Sissi, jolie petite soldate (Libre - Send me MP)

(Ce sujet est libre. Envoyez-moi un MP pour me donner vos idées, et pour qu'on établisse une trame pour ce One Shot ! Y'a ni repères spatiaux, ni repères temporels, on ne sait pas qui sont les bons & les méchants, histoire de ... Bref, voilà. Comment ça, open bar, on s'amuse.)


Silke porta ses mains à sa chevelure rousse. La joignit en un chignon. Abandonna cette tâche. Ses longs cheveux retombèrent sur ses fines épaules, balayant ses clavicules. Elle n'était pas bien grande, mais enragée, bien plus que n'importe quel autre soldat. Increvable et têtue. Sa main gantée passa dans ses cheveux, qui crissèrent au contact du cuir. Bon, fallait qu'elle se prépare. On l'attendait, et elle n'allait pas traîner seins nus bien longtemps, au risque d'être reconnue. Une bande de tissu, et elle prit soin d’aplatir sa poitrine. Se faire passer pour un homme n'était pas chose facile, mais c'était bien le seul moyen pour elle se survivre. Elle s'était engagée pour ne pas se laisser moisir dans une de ces campagnes qui, fatalement, finissaient assiégées. Silke enfila son pantalon, sa chemise, ses bretelles. Sa veste, par-dessus. Il ne faisait pas bien chaud dehors. La jeune femme attrapa un morceau de tissu, nouant sa chevelure pour mieux la coincer dans sa casquette. Elle s'accroupit, enfilant soigneusement ses chaussures. Pour mieux faire face à son miroir une fois relevée. Beaucoup la prenaient pour un androgyne, parmi les soldats. On ne se posait pas vraiment de questions, d'façon. Le p'tit roux aux yeux turquoises qui ne parlent jamais, voilà comment on l'appelait. Une nouvelle chair à canon. On n'allait pas vraiment s’embarrasser de savoir si elle était un ou une volontaire, tant que ce petit bout de vie était utile.

- Hans !

C'était le nom de son frère, disparu à la guerre.

- J'arrive !

Tonna t'elle, d'une voix d'imitation masculine. Le type qui l'avait appelé pouffa. Il devait prendre ce soldat pour un adolescent prépubére. Silke attrapa son fusil, la coinçant sur son épaule. Une dague dans la botte, un pistolet dans la poche. Elle était bien armée et visait bien. Raison de plus pour ne pas se poser de questions.

Silke sortit de sa tente, rejoignant les autres au pas de course. Toute une troupe. Elle salua son supérieur, ses compagnons d'arme. Aujourd'hui, ils allaient vers un nouveau village, histoire de se ravitailler. D'ici trois heures, ils y seraient. Et l'idée même de manger la motivait. Elle se rangea sagement dans les rangs, commençant à marcher, tandis que l'on défaisait le campement, derrière elle.

Ah, les bleus… c’était toujours particulièrement amusant ! Oh, certes, lui, il tenait absolument pas à lui tourner le dos après lui avoir fait une crasse. Il tirait bien. Trop sans doute pour ne pas lui créer un second trou de balle avec un flingue de poche à deux cent mètres sans trembler et sans doute en fermant les yeux…

Oh bien sur, déniaiser et bizuter un nouveau ou un gringalet, certes - Il s’était promit de lui payer une pute pour lui donner une petite leçon de virilité quand il aurait touché sa solde et que l’occasion se présenterait – mais le faire chier, non, certainement pas. Il valait mieux éviter de se mettre dans une situation où personne ne  lèverait le petit doigt pour lui.

Lieutenant dans l’armée, Heinrich semblait particulièrement content de la situation. Il ne voyait rien de mieux que ça. Oh, c’était petit et mesquin, mais pas méchant. Il s’était infiltré en plein milieu de la tente du gamin (depuis quand les bleus avaient une tente individuelle ?) et, dans le noir complet, avait fourré dans son sac plusieurs kilos de galets bien emmitouflés. Il n’avait pas fouillé, il s’était contenté de planquer le poids supplémentaires au fond du sac et de les y laisser, histoire de rire. Mais fouiller pour trouver le sac dans le noir complet (hors de question de le réveiller à cause d’une lumière intempestive !), ça n’avait pas été une mince affaire !

Alors ne vous étonnez pas si le matin venu il l’interpella pour qu’il se dépêche ! Oh certes, il n’aurait pas à ranger sa tente, mais tout de même, ce serait plaisant que de l’imaginer en train de marcher avec son sac trop lourd pour la normale. Trois heures de marches, c’était ce qu’il avait annoncé à l’origine, mais au final, tant pis pour le repas, les instances dirigeantes (qui n’avaient pas à marcher, elles) décidèrent de  changer le trajet alors que le village était en vue, et ce, par radio.

« Halte ! »

Et bien sur comme ça ne suffisait pas, autant être franc avec tout le monde. Ça lui déplaisait fortement d’avoir à faire cela ! Lui-même avait faim, mais bon, que voulez vous, il fallait bien obéir aux ordres. De toute manière, en tant que lieutenant, il pourrait sans doute réquisitionner une fille de joie et des denrées ailleurs, pour sa gueule, et que les autres aillent se faire foutre ! Surtout les trouffions de base !

« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle ! La bonne, c’est qu’on va aller se faire trouer la peau plus vite que prévu !  L   a mauvaise, c’est que pour ça, nous accélérons la cadence et l’équipe logistique restera pour récupérer les provisions et besoins divers. Donc on dit adieux au petit déjeuner. Et pour l’eau…. On verra ! »

Il sourit en voyant les mines dépitées. Il aimait être peau de vache, surtout qu’il n’y avait pas d‘ordre concernant réellement la marche forcée et tout le toutim, il y avait juste une demande de faire au plus vite ! Ils n’allaient pas se faire trouer la peau avant plusieurs jours à moins que le front ait changé de place.

« Les bleus en tête de colonne !  Et toi, le gringalet, aussi !  Allez, montre comme t’es grand !  Montre comme t’es un homme ! Montre comment tu marches vite et longtemps ! Oui, c’est de l’abis de pouvoir, mais y a personne dans le coin pour me sanctionner alors j’en profite !  A moins que tu sois qu’un tire au cul qui pensait s’être trouvé la bonne planque ? »

Silke fit mine de ne pas l'entendre. T-t-t. Quel homme désagréable. Le seul inconvénient dans l'armée, à ses yeux, c'était de supporter des supérieurs parfois tyranniques. Et puis, son sac lui pesait sacrément. Elle jeta un regard blasé à son supérieur, genre "Cause toujours, tu m'intéresses" avant de continuer la marche. Faut pas déconner. Elle ne se voyait pas en victime. Elle se voulait héroïne, combattante, fière. Alors, même si ce foutu sac lui écrasait le dos, elle continuait à marcher, se tenant aussi droite que possible. Ce n'est qu'au bout d'un moment qu'elle tilta. C'était pas possible que trois fringues, deux armes, des munitions et une gourde soient aussi lourds. Silke se permit de ralentir un peu, histoire de s'enfouir dans la masse. Et hop, à un virage, elle s'arrêta un moment. Il serait toujours temps de retrouver les autres, une fois qu'elle aurait réglé le problème-du-sac.

La jeune femme s'arrêta, l'ouvrit. Des pierres. 'fin, des galets.

- ... Quelle conne je fais.

Elle poussa un soupir, tout en entreprenant de les retirer peu à peu.

- J'aurais du m'en douter.

Continua t'elle de soupirer, inspectant de temps en temps les alentours. Mh, il lui faudrait courir, pour rattraper les autres. Mais, pour le moment, ces saloperies de galets, elle les retirait.

Un air amusé sur les lèvres, il regardait les bleus peiner devant tout le monde. Pour ce genre de détails, le lieutenant n’était pas spécialement apprécié, il était même persuadé que personne ici ne lui indiquerait les chiottes s’il avait les tripes en feu… il avait le don de mettre les nouveaux en boite et de se montrer si dur avec les nouveau que l’un des bleus qui avaient craqués lui avait tiré dessus. Il l’avait raté mais l’intention y était. Oui, il ne lâchait pas les nouveaux et les pourrissait de manière on ne peut plus exagérée. Mais il avait juste du mal à faire la différence entre le trop et le pas assez !  Marchant entre les bleus et les autres, il avait une vue parfaite de son martyr du moment, Hans ! Il avait un sourire goguenard aux lèvres alors qu’il chantait avec les autres un chant martial qui donnait du cœur à la marche et qui permettait de garder le rythme, mais peu à peu il s’en désintéressa momentanément prenant la tête du peloton.

Il lançait le rythme et à ses « 1 - 2 » il les faisait cracher leur poumons sur le « 3 - 4 » !  Bon dieu ce qu’il allait les faire cracher ! Peu enclin à surveiller ce qui se passait derrière lui, il ne vit pas Hans perdre du terrain, dommage, il aurait adoré. Il se souvenait que la dernière fois, il avait fait pomper toute la section, dix pompes par secondes de retard de celui qui avait perdu le temps…. Il n’avait plus jamais été en dehors du temps. Car punir toute la section, ça avait de quoi faire calmer les plus indisciplinés, tu te calmes ou le groupe te calme !

Par pur plaisir sadique, il se mit à faire courir toute la section qu’il dirigeait sur plusieurs kilomètres avant de finalement il fit ralentir tout le monde, pour leur permettre de souffler  un peu et de boire un coup, le soleil cognait durement sur le caillou et le treillis n’est pas vraiment le plus légers des vêtements…. Pareil pour les rangers… Et bien sur, il s’apprêtait à ordonner à quelqu’un de marcher en éclaireur, histoire de vérifier que le terrain soit sûr… bon, au hasard….

« Hans ! »

Pur hasard, c’est promis !  Bon, d’accord ce serait mentir, mais ou était-il !  Il tourna la tête à droite, à gauche…. Merde alors, il avait perdu quelqu’un… il était où ce gamin ? Il regarda parmi les bleus, il n’y était pas…. Tant pis, ça allait pomper…

« On est en temps de guetre et personne n’est sensé désobéir aux ordres !  Parce que Hans n’est pas à son post, voilà ce qui va se passer, vous allez pomper jusqu’à ce qu’il revienne !  Ensuite, à tour de rôle, vous allez le remercier de cça, parce que vous allez devoir pomper sur les graviers, et mieux encore :  sur une main !  Tous ceux qui échoueront  seront punis et tout le monde tiendra jusqu’à ce que Hans arrive ! »

Il  sourit et s’assit sur le bord de la route.

« L’un d’entre vous fera le guet pendant que les autres pomperont. A aucun moment vous ne lâchez votre arme ! »

Il les regarda se mettre en action, les laissant faire dans un premier temps, rabrouant   l’un, secouant l’autre….

« Allez, on pompe, et c’est quoi ça !  Plus bas faut descendre !  C’est comme si vous enculiez les taupes, allez, en en chœur, dites moi que vous enculez les taupes et que vous aimez ça ! »

Et voilà le refrain pour les pompes… bon, Hans était où…. Il commençait à croire qu’il y aurait collusion avec l’ennemi…. Trahison même… et mine de rien, ça l’inquiétait…. Et la vacherie lui permettait de cacher cela aux hommes…