Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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... So Brauch' Ich Gewalt

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SSiegfried

Humain(e)

... So Brauch' Ich Gewalt

dimanche 28 avril 2013, 20:00:40

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Notice Titrale : Le titre est une référence aux oeuvres de Goethe et Schubert "Der Erlkönig", soit "Le Roi des Aulnes" (Ou roi des Elfes selon une étymologie discutée). L'Erlkönig est un personnage folklorique germanique et surtout scandinave. Lui (ou sa fille, selon les versions) est une version boisée de la sirène : Il attire par ses mots doux, sa voix enjôleuse et ses promesses, avant de tuer violemment.

Le Erlkönig est un personnage que le grand Goethe a placé dans l'un de ses poèmes, qui fut adapté en Lied par Schubert (Un Lied (signifiant "chant" en teuton) étant l'ancêtre de la chanson moderne : Formation musicale d'une voix à cinq, très peu d'instrument, et une chanson de 3 à 10 minutes alternant strophe et refrain. Schubert et Strauss excellaient dans l'art d'écrire des Lieder.). Dans ce Lied, donc, un père chevauche avec son enfant, celui-ci commençant à céder à une maladie. Plus il se sent mal, plus il voit le Erlkönig, qui semble n'être qu'une hallucination due à son mal.

"So Brauch' Ich Gewalt !" signifie "Je vais devoir être violent !" C'est la dernière parole du Erlkönig, après avoir passé toute la chanson à chercher à le charmer, il fini en le menaçant, avec un crescendo "Si tu n'es pas consentant... Alors, je vais devoir être violent !". C'est l'aboutissement de l'Erlkönig, après avoir laissé pensé qu'il était un type super sympa, referme son piège sur lui.

Le gosse meurt dans les bras de son père en arrivant au village, alors même que son père refusait d'entendre ses suppliques.


-Répertoriez tout. Ne laissez rien.

Siegfried poussait violemment une table sur son chemin, renversant sans vergogne les documents qui s'y trouvaient. Ses soldats investissaient le lieu comme un cancer rongeait un corps. C'était un capharnaüm monstrueux. A l'annonce de l'arrivée des SS, les bibliothécaires et les lecteurs s'étaient vus donner l'ordre de déguerpir du lieu, d'où la désorganisation manifeste de tout les ouvrages, abandonnés sur les plans de travail, en vrac, avec des tas de blocs-notes, de feuilles volantes, et de livres plus ou moins anciens, avec du matériel de lecture et quelques lampes douces.
Le nazi s'arrête devant un bureau où trônaient trois volumes d'un manifeste d'agriculture et de pêche, dont l'un était ouvert sur une page légèrement illustrée. Siegfried se penche dessus, tentant de lire l'écriture fine et effacée, lorsque survient un vieil homme en complet brun, lui ôtant la main de la page.
-Ce livre a 800 ans ! Et que font vos hommes !?
Du danois. La pratique du norvégien et du suédois de Siegfried lui serviront pour pratiquer ce langage dont il n'a que quelques bases. Loin de relever l'affront consistant à le toucher, le baron répond sans se démonter.
-Ordre du Reich. Tous les livres sont à nous désormais. Requisition. (C'est de l'allemand, oui oui.)
Le papier tendu par le nazi est attrapé par le gestionnaire, qui prend un air outré.
-Mais... C'est en allemand !
-Considérez-vous en Allemagne désormais. Willkommen, Herr Thorning. Vous feriez bien d'apprendre ma noble langue au plus tôt. Erik !

Un soldat lève la tête, redresse son calot, et accourt vers son supérieur comme un clébard qu'on aurait sifflé.
-Traduis pour le monsieur. Mes félicitations : Le Reich a besoin de vous. Tous ces livres vont être enregistrés et certains iront tout droit dans nos archives. Et votre travail, c'est de rendre la tâche plus facile. Je compte sur vous et vos employés pour aider ma troupe. Rajoute que je ne suis pas du genre à économiser mes balles parce que je suis dans une bibliothèque : Les réfractaires seront fusillés sur l'instant.
Il lui tapote sur l'épaule et s'éloigne tandis que l'autre fini de transmettre l'invective dans la langue du vieux bibliothécaire.

-Alors ?
-C'est une mine d'or, Hauptsturmführer. C'est exactement ce que le Reichsministerium nous demande.
-Servez-vous alors. Les bateaux partent demain pour Kiel. Chargez-les au maximum, ils s'occuperont de tout trier à Berlin.

L'ancien en costume revient vers Siegfried, pensant avoir un responsable avec lequel il peut parlementer, sans se rendre compte qu'il est l'archétype du soldat qui obéit aux ordres d'en-haut.
-Monsieur... Vous ne pouvez pas faire ça ! Ces livres sont la propriété de l'Etat Danois ! Ils sont notre patrimoine !
Siegfried n'a jamais été très Lüger©, contrairement au stéréotype du soldat allemand basique. Depuis son incorporation, il se reconnaît plus dans la fiabilité et la robustesse du Walther©.
… dont le canon échoue sur la tempe du bibliothécaire, après que celui-ci ait été saisi par le col, et la face écrasée contre son bureau.
-Erik, dis au monsieur que c'est mon seul avertissement, et que cela vaut pour lui et tout ceux dont il a la charge. Rajoute qu'en jouant les héros, ils se mettent en danger eux, mais aussi leurs précieux livres, leur patrie, et, bien entendu... leur famille. Et rajoute aussi que je suis quelqu'un avec bien peu de patience.
Silence mortel après que le soldat eut fini de déclamer son texte en danois, un bref sourire aux lèvres, amusé du sadisme de son supérieur, dont les habitudes commencent à être coutumières pour toute la troupe.
-... Verstanden ?
-Ja... Ja.
-Mes amis, il se met à parler allemand ! Comme quoi, avec une arme, on fini toujours par obtenir du résultat.

Il lâche la flanelle douce qu'il tient entre ses doigts, et, la chemise libre, le documentaliste peut se redresser, visiblement paniqué. Siegfried lui assène un coup de crosse à la joue, l'envoyant valser sur quelques mètres avant de misérablement s'écrouler sur une table, emportant avec lui ses inestimables pièces de collection octocentenaires de chasse et de pêche.
-Pardon, mais je déteste sortir mon Walther© pour rien.
La bête est rangée, et Siegfried s'éloigne vers l'extérieur. Une petite cigarette est de rigueur.


ᛋᛋ


Entrez, entrez, allez-y...

Le professeur était là bien avant eux. Pour une fois, il faisait son cours dans un amphithéâtre plutôt qu'en classe. 30 élèves, à qui il demandait de s'installer aux deux premiers rangs, juste devant le tableau. Sur son bureau, très large, étaient disposés plusieurs livres d'un autre âge. Archaïsme fascinant. Ces grimoires, extraits d'archives séculaires, millénaires parfois, sentaient bon la poussière et l'âge. Par les pages jaunies, usées, aux bords élimés, c'est toute l'histoire du monde qu'on effleurait. Les couvertures étaient parfois complètement détachées. Pour éprouver la sagesse de ses pages, il suffisait de connaître leurs petites sensibilités : un air de mauvaise qualité, une lumière trop puissante, ou simplement, le toucher de la peau, impure, dont les pores dégagent une toxicité nocive à ces parchemins témoins de la mémoire du temps.
D'où les précautions prises par le nazi : L'intensité des néons a été baissée, comme pour la projection d'un film, et, détail amusant supplémentaire, il porte des gants en fin coton blanc, qui font franchement tâche avec le costume-cravate hyper classe.
Siegfried ferme la porte derrière eux, puis descend les escaliers pour aller s'installer. Une classe qu'il appréciait généralement. Calme et sérieuse. En tant que professeur de Droit (entre autres matières qu'il enseigne dans l'établissement), il appréciait particulièrement la discipline et l'ordre. En tant que SS, aussi, remarquez.

Bonjour à tous. Aujourd'hui... Je vais profiter que l'on soit en avance sur votre programme pour vous faire un petit cours qui n'est pas développé dans vos livres. Je suis un immigré, vous savez tous que je ne suis pas né ici. Et je souhaite à beaucoup d'entre vous de pouvoir vous expatrier, temporairement ou définitivement. Le problème, c'est qu'en étudiant votre pays, beaucoup en viennent à oublier que le monde ne fonctionne pas pareil que vous. Aussi, je vous ferais aujourd'hui un cours sur les différents systèmes de droit généralement considérés comme mineurs, ce qui est une aberration.

Certains ont amenés des amis avec eux. À ce qu'il parait, un cours avec Siegfried est toujours intéressant, mais quand il demande à une classe de venir spécialement en Amphi, c'est qu'il a quelque chose de spécial à montrer. C'est presque une attraction. Un petit groupe de 3 apparaît même au sommet de l'immense salle pour s'installer en haut, mais le professeur leur fait signe de descendre et de s'installer au niveau de sa classe. Ils s'exécutent. Par rapport aux autres profs psychorigides, l'européen à l'accent teuton fait figure de légende de l'université.

À l'image du droit asiatique, notamment le droit japonais, le système de droit romano-germanique a pondu nombre d'enfants bâtards. Un peu comme un conquérant coureur de jupon. Beaucoup de pays étaient fascinés par l'Europe et, comme l'a fait votre pays au sortir de l'ère Meiji, des nations en ont fait appel aux juristes occidentaux pour codifier leur droit, ce qui nous mène à une sorte de monstre hybride entre un droit coutumier local et un droit écrit romain. C'est ainsi qu'ont procédé les scandinaves. D'où les ouvrages que j'ai amené.

Il ouvre un à un les livres étalés sur la table, précautionneusement, découvrant une langue que beaucoup ne connaissent pas ici. Des... Runes ? Ha. Faites comprendre à des japonais les origines de l'Allemagne, des invasions barbares, des frontières permanentes entre les peuplades romaines et les teutonnes à l'intérieur même d'un continent qui semble pourtant homogène d'un œil externe.
Un texte était même écrit à la fois en futhark et en latin. On remerciera certains traducteurs du bas-moyen-âge.

Ces ouvrages ont une grande valeur historique, aussi, ne les abîmez pas. Vous pouvez vous approcher. Cette page, par exemple, est une recopie du XIIIeme siècle d'un texte plus vieux qui a été perdu désormais. Il relate le règne de Harald du Danemark, de son fils Sven, et de leurs conquêtes. Il faut savoir que chez les vikings, les lois sur la conquête et la propriété étaient très strictes. Pour faire simple, dans les familles seigneuriales, l'aîné héritait des terres, et tous les fils suivants ne possédaient rien. On leur donnait un bateau, une armée, et allez conquérir ! Le règne d'Harald a été marquée par plusieurs guerres, la conversion de son royaume au christianisme et, bien évidemment, des modifications territoriales importantes. Je vous laisse tenter de déchiffrer l'écriture, pour ceux qui y reconnaîtrait quelques mots en fonction de l'écriture latine à côté...

Il s'écarte tandis que certains se rapprochent. C'est un cours de droit ou un prétexte pour faire passer un moment sympa à ses élèves ? Parler de Scandinavie, pourquoi pas, s'était-il dit. Il a dû batailler avec les responsables municipaux pour obtenir la faveur de pouvoir sortir ces livres. Il a dû négocier avec certains, faire pression sur d'autres. Il fait même chanter un membre du conseil de la ville. Chacun son truc.

Bref sourire en voyant les étudiants essayer d'assimiler les runes. Ses yeux se froncent. Une chevelure... pas noire du tout. Une face singulière, qu'il n'avait jamais vu. Un physique entièrement particulier. Beauté froide et pure. Il en est soudain gelé de l'intérieur, la fixant bêtement. Un élève lui pose une question, et il n'entend pas. Siegfried, surhomme, mythe du Reich, vient de prendre une claque.
« Modifié: mardi 18 février 2014, 12:28:07 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 1 dimanche 28 avril 2013, 20:38:44

Cela faisait si longtemps que Frig ne s'était pas posée devant son miroir dans le but de se faire belle, un minimum présentable. Depuis des mois, c'était la même routine : se lever tous les matins, et pourquoi donc ? Pour ne rien faire de sa journée, pour rester cloîtrée chez elle, plongée dans les livres dans cette ambiance si déprimante. La Scandinave sortait très peu, même trop peu : seulement quand c'était nécessaire. Pourtant, depuis quelques jours, elle avait repris goût à sortir, aussi étonnant que cela puisse paraître. De temps en temps, la jeune femme s'incrustait en catimini à certains cours de l'université dans le but d'occuper son temps libre de manière lucrative. C'était une façon de tuer le temps, de se dédouaner, de se persuader qu’elle faisait quelque chose de bien. Ainsi elle se sentait moins coupable de rester enfermée chez elle.

Je disais, Adelheid fixait son reflet dans le miroir de sa minable salle de bain, dans son minable appartement. Par tous les Dieux, elle ne savait plus quelle âge elle avait et son visage ne lui donnait aucun indice. Voyait-elle toute la candeur de ses jeunes années, ou cela était-il simplement la lassitude et la morosité d’une personne un peu plus âgée ? Une certaine sagesse marquait ses traits, tout comme la fatigue. Pourtant, s'être délivrée des drogues lui avait rendu un certain... éclat. Oui, tout à fait, c'était comme si Frig était plus « pure » qu'elle ne pouvait déjà l'être. L'éveil de « quelque chose » - même si elle savait très bien quel était ce « quelque chose » - sans doute.

- Jenta mi, du tenker for mye... Grogna-t-elle à l'intention de son reflet dans le miroir, en espérant sincèrement qu’elle puisse s’entendre.

La Norvégienne avait la fâcheuse tendance de se perdre très vite dans ses pensées, surtout lorsqu'il s'agissait de pensées existentielles. Cela devait faire quelques minutes qu'elle tenait son rouge à lèvre entre ses doigts, immobile. Adelheid finit enfin de se maquiller – très légèrement – et de s'habiller. Malgré le doute la rongeant de l'intérieur, le fait de sortir pour faire quelque chose de constructif lui mettait du baume au cœur ; elle est perdue, et elle ne sait plus quoi faire. Pour une fois, la jeune femme n'allait pas se livrer à ses excentrismes : parfois, il vaut mieux rester neutre. Neutre, et simple : une chemise blanche immaculée, aux manches longues, surplombée d'un serre-taille noir, un short noir, des collants avec imprimé dentelle et une paire de Doc Martens montant jusqu'à ses genoux. Pas de friolures, mais quelques détails restent visibles : un tatouage runique est dissimulé sous le col de sa chemise, on peut deviner des tatouages à l'arrière de ses cuisses à travers le collant et des bandages couvrent ses avant-bras jusqu'à ses phalanges. Ses seuls bijoux sont trois pendentifs : un mjöllnir, un bout de bois ciré avec le rune Fehu gravée, et un autre bout de bois avec sur celui-ci la rune Hagalaz gravée dessus. On ne retiendra qu'une chose de ce portrait : sa tenue est impeccable.

Après moult préparations – esthétiques et psychologiques – Frig attrapa sa veste en cuir et son sac avant de se diriger vers la porte.


*
* *

La jeune femme avait entendu parler d'un certain prof à l'université... Dans les couloirs, entre deux cours, on peut entendre énormément de choses et ces choses avaient attisé sa curiosité. Un professeur de droit, paraît-il. Frig n'avait jamais suivi un cours de droit de sa vie, mais cela n'était qu'un simple détail. Il était Allemand, qu'on disait. Il était particulier, et il s'était fait connaître dans son domaine. Qu'à cela ne tienne, elle n'avait rien à perdre après tout : cela changeait tellement de tous ces asiatiques dont elle n'en pouvait plus. Dans cette foule de nippons, elle se sentait tellement « hors-normes », beaucoup trop différentes de ses pairs. Ah, ce doux moment où elle pourrait rentrer chez elle...
*
* *

Clac. La porte se ferme. Enfin. L'attente avait presque été insoutenable. C'était quelque chose de tout nouveau pour Frig et le stress de « la première découverte » s'était épris d'elle. Ils étaient peu, dans la salle. Tant mieux, elle avait tendance à peu supporter la foule. En tout cas, tout cela n’avait pas l’air d’un cours de droit, tout du moins pour le moment.

En tout cas, le prof était indéniablement européen. Ce n’était pas un de ces japonais qui se considéraient comme « occidental » parce qu’il avait un parent français, italien, ou anglais… ou que sais-je, et seuls les dieux savent comme ils peuvent être nombreux. Adelheid devait avouer que l’homme derrière le bureau avait franchement la gueule de l’emploi. Et il avait un costume carrément classe, faut dire.

Elle était attentive à ses paroles : c’est un professeur qui sait parler à ses élèves. C’est en entendant le mot « scandinave » qu’elle eut un léger sursaut. En réalité, cela lui faisait chaud au cœur, ça lui rappelait la maison. Finalement, on proposa à l’auditoire de se lever pour inspecter les ouvrages présentés sur le bureau ; Adelheid ne se fit pas prier et se glissa parmi les autres élèves. Curieuse, oui, elle l'était. Certaines personnes se retournèrent en la voyant passer : une gaijin comme tant d'autres, certes, mais il paraît qu'elle a une aura bizarre ou un truc du genre. C'était ce que disait ceux qui l'avait déjà aperçue à d'autres cours.


- Herregud

Elle ne put s’empêcher de d’écarquiller les yeux en voyant le contenu des manuscrits : alors que ses camarades avaient des difficultés à lire ces caractères, elle pouvait les comprendre avec une facilité déconcertante. En plus, ça lui rappelait l’école, quand elle était encore en Norvège.

Pendant l’espace de quelques secondes, son regard croisa celui du professeur de droit, mais elle finit par détourner les yeux vers les manuscrits datant de plusieurs centaines d’années.
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SSiegfried

Humain(e)

Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 2 lundi 29 avril 2013, 00:14:00

Il lui fallu un effort surhumain pour arriver à détourner le regard. Tant mieux, surhumain, il l'est. Cette vénus au teint de perle attirait ses iris comme la lumière des champs de bataille. Cette fascination ressentie tandis que le soleil blafard se drape de cotonneux linges argentés qui masquent ses rayons et que tombent les premiers flocons d'une journée d'hiver au bord de la Volga, rafraîchissant la peau de l'officier dont les joues seront bientôt rouge de ces efforts. Cette adrénaline familière, lorsque, debout sur une ligne de front, naissent les colonnes ennemies à l'horizon, annonciatrices des soirées les plus dures des hommes. Cette admiration, enfin, quand l'ultime obus éclate, loin de lui, et que la pleine blanche du paysage a laissé place à un désordre sans nom, la terre écorchée des explosions de poudre, des roulements de métal, nourrie du sang d'un millier d'escouades qui ne se battent pas sur leur pays ; les arbres y pousseront un jour, Siegfried se le disait souvent, et il viendra se recueillir auprès de chaque tronc qui a un jour bu du sang aryen. Son éducation classique lui faisait penser aux fleurs, et aux feuilles, y compris dans la détresse. Trop lire Goethe, ça imprime quelques réflexes sentimentaux à la noix.

Les images de guerre défilent. Et la voix s'élève de nouveau.

Ce sont des textes de lois, ça ?

Il redescend sur terre, oublie le regard qu'elle vient de lui porter et qui l'a transpercé comme une balle, pour se concentrer vers la jeune fille qui posait une interrogation qu'il estimait, pour une fois parmi les premières années, pertinentes.

Pas vraiment. Les scandinaves ont eu une codification au sens moderne assez tardive. En revanche, à cette époque, quoi de mieux pour codifier le droit que de relater, heure après heure, le quotidien d'un peuple et de ses dirigeants ? En fait, quand Erik Lavard a écrit le règne d'Harald, puis de Sven, avec une minutie de détail, en nous expliquant le protocole, les coutumes de guerre, la cour, les héritages, les règles de commerce, consciemment ou non, il codifiait le droit de son temps. Et ça se vérifiera, car quand arrivera les codifications danoises, norvégiennes et autres, et qu'ils tenteront de concilier le droit civil à la française et le droit coutumier nordique, on pourra constater une certaine conformité des coutumes de l'époque à celles qui seront rédigées. Comme si leurs lois avaient été figées sur 800 ans, à quelques nuances près. J'abuserai sans doute en disant que si Harald avait débarqué en 1850 au Danemark, il n'aurait eu aucun mal à se faire aux lois locales, puisqu'elles sont héritières de ce qui se pratiquait à son époque. Et c'est sans commune mesure avec ce qu'il se pratiquait dans le reste de l'Europe.


Son esprit s'égare de nouveau. Son discours sur le droit scandinave, il en a bouffé, il le connaît sur le bout des ongles. L'attention se reporte sur Frig, vers qui il tend un doigt presque accusateur. Une aubaine. Il savait qu'il ne se tromperait pas. Physionomiste des origines et des races, Siegfried, en bon globe-trotter, connaissait par cœur chaque caractéristique de visage, et il espérait vraiment, du fond du cœur, ne pas se tromper. De plus, la manière dont elle observait les ouvrages qu'il présentait sous les mirettes fascinées de ses élèves, une façon particulière, par rapport à ceux qui ressentaient l'orgasme de la découverte, lui laissait penser qu'elle pourrait lire les partitions de norrois aussi simplement que si lui-même devait traduire du Nietzsche dans sa langue. Il tourne une page en lui parlant... en danois.

<Vous. Là. La jolie fille aux cheveux clairs. Vous avez déjà étudié ce texte, non ?>

Sa façon de parler étonne tout le monde. De peur de s'être trompé, il variera dans son dialecte, enchaînant avec du norvégien.

<Une édition très tardive, de 1310 et quelques, du Skånske Lov. Incontournable en Droit scandinave. Ainsi qu'en littérature, et en théologie. Car je ne pense pas que vous soyez en droit...>

Il ferme avec délicatesse les quelques livres, mettant de côté ces précieux manuscrits ancestraux, puis sort de son gros tas de bouquin sous le bureau. Celui-là sera traité avec moins de soin, puisqu'il a enlevé ses gants pour celui-ci. Ce sera du suédois cette fois-ci.

<Snorra Edda. Pas un original cette fois-ci, vous comprendrez pourquoi. Ce livre doit plus vous parler, non ?.. J'ai commencé le norrois avec ça. Ca fait longtemps que je ne suis pas retourné dans ces beaux pays, d'ailleurs...>

Sourire ravageur. Le SS est tellement sûr de lui que ça en devient flippant. Notons que toutes les filles qui hésitaient entre la peur et le dédain de Frig sont désormais toutes fixées : Elles la haïssent. Leur Siegfried, ce prof sur lequel elles fantasment à mort, se découvrant un puissant syndrome de nymphomanie avec complication dite ”chute du Niagara” quand il est dans les parages, c'est elle, cette pétasse qui vient à peine d'arriver, qui attire ses faveurs. Même qu'il parle une langue rien que pour elle. C'est d'un sexy ! Ca leur donne tout de suite envie de se mettre à des langues étrangères pour disserter avec leur beau professeur du temps qui passe et, éventuellement, de lui rouler une grosse galoche.

Bien. Je vous remettrais une fiche à propos du droit scandinave. Sachez à simple titre informatif que ces ouvrages sont disponibles dans votre grande bibliothèque, dans la section correspondante, qu'il y a fort peu de livre venant de là-bas dans cette ville et que c'est l'occasion pour vous d'aller les consulter, avec les œuvres venant de toute l'Europe, d'Afrique, d'Orient, et de tas d'autres endroits qui ouvrirait votre esprit de nippon tout renfermé sur soi-même.

Il esquisse un sourire, et la vanne passe tranquille. Il met le tout de côté, sans brusquer les pages venant d'une région si grandiose, et enchaîne en sortant des manuscrits arabes, qui ne dépassent pas les 200 ans. Emballés et parfaitement conservés, la langue est tout aussi inconnue pour les étudiants qui squattent l'air devant le bureau.

Nous allons maintenant parler du droit musulman. Là encore, ses spécifités sont assez particulières, et le fait qu'il soit un droit très ancien, très répandu et aussi très disputé, vont vous faire comprendre des subtilités juridiques qui vous sont inconnues.






Après le cours. Siegfried range calmement ses affaires, et réorganise les très nombreux emprunts à la bibliothèque qu'il va devoir rapporter sans les abîmer. Une responsabilité qui lui est familière. Ah, le rapt des pays occupés... Quel nostalgie...

Des mouvements devant son bureau. Serait-ce la petite scandinave qui vient le voir ? Là, honnêtement, il en rêve. Repenser à ces semaines merveilleuses passées en Scandinavie, ça lui donne envie de chialer tellement c'était beau. Et l'aura qu'il ressent près de l'inconnue, cette aura qui plonge ce héros teuton, création de la science allemande pour être un mythe, il ne se l'explique pas vraiment. Une gêne, mais un délice. En levant les yeux, il constate que c'est l'une de ses étudiantes qui vient gratter des références. Une sérieuse. Bien. Il sort une feuille, et lui écrit les titres des bouquins nordiques qu'il a amené.

L'exercice n'est pas difficile. Il suffit de saisir des subtilités d'un droit porté sur la guerre et la propriété, comme je vous l'ai précisé. Essayez de penser autrement que votre carcan asiatique, et vous verrez que ça ira tout seul. D'accord ?

L'étudiante acquiesce et file. Lui retourne à son rangement, attendant que tout le monde sorte pour déménager ses emprunts sans que personne ne l'emmerde. 
« Modifié: lundi 29 avril 2013, 00:20:04 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 3 lundi 29 avril 2013, 01:16:41

C’était perturbant. Elle sentait quelque chose, un regard, peser sur elle mais Frig ne leva pas les yeux. Non, la jeune scandinave préféra se concentrer sur ces runes qu’elle connaissait si bien, depuis le temps qu’elle les étudiait. En vérité, elle en avait presque la larme à l’œil : c’était comme si elle était « à la maison », en fait. Pour une fois qu’on ne lui faisait pas bouffer de la civilisation japonaise ; la dernière fois qu’elle a été dans une salle de cours, c’était quand elle était encore au lycée, à Seikusu même. Hélas, elle n’était pas aussi brillante que ses camarades de classe et elle n’avait pas pu rejoindre une université. De toute façon, elle n’avait pas l’argent pour ça. Et les parents, alors ? Ces riches médecins presque reconnus mondialement pour leurs prouesses ? Oh, elle n’en parle pas. C’est compliqué.

La Norvégienne prêta une oreille attentive aux paroles du prof, sans pour autant quitter les manuscrits des yeux. Cependant, elle se figea lorsqu’elle entendit de doux mots, le genre de mots qui lui parle bien. C’était un peu comme si tout le monde s’était figé dans la salle, et il y avait comme qui dirait une violente vague de haine venant de ses comparses féminines. Perturbée par cette intervention (oui, bon, franchement, Adelheid ne s’attendait vraiment pas à ce qu’on vienne lui adresser la parole dans un quelconque dialecte scandinave, ici du danois au vu de la prononciation), elle formula sa réponse avec hésitation, en norvégien.


- O-oui. En cours d’histoire, à Trondheim.

En tout vas, il avait bien compris qu’elle n’était point une élève de sa promo. La réalité était qu’elle n’était même pas une élève de l’établissement. Le professeur de droit saisit un nouvel ouvrage et Frig ne put qu’avoir une lueur d’émerveillement dans les yeux ; comment diable avait-il pu trouver un exemplaire de l’Edda de Snorri dans ce pays ?! Ah, sans doute les joies d’internet. En plus, il venait de prononcer les mots qu’il fallait prononcer à la Norvégienne pour qu’elle vous soit à jamais attentive, voire… admirative. C’était comme si des étoiles brillaient dans ces yeux en cet instant. C’est dans ces moments où elle rêverait retourner dans son pays d’origine… Que de nostalgie…

Le cours se termine et la tension environnante fait que la Scandinave préféra détaler avant de se faire tuer par ses camarades femelles. Il n'empêche que, ce cours, c'était quelque chose. Dans le sens bien du terme.

Direction la bibliothèque.

Frig trouva le chemin facilement, après tout, c’était plutôt bien indiqué. Elle visitait l’université par la même occasion, se trompant de chemin à deux ou trois reprises. La bibliothèque était énorme, elle n’avait jamais vu ça. Elle était remplie, aussi, bien que silencieuse, si silencieuse que le moindre bruit du crayon sur une feuille devenait presque agressif. La jeune femme eut du mal à trouver ce qu’elle cherchait puisqu’évidemment, les ouvrages rares/les moins consultés se trouvaient à l’étage, tout au fond, presque invisibles aux yeux des étudiants. Il n’y avait personne dans le coin, quoiqu’un ou deux élèves sur une des tables près des étagères. Pourquoi n’y avait-elle pas songé plus tôt ? Bien qu’elle connaissait les quelques ouvrages présents sur l’étagère, elle trouvait ça fabuleux de pouvoir les trouver, là, comme ça.

Adelheid repensa à cet homme, l'Allemand, lui qui savait si bien s’exprimer. Même si le moment avait été bref, cela l’avait grandement réconfortée. Peut-être qu’elle aurait dû rester, après le cours. Oh, non, il est trop intimidant pensa-t-elle. À vrai dire, elle se tâtait. Histoire de focaliser ses pensées sur quelque chose, elle trouva une édition de la Heimskringla datant du début du siècle dernier, de 1902 exactement. Le texte était en islandais moderne mais il différait peu de la version norroise. La saga des Ynglingar était l’une des sagas préférées de la Norvégienne. Pourtant, bien qu’elle la connaisse presque par cœur, elle la lut. C’était… c’était mieux qu’à la maison, étrangement.

Sa lecture finie, elle s’apprêta à tourner les talons.
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SSiegfried

Humain(e)

Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 4 lundi 29 avril 2013, 02:20:10

Att...

Collision faciale. Heureusement qu'ils sont sensiblement différents en taille, parce qu'un front à front aurait pu être violent. Non, la scandinave se heurtera contre son torse, et lui laisse tomber son livre au sol. Il gromelle, s'apprête à pester. Et il s'illumine. Comme si il découvrait ce qu'il venait de croiser. Se baissant pour ramasser l'ouvrage, Siegfried sourit en coin, toujours aussi charmeur. Ce perso joue de son physique avantageux, pas mieux qu'une pétasse au regard un peu envoûteur, qui bat des cils pour réveiller l'instinct d'une mâle-cible. Il reprend en norvégien, puisque c'est ainsi qu'elle s'est adressée à lui.

<Revoilà l'intruse venue du froid. Vous êtes ici pour espérer faire mon devoir pour la semaine prochaine ? Voyons voyons, comme si vous aviez besoin de quelque chose ici pour me faire un cours de civilisation norvégienne... OK, il y a quelques notions de droit à avaler, mais je serais ravi de vous faire des cours particuliers.>

Diction parfaite. L'accent est légèrement allemand, mais plus que correct. Ni erreur d'orthographe ni de grammaire. Monsieur maîtrise avec un brio certain, alignant le sans-faute avec la belle incarnation. Et dire qu'il pourrait utiliser ses talents pour dominer le monde plutôt que de draguer à tout va. … Hey, mais c'est son but ! Ce filou pourrait bien parvenir à ses desseins, si il faisait autre chose que le prof dans un complexe scolaire nippon.

<Vous devriez venir plus souvent. Votre présence est rafraîchissante. J'ai peu d'européen dans mes cours, ça me permet de pratiquer de pouvoir vous parler. Je serais ravi de vous voir en-dehors de l'université, si cela ne vous paraît pas trop déplacé. Je n'y verrais en tout cas aucun problème.>

Il saisit le livre qu'elle étudiait. La Saga des Rois. Un excellent choix, bien évidemment, tout à fait en rapport avec le sujet de son début de cours de tout à l'heure. Son sourire en contemplant la couverture est équivoque. En silence, il ouvre l'ouvrage, et tourne les pages à une certaine cadence, ne lisant pas réellement, parcourant simplement des yeux les caractères si harmonieux qui défilaient. La fascination dans le regard, l'amour le plus évident pour un monde qui n'est pas le sien mais auquel il est, de fait, assimilé. Siegfried, le fils des dieux, l'objet de propagande. Oui, il se sent héritier de ces rois décrits dans les mythes. L'uniforme a changé, mais l'esprit de conquête est resté le même, aussi puissant qu'un hiver en plein antarctique.

<Le vieux norrois aura toujours ma préférence, néanmoins.>

Il lui rend l'objet, allant déposer le sien dans une étagère non-loin.

<J'ai cru comprendre, donc, que vous n'étiez pas une étudiante en droit. J'ai tenté de me renseigner auprès d'un ami de l'administration et il ne vous connaît pas. Alors, êtes-vous donc une débarquée sur ce sol, une étrangère qui rôde en cherchant un beau professeur à charmer pour lui arracher tout son argent ? Je suis volontaire, si c'est le cas.>

Le SS se tourne, cherchant visiblement un livre. Pourtant, dans ses manières calmes et rigides, le prussien ne cherche rien d'autre qu'à jouer le désintéressement, presque du dédain. Comme un vague acteur qui aurait fait son show et dégage de la scène sans attendre ses applaudissements. Pourtant, il n'attend qu'une réaction de sa part. Une réponse, un appel, une demande. Il pourvoiera à tout ce qu'elle veut. Pour un peu, l'orgueilleux dictateur d'âme serait à ses pieds. Il ne s'explique pas ce sentiment. Il ne se pose pas la question d'ailleurs. Sans le savoir, la déesse le possède. Mais lui compte bien la saisir, entièrement, en retour.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 5 lundi 29 avril 2013, 18:24:20

- Excusez-moi ! Lâcha-t-elle machinalement avant de découvrir son interlocuteur.

Ah, c’était un joyeux hasard. Un léger rouge monta à ses joues pâles, en réalité elle ne savait comment réagir à cette rencontre fortuite. Frig crut d’abord se ramasser un sermon mais il en fut autrement, à sa surprise. Elle qui pensait venir à sa rencontre, soit dans la journée, soit plus tard dans la semaine… Le Destin fait des choses et ça n’est jamais par hasard. Le professeur s’adressa à la jeune femme dans un parfait bokmål, là encore à sa surprise. Où diable avait-il reçu son éducation pour pouvoir parler la langue d’Asbjørnsen sans faute de grammaire aucune ? Sans doute avait-il étudié dans une prestigieuse école – en Europe, évidemment. Autre chose que la Scandinave ne put nier : il dégageait un certain charisme et c’était évident : cet homme suintait de confiance. Pourtant, Adelheid avait l’impression de l’avoir dans sa poche, bien qu’il ne l’ait aperçue qu’une seule fois, deux maintenant. Ce n’était pas dans ses habitudes de gagner la sympathie d’autrui en si peu de temps. La situation était trop belle ; cette rencontre était comme la lumière d’un phare dans la brume ; inespérée, tellement rassurante, encourageante.

Le professeur de droit attrapa le bouquin et commença à sillonner du regard l’œuvre qu’elle adorait tant. C’était presque beau à voir, tiens. Frig resta postée là, le regardant faire, toute aussi silencieuse que lui. L’intimidation commença à laisser place à la curiosité. Elle reprit le livre, restant fixer la couverture quelques autres secondes supplémentaires ; elle avait enfin trouvé une personne civilisée avec qui converser de sujets plus propres à ses centres d’intérêt.

En revanche, à ses derniers propos, Adelheid s’empourpra de plus belle. Était-il sérieux, ou était-ce une blague ? Non, cela ne pouvait être que de l’ironie… bien sûr…


- Hum, en fait, ça fait quatre ans que je suis ici. Et… ça n’est pas mon genre. J’ai la fâcheuse habitude de vouloir me débrouiller par moi-même.

Elle esquissa un sourire timide.

- En effet, je ne suis pas une étudiante en droit… Ni une étudiante tout court. Je viens, de temps en temps, assister à quelques cours, même s’il m’est déjà arrivée quelques mésaventures avec certains de vos collègues. Le département d’histoire n’est pas très sympathique on dirait.

Les professeurs d’université ne sont pas tous ouverts d’esprit, comme on aimerait le penser. Parmi eux, il y en a un certain nombre qui n’apprécient pas toujours les invités inopportuns.

- Je voulais vous dire, votre cours était très intéressant. Malheureusement je ne m’y connais pas du tout en droit : je n’ai jamais eu le temps de me pencher sur ce sujet à vrai dire.

Frig écarta une mèche blonde de son visage venant se glisser sur ses yeux.

- En tout cas je serai ravie de discuter avec vous. Ça me rappelle le pays… Son sourire s’élargit, son regard se fait rêveur. Je suis surprise – en bien, je vous rassure – de rencontrer quelqu’un ici qui maîtrise des langues du Nord. Et le vieux norrois, du surcroît. Ce n’est pas la langue morte que privilégie l’éducation… C’est bien dommage, c’est une très belle langue, qui gagnerait à être enseignée. Enfin, je m’égare…

Il était difficile pour Adelheid de s’arrêter quand il s’agissait de ses passions, c’était le genre de choses dont elle ne pouvait jamais parler en général. En fait, elle voulait dire tellement de choses et poster tellement de questions à la fois qu'elle ne savait pas par où commencer, ni où finir.
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SSiegfried

Humain(e)

Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 6 lundi 29 avril 2013, 19:58:04

Le SS restait dos à elle, parcourant les rangées de livre avec un intérêt manifeste. La littérature européenne... Il attrapait un livre en suédois, le titre lui rappelant quelques souvenirs. En voyant la couverture, il se dit qu'il confond sans doute, et le range. Il ne la regarde pas, mais l'écoute pourtant.  Quand elle évoque sa nation d'où elle vient, fleur déracinée, il se tourne vers elle et la contemple enfin. Il ne feint pas ce regard qui lui porte, où la fascination se mêle à la curiosité, désirant l'écouter parler, encore un peu, raconter ses désirs... Car sa nostalgie langoureuse ne pouvait qu'être un appel au secours. Jour de chance, Adelheid, il a une bouée de sauvetage des plus efficace : Il parle ta langue à la perfection.

<Je ne maîtrise pas que celles-ci. Mais c'est là-bas que j'ai passé le plus de temps, néanmoins. J'avais des notions de vieil allemand datant de l'école, il n'a pas été compliqué d'enchaîné avec les langues de chez vous... J'ai eu beaucoup plus de mal avec le japonais.>

Il abandonne sa recherche de livre, et se contentera de déposer celui avec lequel il était arrivé, faisant signe à Adelheid de le suivre. Il prenait la sortie, changeait d'étage. Il avait besoin de prendre quelque ouvrage de droit qui pourrait lui être utile pour son prochain cours.

<J'espère que mon cours était intéressant. Ce n'est pas au programme, mais je suis européen, je ne pouvais que tenter de faire ça. Vous savez, les japonais ont, par exemple, énormément de mal à comprendre le système américain. Ils peuvent le lire et le recracher, mais dans leur mentalité, ils ont du mal à assimiler la notion. Ils sont là à me demander comment c'est possible, pourquoi ils ont fait comme ça. Ce n'est pas propre aux autochtones, c'est partout pareil. Ce que j'essayais de faire aujourd'hui, c'est de montrer qu'il est des systèmes autres. Le Droit n'est pas figé, pas plus que les territoires, les mœurs, les langues bien évidemment. Et, dans le monde, il y a nombre de systèmes de Droit qui sont tout à fait différents, et qui gagnent à être instruits. Il faut sortir des carcans. Les carcans, c'est tenace. Mais vous devez connaître ça, les étrangers sont les seuls à être mis devant un tel fait accompli. Le brutal changement de culture quand on pose le pied sur un sol étranger, les stéréotypes qu'on vous colle, la difficulté de s'assimiler, le rejet des autres. La peur, la haine, la souffrance. Les gens s'en foutent quand ils sont tous ensemble dans... dans leur carcan. Si ils daignaient l'ouvrir, il serait plus facile pour nous d'y rentrer. Nous ne demandons que ça, non ?>

Là encore, un sans-faute linguistique. Ce n'est pas comme si ses phrases étaient simple. Il sait aligner une grammaire alambiquée et un langage avancé, et sans se tromper. Il ne semble même pas réfléchir, comme si c'était sa langue naturelle. En réalité, ses fonctions cognitives ayant été boostées par les produits du Reich, il n'a eu aucun mal à apprendre les différents dialectes des pays où il mettait les pieds. Particulièrement la Norvège et le Danemark, mais il peut aussi bien s'exprimer en russe, en arabe, en anglais ou en italien. Le japonais était sa dernière langue apprise. Dans les pays du nord, il a été confronté à des livres anciens, datant des conquêtes normandes, voire même bien plus vieux. Responsable du vol des ouvrages dans cette zone d'Europe, il s'est familiarisé à une vitesse déconcertantes aux langues vivantes et mortes qui les peuplaient. Dictionnaire ambulant, sa compréhension et son assimilation des parlers locaux n'avaient d'égales que sa facilité à les retransmettre à l'oral. Pour l'écrit, il avait bien plus de mal en revanche, il l'avouera.

Siegfried s'arrête devant une étagère. Les livres ont l'air plus austère, moins funky. Les titres donneraient probablement envie à tout humain normalement constitué mentalement de se pendre : « Les contentieux administratifs », « les chartes et constitutions asiatiques », « le droit coutumier institutionnel »... Il en prend un, et change de rayon d'étagère, pour aller choper un livre sur... « le droit du sexe ». Un livre rose, très épais. Il ne semble pas avoir honte.

Il se stoppe ensuite. Les deux étagères autour d'eux dégageaient quelque chose... d'oppressant. Elle était, pour ainsi dire, coincée avec lui. Cavalier, le jeune professeur (d'apparence) saisit délicatement le menton d'Adelheid. Cette main qu'il porte sur elle est douce. Son regard se fait sévère, perçant. Il ne sourit plus, fronçant les sourcils. On capte comme une inquiétude dans ses yeux. Le contact entre eux a quelque chose d'électrisant, même pour lui. Mais il contient ses émotions. C'est surtout pour elle que ça doit être stressant.

<Pas étudiante, mais encore jeune... Vous avez la prunelle vive. De celle qui dénote une intelligence certaine. L'histoire, le droit. Des matières poussées, intellectuelles. Qu'est ce qui pourrait vous empêcher de faire des études ? Allons. La flemme ? Non... Je ne vous vois pas délibérément décider de baigner dans la paresse... Peut-être y êtes vous forcées... Mais vous me semblez du genre libre tout de même. Trop de liberté, c'est ça ? Et vous avez subi l'enfermement... Non, pardon. L'isolement. Vous avez été isolée. Seule. Et vous en gardez des stigmates... (bref regard vers ses bras couverts) Vous sortez de quelque chose... Et revenir à l'université pour squatter des cours vous donnent l'impression de redonner un sens à votre vie. Je serais peut-être pédant en prétextant simplement une crise d'adolescence qui vous est passée... Je dirais juste que vous avez été blessée dans votre vie.>

Il retire sa main. Sourit de nouveau. L'analyse est terminée. Il espère ne pas trop s'être trompé. Lui faisant de nouveau signe de le suivre, il file emprunter ses livres, et sortira ensuite. Vers où ? On ne sait pas. Boire un café, tiens. C'est lui qui invitera. Sur le chemin du guichet d'emprunt, il lance, amusé.

<La Norvège vous manque, et les études vous manquent. Vous êtes une jeune fille à mon goût. Dommage que je sois si vieux.>

Allons allons. Bien sûr qu'il dit ça pour l'apparat. De physique, il ne fait pas plus de 30 ans. Et son aisance avec les jeunes, au lycée comme à l'université, montre qu'il a gardé un esprit très simple. Ce qu'il souhaite, c'est semer l'idée dans l'esprit de la jeune fille.

<Et je n'ai pas votre nom, mademoiselle. Mais je peux continuer à vous appeler « L'intruse venue du froid », si ça vous chante.>
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Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

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Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 7 lundi 29 avril 2013, 22:44:24

Elle le suit, calmement, mais en gardant une certaine distance. Il était gentil, certes, mais pas trop de familiarités, bien que Frig ne soit pas une élève, cela pouvait éventuellement lui attirer des ennuis. Oh, oui, elle prêta une oreille attentive à ses dires et le rejoint sur certains points. L’éducation nipponne était connue pour être brillante, studieuse, mais hélas il manquait quelque chose à ce « tout » pour qu’il soit parfait : l’ouverture d’esprit.

Les voilà maintenant dans ce qui semblait être les bouquins de droit. Adelheid devait l’avouer, ça n’était pas vraiment engageant. Ça lui rappelait un peu les livres qu’il y avait dans le bureau de son père, des trucs de médecins, qu’elle n’osait jamais toucher. La jeune femme pensait réellement qu’il fallait être courageux pour lire de tels ouvrages. Elle tend pour cou pour voir le choix du prof de droit et ses yeux s’écarquillèrent pendant une fraction de seconde : après tout, qui était-elle pour juger ? Chacun ses vices.

La Norvégienne continua de suivre Siegfried un peu naïvement, pour finir dans un endroit légèrement acculé, entre deux étagères. Elle était sur le point de se retourner quand l’homme lui saisit le menton. Eh merde. Même si ce contact n’avait point été violent, elle se crispa, les yeux grands ouverts. Ce sentiment d’avoir son âme même sondée par un inconnu lui déplaisait au plus au point. C’est exact, c’était comme s’il la lisait – pas comme un livre ouvert, mais presque. Frig ne pouvait vraiment pas supporter ça tant les effets étaient insupportables : elle se trouvait partagée entre la peur, la colère noire, la tristesse, le désespoir, la culpabilité. Ses avant-bras commencèrent à piquer un peu, c’était la douleur de ses plaies sous ses bandages. Elle pouvait sentir les runes tatouées sur sa peau s’agiter, c’était vraiment inconfortable. Pourtant, elle ne broncha pas bien qu’elle aurait voulu intervenir : elle devait garder certaines choses pour elle. Siegfried ne devait pas savoir la vérité.

Elle cligna les yeux quelques instants : tout était revenu à la normal, comme si ces quelques secondes – ayant paru des heures – n’avaient jamais existé. Quelle sensation étrange. Il lui fit de nouveau signe de le suivre et elle s’exécuta. À son commentaire, Frig rougit à nouveau ; était-ce vraiment moral, ce qu’il était en train de dire ? Tout était bizarre, ses propos, la situation, cette rencontre…


- Je m’appelle Adelheid, à moins que « Mademoiselle Friedrich » ne vous convienne mieux. Pourtant, j’aimais bien le p’tit nom que vous m’aviez donné. Elle sourit. Je trouvais ça sympa.

Les doigts de sa main gauche vinrent se poser sur son bras droit, là où elle avait senti ce léger picotement. La sensation était partie, mais ça restait inconfortable.

- Et je peux vous renvoyez la question ? À vrai dire, je n’ai entendu parler de vous que par le biais de « lui », « ce professeur », ou encore « l’Allemand ».

Et une fois son nom en poche, Frig pourrait tirer les runes une fois à la maison. C’était la mauvaise habitude qu’elle avait, quand elle rencontrait une nouvelle personne, mais pour ça il fallait obligatoirement le nom du concerné. Puis c’était une façon de relativiser sur certains évènements et elle pouvait ainsi savoir à quoi s’attendre – ou presque.

- Hum, aussi, je voulais savoir si vous aviez un peu de temps devant vous… Pour discuter…

Nouveau sourire, timide. Au fond, elle avait tellement de question à poser ; on pouvait presque lire une certaine hâte sur son visage.
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SSiegfried

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 8 lundi 29 avril 2013, 23:34:26

La morale... Il s'assied dessus. Ca fait bien longtemps. Disons qu'il est un vagabond, désormais. Il fait semblant de se plier à toutes les règles imposées avec une rigueur zélé, et fera même preuve d'autorité pour qu'elles soient respectées. Mais en vérité, il préfère faire ce dont il a envie, avoir son Droit ; preuve en est de tous les meurtres et autres crimes pénaux commis depuis ces nombreuses années. Jamais chopé. Le SS a cette faculté d'échapper à tout, tout le temps. Un insaisissable, tel un loup dans les bois. Il court, se cache, et, tapi, attend que sa prochaine proie ne s'aventure trop profond dans son repère. Qui c'est, Adelheid est peut-être celle-ci ?

<Mademoiselle Friedrich est, en effet, plus dans mon style. Mais le côté informel de votre prénom – et sa poésie – m'invitent à considérer ce choix. Disons... que j'alternerais. Je garde votre surnom de côté, cela dit. Quand à moi, je m'appelle Siegfried. Ou Monsieur Siegfried. Pour avoir mon vrai nom de famille, vous allez devoir batailler.>

Siegfried. Ce nom devrait sonner à ses oreilles comme quelque chose de familier, non ? Siegfried, Brynhildr, Gunnar... Autant de personnages qu'elle devait connaître par cœur. La coïncidence pourrait être drôle, si seulement c'en était une. Car pour le professeur, tout s'insère dans une grande toile millimétrée, qui n'est que le résultat de son destin extraordinaire. Adelheid n'est pas là par hasard : Elle est forcément un signe des dieux qu'il a quelque chose à accomplir.
… Ou c'est juste une norvégienne random au Japon. Oui, c'est possible, aussi.

Enfin sortie, il rajuste son sur-mesure noir à la chemise anthracite, ainsi que la cravate unie couleur d'encre de seiche. De même, main dans les cheveux pour s'assurer que le désordre calculé est toujours en désordre. Les poches sont occupées avec ce qui doit les remplir ? Oui. Maniaque, il sait la place de tout ce qu'il porte sur lui, et si son portable devait, par exemple, se retrouver dans sa poche intérieure droite plutôt qu'à gauche, ce serait un désastre. Bref. Se tâtant d'une main, donc, il considère chaque rangement sur lui, et s'en voit satisfait. Un léger sourire l'anime alors qu'il marche vers un café sur le campus. Normalement, il emmène des étudiants là pour des rencontres uniquement professionnelles. Par exemple, il lui est arrivé d'emmener quatre élèves particulièrement motivés après un cours pour leur expliquer des points précis du chapitre du jour, la sonnerie ne leur en avait pas laissé le temps, et ainsi pouvoir, autour d'une boisson et dans un cadre original, développer des idées qui leur permettrait éventuellement d'avoir une avance sur les autres. Un bon truc, qui rapproche. Si il fait ça généralement, c'est d'abord pour l'impression de sécurité : L'étudiant se sent encore dans son milieu, il n'est pas déstabilisé.

… Mais là, c'est justement le contraire. Se poser dans ce café, entourés d'étudiants qui dévisagent la jeune fille, c'est un moyen pour lui de la traîner dans un lieu où elle pourrait vaciller plus facilement. Manipulation aisée, qui n'est qu'un plus à son comportement général. Il salue poliment un professeur, puis, d'un signe de la tête, un groupe d'élèves. Il se pose le plus à l'écart possible, ne souhaitant pas être entouré.

J'offre.

Un serveur s'en vient. Il pose les deux livres sur la table qu'il aura vérifiée propre, puis le regarde.

Café noir. Le plus noir que vous ayez.

Il aime le thé, mais des fois, il préfère ce poison d'arabica. Là aussi, c'est pour la nostalgie.

<Alors... Vous voulez parler ? Parlons. Si vous avez des questions, j'y répondrais. Mais sachez qu'après votre séance d'interrogatoire, ce sera mon tour. Et je ne m'encombrerais pas de la décence quant à mes questions... Pas dit que vous puissiez y répondre, cela dit. Nous verrons bien.>

Il ressort son beau sourire, son regard perçant celui de Wilhelmina. Viens, approche encore. Jusqu'à ce que tu sois trop pris dans les filets pour ne serait-ce qu'espérer reculer.
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Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 9 mardi 30 avril 2013, 00:27:25

Ah, Siegfried… Elle l’aurait volontiers appelé « Monsieur Sigurd », tiens ; la version norroise avait tout à fait son charme. Littéralement, Sigurd signifie « gardien de la victoire », sens qui n’est pas le même chez Siegfried, remercions les variations entre le vieil allemand et le vieux norrois.

L’ambiance dans le café est… étrange. Adelheid se sent mal à l’aise, elle avait l’impression qu’on la jugeait. Elle fit fi de ces regards accusateurs, du moins en apparence. La vérité est que cette sensation est bien trop oppressante. Ils s’assirent au fond, à l’abri des regards. Soucis de tranquillité ? Une réputation à respecter ? Dans ce cas, le professeur de droit ne l’aurait pas invitée, c’est évident. La jeune femme regarda autour d’eux, croisant quelques regards : rien de bien folichon, finalement. Cependant, elle ne voulait vraiment pas attiser la jalousie de ses comparses féminines, c’était un coup à finir avec une queue de rat clouée à la place qu’elle occupe en cours. Certes, il était charmant, mais il restait un professeur et c'est quelque chose que ces minettes devaient retenir.


- Pas de soucis. Fit-elle avec un sourire.

Elle était visiblement plus détendue, comme si la mauvaise « expérience » de toute à l’heure s’était totalement évaporée de sa mémoire.

- Vous êtes vraiment Allemand ? Vous venez de quel Land ? Mon père est Allemand, même s’il a vécu au Danemark, mais je crois qu’il me reste un peu de famille en Schleswig-Holstein, de la famille éloignée. Oh, et même si ma prononciation n'est pas parfaite, je parle Allemand, si vous souhaitez continuer la conversation dans un autre idiome. L'Allemand est une langue très utile quand on cherche des ouvrages précis traitant du Nord, même plus utile que l'Anglais.

Oh, oh, oh. Du calme, ma petite, tu parles trop vite. C’est pas un peu indiscret, d’ailleurs ?

- Mmh, excusez-moi, je m’emporte. Petit sourire désolée. Aussi, comment en êtes-vous arrivé au vieux norrois ? Ce sont les mythes qui vous intéressent ? La langue ? La civilisation viking ?

Il faut la comprendre, elle ne peut parler de cela à personne. Normal que la machine s'emballe.

- Il est rare de croiser des gens parlant encore la langue de mes ancêtres, après tout. Puis, je suis curieuse.

« Rare », encore, elle était gentille.
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SSiegfried

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 10 mardi 30 avril 2013, 02:02:08

La question de ses origines. Epineux. Lui se considère toujours comme « le baron de machin, seigneur de truc ». Mais en vérité, ses titres ne valent plus rien. Bah. Il possède toujours ses terres, par procuration, et peut toujours se targuer de descendre d'une noble famille. Mais il ne peut pas prétendre avoir presque 100 ans, être né du temps où la noblesse était encore établie en Allemagne, et avoir tout perdu à la défaite de 45. Après avoir écouté les mots d'Adelheid... Non, après les avoir bues, il enchaîne avec les réponses demandées, quoiqu'arrangées.

Je... Alors. Ma famille vient de Königsberg. Peut-être connais-tu. Ce n'est plus allemand aujourd'hui, c'est en Russie depuis la guerre. Mais mes parents viennent aussi, en même temps, de Bavière. C'est un peu compliqué. Je suis allemand à 100 % néanmoins. Pas un gramme de russe, ni dans le sang, ni dans le cœur.

Il y tient. La terre de ses ancêtres, le noble territoire conquis depuis des siècles, appartenant à ces sales communistes bolchéviques tsaristes et tout le toutim. Il retient néanmoins que le paternel de la jeune fille est un bon allemand, un vrai, du nord ; Une région parasitée par les scandinaves n'est pas parasitée. Le sang d'Adelheid serait donc si pur ? Ce serait trop beau. Ce serait une femme parfaite pour sa future dynastie prussienne... Hem, pardon, il s'emporte.

Venons-en à sa connaissance du vieux norrois. Là encore, compliqué de dire qu'il a été forcé d'apprendre pour envahir le bled, qu'il s'est passionné pour la culture et la langue, et qu'il n'a eu aucun mérite à tout assimiler vu ce que les scientifiques nazis lui avaient injecté. Il faut dire les choses en occultant et en gommant quelques passages qui le trahiraient. Et, là encore, il ne mentira aucunement.

J'ai eu une éducation classique à la prussienne. École privée, etc. Mes parents étaient des traditionalistes, pas question d'être mêlé au peuple. Il m'a fallu apprendre, pour le travail, quelques langues particulières. J'ai donc dû m'imprégner au plus vite de cette noble langue qu'est le norvégien, entre autres. Comme je devais aussi étudier, au passage, des ouvrages anciens comme ceux que j'ai présenté pour le cours de ce matin, j'ai été presque contraint d'apprendre aussi. Et puis, ça me plaisait beaucoup. Finalement, c'est le Droit qui est devenu ma voie. Mais je suis un touche-à-tout. J'adore m'instruire. Je pense que c'est la finalité de l'homme. De remplir son esprit le plus possible, et de le transmettre. D'être une éponge à savoir, et de permettre au savoir de se diffuser. Pour répondre plus précisément à ce que tu disais, la civilisation m'intéresse énormément, le social, mais mon domaine d'étude se trouve plutôt dans le juridique et le politique. Je me suis plongé dans les mythes, bien évidemment.

Le café arrive. La commande d'Adel aussi, voilà.

A ton tour de répondre. Tu me reposeras des questions après.

Il sucre son breuvage noir, puis l'agite de sa cuillère, sans lâcher la jeune fille des yeux. Comme si, en pénétrant ses iris, il pouvait trouver L'interrogation-Reine, celle qui tuerait tout. Il semble la sonder un peu, et on imagine ce jeune prof, un peu prodige dans son rôle d'enseignant et dans visiblement plein d'autres domaines, pouvoir lire ses pensées en passant au-delà de ses pupilles. Il en a déjà fait une démonstration un peu efficace dans la bibliothèque, et il pourrait bien recommencer.

Et il parlera en allemand cette fois-ci. Il la teste donc, pour voir son niveau dans ce domaine. De la même façon, l'emmener sur une autre langue que sa natale, dans laquelle elle devait sans doute commencer à se sentir bien, si confortable, lui permettait de la traîner un peu plus dans l'insécurité, et donc, la faire vaciller plus facilement. Il sera franc, presque brutal dans sa façon d'attaquer, demandant quelque chose d'assez privé.

Je veux savoir pourquoi tu n'étudies pas. Bien que je pense avoir eu raison tout à l'heure, je cherche à entendre de ta bouche les raisons précises. Ne sois pas concise. Sois franche et claire. Et je veux savoir...

Pause. Ca ne s'impose pas si facilement, ça.

… si tu veux retourner en cours. Et qu'est ce que tu serais prête à faire pour ça.

Il ne doute pas qu'elle veuille y retourner, et, au cas où, il chercherait à lui mettre devant les yeux l'évidence qu'il fallait absolument s'asseoir de nouveau légalement sur les bancs de l'université. Quant à la dernière question, c'était simplement pour tester sa volonté. Non, il n'y a pas de volonté sexuelle. Enfin, si, forcément ! Mais ce n'est pas le but dans l'immédiat. C'est une simple évaluation de son envie et de la persévérance qu'elle pourrait y mettre.
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Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 11 mardi 30 avril 2013, 02:48:34

Königsberg… Kaliningrad lui parlait plus, comme nom, mais elle situait bel et bien l’endroit (merci les cours d’histoire !). En revanche, elle supposa que s’il utilisait le vieux nom Allemand de la ville, c’est qu’il devait avoir une petite rancune envers les Rouges. Cette supposition se vérifia – un petit peu – quelques palabres après. Un bon Allemand que voilà, en somme. C’était plaisant de parler avec quelqu’un qui ne limitait pas sa base de connaissances à un seul domaine ; cela diversifie les conversations et y ajoute de la couleur. Cela pouvait aussi donner lieu à des surprises.

On put entendre le bruit de la porcelaine sur la table : on posa deux tasses fumantes de ce vin arabe. C’était maintenant à Frig de répondre aux questions. Elle se pencha légèrement sur la table, portant sa tasse jusqu’à ses lèvres. Oui, c’était chaud, mais la jeune femme appréciait ce contact presque brûlant sur ses lèvres. Le café se boit chaud, très chaud.

Donc, oui, vint le tour de la Norvégienne de répondre aux questions. Elle ne bougea pas d’un pouce et son regard se fit sombre. Pourquoi Siegfried devait-il commencer par les questions fâcheuses ? Après une longue inspiration, elle posa sa tasse et s’adossa sur le dossier de sa chaise, droite comme un i, les bras croisés. Adelheid ne répondit pas tout de suite, cherchant ses mots en Allemand. Diable, cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas parlé, ça doit remonter à avant le lycée tout ça.


- Je ne peux pas. Je n’ai pas les moyens de me payer une éducation à l’université, l’argent que je gagne, je le mets dans mon loyer, mes factures, la nourriture… Sa voix était hésitante, mais elle ne se débrouillait pas trop mal. L’université, oui, c’est vraiment hors de mes moyens : un semestre équivaut à plusieurs mois de loyer pour moi. Alors, je travaille là où on veut bien de moi pour gagner ma vie. Ce n’est pas simple. Je n’ai pas de permis de travail sur le territoire Japonais et renouveler mon passeport me reviendrai encore à beaucoup trop cher. Pour reprendre les choses depuis le début, cela fait quatre ans que je suis à Seikusu. J’ai donc eu un permis d’étude pour finir mes dernières années du secondaire. Ensuite, j’ai eu une scission avec mes parents et… je me suis retrouvée toute seule, dans la merde, si vous me pardonnez l’expression. J’ai six mois pour trouver l’argent pour renouveler mon passeport. Ensuite, j’aviserai.

On notera quand même quelques fautes de syntaxes et autres étourderies.

- Voilà pourquoi je ne suis pas inscrite à l’université. Et au vu de ma situation actuelle, je serai prête à faire le nécessaire pour avoir une situation stable. Vraiment. Déjà, seulement ça, rien que ça, même si je dois trimmer des journées entières. Et si je pouvais retourner en cours, oui, je ferai tout pour, c’est certain. Tout, tout, tout.

Le ton emprunté n’était pas dénué d’une certaine tristesse. Non, c’était plutôt de la détresse. Frig baissa les yeux : ce n’était pas le genre de choses dont elle aurait voulu parler mais elle avait préféré rester honnête. La Scandinave poussa un soupir. Vie de merde, quoi.
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Den gamle vandreren går mens høsten er blodig rød, evig og evig




SSiegfried

Humain(e)

Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 12 mardi 30 avril 2013, 12:29:27

Il compatissait visiblement. Ne souriant plus du tout, le jeune professeur faisait quelques mouvements compréhensifs de la tête, traduisant le partage de son malheur. Car, pour lui, le méritocrate, celui qui pense que les études et l'éducation priment sur tout le reste, et qu'une vie à étudier n'est pas une vie gâchée, c'est un véritable drame qu'elle vit. Pauvre petite norvégienne. Bon, c'est un peu facile de parler pour lui : Il a de l'argent à n'en plus savoir quoi faire, et une vie quasi éternelle. Et puis, disons-le franchement : Quand on a un costume et un peu de charisme, on peut entrer n'importe où, et faire avaler n'importe quoi. Les gens ont tendance à faire confiance au working boy européen qui parle parfaitement la langue locale et qui charme naturellement tout ce qui passe, même les hommes. Disons qu'il n'a pas de difficulté majeure avec « le système ». Elle, en revanche... Comment se frayer un chemin dans une machinerie qui ne veut pas de vous, sans avoir à vendre son cul ou à faire la manche à papa-maman ? C'est long, c'est compliqué, et ça ne marche pas toujours.

Il note cependant qu'elle ne s'est pas étendue sur ses parents. Dommage, il aurait apprécié qu'elle précise les conditions de cette « scission ». C'est l'isolement dont il parlait tout à l'heure, estime-t-il, mais il ne peut pas encore en être certain. Il fera avec ses spéculations, tant pis.

Mais aujourd'hui, c'est son jour de chance. Le SS pose sa main sur celle d'Adelheid. De l'autre, il tient toujours la cuillère en pleine asphyxie, noyée depuis une bonne minute au fin fond de son café.

Tu crois en la fatalité ?

Un homme a dit un jour « parle des femmes de leur destin. Elles adorent qu'on leur parle de leur destin. ». Vu que ce n'est pas le genre d'inspiration du bel officier prussien, on ne peut pas dire que ce soit un commandement qui dicte son raisonnement présent. Non, il fait au feeling. Il doit digresser jusqu'à en avoir à sa proposition.

Si oui, si tu crois en elle et estimes que tu seras éternellement... dans la merde, et bien, je paie ce café et je me tire, et on ne se revoit plus. Tu ne représentes rien pour moi, pas plus que je ne représente quelque chose pour toi. On est d'accord ?

Evidemment qu'on est d'accord. Une rencontre sur un chemin. La jeune fille en a déjà fait des tas d'autre. A-t-elle seulement les yeux assez ouverts pour constater que celle-ci est particulière ?

Si tu penses en revanche que cette fatalité peut être remise en cause, très bien. Tout peut s'arranger. Je peux t'arranger.

Il la lâche pour prendre son café, la cuillère d'une main et la tasse dans l'autre, montant jusqu'à ses lèvres pour boire. C'est chaud, trop chaud pour lui. Il aurait aimé une petite minute de plus pour laisser refroidir. Il aurait dû tâter avant. Tant pis, il fera comme si de rien n'était, et avale une petite gorgée salvatrice après son difficile travail de prof (qu'il rentabilise bien en terme d'amusement, il faut l'admettre, vu le côté « libre » de ses cours), et enchaîne en fixant l'extérieur à travers la fenêtre. Regard qui porte, qui cherche quelque chose. On ne saura jamais quoi. Quel mystérieux, wao, c'en est troublant... … … Aheum.

Tu as besoin d'argent ? J'ai de l'argent. Tu as besoin de t'arranger avec l'administration pour que la procédure ne soit pas trop longue ou ennuyeuse ? J'ai des relations qui te feront ça sans problème. Quitte à te créer un nouveau dossier. Tu as besoin d'appuis stables ici ? J'en serais un pour toi.

Quand trop de promesses s'enchaînent, il faut se méfier. Et puis, en tant qu'enseignant en droit, il le dira volontiers : Tant qu'il n'y a pas de signature, il ne faut rien croire.
… Mais lui, on a envie de le croire. C'est dans sa nature. Quand il parle, il passe naturellement pour un honnête homme. C'est un ensemble : Sa tenue, sa carrure, son charme, sa bienveillance, sa gentillesse. Ce type passe pour bien sous tout rapport. Trop bien, évidemment, mais ce n'est pas ce qui vient forcément à un esprit brouillé par ses tours de passe-passe. Les étudiantes sont les plus faciles à avoir, de par le simple rapport de hiérarchie instauré de facto entre lui et elles. Le reste vient tout seul. Avec Frig, c'est une autre paire de manche. Il joue sur le fait que lui ait réussi, qu'elle non, et qu'il peut tout changer. La domination n'est pas encore établie, mais s'installe progressivement.

Mais je ne peux faire ça gratuitement. Tu me comprendras, non ? Il y a une nette différence entre la générosité et l'idiotie. Le problème étant que très honnêtement, je ne sais pas ce que tu peux m'apporter. Ce n'est pas une insulte, n'est-ce pas ?... C'est un constat. Néanmoins, j'accepte de te payer le renouvellement de ton passeport, et je m'arrange pour te faire inscrire ici. Vient ensuite un autre problème : Si tu étudies, comment vas-tu gagner ton argent ? Je peux te trouver un truc ici, à l'université. Pas très payé, mais de quoi financer ton loyer et ta bouffe. Et... Je suppose que je pourrais peut-être t'offrir un peu d'argent par mois. Tu en feras ce que tu veux, le dépenser pour tes loisirs ou le mettre de côté.

Il faut avouer que ce n'est pas tous les jours qu'on entend ça. Fake ? Hm. Possible. Très probable, même. Comment croire que tout cela puisse être vrai ? Ce serait assez fou, mine de rien.

Ça, c'est tout ce que je met sur la table pour toi. A toi de voir ce que tu pourrais me proposer. Je sais que ça va être difficile, aussi, je te laisse trois jours. Voilà mon adresse personnelle... (Il extrait une carte de sa veste, et, sortant un stylo, y écrit la date de samedi, suivi de « 19h ». Il fait glisser le carton vers elle.) … C'est toi qui voit. T'as le droit de refuser, je ne t'impose rien. Si tu ne viens pas, je considérerais que tu ne veux pas, et tant pis, ça ne changera rien pour moi. En revanche, si tu viens, sois sûre d'avoir quelque chose à me donner en échanger. Par contre, si tu penses que tu vas accepter, et bien... (Il ouvre sa main posée sur la table) J'aurais besoin de tes papiers. Tout ce que tu as sur toi. C'est pour l'inscription. Je te les rendrais dès que je le pourrais. Ne me donne pas ta réponse définitive maintenant, je verrai samedi.

Il la dépouille de sa carte d'identité et consorts administratifs, la met face à un choix irrefusable mais en même temps surréaliste, lui pose des conditions impossibles à réaliser, et... et il sourit toujours avec sa bienveillance habituelle. Comme si... comme si il était content de faire ça pour elle. Comme si c'était une aventure aussi pour lui. Comme si son altruisme dépassait tout le reste.

Sa main libre attrape sa tasse, et il la boit d'un trait, commençant à sortir son argent.

Je vais devoir y aller, j'ai mon dernier cours de la journée qui commence bientôt. Vous avez droit à une dernière question, mademoiselle Friedrich.

On notera d'ailleurs l'utilisation du "tu" tout le long, et le repassage soudain au "vous". Comme si une scène en parenthèse venait d'arriver, coupée de leur relation normale.
« Modifié: mardi 30 avril 2013, 13:34:39 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Adelheid Friedrich

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Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 13 mardi 30 avril 2013, 16:28:56

Elle plongea son regard couleur d’encre dans celui de son interlocuteur : à quoi jouait-il ? Et pourquoi elle en particulier. C’est vrai, il y avait tellement de gens dans la nécessité et le besoin, pourquoi Siegfried voulait l’aider elle en particulier ? À moins qu’il ne soit quelqu’un d’altruiste et naturellement compatissant. Non. C’était juste trop étrange pour être réel. Pourtant, le regard de Frig s’illuminait, dans un dernier élan de désespoir : cet homme pouvait tout changer, il pouvait recoller les morceaux de ses erreurs passées. La jeune femme était dans un tournant critique de sa vie et il fallait sonder toutes les options, même les plus désespérées, irréalistes, improbables.

Le souci est que c’était trop facile.

Une certaine tension était palpable. Bien que désespérée, devait-elle lui faire confiance ? C’était presque du suicide ; hélas, Siegfried avait tout ce qu’elle n’avait pas et il pouvait lui fournir ce dont elle avait besoin depuis ces derniers mois. En revanche, Adelheid était bien consciente de la perversion de ce schéma ; si elle acceptait, elle serait dépendante de cet homme, cet inconnu qu’elle ne connaissait à peine. Toutes traces d’enjouement s’étaient effacées de son visage. Elle avait ce doux sentiment qu’on était en train d’essayer de l’enculer. À nouveau, la Scandinave put sentir les runes s’agiter sur sa peau : voulaient-elles faire passer un message ? Si oui, elle n’arrivait pas à le déchiffrer, c’était comme si la présence de Siegfried même troublait les méandres du Wyrd. De toute façon elle ne pouvait pas se concentrer sur une conversation et sur les indices du Destin à la fois.

Finalement, la curiosité l’emporta. Alors que le professeur attendait son dû, elle renonça lamentablement à lui tenir tête et se pencha pour attraper son sac. Avec un air résigné, elle lui céda sa carte d’identité, sa carte vitale, son passeport. Son passeport, son joli passeport à la couverture rouge et aux lettres dorées. Et même si Siegfried avait le sourire, Adelheid n’avait pas l’air très convaincue et elle n'osait même plus le regarder dans les yeux. Enfin… Oui et non, en fait. Bien que tout cela était parfaitement irréaliste, elle y voyait un mince espoir. En tendant ses papiers au professeur de droit, elle put sentir un nouveau picotement sur ses avant-bras. Ce picotement était un peu plus fort, comme si elle saignait. Pas énormément, mais elle pouvait sentir l’une de ses plaies s’ouvrir sous son bandage : cette plaie n’était pas présente auparavant. Un signe du destin ? Si seulement le destin pouvait trouver un moyen un peu plus conventionnel de faire passer ses messages…


- Une dernière question, hum…

Sa question ? Elle était tellement évidente.

- Pourquoi vous me proposez tout ça ? Il y a tellement d’autres personnes qui ont besoin d’aide pourtant vous me le propose à moi. Je ne comprends pas, nous venons à peine de nous rencontrer. Nous ne nous connaissons pas.

Il n’y avait plus de place pour son enthousiasme et son impatience d’il y a quelques instants. Juste de l’intrigue et de la suspicion. Peut-être de la crainte.

À quoi jouait-il ?
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SSiegfried

Humain(e)

Re : ... So Brauch' Ich Gewalt

Réponse 14 mardi 30 avril 2013, 17:16:10

Il prenait le tout, et le fourrait dans l'intérieur de sa veste. Veni, Vidi, Vichy comme on disait en France occupée : Je suis venu, j'ai vu, j'ai collaboré. Adelheid se rend honteusement coupable de dépôt des armes devant l'occupant, et refuse d'être une résistante. Elle préfère se parvenir pour espérer améliorer son train de vie. Et, honnêtement... Elle a raison. Un jour, Siegfried disparaîtra, et il pourra se vanter, dans son dernier soupir, d'avoir accompli des grandes choses, même si elles sont paradoxalement minimes à l'échelle du monde.

La question d'Adelheid était, en effet, prévisible. C'était ce à qui il s'attendait. Il est, d'ailleurs, assez déçu ; il avait espéré que la scandinave le surprenne. L'explication de Siegfried sera d'ailleurs assez obscure. Alambiquée et surréaliste. Même si l'on voit plutôt où il veut en venir, ça ne tient pas assez debout... Ou bien ce mec est un aventurier des temps moderne, un vrai comme on en fait plus.

Berlin, 1934. C'est l'histoire d'un jeune homme à qui l'on offre d'aller au théâtre. Il a toutes les raisons de ne pas y aller : Il fait froid dehors, il a le genou en compote à cause d'une chute, il y a des émeutes régulières dans les rues, il a déjà vu la pièce, il n'aime pas l'actrice qui fait Brynhildr. Il refuse, évidemment. Et puis, au dernier moment, sur un coup de tête, il se lève, enfile son manteau et va retrouver son ami pour aller au théâtre. Il y rencontrera une femme, avec qui il se mariera l'année suivante. Il prévoyait de voyager, mais ce mariage l'obligea à rester en Allemagne. Ainsi, il préféra s'engager dans l'armée, comme ses prédécesseurs. Tout sa vie, il a gardé ce billet de théâtre aussi précieusement que si son existence en dépendait.

Il se lève, laissant l'argent sur la table. Grand sourire. L'articulation de sa jambe droite lui démange à la simple évocation de cette histoire.

On ne doit jamais manquer des occasions. Qui sait... Peut-être un jour sera-ce vous qui viendrez à mon secours. Je serais à la rue et vous serez richissime grâce à vos études. On ne sait pas. Et puis, peut-être allez-vous trouver quelque chose qui m'intéresse, et je n'y perdrai pas au change. Bonne fin de journée, Mademoiselle Friedrich. Ce fut court, mais très agréable.

Il emporte avec lui ses mystères et ses secrets, rajustant de nouveau son costume, trop propre sur lui pour être complètement honnête, de toute façon.


ᛋᛋ


Samedi. Pourquoi samedi ? Pourquoi si tard ? D'une, pour avoir le temps de faire la paperasse, car même pressée par l'urgence, l'administration est du genre à prendre son temps. De deux... Pour occuper l'esprit de Frig. Il jouit rien que d'imaginer la pauvre étudiante qui se torture l'esprit en se demandant si elle doit y aller ou non, avec quoi elle va venir comme propositions, si elle doit prendre une arme avec elle, si elle ne devrait pas se tirer, si elle ne devrait pas venir quand il n'est pas là, si elle ne doit pas le choper à la fin d'un cours pour récupérer ses papiers. Le type aux occupations plus que cruelles se bidonnait en visualisant sa main pâle et fine hésiter à taper devant la porte, pendant de longues secondes, se triturant l'esprit, puis finalement se jeter dans la gueule du loup et faire son toc-toc. Retient-toi de rire, ça devient vraiment malsain, Sieg'.

Après avoir mangé avec une collègue, il avait fait quelques courses, et, une fois rentré chez lui, s'était attelé à la cuisine. Pas de repas. Des pâtisseries. Ooooh que oui. Des bouchées fondantes au chocolat et à la menthe, des minuscules tartelettes meringuées au citron et au pamplemousse, des financiers au thé aux fleurs avec un nappage de sucre blanc, et des biscuits saveur pain d'épice. Tout fait à la main. Il adorait faire ça, c'était un plaisir pour lui. Parfois, il préparait ce genre de choses pour lui tout seul. Aujourd'hui, c'était pour une grande occasion. Le tout disposé sur un grand plateau en porcelaine, marquée en-dessous par un « SS » du meilleur goût. Ça ne se voit pas, heureusement. Il met tout sur sa table basse, au milieu de son canapé et des deux fauteuils. Deux tasses vides.

19h arrive. Patientant sur son fauteuil, il attend. Son appartement est au rez-de-chaussée, la porte menant directement sur la rue. Grande surface, l'entrée menant directement sur son salon. Ambiance calme. Le soleil n'est pas encore couché. Et... on frappe à la porte. Il sourit, et se lève calmement, allant ouvrir la porte.

Ponctuelle. J'aime. Vous pouvez aller vous installer. Sers-toi à ta guise. Préférez-vous un thé ou un café ?

En Norvégien, tiens. Avisant sa réponse, il va chercher, dans sa cuisine, sa demande. Lui-même se prépare un thé cette fois-ci. Une minute plus tard, il sera déjà de retour avec ses préparations, et s'assied. À côté du tout coloré des friandises spécialement pour elle, un dossier cartonné sans inscription, gonflé de quelques documents. Il pose sa main dessus.

J'écoute ce que vous avez à me dire.
« Modifié: jeudi 02 mai 2013, 01:41:55 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.


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