Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

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Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 15 jeudi 18 juillet 2013, 14:50:32

Narcisse était plus populaire que lui auprès de Grandchester. Cahir avait pris des risques inutiles avec cette femme. Il avait empêché Narcisse de la violer, mais il connaissait Grandchester, il savait quel genre d’homme il était. Un homme qui n’aimait pas les femmes. Il abandonnerait volontiers sa femme en pâture à ses hommes, et Narcisse serait du lot. Cahir n’avait fait que prolonger le supplice de cette femme de la plus horrible des manières, en lui faisant don de la plus grande des souffrances de ce monde : l’espoir. C’était cruel... Mais il n’avait pas pu s’en empêcher... Tout comme il ne pouvait pas s’empêcher de serrer les poings en voyant les regards lubriques et intéressés de ces porcs. Des soldats, eux ? Depuis quand un soldat agissait-il ainsi, sans honneur ? Mais les Ashnardiens étaient-ils vraiment différents ? Non, ils étaient même pires. Cahir était bien placé pour le savoir, car il avait du abandonner une partie de ses principes pour eux, pour ses hommes, des tueurs. La guerre vous transformait, elle faisait ressortir toute la noirceur des individus, les transformait en monstres. Mais eux, ce n’étaient que des minables, des pisse-gorges qui, parce qu’ils avaient une arme, abusaient de leur autorité... Comme Grandchester. Cahir était fait. Il allait devoir partir. Narcisse ne lui pardonnerait pas de l’avoir frappé, et il ne pouvait pas rester dans une ville où tout le monde voudrait le tuer.

Mais pouvait-il abandonner Adelyn ? Cette perspective était tout simplement atroce, inconcevable. Il tenait à elle, à son innocence. Oui, elle était innocente, douce, presque de la matière dont on fait les saintes. Si Grandchester la massacrait, elle ne serait pas une martyre, rien d’autre qu’une pauvre femme brisée sans comprendre pourquoi. Cette injustice l’écœurait. Cahir, croyons-le ou non, avait toujours été un idéaliste, quelqu’un qui croyait que l’Empire d’Ashnard permettrait, par sa motivation, par son armée, de pacifier le monde. C’était une approche assez atypique de la guerre, consistant à penser que la guerre conduirait à la paix.

Adelyn réussit, surprenant Cahir, à formuler une demande, en exigeant que l’homme la protège. Il ne dit rien, croisant brièvement le regard du capitaine, devinant son scepticisme. Elle avait scellé sa tombe. Adelyn était la chose de Grandchester. Il était clair que Cahir serait un obstacle, une sorte de rival. Ce n’était pas de la jalousie amoureuse, simplement une volonté de posséder totalement sa chose, sans aucune cession envers des gêneurs. S’il restait auprès de Grandchester, il mourrait, c’était évident.

*Mais je ne peux pas lui en vouloir... Elle ne comprend comment les monstres et les pervers raisonnent... Elle n’est pas bête, elle est simplement perdue dans son conte de fées... Puis-je vraiment l’abandonner auprès de tous ces types ?*

Il connaissait déjà la réponse à cette question. Le capitaine n’hésita pas longtemps.

« Soit... Ne l’attachez pas, Messieurs, elle est suffisamment intelligente pour savoir où réside son intérêt... »

Oh oui, elle l’était, et même assez pour comprendre que rien de bon ne l’attendait ici. Absolument rien. Il devait l’emmener, oui, mais où ? Où diable pouvait-il la conduire ? Elle ne serait pas en sécurité avec lui, elle... Elle était trop pure pour lui, tout simplement. L’apatride se rapprocha d’elle, et enleva son manteau, découvrant son armure noirâtre, et la posa sur les épaules de la femme.

« Couvrez-vous, Adelyn. »

Il resta à côté d’elle, et le groupe se mit à marcher, rebroussant chemin. Il leur fallut une bonne demi-heure pour rejoindre les faubourgs du château, Narcisse jetant des regards furieux à Cahir. Le groupe passa devant une auberge animée, et, si Cahir n’avait pas été là, il y avait fort à parier qu’ils auraient fait une halte à l’auberge. Ils se rapprochèrent des fortifications du château, rejoignant le pont-levis, où plusieurs gardes étaient postés à l’entrée, avec des archers et des arbalétriers sur les murs. Les drapeaux de la maison de Grandchester flottaient devant eux.

« Que ramenez-vous là ?
 -  Va annoncer à Sire Grandchester que sa promise est revenue au château... Et qu’elle ressemble à une sauvageonne...
 -  Bien, Monsieur ! »

Le garde se retourna, et s’avança rapidement, tandis que la herse en fer s’ouvrit. Cahir restait à côté d’Adelyn, sentant cette dernière devenir extrêmement nerveuse, comme si elle rentrait dans une prison. Il se glissa dans son dos, posant ses mains sur ses épaules.

« Je vous en prie, Adelyn, avancez... Je vous en prie, ne leur donnez pas l’occasion de vous battre... Je veillerais sur vous, mais on ne peut plus faire marche arrière... Faites-moi confiance... »
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 16 jeudi 18 juillet 2013, 19:16:26

*Alors que tous les regards étaient dirigés en direction de cette perle brute qu'était Adelyn, celle-ci entamait une petite prière, espérant de toute son âme, de tout son être que ce qu'elle avait proposé au capitaine puisse lui convenir. Elle avait tellement peur... Rien qu'à l'idée d'être entre les mains de ces hommes corrompus jusqu'à la moelle lui donnait des nausées. Bien évidemment, elle n'avait guère envisagée que ce marché puisse nuire Cahir. A vrai dire, elle n'avait pas vraiment réfléchit et s'était laissée guider par son instinct et Dieu sait qu'il n'est pas très raisonnable d'agir de la sorte. Cependant, la demoiselle n'avait pas vraiment d'autre choix et quitte à se faire ramener jusqu'à son époux, autant que cela soit en meilleure compagnie!

Ses prunelles observaient intensément le capitaine des troupes, déviant à quelques reprises vers Cahir. Il avait l'air préoccupé... P...Pourquoi l'était-il? N'était-ce pas elle qui devait être inquiète de son sort? La belle n'avait qu'une vague idée de ce qui l'attendait entre les mains de Grandchester et ce n'était pas une perspective très attrayante qui apparaissait! Après tout, ce n'était pas pour rien qu'elle s'était enfuie... De plus, son escapade lui couterait très chère car il était plus que certain qu'elle serait punie pour cette fugue. Et cette punition l'angoissait terriblement. Q..Qu'allait-il advenir d'elle..?

La jeune femme restait les yeux rivés sur l'apatride, tout en gardant fermement ses bras contre elle pour se cacher du regard libidineux des gardes. Au plus elle regardait cet homme, au plus elle avait l'impression que la demande qu'elle avait formulée le dérangeait... La petiote en ignorait la cause cherchant brièvement une explication. Peut-être voulait-il percevoir au plus vite sa récompense et que faire le chemin avec la troupe mettrait plus de temps? Plausible... Ou peut-être que cette tâche l'incommodait? Comment savoir...? Cahir avait manifesté tant de réactions paradoxales en sa présence, voulant une fois la protéger, une fois l'emmener à sa prison, que cela perturbait Adelyn. Qui était-il au fond...? Elle n'en savait rien et c'était assez troublant de savoir qu'elle remettait sa sécurité à cet étrange individu. Peut-être avait-il finalement réussi à gagner partiellement la confiance de la donzelle?

C'est alors qu'elle entendit la voix grossière du commandant ordonner à ses hommes de la laisser libre de tout lien, acceptant ainsi leur "pacte".

Quel soulagement! La demoiselle laissa s'échapper un profond soupire, réellement rassurée. Si elle avait montré une candeur affligeante depuis le tout début de la rencontre avec le mercenaire, ce n'est pas pour autant qu'elle manquait d'esprit, comme pouvait le souligner le capitaine. Elle n'allait plus tenter de fuir tout simplement car ce serait ridicule. Ils avaient des chiens et des hommes habiles pour la ramener alors qu'elle n'avait dans son camp rien d'autre que sa volonté et si la volonté faisait des miracles, elle n'était guère suffisante que pour remplacer l'énergie, l'eau, la nourriture et le sommeil manquants. Échec et mat... Elle avait perdue face à la dureté de la vie et des forces armées d'Eric.

La délicieuse petite rouquine était toujours assise au sol, se reposant légèrement avant de prendre la route vers la demeure de Grandchester qui deviendrait bientôt la sienne. Du moins officiellement car dans le cœur trépignant de cet ange désolée, jamais elle ne pourrait se sentir chez elle dans un tel endroit même en y vivant toute sa vie. Cela resterait pour toujours la prison de ses rêves déchus et de son espoir éteint.

Puis, elle vit Cahir s'approcher, la recouvrant de son manteau. Elle avait sa tête relevée vers lui, ses prunelles pétillantes de gratitude.  Ce n'était pas grand-chose mais sentir cette veste sur ses frêles épaules la réchauffait aussi bien physiquement que physiquement. A la fois, il lui offrait de quoi la protéger de l'air frais de l'extérieur et des regards d'autrui, mais en même temps, cette petite attention émut la jeune fille qui avait l'impression que, pour une fois, on s'occupait d'elle. Elle ne savait pas comment le remercier et du coup, elle restait là, à l'observer, un léger sourire se formant sur ses lèvres, peut-être bien le dernier. Elle n'avait pas pleuré, malgré son désespoir, juste parce qu'elle se souvenait de son conseil et qu'elle préférait l'écouter. Elle devait se montrer forte, même si c'était extrêmement dur pour la jeune fille qui n'avait plus grand chose pour s'accrocher à la vie.

Finalement, ils prirent le départ, marchant sur les sentiers sinueux des vastes Terres, Adelyn les suivait tant bien que mal auprès du mercenaire, sa démarche complètement instable, exténuée. Durant le trajet, elle ne dit mot, se concentrant d'avantage sur son équilibre que sur une conversation avec Cahir. LA demoiselle aurait voulu lui faire comprendre qu'elle l'appréciait, que son soutient quelque peu étrange lui avait donné un espoir futile, certes, mais nécessaire pour qu'elle puisse surmonter cette nouvelle épreuve. Notre charme Lady à la chevelure flamboyante n'était pas encore complétement brisée et ce court répit, c'était à lui qu'elle le devait....Cela ne servirait surement pas à grand-chose, mais au moins, elle pouvait se préparer à l'avenir qui n'avait plus qu'une issue... Le château. Ça qui s'y déroulerait à l'intérieur, elle l'ignorait.

Après une bonne marche, le groupe arriva finalement aux portes de la vaste demeure du Lord Grandchester, toujours aussi lugubre et inquiétante. Lors de cette escapade, elle pouvait voir Narcisse sur son fidèle destrier qui jetait continuellement un regard menaçant en leur direction. Adelyn espérait de tout cœur qu'il ne fasse pas parti des chevaliers aux ordres d'Eric... Elle n'avait pas oublié la vilaine gifle qu'il lui avait donné ni même les propos qu'il avait utilisé. A vrai dire, à chaque fois qu'elle croisait le regard de cet homme, elle baissait le sien automatique, effrayée. Elle devait peut-être se montrer forte, mais ce n'est pas pour autant qu'elle l'était, malheureusement...

Puis, après un instant, la grande porte en pont-levis descendit, permettant à l'escadre d'entrer sur les terres d'Eric. Les drapeaux flottaient sur les remparts du château et au fur et à mesure que le pont se formait, au plus le rythme des battements du cœur de la jeune fille s'accélérait. E...Elle ne voulait pas rentrer. Son corps n'obéissait plus et seule une chose parvenait à ses oreilles...

http://www.youtube.com/watch?v=zuZ64gkB1Jg

La douce mélodie de sa boite à musique, qu'elle fredonnait doucement, inconsciemment. Elle était prise par une crise de panique. Sa vision devint trouble et l'illusion de voir des barreaux se refermer derrière elle était des plus réalises. Ses jambes flanchaient et elle crut un instant qu'elle allait à nouveau se retrouver à manger la poussière, mais ce ne fut pas le cas.

La désirable enfant sentit les mains de Cahir l'attraper par les épaules, le sentant derrière elle, la soutenant. Il était là pour l'encourager à avancer vers son tombeau, afin qu'elle ne se fasse pas battre. Surement ne tiendrait-elle pas le coup si elle devait subir le courroux du Capitaine. Son sauveur lui demandait de lui faire confiance, à nouveau... Avait-elle seulement le choix? Mais même s'il ne l'avait pas eu, la direction qu’empruntaient les battements de son cœur était celle de la foi... Si elle n'avait plus la foi en un Dieu parmi les cieux, elle en avait une pour cet homme... Peut-être était-ce son gardien? Peut-être était-ce son bourreau? Qu'importe...

"J....Je vous fais confiance Cahir..."

Alors, psalmodiant à travers les notes de sa boite à musique, elle se releva et mit un pied devant l'autre, jusqu'à atteindre le seuil du rempart. Une boule se formait au fond de sa gorge, l'empêchant de respirer normalement. La noble avait de plus en plus peur et sentait le danger tout autour d'elle.

Adelyn avait déjà vécu cette scène, lors de son arrivée au château. Comme un funeste souvenir, tous les détails des lieux demeuraient intacts dans sa mémoire. Une mémoire qui aimait lui rappeler les souvenirs de sa chambre, de sa musique, lui remémorant sans cesse d'où elle venait et à quoi elle était destinée. L'ombre de son passé aimait la tourmenter, la cloitrant dans un idéal inatteignable, celui de la liberté.

Notre protagoniste continuait à marcher lentement, retrouvant les lieux qu'elle avait fui, lorsque soudain, elle s'interrompit en voyant l'un des émissaires d'Eric arriver en sa direction, enfin, en la direction des soldats dans leur globalité... Son regard cherchait la jeune femme qu'il avait vu il y a quelques jours de cela, sans l'apercevoir.*


"Eh bien, où est la Comtesse...?"


*Il cherchait encore, évitant très nettement de toucher gardes couverts de crasses quand son regard se stoppa sur la jeune femme. Les yeux ronds, il ne pensait pas la retrouver dans un état aussi pitoyable! Il avait presque eut du mal à la reconnaitre mais il n'y avait pas de doute, sa beauté était toujours la même.*


"Par mes aïeux! Quelle horrible spectacle que vous nous offrez! Vous ne pouvez certainement pas apparaitre devant le Lord dans une tenue aussi indécente et révoltante!"


*D'un geste, il interpella des domestiques pour l'emmener se changer... Mais Adelyn restait figée sur place. E..Elle ne voulait pas partir sans Cahir... Elle ne savait pas pourquoi mais c'était plus fort qu'elle! Ses yeux se fermèrent et elle se sentit à bout de forces. Malgré tous les efforts du monde, la jeune femme semblait s'être transformée en poupée de chiffon et son corps vacilla, ne répondant plus à rien... Trop de faim, trop de soif.

Les esclaves l'attrapèrent in extremis et sans attendre les ordres supplémentaires de l'émissaire, ils l'emmenèrent dans la demeure... De son côté, ce dernier qui était aussi un conseiller au Lord se rapprocha de la troupe, l'air ennuyé.*


"Et bien.... La comtesse m'avait l'air épuisé! Elle nous expliquera la raison d'une telle fatigue. Se serait fâcheux que vous l'aillez abimé, une si belle créature.*


*Sa voix était cristalline et on sentait toutes les insinuations qui en ressortaient. Il se tourna vers le chef de la garde et lui lança un sourire complice.*

"Néanmoins, vous avez bien travaillé! Toujours efficace. Mais dites mois... Qui est cet homme qui vous accompagne?"

*Il désigna Cahir du regard, avant de partir discuter avec le capitaine*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 17 vendredi 19 juillet 2013, 20:14:47

Ses mains sur ses épaules n’échappèrent à personne. Il s’en serait maudit. Trop gentil, trop honnête. Où était donc passé ce fier guerrier élancé qui voyait toute forme de pitié comme de la complaisance ? Où était-il passé, cet homme droit et élégant, qui ne se serait jamais abaissé à côtoyer de tels êtres, à tolérer de tels regards sur sa personne, sans les battre ? La crasse d’Adelyn n’était rien par rapport à sa déchéance spirituelle. Lui, le courageux Corbeau Noir, le guerrier d’élite, un vulgaire apatride, un homme qui n’avait même plus le droit d’avoir un nom... Pauvre Adelyn, s’il était son gardien, alors c’est qu’elle était vraiment maudite, car il était un bien piètre gardien. Entre ses lèvres, elle semblait murmurer quelque chose. Une prière ? Cahir avait jadis cru à l’existence des Dieux... Ou, du moins, à l’existence de Dieux protecteurs et bienveillants... Mais personne ne l’avait protégé de son procès, de la sanction de la cour militaire... Alors, il avait du mal à voir l’utilité concrète d’une prière, mais il n’allait pas la sermonner. Il avait beau dire tout ce qu’il voulait, elle n’était pas dupe. Elle pénétrait, non pas dans un fort, mais dans une prison, et elle n’allait pas voir son futur époux, mais son bourreau.

Et lui, s’il restait là, il mourrait. Il devrait partir le plus vite possible, et cette simple idée l’écœurait. Il avait promis de l’aider, de la protéger... Mais que valait la parole d’un apatride, de quelqu’un qui, par définition, n’avait pas de parole, pas d’honneur, pas de fierté ? Il avait juré de la défendre, mais c’était une promesse qu’il était incapable de tenir... Comme celle qu’il avait faite de servir sa patrie, d’honorer le nom de sa père et de sa mère, de respecter sa femme, de ne pas jeter l’opprobre sur sa famille, sur sa femme, et sur leur enfant... À cette idée, Cahir sentait son cœur se serrer. Sa femme... Oh non, il ne l’avait jamais aimé, mais elle avait été enceinte... Ça, il en était sûr. Il avait une descendance, quelque part... Un fils qui, avant même d’être né, avait comme père un traître... Un fils qui, avant même d’être né, avait déjà toutes les raisons du monde de haïr son père. La vie n’avait pas été tendre avec lui. C’était peut-être pour ça que, en fin de compte, il se sentait si proche d’elle... Comme lui, elle n’avait pas eu de chance.

Adelyn et Cahir se retrouvèrent dans la cour, où un intendant se rapprocha, s’offusquant de voir l’état dans lequel Adelyn était. La cour était assez grande. C’était un beau château, solide, avec des murs épais, et de nombreux gardes. Il y avait un puits au centre, et le donjon dominait toute la zone. Il était au bout de la cour, avec des dépendances à gauche et à droite, comprenant les parties réservées aux pages, ainsi que les écuries, où il y avait le cheval de Cahir. L’arrière du château comprenait des quartiers plus privés : les jardins personnels de Grandchester, avec le cimetière du château, menant à la crypte. Une autre partie du château comprenait la caserne militaire, avec la cour d’entraînement, et était accessible depuis la cour principale, mais un simple visiteur ne pouvait pas y aller.

« Par mes aïeux! Quelle horrible spectacle que vous nous offrez! Vous ne pouvez certainement pas apparaitre devant le Lord dans une tenue aussi indécente et révoltante ! »

Cet homme était sûrement le chambellan de Grandchester. Cahir avait besoin de lui pour rencontrer deux personnes : le bailli, afin d’obtenir sa récompense, et le connétable, afin qu’on attelle son cheval. Sa résolution était décidée : il partirait dans l’heure. Ainsi, tandis qu’on emmenait Adelyn, Cahir se forçait douloureusement à ne pas regarder, ne voulant pas qu’elle se raccroche à lui, à un espoir perdu. Il était bien placé pour savoir que la pire des souffrances, pour un damné, était l’espoir. L’espoir vous donnait la force de survivre à vos blessures, de continuer à vous battre, alors même que cet espoir était fictif... Et, quand vous le réalisiez, c’était pire que tout, pire que tous les coups de fouet, les réprimandes, les os brisés, et les coups qu’on avait pu vous infliger. Quelque chose se cassait en vous... Plus Cahir entretiendrait cette flamme, plus Adelyn s’y brûlerait. Il ne pouvait pas la faire souffrir ainsi... Ce n’était pas juste pour elle.

*Je suis désolé, Adelyn, mais nous ne sommes pas dans un conte... Dans la vie, il n’y a pas de héros, rien d’autre que des monstres, des déceptions et des espoirs brisés...*

Il était plongé dans ses pensées, n’entendant pas la conversation entre le capitaine et le chambellan, jusqu’à ce qu’on parle delui. Il releva alors la tête.

« Néanmoins, vous avez bien travaillé! Toujours efficace. Mais dites mois... Qui est cet homme qui vous accompagne ? »

Cahir nota que son manteau était sur le sol, et le récupéra distraitement.

« Lui ? s’exclama le capitaine. Ce n’est pas personne, rien de plus qu’un vulgaire apatride, lâcha-t-il, sur un ton suffisamment fort pour qu’Adelyn l’entende. À l’origine, c’était un Ashnardien, mais il...
 -  J’ai récupéré la fiancée de Sire Grandchester, alors même que des brigands allaient la détrousser. J’exige al récompense promise par le seigneur. Où puis-je trouver le bailli ? »

Le chambellan hésita, mais le capitaine ne nuança pas. Il n’était pas dans son intérêt de mentir, car on pourrait croire qu’il était celui qui avait ainsi mis Adelyn dans cet état. Le chambellan lui indiqua où trouver le bailli, et Cahir se mit en marche. En chemin, il vit, près d’un feu de camp, Narcisse, en compagnie de plusieurs soldats à l’air mauvais, qui le regardèrent fixement, Narcisse ayant une lueur assassine dans le regard.

*Pars dans l’heure, ou ils te tueront...*

Il entra dans la salle centrale du château, celle qui faisait office de banquet, et vit plusieurs autres soldats. Chacun lui semblait être une menace. Il grimpa à l’étage, et trouva le bailli dans ses appartements.

« Oui, on m’a prévenu que la petite était revenue... Et c’est grâce à vous, hum ? J’espère que ces pièces d’ors sauront soulager votre conscience. »

Si, en plus, il fallait qu’il tombe sur un moralisateur... Cahir ne répondit rien, attrapa une bourse, et ne vérifia pas le contenu. Voir une seule de ces maudites pièces lui donnerait envie de vomir. Il enfila sa bourse, et descendit les marches, rejoignant ses quartiers. Il avait une misérable cellule, et enfila rapidement ses affaires, regardant distraitement par la fenêtre ce qui se passait dehors. Il y avait des patrouilles de soldats, des feux dans les tours pour éclairer les archers. Il récupéra ses affaires, et se dépêcha de partir, écartant quelques pages qui le gênaient, et rejoignit les écuries. Son cheval était là, et il tomba rapidement sur un garçon d’écurie, qui l’aida à mettre sa selle.

« Pourquoi ce départ précipité, M’sire ? demanda le brave garçon.
 -  J’en ai assez de cette région. »

Et Cahir éperonna son cheval, avançant vers la sortie.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 18 dimanche 21 juillet 2013, 18:59:16

*Avant de s'écrouler, Adelyn s'était tournée une dernière fois ne regardant ni le Chambellan, ni le capitaine, ni Narcisse... La seule chose que retint l'attention des prunelles bleutée de la belle fut Cahir, dressé devant elle, ne faisant aucun effort pour la retenir des esclaves qui l'emmenaient dans ses appartements. Pas un geste, pas un regard, comme si rien ne s'était passé... En s'affalant sur les domestiques, le manteau qui la recouvrait s'était retiré et se fut l'unique chose pour laquelle l'apatride daigna porter son attention.
L'apatride... Ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ce diminutif sortir de la bouche d'un des hommes le côtoyant. Était-ce pour cela qu'il ne semblait s'attacher à rien? Était-il vraiment indifférent au malheur qui s'abattait sur notre demoiselle? On disait que les hommes comme lui ne s'attardaient sur rien, n'ayant ni honneur, ni foi, ni fierté, qu'il s'agissait juste de bannis voués à l'exil. Cahir était-il vraiment ainsi...? Notre rouquine ne voulait y croire et pourtant, elle sentit une profonde déchirure lorsqu'elle se fit emmenée, son sauveur l'abandonnant à son triste sort.

La lady ignorait ce qu'il s'était passé par la suite, ayant perdue conscience... Elle sortit de son lourd sommeil que quelques heures plus tard.

***************************

Allongée dans un grand lit en baldaquin, les doigts de notre précieuse enfant glissèrent sur une couverture à la douceur fascinante d'une qualité insoupçonnée. Elle était légère, fine et pure comme la soie, une matière que seuls les hommes les plus riches pouvaient se procurer. Ses perles brillantes s’ouvrir lentement, observant le lieu où elle se trouvait. Les murs étaient faits à partir d’un marbre poli de grande valeur, ornée de pierres splendides et de fines banderoles d’or. A ses côtés, une petite étagère en bois vernis où était posée une petite boite. Les yeux de notre charmante rouquine s’ouvrirent d’avantage, reconnaissant ce petit objet qui comptait tant pour elle… Sa boite à musique ! Elle était là, intacte, l’attendant patiemment depuis son départ. Sans attendre, elle se rapprocha pour écouter la douce mélodie de cet instrument qui l’avait bercé des années durant. Cependant, son corps lui rappela ses nombreuses blessures, celle sur le bras notamment, qui lui infligeaient une douleur accablante, la tiraillant de crampes et courbatures.

La jeune fille décida donc de rester coucher afin de se reposer encore un peu. Elle ne savait pas comment elle était arrivée jusqu’à cette chambre qui lui était destinée mais apparemment, elle avait été lavé et changé. En effet, ses cheveux sentaient bon le shampoing et elle portait une petite robe de nuit en satin blanche qui lui tombait au milieu des cuisses. Le fait de ne se souvenir de rien était assez perturbant… On pouvait lui avoir fait moult sévices qu’elle ne s’en serait rendu compte, même si cela semblait peu probable.

Soudain, une personne entra dans la pièce. Adelyn s’était immédiatement mis en alerte, le souvenir d’Eric pénétrant dans cette chambre pour la violer lui revenant en tête. S…Serait-ce lui ? A…Allait-elle finalement se faire violenter par son futur mari malgré tout ce qu’elle avait enduré ? Son cœur battait la chamade et sa respiration s’était également accélérée, le souffle court. Elle avait peur et ça se comprenait…

Mais finalement, ce ne fut qu’une esclave.

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Une jeune femme au visage affligé avec un collier accroché au cou où il y avait l’insigne de la maison des Grandchester inscrit dessus. C’était une humaine fort jolie et on pouvait lire dans son regard qu’elle était malheureuse, dans ses gestes qu’elle ne vivait non plus par envie mais par nécessité. Il fallait qu’elle serve, ce pour quoi elle était née tout comme Adelyn était née pour se marier avec un homme riche et puissant. La domestique avait en main un plateau contenant une cruche d’eau et de la nourriture… L’odeur de la viande s’imprégnait dans la pièce rapidement et les papilles de notre petiote commencèrent à saliver. Q..Qu’est-ce qu’elle avait faim ! Elle était prête à manger un bœuf ! Sa servant s’approcha et déposa le plateau devant elle, sans un mot, puis se retourna sur ses pas, quittant la pièce aussi rapidement que possible. Arrivée à la porte, celle-ci posa un regard compatissant vers Adelyn, avant de lui lancer d’un ton froid.

« Messire Grandchester désire vous voir au banquet dès que cela vous sera possible…. Il insiste. Je suis derrière la porte si vous avez besoin d’aide. »

Elle ferma la porte, sans dire son nom et sans attendre la réponse d’Adelyn qui se retrouvait obligé à assister à cette festivité. Pourtant, son cœur était bien loin de vouloir faire la fête… Bien au contraire. Alors qu’elle commença à manger ce repas tant attendue, des larmes coulèrent le long de ses joues, silencieusement, sans un sanglot… Elle pensait à Cahir.

P..Pourquoi ? Pourquoi n’était-il pas près d’elle, en train de la rassurer comme il avait su si bien le faire ? Eric lui avait-il dit de partir pour qu’il ne soit plus présent ? Elle ne savait pas mais quoiqu’il en soit, il venait de la trahir, lui qui lui avait promis d’être toujours là pour la protéger… E..Elle y avait cru et se retrouver maintenant seule, sans personne pour l’aider, face à ce destin trop lourd pour ses épaules. Bien qu’elle soit vêtue et qu’il ne fasse pas froid dans cette chambre, la jeune femme avait l’impression d’être congelé dans une glace qui l’emprisonnait, l’empêchant d’agir. Il n’était plus là pour la réchauffer par ses gestes et son regard… Il était parti… C’était bien un apatride et elle, s’était fait berné, à nouveau.

Elle avait si faim qu’elle avait engloutit la viande et les légumes à une vitesse vertigineuse… Elle bu un verre d’eau, se rafraichissant, avant de prendre sa boite à musique et de l’écouter. Se son la rendait triste… Elle ne savait dire pourquoi mais lorsqu’elle entendait cette mélodie enchanteresse, ses pensées étaient tournées vers Cahir. L'espérance envolée, la volonté brisée, Adelyn s’empressa d'enfuir son visage dans son oreiller et laissa couler les larmes chaudement, ne pouvant se contenir d’avantage. Elle avait vraiment tout échouée et se retrouvait dans une situation encore moins préférable à l’initiale. Eric la punirait de s’être enfui, elle avait repris des forces mais était toujours très faible, et personne pourrait la sauver du châtiment qu’on allait lui faire. Méritait-elle cela… ? Surement pas mais la vie était ainsi, dure, cruelle et injuste. Elle aurait dû le savoir mais apparemment, ce n’était qu’une sotte. Ses rêves ne volaient pas bien haut mais c’était suffisant que pour souffrir lorsqu’on redescend de ses aspirations.

Elle voulait restée dans ce lit, ne plus bouger et attendre le lendemain en espérant de ne pas se réveiller mais elle savait que si elle n’assistait pas au banquet, sa répression sera largement plus lourde encore qu’elle ne le serait. Alors, notre lady se releva, ses jambes engourdies, se dirigeant machinalement vers la garde-robe afin d’y trouver de quoi se vêtir… Son choix fut assez rapide dans la mesure où elle mit la première chose qui lui vint sous la main. C’était une longue robe de bal bleue nuit moulant le haut du corps jusqu’aux hanches, avant de retomber élégamment au sol. Comme coiffure, elle laissa ses cheveux comme ils étaient, c’est-à-dire lâché, dégringolant sur ses épaule pour finir en une cascade flamboyante s’estompant à mi-dos. Elle n’aimait pas garder ses cheveux lâchés mais qu’importe, ça mettrait trop de temps de faire une coiffure plus élaborée et de tout manière, elle n’avait pas envie de se faire jolie… En fait, elle n’avait plus envie de rien.

Malgré le manque d’ornements, elle resplendissait dans cet accoutrement et bien qu’elle ne soit pas consciente de la beauté qui se dégageait de son être, il était fort peu probable qu’on ne soit troublée par son charme certain. Elle était simple mais incroyablement sensuelle.

Notre comtesse sortit de sa chambre, l’air dépitée, se demandant encore une chose. Pourquoi le Lord insistait-il pour qu’elle soit présente à cet évènement ? Elle qui tenait à peine debout, voulait-il l’humilié devant des gens de la cour… ? Peut-être y avait-il des invités de marques et qu’il voulait montrer que sa femme était bien présente au château ? Qu’importe, de toute manière, quoi qu’il fasse, elle serait obligée d’obéir sans sourciller.

Longeant les couloirs lugubres de la demeure, elle pouvait déjà entendre des rires des festivités résonner jusqu’à elle. Rire… Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait eu l’occasion de rire… Personne ne l’avait jamais entendu rire à vrai dire mais en même temps, comment se réjouir à travers la vie qu’elle menait ? La demoiselle se laissait guider par le bruit, marchant d’une démarche élancée, silencieuse et maladroite. En chemin, elle croisa certains esclaves qui ne dirent mot, mais qui ne purent s’empêcher de la regarder du coin de l’œil. Tous la connaissaient sans même l’avoir rencontré. Elle ? Elle était perdue dans les méandres de ses tourments et son visage ne laissait transparaitre qu’une profonde mélancolie. Une si charmante enfant submergée par le chagrin… Un ange malheureux qui semblait las de la vie.

Puis, enfin, elle se retrouva en face d’une petite porte menant à la grande salle. Adelyn hésita longuement avant de franchir le pas de la porte, son corps tremblant rien qu’à l’idée de se retrouver face à Eric et tout un groupe de personnes dont elle ne savait rien. Sa main se posa délicatement sur la poignée de la porte et, lentement, l’abaissa afin de s’engouffrer dans la salle…

Quel spectacle ! Il y avait trois longues tables où se trouvaient de nombreux invités, se mélangeant étrangement nobles, chevaliers et certains soldats, le vin coulant à flot et les rires rustiques se faisant entendre de loin ! Le Lord Grandchester était réputé pour faire des fêtes très peu commune et assez mal vue dans la haute aristocratie, autant par leur grossièreté que par leurs invités ! La plupart se retrouvaient dans des chambres prévus à cette occasion pour s’adonner aux plaisirs de la luxure… Adelyn le savait, en avait entendu parler mais s’était la première fois qu’elle allait y assister. A son plus grand malheur. Elle n’osait pas trop bouger de là où elle était, essayant de se faire la plus discrète possible…*

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 19 mercredi 24 juillet 2013, 11:50:55

« Comment ça, vous ne pouvez rien faire ?!
 -  C’est... C’est compliqué, Monseigneur, je... » tenta de se défendre le guérisseur.

Mais Narcisse ne voulait rien entendre. Non, il ne voulait pas savoir pourquoi cet incapable de guérisseur était dans l’impossibilité de soigner son visage, son beau et doux visage de rubis, ainsi que sa mère l’avait toujours appelé, de cette immonde estafilade. Cahir, cet ancien Ashnardien, cet apatride de malheur, l’avait défiguré à vie ! Narcisse s’était contenu devant les soldats, mais personne ne l’avait jamais autant humilié ainsi ! Devant l’autre salope, de plus ! Il avait été jeté à terre, battu, pris en traître, par ce lâche et ce fourbe qui ne respectait aucun des codes de la chevalerie. Et elle, il était sûr qu’elle avait bien rigolé de son tourment, qu’elle se tordait même de rire. Les femmes étaient toutes des salopes, même sa mère, qui s’envoyait en l’air avec tous les domestiques du manoir parce qu’elle ne supportait pas que son père accomplisse son devoir. Quand elle avait eu le ventre arrondi, c’était Narcisse qui l’avait dénoncé, et avait affirmé que son ventre arrondi ne venait point des graines de son père, mais d’un domestique. On avait pris ses accusations très au sérieux, et, quand l’enfant était né, un magicien avait réalisé un test magique de paternité, qui avait établi, au-delà du doute raisonnable, que l’immonde progéniture dans le ventre de sa mère n’était pas son frère.

D’aucuns avaient alors affirmé que Narcisse avait agi par pur altruisme, et qu’il serait un grand chevalier. Il n’avait pas contesté, mais, entre nous, on peut se dire la vérité. Narcisse n’avait agi que par jalousie envers sa mère, sa mère qui avait toujours refusé de l’aimer, et qui, pour le narguer encore plus, lui avait fait un enfant dans le dos ! Narcisse n’aimait pas son père, vieux fossile décrépi, mais il haïssait sa mère, qui refusait de voir en lui un mâle, ne voyant qu’un éternel enfant stupide et irréfléchi. Il avait assisté à tout. Père n’avait pas aimé que sa mère le trompe. Le page avait été cruellement torturé, une torture exquise. On l’avait épluché, comme une orange, et on avait laissé les corbeaux le bouffer. Elle, elle avait été reconnue coupable par une cour de la noblesse du délit de débauche sexuelle, et fut sévèrement châtiée. On la condamna à marcher nue dans la ville, en quête de rédemption, jusqu’au temple de l’Ordre. Les gueux lui balancèrent des pommes pourries, des cailloux, l’insultant et la sifflant. Bien sûr, Père avait obtenu, de la part de la juridiction, la caducité du mariage, et avait conservé la dot, ainsi que tous les biens de sa femme. Sa propre famille l’avait renié. Le désespoir de sa mère avait plongé Narcisse de joie, même s’il lui arrivait d’avoir des nuits troublés, parfois, par quelques rêves sinistres.

En somme, Narcisse d’un sévère complexe œdipien, et voyait en Adelyn une nouvelle représentation de sa mère, de ces femmes traîtresses qui ne savaient que jouer avec ses sentiments. Mais il la dompterait ce soir. Pour l’instant, il y avait le banquet, mais après... Après, elle goûtera de sa queue, et il la fera couiner. Il se vengera sur elle, car l’apatride, ce maudit lâche, était parti. À cette idée, il se mit à réfléchir, et ne tarda pas à imaginer la scène... Car oui, il lui avait semblé que ce bon-à-rien avait traîné plus que de raison... Avait-il osé se la faire ? Ce porc répugnant avait-il simplement osé ? Cette idée était parfaitement ridicule, mais elle rendit Narcisse fou de rage.

« Salope... Infâme salope, je te ferais payer !! » hurla-t-il, dans le vide de sa chambre.

Il frappa rageusement du poing contre le mur. Elle se refusait à lui, même à son futur mari, mais, devant ce traîne-savate, ce traître, ce minable, elle ouvrait les cuisses ? Comment telle chose était-elle possible ?! À moins que... Oui... À moins que cette petite cruche n’ait agi parce qu’elle croyait vraiment cet homme chaleureux... Il l’avait vu dans son regard, cette lueur... Comme si cet homme était son chevalier servant, son héros, son sauveur... Lui ! Lui, qui n’avait pas hésité à fuir en sentant que ça chauffait pour son compte ! Lui, un héros ?! Narcisse s’en serait étranglé sur place ! Mais il lui montrerait... Oh oui, il lui montrerait. Et cette petite pute sucera sa queue en implorant son pardon, il en jouissait déjà à cette idée.



Le banquet avait été organisé par Sire Grandchester, afin de rassurer ses suzerains, ses alliés, et ses hommes d’armes. Cette petite peste d’Adelyn ne s’en rendait pas compte, mais un noble incapable de retenir sa femme n’était pas très bien vu. C’était un aveu de faiblesse criant, et les nobles n’aimaient pas ça. La réputation était chose importante pour la noblesse. Voilà pourquoi Sire Grandchester avait ordonné, en voyant cette souillon, qu’on la lave, qu’on la nettoie, et qu’on la laisse se reposer, le temps que les convives arrivent. Il avait délégué à son service une autre conne soumise, Ruby, une esclave qu’il avait acheté il y a quelques années, et qu’il avait déjà violé, quand bien même cette soumise n’osera jamais le dire.

Le banquet était, comme à son habitude, somptueux. La noblesse, il fallait la caresser dans le sens du poil, pour qu’elle vous soit fidèle. C’était une leçon que Sire Grandchester appliquait fidèlement. De nombreux mets étaient étalés sur de longues tables : crevettes, gambas nexusiennes, volailles, côtes de porcs, de bœuf, fruits secs venant des colonies nexusiennes, épices, sauces, il y avait de tout... Ainsi que des troubadours.

Et sa femme. Rayonnante, magnifique. Elle avait enfilé une robe bleue moulant parfaitement son corps, et, pendant un bref instant, tous les bavardages se turent, le peuple observant la future femme de Grandchester. Elle avait juste besoin d’éducation, cette petite... Mais il savait y faire. Elle fut rapidement rejointe par Narcisse, qui lui tint le bras, marchant fièrement, en bombant le torse... Avant de lui murmurer quelques mots, qu’elle seule put entendre :

« Tâchez de vous montrer digne de votre statut, Sire Grandchester est un puissant baron... Tous ces gens ont été réunis pour qu’ils voient sa femme. Un mauvais comportement nous fera honte à tous. »

L’apparence, c’était fondamental. Sa mère, maudite soit-elle, n’avait jamais compris cette leçon fondamentale. Elle l’avait chèrement payé. Et Adelyn le paierait aussi, si elle ne le comprenait pas. Narcisse ravala son sourire, et décida d’enfoncer le clou, afin de la voir souffrir, de la voir trembler, de l’imaginer dans le désespoir le plus profond, afin qu’elle paie :

« Votre chevalier servant s’est enfui il y a plusieurs heures, dès qu’il a eu son argent. Il est parti sans se retourner... Savez-vous pourquoi on l’appelle ainsi ? L’apatride ? Ce n’est pas une histoire dont il se vante... Il était un chevalier ashnardien, autrefois, et avait fait quantité de serments, comme tout chevalier : servir son pays, ainsi que sa famille. Il a trahi la Nation, et a été banni. C’est un menteur et un lâche, qui n’était motivé que par l’appât du gain... »

Ils marchaient lentement, et Narcisse s’arrêta. Il tenait toujours le bras d’Adelyn, d’une poigne solide, et sourit à un homme.

« Belle trouvaille, Sire Narcisse ! s’exclama un noble guilleret avec les joues rouges, à force de boire. Dites à votre seigneur de la garder précieusement, d’autres pourraient être intéressés ! »

Narcisse sourit légèrement. Ce type était un vrai con... Il reprit sa marche, et poursuivit :

« De toute manière, c’est mieux ainsi... Que croyez-vous donc ? Cet homme était un meurtrier, et un violeur. Il a dirigé de nombreux pogroms, et a violé bien des femmes innocentes. Votre place est avec nous, Miss Crawford, aux côtés de votre futur époux. »

Un époux qu’ils étaient en train de rejoindre, ce dernier tournant sa tête vers sa future femme...
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 20 mercredi 24 juillet 2013, 18:42:54

*Un silence affligeant s'installa un instant dans cette salle qui fut si animée quelques secondes auparavant. Un calme plat qui laissait monter une angoisse certaine au plus profond d'Adelyn qui se sentait assaillie par tous les regards. Que cela soit les quelques comtes et autres bourgeois ou bien les bouseux servants fidèlement le Lord, la belle n'échappait aucunement à la fixette continuellement de ces gens. Elle qui avait espéré passer inaperçue... C'était un beau fiasco qui la mettait de plus en plus mal à l'aise. Son futur époux la remarquerait sans nul doute et cette perspective n'était pas des plus réjouissantes. Qu'allait-elle devoir subir comme châtiment après l'affront qu'elle lui avait porté...? Qu'allait-il faire d'elle, tout simplement...?

La demoiselle fut soudaine rejoint par une personne qui ne lui était pas inconnue, bien au contraire. Elle aurait pu reconnaitre cette fierté mal placé, cette chevelure blonde et soyeuse, cette arrogance naturelle parmi un millier d'hommes. Elle eut une envie de reculer, effrayée à l'idée de se retrouver trop près du beau chevalier qu'était Narcisse. La dernière fois qu'elle avait fait cette erreur, elle eut reçu comme récompense une jolie gifle ainsi qu'une avalanche d'insultes. Mais ici, elle ne pouvait pas se dérober pour la simple raison que si elle avait l'audace de s'effacer aussi brusquement, le courroux de son mari n'en serait que plus intense. Si Narcisse participait au banquet, c'est qu'il avait été invité, et donc, qu'il avait une certaine relation avec Grandchester.

Le soldat s'avança vers elle, lui proposant son bras qu'elle accepta sans trop de convictions. Il était si proche... Les souvenirs de la quasi promesse qu'il lui avait faite, celle de la baiser, étaient encore bien présents dans sa mémoire et la petiote avait un certain mal à contrôler ses émotions. R...Rien que le fait de le toucher, des images de cet homme voulant la violer s'affichaient devant ses prunelles pétillantes, effarouchée par un tel spectacle. O...Où était Cahir.... Ou était la seule personne qui pouvait la sauver de cet enfer dans lequel elle se trouvait?

Le chevalier lui parlait, rappelant qu'elle devait avoir une conduite irréprochable, digne. Elle le ferait, pas parce qu'il lui avait demandé mais pour sa propre personne... Sa vie de parfaite petite épouse commençait à se dessiner et elle avait un bel aperçu des prochaines années. D'autres cérémonies en perspective, d'hypocrisies, de sournoiseries... Elle abhorrait ce comportement et se révoltait d'être aussi silencieuse face à ce salaud. Cette flamme qui animait Adelyn d'une volonté de vivre s'étouffait lentement sous cette couche de faux-semblant qui dissimulait toute l'immondice des Hommes cherchant à s'imprégner de la puissance... Tous désiraient gagner ce fléau qui immolait les quelques vertus survivantes parmi certains individus... La foi en l'Humanité s'éteignait en notre rouquine qui sentait la fin approcher. Elle n'allait pas mourir physiquement mais psychologiquement. Un corps sans vie, une épave... Ici, elle resplendissait dans cette robe magnifique mais jusqu'à quand pourrait-elle susciter encore la beauté et le désire dans les yeux des autres? Nul ne peut le savoir...

Puis, par la suite, Narcisse l'informa de la non-présence de Cahir ici, mais également de sa fuite. I..Il était parti, l'abandonnant à son triste sort. Adelyn ignorait si le jeune homme avait dit cela uniquement pour la détruire psychiquement mais... À ces dures paroles, la comtesse eut envie de pleurer tout ce qui lui restait de larmes en elle. C..Comment avait-il pu la trahir de la sorte!? C..Comment une telle fourberie était-elle possible dans un homme qu'elle pensait si bon?

Le chevalier lui raconta plus ou moins l'histoire du mercenaire... E. Était-ce donc vrai? N'était-il qu'un lâche sans fierté ni honneur? Avait-elle vu juste lorsqu'elle lui avait dit, dans ce bois, qu'il n'était attiré que par le profit? M..Mais alors pourquoi?! Pourquoi ne l'avait-il pas abuser? Pourquoi se montrer aussi compatissant? Cela était-il si gratifiant de la faire souffrir? I..Il lui avait dit de lui faire confiance et elle, l'avait cru. Qu'elle sotte... La belle avait été admirative pour un apatride qui n'en valait pas la peine et cela la débèquetait...

Son cœur pleurait, déchiré par un chagrin  insoutenable, mais pas ses prunelles... Celles-ci étaient certes embrumées par toute la tristesse qui submergeait la jeune femme mais, cette dernière avait fait une promesse et elle s'y tiendrait, elle. Si Cahir était l'homme le plus abominable qu'elle eut rencontré à cet instant, elle ne voulait pas lui ressembler. Et donc, elle tiendrait l'engagement qu'elle avait pris: Ne pas pleurer devant la noblesse, Narcisse et le Lord.

Malgré tout, la lady ne pouvait pas non plus paraitre parfaitement sereine, elle en était tout bonnement incapable. Son corps tremblait sous l'aveu et elle avait resserré son emprise sur le bras du chevalier, inconsciemment. Sa respiration était saccadée, laissant transparaitre son désarroi. P...Plus jamais elle ne donnerait sa confiance à quelqu'un... L'Homme était mauvais et si elle avait le parfait rôle de la princesse en détresse, il n'y avait cependant personne pour la sauver. Juste des monstres plus diabolique les uns que les autres...

Sa place était aux côtés de son époux... Cette phrase résonnait à son oreille comme un supplice inadmissible et pourtant, bien probable. Après sa fugue, elle n'aurait plus une chance de s'enfuir et de toute manière, elle n'avait plus envie de se battre.... Où qu'elle aille, son destin était scellé et elle souffrirait d'avantages alors, pourquoi se débattre?

Notre protagoniste répondit enfin à Narcisse, la voix tremblante et fluette. Et pourtant, ce qu’elle s’apprêtait à dire n’allait pas faire plaisir à ce dernier, mais alors là, pas du tout…

« J…J’ignorais pour Cahir…. M.. Mais cela ne veut pas dire que ma place est ici. Surtout pas à votre bras, chevalier. A mes yeux vous ne valez pas mieux que l’homme que vous dénigrer…»

Elle n’avait pas à dire pourquoi, il devait le savoir. Et s’il l’ignorait, c’était d’autant plus inquiétant. La belle ne lui adressa aucun regard, ne voulant pas lui faire croire qu’elle avait oublié tout ce qu’il avait fait. Et si elle n’osait pas le regarder, c’est par simple faiblesse. Il était évident que dans son état, elle ne pourrait pas supporter la menace qu’était le soldat. C’était étrange mais, il fallait pour son propre bien qu’elle rejoigne au plus vite le Lord

D'une démarche élancée mais cependant peu sûre d'elle, la fatigue toujours présente, Adelyn s'avançait de plus en plus vers son époux, assit au bout de l'une des tables, l'observant sombrement. Elle avait peur, extrêmement peur… Mais elle ne pouvait plus faire marche arrière.

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Le teint cadavérique, des yeux noisette semblants tendre vers le pourpre, des cheveux sales lui tombant aux épaules… Il n’y avait que l’habit qu’il portait et son nom pour prouver sa pureté de sang. Les cicatrices arborant son visage étaient surement dues à des querelles d’antan. Eric n’était pas un homme beau, loin de là… Et son simple portrait suffisait à apeurer notre jolie demoiselle qui déglutissait en le voyant la fixer de son regard inquiétant.

Une fois arrivée à sa hauteur, la belle fit une légère révérence, tout en entendant en fond une légère musique s’animer. La jeune fiancée sentait son cœur battre à vive allure mais se força à saluer celui qui avait tenté de la violenter…*

« B…Bonsoir messire… »

*Elle se releva tout en attendant sa réponse, qui ne se fit pas attendre. Devant l’assemblée, il se montrait presque courtois et ce double visage était des plus troublants pour notre petiote qui avait pu voir qu’elle monstre il pouvait être.*

« Bonsoir ma chère ! Quel ravissement vous nous offrez par votre présence à ce banquet ! Je vous en prie, asseyez-vous… »

*Il fit un geste de la main, priant par la même occasion Narcisse de prendre place. Pour quiconque avait une vision extérieure à cette scène, on aurait du mal à comprendre la fugue de notre demoiselle… Et pourtant, elle lisait dans son regard une sorte de mépris, une envie de lui faire subir moults sévices… Elle s’exécuta, la peur au ventre.*

« Vous m’enchantez d’être aussi ravissante, une vraie perle ! Je dois surement être le plus heureux des hommes que vous soyez ma promise…. Et cela, je le dois également à notre bon chevalier, qui vous a ramené saine et sauve ! »

*C..Comment ? Croyait-il vraiment que c’était grâce à Narcisse qu’elle était de retour au château ? Elle voulut rétorquer mais en même temps, pour dire quoi ? Que c’était un apatride qu’il l’avait délivré de trois brigands ? Qu’il s’était enfui pour une raison qu’elle ignorait ? Non… Que ce soit Cahir ou Narcisse qui la ramène, plus rien ne changeait pour elle et, elle ne voulait plus prendre la cause de cet homme qui lui avait donné tant d’espoir.*

« M..Merci mon Lord. C’est vrai que sans Narcisse, je ne serais pas ici à vos côtés pour profiter de… Votre compagnie… Mais c’est aussi grâce au capitaine de votre garde que je suis ici… I…Il m’a convaincu de ne pas m’enfuir. V..Vous pouvez être fier d’avoir des hommes d’une telle qualité. »

*On sentait dans sa voix qu’il n’y avait aucune admiration, rien qui puisse nuire le Capitaine, juste une petite éloge qu’elle lui avait promis, rien de bien méchant. Et concernant Narcisse, elle n’avait pas menti. S’il n’était pas intervenu, peut-être aurait-elle pu choisir de partir, s’enfuir… Il était juste arrivé au mauvais moment. Son regard bleuté, se confondant avec la profondeur de sa robe, se tourna vers le chevalier qui avait pris place, les désirs d’Eric se retrouvant souvent être des ordres. A quoi pensait-il… ? Avait-il toujours ses sombres projets en tête ? Comment ces deux hommes pouvaient-ils aussi facilement dissimuler leurs véritables visages ? Adelyn n’arrivait pas à sourire, elle était juste profondément malheureuse et répondait d’un air monotone…

Cahir… Pourquoi…?*
« Modifié: jeudi 25 juillet 2013, 23:05:19 par Adelyn Crawford »

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 21 jeudi 25 juillet 2013, 12:50:46

Comment pouvait-elle oser... ? Infâme salope, misérable petite pute ! Oui, de quel droit cette infâme pétasse osait-elle le comparer, LUI, à ce bon-à-rien d’apatride, ce traître, ce minable, ce couard ? Comment pouvait-elle seulement OSER ? Il dut se retenir, mais, pendant une seconde, une lueur meurtrière éclaira son visage, la beauté apparente de ses traits révélant le monstre se dissimulant derrière. Oh oui, cette petite pute paierait cher ses affronts. Il se le promettait. Personne, et surtout pas une femme, ne pouvait se permettre de l’insulter ainsi, de le provoquer !

Il la conduisit devant Sire Grandchester, qui joua le mari heureux, et l’invita à s’asseoir. Narcisse, lui, posa sa main sur l’épaule d’Adelyn, comme pour la réconforter, mais en serrant juste un peu trop, froissant très légèrement sa robe. Il s’écarta, allant à sa place, et la fête put commencer. On servit des crevettes farcies avec du pâté du bon pain chaud à l’entrée. Les convives parlaient bruyamment, essentiellement des finances, de la guerre, de l’état des forêts, avant de discuter d’un point important : l’organisation d’une joute et les préparatifs pour le tournoi de chasse.

« La forêt de Sire Grandchester sera parfaite, il y a des ours, des sangliers, et les gueux se plaignent même de loups attaquant leurs cochons !
 -  On raconte qu’il y a beaucoup de braconniers...
 -  Sire Tevish, je vous ai connu moins couard que ça à la guerre !
 -  Ne me dites point que quelques soudards affamés vivant comme des sauvages dans des grottes vous effraient à ce point, Messire Tevish, nous pourrions avoir des doutes sur votre virilité... »

Les nobles se mirent à rire joyeusement entre eux, tandis qu’on apportait les plats, et que les troubadours chantaient et dansaient joyeusement. Des jongleurs et des artistes vinrent les rejoindre, amusant les nobls, qui riaient joyeusement, buvant du vin, rotant et pétant.

« Qu’on amène la volaille, qu’on nous remplisse le gosier de cette vinasse magnifique, et qu’on bouffe une bonne couche, à vous en chier des tonnelets de merde ! » s’exclama joyeusement un noble à qui il manquait plusieurs dents.

Nouveaux rires gras. On bavait, on pétait, on buvait comme des barriques à en avoir du vin dégoulinant le long des barbes. On mangea joyeusement, Grandchester participant volontiers au banquet, se montrant très courtois avec Adelyn. Difficile de voir en lui autre chose qu’un mari attentionné soucieux du bonheur de sa promise.

Après le repas, le temps que le dessert arrive, il y eut le bal, une séance de danse. Grandchester et Adelyn ouvrirent la danse, avant que les invités ne les rejoignent, une danse médiévale, ressemblant à une partie de chasse, où la femme faisait des pas pour échapper à l’amant, qui cherchait à la bloquer. Un pas à droite, et la femme fuyait sur la gauche, détournant le regard malicieusement. C’était une danse de séduction, que les femmes devaient savoir faire à la perfection, chaque geste étant susceptible d’interprétation : la direction du regard, la position des mains, l’emplacement des pieds, l’expression faciale... Et Grandchester réussit à piéger Adelyn... Et l’embrassa.

Ses lèvres se posèrent tendrement sur les siennes, l’une de ses mains agrippa sa nuque, et, au milieu des convives, il glissa son autre main, et caressa les fesses d’Adelyn, pinçant sa robe, crispant ainsi pendant quelques secondes ses doigts sur son postérieur, avant de retirer sa main. Personne ne vit rien, et, pendant ce temps, il mordilla ses lèvres, prolongeant encore le baiser, pendant de longues secondes, gémissant dans sa bouche, ayant une érection qu’il ne cacha nullement. Yeux clos, il les rouvrit quand il eut la conviction qu’Adelyn sentait son sexe, mais ne fronça pas le sourcil. Non, il la regarda, presque avec amour, et rompit ensuite le baiser.

« Je vous en conjure, ma bien-aimée, ne me quittez plus... »

Ses lèvres avaient comme un goût de fraise. Merveilleuses. Il lui fit un doux sourire, puis recommença à danser avec elle, enchaînant cette chasse amoureuse avec une valse. Grandchester était bon danseur, et, après ces danses, on termina le repas. On offrit à Adelyn la première part d’un délicieux fraisier, et la fête se termina.

« Une soirée mémorable, Messire Grandchester !
 -  Nous nous reverrons donc la semaine prochaine, pour cette partie de chasse.
 -  Je n’y manquerai pas, mes amis, soyez-en sûrs ! »

Les serviteurs et les pages faisaient le ménage, et Grandchester attrapa la main d’Adelyn.

« Permettez que je vous conduise à votre chambre, Milady... »

Il s’avança, avec un gentil sourire, et passa par une porte au fond de la salle de banquet, menant dans une sorte de petit salon.

« Ce fut une belle fête, ma bien-aimée, vous ne trouvez pas ? Il est regrettable que vos parents n’aient pas souhaité venir... Mais, d’un autre côté, en ne venant pas, ils n’ont pas pu se moquer... »

Grandchester tournait le dos à Adelyn, parlant sur un ton grave :

« J’ai en charge un puissant domaine, un domaine où la réputation, ma réputation, est importante. Mes vassaux me voient comme un jeune coq, incapable de diriger un aussi grand domaine, et n’attendent que ça de me ridiculiser... Je les entends rire... Quel piètre commandant pourrais-je faire, si je n’arrive même pas à empêcher ma fiancée de sortir comme si elle se croyait dans un putain de moulin ?! »

Il était près d’une table, et serra le poing, avant de se retourner subitement, le visage déformé par un rictus de haine. Son poing droit frappa Adelyn dans l’estomac, lui coupant la respiration, la pliant en deux.

« Infâme petite pute, je te ferais chèrement payer cette humiliation, salope. »

Son autre main amorça un revers qui frappa Adelyn à la joue. Elle heurta le mur de la petite pièce et tomba sur le sol, Grandchester secouant sa main.

« J’ai réuni tous ces vassaux et ces suces-boules pour une seule raison : pour qu’ils me voient avec la plus gracieuse des femmes, et comprennent que j’étais un Lord digne de les commander ! Et vous, vous m’avez ridiculisé ! »

Il la frappa au ventre avec son pied.

« TU AS SALI MON NOM !! Tu crois que je peux pardonner ÇA ?! Tu m’as HUMILIÉ, TU T’ES FOUTU DE MA GUEULE !! »

Il hésita encore à la frapper, amorçant le geste, et sembla se retenir. Grandchester se mit à soupirer.

« Je t’aime, Adelyn... Et c’est bien pour ça que je dois me montrer aussi intransigeant, c’est mon devoir de seigneur et d’époux à ton égard... »

Grandchester l’attrapa alors par les cheveux, afin de la traîner vers les cellules...

Dans la salle de torture.

Et il mentirait en disant qu’il n’y prendrait pas son pied.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 22 jeudi 25 juillet 2013, 22:55:35

*Dans cette ambiance festive, il était aisé de cacher un monstre parmi les gueux. Un monstre qui n'attendait qu'une seule chose, trouver le moment opportun pour bondir sur sa proie, un agneau au milieu des bovins. Adelyn fixait la bête féroce avec inquiétude entremêlée à une confusion troublante. Son mari semblait si bon et attentionné qu'elle avait presque du mal à croire ce que son coeur lui hurlait, qu'il fallait fuir au plus vite. Mais la belle, bien qu'elle soit naïve, n'était pas sotte au point d'oublier les raisons qui l'avaient amené à fuir le château. C'était cela qui était redoutable chez Grandchester... Il contenait une rage, une folie meurtrière derrière un masque paisible et aimant. Comment ne pas s'y tromper? Il était dangereux et sous son regard doucereux, la jeune femme savait qu'il n'appréciait que deux chose: le Pouvoir et la Torture. Or, il était évident qu'elle lui avait ôté ses deux plaisirs de manière successive, l'empêchant une première fois de la violer et remettant en cause son autorité, contestant ainsi le pouvoir qu'il exerçait sur elle...

Sa réaction serait imprévisible à présent et la comtesse ne s'attendait à aucune compassion. Cette soirée n'était là dans le seul but de lui laisser un temps de répit avant le début de son calvaire. Elle avait l'impression d'être une condamnée à mort qui guettait avec angoisse le moment où on l'appellerait pour monter sur l'échafaud et sentir la lame mortelle de la guillotine lui prélever son dernier souffle de vie. L'attente était certainement insoutenable, bien plus abominable que le moment en lui-même... Sauf que comparé à un prisonnier, elle n'allait pas être libérée de la vie et que par conséquent, elle allait subir un supplice bien plus intense.

Ses mains tremblaient à cette idée, mais il ne fallait pas qu'elle laisse percevoir son désarroi... Notre petiote toute gringalette montrerait qu'elle était plus forte que ce que l'on pouvait penser et puis, de toute manière, si elle demandait à l'aide, elle se ferait à nouveau jeter, trahir, comme avec Cahir. Elle ne pouvait compter que sur elle-même, elle qui n'avait jamais combattu de sa vie, elle qui semblait aussi fragile que de la porcelaine. C'était une bataille déjà perdue d'avance, malheureusement. Que faire face au colosse, la puissance qu'incarnait Grandchester? Qui était-elle, elle, pauvre petite comtesse de pacotille pour défier cette montagne? On était loin de mythologie de Goliath contre David, elle vivait dans la vraie vie et celle-ci ne serait pas crédible si le géant perdait contre un puceron...

Adelyn n'écoutait pas vraiment les discussions autour d'elle, grignotant les différents mets dans l'espoir de se faire oublier. Plantant sa fourchette dans la dinde pour y gouter un bout, puis dans les pommes de terre, il était assez compliqué de réellement déguster le repas lorsque autour de soi, des personnages dépourvus de toute civilité s'amusaient à se comporter de la manière la plus irrévérencieuse qu'il soit, graveleux au possible en n'oubliant pas de garder une attitude grossière et impudente. Que cela soit par les flatulences récurrentes ou des éructations déplacées, la belle ne se sentait vraiment pas à son aise parmi ces lourdauds. Mais en même temps, pouvait-elle vraiment leurs en vouloir de se divertir? Surement se serait-elle également distraite si les occasions avaient été meilleures, mais ici, elle n'arrivait pas à ressentir ne fusse qu'une onde de joie. Elle en perdait l'appétit et ne toucha pas au vin, restant en retrait...

Son futur époux ne lui laissa pas l'occasion de s'effacer, lui proposant sous la musique enflammée des musiciens de le rejoindre à partager une danse. Si la lady n'aimait pas cet homme, elle adorait danser. Peut-être que cela expliquait-il qu'elle ne fut pas trop réticente à virevolter sur la piste, ouvrant le bal au côté de Grandchester. Il dansait bien, mieux qu'elle à vrai dire, valsant en rythme et avec une technique qu'elle ne maîtrisait pas encore. Et pourtant, plusieurs individus s'étaient arrêtés de danser pour admirer son jupon voler ainsi que la grâce de ses mouvements et toute la beauté qui se dégageait de notre douce enfant. Elle gardait les mêmes pas que les autres danseurs et pourtant, il y avait quelque chose de différents dans la façon qu'elle avait de se mouvoir, une émotion qu'on ressentait rien qu'en l'observant: la passion. Mais cette passion n'était pas pour son cavalier, non, elle était pour elle-même. La comtesse n'avait eu que rarement le privilège de pouvoir s'adonner à son hobby en présence de quelqu'un... L'espace d'un instant, elle devint comme un rayon de soleil à travers une sombre nuit, ses cheveux flamboyants se laissant porter par la bise et sa robe bleue laissant rêver les plus épris.

Mais Adelyn n'était pas complètement abandonnée à sa douce danse... Ses pas semblaient s'écarter de Grandchester, essayant en vain de s'échapper d'une proximité qui ne lui plaisait guère avec son cavalier. C'est à cet instant-là qu'Eric se rapprocha d'elle, jusqu'à pouvoir déposer ses lèvres contre les siennes. Les mains solides du Lord se placèrent derrière sa tête et sur sa hanche, l'empêchant de partir futilement, comme elle aurait pu le faire en continuant le mouvement de la danse. Ici, la demoiselle put sentir tout son corps se compresser contre celui de son fiancé, goûtant de sa langue la salive alcoolisée de l'homme qui lui volait un baiser langoureux. Rien n'échappa à Adelyn qui sentait la nausée lui monter, ni son intrépide mainmise sur sa croupe ni même l'érection qu'il avait, son membre dur frottant son bassin avec envie. Malgré la douceur, la tendresse qu'il y avait dans ce baiser et même dans le regard qu'il lui portait, notre protagoniste ne pouvait s'empêcher d'être rebuter par toute cette scène. I..Il la salissait sans même lui faire l'amour. Sa simple présence suffisait pour écœurer la belle. Elle détestait tout ce qu'il représentait, tout ce qu'il était mais la meilleure raison à son dégout était surement le fait qu'elle ne l'aimait pas, tout simplement. *

« Je vous en conjure, ma bien-aimée, ne me quittez plus... »

*C..C'était ignoble... Le cœur de la jeune femme était déjà bien fragilisé, mais en entendant ses paroles dites avec tant d'amour, ça lui fit mal, plus mal qu'il ne pouvait le penser à moins que... Ma bien-aimée... C..Comment pouvait-il dire qu'il l'aimait? Cette demande la déchirait par le simple fait qu'elle se sentait presque coupable de ne pas l'aimer, de ne pas ressentir ce qu'une épouse devrait pourtant ressentir auprès de son mari. Elle s'en voulait d'être attirante à ses yeux et de ne pas convenir à ce qu'il attendait d'une femme. Ses prunelles s'embrumèrent doucement, ne sachant plus quoi penser. E..Elle savait que c'était un manipulateur, qu'elle ne pouvait pas voir confiance en lui et pourtant... Elle n'arrivait pas à le haïr. Adelyn était perdue, complètement déstabilisée face à cette douceur. Elle semblait si vraie...

Ils continuèrent à danser tandis que son esprit était préoccupé par tout ceci. Elle était sensible et il avait touché là où ça faisait mal. Apparemment, elle était toujours aussi faible, innocente, inconsciente...Y avait-il un prince derrière cette bête? Elle ne savait plus...

La fête commença tout doucement à se terminer, les convives ayant passé un bon moment et semblant impatients à l'idée de faire cette fameuse partie de chasse (oui, elle n'avait pas eu l'opportunité de ne pas entendre cette discussion, tant les participants étaient enthousiastes.) avant de quitter le château en prenant différentes voitures pour la noblesse. Celles-ci étaient luxueuses et les chevaux qui les tiraient étaient racés pour la plupart. En ce qui concerne les soldats, les hommes prirent le chemin de leurs appartements. Certains invités étaient restés dormir dans la demeure mais s'étaient déjà éclipsés pour profiter du confort des chambres. Le temps passa et finalement, il ne resta plus que les domestiques qui se mirent à la tâche, débarrassant les longues tables et nettoyant les sols avec une efficacité étonnante!

Notre rouquine sentit que l'on agrippait sa main et se retourna vers Eric qui lui proposa de la raccompagner à sa chambre, celle-ci même où il avait tenté de la violer. Elle aurait refusé si cela ne découlait pas de l'obligation mais ici, elle n'avait guère le choix. Ce n'était pas une question. Même s'il n'y avait pas grand monde pour voir qu'elle voulait défier son autorité, faire une telle bavure ne ferait qu'empirer son cas. C'est donc avec dépit qu'elle s'approcha de cet homme souriant, paisible, afin de le suivre jusqu'à une porte différente de celle qu'elle avait emprunté. Était-ce un raccourci? Peut-être, elle ne connaissait pas encore assez bien le château.

Finalement cette dite porte amenait dans une petite pièce contenant des meubles de qualités, ressemblant à un salon de thé paisible et surement utilisé lors de discussions avec des invités de marques. N..N'avait-il pas dit qu'il l'emmènerait dans ses appartements? C'était étrange et franchement pas rassurant. Adelyn avait presque oublié sa peur que celle-ci revenait à l'assaut, se trouvant seule face à son futur époux. Sa voix avait pris un timbre grave et il lui tournait le dos, commençant à lui parler de manière bien trop solennel, devenant au fur et à mesure menaçante qu'elle parvenait à la fin de son récit. Il lui parla de ses parents absents, un détail futile qui n'inquiétait plus vraiment la jeune femme, mais il lui parla également de sa réputation et de son commandement. La comtesse restait silencieuse, déglutissant à plusieurs reprises... L'heure des comptes avait sonné.

Elle ne s'attendait pas à un tel changement dans son attitude mais lorsqu'elle vit la fureur brulante dans ses yeux, lorsqu'elle sentit la frayeur qu'elle avait de cet être se matérialiser en des crampes, il était déjà trop tard pour agir. Eric envoya un poing violant s'écraser sur l'estomac de la fugueuse qui la fit se plier en deux. Elle respirait mal et sentait tout son repas remonter, prête à vomir tout ce qu'elle avait ingurgité. La douleur lui tiraillait le ventre mais elle n'eut pas le temps de se plaindre qu'un soufflet l'envoya contre le mur, elle qui n'avait déjà plus beaucoup de forces. Le choc fut brutal et c'est sans trop de surprise qu'elle s'écroula au sol, assommée par le coup. Les insultes gisaient mais elle ne les entendait pratiquement pas, bien trop préoccupée par la souffrance que lui prodiguait les deux coups qu'il venait de lui balancer. Son corps était gagné par certains spasmes qui furent vite stopper par un coup de pied qui trouva refuge au beau milieu de son ventre. Sous le coup, elle cracha du sang, la douleur s'intensifiant davantage et malgré tous les efforts du monde, les larmes finirent par couler...

Tremblante et sanglotant, notre petiote restait en boule alors que son mari continuait à lui hurler dessus. Elle avait peur, elle avait mal et tout ce qu'elle arrivait à faire c'était de pleurer, se recroquevillant comme une gamine. Lorsqu'il leva la main pour la frapper une nouvelle fois, elle ne put retenir un cri de désespoir, complètement paniquée.*

"Aaaaaaaaaaaaah!!!!!"

* Elle cachait son visage avec l'un de ses bras, tandis que l'autre tenait son ventre endoloris. Elle ne sut pourquoi mais, il retint son coup. A..Avait-il eu pitié en cet instant? Adelyn ne pouvait le savoir, fermant les yeux pour ne plus jamais revoir le visage de cet être horrible.

Après un soupire qu'elle entre-aperçu, il lui avoua qu'il l'aimait et que c'était pour cette raison qu'elle serait ainsi châtiée. Sans même émettre une réflexion sur cette parole assez paradoxale, Eric lui attrapa sa chevelure de feu, la tirant dans une sale mitoyenne au salon. La jeune femme ne se débattait même plus, elle pleurait tout simplement, ne se tenant plus à la promesse qu'elle s'était faite. C'était trop dur de se retenir, surtout pour un homme qui l'avait abandonné. Oui, ses pensées étaient dirigées vers Cahir qui lui avait promis d'être là pour la protéger de son mari, qu'il ne lui permettrait pas de lui faire du mal.

*...Menteur... Charlatant, TRAITRE!*

*Ses larmes ne cessèrent de couler alors qu'elle criait en sentant ses cheveux s'arracher sous son poids. Pas tous évidemment mais cela faisait extrêmement mal! Elle détestait Cahir, détestait le Lord, détestait la vie... Cette chienne de vie qui prenait un malin plaisir à la voir souffrir après lui avoir redonné un léger espoir. Une vraie salope.

Puis, après quelques minutes, elle se retrouva dans une salle froide, humide, infester par la moisissure. Grandchester jeta sa femme par terre, celle-ci se cognant à nouveau la tête mais à présent, contre une table en béton. Le lord s'approcha d'elle, s'agenouillant à sa hauteur tout en tirant à nouveau ses cheveux vers l'arrière, histoire de pouvoir admirer le visage en larmes d'Adelyn. Il se mit à sourire, avant de lui lécher la joue et de se mettre à rigoler. Ce rire fou... C'était diabolique, anormal, effrayant. Notre rouquine hoquetait, les perles pétillantes rivés dans celles d'Eric, submergée par la peur.*

"Tu es magnifique... Je prendrais soin de toi... Et tu m'aimeras, oui, tu m'aimeras! De gré ou de force!"

*Il la souleva par les cheveux, avant de l'allonger sur la table. Son corps était contre celui de la jeune femme et son érection était de plus en plus importante, sentant le désir monter au fur et à mesure qu'il s'imaginait torturer cette petite pute.

Adelyn tremblait au point de ne plus savoir agir, au point de se laisser complètement faire par Grandchester, pétrifiée. Sa gorge était nouée et elle n'arrivait plus à palrler, à crier... Celui-ci était contre elle, parcourant ses mains sur sa peau si oncteuse avant de l'attacher à la table qui contenant des liens. C'est ainsi qu'elle se retrouva enchaînée, plus libre d'aucun mouvement, bien qu'elle était incapable de combattre la fureur d'Eric. Celui-ci se retira, avant de prendre une énorme paire de ciseau, à l'aspect menaçant....*

"Mmmm.... Par quoi vais-je commencer?"

*Il lui lança un regard plein d'envie, à la fois poussé par le plaisir du vice et celui de la pure folie meurtrière... Ses défuntes femmes avaient connu un sort plus enviable à celui d'Adelyn car elle était morte sans être trop torturées... Il faut dire qu'elles n'étaient pas très amusantes, ni très belles, juste bonne à fourrer. Ici, cette jeune fille faisait naitre en lui une passion brutale qu'il ne savait pas si machiavélique. Il avait envie de l'entendre crier, de le supplier... Eric était fou d'amour pour la belle qui était sienne. Un amour dangereux... Cette douce folie qui l'emmenait vers un horizon qu'il ne connaissait pas! C'était si excitant! Une vraie perle qui lui avait échappé! C'était d'autant plus gratifiant de la punir, elle qui l'avait défié.

Sans plus attendre il commença à découper la robe, se foutant pas mal du prix qu'elle avait bien pu coûter.

Adelyn sentit un flot de sueurs froides la gagner et d'une voix faible, écorchée par des sanglots, elle arriva à lui dire quelques mots malgré la douleur.*

"L..Laisse moi... L..Laisse moi partir, je t'en pris...."

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 23 dimanche 28 juillet 2013, 13:03:36

Que serait un château-fort sans ses oubliettes, ses sinistres prisons ? Mais Adelyn n’était pas en cage, non, elle était dans la salle de torture, un endroit où de nombreux hommes et femmes avaient été torturés de mille manière inimaginables .La table sur laquelle on l’installait servait généralement à soutenir les corps, tandis qu’on les remplissait d’eau. Une torture extrêmement efficace, peu onéreuse, consistant à noyer la victime sous des litres et des litres d’eau, faisant gonfler son estomac, qui enflait comme un ballon de baudruche. Mais Grandchester ne réservait pas ce sort à Adelyn, oh non ! Il était transi d’amour, d’un désir fort, depuis qu’il avait vu cette femme. Pleine de grâce, solennelle, magique, il avait eu envie de planter sa queue en elle dès la première seconde où il l’avait vu. Sa résistance était aussi déplaisante qu’excitante. Elle finirait par l’aimer, elle aimerait sa queue qu’il enfonçait en elle, il n’y aurait pas d’autres possibilités. Les femmes pleuraient et faisaient les mijaurées pour mieux exciter les hommes, c’était une technique de séduction très connue.

Il y avait, dans la salle, le bourreau, qui avait déjà vu son maître fourrer ainsi des femmes, qu’ils ‘agisse de ses servantes, ou de paysannes, voire même de prisonnières. Quand Grandchester voulait coucher avec une femme, il trouvait toujours un moyen de le faire. Si elle n’était pas son esclave, il invoquait des droits seigneuriaux, la menaçant de mener la vie dure à son mari, si elle ne suçait pas sa queue. Et, si elle n’était pas sa serf, il trouvait un argument judiciaire pour l’emprisonner ici. Une infraction souvent retenue était la débauche sexuelle, l’incitation à la luxure, qu’il était très facile d’invoquer. Il suffisait en effet qu’une femme fasse un sourire un peu trop lascif pour que le juge autorise l’ouverture d’une instruction, et que la femme soit enfermée dans les cellules de Grandchester, où il pouvait alors la violer. Et, si le bourreau était sage, et si son sire était de bonne humeur, il avait l’occasion de la pénétrer également... Et cette femme, cette belle petite pute, provoquait en lui une féroce érection, dure et lourde.

Grandchester attacha Adelyn sur la table, écartant ses bras, puis attrapa les ciseaux, déchirant sa belle robe, révélant ses jambes magnifiques. Ses mains vinrent les caresser, alors que la pute commençait à couiner et à gémir, accroissant encore plus l’envie de son mari.

« L..Laisse moi... L..Laisse moi partir, je t'en pris... » supplia-t-elle.

Le sire fronça les sourcils.

« De quel droit me tutoies-tu, pétasse ? Je suis ton seigneur et époux ! Tu vivras de mon argent, tu vivras chez moi, tu dormiras dans mes couvertures, tu chieras dans mes toilettes. De quel droit me tutoies-tu ?! répéta-t-il. Crois-tu donc que je ne sois pas ton maître ? Je vais te montrer ! »

Il continua à déchirer sa robe, y allant avec les mains, sentant la toile et le tissu se froisser, jusqu’à voir sa belle culotte. Il esquissa un sourire mauvais, ravi par ce spectacle magnifique, et posa ses mains sur la culotte, tirant dessus, révélant l’intimité de la jeune femme, son intimité tremblante, sa fleur innocente qu’il allait prendre, afin de lui inculquer le respect. Il lui montrerait sa virilité, il lui montrait qu’il était l’homme... À chaque fois, ça les calmait, ces petites pimbêches. Il allait le faire... Quand il eut une idée derrière la tête, un rappel supplémentaire.

Sa boîte à musique, avec ce son insupportable... On lui avait dit, pour la vendre, qu’elle était une grande artiste, adorant le chant et la danse... Grandchester, naturellement, ne voyait en elle qu’un sac à foutre, et n’avait donc rien à foutre de ses talents artistiques, trouvant de toute manière l’art chiant. Elle était venue avec sa boîte à musique, un petit appareil produisant un son insupportable. Mais, tout d’un coup, il trouvait l’idée très excitante. Il se retourna donc vers son bourreau :

« Va dans notre chambre... Sur la table de chevet, tu trouveras une boîte à musique. Ramène-là immédiatement... Je la baiserai alors que son air résonnera là-dedans, ce sera le pied.
 -  Bien, mon maître. »

Le bourreau pencha la tête devant lui, et sortit, refermant derrière lui la lourde porte de la salle de torture, et s’avança dans le couloir. Grandchester, de son côté, s’écarta un peu, et s’assit sur la table, avant de poser une main sur l’un des seins d’Adelyn, le caressant, avant de pincer le téton.

« Tu es tellement belle... Et, tu as beau penser ce que tu veux, entre époux, le viol n’existe pas. Je t’éduquerais, Adelyn... Et, un beau jour, je lirais dans tes yeux la reconnaissance éternelle... »

Il esquissa un léger sourire, et se redressa, entreprenant de retirer son pantalon, puis se masturba, en soupirant de plaisir.

« Hum... Ça va être si bon, Adelyn... Tu verras, tu fais ta timide, mais ma queue est magique... Tu découvriras toute la puissance d’un homme, toute ma virilité, et tu m’aimeras pour ça... »



Le bourreau s’avançait dans les couloirs, sentant son sexe le démanger. Une belle érection, qu’il attendait de pouvoir satisfaire dans la bouche de cette femme. Il adorait que les femmes le sucent, et celle-là avait une belle petite bouche de suceuse, juste comme il les aimait. Il s’avançait dans les couloirs sombres et exiguës des oubliettes, une torche à la main... Quand il entendit furtivement du bruit. Le bourreau s’arrêta, surpris, regardant autour de lui. Il n’y avait rien que des cellules fermées et vides. Il regarda à droite et à gauche, fronçant les sourcils, suspicieux. Non... Il avait du rêver.

Il se retourna, et vit une ombre devant lui. Ses sourcils s’écarquillèrent, et les flammes de sa torche se mirent à luire sur le tranchant d’une épée, qui s’enfonça ensuite dans son ventre, tandis qu’une main gantée se plaqua sur sa bouche. Son hurlement de peur et de douleur mourut dans la main gantée de l’homme, qui fit lentement tourner son épée, accentuant la douleur, tandis que quelque chose de poisseux s’échappait de son ventre. Le bourreau gémit. Cette douleur vive l’avait fait jouir sous l’effet de la surprise.

Il mourut avec le sexe tendu, s’écroulant sur le sol, tandis que l’assassin récupéra son épée de son cadavre, ainsi que ses clefs, puis s’avança rapidement.



Grandchester l’embrassa encore, voracement, fourrant sa langue dans sa bouche, tout en continuant à déchirer sa robe, ne laissant plus que des lambeaux ne dissimulant plus rien. Il avait également enlevé son sous-vêtement, et posa ses deux mains sur chacun de ses seins, les pétrissant et les tordant douloureusement. Lui aussi s’était déshabillé, et entreprenait progressivement de s’allonger sur le corps de la femme, complètement fou de désir, une lueur de démence brillant dans ses yeux. Pourrait-il seulement attendre le retour de son bourreau ? Le bout de son sexe caressait l’estomac d’Adelyn, filant sur son bassin, se perdant dans les poils pubiens de la jeune femme. Il lui mordilla le cou, surexcité.

« Non... Tu es trop irrésistible... Je te baiserais une seconde fois... »

Il allait le faire, quand quelqu’un enfonça une lourde clef dans la porte. Grandchester se releva. Le bourreau l’avait déjà vu nu, et ça ne la dérangeait pas. Il se retourna, et la porte s’ouvrit.

« Tu as été rapide, pour une fois ! »

Ce n’était pas ce que pensait l’homme. Cahir ouvrit la porte, et s’arrêta, interdit, en voyant un spectacle qui le remplit de rage. Le seigneur, sur Adelyn, avec son sexe pendouillant à l’air libre.

« Toi ? s’étrangla l’homme, ivre de rage. Je croyais que tu avais quitté mon fort ! »

L’apatride ne répondit rien, tandis que son adversaire se redressait, essayant d’attraper sa dague... Mais Cahir fut plus rapide, et s’interposa devant lui. Il leva le poing, et le frappa à la tête, envoyant cette dernière rebondir contre le rebord de la table, le couchant sur le dos... Où Cahir abattit lourdement son pied sur le sexe du lord. Il y eut une petite explosion sonore, et Grandchester se mit à blêmir, se tortillant sur le sol.

« Je ne te tuerai pas, Grandchester, lâcha Cahir. Mais ton sexe ne terrorisera plus jamais de nobles femmes...
 -  En... Enfoi... »

Grandchester glapissait, de la salive s’échappant de ses lèvres. Cahir avait les dents serrés, furieux, et le frappa encore une fois, l’assommant. Il se retourna ensuite vers Adelyn, sentant toute son agressivité redescendre, en la voyant ainsi, si fragile, si misérable.

« A... Adelyn, je... Je... »

Il secoua la tête, et entreprit de lui ôter ses liens, avant de baisser la tête, n’osant pas regarder son visage, croiser ses yeux, pour y lire le reproche et la souffrance :

« Je... Je suis désolé, Adelyn... Je... Je n’ai pas pu vous protéger... Comme je l’aurais promis... »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 24 jeudi 01 août 2013, 22:28:20

*Pourquoi l'avait-elle donc tutoyé? Elle-même l'ignorait... Adelyn ne faisait que raviver la flamme de la rage et de la folle passion chez son époux, elle qui ne souhaitait qu'une chose... Mourir et se faire oublier comme le grain de poussière qu’elle était parmi les siens. Mourir et ne plus jamais avoir peur, ne plus jamais sentir la honte s’abattre sur soi.

Peut-être que cela pouvait paraitre extrême, peut-être que la vie pouvait bel et bien continuer après ce qu'il allait lui faire subir mais elle ne voulait plus subir, plus sentir cet air frapper sur son visage qui lui rappellerait la profonde respiration de son mari, ne plus sentir ses mains la toucher, la tripoter, la blesser. L'air qu'elle respirait ne lui prodiguait que souffrances et dévastations, un mal qui la touchait bien plus loin que dans son être, un maux qui s’imprégnait jusque dans son âme. Personne dans ce monde n'avait jamais montré la moindre compassion, le moindre amour pour elle. Ni son père, ni sa sœur, ni sa gouvernante, ni ses domestiques et surtout... Cahir. Il lui avait fait croire. Croire en un monde bon, un monde où se trouvaient encore des Hommes valeureux. La belle ne souhaitait pas la meilleure des vies, juste une qui puisse l'accepter comme elle était sans devoir être frappée par le courroux d’un fou furieux et Cahir lui avait fait espérer en une telle existence. Mais hélas, cela n'existait pas... Elle savait à présent qu'Eric la déflorait, lui enlèverait cette pureté qu'elle avait et la détruirait lentement jusqu’à ce qu’elle s’éteigne.

La mort semblait être la seule délivrance, le seul chemin qui puisse lui apporter un peu de réconfort. Mais avant de l'atteindre, elle se ferait violer, battre en sachant pertinemment que personne ne l'aiderait, qu’elle serait seule face à ce destin.

Le lord criait sur la pauvre enfant aux larmes chaudes, l'insultant et lui faisant comprendre que c'était lui qui commandait dans son domaine. Elle le savait mais était-ce une raison suffisante que pour subir sans agir...?  Apparemment oui.

Elle vit apparaitre un autre homme dans la pièce, regardant le spectacle avec un air stoïque et pourtant, il n’était pas indifférent, caressant du regard le corps de notre belle rouquine avec une expression assez lascive. La demoiselle frissonnait, le dégout lui montant à la gorge. Elle avait un avant-gout de l'enfer qui la touchait du bout des doigts, riant de son sort. Elle avait cette franche illusion qu'elle n'était que le jouet d'un destin impure, la marionnette d’un démon... Et celui-ci n’était autre que Grandchester qui sans l'ombre d'un scrupule, arracha sa jupe, puis retira sa culotte en admirant son intimité.

La jeune fille sentit sa main toucher cette zone si prude, si chaste. Adelyn en tremblait, tant elle avait peur, tant elle avait honte. Elle était la faiblesse, la fragilité et l’inutilité alors qu’il était la force, la puissance et le maitre. Elle n’était rien, il était tout. Comment pouvait-elle rivaliser autrement que par des pleurs et des cris superflus ? Elle n’était rien et être si futile, si insignifiante l’avilissait grandement… Ce n’était pas une femme, un être humain. Juste la machination d’un psychopathe misogyne.

Elle aurait dû se laisser faire la première fois, se laisser se faire dépuceler pour ne pas à être l'actrice de cette scène épouvantable. A présent, elle payait sa prétention de vivre une vie nouvelle bien plus intensément. Elle respirait fort, sanglotant sans plus rien dire, juste à regretter en se débattant, en vain. Elle n’avait plus de forces et attachée, la demoiselle ne pouvait pas s’échapper. Se débattre… Pourquoi faisait-elle donc encore ça ? L’honneur ? En avait-elle jamais eu ?

La comtesse l’ignorait et ce n’était pas vraiment son premier souci. Eric, dans toute sa fourberie et son vice, voulait faire de cet instant le plus ignoble de toute sa vie. Il avait demandé à son acolyte d’apporter  sa boite à musique afin de la violer pendant que sa précieuse musique retentissait à ses oreilles. La mélodie de ce magnifique ornement ne signifierait plus jamais la joie et la liberté… Elle savait que si cet air retentissait lors de cet instant, plus jamais elle n’aurait l’occasion de s’évader psychologiquement. Tout ce qui restera d’elle ne sera plus qu’une coquille vide.

Elle voulait crier, le supplier de ne pas faire ça mais elle savait qu’en faisant une telle chose, cela ne ferait qu’empirer. Grandchester était un sadique, un malade et voir sa détresse dans ses yeux serait pour lui jouissif. Adelyn le savait et pourtant, ses larmes ne cessaient de couler et des petits cris, des plaintes inoffensives sortaient d’entre ses lèvres.

Lorsque le bourreau s’en alla, Eric se redressa sur elle, glissant l’une de ses mains sur son sein. Jamais un homme ne lui avait touché la poitrine et sentir se pincement sur son bouton de rose était des plus désagréables. Son téton avait beau se durcirent sous la pression des doigts rugueux du Lord, la belle ne ressentait ni plaisir ni envie, juste un profond malaise et des sueurs froides la faisant frissonner. On aurait presque pu croire qu’elle appréciait se traitement avec ce genre de réaction corporelle mais son regard apeuré, ses pleurs et l’irritation au niveau de ses poignets à force de se débattre pouvait prouver que la jeune femme vivait un véritable martyr à être la chose du Lord.


Celui-ci arborait un sourire léger, avant de lui faire comprendre qu’elle ne pourrait jamais se plaindre de ce qu’il lui infligeait tant il était laborieux de prouver un viol entre époux. Il commettait un crime mais jamais il ne serait inquiéter par la justice corrompu. C’était dégueulasse…

Il se redressa sur elle, retirant son pantalon et son sous-vêtement, laissant apercevoir sa verge fièrement dressée, qu’il masturba avec fougue, laissant échapper des soupirs de sa bouche. Eric lui disait qu’elle aimerait ça, qu’elle l’aimerait, lui et sa « queue » et qu’elle lui serait à jamais reconnaissante. Il était fou. Une folie aveuglante dont il n’y avait aucun remède. Il assouvirait son plaisir avec la certitude qu’elle apprécierait cet instant alors que notre protagoniste se ferait tout simplement déchirer de l’intérieur. Une brisure aussi bien physique que moral…

Elle était effrayée en voyant ce membre proéminent, prêt à la pénétrer. Elle serrait tant ses poings que ses ongles s’enfoncèrent dans sa chair et pourtant, elle n’en souffrait pas. Adelyn préférait sentir cette douleur que celle de la bite de Grandchester. Celui-ci continuait à l’embrasser, partageant le gout de sa salive avec la sienne. C’était si atroce pour elle qu’elle en avait du mal à respirer, entre les sanglots et le dégout de ses baisers. Finalement, il ne fallut pas longtemps pour qu’elle soit entièrement découverte face à lui, ne laissant place à aucune pudeur. Ses joues rougissaient de honte, d’abomination et la belle rouquine tentait encore de cacher sa fleur sacrée en pliant plus ou moins ses jambes graciles. Une manœuvre bien futile.

Le lord lui empoignait la poitrine, la malaxant, la pinçant avec violence. S’était atroce et ce n’était que le début… Elle se ferait dépuceler de la pire manière qu’il soit et personne n’était là pour la secourir. Quelle belle vie n’empêche.

Puis, soudain, Eric s’allongea sur elle, pressant son membre contre son entre-jambe, son gland sécrétant déjà un liquide séminal tant son excitation était forte. IL avait envie de la baiser et l’attente du bourreau semblait être une horrible torture pour Grandchester qui se trémoussait contre elle, passant sa langue baveuse sur son cou et ses doigts descendant en direction de sa croupe. Il s’apprêtait à enfoncer son membre en elle, la patience n’ayant plus cours, lorsque soudain la porte s’ouvrit. Il avait été rapide, en effet…

Adelyn gémissait de douleur, ne se cachant plus devant une force qu’elle n’avait tout de même pas. Il voulait qu’elle se réduise à être une pauvre malheureuse, un être ridicule n’ayant pour prétention que celle de vivre et c’est ce qu’elle ferait. Elle n’était que ça de toute manière. Un jouet…

Mais quelque chose clochait dans la réaction du richissime personnage. Il s’était crispé et avait arrêté de se frotter contre son bassin. Un court répit avant l’apothéose de sa jouissance ? La petiote n’en savait rien avant de redresser son regard bleutée vers la porte en bois. C..Cela ne pouvait pas être possible.

…Cahir…

A cet instant, tout se déroula trop vite pour la jeune enfant qui restait figée, complétement pétrifiée par cette vision. Elle n’était ni contente, ni triste, ni en colère. En fait, elle ressentait tant de choses en cette instant qu’elle était tout simplement incapable de réagir de manière lucide et seules ses larmes continuèrent de couler alors que sa bouche restait entre-ouverte et ses prunelles pétillante stupéfaite. Comme avec les brigands, il fut rapide, efficace et envoya au tapis son futur mari. Elle ne vit pas ce qu’il venait de lui faire subir mais le hurlement de Grandchester fut assez puissant que pour le réveiller de cette illusion. Qui n’en était pas une.

L’apatride était réellement revenue pour la sauver, comme il l’avait dit. M..Mais c’était déjà trop tard. Elle ne s’était pas faite dépuceler mais le mal était fait. Elle était brisée, sa mémoire gardant cette expérience à vif pour le restant de ses jours… Elle avait perdu la confiance en Cahir et pourtant, il était là. Tout était trouble dans sa tête et la réaction qu’elle eut en premier lieu lorsqu’il croisa son regard, s’avançant pour retirer ses liens fut de baisser ses yeux et de sangloter, murmurant à travers ses lèvres.*

« N..Ne me regardez pas… Non… »

* Il n’aurait pu l’entendre de là où il se trouvait, ce qu’il fit qu’il vint tout de même la relâcher de l’emprise de ses chaines avant de s’excuser platement. Sa voix était si douce, si peinée, si… C’était indescriptible. Jamais personne n’avait employé un ton pareil pour lui adresser la parole. Était-ce de la… Culpabilité ?

La jeune femme se recroquevilla, ne faisant plus attention à ce qu’il lui disait. Sa poitrine lui faisait terriblement mal mais c’était surtout son cœur qui était le plus touché. Elle s’était sentie abandonnée, trahie et même s’il venait d’honorer sa promesse, la rouquine ne pouvait oublier la déception qu’il lui avait infligée et la peur qu’elle avait ressenti entre les mains d’Eric.

Toutes les paroles de celui-ci lui revinrent à la tête, comme un sombre tourment. Une pétasse, une infâme petite pute, une salope, sa fiancée, sa bien-aimée… Ces mots résonnaient dans sa tête et c’est pourquoi elle cacha son visage dans ses bras, complétement nue face à Cahir. Sans même l’avoir pénétré, Grandchester avait réussi à la souiller de l’intérieur, de faire naitre en elle l’image d’une femme misérable, bonne à rien, faible et inutile. Bonne à fourrer comme il avait dit.

Un instant, elle sentit Cahir s’approcher, entendant un mouvement qu’elle stoppa nette d’une main, dressée devant lui alors que l’autre masquait son visage.

« R… Restez o.. Où vous êtes… L..Laissez-moi ! »

*Oui, elle voulait qu’il parte pour ne plus sentir son regard sur elle, pour ne plus avoir l’impression d’être un déchet et surtout, pouvoir mourir en paix. Pourquoi voulait-il donc la rattacher à la vie ! N’était-il pas encore plus sadique que son mari ? Il se jouait d’elle comme pouvait le faire le Lord. Sauf qu’ici, elle ne le croyait plus.

Pourtant, il était revenu… Et ça, qu’elle le veuille ou non, ça la touchait. Mais elle était encore trop en état de choc que pour vraiment le remarquer. Elle lui devait à nouveau sa vertu.

La belle demoiselle resta un instant en boule à déverser ses larmes. Elle était dans la salle de torture et l’endroit était plutôt bien isolé pour que l’on ne vienne pas y jeter un coup d’œil « en cas où ». Ça permettait à notre lady de se calmer, reprenant petit à petit ses esprits. Pourtant, elle garda le silence.

Son visage n’était à présent plus recouvert par ses mains mais elle resta dans sa position, reprenant une respiration sereine quand tout à coup, elle se mit à grelotter tout en reversant certaines larmes restantes.*

« J…j’ai froid…. »

*Tout en commençant à complétement divaguer, elle rapprocha ses mains de sa bouche, mains qui tremblaient affreusement tout en dirigeant son regard dans le vide.*

« J..J’ai si froid… C..Cahir… Si froid… A…Aidez moi…. »

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 25 vendredi 02 août 2013, 10:41:10

Ce n’était pas lui qui lui avait fait ça. Il ne l’avait pas attaché à cette table, dans cette sinistre salle, pour lui arracher ses vêtements, et entreprendre la violer, en s’extasiant de sa peur. Il avait empêché le pire, car il ne voyait aucun saignement s’échapper des cuisses de la jeune femme. Pour autant, il se sentait responsable. La voir ainsi, fragile, nue... Oh, elle ne perdait rien de sa grâce naturelle, de cette élégance raffinée, et, en d’autres circonstances, il aurait même pu la trouver très attirante avec cette robe déchiquetée qui ne cachait plus rien de sa beauté naturelle, tendant au contraire à la renforcer, en insistant sur certains aspects... Mais il se sentait incapable d’éprouver la moindre forme de désir. Il amorça le geste de se rapprocher, mais elle le repoussa, sans avoir à le toucher. Cahir se sentait honteux. Il n’était pas arrivé trop tard pour empêcher l’irrémédiable, mais il était tout de même arrivé plus tard. Sa fleur était intacte, mais pas son innocence. Et, outre ça, la voir pleurer ainsi, dans cette position... Il manquait les flammes rugissantes, les hurlements de douleur, mais cette image lui évoquait des souvenirs peu glorieux de son passé, des souvenirs sinistres, qui revenaient le hanter dans ses plus profonds cauchemars.

*Pourquoi ne dors-tu que d’un œil ? glissa une voix sardonique et ironique dans sa tête. Tu es incapable d’aider qui que ce soit, tu n’as pas été formé pour soigner, mais pour détruire, pour dominer, et prendre par la force ce que les autres sont incapables de conserver. Tu prétends avoir agi pour la sauver ? Ou est-ce que tu voulais te la préserver pour toi ?*

Ce type de débat n’avait pas sa place ici. Cahir ferma les yeux, imaginant autre chose, entendant la femme sangloter. Vous n’aviez pas le temps pour ce genre de choses. Cet endroit n’était pas une salle de pique-nique, mais la salle de torture d’un redoutable château. Cahir avait estropié le Lord, et, si le tuer était tentant, il devait se contrôler. Ce ne serait que justice de le tuer, mais ceci engendrerait des conséquences plus graves encore. Il était suffisamment mâture pour le réaliser, tout comme il savait qu’il fallait fuir le plus rapidement possible. Narcisse était certainement inscrit au cadre des festivités nocturnes, de même que d’autres soldats, et ils ne tarderaient pas à venir. Or, si Cahir avait pu retourner dans le château, s’en échapper avec la fiancée du seigneur serait bien plus difficile. Il n’avait aucun plan prédéfini.

L’apatride avait commencé à partir, retournant dans les faubourgs, se forçant, difficilement, à ne pas regarder derrière lui. Ayant entendu du bruit près d’une auberge, il s’y était rendu, pensant qu’un peu de bière lui ferait du bien. L’aubergiste n’avait plus que trois tonneaux, ayant délivré toute sa fournée au châtelain, pour la fête de ce soir. Plusieurs des individus dans l’auberge étaient des clients qui travaillaient au château, généralement comme pages, domestiques, ou autres garçons assistants. Ce genre de métier, contrairement aux apparences, était assez central, et, pour l’avoir appris, Cahir savait qu’on pouvait obtenir énormément d’informations cruciales de la part des secondes couteaux, des gens qui n’auront jamais leurs noms dans l’Histoire, mais qui, à leur manière, auront contribué à façonner cette dernière. Cahir avait ainsi appris que la dernière femme de Grandchester s’était suicidée, et que ses terres étaient lentement en train de décroître. On ne parlait pas ouvertement de rébellion, mais le ton y était. Les vassaux de Grandchester n’avaient pas confiance en lui, et, dans un monde féodal, le lien de vassalité reposait énormément sur la confiance. Il allait de soi que voir sa future femme s’échappait n’allait pas remonter la côte de Grandchester. Bien sûr, il était possible qu’il ne lui fasse rien... Mais Cahir n’était plus innocent, ni naïf. Il était retourné en selle, et était remonté vers le château, craignant qu’un carreau d’arbalète ne lui perfore la poitrine. Il avait choisi de rentrer en même temps que les invités s’en allaient, et les gardes ne lui avaient rien fait. Un mort devant les vassaux de Grandchester n’aiderait pas ces derniers à avoir foi en lui, mais le temps lui était compté.

Cependant, il ne pouvait pas forcer Adelyn. Il avait vu à quel point cette femme était innocente, et, en un sens, idéaliste. Est-ce que sa lenteur à agir avait brisé ça ? Il s’en voudrait, oui. Cahir ignorait ce qu’il pouvait lui dire. Se dépêcher ? Ne pas perdre son temps inutilement ? Le temps, précisément, leur manquait, mais il ne pouvait pas non plus négliger qu’elle avait subi une tentative de viol. Les minutes s’écoulaient, Cahir restant interdit et silencieux, avant qu’Adelyn ne se mette à frissonner, lui avouant avoir froid.

*Pourtant, j’étouffe...* se dit-il.

Il faisait assez chaud dans cette pièce, notamment en raison du fourneau qui brûlait, et dont on se servait pour aiguiser les lames, afin que la douleur soit plus horrible encore. Cependant, Adelyn se mettait à trembler nerveusement, recroquevillée sur elle-même.

« J..J’ai si froid, grelottait-elle. C..Cahir… Si froid… A…Aidez moi…. »

Oui, elle était pathétique, mais il ne se sentait pas de cœur à la repousser. Il se rapprocha d’elle, attrapant doucement, mais non moins fermement, l’une de ses mains.

« Relevez-vous » intima-t-il, en la forçant un peu.

Elle se remit debout, près de lui. Elle n’était pas très grande, le bout de ses cheveux arrivant à hauteur de son front. Il dégrafa alors son manteau, et le remit sur ses épaules, avant de poser une main contre sa nuque, fermement.

« N’essayez pas de me mentir, glissa-t-il alors, en plaquant sa tête contre son torse, où elle pourrait sentir l’épaisseur du métal, de l’ébonite qui le recouvrait. N’essayez pas de me faire croire que tout va bien. J’ai besoin de vous pour sortir de cette prison, alors évacuez votre douleur, évacuez votre rage, votre fureur, et votre souffrance. Là, contre mes bras. Ces murs sont insonorisés, vous pouvez pleurer et hurler. N’essayez pas de prétendre que vous ne le voulez pas, tout votre être le réclame. Libérez-vous de toute cette rage, et tirons-nous d’ici. »

C’était un peu sommaire comme conseil psychologique, mais c’était le mieux qu’il pouvait sortir, compte tenu des circonstances. Ses bras puissants empêchaient d’Adelyn de trop s’écarter, alors qu’il essayait de l’éteindre. L’ébonite de son armure était un métal, mais il n’était pas froid et douloureux. C’était un alliage unique au monde, qui, sans être aussi doux à sentir que le satin, restait une texture assez agréable. On aurait presque pu croire à une forme de chitine.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 26 mardi 06 août 2013, 18:17:35

*Adelyn continuait à trembler sur le sol froid de la salle lugubre, alors que les flammes ardentes des fourneaux réchauffaient l'air ambiant. Ce qu'elle avait dit à Cahir, son sentiment de "froid" n'était pas faux, juste trop abstrait pour qu'il puisse le comprendre. Son corps grelottait mais s'était son âme qui avait besoin d'une chaleur bienfaisante pour se réanimer. La belle sentait son cœur se congeler après ce qu'elle avait vécu et c'était ce sentiment qui était à l'origine des réactions quelques peu saugrenues de son organisme. Un tremblement qu'elle n'arrivait pas à stopper et qui pourtant résultait d’aucuns effets observables dans l'environnement. Il s'agissait juste d'un besoin affectif qu'elle n'avait su exprimer convenablement et dont elle ne doutait même pas de l'existence.

Allongée, des lambeaux de tissu ne cachant pratiquement plus rien de sa morphologie, la jeune fille laissait son regard divaguer dans le vide, en état de choc. Elle ne faisait même plus attention au corps gisant près d'eux de son futur époux, rien n'ayant plus d'importance. Elle se souvenait des mots que Cahir avait employés pour la dissuader de vouloir à nouveau s'échapper, ceux-ci prenant un nouveau sens. A l'extérieur, tous pleins de dangers arpentaient les vastes terres de Terra et elle, inexpérimentée, fragile et maladroite ne ferait pas le point contre l'inconnu d'un monde bien trop cruel. Si elle parait, elle mourrait... Si elle restait, elle mourrait aussi... Alors que choisir? Le chemin de son avenir n'était que fatalité et la comtesse n'avait pas la force de changer sa destinée.

Mais il était là, cet apatride dont Narcisse et tant d'autres avaient critiqué. Il restait près d'elle, sans rien dire, la laissant faire  ce qu'elle s'était promis de ne plus jamais refaire: Pleurer. Ce jeune homme si mystérieux, sécurisant... Son gardien angélique semblait la protéger, même s'il n'arrivait pas forcement à le faire au meilleur moment. Comme pour les brigands, on aurait pu croire qu'il attendait le dernier moment pour intervenir, histoire que la belle puisse ne plus voir aucun espoir pointer le bout de son nez.

Soudain, il lui demanda de se relever et illustra ses paroles en se rapprochant un peu plus d'elle, tout en l'aidant dans sa démarche. Il la força un peu, mais Adelyn suivait le mouvement presque naturellement, comme si elle avait attendu qu'il donne l'instruction pour commencer à bouger. Elle continuait à grelotter, ses jambes léger comme du coton mais pu reposer une partie de son poids en s'appuyant sur Cahir, avant de trouver son équilibre.

Notre protagoniste le laissa faire, retrouvant la veste qu'il lui avait autrefois posée sur ses épaules, avant de partir. Elle sentit une bouffée de chaleur envahir son petit être, quelque peu rassurée de ne plus être entièrement découverte face au jeune homme. Il l'avait vu, c'était un fait, mais sa pudeur était telle qu'elle n'arrivait pas à contrôler l'apparition de rougeurs sur ses pommettes, mal à l'aise... Cahir était certainement l'homme qui avait eu le plus d'occasions de la voir dénudée et pourtant, elle ne lisait pas dans son regard un quelconque désir. Contrairement aux soldats de Grandchester, il la respectait et n'essayait nullement de profiter de l'occasion. Du moins, c'est ce qu'elle ressentait. Notre petiote était naïve et peut-être bien qu'il ressentait quelque chose à la voir aussi fragile, mais elle ne le voyait pas sous cet œil. Pour la lady, il restait cette personne humble, charismatique et surtout... Son sauveur. Par deux fois il avait pris des risques pour elle. Mais elle gardait de l'amertume. L'anxiété de s'être sentie abandonnée, délaissée à son triste sort. De s'être fait avoir, tout bonnement, à croire en l'existence de la bonté.

Alors lorsque le jeune ténébreux l'invita à se décharger de sa haine, de sa colère, notre belle resta immobile, déstabilisée. Elle ne s'était jamais mise en colère, n'avait jamais haussé le ton alors... Comment pouvait-elle se libérer? Ce n'était pas dans sa nature... Pourtant l'envie de crier, de pleurer, de s'énerver tout simplement était bien présente. Mais elle avait tant de fois refouler cet aspect de sa personne qu'Adelyn avait presque peur de se laisser aller.

Son corps continuait à trembloter tandis que son partenaire l'enlaçait de ses bras puissant, l'empêchant de s'échapper de cette étreinte. Mais en avait-elle seulement envie? La donzelle n'en savait trop rien mais au bout d'un moment, alors que ses mains étaient posées contre l'alliage de métal de l'armure de Cahir, elle ferma les poings et ferma vivement ses yeux. Elle était contre lui et pouvait sentir en son for intérieur une éruption d'émotions ressurgir du passé mais également du présent. Sans prévenir, elle se mit à resserrer d'avantage sa main et à parler à mi-voix, le timbre sombre*

"J'en ai marre de cette vie, de ces salauds qui me prennent pour une marionnette..."

*Son poing se mit à frapper le torse du mercenaire, aussi fort qu'elle le pouvait tandis que des larmes se mirent encore une fois à couler mais plus de tristesse, uniquement de colère. Sa voix se porta de plus en plus dans la pièce, s'accentuant au fur et à mesure qu'elle se plaignait.*

"J'en ai plus qu'assez d'être le jouet d'une bande de tarées!!!! J'EN AI MARRE!!!! JE VEUX PLUS!!! ET VOUS! VOUS ÊTES UN MENTEUR! POURQUOI M'AVEZ-VOUS LAISSÉ!? VOUS PENSEZ QUE ÇA M'AMUSE MOI!?"

*Plus que de raison, elle laissait parler son cœur ou du moins, les paroles qui s'étaient incrustée pendant qu'elle subissait le courroux d'Eric. Ses coups se firent plus violent, bien que cela ne devait pas vraiment affecter physiquement, n'ayant tout simplement pas la force nécessaire que pour inquiéter un homme tel que Cahir.*

"J'ai eu la peur de ma vie!!! JE VOUS DÉTESTE!!! VOUS AINSI QUE TOUS CEUX QUE JE CONNAIS!"

*Ce qui s'en suivit ne fut plus qu'une série de couinements, de petits cris aigus alors qu'elle frappait toujours son gardien. Elle y mettait énormément de convictions, se déchargeant de toutes les frustrations qu'elle avait vécu même si aucun mots ne pouvait vraiment se définir ce qu'elle ressentait, d'où les cris. La belle continuait encore et encore jusqu'à sentir ses mains se rougir à force de cogner Cahir qui était un parfait bouc émissaire.*

"Je vous déteste, je vous déteste, je vous déteste!!!!"

*Frénétiquement, elle ressemblait à une enfant en furie, tapant du poing et du pied sans vraiment affecter son interlocuteur. Petit à petit, la comtesse se calma, après quelques minutes à geindre et à se défouler physiquement sur le chasseur. Puis, finalement, elle arrêta de le frapper, à bout de souffle. Elle s'était complètement vidée...

Mais alors qu'il allait desserré son emprise, notre jolie rouquine se jeta à son cou, brisant en éclat toutes les bonnes valeurs et les bonnes mœurs qu'on lui avait éduqué. Ses bras frêles enroulait le cou du jeune homme doucement, y mettant une tendresse qu'elle ne se connaissait pas. Elle avait eu envie de faire cela depuis un certain temps mais ce n'était que maintenant qu'elle avait eu le courage de faire ce qu'elle voulait. Pour la première fois. Elle resta un instant silencieux, profitant de ce contact, oubliant presque qu'elle se trouvait dans une tenue quelques peu... Légère.*

"Je vous déteste... Mais... Merci d'être revenu... Merci."

*Son menton trouva refuge au creux de son épaule alors qu'elle s'agrippait avec ses mains contre lui, ayant une crainte qu'i la rejette immédiatement. Adelyn avait bien compris qu'il n'était pas question de rester trop longtemps dans les cachots mais, profiter encore quelques secondes de cette étreinte était la seule chose qu'elle désirait.

Ce n'était évidemment pas vrai qu'elle le détestait. A vrai dire, c'était peut-être même le contraire qu'elle ressentait pour lui... elle ne savait pas trop mais elle lui était d'une reconnaissance infinie. Elle se sentait bien auprès de lui et maintenant qu'elle avait pu relâcher tout le poids qui pesait sur son cœur, la petiote se défit de lui, un sourire léger se formant sur ses lèvres rosées.*

" Aaah.... Ça fait du bien...."

*Elle laissa échapper un profond soupire, avant de placer son regard sur son bourreau, évanouit au sol. Elle détourna ses yeux en voyant la scène, le sang coulant son membre explosé. C'était répugnant et elle en avait des hauts les cœurs. Il le méritait, certes, mais notre demoiselle n'appréciait pas ce genre de spectacle morbide, même pour un homme aussi mauvais que son mari. Elle avait l'occasion de se venger des coups qu'il lui avait donné mais... Elle n'en avait pas l'envie. Si elle avait pu paraitre misérable, Grandchester l'était tout autant en cet instant. Lui qui avait été si fort, si puissant... La jeune femme avait presque mal pour lui mais elle ne pouvait rien faire. C'était fait et pour rien au monde elle n'aurait changé le sort que lui avait infligé Cahir. C'était pour toutes les femmes dont il avait été la terreur et le tombeau... Pour toutes celles qui ne reviendraient jamais et qui étaient mortes en martyrs. C'était bien léger comme sentence mais Adelyn n'avait pas la force d'achever le travail...*

"Q..Qu'allons-nous faire Cahir...?"

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 27 vendredi 09 août 2013, 13:45:31

Cet endroit était sinistre. Tout ce château était atroce, horrible. Cahir n’avait qu’une seule envie : partir d’ici le plus rapidement possible. Plus il resterait ici, et plus il y avait de chances qu’il se fasse tuer. Cette perspective ne l’encourageait guère, mais, pour autant, l’apatride n’oubliait pas qu’il y avait une femme à sauver. Une femme qui ne lui rapporterait rien. Elle était incapable de se battre, et son excursion nocturne était probablement son seul véritable contact avec la nature. Elle était une poupée de porcelaine, incapable de survivre seule dans la forêt, de se battre, de se défendre. Elle le gênerait, indéniablement. Objectivement, il n’avait que de raisons de le laisser ici, et de continuer sa route solitaire. Et, pourtant, il avait bel et bien rebroussé chemin, tué le bourreau, et estropié le seigneur de ces lieux, manquant de peu de lui ôter la vie. Était-ce une bonne action ? Il aimerait sincèrement le croire, mais il savait aussi que, maintenant qu’il ne pourrait plus se satisfaire, Grandchester risquait d’être encore plus abominable avec ses esclaves. Jadis, cette idée l’aurait laissé de marbre. Qu’est-ce qui avait changé ? Pourquoi le sort de ces misérables le préoccupait tant ? Pourquoi se sentait-il si coupable à cette idée ? Pourquoi diable avait-il décidé d’aller sauver cette femme ? Pour sa beauté ? Était-ce là la seule raison ? Le désir de la pénétrer, d’arracher sa virginité, de la sentir soupirer son nom ? Cahir mentirait en disant que ça ne le tentait pas, mais... Il aurait pu le faire maintenant. Elle était faible, fragile, offerte, terriblement attirante dans ses vêtements rapiécés. Entre ses gants, il sentait la douceur de sa peau, il sentait sa poitrine glisser sur son armure, ses seins nus s’enfonçant. Il sentait tout, mais rien ne le tentait. Aucune érection ne le traversait, aucun désir, rien d’autre qu’un sentiment de rage et de fureur.

Il haïssait Grandchester pour ce qu’il avait osé faire, il se haïssait pour sa bêtise, et il haïssait cette femme pour sa stupidité. Revenir ici était une erreur, totalement, et c’est maintenant qu’il le réalisait maintenant. Il était dans la gueule du loup, et avait franchi le point de non-retour. Sortir seul serait déjà très difficile, car Narcisse apprendrait rapidement qu’il était revenu, mais il devrait également songer à Adelyn. Il ferma les yeux, ayant toujours une main sur la nuque d’Adelyn, et rouvrit les yeux, en soupirant.

*Je ne pouvais pas la laisser souffrir plus longtemps... J’ai agi au nom de la justice, pour autant que ce concept signifie encore quelque chose, alors je devrais me sentir bien... Pourquoi est-ce que je ne me sens pas bien ?*

Il était arrivé trop tard, mais il n’y avait pas que ça. Cette femme... Elle lui faisait ressentir des émotions contradictoires. Elle était faible, oui, mais il sentait autre chose, quelque chose de plus profond en elle, ce sentiment qui l’avait amené à la défendre contre Narcisse, et à revenir ici. Elle ne méritait pas ça. Personne ne le méritait, mais il y avait en elle autre chose, quelque chose qui avait poussé Cahir à cesser de fuir, et à se battre. Il le regretterait, il en était sûr, mais, pour l’instant, il n’y avait qu’une chose à faire : protéger cette femme.

Cahir lui avait dit de s’énerver, de libérer toute sa fureur. Y arriverait-elle ? Il savait que les femmes comme elle, les filles des maisons de nobles nexusiennes, étaient instruites dans la soumission, ainsi que dans une ignorance maladive du sexe, afin de plaire à leurs maris et maîtres. Mais, tout en étant faible, Adelyn avait eu le courage de s’enfuir, et de courir dans la forêt. Elle était plus forte qu’elle ne le croyait, car elle dissimulait en elle un capital de rage et de fureur qu’il convenait d’exploiter. Il la laissa donc, attendant, et elle finit par exploser.

Elle le frappa, mais il ne ressentait rien. Ses petits poings se fracassaient contre son armure, alors qu’elle se mettait à pleurer, devenant hystérique. Il ne dit rien, car il n’avait rien à dire, se contentant de la tenir, de la serrer contre lui, en la laissant évacuer toute sa rage, sa colère, sa frustration. C’était pour ça qu’elle tremblait, et elle hurla. Elle injuria son époux, elle injuria Cahir, qui ne dit rien, la laissant gigoter contre lui. Elle frappait l’ébonite, et il essayait de comprendre ce qu’elle disait entre ces hurlements. Il n’y eut bientôt plus rien à comprendre que des pleurs, et, lentement, les bras de Cahir se resserrèrent sur elle, afin de blottir son corps contre lui. Elle le surprit en l’enlaçant, et, naïvement, il crut qu’elle allait l’embrasser, mais elle se contenta de se serrer un peu plus contre lui, exigeant silencieusement qu’il s’occupe d’elle. Sa main glissa sur les cheveux d’Adelyn, s’y cramponnant, et il ferma les yeux, respirant son odeur.

« Je vous déteste... Mais... Merci d'être revenu... Merci. »

Il ferma les yeux pendant quelques secondes, avant de lui répondre :

« Je ne vous quitterais plus, Adelyn. »

Il avait fait l’erreur de la laisser filer une fois. Il ne comptait pas la refaire. En l’état, c’était peut-être égoïste, mais il aimait bien l’idée d’avoir cette femme auprès d’elle. Dans son existence misérable, elle était comme une perle rare qui rehaussait l’intérêt de son existence. Il lui était impensable de la laisser partir encore. Il la serrait très fort, jusqu’à ce qu’il la sente gesticuler entre ses bras. L’orage était passée. Lentement, Cahir la libéra, et elle se retrouva devant lui. Son petit sourire avait de quoi faire fondre les cœurs, et elle observa brièvement Sire Grandchester. Il était toujours étalé sur le sol, inanimé, et Cahir put clairement ressentir tout le mépris que cet être inspirait à Adelyn.

*Si jamais elle me demandait de le tuer, je le ferais... Même si ce serait pire.*

Sans Grandchester, il y aurait toute une bande de tueurs, de violeurs, de bourreaux qui se retrouveraient en liberté. Grandchester n’était pas un saint, mais il muselait sa meute, tempérait sa folie. Si Cahir avait été un peu plus jeune, et un peu plus naïf, il aurait profité de ce moment pour prêter serment à cette dame, comme il avait appris à le faire à l’académie. En ployant le genou, en s’entaillant la main avec sa lame, puis en la tendant à Adelyn pour qu’elle accepte son serment. Un serment visant à la protéger, et qu’il avait fait devant l’Empereur lui-même, lorsqu’il était devenu un Corbeau Noir, un membre d’élite.

« Q..Qu'allons-nous faire Cahir...? » lui demanda-t-elle.

Ferait-il un serment ? Vu qu’il avait la fâcheuse tendance de perdre ses serments, il avait un peu peur. Il décida de remettre cette question pour plus tard.

« Pour l’heure, nous allons partir d’ici, Adelyn. Ensuite, nous aviserons. »

Il s’approcha de Grandchester, et le souleva.

« Aidez-moi. »

Il n’avait pas besoin de son aide, mais un peu d’action lui ferait du bien. Il porta Grandchester dans un coin de la pièce, et attacha l’un de ses bras à une lourde chaîne fixée contre le mur.

« Ainsi, même s’il se réveille, il ne pourra vous faire de mal. »

Tout en se déplaçant, Cahir essayait de ne pas regarder les seins d’Adelyn. L’exercice était bien plus difficile qu’il n’y paraissait, car elle était vraiment d’une redoutable beauté. Pour son malheur, son innocence ne faisait que la rendre encore plus belle.

« Vous allez devoir rester ici, je vais aller vous chercher des habits. »

C’était l’évidence-même, mais Cahir ne risquait pas de trouver une robe dans les oubliettes. Il ignorait totalement comment il allait s’y prendre pour remonter dans la chambre d’Adelyn, trouver sa robe, mais elle était suffisamment perturbée comme ça pour qu’il ne la décourage pas. Il avait réussi à la sauver des griffes de Grandchester, et se persuadait que le plus dur était fait. Il sortit de sa ceinture la dague qu’il lui avait donné avant que les soldats de Grandchester ne la surprennent.

« Prenez-là. Mais, même si c’est tentant, évitez de tuer Grandchester. Sa mort ne fera qu’empirer les choses. »

Il déposa la dague devant elle, lui laissant aussi son manteau, dont il n’avait guère besoin. Sans ce dernier, on voyait clairement son armure en ébonite, d’élégantes plaques noires uniformes ressemblant à de la chitine. Quand l’armure était chargée en magie, des flammes noires semblaient tourner tout autour, fondant sur les ennemis alentour. Mais, en ce moment, son réservoir magique était vide, et elle restait juste une armure très résistante.

« Je reviendrais, je vous le promets » l’assura-t-il.

La laisser ici ne lui plaisait qu’à moitié, mais il n’y avait aucune chance pour qu’un garde arrive. Le bourreau était mort, Grandchester était à terre, et, pour les autres, il valait mieux ne pas déranger Grandchester pendant son plaisir. Ils attendraient sagement leur tour, ce qui laissait à Cahir du temps pour songer à la fuite. Il n’avait, en réalité, aucune idée pour s’enfuir. Improviser n’était pas dans sa nature. Il était rentré en profitant du départ des nobles, mais, maintenant, tout ce château n’était plus qu’un nid de vipères, et il devrait, non seulement veiller à sa propre survie, mais également à celle d’Adelyn.

Cahir sortit de la salle de torture, laissant la porte entrouverte, et retraversa les sombres couloirs des prisons. Il n’accorda pas un regard pour le coin sombre où il avait laissé le cadavre du bourreau, sa lame plantée en travers de son ventre, et grimpa les marches. La lumière venait de torches fixées contre les murs, et il s’avançait lentement, sur un escalier en pierre, rejoignant le couloir en bois par lequel il était entré dans les cachots. Il remonta les escaliers, et se dissimula contre le mur, laissant deux gardes passer, une torche dans la main d’un des deux soldats.

*Voyons... J’ai passé des semaines dans ce château...*

La chambre de Grandchester, commune avec celle d’Adelyn, se situait au dernier étage, au-dessus du quartier des nobles, et on ne pouvait y entrer sans autorisation. L’endroit était gardé en permanence, mais toute forteresse avait des failles : les esclaves. Les domestiques pouvaient passer pour amener le linge, et les gardes n’avaient pas le droit de les toucher. Ceux qui s’y risquaient sans autorisation de leur seigneur pouvaient être poursuivis, et condamnés à la torture. Grandchester était un monstre, mais sa fureur était tempérée par son autorité.

Le quartier des esclaves était au rez-de-chaussée, un endroit misérable, isolé, qui n’était pas gardé, et où les esclaves dormaient dans des espèces de dortoirs insipides. Cahir s’avança lentement dans le couloir, et fila dans un autre, se rapprochant de la salle de banquet. Il y avait encore d’autres gardes.

« Ce fut une belle fête.
 -  Y’z’ont bouffé comme des grosses vaches ! » s’esclaffa un autre soldat.

Dans la salle, les esclaves étaient silencieusement en train de faire le ménage. Cahir avait monté un escalier latéral, et se trouvait sur les balcons, en hauteur. Un garde portait une hallebarde sur sa droite, regardant en contrebas, et Cahir resta accroupi, prudent. L’ébonite faisait heureusement peu de bruits. Il partit vers la gauche, faisant tout le tour pour passer dans un couloir, et descendre des marches qui le menèrent au quartier des esclaves. Il était nerveux, craignant à chaque instant de se faire repérer. Il arriva dans un couloir en bois, et alla sur la gauche, ouvrant une porte qui grinça... Et le conduisit tout droit dans le misérable dortoir des esclaves.

Il y avait plusieurs rangées de lits superposés, et les regards, curieux, se tournèrent vers lui.

« C’est l’Ashnardien ! s’exclama une femme.
 -  Je croyais qu’il était parti...
 -  Il ne devrait pas rester ici, il va nous attirer des ennuis... »

Il ne dit rien, regardant autour de lui, et son regard croisa celui d’une femme. Cahir ne pouvait pas le savoir, mais c’était l’esclave qui avait offert à Adelyn sa robe bleue. Il lisait dans ses yeux bleus une terrible tristesse, qui lui fit mal au cœur. Il se rapprocha de l’adolescente, qui tenta d’amorcer un mouvement de recul, probablement inquiète... Et il lui parla.

« Hey, je ne te veux aucun mal. Je... Tu connais Mlle Crawford ? La promise de ton seigneur ? »

Elle hocha la tête assez rapidement, sans écarter ses lèvres, petite et fragile. Cahir déglutit. Quelque chose lui disait, vu la lueur qu’il avait cru voir dans ses yeux, qu’elle aimait bien Adelyn, et il prit donc un risque :

« Je... Sire Grandchester a essayé de la violer, mais... Je l’en ai empêché. »

Il vit les yeux de l’esclave s’écarquiller sous la surprise, et Cahir poursuivit, parlant à voix basse, sans tenir compte des regards curieux que les esclaves lui jetaient :

« Malheureusement, Adelyn n’a plus de vêtements... Est-ce que tu pourrais aller en chercher pour elle ? J’ai un plan pour lui permettre de sortir d’ici, et je... »

Il n’eut pas le temps de finir qu’elle se mit à décamper. Surpris, Cahir la vit filer entre les lits, et grimper un petit escalier. Il espérait qu’elle n’irait pas prévenir les gardes. Nerveux et agité, il craignait à tout instant que, par l’une des nombreuses portes menant à ce dortoir, des gardes ne surviennent pour le neutraliser... Ou qu’ils ne soient en ce moment auprès d’Adelyn, et ne la tuent en voyant dans quel état Grandchester avait fini.

*Je n’aurais jamais du la laisser seule... Mais je n’avais aucune autre option...*

Une esclave le regarda en fronçant les sourcils.

« Vous ne devriez pas rester là, vous allez nous attirer des ennuis si des surveillants arrivent. »

Cahir ne savait quoi dire. Les esclaves avaient peur de lui, et aucune n’osait le regarder. Il le réalisa en les contemplant. Elles étaient terrifiées, et il comprit qu’elles avaient du souffrir entre les mains du baron. Ceci renforça son envie de le tuer, et la femme, plus courageuse que les autres, dut le sentir. Il se permit de la regarder, et constata, avec effroi, qu’elle était borgne. Quelqu’un lui avait cloué la paupière, et une vilaine cicatrice parcourait sa surface, formant comme une signature.

« Je vous en supplie, ne le tuez pas... Ce... Ce sera encore pire pour nous... »

L’apatride remarqua que la femme était près d’un lit, et qu’il y avait, derrière elle, se cramponnant à sa robe blanche et rapiécée, une petite fille avec de cheveux noirs bouclés, qui observait craintivement l’apatride. Il croisa le regard de la femme, et comprit qui était le père.

*Salopard...*

La femme essaya de soutenir son regard, même s’il pouvait y lire de la honte... Comme si elle avait peur qu’il la juge, et c’était effectivement quelque chose de tentant. Mais elle n’était rien de plus qu’une victime.

« Il... Il mérite la mort, et même pire encore, mais, sans lui... Je n’ose imaginer ce qu’ils lui feront... »

L’homme hocha la tête.

« Je sais, répondit-il. Je vais libérer Adelyn. J’aimerais pouvoir en faire autant, mais...
 -  Il est trop tard pour nous. Mais elle... Elle, vous pouvez encore la sauver. »

C’était désormais lui qui n’arrivait pas à soutenir son regard. Elle se rapprocha, et il sentit ses deux mains, maladroites, nerveuses, fripées, attraper la sienne.

« Protégez-là.
 -  Je...
 -  Menez-là au Temple d’Elua, à la lisière du domaine. Les adeptes sauront s’occuper d’elle.. »

Elua... Ce nom n’était pas inconnu à Cahir. C’était une Déesse qui était assez prisée, même si l’Ordre la considérait, naturellement, comme une Déesse païenne. Cahir ignorait où se trouvait le temple, mais, s’il en existait un, ce pouvait être un bon refuge.

« Je le ferais. »

La porte se rouvrit à nouveau, et la petite esclave revint, tenant entre ses bras un gros coffre. Cahir le regarda, surpris, et l’ouvrit, la remerciant. Elle hocha la tête, visiblement satisfaite, les joues légèrement rouges, de la sueur sur son visage. Il l’ouvrit. Il y avait dedans une belle robe blanche, des bottes, ainsi qu’un collier de pierres précieuses, et...

*Une boîte à musiques ?*

C’était surtout la robe qui prenait de la place.

« Suivez-moi, vous ne pourrez pas repasser par la salle de banquet avec votre coffre. Occupe-toi de ma fille » lança-t-elle à l’attention de l’esclave.

Elle accepta avec joie, prenant la petite enfant dans ses bras pour frotter son nez contre le sien. Cahir comprit qu’il ne pourrait rien pour elles. La borgne disait vraie : elles ne voulaient pas être sauvées. Elles étaient probablement des filles de serfs, vendues par leurs parents, ou des prisonnières de guerre. Même s’il les libérait, personne ne voudrait d’elles. Il suivit donc la borgne, qui ouvrit une porte, conduisant Cahir dans une sorte de réduit poussiéreux et sombre, avec des toiles d’araignées. Elle alluma plusieurs bougies. Il y avait plusieurs gros tonneaux au centre.

« Poussez celui-là. »

L’apatride obtempéra, devant forcer un peu, et réussit à écarter le tonneau. Il y avait une trappe en bois, dessous. La femme l’ouvrit, lui expliquant que ce chemin le conduirait aux oubliettes. C’était un bon vieux passage secret. Il poussa le coffre, le jetant dans le trou, puis descendit l’échelle, remerciant la femme.

« Contentez-vous de la sortir de cet enfer. »

Cahir se le promit, et descendit l’échelle, puis avança dans un couloir sombre. Il n’y voyait rien, et finit par arriver devant un mur menant aux oubliettes. Il trouva rapidement une pierre branlante sortant du lot, et appuya dessus, ce qui fit coulisser le mur, lui permettant de passer et de rejoindre Adelyn.

Peut-être bien qu’il ne mourrait pas ici, après tout.
DC d’Alice Korvander.

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Adelyn Crawford

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 28 mardi 13 août 2013, 18:52:17

*Adelyn ne voyait rien aux regards que pouvaient lui lancer l'apatride, juste peut-être un espoir qu'elle croyait perdu. Elle était dénudée et fragile face à lui mais ne percevaient pas d'envie charnelle dans les prunelles sombres du chevalier, comme s'il ne s'en souciait pas. C'était pourquoi elle se sentait si bien auprès de lui. Malgré qu'elle tentait de refermer la veste sur elle, sa poitrine était toujours bien visible et elle avait eu peur qu'il puisse être envahi par un désir fou de la violer. Les paroles de Narcisse résonnait dans sa tête; lui rappelant qu'il n'était qu'un exilé sans foi ni loi.

Et pourtant, Cahir était bien plus que cela aux yeux bleutés de notre petiote et ne s'abaissait pas à des actes aussi abominables que le viol. Quoiqu'on put dire sur lui, il avait été le seul à la sauver de son destin impure et c'est pourquoi notre comtesse était tant en confiance. Elle n'oubliait pas qu'elle était vêtue d'une tenue en lambeau et qu'il restait un homme avant tout, mais elle était trop heureuse que pour se soucier de sa pudeur. L'étreinte qu'elle lui avait faite l'emplissait d'une profonde tendresse, d'une joie exhaustive. Elle l'admirait et, candidement, s'attachait de plus en plus à lui. En effet, le belle avait encore envie de pouvoir se serrer contre lui, se sentir protéger entre ses bras, humer son odeur et se laisser envahir par sa chaleur corporelle. Elle avait toujours manqué d'attention et s'était la seule personne qui la satisfaisait dans ce manque. C'était son héro.

Mais elle, qui était-elle pour lui? Pourquoi risquer sa vie alors qu'elle ne lui apporterait rien? Notre rouquine ignorait tout de ses intentions et s'inquiétait de savoir ce qui se passera, une fois sorti de la demeure. Leurs chemins allaient-ils se séparer ou bien, continueraient-ils à se toucher? Elle avait envie de croire qu'elle resterait auprès de lui mais n'était pas sotte. Il ne pouvait rien faire d'une femme aussi faible et aussi maladroite qu'elle. Elle ne représentait qu'un lourd fardeau qui pèserait sur ses épaules. Et à cette idée, le chagrin s'installa dans son cœur meurtrit.

Son chevalier venait pourtant de lui susurrer à l'oreille qu'il ne la quitterait plus mais, pouvait-elle vraiment se raccrocher à cette belle utopie? Perdue, elle se contenta de sourire, une boule se formant dans sa gorge. Elle voulait rester avec lui, ne plus jamais se sentir abandonner... Mais l'expérience qu'elle avait vécue lui rappela que la vie n'était pas un comte et qu'il finirait par la laisser, comme il l'avait déjà fait.

Notre demoiselle restait pourtant sagement à sa place, soucieuse de leur sort car s'il était revenu pour la sauver, il fallait à présent ressortir d'ici, comme il l'avait si bien souligné. Cahir se dirigea vers Grandchester, celui-ci jonchant le sol dans un état comateux, afin de l'accrocher à des chaines incrustées dans le mur de la pièce. Il lui avait demandé de l'aider à porter le corps de son époux mais Adelyn eut un moment d'hésitation. Elle n'était pas très forte, ne servirait probablement pas à grand-chose mais c'était surtout le faite de devoir toucher ce "monstre" qui la rebutait. Ça semblait bien dérisoire mais elle avait encore peur, ses prunelles abhorrant cet immonde personnage.

Mais sans savoir avec quel courage, elle accompagna Cahir, prenant les pieds du Lord et le soulevant avec ses dernières forces. Elle fit abstraction de la crainte naissante, serrant avec vigueur les mollets d'Eric. Ce ne fut pas bien long de l'amener jusqu'au coin de la pièce et lorsqu'elle le relâcha, on pouvait presque voir des marques d'ongles imprégnées dans la chaire de son bourreau. L'idée de le soulever l'avait tellement angoissé qu'elle n'avait pas sur contenir sa force... Elle s'en étonna un instant mais son attention fut capter par bien autre chose!

L'apatride lui tendit une dague, celle qu'il lui avait prêtée dans les bois, et lui expliqua qu'il allait chercher des vêtements de rechange. Inconsciemment, la jolie rousse croisa ses bras, cachant partiellement son buste. Malgré son manque de tenue, la lady restait éblouissante, sa beauté regorgeant dans ses innocentes manières. Elle était encore pure, malgré les actes d'Eric et si elle n'osait s'apercevoir de sa nudité, ce n'était que grâce à la fureur dont elle s'était déchargée. Une enfant dans un corps de femme resplendissant, elle ne s'était pas encore épanouie et attendait uniquement le moment propice. Un instant dans le temps qui lui permettrait de s'ouvrir, d'oublier ces chastes années sans amour et passion. Sa naïveté s'était presque volatilisée à cause de Grandchester mais Cahir était là pour réanimer cette flamme qui brulait en elle.

Celui-ci lui disait de ne pas tuer le lord, que les conséquences s'en feront sentir... Et ce n'était pas l'intention de la petiote. Elle ne voulait pas s'abaisser à ce niveau, même si l'envie y était. Il ne ferait plus jamais souffrir quelqu'un si elle lui ôtait la vie mais il fallait avouer qu'elle n'avait pas la bravoure que pour le tuer. Ses mains en tremblaient tant elle n'arrivait à concevoir de finir le travail sur l'être misérable qu'il était à présent, estropié.

Puis, Cahir finit par lui promettre qu'il reviendrait. A ces mots, elle voulut le retenir, lui agripper le bras... Mais elle ne fit rien, restant immobile, son sourire disparaissant de ses lèvres rosées. D'une toute petite voix, elle parvint juste à dire quelques mots.*

"Je..... Je vous fais confiance... Cahir."

*Ces mots... Adelyn les avait déjà prononcés lorsqu'il l'avait emmené au château. C'est pourquoi, cette fois-ci, sa phrase n'était plus aussi sincère, semblant craindre qu'il ne tienne pas à nouveau cette promesse. Mais à peine eut-elle le temps de placer cette phrase qu'il s'en était allé par la porte d'où il était venu. Elle était à nouveau seule dans cette pièce lugubre et effrayante.

Le crépitement du feu de la cheminer brisait la glace d'un silence macabre et Adelyn restait au milieu de la pièce, semblant écouter les flammes, ce qu'elles murmuraient. Son regard survolait la pièce et s'attardait sur les instruments de torture, puis sur la table où elle s'était trouvée quelques instants auparavant. Elle était face à ce vestige de la souffrance et de l'abomination de l'être humain, muette. Elle réalisait qu'en ce lieu, elle était certainement la seule à s'en être sortie indemne... La belle repensa à ces malheureux, aux cris qu'ils avaient pu émettre sans jamais recevoir de l'aide de quelqu'un. Elle était une miraculée parmi les victimes de la fureur de Grandchester. Il était fou.... Fou d'un désir qu'il ne pouvait avoir... Qu'est-ce qui pouvait amener un homme à une telle cruauté, à un tel vice? Etait-il la réincarnation du mal, un émissaire satanique sur ces contrées?

Notre jeune femme attendait les cris des personnes ayant subi leur courroux. Le même cri qu'elle avait poussé lorsque l'espoir s'était volatilisé de son être. Ses prunelles longeaient les murs, s'imaginant à l'aide des outils de torture tous ce qui s'était passé en ce lieu maudit. La flamme de sa chevelure tournoyait, suivant le mouvement du visage décomposé de la rescapée. Puis, tout d'un coup, un rire cynique, diabolique s'éleva dans les airs... La voix de Grandchester hantait cette pièce, l'engouffrant dans les méandres des ténèbres. Le feu pour raviver les lames sonnait aux oreilles de la lady comme une mélodie machiavélique... Le son qui accompagnait le ricanement du lord lors de ses supplices.

Elle se mit à trembler, se remémorant ce qui s'était passé pour elle, les mains qu'il avait posé sur son corps, les coups qu'il lui avait donné et le gout de ses lèvres sur les siennes. Son odeur semblait imprégner les lieux d’une aura sinistre. Sans trop savoir pourquoi, notre protagoniste se sentait nerveuse, prise de panique à l'idée d'être seule dans une pièce avec Eric qui doucement, sortait de sa torpeur.

Notre délicate comtesse ne put s'empêcher de sursauter lorsqu'elle l'entendit bouger de son coin, pointant en tremblotant sa dague qu'elle tenait fermement. Elle avait si peur qu'elle en avait les larmes aux yeux, même en sachant qu'il était attaché. La belle avait l'impression qu'il se relèverait à tout moment et se délivrerait de ses chaines par un quelconque enchantement. Un être aussi démoniaque pouvait en être capable. E...Et si ce n'était pas un homme mais une créature semblable? Un vampire...? Il correspondait assez bien à l'idée qu'elle se faisait de ces suceurs de sang... Pale, sans cœur et assoiffé de sang. L'imagination était le plus grand ennemi de notre petiote qui avait du mal  à tenir sur ses guibolles. Alors, pour se donner de la force et du courage, elle se mit à parler à Eric d'une voix inquiète mais ferme.*

"N...Ne bougez pas! "

*Remarque assez inutile, pittoresque même. Dans son état, il ne pouvait pas faire grand-chose et il était assez bien attaché que pour ne pas être une menace. Mais Adelyn n'arrivait pas à se calmer, surtout qu'il se mit à se mouvoir, se redressant sur ses bras, les yeux ternes dirigés dans sa direction. Sa voix s'éleva dans la pièce, rauque et trainante...*

" A...Adelyn... Mon aimée... Libérez-moi. Je vous en conjure..."
"J...Jamais!"
" Soyez raisonnable... V..Vous ne parviendrez jamais à sortir avec l’Ashnardien. Il vous manipule, vous ment! Mes hommes vous rattraperont Adelyn, et je ne pourrais pas être aussi clément."
"TAIS-TOI! TU M'ENTENDS!? "

* Un grand silence s'installa après le hurlement qu'elle venait d'émettre, tremblante comme une feuille. Il tentait de la manipuler à coup sûr mais... l n'avait pas entièrement tort. Sa garde finirait par la retrouver et cette fois-ci, c'était la mort qui allait l'attendre. Cependant, elle avait réussi à l'interrompre et à le tutoyer, malgré la correction qu'elle avait reçue après avoir osé faire une telle chose. Et elle pouvait lire dans le visage d'Eric que ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout, qu'une de ses femmes puisse lui parler de la sorte. Son regard la transperçait de toutes parts, elle qui était encore nue devant lui.*

" Salope... Je t'offrais tout ce qu'une femme pouvait espérer et toi... Tu oses me traiter comme un chien! J..Je te ferais payer petite pute. Je ne laisserais pas cet apatride prendre mon bien! Car oui, s'il fait tout ça c'est pour te baiser, pour fourrer sa queue en toi espèce d'idiote! Tu crois vraiment qu'il prend autant de risque juste pour...."
"ASSEZ!"

*S'en était assez. Il ne lui ferait pas croire ce que Cahir n'était pas. Elle l'en empêcherait et défendrait cet homme qui prenait justement des risques pour la sauver.*

"C..Cahir n'est pas comme toi Eric. Q...Quoique je fasse, tu m'aurais finalement tué alors je préfère partir dans l'espoir de vivre plutôt que rester sans rien faire et me laisser piéger par un salaud dans ton genre... T..Tu ne pourras plus jamais violer qui que ce soit. Et si tu penses que tu pouvais vraiment m'offrir tous ce dont je voulais, tu te trompes..."

*Elle laissa une courte pause, déglutissant à l'idée de défier ainsi celui qui hantait ses nuits, dévorait les parcelles de ses souvenirs heureux, d'un perfide monstre. La jeune fille ne savait pas où elle trouvait cette force pour lui parler mais apparemment, c'était bien plus facile de lui tenir tête maintenant que c'était lui, le faible.*

"Jamais tu ne m'aurais donné de l'amour, de la tendresse.... Et du bonheur."

*A cette phrase toute mignonne, innocente et optimiste, le lord ne put s'empêcher de pouffer de rire, un rire mauvais, effrayant. Il cracha un glaire ensanglanté avant de casser le beau discourt de notre juvénile demoiselle.*

" Ah parce que tu crois que ça existe ça? Tu es qu'une pauvre tarée! On n'est pas dans un conte ma jolie et tu te rendras vite compte que je suis loin d'être l'être le plus avilie. Partout tu ne rencontreras que des putains et des bandits voulant te prendre! Tu finiras esclave et tu te maudiras d'être partie, de t'être enfuit de ce château! Mais peut-être qu'enfin de compte, ça t'excite d'être traité comme une chienne hein?"

*Il l'observait, laissant son regard dévié sur le corps nu de la mignonnette. Il ne pourra plus jamais avoir des envies de chairs, tout ça à cause de.... De ce fils de catin! Il subira un sort bien moins enviable à celui d'Adelyn... Grandchester devenait ivre de vengeance et laissait la haine remplir chaque parcelle de son corps. Jamais on n’avait osé s'interposer entre lui et son objectif... Jamais il n'avait été aussi humilié de sa vie...

Notre rouquine, elle, restait figée, ses lèvres tremblantes. Q..Que faisait Cahir? P...Pourquoi mettait-il autant de temps...? Elle ne voulait plus entendre les sarcasmes de ce démon, ne voulait plus être dans cette pièce. Mais même si l'envie de fondre en larme était présent, tant le stress était intense, notre sulfureuse damoiselle se retint. Elle avait suffisamment versé de larmes. Elle n'était plus seule et son sauveur finirait par la retrouver et par la sortir de cette demeure.

Alors, Adelyn rangea sa dague, se redressa avant de s'asseoir sur la table près d'elle, sans dire un mot... Sa force, c'était sa foi. Et elle avait foi en ces concepts gnangnans l'amour. Ressentait-elle quelque chose pour Cahir qui puisse faire qu'elle surmontait ses obstacles? Elle n'y croyait pas et pourtant, ce courage, elle ne le sortait pas de nulle part.

Le lord finit par ne plus rien dire, si ce n'était que de continuer à rire silencieusement... Il devenait complètement fou... Puis, elle entendit une porte cachée grincer, voyant Cahir réapparaitre avec une grosse boite. I..Il était vraiment revenu ou bien était-ce son imagination qui lui faisait encore des siennes? Pour en être certaine, la jolie rousse se releva, les cheveux un peu en bataille et la veste sur ses épaules, puis s'avança rapidement vers le chevalier. Avant même qu'il n'est pu placer un mot, elle glissa sa main sur son visage, caressant doucement sa joue. Il était bien réel...*

"V....Vous êtes revenu...."

*Elle avait dit cette phrase en murmurant, tournant son visage vers Eric. S'il avait tort pour Cahir, il pouvait avoir tort pour tout le reste...

La comtesse n'attendit aucune réponse de son gardien, se permettant d'ouvrir la boite qu'il tenait dans ses bras. Il y avait un très beau collier coutant certainement extrêmement cher, des bottes, une robe mais surtout... Une autre petite boite qu'elle reconnaissait sans trop y croire. C'est ce qu'elle prit en premier, ne pouvant se retenir de sourire.*

"M...Ma boite à musique... C...Comment avez-vous su......?"
« Modifié: mardi 13 août 2013, 18:57:50 par Adelyn Crawford »

Cahir

Humain(e)

Re : Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple...

Réponse 29 mercredi 14 août 2013, 02:17:36

Rejoindre Adelyn ne fut pas difficile. Le coffre était plutôt encombrant. Pas lourd, mais grand. Heureusement, personne ne s’aventurait dans les oubliettes, et il ne tomba sur aucun garde, ou aucun page, rien ni personne qui ne puisse l’arrêter. Son pas était rapide. Son esprit était rempli d’interrogations, de questions. Que se passerait-il si un garde arrivait ? Si Grandchester s’était échappé ? Il n’aurait jamais du laisser Adelyn ici, il aurait du la cacher ailleurs. Mais ils auraient perdu encore plus de temps, et elle aurait risqué de prendre froid dans ces couloirs sinistres. Ici et là, il voyait de grosses araignées, indiquant l’état de vétusté de l’endroit. Les domestiques ne devaient pas passer souvent par ici. Ce n’étaient pas les « oubliettes » pour rien. Il rejoignit la porte, et l’ouvrit d’un coup d’épaule.

« V....Vous êtes revenu.... » souffla-t-elle.

Il suivit son regard des yeux, et vit que Grandchester était réveillé. Il n’était donc pas mort, ce qui attristait Cahir, autant que ça le soulageait. Il avait encore en tête la vue de toutes ces pauvres esclaves. Si Grandchester était mort... Elles auraient toutes été tuées. C’était une éventualité à laquelle il ne voulait pas penser. Il reposa ses yeux sur Adelyn, cette fragile femme... Fragile, et en même temps si forte, si forte pour oser s’enfuir dans la forêt, et pour rester là, face à lui. Elle n’avait pas cru qu’il reviendrait. Il le savait, et il ne pouvait pas l’en blâmer. Cette journée devait être interminable pour elle. Il déposa le coffre, et elle l’ouvrit, voyant, non seulement la robe, mais aussi la boîte à musique. Cette vue sembla ravir son cœur, car elle s’en empara, peinant à en croire ses beaux petits yeux.

Son sourire exprimait une sorte de joie enfantine qui lui fit plaisir, réchauffant son cœur. Il se demandait si elle n’était pas plus heureuse de revoir sa vieille boîte à musque, que lui. Il aurait pu en ressentir de la jalousie, mais la scène l’amusait. Après tout, sa boîte à musique ne l’avait jamais trahi.

« M...Ma boite à musique... C...Comment avez-vous su......? »

Il haussa les épaules. En réalité, il n’en savait rien.

« J’aimerais bien dire que je lis en vous comme dans un livre ouvert, mais c’est une esclave qui m’a amené ça... Je ne pouvais pas aller dans votre chambre, surtout que j’ignore où elle est. »

Il entendit un rire mesquin, émanant de Sire Grandchester.

« Une boîte à musique... C’est grotesque ! Libérez-moi, Cahir, et je vous épargnerai ! Vous pourrez même me rejoindre. Vous avez vu mes petites esclaves, n’est-ce pas ? Elles vous ont fait le numéro de la pauvre victime ? Détrompez-vous, ce ne sont toutes que des putes. Nous baiserons cette salope ensemble, soyez intelligents ! »

Il ne se donna même pas la peine de lui répondre, l’ignorant délibérément, et attrapa entre ses mains la robe d’Adelyn.

« Je vous en prie, Adelyn, le temps joue contre nous... »

Chaque seconde passée ici accroissait les risques que les soldats leur tombent dessus.

« Maudit apatride ! s’égosilla Grandchester. Je te le jure, tu me paieras cet affront au centuple ! Peu importe où tu iras, chien, je te retrouverais, même si tu devais te terrer à Caelestis ! Et toi, Adelyn, sorcière, quand je te retrouverais, je t’enverrais dans le plus sordide des bordels des bas-fonds de Nexus. On te traitera comme une chienne, et tant de gens te laboureront le cul que tu ne te sentiras même plus humaine ! »

Un tel barouf risquait d’attirer des gardes. Cahir se releva, et s’avança vers Grandchester, ignorant ses insultes et ses jurons, et lui décocha un uppercut à la tête, qui l’assomma pour le compte.

« Je ne regarde pas, Adelyn. Changez-vous vite, il nous faut partir d’ici. »

L’apatride, en revanche, ignorait toujours comment réussir ce miracle. Mais, au moins, Grandchester s’était tu. C’était, en l’état, un grand réconfort.
DC d’Alice Korvander.

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