Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Un ange en bouteille

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Puppeteer

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Un ange en bouteille

jeudi 24 janvier 2013, 22:09:32

Nouveau projet, je sais... Encore une nouvelle. Je dis bien une nouvelle, cette fois. Pas une succession d'histoires courtes comme l'étaient les Addendum ou Blank Dot (bien que Blank Dot se rapprochait de la nouvelle, puisque le lien apparaissait au final entre toutes les histoires courtes.) Un ange en bouteille se divisera en cinq ou six parties selon mon inspiration. Et si j'ai envie de donner un bonus après la chute, genre une sorte d'épilogue, alors il y a une possibilité de septième partie. Sachez que cette partie 1 a inspiré Hobo, un de mes persos récents, inconnus et non joués. (Pour l'info inutile, sachez que Hobo est un croisement entre Blank Dot, disponible dans l'Art également, et Un ange en bouteille.)

Partie 1 : Le démon de la bouteille


Il n'était pas ici par hasard. Du moins c'est ce qu'il voulait penser. Lui, c'est cet homme brun aux cheveux courts et à la barbe naissante qui regardait avec un air quelque peu mélancolique la vie autour de lui. Assis sur un banc, une bouteille à la main. Il avait pourtant pris la résolution d'arrêter de boire, mais l'appel était trop tentant. Il regardait les passants, comme un ivrogne regarderait cette foule. Il était même un peu effrayé à l'idée qu'il faisait lui aussi partie de cette foule aux yeux d'un autre. Sa main se leva, sa tête s'inclina légèrement vers l'arrière. Le goulot de la bouteille effleura ses lèvres et le liquide descendit dans sa gorge. Avec un petit frisson, il reposa la bouteille sur le banc, à côté de lui. Pour lui, rien ne valait la petite bouteille de whisky au petit matin pour se réchauffer et se réveiller. Il ne voulait pas admettre qu'il s'était un peu perdu dans cette foule, et se cramponnait à l'idée qu'il n'était pas là par hasard. Il continuait à observer la foule de son oeil si méfiant : tout ce qu'il y voyait ici n'était qu'un ramassis de déchets, pire que lui encore. Lui, il était libre, assis sur son banc dans un parc, entouré de pigeons idiots qui pensaient pouvoir cohabiter avec cet homme. Il regarda d'un air dédaigneux l'un desdits pigeons avant que son pied ne parte, comme par réflexe. Par chance pour le pigeon, qui s'envola tout de même avec la peur de se faire toucher, il était trop engourdi par le froid, le sommeil et l'alcool pour réussir à toucher sa cible.

Lentement, il releva la tête. Il voulait rentrer chez lui. Il le voulait, mais il ne pouvait pas. Comment rentrer chez soi alors que l'on est perdu ? Et surtout, comment rentrer chez soi alors que ledit chez soi n'existe pas réellement ? Il prit une deuxième gorgée du liquide ambré. Son oeil, automatiquement, scruta tous les coins de rue. Aucun membre des forces de l'ordre ne se trouvait dans le coin : tant mieux. Il pouvait continuer à boire tranquillement, sans que personne ne lui demande quoi que ce soit. D'un air agacé, il se leva et commença à tapoter toutes ses poches, une à une. Il finit alors par trouver ce qu'il cherchait : un briquet de couleur orangée et un paquet de cigarettes usé. Ses joues se creusèrent tandis que son pouce glissait sur la roulette. L'instant d'après, le bout incandescent de la cigarette consumait une petite partie de celle-ci, et un panache de fumée sortait de la bouche de cet homme. Il détestait la première bouffée, il lui trouvait un goût horrible. Pourquoi avait-il commencé à fumer ? Lui-même ne savait plus. Pour suivre les autres ? Non, ce n'est pas son genre. Parce que ça avait l'air "cool" ? Il se foutait éperdument des autres. Non, c'était sans doute pour passer un autre cap dans sa vie. Il avait passé ce cap, mais il n'avait pas réussi à arrêter la machine infernale qui lui avait servi de pont.

Peu importe. Il s'en foutait. Sa vie ne valait plus grand chose.

Son coeur battait de plus en plus lentement. Il le sentait, au fil des années. Il s'épuisait plus vite, il était de moins en moins poussé par ses instincts. Il ne vivait déjà plus, il ne faisait que grimper la haute colline des blessures silencieuses. Combien de personnes avaient déjà péri dans son entourage ? Il avait perdu le compte après l'enterrement de sa mère. Il avait été à celui de son père peu après, l'air absent. Là où plusieurs personnes se seraient écroulées, lui était resté debout. Il était resté debout le long des deux enterrements, sans verser la moindre larme. Non pas qu'il ne souffrait pas, au contraire. Son esprit s'était arrêté de fonctionner ce jour-là. Tout s'était arrêté dans son corps, et tout était en miettes dans son intérieur. Il collectait à peine les dernières pièces du puzzle.

Il ne se souvenait plus vraiment de ce qu'il faisait avant. Il ne se souvenait plus rien. Non, la seule chose dont il se souvient, c'est qu'il ne voulait pas que le destin lui prenne sa femme. Cruel destin, hélas. Sa femme n'était pas morte, mais elle était partie. Elle avait emporté quelque chose d'important avec elle. Qu'était-ce ? Si il pouvait s'en rappeler... Quelque chose vibra dans sa poche. En poussant la bouteille, il réussit à atteindre l'objet convoité : un vieux téléphone portable miteux, à l'écran fissuré. Ledit téléphone vibrait silencieusement dans la main usée de l'homme, qui pressa la touche ornée d'un téléphone vert avant de porter l'appareil à son oreille et prononcer un mot qu'il répétait inlassablement depuis des années. Sa voix rauque passa dans le combiné.

- Allô ?
- C'est moi. Viens à l'adresse habituelle, c'est urgent.
- Encore ?
- C'est pour toi que je fais ça, tu le sais ?
- Ouais, ouais...
- Alors je compte sur toi, Nath.


Nath. L'abréviation de son véritable prénom, Nathaniel. Un prénom comme un autre à ses yeux : pas détestable, pas admirable, rien de spécial. Enfin si, quelque chose de spécial tout de même. Il avait le mérite d'être rare, et en plus d'être son prénom à lui. Le prénom qui lui offrait le simple plaisir du petit sursaut à l'entente de ces quatre syllabes lorsqu'il ne s'y attend pas, et le souvenir de l'angoisse qu'il sentait lorsqu'il était gamin. Quand ce nom était prononcé par son instituteur, sans raison apparente. Tout le monde connait cette peur. Celle de se faire gronder après une énième connerie. Un léger sourire gêné leva les coins de ses lèvres le temps d'un instant. Le temps qu'il range son vieux portable dans sa poche, qu'il rentre la bouteille par-dessus le portable et qu'il se lève. Le froid avait engourdi ses jambes, mais il avait un endroit auquel se rendre.

Au bar des Huit Eclairs, le plus grand centre d'informateurs de la ville, regorgeant de pseudo-clients en fait informateurs et clients des informateurs. Le pseudo-barman, lui, était l'informateur direct de Nath. Il faut dire que récupérer des informations sur une femme qui disparaît sans laisser aucune trace avec sa fille demande un minimum de compétences, et que le patron de tout ce réseau avait bien plus que ce minimum. Raijin, qu'on l'appelait. D'où le nom du pseudo-bar : le dieu de la foudre et ses huit informateurs.
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Re : Un ange en bouteille

Réponse 1 mercredi 30 janvier 2013, 23:13:49

Partie 2. Au final, il semblerait s'annoncer six parties, comprenant l'épilogue. Oui, j'ai conservé l'épilogue sur une nouvelle. D'une parce que le concept fait déjà assez étrange comme ça, de deux parce que j'ai un épilogue plutôt pas mal. Trève de bavardages... partie 2. Bonne lecture !

Partie 2 : Une bouteille à la mer


Il avait accéléré l'allure. Ses jambes bougeaient à une vitesse démentielle alors que son regard scrutait tout coin de rue. Il n'avait plus rien du soûlot qui était assis sur un banc quelques minutes auparavant. Tout avait changé, en l'espace d'une minute. La minute qui avait servi à enfin comprendre ce que signifiait cet appel. Cette démarche rapide et agile, ce regard vif oscillant entre gauche et droite pour repérer les noms de rue, cet art d'esquiver les passants qui viendraient dans sa direction et de bousculer violemment de son épaule ceux qui persisteraient à rester en contact avec lui. Un rictus ornait son visage, d'habitude si calme. D'habitude si perdu.

D'habitude si mort, le voilà devenu si vivant.

Tout n'était que bribes : images, sons, conversations. Il ne s'en souciait pas, il voulait juste avancer. Il avait un but, et il comptait bien l'atteindre. Le nom des rues, toujours le nom des rues. Il regardait rapidement, bien assez rapidement pour lui. Il était revenu à l'ancien Nathaniel l'espace d'un instant. En lui renaissait un sentiment humain, dernier cadeau de la boite de Pandore. En lui s'allumait la douce flamme de l'espérance, qui le poussait à continuer sa route. Il n'avait rien à y trouver, il le savait ! Mais il avait quelque chose à chercher là-bas, et c'était déjà bien suffisant pour lui.

Son pied pivota de lui-même, son corps entier tourna vers la droite.

Il y était, en face de cet établissement à l'allure si banale. La façade blanche s'écaillait, et une vieille enseigne dont le néon grésillait dangereusement surplombait la porte d'entrée : Huit éclairs de néons bleus, avec pour simple inscription au néon rose "Les Huit Eclairs". Le paradis de tout buveur, de tout curieux, de tout informé, de tout informant. Nombreux étaient les flics que l'on définit comme ripoux qui prétendaient faire une visite de routine pour revendre des informations au gérant. Nombreux aussi étaient les flics exemplaires qui venaient acheter des infos ici, parfois même vendues par leurs confrères et tenues au secret de la Maison. On distinguait ici les clients réguliers des occasionnels à un critère : la proximité du bar. Plus la table assignée était proche du bartender, plus le client était important. Quant aux piliers de comptoir, il ne fallait pas chercher bien loin pour comprendre que les quatre personnes qui mimaient l'ivrogne sur des tabourets surélevés étaient, comme les quatre serveurs, les huit Eclairs de Raijin.

Nath s'installa à sa table habituelle, la deuxième table à côté du bar. A quelques mètres des tabourets, une place bien unique en son genre. Une place qui chaque soir avait été réservée par un couple, sans jamais manquer une seule soirée. Chaque soir, le même couple radieux venait faire son travail. On peut dire que Raijin et les huit Eclairs avaient vu le ventre de la femme grossir jour après jour, et il s'en était fallu de peu pour que les Huit Eclairs ne ferment pas boutique le jour de l'accouchement pour continuer à parler buisness sur le billard. Ironique, lorsqu'on voit le genre de buisness dont il s'agissait. Seulement, toute bonne chose a une fin. Le jour où l'homme est arrivé seul a signé la fin d'une légende. Cette place devant lui n'avait pas été occupée depuis.

Une serveuse s'approcha de Nath, tranquillement. On pouvait très clairement voir sa poitrine se balancer à chacun de ses pas, ce qui attirait le regard de plus d'un client. Peu importait à Nathaniel : il avait déjà vu assez de corps de différentes femmes pour perdre son temps à s'attarder sur la paire de loches qui se balançait à quelques centimètres de son visage. Après tout, il était là pour parler affaires, comme au bon vieux temps. C'est donc dans un sérieux réel et sans aucune arrière-pensée qu'il entama le dialogue avec la serveuse. Ou plutôt avec ses seins, vu la position de ladite serveuse.

- Un scotch.
- Sois pas si froid, Nath ! Ca faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu dans le coin. Qu'est-ce qui t'amène ?
- Ne fais pas l'innocente, Liz. Je sais que tu es en charge de l'affaire que j'ai confié à Raijin.
- Bon, bon... Je peux m'asseoir ?
- Vas-y.


Et ainsi le divin postérieur se posa sur la chaise faisant face à Nathaniel. Fin d'un mythe : la place avait été reprise. La plupart des clients parlaient à voix basse, de manière à pouvoir écouter les conversations. Mais là, non. Tous discutaient ouvertement de Liz, et plus particulièrement de sa Sainteté la Poitrine. Les paris, directement misés en tournées générales, tournaient autour du bonnet de soutif. C'était totalement voulu par Liz, qui utilisait ça comme subterfuge pour cacher une discussion. Tout habitué ou toute personne ayant déjà approché les huit Eclairs de très près sait que Liz est plate comme une intrigue de Derrick et que ses accessoires lui sont bien utiles pour son boulot. Le reste du prétendu staff était lui aussi haut en couleur.

Prenons par exemple cet homme là-bas, occupé à "servir une table". Si le client a l'oeil attentif, il verra la bosse au niveau du torse de cet homme... une bosse un peu trop grande pour être un torse, aussi musclé soit-il. De toute manière, le visage de la serveuse est trop fin pour passer sérieusement pour un homme. Pour les besoins du métier, il faut savoir faire n'importe quoi. Et se travestir n'est qu'une formalité de travail. Prenons cet homme, un véritable homme cette fois. Celui qui se tient raide comme un piquet devant le bar, avec le scotch de Nath sur le plateau. Celui avec la gueule de tueur, qui vous dissuaderait de prêter une oreille attentive en un regard. Il a beau faire peur, ce n'est pas le genre à utiliser la violence ou la menace. Ce qui n'est pas le cas du petit type très maigre à côté, qui semble calme et rêveur. Le petit qui, d'une voix tout aussi rêveuse, lance sa réplique à une table située vers le fond de la salle.

- Vous aimez nos cookies maison... ?


On pourrait quasiment lire le mot "arsenic" sur son sourire. Avec ce petit sourire satisfait, il repartit vers l'arrière-boutique chercher le patron. Il y aura du nettoyage à faire après les heures de travail. Plus loin, à la table de Nath, l'informatrice et le client discutaient à voix basse à propos de l'affaire en question. Leurs yeux se remémoraient les temps anciens, quand la place en face de Nathaniel était occupée par quelqu'un d'autre que Liz. Leurs voix se rappelaient le son de la voix de cette femme, qui s'était assise à cette table des centaines de fois. Leurs postures disaient à quel point cette femme leur manquait à tous les deux. Dans un dernier murmure avant le silence net, Nathaniel et Liz passaient des réminiscences du passé au sujet réel.

- Et qu'avais-tu à me communiquer de si important ?
- On a retrouvé ta fille, Nath. On sait où elle est, et on a une adresse.
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Re : Un ange en bouteille

Réponse 2 mercredi 06 février 2013, 14:59:48

Partie 3, sans jeu de mots avec les bouteilles parce que j'en ai aucun qui colle avec la partie. Bonne lecture, Ô toi mon rare lecteur !

Partie 3 : Fends les airs


Le silence qui s'était installé à la table était l'un des silences les plus évocateurs de toute l'histoire de l'humanité. Un pari était pris, et tout le monde retenait son souffle tandis que l'expert estimait à l'oeil la taille de la fausse paire. Une révélation était faite, et Nath ne pouvait plus bouger tant le poids de celle-ci était lourd. Il pouvait à peine respirer. Il avait l'impression de sortir d'un long tunnel sombre et la lumière se montrait enfin à ses yeux fatigués. Un petit bruit métallique retentit depuis le sol, alors que Nathaniel en ramassait la source discrètement. Il avait une cuiller dans la main, pour l'excuse peu crédible. Qui s'y attarderait ? Tout le monde était focalisé sur Liz. Il regarda l'objet, et le rangea dans sa poche en déglutissant. En relevant les yeux vers la table, il y trouva un petit bout de papier. Une adresse.

Son regard se porta sur Liz, qui hocha la tête d'un air grave. Puis avec un sourire, elle glissa un deuxième papier sous le premier. Nath, l'air absent, regarda le deuxième papier. Un nom, une adresse. Il vit les lèvres de Liz bouger silencieusement, lui indiquant la fonction du deuxième papier. Paiement. Avec un soupir, Nathaniel se leva de sa chaise en laissant un billet de dix et quelques pièces. Pourboire et paiement de la consommation. Alors qu'il franchissait la porte, une voix l'interpella. Il n'avait pas à se retourner pour voir le sourire moqueur du barman, avec ses yeux bleu azur et ses cheveux blond platine plaqués en arrière, Raijin dans toute sa splendeur.

- Tu pars déjà, Nath ? Tu ne prends même pas ton scotch ?
- Non, pas maintenant. Ressers-le moi... si je remets les pieds dans ce trou un jour.
- Sois prudent, Nath.
- Je sais.


Le ton grave sur les derniers mots que ces deux hommes échangèrent était de mise, et tous deux le savaient. Le tenant du bar les Huit Eclairs n'avait lui non plus pas besoin de voir le visage de Nath pour savoir à quel point celui-ci était grave. Le client, lui, regardait les deux papiers en faisant un plan de la ville de mémoire. Les deux adresses étaient à l'opposé l'une de l'autre. Il avait un paiement à effectuer avant d'aller à la première adresse, celle de sa fille. Il partit donc sur la gauche du bar, dans une ambiance constituée du seul grésillement des néons. Il tenait l'objet contre lui, comme un vieil ami que l'on retrouve. Avec un sourire amer, il estima cet objet comme étant son partenaire le plus fidèle, plus fidèle que la femme qui l'avait lâché en cours de route.

Il devait accélérer le rythme.

Il ne voulait pas passer toute la journée à effectuer un paiement, sans compter que sa fille pouvait passer d'un endroit à un autre à n'importe quel moment. Autant se dépêcher. Son pas se fit plus rapide, plus agressif. Les passants qui eurent le malheur de barrer involontairement sa route se retrouvèrent gratifiés d'un violent coup d'épaule tandis que l'homme continuait d'avancer. La flamme de la vie avait recommencé à brûler dans ses yeux, avec une violence telle qu'il ne voyait plus réellement le monde. Il était aveuglé par cette flamme, et il avançait vers son but sans se soucier de quiconque. Personne ne l'arrêterait. Il devait y aller, il devait aller devant l'immeuble qui l'attendait. Sa poigne se resserra contre l'objet dans sa poche. Tout le paiement dépendait de cet objet.

Fends les airs, disait-il à sa fille lorsqu'il lui parlait de l'avenir avec un sourire. Fends les airs, deviens un oiseau. Grandis, et vole de tes propres ailes vers ton futur. C'est ce que ton papa n'a pas pu faire, alors fais-le pour lui. Sois l'aigle royal qui surpassera le vieux loup qu'est son père. Il se le remémorait, et les larmes lui montaient aux yeux. Sa cage thoracique se contractait. Il cracha au sol, comme pour expulser ces souvenirs de sa tête. Si il retrouvait sa fille, que lui dirait-il ? Il ne savait pas. Il avait deux trajets pour y penser. Ne pas parler du passé, surtout.

Ne pas parler du passé.

Il était arrivé devant sa destination. Un vieil immeuble miteux, requiem d'une époque révolue. Devant cet immeuble, adossé à un lampadaire, se trouvait un homme bardé de cicatrices. Une longue cicatrice se dressait sur son oeil droit, ce qui le maintenait fermé. Les cheveux noirs en bataille, l'oeil gauche vert émeraude, la barbe de trois jours... Tout chez cet homme lui rappelait de lointains souvenirs. Il s’avança vers l'homme, en le saluant d'un signe de tête. Steven Hudson, nom de code Azure. Tout ceci lui rappelait trop de souvenirs. Ledit Azure eut un petit sourire à la vue de Nathaniel, dévoilant deux longues canines pointues. Le sourire d'un vampire sur un homme qui ressemblait à une bête sauvage. Une voix rocailleuse interrompit un silence de mort.

- Tiens donc... Si ce n'est pas notre ami Thunder...
- Je ne me nomme plus Thunder depuis un bon bout de temps maintenant, Azure.
- Il en va de même pour moi.
- Ton prénom me répugne. Trop de mauvais souvenirs.
- Mon corps entier se souvient de toi, Thunder. Et ce ne sont pas de joyeux souvenirs non plus.


Le sourire de l'homme-bête s'élargit à la pensée desdits souvenirs. Son oeil était exorbité, comme si Azure était prêt à tuer. Il l'était probablement, pensait Nathaniel. Celui-ci avait plongé sa main dans sa poche. Un petit cliquetis se fit entendre alors qu'il sortait l'objet de sa poche. Un Beretta 92 argenté qu'il pointait sur Azure. D'expérience, il connaissait le poids approximatif d'une balle. Neuf munitions Parabellum se trouvaient dans le chargeur. Ironie du sort, il se retrouvait face au propriétaire originel de ce Beretta.

Parabellum. Il lui avait tout expliqué sur les munitions, l'homme en face de lui, en particulier l'origine du nom "Parabellum" des munitions. Si vis pacem, para bellum. Si tu veux la paix, prépare la guerre. Tout lui avait été instruit par lui, cet homme que l'on nommait Azure. Son mentor et sa cible. Celui qui s'était juste posé contre le lampadaire en fermant l'oeil gauche, un sourire sarcastique dessiné sur ses lèvres. L'invitation était claire : tire donc, si tu l'oses.

Il n'en fallait pas plus pour Nathaniel. La détonation retentit, une fontaine rouge sortit du poumon droit d'Azure. Il n'y avait plus la moindre émotion dans les yeux de Nath : l'espace d'un instant, il était redevenu Thunder, assassin et premier Eclair des Huit Eclairs. En se retournant, il entendit le bruit d'une gorge qui se vide et une voix suffocante lui adresser une dernière pique. Azure laissait ses derniers mots à son élève. Il laissait à Thunder le choix entre perpétuer la tradition ou tout abandonner.

- T'as des couilles au fond de ton calebute au final, Thunder... Bah... j'étais fatigué... de cette vie...


Un bruit mou résonna tandis que Nathaniel s'en allait. Azure s'était éteint dans une dernière gerbe de sang, alors que l'ex-assassin s'en allait retrouver son seul lien avec sa famille. Il était temps : sans un regard pour son maître, il retira le chargeur puis essuya la crosse et la gâchette avant de lancer l'arme au sol, à côté du cadavre. Il avait abandonné son partenaire le plus fidèle, et allait retrouver l'être le plus cher à ses yeux.
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