Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Dictature d'Ashnard => Discussion démarrée par: Mélinda Warren le jeudi 26 avril 2012, 16:15:28

Titre: La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 26 avril 2012, 16:15:28
« Ne... Ne me faites pas de mal... Pitié... »

A genoux devant elle, la religieuse, mains jointes, le corps dissimulé dans sa longue robe de sœur, implorait la miséricorde de Mélinda, qui poussa, depuis le fauteuil lui servant de trône, un long soupir. Diriger un harem de sa taille, c’était savoir constamment se renouveler et améliorer le stock. Mais elle n’aurait jamais cru que ce renouvellement amènerait ses contremaîtres à lui rapporter une religieuse ! Une nonne, qui plus est !

« Dieu vous implore de ne point me faire souffrir... » psalmodiait la jeune femme, complètement terrorisée, s’agrippant à sa croix comme à une bouée de sauvetage.

La jeune femme venait de loin, puisqu’elle arrivait tout droit d’un prestigieux couvent de l’Ordre au sein de Nexus. Les hommes de Mélinda avaient réussi à la capturer, et Mélinda ne doutait pas que cette capture s’était faite après un pari idiot dans une auberge, l’alcool aidant : « Et si on capturait une religieuse ? Tu sais, une chieuse qui passe son temps à invoquer Dieu, à emmerder son monde avec ses prières, et qui ne sert à rien ? Ça serait un cadeau formidable pour Mélinda, non ? » Elle ignorait comment ils avaient fait, mais ils avaient réussi à lui rapporter une religieuse dans le lot de nouveaux esclaves !

*Mais qu’est-ce que je vais bien faire d’une religieuse, moi ?!*

La jeune femme continuait à prier. Elle se tenait dans les derniers étages du vaste harem de Mélinda, dans une immense salle en forme de demi-cercle, et qui comprenait plusieurs strates. Mélinda était au fond de cette pièce, sur un trône, avec deux nekos qui tournaient autour de ses jambes, les léchant et les embrassant. Il y avait plusieurs gardes, de grandes fenêtres permettant de voir la vaste cité d’Ashnard, et d’autres esclaves, comme une sirène qui se promenait le long de canaux aquatiques circulant sous cette pièce, et permettant d’accéder dans les profondeurs du harem, et même de rejoindre les canalisations de la ville.

« Ô Seigneur, protège-moi de...
 -  Qu’on lui retire sa putain de croix ! » s’exclama alors Mélinda.

La jeune femme sembla se crisper, et un garde s’avança vers elle. Elle tenta de se défendre, mais se reçut une gifle qui l’envoya en arrière. Le garde en profita pour récupérer la croix, et la balança sur le sol.

« T’ai-je dit de la frapper, sombre crétin ?!
 -  Je...
 -  Déjà qu’elle ne vaut pas grand-chose, pauvre imbécile, si en plus tu me l’abîmes... ! Recommence ça encore une fois, et tu finiras dans les cachots, mais pas du côté que tu préfères ! »

La religieuse entreprit de se relever. Sonnée, elle avait toujours son long manteau empêchant de voir ses formes, et Mélinda ordonna qu’on le lui retire, « sans la frapper ». Frêle comme elle était, la religieuse n’avait de toute façon pas les moyens de résister. On lui ôta d’un coup sec son manteau, et Mélinda la vit de dos, et fronça les sourcils en voyant une longue chevelure argentée, si longue qu’elle descendait jusqu’aux pieds de la femme. On la retourna, et Mélinda vit une jeune femme (http://i208.photobucket.com/albums/bb262/forgottenlover363/Anime%20Album/eve.jpg) assez fragile, mais relativement belle.

« Voilà qui est intéressant... commenta, avec un sourire, la vampire.
 -  Je... Je vous en prie... Ne me faites pas de mal ! »

Se relevant, Mélinda s’approcha de la religieuse.

« Tu es à moi, petite sotte... Pourquoi voudrais-je que ma marchandise se blesse ? Il n’y a que les Dieux qui aiment voir souffrir leurs ouailles...
 -  N-Non... D-Dieu, il... Il me protège ! »

Soupirant, Mélinda se rapprocha de la croix de la jeune femme.

« Tu veux dire que cette croix est ton bouclier, c’est ça ? »

Comme la religieuse ne répondit pas, Mélinda prit ça pour un « Oui ». Levant son pied, elle l’abattit franchement sur la croix en bois, la pulvérisant. La nonne se contenta de sursauter, et versa quelques silencieuses larmes.

« Voilà pour ta protection divine...
 -  Vous n’avez pas le droit de... ! »

Mélinda posa un doigt sur les lèvres de la religieuse.

« Comment une si belle femme peut-elle rejoindre l’Ordre ?
 -  Ça... Ça ne vous regarde pas...
 -  Bien sûr que oui. Tu es mon esclave...
 -  Non ! » répliqua la femme.

Mélinda soupira, et se retourna.

« Emmenez-là dans sa chambre... Je m’occuperai d’elle plus tard... »

La vampire alla s’asseoir sur son trône, et laissa ses nekos lui lécher les pieds.

*Je crois que je déteste les religieuses...*

Son souhait initial était de revendre la religieuse au premier bordel venu, mais, maintenant qu’elle avait vu la marchandise, elle se demandait si elle ne pouvait pas en faire quelque chose de plus utile... Le harem de Mélinda était après tout aussi une belle maison close.

Le harem était bâti au centre de la capitale impériale. Il se trouvait le long d’un des grands boulevards de la ville qui menaient au Palais impérial, dans le quartier huppé de la ville, bien loin des bas-fonds. Des rues énormes et propres, calmes et apaisées, où des patrouilles impériales se promenaient constamment dans de belles et impressionnantes armures. Le harem était un grand immeuble qui était entouré par une énorme muraille, avec des patrouilles autour. Il y avait deux entrées. L’entrée principale, pour les clients, était constamment ouvert. Elle débouchait sur un petit jardin avec une fontaine, qui conduisait ensuite dans le harem, menant dans un immense hall d’accueil. Des hôtesses se chargeaient généralement d’orienter les clients vers la maison close du harem, ou vers le quartier des esclaves.

La seconde entrée du harem était à l’arrière. C’était une espèce d’entrepôt, surveillée également, où on amenait les esclaves. Il faisait mauvais genre de faire entrer les esclaves par la même porte que les clients. C’était une sorte de grosse écurie avec de nombreux gardes.

Pour le reste, le harem avait aussi un grand jardin intérieur, qui était interdit aux clients, réservé uniquement au personnel des lieux, soit les prostituées, les gardes, et les esclaves. C’était un jardin assez luxuriant, où l’air était assez bon. Le harem en lui-même se divisait en plusieurs parties.

Dans les profondeurs du harem, on trouvait les égouts. On pouvait rejoindre les cachots depuis les égouts en passant par les voies d’eau. Mieux valait avoir une bonne respiration et savoir nager vite. La sirène de Mélinda empruntait des chemins détournés afin d’éviter les pièges bâties dans les égouts, ainsi que les monstres qui y rôdaient, mais certains plan de la ville affirmaient qu’il était possible d’accéder au harem par là. Au-dessus des égouts, on trouvait la prison privée du harem, avec une salle de torture, où on y enfermait les esclaves récalcitrants. Les cachots étaient froids, sinistres, avec des gardes, et naturellement interdits à la visite. Les invités qui se faisaient surprendre étaient parfois éconduits, constamment molestés.

Au-dessus des cachots, on trouvait, tout naturellement, les premiers étages. Il y avait les salles de réception, des halls d’accueil, et c’était ici que Mélinda organisait des réceptions. Un gala d’esclaves, par exemple, ou une simple réception huppée... Juste au-dessus des premiers étages, il y avait le bordel. Un ensemble de couloirs, des gardes élégants. Les prostituées de Mélinda n’étaient pas toutes des esclaves, mais elles portaient toutes avec elles un collier avec un pendentif où il était écrit « MW », afin qu’on sache de qui il s’agissait.

Après le bordel, il y avait les derniers étages du harem : le quartier des esclaves, un ensemble de chambres et de lieux communs interdits à la visite, et, tout en haut, les quartiers privés de Mélinda, avec un Portail qui permettait de rejoindre la Terre. On pouvait donc résumer l’organisation du harem ainsi :

(http://img76.xooimage.com/files/4/7/8/harem-33ed5d2.png)

Des ascenseurs privés inspirés de la technologie tekhane permettaient également de rejoindre rapidement les derniers étages, mais ils étaient, là aussi, interdits. Le harem avait sa propre défense privée, mais Mélinda pouvait aussi compter sur ses appuis au sein de l’Empire pour obtenir des renforts en cas d’attaque. Il fallait également tenir compte des dispositifs de défense tekhans qui étaient dressés dans les couloirs du bâtiment. Il y avait notamment les habituels caméras de sécurité, mais qui fonctionnaient de manière automatique. Chaque fois que quelqu’un entrait dans son champ, la caméra cherchait sur son corps un signe indiquant qu’elle faisait partie du personnel du manoir ou simple invité. En fait, à chaque fois qu’un invité entrait dans le harem, il recevait un badge, qui disposait d’une empreinte magique, que la caméra reconnaissait. Ceci permettait donc de déclencher automatiquement l’alarme si un intrus était repéré. Dans ce cas, de lourdes herses en acier trempé s’abattaient dans le secteur où l’intrus avait été récupéré pour l’enfermer.

Ayant déjà été attaquée à plusieurs reprises, Mélinda ne rigolait pas avec la sécurité.

[HRP - Pardonne l'aspect rudimentaire de ce schéma ; il n'est pas à l'échelle.]
Titre: La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Chasseur le vendredi 27 avril 2012, 21:11:44
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 28 avril 2012, 00:04:35
Les larbins finirent par dire à Mélinda les secrets de cette histoire de nonne. Ils lui expliquèrent que cette pouilleuse n’était justement pas une pouilleuse, mais qu’elle était la fille d’un riche marchand de Nexus. Une tactique en vogue, même à Ashnard. C’était sans doute le seul véritable intérêt de l’Ordre. Avec sa belle tête, Eve aurait probablement son époux, et, pour éviter que le mariage ne soit annulé lorsque le mari ne la verrait pas saigner sur le lit conjugal, les parents l’avaient foutu au couvent. Il existait certes des méthodes permettant de recoudre l’hymen, mais il en existait d’autres permettant de voir les trucages. Ses hommes lui affirmèrent qu’ils n’avaient pas violé la nonne, et elle fut tentée de les croire.

*Je ne vois toujours pas ce que je peux faire d’elle… Personne ne voudra comme esclave la fille  d’un riche marchand… Les risques sont bien trop élevés… Je peux éventuellement toujours la rançonner… Ou la conserver comme prostituée… Mais, connaissant ces couillons, ils ont du se faire poursuivre… J’aurais donc tout intérêt à la restituer, avant que les autorités ne s’en mêlent… Je ne veux pas d’un esclandre dans mon harme, ça fait mauvais genre.*

Mélinda continuait ainsi à réfléchir, et les deux nekos continuaient tendrement à lécher ses pieds. Ils devaient bien faire ça depuis trois heures, mais ça ne semblait nullement les déranger. Mélinda observa alors dans un coin une esclave qui était bien prise. Elle avait un  gag ball sur les lèvres, un bandeau autour des yeux, et une espèce de ceinture surmontée de deux godes qui s’enfonçaient intensivement dans son corps. Elle était attachée par des chaînes, et portait des bas en cuir, de longs gants en cuir, et des espèces de liens entravant son corps. Une espèce de curieux spectacle pervers, qui ressemblait plus à moins à ça (http://nsa21.casimages.com/img/2012/04/13/120413091731982320.png). C’était une « punition/récompense » que Mélinda infligeait parfois aux prostituées les moins productives, afin de les décoincer un peu. Cette jeune femme était là depuis deux heures, et avait eu suffisamment d’orgasmes pour enfanter toute une population. C’était le « supplice de la vitrine ». Dans le harem, certaines femmes étaient en effets mises en exposition, dans des vitrines, et portaient de tels vêtements.

Mélinda songeait à tout cela en sirotant un verre de sang, lorsqu’on finit par lui annoncer qu’une femme venait la voir pour affaires. C’était d’autant plus curieux que la vampire ne recevait personne dans l’heure. Néanmoins, elle ne devait jamais négliger des affaires. Elle autorisa donc à ce qu’on fasse venir ladite femme, sifflotant de son côté assez tranquillement, sereine. Elle réfléchissait à mettre Eve en vitrine… C’était sans doute un bon moyen de la décoincer, après tout. La vampire y réfléchissait quand deux gardes entrèrent, emmenant la mystérieuse femme. En voyant son très joli corps, Mélinda sentit un air pétillant traverser son regard. Une femme qui venait proposer sa servitude ? Parfois, ça arrivait… Et, vu qu’elle n’avait aucun bijou sur le corps, c’était la théorie la plus probable.

La femme se présenta d’emblée comme s’appelant « Chasseur ». Un nom peu banal pour une esclave, d’autant plus que son ton de voix ferme et impérial contrastait beaucoup avec le ton naturel des esclaves. La vampire sentit immédiatement que cette femme annonçait les emmerdes.

« Entrez, Chasseur… Que me proposez-vous ? » demanda Mélinda d’une douce voix.

Chasseur tendit un papier, et le garde le prit. Ses yeux le lurent, et il se mit à éclater de rire à sa lecture.

*Mais qu’est-ce qui lui prend, à ce taré ?!*

Le garde dut s’en tenir les côtes, pleurant à moitié, et l’autre garde, ne comprenant rien, s’empara du papier… Et s’esclaffa à son tour. Les deux gardes finirent par se donner de grandes claques entre eux. Interloquée, Mélinda soupira, sentant le rouge de l’impatience lui monter aux joues, et ordonna à un autre serviteur de le lui apporter. Un neko prit le papier dans sa bouche, et l’apporta vers Mélinda, qui lut le papier… Et éclata à son tour de rire, si bien qu’elle en lâcha le papier, et en eut mal au ventre. L’Ordre… L’Ordre la menaçait !

« Oh, oh mon Dieu, au secours, j’ai failli en faire une crise cardiaque… gloussa Mélinda. Seigneur… Incroyable… Ah, que j’aime ces vieux décrépis de l’Ordre. Leur sens de l’humour est fabuleux… Alors… Alors, c’est vous qu’ils ont envoyé pour me forcer à leur remettre Eve ? Sous peine de… De graves sanctions… Ah bon… »

S’installant un peu mieux sur son fauteuil, Mélinda déchira alors le papier en deux, et le jeta au feu. Reprenant son calme, elle regarda ensuite Chasseur.

« Vous êtes belle, et vous m’avez fait rire. Sachez qu’en temps normal, j’exécute sans me poser les émissaires de l’Ordre. Je n’aime pas ces vieux décrépis qui critiquent l’esclavagisme en développant eux-mêmes un esclavagisme de grande échelle. Je vous offre même l’une de mes petites chéries pour que vous puissiez vous soulager… Depuis Nexus, le voyage a été long. »

L’Ordre n’impressionnait pas du tout Mélinda, et elle l’expliqua alors à Chasseur.

« Comme vous venez de Nexus, laissez-moi vous instruire un peu… Sur Ashnard, l’Ordre Immaculé existe bien, mais il n’a aucun pouvoir autoritaire… Du moins, seulement dans le discours des fanatiques… L’Empereur est la seule autorité que l’Empire respecte, la seule que je respecte. Si vous voulez récupérer Eve, obtenez un décret du Conseil Impérial, mais, même dans ce cas-là, en vertu des lois ashnardiennes, Eve est ma propriété. Je ne suis tenue de la remettre que si un intérêt d’État le justifie. Que voulez-vous que l’Ordre me fasse ? Qu’il m’excommunie ? Je crois que c’est déjà fait… »

Mélinda soupira, et reprit :

« En revanche, si vous en avez assez de servir pour des pingres hypocrites qui prêchent la charité en se prélassant dans des palais, et l’abstinence sexuelle en se tapant je ne sais combien de putes, mon harem est grand ouvert à une beauté comme vous. Et, si vous vous obstinez dans ce fanatisme propre à l’Ordre, mes gardes se feront un plaisir de vous raccompagner dehors… Sans vous molester, cela va sans dire. Je suis hospitalière. Eve est à moi, et elle ne tardera pas à être très heureuse de voir la chance qu’elle a de pouvoir vivre comme servante heureuse dans mon  harem, plutôt que comme servante malheureuse dans votre couvent. »

Le ton de Mélinda montrait l’intense mépris qu’elle éprouvait pour l’Ordre Immaculé, pour sa doctrine ridicule. Elle ignorait qui était Chasseur, mais elle ne devait pas avoir la côte au sein de l’Ordre, pour qu’on l’envoie au cœur de l’Empire, où l’Ordre n’était pas très bien vu, pour accomplir une mission-suicide.
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Chasseur le samedi 28 avril 2012, 18:30:12
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 28 avril 2012, 22:42:59
Femme d’affaires plus terrible que son joli visage d’ange ne le laissait présumer, Mélinda était avant tout une observatrice. Elle ne se contentait pas du langage verbal de ses interlocuteurs, mais aussi, et surtout, du langage corporel, et, partant de là, du langage sanguin. Car le sang parlait aux vampires. Il émettait une douce mélopée qui était très instructrice. Quand Chasseur observa le mobilier, Mélinda la vit s’intéresser à l’esclave qui était ficelée contre un mur, en position de soumise absolue. Un petit sourire de plaisir éclaira les lèvres de Mélinda quand elle sentit le cœur de Chasseur se réveiller, et palpiter un peu plus violemment.

*Ah, ces religieux… S’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer ! Madame serait-elle une soumise qui s’ignore ? Si c’est le cas, alors tu es bien tombée, ma belle…*

Mélinda écouta Chasseur lui répondre. Dans un coin, Eve avait la tête baissée, timide et nerveuse. Une vraie soumise, celle-là aussi… Sans surprise, Chasseur rejeta l’offre de travailler pour Mélinda, mais s’avança lentement vers elle. D’un geste, Mélinda déconseilla à ses gardes de lui foncer dessus. Elle ne lisait pas dans le sang de Chasseur cette ardeur que les guerriers mettaient avant de frapper, cette adrénaline qui palpitait dans le corps. Chasseur se rapprocha, et lui fit une proposition qui élargit le sourire de Mélinda. Elle se sacrifiait pour Eve… Comme c’est mignon !

Mélinda ne dit rien sur le coup, se contentant d’un énigmatique petit sourire, avant de s’enfoncer contre le dossier de son confortable fauteuil.

« Oui, vous avez l’air… Plus intéressant, c’est un fait… »

Mélinda parla alors d’un tout autre sujet, mais qui était naturellement relié à ce que Chasseur venait de dire.

« Vous l’ignorez peut-être, mais j’ai, il y a quelques semaines, subi une violente attaque sur mon manoir terrien. L’attaque était organisée par un puissant démon provenant tout droit des Enfers. Une bête colossale, en tout point de vue… Depuis cette attaque, j’ai décidé de remettre au goût du jour mes protocoles de sécurité, que ce soit dans mon manoir sur Terre, ou dans ce harem. »

Cette attaque avait été organisée dans le but de récupérer l’une des dernières acquisitions de Mélinda, un démon poltron nommé Alexis Midnight, afin de le tuer, le tout pour une histoire de successions. Une sacrée affaire… Depuis cette époque, Mélinda avait en effet revisité la notion de « sécurité ».

« Tekhos ne fournit officiellement pas d’armes à Ashnard ou à Nexus. Le principe de neutralité… Ce sont des règles que le gouvernement tekhan applique scrupuleusement, mais il existe fort heureusement cette chose qu’on appelle le marché noir, et qui permet parfois de se procurer du matériel intéressant. Vous voulez voir ? »

Mélinda appuya sur un petit bouton incrusté dans son fauteuil, et, à côté de ce dernier, à droite comme à gauche, deux panneaux coulissants s’ouvrirent, révélant deux énormes gatlings montés sur des piliers, et qui fonctionnaient à guidage laser. Les viseurs rouges se pointèrent immédiatement sur la belle poitrine de Chasseur.

« Rassurez-vous, mes bijoux sont verrouillées pour le moment… Mais je crois qu’elles vous détectent d’emblée comme une intruse… Les badges, ma chère… J’ignore combien vos hommes sont, mais sachez que ces engins balancent des balles capables de découper un tronc d’arbre, à une vitesse et à une précision qui défie toute résistance. On dit que la foi est un bouclier efficace… Mais je doute qu’il sera suffisant pour résister à des centaines de balles qui pleuvront sur vos complices si ces derniers ont cette idée complètement folle de venir vous secourir. Quant à votre… Comment avez-vous dit, déjà ? Ah, oui… Vos « services »… Vos services contre… Mon esclave, hum ? »

Mélinda se mit à suçoter l’un de ses doigts, laissant planer un silence assez inquiétant, avant de lui balancer :

« Pourquoi paierais-je pour quelque chose que j’ai déjà, ma chère ? Vous savez, je compare un peu votre Ordre à un concurrent. Comme mois, il endoctrine des gens, les dresse, les prive de la liberté au nom d’un idéal. Cet idéal, c’est Dieu, ou, de manière plus générale, la Foi. Chez moi, cet idéal, c’est moi… Vous avez en vous l’âme d’une soumise, car, dans le fond, vous croyez que votre vie est régulée par une entité supérieure. C’est ce qui rend les religieux, soit naturellement soumis, soit complètement fêlés. Je vous ai déjà, Chasseur. Dès que vous avez fait entrer votre joli petit cul bien potelé dans mon harem, vous étiez ma propriété. »

La vampire lui offrit un ravissant sourire, révélant ses canines pointues, et claqua alors des doigts. Immédiatement, un garde poussa Eve, qui poussa un cri de surprise, avant de tomber sur le sol. Mélinda, à aucun moment, ne cessait de quitter le regard de Chasseur.

« « Non ! Non, pitié ! »

Le garde lui arracha une partie de ses vêtements, révélant son dos, provoquant un hurlement, et Mélinda continua à parler, en arrivant à la fin de son exposé :

« Vous m’avez sous-estimé, ma petite. Mais je ne peux pas vous en vouloir… Vous avez l’air de tenir à cette femme, n’est-ce pas ? Peut-être la relâcherais-je… De mon point de vue, l’Ordre ne lui donnera jamais le bonheur ; il l’endoctrinera pour en faire une petite idiote crédule, et elle sera ensuite mariée à un type qu’elle n’a jamais vu. Il la violera dans son lit…
 -  Au secours ! Ne me faites pas de mal !
 -  Il la battra peut-être, si elle n’arrive pas à le satisfaire… Alors que, dans mon harem, elle serait une esclave heureuse et épanouie… Mais passons… Vous allez me lécher les pieds, Chasseur. Vous allez baisser votre si joli corps, tendre votre langue, et lécher mes doigts de pied. Si vous ne le faites pas… Et bien, je pourrais dire que je vous torturerai, mais vous m’avez l’air endurci… Alors, à la place… »

Elle tourna la tête vers le garde se trouvant derrière Eve. Sanglotant, cette dernière était prostrée sur le sol. Le garde leva son fouet, et l’abattit sur son dos, la faisant hurler de douleur.

« AAAAAAH ! Non, non pas ça ! Pitié, AAAAAAAAHH ! »

Mélinda regarda Chasseur. Le garde avait suspendu son geste, tandis qu’Eve se mettait à sangloter. Mélinda était en train de torturer Chasseur. Pas au sens physique du terme, bien sûr, mais dans une autre perspective. Elle répéta alors, en détachant soigneusement chaque syllabe :

« Léchez-moi les pieds. »

Le ton était sans appel.
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Chasseur le mardi 01 mai 2012, 17:17:44
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 01 mai 2012, 20:06:43
Les choses commençaient à devenir intéressantes. Il fallut que le garde fouette une seconde fois Eve pour que Chasseur se décide. Elle fléchit les genoux, tombant à terre devant Mélinda. La position du vaincu. Suçotant l’un de ses doigts avec un sourire en coin, Mélinda l’observait. Bien qu’elle soit une vampire, elle ne doutait pas qu’une guerrière de l’Ordre, si elle devait physiquement l’affronter, la battrait. Mais la force physique n’était pas pour Mélinda la plus efficace des armes. Dès que Chasseur posa sa langue sur les pieds de Mélinda, cette dernière fit signe au garde d’arrêter ses coups de fouet, ce que ce dernier fit. Un silence de plomb s’installa, troublé par les sanglots apeurés d’Eve, et les coups de langue de Chasseur sur ses pieds.

Rien à voir avec les nekos de Mélinda… Chasseur léchait avec bien moins d’énergie, mais elle était plus imposante que de petits nekos dociles et soumis. Mélinda l’observa silencieusement, se délectant de ce spectacle. Chasseur s’était pliée comme un deux face à un flush royal. La sécurité très élevée du harem avait visiblement du la décourager. S’il n’y avait eu que de simples gardes, sans doute aurait-elle eu l’audace d’opter pour la manière forte. Mais il n’y avait pas que des soldats, malheureusement pour elle. Elle avait compris qu’elle était à la merci de Mélinda, et ce qu’elle dit ensuite élargit le sourire de Mélinda. Quand on entendait quelqu’un dire : « Je vous obéirai au doigt et à l’œil », c’était délectable. Elle continua à lécher les pieds de Mélinda, qui la laissa faire, jusqu’à se racler la gorge. Elle le sentait. Chasseur était de plus en plus excitée. Elle avait l’âme d’une soumise. Elle claqua alors des doigts, et on lui apporta Eve, la soulevant pour la jeter à côté de Chasseur.

« Pour commencer, Chasseur, sache que je suis une esclavagiste qui aime faire de l’argent. Mes esclaves sont mes jouets, mes objets, et ma marchandise. Quelle marchande aime abîmer ses propres objets ? Je n’ai fouetté Eve que parce que j’y ai été obligée. Je n’ai aucun intérêt à la battre. »

Mélinda énonçait quelque chose d’assez simple. On avait toujours l’impression que les esclavagistes étaient des bourreaux qui aimaient faire souffrir leurs esclaves. Si c’était vrai pour une bonne partie, Mélinda, elle, faisait exception. Elle préférait des esclaves heureux et sains ; ils rapportaient plus. Qui aurait voulu couché avec une femme cadavérique et couverte de bleus ? On préférait les femmes chaudes, bien en chair, et qui transpiraient de vie.

« Ensuite, ma chère Chasseur, tu dois savoir qu’Eve est une Nexusienne. Une ordonnance impériale a fait des Nexusiens les ennemis de l’Empire. Par conséquent, à moins de disposer d’un sauf-conduit, et à supposer que les gardes et les seigneurs locaux respectent ce sauf-conduit, si je libère Eve, elle se fera capturer par le premier garde qui lui demandera ses papiers. Il l’enfermera dans une cave, la foutra à poil, et la baisera par le cul en la torturant avec du fer rouge. Certains gardes adorent notamment arracher les tétons des femmes pour les forcer à les manger. Tu aimerais te retrouver dans cette situation, Eve ? »

A cette idée, cette dernière eut une nouvelle crise de larmes. Mélinda se tourna vers l’un de ces nekos, et lui caressa la tête.

« Va mander l’un des guérisseurs. Il t’enlèvera ces traces de fouet, Eve. Tu n’as rien fait pour les mériter, donc tu iras bien vite beaucoup mieux, et tu pourras ensuite réfléchir sur ton avenir… Car, à vrai dire, tu ne vaux pas grand-chose comme esclave. Ton statut de noble nexusienne fait que celui qui te prendra risque de s’exposer au courroux des notables de cette chère cité-État. Je vais te laisser une semaine de liberté dans ce harem, Eve. Une semaine où tu verras tout ce qu’on y fait. Si rien ne t’attire, alors j’enverrais une lettre à ta famille pour leur dire d’envoyer des hommes te chercher. Je te demanderais néanmoins de soigneusement y réfléchir. La vie d’une mère de famille est particulièrement maussade et morne, surtout dans les hautes sphères de Nexus. Tu seras constamment entourée de vipères, d’hommes qui chercheront à te séduire pour t’accuser d’adultère ensuite, de traîtres, de flagorneurs, et de menteurs. Paradoxalement, dans mon harem, tu n’as rien à cacher, ni à avoir peur de quoi que ce soit. »

Mélinda connaissait suffisamment les hautes strates du pouvoir pour savoir qu’elle dépeignait la triste réalité du pouvoir. Elle s’extirpa de son fauteuil, et tomba à genoux, afin de prendre le visage d’Eve entre ses mains, et de le caler contre ses seins, en lui caressant les cheveux.

« Là… Sèche tes larmes, ma belle… Je ne suis pas un monstre, tu vois… disait-elle en l’embrassant dans le cou. Je ne te battrais plus, tant que tu ne feras rien de stupide. Mais ne t’avise pas de t’évader, sinon les portes du harem resteront closes quand tu tomberas sur un noble qui, lui, ne verra en toi qu’un jouet sadique sur lequel exprimer sa perversion. D’accord ?
 -  D’a… D’accord… réussit à dire cette dernière en essayant de se calmer.
 -  Bien. Tu aimes les chats ? Car j’en ai beaucoup… Je donnerais ordre que tu en aies un dans ta chambre. Et n’oublie pas. Une semaine… Ensuite, tu prendras ta décision.
 -  Est-ce… Est-ce qu’elle… Est-ce qu’elle restera avec nous ? » demanda Eve en regardant Chasseur.

Mélinda se contenta d’un sourire en retournant s’asseoir sur son trône.

« Vu comment le feu de Chasseur bouillonne, je crois qu’elle ne voit aucune objection à… M’obéir au doigt et à l’œil, comme elle le dit elle-même. Et puis, vos talents peuvent s’avérer utiles, Chasseur… Maintenant, dites-moi… »

Deux gardes avaient relevé Eve pour la conduire vers une salle où son dos serait soigné. Mélinda tourna sa tête vers l’une des esclaves qui était attachée contre le mur, avec des godes dans le corps, et qui se tortillait lentement.

« Je t’ai vu, Chasseur, je t’ai vu voir cette femme, et j’ai senti ton sang s’accélérer en la voyant… Chez nous, on appelle ça « le supplice de la vitrine », mais je ne crois pas que le terme « supplice » soit bien approprié… Certaines de mes esclaves sont affichées en vitrine dans cette tenue, afin d’exciter les clients. Alors, dis-moi… Tu aimerais que je te mette en vitrine ? » lui demanda-t-elle avec un grand sourire.

Mélinda ne doutait pas une seconde qu’elle devait être assez surprenante comme esclavagiste. Neuf esclavagistes sur dix auraient crié sur Eve en lui ordonnant de se taire, sous peine de recevoir d’autres coups de fouet, mais elle avait opté pour une autre méthode. La violence était la dernière arme que Mélinda utilisait, car c’était la plus expéditive, et la plus incertaine. Elle instaurait un rapport de force et d’injustice, et non pas un rapport de respect et de confiance. Quant à Chasseur… Mélinda savait déjà qu’elle avait toutes les chances de finir en vitrine. Elle aimerait encore plus que ses confrères de l’Ordre la voient quand elle serait attachée par les chaînes contre le mur, à subir les caresses des clients et leurs regards libidineux.
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Chasseur le vendredi 04 mai 2012, 23:26:55
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 05 mai 2012, 02:39:14
Chasseur essayait de raisonner Eve, mais c’était peine perdue. Si Mélinda le voulait, elle pourrait aisément convaincre la petite religieuse de devenir à jamais sa fidèle esclave. Mais, pour l’heure, Chasseur l’intéressait plus. Ne se laissant pas si facilement démonter, Chasseur essaya de se contrôler, de rester maîtresse d’elle-même. Elle lui avoua qu’elle préférait mourir, plutôt que des « porcs » viennent toucher à son corps. Ceci déclencha en Mélinda une nouvelle idée, et elle se contenta d’un sourire énigmatique, sourire qui ne se démentit pas lorsque Chasseur se lâcha. Croyant sans doute être en position de force, la religieuse alla jusqu’à « exiger » (oui, « exiger » !) un service de la part de Mélinda. Patiemment, la vampire ne dit rien, attendant que Chasseur ait fini, et, même une fois qu’elle eût terminée, la vampire ne répondit pas.

Silencieusement, elle fixa Chasseur, avant de croiser les jambes, de s’humecter les lèvres, et de lâcher :

« Savez-vous ce qu’est un porc, Chasseur ? Peut-être devrais-je vous attacher par le cou et vous traîner dans une porcherie, ne croyez-vous pas ? De cette manière, quand mes clients poseront leurs mains sur votre cul, vous saurez faire la différence entre une sodomie pratiquée par des cochons, et une sodomie pratiquée par des hommes. »

Mélinda se releva ensuite, et commença à marcher. Son regard était amusé, mais il ne fallait pas s’y tromper ; Mélinda était énervée. Irritée. Elle n’admettait pas qu’on vienne la narguer, qu’on vienne... Qu’on vienne « exiger » d’elle quelque chose. Rien que pour ça, elle avait envie de frapper cette petite salope, de faire disparaître cet air arrogant... Pour qui se prenait-elle, cette conne de religieuse, hein ?! De quel droit venait-elle « exiger » quoi que ce soit ?! S’il y en a une qui pouvait exiger, c’était Mélinda. Mélinda, et personne d’autre !

« Vous devez bien comprendre, ma chère, que j’ai une affaire à faire tourner. Eve est ma propriété, au moins de manière temporaire. L’égalité de traitement entre mes esclaves me contraint à lui faire appliquer le même traitement que je ferais envers n’importe laquelle de mes filles. J’aurais espéré croire que votre dévotion envers les autres vous amènerait à désirer la protéger, mais je constate que, comme c’est le cas avec les religieux, votre foi ne s’exprime qu’à travers les mots. Nous veillerons donc à mettre Eve en vitrine dès demain matin. »

Avec Mélinda, il ne fallait jamais jouer, surtout quand elle avait toutes les cartes en main. Elle décida d’enchaîner, d’enfoncer le clou, et le fit avec un soupçon de sadisme, un grand sourire sur les lèvres :

« Après cinq ou six heures à être en vitrine, même les plus puissants mages et alchimistes ne pourront redonner à cette chère enfant la forme initiale de son vagin. Quand vous la ramènerez au couvent, à Nexus, quand les parents verront que leur fille n’est plus viable, qu’ils penseront, en toute logique, qu’elle a été violée par une bande d’Ashnardiens en série, qu’elle a fait l’objet de tournantes, je crois qu’ils arrêteront de subventionner le logement de cette dernière, et que la réputation de votre si précieux Ordre en prendra un coup. Quant à cette chère Eve, le couvent la lâchera. Les bonnes sœurs affirmeront qu’elle a cédé à la Tentation, les bêtises d’usage. Elle finira pute dans les bas-fonds de Nexus, et sera probablement égorgée par un de ses clients. »

Un récit sinistre, mais qui, pour Mélinda, ressemblait assez à la vérité. Mélinda cessa alors de sourire, et son ton se fit dur, froid, sec, et cassant :

« Maintenant, petite pute, tu vas ouvrir grand tes oreilles, et écouter attentivement. Dès que tes belles fesses sont rentrées dans mon harem, elles ont été miennes. Que croyais-tu ? Que tu m’impressionnerais avec ta foi de merde ? Les religieux haïssent les vampires ; ils voient en nous des êtres maléfiques. Si j’avais la moitié de vice que vous et vos fanatiques me prêtent, je t’aurais fait attacher en place publique, et j’aurais invité le peuple à te lapider, et à te faire enculer par leurs goules. Si je veux que ton cul soit perforé par la queue d’un homme, il le sera. J’ai été bien gentille envers toi en te proposant de pouvoir repartir d’ici, mais sache que c’est moi qui décide comment tu sortiras de ce harem : indemne, ou en plusieurs morceaux. Tu peux d’ores et déjà considérer, pour ton arrogance, ta mission initiale comme un échec. La prochaine fois que tu emploieras le mot « exiger » en me parlant, sache que je serais bien moins conciliante que je le suis maintenant ! Je ne te dois rien. C’est toi qui me doit la vie. »

Elle en avait le teint rouge, et entreprit de se calmer, buvant un peu de sang pour cela. Elle claqua ensuite sèchement sa langue, et lâcha alors :

« Ces petites précisions faites, sache que je suis joueuse. Nous verrons donc si ton jeu me plaît ou pas. Nous allons dire que c’est ta dernière chance de pouvoir profiter de ma générosité. C’est bien parce que tu es belle que je suis aussi gentille avec toi, mais sache que ma patience a des limites. Mettre Eve en vitrine n’est rien par rapport à ce que je peux lui faire. Quand je mentionnais des tournantes, ce n’était pas pour rien. J’ai bien des clients qui ont des demandes bizarres. Des nécromanciens qui aiment voir les capacités sexuelles de leurs zombies, des invocateurs qui ont envie de voir comment leurs démons agissent face à un joli petit cul rond et ferme. Ne doute pas une seule seconde de mon imagination pour te faire comprendre que la mort est parfois le plus doux des châtiments par rapport à d’autres. »

Mélinda parlait sur un ton sec et froid, autoritaire et glacial. Son regard vibrant d’autorité semblait indiquer ô combien elle était sérieuse. En réalité, elle bluffait. Certes, il existait bien des clients de ce genre, mais elle tenait un harem respectable, pas une maison close pour exaucer des fantasmes lubriques qui signifieraient, au pire la mort de ses filles, au mieux les rendre dans un état tel qu’elles ne seraient plus viables avant longtemps. Mais ça, Chasseur n’était pas supposée le savoir. Mélinda voulait que la femme comprenne qu’elle n’était pas en position d’exiger quoi que ce soit.
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Chasseur le mercredi 16 mai 2012, 20:54:33
Titre: Re : La proie aux longues griffes [Chasseur]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 16 mai 2012, 23:58:43
Face à l’arrogance de cette espèce de fanatique, Mélinda avait besoin de se calmer. Dès qu’elle fermait les yeux, elle s’imaginait en train de la torturer... Et elle n’y allait pas de main morte. Malheureusement, Chasseur ne fit rien pour arranger son cas. Non seulement les crises de Mélinda semblaient l’amuser, mais elle lui parlait comme à une espèce de gamine attardée ! Un « problème d’égo » ! Les ongles de Mélinda se transformèrent, sous l’effet de la rage, en griffes, venant découper les accoudoirs du fauteuil, s’enfonçant dans le cuir. La vampire bouillonnait sur place. L’égorger ? Non, trop rapide. La dépecer ? Non, trop classique. Elle voulait que cette salope souffre. Souffre lentement. Souffre terriblement. Elle voulait la massacrer, au sens littéral du terme, et sans ambiguïté. La frapper, la frapper, et la frapper encore. Elle avait envie de massacrer tout un troupeau. Cette saloperie osait se foutre de sa gueule en public ! Au cœur de sa puissance ! Dans ce harem ! Dans cette pièce, dans cette même pièce où, il y a des années, Mélinda avait tué son père ! Ce culot sans bornes était inqualifiable ! Mélinda avait envie d’appeler un nécromancien, afin qu’il puisse ressusciter Chasseur, et qu’elle puisse la tuer, la ressusciter, et la tuer encore !

Chasseur entreprit ensuite de se retirer en une espèce de révérence. Mélinda avait l’impression de cracher la fumée par les narines, et, quand Chasseur lui balança une dague, quelque chose explosa dans la tête de la vampire. Qu’est-ce qui l’avait empêché de sauter sur la gorge de cette traînée, de lui ouvrir d’un coup de griffe son ventre pour la pendre par ses propres intestins, Mélinda ne saurait le dire, mais, lorsqu’elle rouvrit les yeux, Mélinda ne souriait plus. Ses mains cessèrent de trembler, et une lueur de haine mortelle fusa à travers ses beaux yeux.

« Sale pute arrogante, lâcha Mélinda, détachant soigneusement chaque mot. J’offre l’hospitalité à une traînée de religieuse qui vient ici m’assommer avec sa morale de merde pour essayer de récupérer l’une de mes esclaves, j’accepte d’épargner ton petit cul de pétasse, et, en retour, tu me traînes comme une attardée, et tu oses m’attaquer ?! M’HUMILIER ? »

Mélinda se leva alors de son siège, complètement hystérique, les joues rouges, révélant ses canines.

« NON MAIS TU TE PRENDS POUR QUI, ESPECE DE SALOPE ?! Tu crois me faire PEUR ? Tu crois que je vais avoir peur d’une PETITE CONNE QUI IGNORE TOTALEMENT DANS QUOI ELLE A MIS LES PIEDS !!? Je devrais t’envoyer aux mages de l’Empire, je devrais te larguer à des gobelins pour une tournante !!! »

Mélinda poussa un rire hystérique, et ses yeux se fixèrent soudain sur la dague que Chasseur avait lâché. Les gardes, qui avaient tenté d’intercepter Chasseur après l’avoir vu lancer la dague, étaient figés sur place, et chacun se débrouillait pour ne pas regarder Mélinda. Ne surtout pas la regarder ! Elle serait capable de décapiter n’importe qui oserait la regarder ! Mélinda arracha rageusement la dague.

« Quel culot ! Quel... Quel... Foutue SALOPE de merde ! Tu crois me faire peur, petite pétasse ?! Regarde par toi-même ce que je fais de ta saloperie de dague ! »

Mélinda brandit alors la petite dague, la tenant par la main gauche, et l’enfonça dans son épaule droite. La lame ressortit de l’autre côté dans une gerbe de sang. Un rictus de douleur étira les lèvres de Mélinda, et la douleur eut au moins pour effet de la calmer momentanément. Ses yeux continuaient néanmoins à fulminer et à envoyer des éclairs. Elle chancela un peu, avant de se rétablir, et d’arracher la dague, la balançant au loin.

« Je suis une vampire, petite conne. Les tiens ont traqué les miens pendant des siècles. Toi et ta religion à la con, vous nous avez toujours méprisé, car vous êtes contre l’évolution naturelle. Tu n’es qu’une petite humaine insignifiante, et moi, ton évolution. »

La blessure de Mélinda avait en effet commencé à cicatriser, et elle se rassit sur le trône, poussant un long, très long soupir, avant de fermer les yeux, et d’inspirer lentement. Dans sa fureur émotionnelle, la raison venait de s’imposer, et elle eut alors un léger sourire. En d’autres circonstances, ce sourire aurait pu paraître des plus innocents, des plus doux, mais, compte tenu de la récente crise de Mélinda, il sonnait terriblement hypocrite.

« Connais-tu l’histoire de ta religion, Chasseur, hum ? Sais-tu comment les missionnaires de la Foi ont réussi à implanter leur culte un peu partout sur Terra ? »

L’histoire de l’Ordre présentait énormément de similitudes avec l’Église chrétienne de la Terre. Bien trop, en fait, pour que ce soit une simple coïncidence. Mélinda ignorait que c’était là la volonté divine, et soupçonnait l’hypothèse de missionnaires chrétiens ayant répandu la bonne parole en des temps immémoriaux sur Terra.

« On aimerait se dire que la bonne parole, le message d’amour et de tolérance de tes textes sacrés, ont été répandus par l’éducation, par une espèce de lueur divine qui s’est imposée à tous les incroyants. En réalité, la tolérance et l’amour ont été incarcérés à coups de fouets... Au début, tout du moins. Car, après des siècles et des siècles à fouetter le cul et le dos des incroyants, des croyants, des noirs, des femmes, des homosexuels, des elfes, des nains, et de tout ce qui n’était pas conforme à la lubie de quelques fanatiques religieux qui avaient généralement leur queue perdue dans les gorges de quelques gracieuses putes, il a fallu améliorer les méthodes. Je te conseille d’écouter attentivement, Chasseur, car, toi qui aime tant ta foi, tu vas découvrir en pratique la manière dont elle a été inculquée. Sois contente, je vais t’enseigner cette histoire que nul prêtre n’ose vraiment approfondir ! »

Mélinda s’éclaircit la gorge, tenant entre sa main son verre de sang, le faisant rouler, avant de poursuivre.

« La méthode la plus efficace qui soit est d’attacher la victime par les pieds et les mains, en calant son dos contre un tabouret. On le fait ensuite boire... Boire des litres et des litres d’eau, boire tellement que son ventre gonfle, gonfle, gonfle, et gonfle. L’eau lui ressort par le cul, par les narines, ses yeux semblent éclater, et, si la victime ne meure pas en s’asphyxiant, alors elle éclate... Tout simplement. Une autre méthode consiste à pendre quelqu’un par les pieds, et à l’amener discuter avec deux bêtes affamées, généralement des chiens, ou des loups. »

Se raclant la gorge, Mélinda poursuivit son petit exposé de la torture, laissant entre-temps apercevoir à Chasseur tout ce qui était susceptible de l’attendre ici :

« Outre ces quelques techniques un peu primaires, les tiens ont aussi eut l’idée de développer des machines superbes. A part la classique vierge de fer, qu’on ne présente plus, on trouve également le Berceau de Judas. Quelque chose d’ingénieux, et de relativement simple. La méthode consiste à suspendre quelqu’un par le haut, tu vois, et à lui mettre sous le cul une pointe. On suspend la victime à une corde, un genre de treuil, et cette dernière est assise sur une pyramide très coupante. Une sorte de variante grotesque et sanglante de l’acte sexuel. Plus ça avance, plus le trou s’élargit, et la victime monte, descend, monte, descend... Certains récits affirment que des bourreaux expérimentés ont réussi à maintenir leurs victimes en vie pendant des jours, grâce à ce système. Penses-tu que j’arriverais à établir un nouveau record avec toi ? »

Le ton détaché et calme de Mélinda rendait cet exposé encore plus glauque, mais elle n’en avait pas encore fini, et enchaîna sur quelque chose d’autre :

« Mais je pense que le mieux, pour toi, serait de t’appliquer le traitement dit de la fourchette de l’hérétique. Il est tout indiqué, non, vu que son objectif est de permettre de déceler les vrais croyants des faux. Son fonctionnement est assez simple. On te met un collier autour du cou avec quatre pointes, deux en haut, deux vers le bas. Chacune s’enfonce dans ta belle peau, soit deux dans le menton, et deux dans le sternum. La douleur est atroce, je crois, et il faut ensuite que le sujet arrive à dire ‘‘J’abjure’’ pour prouver qu’il a la foi. »

Mélinda s’arrêta alors, se sentant étrangement calme.

« Je pourrais continuer ainsi pendant des heures. Je pourrais te parler des gens qu’on a noyé en les foutant dans des tonneaux remplis de merde et d’urine, et d’autres méthodes très instructives, mais je crois que tu as compris. Tu me prends pour un monstre, petite conne ? Tu crois que ton ordre chevaleresque est bon, juste, qu’il prêche l’amour, la tolérance, le respect envers les autres ? Tu oses me prendre pour une abrutie, alors que tu sers des bourreaux impitoyables ? La religion a toujours été le meilleur instrument de la cruauté, le domaine dans lequel les hommes se sont toujours montrés le plus imaginatif. Les démons s’inspirent même de vous. Un démon n’est pas très imaginatif. Un humain, si. Tu me prends peut-être pour un monstre, mais c’est avec les méthodes de tes semblables que je vais te torturer, ma chérie. Tu crois que tu peux venir ici, te foutre de moi, me balancer un couteau, et ressortir ? Tu te crois dans une saloperie de putain de moulin, ici ? Tu crois qu’on peut se moquer de moi, Mélinda Warren, sans le regretter ? Tu crois pouvoir te dandiner devant moi avec ton joli petit cul en espérant t’en sortir ? Peut-être que tu es totalement cinglée, ma grande, mais je peux te dire que les prochains jours qui vont suivre risquent d’être très longs pour toi. Tu es venu avec ta Foi, et tu repartiras avec elle. Tu m’as montré la propagande angélique de ta religion, tu as voulu récupérer Eve parce que des hypocrites te l’ont ordonné. A quoi pensais-tu, ma poupée ? Tu pensais sauver Eve ?! Sauver Eve en la donnant à des monstres ?! »

L’idée lui semblait tellement absurde qu’elle se mit à en rire.

« C’est dommage, dans un sens. Si tu étais moins conne, j’aurais pu m’amuser avec ton corps. Au lieu de ça, tu vas découvrir par toi-même le vrai visage de ta chère religion. Chaque instrument de torture sur lequel tu vas passer a été utilisé par les tiens à un moment ou à un autre de l’Histoire, et continue encore à être utilisé. Il y a là une espèce de curieuse ironie, tu ne trouves pas ? Mes instruments de torture à moi, tu les as vus. C’est cette femme à qui tu as envié, sans oser te l’admettre, la position. Tu vas pouvoir découvrir les tiens, maintenant. Tu devrais me remercier, dans le fond. »

Mélinda termina en finissant son verre. Sa blessure avait alors totalement cicatrisé.