Un vagabond arrive à Sylvandell [PV Alice]

« Non. Je suis assez confiante en mes capacités physiques et morales, et je voudrais réussir mon examen avant de visiter la ville. Chaque chose en son temps non ?
 -  Comme vous voulez » répondit l’homme en haussant les épaules.

A vrai dire, ça l’arrangeait. Revoir les autres Commandeurs n’était pas pour lui déplaire, d’autant plus que ce serait l’occasion pour lui de rendre son rapport sur la quête à Zerrikania. Il avait en revanche le sentiment qu’Izanami pensait qu’elle deviendrait Commandeur aujourd’hui.

« Tidor, allons au bastion de la commanderie et commençons. Le titre de Commandeur m'attend. »

Voilà qui confirmait ses impressions. Il fronça en revanche les sourcils devant le regard que la femme lui jeta, un regard où une certaine lueur semblait briller. Elle se mit à marcher, et l’archer haussa les épaules. Cette femme était décidément énigmatique, et il avait hâte de voir ce qu’elle donnerait. Il retourna vers elle, et ils avancèrent le long des escaliers et des couloirs de l’hôtel de ville, afin d’atteindre le  monte-charge menant à la partie supérieure.

« Vous ne serez pas Commandeur aujourd’hui. A vrai dire, il vous faudra des mois d’entraînement et de formation avant de le devenir. C’est le titre le plus haut gradé dans l’armée sylvandine. Vous comprendrez donc aisément qu’il ne se remet pas facilement. »

Ils atteignirent l’ascenseur, et grimpèrent dessus, tandis que Tidor lui expliquait un peu plus en détail ce qui l’attendait. Cette première épreuve déterminerait simplement si elle était apte à recevoir la formation de Commandeur, formation qui s’étalait sur plusieurs mois, et comprenait un volet théorique et pratique. Un bon Commandeur se devait de connaître le royaume : son histoire, ses enjeux, ses alliances, ce genre de choses. Tidor ne pouvait toutefois en dire plus pour le moment, et ils arrivèrent à la partie haute.

Immédiatement, le soleil fut voilé par un immense dragon qui passa au-dessus d’eux, rugissant, un grondement qui se répercuta sur le sol, avant que la bête ne décolle, remuant ses impériales ailes. Un léger sourire vint étirer le visage de Tidor, qui le regarda passer. D’autres dragons volaient ainsi, tournoyant dans les airs, s’éloignant vers les montagnes. En l’absence de murs, il faisait également sensiblement plus froid, ce qui était d’autant plus vrai pour l’archer qu’il avait, après tout, passé un certain nombre de mois à Zerrikania, une jungle tropicale. Par comparaison, le climat de Sylvandell était bien plus rugueux.

« Allons-y. »

La partie haute de Sylvandell était une grande plaine assez vide, les bâtiments étant éloignés. En suivant le chemin, on accédait au Châteua royal, et la plaine n’était rompue que par plusieurs bâtiments : les casernes, la cathédrale, ou encore l’Arène. Il n’y avait pas de marché aujourd’hui, et le duo s’avança tranquillement, jusqu’à rejoindre les casernes et les cours militaires. Elles étaient reconnaissables par les cours d’entraînement à l’extérieur, et les fortifications défendant l’accès aux casernes. Plusieurs soldats s’entraînaient contre des mannequins d’entraînement, sous les yeux des instructeurs.

« Allez, tas de mollasses, sortez-vous les doigts du cul, et remuez vos petits bras ! »

Tidor les salua de la tête, se dirigeant vers un bâtiment un peu plus haut que les autres, et surveillé par deux gardes en armure.

« Le bastion des Commandeurs, annonça Tidor. J’irais m’entretenir avec mes collègues, afin de déterminer qui se chargera de la première épreuve. »

Les gardes le saluèrent, et ils entrèrent dans la cour intérieure, assez élégante, puisqu’il y avait plusieurs arbres, des buissons, et une fontaine au centre. C’était un délicat parvis, avec des bancs, et Tidor invita Izanami à s’asseoir sur un banc, en attendant qu’il revienne. Il rentra ensuite à l’intérieur du bastion. Il fallut bien une dizaine de minutes avant que Tidor ne revienne, en compagnie de deux autres Commandeurs.

« Je vous présente l’arbitre, et celui qui sera chargé de vous évaluer. »

L’arbitre s’appelait Chandra Nalaar, et le Commandeur chargé de l’évaluer serait Mathias, un homme encapuchonné qui se battait généralement avec un fauconnier. Alors que Chandra était une guerrière-mage, Mathias était un ancien mercenaire appartenant à un ordre utilisant des faucons pour se battre.

« Votre première épreuve sera simple, annonça Mathias. Nous allons aller à une cour d’entraînement, afin de nous battre. »

« Vous ne serez pas Commandeur aujourd’hui. A vrai dire, il vous faudra des mois d’entraînement et de formation avant de le devenir. C’est le titre le plus haut gradé dans l’armée sylvandine. Vous comprendrez donc aisément qu’il ne se remet pas facilement. »

Izanami poussa un soupir. Elle s'était un peu trop surestimé sur ce coup-là. Tidor vint se placer aux cotés de la jeune femme, et le duo se dirigea vers un monte charge qui menait à la partie supérieure. Ils montèrent dessus, et Tidor lui dévoilait les dessous de l'épreuve.
Mais un bruissement d'ailes les interrompit, et un immense dragon passa au dessus d'eux en poussant toutes sortes de rugissement, ce qui ne pouvait qu'émerveiller Izanami. De plus, la créature ne semblait pas être la seule dans les parages, et la guerrière fût surprise de voir autant de dragons en même temps.
Le monte-charge s'arreta et Tidor s'avança, accompagné d'Izanami. Celle-ci pouvait apercevoir plusieurs soldats s'entraîner, affrontant quelques mannequins d'entraînement (et aussi les foudres de leur supérieurs).

« Allons-y. »

Ils s'aventurèrent dans la partie haute de Sylvandell. Cette zone Sylvandine relevait quasiment du désert, les immeubles étant assez éloignés. Mais on pouvait aisément remarquer (et de loin) le bastion de la commanderie, car le bâtiment était assez imposant. Deux gardes gardait l'entrée et Tidor les salua.

« Le bastion des Commandeurs. J’irais m’entretenir avec mes collègues, afin de déterminer qui se chargera de la première épreuve. »

Izanami acquiesça et entra dans le bastion pour se retrouver dans une petite cour. Tidor lui proposa de s'asseoir sur l'un des bancs, et c'est ce que fit Izanami. Le commandeur s'éclipsa quelques minutes, pour revenir avec deux de ses collègues.

« Je vous présente l’arbitre, et celui qui sera chargé de vous évaluer. »

C'était une femme et un homme. La première semblait assez féroce, ce qui était sans doute du à la chaleur qu'elle dégageait. Elle maitrisait apparement la puissance du feu. Le second commandeur était accompagné d'un faucon, et dissimulmait une partie de son visage sous une capuche.

« Votre première épreuve sera simple, annonça t-il . Nous allons aller à une cour d’entraînement, afin de nous battre. »

Le combat... C'était ce qu'Izanami appréciait le plus. Elle allait devoir faire preuve d'efficacité car les deux commandeurs semblait particulièrement puissants.

"-Eh bien... c'est parfait. Au fait je me nomme Izanami. J'ai longtemps été mercenaire, mais dans d'autres contrées. Et je tiens à utiliser mon sabre, car sans lui je ne suis rien.

« Eh bien... c'est parfait. Au fait je me nomme Izanami. J'ai longtemps été mercenaire, mais dans d'autres contrées. Et je tiens à utiliser mon sabre, car sans lui je ne suis rien.
 -  C’est ce que Tidor nous a dit, oui. »

Quand ce dernier était entré dans le salon du bastion, il était rapidement tombé sur d’autres Commandeurs, et, après les salutations d’usage, leur avait parlé d’Izanami. Chandra s’était immédiatement proposée pour la mettre à l’épreuve, mais Tidor avait refusé, arguant qu’il ne voulait pas la tuer. Chandra était l’un des Commandeurs les plus redoutables, une guerrière extrêmement talentueuse. Mathis, à la surprise de Tidor, s’était alors proposé. Solitaire, le fauconnier n’avait pas pour habitude d’entraîner les autres, et Tidor n’avait pas cherché à en savoir plus. Les coutumes étaient claires. Le premier test avait lieu en public, et était supervisé par trois Commandeurs : l’arbitre, qui se chargerait d’interrompre le combat, si ce dernier venait à dégénérer, le Commandeur ayant proposé le candidat, et un troisième, qui se chargeait de l’examen. Les trois délibéraient ensuite pour savoir que faire. C’était simple et efficace, sans possibilité d’appel.

Le quatuor ressortit du bastion, et les différents soldats à l’entraînement s’arrêtèrent en les voyant. Trois Commandeurs en même temps, c’était suffisamment inhabituel pour susciter la curiosité. Progressivement, le bruit enfla. Il y avait un nouvel examen ! Même les sergents-instructeurs décidèrent de suspendre l’entraînement, tandis qu’un attroupement vint se former autour d’une des petits cours dédiées à l’entraînement, sur du sable. Mathias se mit face à Izanami, sur une bonne distance, et son faucon s’envola, s’éloignant. Il ne participerait pas au combat. Il était curieux de voir l’homme se battre, car il avait plutôt l’habitude des missions d’infiltration. Néanmoins, s’il était Commandeur, c’est qu’il savait se battre.

« Ce duel a pour but de déterminer si Izanami, ci-présente, a les compétences et le talent requis pour rejoindre notre confrérie. Elle sera à cet effet testée par un Commandeur, Mathias, se trouvant ici. Vous pouvez commencer ! »

Mathias sortit son épée, et s’avança lentement vers la femme, un pied devant l’autre. Il savait se battre, et adoptait une bonne position. Sans excès. Il respirait lentement, veillant à contrôler son rythme cardiaque, et attaquant frappant vite. Sa lame fila vers le haut, et croisa celle d’Izanami, avant qu’il ne se replie prudemment, un pied en retrait, l’autre servant d’appui, la lame à hauteur de son ventre. Il retourna à l’attaque, frappant sur la gauche, avant d’opter pour une rapide pirouette afin de frapper sur la droite de la femme. Sa lame répondait à chaque fois, provoquant des grésillements. Bras croisés, Tidor observait l’affrontement, un léger sourire sur les lèvres. Les coups de Mathias étaient précis, sans excès, et il finit par bondir en arrière, avant de faire signe, de la main, à Izanami d’approcher. Il voulait voir de quoi elle était capable, ce qui, à la vérité, était bien normal.

Pour l’heure, Mathias n’avait utilisé d’aucune de ses capacités spéciales. Tidor ne pensait pas qu’Izanami puisse le terrasser, car il était quand même un Commandeur, entraîné, ses réflexes ayant été améliorées à l’aide de mutagènes, mais elle pouvait lui tenir tête. Ça, c’est ce dont il se persuadait. Chandra, de son côté, ne disait rien, se contentant d’observer. En définitive, c’était son avis qui serait déterminant. Celui de Tidor serait forcément subjectif, mais elle, elle était l’arbitre. Elle se concentrait donc uniquement à l’observation d’Izanami : les signes extérieurs, les traces de fatigue, sa posture, la manière dont elle se déplaçait, se défendait, parait... Le corps pouvait dire tant de choses. Il fallait juste avoir les outils permettant de déchiffrer ce singulier langage.

-  C’est ce que Tidor nous a dit, oui. »


Izanami ressortit du bastion pour se retrouver sur une place relativement grande ou plusieurs soldats s'entraînaient. Ils devaient être assez étonné de voir une nouvelle recrue passer l'examen, car ils regardèrent les commandeurs d'un air interrogateur.
Le test allait visiblement se dérouler dans une petite cour non loin d'ici. D'ailleurs, une petite troupe de soldats s'y étaient regroupé, et ambiance toute particulière régnait.

« Ce duel a pour but de déterminer si Izanami, ci-présente, a les compétences et le talent requis pour rejoindre notre confrérie. Elle sera à cet effet testée par un Commandeur, Mathias, se trouvant ici. Vous pouvez commencer ! »

Elle allait donc se battre contre Matthias. Son faucon n'était visiblement pas de la partie, car il quitta son maître et s'envola loin de lui. Izanami regarda son adversaire, qui dégaîna son arme pour adopter une posture défensive. Il semblait épier chaque mouvement d'Izanami et analyser parfaitement la situation. Quand il s'élança enfin, Izanami n'eût pas de mal à réceptionner son attaque, et elle parait ses coups sans problème. Mais Izanami devait remporter cet examen. Il le fallait à tout prix.

"Allons y!" pensa Izanami. Elle se laissa tomber vers l'avant. La guerrière semblait vouloir heurter le sol, mais elle se rattrapa au dernier moment pour se précipiter vers l'adversaire. Elle dégaîna son sabre à la volée et tenta d'assener une frappe sur le bras de Mathias. Celui ci stoppa l'attaque et les deux combattants dérapèrent dans un nuage de poussière. Izanami ne laissa que quelques secondes de battement à l'ennemi avant de replonger dans la bataille.
Les coups pleuvaient, et si Mathias pouvait aisément les arrêter, il commençait légèrement à fatiguer. La jeune femme le sentait, car les coups qu'elle donnait étaient d'une violence rare. Si bien que, au bout d'un moment, Mathias fut obligé de reculer.
Cette façon de combattre, Izanami l'employait depuis toujours. En gros, il lui suffisait de surprendre l'adversaire et d'enchaîner par une série de coups suffisamment puissant pour le déstabiliser et ainsi trouver une faille dans sa garde. Dans la demi-seconde qui suivit, Izanami bascula en avant et poussa Mathias avec son épaule. Surpris, celui-ci tomba à terre.
Izanami cria et tenta d’enfoncer sa lame dans la jugulaire de l'ennemi en lui tombant dessus. Pas de chance, elle frappa deux centimètres à coté.
Dans un accès de colère démesuré, elle avait tenté de le tuer. Il fallait qu'elle reprenne ses esprits. Heureusement que Mathias était assez expérimenté, car sinon, Izanami l'aurait réduit à néant.
Les deux combattant se relevèrent. Izanami commençait à fatiguer, mais elle pouvait encore se battre. Il lui suffisait d'ignorer la fatigue, car tout reposait sur le mental. Tout était dans la tête.

Au milieu de la cour, les deux bretteurs s’affrontaient sous le regard admiratif du public, et scrutateur des arbitres. Bras croisés, Tidor observait la scène, en espérant que son intuition serait la bonne. Chandra Nalaar, quant à elle, observait surtout Izanami, détaillant la manière dont elle se positionnait et se battait. Ce fut elle qui donna le rythme, après avoir repoussé les assauts de Mathias, et frappait fort. Les lames rugissaient, et Mathias devait serrer les dents devant la douleur qu’il ressentait dans les avant-bras. La femme n’y allait pas de main morte, et il félicitait sa grande expérience et les mutagènes qu’il avait reçu, ces derniers lui permettant de supporter les puissantes charges de la femme sans se faire démonter. Izanami frappait fort et vite, essayant de percer les points faibles du Commandeur, de le prendre de vitesse, se laissant peu à peu aller à la frénésie du combat, négligeant sa défense au profit d’une attaque intensive. Elle harcelait Mathias sous les coups, perturbant ce dernier, qui n’arrivait plus qu’à recevoir, devant reculer, ne parvenant pas à s’imposer. Sous-estimer cette femme était une erreur à ne pas se permettre. Comme toutes les guerrières dignes de ce nom, son arme semblait être un prolongement de son propre corps. Ses coups étaient justes, rapides, et elle maniait à la perfection le poids de son arme. Mathias était contraint de subir, et se reçut une charge d’épaule qui l’envoya sur le sol. Il secoua la tête, surpris, et n’eut pas le temps de réagir que la lame d’Izanami fonça vers sa gorge. Il écarta légèrement sa tête, et cette dernière se planta dans le sable, lui éraflant la peau. Il lut la rage brûler dans les yeux d’Izanami.

*Cette femme est faite pour la guerre !*

Elle s’écarta, et Mathias se releva lentement, passant sa main sur son cou, voyant une traînée de sang sur son gant. Il y eut quelques murmures admiratifs parmi le public, et le Commandeur cracha sur le sol. Izanami était une femme très douée, il se devait de l’admettre. Le bout de sa lame heurtait délicatement le sol, remuant des graviers, et il redressa la tête vers elle, relevant son épée.

« Il est temps de passer aux choses sérieuses. »

Mathias courut alors vers elle, se déplaçant bien plus rapidement, sa capuche s’envolant derrière lui, avant qu’il ne frappe également la lame d’Izanami. Sous sa capuche, il avait des cheveux courts, et une cicatrice qui lui barrait le front. Dès que son épée heurta la lame d’Izanami, Mathias se retourna sur lui-même, tournoyant, et frappa sur un autre angle. Son pied frappa alors Izanami au ventre, et il l’enchaîna, attaquant par le haut, la lame filant du haut vers le bas, croisant celle de la femme. Mathias était bien plus rapide, bien plus agressif, son jeu étant totalement différent. Il y allait à fond, sans négliger sa défense, enchaînant les attaques avec la lame d’attaques au corps-à-corps, roulant sur le sol, effectuant des parades, cherchant à frapper la femme. Les lames continuaient à danser, mais Tidor comprit vite qu’Izanami était un peu plus douée que Mathias. Elle parvint à repousser l’homme, les gouttes de sueur commençant à perler.

L’épée de Mathias tremblait entre ses mains, alors que ce dernier, tant bien que mal, cherchait à la stopper. Une ultime attaque d’Izanami finit par briser sa garde, mais Mathias évita un coup fatal en tendant sa main libre, envoyant une décharge magique qui repoussa Izanami violemment, envoyant rouler la jeune femme sur le sol. Quand un Commandeur en était rendu à devoir utiliser sa magie, c’est qu’il était acculé. Mathias planta son épée à terre, respirant lourdement.

« Le combat est terminé ! » annonça Chandra.

Mathias ferma les yeux, et les rouvrit, respirant lourdement, puis hocha la tête. Il cracha du sang depuis sa bouche, et sourit à Izanami, tendant sa main vers elle :

« Belle prestation. Beau match. Je n’aimerais pas vous affronter en combat réel. »

Chandra hocha la tête, et décroisa les bras, avant de s’adresser à Izanami :

« Sans surprise, je pense pouvoir vous dire d’emblée que vous êtes acceptée. Néanmoins, Tidor, Mathias, et moi-même, allons nous retirer pendant une heure pour délibérer de votre cas, notamment afin de savoir qui se chargera de vous instruire, et comment vous instruire. »

Les soldats parlaient entre eux, observant Izanami. Tenir tête à un Commandeur, ce n’était pas banal. C’était une femme de grand talent, particulièrement douée, qui avait, pour ainsi dire, réussi l’impossible en tenant tête à cet homme. On aurait presque eu envie de l’applaudir, mais le sergent-instructeur rappela à lui les brebis égarées, ordonnant de reprendre l’exercice. Les soldats obtempérèrent, et s’écartèrent.

« Profitez-en pour aller au Château, suggéra Tidor. De toute manière, c’est ici que nous nous rendrons. Votre nomination en tant qu’apprentie sera authentifié par cachet royal. »

Il rajouta alors, un sourire sur les lèvres :

« Beau boulot, en tout cas. »

Mathias se releva exténué. Il essuya le sang sur son cou et cracha au sol. L'assemblée semblait admirative. Il releva sa lame et regarda Izanami droit dans les yeux avant de se précipiter vers elle.

 
« Il est temps de passer aux choses sérieuses. »

Les coups de Mathias était bien plus rapide et précis qu' avant, mais cela ne semblait pas déranger Izanami.
Elle fut soufflée par un coup de pied au ventre, et Mathias tenta de l'attaquer par le haut. La guerrière releva son sabre et stoppa l'attaque de son adversaire avant de replonger dans le combat. Mathias tremblait légèrement, et sous les coups d'Izanami, sa garde se faisait beaucoup moins résistante. Au bout de quelques secondes, elle vola en éclat et Mathias dût user de magie pour repousser son adversaire. Une décharge magique bien placée envoya Izanami mordre la poussière.

« Le combat est terminé ! »

Chandra annonça la fin du combat. Mathias planta sa lame dans le sol, épuisé. Izanami se releva et s'avança vers Mathias pour lui serrer la main. Vu l'état dans lequel elle l'avait mis, il se pourrait que toutes les chances soient de son coté.


« Belle prestation. Beau match. Je n’aimerais pas vous affronter en combat réel. »


Chandra approuva. Elle se tourna vers Izanami et lui annonça:



« Sans surprise, je pense pouvoir vous dire d’emblée que vous êtes acceptée. Néanmoins, Tidor, Mathias, et moi-même, allons nous retirer pendant une heure pour délibérer de votre cas, notamment afin de savoir qui se chargera de vous instruire, et comment vous instruire. »

Enfin ! La partie était quasiment gagnée pour Izanami. Les soldats la regardaient du coin de l’œil: ils avaient dû être bluffé par la prestation de la guerrière. Elle avait quand même mis au tapis un commandeur. De toute façons, elle rejoindrait leur rangs sous peu.
Tidor l'interpella:


« Profitez-en pour aller au Château. De toute manière, c’est ici que nous nous rendrons. Votre nomination en tant qu’apprentie sera authentifié par cachet royal. Beau boulot, en tout cas.  »


Izanami acquiesça. Elle regarda Tidor dans les yeux et esquissa un sourire. La guerrière se mit en route, katana sous le bras, le coeur léger.

Apparemment, le château royal n'était pas très loin: On le distinguait au loin, et la route sinueuse qu'avait empruntée Izanami semblait y mener tout droit. Au bout de quelques minutes de marche, elle arriva enfin devant le palais royal.
Une grande agitation y régnait, et entre les marchands, les troupes de soldats royaux et les villageois, Izanami ne s'y retrouvait pas.

Aujourd’hui, Alice, comme à son habitude, se réveilla assez tardivement, emmêlée dans les couvertures de son lit, les cheveux coiffés avec un pétard, et ses petits yeux bleus clignant difficilement, alors qu’elle baillait comme un gros bébé. Elle s’étira langoureusement, et resta encore contre ses gros oreilles, ayant envie de dormir encore un peu, se sentant tellement bien à l’intérieur, au milieu de ses couvertures. Elle bâilla encore, secoua la tête. Sa femme n’était pas là. Sûrement en train de s’entraîner. Alice entreprit alors de se redresser, observant les flammes qui crépitaient, et se frotta lentement les yeux, dans sa fine nuisette blanche. Le réveil, une étape toujours très difficile pour la Princesse de Sylvandell, qui continua encore à bailler, et remua la tête, se massant le cou, en regardant les flammes du feu devant elle. Comme d’habitude, afin que la chambre ne soit pas glaciale, une servante venait en début de matinée, afin d’alimenter le feu qui crépitait toujours pendant la nuit. Entendre les morceaux de bois craquer dans l’âtre était quelque chose qu’elle avait toujours aimé. Pendant plusieurs minutes, Alice resta donc béatement à observer le feu, et se redressa, finissant progressivement par sortir de sa chambre.

Cette dernière se situait dans une partie du Château royal consacrée à ses appartements. Il y avait d’autres pièces, dont sa salle de bains privée, un petit salon de lecture, et quelques autres chambres. Ayano, sa belle-sœur, dormait notamment dans l’une de ses chambres. Sakura avait tenu, compte tenu de leur passé d’esclaves, à ce qu’Ayano ne soit jamais très éloignée d’elle. La petite n’était pas là, devant sûrement être à l’école, et Sakura était, soit en train de s’entraîner dans les montagnes, soit en train de faire un voyage. Alice prit donc un bain, seule, sans déranger ses servantes, puis sortit de ses quartiers, en étant proprement habillée. De longs gants blancs et fins, ainsi qu’une courte robe blanche.

On entrait dans le Château par le biais d’un grand pont, où de nombreuses personnes approchaient, afin de soumettre leurs requêtes au Roi. C’était la séance matinale des doléances. Alice descendit tranquillement, rejoignant la salle centrale du château : la salle de banquet. Quand on entrait dans le Château par la porte principale, on arrivait devant plusieurs petits perrons qui menaient directement à la salle en pierre. Elle était grande, avec une longue table en U, le bout de la table abritant l’imposant siège du Roi de Sylvandell, l’actuel Tywill Korvander, la « Montagne ». Tout autour de la salle de banquet, il y avait d’imposantes cheminées, et plusieurs portes sur la gauche menaient dans les entrailles du château. Il y avait une mezzanine en hauteur, sorte de couloir de passage, qui avait historiquement servi de point défensif, quand Sylvandell avait été envahie par les tribus barbares vivant dans les montagnes.

« Voilà pourquoi, Monseigneur, je pense que l’adoubement de mon fils devrait être envisagé. »

Alice s’approchait de la salle de banquet. Le Roi, son père, une masse imposante de muscles, se tenait sur l’énorme fauteuil. A côté de lui, il y avait plusieurs gardes, mais aussi des conseillers, dont l’Omniprêtre, cet elfe borgne qui faisait office de conseiller personnel de longue date au sein de Sylvandell. L’Omniprêtre assurait aussi la direction de la Cathédrale, étant ainsi le chef du clergé sylvandin. Il existait à Sylvandell depuis un millénaire, et était un ancien militaire très endurci... Un individu qui, accessoirement, terrorisait Alice depuis sa plus petite enfance, avec son œil de verre. L’Omniprêtre s’approcha, et se mit à parler, de sa voix calme et vibrante, à l’homme, tandis qu’Alice mangeait dans un coin.

Les individus se succédaient ainsi. Il n’y avait pas énormément de monde, car l’administration sylvandine avait tenté de réduire les doléances, afin que les requêtes et les demandes soient centralisées autour de la mairie, dans la ville basse. Ceci représentait un considérable gain de temps, et les doléances royales étaient réservées à quelques domaines précis. C’était d’autant mieux que le Roi de Sylvandell n’était guère connu pour sa patience.

Dehors, les gardes surveillaient l’entrée. Comme dans tout château médiéval, l’accès était ouvert aux invités et aux voyageurs, et Izanami ne rencontrerait donc aucun garde. Ce fut ainsi qu’elle entra dans la salle de banquet, alors que les doléances se terminaient.

« Vous êtes la femme qui a réussi à poser problème au Commandeur Mathias », commença l’Omniprêtre en guise de salutations.

En train de boire un chocolat chaud, la Princesse releva la tête, surprise. Le Commandeur Mathias ? Les nouvelles semblaient circuler vite pour qu’ils soient déjà au courant.

« Vous voici donc, lâcha Tywill de sa voix rauque. Mathias est un putain de bon guerrier. Le mettre en difficulté n’est pas réservée aux pédales douces. Je suis le Roi de Sylvandell, Tywill Korvander. »

Alice pencha la tête, se rapprochant lentement, et vit ainsi Izanami... Une femme avec une grosse poitrine. La Princesse connaissait Mathias, un redoutable fauconnier, qui avait un style de combat consistant à utiliser son faucon. Il venait d’une caste guerrière ashnardienne reposant sur l’utilisation des faucons. Le mettre en difficulté n’était pas donné à n’importe qui. Le regard de Tywill se porta alors sur celui de sa fille, qui se sentait toujours petite devant ce géant. Tywill faisait bien dans les deux mètres, et ne portait pas son armure.

« Bienvenue à Sylvandell, ma jolie ! » lâcha-t-il, avec ce tact si particulier qui le caractérisait si bien.

Une fois dans le château, Izanami emprunta un escalier menant tout droit à la salle du banquet. Une fois à l'intérieur, elle découvrit une immense table, à laquelle dinait tout un regroupement de gens: C'était bien la famille royale.
Des banderoles aux couleurs du royaume ornait l'immense salle, et la guerrière assistait à un véritable festin. Un elfe visiblement centenaire était assis aux cotés d'une véritable armoire à glace, qui dégageait un certain charisme. C'était sans aucun doute le roi de Sylvandell.
Mais c'était la princesse qui avait tapé dans l’œil d'Izanami. Elle discernait sous sa robe son corps fabuleux, et sa chevelure d'or la rendait incroyablement pure.
Une voix interpella la guerrière et l'extirpa de ses pensées:

« Vous êtes la femme qui a réussi à poser problème au Commandeur Mathias »

Izanami ne put réprimer un sourire. Et ce fut Tywill qui prit la parole:

« Vous voici donc. Mathias est un putain de bon guerrier. Le mettre en difficulté n’est pas réservée aux pédales douces. Je suis le Roi de Sylvandell, Tywill Korvander. Bienvenue à Sylvandell, ma jolie ! »

Izanami s'empressa de répondre, le sourire aux lèvres:

Enchantée ! Je me prénomme Izanami. J'ai effectivement battu Matthias vu que mon but était de décrocher le poste de Commandeur. A vrai dire, je viens de très loin, et je me suis vite attachée à votre Royaume. Sa sécurité m'importe plus que tout à présent.

Puis, inconsciemment, elle éclata de rire. L'assemblée la regardait étrangement. En plus, ça résonnait dans toute la salle.

"Allez ! festoyons, j'ai pas mangé depuis deux jours moi !"

Izanami prit place aux cotés de l'omniprêtre et attrapa une cuisse de poulet qu'elle s'empressa de dévorer. Elle attrapa le vase de vin et se servit un grand verre qu'elle but cul-sec.
Le tempérament de la guerrière dut plaire a Tywill, car il lâcha un gros rire gras et frappa son poing sur la table.

" Cuisine ! apportez la suite !

Le regard d’Alice croisa celui de la fameuse Izanami, celle qui avait défait le Commandeur Mathias. Elles se regardèrent mutuellement, Alice l’observant de ses beaux yeux bleus. Une femme qui voulait devenir Commandeur... Il n’y avait aucun sexisme dans l’armée, et Alice aurait eu les mêmes appréhensions si un homme s’était tenu face à elle... A cette différence près qu’un homme n’avait pas un aussi joli balcon, ni une aussi belle chevelure. Rejoindre les Commandeurs était long et difficile, mais c’était toujours, pour les Sylvandins, une once de fierté que de voir de puissants étrangers venir de loin pour participer à la vie du royaume. Izanami les rejoignit à la table, sans vraiment y être invitée, et s’assit à côté de l’Omniprêtre, en face d’Alice. Elle cligna des yeux, légèrement surprise, regardant son père. Elle avait déjà pris ses aises, et, à vrai dire, Tywill fut plus amusé qu’autre chose. Il tapa sur la table, avant de parler de sa voix caverneuse. Venant des hauts-fourneaux de la cuisine, dont on pouvait entendre les sifflements, des cuisses de poulet furent offerts à Izanami, ainsi que du pain.

« Vous avez l’air d’en avoir dans le pantalon, lâcha Tywill. Si ma fille avait seulement un grain de votre insolence... »

L’intéressée se mit à légèrement rougir, ses joues s’empourprant, et elle continua à boire son chocolat chaud, sans rien dire pour le moment. La provoquer était quelque chose que son père adorait faire. L’ambiance était assez bruyante autour de la table, même si la Princesse avait connu pire, notamment le soir. L’essentiel de la table était vide. Alice prit un croissant, et le mangea, tandis que les gens regardaient Izanami.

« En théorie, vous devriez être reçue comme candidate, annonça l’Omniprêtre. Nous vous fournirons un logement dans les prochaines semaines, le temps de mener sur vous une enquête... Rien de bien choquant, il s’agit juste de s’assurer que vous n’êtes pas recherchée par les autorités ashnardiennes. »

C’était la procédure classique, tout comme fournir un logement. Il s’agirait probablement d’une maison dans les plaines, vu qu’il était de plus en plus difficile de trouver des logements dans la ville basse. Quant à la ville haute, pour en bénéficier, Izanami devrait être un Commandeur. En attendant, elle logerait donc au château. Tywill continuait à manger avec appétit, dévorant les cuisses de poulet, tandis que la Princesse regardait essentiellement Izanami.

« Une chambre d’hôte vous sera fournie », intervint-elle alors.

Il ne faisait aucun doute qu’Izanami serait reçue, si elle avait tenu tête au Commandeur. Il faudrait ensuite que l’enquête préliminaire se termine, et qui permettrait de déterminer si elle n’était pas une criminelle, d’un point de vue ashnardien. L’Empire était, d’un point de vue administratif très organisé, une missive serait envoyée au Palais impérial, et une réponse serait renvoyée. Ensuite, Izanami commencerait sa formation.

« Le problème, c’est que nous manquons de chambres d’hôtes, concéda l’Omniprêtre. Le château n’est pas bien grand, et se remplit de plus en plus. »

Tywill poussa un grognement. Alice, qui, certes, n’était pas une femme forte, se permit d’intervenir encore :

« Il y a une chambre dans mes appartements. Elle pourra y loger... Si elle le souhaite. »

Une moue traversa le visage de Tywill. Pouvait-on faire confiance à Izanami ? Qu’elle ait été introduite par un Commandeur, Tidor, était un gage de confiance, mais tout le monde savait que la Princesse était essentielle pour le royaume. Sa mort signerait la fin des Korvander, soit la fin de la lignée royale, la fin de Sylvandell. On pouvait donc aisément comprendre pourquoi Alice faisait l’objet d’une forte protection. L’Omniprêtre murmura quelques discrets mots dans l’oreille du Roi, qui hocha la tête.

« Soit. Tu lui montreras sa putain de chambre, Alice. »

Un sourire traversa le visage d’Alice, révélant ses belles dents blanches. Elle regarda ensuite Izanami.

« Ce sera avec plaisir. »

-« Vous avez l’air d’en avoir dans le pantalon. Si ma fille avait seulement un grain de votre insolence... »

Alice s'empourpra. Apparemment, leur rapports père/fille n'étaient pas excellent.
Et pandant toute la durée du repas, Izanami ne pouvait s'empêcher de regarder la princesse. C'était vraiment une femme magnifique, à la pureté inégalable, et au corps digne d'une déesse...

--"En gros, c'est une bombe sexuelle", pensa Izanami.

Vers la fin du repas (il était déjà assez tard), Tywill et l'omniprêtre durent délibérer du sort d'Izanami :

-« En théorie, vous devriez être reçue comme candidate. Nous vous fournirons un logement dans les prochaines semaines, le temps de mener sur vous une enquête... Rien de bien choquant, il s’agit juste de s’assurer que vous n’êtes pas recherchée par les autorités ashnardiennes. »

Izanami acquiesça. En revanche, elle ne voyait pas vraiment ou elle pourrait loger cette nuit.

-« Une chambre d’hôte vous sera fournie »

Cette fois ci, ce fut la princesse elle même qui intervint. C'était donc ça être commandeur. Elle n'avait pas que la charge de la sécurité du Royaume sur les épaules. Elle avait aussi accès aux traitements de faveurs et autres affinités.
En revanche, l'omniprêtre était un peu réticent à la requête de la princesse:

-« Le problème, c’est que nous manquons de chambres d’hôtes. Le château n’est pas bien grand, et se remplit de plus en plus. »

Tywill émis un grognement, mais la princesse (qui semblait plus déterminée que jamais) relança la demande:

-« Il y a une chambre dans mes appartements. Elle pourra y loger... Si elle le souhaite. »


L'ambiance était pesante entre les membres de la famille royale: La sécurité de la princesse était en jeu, et l'on se demandait si les intentions d'Izanami étaient réellement bonnes.
L'Omniprêtre glissa quelques mots à l'oreille de son roi, qui accepta la requête de sa fille.

-« Soit. Tu lui montreras sa putain de chambre, Alice. »

Sur ce, la princesse se leva. Izanami fit de même, et après avoir salué l'assemblée, elle quitta la grande salle. Elle se dépêcha de rejoindre la princesse qui montait les escaliers menant aux appartements personnels.
Bizarrement, Izanami n'osait rien dire. Elle espérait juste que la soirée serait agréable.

Alice était une fine observatrice. C’était une qualité visiblement inhérente aux femmes, et elle avait ainsi remarqué que, pendant tout le repas, Izanami n’avait pas cessé de l’observer, comme si ses yeux étaient aimantés par elle. Il était difficile de se méprendre sur l’origine de ce regard, sur ce qu’il transmettait, et sur ce qu’il signifiait. La Princesse savait qu’elle était d’une grande beauté, un cadeau qu’elle avait clairement reçu de sa mère. A dire vrai, elle ressemblait nettement plus à sa mère qu’à son père, ce qui avait toujours déçu ce dernier. Alice était probablement la Korvander la plus fragile de la lignée, une brindille dont le corps ressemblait à une poupée de porcelaine. Izanami lui emboîtant le pas, la Princesse s’éloigna de la salle de banquet, montant le long d’un escalier en colimaçon qui l’amena dans ses appartements. Le Château était assez petit, et elles n’eurent pas à marcher trop longtemps avant d’y entrer. On reconnaissait l’entrée de ses appartements à une double porte en bois, avec deux gardes devant. Alice leur sourit.

« Cette femme m’accompagne, expliqua-t-elle.
 -  Elle devra déposer ses armes, répliqua un garde. Le protocole l’exige. »

Alice haussa les épaules. Izanami n’était pas encore Commandeur, et devait donc se plier aux règles du protocole. Le second garde s’approcha d’elle, afin de récupérer ses armes, et le premier utilisa une sorte de bijou dans un collier. Il n’émit aucune lueur en inspectant Izanami, signe qu’elle n’avait plus d’arme sur elle. Les portes s’ouvrirent sur elle.

Les quartiers d’Alice étaient décorés dans une dominance rouge. Il y avait de confortables tapis rouges sur le sol, de la moquette dans les chambres. Il s’agissait d’un couloir avec plusieurs portes à droite et à gauche, et, au fond, une sorte de petit salon, avec une seule porte, sur la droite, menant dans la chambre de la Princesse. Les appartements étaient loin d’être aussi grands que ceux d’autres seigneurs ashnardiens, mais le Château royal était plutôt petit. Sylvandell, après tout, restait un royaume très petit. Alice ouvrit une porte sur la gauche, montrant une pièce avec un beau lit deux places, quelques meubles, dont un bouquet de fleurs.

« Je te propose cette chambre, Izanami. Je pense qu’elle devrait t’aller. »

La Princesse se retourna ensuite vers la guerrière avec un léger sourire sur les lèvres. Elle s’assit sur le rebord du lit, et l’observa silencieusement, avant de laisser libre court à sa curiosité :

« Alors, dis-moi... Pourquoi as-tu eu envie de devenir Commandeur ? Est-ce parce que tu étais enthousiasmée à l’idée d’être sous les ordres de celle qu’on surnomme le ‘‘Joyau de Sylvandell’’ ? »

Alice se vantait d’autant plus qu’Izanami ne serait pas sous ses ordres, mais sur celui de son père. En réalité, par cette question, elle voulait juste la piéger. La Princesse était espiègle, mais c’était dans son tempérament.

Les deux jeunes femmes arrivèrent enfin dans les appartements royaux de la princesse. Deux gardes gardaient l'entrée, et Alice s'empressa de leur faire passer l'information:

« Cette femme m’accompagne.
 - Elle devra déposer ses armes. Le protocole l’exige. »

Izanami s'executa, et un des gardes s'approcha d'elle pour prendre ses armes, puis agita un petit collier autour de son corps. L'artefact ne réagit pas, et le garde laissa entrer la guerrière dans les appartements. Les lourdes portes de bois se refermèrent, et Izanami se retrouva seule avec la princesse.

« Je te propose cette chambre, Izanami. Je pense qu’elle devrait t’aller. »

Izanami acquiesça: cette chambre était parfaite ! Le lit semblait douillet, confortable... Un véritable sentiment d'intimité l'envahi. La princesse s'assit sur le rebord du lit, et observa silencieusement son hôte.

« Alors, dis-moi... Pourquoi as-tu eu envie de devenir Commandeur ? Est-ce parce que tu étais enthousiasmée à l’idée d’être sous les ordres de celle qu’on surnomme le ‘‘Joyau de Sylvandell’’ ? »

Izanami réfléchit quelques instants. Avant de rencontrer la famille royale, elle n'avait jamais vu le visage d'Alice. Ni son corps, son visage ou son odeur corporelle (Izanami a un bon odorat). Mais maintenant que les deux femmes s'étaient rencontrées, la guerrière pouvait admettre que oui, elle était enthousiasmée d'être sous ses ordres.

-"En fait... Être sous vos ordres m'honore beaucoup. Et je dois dire que oui, je suis enthousiasmée. Très enthousiasmée...

Izanami alla s’asseoir à coté de la princesse. Et là, le fait d'être si près d'Alice décupla la sensation de chaleur située au cœur son bas ventre.
C'est là qu'elle réalisa: Pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas profiter de la présence de la princesse ? Elle la regarda dans les yeux et défit le noeud de son kimono

-"Excusez mon impolitesse princesse, mais je me dois de vous embrasser.

Et Izanami l'embrassa. Elle sentit toutes ses appréhensions s'envoler; ce début de soirée s'annonçait sous les meilleurs auspices.

« En fait... Être sous vos ordres m'honore beaucoup. Et je dois dire que oui, je suis enthousiasmée. Très enthousiasmée... »

Alice en fut d’autant plus flattée qu’Izanami n’était pas vraiment sous ses ordres. A Sylvandell, l’héritier du trône n’avait qu’une autorité morale, dont la portée dépendait de son charisme. Et Alice n’était pas vraiment considérée comme une souveraine à la poigne de fer, avec son petit corps fragile, et sa forte beauté. Autant d’éléments qui amenaient les gens à parler dans son dos, et à la prendre pour une idiote. Toutefois, croire qu’Alice était écervelée était une erreur, car la femme était instruite et cultivée. Elle était certes candide, mais faisait preuve d’une vivacité d’esprit qui faisait que beaucoup d’essayistes politiques sérieux pensaient que, sous son règne, la tradition guerrière et belliciste de Sylvandell serait atténuée, afin de s’orienter vers la diplomatie. Un choix qui effrayait son père, mais qui, à vrai dire, semblait crédible. Alice y réfléchissait, baissant sa garde, et Izanami en profita, s’asseyant à côté d’elle. Elle l’observait avec attention, et, en d’autres circonstances, la Princesse aurait sans doute fait plus attention à ce genre de détails, mais il fallait admettre qu’elle était préoccupée.

Izanami lui parla, et elle écouta distraitement, avant de tiquer sur le mot « embrasser ». Sa tête se tourna et elle cligna des yeux, étonnée, avant de sentir Izanami se pencher sur elle, afin de l’embrasser goulument. Clignant des yeux, surprise, Alice ne trouva pas quoi dire, sentant Izanami poser sur elle ses lèvres.

*Mais que... ?!*

Ce contact était tellement inattendu qu’elle avait été, à juste titre, surprise. Prise au dépourvu, elle fronça les sourcils, sentant son cœur battre la chamade. Il est vrai qu’Izanami était belle, mais, de là à lui sauter dessus... Diable, Alice était une Princesse, après tout ! Il fallait croire que cette femme n’avait aucun respect des convenances sociales... On n’embrassait décemment pas une Princesse comme une vulgaire paysanne qui vous faisait de l’œil. Ceci dit, elle devait bien reconnaître qu’Izanami embrassait très bien. Alors, Alice remua lentement sur le lit, et prolongea un peu le baiser, avant de le rompre. Elle sourit légèrement, et secoua la tête, faisant virevolter ses longs cheveux.

« Ma foi, vous n’y allez pas par quatre chemins, vous... »

Son sourire s’élargit un peu plus, révélant ses belles dents blanches, et elle tendit sa main, caressant la joue d’Izanami.

« Mais je vais prendre ce baiser rapide et inattendu pour l’indéfectible preuve de votre motivation à œuvrer pour le bien commun de Sylvandell. »

Izanami avait peut-être remarqué que la Princesse n’avait pas appelé la garde, alors qu’elle aurait été dans son bon droit de le faire. Alice attendit donc un peu, avant de rajouter, en penchant légèrement sa tête.

« Mais vous ne comptiez pas vous arrêter à un simple baiser, hum ? Surtout si j’en juge la difficulté par laquelle votre kimono a du mal à tenir... Alors... »

Et elle décida de passer au tutoiement, poursuivant :

« Montre-moi... Poursuis ton œuvre... »

Une fois embrassée, la princesse sembla particulièrement étonnée. Mais elle ne s'en offusqua pas, bien au contraire.

« Ma foi, vous n’y allez pas par quatre chemins, vous... »

Elle semblait plutôt approuver le fgeste d'Izanami.

Mais je vais prendre ce baiser rapide et inattendu pour l’indéfectible preuve de votre motivation à œuvrer pour le bien commun de Sylvandell. Mais vous ne comptiez pas vous arrêter à un simple baiser, hum ? Montre-moi... Poursuis ton œuvre... »

C''est à ce moment qu'Izanami prit conscience que sa vie allait changer. Elle savait déjà qu'elle n'avait pas à s'inquiéter pour son poste de commandeur, car elle l'aurait à coup sûr. Et ce qui la réjouissait plus encore, c'est le fait d'être au service de la princesse.

Izanami ne dit rien. Elle se contenta de hocher la tête de gauche à droite avant d'allonger la princesse sur le lit. Et sous l'effet du plaisir qui l'envahissait, elle sentit le plaisir qui l'envahissait: une sensation exquise qui semblait remontait le long de son corps de plus en plus humide. Izanami se cambra, et plaqua son avant-bras sur l'un des seins d'Alice. C'était sans doute pour trouver un appui, car elle tira définitivement sur le nœud qui retenait son kimono. Celui ci s'affaissa sur le lit, et découvrit sa poitrine relativement opulente qui semblait gonflée sous l'effet de l'excitation.

Des femmes entreprenantes, Alice en avait connue un certain nombre. Cirillia avait été la première d’entre elles, et était celle qui lui avait ôté sa virginité. En somme, la Princesse n’avait rien contre les femmes un peu dominantes, bien au contraire. Izanami, et on pouvait le lire dans ses yeux, était visiblement très excitée par l’idée de coucher avec la Princesse... Ce qu’on pouvait comprendre. N’était-elle pas, après tout, le « Joyau de Sylvandell » ? Une femme dont on vantait la beauté dans tout Ashnard ? Il était donc normal que la perspective de coucher avec elle excite les gens, et Alice s’en sentait flattée. La main d’Izanami se posa sur son torse, et la força à se coucher sur le lit. La Princesse rougit légèrement. Elle ne connaissait pas cette femme depuis plus d’une journée, et, pourtant, elle lui offrait son corps, dans un endroit particulièrement intime : sa chambre, et son lit.

*Diable, je dois vraiment être une traînée... Mais il faut dire que j’ai été bien formée...*

Que ce soit Cirillia ou encore Sakura, Alice avait eu l’occasion d’explorer en profondeur tout ce que le sexe avait à offrir, de découvrir ses fantasmes, de les expérimenter, et de développer un fort rapport avec le sexe. La Princesse était devenue ce qu’elle était, et, si Izanami était appelée à devenir Commandeur, elles se reverraient fréquemment. Se mordillant les lèvres, la Princesse sentit sa respiration s’affaiblir, et sa gorge s’assécher, quand elle vit Izanami défaire son kimono, exhibant ses lourds seins. Elle rougit à nouveau, se mordillant les lèvres, devant cette belle poitrine, très bien développée. A côté des seins d’Izanami, même ceux d’Alice avaient l’air petits ! Déjà qu’elle trouvait les siens lourds... Cette belle femme devait avoir des reins incroyables pour porter de tels obus.

Alice frissonna, serrant ses mains sur le lit, et se redressa lentement, afin d’aller porter ses lèvres contre l’un des seins de la femme. Elle le prit en bouche, tout en posant ses mains sur le kimono pourpre de sa partenaire, le faisant lentement glisser le long de sa corps, exhibant progressivement chaque centimètre de sa belle peau chaude. Elle frotta avec ses gants les hanches de la guerrière, sentant sa force et sa douceur, puis suça son sein, poussant des gémissements. Avec sa langue, elle titillait le téton de la femme, plantant légèrement ses dents, uniquement afin d’exciter un peu plus sa belle partenaire.

« Mmmmh... » gémit-elle.