Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 30 samedi 17 août 2013, 22:38:06

* Adelyn gardait un sourire joliment peint sur son visage, caressant les rebords de la boite avec douceur et volupté, hypnotisée par son joli bibelot. En fait, elle ne s'était tellement pas préparée à retrouver la délicate petite boite que de la sentir entre ses mains, si proche d'elle, lui procurait une légère sensation de bien-être. Et apparemment, cette sensation, elle la devait à une esclave... Pouvait-il s'agir de la demoiselle qui l'avait éveillé en lui apportant son diner? Qui d'autres qu'elle aurait pu prendre la peine de loger son bien le plus précieux dans les bras du mercenaire... Pas grand monde. Quoiqu'il en soit, elle était non seulement reconnaissante envers cette personne d'avoir pris un tel risque pour elle mais était également reconnaissante envers son partenaire qui s'était accaparé d’un objet aussi "futile". Cependant, malgré que ce ne soit qu'une simple babiole, ça avait énormément de valeurs aux yeux de la Dame qui ne se lasserait jamais d’écouter cette mélodie enchanteresse.

Elle était rêveuse, oubliant presque les atrocités qui s'étaient déroulées dans cette salle de torture jusqu'au moment où une voix venue tout droit des enfers se matérialisant dans méandres de la pénombre, s'adressa non plus à elle mais au jeune homme qui venait de revenir. Toujours ce rire diabolique, ce rire mesquin déroutant quiconque l'entendait... Grandchester n'avait pas dit son dernier mot et puisque notre jolie rousse ne s'était pas pliée à ses exigences, il tentait le tout pour le tout en rapprochant Cahir du côté sombre de cette existence. Il lui proposait le plaisir de la chair contre sa liberté... Une offre qui aurait surement attiré plus d'un mais le chevalier ne mangeait pas de ce pain-là et se préoccupait d'avantage à la tenue de la petiote qui, elle, regardait avec effroi le Lord estropié. Quel immonde personnage... Il ne perdait jamais sa langue, surtout pour se sortir d'affaire. Les autres n'étaient que des pions sur son échiquier et maintenant qu'il se sentait en danger, il jouait ses dernières pièces. Celles de la fourberie et de la lâcheté... Mais l'indifférence du mercenaire face à son marché raviva une flamme ardente, le poussant à le vilipender, s'exclamant qu'il le paierait.

Puis, il tourna son visage vers la belle enfant afin de lui cracher à la figure toutes les peines qu'elle allait endurer si elle avait le malheur de recroiser la route de son futur époux. Il est vrai que jamais aucune femme n'avait osé outrager son mari d'une telle manière. Même si ce n'était pas elle qui lui avait ôté tout usage de son membre, la lady en était la cause. Surement méritait-elle le sort qu'il lui concédait et peut-être est-ce pour cela qu'elle eut un moment d'hésitation lorsque Cahir lui tendit une belle robe à la blancheur immaculée. Les mots qu'il employait étaient extrêmement violant pour notre petiote qui avait bien du mal à ne pas montrer que cela la touchait. Ce n'était pas le moment de tressaillir! Il fallait se montrer forte, du moins, tant qu'elle se trouvait encore à l'intérieur de l'enceinte du château.

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de rétorquer quelque chose où même, de penser à le nier, que son ténébreux protecteur s'avança vers le lord et sans l'ombre d'une hésitation, lui envoya un poing qui s'écrasa dans un bruit sourd sur le visage déjà bien abimé d’Eric. Cela fut amplement suffisant pour assommer le mécréant. Adelyn en restait muette, s'étant sentie protéger... Avait-il fait sa pour "laver" l'honneur de la rouquine ou bien pour le faire taire? Peut-être bien les deux. Cependant, il semblait avoir agi par reflexe, vraiment comme pour punir l'impertinence de Grandchester. Elle n'était pas pour la violence mais cette fois-ci, elle ne put cacher son sourire, ressentant une profonde estime pour cet homme.

Aurait-elle un jour la réponse à ses questions? Par exemple, le pourquoi d'un tel dévouement alors qu'elle n'était rien ni personne pour le mercenaire? Mais surtout... Pourquoi était-elle si heureuse à ses côtés...? Pourquoi son cœur martelait dans sa poitrine lorsqu'il posait ses yeux pétillants sur elle, d'un bleu si profond qu'elle se laissait noyer dans cet océan qui la troublait de plus en plus. Etait-ce dû au fait qu'il l'avait sauvé à deux reprises déjà ou bien y avait-il plus que de l'admiration et de l'affection..? Ces émotions n'étaient pas très distinctes et ça avait l'art d'embrouiller la belle perdue dans la perception de ses sentiments.

Elle tenait la longue robe blanche entre ses mains graciles lorsque la voix grave de Cahir la fit sortir de ses réflexions vaseuses. C'est vrai, il fallait partir et au plus vite! Pour ça, il était nécessaire qu'elle soit dans une tenue décente, ce qui n'était franchement pas le cas à l'instant! Le chasseur s'était déjà retourné pour la laisser se vêtir sans qu'elle n'eut le temps d'intervenir. Il n'en fallu pas plus pour qu'elle retire le manteau qui couvrait ses frêles épaules ainsi que les quelques lambeaux de tissus restants afin d'endosser la tunique.

C..Ça lui faisait bizarre d'être complément nue dans une même pièce qu'un homme... Il était évident que cela ne s'était jamais passé et que c'était assez contraire aux enseignements qu'on lui avait prodigué. Une femme de sa trempe ne devait apparaitre dans la tenue d'Eve qu'en présence de domestiques ou bien de son époux. C'était bête et surement bien dérisoire mais ces doctrines étaient une partie d'elle et les braver de la sorte la faisait rougir de honte. M'enfin, elle n'était plus à une bêtise près, surtout qu'elle n'avait pas le temps à faire des minauderies!

Pas un instant elle le vit bouger afin de la surprendre en train de s'habiller. Et cela lui fit plaisir de pouvoir avoir vraiment confiance en lui mais, quelque chose clochait... Alors qu'il agissait en parfait gentleman, elle sentait une boule se creuser dans sa gorge, comme lorsqu'elle était anxieuse. Que se passait-il...? Surement le fait d'être encore dans la pièce... Oui, ça devait être ça, elle ne voyait rien d'autres! Du moins, rien d'autres qui puisse être raisonnable.

Des bleus s'étaient formés sur ses bras ainsi que ses jambes mais rien de bien grave, le vêtement cachait une partie des ecchymoses... Une fois sa robe enfilée, Adelyn s'approcha de Cahir avec sa boite, dans laquelle elle déposa le collier de pierres précieuses qui devait valoir une somme astronomique! Ça lui serait forcément utile par la suite.

La jolie rousse déposa sa main sur l'épaule de l'apatride et lui demanda, d'une voix faiblarde et peu sur d'elle.*

"L.. Lorsque vous avez été me chercher une robe, avez-vous aperçu une possible sortie...? La plupart des gardes doivent s'offrir du temps libre à l'heure actuelle mais cela n'empêche que nombre d'entre eux sont toujours de service. La dernière fois je me suis enfuie par chance et je n'ose pas croire qu'Eric soit assez idiot que pour me laisser l'opportunité de repartir par le même chemin..."

*Elle se mit à déglutir, n'ayant pas la moindre idée de comment sortir de cette prison dorée. Elle ne connaissait absolument pas la demeure, ne s'étant trouvée ici que peu de temps. Cahir non plus ne devait pas avoir une solution toute fabriqué et pourtant, elle continuait à espérer qu'il puisse les sortir de là. Après tout, se serait-il jeter dans la gueule du loup sans plan en tête?

Tout à coup, on entendit des coups marteler la porte des oubliettes, ainsi que des voix puissantes se laissant porter à travers le bois épais du portail. La porte s'était heureusement refermée sur elle-même et seule ceux ayant une clef pouvait s'engouffrer dans la pièce.*

"OUVREZ IMMÉDIATEMENT! OUVREZ! C'EST UN ORDRE!!"

*Il s'agissait de voix masculines et l'on pouvait presque entendre celle du capitaine qui avait ramené notre protagoniste dans le château lugubre de Grandchester. Q..Que se passait-il...?! Comment avaient-ils su que les actions ne se déroulaient pas comme prévu pour le seigneur des lieux? Cahir avait-il été imprudent en laissant des traces de son passage?

Quoiqu'il en soit, Adelyn se tourna vers son partenaire, les prunelles apeurées, craignant le pire! Elle avait la peur au ventre et sa respiration s'était subitement accélérée, sentant le danger qui se tramait derrière la porte.*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 31 mercredi 21 août 2013, 16:16:55

Ce n’était pas dans sa gorge qu’une boule se formait, mais à hauteur de son entre-jambes. Il bénéficiait l’ébonite qu’il portait. La beauté d’Adelyn entraînait sur son corps des réactions physiques bien naturelles, et ce d’autant plus qu’il n’avait pas eu l’occasion de coucher avec une femme depuis bien longtemps. Dans ce nid de vipères, il n’avait pas osé. Impossible de toucher à une femme sans l’autorisation de Grandchester, et il ne donnait cette autorisation qu’à ses hommes. Il y avait un moment de pause, et l’adrénaline redescendait, mais Cahir était encore fébrile, et eut le malheur de laisser ses pensées vagabonder... Et son esprit ne s’attarda pas longtemps sur Éric Grandchester, ce misérable seigneur imbu de sa personne, comme l’étaient malheureusement tant d’autres nobles considérant le fait de commander comme un droit, et non comme un devoir. Il préféra s’attarder sur les formes d’Adelyn, sur ses hanches, sur sa belle poitrine, sur sa belle chevelure bouclée, sur cette grâce infinie qui s’échappait de son corps, et qu’elle ne pouvait nullement masquer. Sa beauté serait son plus bel avantage dans ce monde... Mais aussi son pire ennemi. Et il le serait encore, tant qu’elle serait empreinte de cette naïveté. Pouvait-il la former ? Il en doutait. Elle n’avait jamais appris à se battre, et, à son âge, il ne pourrait guère que lui apprendre quelques rudiments... Mais il était décidé à le faire.

Tout simplement, cette femme était une pure beauté. Il avait rencontré de redoutables beautés dans sa traversée de Terra : il avait vu une kitsune joyeuse qui était devenue son élève, il avait vu une reine égocentrique à la beauté terrifiante, si belle qu’il avait cru qu’il n’existerait jamais femme plus belle en ce bas-monde... La beauté d’Adelyn était différente, gracieuse... Il avait envie de lui faire l’amour, mais pas cette envie qu’on ressentait face à une prostituée. C’était une envie noble, si tant est qu’on puisse considérer que le sexe pouvait être, en soi, porteur de nobles vertus. Il voulait lui montrer que la vie, malgré toute sa crasse, était belle. Il ne s’agissait pas de préserver son innocence, mais de la faire mûrir en une sorte de sagesse, de félicité, de contemplation morale. Cette femme pouvait être une magnifique courtisane, sa beauté ensorcèlerait les nobles, mais il lui fallait un royaume pur, un endroit où sa beauté ne serait pas limitée à des cuisses qui s’ouvrent, mais serait les racines d’un tout plus global, plus majestueux.

Il entendit la robe glisser, et avait peur de se retourner. Cette robe lui allait comme un gant, inutile d’être grand clerc pour le remarquer. Cette maudite esclave muette avait bien choisi, et elle l’avait bien eu. Elle avait du prendre la plus belle robe de l’inventaire, la plus onéreuse. Une forme d’invitation implicite ? Cette esclave muette avait-elle vu en Cahir un gardien, un protecteur ? Mais ils avait que ses intentions envers Adelyn ne se résumaient pas qu’à la protéger des tueurs et des violeurs. En un sens, Grandchester avait raison. L’apatride la voulait aussi pour lui : elle était belle, magnifique, une pure fleur... N’était-ce pas légitime que de la désirer près de soi, de désirer la sentir dormir contre soi ? Mais il devait encore la faire sortir d’ici. Il se forçait à observer le mur, à étudier les pierres, réfléchissant à une manière de s’évader, lorsqu’elle se rapprocha de lui, parlant de sa voix douce, le faisant frissonner quand l’une des mains d’Adelyn se posa sur son épaule. N’ayant pas le choix, l’apatride se retourna, et l’écouta parler.

Serrant brièvement les poings, il devait se retenir de ne pas l’embrasser, tant elle était proche de lui, ou de ne pas avancer ses mains, pour caresser ses hanches, pour sentir la douceur de sa robe sur sa peau fine et chaude... Elle venait de subir une tentative de viol, il ne pouvait pas faire ça ! Mais elle parlait avec la grâce d’une chanteuse, et ses lèvres remuaient tendrement. Il les observait, comme hypnotisé, partagé entre un désir bestial et le profond respect qu’il vouait à cette femme. Elle lui parla, et il comprit qu’elle essayait de savoir s’il avait trouvé une sortie, lui expliquant qu’elle s’était échappée par chance la première fois... Or, en l’état, la chance était un luxe que les deux fugitifs ne pouvaient se permettre.

« Je... Non, je n’ai pas été très loin, malheureusement... »

Il ferma les yeux, s’arrachant à l’attraction de cette femme. Elle ne le faisait pas consciemment, il le savait, c’était sa beauté... Il avait toujours rencontré des dominantes, des allumeuses dans des tenues aguichantes, portant du cuir, du latex, des tenues moulantes... Elles l’excitaient furieusement. À Ashnard, il avait couché avec beaucoup de démones. Il était un humain hors-normes, un Corbeau Noir, un guerrier d’élite, alors que les humains membres des corps d’élites étaient excessivement rares. Les démones de l’académie voulaient voir de quoi ce « gringalet » était capable. Des souvenirs heureux, mais il n’avait jamais rencontré une femme comme Adelyn... Ou presque...

*Mon Dieu, elle me rappelle ma mère... Mawr... La maison des mécènes et des artistes... Celle qui désespérait de me voir rater les plus simples morceaux de piano, celle qui soupirait de lassitude quand je préférais m’entraîner au glaive avec Klyn, le garde affecté à ma surveillance, plutôt que de peaufiner mes sons sur la flûte...*

Était-ce pour ça qu’il l’appréciait tant ? Parce que, outre sa terrifiante beauté, elle lui rappelait cette femme qu’il avait, par sa déchéance, déshonoré ? Cahir avait toujours adoré sa mère, très douce avec lui. Elle lui avait inculqué les bonnes manières, elle lui avait appris à ne pas faire usage excessif de sa violence, et à se montrer cordial et respectueux avec les femmes. Elle l’embrassait sur le front le soir, sachant très bien que ceci énervait le robuste Cahir,n elle l’emmenait à l’opéra, au théâtre... Des activités qui lui avaient alors semblé ô combien futiles. Il avait détesté sa mère pour ça, pensant qu’elle voulait simplement l’empêcher de se perfectionner... Mais maintenant ? Seul, errant sur les routes, c’était sa connaissance de l’art et ses bonnes manières qui l’avaient empêché d’attaquer de vulgaires fermiers, de s’acoquiner avec des bandits, de conserver une ligne de conduite, et de ne pas devenir comme Grandchester...

Revenu dans son passé, Cahir ne répondit pas à Adelyn, et fut interrompu de ses réflexions quand des coups sourds résonnèrent à sa porte. Mawr et les gâteaux qu’elle préparait avec ses servantes, Mère et son soufflet aux pommes, disparurent, devant l’entraînement militaire, cette longue formation, alors qu’il sentait la menace proche. Des coups sourds, des voix qui hurlaient. Ils savaient. Comment ? Quelle importance ? Une esclave un peu trop bavarde, un garde qui avait attardé un regard, le cadavre du bourreau retrouvé dans les oubliettes tandis qu’un garde soulageait sa vessie... Comment n’était pas la bonne question. Combien ?

Il lut la peur dans le regard d’Adelyn, et posa immédiatement sur ses lèvres.

« Pas un mot. Ils vont forcer la porte. Il nous faudra agir rapidement. »

Il avait un regard déterminé et assuré, plantant ses yeux dans le sien. L’érection s’en était allée, ce que Cahir n’avait alors pas noté, remplacé par le frisson avant le combat. Un plan, une stratégie... Sa formation professionnelle formait une barrière contre la peur. Si elle s’instaurait, il commettrait une erreur. Ils entreraient rapidement, ils verraient la table... Pouvait-il tous les affronter ? C’était possible, mais, s’il était face à eux, l’effet de surprise ne jouerait pas en sa faveur... Un subterfuge ! Le plan éclata, alors qu’on donnait des coups forts à la porte.

« Dépêchez, l’assassin est peut-être toujours là ! »

Ils avaient retrouvé le corps du bourreau. Aucune importance.

« Écoutez bien, Adelyn, car je ne me répéterai pas. »

Il ménagea une pause, attendant un signe d’Adelyn, dans ses yeux, pour indiquer qu’elle écoutait, et il poursuivit :

« Quand ils entreront, ils regarderont la table en premier. Je veux que vous restiez là. Faites-leur croire que je suis venu ici, que j’ai estropié votre mari, et que je suis reparti. Ils ne vous croiront pas, mais j’ai besoin que vous les occupiez. »

Il aventura son autre main sur l’une des bretelles de la robe, et l’écarta, révélant ainsi le haut d’un de ses seins.

« Ils voudront vous violer. Ils s’intéresseront à votre corps plus qu’à l’environnement. Regardez-les, jouez la femme apeurée, ça les attirera encore plus...
 -  Plus fort !! »

Il y eut un craquement sinistre. Plus le temps, dépêche ! Il attrapa la dague qu’il avait jadis donné à Adelyn, et la glissa juste derrière elle.

« Servez-vous en s’ils sont trop près. Je les attaquerai par derrière. S’ils sont occupés sur vous, je pourrais les tuer grâce à vous. »

Un autre coup résonna, et il relâcha ses lèvres. Il réfléchissait rapidement, et, saisi d’une inspiration subite, il l’embrassa sur les lèvres, attrapant ses joues entre ses mains. Il voulait qu’elle soit choquée, pour que ce soit plus crédible, et ce baiser inattendu pouvait remplir son office. Il s’écarta ensuite, et opta pour la planque la plus simple au monde : derrière la porte. Il se cala dans un coin, et attrapa son autre dague. Dans un espace aussi clos, une simple dague était largement plus indiquée que son épée.

La porte s’ouvrit dans un grand coup, et plusieurs hommes d’armes débarquèrent, furieux, dégainant leurs armes.

« Qu’est-ce qui s’est passé ici ?! » aboya le capitaine.

Et ils virent alors Adelyn...
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 32 jeudi 22 août 2013, 23:59:09

* Le martellement des coups sur la lourde porte des cachots s'intensifiait et Adelyn s'était rapprochée de Cahir, s'étant agrippée inconsciemment à l'une de ses manches, comme aurait pu le faire une enfant effrayée. Avant qu'elle ne puisse réellement paniquer au point de ne plus savoir agir, d'être pétrifiée sur place, l'une des mains robustes du mercenaire se plaqua contre ses lèvres, l'empêchant de protester ou d'émettre le moindre son. Elle n'osa pas se débattre, trop stupéfaite par cette réaction que pour émettre la moindre protestation. Q..Qu'avait-elle donc fait!? Ses perles bleuâtres le contemplèrent de manière furtive, attentives à tous ce qui se tramaient dans l'environnement qui les entouraient. Puis, son regard se plongea dans le sien, celui-ci confiant et intrépide.

Son gardien, celui qui l'avait arraché aux griffes de dangers incommensurables, lui disait qu'il fallait agir. C'était de bien belles paroles mais toute la question était de savoir comment! Ils ignoraient combien de gardes les attendaient derrière cette porte alors, quel stratagème pouvaient-ils bien envisagé? Elle ne savait même pas se battre, il serait donc seul contre tous... La belle se serait bien mise à s'apitoyer sur son sort, sur son impuissance mais l'adrénaline qui lui montait à la tête était bien trop vive pour qu'elle puisse défaillir. Cette crainte qui aurait très bien pu la figer la gardait au contraire alerte à tous ce qu'il se machinait.

Une autre interpellation des gardes reporta les prunelles brillantes vers la porte, complètement dépassée. L'assassin...? Cahir avait donc dû encore tuer quelqu'un pour la protéger. Surement le bourreau, vu qu'il n'était jamais revenu. Méritait-il la mort? C'est une question qui ne persista pas bien longtemps dans les méandres des pensées de notre jolie rouquine. Elle n'avait plus le temps pour des hésitations, des incertitudes qui lui avaient causé bien des tords, dont celle de se retrouver dans le demeure du Lord.

La porte tremblait sous les coups puissants des soldats déterminés à rentrer dans la pièce tandis que le chasseur gardait un sang-froid olympien, les idées bien en place. La délicate demoiselle écoutait attentivement chaque parole qu'il prononçait, s'abreuvant de celle-ci comme si sa vie en dépendait, sachant qu'ici il ne s’agissait nullement d'une expression métaphorique. Il était réellement question de vie et la jeune femme ne pouvait se permettre une maladresse. Ses yeux pétillants le regardaient sans cligner et sa respiration s'était quelque peu ralentie. L'apatride savait mieux qu'elle comment réagir face à ce genre d'évènement et la belle voulait lui montrer qu'elle était capable de l'aider... Du moins, fallait-il déjà qu'elle se le prouve à elle-même qu'elle avait la capacité de suivre ses instructions.

Cahir venait de lui demander des choses impossibles à réaliser... Jouer la comédie? Mais ils n'y croiront pas une minute! Adelyn n'avait jamais fait de théâtre et surtout, était une bien piètre menteuse! On lisait en elle comme dans un livre ouvert et lui, l'informait que les soldats voudraient certainement la violer et qu'elle devrait se jouer de cela! Comme pour renforcer ses paroles, il avait abaissé une des bretelles de sa robe, découvrant le galbe du haut de sa poitrine. Notre comtesse se débattit légèrement, ne voulant pas apparaitre ainsi devant un groupe de mâles en chaleur! Elle ne voulait pas être "l'appât"!  En ce qui concerne les femmes apeurées, c'était surement la seule chose dont elle pouvait être certaine de maitriser à la perfection! La lady aurait pu se mettre en colère, rétorquer qu'elle n'y arriverait jamais mais... Avaient-ils seulement le choix? Il n'y avait pas d'issue possible dans cette salle alors, à moins d'avoir une meilleure idée, celle de Cahir semblait la plus prometteuse. La jolie rousse savait que cela entrainait à lui donner à nouveau sa confiance mais, qu'avait-il à gagner à la duper? Rien... Il avait déjà commis bien trop de crimes que pour se faire disculper de quoique ce soit.

Après un bruit sourd venant de l'entrée, Cahir se dépêcha de lui donner la dague qu'il lui avait confiée, en cas où les soldats s'approchaient plus que de raison. D..Devrait-elle les tuer...? La petiote avait peur, sentant sa gorge se nouer et si ses yeux ne larmoyaient plus, c'était uniquement parce qu'elle était bien trop occupée par les instructions.

Mais alors qu'elle réfléchissait à quoi dire, quel comportement adopter, son visage fut emprisonné dans deux mains bienveillantes, la prenant avec douceur et précipitation, approchant ses lèvres de celles de Cahir jusqu'à ce que celles-ci puisse se toucher...

 I...Il venait de l'embrasser!? Pourquoi!? Le baiser fut chaste, bref mais suffisant pour perturber notre pauvre enfant qui restait sans voix, frissonnant de manière insolite. Il s'en était allé mais elle le gout de ses lèvres fines restait imprégné dans sa mémoire, se compressant contre les siennes furtivement. Surprise n'était pas le bon mot pour désigner son état. Elle était juste extrêmement choquée! Adelyn avait eu si peur, était si nerveuse que ce baiser fut tel un électrochoc trop intense. Elle était paralysée pour la simple raison qu'elle venait de se rendre compte d'une chose... Qu'elle avait eu envie de continuer. C'était la première fois qu'elle ressentait cela pour un homme, la première fois que son corps appelait à ce genre de tendresse. La rouquine avait subi une tentative de viol et pourtant, ce n'était pas les baisers crasseux de son ignoble mari qui envahirent ses pensées, juste la chaleur délicieuse de la peau de son sauveur... Elle se rendit compte qu'elle était effectivement attachée à cet homme plus que de raison et que son rythme cardiaque s’accélérait en le voyant nullement à cause d'une joie exhaustive mais par... Amour... Ah moins que cela ne soit que de l'attirance?

Lorsque son esprit revint à la réalité, elle entendit la porte s'ouvrir sous les assauts des gardes qui s'engouffrèrent dans la pièce rapidement, secondés par le capitaine qui foula le sol seulement lorsque ses pantins s'arrêtèrent en voyant Adelyn habillée de sa belle robe blanche qui moulait ses formes harmonieuses avec une grâce sans pareille. Son épaule dénudée lui donnait un charme certain et ravivait les sens de ces hommes avides de plaisirs charnels. Cependant, rien ne se ferait sans l'agrément du chef.

Celui-ci était bien le personnage hautain qui l'avait ramené jusqu'au château, la dépassant facilement d'une tête. la jolie rousse ne l'avait pas vu sans son cheval mais à présent, dressé fièrement devant elle, avec sa large carrure et son aire autoritaire, il semblait encore plus impressionnant que dans ses souvenirs. Il glissa son regard sur la table de torture, avant de se tourner vers notre comtesse qui était non loin de la dépouille du Lord. Il n'était certes pas mort mais sa condition n'en était pas vraiment plus favorable! Rapide et efficace, le capitaine désigna deux hommes qui l'accompagnait et leur hurla des ordres, comme il savait si bien le faire.*

"Vous! Chargez-vous de raccompagner messire Grandchester à l'infirmerie de toute urgence!"

*Il ne dut pas se répéter. En quelques mouvements, les gardes s'approchèrent et  libérèrent leur seigneur afin de l'emmener en dehors de la pièce, sans toucher à la porte. À peine furent-ils partis que le chef se rapprocha du centre de la pièce, accompagner par cinq autres soldats. La jeune femme pouvait lire dans son regard tout le mépris qu'il avait envers elle.*

"Vous... Vous paierez vos actes, petite garce! Messieurs, arrêtez cette femme!"
" Attendez! Je vais tous vous expliquer!"

* La voix de notre protagoniste était tremblante mais assez forte pour se faire entendre. I...Il fallait gagner du temps pour Cahir et c'est ce qu'elle comptait faire. Une prière ne fut pas de trop.*

"J..Je suis innocente! C...C'est cet apatride! I..Il est revenu! A...Alors que mon mari tenta de me... De me prendre... " * Elle ne put s'empêcher de déglutir.* " Cahir est venu me "sauver"... S...Sauf qu'il n'avait pas l'intention de m'emmener avec lui.... J...Juste de profiter de moi."

*Notre charmante donzelle tremblait de plus en plus, les yeux apeurés. Ce n'était pas l'émotion, juste la peur de se faire prendre à ce jeu bien dangereux où il était facile de se bruler les doigts. Pour bien faire, il aurait fallu qu'elle se mette à pleurer mais ce n’était pas une tâche facile. Peut-être en pensant à quelque chose de triste... D...D'horrible même! I..Il fallait que ça soit convaincant. Sauf que rien ne venait.*

"Où est-il!? Vous a-t-il touché?! Pourquoi n'est-il pas en train de vous violer!?"
" N...Non... I...Il n'a pas eu le temps... I... Il était parti pour prendre ma... Ma boite à musique et en revenant... Il vous a entendu venir... I...Il a laissé la boite à musique ici... A..Ainsi que moi... Et s'en est allé par les quartiers ouest du châteaux."

*Un truc triste, n'importe quoi! U..Un chat qui meurt? Un parent qui décède...? Adelyn était complètement perdue, bafouillait à en rougir de honte et ses prunelles bleutées étaient submergées par la peur. Elle regardait le capitaine puis, elle se déplaça vers la table, s'appuyant sur celle-ci. La jeune femme approcha une main près de sa bouche et se pinçait doucement le pouce avec ses lèvres. A cet instant, le capitaine ordonna rapidement à deux de ses soldats de chercher l'apatride dans les lieux désignés par la petiote, ne se retrouvant plus qu'avec trois soldats.*

" I...Il m'a trompé.... I..Il m'a encore trahi..."

* Ce n'était pas vrai, tout ça n'était qu'un tissu de mensonge mais... Elle avait eu si peur que cela puisse être vrai que, finalement, ses yeux s'embrumèrent légèrement. Trop d'émotions à la fois certainement et la lady n'était pas habituée à contenir autant de sentiments.*

"P...Pourquoi...? Capitaine... Pourquoi dois-je subir ça...?"

*Elle faisait abstraction des hommes qui le suivaient, tout simplement car ceux-ci ne se permettraient pas d'agir sans le consentement de leur supérieur.

Pendant toute l'interaction, elle n'avait porté aucun regard vers Cahir, son cœur se gonflant à l'idée de trahir sa position en jetant un œil du côté de la porte. Le nombre d'effectifs s'était un tantinet diminué mais à quatre contre un, son acolyte aurait encore bien du mal. Il avait peut-être combattu des brigands facilement mais ici, c'était des hommes entrainés.*

" Parce que vous n'êtes bonne qu'à ça, madame."

*Surprise par cette réponse, elle releva son minois abasourdie vers son interlocuteur et le vit se rapprocher d'elle, le visage déformer par la prétention et une haine viscérale pour le genre féminin assez visible. L'origine de cette haine pouvait se rapporter à de nombreuses choses mais le résultat n'en serait pas différent. Cet homme semblait abhorrer la faiblesse des femmes. Ce n'était qu'une hypothèse qui se révélerait surement fausse. Ses pas le menèrent plus proche d'elle, suivit de ses chiens de gardes, jusqu'à pouvoir déposer l'une de ses mains sur l'épaule non-dénudée de la lady. A... À quoi il pensait? Voulait-il vraiment la violer comme l'avait certifié le mercenaire?*

" Vous n'avez peut-être plus l'apparence d'une sauvageonne comtesse mais... Vous gardez cette beauté provocante. "

* Sans prévenir, il abaissa l'autre bretelle de sa robe, lui découvrant toutes les épaules où sa chevelure enflammée s'y glissait avec ravissement.

Adelyn ne put s'empêcher de tenir sa main, essayant d'empêcher de se retrouver dans une position désagréable mais celle-ci était bien trop puissante. Alors, hésitante; elle se permit de tenter de dégager son bras mais il était fermement empoigné par l'homme qui ne semblait pourtant ne pas vouloir s'emparer de son corps. Aucun désir lubrique se lisait dans son visage stoïque...

Cet instant lui rappelait celui qu'elle avait vécu dans la forêt, avec Narcisse. Pourquoi cette envie de la dominer? E...Était-elle vraiment.... Aguichante? Pourtant, rien dans ses gestes n'appelaient au plaisir de la chair alors, pourquoi? La cadette des Crawfords l'ignorait et elle aurait bien donné toute sa fortune pour ne pas être désirable de cette manière. Elle aurait préféré qu'on la considère comme une princesse, pas comme une catin.

Les trois autres soldats s'étaient rapprochés, des sourires malsains se formants sur leurs lèvres. Sans plus attendre, pour la première fois de sa vie, notre jolie rousse garda son calme et se mit à avouer d'une voix douce, timide et remplie de candeur quelques paroles au chef de la garde.*

"Capitaine... J...Je suis encore pucelle. Ni mon mari, ni Cahir n'a su me défaire de ma virginité. N...Ne voudriez-vous pas être le seul à profiter de... De mon corps pour la première fois....? J..Je sais que vous avez surement dû promettre à vos soldats une bonne partie de plaisir mais... N..N'avez-vous pas envie d'avoir une place plus importante? J.....J'aimerais profiter de cet instant... Mémorable."

*L'homme semblait dérouté par ces mots trop peu en accord avec l'image qu'il se faisait de l'épouse de Grandchester. À vrai dire, elle-même s'en étonnait mais il fallait qu'elle garde l'attention sur elle et ce, à n'importe quel prix.

Étrangement, ce qu'elle venait de proposer au capitaine ne semblait pas lui déplaire, lui qui était si indifférent. Au contraire, il fit un signe à ses hommes de reculer, pas de sortir mais de s'éloigner alors que lui-même se rapprochait de la belle dont il susurra quelques mots à l'oreille.*

" Je te ferrais jouir petite chienne.... Tu crieras mon nom et après, tu me donneras la meilleure position dans une relation car si je ne puis être votre mari...."

*Il fit un temps de pause puis, pour la première fois depuis qu'elle l'avait rencontré, lui lança un sourire, avec des yeux se remplissant d’une lumière obscène.*

"Je deviendrais votre amant..."

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 33 vendredi 23 août 2013, 15:58:56

Dans un espace aussi petit, son épée ne lui servirait à rien, et il avait donc sorti deux dagues, des lames courtes et rapides. L’effet de surprise serait sa meilleure chance, mais il allait aussi devoir compter sur sa rapidité. Les gardes étaient une véritable patrouille, qui se dispersa rapidement. Professionnel, en voyant l’état de son seigneur, le capitaine ordonna à deux de ses hommes de le sortir, diminuant ainsi le nombre. Ils étaient six... Ils regardaient autour d’eux, dans l’obscurité ambiante, mais Cahir était dissimulé derrière la porte. Oh, bien sûr, ils auraient pu y aller, ils auraient pu regarder derrière... Mais leurs regards revenaient sans cesse sur le corps d’Adelyn.

Cahir avait honte. Honte d’utiliser à nouveau Adelyn, de l’exposer, et de lui donner le sentiment que sa beauté était sa seule arme, mais il n’avait vu aucune autre solution. Il avait beau être fort, contre toute une patrouille, ses chances étaient minces, surtout s’il devait protéger la belle. S’il y avait eu une autre possibilité, il l’aurait saisi, mais l’apatride était réaliste. Oui, Adelyn était belle... Elle était magnifique, et ce serait hypocrisie que de prétendre le contraire. Sa beauté serait son pire cauchemar ou sa meilleure arme, mais elle allait devoir apprendre à s’en servir... Et, malheureusement, Cahir ne pouvait pas la former sur ça. Il pouvait former les gens sur beaucoup de choses : le combat à mains nues, le maniement des armes, la stratégie et la tactique militaire, la survie en milieu naturel, la navigation à partir de la lecture du ciel, mais les charmes féminins lui étaient inconnus. Il était plutôt du genre à les subir qu’à les contrôler, empêtré par sa fierté. Ce n’était pas lui qui pourrait la former sur ce point, et il espérait que les prêtresses le feraient.

Quoi qu’il en soit, les gardes avaient formé un petit cercle autour d’Adelyn, la détaillant. Dans sa belle robe blanche, avec son sein légèrement visible, sa belle chevelure légèrement défaite, elle était vraiment belle. Une tentatrice magnifique, envoûtante, avec ce charme noble dont on faisait les contes. Comment ne pas la désirer ? Comment ne pas la vouloir ? Cahir devait trouver le bon moment, en espérant qu’Adelyn ne s’effondrerait pas... Au lieu de ça, la jeune femme réussit à le surprendre, en inventant un mensonge... Un mensonge ridicule, mais qui témoignait de l’état d’excitation des gardes. Le capitaine avait beau être méfiant, il n’écoutait que d’une demie-oreille les propos d’Adelyn, observant ses lèvres, la manière dont elles remuaient, en se disant qu’il fourrait bien sa queue dans cette petite bouche de salope. Elle lui expliqua que l’apatride était dans les quartiers ouest, et il envoya deux gardes... Ce n’était qu’un prétexte. À vrai dire, le capitaine cherchait à se débarrasser du plus d’hommes possibles, afin d’enlever la virginité de cette salope. Les deux gardes partis étaient des pervers, qui avaient déjà commis des attouchements. De la mauvaise graine de fermiers, des hommes indisciplinés. Les autres sauraient se tenir calme pendant qu’il lui ferait l’amour, et, ensuite, comme il était un bon capitaine, il la leur offrirait. Quand Sire Grandchester reviendrait, il suffira de lui dire que c’était Cahir qui avait fait ça. Ceci impliquait certainement de la tuer. Ainsi, elle ne pourrait pas les dénoncer. Par conséquent, le capitaine comptait bien en profiter, et faire en sorte que ce moment soit interminable.

L’apatride, quant à lui, était soulagé de voir le nombre des ennemis se réduire. Deux de moins... Il en restait désormais quatre. Et le capitaine se rapprocha, défaisant l’autre bretelle de la robe d’Adelyn, caressant sa peau. Cahir sentit, sans pouvoir se l’expliquer, une bouffée de rage se saisir de lui, et dut faire appel à sa formation militaire pour ne pas lui sauter dessus. Il imaginait les regards libidineux des autres gardes, et voyait le capitaine se rapprocher d’elle.

« Je deviendrais votre amant... » lui asséna-t-il.

Il l’embrassa alors sur le cou, mordillant sa peau, tout en déplaçant sa main gauche vers son sein. Il défit la robe, découvrant ainsi les deux tétons, et rapprochait ses doigts pour les caresser. Cahir, qui les voyait de biais, s’apprêtait à y aller, quand le capitaine se releva subitement, en entendant un bruit venant du dehors. Il porta instantanément la main à la garde de son épée, et Cahir se replia derrière la porte.

*Merde, il est vivace !*

Le capitaine cligna des yeux.

« Ce n’est sûrement qu’un rat, il y en a beaucoup dans les cellules..., suggéra l’un de ses hommes.
 -  Possible... Mais je n’aime pas ça. Albert, monte la garde dehors, près de l’escalier. Je ne veux pas que ces salopes d’esclaves s’approchent, et me voient... Grandchester me tuerait, s’il apprenait ça... »

Albert sembla hésiter, observant les seins dénudés d’Adelyn. Deux belles poires avec des tétons. Il déglutit.

« Raah putain, tu me connais, Albert, non ? J’ai dégagé les deux puceaux parce qu’ils m’auraient cassé les couilles. Ne t’inquiète pas, je sais ce que tu aimes faire avec leur poitrine. Monte la garde, je viendrais te chercher quand je me serais occupée de notre dame. »

Ceci sembla rassurer Alfred, qui sortit. Plus que trois. Cahir entendit ses pas s’éloigner, ainsi que le capitaine se retourner.

« Où en étions-nous ? Hum... Je vous comprends, ma Dame. Sire Grandchester, et sachez bien que je le respecte, n’est pas très doué avec les femmes. Vous, vous méritez mieux que ça... Et cet apatride... Peuh, quelle honte ça aurait été ! Moi, je sais y faire, vous ne regretterez pas de m’offrir votre virginité... Croyez-moi... »

Cahir n’entendit plus rien, et se risqua à nouveau à jeter un coup d’œil. Les deux hommes étaient en retrait, et le capitaine était contre Adelyn, allant l’embrasser sur les lèvres. C’en était trop. Cahir s’écarta, et se rua rapidement. Dans cette pièce, impossible d’être discret, il misa donc sur sa vitesse. Sa dague jaillit dans sa main gauche et se planta dans la nuque d’un des gardes, qui poussa un petit couinement. L’autre se retourna, surpris, et se reçut le pied de Cahir dans le ventre. Cahir récupéra sa dague, faisant jaillir de la nuque du premier garde un geyser de sang, et la lança comme un couteau. Elle se logea dans le front de l’homme, pile entre les deux yeux.

Cahir se retourna vers le capitaine, et n’eut que le temps de bondir en arrière, évitant la lame de ce dernier. L’épée heurta le sol, frôlant l’ébonite, le bout de la pointe raclant sur son armure. Le capitaine se rua vers Cahir, le dominant de toute sa hauteur. Il tenta de le frapper, et Cahir esquiva prudemment, en roulant sur le sol.

« J’aurais du me douter que tu ne serais pas parti comme ça... Une boîte à musique... Quel argument bidon... C’est toi qui a estropié notre seigneur, hein ?!
 -  Lui, je l’ai estropié. Toi, je te tuerai, tu as osé la toucher. »

Le capitaine se fendit d’un léger sourire.

« Voyez-vous ça, un sale petit rat qui me parle d’honneur... Rappelle-moi pourquoi tu es un apatride, Cahir... Tu crois que nous l’ignorons ? Tu as trahi ta Nation. »

Son sourire sinistre indiquait qu’il cherchait visiblement à le blesser, mais l’apatride restait de marbre. Le capitaine hésita brièvement. Que faire ? Il réagit rapidement, et rejoignit Adelyn, l’attrapant par la gorge en se glissant dans son dos, le tranchant de sa lame venant sur sa gorge.

« Dépose ton arme, ou je la tue ! »

Cahir grogna. Même lui, avec sa rapidité, ne pourrait rien faire... Mais il réfléchissait rapidement. La situation était coincée, mais il y avait encore un avantage, un atout que le capitaine n’avait pas vu, trop attiré par la vue des seins d’Adelyn : la dague de Cahir. La dague était toujours sur la table, proche d’Adelyn, et elle pouvait s’en servir pour le blesser.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 34 mercredi 28 août 2013, 00:20:15

*Sa peau parsemée de baisers, l'étoffe de sa robe glissant le long de son corps jusqu’à  laisser percevoir apparaitre ses deux seins nus qui n’appelaient qu’au désir des hommes, Adelyn était en proie à toutes les caresses déplacées de ces individus dépravés. Sa gorge se nouait et si elle tentait de se défaire de l’emprise malsaine du capitaine, la fatigue et surtout sa faiblesse l’empêchait de se débattre comme il l’aurait fallu. La dague qu’elle avait gardée se déposa sur le bord de la table, afin de ne pas altérer les projets de Cahir. Ce n’était pas encore le moment de frapper. Et pourtant, notre jolie rousse voulait tant abattre la lame de l’arme sur ces membres intrépides qui la dégoutaient. Que tout cela cesse était son seul souhait…

Sa respiration était saccadée, non pas à cause de l’excitation qui aurait pu découler de ces gestes voluptueux, mais de la peur et du dédain que ces soldats l’aspiraient.  Les lèvres du commandant ne laissèrent aucunes parcelles de son buste, s’y déposant avec une ardeur  particulière. Cela ne laissait pas le corps de notre jeune femme indifférent, alors même qu’elle  n’appréciait guère de se sentir entre les paluches de ces fils de mauvaise vie ! Son épiderme était fébrile à toutes ses sensations alors même que sa raison voulait les repousser.  Elle ne voulait pas… Ni comme ça, ni par eux…

Puis, soudain, le capitaine s’interrompit et se retourna en direction de la porte, sous les regards interloqués des autres gardes, tout en s’emparant rapidement du manche de son épée. La jolie comtesse se crispa aussitôt, l’effroi se lisant dans son visage. Avait-il repéré Cahir ? Elle n’avait rien entendu mais apparemment, le capitaine avait l’ouïe fine et avait localisé un mouvement anodin. Il n’y avait pas de doute, cet homme était extrêmement bien entrainé au combat et sa vigilance semblait être sans faille. L’apatride avait-il mal cerné son adversaire en pensant qu’une simple demoiselle serait suffisante que pour lui faire tourner la tête ?

Cependant, l’un des gardes ne semblait pas être aussi méfiant que son chef et insufflant que cela ne fut qu’un rat errant. Bonne excuse qui tenait la route, une joie que ce cher Albert fut présent ! Son supérieur lui ordonna de tenir la garde hors du cachot pour éviter les mauvaises surprise mais celui-ci semblait retissant à poursuivre les instructions. Son regard libidineux se stoppa sur la poitrine de notre pauvre appât qui ne put retenir une rougeur folle de s’installer sur ses pommettes. Était-elle, finalement, si séduisante que ça ? Était-ce parce que c’était elle ou bien n’importe quelle paire de mamelons  lui faisait cet effet-là ? Apparemment, vu la suite des dires du commandant, il semblerait que ce garde avait un penchant pour cette partie du corps féminin. Autant il lui disait de ne pas s’inquiéter, autant notre protagoniste n’était vraiment pas rassurée. Q…Qu’est-ce qu’il aimait faire !? Sa crainte grandissait et si elle osait espérer que son gardien allait agir avant que quoique ce soit se fasse, elle ne pouvait se détourner d’images éloquentes qui se formaient en son for-intérieur. Son imagination débordait et après ce qu’elle avait vécu avec son bourreau, l’expérience ne lui charmait pas tant que ça…

Finalement, aucun danger pour Cahir. Le capitaine avait baissé sa garde et commença à la réconforter, lui glissant lascivement qu’elle avait fait le bon choix en s’offrant à lui. La lady resta silencieuse, son regard se plongeant dans ceux de son assaillant… Elle n’en revenait toujours pas d’avoir réussi à lui faire croire qu’elle était prête à céder son pucelage avec autant de facilité. En fait, elle n’arrivait tout simplement pas à s’imaginer en train de prononcer de telles paroles. Quoiqu’il en soit, un baiser la tira de ses pensées, les lèvres fougueuses s’emparant des siennes. Comme si cela s’agissait d’une sonnette d’alarme, ce fut l’instant où le chasseur s’élança à son secoure. Elle ne l’avait pas entendu s’approcher des gardes mais se fut leurs cris qui l’interpellèrent.

L’action se déroula très rapidement mais, en quelques mouvement, Cahir put réussir l’exploit de se débarrasser des deux hommes qui assistaient le capitaine en enfonçant d’une part sa dague discrète dans la nuque d’un des opposants, puis d’une autre, en frappant au ventre le deuxième pour ensuite lui loger la dague qu’il eut extraie de sa première victime au milieu du front. Rapide et efficace, il n’y avait plus que le principal adversaire dans la pièce. Celui-ci s’était retourné face à l’apatride après avoir relâché vivement sa prisonnière qui vint s’écraser contre la table mise. Il s’était précipité vers Cahir qui s’était défendu habilement, évitant de justesse la lame de l’épée aiguisé du garde expérimenté.

Pendant le peu de temps qu’il lui était donné, Adelyn s’était relevée en se rhabillant instantanément, paniquée et désemparée. Tout s’enchainait avec une hâte qui la mise à dépourvu lorsqu’elle sentit une main l’agripper avant de  l’attirer contre le torse de son agresseur qui lui nicha son fer sous la gorge. Elle resta sans voix, la peur et la surprise l’ayant prise de court. Son rôle dans cette affaire c’était bien déployé jusqu’à maintenant, devenant pour la peine un terrible fardeau. Tous ce qu’il se passait était de sa faute… Jamais elle n’aurait dû embarquer Cahir là-dedans. Il avait été bon avec elle, plus que ne l’avait jamais été un seul homme auparavant et par sa maladresse et son manque de réactivité, ils allaient périr tous les deux.

A cet instant, notre jolie rouquine voulu tout d’abord crier pour qu’il la relâche mais cela serait idiot. La lame était si proche de sa gorge qu’un seul faux pas l’égorgerait vif. Ensuite, elle eut l’envie de dire à celui qui avait tant fait pour elle de la laisser, de partir et de se sauver. C’était la première fois qu’elle ressentait ce sentiment, celui de vouloir se sacrifier. La petiote ne savait pas pourquoi mais, elle préférait se voir morte, humilier, violer plutôt que de perdre l’apatride. Pour la première fois, elle ne pensait pas à elle, mais…. À lui. Pourquoi se brusque revirement de situation ? Était-ce de la simple bonté, une bonté qu’elle n’avait pas encore acquise car elle était encore trop puérile ? Cette expérience l’avait-elle fait mûrir au point de donner sa vie pour le seul être qui l’avait estimé ? La vie était si étrange…. Hier encore elle ne connaissait pas cet homme et aujourd’hui, elle était prête à mourir pour qu’il puisse vivre. Ça serait une belle fin enfin de compte.

Mais… Elle ne voulait pas non plus que ça se finisse ainsi ! Pourquoi se battre autant en un jour pour finalement mourir égorgée, sans amour ni gloire. La demoiselle n’osait pas croire que son existence se résumait à se faire tuer après avoir rencontré quelqu’un comme Cahir ! Il lui fallait une idée, une seule !

Puis, soudain, celle-ci vint à elle comme une grâce divine. Ils se trouvaient proche de la table et, ses prunelles bleutées virent la dague qu’elle avait laissée sur le rebord, non loin de sa main. Il fallait qu’elle s’en serve, c’était l’unique issue même si cela était au péril de sa vie car son agresseur pourrait réagir de deux manières une fois poignardé… Soit il lâchait la lame dangereuse, soit il se crispait et lui tranchait la gorge sans autre forme de procès. C’était un risque à prendre…

 Un risque qu’elle entreprit sans l’onde d’une hésitation.

Vive et énergique, notre comtesse s’empara de larme d’une main habile et, les yeux clos, enfonça la lame dans la cuisse du capitaine qui se mit à pousser un gémissement  de douleur. Sous le coup de la surprise, il baissa sa défense en gardant son épée bien en main mais laissa l’opportunité à notre demoiselle de s’arracher à son emprise. Elle avait délogé son arme de la jambe du commandant avant de s’éloigner de celui-ci. La jeune femme s’était avancée vers Cahir, ses prunelles pleines d’espoir mais elle n’eut pas le temps de le rejoindre.

Le garde, celui-là même qui se croyait être l’élu de son corps,  se jeta sur elle, ne laissant plus que parler sa rage, l’épée brandit contre elle. Il s’était fait piégée une nouvelle fois, celle de trop. Et ce qui se passa fut inattendu.

Adelyn s’était retournée, entendant le cri du capitaine se rapprocher d’elle et au mieux de fuir ou de rester statique comme souvent, son instinct la guida à se ruer vers lui, toujours les yeux fermés, le poignardant malgré l’armure avant qu’il n’ait pu rabattre son épée sur elle. D’où se trouvait Cahir, il n’aurait rien pu faire pour elle…

La demoiselle sentit alors un liquide poisseux s’écouler sur ses doigts qui enlacèrent fermement le manche du couteau. A ce contact chaud et assez désagréable, ses perles pétillantes s’ouvrirent, se retrouvant face à l’homme qui avait attenté à sa vie. Son regard était livide, du sang coulait de sa bouche et surtout, tout son corps tremblait. Horrifiée, la comtesse abaissa son regard en direction du couteau et vie avec abomination que sa dague s’était enfoncée non loin du cœur, perforant surement un organe ou une artère vitale.

Devant ce bien triste spectacle, les yeux embrumés, la gorge sèche et l’estomac retourné, elle lâcha le manche en même temps qu’il lâcha son épée, reculant lentement, prenant conscience de ce qu’elle avait fait… Ses mains étaient souillées par ce liquide pourpre qui tachait ses mains. A…Allait-il mourir… ? Était-elle u… Une criminelle…. ?

Tout son corps se mit à trembler, ses jambes se mettant à flancher sous son propre poids. Elle avait toutes les raisons de vouloir sa mort et pourtant, notre rousse se mit à genoux, imitant la pose qu’il avait adoptée sous le coup mortel de notre protagoniste  et des larmes s’écoulèrent… Sa bouche était ouverte, elle voulait lui dire qu’elle était désolée, qu’elle n’avait jamais voulu ça… Mais rien ne sortit d’entre ses lèvres que de légers sanglots. C’était pourtant de l’auto-défense mais… Elle était coupable et pour à cette idée, les larmes ne pouvaient plus s’arrêter de couler.

Le capitaine n’avait dit mot, lui non plus… Il était encore vivant mais pour combien de temps ? I…Il sentait la vie se défèrent de sa prison charnelle, le froid remplaçant la chaleur ardente qu’il avait pu ressentir pendant ces quelques minutes. Il observait Adelyn qui le fixait également et étrangement... Il préférait que ce soit elle qui le tue plutôt que cet apatride, même s’il s’agissait d’une femme. Pour une fois dans son existence, il comprit qu’il ne gagnerait pas, que la partie était terminée. Son corps s’écrasa alors au sol, ne laissant plus qu’un homme inconscient, respirant difficilement. A cette scène, la belle enfant poussa un gémissement de détresse.

Sa robe était légèrement tâchée du sang de sa victime (ça pourrait partir rapidement) mais ses mains en étaient complètement imprégnées. Malgré la saleté, elle les frotta au sol, voulant se défaire de ce liquide visqueux qui la salissait aussi bien physiquement que psychiquement. Puis, en une fois, elle sentit le dégout monter jusque dans son œsophage, remontant dans sa gorge pour finalement laisser échapper de la bile de ses lèvres, se pliant sous la douleur de cette régurgitation, se vidant de ce qui la prenait à l’estomac depuis tout ce temps… La rancœur, le dégout... Elle en pleurait.

Puis, lorsque se fut terminé, elle resta un instant agenouillée, sa gorge brulante, complétement accablée par ce qu’elle venait de faire. Le capitaine respirait encore et il fallait partir le plus vite possible, penser à la suite mais… Pouvait-elle y arriver après ce qu’elle avait commis… ?*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 35 mercredi 28 août 2013, 19:27:22

Pour lui, la situation était bloquée. Impossible d’agir sans mettre en danger Adelyn. Il devait attendre une ouverture, mais Cahir n’oubliait pas qu’il y avait encore d’autres ennemis, comme ce garde que le capitaine avait renvoyé dans les cachots. La situation était cauchemardesque, et il aurait été facile de céder à la panique. L’apatride se forçait à rester calme et concentré, tandis qu’Adelyn commençait à comprendre qu’elle avait encore une carte à jouer. La dague... Le capitaine avait les yeux rivés sur Cahir, et ne vit donc pas les belles mains d’Adelyn attraper la dague, la maintenir, puis, d’un coup sec, avec une franche résolution dans les yeux, la planta dans sa cuisse. La dague était tranchante, et le capitaine portait une armure légère. La lame s’enfonça, et Adelyn, par manque d’expérience, la reprit, sans prendre la peine de faire tournoyer la lame, pour aggraver l’état de la plaie. Elle sentit le métal froid de l’acier s’écarter de sa gorge, et en profita pour s’écarter, tandis que le visage du capitaine était devenu cramoisi. Le sang se mit à jaillir de sa cuisse, et il poussa alors un hurlement furieux en se ruant sur Adelyn.

Immédiatement, Cahir entreprit de les rejoindre, mais Adelyn fut plus rapide. Il s’arrêta en lisant, dans ses yeux, une rage meurtrière. Elle se retourna, et abattit avec fureur la dague sur le corps de l’homme, le prenant au dépourvu. Un revirement inattendu. La lame s’enfonça dans la poitrine de l’homme, heurtant son cœur, et l’homme cracha du sang en s’arrêtant sur place, tout le corps se mettant à trembler. Quelques gouttes de sang heurtèrent le visage d’Adelyn, tandis que Cahir restait interdit, stupéfait. La dague était solidement plantée, et, lentement, le capitaine relâcha son épée, qui tomba lourdement sur le sol. Il resta ici pendant un moment qui semblait interminable, avant de lentement glisser, ses jambes se dérobant sous son poids. Le capitaine s’écroula alors sur le sol, respirant douloureusement, essayant d’aspirer, sa gorge se remplissant de sang. Il allait mourir.

*C’est le premier homme qu’elle tue...*

La première fois qu’on ôte la vie... Un moment inoubliable. Cahir la vit devant le cadavre, ses yeux fixant désespérément Adelyn... Avant de s’éteindre. Les paupières restèrent ouvertes, mais ne regardaient désormais plus rien. Il y eut un ultime râle, avant que l’homme ne s’écroule... Et Adelyn resta face à lui, inerte. Elle se tortilla alors, et vomit, crachant ses tripes à côté du cadavre, gémissant douloureusement, avant de tomber à genoux. Cahir restait derrière elle, sans oser parler. Il s’écoula quelques secondes, avant que, lentement, il ne se rapproche d’elle. Elle était à genoux, les mains en sang, et il se pencha vers le cadavre, fermant ses paupières.

Il ne disait rien. Que pouvait-il dire ? Adelyn était en état de choc. Le temps, comme toujours, leur manquait, mais elle était choquée. Plusieurs secondes s’écoulèrent ainsi, et il vit que les mains d’Adelyn étaient écarlates. Ses joues étaient également décorées du sang du capitaine. Cahir tourna la tête, et déchira un morceau de la tunique d’un des gardes tués, et s’en servit pour nettoyer, silencieusement, le corps d’Adelyn, se mettant à genoux à côté d’elle.

« Soyez contente de sentir le remords, Adelyn... Cet homme était un monstre, incapable de ressentir la moindre empathie... Mais il restait un être vivant, malgré tout. Vous l’avez tué, et vous le regrettez. Pourtant, si c’était à refaire, je sais que vous le referiez. »

Il n’y avait eu aucune autre alternative, tout simplement. Il frottait chacun de ses doigts, puis jeta le chiffon improvisé au loin, avant de la regarder. Sa main attrapa son menton, la soulevant doucement, pour qu’elle le regarde :

« Tu as bien agi, Adelyn. Cet homme t’aurait tué. Tu l’as tué, mais tu n’es pas une criminelle. »

Est-ce que ça suffirait à la rassurer ? L’apatride ne pouvait que l’espérer, mais il était assez difficile de le savoir. Cette femme était surprenante. Il n’aurait jamais cru qu’elle aurait eu le courage de frapper le capitaine à deux reprises. Cahir s’était effectivement trompé sur son compte. Elle avait tué cet homme, trouvant en elle des ressources insoupçonnées, et une rage qu’elle pensait probablement ne pas avoir en elle.

« La fureur que tu as ressenti... N’essaie pas de l’enterrer, car elle est en toi... Tu as tellement souffert entre eux qu’il est normal que ton corps ressente de la haine. Eux aussi la ressentent... Et moi aussi. Nous avons tous eu notre lot de souffrance, et c’est cette colère, cette rage, qui nous permet de nous battre. Tu dois apprendre à la contrôler, Adelyn... Mais, pour l’heure, il nous faut partir. »

Oui, il n’était que temps, désormais. Albert avait probablement entendu les cris, et ce n’était pas les hurlements d’Adelyn. Cahir pouvait entendre ses bruits de pas se rapprocher rapidement. Il se redressa, rejoignant la porte, entendant les bruits de pas d’Albert se précipiter. Un vulgaire croche-patte le déstabilisa, et un solide uppercut le sonna pour de bon.

Il était temps de partir.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 36 samedi 31 août 2013, 22:56:15

* Sa gorge irritée, son pharynx littéralement brulé par la bile de notre pauvre comtesse, celle-ci ne faisait pourtant attention qu’à une chose… Le regard du capitaine, livide, ne regardant plus que le néant d’un monde auquel il n’appartenait plus. Du sang coulait encore le long de la commissure de sa lèvre, le même sans qui souillait les mains ainsi que les joues auparavant si pures, si douces d’Adelyn.  Son corps tremblait sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’en empêcher, les yeux rivées vers la victime du crime qu’elle avait commis. Elle se croyait meilleure que c’est gens qui voulait la violer, la battre ou bien d’autres choses encore mais au final, ce n’était qu’une impression. Son acte était irréparable.

Pourquoi avait-il fallu qu’elle existe ? A cause d’elle la honte et le déshonneur s’abattait sur sa famille, plusieurs personnes étaient mortes (les soldats que venaient de tuer Cahir ainsi que les brigands) et maintenant, voilà qu’elle commettait un homicide. Tout serait bien mieux si elle n’avait jamais été là, autant pour sa sœur que pour son père, que pour Eric ainsi que Cahir, en rajoutant évidemment les  malheureux qu’elle entrainait dans sa déchéance. Toute sa vie elle s’était plainte des autres, pensant égoïstement et uniquement à son propre intérêt mais maintenant… Elle prenait conscience que tous ses actes avaient des effets négatifs sur tous ceux qui l’entourait et même si ceux s’y n’avait jamais rien fait pour elle, la jolie demoiselle se dégoutait d’avoir été aussi peu lucide face à ses responsabilités et de ce qu’il en coutait d’être aussi rêveuse. Il a fallu qu’elle tue quelqu’un, qu’elle se salisse l’âme pour ouvrir les yeux. Ses prunelles, pleines de larmes, qui n’avaient jamais appris à regarder par-delà l’horizon, s’étaient contentées à lui montrer la vie sous un angle qu’elle avait elle-même assombri. Une prise de conscience qui lui déchirait le cœur, le tailladant de milles remords.

Et malgré ce qu’elle venait de faire, Cahir vint vers notre rouquine agenouillée, se mettant à ses côtés afin de la nettoyer du liquide poisseux tout en tentant de la rassurer. Pourquoi faisait-il cela… ? E…Elle était devenue un monstre agissant sous la peur et la colère, elle qui d’habitude n’avait jamais levé la main sur quelqu’un, jamais hausser le ton de sa voix… Elle qui ne s’était jamais dévoilée. N’avait-il pas une certaine crainte à se retrouver en face d’une femme telle qu’elle ? Qui ne savait plus contrôler cette fureur qui l’habitait depuis bien trop longtemps et dont l’existence était restée insoupçonnée jusqu’à maintenant.  Et les paroles qu’il lui disait… Croyait-il vraiment qu’entendre qu’elle était prête à refaire ce qu’elle venait d’exécuter lui ferait plaisir ?! La jeune femme n’avait qu’une envie, retourner en arrière afin d’éviter ce désastre ! Comment pouvait-il dire qu’elle avait bien agit, qu’elle n’était pas une criminelle !? Comment osait-il seulement lui dire ça alors que sa peau était encore couverte du sang de ce malheureux capitaine. Certes, il avait tenté de la tuer mais après tout, ne s’était-elle pas jouer de lui afin de l’amener dans un traquenard ? Elle était fautive, extrêmement fautive même et ce que l’apatride venait de lui dire ne l’aidait pas… La belle ne comprenait tout simplement pas un tel détachement.

Comment ces hommes qui se battaient sans relâche arrivaient-ils à s’observer encore dans un miroir ? Notre petiote sentait le fardeau de la rédemption peser sur ses faibles épaules, un poids qui la faisait vaciller tant bien même que Cahir essayait de l’apaiser. Sa culpabilité l’écorchait vif et lui rappellerait sans relâche à quel point son aveuglement fut dangereux. Même si certains méritaient de mourir, qui était-elle pour avoir le droit de retirer le bien le plus précieux que les dieux aient offert aux hommes ? Une petite pimbêche qui ne connaissait rien du monde.

Adelyn restait immobile, n’écoutant Cahir que peu attentivement. Qu’il s’en aille, qu’il se sauve avant que lui aussi ne pait le prix de son égarement. Elle n’avait plus le courage de fuir, n’en avait même plus l’envie… Peut-être que finalement, le Lord Grandchester avait raison… Ce n’était qu’une « salope » qui ne s’occupait que d’elle, ne se souciant pas des autres. Peut-être aussi que ce qu’il lui réservait n’était qu’une bien faible punition fasse à la discorde qu’elle engendrait parmi les siens. Comment une femme aussi futile pouvait faire autant de mal... ? Elle l’ignorait et s’était ce qui l’effrayait le plus.

Certaines parcelles des phrases du mercenaire arrivaient aux oreilles de la comtesse et ce qu’elle en tirait comme conclusion n’était pas pour lui remonter le moral. L’espèce humaine n’était qu’un flot de rage incontrôlé. Comme quoi, elle n’était pas si différente de ceux qui lui avaient mené la vie dure durant toutes ces années.

Il fallait partir disait-il, se relevant afin qu’elle en fasse de même. Mais elle ne voulait plus… Plus la force de se battre. Qu’on la laisse, qu’on l’abandonne, elle ne méritait pas qu’on puisse s’en faire pour elle.

Et pourtant, alors qu’elle sentait sa gorge se nouer, son cœur lui disait de ne pas rester, de suivre Cahir, pour qu’il n’ait pas fait tout cela pour rien. Il avait pris tant de risque pour elle, renoncer maintenant serait la plus grande injustice qu’elle commettrait. Notre délicate donzelle devait continuer, devait le faire non plus pour elle mais pour cet homme si généreux, si brave… Tant de chose qu’il était et qu’elle n’était pas…. Si elle devait vivre, partir pour ne plus jamais revenir, il fallait qu’elle change mais serait-ce seulement possible… ?

Son visage se tournant vers Cahir qui venait de sonner le garde, ce « cher » Albert, ses joues toutes humides des pleurs, la belle rousse se releva, telle une automate, les poings serrés, ne voulant plus regarder le cadavre du capitaine. A vrai dire, elle n’osait même plus lever ses yeux vers Cahir, tellement honteuse d’être ce qu’elle était. Silencieuse et quelque peu amorphe, la lady s’était approchée de son coéquipier, sans rien dire, sans le toucher, sans plonger son regard dans le sien, sans rien faire.

Puis sans savoir pourquoi, alors que du sang tâchait encore ses mains qui n’étaient pas complètement essuyées, la jeune femme s’agrippa à son bras qui tenait encore la dague, posant délicatement sa joue sur son épaule. Ils n’avaient pas beaucoup de temps mais elle ne put s’empêcher de faire ce geste quelque peu déplacé pour une personne de son rang.*

" Partons… "

*De sa voix ressortait une profonde tristesse, elle n’était plus aussi vivace, aussi pétillante. Le choc surement mais elle avait l’impression que sa vie s’était éteinte avec celle de sa victime. Pouvait-elle se permettre d’encore rire, chanter, danser, faire tout ce qui la passionnait alors que son âme était salie ?

Et puis, surtout, une chose lui faisait peur…. Qu’elle ne puisse plus jamais avoir droit à l’amour. Et cet amour…. Doucement, elle se l’imaginait se former avec l’homme qui jamais plus ne pourrait la voir comme quelqu’un de bien. Le seul témoin…

Adelyn ignorait si c’était ça l’amour mais une chose était sûr, savoir que Cahir ne puisse plus l’apprécier, qu’il ne puisse plus être comme il l’avait été auparavant avec elle la troublait, l’horrifiait. Pourquoi ressentait-elle ça pour lui ? Peut-être ces yeux dans lesquels elle aimait se noyer ? Sa bravoure, sa force et en même temps sa tendresse… ? La faible femme qu’elle était savait qu’il y avait quelque chose… Une chose qui la transportait, qui faisait qu’elle n’avait envie que d’une chose, pouvoir lui plaire. Le seul homme à ne l’avoir jamais regardé autrement que respectueusement, non pas comme une comtesse, pas comme une femme non plus, juste comme une personne en détresse, ce qu’elle était. La petiote se souvint de ce chaste baiser qu’elle n’avait pas pu estimer à sa juste valeur, tout simplement car il ne l’avait pas fait parce qu’il l’aimait, juste parce qu’il fallait qu’elle soit en état de choc pour être plus « crédible ».

La demoiselle se sépara de lui, s’apprêtant à le suivre à travers le château. Les hommes de mains de Grandchester ne devraient plus tarder à revenir et il fallait faire vite. Elle en était consciente et c’est pourquoi son regard azuré se releva vers Cahir, lui montrant qu’elle l’accompagnerait où qu’il aille, qu’elle lui faisait confiance.*

" P… Peut-être devrions-nous partir par les quartiers du Nord, à l’opposé des entrés. J’ai entendu dire qu’il y avait des salles d’Arts. Il y a surement des gardes mais certainement moins que dans des salles où nous serions plus susceptible d’aller… "

*Elle parlait doucement, son timbre tremblant. La jolie rousse tentait de l’aider mais à vrai dire, elle ne savait pas comment sortir. *

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 37 dimanche 01 septembre 2013, 14:04:58

« Partons… »

Il savait qu’elle n’allait pas bien, il savait ce qu’elle devait ressentir. La honte, la colère. Elle regardait le capitaine, elle regardait sa victime, et elle se disait que c’était injuste. Qu’elle n’avait pas à le tuer, qu’elle avait tué un innocent, qu’elle était sans doute fautive. La conscience est un curieux appareil, votre pire ennemi... Et votre meilleur allié. La conscience était cette ligne distinctive qui empêchait de transformer le rédempteur en bourreau, qui empêchait de transformer le soldat en monstre avide de sang. Une ligne ténue, qui, sans cesse, évoluait, au fur et à mesure qu’on voyait de quelles bassesses l’humanité, au sens large, était capable. Une ligne qui, sans cesse, fléchissait vers le bas, en vous rappelant à quel point votre propre conception de la moralité, du « Bien », était illusoire face aux dures et sévères réalités de ce monde. La pauvre Adelyn était une adulte, mais encore une enfant. Elle avait soudainement été balancée de sa tour d’ivoire insouciante à la dure réalité de ce monde, et avait réagi à la violence d’hommes n’étant pas dignes d’être des hommes par la seule arme qu’ils comprenaient, et qu’elle abhorrait : la violence. Elle vivait dans un monde de paix, un monde d’harmonie, un monde où la violence n’existait pas, et où la violence ne pouvait donc être que l’apanage de l’autre monde, des criminels et des forbans. Par conséquent, dans sa logique, en utilisant la violence, elle avait quitté ce monde de pureté et de douceur, de tendresse et de volupté, pour celui de la violence, du mal, et de la criminalité.

Cahir devrait lui parler sérieusement. Mais, pour l’heure, le temps pressait. Il était donc soulagé qu’elle avance, qu’elle sorte de sa torpeur, pour le suivre. Le duo remonta le long des couloirs sinistres des oubliettes. Le plan initial de Cahir, si tant est qu’on puisse appeler ça un plan, était complètement foutu. Le tocsin résonnerait bientôt, et la garde serait au complet, pour les empêcher de sortir. Cahir se retrouvait dans la même impasse que tout à l’heure : comment sortir de cet endroit ? Il réfléchissait rapidement. Adelyn serait une difficulté supplémentaire. Elle n’était plus dans le coup, il le sentait. Elle avait perdu cette volonté de s’évader, il le sentait dans la manière dont elle le suivait, presque comme un automate.

*Cesse de paniquer ! Tu es un soldat expérimenté, tu as reçu une formation, tu es inventif, alors, réfléchis ! Je suis sûr que tu trouveras rapidement une solution ! Et je pense que tu en as même déjà une en tête...*

Une voix réprobatrice s’imposa dans sa tête, dissipant ses doutes, et une idée commença effectivement à germer. L’apatride s’approcha des escaliers, quand la voix de la femme l’interrompit :

« P… Peut-être devrions-nous partir par les quartiers du Nord, à l’opposée des entrés. J’ai entendu dire qu’il y avait des salles d’Arts. Il y a surement des gardes mais certainement moins que dans des salles où nous serions plus susceptible d’aller… »

La salle des arts... Cahir savait que cet endroit était un cul-de-sac. Il n’y avait qu’un seul corps de garde pour entrer et sortir, et, autrement, le château étant assez haut, sortir depuis les remparts leur briserait les jambes. De plus, Cahir devait récupérer son cheval. Sans lui, ils n’iront pas loin. Il soupçonnait Adelyn de s’être évadée ainsi, en trouvant une position depuis les remparts où elle pourrait sauter sans se faire trop de mal, voire même une poterne, mais tous ces endroits seraient surveillés... Et, sans le cheval, ils ne pourront jamais mettre assez de distance entre eux et Grandchester.

Cahir hocha donc la tête.

« Très bien, Adelyn. Nous allons y aller... Je connais un peu les lieux, mais restez près de moi. »

Dans la mesure du possible, il allait falloir éviter les gardes. Cahir grimpa les marches, la main sur sa dague, mais il n’y avait personne dans le couloir. Il s’avança un peu. C’était le même couloir en pierre, éclairé par des torches à gauche et à droite. Il menait sur une grande pièce, mais Cahir entendit des bruits de pas, des bruits d’armure qui s’entrechoquaient. Des gardes se rapprochaient rapidement. Réagissant rapidement, sa main se saisit du poignet d’Adelyn, et il fila sur la gauche, ouvrant une petite porte, qui menait dans un débarras sombre et sinistre. La porte se referma lentement, mais pas totalement, et il attrapa Adelyn, la plaquant contre lui, les mains dans son dos. L’endroit était vraiment étroit. C’était un placard de rangement, avec des balais, des seaux, et quelques araignées velues qui, en voyant les humains, décidèrent de s’enfuir rapidement dans de petits trous rongés par le temps dans les murs.

« Notre seigneur a été estropié !
 -  Et on dit que la pute est en bas !
 -  N’oubliez pas de la laisser vivre, notre seigneur voudra sans doute se venger. »

Il y eut quelques rires gras. Ces hommes étaient moins intelligents que le capitaine qu’Adelyn avait tué. Cahir les laissa filer, tandis que l’une de ses mains était remontée pour caresser les cheveux d’Adelyn. Un geste qui n’avait aucun intérêt pratique en l’espèce... Difficile de trouver un subterfuge pour ce geste.

*Bah, tu cherchais simplement à la rassurer...* essaya-t-il de se convaincre.

Les gardes remarqueraient vite qu’il y avait plusieurs cadavres. Le temps était limité. Cahir pouvait encore fuir vers les écuries pour prendre son cheval. Seul, il l’aurait fait, mais, avec Adelyn, ce plan était complètement impensable, et il décida d’en revenir à sa première stratégie. Il la regarda.

« Il nous faut rejoindre la salle des arts rapidement. C’est une partie du château que je ne connais pas très bien, avoua-t-il. Pourriez-vous nous guider, Adelyn ? »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 38 jeudi 05 septembre 2013, 14:28:40

* La jeune femme était complètement perdue, entre la volonté de partir et celle de rester à cause de sa conduite irréparable. Par un simple geste, elle était devenue une criminelle et par conséquent, une personne qui devait être punie à sa juste valeur. Avait-elle donc droit à la liberté ? Elle n’en était plus sûr et si Cahir n’avait pas été là, certainement qu’elle n’aurait plus cherché à l’obtenir. Tous les préceptes qu’elle avait suivi sa vie durant s’étaient décimés sous le poids de l’acte assassin dont elle était coupable. Se racheter ? Oui mais comment…. ? Une seule chose parvint à son esprit, celle d’une mort pour une vie. Il fallait se sauver, elle et son compagnon, afin que la mort du malheureux capitaine ne soit pas vaine.

Ses prunelles baissées, seule la voix grave et solennelle de l’apatride parvint à lui faire prendre conscience qu’ils allaient suivre son plan. Était-ce la meilleure chose à faire ? Adelyn n’en savait que trop rien, ayant pour impression d’être une tare. Lui, le chevalier, ancien soldat avéré qui écoutait les conseils d’une fille de mauvaise vie. C’était grotesque mais avait-il seulement le choix ? Pourquoi lui faisait-il ainsi confiance, alors qu’elle-même n’arrivait plus à croire en ses capacités ? Cet homme la surprendrait donc toujours..?

Quoiqu’il en soit, ils se mirent en route, notre jolie rouquine succédant rapidement les pas de son étrange gardien. Ils gravirent des escaliers de pierres, écoutant attentivement le moindre son susceptible d’être une menace, jusqu’à parvenir à un couloir faiblement éclairé. Qu’est-ce qu’elle détestait ce château lugubre… Dire qu’elle était censée passer le restant de ses jours dans un endroit aussi  funeste et malsain. Pas étonnant que le major parti des femmes de Grandchester s’étaient suicidées ou étaient portées disparues. La forteresse était véritablement effrayante, même de l’intérieur, et malgré l’état de choc de notre comtesse, celle-ci recommençait à ressentir des sentiments comme la peur de demeurer dans un tel lieu. Comme elle aurait voulu entendre la douce mélodie de sa boite à musique logée dans un baluchon fait rapidement, contenant également un collier dispendieux qui lui sera fort utile s’ils parvenaient à s’échapper.

Soudain, un bruit se dirigeant droit vers notre petiote et son compagnon retentit, des voix fortes ainsi que le tintement d’armures. Des gardes… Ils venaient à leur rencontre et surement ne seraient-ils pas très aimables. Avant même que la panique ne puisse envahir le corps de notre donzelle, celle-ci fut embarquée par la poigne puissante du mercenaire qui les cachèrent dans une remise, en compagnie d’outils ménagers et de saletés. Il était vif et, pour éviter qu’elle ne puisse bouger, la plaqua contre son torse passant une main dans son dos et l’autre dans sa chevelure flamboyante, quelque peu décoiffée par les récents évènements. Les hommes se rapprochèrent de la porte, n’ayant pas aperçus nos deux évadés, parlant sur le compte de la lady qui avait les mains à plat sur le torse de Cahir, tandis que  son visage était logé sous le menton de son gardien.

Une pute… P..Pourquoi tous la considérait ainsi ? Elle n’avait encore jamais donné son corps et eux se permettait d’ainsi salir sa personne. Qu’allaient-ils rajouter en voyant les corps des soldats ainsi que de leur capitaine dans les oubliettes..? La jeune femme ne pouvait s’empêcher de se dire qu’ils lui attribuaient le mauvais adjectif. Et cela lui rappela qu’elle n’était plus pure, souillée par le sang de sa victime. Tout compte fait, peut-être qu’être une « catin » était plus glorieux comme titre que ce qu’elle avait pu commettre.

Les hommes du Lord se retirèrent lentement, rigolant lubriquement en pensant à la vengeance de leur maitre sur sa future épouse. Quoiqu’il fût certainement plus question de la prendre comme femme après l’affront qu’elle lui avait porté.

Adelyn respirait lentement, tremblant légèrement dans les bras de Cahir. Elle avait si peur… Et pourtant, sentir ces mains la caresser doucement, la presser contre le buste du chasseur. C’était si agréable. Elle avait envie de rester ainsi, plus encore, enrouler ses bras autour de son cou et ne plus le lâcher, humant son odeur tout en écoutant son cœur battre. Pourquoi ces instants ne duraient-ils que quelques secondes ? A peine eut-elle le temps d’apprécier cette étreinte qu’il la ramena à l’ordre, lui avouant qu’il avait besoin de son aide pour les guider jusqu’à la salle des Arts.  N’avait-il pas dis auparavant qu’il connaissait un peu les lieux ?

La belle demoiselle resta un moment silencieuse, déglutissant à cause de la nervosité de cette situation. S’il croyait qu’elle avait eu le temps de bien mémoriser le chemin jusque là-bas, il était bien optimiste ! Mais pour une fois qu’on avait besoin d’elle, qu’elle pouvait-être nécessaire...  Elle ne voulait pas lui mentir en disant qu’elle connaissait bien le chemin mais n’osait admettre qu’elle n’était d’aucune utilité. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, une fois dans sa vie mais quoi ? Accepter sa faiblesse ou bien tenter de trouver un chemin sans être certaine d’y parvenir ?

Ses yeux pétillants se relevèrent enfin vers ceux de Cahir, plus intense que le bleu de l’océan, sa bouche entre-ouverte. Elle ne voulait pas le décevoir, lire dans son regard un quelconque dédain. Lorsque des paroles s’échappèrent d’entre ses lèvres, sa voix était fluette et désarmée, ses joues s’empourprant d’une vive couleur.*

" J…Je ne connais pas non plus très bien le château mais… Je pense pouvoir nous y amener. J…Je ne sais pas si vous faites bien de me faire confiance mais je vous promets Cahir que je ferais tous pour que vous parveniez à sortir d’ici. Q…Quoiqu’il m’en coût. "

* Ce qu’il se passa ensuite, elle ne l’avait pas commandé. Son corps avait agi contre sa volonté, son visage s’étant rapproché du sien jusqu’à pouvoir y déposer un chaste baiser sur la joue. La jolie rouquine était prête à se sacrifier si cela permettait à rendre la liberté à Cahir et ce geste anodin était en quelque sorte une preuve de l’affection qu’elle lui portait. C’était ridicule, puéril même… Et pourtant, elle n’avait su s’empêcher de toucher à nouveau la peau de Cahir de ses lèvres. Plus qu’une envie, c’était une véritable pulsion qui l’avait guidé à agir de la sorte.

Sans plus attendre, Adelyn se défit de l’emprise de l’apatride pour sortir de leur cachette et observer les lieux. Se fier à des souvenirs pouvait être fatal mais c’était la seule chose qui restait à notre protagoniste : des brides de souvenances. Allez, rappelle-toi ! Montre que tu n’es pas qu’une sotte ! Puis, une lueur d’illumination.*

" Suivez-moi. "

* La jeune femme prit la tête du groupe, s’avançant dans les couloirs du château d’un pas mal habile mais rapide. Elle longeait les murs, regardant souvent derrière elle pour voir si son compagnon la suivait toujours et également par inquiétude de voir arriver des gardes de Granchester.  Leurs ombres se reflétaient sur les façades pétrées des galeries grâce à la lueur des torches, ce qui induisant souvent la demoiselle en erreur, prenant sa propre silhouette pour celle d’un ennemi. Une tendance à la paranoïa qui la rendait d’autant plus nerveuse. Mais il fallait qu’elle garde la tête froide, qu’elle ne fasse pas de bêtises. Rester concentrer…

Au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient de leur point d’origine, la délicate petiote commençait à prendre confiance en elle, se remémorant légèrement de certaines parties de cette vaste demeure. Oui, ils étaient sur la bonne voie, sans aucun doute ! Le lord ne mettait pas souvent les pieds dans cette partie du fort  et on le soulignait pas un moins bon entretien des murs et des sols, ses esclaves occupés dans des pièces plus visités. À vrai dire, il avait arrangée cette partie du château ainsi car il était toujours intéressant de montrer qu’on pouvait s’attacher à l’art. Seulement, ce n’était qu’une façade aux véritables activités d’Eric qui étaient bien moins louables.

Subitement, notre comtesse s’arrêta face à une vieille porte. Si elle ne s’était pas trompée, leur destination se trouvait derrière le seuil, il fallait juste l’ouvrir et s’y engouffrer. Mais serait-elle ouverte ? Telle était la question. Sa trainer, elle glissa sa main sur la poignée et vigoureusement poussa la porte. Peut-être un peu trop vigoureusement. Le poids de la poterne la déstabilisa et elle faillit de s’aplatir au sol. Elle avait été tellement persuadée que celle-ci serait fermé qu’elle y avait mis toutes ses forces. Seulement, elle était ouverte pour d’insolites raisons. Et quelle fut sa surprise lorsqu’elle remarqua qu’elle n’était pas à l’endroit prévue, à moins que… Tous les meubles étaient recouverts d’un tissu blanc maculé d’une fine couche de poussières. Elle ne se souvenait pas avoir vu pareils spectacle et c’est ainsi qu’elle crut faillir à sa mission.*

" J….J’étais pourtant sur que… "

*Adelyn continuait à observer la pièce, pour enfin apercevoir dans le fond des épais rideaux. S’il y avait des rideaux, certainement avait-il une fenêtre ! Peut-être que tout n’était pas perdue… ?

La belle s’avança donc, tentant de faire le moins de bruits possible pour finalement se trouver face aux sombres draperies. Elle les tira et remarqua en effet, une fenêtre qui donnait vu sur les bois. Ce n’était pas la salle des arts mais celle-ci ne devait pas se trouver loin, vu que c’était le même horizon qui s’affichait devant les prunelles bleutées de la lady. Son regard se porta ensuite vers le bas, regardant la hauteur qui séparait la fenêtre du sol… Mauvaise idée.

Contrairement à la salle des arts, ici, ils se trouvaient beaucoup plus haut, à une dizaine de mètres du sol et si notre protagoniste avait bien un problème, c’est qu’elle était sujette au vertige. Le vide la pétrifiait et elle se sentait incapable d’escalader les remparts. Mais surement que Cahir saurait le faire, lui…*

" J…Je ne vous ai pas bien guidé… N.. Nous sommes un peu plus loin de la salle. M…Mais peut-être que vous pourriez vous enfuir par cette fenêtre ? J…Je retarderai les gardes. "

*Notre charmante rousse avait formulé ces mots sans regarder Cahir, sa main serrant avec vigueur le rideau. Mieux valait-il que l’un d’entre eux s’en sort plutôt qu’il y ait deux morts et elle était prête à garder ce rôle. Maintenant, elle savait qu’il fallait convaincre le chevalier que c’était la meilleure solution. Il n’avait pas à payer pour elle… Sa voix tremblait toujours, sa gorge se nouant.*

" V..Vous avez été la seule personne à m’avoir sauvé par deux fois déjà. J… Je ne veux pas vous voir entre leurs mains Cahir… Vous m’avez déjà plus apporté que quiconque dans ma vie et je ne pourrais jamais vous rendre cela… "

*Des larmes coulaient sur ses joues, alors qu’elle voyait des hommes s’agiter à l’extérieur. Ils n’avaient plus le temps de chercher une autre solution…*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 39 jeudi 05 septembre 2013, 20:35:40

CAHIR

Que ne ferait-on pas pour les yeux d’une belle femme ? Cahir était dans le ventre de la Bête. La situation allait bientôt virer au chaos, et il avait une fenêtre de temps réduite, très réduite. Il fallait sortir avant que les portes du corps de garde ne se ferment, que le pont-levis ne se redresse. Son cœur battait la chamade, autant sous l’effet de l’excitation que de la peur. Après tout, les deux étaient un peu la même chose. Pouvait-on se sentir excité s’il n’y avait pas un zeste de peur à la base du sentiment qu’on ressentait ? L’apatride réfléchissait rapidement, éludant toutes les possibilités. Son plan était farfelu, grotesque, indigne d’un stratège militaire ashnardien, mais, en l’état actuel des choses, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Si seulement il avait bénéficié de son séjour ici pour explorer plus attentivement le château... N’importe quel château avait des failles : le système d’évacuation de seaux, les poternes, les arbres, les murs endommagés... Mais lui n’avait pensé, pendant ces jours, qu’à sortir, et n’avait jamais pensé pouvoir un jour se retrouver dans une telle situation. En d’autres termes, il avait négligé les enseignements les plus fondamentaux de son existence : être constamment sur ses gardes, analyser perpétuellement une zone donnée pour en rechercher les points faibles. Quand un soldat dormait, il ne se reposait pas, il veillait. Un soldat ne se reposait que dans sa tombe. Il avait oublié ceci, et, par sa faute, ils allaient devoir faire ce que Cahir détestait par-dessus tout : l’improvisation.

Son regard croisa alors celui d’Adelyn. Encore une fois, il fut absorbé par ce visage, d’une troublante beauté, d’une sérénité incroyable. Il déglutit faiblement, si proche d’elle... Il se surprit à pouvoir éprouver de telles choses dans une situation pareille, mais il n’était que partiellement responsable. Elle était tellement belle... Cette beauté lui donnait du courage, pour la sortir d’ici, pour l’aider à avoir la vie qu’elle méritait. Cahir avait échoué tant de fois, et brisé tant de vies... Le Destin se refusait-il donc à ce que, une fois dans sa vie, il daigne en sauver une ? Au moins une seule ? Néanmoins, il ne lisait plus dans le regard bleuté d’Adelyn le dégoût d’elle-même, mais une sorte de franche détermination... Ce qui n’était pas vraiment rassurant. Il se passait quelque chose dans sa tête, et il ignorait quoi. Et ceci était préoccupant.

Elle lui parla, de sa belle voix magique, lui disant qu’elle essaierait de le conduire à la salle des arts. Cahir était un observateur, et le choix des mots était intéressant. Elle voulait que lui sorte, mais pas elle...Il comprit ça instantanément, et tenta de parler, mais, à peine amorça-t-il le geste d’ouvrir sa bouche, d’écarter ses lèvres, d’inspirer pour parler, qu’elle alla se blottir contre lui. Son geste mourut dans un inaudible soupir quand le corps d’Adelyn heurta le sien, ses seins s’enfonçant tendrement et chaudement contre son torse. Elle l’embrassa sur la joue, et il cligna des yeux, évidemment surpris par un tel geste. L’apatride en fut d’ailleurs si étonné qu’il en perdit son souffle, l’observant en silence, un frisson sur sa joue. En silence, il bénissait son armure, qui cachait à merveille son érection naissante.

*Elle te fait de l’effet... Chercherais-tu encore à le nier ? Tu t’es tellement protégé de la méchanceté que tu es comme un enfant désemparé face à la bonté et à l’innocence... Méfie-toi, Cahir, méfie-toi, car ta naïveté a déjà causé ta perte, et, un jour, elle causera ta mort.*

Cahir n’écouta pas cette voix réprobatrice, et entreprit de suivre Adelyn. Elle ne voulait pas survivre, mais elle voulait que lui s’en sorte. C’était ce qui la motivait : ce n’était pas sa propre survie, mais l’idée de se sacrifier pour lui permettre de survivre. Il aurait du s’en sentir flatté, mais il se sentait surtout embarrassé à l’idée que ceci amène à coincer. C’était assez ironique, dans un sens, car il comptait également se sacrifier, si c’était la dernière option possible, pour la sauver. Par rapport à elle, lui ne méritait pas de vivre. Son droit à la vie était meilleur que le sien. Guerrier, violeur, meurtrier, assassin, bourreau, les rêves et les songes de Cahir véhiculaient le poids des morts, des années, de la punition, de cette rédemption qu’il ne trouverait jamais. Rien n’était plus bruyant que l’accusation d’un mort, car, devant la Faucheuse, on ne pouvait se dérober.

Il n’y avait personne dans ce coin du château, poussiéreux et isolé. Cahir ne s’y était jamais rendu, encore une preuve, s’il en était encore besoin, de sa décrépitude. Ce n’était pas un manque d’expérience, mais une preuve de faiblesse. Une faiblesse qu’il allait payer au centuple. Il avait un très mauvais pressentiment, comme s’il redoutait que ce château soit sa tombe. Il notait des fissures dans les murs, quelques lézardes. Le tapis était poussiéreux, l’éclairage venant de grandes fenêtres solidement fermées et grillagées dans les couloirs.

*Plus nous traînons ici, plus nos chances de sortir vivants s’amincissent...*

Elle continuait à marcher, gravissant un escalier en bois, aux marches branlantes et craquantes. Cahir vit, sans un coin, qu’une araignée velue avait piégé quelques mouches. Elle se cacha précipitamment, attendant que les envahisseurs s’éloignent pour continuer son repas. L’apatride esquissa un léger sourire, et continua à suivre Adelyn, dans un étouffant escalier en colimaçon, qui les conduisit dans un autre couloir. Toujours aucun garde. Ils s’approchèrent d’une antique porte, et débarquèrent dans une salle poussiéreuse, faisant penser à un salon abandonné, avec une bonne couche de poussières sur les meubles.

Visiblement, Adelyn s’était perdue. Cahir ne dit rien, guère surpris. Ce château était en effet très vieux, et labyrinthique, avec de nombreuses ailes. Comme lui, elle n’avait pas eu le temps de prendre ses marques. Cependant, ils n’avaient plus le temps de revenir en arrière. D’ici quelques minutes, les portes se fermeraient, les condamnant à une mort certaine. Cahir nota la présence des rideaux, et sentit l’espoir revenir. Son plan insensé allait pouvoir s’accomplir... Mais il devait commencer par repérer son emplacement. Fort heureusement, si Cahir n’avait pas mémorisé précisément l’intérieur du château, il en connaissait l’architecture externe. Le donjon principal comprenait deux ailes, et, autour du bâtiment, il y avait un épais mur, en hauteur, entouré par la forêt. Il y avait une cour principale, celle comprenant les écuries, séparant le donjon de la sortie, et des petites cours annexes Il nota la présence des rideaux, et, alors qu’il restait silencieux, Adelyn émit une idée grotesque.

« V..Vous avez été la seule personne à m’avoir sauvé par deux fois déjà. J… Je ne veux pas vous voir entre leurs mains Cahir… Vous m’avez déjà plus apporté que quiconque dans ma vie et je ne pourrais jamais vous rendre cela… »

Elle l’avait dit sans oser le regarder. Son plan était que lui parte. Ce ne fut pas la pitié qu’il ressentit, mais une froide irritation. Comment ? Oui, comment pouvait-elle seulement OSER dire ça ?! Comment pouvait-elle ainsi le rejeter, lui dire de la laisser crever ici ?! N’avait-il pas prouvé qu’il se battrait pour elle ? Il avait été jusqu’à estropier ce putain de Lord Grandchester en personne ! Il avait fait couler le sang, et, maintenant, elle OSAIT le congédier ?! Il serra le poing, résistant à l’envie de la gifler pour sortir de telles bêtises. Ses larmes l’aidèrent à se calmer... Ainsi que le tocsin.

Il l’entendit clairement, et se rua vers la fenêtre. Cette dernière était ouverte, et il pouvait entendre les sons de l’alarme.

*Merde !*

Le château était en état de siège ! Les portes allaient se fermer, les coinçant ainsi ! C’était pire que tout ce qu’il pouvait imaginer ! Ils n’avaient plus le temps... Il se retourna vers Adelyn, et se força à conserver son calme, respirant lourdement.

« Adelyn... J’ai perdu ma patrie, j’ai perdu le droit de porter un nom... Je n’ai même pas le droit, théoriquement, de porter cette armure et cette épée. J’ai perdu mon nom, répéta-t-il, j’ai perdu mon identité, ce que j’étais... Mais je ne vous laisserais pas m’enlever mon honneur. Je vous sauverais de cet enfer, Adelyn, que vous le vouliez ou non. »

Il attrapa alors fermement son poignet, devant probablement lui faire mal. Son regard acéré se planta dans le sien.

« Nous n’avons désormais plus que quelques minutes pour foutre le camp d’ici. Soit nous partons ensemble, soit nous restons. »

Il n’envisagea aucune alternative, et la relâcha. Le tocsin continuait à sonner, et Cahir s’avança dans la grande pièce.

« Je voulais un endroit éloigné des portes, afin de déclencher un incendie. Nous avons un rideau, du bois... L’incendie attirera l’attention ici, et nous pourrons en profiter pour filer aux écuries, et nous enfuir avec les chevaux. C’était mon plan initial... Mais il va falloir aller ouvrir les portes, maintenant. »

Elles devaient être fermées, maintenant, car c’était la procédure normale en cas de siège. Le temps allait être son pire ennemi. Il lui fallait déclencher un bel incendie, puis rejoindre les écuries, préparer son cheval, ouvrir ensuite les portes en s’infiltrant dans le corps de garde, rejoindre les écuries, et réussir, par on ne sait quel miracle, à fuir. C’était un plan complètement dément. Malheureusement, il n’avait pas le temps de l’affiner.

La pièce comprenait plusieurs bougies, et il alla en saisir une, avant de se diriger vers une table, et de la retourner. D’un coup sec, il la brisa, et récupéra l’un des pieds, en bois, puis demanda à Adelyn de le tenir, afin qu’il y mette le feu. La flammèche de la bougie remuait sur le morceau de bois, irritant Cahir. Il s’écoula plusieurs minutes avant que le bois ne se mette à noircir, et à prendre feu.

« Parfait ! s’exclama-t-il.

Il tint la torche improvisée, et l’approcha des rideaux. Le bois était ancien, et craquait. Le feu risquait de prendre plutôt bien. Il enflamma plusieurs rideaux, cinq ou six, à différents endroits, s’assurant que le feu ne s’éteigne pas, et vit ce dernier attaquer les rideaux, remontant vers le plafond, pour s’attaquer aux poutres, ainsi qu’au sol. Le feu prenait plutôt bien, exactement comme il l’avait escompté, et il balança la bûche sur le sol, sentant la fumée monter.

« On y va ! »

Cahir se mit à courir, retournant vers l’escalier, et choisit de monter encore, se dépêchant. Il alla à l’étage, et pouvait entendre les craquements du feu. Il se dépêcha, courant rapidement, traversant un long couloir, arriva à un angle, et continua sur sa lancée, et vit une fenêtre donnant sur la cour centrale. Il l’ouvrit rapidement. Il y avait des pages en bas, des gardes, et il pouvait voir que le corps de garde était fermé. Il mit ses mains en porte-voix, et hurla :

« AU FEU !! AU FEU !! »

Il retourna à l’abri. Les écuries étaient éloignées, et, pour les rejoindre, il allait falloir passer par les remparts. Il continuait à avancer, sachant que la garde allait venir près de l’incendie, afin de l’éteindre. Le feu prenait très bien, atteignant l’étage, provoquant des éboulements, en remontant vers le toit, qui était constitué de paille dans cette partie du château. La chance semblait enfin lui sourire, et Cahir rejoignit le rez-de-chaussée, où il trouva une porte menant vers les remparts. La porte conduisait à un escalier en pierre, et il grimpa, atteignant les remparts... Où il s’arrêta en voyant des elfes portant des armures noires, avec des écussons reconnaissables. Ils étaient dans la cour, et observaient d’un air suspect l’incendie, qui commençait à attaquer le toit de la bâtisse.

Il reconnaissait leurs écussons.

*Par l’Enfer Noir, des Havekars !*

Mais que faisaient-ils ici ?!



NARCISSE

Les Havekars étaient une compagnie de mercenaires appartenant à une organisation qui, selon les opinions politiques de ceux qui en parlaient, pouvait être considérée, soit comme un regroupement de terroristes, soit comme des résistants. Il s’agissait de la Scoia’tael, un regroupement de non-humains se battant pour leurs droits, militant officiellement pour que l’égalité raciale soit enfin instaurée dans les royaumes nexusiens ou pronexusiens, qui étaient marqués par une forte domination humaine. Les Havekars constituaient une compagnie de redoutables francs-tireurs elfes, qui portaient leur nom à cause des pointes qu’ils utilisaient dans leurs flèches : des pointes havekar. Une fois qu’une pointe havekar s’enfonçait dans le corps de la cible, la pointe s’ouvrait en quatre, déchiquetant la plaie, tout en se cramponnant à la peau, la pointe formant alors une espèce de crochet, nécessitant, pour la retirer, d’arracher la peau.

Pour ne rien arranger, les Havekars avaient tendance à saupoudrer leurs flèches d’un poison très efficace. Ils travaillaient occasionnellement pour Grandchester. Contrairement à d’autres branches de la Scoia’tael, les Havekars n’étaient pas des grands idéalistes. On disait que les elfes étaient une race noble, belle, altruiste et cultivée... Dans ce cas, les Havekars étaient le mauvais côté du miroir, un regroupement de criminels, de violeurs, de tueurs de « dh’oines », ainsi qu’ils appelaient les humains. Chaque Havekar avait une ceinture avec des petites bourses, chaque bourse comprenant un organe volé à un cadavre : oreille ou nez, généralement. Ils s’en servaient comme trophées, mais aussi pour se faire payer auprès de leurs supérieurs. Les Havekars étaient aussi efficaces qu’impitoyables, et étaient des archers d’exception. Et, comme tout mercenaire, ils se vendaient pour le plus offrant.

Grandchester faisait appel à leurs services quand il avait des problèmes chez des voisins, ou qu’il voulait déclencher des révoltes. C’é&tait une manière de prendre les domaines des autres, en envoyant ensuite ses hommes, pour faire croire qu’il avait éliminé la Scoia’tael. Tant que les Havekars pouvaient tuer des « dh’oines », et gagner de l’argent, afin de leur permettre de mieux tuer des « dh’oines », ils ne se plaignaient pas. Leur chef était un elfe borgne, qui prétendait s’appelle Lyraël.

« Un seul dh’oine ?
 -  Et une femme, oui… L’homme, tu peux le tuer… La femme, je préfère l’avoir en personne. »

Lyraël hocha silencieusement la tête, attendant la suite. Bras croisés, il se tenait devant Narcisse. Ce dernier venait d’être averti que la salope s’était évadée des cachots, estropiant son seigneur, et Narcisse, qui était alors en train de défoncer le cul d’une domestique qui n’arrivait plus à retenir ses sanglots, avait ordonné à cette bonne-à-rien d’aller chercher l’Havekar, tandis qu’il se rhabillait. Honnêtement, Narcisse n’aimait pas l’idée de travailler avec des Longues-Oreilles, mais Lyraël faisait du bon boulot. Narcisse avait mentionné une femme, et il était donc normal que Lyraël attende la suite. S’il fallait la ramener vivante...

« C’est la promise de Grandchester, précisa Narcisse. Mais elle est indisciplinée, et ile st certain que notre seigneur ne voudra plus d’elle... »

Lyraël émit un sourire entendu, comprenant ce que ça signifiait. Il avait le droit de la violer, voire même de la torturer un peu. Son sourire malicieux écœura Narcisse. Quand Lyraël tuait des femmes, il ramenait systématiquement deux choses : soit leurs tétons, soit leur clitoris, en pratiquant une excision brutale. Ce type était un malade mental. Mais, face à lui, ce misérable Ashnardien n’aurait aucune chance. Narcisse se devait de rester ici. Il était le second de Grandchester, et, pendant que ce dernier était blessé, il allait pouvoir ourdir sa révolte, trouver un moyen de se débarrasser de lui... Puis des Havekars. Narcisse imaginait déjà la scène, tout sourire : Lyraël récupérerait la fille, et l’aurait torturé. Alors, il capturerait Lyraël, et organiserait un immense procès public. Le peuple verrait en lui un héros. S’il cherchait simplement à tuer Grandchester, il s’attirerait l’ire de ses vassaux, mais, s’il se débarrassait de Lyraël et des Havekars... Alors, on le plébisciterait. Les fermiers enverront leurs filles robustes, aux seins laiteux, pour qu’il les déflore. Toutes les paysannes voudront être dans son lit, afin de profiter de sa vigueur.

L’elfe était content. Narcisse attrapa une bourse, et la balança devant lui. Lyraël l’attrapa. La moitié du paiement, comme convenu.

« C’est... C’est tout ? »

Narcisse renâcla, ne pouvant dissimuler le mépris qu’il ressentait pour cet être.

« La femme est incapable de se battre. Il n’y a qu’un seul homme. »

Lyraël fronça son unique sourcil.

« Ce ton méprisant ne vous va pas, dh’oine.
 -  Acceptez-vous la mission, oui ou non ?! »

Narcisse était quelqu’un qui voyait les non-humains comme des abominations, tout juste bons à remplir les harems et les foires. Ils appartenaient à un passé reculé, et, fort heureusement, oublié. Lyraël agit très rapidement. En moins de deux seconde,s il avait enjambé le bureau, et avait sorti de son gant une petite dague, qu’il glissa sous la gorge de Narcisse, le plaquant contre le mur, son corps écrasé contre le sien.

« Vous... Vous êtes fou ! grogna Narcisse.
 -  Petit dh’oine, petit rat visqueux qui voudrait manger un chat... rétorqua Lyraël. J’irais chercher la femme, je tuerais cet homme, mais, si tu veux revoir la femme, en un seul morceau, alors, cette somme ne constituera que le tiers de la somme totale. »

Narcisse éructa, grogna, siffla, mais la prise était trop forte. Son sang commençait à couler. L’œil unique de Lyraël ne tremblait pas, et son sourire excité semblait plutôt témoigner qu’il n’avait qu’une envie : l’égorger. Ça... Et la bosse se formant dans son pantalon.

« D’a... D’accord, d’accord ! lâcha rapidement Narcisse. Mais tu dois les retrouver. Ils sont encore dans le château.
 -  Ce sera rapide... Mais n’essaie pas de te jouer de moi, dh’oine. »

Lyraël s’écarta, et Narcisse, épuisé, s’appuya contre son bureau, se massant la gorge.

Ce fut à ce moment qu’il perçut l’odeur de brûlé venant de dehors.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 40 mardi 10 septembre 2013, 12:58:28

* Oui, elle pleurait, encore une fois. Les larmes glissaient sur son joli visage à la peau fine, onctueuse, pâle et fragile comme de la porcelaine, laissant montrer toute la tristesse qu’elle éprouvait à finir sa vie ainsi. Jamais Adelyn ne pourrait courir dans les champs pieds nus en humant le parfum de la liberté, sauter pour apprécier la légèreté de l’existence, courir sans plus s’arrêter, juste pour le plaisir de se sentir vivre. Jamais elle n’avait cherché des complications, guidée par des désirs simplistes, et pourtant… C’était trop. Trop de futilités pour le monde dans lequel elle était née, réalisant que les rêves le restent souvent, quel que soit leur nature.

Mais une dernière question lui taraudait. Pourquoi n’éprouvait-elle pas un quelconque bonheur en se sacrifiant pour celui qui faisait battre son cœur ? Était-ce encore cet égoïsme qui l’avait poussé à ôter la vie de ce pauvre capitaine ? Ou bien, s’agissait-il d’un regret de laisser derrière elle aucun souvenir de son passage dans cet univers ? Il fallait qu’elle cesse ces enfantillages et qu’elle puisse se délecter de la sensation d’être utile une fois dans sa vie. *

• Souris afin qu’il puisse partir… Souris en montrant que ton sort ne te fait plus peur… Cesse de pleurer et soit brave, montre ton courage… Tu en as ! •

*Voilà ce que lui dictait sa conscience, voilà ce qu’elle se disait pour ne pas s’effondrer. Il était temps qu’il s’en aille, avant qu’il ne soit trop tard. Le fort était un véritable piège qui se refermait rapidement sur lui-même et ce serait quasi impossible d’en échapper une fois actionné. Alors, pourquoi restait-il immobile dans la mesure où elle venait de lui dire qu’elle désirait qu’il sauve sa vie? L’apatride avait-il perdu la raison ? Il n’y avait plus de temps au doute et lui, hésitait. Il ne fallait pas qu’elle le regarde… Mais voilà que l’alarme de siège se déclenchait. Le signal retentissait clairement à l’extérieur et glaçait d’effroi notre belle comtesse qui  comprit très vite que Cahir ne pourrait plus fuir avec la même aisance, les portes se refermant sur elles-mêmes.

Soudain, alors que son regard était plongé vers l’extérieur, voyant les gardes se presser avec une efficacité impressionnante, elle sentit deux lourdes mains la retourner, l’obligeant à regarder le mercenaire qui était on ne peut plus nerveux, sa respiration difficile. Il n’hésita pas à la secouer, ce qui éveilla notre délicate demoiselle de sa torpeur insouciante. Il lui cita tout ce qu’il avait perdu pour lui faire comprendre qu’il ne souffrirait pas de perdre une des dernières choses qu’il lui restait : son honneur. Oh combien même il lui restait encore bien des choses qui semblaient importantes aux yeux de la lady, celle-ci resta muette en sentant ses mains se refermer sur ses poignets avec une force qui lui provoquait une vive douleur. Son regard se planta dans le sien, ces prunelles si bleues, si profondes…  La jeune femme restait bouche-bée, incapable de répliquer après ces paroles. Il voulait la sauver, quel que soit le prix à payer. Il était prêt à braver la mort pour une inconnue, une personne qu’il n’avait jamais connu auparavant. Comment cet homme était-il parvenu à perdre son nom et sa patrie ? Que s’était-il passé ..?

Adelyn n’eut le temps de réfléchir, voyant s’activer son gardien qui lui expliqua brièvement son plan d’évasion. C’était grotesque, pitoyable même… Et pourtant, c’était la seule chose de raisonnable à faire. Provoquer un incendie pour faire diversion afin de s’enfuir le plus vite et le plus loin possible. Le stratagème était basique et elle avait bien peur que cela n’échoue mais… L’espoir lui indiqua le contraire.

La belle à la chevelure de flamboyante prit entre ses doigts le pied d’une table que venait de casser Cahir, afin d’y allumer des flammes destructrices. Elle tenait la buche tandis qu’il plaça au-dessous de celle-ci une bougie qui avait bien du mal à prendre. Sans pouvoir se contrôler, la comtesse tremblait, son esprit lui ordonnant de se dépêcher. Malheureusement, il fallait attendre que le bois se mette à brûler et celui-ci comptait prendre son temps… Temps précieux qui valait tout l’or du monde. Mais alors que la pression montait pour nos deux protagonistes, le pied finit par s’embrasé. Elle tendit le manche à Cahir qui semblait plutôt satisfait. C’est alors qu’il s’avança vers les rideaux pour y mettre le fau ainsi qu’à d’autres matières combustibles. Tout cela se déroula bien vite et en un rien de temps, la pièce s’était transformée en un véritable four, la fumée arpentant les murs pour se glisser vers l’extérieur. Une fumée noire, acre, qui attirait sans nul doute l’attention des gardes.

Tout à coup, l’apatride lui fit signe de s’en aller et se mit à courir vers les escaliers qu’ils avaient empruntés quelques instants auparavant. Il était évident dans l’esprit de la demoiselle qu’il fallait qu’elle le suive mais dans sa course effrontée, le jeune homme était bien plus rapide qu’elle. La comtesse n’avait ni sa vitesse, ni son endurance et malgré tout l’adrénaline du monde, elle eut bien du mal à le rejoindre, sa respiration battante. Les infrastructures en bois de la demeure commençaient à s’écroulés, ce qui effrayait notre petiote qui s’essoufflait à force de courir. Que devait-elle faire ?! Cahir ne lui avait donné aucune instruction que celle d’aller aux écuries… M….Mais voilà la stratégie ! Peut-être qu’elle devait rejoindre les étables en attendant qu’il fasse diversion ? C’était fort probable mais si ce n’était pas le cas..? Dans le doute, elle reprit la direction vers son ami, qu’elle put rejoindre sans trop d’effort après qu’il se soit arrêté en dévalant les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée. Il était face à une porte qu’il emprunta, menant vers les remparts de la forteresse. La belle rouquine était complètement perdue, toujours prise par une incertitude qui la freinait dans ses actions. Dépourvue par les flammes et l’agitation des gardes, elle suffoquait et la distance qui s’installait entre elle et son gardien s’agrandissait. Il finirait bien par remarquer qu’elle n’était pas très rapide mais se retrouver aussi loin de lui la terrifiait. Elle ne pouvait pas l’appeler, sous peine de se faire remarquer. Il fallait juste qu’elle continue…

Ses pas rapides dans les marches en pierre, plus d’une fois elle faillit trébucher. Pourtant, la pauvre lady arrivait à reprendre sa course pour rejoindre petit à petit Cahir qui s’était arrêté dans un coin qui donnait sur la cour, son visage se déformant en observant la venue d’hommes vêtus d’armures sombres.  Elle continuait à cavaler, se précipitant sur son compagnon. Elle était pliée en deux, respirant rapidement, devenue rouge écarlate par ce sport mais également à cause de la chaleur et du stress.  La demoiselle avait bien du mal à reprendre son souffle et ne fit pas trop attention à ce qui alarmait le mercenaire.

Quand tout à coup, ses prunelles pétillantes se relevèrent  et remarquèrent que les nouveaux arrivants étaient des elfes. Adelyn n’était pas très instruite en matière de politique et de stratégie militaire mais elle en connaissait suffisamment que pour se rendre compte qu’une unité formée d’être non-humains n’était pas conforme aux préceptes de Grandchester. Si celui-ci utilisait certains terranides dans l’esclavage, jamais il n’aurait accepté que ceux-ci puisse intégrer sa garde. Il n’avait guère confiance en ces créatures et ne se risquerait pas à avoir des soldats « impurs ». Alors… Qui étaient-ils ? Un renfort ? Pour deux personnes seulement ? Enfin deux… Pouvait-elle vraiment se désigner comme une menace ? Avait-il…. Peur d’eux ? Des questions qui hantaient la jolie rousse qui se mit contre le mur, parlant doucement à Cahir.*

« Q….Que devons-nous faire..? E..Et qui sont ces hommes… ? S..S’ils restent nous ne pourrons jamais rejoindre les chevaux ! »

* Le timbre de sa voix était légèrement voilé, masquant une  crainte pourtant bien présente et si sa voix semblait calme, son regard trahissait ses sentiments. La belle se trouvait assez oiseuse et ne connaissait pas assez le domaine que pour pouvoir les guider sans risque de se faire attraper par les nouveaux toutous d’Eric. M…Mais qui tenait les commandes en fait ? Le capitaine de la garde spéciale était mort, le lord dans un piteux état. Qui contrôlait tous ces hommes ?  Une question qui n’avait pas vraiment d’utilité et qui pourtant, l’intriguait.

Notre comtesse déchue observait les alentours rapidement, cherchant une issue pour finalement voir au loin, sortant de la fumée, trois gardes qui se dirigèrent tout droit vers eux, sans pour autant les avoir aperçu. Sans attendre et sans même réfléchir, la Crawford prit la main de Cahir et le tira pour se dissimuler derrière une poutre en pierre, n’ayant pas de placards à portée de main. Heureusement pour eux, cette dernière était plutôt massive et suffisamment large que pour les cacher sans éveiller de soupçons. Notre jeune femme avait plaqué le chevalier contre le mur et lui fit un signe de se taire, pendant qu’elle regarda furtivement en direction des gardes. Ceux-ci rejoignaient la cour, pour des raisons qu’elle ignorait. Peut-être pour faire un rapport des dégâts ?

Quoiqu’il en soit, Ils ne pouvaient plus rester là, le danger rôdant. Elle lâcha un soupire, avant de murmurer  doucement à l’oreille de son compagnon. *

« P…Peut-être que nous devrions nous diviser les tâches… ? Nous n’avons plus beaucoup de temps et… N..Ne serait-il pas plus intelligent que l’un de nous aille ouvrir les portes pendant que l’autre se charge de trouver la monture… ? »

* Adelyn était consciente que cette technique était dangereuse, surtout pour elle, mais cela lui semblait plus pratique. Peut-être qu’il refuserait à cause de ce danger mais elle pensait sincèrement qu’il était préférable de faire ainsi. Une personne est beaucoup plus discrète que deux et… La demoiselle risquait fort de retarder Cahir.*

" N..Ne vous en faites pas. J…Je vous promets que je n’essayerais en aucun cas de vous abandonner. Que ce soit en partant sans vous ou… En restant."

*Oui, la jolie fleure prenait conscience qu’il ne s’en irait pas sans elle… Alors si elle voulait vraiment qu’il vive, elle devait s’enfuir avec lui. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est que s’il restait, elle resterait également pour la simple et bonne raison qu'elle ne pourrait plus se permettre de vivre si la seule personne qu'elle aimait s'en allait.*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 41 jeudi 12 septembre 2013, 02:57:05

La sinistre réputation des Havekars les précédait. Il était impensable que ces elfes renégats fassent partie de l’armée régulière de Grandchester. Comme beaucoup d’humains, Grandchester était un raciste patenté, qui voyait les non-humains comme une relique du passé, et distillait volontiers dans ses domaines cette haine pour les anciennes races. On aurait pu croire que ceci inciterait n’importe quel non-humain, par défaut, à refuser de travailler pour lui, mais les Havekars étaient bien différents. Ils ne s’intéressaient pas à la politique, et tuaient n’importe qui, sans distinction de race. Et, malheureusement, ils étaient aussi retors que redoutables. La spécialité des elfes était l’archerie, et les Havekars tiraient d’ailleurs leur nom des pointes qu’ils utilisaient pour leurs flèches : les pointes havekars. Une fois qu’une flèche havekar avait atteint sa cible, la pointe s’ouvrait pour se planter dans la plaie, l’agrandissant, l’aggravant. Du temps où il était Ashnardien, Cahir avait déjà eu affaire à eux. Il dirigeait une compagnie sur une récente colonie ashnardienne, et les Havekars avaient été engagés par un seigneur local pour repousser les Ashnardiens. Ils avaient attaqué la population, donnant lieu à un pogrom sanglant et sinistre. Si les hommes étaient généralement proprement égorgés, il en allait bien différemment des femmes, qui faisaient l’objet de leur cruauté.

*Je les ai traqués, et j’en ai occis la plupart... Visiblement, ils ont réussi à se reconstituer. J’aurais du me montrer plus méticuleux à l’époque... La vermine a toujours la vie dure.*

Toute une aile du château avait pris fin, et les gardes, les serviteurs, et même les Havekars, regardaient les flammes. Le feu avait pour lui d’être grandiloquent, majestueux, et impressionnant. Les elfes renégats devaient sûrement attendre que des dh’oines, ce terme méprisant désignant les humains, se brûlent. Cahir, lui, restait sur le mur du château.Dans le fond, ça ne changeait rien, et c’est ce qu’il dit. Néanmoins, il veilla à ne pas en informer Adelyn. Elle était déjà suffisamment nerveuse comme ça sans qu’il lui dise que des elfes violeurs et sadiques faisaient maintenant partie de leurs ennemis. Il s’avançait lentement le long des remparts. Ils ressemblaient à n’importe quel rempart. De l’autre côté, on apercevait la forêt environnante, avec, au loin, des montagnes, qui délimitaient le domaine de Grandchester. Il y avait quelques tonneaux et autres caisses parfois, abritant probablement des munitions, ainsi que des rangées pour entreposer les carquois et les flèches, en période de siège.

« Venez, Adelyn, allons vers les écuries... » lâcha-t-il, en guise de réponse.

Diable, il n’avait pas fait tout ça pour échouer maintenant ! Impossible d’enjamber les murs pour sauter. Il y avait bien des douves en contrebas, mais, à cette hauteur, ils se rompraient le cou. De plus, sans son cheval, ils ne s’échapperaient jamais assez rapidement. Cependant, dans sa tête, toutes les hypothèses négatives se multipliaient dans sa tête. C’était ainsi qu’il raisonnait, qu’il réfléchissait, en envisageant les pires scénarios pour, petit à petit, trouver la meilleure approche. Cependant, peu importe la manière dont il retournait l’équation dans sa tête, il en revenait toujours au même point : le temps allait lui manquer. Il lui faudrait seller son cheval, et trouver un moyen d’ouvrir la porte, puis amener le cheval... Or, dès que le corps de garde s’ouvrirait, les soldats l’entendraient, et fileraient vers la porte pour voir ce qui se passe. Il n’aurait jamais le temps de faire tout ça à la fois... Et c’est dans cette circonstance qu’une nouvelle idée se mit à germer dans sa tête, alors qu’Adelyn lui proposait une idée similaire :

« P…Peut-être que nous devrions nous diviser les tâches… ? Nous n’avons plus beaucoup de temps et… N..Ne serait-il pas plus intelligent que l’un de nous aille ouvrir les portes pendant que l’autre se charge de trouver la monture… ? »

C’était presque ça, et Cahir s’arrêta. Il y avait un archer devant eux, qui oscillait entre regarder l’incendie et le paysage. Un individu qui comptait les gêner. Il posa son doigt sur ses lèvres, intimant le silence, alors qu’Adelyn venait de lui dire qu’elle ne comptait pas l’abandonner. Furtivement, il s’approcha de l’archer. L’obscurité, ainsi que son armure noirâtre, constituaient ses alliés. Il tenait dans sa main sa dague, et voyait l’archer observer l’obscurité, regardant d’un air rêveur les étoiles.

*Sois heureux, je vais t’envoyer là-bas...*

Cahir bondit rapidement sur lui. Une main sur sa bouche, et l’autre vint se planter dans sa nuque, la dague le transperçant de part en part. Les yeux de l’homme se révulsèrent, son corps, au moment où la lame le percuta, fut comme traversé d’un spasme nerveux, et Cahir le sentit mordre son gant. Il attendit un peu, quelques secondes, puis poussa le corps, le balançant dans le vide, où il termina sa course dans les douves, son sang se mélangeant avec l’eau pour former une traînée écarlate autour de lui, alors qu’il flottait à la surface. L’apatride n’avait pas eu la moindre hésitation, et il se tourna vers Adelyn.

« Nous allons aller ensemble à l’écurie. Je vous montrerais mon cheval, vous lui mettrez sa scelle, et vous vous tiendrez ensuite prête. Lorsque j’aurais abaissé le pont-levis et soulevé la grille, les autres soldats vont se ruer. Vous devrez alors rapidement me rejoindre, et nous foutrons le camp de ce maudit château. »

C’était le plan. Cahir n’avait pas le temps de peaufiner. L’archer était la seule sentinelle sur leur route, et ils rejoignirent ainsi rapidement les écuries. Elles étaient proches de l’entrée du château, pour éviter que les chevaux ne se baladent trop. Il s’agissait de plusieurs longues granges. Généralement, il y avait des gardes autour, mais ces derniers s’étaient rapprochés de l’incendie. Cahir s’avança dans l’une des écuries, au milieu d’un enclos, et s’arrêta près d’un enclos sur sa droite, où un beau cheval noir se mit à hennir en reconnaissant l’apatride.

« Tonnerre, voici Adelyn. Adelyn, voici Tonnerre. »

La porte de l’enclos était verrouillée, et il se mit à trottiner pour récupérer les clefs, sur un mur, ouvrant ainsi l’enclos. La selle était là.

« Seller un cheval n’est pas compliqué quand ce dernier est docile. J’aurais aimé pouvoir vous en dire plus, mais le temps nous manque... Mettez-lui sa selle, et allez à l’entrée de l’écurie... Dès que vous verrez le corps de garde s’ouvrir, galopez vers ce dernier comme si les chiens de l’Enfer étaient à vos trousses. »

L’image n’était pas totalement fausse en la circonstance, et il posa alors chacune de ses mains sur les épaules d’Adelyn. Il avait besoin d’elle, il ne fallait pas qu’elle désespère. L’apatride se rapprocha d’elle, et l’embrassa, une nouvelle fois, sur les lèvres.

« Vous méritez de vivre, Adelyn, ne vous découragez pas. »

Lui-même ne savait pas trop ce qui lui avait pris de l’embrasser, mais il ne pouvait pas remonter le temps. Il s’écarta d’elle, avec un mauvais pressentiment, comme s’il n’allait jamais la retrouver, comme s’il craignait qu’elle ne retourne auprès de Grandchester, dans un excès de remords... Il aurait bien aimé la conserver avec lui, mais le sang allait sûrement couler à hauteur du corps de garde. Seller un cheval, ce n’était pas la mort, mais il savait qu’elle était sous pression, et qu’elle se reprochait d’avoir du tuer quelqu’un.

Il y avait trop d’incertitudes, et il n’aimait pas ça.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 42 lundi 16 septembre 2013, 19:57:47

* Se dirigeant rapidement vers les écuries, Adelyn jetaient des regards inquiets vers le chasseur alors qu’ils longeaient les remparts du domaine de Grandchester, évitant un bon nombre de soldats et d’elfes. À vrai dire, la jeune femme ne comprenait toujours pas la présence de ces derniers tant elle connaissait la haine viscérale que leur portait Eric. N’avait-il donc pas assez d’hommes que pour s’occuper de deux fugitifs ? Enfin, deux… Il était presque impensable qu’on puisse la prendre pour une menace vu que la seule fois où elle avait fait une victime c’était par chance, si l’on put dire ainsi. En tout cas, en voyant autant de personnes les rechercher, une certaine nervosité se cumula au fin fond des entrailles de la demoiselle qui avait de plus en plus de mal à croire en leur fugue salutaire.

Et pourtant, Cahir continuait à la trimballer à travers l’immense forteresse, se rapprochant de leur destination avec une facilité étonnante. La plupart des hommes de mains d’Erics s’occupaient d’éteindre l’incendie qui ravageait les quartiers de leur maitre par ses flammes majestueuses et meurtrières. D’où se trouvait notre jolie rousse, son regard pouvait discerner des sourires se feindre sur les visages des créatures elfiques qui se délectaient d’un spectacle accablant, celui d’esclaves humains pris au piège de ce feu dévastateur. Cette vision la déroutait, elle-même dégoutée de ne pouvoir aider ces pauvres gens. Comment pouvaient-ils être si indifférents vis-à-vis de la souffrance ?! Il est vrai qu’ils ne faisaient pas partis de la même race mais était-ce une raison suffisante que pour laisser mourir des innocents ? Apparemment oui.

Soudain, alors que son esprit semblait mitigé entre l’envie d’insulter ces êtres sans cœur ou de s’en prendre qu’à sa propre personne, l’apatride la stoppa, lui faisant signe de se taire. Face à eux se trouvait un archer plutôt rêveur qui observait les étoiles. Il était évident qu’il représentait une menace pour leur escapade mais quel ne fut pas l’étonnement de notre lady lorsqu’elle vit Cahir littéralement surgir de l’obscurité pour égorgé ce soldat songeur. Elle n’avait pas pu réagir, témoin d’une nouvelle scène morbide, ce qui lui provoqua un haut le cœur. I..Il ne faisait que son travail. P…Peut-être avait-il des enfants et une femme qui l’attendaient chez lui, une famille qu’il ne reverrait désormais plus jamais. Ce qui la choquait le plus dans tout ça, c’est que son « gardien » ne semblait même pas affecté par cette mort, continuant son chemin comme si de rien n’était. Elle, de son côté, était resté un instant immobile, voyant les images du meurtre du capitaine de la garde défiler sous ses prunelles embrumées. Encore du sang qui coulait, encore une vie qui se volatilisait dans cet univers infini, terminant sa course auprès des Dieux. A croire que son passage ne présageait que la mort et la souffrance…

Cependant, il était trop tard pour reculer. D’une part, Cahir était bien trop impliqué dans cette affaire et s’il se faisait prendre, serait pendu haut et court, et d’autre part, si elle se rendait à présent, tous ce qu’elle avait entreprit aurait été vain et les morts n’aurait « servi » à rien. La seule chose qui faisait douter la comtesse déchue, c’était la possibilité de réduire le nombre de décès en se rendant auprès du Lord. Mais sa conscience lui dicta de poursuivre sa voie, ayant promis à son sauveur de ne jamais l’abandonner. Alors oui, malgré les actes qu’il entreprenait, malgré qu’il lui ait menti, malgré tous les désastres qui se propageaient sur leur passage, elle le suivrait, où qu’il aille.

Cahir se retourna vers elle, lui indiquant qu’ils allaient plus ou moins poursuivre son idée bien qu’il allait au moins la conduire jusqu’à l’écurie. Ce n’était pas une stratégie élaborée mais c’était la seule envisageable. Il lui donnait quelques consignes puis leur périple continua jusqu’à ce que finalement, ils arrivent aux enclos des chevaux. Adelyn aimait bien les animaux mais n’était guère habituée à monter en selle, encore moins de les mettre ! Ce n’était pas vraiment le genre de chose qu’on apprenait lorsqu’on était une petite comtesse de pacotille. Sur le coup, elle allait devoir improviser.

Soudain, un hennissement la surprit dans ses pensées vagabondes, celui d’un étalon à la robe ébène venant de reconnaitre son maitre. Après une brève présentation de ce docile cheval portant le nom de Tonnerre, l’apatride se dirigea vers un mur proche de l’entrée pour y prendre des clefs afin d’ouvrir le box de l’équidé. Il lui montra la selle et lui expliqua à nouveau, rapidement, les consignes à suivre. La belle rouquine n’avait pas grand-chose à dire, se concentrant à ne pas émettre une quelconque maladresse. Les risques étaient nombreux et aucun d’entre eux pouvaient se permettre de faire une mauvaise manœuvre. C’était véritablement handicapant pour la jeune femme qui n’avait jamais rien fait de ses mains, sentant son cœur battre dans sa gorge tant elle était nerveuse. Il fallait rester concentré, calme et déterminé… C’était bien plus facile à dire qu’à faire !

Puis, à partir d’un moment, ses prunelles se plongèrent dans celles de Cahir qui, posant ses deux mains sur ses fragiles épaules, déposa furtivement un baiser sur ses lèvres. Sous ce brusque contact, son corps se raidit et son souffle se coupa. Les battements au creux de sa poitrine se firent plus intenses, plus rapide également et alors que d’un geste maladroit, elle se risqua à enlacer son cou sous l’effet d’une pulsion anodine, le mercenaire se retira sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’en empêcher.

Notre lady était des plus déconcertée, ses yeux brillants de milles éclats en fixant son partenaire, incrédules. Pourquoi ce second baiser ? Que ressentait-il pour se sentir l’âme à l’embrasser dans un moment pareil ?! Mais surtout… Qu’est-ce qui le poussait à faire une telle chose ? La première fois, la jolie rousse avait supposé qu’il était question de la troubler mais ici ? La perturber était-il vraiment nécessaire alors qu’elle était sous le choc de tout ce qu’elle avait pu voir ou même vécu ? Et avant qu’elle ne put dire un mot ou ne fusse qu’un geste, il s’écarta et lui dit des mots qui lui entravèrent son âme. E…Elle méritait de vivre… ?

C’était une phrase banale, dont le sens était presque évident. Tout le monde méritait de vivre… Et pourtant, entendre ces paroles furent comme un électrochoc. Personne ne lui avait dit ça, pour tous, elle n’était qu’une femme ignorante, sotte ou simplement faible. Faiblarde face à l’adversité du monde et de sa propre condition. N’avait-elle pas prouvé qu’elle n’était bonne à rien ? Qu’est-ce qu’il lui faisait croire en elle ?

La jolie fleure ne savait trop quoi répondre à cet aveu. Même un geste semblait superflu face à ce qu’elle ressentait. Une personne dans ce monde la considérait… Ses mains en tremblaient. C’était presque aussi fort que le baiser qu’il lui avait fait, pour d’obscures raisons. Comment lui faire comprendre qu’elle était ému par ce qu’il venait de dire ?

Son regard se releva vers celui de Cahir, un sourire sincère s’y affichant. Depuis quand n’avait-elle pas sourit de la sorte…? Adelyn ne savait plus et s’en fichait pas mal à vrai dire ! Ils n’étaient pas sortis de cette prison mais néanmoins, elle était heureuse de pouvoir croire qu’une personne serait toujours là pour elle. Son sourire ne s’estompa de suite, murmurant avant de s’éteindre juste une phrase.*

« Vous aussi… J…Je ne me découragerais pas… Tant que vous serez là. »

*Ils n’avaient pas le temps pour plus et même si l’envie de l’enlacer était présente, elle ne voulait pas qu’il soit troublé pour la tâche qu’il avait à faire. Se serait sans doute bien plus dangereux que de seulement mettre une selle à un cheval et elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour son sort. Son sourire se dissipant légèrement, elle se rapprocha de lui et dans des mots doux qui se voulaient rassurants, elle arriva à dire…*

« Allez-y Cahir… »

*Sa main s’était inconsciemment posée sur sa joue, caressant de son pouce sa pommette. La comtesse voulait qu’il s’en aille avec la certitude qu’elle ne faillirait pas à sa mission, qu’elle ne l’abandonnerait pas. Elle avait si peur…

… De le perdre.*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 43 mardi 17 septembre 2013, 11:05:25

Elle avait rendu son baiser, et son cœur s’emballa fortement à cette idée. Il avait été réellement difficile de s’arrêter, de ne pas poursuivre, de ne pas la caresser, de remonter sa robe, de glisser ses mains sur son corps. Oui, il avait vraiment eu du mal à se retenir. Lorsque le baiser se rompit, la première chose qu’il avait eu envie de lui dire était qu’elle méritait de vivre, car c’était effectivement le cas. Elle n’était pas une meurtrière, elle n’était pas une sadique, ni une perverse. Elle n’était qu’une femme innocente, qui, pour son malheur, s’était retrouvée avec un pervers. Cahir savait qu’il existait même à Nexus des individus valeureux, des parents aimants, des seigneurs intègres, mais cette race était en train de disparaître, de se réduire comme peau de chagrin. Adelyn n’avait pas eu de chance, et Cahir devait veiller sur elle... Aussi bien contre les menaces externes qu’internes, car il savait ce qu’Adelyn ressentait. Le poids de la conscience. Elle avait commis son premier meurtre, et c’était toujours quelque chose de traumatisant... Sentir la vie s’échapper du corps de sa victime, sentir ses yeux s’abandonner... On voyait la vie partir lentement, et on savait qu’on avait la responsabilité de ce meurtre. C’était quelque chose de terrible, tout simplement. Cahir le savait, mais il ne pouvait pas encore en parler à Adelyn. Au loin, on entendait les flammes crépiter.

Il fallait se dépêcher, mais l’apatride n’avait pas envie de se séparer d’elle.

« Allez-y Cahir… » lâcha-t-elle alors, comme si elle lisait dans ses pensées.

Sa main se releva pour caresser sa joue, et il se surprit à sourire. Il tendit la sienne, agrippant tendrement le poignet de la femme, pour l’embrasser dans le creux de sa main. Un baiser chaste, qu’on aurait presque pu avoir dans un conte de fées, où le preux chevalier venait au secours de la belle demoiselle en détresse. Il chassa cette comparaison stupide de sa tête, et se retourna, se dirigeant vers la sortie de l’écurie. Le corps de garde était en face, fermé, verrouillé. Le sang allait encore couler, et il se hâta, marchant vers ce dernier. Personne ne faisait attention à lui, et il pouvait entendre, au loin, des hurlements.

« Merde, ça brûle bien !
 -  Empêchez l’incendie de se propager ! Formez des chaînes, vite ! »

Cahir avait rejoint le corps de garde. Il y avait, en hauteur, deux hallebardiers, mais ils ne l’avaient même pas vus, préférant voir le bâtiment en feu. Le feu... Après tout, les flammes avaient toujours fasciné les êtres vivants. Le corps de garde, quant à lui, se composait de deux miradors à gauche et à droite. Il se rapprocha, et entra dans le corps de garde. C’était une arche en pierre, et il voyait, à gauche comme à droite, des espèces de gros treuils en bois permettant d’abaisser ou de relever le pont-levis. Des chaînes en fer filaient le long des treuils, et il étudia le mécanisme. Il devait y avoir, quelque part, une sorte de levier à remuer pour s’occuper de ça. Sur sa droite, un escalier éclairé par des torches montait, probablement à l’endroit où on pouvait relever la grille.

*Dépêche, tu n’as pas le temps d’étudier le paysage !*

Il grimpa les marches, et entendit des bruits émanant des gardes.

« On devrait aller voir...
 -  Notre mission est de surveiller ce point » lâcha une voix plus catégorique.

C’était une sorte de salle de repos, avec une table en bois, où les gardes passaient leur temps à jouer aux cartes et à manger des sandwichs. C’était l’équipe de nuit, et il n’y en avait que quatre. Cahir ne vit aucun mécanisme, et supposa qu’il devait y avoir une pièce en hauteur, au-dessus de l’entrée du château, permettant justement de l’ouvrir.

« C’est ridicule, le château flambe ! Et on raconte que Sire Grandchester a été estropié par sa femme...
 -  C’est une Crawford... Une salope, tout simplement.
 -  Alors, c’est ce con de Narcisse qui dirige ? On est vraiment dans la panade, alors...
 -  Si Grandchester meurt, il faudra se dépêcher... J’ai envie de me farcir cette salope de Joan depuis bien trop longtemps comme ça...
 -  La fille du boulanger ?
 -  Celle avec les seins laiteux, ouais... Elle nous regarde comme si qu’on était de la merde... Elle sait que Grandchester veut pas qu’on touche à ses serfs, mais, si Grandchester claque... Bon, bien sûr, on sera plus payés, ouais, j’dis pas... Mais j’dis que chaque situation a ses avantages...
 -  Tu lui montrerais qui est un homme, hein ? On dit qu’elle est promise à ce con de meunier...
 -  Ce connard à la queue rabougrie ?! Merde, rien que pour ça, j’ai envie de la culbuter, qu’elle découvre ce qu’est un homme, un vrai ! »

Les soldats rirent grassement, tandis que Cahir réfléchissait. Quatre. Il pouvait en tuer un par surprise, mais il ne pouvait pas se permettre un trop long combat. Les hallebardiers en haut, et probablement des archers, risquaient de débarquer. Or, face à des armes d’hast, un combat était très difficile, car les armes avaient une bonne allonge. Deux soldats jouaient aux cartes, l’un regardait par les créneaux, et Cahir eut une idée. Un plan d’attaque qui lui permettrait de se débarrasser d’eux rapidement, en bénéficiant de l’effet de surprise. En effet, ceux qui jouaient aux cartes s’étaient délestés de leurs armes. La seule menace potentielle venait donc de celui qui regardait par les créneaux. L’apatride l’attaquerait en premier.

Cahir attendit un peu. Il attendait le bon moment, celui où il pourrait frapper. Il s’élança alors, bondissant rapidement. Son coude heurta l’homme près des créneaux, lui brisant le nez en envoyant sa tête heurter le mur. Il poussa un couinement. Celui qui ne jouait pas aux cartes se retourna, surpris, mais n’eut pas le temps de faire grand-chose que Cahir le frappa à l’aide d’un uppercut, visant sa tête. Le coup sonna l’homme, et l’apatride tendit son pied, le poussant pour l’envoyer s’affaler sur la table, gênant ainsi les deux autres gardes.

« T’es qui, toi ?! »

Il ne leur laissa pas l’occasion de comprendre. Son épée siffla, égorgeant l’un des deux, qui poussa un grognement en s’affalant sur le sol, le sang jaillissant de sa gorge. L’autre se mit à paniquer.

« Hey, du calme, ‘me tue pas, putain, je... »

Cahir frappa encore avec son épée, faisant couler le sang. Il entendit alors du bruit derrière lui, et eut à peine le temps de pivoter qu’il vit le premier garde, celui contre les créneaux, foncer vers lui. Le sang jaillissait abondamment de son nez, et il avait brandi sa dague. Il allait l’abattre sur Cahir, qui réagit en levant les mains, attrapant le poignet de l’homme, essayant de le retenir. L’homme, fou furieux, lui postillonnait à la figure. Il avait les jambes écartées, et Cahir leva sa jambe, le frappant entre les jambes. Le souffle sembla manquer à son adversaire, et Cahir lui arracha sa dague des mains, avant de la planter dans sa tête, entre les deux yeux. La dague sortit de l’autre côté, laissant s’échapper un filet de sang. Il poussa le corps.

« Tu es l’apatride, huurrrfff... »

Il ne restait plus qu’un garde en vie. Il s’était étalé sur la carte. Cahir le dévisagea, le retournant pour le regarder. L’homme était paniqué, semblant implorer sa pitié.

« Écoute, je peux t’aider à t’é... »

La lame de Cahir transperça le corps de l’homme, s’enfonçant dans son ventre pour ressortir de l’autre côté. Le soldat écarquilla les yeux, vomissant du sang par la bouche. Cahir récupéra son épée en utilisant sa jambe comme point d’appui.

« Non... En... Enfoi... »

Le soldat ne termina pas. Ses yeux se révulsèrent, et il tomba sur le sol, d’abord en s’affalant sur ses genoux, puis en tombant sur le ventre, une plaque de sang rouge grossissant sous son corps. L’apatride s’était déjà retourné. Comme il l’avait pressenti, à gauche de l’escalier par lequel il était monté, il y avait une petite ouverture. Il alla à l’intérieur, se dépêchant, et vit, sur la droite, comme sur la gauche, des assommoirs. Ces failles faisaient office de fenêtres, et permettaient aux défenseurs de se défendre contre les assaillants, en bénéficiant d’une forte protection contre les attaques. Il y avait surtout un sorte de chaîne, permettant d’abaisser le pont-levis. L’ensemble fonctionnait sur un système complexe de poulies et de contrepoids pour permettre à un homme seul d’abaisser ou de fermer l’installation. Pour éviter la trahison, la tradition voulait qu’on soit deux pour réussir ceci. Cahir était soulagé de constater que Grandchester n’y avait pas songé.

Ses mains se portèrent vers la chaîne, mais, alors qu’il allait tirer dessus, il entendit des bruits de pas venant d’un escalier en colimaçon, l’un des deux menant aux miradors.

« C’est quoi ce ramdam, les... ? »

Cahir vit un hallebardier. Ce dernier portait une côte de mailles, et cligna des yeux en le voyant.

« Oh merde... »

Cahir n’avait pas le temps de tergiverser, et courut vers l’homme. Il avait une détente rapide, et le heurta à l’épaule, envoyant son adversaire s’étaler sur le sol. Cahir porta ses deux mains à son cou, comme pour chercher à l’étrangler, mais son adversaire s’avéra retors. Il lui cracha dessus, atteignant l’un des yeux de Cahir. Surpris, ce dernier poussa un cri, se déconcentrant pendant quelques secondes, ce qui fut suffisant pour permettre à son ennemi de le repousser, à l’aide d’un coup de pied dans le ventre. L’hallebardier se releva assez rapidement, et chargea à son tour Cahir, le poussant. Cahir en lâcha son épée, et tomba sur le sol, entraînant l’hallebardier à sa suite. Son adversaire passa par-dessus lui, et entreprit de se relever, mais Cahir fut plus rapide. Il lui tomba dessus, le poussant, et parvint à le frapper au visage, posant une main sur sa gorge, se servant de l’autre pour le frapper.

Le coup sonna son adversaire, mais, pour son malheur, l’hallebardier savait se battre. Les yeux injectés de sang sous l’effet du coup de poing, il leva son pied, atteignant Cahir à l’arrière du crâne, le surprenant. L’hallebardier en profita pour attraper la dague de Cahir, qui pendait à sa ceinture, et la planta dans son flanc. La dague s’enfonça dans l’ébonite, et Cahir poussa un hurlement de douleur quand la dague s’enfonça dans sa chair. L’adversaire se cramponna sur la dague, et la fit tourner, aggravant la plaie. Une douleur ivre et fulgurante éblouit Cahir, et l’hallebardier en profita pour le pousser, retirant la dague, faisant couler son sang. L’apatride s’écroula sur le dos, et vit son adversaire se relever, brandissant bien haut la dague, afin de l’abattre sur lui.

Dans un ultime réflexe, sa main droite agrippa la chaîne qui permettait de lever la herse, et il la tira vers lui. La chaîne heurta son ennemi à la tête, le surprenant, et la dague heurta la pierre, manquant de peu Cahir. Ce dernier se redressa alors, et attrapa la chaîne, puis s’en servit pour étrangler son adversaire, se glissant dans son dos, maintenant la tête de l’homme à hauteur de son torse. Du sang s’échappait des lèvres de l’apatride, alors que son ennemi se tordait devant lui, ses pieds s’agitant frénétiquement sur le sol, ses mains levées. Il lui agrippa la tête, glissa sur son nez, ses lèvres, baragouinant des insultes, alors que l’air lui manquait. Les chaînes se mettaient à rougeoyer de sang, et, peu à peu, l’ennemi cessa lentement de s’agiter, manquant de force. Quand Cahir le relâcha, l’hallebardier était mort... Et le guerrier sentit une vague de vertige le saisir. Il porta sa main à sa plaie, et tomba au sol, se réceptionnant avec son autre main.

*Non... Tu dois foutre le camp, Cahir ! Foutre le camp ! Pas mourir ici...*

L’entaille était profonde, il était en train de faire une hémorragie. Il réagit rapidement, en sueur, et porta sa main à sa ceinture, en sortant une fiole. Elle renfermait une Hirondelle, un élixir bleuâtre ayant la capacité d’accélérer sensiblement la régénération des cellules humaines. En l’état actuel des choses, c’était sa meilleure chance de survie. Il la décapsula, et la but d’un trait, sentant le monde se brouiller autour de lui. Que ce soit l’Hirondelle ou un effet secondaire, la pensée d’échouer si près du but, et donc de laisser Adelyn à son funeste sort, Cahir entreprit de se relever, s’agrippant aux chaînes trempées.

Plusieurs soldats approchaient du corps de garde. Cahir avait pu les voir, et il se dépêcha d’agir, tirant sur la chaîne. Il sentait ses muscles souffrir, même si ce n’était rien par rapport à sa plaie. Maintenant que l’Hirondelle agissait, la douleur réussissait le mince exploit d’être encore plus vive, comme si on le brûlait à l’acide. Il gémit à plusieurs reprises, tout en continuant à tirer. La herse émit un grincement terrible, si fort que Cahir crut qu’on l’eût entendu jusqu’à Tekhos. Il était en sueur, et continua à tirer, la herse s’abaissant à chaque coup.



Les deux gardes n’avaient pas entendu les bruits. En revanche, ils savaient qu’il y avait dans le corps de garde plusieurs types qui ne faisaient rien, et ils voulaient tout simplement leur aide. Cette incendie était terrible... Il s’agissait sûrement de ce sale apatride que toute la garde recherchait. Comme il n’avait aucune chance de survivre, il avait décidé d’incendier le château. Il avait probablement déjà violé et tué l’autre, la promise de Grandchester. On disait que ce dernier était mourant, qu’il avait été poignardé par sa promise. Les soldats ne voulaient même pas imaginer leur avenir sans Grandchester, et s’avançaient donc... Lorsqu’ils virent un truc bizarre... Surtout Edward, en fait, car il avait une bonne vue. La semaine dernière, c’était lui qui, à la parti de chasse, avait repéré le perdrix. S’il ne tremblait pas autant des mains, il aurait fait un archer magnifique.

« Hey, mais... Ils sont en train d’abaisser la herse !
 -  Quoi ?! Mais pourquoi ?
 -  C’est Grégoire qui supervise, il connaît la procédure. Le tocsin a sonné, les portes restent closes ! Même s’il y avait la putain de Reine Ivory dehors, sans autorisation de Grandchester ou du bellâtre, personne n’entre, ni ne sort ! »

Edward n’était pas qu’un fin observateur, il réfléchissait aussi rapidement, et comprit donc ce qui se passait.

« Oh merde, c’est l’apatride ! »

Étant proches des écuries, ils entendirent un cheval hennir et remuer. Edward réfléchit vite.

« Va prévenir les autres, on pourra pas le retenir ! Je vais voir ce qui se passe dans l’écurie.
 -  Hein ? L’écurie, mais... ?
 -  Remue-toi le cul ! »

L’autre homme, lent d’esprit, obtempéra. En réalité, Edward avait vu l’absence de cheval dans le corps de garde. Et, si cet apatride était malin, il ne ferait pas la même erreur que l’autre bonne femme. Il ne chercherait pas à s’enfuir à pied, surtout après ce qu’il avait fait. Il lui fallait donc retourner dans l’écurie. Edward sourit malicieusement à cette idée. Tout ce qu’il aurait à faire était de l’attendre en douce, et de le tuer quand il grimperait sur son cheval... Ou alors, il pourrait tuer ce dernier. Mais le cheval de ce lâche était une belle bête, une monture de guerre... Grandchester le voudrait sûrement comme cheval pour plus tard, alors, si Edward l’épargnait, il aurait peut-être une promotion...

C’est sur cette idée qu’Edward se dirigea rapidement vers l’écurie, tandis que son acolyte courait à toute allure vers les sergents occupés à éteindre l’incendie.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 44 vendredi 20 septembre 2013, 16:07:15

* Ce baiser… Ces lèvres se posant délicatement sur la paume de sa main lui apportant une tendresse dont elle ne savait pas capable un homme du gabarit de Cahir. Dans son esprit, cet homme était l’archétype du chevalier, courage et téméraire face à l’adversité. Mais lorsqu’il se laissait aller à de telles futilités, lorsque ses gestes se faisaient plus prudes, plus doux… Il ne jouait non plus le rôle du chasseur bourreau des cœurs mais bien plus celui d’un tendre amant. Elle ne ressentait pas qu’un simple attachement pour cet être galant et au plus le temps s’écoulait, au plus ses sentiments s’intensifiaient. Quel était-donc ce monde inconnu qui s’exposait à ses yeux nus, la plongeant dans un torrent ensorcelant ?

Il s’en était allé, sans se retourner, afin d’accomplir la tâche à laquelle il était destiné. Le travail de la jolie rouquine était bien moins fastidieux et d’autant moins dangereux. Tout ce qu’elle avait à faire était de placer cette selle sur Tonnerre et de s’enfuir à la vitesse de l’éclaire ! Il ne fallait pas trainer et même s’il était quasi certain qu’elle mettrait moins de temps que Cahir à réaliser son devoir, notre comtesse désirait finir au plus vite avec ce détail. Elle saisit alors la selle et, doucement, la posa sur l’animal. Bien qu’il soit docile, elle ne voulait pas l’effrayer. L’étalon était calme et restait statique, surveillant les moindres gestes de notre adorable petiote. Celle-ci n’était pas très à l’aise, à la fois stressée par tous ce qui se tramait dehors et inquiète pour Cahir, ayant un mauvais pressentiment, avec tous ces gardes errants. Tous ses sens étaient en alerte mais devant une telle pression, il n’était pas impossible qu’elle fasse une maladresse…

La demoiselle tentait d’accrocher les lanières de la selle, regardant avec un certain doute en dessous du cheval pour voir comment elle pouvait fixer tout ça sans que cela se défasse pendant la course folle qui l’attendait.*

• Peut-être en attachant ce truc là avec cette sangle ? Oui mais alors je fais quoi de cette cordelette ?•

*Elle était confuse et, un moment, soupira avant de tirer avec force sur l’attache, faisant hennir l’étalon qui n’avait pas apprécié cette brusquerie. Immédiatement, notre belle éperdue regretta ce geste, tentant en vain de calmer la bête qui faisait plus de bruit qu’elle ne pouvait s’en permettre !*

" Chuut ! Tout doux…  C..Calme-toi je t’en supplie !  Je ne le ferais plus mais par pitié, calme-toi … "

*La jeune femme tentait de caresser la tête du cheval qui peu à peu, s’apaisait sous les paroles de la future cavalière. En y repensant, elle n’avait jamais fait de cheval, du moins, pas dans une autre position que celle de l’amazone qui était la plus noble pour les Dames de la cours. Une position qui convenait parfaitement pour des ballades de santé, des promenades printanières ou autres activités qui gardaient un certain rythme de croisière. Mais ici, il fallait qu’elle apprenne sur le tas et surtout, elle n’avait pas forcement la tenue appropriée ! Sa robe blanche risquait de la gênée… Soit, elle n’avait pas vraiment le choix.

Mais voilà qu’un instant, Adelyn s’interrompit, entendant des pas se diriger vers elle. Elle restait immobile, son cœur oscillant doucement tant il battait la chamade. Ce n’était pas Cahir, à tous les coups, mais alors, qui donc venait ? Un soldat ? Un elfe ? Quel était ce danger qui se rapprochait d’elle… ? La belle n’osait pas regarder en direction de l’entrée, devant absolument se cacher ! Qui que ce soit, elle ne ferait pas le poids ! Que pouvait-elle donc faire ? Il fallait agir vite, être réfléchit. A son grand désarroi, la lady n’avait que peu d’idées en réserve ou alors, elles étaient des plus stupides. Convaincre la personne de la laisser s’en aller… Quelle belle utopie. Mais cette fois-ci, elle ne serait pas simple d’esprit. Un stratagème, vite !!!

Malheureusement, le garde n’allait pas ralentir pour lui laisser plus de temps. Bientôt, il serait à sa hauteur et elle ne pourrait plus rien faire. Elle tremblait, elle ne voulait pas que tous soit gâcher à cause d’un seul obstacle. Mais par ailleurs, elle ne voulait pas « éliminer » cet obstacle. Un mort sur sa liste de victimes lui suffisait largement. Quoique de toute manière, elle n’avait pratiquement rien pour se défendre.

Tandis qu’elle cherchait de ses prunelles aveuglées par le stress un moyen de s’échapper de cette désastreuse situation, Tonnerre se mit à remuer, n’appréciant pas la présence de ce visiteur. Allait-elle laisser échapper ses plaisirs, ses désirs pour un simple soupir ?

L’homme apparu devant la porte du box, observant avec un sourire au coin des lèvres l’étalon qui se dressait devant lui. Il fut tant absorbé par ses pensées qu’il ne distingua pas la pauvre comtesse qui avait un certain mal à retenir son calme. Respiration saccadée, cœur battant, elle restait prisonnière de ses tourments. Ne jamais savoir…. L’illusion d’une défaite qui pourrait se transformer en victoire ?

Soudain, elle eut une idée… Pas des plus brillantes et des plus astucieuses mais c’était la seule qui lui vint en tête. Elle n’avait plus le temps de poser le pour et le contre de sa décision.

La belle rouquine eut un moment d’hésitation mais ne laissant pas la place à la réflexion, la jouvencelle se racla la gorge afin d’attirer l’attention du garde. Celui-ci tourna son visage, observant la jeune femme avec étonnement. Immédiatement, il mit sa main sur le manche de son épée, près à dégainer son épée.*

" A..Attendez ! J… j’ai une offre à vous faire ! "

*Avant même qu’il ne puisse répondre, elle sortit de son baluchon le collier que l’esclave lui avait donné, ayant eu comme idée de l’utiliser comme monnaie d’échange. Les êtres humains étaient de nature avare et il était évident pour Adelyn  qu’elle préférait lui laisser le bijou au coût exorbitant plutôt que sa vie ainsi que celle de Cahir.

Mais étrangement, tout ne se déroula pas comme prévu… Le garde se mit à rire, semblant de toute évidence amusé par son offre.*

« Pauvre idiote ! Si je te tue, j’aurai non seulement le collier mais également une promotion certaine, vu que je pourrais également débusquer l’apatride. Etrange qu’il ne t’ait pas éliminé… Surement qu’il comptait te sauter avant de jeter ton cadavre dans un lac. Quoiqu’il en soit, il n’en aura pas l’occasion…»

*Le fourbe se rapprocha de la belle, ayant contourné l’étalon. Le visage de notre jeune femme se crispa, la peur ayant pris le dessus sur toute autre réaction.*

" J..Je vous en supplie… L..Laissez-moi partir… J..Je ne vous ai rien fait… "
« La bonne blague ! Si je te laisse partir, non seulement je mets ma vie en danger mais en plus je n’aurai rien à y gagner ! Finissons-en… »

* Ils étaient aux extrémités de l’enclos et d’un coup, il se précipita sur elle, avant d’être arrêté par un choc violent. En voulant se jeter sur notre jolie rouquine, le garde n’avait pas fait attention au cheval et passant derrière lui, celui-ci donna un coup de sabot qui vint se loger au niveau du visage du soldat, lui déboitant la mâchoire. Il n’était pas mort mais l’intensité du coup le projeta et il se mit à hurler sous la douleur, du sang s’écoulant de sa bouche.

Notre juvénile comtesse avait ses mains posées contre sa bouche, horrifiée par ce spectacle navrant mais également encore sous le choc d’avoir vu cet homme se jeter sur elle. Il avait agi de la même manière que le capitaine, près à l’éventrer pour les beaux yeux du Lord.

Soudain, elle entendit du grabuge à l’extérieur. MINCE ! Et si Cahir venait d’ouvrir le portail et qu’elle ne l’avait pas vu à cause de ce renégat ? Sans attendre, elle se issa jusque sur la monture, relevant sa robe pour pouvoir s’asseoir, laissant ses jambes à découvert à hauteur des cuisses et d’un coup sur les flancs de l’animal, sortie du box. La selle tenait mieux que ce qu’elle avait pu prévoir et de là où elle se trouvait, encore dans l’écurie, Adelyn pouvait voir la porte s’ouvrir…

Cahir avait réussi…

Un coup sur la bride de la bête et celle-ci se mit à galoper droit devant elle, fonçant vers la sortie de la forteresse. La jeune femme se cramponnait, ayant la peur de glisser mais n’osait pas freiner Tonnerre dans sa course effrénée. Au contraire, elle se surprit à lui ordonner d’accélérer.*

" Plus vite !!! Yaaaa !"

*L’adrénaline lui montait à la tête et elle put voir sur son chemin plusieurs hommes occuper à éteindre le feu. Ceux-ci se retournèrent en entendant le tintement des sabots de l’équidé et la virent s’enfuir à toute allure. Immédiatement, certains se mirent à crier des ordres aux subordonnés qui se mirent à sa poursuite.

Tout allait extrêmement vite et en moins de temps qu’il n’en fallait, la cavalière se retrouva près du portique. Cependant, elle ne voyait pas Cahir… O..Où était-il !? Que faisait-il donc ?! Peut-être qu’il avait eu des ennuis ? M..Mais alors comment se faisait-il que la porte s’était ouverte ?

D’un mouvement brusque, la jeune Crawford tira sur les rennes, stoppant du mieux qu’elle pouvait la folle chevauchée de sa monture. E…Elle ne partirait pas sans Cahir… C..C’était impossible qu’elle puisse le laisser là ! Elle lui avait fait la promesse de ne pas l’abandonner et elle s’y tiendrait, quoiqu’il lui en cout.

Elle n’abandonnerait pas la seule personne qui la retenait dans ce monde…*


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