Le Grand Jeu

Havre de Repos des Pervers(e)s [HRP] => L'Art => Discussion démarrée par: Daclusia Khaleos le mardi 27 octobre 2009, 18:43:37

Titre: La nature n'a plus de lois
Posté par: Daclusia Khaleos le mardi 27 octobre 2009, 18:43:37
Plus de lois. Il n'y a plus de lois. Par on ne sait quel sortilège, la nature a supprimé toutes ses lois, toute sa logique. Chaque espèce rédige ses lois selon son bon vouloir, tandis que l'homme vit dans la peur, divisé et réduit de plus de 75% de sa population.
Des puits de gravité flottent un peu partout, tandis que l'eau est à présent dans les airs, formant des bulles liquides, petites planètes gravitant dans le ciel, nouveau arbres servant de territoire aux rusés singes des mers.

Une tribu s'est justement installée non loin de mon abri -une porte de toilette surplombant les ruines d'une cabine téléphonique-.
Chaque soir, pour rentre en paix chez moi, je me surprends à développer des merveilles d'ingéniosité; me cacher derrière mon doigt, me déguiser en fougère ( BIDOOOOOOOCHE!!!), faire le renard-hibou mort en train de se décomposer...
Si ils m'attrapent, ce sera ma fin. Quoi que... ça reste à voir. Cette tribu semble douée d'intelligence, et pacifique...

Pour l'heure, me voici sur mon terrain de chasse privilégié: la cour de récréation d'une école maternelle. Je risque gros, puisque des petits ponays y ont élu domicile. Mais, avec de la chance, un anaconda sodomite tuyauricole aura trouvé la mort dans un puits de gravité, et me servira de pitance. Si j'ai vraiment de la chance, je trouverais une petite fille. Un plat de choix, qui de plus me permettra de nourrir Paupaul, Roger, et Pedobear, mes animaux de compagnie.
J'avance prudemment parmi les décombres. Manquerait plus qu'un diable à ressort me joue le mauvais tour d'alerter les ponays. Je trouve des morceaux de cadavres. Trop fermentés, malheureusement, pour qu'ils puissent être ingérés. Ils ont déjà développé le sellenium. Par crainte d'être contaminé, j'effectue un repli stratégique, jugeant que m'aventurer plus loin comporterait de trop gros risques, mais également car j'ai repéré l'antre d'une araignée cabinericole. Prudemment, je recule. Prudemment et lentement. Mais pas assez, visiblement, puisque je frôle le piège de l'arachnide: un fil de soie radioactive, reliée à un phonographe, système d'alarme de fortune de toute l'école.

Je cours. C'est ma seule et dernière option. Alors que s'écoulent les notes d'une chanson de Patrick Sébastien, j'entends derrière moi le hennissement diabolique des petits ponays, et un rapide coup d'oeil me permet d'apercevoir, entre les nuages de poussière et les rayons laser-arc-en-ciel-multicolore-puffy-pouffiasse, leurs esclaves. Les noëlistes JV.com du forum 12-15, 15-18. Leurs cris de guerre, ignobles, dénués de sens, borborygmes sans nom et sans contrefaçon -made in China-, résonnent dans les couloirs froids et glauques de ce qui aurait pu être une rue de St-Nazaire,  de par ses couleurs et son ambiance: « ixdé », « aulole dofusse », « noube », tant d'atrocités que je ne peux les retranscrire sans devenir fou.

Leurs pratiques sont fameuses dans le monde entier. Fous assoiffés de sang, ils immolent par la guimauve les « hérétiques » qui remettent en doute leur « sainte parole » selon laquelle le grand ponay argentin des collines du sud-est, au fond à droite derrière la grande faille, se verra chevauché par la grande chèvre-licorne aux cornes si brillantes et glissantes. Ils disent que le monde est né depuis ces fécondes collines, qui représentent l'entrée de la corne unique de la chèvre dans la chair du ponay céleste, créant ainsi le monde.


Des tarés religieux qui n'ont rien comprit à leurs cours d'éducation sexuelle selon moi. Mais ils ont des manières particulièrement horribles de torturer les gens. Le raconter maintenant n'est peut être pas une bonne idée si je ne tiens pas à finir par les tester.
Ma fuite dure depuis une bonne demi-heure. Ils sont plus endurants que moi, et eux ont mangé. Ils ne sont plus qu'à quelques centimètres de moi... Mais heureusement, j'ai deux tours d'avance sur eux.  Ils disparaissent au bout du couloir suivant, bien décidés à refaire leur retard. Malheureusement pour eux, j'arrive près de mon ticket de sortie. Un tuyau, un tuyau que je connais bien. Un tuyau que j'ai toujours utilisé, qui relie directement l'école et ma planque. Heureusement pour moi, ils sont trop stupides pour passer à travers. J'ai survécu un jour de plus. Un jour de plus en enfer.

Me voilà chez moi, enfin en sécurité. En relative sécurité, mais en sécurité tout de même. Aujourd'hui aussi je devrais me contenter de demander un kebab sauce cocktail sans oignons avec double portion frite et un coca auprès du bar clandestin de la troisième planète après Jupiter, venu s'écraser sur terre depuis le grand cataclysme.
Un détail, cependant,  me choque. Le type qui me sert mon kebab est bleu... Et poilu... Je comprends, trop tard, que Rachid a été dévoré, et remplacé, par la tribu de singe des mers dont j'ai déjà parlé plus haut. Et maintenant, c'est mon tour.
Dans leur langue, que j'ai fini par apprendre, ils se demandent si ils vont me manger sauce samouraï ou barbecue. Saisissant mon courage à deux mains, dans ce qui sera probablement mes dernières paroles, je leur commande:

" Sans salade, je suis allergique aux BigsMacs! "