Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le coup de filet [VV]

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Archie

E.S.P.er

Le coup de filet [VV]

dimanche 24 février 2013, 21:22:38

Archie était arrivé la veille, par un portail que son protecteur avait dressé pour lui. La discussion entre-eux avaient été âpre, mais en fin de compte, ils avaient fini par tomber d'accord. Même le jeune garçon ne pouvait rester vigilant 24h sur 24, et ceux qui lui en voulaient, eux, ne lui laissaient pas de répit. Après ce qui s'était passé dans le quartier de la Toussain, ils n'hésiteraient même plus à venir le chercher jusque dans le lycée lui-même. Il n'était plus en sécurité nulle part... nulle part sur Terre. Cela faisait longtemps qu'il connaissait l'existence d'une autre dimension, il l'avait lu dans l'esprit de l'incroyable nombre d'individus étranges qui déambulaient dans Seikusu. Il en avait croisé au moins une centaine, et estimait leur nombre à un bon millier. La décision avait donc été prise : la seule façon qu'il lui restait d'échapper aux chiens fous dépêchés par ses créateurs, c'était de changer de dimension. Rien que ça. Les capacités de son cerveau avaient beau être formidables, il ne trouvait pas dans les sciences modernes d'équation pour expliquer comment cela était possible.

Et pourtant, il avait traversé cet étrange cercle, et il était arrivé dans une ville, qui, à l'évidence, n'était pas du même monde. Il se serait cru retourné au moyen-âge, aussi bien culturellement qu’architecturalement. La noblesse côtoyait l'esclavagisme, la justice expéditive à base d'avis de recherche, le banditisme à l'ancienne. Si ce n'était que les individus qui y déambulaient n'avaient pour certain pas grand-chose d'humain, hybrides animaux, elfes, et même vampires. Scrupuleux et méthodique, il avait entreprit de parcourir la ville pour s'en constituer une carte mentale : évidemment, la tâche n'était pas possible à faire en un jour. Aussi s'était-il couché et avait reprit le lendemain.

Le petit matin revint, et Archie, après avoir pris un repas de tripes et de pommes de terre qu'il trouva d'une saveur affreuse -mais il n'était pas difficile- sortit de l'auberge dans laquelle il avait loué une chambre. Son protecteur lui avait donné un peu d'argent, cependant, il ne pourrait vivre éternellement à ses crochets. Il devrait trouver un moyen de gagner sa vie par lui-même. Les capacités du jeune garçon étaient nombreuses, et il n'avait que l'embarra du choix. Lorsqu'il était encore sur Terre, il avait pensé à devenir super-héros : quelque-chose qui ne payait pas beaucoup. En revanche, il y avait une activité qui payait beaucoup mieux, et qui n'en était pas si éloigné. Chasseur de primes. De suite, cela remua dans son esprit les souvenirs de vieux westerns en noir et blanc qu'il avait regardé lorsqu'il était encore en laboratoire. C'était décidé, il allait traquer les bandits. Ni une ni deux, il se rendit au poste de garde, et enregistra une à une toutes les avis qu'il trouva exposés. Leurs moindres détails resteraient tous sans exception gravés dans sa mémoire pendant des années.

Puis il entreprit de reprendre où il s'était arrêté la veille. Il était en train de calculer le temps précis que l'entreprise allait lui prendre, quand une petite silhouette attira son attention. Un manteau blanc et une ceinture rouge. Parmi la masse des passants et des individus sur lesquels reposaient des primes, cela n'aurait interpellé personne, pas même un garde. Il aurait fallu un incroyable hasard pour qu'un soldat vienne à se rappeler à ce moment précis que cela était un élément d'un avis de recherche. En revanche, pour Archie, se souvenir de ce détail était plus qu'élémentaire, il aurait fallu un miracle pour qu'il ne s'en souvienne pas très précisément.

Sans précipitation, le jeune garçon jeta un regard à la silhouette, et compara ce qu'il voyait à la description. Une carrure féminine et frêle (encore qu'elle faisait presque dix centimètres de plus que lui) quelques mèches de cheveux gris qu'il apercevait.

-Probabilité de correspondance entre l'individu recherché et l'individu en présence, 85%, énonça-t-il à voix basse pour lui-même.

L'adolescent était encore à une vingtaine de mètres de sa cible, et il commença à s'en rapprocher assez lentement. Il n'était pas très sûr de savoir de quelle façon la capturer. Il aurait sans doute pu le faire d'ici, mais avec toute cette foule, il rencontrerait peut-être des opposants. Tout en continuant à réduire la distance, il se mit progressivement à sonder l'esprit de la fugitive, non pas pour lire dans ses pensées immédiates, les seules auxquelles il aurait accès dans cet état, mais pour être sûr de ne pas la perdre si jamais elle tentait de le semer. Puis il mit son plan à exécution. Il se contenta d'introduire un léger sentiment d'insécurité, l'impression d'être épiée, dans l'esprit de sa cible, et tenta de le renforcer du mieux qu'il pu la paranoïa qui devait déjà exister dans la tête de quelqu'un recherché. Avec un peu de chance, qu'elle se rendre compte ou pas qu'il tentait de l'appréhender, cela la ferait bouger, il l'espérait vers un endroit moins fréquenté.

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 1 dimanche 24 février 2013, 22:45:56

Bien bien bien... Une nouvelle journée se lève sur Nexus. Je quitte ma planque, une parmi les nombreuses que je j'ai installées au quatre coins de la ville. Une précaution nécessaire, si on veut survivre, quand on est voleur. Cela étant, en ce moment ce n'est pas survivre qui m'inquiète. Depuis peu, le nombre de poursuivants à mes trousses a considérablement baissé. Je me demande si Asul y est pour quelque-chose... Le vieil homme a plus d'une oreille dans la haute, et plus d'un tour dans son sac.

Bref, il fait beau, il y a du soleil, le temps idéal qui fait marcher les commerces. Et par ricochet, idéal pour aller chiper des bourses ! D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de penser. On dit que les marchands sont des voleurs (ce qui est loin d'être faux, dans les faits), et pourtant, c'est moi que l'on pourchasse. Ironie du sort...

En tout cas, ça fait du bien de pouvoir se promener librement sans avoir à craindre une attaque inopinée. Bon, toujours faire attention aux gardes, mais eux-mêmes ne sont pas très attentifs, donc c'est peinard... Enfin, je crois...

J'ai l'impression de me tromper. Comme si un sixième sens m'alertait d'un danger quelconque. Bon, j'ai une bonne intuition, mais là, c'est pire qu'une sonnette d'alarme. On dirait vraiment que j'ai quelqu'un aux trousses. Le problème, c'est que j'ai beau chercher dans mon environnement, je ne vois aucune personne suspecte. Rien qui ne fait penser à un chasseur de prime, ou pire, un assassin. Quoiqu'il en soit, je dois agir, et vite.

Je pique un sprint soudain en direction d'une petite ruelle non loin. Quelques caisses entreposées là m'aident à atteindre une certaine hauteur. De là, des briques saillantes d'un coté et de l'autre me permettent de me hisser jusqu'aux toits. Ce n'est pas la première fois que j'ai ce genre d'exercice, aussi il ne me faut pas longtemps pour contempler Nexus par le haut. Je reste là, par contre, trop curieuse de connaître mon poursuivant.
Yukio Onoki
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 2 dimanche 24 février 2013, 23:27:24

Je suis très satisfait de voir que mon plan fonctionne. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, malgré le fait que je sois télépathe, je ne comprends pas mieux le mode de pensée de la plupart des gens. Au contraire, je pense que si un psychiatre analysait mon psyché, il en déduirait que je suis au bord de l'autisme. J'ai le plus grand mal à me mettre à la place de quelqu'un d'autre, et, à vrai dire, si je n'avais pas cette capacité à aller chercher directement des informations sur l'état d'esprit de mes interlocuteurs, il n'est pas dit que je sois capable d'en déduire leur humeur. Heureusement, cette fois, j'ai visé juste : je la vois, elle s'échappe. Alors qu'elle disparaît à ma vue, son esprit demeure pour moi assez simple à repérer, puisque je suis toujours en connexion avec lui. Je peux suivre sa trace aussi nettement que si elle avait laissé une traînée fluorescente sur le sol. Il faut quand même que je prenne garde, mes capacités ont des limites, notamment de portée. Je ne pourrais continuer à la localiser si elle courait jusqu'à l'autre bout de la ville.

Elle va vite, et je n'ai pas vraiment le choix, il faut que je la poursuive. Faire du sport ne m'a jamais beaucoup amusé, cela m'a toujours paru quelque-chose de primaire, et d'accessible à tous. Faire du sport, cela m'a toujours paru gâcher mes capacités à faire autre chose, aussi. Pourquoi devrais-je faire de la musculation alors que je peux sans mal soulever n'importe quelle haltère sans même me servir de mes mains ? Pourquoi devrais-je courir lorsque je peux évoluer dans les airs plus vite que n'importe quel champion de 100m au sol ? Pour éviter d'attirer l'attention, peut-être. Je sais que beaucoup utilisent ici ce que l'on nomme vulgairement magie, mais vestige de mes habitudes sur Terre, ou je devais au mieux cacher mes capacités, je préfère me faire discret. Alors je cours, et je n'aime pas vraiment ça. Très vite, mes poumons s'enflamment, et je sens mes mollets devenir durs. Je suis parti trop vite, sans échauffement, et sans entraînement. Je pense que demain, j'aurais des courbatures. Tant pis, je m'aide un peu, je renforce mon pas, je réduis les frottements de mes pieds sur le sol. Au final, je cours sur une sorte de coussin d'air de quelques millimètres, qui avance à ma place. Mon esprit est beaucoup plus efficace que mon corps : c'est beaucoup plus agréable.

Enfin, elle s'arrête de bouger, du moins en long et en large. Je lève les yeux, je l'observe monter avec agilité sur une pille de caisse. Un instant, j'envie son adresse. J'aurais bien été incapable d'en faire de même sans télékinésie. Quand bien même mon cerveau aurait analysé chaque prise, calculé chaque trajectoire, je n'aurais sans doute pas eu les capacités physiques pour exécuter exactement ce qu'il m'aurait dicté. Mais encore une fois, un tel talent m'est inutile. Nous sommes dans une petite ruelle, personne ne nous observe vraiment. Sans même me soucier de faire semblant de grimper comme j'avais fais semblant de courir, je m'envole, tout simplement, à la verticale.

J’atterris sur le toit, elle a complètement stoppé sa fuite. Je ne sais pas immédiatement ce qui l'a motivée, alors je cherche dans ses pensées immédiates. Elle cherche à savoir qui est à ses trousses. Je n'en vois pas l'intérêt, mais à présent, elle a sa réponse. J'ignore comment elle va réagir. Je n'ai pas l'air de grand-chose, en réalité, et cela m'importe peu. Je suis moins grande qu'elle, je ne dépasse pas le mètre cinquante, je suis maigre, je fais à peine adolescent. Je porte une tunique simple en toile brune que j'ai acheté en arrivant, pour me fondre plus facilement dans le paysage. J'ai l'air de ne jamais avoir vu le soleil, aussi, étrange dans une contrée ensoleillée comme celle-ci. Vraiment, je ressemblerais à un inoffensif gamin aux yeux un peu trop bleus si je n'avais pas lévité à une dizaine de centimètres de tout appui. Ce dernier élément, évidemment, me trahi un peu. C'est volontaire, j'espère qu'à présent, elle va se soumettre sans faire d'histoires. Je me pose sur le toit, pour économiser mon énergie.

-Vincente Valentyne, connue sous le nom de double V. Veillez confirmer qu'il s'agit bien de votre identité, j'articule sans agressivité, de ma voix assez aiguë.

La question est stupide de prime abord, évidemment. Cependant, quoi qu'elle réponde, je saurais, en scrutant son esprit, si elle ment ou non, et j'en déduirais ainsi qui elle est. Je pourrais aussi l'immobiliser dès maintenant. Je n'en fais rien. Un reliquat de la présomption d'innocence, ou peut-être je trouve cela un peu trop facile. Je n'en sais rien, ma partie humaine est parfois hermétique à la raison.

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 3 lundi 25 février 2013, 01:07:48

Mon poursuivant ne tarde pas à se montrer. Et le voir m'en bouche un coin. Plus petit que moi, ce qui est déjà assez rare en soi, malingre, et aussi blanc que mon manteau. Ce gus-là est bien parti pour gagner la palme du poursuivant le plus insolite. J'en ai  presque envie de rire, mais en voyant qu'il flotte dans les airs à coté de moi, je déchante complètement. Magicien, ou pire, sorcier. De tout ce qui peut m'en vouloir, c'est le plus problématique auquel j'ai affaire. Et mince !

Vincente Valentyne, connue sous le nom de double V. Veillez confirmer qu'il s'agit bien de votre identité.

Sa voix me fait penser à un enfant, ce qui correspond bien à son apparence. Mais un pratiquant des arts occultes, quelque soit son age, est une sérieuse menace. Je ne dois baisser ma garde sous aucun prétexte. Dans le même temps, le combat direct est à proscrire. Il suffit d'un sort, et s'en est fini de moi. Je dois trouver le moyen de me carapater en vitesse, sans qu'il ne me rattrape...

" Et si c'est bien moi ? Tu es venu m'arrêter ? C'est pour me livrer au poste de garde le plus proche, ou quelqu'un t'a engagé ? Peut-être même que tu as été engagé pour me tuer, ou encore, ce serait une vengeance personnelle ? "

Pendant que je parle, ma main descend à ma ceinture. Il faut que j'arrive à récupérer un fumigène, sans quoi je n'arriverai pas à me débarrasser de lui. Pourvu qu'il ne remarque pas mon manège...
Finalement, ma main se referme sur une des cartouches. Je la décroche et l'enclenche vivement.

" Désolée pour toi, mais ça n'est pas dans mon programme du jour ! "

Et je lance la cartouche à mes pieds. Rapidement, le mélange des composants crée une fumée dense, nous plongeant dans le brouillard le plus impénétrable. Ni une ni deux, je tourne les talons. Si je veux le semer, il va falloir emprunter les grands moyens...

Rapidement, je bondis de toit en toit, en essayant de ne pas déraper. Même avec l'habitude, le moindre faux-pas peut avoir des conséquences désastreuses, et je ne veux pas finir ma vie le dos brisé. Arrivée au bout du paté de bâtiments, j'avise le toit d'une diligence. Une aubaine ! J'ajuste mon saut, et atterris pile dessus, sans passer au travers. Seulement, je ne peux pas m'arrêter ici, sinon je vais me faire attraper.

Des poutres saillantes à un angle de bâtiment sont mon objectif suivant. Je parviens à m'en saisir, et les escalade en vitesse. De retour sur les toits, je ne perds pas une seconde et continue ma course. Il faut que je le sème, et radicalement. Et j'ai ma petite idée...
Je fonce vers un bâtiment que je sais être une auberge. C'est un pari risqué que je m'apprête à faire, mais c'est dans l'ère du temps... Au bord du toit, je plonge, et saisis au vol une poutre de la charpente. L'effort me vrille le bras, mais ce n'est pas le moment. La cible de cette cabriole est une des fenêtres de la façade. Mes pieds percutent le verre, qui vole en éclat. Je roule dans la chambre, et parviens à me remettre debout. Quelques petites entailles dues aux fragments de verre sur les bras et les jambes, mais il faut que je continue. Sans plus attendre, je sors sur le balcon intérieur. La salle commune est sous mes yeux, mais encore faut-il que j'y descende, et atteigne la sortie...
Yukio Onoki
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 4 lundi 25 février 2013, 01:50:32

-La première proposition était la bonne, je fais, toujours sans sentiment particulier.

Extérieurement, je dois être la froideur même, mais intérieurement, je bouillonne. Je n'ai jamais fais ça avant, traquer les criminels, c'est une activité vraiment nouvelle, et, je dois dire, assez excitante. Pour une première fois, je trouve que je ne m'en sors pas trop mal : j'aurais pu courser une personne innocente, mais sa réaction exclue tout de suite cette possibilité. Les probabilités qu'elle soit bien l'individu connue sous le nom de double V viennent de grimper de presque 15%, ce qui ne laisse plus beaucoup de place au hasard. Et même dans le cas où elle m'aurait trompé, elle a nécessairement quelque-chose à se reprocher. On ne court pas sur les toits quand on est un honnête citoyen, enfin, les situations qui en pousseraient un à le faire sont suffisamment rares pour que je puisse raisonnablement l'estimer.

Je sais ce qu'elle va faire avant même qu'elle commence à déplacer sa main vers sa ceinture. Ce qui ne me laisse quand même pas beaucoup de temps pour réagir. Elle pense vite. Pas aussi vite que moi, évidemment, elle reste humaine -ou quelque-chose de proche-, mais pour une humaine, elle est plutôt vive. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'analyser ce que contient son projectile -elle ne l'a pas pensé suffisamment clairement-, mais il est possible qu'il soit fortement destructif, dans la limite, évidemment, qu'elle le lance relativement proche de sa propre position. La prudence, dans ce genre de situation, ne me semble toutefois pas superflue. Je m'élève dans les airs et tend devant moi un petit champ de force destiné à dévier les éventuels débris.

Il s'agit finalement d'un simple fumigène. La gène qu'il provoque chez-moi est assez mineure. Je n'ai pas grand mal à écarter le brouillard pourtant épais qui se dresse devant moi, surtout que j'en suis déjà en parti extrait de part ma position dominante. La diversion me fait quand même perdre quelques secondes. J'aurais sans doute pu l'immobiliser avant, empêché sa main d'atteindre la grenade, ou même simplement écarter la grenade en dehors de sa portée. Je me projette en avant, à ses trousses. Tout en la poursuivant, je cherche pourquoi je ne l'ai pas fais.

Peut-être pour le spectacle impressionnant qu'elle donne. Car si je n'ai moi-même jamais beaucoup apprécié la pratique d'un sport, cela ne m'empêche pas d'être, dans une certaine mesure, sensible aux exploits physiques. Sa façon de virevolter d'un bâtiment à l'autre est stupéfiante, digne des héros les plus agiles des quelques films d'action que j'ai vus. Lorsqu'elle est en l'air, lorsque ses pieds ne touchent plus le sol, avant d’atterrir, de saisir une nouvelle prise, et de se lancer encore, elle paraît voler : bien plus que moi, dont le déplacement est certes efficace et sans risque, mais beaucoup plus lisse. Voilà peut-être d'où vient l'étymologie du mot voleuse.

Je ne la poursuis même plus, je me contente de la suivre, et de l'admirer, comme on admire une artiste de cirque. Hypnotisé par sa danse, j'oublie même un instant que je suis supposé la capturer. Ses mouvements s'enchaînent parfaitement, sans même une rupture lorsqu'elle défonce de ses deux pieds tendus le verre d'une fenêtre. Silencieux, je m'engouffre à mon tour. Les rares passants témoins de l'affaire portent plus volontiers attention aux cabrioles bruyantes de double V qu'à moi, lévitant discret et sans trop d'effort apparent. En réalité, je ne suis pas très habitué à cet exercice, et je sens bien que je ne tiendrais pas éternellement un tel rythme. Une goutte de sueur perle sur mon front. Je pense avoir quand même beaucoup plus de réserve qu'elle, et ce à tout point de vue. Elle a beau être douée, sauter d'un bâtiment à l'autre demande énormément d'énergie.

-Désolé, je reprends son intonation, mais on ne me sème pas facilement !

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 5 lundi 25 février 2013, 02:37:58

Désolé, mais on ne me sème pas facilement !

Toujours derrière moi ? Celui-là est un sacré coriace, doublé d'un fichu pot de colle. Il va me falloir jouer serré, et risqué, pour m'en débarrasser. Un rapide coup d'oeil me permet d'évaluer la situation, et mes possibilités. Heureusement, la salle commune est quasiment vide, donc de ce coté-là, je ne serais pas gênée. Vincente, ma fille, voilà le moment d'y aller à fond.

En un saut, je suis sur la rambarde du balcon. J'utilise toute la force de mes jambes pour me propulser jusqu'au lustre, ce qui me permet d'atteindre le milieu de la salle. Une roulade pour amortir la chute, et un regard en arrière. Zut ! Il lévite ! Pas étonnant qu'il ai pu me suivre jusque là. Attends un peu, mon gaillard, j'ai d'autres surprises en réserve...

Je m'élance vers la porte, mais au dernier moment, mon pied se glisse entre les barreaux d'un tabouret. Vivement, je me retourne et balance mon pied, ce qui transforme l'objet en projectile. Je comptais le toucher, mais ce type, par je ne sais quel moyen, bloque mon lancer avant que le tabouret n'a parcouru la moitié de la distance.

Tout ça sent mauvais, très mauvais. Je ne vais pas réussir à le semer à ce rythme, du moins pas avant que la garde ne rapplique. Tant pis, je joue mon va-tout.

Physiquement, il est surement plus faible que moi, donc il faut que j'arrive à l'épuiser suffisamment pour qu'il ne puisse plus utiliser son pouvoir. Et pour ça, on va le faire bouger un peu.
Sans attendre, je bondis en direction des escaliers, que j'escalade quatre à quatre. Bien sur, le gamin me colle toujours le train. Je traverse le balcon, et alors que j'arrive vers la fin, je prends appui sur la rambarde et la franchis d'un passement de jambe. J'amortis ma chute tant bien que mal, mais je sens que c'est un mouvement que je vais regretter plus tard...

Le gamin, lui, descend tranquillement, mais j'ai le temps de voir que lui aussi atteint ses limites. J'ai peut-être une chance de lui échapper, finalement... Aussi vite que le permettent mes jambes douloureuses, je tente de prendre appui sur le mur pour me propulser jusqu'au balcon à nouveau, mais cette fois, il ne me laisse pas faire. Une force inconnue me bloque en plein élan, et me ramène brutalement au sol. Je crois que ce coup-ci, c'est la fin des haricots pour moi...
Yukio Onoki
(compte prinipal)
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 6 lundi 25 février 2013, 03:51:22

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été autant pris par quelque-chose ! Si je remonte dans ma mémoire, je dirais au moins depuis la dernière conférence de mécanique quantique à laquelle j'ai assisté. Cette exploitation de l'effet tunnel avait vraiment été passionnante : il existe, dans ce modèle physique, une chance, assez infime, qu'une particule puisse franchir une barrière de potentiel sans pour autant disposer de l'énergie nécessaire. Dans l'absolu, on pourrait même conjecturer qu'il existe une très petite probabilité qu'un humain traverse spontanément un mur, pour faire simple. Mais je crains que ça n'est pas beaucoup à voir avec la situation.

Bon, sans trop faiblir, je continue à la suivre. Elle me lance un tabouret, par une méthode assez habile. Cela ne représente pour moi aucun danger, même s'il avait été lancé dans mon dos. Je n'en fais pas beaucoup de cas : je l'intercepte au vol, et je prends même la peine de le faire atterrir sur ses pieds. Je la sens qui panique. L'appréhension commence à la gagner, elle se rend compte qu'elle ne va sans doute pas réussir à me distancer. Elle va finir par faire une erreur, et je me mets à espérer qu'elle ne va pas trop se blesser. De fait, je gagne encore du terrain, sans vraiment me presser. J'essaie de repousser un peu l'échéance, le moment où je la stopperai totalement. Je pense qu'en l'état, que je suis en mesure de stopper sa course, mais je n'en fais rien. La voir courir, l'observer perdre peu à peu ses forces est un spectacle presque aussi intéressant que d'assister à sa voltige. Il y a quelque-chose de fascinant là-dedans, enfin, je ne suis pas sûr que ce soit très sain.

Nous parcourons encore la large pièce pendant un moment : elle prend tous les risques, n'hésitant pas à se suspendre à des lustres pour tenter de me fuir. Une partie de moi me dit que la laisser s'épuiser, la pousser dans ses derniers retranchements serait objectivement intéressant. Cependant, quand je sens que dans son esprit la douleur émerge, je choisis de couper court à la course-poursuite. D'autant que moi-même, je commence à fatiguer. Les plaques de métal qui parcourent ma colonne vertébrale sont brûlantes, ma tête me fait un peu mal, mon cœur frappe violemment ma poitrine sous l'effort continu. J'ai rarement autant poussé mes capacités à bout : j'ai un peu peur que cela m'entraîne vers une crise. Mes implants ne sont pas toujours très stables lorsqu'ils sont utilisés trop intensivement, et j'en perds parfois le contrôle (encore que parfois, cela survient sans raison immédiatement identifiable).

Je l'arrête donc lorsqu'elle s'élance de nouveau sur un balcon. Je l'enveloppe totalement dans un champ télékinésique, puis je la rapproche aussitôt de moi. Un colosse aurait eu toutes les peines du monde à résister à mon pouvoir, alors elle n'avait pas de grande chance de m'échapper. Surtout que la force n'offre aucune réelle prise physique : le cerveau a généralement l'impression que l'air devient partout  et soudainement solide. Le phénomène, pour ceux qui n'étaient pas habitués, était assez étrange, tous les muscles ou presque étant paralysés. Je la laisse dans une position un peu absurde. Elle flotte à presque un mètre du sol. Quant à moi, je me pose sans heurt.

-Vincente Valentyne, connue sous le surnom de Double V. Coupable de plusieurs vols à la tir, cambriolages, coups et blessures sur des gardes en exercice. Recherchée pour 3500 pièces d'or. Une jolie somme, qu'est-ce que tu en dis ?

Elle ne répond pas, je suis un peu perplexe : l'avis disait pourtant qu'elle était assez irritante, je m'étais donc attendu à une réplique cinglante. Puis, je constate que son visage rougit assez vite. Je penche la tête sur le côté, et sonde ses pensées.

-Ah, désolé. Un oubli...

Je desserre l'étreinte au niveau de sa cage thoracique et de sa gorge, la laissant de nouveau respirer. Je n'ai pas très envie de rapporter un cadavre à la garde, principalement parce qu'il n'est pas précisé si la cible doit être rapportée morte, vive, ou si cela n'a pas d'importance. Je préfère ne pas prendre de risque.

-C'était bien, cette poursuite. Tu es la personne la plus agile que j'ai jamais rencontrée. Je plains les pauvres gardes qui ont du essayer de te suivre, quelques fois. Désolé, je sais, ce n'est pas très juste de te faire prendre comme ça. Mais ça serait plus injuste si tu ne t'étais pas faite prendre tout court, pas vrai ? La loi, c'est un peu la justice.

La maintenir comme ça me demande beaucoup d'énergie : je cherche la manière optimale de la tenir en place. Finalement, je relâche en grande partie ma télékinésie, ne gardant qu'une contrainte au niveau des chevilles, que je garde collées entre-elles. Pour que la manœuvre soit efficace, je la retourne, tête en bas. Cela ne doit pas être très agréable pour elle, mais c'est le moins fatigant et le plus sûr pour moi. Les pans de son long manteau blanc, sa capuche, ses cheveux courts et gris, pendent. C'est assez amusant, mais je ne souris pas. Comme elle a les mains libres, je juge plus prudent de lui enlever toute réserve de projectiles éventuelle. Me tenant toujours à deux bons mètres d'elle, je dénoue alors sans la toucher sa ceinture, probablement encore pleine de divers fumigènes ou objets pointus et tranchant. J'amène l'étoffe rouge jusqu'à moi, et l'enroule autour de mon épaule. Après une hésitation, je fais de même avec le manteau, qui prend la voie des airs et termine en tas derrière moi.

-Tu caches quelque-chose de potentiellement létal, dans tes bottes, ailleurs ?

Encore une fois, la question n'a qu'un but : amener le sujet dans ses pensées immédiates. Je la regarde. Sans tout son attirail, elle est beaucoup moins impressionnante. Elle fait à peine plus vieille que moi. Quelle est la loi exacte dans cette ville de Nexus ? Dans beaucoup de pays, elle n'aurait jamais été condamné aussi durement, mais je doute qu'ici, les législations soient aussi conciliantes. Allait-on lui couper la main, ou juste la jeter en prison ? Je me souviens que l'affiche parlait d'un ''visage relativement standard''... Je le trouve plutôt beau, je crois. Ses yeux verts sont presque aussi captivants que les cabrioles que quelques minutes plus tôt, elle exécutait encore. Je ne me suis jamais trop posé de questions sur ce que je considérais comme mes canons de beauté : ce n'est pas le sujet que je parcours avec le plus de facilité, tant il est subjectif. Néanmoins je pense qu'ils ne s'éloigneraient pas beaucoup de la silhouette suspendue que j'ai devant moi. Je l'observe, la détaille, sans chercher à cacher mon regard.
« Modifié: lundi 25 février 2013, 04:21:10 par Archie »

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 7 lundi 25 février 2013, 12:10:00

Le pouvoir de ce gosse est tout sauf minable. En un clin d'oeil, je suis complétement immobilisée. J'ai beau tenter de me débattre, je ne bouge pas d'un pouce. Lui se pose à coté de moi, et commence son discours.

Vincente Valentyne, connue sous le surnom de Double V. Coupable de plusieurs vols à la tir, cambriolages, coups et blessures sur des gardes en exercice. Recherchée pour 3500 pièces d'or. Une jolie somme, qu'est-ce que tu en dis ?

Je vais te le dire, ne t'en fais pas !
Ou du  moins, j'aimerai, mais ma bouche ne m'obéit plus. D'ailleurs, parlant de ça... Je n'arrive plus à respirer ! J'essaye encore et encore, mais l'air ne veut tout simplement ni entrer, ni sortir ! Il veut me tuer par asphyxie ou quoi ?

Ah, désolé. Un oubli...

Je t'en foutrai, de l'oubli, moi ! En tout cas, maintenant, je peux respirer, j'en profite pour avaler de grandes goulées d'air. Entre ça et la cavalcade, j'en ai bien besoin.

C'était bien, cette poursuite. Tu es la personne la plus agile que j'ai jamais rencontrée. Je plains les pauvres gardes qui ont du essayer de te suivre, quelques fois. Désolé, je sais, ce n'est pas très juste de te faire prendre comme ça. Mais ça serait plus injuste si tu ne t'étais pas faite prendre tout court, pas vrai ? La loi, c'est un peu la justice.

Eeeeeeyh !

Non mais... À quoi il s'amuse, là ! Me voilà pendue par les pieds comme un vulgaire jambon ! Et en prime, il me retire mon équipement, et mon manteau. Il ferait bien de ne pas l'abimer, où il aura affaire à moi.

Tu caches quelque-chose de potentiellement létal, dans tes bottes, ailleurs ?

" Pfff... Et tu crains quoi exactement ? Tu parles d'objet létal, pourtant c'est toi qui a failli me tuer il y a un instant, je te signale. "

Maintenant que je peux l'observer plus posément, si tant est qu'avec la tête en bas, c'est tout sauf évident, j'en profite. D'autant que lui non plus ne se gêne pas pour me détailler.
En dehors de ce que j'avais déjà pu voir, sa peau pale au possible, sa silhouette maigrelette, et sa petite taille, d'autres détails me sautent aux yeux. En premier lieu, les siens. Ils sont d'un bleu saisissant, trop intense pour être naturel. Avec sa teinte de peau, l'effet est encore plus marqué. En dehors de ça, il y a ses cheveux sombres, formant une masse informe sur son crane. Quand aux vêtements, il porte des fripes informes et bon marché, sans couleur. En fait, si on met ses pouvoirs de coté, il a juste l'air d'un gamin paumé...

" Bon, et maintenant, c'est quoi la suite de ton programme ? Me livrer aux autorités ? C'est ça ton plan ? Parce que si c'est le cas, tu vas être déçu, surtout pour la récompense sur ma tête.
Et franchement, ça va te servir à quoi, hein ? Tu parles de justice, mais c'est quoi, la justice, pour toi ? On te dit " les voleurs sont des méchants " et tu gobes ça ? Tu crois qu'on est voleur par vocation, que c'est un choix qui nous est proposé ? Dans l'ensemble, c'est vrai, mais si tu connais les alternatives, c'est un choix vite fait, si tu veux vivre. Alors garde ta morale, tu veux ?
"


Je me la joue un peu, mais en réalité, je n'en mène pas large. Si effectivement, il prévoit de me livrer aux autorités, c'est l'enfer qui m'attend. Il n'est pas rare que les officiers viennent satisfaire leurs appétits sur les détenus, plus encore s'ils sont jeunes,  ou si c'est des femmes. Alors une jeune femme... Et après... Soit c'est l'exécution, soit c'est le marché aux esclaves. La mort du corps, ou la mort de l'âme. Je suis mal...
Yukio Onoki
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 8 lundi 25 février 2013, 13:57:21

Je peste : elle doit tellement bien connaître les moindres artifices qu'elle cache dans sa tunique qu'elle n'y songe même pas en me parlant. À moins qu'elle n'en ait tout simplement pas, évidemment, mais dans ce cas, j'avais espéré que la réponse lui traverse également l'esprit. Je suis donc dans la seule situation qui me rend encore incertain de sa dangerosité réelle. Lui laisser les mains libres est déjà un risque, j'ai constaté qu'elle était assez vive pour me surprendre, même lorsque je lisais ses pensées. Il lui faudrait beaucoup de chance, et une bonne dose d'inattention de ma part, mais un couteau, ou quelque-chose d'aussi rapide pourrait m'atteindre sans que j'ai le temps de réagir.

Quoi qu'il en soit, elle est totalement à ma merci, et je dois avouer que c'est un sentiment assez grisant. Je comprends tout à fait le plaisir sadique que ressentent les geôliers en enfermant leur victime. Ce n'est pas digne du justicier que je suis, et je tente de résister aux pulsions malsaines qui m’assaillent. Je continue à scruter machinalement le fil de ses pensées, et je sens la peur, bien cachée. Je m'y attarde, pour en connaître sa nature. Les sévices qui l'attendent si elle est prise, au moins, j'ai ma réponse. C'est vrai que l'esclavagisme, ce fléau disparu de la Terre, existe à Nexus, et que le commerce d'êtres humains semble assez foisonnant. Est-ce si horrible ? Je n'en sais rien, les grecs, les romains, malgré leur grande sagesse, en usaient sans scrupule. Je me suis toujours senti plus près de la République de Planton que de Politique d'Aristoste : la servitude ne m'a jamais parue très souhaitable. Cependant, je dois avouer que j'ai sans doute beaucoup été influencé par les lumières un peu aveuglantes de l'éthique moderne. Peut-être, après tout, n'est-ce pas si mal.

Elle songe aussi assez nettement à ce que les gardes font subir aux prisonnières. Je ne doute pas une seconde qu'un soldat la trouve à son goût. Je déglutis. L'idée à beau ne pas venir directement de moi, cette perspective engendre dans mon esprit un tourbillon de pensées concupiscentes. Toute la rationalité du monde, toute la puissance de calcul de mon cerveau n'est pas grand-chose face aux plus bas instincts de ma partie humaine. D'autant que j'ai beau jouer l'indifférent, je ne suis en réalité pas très difficile à appâter, sans doute un effet secondaire de mon jeune âge. Tant d'images de nature douteuse s’exhument, s'offrant à moi avec la précision que seule une mémoire absolue permet. J'ai toujours éviter ce genre de chose, quand bien même, avec un peu d'aide de ma télépathie et le nombre de filles faciles à Seikusu, j'aurais pu mille fois m'y prêter. Mais je n'ai jamais été aussi proche de pouvoir imposer une volonté aussi primaire à quelqu'un. Qui m'en tiendra rigueur ? C'est une criminelle, et il n'y a personne pour nous observer. Je mon pantalon se serrer. Je repousse tant bien que mal ses pulsions.

Celles-ci ne sont hélas pas totalement sans effet sur ma logique. Je considère la logique comme quelque-chose de sûr, mais je ne suis pas assez stupide pour ne pas savoir que même elle, dans une certaine mesure, est subjective. Une part de moi-même me pousse savamment au constat suivant : je ne peux pas prendre le risque qu'elle cache encore des armes. Je me rends compte que mon raisonnement est largement influencé, et pourtant, il me paraît tout-à-fait justifier. Je n'ai pas envie de perdre la vie pour une petite négligence. Des questions stupides et hors propos me passent par la tête sans que je puisse rien y faire, sa pilosité corporelle est-elle grise, comme ses cheveux ? ; sa peau sous sa tunique est-elle plus claire ?

-Très bien, puisque tu ne veux pas répondre... je réplique, d'une voix un peu rauque.

Je prends un air concentré, et je paralyse ses bras à la verticale, tendus. Ses bottes sont délacées, et tombent à côté d'elles. Puis je tente de faire descendre sa tunique par télékinésie. Je n'y parviens pas de suite, mais je ne suis pas disposé à perdre mon temps : je m'y reprends une deuxième fois, tirant assez violemment pour finalement la faire glisser sur le sol. Il ne me faut qu'une toute petite impulsion pour défaire ce qui retient encore sa poitrine. C'est une position qui la met assez en valeur, je crois. J'inscris à jamais cette envoutante étendue de peau nue dans ma mémoire. La vue de cette zone normalement cachée aux regards me donne l'irrésistible envie d'aller plus loin. Son short remonte le long de ses jambes, puis je le dépose lui aussi non loin. Je me mords la lèvre inférieure, songeur, mon regard reflétant, et c'est chose rare, un certain désir. Je n'ai jamais vue de femme nue de mes propres yeux, la perspective m'excite assez. Elle a les jambes serrées, si je les desserrai un peu pour mieux pouvoir observer... si elle n'a pas d'armes... Je commence à ôter son dernier habit. Mon cœur bat la chamade. Je me sens coupable, des sueurs froides coulent dans mon dos, laissant un sillage glacial. Alors que je n'en suis pas encore aux genoux, je renonce, et laisse retomber l'étoffe à sa place. Je baisse les yeux, honteux.

-Je... euh... suis désolé. Je soupire, avec un léger regret. La suite du programme est la suivante. Je ne vais pas pouvoir te transporter comme ça, alors je vais t'attacher. Et ensuite, je t’emmène au poste de garde. 3000 pièces, c'est plus que ce que gagne un paysan en un an de travail, je le crains... Tu aurais peut-être du songer à te livrer toi-même...

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 9 lundi 25 février 2013, 15:35:48

Très bien, puisque tu ne veux pas répondre...

C'est ça, compte-là dessus, bonhomme. Eyh, mais... Il me fait quoi là ? Je ne contrôle plus mes bras ! Les voilà qui se tendent à la verticale, au dessus de ma tête. Enfin, question de point de vue, mais bref... Mais ? Ma tunique! Il est en train d'enlever ma tunique ! Impossible, je ne peux rien faire. Je n'ai plus que ma brassière pour protéger mes parties féminines.
Ce porc, il me l'enlève aussi ! Mes seins sont à l'air libre. Je le vois se régaler, les matant sans gêne.

" À quoi tu joues, sale porc ! C'est ça ta justice ? Tu es juste dégueulasse ! "

Si ma rage l'a atteint d'une manière ou d'une autre, il n'en montre rien. Par contre, ça ne l'a pas refroidi, et il continue son petit manège. Je sens mon short quitter mes hanches. Je me débats comme je peux, mais à l'envers, jambes et bras immobilisés, mes tentatives sont bien vaines. Sans pouvoir lutter, je suis quasiment nue. Il me reste juste un boxer pour protéger la partie la plus intime de mon corps. Mais ce pervers n'en reste pas là.
Inévitablement, il veut ôter ce dernier vêtement. Je le sens bouger, impuissante. Les larmes me montent aux yeux, et je serre les dents à me faire mal. Ce salaud doit bien se délecter de me voir comme ça, nue et sans défense. Soudain, mon boxer retrouve sa place initiale.

Je... euh... suis désolé. La suite du programme est la suivante. Je ne vais pas pouvoir te transporter comme ça, alors je vais t'attacher. Et ensuite, je t’emmène au poste de garde. 3000 pièces, c'est plus que ce que gagne un paysan en un an de travail, je le crains... Tu aurais peut-être du songer à te livrer toi-même...

Désolé ?! C'est tout ce qu'il trouve à dire ? Ce sale type m'a humiliée, et espère me calmer avec un "Désolé" ? Il rève si c'est le cas ! Je lui ferai payer ça, même si ça doit être la dernière chose que je puisse faire dans cette vie.

" Lache-moi, alors ! Laisse-moi me rhabiller ! "

Je ne dois pas être belle à voir, enragée comme j'étais. Mais pour le moment, je m'en moque pas mal. Tout ce que je veux, c'est le faire payer, n'importe comment, mais qu'il paye ce qu'il m'a fait subir. J'imagine tout un tas de choses, ma colère ne m'aidant pas à me concentrer. Pas bon pour un voleur, mais pour l'heure, il n'y a que ma vengeance en tête.
Yukio Onoki
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 10 lundi 25 février 2013, 16:16:39

Elle m'insulte. Je ne suis pas très sensible aux insultes en règle générale. Les autres élèves m'insultaient souvent, quand j'étais au lycée : parce que je suis trop petit, trop faible, trop intello, trop bizarre, parce que j'ai plusieurs classes d'avance. Mais s'ils ne me faisaient rien, c'était parce que j'étais persuadé d'être tout simplement plus intelligents qu'eux, et qu'ils reportaient leur médiocrité sur moi. Ici, même en usant de mauvaise fois, je ne peux pas trop appliquer ce principe. Elle a raison, je suis un être relativement pervers. Pas plus pervers que la moyenne, je crois, mais ça n'était pas une excuse en soit. Je ne m'énerve pas, j'ai déjà assez dévié du code moral que j'avais imaginé comme ça. Je ferais un bien piètre héros, alors autant que je sois un chasseur de primes correct. D'un autre côté, quand je l'aurais délivré au poste de garde, cela n'aura plus vraiment d'importance : elle verra bien pire.

-Tu es en colère, je constate, d'une voix redevenue froide. Je ne peux pas permettre ça à quelqu'un qui veut me tuer. Trop risqué. Désolé.

C'est vrai, si je lui ai enlevé ses habits, j'essaie de le croire, c'est avant tout parce que je craignais qu'elle y cache des armes. Quand je ne la maîtriserais plus télékinétiquement, je devrais être sûr qu'elle ne puisse me nuire. C'est une voleuse entraînée, et elle a sûrement eu l'occasion de se battre, ce n'est pas mon cas. Ses réflexes et sa vitesse constituent pour moi un danger certain. Je trouve sans mal une solution au problème. À l'aide de mon pouvoir, j'arrache un rideau bordeaux tendu dans l'espace qui mène au balcon. Je le fais léviter jusqu'à elle, puis je positionne les bras de VV en croix sur sa poitrine et finalement, enroule le lourd tissu autour de son corps, seule sa tête et ses pieds dépassent. Je prends ensuite la ceinture rouge, puis l'utilise pour fermer bien solidement le paquet. Enfin, je la remets à l'endroit, et je lâche l'emprise. Elle retombe sur le sol, mais sa capacité de mouvement n'est pas meilleure : elle devrait être obligé pour avancer de faire seulement de minuscules pas. J'hésite à faire une laisse, mais je renonce. Elle n'a aucune chance de s'enfuir, de toute façon, pas besoin de l'humilier plus.

-Voilà, je ne te tiens pas, mais je peux le faire, alors évite d'essayer de t'enfuir. Je te rattraperai facilement, de toute façon.

Je prends sur mes épaules le reste de ses habits, je ne suis pas très musclé, mais la charge n'est pas excessive. Enfin, je lui fais signe de me suivre. J'ai enregistré tous les chemins qui menaient au poste de garde, et je connais précisément celui que je vais emprunter, à la fois court et pas trop fréquenté. Il ne faudrait pas que quelqu'un se mette en tête de me voler ma prise.

-Alors, ils vendent les criminels comme esclaves, à Nexus ? Ils sont plus utiles comme ça qu'en prison, je suppose... Je ne sais pas trop quoi en penser, ça n'existe pas de là où je viens. Mais si tu as nuis à la société, c'est assez juste que tu te rachètes... Non ?

J'espère que lui parler va la calmer un peu : pour catalyser le processus, je tente de diminuer son agressivité au moyen de quelques suggestions psychiques.

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 11 lundi 25 février 2013, 19:14:50

Tu es en colère. Je ne peux pas permettre ça à quelqu'un qui veut me tuer. Trop risqué. Désolé.

Et toi, à ma place, tu te laisserais faire avec un grand sourire, peut-être ? Normal que je veuille te tuer, non ? Tu connais beaucoup de filles qui ne le voudraient pas, après un tour pareil ?
En attendant, ça ne résout aucun des mes problèmes, à savoir ma nudité et comment lui planter un truc pointu, aiguisé et tranchant. Lui, en revanche, trouve le moyen d'en régler un. À l'aide d'un rideau, il n'emmaillote fermement, et scelle le tout avec ma ceinture. C'est à peine si je peux bouger maintenant.

Voilà, je ne te tiens pas, mais je peux le faire, alors évite d'essayer de t'enfuir. Je te rattraperai facilement, de toute façon.

Je le hais, je le hais, je le hais ! Ce sale gamin, qui se la joue justicier juste parce qu'il a certains pouvoirs !

Alors, ils vendent les criminels comme esclaves, à Nexus ? Ils sont plus utiles comme ça qu'en prison, je suppose... Je ne sais pas trop quoi en penser, ça n'existe pas de là où je viens. Mais si tu as nuis à la société, c'est assez juste que tu te rachètes... Non ?

Mais qu'est-ce qu'il me débite comme inepties ? Se racheter pour avoir nui à la société ? N'importe quoi ! La seule chose qui m'attend, c'est servir de jouet sexuel à un noble corrompu. Il appelle ça se racheter ? Et nuire à la société... Cette blague ! Il ne connait rien de moi, de ce que j'ai vécu. J'ai passé mon enfance dans la misère, c'est pour survivre que je vole. Contrairement à ces nobles ventripotents, qui se moquent bien du fait que plus de mille personnes meurent de faim, du moment qu'eux puissent se goinfrer sans retenue. Oui, c'est ça la réalité. Alors ça justice et sa morale, qu'il les garde dans sa poche !

D'ailleurs, je n'ai toujours pas dit mon dernier mot. J'ai encore des choses à tenter, et je n'abandonne pas si facilement. Alors qu'il me tourne le dos, je me replie sur moi, fléchissant les jambes. Je ne peux peut-être pas marcher, mais je peux sauter. Et je ne m'en prive pas. D'un salto plus ou moins réussi, je lui assène mes deux pieds dans le dos, l'envoyant contre la porte. La réception est douloureuse, mais je fais avec. Je n'ai pas beaucoup de temps...

Un mouvement de mon poignet déclenche le mécanisme de ma dague. Cet idiot m'a peut-être retiré tout mes vêtements, mais il n'a pas pensé à mes brassards ! Une aubaine, puisque le gauche contient cette lame très utile. Tant bien que mal, je me démène pour couper la toile qui me maintient prisonnière. Je ne sais pas si le choc l'a assommé ou non, mais pas question de trainer.
Yukio Onoki
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 12 lundi 25 février 2013, 20:12:30

D'accord, sa situation n'est pas idéale, mais elle n'est pas, et de loin, la pire dont elle aurait pu souffrir. Au moins, sa semi-nudité est cachée, et l'étreinte sur son corps est tout-à-fait supportable : elle n'est même pas tenue en laisse. J'aurais aussi pu juste lui attacher les mains dans le dos et les chevilles ensemble, avec une corde qui lui aurait écorché la peau, avant de la traîner dans les ruelles, son absence de vêtement exposée aux yeux de tous. J'aurais pu. J'aurais du, peut-être, sans doute.

Encore une fois, j'anticipe son mouvement moins d'une seconde avant qu'elle l’exécute. Presque aussitôt, je sens ses pieds percuter avec force mon dos, et j'ai à peine le temps d'adoucir un peu ma trajectoire, alors que je fonce droit vers une porte fermée. Je m'étale sur le sol, face contre terre. Sous le choc, mes dents supérieures entaillent violemment ma langue, et un goût de sang se répand dans ma bouche. Des étoiles envahissent ma vision. J'essaie de suite de me relever, craignant qu'elle se jette sur moi. J'esquisse une grimace de douleur lorsque je me rend compte que j'ai du mal à me redresser, ma colonne vertébrale m'élançant à chaque tentative. Je suis plié en deux, et je dois reprendre mon souffle avant d'endurer la souffrance d'une remise sur mes pieds. Je me frotte le dos avec appréhension. Je ne crois pas avoir grand-chose, mais certains mouvements risquent de m'être pénibles dans les prochaines heures. Je pense cependant avoir assez de volonté pour surmonter cette difficulté.

Alors que je me redresse, je la vois, qui tente de se défaire du rideau : malgré mes efforts, elle a réussi à dissimuler une dague je ne sais trop où. Je tente d'arrêter sa main avant qu'elle se libère complètement. Je constate que ma télékinésie est extrêmement faible. J'arrive à la dévier un instant, mais de n'arrive pas à la bloquer. Je fronce les sourcils, et fait comme si de rien n'était. Je touche l'arrière de mon cou. Le choc a peut-être endommagé une liaison cybernétique particulière, ou plus probablement, l'a coupé. Je me sens toujours aussi intelligent, alors l'implant n'a pas pu être totalement détruit : j'ai déjà eu à vivre des situations où il n'agissait plus, et cette retombée dans l'autisme était autrement plus désagréable. Je m'inquiète un peu, sans plus. J'ai déjà reçu des coups plus violents, et aucun ne m'a jamais réduit définitivement. Toujours est-il qu'elle a peut-être sentie que mon pouvoir à décliné. Je suis sans défense, modérément en danger. Je sais que si elle m'inflige des blessures trop graves, j'entrerais en crise, et ce serait elle qui se mettrait à sérieusement risquer quelque-chose ; ça ne m'arrange pas non plus. Je dois simplement gagner du temps, pendant que je retrouve mes facultés. C'est la meilleure chose à faire.

-Ça ne sert à rien de courir, je te rattraperais toujours facilement. Je lis dans tes pensées, tu ne peux pas m'échapper... Je feins l'indifférence, alors que je continue à me frotter la nuque.

Si elle me lance sa dague, je suis assez confiant : je m'y attends, et elle est suffisamment légère pour que je puisse quand même l'écarter de sa trajectoire. Je cherche à sonder son esprit, et j'y parviens sans trop de mal. J'essaie, dans ses pensées immédiates, de trouver un quelconque sujet pour la troubler, tout en restant hors de portée. Je relève par hasard un forte rancœur envers sa mère, je ne sais pas exactement à quoi cela fait référence, mais cela fait mon affaire.

-Alors, ta mère était voleuse aussi, ou c'était juste une personne pas très fréquentable ? Comment on devient la légendaire double V, au juste ?

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 13 lundi 25 février 2013, 23:21:58

Je parviens peu à peu à m'extraire du tissu épais. J'en profite pour lui jeter un coup d'oeil. Mince, il a déjà reprit ses esprits ! Je ne faisais pas d'illusions, mon coup était trop imparfait pour être vraiment efficace, mais j'avais quand même espéré l'avoir assommé pour un peu plus longtemps...
Ma main échappe brièvement à mon contrôle, mais pas plus de quelques secondes. De quoi ? Il avait pourtant réussi à me paralyser entièrement ! Mon coup n'était pas aussi nul que ça, finalement...

Je mets à profit ce répit pour découper ce qu'il reste de tissu, en prenant garde à ne pas abimer ma ceinture. Finalement, je suis libre, presque nue, mais libre. Pas la meilleure situation, mais toujours mieux qu'il y a 30 secondes. Il se tient face à moi, l'air pas plus impressionné. Mais si ce que je pense est juste, que ses pouvoirs sont pour le moment inopérants, alors c'est ma chance. Une preuve qui va dans ce sens, il n'a toujours pas tenté de me bloquer comme il l'avait fait tout à l'heure. Cette fois, l'heure de la revanche a sonné !

Alors, ta mère était voleuse aussi, ou c'était juste une personne pas très fréquentable ? Comment on devient la légendaire double V, au juste ?

Quoi ? Qu'est-ce qu'il raconte à propos de ma mère ? Ma mère... Une putain, qui m'a toujours détestée. Le terme de mère est faux, on devrait dire génitrice, pour elle. Une sale truie, qui n'a jamais eu d'affection pour moi, d'attentions à mon égard. C'est à cause d'elle que je suis partie vivre dans les rues. Et c'est pour survivre que j'ai appris à voler. Juste pour survivre... Quand d'autres ont de quoi nourrir vingt personnes. Quel mal à les voler un peu ? Ils n'ont pas besoin du quart de ce qu'ils ont, là où d'autres en ont même pas un vingtième ! Et c'est eux les justes, les bons ? Eux qui prennent tout, et ne donnent rien ? Quelle hypocrisie !

" Je n'ai pas de mère ! La putain qui m'a mit au monde n'a jamais voulu de moi ! J'ai vécu en mendiante dans les rues sordides de cette ville ! Si je vole, c'est parce que je n'ai pas d'autres choix, si je veux vivre un jour de plus ! "

La rage aveugle qui m'habite désormais me fait perdre toute prudence. Je lui fonce dessus, l'attrape par le col, et le projette au sol. Avant qu'il n'ai pu faire le moindre geste, je me laisse tomber à cheval sur lui, et lui prends le cou dans une main, l'autre, dague prête, étant tendue derrière ma tête, attendant de frapper.

" Si tu veux vivre, quand ta maison est une caisse moisie, tu crois avoir beaucoup d'options ? À part voleuse et pute, tu crois que je pouvais faire quoi ? Tu crois que j'avais envie de vivre en me disant que j'étais juste un objet sexuel, comme ma génitrice ? Hein ? Ravaler sa fierté et mettre de coté son honneur ? Vivre avec un statut si dégradant que personne ne te considère comme un être humain à part entière ?
Oui, je vole ! Je vole pour survivre ! Pour survivre ! Chaque nouveau jour est un combat, pour moi ! Mais chaque victoire n'est jamais définitive ! Et en face, ces nobles, pourris jusqu'à la moelle, tu crois qu'ils comprennent ce que ça veut dire ? Un centième de leur fortune me suffirait pour vivre jusqu'à ma mort ! Alors où est le mal, à leur en prendre un peu ?
"


Je hurle à plein poumon, alors que mon visage est à peine à plus de vingt centimètres de sien. Mes cris sont ponctués par ma main gauche, qui descend frapper, encore et encore. Les tintements métalliques de ma dague ne me parviennent pourtant pas, pas plus que je ressens les chocs dans mon poignet. Ma vue se brouille, alors que des larmes incontrôlables montent à mes yeux, pour couler le long de mes joues. Dans ma colère et ma rage, tout se mélange dans ma tête, au point que je ne distingue plus l'objet de ma haine. Ma haine...

" Ce monde est pourri ! Pourri jusqu'aux racines ! Cette prétendue justice dont tu parles, elle n'existe pas ! C'est une invention, créée de toute pièce par les puissants, pour légitimer leur domination, et imposer la servitude ! Vivre en étant juste, c'est de l'esclavagisme déguisé ! Pour eux, on n'est rien de plus que du bétail ! Tant qu'on leur rapporte plus, ils te gardent, mis se débarrassent de toi à la seconde où tu ne les intéresses plus !
Ils ne supportent pas que quelqu'un puisse vivre hors de leur influence ! Si tu refuses le collier, alors ils n'hésitent pas à t'abattre ! Tu m'entends ?! C'est ça, la justice que tu me vantes ! Moi, je veux juste vivre ma vie librement ! Si je pouvais le faire autrement qu'en volant, ce serait avec plaisir ! Mais c'est impossible ! Impossible ! Alors, je suis sensée faire quoi, M. le justicier ? Hein ? Je suis sensée faire quoi ?!
"


Tout s'achève dans un hurlement final, ponctué par un dernier coup de dague.

Peu à peu, ma rage reflue. En sueur, haletante, le voile rouge que j'avais devant les yeux se dissipe progressivement. Je constate alors qu'en dépit des nombreux coups portés, aucun n'a été létal. En fait, jamais ma lame n'a tranché sa chair. Est-ce moi qui ai inconsciemment évité de le blesser, ou lui qui a détourné  les coups ? Je n'en ai aucune idée, et je m'en moque pas mal. Je suis juste vidée, plus aucune énergie ou volonté. Ma tête tourne, mes membres sont lourds. Je me laisse aller, et tombe sur le dos, pendant que lui se redresse.

" Finis ton travail. Je suis fatiguée de cette maudite comédie. "
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Archie

E.S.P.er

Re : Le coup de filet [VV]

Réponse 14 mardi 26 février 2013, 01:21:58

J'esquisse une nouvelle grimace lorsque je comprends qu'elle a repéré ma faiblesse. La suite, je le sens, ne va pas beaucoup m'amuser. Sans mes capacités de télékinésie, je suis sans défense, surtout face à un adversaire aussi expérimenté. Je connais bien quelques techniques d'art martiaux -en réalité, je connais parfaitement la théorie d'un bon millier d'entre-elles- mais mon corps n'est pas suffisamment fort, je le sais, pour les exploiter correctement. Je n'ai de toute façon pas trop le temps de réagir qu'elle est déjà sur moi. Son style est efficace, et je serais admiratif si je n'en étais pas l'impuissante victime. Sans trop savoir comment, je me retrouve sur le sol, encore. Je gémis, alors que mon dos percute le plancher. Un éclair de douleur fait claquer ma mâchoire, avec la souffrance, quelques larmes viennent surgir au coin de mes yeux. Je n'y prête pas attention. Je ne peux pas me le permettre.

J'ai bien senti qu'elle allait tenter de me frapper. Si elle s'y prend avec suffisamment de volonté, et enfonce son poignard dans un point critique, ma tête, ma gorge, mon cœur, je ne pourrais pas y faire grand-chose. Peut-être mes implants se rebelleraient-ils et auraient, dans un dernier maestrom, englouti au moins l'étage entier, si ce n'était le bâtiment, mais dans tout les cas, je n'y survivrais sans doute pas. J'aurais eu la satisfaction de l'emporter avec moi, tout en agonisant. Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment une satisfaction, en fait. La perspective n'est pas très alléchante, alors je décide de tenter de rester en vie. Heureusement, ses coups manquent de précision. Elle abat sa dague au hasard, ou presque... ce qui me permet de l'influencer légèrement pour qu'à chaque fois, ils ne tombent pas sur moi.

La première chose à laquelle je pense est donc ma défense. Néanmoins, d'autres éléments parasites viennent rendre l'exercice d'une difficulté élevée. Avant même d’interpréter ses propos, qui me paraissent alors comme un long flux de paroles impossible à interpréter, ce sont mes yeux qui dirigent mon cerveau. Elle est à califourchon sur moi, sa poigne sans douceur sur mon cou, ce n'est pas une sensation très agréable, et pourtant. Elle est toujours presque nue. À chaque coup, le muscle de son bras gauche se tend, son dos se courbe, sa poitrine remue un peu. Puis, c'est son odeur qui arrive à mes narines. Elle sent la sueur, la transpiration, je peux même distinguer son haleine. Ça non plus, étrangement, cela ne me dérange pas, au contraire. Je ne peux décidément pas dire, que, physiquement, c'est plaisant, mais je dois avouer, malgré moi, qu'il y a quelque-chose d'excitant à tout cela. Peut-être est-ce parce que je n'ai jamais été aussi proche de mourir ? Si l'ange de la mort ressemble à cela, je songe que ce n'est pas si mal, de mourir. Distrait, je manque de dévier un coup, et celui-ci glisse in-extremis sur une de mes côtes, laissant un trait sanglante très superficiel. La douleur me fait reprendre un peu mes esprits, et le sens des priorités.

Enfin, elle s'effondre sur le côté. Un peu de répit. Je cesse de n'être qu'un sac d'émotions contradictoires. J'arrive à réfléchir, à interpréter ce qu'elle m'a crié. Ma mémoire absolue m'aide à faire en un instant le tri dans les sons que j'ai entendu. Les images que renvoient les images que j'ai capté dans son esprit sont chaotiques, tout s'y entremêle. Je n'ai jamais ressenti une telle confusion depuis ma rencontre avec Amaluna, une schizophrène à un stade critique. Je vois le visage de sa mère, je vois même des scènes où, petite déjà, elle porte la main sur elle. Je vois, plus flous, les visages des hommes qu'elle avait l'habitude de ramener au domicile familial. Lui-aussi, je le vois : il n'y a pas grand-chose à en sauver. À mesure que ses pensées couraient, je revois quelques uns de ses premiers vols, souvent par nécessité, sans doute pas toujours. Je sais que j'ai une vision partiale de sa vie : j'ai seulement comment elle se représente les choses, sans autre point de vue. Je ne peux pas dire qu'il s'agit d'une analyse objective. Je me relève, avec une difficulté supérieure encore à la première fois. Je me sens tout cassé. Mais je récupérerai.

Sa réplique, agrémentées des images de son passé, a été suffisamment forte pour m'enlever toute envie de revanche. Je ne sais pas encore si je vais la livrer, ou non. D'une voix sans éclat, j'énonce :

-On a tous nos problèmes, je suppose... Quoi que tu en dises, tu as eu une mère. Moi, je n'ai jamais eu ni père, ni mère, juste des cellules congelées prélevées dans un stock. Tu as grandi dans une cabane, j'ai grandi dans un bunker, je n'en suis sorti qu'il n'y a qu'un an. Tu es recherchée par les autorités de la ville, j'ai dû quitter mon monde natal pour fuir mes créateurs.

La comparaison est facile à faire. Au final, nos points communs sont terriblement nombreux. Je la sens au bord de l'inconscience. Je ne peux m'empêcher de l'admirer encore, ce corps gracile, pâle, nu, couvert de sueur, qui se soulève à chaque respiration agitée. L'idée même, que je me fais, en ce moment, de la beauté. Les grecs cherchaient la perfection dans le corps de l'homme, mais je crois que je peux à présent leur donner tord. Je n'ai plus du tout le courage de lui faire quoi que ce soit. Je conclus.

-Tu es obligée de voler pour survivre. Moi je suis obligé d'attraper les voleurs.

Je remet un peu d'ordre à mes habits avec ma main. De petits fourmillements à l'arrière de mon crâne m'indiquent que ma télékinésie est sans doute de nouveau opérationnelle. J'espère sincèrement que je n'aurais plus à m'en servir. Je me retourne, attrape son haut, son tee-shirt, et son short. Je lui tends une main, pour l'inviter à se relever.

-Bon, tu devrais te rhabiller, je crois.

Je soupire, et tente un peu maladroitement de me justifier.

-Il y avait trop d'éléments à prendre en compte. Quand je me suis mis en tête de devenir chasseur de primes, j'ignorais qu'on pouvait rechercher des gens aussi jeunes. J'ignorais qu'on pratiquait encore la torture, l'esclavage, même vis-à-vis de ses jeunes gens. Tu sais, de là où je viens, les autorités ont souvent le bon rôle. Elles ne sont pas parfaites, bien sûr, mais elles sont plutôt un élément positif. Ici, finalement je n'en sais rien. Je pensais que ce serait une façon utile de gagner ma vie. C'est plus facile d'être un super-héros, de là où je viens. Je suis complètement paumé, je termine, amère.

Je lui donne ses vêtements et me retourne. Si elle veut s'enfuir, elle en a toute la latitude.


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