui, il y avait de quoi en mouiller sa culotte !

Et, alors que le public votait, la situation s’inversa.



DEKTA

Dekta n’était pas une tireuse d’élite pour rien. Quand on rejoignait les rangs des snipers, il fallait savoir preuve d’un important sang-froid. Le contrôle de la respiration était fondamental pour une tireuse d’élite : quelqu’un qui respirait trop bruyamment perdait en visée, et, quand on faisait des tirs lointains, même avec les fusils de précision très perfectionnés de Tekhos, une erreur de variation d’un millimètre suffisait à avoir une balle qui déviait de plusieurs mètres de la cible visée. Ainsi, même si, selon elle, l’escouade 031, ou ce qu’il en restait, s’était lancée dans une opération suicide, elle se refusait à paniquer. Depuis son échafaudage, elle explosait la tête des Hurleurs. Les Hurleurs étaient rapides, et essayaient généralement de se cacher. Ils étaient notamment dangereux dans les marais. Dekta se souvenait d’une mission, où, en pleine nuit, elle avait du, depuis les ruines d’un bâtiment, soutenir une unité s’avançant au milieu de hautes herbes. Des Hurleurs avaient débarqué, s’abritant dans les fougères pour fondre sur ses coéquipières.

Elle en vit un ramper le long d’un épais pilier, et fit feu. L’arme ne trembla pas, et la balle explosa une partie du crâne du monstre, répandant sur le pilier des bouts de cervelle qui se mirent à dégouliner, alors que le Norasi s’écroulait mollement sur le sol. Dekta cherchait cependant surtout à repérer la cible. Kerrigan était blessée, et avait du chercher à se réfugier ici. C’était une grande pièce, avec de nombreuses zones d’ombres. Elle avait le sentiment que l’escouade était tombée dans un piège grossier. Elle continuait à faire feu, sans relâche, tout en observant le toit. Elle savait que ce serait une bonne planque. C’est ainsi qu’elle vit dans son viseur la silhouette.

*Merde !*

Dekta eut juste le temps de faire feu. Le monstre fondit ensuite sur elle.



JUSMIN

Que Milfa soit morte était impensable pour Jusmin. Elle venait de réserver leur lune de miel pour Caelestis. Milfa avait toujours eu envie de visiter l’Archipel. Cyanure était également morte, et voilà que Dekta avait été coupée en deux sous ses yeux. Jusmin n’était pas triste, elle avait la rage. Elle se foutait des ordres de mission ! La pute de Kerrigan était responsable de tout ça !Elle comptait lui enfoncer son canon dans le cul, et sodomiser avec ses déflagrations son cadavre, avant de lui éclater la gueule sous la botte de son exosquelette. La rendre aux Novaquiennes ? Pour qu’elles la guérissent ?! Quelle farce ! Cette pute avait tué Milfa ! Une fille bien, honorable, dont le seul crime dans toute sa chienne de vie avait été d’accepter de retarder leur congé d’une semaine pour cette foutue ville ! Non, elle allait la buter ici, ou elle mourrait, c’était aussi simple que ça !

Xyal fut également touchée. Morte ? Vivante ? Jusmin vit son bras s’envoler devant elle, laissant des gerbes de sang et de circuits imprimés sous ses yeux. L’exosquelette s’écroula sur le sol. Un Hurleur se rapprochait d’elle. Sans intérêt. Jusmin réalisa qu’elle était en train de bander quand son réticule se pointa sur la tête de la Traîtresse.

« Xyal voulait suivre les ordres... Moi, j’vais te buter, saletée ! Pour Milfa, pour toutes celles que t’as tué, salope ! Crève !! »

La sulfateuse rougit, presque à bout portant. Elle se heurta à une peau épaisse, et Jusmin se concentra sur le canon énergétique du monstre, afin d’éviter de recevoir une décharge. À cette distance, elle n’y survit pas. Les impacts repoussèrent le monstre, explosant sa chair, déclenchant chez Jusmin une sorte de rage jouissive et inhibitrice. Elle poussait des hurlements jouissifs alors que des morceaux de chair gluante s’envolaient sous les impacts de ses balles. La sulfateuse hurlait sa haine, crachant un venin mortel.

Jusmin ne pensait à rien d’autre que venger Milfa. Aussi ne voyait-elle pas le Hurleur qui s’avançait rapidement le long du pilier, pour se rapprocher d’elle.



XYAL

Xyal entendait de loin le rugissement de la sulfateuse. Cette saloperie lui avait bouffé un bras, avait manqué éclaté sa jambe, et elle était coincée contre l’armure. Elle ne pouvait pas le voir, mais elle avait le foie transpercé par un morceau de métal, qui la transperçait de part en part. Gisant sur le sol, Xyal était sonnée, et crachait du sang. Poursuivre Kerrigan avait été de la pure folie... Mais elle ne voulait pas que Milfa soit morte pour rien. Même affaiblie, Kerrigan était encore d’un autre niveau pour une simple escouade dont la mission initiale était tout simplement de faire de la reco’ en supprimant les Formiens isolés, et en recherchant d’éventuels postes avancés.

*J’ai pas à me plaindre... Je suis morte comme toute soldate se doit de mourir... Au combat... Mais, putain, j’aurais bien aimé avoir une fille avant... Ne serait-ce que pour me dire que je n’ai pas battu autant de Formiens simplement pour le plaisir de quelques sénatrices corrompues qui se foutent de moi comme de leurs premières ovaires.*

Elle cligna des yeux, avant de tourner la tête. Son bras droit était bloqué sous des morceaux de tôle ondulés, et un Hurleur se rapprochait, sa gueule béante se rapprochant de la sienne. Elle vit sa tête immonde remplir sa vision, et sentit son cœur s’emballer, à l’approche de la mort.

« Viens...Viens, ma pute... »

Elle ferma les yeux… Et entendit une soudaine détonation, ainsi que des gerbes de sang et d’organes sur elle. Sursautant, Xyal sentit alors l’Hurleur s’écraser sur lui, et, en relevant les yeux, vit une silhouette noirâtre jaillir depuis l’un des caniveaux dans le plafond, l’ayant défoncé. Des fumées bleues s’échappaient de ses mains et de ses pieds, et il s’en servit pour atterrir sur le sol. Elle vit une sorte de petit pistolet jaillir à côté de sa tête, sortant de son casque. Une intense silhouette noire apparut devant elle.

« Capitaine Xyal, vos ordres de mission étaient de vous replier. Vous avez contrevenu à un ordre direct qui a conduit la mort de vos équipières. Vous serez jugée en cour martial. »

Xyal en fut tellement surprise qu’elle ne put que rire. Le cyborg se retourna alors. Le second cyborg, que Xyal n’avait pas vu, s’était chargé de l’Hurleur qui avait voulu atteindre Jusmin. Ils comprirent rapidement que Jusmin allait tuer Kerrigan, et réagirent en conséquence. Tendant sa main, un cyborg se concentra, et envoya des arcs électriques qui illuminèrent l’échangeur, frappant l’armure. L’exosquelette était endommagé, et la sulfateuse poussa des crachotements électriques.

« Détection d’un symbiote parasite recouvrant le corps de Kerrigan.
 -  Non-référencement dans les banques de données. Symbiote inédit. Annulation mission pour prise en compte des nouveaux paramètres ?
 -  Rejet annulation. La capture de Kerrigan est prioritaire. »

Les deux cyborgs s’avancèrent alors vers le monstre. Tout indiquait qu’il vivait encore, mais, comme ils ignoraient qui était Aal’Kesh, ils ne savaient pas dans quel état le symbiote se trouvait.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 19 jeudi 07 novembre 2013, 10:14:37

« Xyal voulait suivre les ordres... Moi, j’vais te buter, saleté ! Pour Milfa, pour toutes celles que t’as tué, salope ! Crève !! »

KerrigAal ouvrit grand les globes vitreux qui lui servaient d'yeux juste avant de chercher à décaler sa tête plus vite qu'une balle. Le canon était contre son front ! L'hybride parvint à moitié à assurer sa course contre la montre, contre la poudre et l'acier. Sa tête, comme montée sur de puissants ressorts tendus à l'extrême, se décala en un éclair quand ces derniers semblèrent se détendre furieusement. Les balles ne le fauchèrent pas de front mais s'attaquèrent au blindage qui constituait le côté droit de sa tête, emportant les plaques renforcées avec rage. Son sang saumâtre vola dans l'échangeur, comme les lambeaux de ce qui avait été un casque pour Kerrigan. Le choc répété des balles contre sa tête assomma Aal'Kesh à défaut de le tuer tout à fait et il tomba en arrière dans l'eau croupie alors que Jusmin changeait de cible. Sa sulfateuse glissa le long de son corps descendant de son cou à son épaule pour arriver sur son bras au canon biologique qu'elle balaya de balles. Cette "pièce" de l'anatomie actuelle de KerrigAal était moins renforcée que le reste de son corps. Les morceaux volèrent sous les projectiles et le mutant poussa un cri indéfinissable dont les intonations évoquaient le hurlement de désespoir d'une jeune femme mêlé à la rage d'un fauve blessé.

Une bonne partie de la suite de l'action échappa à Aal'Kesh, qui devait gérer des informations de douleur qu'en temps normal son corps polymorphe inhibait sous la guérison ultra-rapide. Il lui suffisait de changer de forme et de réagencer à ses guises ses nerfs et ses tissus blessés pour se débarrasser du problème, chose qui ici lui était impossible sans abandonner Mère et la mettre en péril. L'éboulement du plafond ne fut pour le mutant qu'une information vague, comme l'arrivée des combattants en armure couleur de nuit. Aal'Kesh concentrait ses esprits, effectuait le plus rapidement qu'il lui était permit un check-up complet de l'état de son corps et de celui de Mère.
Les balles à la tête n'avait heureusement pas atteint Kerrigan mais avait défoncé son propre crâne, mettant une bonne portion de l'occiput de Sarah à découvert. Pour preuve, d'épaisses mèches de ses "cheveux" s'extrayaient à présent de l'armure. Le bras-canon ? Détruit, inutilisable. Un moignon qui concordait avec celui de Kerrigan, dont il n'était pas impossible que son propre bras eu à encaisser aussi quelques crachats de plomb. La balle au pectoral ? Son corps avait joué son rôle d'armure et l'avait arrêtée avant qu'elle ne perfore Kerrigan, mais à quel prix ! Aal'Kesh était incapable d'extraire ce corps étranger qui avait fragilisé son torse tout en lui infligeant de lancinants éclairs de douleur. Seules les cartouches prises dans la cuisses offraient un constat moins alarmant que le reste, mais ça restait relatif : le Prince des Cisailles était blessé à mort, à présent. Si il ne trouvait pas le moyen de mettre rapidement Kerrigan en sécurité pour se régénérer lui-même, son histoire se terminerait à Devos.

Devant ce constat, tout en lui s'emballa, comme si la rage primale était la dernière information disponible à son cerveau et son dernier moteur en état de marche. Il fallait qu'il bouge.



JUSMIN

La compagne de Milfa, fille de deux militaires de carrière, avait toujours eu un problème mental : une certaine instabilité qui la muait en une bête féroce dès lors que son énervement dépassait un seuil inconscient. Dans cet état, Jusmin ne distinguait que difficilemement amies et ennemis, ne vivant plus que pour l'éradication de ces derniers par n'importe quel moyen. En un mot comme en mille, la fière soldate était une Berserker. Milfa avait toujours servi de pare-feu à cet état sur le champ de bataille.
Seulement voilà, Milfa était morte sous ses yeux. En souvenir d'elle et jusque là, Jusmin s'était contenue. Sa carapace avait commencé à se fissurer dès que Kerrigan avait atterit juste devant son canon après avoir tué Dekta. L'arrivée des Cyborgs sur le champ de bataille qu'avait contenu à elle seule la 031 s'était déroulée pour elle comme dans un délire de droguée en pleine dose, mais le tir de l'un d'eux pour la débarasser d'un Hurleur qu'elle n'avait pas vu sembla la réveiller.
Jusmin regarda Xyal, le flingue toujours pointé sur Kerrigan. Elle vit comme au ralenti le cyborg lever la main vers elle pour lui balancer un éclair qui la mit à genoux dans un cri, et entendit la seule chose qui manquait pour que la bête en elle se déchaîne.

"La capture de Kerrigan est prioritaire."

- Prio...ritaire ?

Dans un glissement métallique, les travées contenant ses missiles d'appoint s'ouvrirent et les oeillèrent laissèrent luire un instant la pointe des projectiles explosifs alors que Jusmin se redressait, les dents serrées et le regard fou. Face à elle, les deux cyborgs s'arrêtèrent. Ne séparaient les deux armures noires et Jusmin que le corps armuré de Kerrigan, mais les instruments des deux combattants métalliques leurs avaient indiqué que les missiles de la tekhanne les prenaient pour cible.

- CETTE SALOPE  DOIT CREVER ! VOUS ENTENDEZ, ENFOIRÉS DE BÂTARDS DE MERDE ?
- Soldate Jusmin Bennett, matricule 9586D. Vous êtes passible de la cour martiale pour menace sur membre de l'armée tekhanne et non-respect des ordres. Qu'avez vous à dire ?
- TA MÈRE LA PUUUUUUUUTE
!

Comme si ça avait été le feu vert au départ d'une course, les concurrents s'emballèrent simultanément. Le premier Missile partit vers le cyborg à la gauche de Jusmin mais le second, lui, ne quitta pas sa rampe de lancement. L'exo-squelette avait été endommagé par la décharge électrique et ne répondait plus correctement, ce qui permit au second cyborg de faire un bond sur le côté pour se décaler dans l'intention de faire feu tandis que son compère explosait sous la charge qui fit trembler tout l'échangeur.
Le survivant tira à l'instant où Jusmin levait son arme vers lui, et fut plus prompt que la femme bandée. Sa sulfateuse hurla dans les égoûts, ses vomissures de guerre déchirant l'abdomen de la soldate dont les boyaux se répandirent au sol. Jusmin tira par reflexe, son tir imprécis faisant simplement hésiter le cyborg.

- JUSMIIIIIIIIIIIIIN !

Xyal entra en scène dès que sa dernière coéquipière mourut en s'affalant dans l'eau sale. Son lance-flamme se mit en marche et la langue de feu fondit sur le dernier cyborg qui s'embrasa vivement sans toutefois mourir, mais son sort n'allait pas durer bien plus longtemps.



Aal'Kesh avait bondit, au moment où les flammes avaient nimbé le cyborg. Se mouvant avec l'énergie du désespoir et de la rage, le Prince des Cisailles s'était rué sur le cadavre de Dekta pour y attraper son couteau de combat et l'arracher à l'étui sur la cuisse de la sniper. Lame au poing, il avait foncé sur la torche humaine qu'était devenue l'être en armure noire et l'avait décapité dans coup rageur ponctué d'un cri à faire froid dans le dos. Le corps métallique s'était effondré lamentablement alors que la tête ainsi désolidarisée du corps avait terminé sa course contre le rebord d'un caniveau.
Les Nosalis, eux, n'avait pas perdu de temps et avaient prit le parti de se ruer vers Xyal tandis qu'Aal'kesh se concentrer pour rester debout après son meurtre. La fière capitaine n'avait plus rien pour se défendre et comptait bien embrasser fièrement la mort, mais la voix semi-humaine de l'hybride armuré couvrant Kerrigan résonna dans l'échangeur.

"- ARRÊTEZ CA !"

Les Hurleurs se stoppèrent instinctivement, sans trop savoir pourtant si ils devaient obéir ou pas à cette curieuse sensation qu'ils ressentaient quand ils regardaient cette créature inconnue. En titubant, Aal'Kesh fondit leurs rangs pour s'avancer vers Xyal, lui dévoilant malgré lui son pitoyable état. Les Nosalis s'écartèrent avec méfiance, mais n'essayèrent pas de contester l'autorité naturelle du Prince. Ou alors sentaient-ils leur reine, quelque part sous cette gangue blessée ?
Le regard de l'armure se posa sur la capitaine de la 031.

- Tu ne mourras pas dans ces égouts, Xyal. Disons que c'est...un cadeau de ma part, pour le chemin que tu as accompli jusque ici.
- VA TE FAIRE FOUTRE, lui balança t'elle dans un crachat.
- Je regrette de ne pas avoir eu le temps de te baiser.

Aal'Kesh se détourna, avant de bondir vers la première canalisation à sa portée. Son chemin devait absolument continuer, pour la survie de Mère et la sienne. Tandis qu'il s'enfonçait dans le réseau souterrain en espérant bien pouvoir compter sur son avance afin de rejoindre le Nid, il lança un ordre mental aux Nosalis qui s'y plièrent, devenant son escorte.
Le temps était compté pour Aal'Kesh, toutefois. Il fallait espérer que le chemin ne soit plus très long ni même sineux, auquel cas il risquerait de ne pas survivre, entraînant avec lui dans la mort la Reine des Lames.

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 20 jeudi 07 novembre 2013, 23:38:53

CINDY PARKER

Elle les vit défoncer le sol, formant un cratère surprenant. Toutes les armes tekhanes se concentraient sur une masse innommable de Formiens quand les deux vers de Nydus jaillirent des deux côtés, encerclant les Tekhanes. Cindy connaissait suffisamment bien la typologie grossière de la Fourmilière pour savoir que les vers de Nydus permettaient un déploiement rapide de créatures. Ils creusaient des tunnels sous la roche, très profondément, avant de sortir, leurs gueules libérant alors un nombrez assez élevé de Formiens, qui transitaient par leurs corps, à grande allure, grâce à une espèce de liquide ressemblant à une rivière rapide. Le puissant courant leur permettait ainsi de rapidement se déplacer.

Depuis les deux vers, Cindy eut un frisson d’horreur en voyant deux nuées violettes débarquer. Des Zerglings. En masse. Individuellement, un Zergling n’était pas réellement une menace, mais, quand il y en avait des centaines... La stratégique classique des Annexiens était d’utiliser les Zerglings pour affaiblir les bases tekhanes. Ils étaient rapides, faciles à produire, et étaient donc utilisés en masse contre des installations isolées, ou des convois... Ou pour prendre un ennemi à revers en frappant vite. Cindy vit les Zerglings se ruer vers les lignes tekhanes. Les soldates se retournèrent subitement pour faire feu, mais les Zerglings leur bondirent dessus. L’EyeWatch capta les dents acérées d’un Zergling venant trancher la gorge d’une femme, tandis que d’autres débarquaient. Beaucoup de Zerglings mouraient, mais ils étaient excessivement nombreux, comptant sur leur nombre pour passer, et disperser les tirs des Tekhanes.

« Il faut détruire les vers !! » s’égosilla Cindy, dans le vide.

En détruisant les vers, le nombre de Zerglings viendrait à diminuer. Plusieurs Formiens plus gros sortirent alors des vers, dont plusieurs Ultralisks, qui poussèrent des rugissements en fonçant vers les positions tekhanes, pulvérisant ce qui se trouvait sur leur chemin. Les défenses interminables d’un Ultralisk heurtèrent de plein fouet une Jeep tekhane, l’envoyant voltiger dans l’air. Ses griffes tranchantes cisaillèrent plusieurs soldates. Les chars d’assaut se mirent à les cibler, certains essayant de se déplacer pour pouvoir tirer sur les vers de Nydus. Plusieurs Zerglings bondirent sur l’un de ces chars, s’acharnant tellement sur l’écoutille d’entrée qu’ils réussirent à l’arracher. Ils entrèrent à l’intérieur, et quelques gerbes de sang jaillirent depuis l’écoutille, seul indicateur de l’horreur se déroulant à l’intérieur.

Les Goliath firent feu sur ces renforts inattendus, pulvérisant des Zerglings en masse.

« Tenez vos positions !
 -  Ne les laissez pas nous encercler ! »

Le plan des Formiens était de les acculer. Les Zerglings s’entassaient. Ils avaient réussi leur objectif : l’effet de surprise. D’autres monstres jaillissaient maintenant des deux vers. Cindy vit des Rhinos se ruer, soutenant les Ultralisks. L’un d’eux heurta de plein fouet un exosquelette, ses cornes le perforant, tandis que les balles se fracassaient contre sa peau résistante, faisant couler son sang, mais sans l’arrêter.

Les principaux Formiens s’avancèrent alors, profitant de la dispersion des tirs pour repartir à l’attaque. Un Reaper se rua sur une Tekhane, ses quatre pinces crochues attrapant chacun de ses membres, avant de les tirer d’un coup sec, la démembrant dans des gerbes de sang et des hurlements de douleur inaudibles. Un hélicoptère de combat qui balançait des missiles fonça vers l’un des vers, et balança plusieurs roquettes dessus. Les projectiles explosèrent contre la tête du ver, faisant cracher son sang, mais sans le tuer. Un Carnifex répliqua en balançant une boule d’acide qui frappa les pales de l’hélicoptère, els faisant fondre. L’hélicoptère partit alors en vrille, sa queue heurta la façade d’un immeuble, se détacha, et le cockpit alla s’écraser contre le sol, avant d’exploser joliment.

Cindy reçut alors un message radio, adressé à tous les agents sur la zone.

« REPLI ! REPLI ! Nous allons larguer une bombe au phosphore dans la zone ! Que toutes les unités se replient sous terre, vite !! »

Cindy vit les Tekhanes se disperser dans la mêlée générale. La situation était une débandade totale.

Alors que les soldates se repliaient, la bombe explosa au milieu du sol, vaporisant les Formiens tout autour, avant qu’un nuage corrosif implacable ne vienne se répandre le long des immeubles, formant une espèce de brume épaisse et sanglante, tuant tous les Formiens ayant le malheur de se trouver à l’intérieur... Ainsi que les Tekhanes n’ayant pas eu le temps de s’échapper. D’autres bombes au phosphore explosèrent dans la zone, amenant les Formiens à devoir également envisager la retraite, alors que le quartier de la ville se transformait en un enfer acide et corrosif.

« Ces saloperies se remuent ! annonça la pilote de l’hélicoptère de Cindy. Le phosphore blanc, il n’y a rien de plus efficace. »



ELVENNYA

Les Xénomorphes s’avançaient le long des conduits des égouts, se fiant à leur flair pour repérer la cible qu’ils recherchaient. Rapides et furtifs, ils ne se souciaient guère des autres Formiens, relativement inutiles. Et eux-mêmes n’avaient, de toute façon, nullement envie de se frotter à eux. Les Xénos s’avançaient rapidement, en grognant et en claquant des dents. La proie était proche. Ils arrivèrent dans un égout extrêmement sombre, leurs longues queues ondulant derrière leurs corps sveltes et noirâtres. Des grognements incompréhensibles s’échappaient de leurs lèvres, jusqu’à ce qu’ils voient leur cible.

La Mère était là, recouverte par cette texture curieuse. Elle gisait sur el sol, inerte. Ils se rapprochèrent, silencieusement, et grognèrent entre eux. Ils décidèrent qu’il s’agissait bien de leur Reine, et l’attrapèrent, la conduisant rapidement vers le nid. Mère était presque morte, et ils ne pouvaient décemment tolérer ça. Ils filèrent le long de canalisations sinueuses, arrivant ensuite dans des catacombes et des grottes anciennes, continuant à descendre, à s’enfoncer dans les entrailles de Devos. La pierre laissa rapidement place à des textures plus gélatineuses, avec des veines, des tentacules, et quelques petits œufs, formant des galeries chaudes et passablement gluantes, qui s’ouvraient et s’écartaient pour laisser passer les Chasseurs xénos. Ils étaient entrés dans l’épaisse Ruche de Devos, s’avançant le long des Aiguilles, des sortes d’immenses méduses fixes produisant des Mutalisks, les tentacules permettant de produire des ressources pour faire éclore les œufs abritant les Mutalisks, en haut des Aiguilles.

Les Formiens regardèrent les Xénos s’avancer, la queue du Chasseur central enroulée autour d’un corps reconnaissable.Une fente s’ouvrit au fond de la pièce, et ils descendirent le long d’un étroit boyau, qui les amena dans la salle centrale. Il y avait de soeufs partout, ainsi que des incubateurs. Le trône était vide, et, au milieu des Hydralisks, des autres Xénos, et d’autres créatures, plusieurs femmes se redressèrent. Les tentacules d’Elvennya délaissèrent le corps d’une agréable femme, la laissant amorphe sur le sol, tandis que Thorne se releva d’une sorte de lit organique, délaissant deux de ses Maîtresses : une ancienne fermière et une ancienne prostituée nexusienne.

« Les deux corps sont soudés... Laissez-moi faire... »

Les Xénomorphes relâchèrent la créature uniforme, et Thorne se rapprocha. Ses doigts se transformèrent en longs tentacules, et pénétrèrent dans le corps amorphe se trouvant devant elle, parvenant ainsi à, progressivement, désolidariser les deux êtres. Le corps de Kerrigan apparut, blessé, faible, ainsi que celui de la créature qu’Elvennya avait aperçu.

« Mettez-les tous les deux dans un incubateur, ça les aidera à cicatriser. »


Deux incubateurs s’ouvrirent, et, depuis chacun d’entre eux, un tentacule jaillit, attrapant Kerrigan et l’autre individu, avant de les rapprocher, les enfonçant dans les incubateurs. Des tentacules bloquèrent ensuite chacun de leurs membres, s’enroulant autour de leurs corps, tandis qu’un liquide jaillit dans l’incubateur, finissant par le remplir totalement.

« Qui est cet homme ? demanda Elvennya à Thorne.
 -  Je n’en sais rien... Mais il nous le dira lui-même quand il sera rétabli. Mère est sauvée, c’est l’essentiel. »
DC d’Alice Korvander.

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Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 21 vendredi 08 novembre 2013, 17:38:59

Si Aal'Kesh avait été doté sous sa forme armurée d'un quelconque système d'avertissement, nul doute que ce dernier aurait tiré la sonnette d'alarme après les cent premiers mètres accomplis à la sortie de l'échangeur. La bataille finale contre la 031 et ses renforts cybernétiques imprévus l'avait vidé de ses dernières forces et chaque cellule de son être hurlait une demande de repos immédiate. Aal'Kesh avait décidé d'ignorer ces signaux qui témoignaient d'une situation plus que critique afin de continuer sa course en direction du nid, mais il présuma de ses forces. Après un dernier bond ses jambes flanchèrent et se dérobèrent sous lui, empêchant sa bonne réception. Le Prince des Cisailles roula sur le sol, le coude d'un virage arrêtant sa course folle dans un choc sourd qui laissant les Nosalis perplexes.
L'hybride le savait, il ne pourrait cette fois plus se relever et décida d'adopter ce qu'il considérait être la meilleure solution pour sa mère et lui : il passa en hibernation forcée, maintenant ainsi de faibles mais constants signes vitaux qu'il partagerait avec Kerrigan. Avant que son esprit ne sombre dans le sommeil artificiel auquel l'hibernation le poussait, il espéra pour Elvennya de ne pas découvrir une situation encore plus critique à son réveil. Si la Cérébrate s'avérait incapable de lui porter secours ou de venir en aide à Mère, son sort serait à la hauteur de la colère de son Prince.

[...]

Quand Thorne avait ôté Kerrigan de son armure génétique protectrice -ce qu'elle n'avait put faire que parce qu'Aal'Kesh était incapable de lutter contre son intrusion plutôt habile- le mutant avait semblé un instant évoquer l'armure de Tony Stark ouverte pour laisser ce dernier en sortir. Puis d'instinct, la gangue s'était repliée sur elle-même et ses composants s'étaient enlaçés et mêlées presque langoureusement en réécrivant ainsi leur apparence générale. De la forme blindée qui avait couvert le corps de Kerrigan, AalKesh avait adopté sa forme humaine sans que son corps ne daigne s'improviser quelques vêtements. C'est un mâle à l'aspect brusque qui avait été plongé dans l'incubateur, flottant dans le liquide régénérant dans sa flatteuse nudité. Et il avait attendu, son corps réagissant parfois aux étapes de sa remise en état lorsque quelques tentacules se tentaient inopinément sur ses membres, les zébrant comme d'immenses veines noirâtres qui auraient couru sous sa peau d'albâtre.

Quand l'incubation prit fin, le liquide régénérateur reflua naturellement par la gorge dont il était apparu. Les tentacules qui avaient maintenu ses membres durant le bain forcé relâchèrent Aal'Kesh doucement, le faisant reposer sur ses pieds. Droit et fier, l'hybride exposait son corps de guerrier tout en gardant la tête baissée. Finalement, il prit une longue inspiration en relevant le visage, exalant son souffle par les narines alors qu'il posait ses yeux sur l'intérieur du Nid. Sous cette forme à l'aspect tout à fait humain, le Prince des Cisailles dénotait un peu avec l'ambiance mais... Quelque chose en lui inspirait le respect et la crainte aux formiens. Peut-être les Cérébrates n'étaient-elle pas affectées par cette aura de dominance et de prédation naturelle, mais elles apprendraient à l'être. D'une façon ou d'une autre.
Les trouvant du regard, il dévisagea les deux tour-à-tour tandis que les trois xenomorphes l'ayant convoyé jusqu'au Nid venaient rôder autour de lui. Non pas pour l'intimider, mais pour se soumettre à celui qu'ils comprenaient d'instinct être une sorte d'Alpha assimilable à Kerrigan. Aal'Kesh s'en amusa, caressant vaguement l'un des crânes ovoïdes passant à sa portée et extrayant sa propre langue xenomorphique lorsque le chasseur montra la sienne.

- Ne t'avais-je pas ordonné de m'envoyer les Xenomorphes, Elvennya ? J'ai dû me contenter des rats hurleurs parce que tu as été longue à obéir, Cérébrate. Il fixa l'elfe. Tu es encore loin de mériter ton statut de fille. Cela viendra... Peut-être.

Aal'Kesh savait pertinemment que ses mots, alors qu'il n'était personne pour cette version çi de la Ruche, seraient difficilement acceptés. Il n'en avait pourtant cure, se sachant naturellement au-dessus des Cérébrates. Certes, elles ne le reconnaissaient nullement ainsi, mais le Prince des Cisailles à présent régénéré n'avait rien à craindre d'elles. Seule Mère pouvait l'inquiéter, mais la légitimité de la place de Reine qu'elle occupait était remise en question depuis son affrontement contre Avitus. Pour l'heure et plus que jamais, l'hybride réservait son jugement sur elle.
Son regard gris se posa sur Thorne, dont il dévora les courbes des yeux avec un sourire satisfait.

- Tu es donc là, Thorne. J'aurais dû m'en douter. Il ne manque donc plus que Jezebel à cette belle réunion. Et Mère, bien sûr.

Il ne la voyait pas, mais la percevait clairement non-loin. Se montrait elle prudente ? Cherchait-elle à se prémunir de lui en se plaçant de façon à lui porter le premier coup si il se montrait agressif ? Aal'Kesh n'en savait rien et ne voulait pas spécialement avoir connaissance de ses raisons. Elle était vivante et cela le rassurait : il n'avait pas manqué de mourir pour rien. A présent, il était temps qu'un nouvel acte s'ouvre sous la terre de Devos, ravagée par les nuages phosphorés.

- Je ne répondrais qu'à toi, Mère. J'ai fais le plus long des voyages afin de te rencontrer et je ne laisserai pas de vulgaires cérébrates se substituer à toi. Au mieux ne sont elles là pour l'heure qu'afin d'être fécondées par mes soins. Comme toi, Mère. Oooh... Ton corps commence à me manquer. Mais la politique prime sur le sexe, n'est-ce pas ? Alors parlons. Et décidons ensemble du sort que nous nous réservons mutuellement.
« Modifié: vendredi 08 novembre 2013, 17:46:53 par Sentinel Prime »

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 22 samedi 09 novembre 2013, 01:01:37

Avitus... Une montagne de chairs et de muscles, un Psyker terrifiant, capable de créer des vibrations sismiques avec ses poings. Il avait été son chef, et avait rejoint le programme des Ghosts... Bien que ce soit un programme tekhan, on y trouvait parfois quelques mâles, essentiellement issus des Psykers... Un curieux héritage du passé, qui n’avait pas encore été supprimé. Cependant, vu la politique sexiste de plus en plus prononcée des Tekhanes, bientôt, le programme Psyker serait également supprimé. Elle se souvenait d’Avitus, oui... Mais elle le croyait mort. Était-il possible qu’il ait survécu à l’opération d’Harbor Bay ? Qu’est-ce que ces femmes lui avaient fait ? L’Avitus de on passé n’aurait jamais pu la faire souffrir à ce point. Elle était tombée sur une véritable machine de guerre, une impitoyable arme à tuer. Une telle créature défiait l’entendement... Sarah avait sous-estimé la réactivité de ces maudites Novaquiennes. Elles avaient transformé Avitus... Si ce dernier avait survécu, il constituait une menace de premier ordre.

De tous les protagonistes de cette histoire, et, plus généralement, de tous les habitants de Terra, un seul savait que l’intervention inopinée d’Aal’Kesh avait été comme un petit flocon de neige, une petite boule qui, en dégringolant, avait modifié le cours de l’Histoire. L’Œil avait vu un autre déroulement. L’Œil savait que, contrairement à ce qui allait se dire dans les jours prochains, le projet Avitus avait été fortement critiqué, et ce même par les Novaquiennes elles-mêmes. Des capitaux inutilement gaspillés, considérait-on. Ce projet, non content d’être excessivement onéreux, consistait à utiliser un sujet non viable. Pour beaucoup de Tekhanes, les mâles étaient un anachronisme du passé, un vestige sociologique qui était voué à disparaître. Des femmes qui refusaient l’idée de sexe, et voyaient en la masculinité une race à part entière, une race faible, sauvage, violente, qui n’avait de raisons d’être, car elle n’était pas capable de s’autoreproduire, contrairement aux femmes tekhanes. Le déroulement de cette journée aurait du être différent. Avitus aurait du échouer dans sa quête. Il se serait heurté à Elvennya et aux Formiennes, l’escouade 031 aurait été intégralement balayée, et, quand la Reine des Lames se serait manifestée, elle n’aurait pas été perturbée par Aal’Kesh, et aurait détruit un Avitus affaibli, avec l’aide ses Formiens. Maintenant, le futur se troublait, et les hypothèses affluaient : la révolution masculine qu’il voyait se troublait, les Tekhans rejoignant l’armée pour participer au programme Marine... Les Terminator envahissaient Ashnard, écrasaient la Fourmilière... Les futurs et les hypothèses se mélangeaient, les chiffres et les probabilités tourbillonnaient follement... Ce dont l’Œil était sûr, c’est que ces agitations ne pouvaient pas empêcher l’Extinction. Des gouttes d’eau dans l’océan. Mais le Plan ne se déroulait plus comme prévu, et l’Œil savait qu’un petit rouage grippé était suffisant pour corrompre tout un mécanisme. C’était une coïncidence extraordinaire qu’Aal’Kesh soit arrivé le jour même où les Novaquiennes avaient décidé de larguer Avitus... Mais l’Œil ne croyait pas aux coïncidences.

Quand Sarah émergea de la chrysalide, elle se moquait bien des plans, du futur... Elle ne ressentait qu’une rage furieuse. Rien n’avait fonctionné comme prévu. Avitus avait manqué la tuer, et un parasite perturbait son lien. Elle eut instantanément des nouvelles du front. Beaucoup de Tekhanes étaient mortes. Bien. Mais beaucoup trop de Formiens avaient été tués. Certes, leur perte était envisageable, mais il y en avait eu beaucoup trop. Certaines rues étaient encore infectées de phosphore, et des Tekhanes avec des masques à gaz et des chars ressemblant à des grenouilles, hérissés de tubes crachant des flammes, s’avançaient dans les rues, cherchant les survivants. Des patrouilles s’aventuraient dans les égouts, repoussant les Nosalis. Sarah apprit ainsi qu’elles avaient retrouvé une femme mutilée dans l’échangeur où sa carcasse avait été traînée.

Tout ça, elle lut instantanément, ainsi que l’inquiétude de ses Filles. Les deux étaient là. Elvennya avait encore mal au crâne, et se sentait responsable, gênée. Sarah ne lui dit rien. Elle était énervée contre elle-même, pas contre Elvennya. Certes, la Cérébrate n’avait rien pu faire d’utile, mais, sans sa présence, les pertes auraient été encore plus lourdes. Sarah avait besoin de se défouler, et savait comment le faire. Elle ordonna à deux Chasseurs xénos de la suivre, et se rendit dans une chambre, n’ayant pas besoin de parler pour qu’on l’obéisse.

Pendant une heure, les deux puissants Xénomorphes tringlèrent leur Reine, lui défonçant les fesses, perforant son corps avec leurs membres tendus et assoiffés. Les hurlements de Sarah résonnèrent dans la pièce, de même que ses orgasmes, l’aidant progressivement à se détendre, et à lui permettre de réfléchir, le sexe éclaircissant ses pensées.

*Avitus a du être conçu pour me tuer…Mais lui ? Les Novaquiennes n’auraient jamais réussi à perturber ainsi mon lien, à créer un tel parasite, avec si peu de données sur nous, et si peu de temps...*

Qui pouvait être derrière cette créature ? C’était comme si cet être était un Cérébrate, mais c’était impossible. Sarah ne faisait pas de Cérébrates masculins, estimant que le sexe masculin devait servir, une réminiscence de sa formation de Tekhane, et elle ne se souvenait pas l’avoir fait. Cependant, elle ne voyait aucune autre explication possible.

Quand les deux Chasseurs xénos eurent fini de sauvagement la baiser, Sarah sentit la créature se réveiller. Curieuse, elle camoufla alors sa présence, aussi bien physiquement que psychiquement. Un voile d’invisibilité la recouvrit, un autre héritage de ses capacités de Ghost, et elle rejoignit la salle de trône, silencieuse et furtive.

Elle constata ainsi que ses Formiens obéissaient à cette créature, qui s’adressa à ses Filles de manière arrogante et impériale. Elle le laissa faire son petit numéro, jusqu’à ce qu’il s’adresse à elle.

« Je ne répondrais qu'à toi, Mère. J'ai fais le plus long des voyages afin de te rencontrer et je ne laisserai pas de vulgaires cérébrates se substituer à toi. Au mieux ne sont elles là pour l'heure qu'afin d'être fécondées par mes soins. Comme toi, Mère. Oooh... Ton corps commence à me manquer. Mais la politique prime sur le sexe, n'est-ce pas ? Alors parlons. Et décidons ensemble du sort que nous nous réservons mutuellement. »

Elle ne répondit pas quelques secondes, avant de se glisser dans son dos, posant ses mains sur ses épaules, les caressant lentement, se rematérialisant, ses seins heurtant son corps.

« Mon corps te manque ? sussurra-t-elle d’une voix mielleuse. Viens voir Maman... »

Et, sans crier gare, les pointes de la femme jaillirent alors, tandis que sa présence mentale se rappelait aux Formiens, et elle les fit passer devant elle, transperçant l’homme. Ce n’était pas létal, mais suffisant pour calmer ses fanfaronneries. Elle le poussa ensuite sur le sol, et regarda les Formiens qui s’étaient rapprochés de lui.

« Misérable créature... Auriez-vous oublié QUI est votre Créatrice ? Vous avez juré allégeance à MOI ! »

L’une de ses pointes fondit sur un Xénomorphe, et s’enfonça dans sa bouche, ressortant de l’autre côté, tranchant la gorge du monstre, qui poussa un bref couinement de douleur. Sarah retira ensuite sa pointe, et laissa le cadavre s’affaler sur le sol. Elle s’écarta alors du mystérieux individu, et s’assit sur son trône, en croisant les jambes.

« Ne te méprends pas, créature. J’ignore pourquoi tu m’es familier, mais je ne te connais pas, et la manière dont tu parles me laisse entendre que tu es une menace pour moi... Mes Filles ne t’ont pas épargné par sympathie, mais pour comprendre qui tu étais. J’ai eu une rude journée, et tes petites péripéties sont responsables de la situation mortelle dans laquelle je me suis trouvée. Sans un parasite comme toi, Elvennya, qui est encore jeune, n’aurait pas été troublée, et m’aurait apporté l’assistance dont j’avais besoin contre cette machine à tuer créée par les Novaquiennes, visiblement dans le seul but de m’éliminer. »

Tout en parlant, elle tendit sa main pour caresser Elvennya sur la tête.

« Je ne te suis redevable de rien du tout, créature. Dis-moi qui tu es, ce que tu me veux, et peut-être que je ne tuerais pas tout de suite pour tous mes bébés morts à cause de ta nuisance. »

Quiconque connaissait la Reine des Lames savait qu’elle ne supportait pas qu’on touche au contrôle qu’elle exerçait sur la Nuée. Elle commençait à envisager une hypothèse selon laquelle cet être était une créature envoyée par un Annexien rival, ceux qui étaient irrités de voir Kerrigan agir de manière si ouverte contre les Tekhanes.
DC d’Alice Korvander.

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Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 23 samedi 09 novembre 2013, 10:54:40

Si Aal'Kesh avait parlé de politique, il s'agissait sûrement de la forme la plus ancienne et brutale de celle-çi, celle qui alimentait les conflits plus qu'elle ne visait à les éviter ou les ralentir. On parlait ici de la loi du plus fort, celle en vigueur dans le règne animal et dans la Nuée toute entière. Sarah Kerrigan était une Annexienne redoutablement puissante, c'était un fait. La soldate d'élite qu'elle avait été offrait son brillant esprit guerrier à son corps formien et puisait dans la Ruche pour asseoir son pouvoir que nul n'était à-même de remettre en doute tant elle le maîtrisait d'une main de fer, d'une main de maître. Entre tous, Aal'Kesh le savait. Il avait vu sa Mère régner sur une nuée affaiblie et désavouée sans qu'elle n'ait perdu de son aura ou de sa superbe. Il l'avait écouter mettre en branle les rouages complexes d'un plan qui prendrait corps au-delà du temps lui-même, comme il avait accepté qu'elle doive reculer pour mieux sauter. Le Prince des Cisailles était le premier fanatique de "sa" Mère, de celle qu'elle deviendrait. Déjà plus puissant qu'elle à son époque, son amour inconsidéré pour Mère l'avait gardé de tenter de la destituer par la force.
La Kerrigan encore invisible à qui il s'adressait en ce moment en la défiant de ses mots acides n'était pour lui qu'un brouillon de sa propre génitrice. Une esquisse à l'oeuvre de maître qu'il avait accepté de servir et dont il voulait voir à présent toute la profondeur. Car lui seul, à cette heure, pourrait aider à la sublimer.

Il la sentit contre lui, pressant ses monts mammaires chitineux contre les muscles de son dos. Il sentit les mains graciles se poser sur ses épaules et apprécia le sucre des mots qu'elle lui glissa à l'oreille avant de le passer par le fil de ses lames en une pénétration douloureuse. Aal'Kesh mima la douleur avant de cracher un peu de sang, tombant à genoux sous l'impulsion qu'il lui infligea ensuite en guise de conclusion à son humiliation. Le Prince des Cisailles se prêta au jeu, s'effondrant sur le sol où son corps sembla parcouru de léger spasmes en répandant d'épais sillons de sang saumâtre sous lui. Le mutant l'entendit vociférer, abattre l'un des xénomorphes avant de prendre royalement le chemin de son trône. Ses oreilles captèrent son discours grandiloquent et sévère et ses sens s'amusèrent de la satisfaction que les Cérébrates semblaient ressentir face à son sort misérable et avilissant.
Finalement, il se décida à reprendre la main. Les hoquets de douleur qu'il avait fait entendre jusque là cessèrent brutalement et son corps se fondit en une masse boueuse d'une couleur aux reflets métalliques ternes striés de zébrures d'un sanguin écarlate. Elle devint geyser miniature en se ramassant sur elle-même et reprit sa forme humain sans qu'un des dégâts que les pointes de Kerrigan n'avaient occassionés ne soient visibles. Aal'Kesh, le plus simplement du monde, avait effacé les blessures.

- Une menace ? Bien sûr, que je suis une menace ! Tu n'es absolument pas en mesure de me tuer, Mère. Ni toi toi ni tes filles, par ailleurs. Voilà exactement où nous en sommes : au moment où tu vas prendre la décision la plus importante de toute ta vie.

Aal'Kesh ne fanfaronnait pas plus qu'il ne dramatisait, bien au contraire. Si "sa" Mère savait comment venir à bout de lui, la Kerrigan qui le toisait depuis son trône n'avait connaissance ni des moyens ni de son incapacité à lui régler son sort. Son affaiblissement mortel n'avait après tout eu lieu que parce qu'il avait daigné lui sauver la vie en mettant en danger la sienne. Quant à sa dernière sentence... N'avait il pas été envoyé dans le passé pour éviter à Kerrigan un funeste destin et en l'aiguillant sur une route en direction de la toute-puissance ? Si Sarah se décidait à ériger Aal'Kesh en ennemi à abattre, elle scellerait incontestablement son destin. Elle l'ignorait certes, mais cet état de fait plaçait Aal'Kesh en maître du jeu. D'un pas lent et assuré, le Prince des Cisailles avança vers le trône.

- Jeune ou pas, Elvennya s'est détournée de toi en cherchant à m'affronter. Sa première tâche aurait dû être de te rejoindre pour faire face à Avitus, pas de vouloir me mettre au pas. Et j'aurais savouré l'affrontement qui vous aurait opposées à ton ancien camarade des Psykers.

Un sourire fugace passa sur ses lèvres et son apparence changeant, devenant celle de l'Avitus de cette époque. Mère lui avait donné quelques cartes pour se convaincre dans le passé et les descriptions précises de personnes et d'évènements connus seulement de Kerrigan en faisaient partie. Quand sa voix se fit à nouveau entendre, c'était celle d'Avitus. Autour deux, les formiens s'agitèrent devant la forme inconnue et potentiellement menaçante.

- Tu m'es redevable, Sarah. En plus d'être incapable de me tuer. Seulement, je veux bien t'accorder que la diplomatie sera plus intelligente que la force et je ne tiens pas à affronter la Ruche et tes Cérébrates, ni même toi. Je t'ai sauvée du Marine Terminator parce que mon amour pour toi est fort, Mère. Tu veux des réponses ? L'apparence d'Avitus se changea dans un bruit spongieux et un ballet de tentacules, pour devenir celle de l'Arme A. Je vais t'en donner quelques unes, en guise de preuve de respect envers ma Reine. Je t'invite à bien réfléchir à ce que tu décidera de faire ensuite, je n'ai pas envie de de devenir ton ennemi. Pour preuve, je vais adopter la forme que tu as toujours préférée aux autres.

Et il s’exécuta. L'armure d'un noir funeste sembla fondre et se décolorer, sa tête s'allonger. Le bas de son dos s'étendit en une immense queue lisse alors que sa masse grandissait en s'affinant, adoptant des lignes qui évoquaient furieusement celles des xénomorphes. Son dos s'hérissa des appendices si propres à cette race puissante et son visage perdit lèvres et yeux. Enfin apparut le Prince des Cisailles du haut de toute sa splendeur formienne, sa queue glissant sur le sol comme le corps d'une vipère de cauchemar.

- Je me nomme Aal'Kesh, Mère. C'est le nom que tu me donnera à ma naissance, dans environ cinq années. Je suis le fils que tu n'as pas encore eu et je suis venu changer ton destin.

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 24 dimanche 10 novembre 2013, 02:41:38

L’arrogance de cet homme aurait pu, en d’autres circonstances, l’amuser. Sarah se félicitait de s’être accordée une petite heure de pur sexe. Elle se sentait moins irritée, ce qui l’empêcha d’ordonner l’ordre de tuer cette chose quand, comme pour la narguer, elle choisit de prendre l’apparence d’Avitus, ainsi que de l’Armure Terminator qui l’avait mis dans un tel état. Les Formiens s’agitaient autour d’elle, réceptifs à l’onde de colère et d’impatience qui traversa l’esprit de Sarah. Assise sur son trône, jambes croisées, l’élégante femme envisageait très sérieusement l’idée de le tuer. L’Overmind l’avait transformé, mais il n’avait pas totalement effacé l’ancienne Kerrigan. Et l’ancienne Kerrigan restait une Tekhane, qui méprisait globalement le sexe masculin, ce que sa nature de Formien n’avait fait qu’amplifier, en soulignant l’inutilité des hommes. Leur seule fonction était de se sacrifier pour les femmes, ce que leur rôle génétique traduisait. Le rôle de l’homme était d’offrir à la femme de quoi porter la vie. Les mâles voyaient ce rôle de fécondation comme la partie centrale de la procréation, alors que Kerrigan ne voyait ça que comme un simple déclencheur. La vie avait besoin que l’homme appuie sur un bouton pour s’enclencher, mais tout le processus créatif, lui, était typiquement féminin. Dès lors, Sarah avait du mal à jauger les hommes.

Contrairement à ce qu’il affirmait, elle ne se sentait nullement redevable. Elvennya avait agi selon les ordres de la Reine des Lames, et sa seule erreur avait été de sous-estimer les capacités de combat de cette armure de combat. Une erreur en partie motivée par l’existence de cette créature. On ne pouvait décemment pas lui reprocher de suivre les ordres de sa Reine. De plus, il n’était qu’un homme. Le jour où Sarah devrait se sentir redevable de quoi que ce soit à l’égard des hommes, il ferait froid en Enfer. Quant à cette affirmation selon laquelle elle ne pouvait pas le tuer... Honnêtement, elle mit ça sur le compte de l’arrogance masculine. Elle n’avait rien à prouver à cette chose, et avait déjà suffisamment de problèmes. Avitus avait très certainement survécu, car les Formiens s’étaient concentrés sur elle, et non sur Avitus.

Silencieuse, elle vit la créature se transformer à nouveau, adoptant la forme élégante (et sexy) d’un Chasseur xénos, ses fameux Xénomorphes. Ceci expliquait sans doute pourquoi ses propres Xénomorphes avaient provisoirement été séduits par cette chose. Elle l’écoutait encore, attendant ses explications. Était-il envoyé par des rivaux ? Elle avait tendance à le penser. Sarah aurait aimé avoir les compétences d’Abathur, son généticien, dans ce domaine. Si elle en savait un peu plus sur la maîtrise du lien psychique unissant tous les Formiens, elle aurait pu savoir si cette discordance qu’elle sentait était due à un autre Annexien. L’explication de la créature fut, pour le coup, réellement surprenante :

« Je me nomme Aal'Kesh, Mère. C'est le nom que tu me donnera à ma naissance, dans environ cinq années. Je suis le fils que tu n'as pas encore eu et je suis venu changer ton destin. »

Aurait-elle eu le sens de l’humour que cette affirmation l’aurait fait rire. Au lieu de ça, elle pencha la tête sur le côté, un silence planant dans le nid. Un silence que la Reine des Lames finit par rompre :

« Ainsi donc, tu viendrais d’une dimension parallèle... Une théorie intéressante, mais, quand bien même elle serait vraie, ce dont j’ai encore quelques doutes, ceci ne fait pas de moi ta mère. Une autre Kerrigan t’a enfanté. Pour moi, tu n’es qu’un parasite qui perturbe mon lien, et, ce faisant, conteste le lien qui m’unit à ma Nuée. »

Sarah expliquait calmement les choses. Elle n’avait jamais enfanté cet Aal’Kesh, et, si elle savait qu’il existait des dimensions parallèles, comme la Terre, elle savait que, si certaines dimensions pouvaient être proches, aucune ne ressemblait vraiment à une autre. Elle n’était pas la mère de cet être. La sienne était probablement morte, car Kerrigan ne voyait pas pourquoi son double l’aurait envoyé ici si ce n’était pas le cas... En supposant, bien sûr, que son histoire soit véridique.

« Je suppose donc que tu as fait tout ce trajet pour me dire quelque chose... »

La Sarah Kerrigan d’Aal’Kesh devait probablement savoir qu’il faudrait plus que de simples promesses pour la convaincre de l’honnêteté de l’homme.

« Je t’écoute, Aal’Kesh... Mais sache que ta simple présence, si ton histoire est vraie, a déjà changé mon destin. »
DC d’Alice Korvander.

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Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 25 mercredi 13 novembre 2013, 11:07:14

Sarah Kerrigan n'était certainement pas une personne crédule et Aal'Kesh le savait mieux que quiconque. Lui-même aurait remit en doute les propos d'une personne lui annonçant qu'il était issu de son propre futur et il ne s'étonnait pas que Mère en doute et contourne d'une certaine façon le sujet. Il s'en amusa, bien que sa forme xenomorphique ne puisse traduire de sourire véritable au vu de l'absence de lèvres à l'extrémité de sa gueule. Au lieu de ça, il se contenta de faire sortir sa seconde bouche qui faisait office de langue, qui claqua un instant dans l'air comme un curieux caquètement sinistre avant de se rétracter. Il allait donc lui falloir abattre ses dernières cartes, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure. Si Kerrigan décidait de le voir comme un adversaire à la suite de leur échange, soit ! Elle affronterait un rival supérieur à ceux qu'elles s'était déjà fait jusque là. A la différence que lui n'avait pas encore de ruche, ce qui rendrait la bataille bien moins aisée et l'équilibre des forces peu avantageux.
Alors qu'il écoutait sa mère, son long et puissant appendice caudal glissait sur le sol en une caresse sordide.

- Présente cela comme tu l'entends, Mère : biologiquement, tu es ma génitrice. Cette Kerrigan est peut-être différente, mais elle reste "toi". Quant au lien, je choisi volontairement de ne pas m'y fondre, ce que je pourrais aisément faire. Sa patte décharnée se leva et ce qui lui servait d'index tapota son crâne ovoïdal. Mais je ne veux pas encore que tu puisse profiter de tout ce qui est là-dedans. Ce que j'ai à te dire pourrait me servir, après tout. Et il m'appartient encore de me mettre à ton service ou de décider de l'utiliser afin de m'élever contre toi.

Les mots, aussi curieux que cela pouvait paraître, ne sonnaient aucunement comme une menace. Kerrigan pouvait absolument tout lire dans l'esprit de ses enfants, qui en avaient parfaitement conscience. Même si cela n'était plus valable pour Aal'Kesh pour le moment, il avait simplement l'habitude d'énoncer chaque fait tel qu'il était. Cela épargnait du temps à tout le monde et sa Mère contemporaine savait, par exemple, qu'il avait choisi de ne pas devenir son adversaire malgré son état de faiblesse. Par "amour", si on pouvait qualifier ainsi leurs liens.
Lorsque Sarah évoqua le changement dans son destin, Aal'Kesh acquièsa.

- Exact. Mon arrivée sur son front de Devos n'était pas voulue et aura un effet boule de neige sur énormément de paramètres qui changeront la ligne temporelle telle que je la connais. C'était un risque dont tu avais connaissance en m'envoyant à cette époque, mais nous avons considéré que le vrai but de ma venue ici ne serait pas altéré. Je reste ainsi en course.

Il chercha ensuite soigneusement ses mots, pour en dire assez à Kerrigan sans lui révéler la véritable raison de sa venue. Le temps n'était pas encore assez mûr pour le lui avouer, et c'est un as qu'Aal'Kesh considérait préférable de conserver dans sa manche jusqu'au bout, quitte à finir pour le garder pour lui seul. Le super-xeno sembla s'ébrouer un instant avant de parler de sa voix qui semblait issue d'outre-tombe tant l'intonation n'avait rien d'humaine.

- Dans cinq années, la Nuée lancera un assaut extrêmement massif sur Terra. L'Overmind cherchera à mettre à genoux les peuples des mondes jumeaux et y parviendra, annihilant toute résistance sur ce monde avant de le faire sur la Terre. Vois tu, le tissu spatio-temporel entre les deux planètes sera déchiré par un magicien d'une puissance incommensurable qui se sera allié aux Formiens. Sa double langue caquèta à nouveau, équivalence d'un rire macabre. Impensable, et pourtant... Tu mèneras l'assaut sur la Terre aux côtés de Naggaroth et d'autres annexiens, mais Naggaroth te trahira et assimilera une grande partie de ta Ruche. Tu deviendras un annexien de seconde zone, Mère. Et tu fera main-basse sur mon géniteur, un héros humain t'ayant donné beaucoup de fil à retordre.

Aal'Kesh se doutait que Kerrigan ne prêterait que très peu de crédit à l'ensemble de son histoire. Il était vrai que présentée ainsi, elle était dure à croire, après tout ! Toutefois, l'hybride continuait son récit d'un ton docte, tranquille.

- Vois tu, tu apprendras durant l'assaut sur Terre une réalité qui te poussera à me concevoir, ainsi que ton plan de m'envoyer dans le passé. Il se trouve que l'Overmind agira bientôt de façon à spoilier ses Annexiens, afin de pouvoir régner sans avoir à passer par eux. Vous serez assimilés et deviendrez moins que des Cérébrates, votre égo totalement disparu dans l'esprit de la Nuée. Deux pas la rapprochèrent d'elle, sa gueule toute proche du beau visage maternel. La langue Xeno vint furtivement lui caresser la joue avant qu'il ne continue. Et tu sais mieux que n'importe quel formien qu'il n'y aura rien que tu pourras faire contre cette éradication, malgré tout ton pouvoir.

Doucement, presque théâtral dans ce pas léger qui caractérisait cette caste de formiens dont Aal'Kesh empruntait pour beaucoup les spécificités physiques, le Prince recula de sa Mère et revint à une distance plus raisonnable. Nul besoin, après tout, de la provoquer trop alors qu'il lui semblait avoir son attention.

- J'ai été conçu par tes soins dans ce but. Les gênes de mon "père" porteuses d'un pouvoir dévasteur couplées aux tiennes, que tu avais soigneusement sélectionnées... Neuf mois d'incubation de façon humaine, pour mettre toutes les chances de ton côté. Pourquoi ? Parce que si je t'enfante moi-même, tu donneras la vie à une toute nouvelle caste de formiens. Une nouvelle armée qui ne sera pas liée à la Nuée mais juste à toi et qui devrait surpasser tout ce que l'on connaît aujourd'hui. Mais... Cela n'est qu'un élément du véritable plan, Mère. Un rouage certes nécéssaire mais pas réellement crucial. Sa queue frappa le sol sèchement, alors que sa gorge laissait échapper un petit grondement. Après toutes ces palabres, nous allons entrer dans le vif du sujet. Je veux que tu boives mes paroles, Mère.

Sa masse puissante fondit sur elle-même comme de la glaise trop malléable, s'écoulant sur le sol en d'épaisses coulées boueuses. Seul le centre de son corps semblait rester debout en une vague forme humanoïde qui n'avait de cesse de s'affiner, empruntant des courbes qu'l fut rapidement facile de qualifier de féminine. Le surplus qui gisait à terre vint se couler sur le corps de femme qui se tenait devant Kerrigan, devenant une tenue de l'armée Tekhanne qu'elle avait bien connu par le passé. Lorsque le Prince des Cisailles fit s'arrêter sa mutation, la femme qui se dressait face à Kerrigan avait des traits qu'elle ne pouvait pas ignorer... Puisqu'il s'agissait des siens, avant qu'elle ne devienne la Reine des Lames.
KerrigAal se délecta de la sensation qui parcourut la Nuée à cette vision, avant de tapoter son cou dans un sourire amusé. A cet endroit sa tenue sembla se boursoufler un peu, prenant de nouvelles couleurs et un agencement différent avant de devenir un médaillon. Un bijou qu'Aal'Kesh savait important pour sa Mère, du moins être un souvenir extrêmement intime. Il releva la tête pour que l'artefact soit bien en vue.

- A présent, ai-je toute ton attention ?

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 26 jeudi 14 novembre 2013, 02:04:24

Croisant et décroisant les jambes, Sarah écouta le récit de la créature. Fallait-il lui faire confiance, ou la détruire ? Sarah Kerrigan ne pouvait pas encore se fixer un avis définitif, mais elle ne l’avait pas tué. Aal’Kesh pouvait au moins se féliciter d’avoir obtenu son attention. La Reine était bien placée pour savoir que les Annexiens étaient très rivaux entre eux. Elle-même l’avait prouvé, en reversant Zeratul. Elle avait été sa Cérébrate, afin de le renverser, l’estimant incompétent. Aux dernières nouvelles, Zeratul était mort, mais Sarah le savait encore en vie. Séparé de la Horde, coupé de sa Nuée, qu’il ne soit pas suicidé témoignait de son entêtement borné. Il devait probablement chercher un moyen de se venger, et Sarah se demandait si cet Aal’Kesh, à défaut d’être envoyé par les autres Annexiens, n’était pas envoyé par Zeratul lui-même. Sarah essayait cependant d’accorder à l’homme le bénéfice de la bonne foi, en se mettant à sa propre place. Si elle avait envoyé un messager du futur, qu’aurait-elle fait pour se convaincre ? Sarah était la première concernée pour savoir que l’exercice du pouvoir avait tendance à rendre les gens paranoïaques, et suspicieux. Elle-même ne faisait guère exception, et elle n’aimait pas ce qu’elle ne contrôlait pas... Surtout quand ce qu’elle ne contrôlait pas constituait une menace.

L’homme restait relativement honnête, lui affirmant qu’il l’évaluait, qu’il attendait de voir si la Reine des Lames était suffisamment digne d’intérêt pour entièrement se fier à elle... Tout en se proposant de l’engrosser. La redoutable femme retenait un léger sourire, une griffe sur sa tempe, tête penchée sur le côté. Elle ne savait toujours pas si cet homme était honnête ou non, s’il la provoquait, mais elle pouvait lui reconnaître un certain culot.

*Il doit tenir de moi son arrogance, et de son éventuel père ce culot inné...*

Dans l’hypothèse où il disait la vérité, bien entendu, mais Sarah était partiellement tentée de le croire. Cette histoire était tellement abracadabrante qu’elle pouvait tout à fait être véridique. La créature lui parlait d’une invasion massive qui arriverait dans quelques années. Jusque-là, il ne lui apprenait rien. En rejoignant la Fourmilière, Sarah avait su que cette dernière n’était qu’un avant-poste, une force d’assaut envoyée à travers le cosmos, comme quantité d’autres météores sur d’autres planètes. Ils n’étaient que des éclaireurs, et elle savait, pour des raisons qui lui échappaient encore, que l’Overmind affichait un intérêt tout à fait particulier pour ce monde, et avait envoyé des armées beaucoup plus conséquentes, afin de coloniser ce monde. Aal’Kesh lui expliqua que Sarah allait se faire doubler par un Annexien plus puissant qu’elle, Naggaroth, qui ferait d’elle sa Cérébrate. Si l’Overmind envoyait une force d’assaut, il ne se déplacerait sûrement pas en personne, et enverrait très certainement un Annexien d’une force légendaire, quelqu’un qui, contrairement à Sarah, commandait des planètes entières. Il paraissait logique que les Annexiens de ce monde deviennent les Cérébrates de ce Naggaroth. Pour l’heure, l’homme ne surprenait guère la Reine des Lames, qui trouvait que son discours était diaboliquement prévisible. Pourquoi Sarah aurait-elle envoyé cet être pour la prévenir ?

Même la référence à ce magicien ne la surprenait pas énormément. Elle connaissait bien des Terrans qui travaillaient pour elles, dont un certain magicien. Était-il possible que ce soit lui ? Elle avait toujours senti en lui une force particulière, un pouvoir inexplicable, qui l’intriguait.

Aal’Kesh lui expliqua ensuite des choses qui commencèrent à devenir intéressantes :

« Vois tu, tu apprendras durant l'assaut sur Terre une réalité qui te poussera à me concevoir, ainsi que ton plan de m'envoyer dans le passé. Il se trouve que l'Overmind agira bientôt de façon à spoilier ses Annexiens, afin de pouvoir régner sans avoir à passer par eux. Vous serez assimilés et deviendrez moins que des Cérébrates, votre égo totalement disparu dans l'esprit de la Nuée. »

Il se rapprocha alors d’elle, et elle n’émit aucune réaction quand sa langue s’approcha de sa joue. Cette information fronça ses sourcils. Détruire ses propres Annexiens ? Elle n’osait y croire. La seule explication logique aurait été que l’Overmind soit en personne sur place pour accomplir une telle chose, ce qui était impossible, puisque son esprit se trouvait à des dizaines de millions d’années-lumières. Il avait justement créé les Annexiens pour répandre sa volonté. Techniquement, l’Overmind ne pouvait donc pas les spolier, puisque les Annexiens n’étaient qu’une émanation de son autorité... Sauf Kerrigan, qui conservait une certaine forme de volonté propre, bien plus marquée que chez les autres Annexiens.

*Ça n’a pas de sens... L’Overmind n’a aucune raison de le faire...*

Aal’Kesh termina son exposé en prenant sa forme. Les Formiens autour de Sarah s’agitèrent, en réponse à l’irritation de Sarah, qui n’aimait pas qu’on prenne sa forme. Néanmoins, ce ne fut pas cette forme qui attira son attention... Mais la vue du pendentif que l’homme exhiba. Un pendentif qu’elle reconnut plutôt bien.

« À présent, ai-je toute ton attention ? » lui demanda-t-il.

Elle ne répondit pas sur le coup, frottant pensivement son menton, et finit par répondre.

« Ton discours est bien travaillé, Aal’Kesh... Assez convaincant sur certains points, je dois bien le reconnaître. »

Le ton de Sarah était légèrement prudent, et elle rajouta ensuite :

« Je crois toutefois que, à moins que je ne sois devenue gâteuse dans ton monde, tes quelques éléments de preuve sont assez insuffisants pour me convaincre. Tu crois que prendre ma forme humaine suffit à me convaincre ? N’importe quel Annexien y a accès dans les banques de données génétiques de la Fourmilière. Quant à ce pendentif... Sache que ma mémoire a été assimilée dans la Fourmilière. Cependant, l’Overmind n’a pas daigné avaler mon âme, ma conscience, mes émotions... Dis-moi ce que j’ai ressenti ce jour-là, et je t’accorderais le bénéficie du doute. Trompe-toi, et je te détruirais. »

En ce jour pluvieux, Sarah se savait ce qu’elle avait ressenti. Ce qu’elle avait vraiment ressenti.

L’orpheline venait alors de rejoindre le monastère des Fils de Korhal, cet ordre militaro-religieux archaïque situé dans les régions périphériques de Tekhos. Dirigé par Arcturus Mengsk, les Fils de Korhals constituaient des unités d’élite, formant des Psykers, dont certains étaient accusés d’être des traîtres et des terroristes, ce qui faisait que la réputation de Mengsk était discréditée aux yeux des Tekhanes. C’était néanmoins lui qui avait recueilli Sarah, et avait personnellement veillé à sa formation. Jeune femme colérique et déterminée, elle était la meilleure de sa promotion. Elle était un véritable génie, et était rapidement devenue une Psyker, avant de devenir un Spectre. Pour autant, sa formation avait été laborieuse.

En ce jour pluvieux, Sarah avait du essayer un exercice difficile nécessitant d’utiliser ses pouvoirs psychiques. Ses talents avaient commencé à développer en elle un sentiment naturel d’orgueil, d’arrogance, qui s’accommodait mal avec la formation rigoureuse et humble de Mengsk. Ce dernier lui avait donc offert une petite leçon, à travers un exercice extrêmement difficile. Elle avait échoué, et, dégoûtée, s’était mise à fuir, en pleurant. Mengsk l’avait retrouvé trois heures après, derrière les grilles d’un des conduits de traitement des ordures, alors purifié, menant hors du monastère.

Elle avait eu peur d’être abandonnée, et Mengsk lui avait offert ce pendentif, dans le conduit, en observant la vallée dévastée par les puissants éclairs, qui zébraient le ciel. Ce que Sarah avait ressenti n’était pas de la tristesse, de la peur, ou de la joie. Ni même de l’amour. C’était une autre chose, une chose qu’elle seule savait, car elle ne l’avait jamais dit à personne. Ce que ce pendentif lui rappelait, et pourquoi elle le portait sous sa combinaison, ce n’était pas parce qu’elle identifiait Mengsk à la figure paternelle qu’il ne serait jamais, mais parce qu’il lui avait dit que ce pendentif était le seul effet personnel qui existe du père de Sarah Louise Kerrigan, soldat tué au combat. Il lui avait dit que, tant qu’elle avait ce pendentif, ce père veillait sur elle. Pourtant, la protection de son père ne l’avait pas empêché d’être transformée en Annexienne, d’abandonner sa propre humanité...Et, quand bien même elle appréciait amplement son nouveau statut, à chaque fois qu’elle voyait ce pendentif, elle ressentait en elle un curieux sentiment. Elle sentiment qu’elle arrivait très bien à masquer, car ce sentiment était de ceux qui mûrissaient longuement.

C’était de la haine.
DC d’Alice Korvander.

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Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 27 mardi 19 novembre 2013, 12:16:49

Ce fût autour du fils de prêter l'oreille que son anatomie ne présentait pas de façon visible. Aal'Kesh avait senti Kerrigan attentive à défaut d'être réellement convaincue par ses révélations et comptait bien lui rendre la pareille, ne perdant pas de vue que pour n'importe qui son histoire aurait tenu lieu de mauvais et prévisible scénario de film d'anticipation. Cela ne le dérangeait pas, à vrai dire. Le mutant aurait été plutôt désappointé qu'elle accepte le tout sans ciller, ce qui aurait été pour lui une preuve évident de faiblesse mentale et argument défendant d'une crédulité inacceptable pour quelqu'un de son rang. Peut-être même aurait-il cherché à la tuer si d'aventure elle avait dit le croire sur parole et qu'il avait lu la sincérité dans son regard. Mais pour l'heure, La Reine des Lames se montrait simplement intéressée et bien plus prudente qu'autre chose et cet état de fait ravissait le Prince des Cisailles.
Dans la peau d'une Kerrigan qui n'existait plus à présent, l'hybride jouait avec le médaillon du bout des doigts tout en fixant son "modèle" morphique avec un petit sourire en coin, dans l'attente de ce qu'elle aurait à lui dire. Kerrigan avoua que le discours était correct et à cela Aal'Kesh répondit simplement un petit hochement de tête avant de la laisser continuer. Et l'hybride l'écouta, s'amusant de ses mots.

- J’espérais que mes mots ne parviennent pas à te convaincre tout à fait, Mère. Que ferais-je d'une reine crédule, après tout ? Cela aurait été un parfait prétexte pour t'abattre, mais encore une fois ce n'est nullement mon but . Simplement une option qui court toujours.

Aal'Kesh se contenta d'hausser un peu les épaules, balayant la salle du regard avant de rabattre ses yeux sur Mère. Le défi qu'elle lançait, son moi du futur l'avait bien entendu prévu. Qui mieux que Kerrigan pour connaître Kerrigan ? Il voulait simplement entendre l'invective passer ses lèvres, signal qu'il serait sur la bonne voie pour faire face à une Reine digne de sa couronne de chitine.

- Je sais tout ça. Que ta mémoire n'est plus tout à fait à toi et que le pendentif autant que la forme que j'emprunte ne sont pas des mystères. J'aime la mise en scène, simplement. Et toi... Toi, tu n'apprécie pas qu'on adopte cette apparence, hm ? Peu importe. De plus, au risque de me répéter, tu ne peux me détruire. Mais je vais faire en sorte que cette idée fixe t'abandonne et cette menace creuse quitte ta si chaleureuse gorge, puisque c'est là ta demande.

L'hybride élargit un peu son sourire et ouvrit la paume de l'une de ses mains, dévoilant une sphère bleuâtre crépitante d'énergie. Négligemment, il la lança vers le plafond de la salle du trône. Plutôt que d'y exploser, elle sembla s'y loger et eut pour effet de lancer vers le sol un rai de lumière à quelques pas derrière KerrigAal. Celui-çi recula pour se mettre sous le projecteur improvisé tout en prenant soin de rajeunir quelque peu les traits qu'il avait adopté jusque là. Ceci fait, l'hybride passa la jambe droite devant la gauche pour les croiser alors que sa main droite de plaçait sur son ventre. Son bras gauche se tendit tandis que le buste s'inclinait un peu en avant.

- Remontons le temps, ma reine. Revenons à l'époque où Sarah Louise Kerrigan se trouvait encore sous la férule d'Arcturus Mengsk, meneur des Fils de Korhals. L'apparence d'une Sarah plus jeune laissa place à celle de l'homme cité, avant que l'exposé ne reprenne. Notre petite Kerrigan venait d'intégrer le monastère des Fils pour parfaire sa formation. Elle deviendrait Psyker puis Spectre, preuve de son incontestable talent. Ooooh oui, tu avais des capacités certaines. A Tekhos, ceux qui l'osent parleraient sûrement de génie. Il ne doit pas en naître beaucoup, des femelles de ton calibre ! Mais tu as tes défauts, ma petite Sarah. Et Mengsk entend bien te le faire comprendre.

Le rayon de lumière s'atténue plus disparaît avant qu'un second ne perce la pénombre de la pièce à quelques pas en aval du premier, laissant apparaître la jeune Sarah. Arcturus s'est fondu dans les formes alléchantes de Kerrigan, qui regarde son double avec un sourire narquois. La voilà une imitation de fusil à la main, campée dans une position de combat grossière. Qu'importe, ce n'est pas l'intêret du drame qui se joue. D'ailleurs, le fusil finit lancé à terre et les tentacules le constituant réintègrent simplement le corps gracieux. Voilà Sarah une main tendue vers la Reine de Lame et l'autre posée sur une tempe, mimant un effort psychique dans une moue de concentration.

- Tes capacités psy s'éveillant, tu es devenue arrogante. Orgueilleuse, aussi. Et Mengsk décide de t'enseigner l'humilité. Ce jour là, il pleut et tu passe une épreuve particulièrement corsée concoctée par ton mentor. Et c'est le drame ! Voilà que la petite surdouée échoue lamentablement, échec qu'elle ne connait que peu et qu'elle peine à accepter. Plutôt que d'accepter humblement la leçon, tu en fuis la réalité. Sentais tu tes larmes rouler sous la pluie alors que tu courais à en prendre haleine, Mère ?

Un rire narquois accompagne l'extinction du second projecteur improvisé et Aal'Kesh se déplace dans l'ombre en laissant échapper quelques sanglots avant qu'une troisième sphère ne s'accouple au plafond, libérant son rayon lumineux qui vise cette fois le trône et la souveraine des cafards y reposant. Aux pieds de cette dernière, la jeune Sarah et prostrée. Genoux ramenés contre elle, bras ceignant ses jambes et tête baissée, elle pleure. Des pieds supposés de la forme humanoïde partent un entrelac épais et remuant de tentacules grises qui se forment en une apparence de Mengsk, qui pose la main sur l'une des épaules de la pleurnicheuse qui relève la tête et se remet enfin à parler.

- Ce brave Arcturus te retrouve, t'offre le fameux pendentif en te disant qu'il appartenait à ton père, guerrier tombé au champ d'honneur. Et que cet artefact précieux entre tous était un peu le récipiendaire de l'âme de ton géniteur qui prendrait le soin de veiller sur toi tant que tu le porterais. Je gage que c'était là quelque chose que tu avais besoin d'entendre, Mère. Le tenta-Mengsk passa le bijou autour du cou de KerrigAal, qui répondit par un sourire lumineux, avant que sa face ne se tourne vers la Reine des Lames et se déforme dans une expression d'horreur. Mais la réalité fut tout autre, et ton père fut cruellement absent alors que tu aurais eu besoin de lui.

Le rayon de lumière meurt également et la masse des deux personnages s'agglomère rapidement avant que la bouillie ne bondisse à quelques pas du trône sur lequel elle avait reposé. On entend le bruit humide et spongieux caractéristique de ses morphings si réels jusqu'à ce qu'enfin deux sphères montent et crèvent l'ambiance sombre de leur lumière, dévoilant une Sarah Kerrigan plus âgée au corps nu, qui se couvre peu à peu de chitine dans un obscène ballet accompagnés de gémissements horrifiés et de roulement d'yeux dans leurs orbites. D'un seul coup, la tête se dresse pour faire face à la Reine des Lames. Et tandis que le corps poursuit une inexorable mutation, les lèvres s'agitent.

- Harbor Bay est un échec, ton équipe décimée -sauf ce brave Avitus, bien sûr- et te voilà entre les tentacules des formiens que tu as juré d'éliminer. Zeratul s'emploie à faire de toi sa Cérébrate et s'en donne les moyens : il réécrit ton code génétique en profondeur, viole tant ton esprit que ta fente étroite. Et tu souffre, n'est-ce pas ? La tête repart dans ses grimaces de douleur, le corps prit de convulsions tandis que la transformation n'a de cesse de grignoter la peau délicate de Sarah. Son dos bombé se crève sous la poussée de ses fameuses excroissances et son cri d'agonie est à fendre l'âme avant que la face n'adopte de nouveau un air plus commun. Souillée, fouillée, convertie... La fière tekhanne se fond dans la redoutable annexienne, mais une vision lui vient par delà ces supplices. Une vision qui devait sûrement l'aider à tenir le coup avant que, à l'image de son corps, elle ne mue en autre chose de bien différent. Un sentiment qui te ronge encore aujourd'hui, plus insidieusement que la fièvre qui brûle au fond de ta chatte.

Cette fois, les lumières ne cessent pas. Le spectacle de la mutation termine tel qu'il a commencé et on peut lire toute la souffrance de Kerrigan alors que son corps meurt au profit de sa nouvelle naissance. Elle hurle puis se tait alors que la forme singeant la Reine des Lames tombe sur le sol comme une coulée boueuse qui n'a de cesse de s'agiter et de se réécrire jusqu'à ce que les ailes osseuses de Kerrigan n'en percent la surface, dressées comme pour l'envol. C'est son corps qui en suit la manoeuvre, recroquevillé sur lui-même un moment avant de finalement se déployer et d'offrir à la Ruche une parfaite copie de sa Mère et Reine, qui se passe une main entre les cuisses et l'autre sur un sein tandis que sa langue humecte perversement ses lèvres dans un gémissement suggestif. Elle cesse finalement, avançant d'un pas tranquille vers l'originale tout en parlant.

- Ce que tu as ressenti ce fameux jour, Sarah ? Nous le savons toutes les deux. C'est encore une chose qui palpite au fond de toi quand tes yeux se posent sur ce pendentif. La seconde Sarah, arrivée face à l'autre, lève la main et dévoile le pendentif qu'elle envoie à terre. Ce que tu as ressenti, c'est de la haine. Parce que personne et surtout pas ton père n'a fait en sorte d'empêcher ce qui t'es arrivé. Tu as perdu ton égo, ton humanité. Ta fierté, même si tu la reconquise en tant qu'Annexienne. Voilà ce que tu as ressenti ce fameux jour, Sarah Kerrigan. L'étreinte de la haine viscérale liée au mensonge et à la désillusion.

Le double, penché sur son modèle tandis qu'elle lui parlait, lui vola un baiser. Incestueux, amusant. Peut-être troublant. Puis le polymorphe s'écarta, délaissant la proximité du trône pour rejoindre une place plus centrale.

- Il est temps pour toi de prendre ta décision et moi la mienne, Mère.

Sarah Kerrigan

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 28 mardi 19 novembre 2013, 23:52:03

Était-il possible que, finalement, cette histoire abracadabrante soit vraie ? Sarah y réfléchissait silencieusement, au fur et à mesure qu’Aal’Kesh s’exprimait, et lui disait ce qu’elle savait qu’il dirait. Instinctivement, elle avait conscience que cette créature était exacte. Même sans avoir recours au talent de son généticien, Abathur, elle sentait que c’était la vérité, que cette créature arrogante et impétueuse était effectivement de sa propre chair. C’était une circonstance particulièrement troublante, car elle engendrait des questions graves. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser son double à agir ainsi ? Et pourquoi est-ce que ce double en question n’était pas venue en personne ? Cette seconde question, toutefois, nourrissait une certaine réponse dans l’esprit de Sarah. Elle savait que Terra était reliée à un autre plan dimensionnel, mais, contrairement à l’osmose entre ces deux mondes, les autres plans parallèles n’étaient pas aussi faciles d’accès. Un tel voyage représentait indéniablement un risque, que ce soit pour y arriver, ou même pour y retourner. Prendrait-elle personnellement le risque de se lancer dans une telle aventure ? Un Annexien, par son rôle, par son importance, mandataire de l’Overmind, ne s’exposait jamais inutilement. Le risque était beaucoup trop grand. Si un Annexien mourait, c’était toute une partie de la Nuée qui se disloquait et se brisait. Reprendre le contrôle d’une Horde était difficile. Sarah avait pu le faire avec celle de Zeratul, car elle avait été sa Cérébrate, et, au-delà de ça, Zeratul avait sous-estimé son influence psychique.

Le discours d’Aal’Kesh instaura un léger silence dans la Horde. Kerrigan réfléchissait, et une petite moue éclaira ses lèvres.

« Il est temps pour toi de prendre ta décision et moi la mienne, Mère » conclut l’homme.

Si elle admettait qu’il était possible qu’un double d’elle-même envoie un messager, elle n’en comprenait pas la raison. En quoi l’invasion de Terra était-elle un problème ? Était-ce pour se prémunir de ce fameux « magicien » ? Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que ce message ne pouvait être lié qu’à cet individu. En l’état actuel des choses, Sarah Kerrigan avait bien une idée de qui était ce « magicien ». Elle n’en connaissait pas une multitude, et il s’était après tout présenté comme un allié, même si comprendre ses motivations était difficile. Ce dont Kerrigan était sûre, c’était que sa puissance était effectivement redoutable.

*Si tel est le cas, alors je vais devoir tirer cette histoire au clair...*

La Reine des Lames finit par relever la tête. Le choix était simple, et ne se résumait désormais plus à savoir si Aal’Kesh mentait ou non, c’était à se demander quelle serait, désormais, son utilité. Sarah se méfiait de créatures qu’elle ne pouvait pas contrôler, mais qui, elles, pouvaient influer sur son commandement. Il était le fils d’une autre Kerrigan, ce qui revenait à dire que le lien qui l’unissait avec la Horde n’était pas le bon. Concrètement, il n’était pas un Cérébrate, au sens technique du terme, c’est-à-dire un inférieur, il était un Annexien sans Horde... Or, Sarah était bien placée pour savoir que la première tentation des Annexiens sans Horde était d’en fabriquer une. Pouvait-elle laisser une telle menace en vie ? Devait-elle prendre ce risque ?

« Ma décision est prise », finit-elle par dire.

Un frémissement sembla parcourir l’assemblée. Les Chasseurs xénos claquaient joyeusement des dents, avançant dans l’obscurité, leurs longues queues ondulant sur le sol. Sarah se releva alors, s’extirpant de son trône, et s’avança, son divin fessier remuant magnifiquement alors qu’elle descendait les quelques marches de son trône improvisé pour rejoindre celui qui faisait office de « fils ». Sa main se tendit, et caressa sa joue, furtivement, glissant dessus.

« Je t’accorde le bénéfice du doute. Quand cette affaire-ci sera terminée, nous irons à la Fourmilière, et Abathur se chargera de t’inspecter. Loin de ton Annexienne, tu dois être comme un navire privé de capitaine. Abathur règlera ce problème. »

Et, accessoirement, il lui assurerait que cet individu ne cherchait pas à devenir Calife à la place du Calife, pour reprendre une expression terrienne. Elle s’avança alors, et, devant elle, une partie du mur s’ouvrit comme par magie, révélant un couloir qui menait vers sa Ruche, là où se trouvaient ses principaux ateliers de production.

« Il est normal que je te présente les locaux, nous ne sommes pas encore partis de Devos. »

Quand les Formiens avaient attaqué Devos, ils avaient pris en otage de nombreuses femmes, et, quand les soldates avaient débarqué, les femmes capturées avaient augmenté les rangs. Le sexe, et, plus particulièrement, la cyprine, était un liquide indispensable à la conception des Formiens. Sarah pouvait produire des Formiens sans cet élément, mais il leur manquait quelque chose, et le coût en ressources naturelles était bien plus onéreux. Elle s’avança vers le premier « nid », se composant de bassins génétiques où des femmes étaient perpétuellement violées par des tentacules, flottant dans une espèce de bac vert évoquant du formol. Nourries par intraveineuses, les drogues et les stimulants qu’elles recevaient leur permettaient de ne pas mourir.

Sarah n’avait aucune inquiétude. Aal’Kesh ne chercherait pas à la tuer. S’il avait fait tout ce voyage, ce n’était pas pour la tuer... Et, quand bien même, s’il le faisait, les Formiens s’entre-tueraient, et il se retrouverait finalement gravement affaibli contre les Tekhanes et les Novaquiennes. S’il était vraiment son fils, alors il était suffisamment intelligent pour savoir que la situation actuelle ne se prêtait pas à un coup d’État.

Qui sait ? Peut-être était-ce justement pour ça que son double avait choisi de l’envoyer ici, en plein combat... Tout en y réfléchissant, Sarah caressa la tête d’un Zergling qui avança devant elle, plongeant dans un bac pour violer une adolescente.

« Parle-moi de ce futur hypothétique d’où tu viens... De moi, de la Horde, des Terrans... Satisfais sur ma curiosité sur ma position dans ce futur qui paraît si peu enviable que j’eusse estimé nécessaire d’envoyer un homme aussi impétueux me prévenir. »
DC d’Alice Korvander.

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Aal'Kesh

Créature

Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]

Réponse 29 jeudi 28 novembre 2013, 11:47:01

Le Prince des Cisailles était revenu à une apparence plus neutre après avoir achevé sa dernière tirade. Il n'aimait pas spécialement prendre l'aspect de Mère, car cela lui empêcher de jouir de la vision de ce corps superbement calibré. S'improviser double d'un être qu'on désirait, ce n'était pas se contenter... C'était simplement se frustrer un peu plus. Alors la surface de son corps s'était encore une fois effondrée sur elle même et le magma poisseux qui avait résulté de la perte de cohérence de ses cellules s'était mit à bouillonner avant e s'agencer pour sculpter le corps de mâle nu qu'Aal'Kesh avait déjà adopté à la sortie de l'incubateur qui lui avait redonné ses forces à l'issue des batailles livrées au coeur de Devos. Comme un Saiyen augmentait ses forces après avoir frôlé la mort, le mutant se sentait renforcé. Voilà enfin qu'il remettait les pieds dans une ruche et surtout dans une qui appartenait à sa Mère. La sensation -même si il n'était pour l'heure qu'un étranger un peu trop présomptueux au goût des administrés de la Reine- était vivifiante.

Sa métamorphose s'était faite dans le silence, Kerrigan réfléchissant aux cartes que son prétendu fils avait jeté sur la table de jeu. Bah. Si elle n'avait pas encore tenté de le tuer, c'était donc que ses petites explications avaient au moins semé le doute. Le réel intêret de son voyage à travers les âges était encore inconnu de l'Annexienne, qui y aurait pourtant vu le véritable intêret à considérer Aal'Kesh comme son allié. Il ne lui manquait que ça pour faire tenir entre elles toutes les pièces du puzzle, mais ce n'était pas un élément que l'hybride voulait lui remettre dans l'immédiat.
Enfin, elle parla. Sa décision était prise, de son propre aveu. Le Prince des Cisailles, bras croisés, acceuillit l'information dans un léger sourire satisfait tout en se délectant de la réaction des formiens qui les entouraient. Que c'était bon, de sentir la horde vivre et évoluer tout autour de lui, grouiller inlassablement comme un flot prenant sa source dans de bien sombres cachemars !
Mère quitta son trône et vint se mettre au niveau de son fils pour lui caresser la joue, dévoilant son verdict. Lui baissa les yeux pour jouir des monts chitineux qu'étaient les seins de Kerrigan, avant de répondre.

- Te voilà enfin raisonnable, ô Mère. Et ne prends pas la peine de faire appel à Abathur : j'ai toujours été plus éloigné de la nuée que tous les autres. Ne perds pas de vue que je suis né pour régner, asséna t'il. Mais le trône ne m'intéresse pas. Je te donnerai bientôt l'argument qui te le prouvera.

Aal'Kesh emboîta alors le pas de sa Mère, dont il dévora des yeux le déhanché. A son époque, il l'aurait certainement saillie contre le mur qui venait de s'ouvrir pour assouvir un simple petit caprice, mais il lui fallait faire preuve ici de retenue. Aussi le mutant se contenta t'il d'une main vigoureuse apposée sur l'une des fesses qui roulaient devant lui alors que deux chasseurs xenomorphes se mirent à marcher à ses côtés. Peut-être sous prétexte d'escorter la Reine, ou peut-être parce que le fils de cette dernière était le seul et unique Alpha masculin de leur caste ?

- Sais tu comment tourne le conflit, là haut ? Devos n'est sûrement pas encore tombée.

Il débouchèrent dans une nouvelle salle et Aal'Kesh put y contempler un spectacle qu'il connaissait par coeur, celui de la fécondation de prisonnières humanoïdes. Lui-même en avait souvent profité, plongeant dans les bacs comme le zergling venait de le faire. C'était durant sa jeunesse, avant qu'il ne commence à apprécier la chasse et la saillie qui finissait toujours par en résulter. Parfois, les Cérébrates et lui s'ébattaient ils dans ces bassines à viols. C'était une époque qui lui parut soudain lointaine, comme lorsqu'un enfant comprend enfin qu'il est devenu adulte et que son insouciance est perdue, réduite à un reliquat savoureux qui imbibe ses souvenirs. D'ailleurs, voilà que Mère lui demandait de les explorer.
Pensivement, Aal'Kesh évolua vers une cuve voisine avant que sa voix ne s'élève.

- Ta position à mon époque ? Plongée dans un déclin continuel qui aura commencée avec l'assimilation d'une grande partie de ta ruche par Naggaroth après sa trahison envers toi lors de l'invasion de la Terre. Puisque cela faisait partie des plans de l'Overmind, tu ne retrouva jamais l'aura qui est actuellement celle dont tu jouis. Crois moi... Je te vois là, auréolée de ta toute-puissance formienne, mais je t'ai connue déchue.

Il ouvrit alors largement les bras, comme pour désigner l'ensemble des nids agités des soubresauts des prisonnières et des mouvements continuels des tentacules qui ondulaient dans le liquide conservateur, venant pénétrer sans cesser les femmes qui ne faisaient plus qu'y survivre, alimentées par les liquides nourriciers délivrés dans les intra-veineuses.

- Imagine, Mère ! Imagine cette salle couvrir l'équivalent de villes entières ! Voilà à quoi ressemble le futur qui m'a vu naître : à une ruche à l'échelle planétaire, les poches à fécondation présentes en véritables champs de culture à perte de vue. Et les enfants de la glorieuse nuée arpentant les mondes jumeaux, râclant la terre des hommes du bout de leurs griffes. Tekhos, cette cité qui aujourd'hui résiste vaillament, sera demain la perle couronnant l'industrie de reproduction.

Les yeux d'Aal'Kesh brillaient, en cet instant. Il était fier d'être un formien ayant contemplé cet hypothétique futur de ses propres yeux, même si il avait évoqué le sort de sa Mère avec plus de retenue. Il aurait été humain, peut-être que Sarah aurait put lire un peu de tristesse quand le narrateur avait parlé du sort que le destin lui réservait. De la colère, aussi. Mais Aal'Kesh n'était pas plus humain que Kerrigan se voulait encore tekhane.

- Novac, Tekhos, Sylvandell, Nexus, Zon'Da, Meisa, Ashnard... Tous ces royaumes et tous les autres chuteront face à l'écrasante supériorité numérique. On dit parfois que la qualité est supérieure à la quantité, mais ceux qui ont proféré ses mots n'ont jamais vu le ciel et la terre s'assombrir devant les légions formiennes lancées à l'assaut. Deux cités résisteront toutefois : Caelestis et l'Empire de Vapeur, dont la destruction devait être de ton fait. La résistance des villes volantes sera sujet de moquerie à ton égard, mais tu n'en aura cure puisque le répit laissé à ces larves sera nécéssaire pour l'accomplissement de ton plan. Il te fallait leur laisser le temps de mettre sur pied la machine temporelle qui m'enverrait dans le passé.

Comme si il donnait un cours à sa Mère, Aal'Kesh leva un doigt professoral envers elle et revint à son niveau le sourire aux lèvres.

- Je suis venu non pas pour te sauver, Mère, mais pour t'élever. J'ai quelques éléments qui pourraient te donner accès à un pouvoir incommensurable. Ce même pouvoir qui s'avéra capable de déchirer l'espace et le temps de façon définitive entre Terra et sa jumelle. Ta fécondation par moi n'est qu'une partie du plan, en vérité. Il apposa une main sur le ventre sa sa Mère. Te donner de nouveaux enfants, des soldats au-delà de ceux qui existent déjà. Uniquement lié à toi et non plus à l'entièreté de la Nuée. Et, à la tête de cette nouvelle armée, tu pourras partir à la conquête du pouvoir dont je parle.

Ses doigts glissèrent entre les cuisses de Sarah, ouvrant les pores de chitine qui couvraient son intimité pour venir la flatter. Comme d'autres se seraient aimablement serrés la main autour d'un verre, Aal'Kesh venait investir lui la fente brûlante de sa Mère en caressant son clitoris puis en cherchant finalement à ouvrir ses lèvres pour se faufiler entre elles. Néanmoins, il continuait de parler.

- Mon arrivée à changé le cours du temps, c'est vrai. Mais une chose est invariable : le pouvoir souverain de l'Overmind. Si il veut t'assimiler et te réduire à une entité appartenant à une caste inférieure, tu sais très bien que tu ne pourras jamais l'en empêcher. Je viens te proposer une solution alternative, Mère. Je viens te proposer d'écrire toi-même le futur, quitte à échouer et mourir en tentant de le faire.
« Modifié: jeudi 28 novembre 2013, 11:56:52 par Sentinel Prime »


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