Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

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William Stark

Humain(e)

Une salade ? Non, dégueulasse. Des fruits, et des légumes ? Beurk... Des hamburgers ?... Hm. Est-ce que j’ai assez de fric pour aller acheter des hamburgers ? Quelle galère, tiens. Je sais même pas encore ce que je vais manger ce soir, et pourtant, il fait presque nuit. Des hamburgers. Je vais être obligé d’aller les acheter tout fait. J’ai pas assez pour acheter le pain, les steaks, le fromage et les légumes à part. Et en plus, j’ai rien pour faire cuire la viande. Je vais quand même pas aller squatter un tonneau enflammé avec des SFDs pour pouvoir manger de la nourriture chaude, hein. Faut pas pousser. Je vis peut-être dans la rue, mais ça veut pas dire que j’ai envie de me mêler à un tas de déchets. J’observe un instant les quelques pièces dans ma main, avant de soupirer.

Ou alors, je vais me prendre des sushis dans un fast-food. Dilemme intense. Hamburger ou sushi ? Bon dieu. Je verrais ça plus tard. J’ai autre chose à faire.

Je secoue la tête pour m’ôter cette idée de l’esprit, avant de continuer ma marche vers le quartier de la Toussaint. C’est incroyable, que je me retrouve toujours à me pointer là-bas. On dit que tous les chemins mènent à Rome, mais je pensais pas que Rome puait autant la pisse. En même temps, je cherche un peu la merde. Quelle idée d’essayer de trouver de la drogue. C’est forcément dans ce quartier qu’on en trouve. Je veux dire, vu la gueule de l’endroit, ça m’étonnerait même pas qu’on y trouve encore pire que de la drogue. Déjà, j’y ai croisé des bandes de mecs peu recommandables, des tarés, des putes. Et je suis sûr qu’il y a un tas d’autres personnes encore moins fréquentables qui traînent dans le coin.

Tiens, en parlant de putes, William, mate-moi l’horreur qui s’approche. J’écarquille les yeux au maximum de ma capacité à le faire, pour observer la personne qui s’approche de moi. Enfin, la personne... Je crois que j’ai jamais vu une femme aussi grosse et aussi massive de toute ma vie. Sa manière de réduire la distance entre nous... J’ai l’impression de regarder un documentaire animalier de feu le Commandant Cousteau quand il parlait des baleines échouées sur les plages. Et ses vêtements... Un rôti est mieux empaqueté que cette chose affreuse. À chacun de ses pas, j’ai l’impression de vivre un tremblement de terre de niveau 16 sur l’échelle de Richter. Et en plus, elle me sourit. Et ça me donne bien plus envie de m’enfuir en courant, à cause de sa rangée de dents plus asymétriques que jamais, que de m’approcher pour lui dire bonsoir. Elle est maquillée d’une manière, en plus. Le Joker dans Batman, à côté, c’est Casimir. J’ai l’impression de revivre en direct un concert de Kiss, sans le son, avec juste l’image. Et une image déformée, en plus. Ses jambes ressemblent à deux piliers de l’Acropole, et lorsque j’ai le malheur de baisser les yeux vers son décolleté et vers sa paire de loches proéminentes, elle me fait l’impression d’une paire de mamelles de gorille femelle. Avec les poils, en plus.
Elle finit par s’arrêter juste devant moi, et un nouveau tremblement de terre manque de me faire trébucher. Je sens mes yeux qui me piquent quand elle m’invective d’un « bonsoir mon mignon ! » porté par une haleine fétide digne du Leviathan de Pirates des Caraïbes, la bave en moins.

Je remonte mes lunettes noires sur mon nez, histoire de me donner une contenance. Et d’une répartie qui ferait pâlir de jalousie le champion du monde de théâtre d’improvisation, je lui réplique, spirituel jusqu’au bout des ongles :

« Salut, ma grosse. »

Avant de la bousculer pour me barrer vite fait, bien fait, avant que ne lui vienne l’idée saugrenue de me dévorer vivant pour l’affront.
Je l’entends hurler des insultes dans mon dos, et, pendant un instant, je ressens ce que j’imagine être la même chose que les héros du film Godzilla au moment où ils sont coursés par la bestiole haute de dix mètres. En plus, on est au Japon, alors je suis dans l’ambiance.

Je finis par déboucher devant une grande bâtisse délabrée, l’endroit où mon contact  m’a demandé de le retrouver. Une chambre au deuxième. Ce ne me surprend même pas de voir un bâtiment de ce genre. C’est tellement cliché. Le dealer planqué dans une piaule de merde dégueulasse. Je m’avance et pousse la porte. Et je soupire. L’entrée est tellement vétuste et mal éclairée que j’ai presque l’impression de voir des torches accrochés aux murs, comme dans les donjons du moyen-âge. À chacun de mes pas, le bois du plancher craque sous mes pieds, et je sens que tout va s’écrouler si je crie trop fort. Tout ça me rappelle une question qui me trotte dans la tête depuis de très longues minutes maintenant, et je ne peux m’empêcher d’exprimer cette interrogation à haute-voix, dans l’espoir que ça m’apporte une réponse :

« Hamburger ou sushis ?... »

Bon, et bien, ça n’a pas fonctionné. J’ai toujours ce doute qui m’habite - et pas « ma bite ». Ma bite n’a aucun doute. - et c’est avec cette idée en tête que je commence à gravir l’escalier, tout en espérant également que les marches ne cèdent pas sous mon poids. Même si je suis mince. Et séduisant. Et trop classe. Arrête les digressions, William.

Je finis par parvenir sur le pallier de l’étage susnommé - il y a de ces mots, quand même. Comme faire plus tendancieux que ça ?... - et j’avance jusqu’à la seule porte qui me paraît viable. Parce que les autres sont ouvertes, ou défoncées. Elle, elle a l’air d’être, sinon propre, tout du moins relativement entretenue.

Je toque, doucement, et lorsque la voix du dealer me demande qui va là, je réponds du code que nous avions convenu à notre première rencontre. Il me dit d’entrer, et je m’exécute - au sens figuré, ce serait idiot de me tirer une balle maintenant, j’ai encore trop de choses à vivre - en poussant le battant de bois. Et j’arrive dans une pièce qui n’a rien à envier au reste de l’immeuble, même si elle est mieux éclairée, malgré le côté un peu tamisé, et qu’on s’aperçoit bien si on y regarde de plus près qu’elle est habitée régulièrement.

Je vois l’homme, et il me fait signe de m’asseoir avant de me demander ce que je veux.

« D'la Marie-Jeanne. Tout ce que t’as. »

Il me fixe quelques secondes, l’air surpris et sincèrement étonné, avant de secouer la tête.

« T’as déjà fumé, visiblement. Je peux pas tout te filer, j’attends quelqu’un d’autre.
- Rien à foutre. Si je paie, j’y ai droit, nan ?
- Oui, mais ça n’empêche que je peux pas me permettre de perdre des clients parce que d’autres se prennent pour les rois.
- Rien à foutre, je te dis. Je lui sors une liasse de billet, et la jette sur la table. J’ai dis, tu vas tout me filer. J’ai pas envie de revenir avant un moment. Et si t’es pas trop con, comme mec, tu devrais pouvoir en récupérer facilement. »

Je le vois observer les billets. Avant de relever la tête, ouvrant les lèvres pour reprendre la parole.

« Pourq...
- Dis-moi, dis-je en lui coupant la parole, j’ai besoin d’un avis. Toi, tu choisirais quoi ? Hamburger, ou sushis ? »

Il me fixe, encore. Longuement, avant d’étirer ses lèvres et de partir d’un fou rire. Je l’accompagne, ayant l’impression de me retrouver dans un film de gangster avec Al Pacino ou Sean Penn. Et, finalement, il met une main dans son dos, sort un flingue, le pose en évidence sur la table. Encore un cliché de film, ça. Et il me regarde.

« Tu te fous de ma gueule, mec ? »

Je hausse un sourcil, avant de répondre sur le même ton.

« Pourquoi est-ce que je me foutrais de ta gueule ? J’ai déjà assez à faire avec la mienne. Alors, ton avis pour les hamburgers ?... »

Il reste immobile quelques secondes, et se jette finalement en avant. Mais je suis prêt. Je dégaine mon flingue aussi rapidement qu’il attrape le sien, et on finit par se mettre en joue tout les deux. Yeux dans les yeux, j’ai un sourire aux lèvres, tandis qu’il a l’air un peu énervé. Et c’est un euphémisme. Nous restons ainsi une longue minute, et je sens que les coups vont pleuvoir dans peu de temps. Et juste au moment où j’allais plonger de côté parce que son doigt me paraissait se crisper sur sa gâchette, le bruit retentit dans la pièce.

Quelqu’un toque à la porte.

Neena

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 1 mercredi 20 février 2013, 23:16:51





- ... C'est quoi ce foutoir ?

La gamine qui venait d'entrer, vêtue d'un collant résille rose surmonté d'une robe noire, d'un manteau de fourrure du même rose et de creepers blanches, dont les bijoux dorés lui donnait l'allure d'une Brooke Candy au rabais, c'était Neena. Neena, au teint frais, malgré deux petites cernes violettes. Neena, qui serrait entre ses doigts une liasse de billets. Neena, qui ne comprenait rien. Etait-ce une hallucination ? Encore ? Les petites pilules blanches ingurgitées la veille auraient été plus dangereuses qu'elle n'en avait l'air. Les anxiolytiques, d'habitude, ne lui offraient aucune hallu'. Seuls les somnifères avait ce charmant effet secondaire. L'adolescente était ici pour sa course hebdomadaire. Renflouer les caisses. C'est qu'ils devenaient gourmands, au bahut ! La came de Pills ne suffisait plus, si bien qu'elle devait aller se fournir ici, là, pour offrir de la verte variée à ses clients.

Neena abaissa ses lunettes de soleil - car OUI, elle en portait - et les dévisagea tour à tour. Non, elle n'avait pas attendu qu'on lui dise d'entrer pour le faire. L'habitude. Et voir ces flingues, là ... T-t-t. Elle mit sa main dans sa poche, pour en sortir un Beretta. Il brillait un peu, sur les bords. Elle le fit tourner entre ses doigts, sans menacer personne. L'intrus, ce mec un peu cheul', devrait rapidement comprendre qu'elle n'hésiterais pas à sauver la mise de son dealer, en l'abattant sans se poser de questions. Faut pas déconner, non plus. De son autre main, elle agita ses billets.

- J'ai faim. Nourris-moi. Et posez-moi ces armes, putain. J'en ai marre !

Un sourire charmant, comme si elle demandait juste une confiserie, comme si elle n'était qu'une enfant. Les armes pointés l'un sur l'autre, c'était plus une bagatelle qu'autre chose, à ses yeux. Elle s'en branlait pas mal qu'on lui tire dans la gueule. Pourvu qu'on ne la rate pas, et qu'on ne doive pas s'y reprendre à deux fois avant de l'achever. L'image qui se dessina dans sa tête la fit grimacer.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

William Stark

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 2 mercredi 20 février 2013, 23:32:26

La jeune demoiselle qui entre me surprend encore plus que le fait d’avoir appris dans mes années enfantines que le Père-Noël n’existait pas. Elle ressemble à une version plus mince et beaucoup plus sexy de la grosse mégère que j’ai croisé tout à l’heure. Et elle a deux choses qui m’intriguent. Son tatouage à l’épaule, et ses lunettes de soleil. Je sais pas comment ça se fait, d’autant plus qu’elle a l’air très très jeune par rapport à moi, mais elle dégage un truc d’assez bandant, au final. Une délicate négligence propre à faire bouillir les couilles.  Toujours est-il qu’elle entre comme ça, comme si elle était chez elle, et je trouve ça un peu limite. Et oui, c’est un mec qui tient son hôte en joue qui dit ça. Faut pas croire, j’ai des principes. Des principes de merde, selon certains, mais des principes quand même. Elle sort un flingue, et putain, je me mords la lèvre inférieure. Une fille avec un flingue, c’est quand même la classe ultime. D’autant plus qu’il est presque aussi gros qu’elle. À se demander comment elle fait pour le tenir sans difficulté. Et elle commence à élever un peu la voix en souriant. Je suis tombé dans le monde d’Alice au Pays des Merveilles, ou quoi ? C’est quoi cette ville de paumés ?

Tout en me demandant toujours ce que je viens foutre ici, je jette un oeil au dealer, qui observe lui aussi la nouvelle venue. Je hausse les épaules, et cesse de le pointer avec mon arme. Tendant la main vers la jeune femme, je remonte mes lunettes sur mon nez de l’autre main, avant de l’invectiver.

« Dis-moi, gamine, toi aussi, t’aimes pas tes yeux ? Pour les lunettes, j’veux dire. »

J’incline légèrement la tête, avant de froncer les sourcils. Les rouages de ma tête tournent, et ils ont l’air grippé, mais quand ils se remettent finalement en place, je comprends l’évidence. Elle aurait dû me sauter aux yeux dès le début, mais je me rappelle à moi-même que je suis un peu con, et que par conséquent, je peux m’estimer heureux d’avoir compris aussi vite. C’est elle, le mec - enfin, la fille - que l’autre attendait et la raison pour laquelle il voulait pas me vendre ce que je voulais. Histoire de remettre les pendules à l’heure, je lui parle à nouveau.

« Je prends toute la Marie-Jeanne. Si c’est pour ça que t’es là, tu peux partir et trouver un autre endroit. Ou attendre que ton pote à la colère démesurément facile en récupère d’autres. »

Oui, c’est quand même dangereux d’ouvrir sa gueule à ce moment-là, d’autant plus qu’elle doit le connaître et que j’ai qu’un seul flingue. Et de toute façon, même si j’en avais deux, je ne sais pas tirer de la main droite. Je pourrais viser la tête du type, mais même à trois centimètres, je serais capable de me foutre une balle dans mon propre cul. Et je garantis que ça fait mal. Je continue d’observer la demoiselle, et inclinant la tête vers l’avant pour la regarder sans le voile noire de mes lunettes, montrant par la même mes yeux vairons que je déteste, je reprends la parole.

« Par contre, donzelle, si t’as vraiment faim, j’ai un truc à te demander : Hamburger, ou sushis ? »

Oui, William, tu n’apprendras jamais rien. Ferme ta gueule.

Neena

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 3 mercredi 20 février 2013, 23:53:13



- Sale petit con, je vais te ... !

- Paix !

Neena aurait pu lui mettre la dérouillée sur siècle. On ne pique pas sa marchandise. On ne touche pas à ses affaires, surtout florissantes, surtout quand on sait qu'elle doit être discrète, la môme. Serrant son Beretta entre ses doigts si fins, elle obéit quand même aux directives de son dealer en chef. Il voulait de la paix. Lui-même avait rangé son flingue. Les esprits étaient encore chauds, mais, dieu merci, les armes restaient glacés. Même si l’impulsivité de l'adolescente aurait pu lui ordonner de caler une balle entre les deux yeux de ce mec. Fallait pas déconner. On prenait rendez-vous, normalement. Y'a tout un art de vivre, entre les dealers et leurs clients.

- Repasse demain, Neena. C'est bon.

La jeune fille, agacée, secoua la tête avant de s'allumer une clope.

- C'est pas "bon", non.

- Pas de caprices, t'as passé l'âge.

- Va te ... Allez vous faire foutre, putain !

Et de claquer la porte en partant, les creepers tapant violemment dans les marches de l'escalier. On n'égratigne pas l'ego de Neena. Marmonnant milles insultes, se jurant de ne plus foutre un pied ici, elle se cala devant le bâtiment, dos contre le mur, clope entre les dents. Elle finirait par faire pousser. C'était son destin. Dégager le grenier pour y intégrer sa plantation personnelle. Edith l'aiderait sûrement. De toute façon, celle là, elle ne se voyait évoluer que dans ce milieu, clamant qu'il n'y avait de place nulle part pour elle. Neena partagerait cet avis, espérant tout de même ne pas finir dealeuse de bas-étage. Même si elle préférait encore cela à caissière. Plutôt crever que finir caissière. Elle secoua à nouveau la tête, tirant sur sa cigarette comme une forcenée. Ce type allait descendre. Elle allait l'incendier. Lui jeter des briques au visage. Ou des caddies. Le détrousser. Ce genre de choses. Tout un plan s'échafaudait dans sa tête. Plan qui, bien sûr, tomba en fumée à la fin de sa clope. Pour la peine, elle s'alluma un joint.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

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William Stark

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 4 jeudi 21 février 2013, 00:22:53

Allez vous faire foutre ? C’est quand même banal, comme sortie. Mais pas dénué d’une certaine classe. D’autant plus qu’avec la clope au bec et en claquant la porte... Elle sait ménager ses effets, cette donzelle, mais si je suis pas sûr que ce soit réfléchi. D’autant plus qu’une chose me chagrine dans tout ce qui vient de se passer. J’avais vraiment pas envie de rigoler, et là je me sens floué, réellement. J’attendais beaucoup d’elle, mais elle a juste disparu sans rien dire. Merde, mais c’est pas compliqué pourtant, comme question ! Sushis, ou hamburger ?!

Je soupire longuement, avant de ranger mon flingue. Et je lance un regard de connivence au dealer, pour partager ce moment d’incrédulité avec lui, genre solidarité masculine. Mais il me fixe avec les sourcils froncés, et me lâche.

« Prends ta merde et barre-toi. »

Putain, mais c’est une gonzesse ou quoi ? La solidarité masculine, j’ai dit ! Bon, ça sert à rien de discuter avec lui plus longtemps. Il me donne la drogue, il récupère ma liasse, et je me barre vite fait de là. Maintenant, je vais me concentrer sur la chose la plus importante de ma soirée. Le choix draconien qui s’est imposé à moi, et que je dois délibérer. J’envisage un instant d’aller récupérer un papier pour faire une liste de pour et de contre pour chacun des deux aliments qui me donnent envie, avant de secouer la tête en débarquant dans la rue. Et une odeur caractéristique me fait lever les narines. Je renifle, à la manière d’un porc, et tourne la tête. Elle est là, et elle fume un joint. Et elle m’a pété le cul pour en chopper alors qu’elle en avait encore. Putain, mais les femmes sont vraiment connes, parfois. Je m’apprête à partir, mais une impulsion me retient, et je m’approche d’elle pour la héler.

« J’ai déjà été me faire foutre. Et je te garantis que se faire sodomiser à sec quand on est un homme et que c’est la première fois, d’autant plus sans le consentement dudit homme, ça fait pas du bien. En plus, le mec avait une bite tellement longue qu’il devait se la nouer autour de la cuisse quand il était au repos pour pas qu’elle prenne toute la place dans son slip. Elle m’a chatouillé la glotte. Et large, en plus. Tellement large que pendant deux semaines, je me suis chié dessus à longueur de journée parce que j’arrivais plus à serrer les fesses. Dilatation anale de mastodonte. »

Je ne sais pas ce qui me prend de lui raconter ça, d’autant plus que c’est pas spécialement un bon souvenir. Mais bon, je me dis que ça détendra peut-être l’atmosphère. Je lui montre la quantité astronomique de Marie-Jeanne que j’ai récupéré.

« Si tu veux, on partage. J’t’ai niqué ton coup, alors bon. C’est la moindre des choses. Ou alors, je peux aussi me barrer, et conserver le plaisir latent que j’ai de t’avoir bien enculé, pour le coup. Cela dit, avant toute chose, t’as pas répondu à ma question. Sushis, ou hamburger ? C’est moi qui offre. »

Neena

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 5 jeudi 21 février 2013, 00:38:49



- ... T'es gay ?

Fut la seule chose qu'elle parvint à répondre. Des histoires de sodomie, elle en entendait peu souvent. Enfin, aussi gore, surtout. Lors de soirées, certains se confiaient, et racontaient leurs ébats de manière tellement extravagante que ses cocktails lui remontaient à la gorge. Et là, en plein jour, en pleine rue, c'était ... Mh. Spécial. Il n'avait même pas l'excuse d'être bourré. Les sourcils froncés, le joint entre les doigts, elle resta un moment interdite. Son Beretta faisait du bruit, dans sa poche, quand il tintait contre quelques bijoux chourrés ici et là. Elle pourrait l'exploser, là, de suite, maintenant. Bim'bada'boum'. Un cadavre de plus ou de moins, franchement. Mais non, elle se calma quand il l'invita à manger. Ha, elle préférait. Qu'il agite sa verte devant elle, ça par contre ... Elle manqua de le prendre pour une insulte, mais se ravisa. Il ne devait pas la connaître. De sa main libre, elle lui tapota l'épaule gentiment.

- J'suis dealeuse, mon coeur. J'nourris des gens, et ils ont très faim.

Sourire entendu. Avec ce qu'il lui proposait, elle nourrirait à peine une anorexique. Il lui fallait des doses monumentales, des cargaisons entières. Tant que Siegfried ne venait pas fouiller dans sa piaule, elle pourrait espérer ne pas se faire punir à cause de ces réserves.

- Et je dis sushis. Pas question de grossir.

Elle montra du doigt une de ces puputes qui coinçait ses bourrelets dans un top fleuri. Mh, jamais elle n'arborerait ce corps là. Elle se buterait avant, pour sûr. Pas question de gâcher son existence en restant coincée dans un corps infâme. Neena grimaça à peine discrètement, indiquant du doigt un restaurant à sushi, au loin, hors de ce quartier qu'elle n'aimait guère. C'était mauvais pour son image.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

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William Stark

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 6 jeudi 21 février 2013, 19:36:11

Gay ? Non, mais elle rêve la donzelle. J’ai jamais demandé à ce qu’on me dilate l’anus aussi violemment. J’suis pour le titillement quand je couche avec une femme, mais pour rien au monde un homme ira faire un tour là en bas avec mon consentement.

Tiens, elle m’a tapoté sur l’épaule. Sur le coup, j’aurai plutôt pensé récolter un coup de poing dans la gueule. Enfin, avec ses petits bras, c’est pas comme si ça m’aurait chamboulé. Dealeuse, alors ? Je hausse un sourcil d’étonnement, et je me dis que finalement, avec son look, ça me surprend pas plus que ça, en fait. Elle a bien la gueule d’une marginale, et c’est plutôt cool. Par contre, je sais pas ce qu’elle a comme obsession pour la bouffe, à force d’en parsemer ses phrases comme on parsème du parmesan sur un plat de spaghettis carbonara - putain je suis trop fort -, mais elle arrête pas d’en parler. Jamais vu quelqu’un faire autant de métaphore alimentaire en si peu de temps. Enfin, au moins, elle a répondu à ma question, en arguant que le hamburger, ça fait grossir, et en me désignant la baleine à bosses - à deux énormes bosses même - que j’ai croisé un peu plus tôt. Bon, bah ce sera sushi. Et elle a même l’obligeance de m’indiquer un endroit où on pourrait trouver un resto, ailleurs que dans ce quartier pourri.

Je hoche la tête, et m’engage à côté d’elle alors qu’elle commence à marcher dans sa direction. J’en profite pour l’observer du coin des lunettes, et la voir tirer sur son joint me donne envie. Je sors ma tige - pas celle-là coquinou... - et mon briquet, avant de l’allumer d’un geste fluide et parfaitement maîtrisé. Et j’aspire une longue taff. La brûlure me prend la gorge, ça fait un bail que j’avais rien grillé à part des priorités, et j’avoue que ça fait un bien de chien. Je me tourne vers elle pour rectifier son erreur de tout à l’heure.

« Non, j’suis pas gay. Juste un ancien taulard qui était un jeune crétin et qui s’est baissé pour ramasser la fameuse savonnette. Sauf que c’était pas une savonnette, c’était un paquet de clopes. Je suis purement hétéro. »

Je hoche la tête, ravi d’avoir éclairci la situation, au moment où nous arrivons devant l’établissement. Je pousse la porte, la laisse entrer, et referme avant d’inspirer longuement pour sentir l’odeur du sushis. Et un sourire apparaît sur mon visage alors que mon ventre hurle bruyamment qu’il a faim. Sourire qui disparaît bien vite quand mon esprit me rattrape et me fait prendre conscience d’une chose que j’avais complètement occulté, obnubilé par mon dilemme. Une chose qui va remettre toute cette soirée en jeu, ou tout du moins, le plaisir que j’aurai à manger...

« Je trouve ça dégueulasse, les sushis... »

Et je soupire, avant de hausser les épaules.

« Mais bon, puisqu’on est là, autant y aller. J’te laisse commander pour deux, gamine. Et faudra que tu me dises pourquoi ce tatouage sur ton épaule. J’ai le même, et j’imagine qu’à ton âge, t’as pas dû aller en taule. »

Neena

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 7 vendredi 01 mars 2013, 23:27:57




Neena commanda sagement pour les deux. Que du saumon. Et puis du fletan, aussi. Elle avait des envies étranges, ces derniers temps. Loin d'elle la possibilité d'être enceinte, ses hormones et papilles lui jouaient cependant de vilains tours. La veille, elle s'était gavée de pâte de fruits. Il y a quatre jours, elle ne jurait plus que par la pâte d'amande. Et aujourd'hui, elle ne se voyait manger que du saumon. Sa couleur, sa texture, tout en elle l'emballait. Puis elle se tourna vers lui. C'est vrai qu'il avait une gueule à avoir fait de la prison, ce gars. Elle, elle en réchappait toujours, même quand on la choppait avec 10 grammes sur elle. Attendrissante, quoi. L'adolescente lui fit signe de s'asseoir, on les servirait plus tard. Elle s'installa sur une des chaises du restau', calant son manteau en fourrure bien comme il faut, histoire qu'il lui caresse le dos.

La question sur le tatouage l'avait amusée. Elle abaissa sa manche, pour le caresser doucement.

- J'étais un peu ivre.

L'adolescente leva les yeux au ciel.

- Ma meilleure amie et moi, on s'est fait ce tatouage. Y'a un N pour Neena, mon prénom, un E pour Edith, le sien, et 420. Référence au cannabis. Et puis d'autres chiffres, dont j'me souviens plus très bien ...

Elle ne pouvait pas les lire, bonjour, la galère. Hier, Edith avait dessiné dessus au marqueur. Ce qui donnait un aspect assez étrange au tatouage. Mais bon, elle s'y faisait.

- Et toi, mh ?

Un serveur déposa les plats, et elle commanda discrètement une bouteille de saké.

- T'étais en zonz' pour quoi ?





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William Stark

Humain(e)

Re : Et si t'apprenais à fermer ta gueule, Will ? [ PV Neena ]

Réponse 8 dimanche 17 mars 2013, 23:06:14

Et le serveur dépose les plats. Bon dieu, rien que l’odeur, ça me file envie de gerber. Et pourtant, je crève la dalle, hein ! Rien manger depuis ce matin. Et c’est pas avec ça que je vais me nourrir. Du saumon. Donnez-moi un steak, bon dieu ! Bon, je passe outre cette merde, parce que j’ai autre chose à faire. J’écoute attentivement la demoiselle m’expliquer l’origine de son tatouage. Amusant. Juste pour le fun. J’imagine que c’est pour la plupart des gens comme ça. Si j’avais eu une autre vie, peut-être que j’aurais moi aussi fait faire un tatouage juste pour déconner. Là, en l’occurrence, c’était pas vraiment ça. Le code-barre, en tout cas, non. À la fois, je l’ai trouvé intéressant dans le sens où il symbolise le bien de consommation, et en ce qui me concerne, c’est ce que j’avais l’impression d’être à l’époque. Ils nous le faisaient faire à l’entrée en taule. Un tatouage pour tous nous reconnaître, ou je ne sais quoi. Avec un numéro qui nous caractérisait. Pas de noms, évidemment. Et après, en réfléchissant, je me suis dis que le symbole était intéressant. Chaque être humain est un bien de consommation pour les hautes sphères des états. Et quand on a plus besoin de nous, quand on pourrit ou quand on se met nous-même dans une situation délicate - rendus inutiles par nos actes, en quelques sortes - ils nous jettent dans des geôles dégueulasses pour nous oublier là. Je sais, que j’ai pas été un enfant de coeur, et que j’ai tué. Mais ils n’ont pas posé de questions. Ils m’ont juste condamné parce que c’était plus commun, et ça leur évitait de réfléchir. Allez tous vous faire enculer par le système.

Je soupire, et rehausse mes lunettes, avant de picorer le petit morceau de saumon au bout de mes baguettes. J’avoue que j’ai galéré à maîtriser le truc, au départ. Cette histoire de baguettes. Mais finalement, on s’y fait, vite. Je redresse la tête en grimaçant. J’ai avalé et effectivement, je déteste ça. Mais je fixe la donzelle, et me relève un peu sur ma chaise.

«- Triple meurtre. »

Ouai. Comme un cheveu sur la soupe. Sans fioritures. Faut pas croire, ça impressionne, quand c’est dit comme ça, mais c’est juste le motif de ma condamnation, et loin d’être la réalité. J’ai baissé un peu la voix, tout de même. Après tout, je suis en cavale, et même si j’ai changé de pays, je vois pas vraiment en quoi il serait bien fondé pour moi de balancer que je suis un meurtrier évadé au milieu d’un bar à sushis en plein coeur d’une ville qui m’héberge par la force des choses. Manquerait plus que quelqu’un m’entende, hurle, et aille crier aux flics qu’un bâtard est dans la nature, et hop, je retourne dans les égouts de l’état. Je me penche un peu vers la gonzesse. Je vais pas la laisser avec cette simple affirmation.

«- Mais en fait, j’en ai buté qu’un. Je me suis fais niqué pour plus que je n’aurais dû, et c’était en légitime défense. Mais bon. Personne a posé de questions, j’étais un bon coupable, tout me désignait, alors ils allaient pas s’emmerder, hein... »

Je hausse les épaules. C’est du passé, après tout. Maintenant, je suis là, et je compte y rester.

«- J’ai tiré neuf ans. Et je me suis barré, grâce à un trio d’enfoirés qu’ont tellement foutu le bordel à cause de moi que j’ai plus eu qu’à sortir en marchant. En sautillant, même. J’ai jamais appris à fermer ma gueule, et grâce à ça, j’ai déclenché la pire baston qui ait jamais existé dans une taule. C’était l’éclate. Et j’me suis barré. »


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