Les Runes sont dangereuses... (PV Amser)

Il était tard. Ou il était tôt. Elle ne savait pas, elle ne savait plus. La forêt était devenue pour elle une seconde nature, une seconde maison, une seconde 'elle'. Enfin, une seconde 'elle'... oui. Elle en était devenue un arbre de la forêt. Un arbre peut-être un peu plus dangereux, un peu plus beau, un peu plus sexy, aussi. A force de rester dans une forêt, à force d'être seule entre les arbres, à force de garder un secret, de garder leur secret, elle est devenu un arbre. Elle fait partie de la foret. On ne l'entend pas quand elle marche sur les feuilles séchées, on ne la voit pas quand elle monte dans les arbres pour surveiller les ennemis. L'unielfe sourit dans le feuillage. Les couleurs sombres et gaies contrastaient, se battaient les unes contre les autres, faisaient un duel violent où le sang des ombres suintait sur le cœur des feuilles rougeâtre, prêtes à tomber. Il était tard. Ou il était tôt. Le soleil se couchait. Ou le soleil se levait. Elle ne savait pas, elle ne savait plus.

   Elle posa son pied sur une branche séchée qui craqua. Elle aimait l'écho dans le silence oppressant de la foret. Le calme du silence. Ses longs cheveux voguaient doucement autour d'elle. Elle marchait rapidement, maintenant. Elle courait presque. Elle courait sans un bruit, elle courait en se faufilant entre les troncs des arbres. Les troncs devenaient de plus en plus gros, les feuilles devenaient de plus en plus étouffantes, sans être irrespirable l'air était plus moites. Mia se rapprochait d'une grotte, longue, noire, effrayante pour un simple humain. Accueillante pour elle. Accueillante, renfermant les secrets les plus étranges, les plus précieux.
  Elle entra, se tournant vers la foret immobile. La foret qui ne bougeait pas aux souffles des vents, la foret qui ne bougeait jamais. Elle était fidèle. Quand on la connaissait, elle était gentille. Pas comme d'autres...L'unielfe alla vers le fond de la grotte. On ne voyait plus qu'une ombre noir dévorer ses formes généreuses. Ses mouvements étaient rapides, calmes. Elle paraissait très concentrée. Elle continua brusquement son travail et se tourna ensuite vers la foret, de nouveau. Elle passa une main dans ses cheveux et revint dans la lumière.   
"Personne ne trouvera, non ?"
Elle parlait toute seule. Elle parlait au soleil qui étincelait parfois entre les feuilles. Elle aimait bien parler au soleil, au ciel, même. Mais elle ne le voyait jamais le ciel azur, jamais. Non, trop de feuilles, trop d'arbres.
Elle repartit rapidement, agile. Elle sautait les troncs écrasés, elle sautillait par dessus les racines, totalement concentrée sur son devoir. Elle préférait faire attention à tout. Parfois, elle avait peur d'une branche qui avait été cassé. Elle était devenu parano, oui, elle le pensait bien. Après tout, c'était des secrets importants...mais qui pouvait vouloir venir leur voler ? Personne. Et elle devait protéger son peuple, l'héritage de ses parents. Elle le devait, garder pour elle tous les secrets magiques des runes.

Elle hocha la tête. Elle passa sa main sur un grand tronc. Ce n'était pas une branche cassée, ce n'était pas juste un oiseau ou une créature. Ce n'était pas un loup, un néko, un loup-garou qui avait laissé cette trace. La pierre devant elle, la grosse pierre devant elle, devait être éclairée par un rayon de soleil chaud. Devait...Pourquoi ne l'était-elle pas ? Autour d'elle, il y avait du soleil par rayons écarlates. Et la pierre blanche était toute grisâtre. Un nuage ? Une ombre.
Mia releva les yeux, la tête, recula d'un pas. Il était très grand. Très très grand, par rapport à elle. Musclé, paraissant vraiment décalé dans la foret. Les arbres autour de lui étaient minces, lui était vigoureux, sans doute, mais surtout un géant, à ses yeux. L'elfe recula encore et attrapa ses deux grandes épées. Son visage prit une teinte empourprée, son corps eut un frisson, elle le regarda dans les yeux. Son oeil perle était tremblant, elle le fixait.
-Qui es-tu ?

Le chemin qu'Amser avait choisi n'était pas le plus court, c'était pratiquement la plus longue tâche qu'il pouvait choisir pour sa simple vie de mortel mais il était ainsi, il adorait ses Runes bien qu'elles lui avaient brûlées un bras en l’interdisant par la suite de se régénérer comme ça aurait été le cas avec une plaie normale. A présent, il se baladait avec la dernière épée qu'il avait forgé en tant qu'apprenti clerc dans le Temple de Lanos, une épée adaptée à sa grande taille pouvant être maniée aussi bien à une main qu'à deux et un peu comme lui, elle portait le nom de bâtarde, la Bâtarde d'Ispolin, épée sans cesse gravée de runes par son maître au cours de leur voyage, sorte de tableau de chasse des secrets qu'il était parvenu à voler aux autres maîtres alors que lui ne pouvait même pas prétendre au titre. Il était maître-forgeron, pouvait être considéré comme un prêtre mais dans cet art sibyllin, il n'était qu'un amateur, chose qu'il palliait avec une connaissance théorique assez considérable pour savoir où aller, pour le plus grand malheur de ceux qui en savaient plus que lui.

Ici, il avait aidé un des villages primitifs de la région sans user de trop de talent afin de paraître encore normal aux yeux des terranides farouches, il avait même pris la peine de leur montrer qu'il n'était pas tout à fait humain pour les mettre en confiance et il avait donc pratiqué la chasse avec les mâles d'un village afin de se faire payer par quelques provisions qui devaient l'aider pour sa quête car oui, il n'était pas venu dans les parages pour rien : d'après les rumeurs, une guerrière solitaire protégeait son trésor, assez puissante pour que les hommes sauvages l'accompagnant refusent d'aller dans certaines directions, lui donnant secrètement le cap à suivre. Forgenoire, son puissant maître, lui avait parlé de presque tous les peuples maîtrisant les Runes et il y en avait eu, des dragons aux gnomes du nord et ici, il s'agissait de vieilles légendes, de rumeurs sur un peuple plus guerrier dont même Forgenoire ignorait le principal de l'histoire mais lui comme son élève se doutait que quelques secrets intéressants devaient y être. Les légendes ne sont que des légendes ? Pitié... Dans son tracé, Amser était parvenu à se faire passer pour un héros alors qu'il ne l'était pas, il était un envoyé des dieux ou un humain à la grande force, peut-être encore un dragon ayant pris forme mortelle. Il était donc une rumeur, sûrement autant que l'elfe qui était devenu son but.

Tout d'abord, il avait confondu Mia avec un arbre. Elle état si discrète, elle semblait tellement adaptée au décor mais aucun arbre ne se pare de métal ainsi et aucun être de l’espèce végétal peut se vanter d'avoir un corps si appétissant, rougissant rien qu'au contact d'un regard de mâle sur sa peau comme elle le faisait actuellement -Du moins, Amser considérait les femmes-plantes comme des monstres, nombres d'entre elles lui ayant fait de mauvaises surprises lors de leurs rencontres, l'empêchant de rattacher une humanité à ces bons gens à la peau souvent bien verte-.

« - Qui je suis ? ... C'est une excellente question si vous me permettez Dame. Je suis Amser, simple forgeron en quête de savoir... »

Est-ce que les elfes étaient si proches de leurs secrets qu'il le pensait ? Il était trop fatigué pour se plonger dans la question et se contentait de regarder la belle dégainant déjà les armes, se doutant sûrement qu'il était dans l'état de fatigue qui rendait les nerfs fragiles, assez fragiles pour qu'elle lui serve de défouloir. C'était vrai après tout, la chasse avait excité ses sens et il n'avait pas trouvé satisfaction, la cape le recouvrant tâchée de pourpre, de sang, lui donnant l'impression d'avoir accompli son travail qu'à moitié tout en lui offrant un aspect davantage menaçant, son visage plongé dans les ténèbres à cause du contre-jour n'aidant pas à le faire paraître aimable.

Le contraste était... Frappant. Il venait d'un lieu dit civilisé, elle résidait dans la nature sauvage. Il était grand, musculeux, l'aspect brute, elle était plus fine et plus délicate, un aspect noble. Il y avait une cape ocre sur l'armure de l'homme qui se voyait à travers les écorchures dans le tissu, causées par les branches qui l'avaient fouetté lors de sa course après le gibier et quant à elle... Elle semblait presque nue mais si son corps était attirant, malgré les plaies, son armure semblait plaire aussi au forgeron qui plissait les yeux, souriant doucement en détaillant ce qu'il pouvait voire. Mia était éclairée, Amser ressemblait juste à une ombre dans ce paysage, n'y ayant pas sa place mais les runes de son épée étincelait sous le tissu qui la protégeait du Soleil, en faisant une source lumineuse de bleu et d'argent. En parlant d'épée, il faisait glissé celle-ci hors de son abri ténébreux lentement pour l'exposer à la demoiselle, l'histoire de lui raconter par les gestes et par le regard qu'il n'avait plus vraiment l'envie de perdre du temps à parlementer et que comme un enfant pressé, il serait près à lui passer sur le corps pour avoir ce qu'il était venu chercher. Ce qu'il était venu chercher... Elle n'en savait encore rien.

« - Laissez-moi passer je vous prie, je tiens juste à apprendre vos Runes... Vous semblez assez embêtée par ma présence ici et je n'ai pas envie de paraître hostile envers une Dame de votre trempe et votre territoire. Donnez-moi juste ça s'il-vous-plait, il est temps de passer la main, elfe, et je partirai... »

Il ne disait pas ça sur un ton d'ordre même si on aurait pu le croire vu le contexte. C'était juste un homme tentant de communiquer avec une femme qui semblait avoir peur de lui dans une certaine mesure et comme pour la rassurer, il tendait sa main libre vers elle, bien ouverte pour qu'elle puisse voire où elle devait déposer ce qu'il demandait si elle désirait faire un geste. Amser semblait assez sûr de lui mais il était vrai qu'il était grand menteur car même s'il était stupide, il n'avait pas dépassé la limite de niaiserie qu'il aurait fallu pour croire qu'un gardien livrerait ainsi sa relique.

« - C'est vraiment une chance d'être tombé sur vous si vite, si vous saviez comme votre vue me fait plaisir... »

L'elfe le fixa longuement, en silence, le laissant parler. Maintenant qu'elle était sûre qu'il s'agissait d'un homme, certes très grand, mais d'un homme tout à fait humain, elle était rassurée. Enfin, le pensait-elle, elle n'en savait réellement rien, ce qui dans l'état actuel des choses, lui faisait présupposer qu'elle avait affaire avec un humain très courageux, ou très bête. Là non plus, Mia n'en avait aucune idée, et avouons-le elle s'en contre-fichait totalement. Le schéma qu'elle s'était créé pour protéger au mieux ce qui lui appartenait était très simple : homme/créature sur son territoire voulant quelque chose, ou armé = personne à tuer rapidement avant d'avoir de plus gros ennuis. Si c'est pas simple, ça ? Comme ça, même si une personne est innocente, cet étranger mourrait, et elle n'avait pas de problème de morale, ou autres imbécilités dans le genre. Mais disons-le quand même, une personne avait plus de chance de trépasser si son ton était affable, si elle présentait son arme ou si elle demandait autre chose que son chemin. Il ne fallait pas croire que l'elfe tuait tous les être humains, n'exagérons rien...Même si ce ne serait qu'une exagération partielle, puisque Mia ne faisait plus réellement attention à qui venait. Sa paranoïa avait prit une pente croissante, sa violence avait suivi rapidement, et son caractère sans s'être aigri, l'avait laissé assez brutale. Mais la plupart des intrus y passait, et c'était sans doute la raison pour laquelle aucun villageois n'avaient pas voulus s'aventurer sur ses terres. Une elfe sans doute décrite comme une légende, mais pour l'instant bien vivante et bien décidée à garder son territoire.

   Mia était restée immobile, le détaillant mentalement. Si combat il devait avoir, il faudrait faire attention. Il était tellement robuste qu'un combat trop proche amènerait une défaite sanglante pour l'elfe. Mais, mentalement, elle pensait aussi à des choses bien moins combatives. L'elfe rougissant comme une enfant, se disait aussi que si défaite il y avait, elle ne pourrait pas se résigner. Ses pensées s'éloignèrent doucement, alors qu'elle plissait son œil gris pour remarquer un quelconque rictus sur le visage du forgeron.

- Qui je suis ? ... C'est une excellente question si vous me permettez Dame. Je suis Amser, simple forgeron en quête de savoir...
Elle plaça son prénom dans un coin de sa mémoire, si jamais l'occasion venait de réutiliser le nom "Amser, simple forgeron". C'était bien digne d'une carte de visite qu'il aurait pu lui tendre avec un sourire vendeur pour lui refourguer des armes ou des armures inutilisées. Mais ça aurait beaucoup étonnée la demoiselle qu'il veuille lui vendre quelque chose. "En quête de savoir"...Elle eut un petit sourire dur en relevant la tête, ses longs cheveux gris chatouillant se peau nue. Elle fronça un sourcil.
"-Retourne à ta quête loin d'ici, forgeron. Dans ce lieu, tu ne trouveras que la mort."
Sa voix n'était plus qu'un souffle qui rejoignait celui du vent pour caresser la peau du forgeron, coulait sur son torse, titiller son oreille. Un peu rocailleuse, sa voix s'éteignit dans le silence de la foret. La menace était tangible, pour le moins visible et compréhensible. Elle n'avait que faire de son ton presque sympathique.

Le forgeron était effrayant, voilà pourquoi l'elfe paraissait immobilisée dans le roc. Dans sa tête, les paroles venait se répercuter contre les parois de son cerveau, produisant des échos manifestant une peur qui paralysait ses pensées. On a beau être une elfe guerrière, un forgeron aux allures de géant, ça ne vous laisse pas de marbre. Surtout quand il est sérieux et ne c'est pas perdu. Il n'avait pas l'air bête. Loin de là. Et l'andrinople qui parsemait sa cape ocre n'avait rien de rassurant, non plus. Le sang séché n'avait jamais rien eut de bien sympathique. Quelqu'un qui a du sang sur lui est ou blessé, ou attaquant. Et un attaquant, ce n'est pas quelqu'un qu'on peut snober.

Mia resserra son étreinte sur l'épée. Elle préférait toujours utilisait une première et puis une deuxième si le combat devenait trop rude. Elle plaça délicatement la lame devant elle. Il venait de lui déclarer la guerre. Si l'elfe était restée calme, sans doute trop perturbée pour attaquer sans raison, le forgeron venait de lui donnait une très bonne raison de bientôt se débarrasser de lui. Ne serait-ce qu'en le perdant préalablement entre les troncs et de jouer à la guerrière lâche qui vous assassine par derrière en sautant d'une branche, en mode tarzan. Mais son épée avait un éclat bleu qui ne présageait rien de bon. Les runes gravées sur la lame, son aspect travaillée, tout cela n'échappa pas à la guerrière qui fronça encore plus ses sourcils argentés. Elle lacha du regard l'épée pour fixer le forgeron.

- Laissez-moi passer je vous prie, je tiens juste à apprendre vos Runes... Vous semblez assez embêtée par ma présence ici et je n'ai pas envie de paraître hostile envers une Dame de votre trempe et votre territoire. Donnez-moi juste ça s'il-vous-plait, il est temps de passer la main, elfe, et je partirai...
C'était donc ça. Le sourire qui avait naquit sur ses lèvres s'agrandit lentement. Un sourire un poil effrayant, un sourire froid, calculateur, mais surtout moqueur. Elle hocha doucement la tête de gauche à droite. En voilà, une distraction...En voilà, un idiot. Son premier jugement était donc faux...Croyait-il vraiment qu'elle allait ranger son arme et lui mettre dans sa main grande ouverte tout son savoir ? Tout le savoir que son peuple avait gardé au prix de la sueur, au prix du sang qui coule sur sol ? Le croyait-il réellement ? Était-il aussi naïf, aussi rêveur pour penser qu'elle allait croire son charabias d'honnête homme ? Elle hésita un instant, avant de reprendre un visage plus sérieux. Il n'avait pas finit sa tirade, qu'il la termine donc.

-C'est vraiment une chance d'être tombé sur vous si vite, si vous saviez comme votre vue me fait plaisir...
Mia haussa les épaules. Son rougissement intempestif disparaissait au fur et à mesure, malgré une rougeur toujours persistant. Un nouveau frisson parcourut son corps mince. Était-ce le vent ? Non, il ne lui semblait pas.

"-Je te rassure, le plaisir n'est pas partagé." Elle recula de nouveau d'un pas. Elle était bien consciente qu'il ne rechignerait pas lui non plus à l'attaquer. Autant se préparer à un quelconque mouvement brusque.
"-Ne pense pas, humain, que je partagerai avec toi ce que mon peuple a battit. Et pour le connaître, il te faudrait m'arracher les pensées...Je crains que tu ai du mal à faire cela, non ?" Sa voix avait un ton ironique, des plus agaçants. Malgré sa peur, l'elfe avait l'habitude montrer que c'était elle, le maître du jeu. De nouveau, la menace qui suivit, devint un murmure à peine audible, se faufilant en caresses douçâtre sur le corps du forgeron.
"-Pars avant que je ne t'éventre comme le porc que tu es." 

Son rictus l'embêtait donc? Il ne fallait pas être un génie pour l’apercevoir et peut-être qu'Amser s'approchait davantage d'un prodige que d'un imbécile fini comme il semblait vouloir le faire croire quelques fois. Son mode de vie n'était pas le plus simple, on ne le dirait jamais assez, mais c'était son choix et c'était vrai que s'il l'avait souhaité, il aurait pu simplement passer son petit siècle de vie à la cour d'un royaume, à entendre les même prières sans cesse répétées et en forgeant des épées pour les même paladins partant à la guerre alors que lui serait resté bien à l'abri derrière les remparts d'une citée. Mais à la place, il ne récitait que ses prières qui évoluaient de jour en jour à la vue du monde qui s'offrait à lui, il ne forgeait et réparait que ses biens en offrant ses services de temps en temps à ceux qui lui quémandaient et le seul paladin pour lequel il ferrait et pansait les chevaux, c'était lui. Quelle drôle de vie pour lui mais sûrement était-ce Forgenoire qui lui avait donné l'envie de vivre en marge de sa condition, lui cet être à la peau noircie par son art qui vivait dans le cœur d'une petite forêt, véritable barricade personnelle qui l'avait isolé au point qu'il devienne une légende, bien plus grande que celle que bâtissait Amser sur ses acquis et expériences. Quel homme, son ancien apprenti souriait un peu plus en y pensant, se demandant s'il serait fier de lui en voyant le nombre de Runes qu'il avait à présent dans son âme, s'il était fier de sa progression vers le titre de Maître des Runes pour lequel il jalousait toute la caste nomade et disparate qui les formait. Ce titre, pour l'avoir il lui fallait vaincre en ce jour Mia et il en mordait légèrement sa lèvre inférieure garnie d'une légère balafre. Il était censé être un saint bien sage ou un forgeron, il ne devait pas s'impliquer dans les conflits et pourtant, il le faisait, pire, il les créait pour sa propre gloire.

« - J'ai entendu bien des contes sur le visage de la Mort mais je ne me doutais pas qu'il serait ainsi. Pauvre fou que je suis, on m'avait pourtant bien dit que le bout du chemin était séduisant, assez pour que j'y cours bras grand ouverts. »

Oui, il la complimentait même si c'était de manière maladroite et qu'il n'accompagnait pas ses louanges par les actions que cela imposait. Il était toujours aussi rigide face à elle, ses bras ne bougeaient pas pour s'ouvrir, seule sa main se refermait avec une déception folle de ne pas avoir eu ce qu'il désirait aussi facilement. C'était un forgeron, en conséquent il n'aimait pas vraiment se battre bien que ce fait pouvait paraître paradoxal avec son amour de l'effort physique mais il était ainsi, maladroit dans ses explications et difficile à cerner. Bon ? Gentil ? Mauvais ou méchant. Il était le genre de personne se balançant entre les deux, Lanos permettant d'hésiter bien qu'il était la divinité des choix mais il avait également deux visages alors peut-être qu'Amser ne cherchait pas de solution et qu'elle était en faites toute trouvée : il était le méchant faisant naître les héros, il était le gentil qui aidait les mauvais à chuter de leur piédestal. Dans tous les cas, quelqu'un à qui on pouvait en vouloir.

« - Sérieusement ? Il n'y a aucun moyen de vous payer ou quelque chose du genre ? Je suis sûr que j'ai des tas de choses qui pourraient vous intéresser! »

Non. Il avait beau tenter le beau sourire du marchand, celui qui faisait flancher les belles nobles, Mia semblait insensible et même pire, le pourpre de ses joues s'évacuaient alors qu'elle se déterminait à prendre une posture menaçante, rajoutant même à son discours qu'il aurait du mal à réussir sa quête, argumentant en racontant la difficulté de son peuple par rapport à son savoir et elle avait raison de le faire. Pour finir, une légère menace qui laissait l'homme perplexe. Son corps était flatté par ses paroles bien qu'elle ne se rangeait pas de son côté et il basculait la tête de gauche à droite d'un air résigné, Amser restait quelqu'un préférant soigner à tout va et comme il appréciait le courage, il ne voyait aucune excuse pour ouvrir une brèche dans les muscles de sa partenaire de discussion, sa si belle partenaire toute balafrée, bien plus que lui, tellement plus courageuse...

« - Un dieu m'a apprit que l'on avait toujours le choix et je m'en vois désolé mais le mien est déjà fait. J'en finirai donc d'un seul coup, la gardienne et sa forêt seront tranchées d'un coup unique. »

Elle menaçait, alors pourquoi pas lui ?!

D'un geste ample destiné à effrayer la belle, Amser attrapait sa cape de sa main libre pour la tirer d'un geste tout aussi brutal, les rayons solaires se reflétant sur l'acier résistant et lourd brillaient alors comme les flammes de la forge qui avaient vu naître ce métal béni. Après l'éclat de cette entrée en matière théâtrale, la main du terranide ne s'arrêtait pas pour autant et larguait le bout de tissu épais sur l'elfe afin de cacher le forgeron quelque instant, le cacher lui et tout ce qu'il pouvait faire à l'abri des regards. Naturel, il continuait son tour, faisant glisser son pied parmi les feuillages hurlantes alors qu'il attrapait le manche de son arme solidement avec ses dix doigts, profitant de l'élan de toute la manœuvre pour asséner un grand coup de haut en bas, soufflant pour donner plus de force à la frappe où toutes les forces de son ventre et de ses épaules se déchargeaient en une seule fois. C'était le genre de coup d'un rustre, d'un bûcheron ou plus encore d'un forgeron tentant de briser son enclume en deux, son style de combat ne présentait pas la noblesse et l'élégance d'un épéiste, juste la puissance brute qui déchirait la cape ocre à peine était-elle frôlée par l'arme dont la pointe devait finir à quelques centimètres du sol après avoir théoriquement couper Mia au niveau de l'épaule, lui arrachant un bras et une jambe mais ça, ce n'était que dans le cas où elle n'éviterait pas et tendue comme elle était, cela semblait impossible au forgeron qui tournait légèrement le manche de son épée entre ses paumes, prêt à continuer le geste et à tourner comme un soleil pour parer une frappe traître prévue pour le clouer sur l'un des piliers végétal qu'était les arbres de la forêt de la belle Mia, gardienne d'un secret qu'il voulait.

Mia eut un sourire moqueur. Les louanges étaient bien la dernière chose qui avait un effet sur l'elfe. La dernière chose, je vous promet. A moi, maintenant, de dire les choses telles quelles sont. Si le forgeron, ne paraissait aux yeux de l'elfe qu'un monstre menaçant, dangereux, et pas digne d'un intérêt plus grand que celui qu'on porte aux cadavres en putréfaction (c'est dire), c'était bien parce que l'elfe semblait sûre, certaine, archi-sûre qu'elle n'en ferait qu'une bouchée pour son déjeuner. (Oui, il semblait aussi qu'on fut le matin, le soleil ne déclinant toujours pas, ne bougeant même pas dans le ciel feuilleté [ce qui doit être vachement bon, comme pâtisserie]). Bref. Mia préférait le garder à l'œil alors qu'il continuait de sa voix d'homme de la ville avec son sourire de vendeur de mets délicieux à lui raconter maints bobard qui ne semblait même pas l'effleurer. Enfin, ne pas l'effleurer...Dans l'absolu, ils auraient pu juste voler autour d'elle et se perdre entre les arbres...Pourtant, certains rester quelques instants dans l'oreille de l'elfe qui doutait, rougissait, fronçaient ses minces sourcils pour revenir à son état initial : il était ennemi, il devait mourir. Si jamais, elle s'éloignait de ce schéma simple, elle pouvait avoir des problèmes. 

Il faudrait peut-être finir d'expliquer le pourquoi du comment de son attitude. Ca pourrait être intéressant, non ? De connaître d'où vient une telle paranoïa, une telle haine pour le monde, et une telle envie de se débarrasser le plus rapidement possible de toutes personnes venant lui tenir compagnie...Sans doute qu'elle ne venait pas que d'une manie de protéger les runes. Non, ça serait mentir, et faux. Bien sûr, qu'elle se sentait gardienne d'un secret, bien sûr que ça ne 'avait pas aidé...Mais Mia était quelqu'un de profondément bizarre à décrire, quelqu'un qui n'était pas double, mais bien pire, quelqu'un dont on ne voyait que des parcelles de caractères. Peut-être bien que la mort de son peuple l'avait rendu hystérique à chaque fois qu'elle entendait un pas dans la foret. C'était plausible. Peut-être, aussi, que la solitude l'avait fait devenir cruelle. Mais l'était-elle cruelle ? Dans le fond, tuer ses ennemis la réjouissait. Mais parfois, elle s'en voulait. En bref, l'elfe était une des plus chiantes avec des états d'âme par moment, un caractère souvent à vous ronger la corder qui vus empêche de lui sauter dessus...Et en plus de s'en contre-fiche, quand les problèmes ne venaient pas à elle, elle les créait toute seule, en insultant une race qu'elle trouvait inférieure, ou autre choses bêtes qui ne méritent même pas d'être citées. Mais, sans doute à l'inverse du forgeron, on n'avait pas le choix entre la détestait ou l'aimait. Elle ne voulait laisser pas le choix. Vous ne pouviez que la voir sous son mauvais jour, et la haïr. Comme Mia se contrefichait des 'tas de choses qui pourraient (dans l'absolu) l'intéresser.' Autant citer le beau-parleur qui gagner en charme avec ses paroles ridicule aux yeux (à l'œil), d'une elfe silencieuse. Arrêtons là ces palabres inutiles, elle n'avait plus le cœur à ça, et Mia sentit son cœur tremblait, sentit le stresse et l'ambition se faufilait dans son sang, empruntant ses artères pour trouver son cœur, sentit la haine et la moquerie montait dans son cerveau par ses veines, finir leurs courses effrénées dans son corps tremblant. Et tout cela quand les mots suivant pénétrèrent dans sa tête, accompagné de la voix qui portait loin du forgeron Amser.

-Un dieu m'a apprit que l'on avait toujours le choix et je m'en vois désolé mais le mien est déjà fait. J'en finirai donc d'un seul coup, la gardienne et sa forêt seront tranchées d'un coup unique.

Pourquoi pas lui ?! Il se posait la question, cet idiot ? Ce forgeron de mes deux ? Pourtant, il ne fallait pas être bien intelligent pour comprendre que le forgeron savait très bien ce qu'il faisait. Et sans doute même que Mia était bien moins rusée que lui. Pourquoi, donc, ne pourrait-il pas menacer une elfe guerrière ? Et bien mon p'tit. Je vais te l'expliquer, moi, pourquoi. Parce qu'en plus d'être une satanée parano abominablement  mal lunée quand tu l'as rencontrée dans les bois, Mia est une femme sans vergogne, cruelle quand on lui donne le baton pour vous battre, sans mauvais jeu de mots, s'il te plait. Et là, c'est pas le bâton que Mia avait devant elle...C'était le fouet (oui, le fouet), et elle comptait bien saisir l'occasion pour s'amuser un peu. D'où le rictus qui rida un peu son visage blessé, un rictus réellement cruel. Elle pouvait donc l'être...Sans doute quand l'adversaire semblait sûr de lui, quand il continuait dans sa lancée... Elle soupira, avant de reculer prestement devant les mouvements brutaux et amples de Amser. Son saut en arrière était effrayé, comme le voulait Amser, Mia tombait des nues et un instant, crue qu'elle était tombée sur plus fort qu'elle. Il avait de quoi faire peur.

Son œil cligna douloureusement, quand le reflet du soleil sur l'épée du forgeron vinrent quelques peu bruler sa rétine. Et d'un coup, le noir...Mia recula de nouveau, comprenant bien que sa vie ou au moins, ses membres, en dépendait, et le jour revint en un éclat de lumière, comme une longue trainée de sang, comme une blessure ouverte par l'épée. Il venait de lui faire quoi, là ?! Avec ses grands gestes brutaux, sa cape qui tourne...Il voulait un truc dans le genre ? Mia laissa échapper une sorte de rire ironique, malgré son cœur qui battait à sang à l'heure, un sourire mielleux aux lèvres. Il voulait cela...? Il l'aurait donc. Dans ce genre là, elle savait faire, elle aussi. Mais son cœur ne voulait pas se calmer de nouveau. Il tapait contre sa cage thoracique pour s'enfuir bien loin, il tapait contre ses tempes pour la faire s'évanouir. Mia tremblait un peu. Sa voix rauque s'éleva dans l'air, blessante.

"-Oh, vraiment ? Et moi, un peuple m'a appris qu'il valait mieux essouffler l'ennemi que de le tuer d'un seul coup. C'est plus amusant..."

  Comme Asmer l'avait prévu, elle envoya un coup traître qui fut parer par le tranchant de l'épée du forgeron. Mais ce n'était que pour le faire tourner un peu, le temps de planter de toutes ses forces sa première épée dans le sol. L'épée dans le sol ne pouvait plus bouger, et Mia sauta sur la garde. Elle était assez mince et fine pour que le temps de quelques secondes, toute l'épée puisse subir son poids sans se tordre ou se cambrer. De la garde, elle se projeta sur le géant et lui donner un coup assez ... violent, soit, mais surtout bizarrement, dans le ventre, dans le but (no-atteint) de le faire chanceler. Non parce qu'une elfe volante, qui se projette sur un forgeron géant après avoir sauté sur son épée, pour lui donner un coup pour l'étourdir, ben vous pourrez chercher, mais vous trouverez pas ça souvent.

Après ce coup de génie, Mia retomba en arrière, par terre en une roulade d'elfe bien nait (en un truc stylé, donc), et rattrapa sa deuxième épée. Enfin, ça c'était le plan, mais la roula de ne se passa pas si bien, et Mia sentit que le fait qu'il ne soit pas tomber, ni même trembler, n'allait pas l'aider dans la suite.C'était sans doute une des raisons pour laquelle elle en avait deux, d'épées. Elle attrapa donc le manche de la deuxième, arrivant tout de même à se remettre debout, malgré un peu de sang qui coulait le long de sa tempe, se mélangeant à ses cheveux argents. C'était pas la seule fois qu'elle faisait cette botte et elle en avait l'habitude...Mais normalement, ça mettait son adversaire par terre, et elle n'avait plus qu'à reprendre son épée et lui enfonçait dans la gorge. Là, ça l'avait sans doute un peu étourdi, mais même pas fait tomber. Et l'elfe s'était blessée elle-même, dans son mouvement trop rapide. C'était pour avoir moins peur mais siffler pour ramener les problèmes, elle ne savait réellement que faire ça. Et la peur continuait de grignoter son courage, laissant échapper de minces filets de sa force sur le sol. Déçue, l'elfe changea de technique. Ses longs cheveux volaient toujours autour d'elle, longs, sans doute, puisqu'ils arrivaient à ses pieds. Elle se releva et se tourna vers le forgeron, avec un grand sourire tremblant, un sourire qui se voulait assuré, mais qui semblait assez...perdu. Disons que l'elfe n'avait pas l'habitude d'adversaire aussi coriace.  Mais tout de même, se battre, ça la mettait de très bonne humeur. Elle le fixa une seconde, constatant une lueur un peu malsaine dans les yeux d'Amser. Un frisson vint se perdre sur son échine. Mmm...Un je ne sais quoi d'effrayant, ce forgeron, tout de même. Un je ne sais quoi de pas vraiment humain. La peur montait en crescendo. Etre courageuse, ne l'empêchait pas de sentir un danger très proche, qu'elle voulait à tout prix évitait. Et ça, sans lui donner les runes. Non, parce que le plus simple, c'est surtout pas ce qui faut faire.

"-Alors, prêt à courir, mon beau ?" Et dans la bonne humeur, viennent parfois des paroles un peu ... un peu beaucoup plus 'accueillante' que ce qu'elle voudrait dire. Elle sentit le rouge remontait à ses joues, face à son propre langage. Mais tant pis...Elle avait trop envie de le faire courir, le voir s'essouffler, comme un bœuf et pouvoir le cueillir facilement, et ne plus avoir peur. Ne plus sentir ce danger prêt à éclater. Elle serra ses mains sur la poignée de l'épée, pour retrouver une contenance. Son corps frêle tremblait un peu, parcouru de frisson qui n'étaient toujours pas dû au froid. Elle se mit à partir entre les arbres, de son pas un peu volant, ne voulant pas blesser les feuilles mortes (qui se ramassaient à la pelle). Elle se pensait suivie par le jeune homme qui avait l'air de vouloir goute que goute ses Runes. Tant mieux, il trouverait les prières d'avant-mort. La seule chose qu'il pourrait atteindre pour l'instant, c'était les cheveux argentés de Mia qui gambadaient joyeusement derrière elle, entre les troncs.

Autant mettre à exécution un plan moins dangereux.

Pourquoi avoir honte ? Elle avait rougi un peu à la proposition et aucune idée perverse ne traversait l'esprit du forgeron qui se contentait d'émettre un grognement sourd, satisfait, comme s'il avait tendu un piège à une amie qui serait bêtement tombée dedans. Une grosse blague en sommes car lui tout comme elle savait que ça n'allait pas se finir avec un bête arrangement à l'amiable, il leur fallait du sang à tous les deux et cette envie guerrière ne devait en réalité déranger que celui qui venait cambrioler le peuple presque éteint, ce qui était plutôt paradoxal lorsqu'on comparait au schéma typique de ce genre de situation. Était-elle effrayée par l'envahisseur ? Amser ne savait pas quoi répondre à cette question, il sentait juste sa lame parée et tremblante au contact de l'arme de l'elfe, se disant alors que si elle avait connue la peur après avoir éviter le perte une bonne partie de sa masse à cause de son coup précédent, elle le cachait relativement bien. Si courageuse...

La gardienne se défendait bien, surprenant même son adversaire qui fut paralysé quelques secondes par son étrange manœuvre. Elle semblait s'envoler et la grâce ainsi que le spectacle de son corps si près du sien semblait figer le géant qui se contentait d'entendre le métal forgé de son armure couiner un peu à l'impact de son coup. Mia voulait donc l'affaiblir, le faire tomber, comme pour faire tourner un insecte dans un cercle de flammes pour s'en moquer et l'achever à la fin ? Elle avait parlé de chose un peu près semblable et caressant la surface froide au niveau de son ventre, l'apprenti de Forgenoire y repensait en contemplant le combat qui commençait, toujours en constatant l'ironie dans le fait que lui qui devait réparer les armures était obligé de briser celles de la belle pour pouvoir passer.

« - Je n'aime pas me battre, c'est sûrement pour ça que j'aime abréger les combats... Enfin, j'ai entendu dire que cela ressemblait d'avantage à des exécutions. Qu'en pensez-vous ? »

Cette fois, ce n'était pas du bluff ou de l'humour un peu noir pour effrayer la partenaire avec laquelle il était destiné à croiser les fers, il était ainsi. Combien de fois on l'avait vu prendre des coups en se taisant pour finir par un coup unique qui l'emportait sur tout le reste ? Il n'aimait pas se battre, il préférait bien sûr se sentir oppressé par moment dans un esprit de jeu mais tenant à sa vie, il lui fallait dégainer et sa vie assez longue témoignait simplement de sa résistance naturelle. On pouvait dire qu'Amser était une sorte d'étrange parasite, oui, une maladie dont on ne saurait se débarrasser.

Mia s'était blessée lors de sa botte et si elle était habile à éviter les goûts, il semblait qu'il y avait une sorte d'équilibre entre les deux opposants car Amser n'était pas plus inquiété... Enfin, elle semblait paniquer un peu en se rendant compte que ce qu'elle voulait faire n'allait pas être possible et peut-être réalisait elle même que son adversaire était quelqu'un de digne d'intérêt. La preuve ! Elle voulait jouer et proposer de courir mais là encore, elle allait se cogner à un mur car le forgeron rattrapait sa phrase presque immédiatement pour y répondre.

« - ... Je n'aime pas courir. »

Il était peut-être temps d'arrêter les frais, non ? Amser l'attendait, sa main se reposant sur le manche de son épée une nouvelle fois comme pour dire qu'il était prêt cette fois à l'intercepter si elle retentait de reprendre son envol et que ses ailes, aussi gracieuses soit elles, éclateraient avec rage si elle continuait à jouer avec ses nerfs car oui, s'il était gentil, il avait aussi des limites comme tout le monde. Ça devait être son côté humain, à ne pas admettre le fait de se faire fouetter les méninges sans rien dire éternellement, un petit esprit de révolte qu'il essayait tout de même tant bien que mal de cacher dans un coin de sa tête.

L'elfe courait déjà et malgré son état, le forgeron n'hurlait pas de rage et soufflait juste doucement, inspectant sa tenue avant de défaire lentement le haut de son rempart qui s'écrasait contre les feuilles et la pierre d'une roche, le laissant torse nu alors qu'il reprenait possession de l'épée d'Ispolin. Comme ça il était plus léger et il pouvait commencer sa marche rapide vers les cheveux d'argent qu'il voyait se balancer à une distance encore raisonnable mais plus important encore, il marquait son chemin en caressant les écorces qui évoluaient vers quelques traits brillants, des Runes là pour marquer son trajet afin qu'il puisse retrouver ce qu'il avait laissé derrière lui et enfin, il pouvait courir sans trop s'épuiser dans un premier temps. Il ne fallait pas croire qu'il était parti ainsi sans se soucier de ce qu'il avait laissé derrière lui, il avait laissé ses affaires et avait prit celles de celle qu'il poursuivait alors avec une énorme épée bâtarde dans sa main droite et une lame elfique plus fine dans la main gauche qui faisait presque office de grand couteau dans son énorme patte, il courait en profitant de son enjambée, se moquant bien du vacarme de son pantalon de fer ou des branches et des feuilles volant en éclats. Il fallait juste la rattraper, car elle était la seule à savoir où étaient les Runes qu'il désirait alors la folie aurait été invitée d'honneur s'il l'aurait attendu sur son rocher sans rien faire d'autre !

Étonné ? Non, elle était plus rapide et c'était la chose la plus naturelle qui soit. Il se doutait bien qu'elle ne partirait pas sans son épée, du moins si elle réfléchissait comme lui alors qu'elle allait revenir mais elle n'avait qu'une chance de la récupérer, il lui fallait vaincre le Gris qui était bien plus puissant en force pure. La stratégie était vraiment basique, typique des chasses les plus anciennes : Mia devait épuiser Amser dont la peau chauffait déjà à cause du nouvel effort mais ne désirant pas se faire étriper, il courait juste une distance qu'il jugeait raisonnable avant de ralentir, soufflant comme un animal blessé alors que ses jambes semblaient plus lourdes et qu'elles pliaient un peu. Il regardait devant lui d'un air hagard, s'appuyant sur son énorme glaive avec l'air de reprendre son souffle mais cela valait bien une petite comédie. Il se permettait même de fermer les yeux pour éponger son front qui était quant à lui réellement trempé mais il était résistant... A frapper tous les jours de sa vie sur une enclume près d'un feu ouvert, il avait prit l'habitude de transpirer bien avant d'être à bout de force et cette fois, l'enclume était la tête de Mia dans laquelle il voulait planter l'idée qu'elle et ses secrets seraient à lui, de gré ou de force !

Il ne fallait pas croire qu'elle n'avait pas peur. C'était du pur mensonge. C'était une impression que même Mia préférait avoir. Dans son fort intérieur, elle se répétait inlassablement, scandant chacun de ses mouvements : "je n'ai pas peur, je n'ai pas peur". Mais en réalité, si on regardait bien son corps, on pouvait remarquer les tremblements répétitifs de ses bras, le petit filet sang qui coulait maintenant de sa tempe, son visage écarlate de peur et  d'appréhension. Mais l'elfe essayait de rester fière, de garder une apparence de courage digne. Si jamais elle en arrivait à se dire qu'Asmer était plus fort qu'elle et que finalement, elle allait y passer, le forgeron aurait devant lui une elfe totalement paralysée par sa propre peur. C'était sans doute de là que venait son caractère buté. Si elle ne s'obligeait pas à être butée, à croire pouvoir gagner le combat contre Asmer...Elle n'était plus rien. Plus rien qu'un corps mince, sans doute bien roulé, qui se laisserait faire comme une véritable marionnette, qui pourrait peut-être même répondre aux demandes du forgeron sans plus rechigner. Mais cet état, elle n'y était arrivée qu'une fois, après avoir perdu un œil et une oreille, après avoir combattu pendant des heures. Et si elle avait perdu ce combat, le démon avec qui elle avait passé sa première nuit d'amour après avoir été battue à plate couture, ne s'était jamais réveillé le lendemain matin. Mia s'obligeait à ne pas redevenir ce pantin qui faisait et disait tout ce qu'on lui demandait.

Ironie, sans doute, pour un forgeron de devoir briser l'armure de Mia. Mais celle qu'il pouvait pour l'instant briser, l'armure matérielle, risquait de ne pas le mener bien loin. Si elle gardait cet esprit revêche, rebelle, qu'était le sien, même sans armure, l'elfe et sa bêtise têtue ne lui dirait rien. Il avait beau vouloir la tuer, cela ne lui servirait à rien. L'unielfe était la seule à connaître la cachette des Runes, et la seule à connaître ce qui n'était pas écrit. Morte, Amser serait totalement démuni et aurait combattu pour rien. Vivante, elle se tairait jusqu'à son dernier soupir. Enfin, dans l'absolu, toujours. Il pouvait y avoir des actions qui briseraient toutes les carapaces intérieures, extérieures de la jeune créature. Mais, pour l'instant, il n'y avait que le combat futur et présent, et les paroles du forgeron qui restait dans la tête de Mia. Il y avait quelque chose en lui qui lui faisait toujours un peu peur. La négativité face au combat était aussi assez ... dérangeant. Tout en voulant faire plier l'elfe, il voulait le faire qu'à ses conditions.

-« - Je n'aime pas me battre, c'est sûrement pour ça que j'aime abréger les combats... Enfin, j'ai entendu dire que cela ressemblait d'avantage à des exécutions. Qu'en pensez-vous ? »

Elle n'en pensait rien, bon sang. Qu'il abrège le combat, s'il le pouvait. Elle ne voulait plus lui répondre. Réfléchir aux mots du forgeron la mettait dans un état lamentable. Croiser les yeux d'Amser, ses yeux qui avaient une lueur blanche effrayante, la rendait aussi tremblante comme une enfant. Non, non, non.

Le rouge montait et descendait aux joues de l'elfe. Par moment, il disparaissait totalement de ses joues, à d'autres, l'écarlate revenait par petite taches. L'andrinople revient à ses pommettes quand il lui répondit. Le fait qu'Amser contredise ses paroles tout en voulant venir à bout de ses défenses, la mettait réellement dans un état de non-compréhension. Elle avait l'habitude de mener le jeu du début à la fin, mais là, le forgeron menait la barque sans paraître le faire. Il ordonnait en suivant les avis de Mia pour arriver à ses fins. Et, ça, ça mettait l'elfe dans un état totalement 'quaternaire'. Ca la déconcentrait, elle essayait de comprendre pourquoi il faisait ça. Du coup, moins apte à combattre, réfléchissant trop pendant le combat, Mia était partit rapidement. Elle était tout de même sûre qu'il suivrait, et ne se fatigua pas à partir vingt kilomètres avant lui. Non. Elle voulait calmer son cœur devant la peur que lui procurait le forgeron. Le voyant à une distance tout à fait raisonnable derrière elle, Mia accéléra encore pour prendre de l'élan. Elle se servit de cet élan pour sauter et attraper une branche assez horizontale. Pratiquant un mouvement d'avant-arrière, cambrant doucement quand ses jambes revenaient devant elle ou derrière elle. Sans être un exemple de souplesse, Mia pouvait se permettre de monter aux arbres de cette manière très féminine, inspirée du trapèze. Elle força sur ses bras, fit un dernier balancement et se retrouva assise sur la branche, les jambes dans le vide. Elle remonta ses cheveux comme une "Raiponce" elfique, quoique les siens étaient bien moins longs. Elle se retourna pour faire face au forgeron qui ne tarderait pas à arriver.

Il lui semblait plutôt que le forgeron ne tarderait pas. Mais, elle s'était trompée. Il s'était arrêté bien avant, dans une représentation théâtrale de la fatigue que l'elfe ne pu voir et à laquelle elle cru, puisqu'elle n'avait pas vu la manière comique d'Amser. Ne le voyant pas venir, elle se rappela aussi qu'elle avait laissé sa première arme. Bien sûr que le Gris devait avoir repris l'arme. Il n'était pas bête, et sur ce coup là, c'était plutôt Mia qui avait été très bête. Elle redescendit de sa branche, déçue. Il allait s'en servir contre elle. C'était le pire, ça, qu'on se batte contre elle avec une arme qui lui appartenait. Ca aussi, ça avait le don de l'embêter. De toute façon, avec toute son armure, il devait déjà être en nage et ne résisterait plus très longtemps. Souriante et sûre de son coup, elle accéléra le pas. Il était bien là, épuisés, essoufflé, son glaive dans une main, l'arme de l'elfe dans l'autre. Mais Mia n'attaqua pas. Non. Elle resta totalement immobile, comme sculptée dans le roc, son œil gris écarquillé de stupeur, de peur, d'autres sentiments terribles qui faisait battre son cœur à une vitesse effrénée.

Le fait qu'il soit torse nu ne la dérangeait pas plus que ça. Elle avait rougi telle une quelconque humaine. D'accord, voir un tel homme dans cette tenue la faisait rougir comme une adolescente. Mais ça ne la paralysait pas. Par contre, ce qu'elle voyait derrière le dos d'Amser, ce que ses vêtements avaient cachés pendant un temps, ça, ça l'effrayait. Elle recula. Elle ne devait pas avoir peur. Il paraissait fatigué, fermant ses yeux pour souffler, en sueur. Ne pas avoir peur...N'ai pas peur...Elle n'avait plus qu'à avancer, maintenant. Il ne faisait sans doute plus attention, irrité par son armure. Allez...Elle plissa son œil gris, serra sa main sur le manche de son épée. Elle préférait ne plus rien dire. Ca serait rapide. Juste à avancer, à faire abstraction de ces choses qu'elle semblait voir derrière le dos nu d'Amser. Elle avança d'un pas, puis d'un autre, en silence, ne faisant pas le moindre bruit. Même pas elle pensait que ça pouvait être un piège. Non. Il était réellement fatigué, pour elle. Il n'était plus dangereux, il était épuisé par la petite course entre les arbres, perdu, peut-être. Naïve qu'elle pouvait être, cette elfe. Naïve, naïve, même bête. Sa peur prenait le contrôle de ses mouvements, l'envie de se débarrasser de cet adversaire. Et elle venait se placer devant lui, plus qu'à quelques centimètres de ce corps jouant la comédie. Naïve petite Mia...Ne pas comprendre qu'il te roule dans la farine, croire qu'Amser le Forgeron se laisserait tuer si facilement. Pauvre Elfe. Tu risque de déchanter rapidement, ma p'tite.

Mia inspira un peu d'air, en silence. Elle avait encore deux choix (puisque pour elle répétons-le une dernière fois, elle avait maintenant l'avantage) : -Ne rien dire, jouer la lâche et l'assassiner du manière quelconque. Ou : -Dire quelque chose, le faire se relever, avoir peur peut-être et le tuer avec tout l'honneur qu'elle pouvait tirer de son geste. Honneur qui n'était que pour elle. Bien sûr. Bête jusqu'au bout, prête à tout pour montrer sa valeur, elle recula d'un tout petit pas. Ca ne l'effleurait pas qu'avec tous ses mouvements, il l'avait vu depuis longtemps ? Non, même pas. La peur est vraiment dangereuse.
"-Fatigué ?"
Et elle monta son épée un peu derrière elle, utilisant toutes ses forces pour se préparer à donner le dernier coup, face au forgeron.

Amser avait une musculature qui rendait ses épaules larges et pourtant, on pouvait croire qu'il s'agissait là d'une statue grecque faite d'un marbre des plus solides, des plus lourds. Alors qu'il avait enlevé le haut de son armure, ses abdos restaient toujours dessinés de la même manière comme si le métal n'avait été que de la peinture qui était partie avec sa sueur qui laissait là l'éclat semblable à la matière forgée à cause des quelques rayons de soleil filtrant à travers la nue végétale. Mais attention à ne pas vous méprendre, même s'il était du genre résistant, sa peau n'était pas faite d'acier et si l'elfe le désirait, elle pouvait trancher dans ses chairs qui démontraient juste un peu plus de résistance que s'il s'agissait d'un agneau nouveau-né, même si ce dernier était bien plus puissant lorsqu'il s'agissait de frapper ! Mais au lieu de lui porter un coup fatal, l'homme levait ses yeux calmes sur la belle, immobile à son tour avant qu'un sourire amical ne lui monte aux lèvres, la gorge un peu sèche à cause de la surprise de la voire si proche de lui sans qu'il ne s'en soit rendu compte. Il avait du mal à la comprendre, il la savait traître et pourtant, elle revenait en face de lui comme si elle espérait pouvoir le vaincre parce qu'il était prétendument fatigué. Si elle avait fait ça par honneur, elle gagnait dans l'estime du forgeron qui prenait alors un air désolé à sa question pour ensuite avouer quelque chose qui était un peu vrai pour sa santé physique mais bien plus évident pour celle de ses nerfs :

« - Oui. Je devrais vraiment prendre l'habitude de courir, la vie dans ma forge m'a rendu trop statique... »

Alors qu'il achevait de dire la vérité, il frottait un peu le sol du pied comme un chien timide, mâchonnant quelques mots d'excuse à nouveau alors que son esprit partait encore ailleurs, sûrement était-il en train de penser à un plan, oubliant par contre Mia en face de lui alors qu'elle aurait du être son centre d'attention : elle avait son arme et il lui suffisait d'une manœuvre pour faire tomber la tête du géant.

Oh ? Elle prenait son élan ? Elle était courageuse, il pouvait se le répéter encore et encore, ça ne le gênait pas. Elle était venue devant lui même si elle s'était rendue compte de sa monstruosité car oui, il avait senti un regard curieux sur son dos, peut-être même un regard effrayé en faites qu'il tentait d'ignorer avant de se souvenir que sa partenaire était également blessée par la vie et qu'elle ne pouvait pas le cacher aussi facilement derrière des vêtements. Il y avait au total huit tentacules d'une épaisseur respectable, traînant au sol par contre à cause de la fausse fatigue et quelques unes voyaient leurs bouts cachés par les végétaux morts du coin. Une excellente cachette.

« - Nous avons tous nos blessures secrètes, n'est-ce pas ? »

Il ne rougirait pas bien qu'il était particulièrement pudique de cet endroit. Il haïssait secrètement son dos mais il s'agissait d'une preuve qu'il avait quelque chose d'unique, quelques attitudes typiques des gens avec lesquels il partageait en partie sa race. Bien sûr, Amser ne savait pas vraiment qui ils étaient mais il n'était pas nécessaire de discuter longtemps pour savoir où allaient ses pouvoirs, il suffisait juste de vivre avec ça et on découvrait. Oui, la vie était pleine de surprise et en se disant ça, le sourire tendre du forgeron s'élargissait tandis que son pied se levait avec lenteur, comme annonçant un pas mais allait-il avancer ou serait-ce l'elfe qui allait s'éloigner ? Vue ce qu'il avait en tête, la deuxième option était la plus probable, surtout car elle allait le découvrir un peu plus. Elle allait comprendre que le battre au corps à corps était une cause perdue si on n'y allait pas franchement, que ce n'était pas en l’abîmant peu à peu qu'on pouvait l'user car après, c'était un monstre. Non ?

« - J'ai juste une question. Comment voulez-vous que je vous rate à cette distance ? »

Les Runes qui marquaient le chemin du colosse se mettaient à briller très brièvement, celles de l'épée d'Ispolin faisaient de même et honnêtement, il fallait être con pour ne pas se douter que quelque chose allait exploser. Pourquoi avait-il gratter la tête du bout du pied tout à l'heure ? Elle était assez proche alors le pas qu'il avait amorcé, il l'écrasait au sol en dévoilant un dessin sur l'humus qui s'illuminait et même pire, s'enflammait. Les quelques feuilles autour disparaissaient en un instant en une sorte de cendre aspirée par le symbole avant qu'un tourbillon ardent ne s'élève vers le ciel. Le feu magique était concentré et dirigé, il ne brûlait qu'une zone autour du forgeron et peut-être quelques branches au-dessus de sa tête mais aucun incendie n'était à déplorer. Devant Mia, un spectacle tout particulier : les flammes s'élevaient avec violence, comme une explosion en colonne qui dévorait son adversaire, léchant sa peau se décomposait à cause de la chaleur, des tentacules incandescentes s'échappaient alors bien vite de la prison cylindrique infernale pour l'attraper aux poignets alors qu'Amser avait prévu qu'elle sauterait, moyen le plus simple pour éviter de subir le même sort que lui mais allait-elle éviter tout de même ? Au cas où, des tentacules avant cachées sous les feuilles s'élevaient, là pour lui attraper également les chevilles. En tout cas, la magie se calmait relativement rapidement, laissant une matière noire derrière elle et surtout un homme dont les vêtements étaient plein de suie, la chaire à nue craquelée et saignante par endroit et quant à la peau, elle réapparaissait avec patience car oui, il se régénérait. Il connaissait bien cette Rune et elle n'était pas assez puissante pour le blesser comme il avait été blessé au bras, ce bras qui se soignait de lui-même mais gardait une couleur bordeaux à cause d'une blessure bien plus ancienne, s'arrêtant comme à son habitude à son épaule et l'homme admirait le creux de sa main vite fait, l'épée elfique plantée devant lui, presque dehors la zone touchée mais encore rougie à cause du violent changement de température.

Si Mia avait été attrapée, elle serait sûrement brûlée mais pas trop fort. Des marques qui partiraient après une semaine ou deux si elle était aussi solide qu'Amser l'espérait, ce dernier fermant déjà les poings en se préparant à la passer à tabac, toujours l'épée titanesque occupant cinq de ses doigts, les cinq autres enlevant son grand couteau volé de son fourreau de terre séchée par les flammes.

« - Je suis loin d'être un maître ou même un vrai mage, mais j'estime avoir de bonnes raisons pour me féliciter. »

Et pendant qu'il annonçait ça tout fièrement, son visage reprenait enfin sa teinte normale, une mèche de ses cheveux gris se reposant sur son front un peu plus humide que tout à l'heure, la chevelure lui collant un peu à son nouvel épiderme. Oui, mine de rien la magie ça fait travailler, surtout lorsqu'on avait un second cœur s'emballant pour vous faire guérir plus vite ! Il était encore cramoisi par endroit, mais ça allait bien disparaître un jour. Peut-être quelques jours pour lui mais surtout, il ne voulait pas être exténué en voulant tout tout de suite. S'il était parvenu à effrayer Mia, il n'avait plus besoin de courir, du moins l'espérait-il et peut-être était-elle déjà sous son contrôle, prête enfin à être punie pour ses petits jeux qui avaient agacés le forgeron.

Pourquoi n'avait-elle toujours pas commencer à abattre son bras ? C'était pourtant pas compliqué ? Un mouvement vertical vers le bas, et la tête du forgeron trouverai les feuilles et les vers comme dernière sépulture. Elle irait rejoindre celle de Robespierre, et tout les autres guillotinés, sans même s'en rendre compte. Alors, pourquoi ? Pourquoi Mia tenait-elle toujours son arme en hauteur, tremblante, sans amorcer l'ombre d'un mouvement ? Était-ce à cause de son sourire, de ses beaux yeux ? Décidément, Mia était une inconsciente doublée d'une sensible inutile. Cet homme voulait la tuer, lui voler ses secrets, et l'elfe n'arrivait même pas à se décider à le tuer. Son honneur n'aurait pas été mis en cause, elle aurait pu continuer  à vivre honorablement dans la foret. Mais non. Non, pourquoi faire simple, quand on peut faire copulé compliqué, hein ? Non, aucune idée. La simplicité, c'est trop simple. Ca amène pas de problèmes, pourquoi ça serait intéressant ? Aucune idée. Bref.

Mia sentit le sang lui monter aux pommettes, quand Amser la regarda dans les yeux. Maintenant qu'elle comprenait d'où venait cette lueur dangereuse dans les yeux du forgeron, la peur de l'elfe se décuplait lentement, se multipliant à la folie. Elle fronça les sourcils, tentant de ne pas l'écouter. Ne pas entendre sa voix, ne pas la sentir s'infiltrer dans son corps, calme, à peine sensible à l'épée qui pouvait couper sa tête d'un moment à l'autre. Mia mordait sa lèvre inférieure. Elle ne savait plus si c'était l'appréhension, la peur, la rage contre elle-même. Pourquoi ne le faisait-elle pas ? Pourquoi ce jeune homme était-il toujours vivant ? En gros, pourquoi ne contrôlait-elle pas le combat ? La voilà, la vrai question qui torturait l'elfe. Comment le forgeron était-il arrivé à tout contrôler, en étant le plus calme ? Sans doute parce que justement, il ne se laissait pas aller aux sentiments extrême, comme Mia le faisait trop rapidement. Son regard vogua de nouveau sur les tentacules. Brr...Elle n'arrivait pas à distinguer le nombre, mais il y en avait déjà trop à son gout.

-« - Nous avons tous nos blessures secrètes, n'est-ce pas ? »
Mia faillit hocher la tête pour lui répondre. Mais en fait, elle ne sentait plus si concernée. Si son œil et son oreille manquants étaient secrets, le forgeron avait quand même de sacré problème de vue. Elle était toujours bêtement  devant lui, à hésiter, à réfléchir, à tenter un mouvement vertical, à penser à une autre solution, à attendre que quelque chose se passe. Elle n'était pas si chiante, en fin de compte. Elle venait se donner au loup sans même qu'il ai à la chercher. Elle venait se jeter dans sa gueule, sans même qu'il ai à la blesser auparavant. Que c'était sympathique de sa part, non ? Très gentil, je trouve. Totalement con, ça c'est sûr. Mais carrément gentil. Le forgeron gribouillait toujours des choses sur la terre. Gribouillait des choses ? Des....Choses ?

Quand il avança le pied, Mia comprit. Elle comprit que maintenant, le train était passé, elle ne pourrait plus le rattraper. Sans doute sa seule chance de tuer Amser, et elle venait de la laisser s'échapper. Elle comprit surtout que pour elle, ça allait barder. Elle recula, comme l'avait prédit le forgeron. Sans doute pas assez loin, sans doute pas assez vite. Mais totalement embourbée dans la peur, frissonnante de peur, rouge de peur. L'insouciance de son caractère allait lui faire bien comprendre qu'il faut être bête pour être sensible à un chasseur de Runes. Et surtout un chasseur de cet acabit. Les Rune, les runes...Comment avait-elle pu être aussi bête ? Alors qu'elle reculait, que le forgeron avançait, la terreur qui la faisait trembler de tous ses membres, comme une enfant qui n'a jamais combattu, cette terreur là, la fit trébucher. Vous me direz bien que ce n'est pas catastrophique, qu'elle peut se relever, et se barrer en courant le plus vite possible. Oui, bien sûr, c'est une solution. Solution tellement plausible qu'elle n'effleura pas l'elfe. Putain, mais pourquoi je suis la narratrice d'une idiote pareille ?! On peut pas être aussi con, quand même ?! 'Est pas possible ?! Le forgeron avait posé la bonne question. Il ne pouvait pas la rater. Là. Elle avait joué avec le feu et le feu allait le lui rendre.

Mia s'était quand même relevée. Faudrait quand même pas atteindre le summum de la débilité. Elle essaya de reculer, mais ses membres ne lui répondaient plus. Décidément. Il fallait toujours que si les problèmes ne venaient pas à elle, elle vienne à eux. La vie serait si simple, sinon. La chaleur du feu rougeoyait dans l'iris gris de l'elfe, les runes s'enflammaient devant elle, qui restait dans cette immobilité béate. C'était la première fois qu'elle voyait ça, effectivement. Et sans doute la dernière. Et comme son premier 'reculage' avait échoué, elle n'essaya même plus de reculer de nouveau. Bien trop simple. De toute manière, puisqu'elle n'avait pas pris les dispositions nécessaires pour échapper au jeune homme, ses poignets furent 'ligotés' par des tentacules brulantes qui s'enroulèrent autour d'eux, grignotant sa peau avec amour, la préparant mentalement à tout ce qui allait suivre. Mia tenta alors de reculer, espérant sans doute que les tentacules frotteraient sa peau et comme l'eau, tomberaient sur le sol en la laissant s'échapper. Premièrement, les tentacules incandescentes ne lui firent pas cette joie et resserrèrent leur étreinte brulante sur ses poignets. Deuxièmement, les tentacules 'normales' (si un tentacule peut-être normal...) d'Amser, se joignirent joyeusement à la partie, l'attrapant solidement aux chevilles. Ca c'était fait, et c'était plus à faire.

Effrayée ? Si seulement elle n'avait été qu'effrayée, et non
-brûlée,
-attachée,
-ligotée,
-morte de peur,
-démunie,
-à sa merci. (vous pouvez toujours barrer la mention inutile, si ça vous amuse. Ou trouver l'intrus.)

Non, non, là, le forgeron avait devant lui une elfe totalement démunie donc, dont l'arme était allée rejoindre tranquillement les feuilles, pour aller faire mumuse aux escargots. Ses poignets douloureux par les brûlures, étaient toujours tenus, mais Mia releva la tête. Très bien, c'était comme ça, elle s'était fait avoir, (je l'avais prédit le message d'avant, en plus) mais ce n'était pas une raison pour perdre espoir. Il aurait encore à bosser s'il voulait avoir l'ombre d'une information. Et faire attention à ne pas la tuer, ça serait dommage. Cette fois, Mia ne comptait plus se laisser prendre comme une enfant totalement naïve. Si pour garder ses secrets elle devait souffrir, elle souffrirait. Et, comme le forgeron allait devoir faire attention à ne pas aller trop loin, elle essayerai de le mener à ses propres limites pour qu'il en finisse avec elle et qu'elle ne doive plus subir. En résumée, même attrapée, elle allait encore bien l'énerver et se mettre encore plus dans la merde. Ses sourcils argentés se froncèrent à nouveau, alors que son regard perçant fixait moqueusement Amser. Enfin, moqueusement. Si on veut. Pas totalement moqueur, quand même. Et il n'y avait sur ses lèvres rose aucune trace de sourire. Plus question de rire. Ca n'aurait pas été de l'agacement en plus pour le forgeron, mais de la bêtise en plus pour l'elfe, que de sourire. Ses longs cheveux argentés étaient un peu brunis par les flammes, tout de même. Elle le défiait du regard. Son visage rougie par la chaleur (et pas que) était moite, mais même dans une telle position, l'elfe le défiait. Maintenant, la bêtise n'était plus de mise, le courage non plus. Il faudrait trouver un moyen de ruser.

-Sur ce coup là, nous n'avons pas jouer le même jeu...Le tien était plus intelligent, Amser.
Sa voix paraissait calme, quoi qu'un peu tremblotante quand elle prononça le prénom du forgeron. Calme, rauque et à peine douloureux, son ton laissait entendre la sollicitude. Autant faire comme lui...Essayer les louanges. Elle pouvait toujours gagner du temps. Parce que maintenant, il faudrait surtout gagner le temps de trouver quelque chose pour mener à bout le forgeron, ou pour s'enfuir. Et la première solution semblait la plus simple, en fin de compte.

Le combat était fini ? Le forgeron pouvait enfin souffler, comme s'il était parvenu à maîtriser une furie ou une enfant trop jouette. Maintenant, est-ce qu'était venu le temps pour lui de jouer avec elle ? Mia était sans défense ou presque, son regard posé sur l'homme semblait même le ralentir un peu, comme le laissant pensif sur la question de si ou non il allait réussir à la faire parler ? Le sourire calme et pensif du terranide semblait dire une seule chose, une évidence : c'était un forgeron.

« - Ne vous inquiétez pas, demoiselle. J'ai pris l'habitude de frapper fort et juste pour que les choses prennent la forme que je le désire. »

Et pendant qu'il annonçait la couleur, ses doigts venaient déjà chatouiller la peau de la belle là où se trouvaient les plus visibles de ses cicatrices et retirant les bandages qui se trouvaient à certains endroits par la même occasion, l'histoire de la déshabiller un peu et voire l'état de son corps, comme pour se flatter en se disant qu'elle n'était pas si abîmée pour finir et qu'il avait eu de la chance de ne pas mourir. Oui, Amser avait eu beaucoup de chance et pendant ses caresses, il réfléchissait à tout ce qui pouvait expliquer pourquoi elle n'avait pas frappé, les pensées qui lui traversaient alors l'esprit le faisait même un peu rire et comme toute récompense, Mia fut volée de son heaume qui allait rejoindre les feuilles qui entouraient l'épée de notre jeune elfe. Ça n'allait plus lui servir, si ?

De la tendresse ? Dans un moment pareil ? Pitié, c'était une ennemie et ils auraient du se battre encore longtemps, il n'allait pas se poser sur un genou et la demander en mariage, il n'était pas venu pour ça. Maintenant qu'elle était sous sa main, il fallait la briser et pour cela, le forgeron l'utilisait comme un sac de frappe, lui délivrant quelques coups de poings bien brutes dans l'estomac en la blessant légèrement avec ses bagues et chevalières pour ensuite s'essuyer les phalanges avec la paume de la main opposée. Il l'avait frappé combien de temps ? Pas tellement pour finir, juste une trentaine de secondes, de quoi lui donner la marge de frapper au total trois ou quatre fois avec une rage mélangée avec une étrange minutie, lui briser la colonne n'allait rien d'apporter de bon après tout.

« - Disons juste que j'ai eu de la chance, dans d'autres circonstances, j'aurai perdu, n'est-ce pas ? Alors la victoire vous appartient mais je ne suis pas venu ici pour ça, je ne suis pas un guerrier, je hais me battre... Je suis là pour vos arts, elfe. »

C'était sûrement ce qu'on pouvait appeler une piqûre de rappel et on voyait qu'il était habitué à parler de la sorte après le début d'un passage à tabac, pour que la victime reste un minimum consciente lorsqu'elle était trop fragile mais ça ne semblait pas être le cas de Mia qui était déjà une solide guerrière aux yeux d'Amser qui lui caressait le nez et les lèvres du bout des doigts, comme pensif sur le sujet de comment il allait la pousser à bout. Pour l'empêcher de trop secouer la tête pour éviter les caresses ou pour éviter les morsures, une tentacule venait lentement s'enrouler autour de son cou, titillant sa joue de son extrémité avant de forcer le portail de ses lèvres, l'obligeant simplement à sentir ce membre bonus de l'homme qui riait à en rougir en la voyant ainsi. Une fois l'hilarité passée, il pouvait reprendre son travail, une larme à l’œil à cause du fou rire enlevant toute crédibilité à son air si sérieux à présent... 

« - Prête pour la suite, "ma belle" ? »

Qu'est-ce qui pouvait bien marcher sur des gens dignes comme elle ? L'humiliation. Alors la main énorme de l'homme s'écrasait sans douceur sur son sein, le compressant pour tirer un peu dessus. Le but n'était pas de la peloter mais bien de la dévêtir, l'autre main d'Amser étant là pour vérifier où étaient les attaches afin de faciliter la manœuvre et une fois poitrine nue, Mia se retrouvait la tête en bas, toujours soutenue par les tentacules qui lui écartaient d'ailleurs bien les jambes lorsque cela ne gênait pas le maître des lieux. Bien sûr, elle pouvait râler quelques fois, la tentacule sortant de sa bouche dès fois pour la laisser respirer pour ensuite retourner dans cette dite-bouche et même si ça pouvait paraître louche ainsi, ça lui permettrait de pouvoir respirer tout en l'empêchant d'avoir le temps pour hurler à l'aide. Et alors qu'Amser embêtait la bouche de l'elfe dont la tête était en face de son entrejambe de vilain voleur, lui se plaisait à glisser ses mains sur les fesses rebondies de sa victime, les malaxant avec délice et stupeur. C'étaient là de bien jolies fesses ! Et bientôt, Mia subissait la même chose que pour son haut et elle pouvait sentir le reste de son armure finir au sol, du moins ce qui cachait réellement son corps car elle avait encore ses brassards et ses bottes, ce qui entre nous lui conférait un look plutôt sexy en plus.

« - Bon. Votre secret ? »

Elle ne pouvait toujours pas répondre car au moment même où il avait posé la question, la tentacule présente dans son espace buccal s'enfonçait de plus en plus pour aller envahir sa gorge, la déformant peut-être même au passage à cause de son épaisseur et comme pour être sûr de l'embêter, le forgeron lui pinçait légèrement le nez pour stopper toute respiration. Il attendait comme une trentaine de secondes ou même un peu plus, le temps de sentir la gorge de la belle se contracter à cause de son traitement et là seulement il sortait son extension de sa bouche, s'écartant un peu après l'avoir fessé pour lui donner le droit à la parole cette fois au moins.

Alors ? Est-ce que cette belle femme quasi-nue allait lui faire des confidences sur l'oreiller ?

HRP : Bonjour, je viens de rager parce que j'ai écrit deux fois le message et qu'il s'est effacé les deux fois. Je préviens que ce message sera court, moins bon, moins classe. Bref, j'en suis pas fière. FinHRP.

Elle n'avait pas eut peur, au départ. les coups pouvaient pleuvoir. Elle les recevrait sans broncher. Qu'il tape, qu'il tape. Mais elle comprenait bien qu'il n'allait pas faire que cela. Il caressait ses cicatrices, ses marques d'honneur, tout ce qu'elle avait vécu, tout ce qu'elle avait gagné. Il enlevait ses bandages, dévoilant au jour des blessures moins cicatrisées, des blessures encore à vif. La tête haute de l'elfe qui de son regard fier regardait tomber ses bandages sur le sol. Le rouge montait à ses pommettes, n'en descendant jamais. Elle détestait que des mains rugueuses parcourent son corps, plaçant son odeur sur sa peau d'enfant. Pour une femme de la foret, malgré les cicatrices et les blessures, sa peau était toujours aussi pure que celle d'un bébé, douce et fine. Les incongruités de la vie.

Ses yeux s'écarquillèrent de douleur. Elle lacha une sorte de cri doublé d'un grognement quand les coups de poings s'abattirent dans son ventre. Il n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Le sang remonta dans sa bouche et elle le cracha sur le jeune forgeron avec rage. Elle était prête à perdre la vie, à l'amener à la briser pour e pas dévoiler l'héritage de son peuple. L'héritage qui dans des mains mal intentionnée pourrait faire devenir un homme immortel au combat. Elle ne voudrait jamais lui dire où était caché les runes. Dans une excavation d'une des centaines de grottes de la foret. Et encore, s'il trouvait les runes, il lui faudrait comprendre que cela ne pouvait fonctionner que sur les armures de type 'elfe', des armures où le guerrier devait protéger par son honneur son ventre et son cœur. Non, jamais elle ne lui dirait. Mais elle trouverait des choses qui le ferait haïr la jeune elfe au point où il pourrait la tuer. Le problème serait régler. Même avec sa faiblesse d'elfe, de corps qui subissait les coups, elle ne lui dirait rien.

Le bougre avait tout prévu. Elle l'aurait bien mordu jusqu'au sang, mais une tentacule vint se perdre sur son cou, visqueuse avant de pénétrer dans sa bouche de force. Et il riait, le forgeron. Il riait en caressant lascivement le visage de l'elfe comme on caresse un animal de compagnie, du bout des doigts. Elle lui lança un regard haineux, mais resta calme, un peu attachée, tout de même.

-Prête pour la suite, "ma belle" ?
Mia haussa un sourcil et rougit encore plus. Elle devait avoir atteint le summum du rougissement, elle ferma les yeux. Le sang dans sa bouche coulait un peu sur son menton. Elle sentit la main d'Amser décrocher son corset qui rejoint le reste sur le sol. Et là, Mia eut un grognement de surprise. Elle avait du mal à respirer, mais elle resta totalement surprise. Ses jambes étaient écartées par les tentacules, sa tête était contre l'entrejambe du jeune homme qu'elle ne pouvait pas mordre, bien sûr. Le sang lui montait à la tête alors qu'il défaisait son bas.
"-NON !"

Mais putain, les chevaliers servant sauvant la veuve et l'orphelins, ils servaient à quoi ? Elle avait besoin de lui, là ! Il attendait quoi ? Qu'elle appelle à l'aide ? Il avait fait attention, le forgeron. Elle avait à peine le temps de respirer quand la tentacule sortait de sa bouche. Elle ferma les yeux avec un râle de rage. Il caressait ses fesses, il les malaxait, il continuait à jouer avec son corps. Non, non...Elle restait totalement raide, raidissant tous ses muscles. Putain, mais un sauveur serait désiré, là ! Lachez-le zinc du bar et venez sauver une elfe en train de se torturer par un forgeron. Il s'y connaissait, bien sûr. Mais elle aussi.
Elle sentit la tentacule s'enfoncer dans sa gorge. Pour une jeune femme comme elle, la violence de ce tentacule et le fait qu'Amser pince son nez la mit  dans un état terrible. Le sang qui montait dans sa tête se mélangeait au rouge de l'étouffement. Sa gorge était bien déformée et elle sentit un relan de bile descendre dans sa gorge. Elle ferma son œil gris. Elle n'eut pas le temps de souffler qui lui donnait un coup sur les fesses. Mia cracha un peu sur le sol.

"-Mon secret, tu ne le verras jamais. Et si jamais tu le trouvais parmi l'une des centaines de grottes de la foret, il  te faudrait encore savoir des choses qui ne sont pas écrites." Elle mordit sa lèvre inférieure. Elle en avait peut-être trop dit ? Mais...Mais ! Si en plus, il pensait qu'elle lui ferait des confidences sur l'oreiller...Déjà, c'était pas son genre, mais si se retrouver la tête en bas était être sur un oreiller. Et ben merde lors, elle préférait les oreillers improvisés avec des pierres et des feuilles. Ils étaient bien plus confortables, bien moins douloureux.

"-Tu peux bien continuer tes sévices , je ne te dirais jamais rien." Elle lui lança un regard, sûre d'elle. Son coeœur battait très fort, elle avait assez honte de l'état dans lequel il l'avait mis, mais elle restait fière et sûre d'elle. C'était son caractère après tout. Mais le fait d'être nue devant cet homme la terrorisait. Et si elle n'était pas vierge, c'était toujours comme si, pour elle. Sa première expérience l'ayant laissé dans un état sans doute encore plus peureux face aux hommes.

"-Mais tu me le paieras, Amser. Très cher..." Oui, elle caressait toujours l'espoir de ne pas finir morte sans avoir parlé, mais d'arriver à se libérer, sans avoir rien dit, ça c'est sûr. La demoiselle pleine de rage supposait que ça n'allait pas être aussi simple et que si elle disait qu'elle ne lui donnerai pas d'indication, il n'allait pas laisser tomber, maintenant. Il n'allait pas dire 'bon, d'accord je te laisse partir, je suis sûr que c'est mieux si nous restons bons amis...'. Mia le savait très bien et elle se mit de nouveau à gigoter un peu. Son ventre lui faisait toujours mal, les coups ayant laissé de belles marques. Mais elle aussi, savait y faire...Elle ne pouvait pas mordre, mais sa tête n'était pas ligotée comme ses membres et elle pouvait vraiment la bouger. Un coup de tête dans les bijoux de famille risquait d'être douloureux, pour le forgeron. Elle inspira rapidement et au moment où il allait parler elle lui donna un grand coup de tête dans l'entre jambe. Mais pas qu'un coup de tête, enfin si qu'un coup de tête, mais tout de même...C'était toujours, ça, non ? Il n'avait pas qu'à croire qu'en l'attachant, il arriverait à canaliser toute la force de pudeur de la jeune elfe. Même si, avouons-le, elle n'était pas sûre que ça ai servi à grand chose à part lui tordre le cou....Et si la position dans laquelle était Mia avait sans doute quelque chose de rocambolesque, ses longs cheveux qui trainaient maintenant contre le sol auraient bien voulu s'agiter seul pour attraper les jambes du forgeron. mais ça, il n'y avait que lui, qui savait le faire. Sa chevelure argenté ne pouvait que trainer négligement par terre, agitée par les tremblements de Mia.

Était-ce vraiment lui ? Il n'en était pas sûr. Un peu comme un pompier pyromane, il ne comprenait pas lorsqu'il éteignait un de ces feux magnifiques embrasant des petits bosquets de village. Ici, c'était juste un homme prétendument religieux qui s'amusait à malaxer un derrière au toucher agréable, sachant qu'il devait faire ça pour avoir la récompense alors il lui fallait juste accepter la situation quelques temps. Peut-être même allait-elle craquer plus vite ? Elle avait commencé à paniquer lorsqu'il l'avait presque totalement dévêtue et à présent, il semblait admirer sa fleur secrète en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien lui faire pour la torturer, lui faire cracher ce qu'il voulait entendre. C'était un peu comme dresser un chien, il avait déjà fait ça quelques fois et savait bien que la force était la seule solution avec les fortes têtes, la simple idée de manipuler son esprit le dégouttait, il préférait que la personne reste soi-même alors qu'il allait la briser probablement, comble de gentillesse et de sadisme.

« - Je sais déjà tout ça et pour ça, je continuerai bien mes actes... »

Amser lui écartait une fesse, exposant sans vergogne son petit orifice sur lequel il laissait un filet de bave chaude couler dessus. Elle pouvait se plaindre mais il préférait prendre des précautions comme ne pas aller trop près de son utérus. Comme le forgeron était issu d'un métissage entre un monstre prévu pour la reproduction et une humaine, il ne voulait pas voire s'il avait eu quelques talents paternels en plus de ceux qu'il avait découvert depuis les trente ans dans lesquels il tapait. Et il ne tapait pas que dans ça d'ailleurs ; avec ses doigts, il écartait un peu l'orifice de la demoiselle, prenant une tentacule de sa main libre et la tirant plus près de Mia jusqu'à ce qu'elle puisse sentir ce membre allongé contre sa petite entrée qu'il massait dans un geste de va et viens, comme tentant de rentrer sans passer le cap, se contentant donc de stimuler sans lui offrir une pénétration que la largeur de la tentacule promettait douloureuse si elle n'était pas correctement détendue.

Proche de son entrejambe se baladait le visage de la belle alors pourquoi ne pas en profiter ? Il y réfléchissait avant d'affermir sa prise sur le cou de l'elfe et de se débarrasser du bas de sa cuirasse. Peu de temps plus tard, Mia pouvait sentir un de ses seins écrasé par la verge du géant qui rougissait de honte, heureux tout de même comme n'importe quel mâle dans cette situation. Et oui, la course, les flammes, l'excitation, ça aidait son odeur viril à se propager sur le corps de la victime tout contre lui et encore plus après qu'il se soit frotté contre sa peau, se collant à son torse pour faire des mouvements de va et viens entre ses deux jumeaux qu'il serrait à l'aide de ses mains, offrant le triste spectacle à la vue de Mia si elle voulait regarder, déjà que de sentir ses tétons étirés avec douceur et pincés par les doigts du voleur devait lui suffire pour se plaindre, inutile d'en rajouter une couche !

« - Autant en profiter alors, non ? »

Délaissant sa poitrine, son gland se perdait sur ses joues et son nez si fin et si joli, une tentacule obstruant sa bouche pour l'empêcher de mordre et commençant déjà des va et viens pour la laisser respirer de temps en temps tout en rappelant toujours le geste obsède. Maintenant, elle était presque obligée de sentir l'odeur de son sexe excité qui prenait de l'ampleur sans vouloir s'arrêter de grossir, le rendant de plus en plus menaçant mais comme pour la soulager, le forgeron posait ses doigts sur l'intimité de la pauvre Mia en venant masser le clitoris de cette dernière, faisant cela durant de longues secondes avec lenteur avant d'abattre sa langue sur son corps, léchant l'intérieur de ses cuisses comme pour la nettoyer ou la préparer mentalement et enfin, la première pénétration intime avait lieu. A côté de son anus toujours titillé par la tentacule, Mia pouvait sentir la langue du grand homme s'enfoncer dans son intimité, se rangeant sur le côté pour frotter contre les parois de l'elfe, les doigts se reperdant à nouveau sur le petit bouton rose alors que le terranide gémissait, le rouge aux joues, appréciant peut-être plus que prévu son goût. Sa tentacule sortait des lèvres de Mia, lui laissant un peu plus de temps à chaque fois pour parler et se plaindre avant d'aller se planter jusqu'à la gorge, sans l'étouffer réellement, et quant aux restes, l'elfe pouvait sentir que son entre-fesses était peu à peu forcé, pour qu'elle l’accueille dans ses entrailles comme s'il s'agissait de son sexe car après tout, c'était ça : huit sexes en plus d'un neuvième à l'apparence humaine et plus épais que les autres qui compensaient l'infime défaut par une effrayante longueur.

Mia ne sentait plus son cœur tellement il battait fort, vite, prêt à éclater. Il n'allait pas faire ça...? Non..? C'était dans des moments comme ça, qu'elle se demandait pourquoi elle ne voulait rien dire. Pourquoi ? Après tout, il ne voulait savoir qu'une chose...Ou étaient les Runes ? Pourquoi ne pas lui dire ? Mmm ? Après, il la laisserait tranquille...Ca lui coutait quoi ? Rien, en soi. Mais c'était un trésor. Comme un dragon qui gardait ses pièces, Mia devait garder ses Runes. Pourquoi ?! Mais pourquoi ?! Moralité, en premier. Mais bien plus. On lui avait dit depuis qu'elle était enfant : "Ces Runes, Mia, c'est notre peuple qui les a créé. Ca sera à notre peuple de toujours les surveiller, de les garder. Si jamais quelque chose se passe, dis-toi que toujours, toujours tu dois les garder. Ne les donne jamais à personne, Mia." Et bien, c'était resté dans son cerveau, elle entendait encore la voix douce de sa mère prononcer ces mots, en posant ses douces mains sur ses petites épaules, avant de l'embrasser doucement sur le front de ses toutes douces lèvres. Maintenant, c'était pour maman, aussi, qu'elle devait garder les Runes. Tant pis pour son honneur, tant pis pour la douleur...C'était pour Maman ! Elle aussi était morte pour les runes, sans aucun doute, elle aussi serait morte pour les Runes. Si jamais Mia se laissait avoir par la douleur, par la terreur, qui se rappellerait de son peuple ? On ne les connaissait que pour ces Runes, on ne parlait d'eux que par la violence de Mia a garder son secret. Si jamais Amser lui arrachait les Runes...Alors, tout son peuple serait mort pour rien.

  La douleur se peint sur le visage de l'elfe, la honte, la peur...Elle essayait de ne pas penser à ce qui est en train de se passer. Son ventre se tordit quand il commença à faire des va et vient avec un tentacule sur sa petite entrée. Celle qu'elle croyait assez secrète pour ne pas en arriver là... Son corps se tendit encore, tous ses muscles se raidirent. Elle faisait tout l'inverse que ce qu'elle devait, si elle voulait souffrir un peu moins. Une question trottinait dans son cerveau. Comment pouvait-il savoir ? Le démon aurait-il parlé ? Non, qu'elle pouvait être bête...Il n'avait jamais pu rien dire. Mais comment savait-il tout ça ? Elle avait compris, maintenant, que ce n'était pas n'importe qui, ce forgeron. Justement, ce n'était pas qu'un simple forgeron. En plus d'être un monstre, il était le détenteur d'informations que Mia pensait être la seule à connaître.
  Si la compétition de la coloration de la peau en pourpre et rouge existait, Mia aurait été l'heureuse détentrice du prix de la plus belle et réaliste coloration en andrinople de tout Terra. Sans mentir, sa peau avait pris une teinte empourprée qui commençait à être un peu terrorisante. Pas qu'elle s'étouffa, quoique, déjà, mais surtout qu'Amser la tenait la tête en bas depuis quelques temps un peu long, maintenant. Mais, ça n'avait pas l'air de le gêner outre mesure, puisqu'en bon mâle il commençait à avoir une autre idée tout aussi humiliante pour la jeune elfe qui retint un couinement de douleur mélangé à ...du plaisir ? Comment son corps pouvait-il aimer ça ?! Comment ? Ca ne pouvait pas être vrai...! Personne ne peut aimer se faire ainsi maltraiter. Mais, après tout, ce n'était pas elle, dans ce cas là, c'était son corps qui réagissait. Saleté de corps faible. Si elle supportait, pourquoi son propre corps se pliait si docilement..? Si son mental résistait, pourquoi son physique ne le faisait-il pas ? Sa révulsion contre Amser augmenta quand il se mit à pincer ses tétons qui durcissaient douloureusement. Son visage fut tiraillé par une grimace de déplaisir, et comme l'avait gentiment prévu le voleur, elle préféra ne pas voir ce qu'il faisait avec sa poitrine. Sentir le membre du forgeron entre ses seins était déjà assez humiliant, sentir l'odeur de mâle suffisait aussi largement.

   Il le faisait exprès, il mettait doucement mais très surement, les nerfs de la jeune elfe à bout. En plus de mettre son corps aux limites de ce qu'elle pouvait supporter mentalement et que son corps aimait physiquement, il la narguait en l'empêchant (et tant mieux pour lui, sinon, il aurait assez souffert) de mordre son membre qui se  baladait devant son nez, sur ses joues. La peau de Mia s'imprimait de cette odeur qu'elle trouvait dégoutante, la tentacule dans sa bouche l'aidait parfois à respirer. Elle avait fermé l'œil pour ne pas voir le membre du forgeron grossir et devenir réellement perturbant et menaçant. C'était sans doute pas un membre "normal", et ça même sans expérience l'elfe le comprenait très bien. Plus il lui laisser le temps, plus Mia essayait de retenir des sortes de cris de plaisir, qu'elle trouvait encore plus humiliant que le reste.

"-Arrête...Arrête !"
Sa voix rauque prenait un ton de plus en plus aigu, hystérique. La langue du forgeron lapait son corps, ses cuisses, des frissons prenait la demoiselle en détresse. Il n'avait peut-être pas tord, quand il disait qu'elle allait craquer plus vite. Mais quand on est buté, têtue, on est buté et têtu jusqu'au bout parce que sinon, ça ne sert à rien. Alors qu'il la pénétrait pour la première fois avec sa langue anormalement longue, Mia cambra avec honte, son cri beaucoup aux tonalités beaucoup plus proche de celles du plaisir, que de la souffrance. Elle se raidit encore, alors que la tentacule forçait son deuxième orifice.
  La douleur et la honte à leur maximum ainsi que le rouge et les tremblements de son corps, l'idée fut comme une illumination, un courant d'air d'espoir qui vint caresser son visage maltraité par le membre réellement effrayant de Amser. Ses longs cheveux étaient emmêlés dans les jambes du grand forgeron qui sans doute (pour ce coup-là), ne faisait pas exprès de tirer sa chevelure et de lui procurer une douleur en plus. Bof, au point où elle en était, hein...Mais l'idée allait tout changer. Elle espérait que la situation se retournerait.

"-C'est...c'est bon...Je...vais te dire..Où sont les runes ..!"
Elle avait du mal à avoir une respiration calme, enfin, disons que sa respiration atteignait sa limite de rapidité, son endurance étant mis à l'épreuve. Tant que déjà, il la retournait à l'endroit...Mais elle comprenait bien, que ça n'allait pas lui suffire. Elle inspira, attendant que la tentacule sorte de sa gorge.
"-Si..si tu veux les trouver, je dois t'y mener."
De toute manière, ce n'était pas un mensonge. Pas encore. Mais l'elfe était-elle assez naïve pour croire que ça fonctionnerait ? Si jamais le plan échouait, si jamais il s'en tirait indemne et qu'elle ne pouvait pas partir, s'éloigner, vite, alors...Ca risquait d'être pire.

Son plan était toujours aussi simple : elle ne pourrait pas le perdre, non. Mais il ne connaissait rien aux secrets de la foret et Mia pourrait sans problèmes l'amener dans une grotte beaucoup plus hostile avec un quelconque animal bien gros, grand , gras et dangereux, un ours, ou quoi. Et là...Le destin déciderait. Même si, après coup, maintenant que sa parole était en jeu, et qu'elle était obligée d'obéir, l'idée lui paraissait moins bonne. Bien moins bonne, oui...Mais, il fallait essayait. Elle ne pouvait pas laisser son corps dire 'oui' aux attaques du forgeron, son mental dire 'non', et souffrir sans rien faire. Non. Tout était bon, à essayer. Et si jamais, ivre de son succès, il ne voyait pas venir le piège.. toute manière, il devait avoir confiance en elle. Elle était la seule à connaitre. Un très mince et rapide sourire naquit sur ses lèvres, avant de disparaitre quand la tentacule revint à l'assaut de sa gorge.

Amser pouvait se vanter de comprendre l'elfe, il avait comme chacun des secrets et si elle avait tout un peuple qui lui avait enseigné son art, lui avait Forgenoire, ce monstre vivant au fond des bois d'Ispolin qui était sorti une fois car il avait été décidé qu'il serait son tuteur. Il lui avait apprit bien des choses mais pas à être ainsi, il avait apprit au garçon à être gentil avec tout ce qui était vivant et cela incluait la magie, sûrement que ça avait permit au forgeron d'obtenir une relation étroite avec les écritures divines en tout genre, que ça soit pour les textes de Lanos lorsqu'il était dans le Temple ou avec les Runes qu'il pensait comprendre, comme si chacune avait sa personnalité et son mot à dire, lui permettant ainsi d'en faire surgir le relief qu'un simple mage ne pourrait pas exploiter convenablement... Et pourtant, il n'était pas encore assez loin dans ce domaine et il avait juste quelques avantages qui lui permettaient de s'élever un peu plus haut d'une position qui n'était pas des plus glorieuses. Mia était là pour arranger ça, lui livrer ses secrets pour qu'il puisse comprendre un peu plus ces amies manuscrites... Inutile de faire de la nostalgie dans un cas pareil, non ?

Mia qui commençait d'ailleurs à lâcher, les gémissements de celle-ci n'avaient pas vraiment calmer le mâle qui écrasait son gland contre ses lèvres lorsqu'elle parlait enfin, attendant qu'elle finisse sa phrase pour tirer sur ses cheveux et la forcer à engloutir sa verge pendant de longues secondes, ses bourses bien pleines contre sa lèvre supérieure avant qu'il ne sorte, rapidement finalement, se rappelant qu'elle pourrait bien le mordre et après tout, elle avait encore des choses à dire et elle parlait encore un peu, confirmant qu'elle allait lui dire où aller mais ce n'était plus vraiment le sujet à présent. Si ?

« - Mmh... »

La proposition était intéressante mais maintenant qu'il était sur sa lancée, il se sentait déjà frustré de devoir arrêter. En plus, peut-être qu'elle ne disait ça que parce que le sang lui était monté à la tête donc il fallait s'assurer que ce n'était pas qu'un coup de folie alors il lui faisait le plaisir de la redresser, enlevant la tentacule de la gorge après l'avoir correctement agité à l'intérieur. L'elfe pouvait enfin respirer et était à nouveau à l'endroit, elle devait être contente ! A moins que le long membre dans ses fesses la gênait alors pour arranger cette affaire, Amser mettait Mia joue contre un arbre, enlevant la tentacule lentement pour laisser son orifice vide et là déjà, il se léchait les lèvres d'un point de vue où Mia pourrait le voire, l'histoire qu'elle se doute que ce n'était pas fini.

« - Gentille demoiselle, je pense que ça vaut bien une récompense ? »

Il avait encore le goût de la belle guerrière sur ses lèvres et rien qu'à se remémorer, il ne pouvait pas se calmer ! Il voyait son petit derrière exposé mais ne se sentait pas heureux de voire ça alors ses mains s'abattaient dessus, les massant pour finir par les écarter mais ce n'était pas là son but, il descendait ses pouces bien vite sur les lèvres de son jardin secret pour les écarter avec brutalité et envie, s'ouvrant un chemin vers un véritable petit paradis, les tentacules écartant davantage les cuisses de sa victime.

Amser ne voulait pas entrer par là parce qu'il avait peur mais s'il y allait ainsi sans faire de trop, il n'y avait pas de problème pour se contrôler alors posant d'abord le bout de son membre épais contre le clitoris de la fille, il lui massait en faisant un léger mouvement de va et viens, un coup de reins plus brutal par la suite le faisant glisser en elle jusqu'à percuter le fond de sa chérie, du moins croyait-il mais heureusement pour l'elfe, il n'y était certainement pas encore. Sa chérie le temps d'une partie de jambes en l'air devait certainement préférer une pénétration par là, même si ce n'était pas très élégant à dire.

« - Tu devrais te déserrer... J'ai du mal à tout entrer. »

Et c'était plein de curiosité que ses mains remontaient dans une caresse sur ses hanches, la tirant doucement vers son bassin alors qu'il l'avançait avec lenteur, l'histoire de forcer le passage avec son membre, faisant dès fois des petits coups de gland pour aller plus vite et gagner du terrain. Dans cette position, joue contre l'écorce d'un arbre, penchée vers l'avant et fesses surélevées, rien n'empêchait Mia de hurler si elle le désirait mais en attendant, la mission d'Amser semblait de lui écarteler les hanches en élargissant ses entrailles avec cette chose bien plus grosse qu'une tentacule. Si elle ne savait plus marcher après, ce serait une sécurité en plus non ?

Le mordre...Il faut ire qu'effectivement, elle aurait bien pu le mordre, si elle avaient encore pu y penser. En plus de ça, il utilisait ses cheveux pour l'obliger à subir son membre dans la bouche. Et bizarrement, l'elfe n'arrivait plus vraiment a bien pensé. Tant est si bien qu'il n'avait sans doute pas tord quand il pensait qu'elle ne disait ça que parce que le sang lui était monté à la tête. Mais pourtant, elle essayait encore de se dire qu'elle pouvait peut-être dans l'absolu arriver à quelque chose. Mais avouons-le, le fait déjà, qu'elle ne le morde pas...Ca montrait bien qu'elle était bien plus docile que ce qu'elle avait été au début. Elle essayait de ne plus réfléchir du tout. Ne plus essayer de comprendre pourquoi ça lui tombait toujours dessus ce genre de chose...Mmm ? Vous ne savez pas vous non plus ? C'était bizarre, qu'en 22 ans de vie, elle est déjà vécu une attaque du même genre pour exactement la même chose. Ces Runes étaient vraiment si merveilleuses qu'elle ai droit tous les quatre ans à se faire attaquer ? Mais si elle arrivait à en finir avec le forgeron comme elle en avait fini avec son démon...Il regretterait largement ses sévices contre une petite elfe toute mignonne, toute naïve, toute douce (pardon, c'est pas totalement vrai..?)
   Un coup de folie ? Pourquoi pas ? Après tout s'il en profitait pas, de ce coup de folie, il était bien bête. Et qu'il ne compte pas sur elle pour lui redonner une chance de finir sa vie entre les crocs d'un ours. Mais peut-être, puisqu'il continuait, que c'était tout à son profit puisque maintenant, elle allait sans doute réellement craquer. Non ? C'était bizarre, mais sans doute que la perversité d'Amser allait le sauver d'une mort un peu douloureuse, ou aller sauver Mia d'une punition tout aussi douloureuse si Amser était resté vivant. Bref, dans tous les cas, sans le savoir Amser allait peut-être y gagner au change. 

L'elfe ne put profiter pleinement de retrouver un peu d'air normal, de retrouver une position tête en l'air et non tête en bas. Non, elle n'eut pas vraiment le temps, après avoir subi le tentacule dans sa bouche qui finissait un peu son jeu. Le tentacule descendit le long de sa gorge, délaissant enfin la pauvre Mia, qui était quand même, contente. Il était trop bon, ce forgeron...Elle l'aurait presque cru, qu'il lui faisait une gentillesse en la remettant à l'endroit...Devenait-elle folle ?! Il n'était pas gentil, c'était sa faute au départ, elle allait tout de même pas le remercier, non ? Si ? Elle ferma son œil gris, pour ne pas voir Amser, lachant de temps en temps des couinements. Elle avait encore envie de le remercier de lui enlever cette chose d'entre ses fesses. Mais putain, il fallait quand même pas qu'elle en soit là ! Le remercier d'arrêter ses sévices ? Mia se mordait la lèvre inférieure pour ne pas crier plus. Sa joue se fit coller sur le tronc d'un arbre avec violence. C'était fini ? Le visage d'Amser lui fit très rapidement comprendre que non, ce n'était pas fini.

"-Non...S'il te plaît..!"

Voilà, c'était donc fait, elle le suppliait...L'elfe guerrière en était arrivée à ce point. Bonjour l'honneur. Enfin, plutôt, Au revoir l'honneur. Elle sentit le rouge qui avait déserté son visage quelques minutes revint quand il se mit à malaxer ses fesses, prêt à la pénétrer. Le coup de rein brutal lui arracha un hurlement de douleur. Sa chérie le temps d'une partie de jambes...Qu'il se rassure ce n'était pas du tout réciproque...Il avait un putain de culot quand même..! Libre de crier comme elle pouvait, pour une fois, elle laissa libre court à sa douleur, à sa haine, à tous ses sentiments. Elle sentait la peau du bas ventre d'Amser contre ses fesses. Elle le sentait dans elle. Elle n'avait qu'une envie s'était de devenir un monstre quelconque pour le torturer pendant des heures avec des griffes, des pointes, tout plein de choses douloureuses.

-Arrête ! Arrête ou je ne te dirai..rien "

C'était totalement illogique...! Totalement illogique, de lui dire ça, mais c'était tout ce qu'elle trouvait pour qu'il arrête. Elle avait juste envie qu'il la laisse tranquille. Puis, il ne pouvait compter que sur elle, si son but c'était de voir les Runes. D'accord, là, son but avait l'air d'avoir migré en "violer la détentrice des Runes", mais bon...Au départ, il ne voulait pas ça, non ? Elle avait vraiment pas de pot d'être bonne à prendre, avouons-le. Si elle avait été un ogre dégoulinant, il aurait peut-être pas eut envie de lui arracher ses secrets de cette manière...Et en plus, se desserrer ? Il croyait vraiment qu'en plus de subir, elle allait faire ce qu'il voulait ..? Bon, d'accord, ça pouvait rendre la pénétration moins douloureuse pour elle, mais c'était pas une raison...Il fallait pas croire que parce qu'elle était au point de le supplier, elle allait aussi devenir moins butée...Et qu'est-ce qu'il ferait si elle lui disait ou était les Runes et qu'elle l'y emmener ? Il la laisserait comme ça, tranquille, sans habit, accessoirement ? Ca valait peut-être la peine d'en parler...même si la situation n'était pas vraiment aux négociations. Mais elle se demandait vraiment ce qui pouvait se passer si elle lui disait où aller. Est-ce qu'il serait aussi peu futé que le démon ? Ou pas..? Elle souffrait comme jamais, et si son but était bien de l'empêcher de marcher plus tard, ben ça risquait de ne pas être raté...Enfin, c'était possible, ça, en faisant l'amour ?

Au fait, si le chevalier servant était dans un bar à attendre un quelconque cri, il pouvait venir, là. Parce qu'elle criait vachement fort, quand même. Fallait pas exagérer. Il était sourd, le chevalier servant ?