Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => La zone industrielle => Discussion démarrée par: Alix Sable le vendredi 15 décembre 2017, 16:19:36

Titre: [Fini] It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 15 décembre 2017, 16:19:36
Cette journée semblait pourtant avoir bien commencé, même si les affaires m’avaient tiré bien trop tôt du plumard. La faute à un type m’ayant mise en contact avec de gros acheteurs, et là dessus, je n’étais jamais trop regardante quand il s’agissait d’une vente prometteuse. Les clients achetant en gros, c’était rare, je devais en prendre soin, les bichonner, les brosser dans le sens du poil. Bref, j’avais ravalé mes bougonnements matinaux pour rassembler la marchandise, et en avant pour le rendez-vous avec tout le barda bien arrimé.

C’était d’ailleurs des artefacts assez dangereux en soi, notamment des amulettes de protection, des parchemins de sorts, quelques boules contenant de la magie dont je n’avais aucune idée du fonctionnement. Du haut de gamme, quoi. Je ne voulais même pas savoir ce que ces types allaient en faire, ça m’était bien égal tant qu’ils achetaient tout ce bazar. Surtout après m’être démenée à venir sur Terre spécialement pour cette transaction, et à l’avance avec ça, trimballant tout ce merdier dans une chambre de motel miteuse qui sentait le jus de chaussette.

Pour une fois, il faisait plutôt doux aujourd’hui avec un soleil timide, et ça m’arrangeait bien lorsqu'on connait la vieille zone industrielle et ses rues ouvertes à tous les vents hivernaux. Emmitouflée dans un hoodie vert délavé, les mains dans les poches de mon jean noir et le gros sac de matos sur l’épaule, j’étais venu très en avance pour vérifier les alentours par précaution. Désert, comme d’habitude. Je n’avais plus qu’à prendre mon mal en patience et attendre à proximité de l’entrepôt abandonné comme convenu. Jusque là, tout allait bien, toutefois c’est après que tout a commencé à se gâter.

Tôt dans l’après-midi, un énorme pick-up gris avait déboulé entre les hangars et, aussitôt le moteur éteint, cinq types baraqués en étaient sortis. A se demander comment ils pouvaient tous loger dedans. Et armés avec ça, de grosses armes terriennes comme je n’en avais jamais vu. Autant dire que je n’étais pas en confiance sur ce coup là, et je n’avais qu’une envie, terminer au plus vite la vente pour m’éloigner de ces gars patibulaires. Le client s’appelait Ivan, un homme plutôt désagréable avec une voix sèche, probablement habitué à donner des ordres à sa bande de gorilles en veste de cuir qui me dévisageaient avec d'un air dédaigneux.

Voilà au moins vingt minutes qu’ils examinaient la marchandise entre eux sans même me refiler le paiement. Là-dessus, je n’avais même pas eu mon mot à dire et je devais patienter en attendant que ses messieurs se décident à honorer le deal, du moins s’ils le voulaient bien. C’était bien ça le pire, s’ils décidaient de ne pas me payer, je n’y pouvais strictement rien et je sentis le stress monter à mesure que les minutes filaient, oscillant nerveusement d'un pied sur l'autre. Merde, je n’étais même pas armée. Finalement, le dénommé Ivan revint vers moi, me balançant un sac d’argent dans les bras avec un sourire antipathique sur sa sale trogne.

- "T’es honnête, Sable, c’est bien. Tu vois, moi aussi je le suis. Et tu sais quoi ? Tu vas continuer à nous en fournir d’autres pour la semaine prochaine et les mois à venir. On est parti pour rester un long moment ensemble."

Ce con était sérieux ? Ses hommes ricanaient, et le ton employé ne souffrait vraiment pas de contradiction. J’étais sensée dire quoi ? Ça m’a pris des mois pour rassembler tout le contenu de ce sac, c’était littéralement impossible de me réapprovisionner en quelques jours. Quand bien même, je n’avais aucune envie de continuer à faire affaire avec ces types. Certes ils payaient correctement, mais on ne peut pas dire qu'ils inspirent la confiance.

- "Sable ? T’as pigé ? M’oblige pas me répéter, ma jolie."

Je pigeai surtout que je m’étais engagée dans un beau traquenard. Plus je réfléchissais, moins je trouvais de solution et le refus n’était pas envisageable. Ces types n’allaient pas lâcher l’affaire et à leurs expressions impatientes, ils attendaient visiblement que j’approuve leur offre forcée. Je sentis que je suai à grosse gouttes, la langue trop sèche pour articuler le moindre mot tandis qu'Ivan me fixait sans ciller.

*Et merde. Cette fois je suis dans la mouise. Si seulement ils pouvaient crever sur le champ…*
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 15 décembre 2017, 21:13:55
Postée sur un toit, je fumais une cigarette. Je me pelais le cul depuis ce matin, mais j'avais reçu des ordres. Et je ne pouvais pas faire autrement. Faisant des ronds de fumée, je commençais à me dire que je n'aurais pas dû grimper si haut. Il faisait toujours assez froid dans cette zone. Un poste en contrebas aurait été plus chaud. Mais je n'allais pas changer de place maintenant, alors que j'étais si proche du but. Il suffisait d'une simple balle, une simple balle et je pouvais remballer et retourner me pieuter, au chaud.

Extirpant le chargeur vide, j'installais quelques balles dans ce dernier, avant de l'encastrer dans l'arme, et de tirer la coulisse afin d'engager une balle. Je n'avais plus qu'à attendre ma cible. Elle n'allait sûrement pas tarder à pointer le bout de son nez. Je n'aurais pas besoin de me poser des questions. J'avais des ordres, et je me devais de les appliquer. J'agissais exactement comme mes hommes agissaient avec moi. Même si parfois, je pouvais être très dure avec eux, je faisais toujours en sorte qu'ils se sentent bien à mes côtés.

Un pick-up gris fit finalement son apparition. J'allais pouvoir entrer en scène. Mais quand je vis qu'ils prenaient leur temps, j'allais prendre le mien également. M'allumant une nouvelle cigarette, je surveillais tout de même leurs actions avec une très grande attention. Le moindre geste de travers de leur part, et ils prenaient une balle dans la tête. Ils devaient penser que rien n'allait leur arriver, mais pour la plupart d'entre eux, la vie allait s'arrêter cette après-midi. Tirant une longue taffe, je gardais tout de même mon fusil à portée de main. Mon oreillette grésillant, je savais que j'étais seule. S'il m'arrivait quelque chose, le temps que les renforts arrivent, j'allais être en mauvaise posture.

Ils prenaient vraiment leur temps. C'était totalement aberrant. Pour la première fois, je voyais des salopards dans leur genre prendre du temps. D'habitude, ils faisaient toujours en sorte d'aller le plus vite possible pour ne pas se faire repérer. Soupirant, j'expirais ma fumée par le nez avant de prendre mon fusil et de jeter ce foutu mégot. L'œil plongé dans le viseur, je scrutais les alentours, histoire de voir s'ils avaient des complices. Rien. Parfait. La transaction terminée, je vis celui qui devait être l'acheteur jeter un sac sûrement rempli de pognon.

Il avait l'air bien sur de lui. Je me demandais quelle tête il ferait s'il savait que le centre de mon viseur était pile entre ses deux yeux. Il ferait sûrement une tête d'enterrement, comme tous les gros durs de son espèce. Ils se prenaient pour les rois du monde mais n'assumaient plus une fois un point rouge sur le front. J'étais prête à lui loger une balle dans la boîte crânienne. Mais j'allais le laisser espérer encore un peu. Le doigt sur la détente, il ne me restait plus qu'à la presser. Balayant la zone, je scrutais un instant la personne avec qui ils faisaient affaire. Visiblement, elle n'était pas dans son assiette. J'allais lui rendre un fier service en les descendant. Toutefois, j'allais ensuite m'occuper d'elle.

Pointant mon viseur sur l'acheteur, je pris une profonde inspiration avant de tirer. La balle se logea entre ses deux yeux. Foudroyé sur le coup. Expulsant la balle avec un mouvement de coulisse, j'enchaînais les balles, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus personne qui bouge. Tirant dans des endroits divers, comme la gorge ou bien le cœur, je m'assurais qu'ils meurent sur le coup. J'avais une grenade près de moi. On ne sait jamais. J'aurais pu être contrainte à l'utiliser.

Descendant du toit avec toute la grâce qui me caractérisait tant, mon arme en bandoulière, je touchais enfin le sol. Me dirigeant vers cette personne, je dégainais mon 500 magnum. Posant le canon sur son front, je la regardais droit dans les yeux, prenant un air oscillant entre le regard d'une mère engueulant son enfant et celui désapprobateur de la loi.

- Donnes moi une bonne raison de pas te loger une bastos entre les deux yeux. Ton prénom, ton nom, et ton implication dans ce commerce à la con. Ne m'obliges pas à presser cette détente.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 16 décembre 2017, 12:20:59
- "Merde, connasse, t’as perdu ta langue ? Je vais me faire un plaisir de te l- …"

Boum. Alors que je m’apprêtai à répondre, un coup de feu retentit et un flot de sang jailli de la tête d’Ivan qui s’effondra sur le coup. Brièvement aveuglée par le sang m’éclaboussant le visage, je n’eus même pas le temps de me rendre compte d’où venait le tir, qu’un autre homme s’effondra, frappé lui aussi par une balle venu de nulle part.

La panique totale. La seule chose qui me traversa l’esprit à ce moment-là, fut de me planquer et de prier pour ne pas récolter un pruneau à mon tour. Les autres types se faisaient descendre les uns après les autres, n’ayant pas même la possibilité de dégainer leurs armes, même si tout ce qui m’importait, c’était surtout de ne pas finir comme eux. Je me reculai précipitamment du champ de bataille pour heurter le mur de l’entrepôt, réalisant par le même occasion, que fuir à toute jambes n’était pas forcément l’idée la plus judicieuse quand on était ciblé par un tireur invisible.

Le mieux que je parvins à faire, fut de m’accroupir dos au mur, recroquevillé avec les bras autour de la tête, gardant mes mains vides en évidence au-dessus de mes cheveux. Le fric ? Oh puis merde, c’était bien le moment d’y penser dans un moment pareil. Pour être totalement honnête, je fermai les yeux pendant que les tirs fusaient, bien que je m’attendais sérieusement à les avoir fermé pour toujours.

Bravo Alix, tu ne t’étais encore jamais mise dans pire situation. Si je m’en sors, je jure sur tous les dieux possibles et imaginables que je lèverai le pied sur les arnaques. Tiens, j’irai même filer un peu de fric à cette vieille bique que je croise chaque matin. Mais pourquoi je pensais à ça moi ? Quand on frôle la mort, n’importe quoi nous traverse l’esprit il parait, je suppose que c’est vérifié maintenant.

A peine ce moment de flottement passé, j’entendis quelqu’un marcher dans ma direction. Franchement, j’en menai pas large. Je tremblai comme une feuille même, mais ça me parait sacrément légitime quand on se retrouve au beau milieu d’une fusillade. D’ailleurs, c’était forcément le tireur qui venait pour terminer le boulot. Mais en fait, pourquoi  ne m’avait-il pas simplement éliminé comme les autres crétins ?

Lentement, je relevai la tête, osant à peine bouger mes mains de peur que ce soit pris pour un geste menaçant. Un fusil impressionnant en bandoulière, une femme pâle à la chevelure d’un blanc impeccable et à la tenue moulante se rapprochait de moi à grand pas.

*Les cheveux blancs, c’est vachement sexy.*

Hé, quand je dis qu’au seuil de la mort, on pense à tout et n’importe quoi...  A vrai dire, je n’eus pas vraiment l’opportunité d’approfondir cette opinion puisque mon front fit connaissance avec le canon d’un pistolet de gros calibre. Là, je flippai vraiment comme il faut. J’en tremblai tellement que je l’entendis tout juste me parler d’un ton impérieux. Gardant mes mains bien en évidence, je tentai maladroitement de répondre le plus clairement possible. Peine perdue, ma peur devait se voir comme le nez au milieu de la figure et je fixai cette femme avec un regard totalement affolé.

- "J’suis pas armée, putain, j’suis pas armée… ! Ok, ok !... Alix… Alix Sable mais j’ai rien à voir avec ces types… J’les connais même pas ! J’suis qu’une intermédiaire… ! Je vends ce qu’on m’demande et je m’occupe pas du reste ! J’sais même pas leurs noms, putain !... Simple vendeuse, j’te jure !... Me bute pas bordel, j’ferai tout ce que tu veux ! J’me rattraperai !... J’filerai de la bouffe aux pauvres ou aider les vieilles à traverser la rue mais putain, j’veux pas crever ici !... J’irai même en taule moi-même si ça t’fait plaisir !"

Oui, d’accord, je n’étais ni vraiment clair, ni très convaincante mais j’étais surtout en pleine panique. J’avais quand même un revolver calé sur le front et ma vie était soumise au bon vouloir de cette inconnue. J’espère simplement que c’est son jour de bonté.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 16 décembre 2017, 18:53:04
Pressant légèrement mon canon sur son front, je la regardais avec un air inquisiteur. Intérieurement, j'aurais pu ricaner, mais cela ne servirait absolument à rien. Je n'avais pas vraiment envie de passer pour une espèce de connasse, non plus. Je pouvais tout à fait la tenir à ma merci, en faire tout ce dont j'avais envie. Je pouvais très bien l'abattre sur le champ, la faire chanter, ce que je voulais. Mais je restais là, avec mon canon sur son front, baissant tout de même le chien sans presser la détente. Hors de question de lui faire sauter le caisson.

- La politesse, bordel. On évite de parler comme ça à quelqu'un pouvant retapisser les murs ici présents avec l'intérieur de ton crâne. C'est ton jour de chance, je ne vais pas te tuer. Mais tu as intérêt de coopérer gentiment si tu veux garder ton intégrité physique.

Je ne la mettais pas en garde en parlant de moi. Je la mettais en garde car elle ne savait pas de quoi mes hommes pouvaient être capables. Je pouvais très bien lui sonder l'esprit, là maintenant, mais je pouvais en faire un véritable légume si je ne faisais pas cela dans les règles de l'art. Je ne tenais vraiment pas à lui sonder l'esprit ici, et maintenant. Si je le faisais sans prendre mon temps, j'allais devoir la trimbaler jusqu'à l'hôpital le plus proche, et si cela devait arriver, je ne me voyais pas leur expliquer pourquoi elle était aussi léthargique qu'un paresseux shooté à l'héroïne coupée au kérosène.

Entendant quelqu'un bouger près de nous, je tirais dans cette direction. La déflagration fut bien plus bruyante qu'avec mon fusil. Embarquant cette personne avec moi, j'allais donc découvrir qui se cachait derrière un mur. Il s'avérait que c'était un gars lambda, qui devait sûrement bosser par ici, et qui tremblait de tout son être. Absolument pathétique. Je lui ordonnais de se tailler d'ici le plus vite possible, ce qu'il fit, sans demander son reste. Faisant craquer mon cou, je demandais que quelqu'un vienne nettoyer les lieux. Mon oreillette grésillant, on m'annonça que cela allait être fait dans les plus brefs délais.

Me retournant donc, fixant cette personne qui s'appelait Alix, je soupirais. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire d'elle...

- Tu te rends compte que j'ai eu DEUX occasions de te tuer en moins de cinq minutes? Est-ce que tu te rends seulement compte de la stupidité de tes actes? Si tu veux savoir ce que ça fait de se prendre une balle de .338 dans la tête, regarde juste son crâne, je peux te dire que frêle comme t'es, tu n'aurais absolument aucune chance de survie. Je soupirais une nouvelle fois. - Je pourrais te sonder l'esprit maintenant pour savoir tout ce que tu me caches, mais j'ai pas envie de faire de toi un légume si je prends pas mon temps. Je sais pas ce que je vais faire de toi pour le moment, mais tu vas venir avec moi. J'aviserais sur place ensuite. Pour ton intégrité physique, n'essaies pas de fuir ma grande, tu seras gentille.

Je tapotais sa tête, d'une manière telle qu'elle puisse comprendre que je disais cela pour son bien. Certaines personnes auraient pu prendre cela comme de la moquerie, mais j'avais vraiment pris un ton de voix suffisamment calme pour lui faire comprendre qu'au fond de moi, je ne lui voulais pas de mal. Je détestais tuer les gens comme ça, sans raison. Le fait même de tuer me répugnait au plus haut point. Mais lorsque je n'avais pas le choix, il fallait le faire.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 17 décembre 2017, 14:01:45
Gardant mes mains bien en évidence, aussi raide qu’un piquet de clôture, j’appris avec soulagement que c’était mon jour de chance. Et bah pour une fois, ça me changera tiens. Enfin, elle avait beau me dire ça, j’avais quand même encore son pistolet pointé sur la figure, alors la politesse hein… Je voulais bien faire des ronds de jambes mais si elle pouvait tourner ça ailleurs, ça m’aiderait.

- "Ok, ok, je coopère, relax…"

Alors que je parvenais tout juste à calmer les battements de mon cœur, celui-ci frôla la crise cardiaque lorsque cette agitée de la gâchette se tourna brusquement dans l’autre direction pour tirer un coup de feu dans un mur à proximité. Cette fois, j’ai réellement failli crever de trouille. A peine remise de mes émotions, voilà qu’elle me chope par l’épaule, m’obligeant à me relever pour la suivre à l’endroit où la balle est partie.

Et mon fric ? Ah ouais, c’était peut-être pas le bon moment pour parler de mes revenus illégaux. Je fermai donc ma gueule et fut forcé de la suivre alors que mes genoux flageolaient après cette déflagration. J’eus tout juste le temps de voir un docker filer à tout allure et franchement, je le comprends, vu que j’aurais bien fait pareil. Mais visiblement, cette femme n’était pas prête de me lâcher.

D’ailleurs, on aurait dit qu’elle appelait du renfort dans son bidule technologique. C’était une flic ou quoi ? Je n’eus pas le temps d’approfondir la question étant donné qu’elle se retourna vers moi, me faisant encore sursauter. Et je rêve ou bien elle me faisait la leçon ? Elle se prenait pour ma mère ou comment ? Encore sur le coup de l’émotion, je sentis la colère monter progressivement en l’écoutant déblatérer sa morale. J’aurais vraiment dû fermer ma gueule mais ce fut plus fort que moi.

- "Non mais ça va la tête ?! Forcément c’est facile de se la péter quand on est armé jusqu’aux dents hein !... Et puis hein, la leçon de morale je m’en passerai ! Tu crois peut-être que ça m’amuse de risquer ma peau ?! J’fais ce que j’peux pour pas finir à la rue, à mendier ou sucer les vieux schnock ! J’ai pas eu la chance de naitre avec le cul bardé d’or moi !..."

Rapidement, je réalisai à quel point ce n’était vraiment pas malin d’éclater comme ça. Après tout, elle n’avait pas l’air excessivement méchante et dans un sens, c’était aussi ma faute d’avoir choisi ces ordures comme clients. Bref, je m’en suis voulu aussitôt. Je levai les mains en signe d’excuse et lui adressait un regard réellement désolé.

- "Ok, ok, ok… Je m’excuse d’avoir dit ça, c’est les nerfs… C’est sorti tout seul, j’te jure… C’est bon, j’viens et je ferme ma gueule, j’ai pigé. Par contre… C’est quoi cette histoire de sonde ? Non parce que j’ai pas envie d’me retrouver avec un truc implanté dans la tête ou l’derrière moi… Mais je viens, je viens, relax hein ?"

Alix ma grande, c’était vraiment le moment d’apprendre à la fermer. J’espérai juste que ce n’était pas trop tard, et qu’elle ne me tiendrait pas rigueur de mon petit saut d’humeur. Si ça passe, je la suis sans broncher et je jure sur mes économies que je la boucle.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 17 décembre 2017, 19:31:29
Je soupirais une nouvelle fois. Je pouvais tout à fait comprendre sa réaction. Si je n'étais pas dans l'armée, et si je me prenais un canon de 500 sur le front, je n'en mènerais pas large non plus. Donc je n'allais clairement pas lui en tenir rigueur. Je me demandais juste ce que j'allais bien pouvoir faire d'elle. Il était hors de question que je la laisse ici, et il était hors de question que je la foute dans une cellule sans l'avoir interrogée. Elle pouvait me donner tout un tas d'informations très précieuses, et il était totalement inadmissible que je m'en passe.

- Par une sonde, je n'entends pas t'envoyer le moindre objet technologique dans le corps. Je parle de lire tes pensées. J'espère ne pas devoir utiliser cette technique sur toi par la suite. Ta liberté dépendra de toi, ma grande. Je soupirais encore une fois. - Concernant ton petit sac de pognon, si tu agis sagement et que tu ne te fais pas remarquer jusqu'à ce qu'on décide de te relâcher, tu le récupéreras, sûrement. Tout ne dépendra encore une fois que de toi.

Sortant mon paquet de cigarettes, je m'en allumais une avant de le tendre à Alix, par politesse. Même si j'allais l'emmener avec moi, je n'allais pas non plus agir comme une connasse avec elle. Je restais polie, même dans ces situations. Faisant des ronds de fumée, je l'embarquais jusqu'à mon véhicule, garé bien plus loin histoire de ne pas attirer de soupçons. Installant mon fusil à sa place habituelle, c'est à dire à l'arrière, je gardais tout de même mon 500 sur moi, question d'habitude.

Je restais tout de même on ne peut plus honnête avec elle. Je n'avais pas pour but de lui cacher des choses ou de la braquer. Lorsque je devais dire quelque chose, je le disais.

- Toutefois, c'est vraiment ton jour de chance aujourd'hui. J'ai vu ce que tu faisais, et tu n'as pas l'air d'être comme ces salauds. Je ne dirais pas que tu auras mon soutien, mais vu que je suis très écoutée là où on va, il se peut que tu nous sois utile. Il se peut qu'on te fasse rentrer dans le rang. Tu comprendras tout ça une fois le moment venu.

J'avais une idée en tête. Bien sûr, je ne comptais la forcer à quoi que ce soit. Mais elle pouvait franchement nous être utile, si elle acceptait de coopérer. Je n'allais pas non plus tout lui passer sous prétexte qu'elle était une nana terrorisée qui ne comprenait pas ce qu'elle faisait dans la bagnole d'une autre nana, armée qui plus est. Mais je ne comptais pas non plus la traumatiser. Il y avait dans sa tête quelque chose qui m'intéressait au plus haut point, et je devais y accéder. Autant ne pas perdre tout ça.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 18 décembre 2017, 14:55:24
Adieu mon salaire de la journée. C'est stupide, mais c'est la seule chose à laquelle je songeais sur le moment. Quand bien même cette femme affirmait qu’elle était capable de lire dans mes pensées, mon esprit revenait sans cesse à ma perte pécuniaire. Tant pis, être en vie me semblait être un plus gros bénéfice, en particulier lorsqu’on se retrouve coincée dans une fusillade. Et puis, il me restait encore du blé de côté pour me consoler… Attends, une seconde, lire les pensées ? C’est possible ça ?

Des phénomènes étranges, il m’en est passé deux ou trois sous le nez, mais alors une donzelle  capable de lire dans mon crâne, c’était bien une première. Elle avait l’air sérieuse en tout cas. Je ravalai le rire nerveux qui montait en moi, refusant poliment sa cigarette, et la suivi jusqu’à sa voiture. Il valait sûrement mieux éviter les moqueries si je ne voulais pas aggraver mon cas.

*D’ailleurs, elle fait quelle taille cette nana ? La vache, on porte des combinaisons aussi moulantes dans la police maintenant ? Ok, arrête de penser. J’espère qu’elle ne va pas capter ce qui m’a traversé l’esprit en la voyant débouler, ce serait con.*

Merde Alix, préoccupe-toi de trucs plus importants. Mon esprit, encore anesthésié par la frousse précédente, venait juste de percuter. Ah ouais, j’étais prisonnière. Je commençai tout juste à analyser cet état de fait au moment où je prenais place à côté de ma nouvelle geôlière, sur le siège passager avant, triturant nerveusement la fermeture éclair de ma veste.

Selon elle, c’était toujours mon jour de chance. Sérieusement ? Manquer de se faire buter et filer probablement en taule après ça, il y a effectivement de quoi se trémousser de joie. Cela dit, c’était davantage l’endroit où elle m’emmenait qui m’inquiétait pour l’instant, car plus je l’écoutais, plus je doutais qu’elle soit vraiment de la police. Ce n’était pas des anges, mais les flics ont réellement le droit d’exécuter ainsi ce genre de types ?

J’avais la bouche sèche et ma cervelle turbinait à fond de train. Je me faisais même un film sur des organisations secrètes recrutant des régiments de tueurs au milieu desquels j’allais me retrouver et probablement crever, si cette inconnue ne me soutenait pas. Ouais, j’ai l’imagination fertile.

- "J’ai l’droit de poser des questions quand même ? On va où là ? Z’êtes une flic ? Et utile à quoi ? Parce que ça commence à être flippant là, on dirait que vous bossez pour une super agence secrète… J’dois m’attendre à des types avec costards et lunettes noires qui me sondent le crâne ? Puis rentrer dans le rang, sérieusement ? J’ai pas vraiment le profil pour jouer au poulet."

Si seulement je ne m’étais pas levée du mauvais pied ce matin. Et si seulement je tenais mon informateur, lui il allait voir du pays, botte dans le cul avec accusé réception garanti payé par mes soins et tout le tralala. Mais pour l'instant, j’étais coincée. Et l’idée d’avoir mes pensées intimes exposées ne m’enchantait absolument pas. Un brin inquiète, je croisais les bras pour regarder défiler le paysage par la vitre, me perdant silencieusement dans mes interrogations en attendant de savoir où elle allait bien m’emmener.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 18 décembre 2017, 18:35:44
Les questions qu'elle se posait étaient plus que naturelles. Elle pensait réellement que j'étais flic. J'avais du respect pour ces gens-là, mais mon boulot n'était pas vraiment du même acabit. Il en fallait bien des gens comme eux. Comme il fallait des gens comme moi. Sans ordre, le monde n'allait pas tourner rond lentement. Tirant une latte avant de jeter le mégot par la fenêtre, je tapotais sur mon volant alors que j'étais coincée à un feu rouge. Il fallait juste patienter pour qu'il passe au vert, mais avec ces trucs, on ne savait pas à l'avance combien de temps ça allait prendre.

- Alors, non, je ne suis pas flic. Je sais pas si ça va te rassurer ou non, mais je fais partie de l'armée. Je sais, on dirait pas. Mais je ne porte jamais mon uniforme quand je suis seule. Le feu passant enfin au vert, je pouvais continuer ma route. - Je ne vais pas te dire la raison exacte pour laquelle j'ai agis. Mais je pense que tu pourras nous être utile. Je ne te demande pas d'être une flic ou quoi que ce soit.

En ayant légèrement marre de me taper des petits vieux qui roulaient le plus lentement possible, je décidais de prendre le gauche. Et d'entamer de l'inter-file. Pratique absolument illégale avec une voiture, mais je n'avais pas vraiment envie de me taper deux heures de trajet au lieu d'une petite demie-heure. Je zigzaguais entre les voitures avant de piler comme une brute face à un feu rouge. Vu la circulation dans ce carrefour, il aurait été absolument suicidaire de passer, au rouge. Tapotant nerveusement sur mon volant, une fois le feu passant au vert, je démarrais comme un V1.

De zigzags en zigzags, il me fallut moins d'une demie heure pour arriver à destination. La surveillant pendant que je prenais mes armes, je la fis entrer dans mes locaux. Comme à leur habitude, mes hommes étaient là, pour me saluer. Ils étaient vraiment on ne peut plus zélés. Mais rien ne les forçaient à agir de la sorte. L'emmenant dans mon bureau, je m'isolais avec elle, et demandait à ce que personne ne me dérange. Posant mes armes à leur place, je m'asseyais sur mon bureau, en face d'elle. Gardant toujours le même air, presque dépité.

- Je n'irais pas par quatre chemins. Si tu coopères, je peux t'éviter un long séjour à l'ombre. Je te dis ça dans ton intérêt. Tu veux vraiment savoir comment tu vas pouvoir te rendre utile? Faire exactement ce que je te reproche de faire, mais pour nous. Si tu veux des garanties, je peux t'en donner. Je soupirais quelque peu. - Je pense qu'au fond de toi-même, t'es bien contente d'avoir vu ces abrutis mourir. Ce que je te propose, pour t'éviter de moisir en taule pendant un certain temps, c'est de travailler pour moi. Ton but c'est de t'en sortir dans la vie? Mon but, c'est d'envoyer ces enfoirés en enfer, ou à l'ombre. On s'y retrouverais dans tous les cas. Je fis craquer mes doigts. - Tout ce que je te demande pour le moment, ce sont des noms. Si tu veux bosser pour nous, je serais toujours derrière ton cul pour t'éviter de finir entre 4 planches. Et tu t'en sortiras financièrement. T'as une chance unique de te rendre utile, saisis-là, et je peux t'assurer qu'on fermera les yeux sur ton compte.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 19 décembre 2017, 13:36:59
En général, lorsqu’on voit la mort en face, on peut s’estimer particulièrement malchanceux. Mais lorsqu’on frôle la mort deux fois en moins de trente minutes d’intervalles, c’est au-delà de la malchance, non ? Dans ce cas, je dois réellement avoir une poisse légendaire. Toutefois, avant ma seconde frayeur de la journée, j’appris que ma conductrice faisait partie de l’armée et non de la police si bien que je n’avais pas besoin de m’engager dans l’une ou l’autre.

Au moins, voilà enfin quelque chose de positif aujourd’hui, de quoi me tranquilliser. Pas pour longtemps. Cette excitée écrasa la pédale d’accélération juste après cette déclaration, me plaquant au fond de mon siège par la même occasion. J’eus quand même le réflexe, légèrement paniqué toutefois, d’attraper maladroitement la ceinture de sécurité, histoire de ne pas partir comme un missile guidé à travers le pare-brise au prochain arrêt.

La tronche écrasée dans l’appuie-tête et les doigts crispés sur les côtés du siège, je regardai avec affolement la voiture qui slalomait dans le trafic, m’attendant à être percuté d’une minute à l’autre. La vache, grâce à elle, je venais de perdre dix ans de vie en sursauts cardiaque. J’eus le souffle coupé par la ceinture quand la conductrice écrasa la pédale de frein en s’arrêtant de justesse à un feu rouge, au point que je palpai mon torse pour déterminer si mes seins étaient rentrés à l’intérieur.

*Putain, avec ça, j’ai perdu au moins deux tailles…*

Et rebelote, elle accéléra à nouveau comme si nous étions poursuivi par un troupeau de buffles en furie. Collée au siège, je n’osai trop rien dire mais… Oh bordel de merde, elle pouvait pas ralentir, je crois bien avoir vu une vieille voltiger dans un caniveau. Sûrement le souffle de la bagnole... Nouveau coup de frein à l’arrivée, seconde fois où je crachai mes poumons et perdit en taille de poitrine.

- "J’ai la marque de la ceinture imprimée dans les miches…" marmonnais-je.

Enfin nous étions arrivées, et entières avec ça. Miracle. J’ouvrai la portière à la volée pour me précipiter dehors et  notai mentalement de ne jamais refoutre les pieds dans une voiture conduite par cette dingue. C’était quoi la surprise suivante sur la liste ? Perdre un bras parce que son chien me souhaite la bienvenue ? Je n’eus pas le temps de lâcher un commentaire acide qu’elle m’embarqua à l’intérieur des locaux.

Charmant comme accueil, des militaires patibulaires me regardant comme si j’étais un bout de viande sur un étal de boucherie. Je la suivis sans broncher dans son bureau en y jetant un regard méfiant, étant donné que je m’attendais réellement à voir des objets tranchants ou un molosse affamé voulant se farcir un bout de mon cul. Mais non, rien de tout ça, et je l’imitai en m’asseyant en face d’elle pour l’écouter m’expliquer la situation.

- "En gros, tu veux que je sois une taupe ? Je continue mes affaires, je serai payée pour balancer les autres et en échange, ça efface mon implication dans le business ?"

Même si je posai ces questions, c’était par pure formalité vu qu’en définitive, je n’avais pas vraiment de choix. C’était ça, ou la taule. Et puis, ce n’est pas comme si balancer me gênait. On m’avait déjà foutu dans la merde, alors je ne portai pas du tout les gens du milieu dans mon cœur. Avoir un job moins dangereux, payée et protégée, il n’y avait même pas à hésiter.

- "Ok, ça marche. Mais quand t’auras tout ce que tu veux, je veux pouvoir m’installer légalement en ville. J’veux aussi savoir la paye et si j’ai le droit à une arme. Et comme j’accepte, on peut oublier cette histoire de sonde ?"

Ouais, j’avais vite accepté. Et alors ? Je n’avais aucun scrupules à dénoncer les cons, surtout quand ça me permettait de pouvoir ensuite me la couler douce, tout frais payé sur Terre avec l’ardoise effacé. Un bon deal en somme.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 19 décembre 2017, 20:28:53
Je rechargeais mon 500 en l'écoutant. Toujours l'avoir chargé avant de repartir en mission, c'était primordial. Une fois ceci fait, je le posais une nouvelle fois à sa place, pour ne plus y toucher avant ma nouvelle intervention. Croisant les jambes, une habitude dont je n'arrivais pas à me débarrasser, même en plein interrogatoire, je toussais afin de m'éclaircir légèrement la gorge. Encore une habitude à la con, mais je n'étais plus à ça près. Donc, elle semblait bien d'accord avec ce que je lui proposais. De toute manière, elle n'avait pas d'autres choix. Elle prenait le choix de la raison, brave petite.

- Ta paie variera en fonction du poisson à attraper. Je paie très bien ceux qui travaillent pour moi, et je les traite plus que bien. Tu as du le voir quand on est entrées. Tu auras des armes, si je le juge nécessaire. Et je pense pas que tu ai vraiment besoin d'armes si je te couvre. Je ne pense que tu connaisses ma réputation, et tu n'as pas besoin de la connaître. Si on travaille ensemble, j'estime qu'on doit établir une relation de confiance réciproque. Si on se fait mutuellement confiance, tout se passera bien pour toi.

J'attendais toujours que l'on me fasse confiance. Même si cela devait prendre du temps, et je respectais ceux qui ne faisaient pas rapidement confiance. Me grattant les cheveux, j'attrapais une cigarette et mon cendrier. Faisant craquer les os de mon cou, je l'allumais, et dirigeait ma fumée vers le haut de la pièce, pour ne pas la lui souffler en pleine poire. Le respect avant tout. Je ne savais pas quoi lui promettre de plus. Je pensais avoir tout dit, et épiloguer me semblait totalement absurde.

- En ce qui concerne ta demande, elle sera développée en temps voulu, mais s'il le faut, j'y veillerais personnellement. Ceci dit, je ne vais pas te mentir. Si je te demande des noms, j'attends de toi que tu me les donnes. J'ai beau être extrêmement attentionnée et bien payer ceux qui bossent pour moi, si la moindre personne est au courant que tu travailles pour moi, tu ressortiras de ce bureau avec deux rotules en moins. Je ne te tuerais pas, mais je pense que tu ne pourras plus jamais marcher de ta vie. Je compte évidemment sur toi pour que tout ceci n'arrive pas.  Faisant des ronds de fumée, je gardais un ton de voix très calme. - Une bonne paie, la protection d'une tireuse d'élite, et la certitude de te faire oublier par la suite. J'attends juste de toi la plus grande discrétion sur tes activités. Je pense que tu es très intelligente comme fille, et que tu feras tout pour que ça se passe bien.

Je la regardais avec un air quelque peu neutre. J'allais devoir la protéger. Bah, c'est pas comme si ça me dérangeait réellement. Je lui tendais ma main pour ce deal.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 20 décembre 2017, 15:09:07
Bien calée dans ce siège de bureau, je commençais tout juste à me détendre. Manifestement, j’allais pouvoir sortir de ce merdier en un seul morceau, et c'est déjà rassurant au moins. Mettons de côté l'absence de choix, devenir une taupe dans le bas-fond pour le compte de l’armée, ça risquait d’être un brin dangereux. Pire que ma situation actuelle d’indépendante au milieu des ramassis d’ordures de tout poil ? Pas sûr.

En l’occurrence, je gagnai même au change puisque cette brute aux cheveux blancs était sensée me protéger. Ceci dit, la méfiance est de mise, et ça me semble légitime. Rapport à la marque du canon de son flingue que je devais encore probablement afficher sur le front. Mais enfin, elle doit largement avoir les capacités de couvrir mes arrières après la démonstration plus que spectaculaire dont elle m’avait gratifié en direct. Je me trémoussai nerveusement sur mon siège en pesant le pour et le contre.

- "Ouais bon. J’connais pas ta réputation non, mais d’ailleurs j’connais même pas ton nom non plus. J’dois te trouver un surnom ? La grande blanche qui conduit comme une brute ?"

C’est fou, même avec ma poisse légendaire, je ne pouvais pas m’empêcher de l’ouvrir un peu trop. Cette femme avait l’air calme mais, elle était peut-être un peu trop sérieuse pour encaisser l’humour. Je fis la grimace quand elle fit, à nouveau, craquer son cou.

- "D’accord, d’accord. Les vannes c’est peut-être un peu prématuré… Tu sais que c’est super mauvais pour les articulations de les faire péter comme ça ?"

Cela dit, je fermai aussitôt ma gueule puisqu’elle n’avait pas terminé son explication. Au passage, j’ajoutai à ma liste mentale un autre élément, en l'occurrence, veillez à ne pas l’agacer si je tenais à conserver mes rotules en état de marche. Au moins c’était franc, j’allais devoir marcher sur des œufs ce qui, au final, ne changeait pas réellement de mes activités habituelles. Je lorgnai sur cette main tendue en appréhendant déjà sa poigne, m’attendant avoir les articulations en charpie. Tant pis, je la serrai quand même.

- "C’est bon, j’suis pas stupide, j’ai pigé. J’chercherai pas à te doubler, j’tiens à mes jambes et à être payée, inutile de jouer la brute sans cœur avec moi, relax… Je serai discrète et j’aurais plein de noms à rapporter, tu pourras pas t’en plaindre."

Je retombai aussitôt dans le siège, me massant machinalement la main. J’espérai réellement qu’elle laisse de côté l’idée de s’introduire dans mes pensées. Je croisai les bras, l’air de rien.

- "Donc c’est quoi la suite ? J’peux repartir puisque l’affaire est conclu et on se recontacte ?"
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 20 décembre 2017, 22:20:14
Jouant avec mon briquet, je l'écoutais tout de même avec attention. Je pouvais faire plusieurs choses à la fois, même si je n'en donnais pas vraiment une grande preuve la plupart du temps. Les gens s'arrêtaient à ma façon d'agir pour me juger. Je pouvais les comprendre, cette manière d'agir étant plus que répandue, et je n'avais pas vraiment à leur en tenir rigueur. Si je commençais à vouloir changer les gens, je devais mettre de côté plus d'une centaine d'années de ma vie, au moins, et même si j'étais extrêmement patiente, je n'avais pas envie de passer cent ans à faire ça.

- J'ai encore besoin de toi pour quelques petites choses. Basculant de manière très glamour de l'autre côté du bureau, j'allumais mon PC avant toute chose. - On va procéder par étapes ma grande. Si tu veux bosser pour moi, on va devoir faire ça légalement. Nom, prénom, date de naissance, et tout le toutim. Sache que même si je suis ton supérieur, si quelqu'un de hiérarchiquement supérieur à moi t'ordonnes de faire quelque chose, tu dois t'y plier. J'aviserais ensuite de rectifier la situation si nécessaire.

Je tapais donc tous les éléments qu'elle me donnait. Je lui tendais surtout une carte avec mon numéro de téléphone, lui expliquait qu'elle avait tout intérêt à me rappeler très très vite, vu que je travaillais principalement avec ça. En tout cas, avec ceux qui travaillaient pour moi en dehors de mes troupes. En me relevant, j'allais vers une de mes armoires. Celle où je rangeais tout mon bordel. Il n'y avait absolument aucune cohérence dans cette dernière. J'en tirais un coussin que je lui envoyais, ainsi qu'une espèce de petit plaid.

- Tiens, prend ça. Je vais pas te laisser sortir maintenant après ça. T'as beau essayer de dissimuler ça comme tu le peux, faut vraiment être le dernier des aveugles pour pas voir que ça ne va pas. Reste ici un peu, et si ça va vraiment pas, tu viens me voir. Vu qu'on va devoir travailler ensemble toi et moi, pendant un certain temps, je vais d'abord commencer par te traiter comme je le fais habituellement avec les autres.

Je ne voulais pas agir d'une manière trop intrusive. Ma bonté me perdrait un jour.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 21 décembre 2017, 15:01:16
La hiérarchie, c’était bien ce qui me gonflait le plus dans cette histoire. Obéir sans discuter, suivre des ordres, s’écraser, etc., ça n’avait jamais été mon fort. Autant dire qu’à entendre ça, je ronchonnai de plus belle. C’est avec une mauvaise volonté évidente que je déclamai mon identité, ou du moins ce que j’en connaissais, vu que j'étais quand même obligé d’inventer une date de naissance à peu près plausible. J’aime pas être fiché, ça me file la désagréable d’impression ne plus être libre de mes mouvements.

Effectivement, je tirais la gueule et je ne m’en cachais pas. Qui a envie de devenir un bon chien dressé, merde. Je pris quand même la carte qu’elle me tendit. Fort heureusement pour moi, ce n’était que des numéros et ça n’était pas très compliqué à lire. Toutefois, elle ne m’avait toujours pas dit son nom, et j’étais incapable de le décoder sur ce bout de papier. Ce qui me rendit encore davantage grincheuse.

" … Et c’est quoi ton nom ? J’arrive pas à lire sur ce truc. Ou alors, je t’appelle pâlotte."

Occupée à me ruiner les yeux sur les minuscules caractères de son papelard, je rattrapai au dernier instant le coussin qu’elle me lança, manquant de le recevoir en pleine poire. Je réceptionnai un plaid presque aussitôt, fronçant les sourcils. C’était quoi ce plan ? J’allais quand même pas crécher ici.

"Mais qu’est-ce que tu veux que je foute de ça ? J’vais bien ! J’vais quand même pas pioncer ici, j’ai pas mes affaires, j’ai rien à bouffer, pas de quoi me laver ni rien… Ou alors c’est pour me surveiller ? Bonjour la confiance. Et ça veut dire quoi traiter comme les autres ?"

Faire des efforts pour me tenir tranquille, je veux bien, mais pour le coup, je ne comprenais pas du tout où elle voulait en venir. Ma seule envie était de rentrer chez moi, ouvrir un bocal de cassoulets et poser les pieds sous la table pour faire mes comptes. D’un autre côté, j’aurais dû m’y attendre. Après tout, rien ne l’obligeait à me faire assez confiance pour que je puisse repartir. Il était donc plutôt légitime que je sois obligée de rester.

"Bon, écoute. Si je dois rester ici parce que tu m’fais pas confiance, dis-le. Pas la peine de faire comme si tu me soignais ou j’sais pas quoi, t’as qu’à me le dire si je suis prisonnière. J’suis pas en sucre, pas besoin de me ménager."
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 21 décembre 2017, 16:34:18
Elle commençait vraiment à me gonfler. Même si je ne le montrais pas, je commençais à en avoir légèrement marre. Même si je commençais à en avoir marre, je pouvais bien sûr encaisser bien plus que ça. Ma patience me sauvait parfois la mise. Mais là, elle commençait à jouer avec mes nerfs, alors qu'elle n'était clairement pas en position de l'ouvrir. J'étais en train de lui sauver la mise, j'étais en train de lui permettre de rebondir, et elle jouait encore à l'effrontée. Si elle voulait jouer à ça, elle n'allait pas gagner ce match, clairement pas.

- Oh, tu veux rentrer chez toi. Parfait, tu vas pouvoir rentrer chez toi. Mais à ta place, j'éviterais de trop la ramener, surtout ici. Je n'ai qu'une chose à dire, et dans le meilleur des cas, tu finis en taule pendant de très longues années. Je ne sais pas si tu réalises, mais dans ton intérêt, je te demanderais bien de faire profil bas. Je tapotais des doigts sur mon bureau, en soupirant. - Je veux te voir ici, une fois tous les trois jours, à 5h du matin. Et sois certaine que si tu n'es pas là à 5h10, je saurais où venir te chercher. Et une fois que je t'appelles, tu as une heure pour être à l'endroit indiqué. Et sois ponctuelle. Je lui prenais des mains tout ce que je lui avais donné avant de fermer le placard avec un certain agacement. - Lucie. Mais pour toi comme pour les autres, c'est commandant, en public. Et tu veux savoir ce que ça veut dire "traiter comme les autres"? Oh.. J'aurais pu faire en sorte de ne pas te traiter comme une moins que rien, comme la dernière des criminelles de pacotille. Je soigne mes hommes, c'est pour ça qu'ils aiment travailler avec moi. Mais comme tu as décidé de faire ton effrontée avec moi, je sais comment tout va se passer. Sois à 5h tapante ici dans trois jours. Et disparaît avant je ne change d'avis.

Elle avait vraiment le don de me mettre sur les nerfs. Je détestais ça. Je détestais agir de la sorte. Mais si elle voulait vraiment jouer avec moi, j'allais adopter une toute autre manière de voir les choses. Certains considéraient les sorcières comme de véritables salopes dans le passé, de vraies garces. Je pouvais très bien lui montrer cette facette de ma personnalité si elle le souhaitait.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 21 décembre 2017, 22:11:27
Décidément, je m'interrogeai vraiment sur ce qu’elle attendait de moi celle-là. Je n'allais quand même pas la remercier de m’avoir foutu dans cette situation, après tout, je me débrouillais pas si mal jusqu'à présent, bien avant qu’elle ne déboule avec sa gâchette. Je déteste ces gens qui, sous prétexte qu’ils s'imaginent être du bon côté de la barrière, t’imposent leurs décisions, leur morale à deux ronds et leur mode de vie. C’était certain que je n’avais pas une vie reluisante, mais au moins, je vivais par moi-même et je n’attendais rien de personne.

Hors, depuis que je l’avais rencontré, elle ne cessait de me faire la morale et là, tout ça commençait sérieusement à me chauffer. Jusque là, je n’avais finalement trop rien dit étant donné qu’elle me semblait avoir la détente facile, mais j’étais réellement sur le point d'éclater et de lui dire le fond de ma pensée. Ma tête m'élançait, me donnant l’impression de fulminer par la colère retenue. C'en était trop.

"Tu sais quoi ? Puisque t’aimes mettre les choses à plat, j’vais le faire aussi. Jusqu’à maintenant, j’ai relativement fermé ma gueule parce que t’étais prête à sortir le flingue mais je commence à en avoir ras le cul de ta morale."

Ça n’était très certainement pas prudent de s’énerver face à une femme capable de pointer sur moi un gros calibre à tout moment, mais c’était plus que je ne pouvais supporter et je sentais ma voix percer d’exaspération.

"Tu t’attends à quoi ? Que j’te broute le minou pour te remercier de pas m’avoir collé une balle dans la tête ? C’est quoi qui te donne le droit de me juger ? Parce que t’as un gros flingue, tu peux décider de qui est mauvais et qui ne l’est pas ?! Tu te prends pour ma mère ou quoi, c’est dingue, bordel !"

Prise dans l’émotion, je me levai pour la regarder bien en face, la voix quelque peu cassé par tout le stress accumulé au fil de la journée.

"Ah bah tu peux être fier de toi, pendant que tu distribues ton jugement comme j’sais pas quel foutu dieu, il y a des gens qui se font chier pour vivre si t’as pas remarqué. Pendant que toi, t’étais là au chaud à lustrer tes canons, moi j’suis née dans la merde des caniveaux, et je m’en suis sortie toute seule en faisant comme je pouvais ! Alors vas-y, traite-moi de connasse, d’effrontée et de criminelle de merde puisque tu crois valoir mieux que moi ! Mais quand t’auras plus rien à bouffer, personne pour t’aider, peut-être que là tu pourras descendre de ton putain de piédestal !"

Malgré moi, je sentis mes yeux me brûler à mesure qu'ils s'embuaient de larmes. C’était stupide, mais le choc de la journée avait fait son œuvre et, au fond de moi, j’avais en horreur que l'on me traite comme une gamine irresponsable. Je me dirigeai donc vers la porte de sortie d’un pas pressé pour cacher mon agitation.

"Et l’ordure de pacotille, elle sera là à tes 5h du matin ! Comme ça, tu pourras continuer à me traiter de sous-merde pendant que je serai en train de nager dans la misère comme je l’ai fait chaque jour ! Bref, merci commandant d’avoir amélioré mon existence !"

Sans me retourner, j’attrapai le loquet de la porte d'un geste sec pour sortir, encore bien plus pressée de rentrer chez moi à présent, que je ne l’étais il y a quelques minutes.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 21 décembre 2017, 22:44:53
La rattrapant avant qu'elle ne puisse sortir, je l'attrapais par le bras avant de garder un air on ne peut plus neutre, mais elle m'exaspérait au plus haut point à vouloir jouer les victimes, alors qu'elle était on ne peut plus en tort.

- Alors écoute, je vais t'expliquer pourquoi je viens de te parler comme ça. Il y a 1000 autres manières de s'en sortir dans la vie que comme dealeuse d'armes. Tu veux jouer les violons? J'ai passé plus de 100 ans de ma vie à faire un boulot de merde, mal payé, parce que j'avais besoin de manger le soir-même. J'ai mis plus de 200 ans à arriver là où je suis aujourd'hui. Et tu vas m'apprendre ce qu'est la vie? Tu veux savoir ce que ça fait que de voir des gens qui nous sont chers mourir à côté de soi, parce qu'une espèce de débile profond nous a demandé de nous rendre à cet endroit alors que nous n'avons rien à y faire. Alors oui, excuse moi de t'avoir parlé comme à une merde. Mais je vais t'expliquer une chose. Je soupirais. - Tu peux pas savoir à quel point ça me rend malade de voir une gamine comme toi devoir faire ça pour survivre. Je te propose de gagner bien plus qu'actuellement, en travaillant quasi légalement, en obéissant juste. Si c'est trop dur pour toi d'obéir à des ordres simples, tu me le dis simplement, et j'oublie tout ce que je t'ai proposé. Alors oui t'as une vie de merde. J'ai eu une vie de merde pendant 100 ans au minimum, alors oui je sais ce que t'as dans ta petite tête à l'heure actuelle. Mais tout ce que j'ai aujourd'hui, je l'ai eu en me bougeant le cul. Je la laissais partir ensuite.

Elle me gavait, très clairement. Mais je détestais agir comme ça. Au fond de moi, je savais que tout n'allait pas se passer comme je le souhaitais. Mais le fait qu'elle joue les violons pour justifier ce qu'elle faisait m'avait mise intérieurement hors de moi. J'avais entendu ça plus d'une fois. Toujours le même discours. Au bout d'un moment, plus rien ne me surprenait.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 22 décembre 2017, 02:29:20
Lorsqu’elle rattrapa ma main, je perçus toute la lassitude pesant sur mes épaules, et je baissai finalement les armes. J’en avais plus que marre de cette femme, de ses leçons, de cette journée. Je n’avais qu’une seule envie, rentrer chez moi pour ne plus entendre ses sempiternelles reproches que l’on m’avait jeté à la figure tout au long de mon existence. Pire encore, la voilà qui se payait ma tête avec son histoire de vécu d’une centaine d’années. Ben voyons. Cette  femme, je ne pouvais plus l’encadrer, je la méprisai, je la détestai même.

Quand bien même cette rancœur, je n’avais plus envie de me battre. J’étais lassée d’argumenter contre ce genre de morale à deux sous, et je savais bien qu’elle n’allait jamais changer d’attitude envers moi, n’ayant pas la moindre idée de mon passé. Oui, j’aurais aimé faire un autre boulot, mais qu’est-ce qu’on pouvait bien faire de sa vie lorsqu’on n’avait rien appris, aucune compétence, pas même lire ou écrire ?

Bref, je voulais juste qu’elle me fiche la paix désormais. Qu’elle reste avec ses centaines d’années de conneries, son petit univers suffisant, persuadée d’agir pour le bien en écoutant docilement les ordres de ses supérieurs. J’en avais plus rien à cirer, j’allais prendre ce travail comme tous les autres et en tirer profit pour moi sans m’occuper du reste. Quant à cette femme, elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait de moi, c’était bien le cadet de ses soucis.

Ouvrant la porte, je lâchai un bref soupir en secouant la tête. Si elle estimait que ses arguments avaient porté, qu’elle avait gagné l’échange, grand bien lui fasse. Je lui jetai simplement un regard méprisant.

"A dans trois jours. J’me casse."



Durant ses trois jours, de manière surprenante, je ne songeai que très peu à ce nouveau travail qui m’attendait. Je m’en fichais. Ce n’était pas une première pour moi de bosser pour quelqu’un d'autre. Alors que ce soit un mafieux ou un général, ça ne changeait rien de mon point de vue. Dans les deux cas, l’argent était au centre des affaires, et des gens allaient crever pour ça. Au final, je serai payé et si ça améliorait ma vie, c’était bien tout ce qui me préoccupait.

Seule la perspective de pouvoir changer de baraque était réellement une nouveauté. Sinon, tout ça ne changeait rien de mes habitudes. C’était toujours le même commerce, sauf que cette fois, j'avais des commanditaires avec de plus gros moyens derrière moi. Qui sait, peut-être que cette femme si pleine de principes bossait sans qu’elle le sache, pour des patrons encore plus véreux que les criminels qu’elle traquait ?

Rien que d’y penser, ça me faisait bien marrer. Quant à elle, j’avais simplement décidé de l’ignorer complètement. Je savais que je ne pourrais toujours pas, ni la blairer, ni lui faire confiance, mais je comptais bien faire avec et tirer mon épingle du jeu. Je bossais pour elle, voilà tout, aucune sympathie à avoir et de toute manière, elle me considérait déjà comme une merde.

Du coup, le jour J, je me rendis aux locaux comme prévu. Il était 4h50, j’étais un poil en avance, même si c’était plutôt raide. A cause de ça, j’avais vraiment les yeux au milieu de la figure. Mais l’essentiel était que je n’aurais pas à l’entendre gémir sur mon absence de ponctualité. Je toquai à la porte des locaux sans y rentrer, préférant attendre que l’on m’ouvre plutôt que risquer de me faire flinguer par ces agités du bocal.

J’étais désabusée de devoir bosser pour des pseudo justiciers, mais tant que ça me profitait, je comptais fermer ma gueule et filer droit. Il faisait froid ce matin, j’espérais qu’ils se magnent de m’ouvrir plutôt que continuer à me peler les miches dehors. Vêtue d’une veste en cuir élimée, pantalon kaki délavé et d’une grosse écharpe en laine, je n’avais même pas pris la peine de m’habiller ou même de me coiffer correctement. Probablement dans le but de l’emmerder, il faut bien l’avouer. Je sautillai d’un pied sur l’autre en me frictionnant les bras.

"Allez, magne ton cul bien moulé de prêchi-prêcha. ‘Fait froid et j’ai pas que ça à foutre d’attendre ta branlette du matin, Lucie-chérie. Y’a des ordures à coffrer pour que d’autres les remplacent."

C’était vulgaire, mais j’en avais besoin pour me mettre en train. De toute façon, j’étais toute seule alors je pouvais bien me défouler ainsi.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 22 décembre 2017, 16:15:30
Les trois jours s'écoulèrent à mes yeux comme une simple journée. Je n'avais pas vraiment la notion du temps. Je pouvais très bien passer une semaine sans réellement m'en rendre compte. Je ne savais pas pourquoi cela m'arrivait, mais je devais faire avec. Comme j'allais devoir bosser avec elle. Je devais faire avec. J'aurais très bien pu l'envoyer croupir dans une geôle à la con, mais je percevais en elle quelque chose qui faisait que j'avais une certaine compassion. Ma bonté me perdrait un jour. Je le savais, mais je ne pouvais clairement pas m'empêcher d'agir autrement.

Il était quatre heures du matin. Sautant du lit et me ruant à la cuisine pour boire un café, j'espérais que tout se passerait bien aujourd'hui. J'étais en compagnie d'une forte tête, et il fallait que je l'accepte. Je ne pouvais pas changer sa façon de voir les choses. Si elle me détestait, je n'en avais rien à cirer. Elle ne comprenait tout simplement pas l'opportunité que je lui offrais. Il était hors de question que je change ma manière de voir les choses pour elle. Un bon café avalé, un rapide petit-déjeuner, et j'allais m'habiller. Comme il faisait extrêmement froid ce matin, j'allais mettre en plus un manteau.

Je n'habitais pas très loin. Du moins, c'est ce que je me répétais tous les jours. En moins d'un quart d'heure j'étais au boulot. Il était donc 4h45. Un rapide tour dans mes locaux plus tard, j'étais dehors. Elle était ponctuelle. Bon point. Toujours avec une tête d'enterrement, certes, mais au moins, elle était ponctuelle. Emmitouflée dans mon manteau blanc, je souriais tout de même, et la saluait. Au moins, elle respectait ces engagements. Pour quelqu'un qui n'en faisait qu'à sa tête, elle avait au moins une certaine idée des engagements.

- Suis moi, je vais te montrer le théâtre de notre future opération. C'est à peine à 5 minutes d'ici, on y sera rapidement à pied.

Il faisait certes froid, mais j'avais plus ou moins l'habitude de bosser dans ces conditions. Dans la rue, quelques passants se pressaient pour aller au travail. Il fallait toujours des gens commençant à travailler tôt. M'allumant une cigarette, je ne pensais à rien. Je savais que cette opération serait une réussite si j'y mettais un semblant de bonne volonté. J'attendais la même chose d'elle, même si je ne l'indiquais pas à voix haute. Hors de question de répandre de l'huile sur le feu, cela ne servirait absolument à rien. 

Alors que je marchais à ses côtés, je ne fis pas attention à la personne qui marchait derrière nous. Grossière erreur. Certains éléments m'échappaient lorsque mon attention était focalisée ailleurs. Ce n'est qu'en entendant le bruit typique du chien d'une arme à feu que tout se déclencha très vite. Je fermais les yeux en un instant, serrant les poings, avant de prendre une voix forte, quasi d'outre tombe.

- ZAL ALMADAR

Instantanément, le fil du temps se brisa, plongeant les lieux alentours dans une grande léthargie. Le temps se déroulait dans un ralenti infâme. Tout se déroulait au ralenti, sauf mes mouvements. Je fis rapidement s'abaisser Alix, et la fit passer devant moi, au moment même où j'entendis claquer le coup de feu. En un instant, je me retournais, dégainant mon 500 avant de le braquer sur la personne située derrière nous. Ce foutu docker... Il y a trois jours, cette saloperie de docker se faisait passer pour un travailleur lambda. Et maintenant, il se déplaçait avec une arme à feu. Sans réfléchir, je pressais la gâchette, lui logeant une balle en plein front. La distance fut si courte que son corps trembla et fut propulsé en arrière, à l'impact.

- Kaval...

Le temps reprit son cours original à la suite de cette incantation. Je me tournais vers Alix, anxieuse, avant de constater qu'elle n'avait rien. Fort heureusement, j'étais responsable d'elle après tout. La tirant par la main, je l'emmenais rapidement dans mon bureau. Toujours aussi anxieuse, à l'arrivée, je me posais tout un tas de questions.

- Bon... Je crois que ce qui vient de se passer change l'ordre de mes priorités. Je ne serais pas toujours avec toi, donc je vais te donner quelque chose pour te défendre. Cependant, j'ai besoin de savoir une chose Alix. Je veux savoir si tu as une organisation à dos. Je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur la foutue organisation des mecs que j'ai buté il y a trois jours. Je vais te donner une arme, mais je veux que tu me promettes une chose. Pas de règlement de compte, s'il te plaît. Je vais voir extrêmement rapidement si je peux te loger autre part. Il est hors de question que tu retournes à un endroit qui peut être connu par ces enfoirés. Est-ce que tu as la moindre volonté?

Elle devait sûrement être étonnée du brusque changement dans mes propos contrairement à ceux d'il y a trois jours. Mais elle était sous ma responsabilité, et j'avais comme objectif de la protéger. Il était hors de question qu'il lui arrive la moindre chose. J'avais une réputation à tenir, et même si elle m'exaspérait au plus au point, je devais la sortir de cette merde.


[HRP] Quand Lucie ralentit le temps, Alix est capable de le voir. Comme tout le monde, mais elle ne peut absolument rien y faire, et sera impactée, comme absolument tout le monde. Et tout ce qui est écrit en violet est de l'Enochien. Seules les sorcières et ceux qui connaissent cette langue peuvent la comprendre.[/HRP]
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 22 décembre 2017, 21:00:00
Absolument tout dans ce nouveau travail me gonflait d’avance. Ce n’était déjà pas ma tasse de thé de bosser pour un tiers, mais alors être en partenariat avec madame-je-fais-des-leçons, c’était la cerise sur le gâteau. La voilà qui se pointait dans son manteau blanc bien propre et son sourire poli. Qu’est-ce qu’elle peut bien s’imaginer cette truffe ? Que me passer de la pommade avec des bonnes manières, ça allait arranger notre relation ? Sa tenue lui donnait un charme particulier en tout cas. Ce qui me fit ronchonner de plus belle.

Moi qui aspirait à rentrer au chaud, afin de bosser peinard sur je ne sais quelle stratégie opératoire, me revoilà obligé de me geler les miches à l’extérieur. Cela dit, mieux valait la marche que la voiture. A la seule pensée de sa conduite, je sentis mon estomac faire des nœuds. Je resserrai ma veste et mon écharpe, afin de suivre ma nouvelle patronne dans les rues matinales encore peu peuplées. Avançant en silence, je fourrai mes mains dans mes poches en regardant les voitures défiler.

Clairement, j’avais la tête ailleurs. Mais surtout, je n’avais ni envie de papoter ni même de la regarder, de crainte que j’en vienne à ne plus supporter sa seule présence. Ce qui aurait été carrément pénible pour travailler ensemble. J’allais sérieusement devoir maitriser mes sauts d’humeur si je ne voulais pas qu’elle brise le contrat, ou pire, qu’elle me balance en taule.

Néanmoins, je fus complètement coupé dans mes pensées en sentant une poigne m’agripper par l’épaule, et me faire basculer vers l’avant. M’attendant à mordre le sol, je fus surprise de chuter à une vitesse incroyablement lente, comme si je nageai dans de la guimauve. C’était quoi ce merdier, sans rire. Et pendant ce temps, je voyais Lucie enchainer les mouvements à une allure hallucinante alors que tout mes membres semblaient littéralement collés à l’air. Il me semblait bien l’avoir entendu dire quelque chose, mais je n’avais absolument rien pigé, pas plus que je ne comprenais ce qu’il se passait.

J’eus l’impression que tout s’enchaina en une fraction de seconde à partir de cet instant. C’était délirant. Elle me pousse, un coup de feu part d’on ne sait où, elle sort son flingue, tire à son tour, le bruit d’un corps qui s’effondre et me rattrape avant que je me vautre. J’étais sidérée en voyant le docker de la dernière fois, étendu sur le sol, mort. Et avec un revolver à la main en prime. A ce stade, je commençai à perdre le fil de l’histoire, et je bouffai la moitié de mes mots.

"Mais… Qu’est-ce qui ? Quoi ? Qu’est-ce t’as foutu ? Comment t’as-…"

Toutefois, Lucie ne me laissa pas réellement le temps de développer puisqu’elle m’entraina à nouveau dans l'autre sens, demi-tour, direction les locaux. J’avais l’impression d’être un bagage qu’elle baladait, et voilà, retour au point de départ dans son bureau. Je me laissai tomber dans le même siège, littéralement sur le cul après ce qu’il s’était passé. Cette folle de la gâchette me noyait carrément sous un flot de questions précipitées. Je rêve où elle s’inquiète réellement pour moi ?

Alors là, c’est plus fort que tout. Elle m’en avait foutu plein la gueule il y a plusieurs jours, et voilà qu’elle se faisait du mauvais sang pour ma pomme maintenant. Néanmoins, je commençai à rassembler mes pensées, et à entrevoir les implications de cet incident. Me massant le cuir chevelu pour m’aider à réfléchir, je levai les mains pour lui faire signer de lever le pied sur les questions.

"Ok, ok, du calme sur l’interrogatoire ! Écoute, j’te remercie de m’avoir sauvé le cul, enfin si j’ai bien compris ce qu’il s’est passé, mais on va y aller mollo sur l’affection maternelle. Déjà, j’aimerai que tu m’expliques comment t'as fait ton truc là… T’as des sortes de super pouvoirs ou quoi ?"

Rien que le fait d’articuler cette question à voix haute, ça sonnait d’autant plus ridicule. Mais tout de même, je ne voyais pas d’autres explications à ce que je pensais avoir vu.

"Dis donc, t’as pas été très honnête là. Moi je t’ai rien caché sur ma vie, et là tu me sors… J’sais même pas quoi ! T’étais quand même pas sérieuse avec tes histoires de 200 ans d’âge ? T’es humaine ou une sorte de whisky ? Je dois m’attendre à d’autres surprises ?"

Certes, la vanne était peut-être de trop dans la situation actuelle. Je soupirai pour tâcher de mettre en ordre mes pensées, après tout, il valait mieux redevenir sérieuse vu la gravité de cet incident.

"Bon, j’vais te dire ce que j’en pense. Même si mon avis t’es égal parce que j’suis qu’une petite racaille, j’suppose. Bref. Non, j’ai pas d’organisation à dos, du moins jusqu’à présent. Sauf que t’as buté ces types devant un de leurs complices qui m’a vu avec toi, et donc ça implique pas mal de choses. Ils doivent croire que je t’ai aidé à les buter, en tendant un piège ou même en t’embauchant… Peu importe de toute façon, ils se sont fait un film en s’imaginant que leurs potes sont morts par ma faute, c’est pas difficile à comprendre. T’avais raison, t’as vachement amélioré ma vie."

Croisant les bras, je la regardai calmement. Lui balancer dans la figure que c’était sa faute n'était pas forcément la réaction la plus appropriée.

"J’dis pas que c’est la faute à quelqu’un. Ce qui est fait, est fait, pas la peine de revenir là-dessus. Maintenant, j’vais te dire un truc qui va peut-être te surprendre. J’ai beau être une criminelle comme tu me l’as bien rappelé, j’ai jamais buté personne de ma vie. J’sais même pas tirer avec une arme. Alors crois-moi, j’irai pas jouer la vendetta. J’ai déjà des tueurs au cul, ça m’suffit."

Et c’était vrai. Tuer quelqu’un est une étape que je m’étais toujours refusée de franchir et je n’avais aucune raison de lui mentir. D’ailleurs, ça me faisait sacrément chier qu’elle m’ait caché cette histoire de pouvoir.

"En attendant, va falloir que je récupère un minimum d’affaires chez moi. J’ai au moins besoin de mes fringues pour loger ailleurs. Ah et aussi, tu vas noter bien dans ta tête que j’suis réglo avec toi alors tu pourrais éviter de me cacher des trucs sauf si t’estimes que j’en vaux pas la peine. Ce qui m’étonnerai pas d’ailleurs."

Cette journée avait tellement mal commencé. C’est vrai que déménager me gonflait sacrément, mais avec des tarés aux fesses, c’était un mal pour bien.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 22 décembre 2017, 21:50:35
Elle avait des questions, ce que je trouvais absolument normal. Je n'avais pas besoin de me cacher. Ici, beaucoup de personnes étaient au courant que j'étais une sorcière, et mes pouvoirs me servaient relativement souvent dans l'exercice de mes fonctions. Lui cacher cela serait relativement stupide. Prenant un air neutre, je tapotais légèrement mon bureau avant de reprendre la parole.

- Il y a des choses que je ne t'ai pas dites, certes. Je suis une sorcière. Et je ne me foutais pas de ta gueule avec mes histoires d'âge. J'ai bien 300 ans. Je lui montrais mes papiers, stipulant bien ma date de naissance, et donc mon âge avancé. - Comme je suis une sorcière, j'ai plusieurs capacités. Celle de ralentir le temps comme je l'ai fait. Et celle de lire dans l'esprit des gens. En clair, je suis capable, si je le veux, de rentrer dans l'esprit de n'importe qui. Me levant, je demandais toutefois à l'un de mes hommes de trouver quelqu'un pour aller récupérer le corps. - Qu'on soit bien claires toutes les deux. Je n'ai aucunement l'intention qu'on soit amies ou quoi que ce soit. Mon boulot, c'est de te garder en vie pour que tu puisses m'aider à coffrer des gens comme eux. Je faisais les 100 pas dans la pièce, trouvant quelque chose à dire, mais n'y arrivant pas. Je restais donc un instant à faire les 100 pas, avant de m'asseoir devant elle. - Bon, je ne te demande pas d'avoir le moindre sentiment positif à mon égard. Ce qui est arrivé aujourd'hui aurait pu t'arriver par la suite. Et tu te serais fait buter. J'ai la capacité de te maintenir en vie. Tout ce que je te demande, c'est de la patience. Tu peux ne pas me faire confiance. Tu peux me considérer comme une connasse, et vu ta manière d'agir envers moi, c'est ce que tu penses, je suis loin d'être conne.

Je faisais toujours les 100 pas dans la pièce. - Je t'apprendrais à tirer. C'est pas compliqué. Tu prendras ce dont tu as besoin chez toi. Oh, et pour répondre à l'une de tes phrases. Non je n'ai pas d'instinct maternel ou quoi que ce soit envers toi. Excuses-moi d'agir de la sorte. Je t'ai traitée de moins que rien la dernière fois? Eh bien tu m'en vois navrée. Mais c'est aussi ça de jouer avec mes nerfs. Je vais être sincère avec toi, ta manière d'agir depuis le début me gonfle. La mienne te gonfle aussi, je sais. Si on doit bosser ensemble, autant faire des sacrifices. Rien ne t'engage, tu peux passer cette porte et ne plus revenir. Tu peux t'en aller maintenant, me dire d'aller me faire foutre, et te débrouiller par toi-même. Tout ce que je te demande, c'est de la patience. Tu me laisses faire mon taff, et il ne t'arrivera plus rien par la suite. On va parler argent. Je te propose entre deux à trois fois ce que tu gagnais au minimum. Mais comme je te l'ai dit, rien ne t'engage, et tu peux passer cette porte et refuser mon offre.

Je la laissais réfléchir. Il était évident qu'elle n'allait pas me sacquer très longtemps. Mais comme je venais de lui dire, rien ne la forçait à me suivre. Je sortais rapidement de mon bureau pour faire les 100 pas dehors. Je commençais à parler en Enochien pour me vider l'esprit. Je devais aussi faire preuve de patience avec elle. Même si cela m'arrachait les poumons de le faire. J'allais chercher un revolver, pas aussi puissant que le mien. Si elle n'avait effectivement jamais tiré de sa vie, un 500 magnum lui arracherait l'épaule dès la première utilisation. Une fois dans mon bureau, je le chargeais et lui tendis.

- Tu veux aller chercher tes affaires maintenant ou plus tard? Je tirais la tronche. Utiliser ma capacité à ralentir le temps me fatiguait, physiquement et mentalement. Même si je commençais à être habituée, cela me faisait toujours le même effet. Je n'avais qu'à attendre que cela passe. Je ne pouvais faire que ça pour le moment.

[HRP] Désolé d'avoir fait plus court.... [/HRP]
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 23 décembre 2017, 14:37:21
Quantités de pensées se bousculaient dans mon crâne pendant que Lucie tournait en rond en s’expliquant longuement sur son compte. Je restai silencieuse tout du long pour la simple et bonne raison que je ne savais plus quoi penser d’elle. C’était sûr, après ce que je venais de voir, je n’avais aucun mal à croire à son histoire de sorcellerie et de toute manière, ce n’était pas ma première expérience surnaturel.

Non, en réalité, c’était davantage sa personnalité qui me perturbait. Comme si, plus je lui en balançais dans la figure, plus elle essayait de m’aider. J’étais en rogne contre elle, et je ne savais même pas pourquoi. Après tout, elle aurait très bien pu me laisser dans cette merde, car même si je pouvais évidemment lui fournir des renseignements, j’étais parfaitement remplaçable.

En somme, je n’avais pas été habituée à ce qu’une autre personne se soucie de moi. D’un côté, je détestai qu’elle me fasse la leçon, mais d’un autre côté… Je n’arrivai pas à définir si j’appréciai réellement tout ce qu’elle faisait pour moi. Peut-être que j’étais bien trop cynique pour envisager que l’on puisse me tendre la main.

Tandis que Lucie était dehors, et me retrouvant seule dans ce bureau, je réfléchissais longuement sur la marche à suivre. Cette situation était une première pour moi. Je n’avais jamais confiance à personne, ni même attendu quoi que ce soit de quiconque, et je pouvais très bien partir pour reprendre cette vie. Est-ce que j’avais réellement envie que cela change ?

Fidèle à moi-même, j'avais peut-être été trop vite en besogne. C’est vrai qu’elle était une pénible donneuse de leçons, froide et hautaine, mais je n’avais pas un caractère facile non plus. Au fond, peut-être l’avais-je condamnée un peu trop vite et qu’elle tentait réellement de me tendre la main. Encore plongée dans mes pensées, je sursautai lorsqu’elle rentra à nouveau dans le bureau.

Posant machinalement la main sur le pistolet qu’elle me tendait, sans toutefois le prendre, je l’observai sous un nouveau jour. Pour une fois, je remarquai qu’elle semblait tendu, probablement réellement inquiète. J’avais certainement été ingrate, mais mon sale caractère et ma fierté m’empêchait de l’avouer. Me levant d’un bond du fauteuil, je pris l’arme de ses mains puis, sans oser la regarder dans les yeux, je la serrai spontanément dans mes bras, posant ma tête sur son épaule et mes mains dans son dos.

"Excuse-moi."

Presque aussitôt, je la lâchai. Ce n’était qu’un simple câlin maladroit. Ne sachant pas réellement m’excuser correctement avec des mots, ça me paru une bonne idée sur le moment. En réalité, c’était peut-être très con à faire après avoir été aussi agressive envers elle. Merde, je regrettai déjà. Prise de remords, je reculai immédiatement pour fixer le mur opposé et me grattai la tignasse en lui tournant le dos.

Ce geste marquait une cassure pour moi, vu que je m’étais résignée à lui faire confiance dans une certaine mesure. Certes, Lucie m’agaçait toujours avec ses idées moralisatrices mais je devais bien reconnaitre qu’elle m’offrait une bonne opportunité. Je tripotai pensivement le pistolet, poussant un soupir.

"Si tu veux me faire une avance de fric, j’irai acheter assez de fringues et ça ira. C’est loin chez moi, t’as l’air fatigué alors que c’est pas urgent. J’suis pas une princesse, j’ai pas besoin de grand-chose."

A vrai dire, j’appréhendai sa réaction à propos de mon revirement. Pour une fois que je m’ouvrais un peu à quelqu’un… J’étais déjà prête à me barrer si ça tournait au vinaigre.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 23 décembre 2017, 19:38:06
A vrai dire, sa réaction me surpris plus qu'autre chose. Je ne m'attendais clairement pas à ça. Je m'attendais encore à une mauvaise réaction de sa part. Quelque chose de négatif. Et pour le coup, je ne savais vraiment pas comment réagir. Elle me mettait tout simplement sur le cul, et j'étais déstabilisée. Qu'est-ce que je pouvais bien lui répondre? J'en avais aucune foutue idée, et je me retrouvais donc comme une conne, là, la bouche ouverte, mais rien ne sortait. Je faisais encore une fois les 100 pas, une de mes techniques de défense quand je ne savais pas quoi dire. Je devais vraiment avoir l'air d'une conne en faisant ça, mais clairement, je ne savais pas comment réagir. Je lui demandais deux petites minutes et sortait une nouvelle fois de mon bureau. Je revenais quelques minutes plus tard, avec une certaine somme en argent, que je posais sur le bureau.

- J'en ai l'air? Bah... J'ai vu pire. Le fait de ralentir le temps me fatigue mais ça va passer. Je prenais un air taquin pour une fois. - Je rêve ou tu t'inquiètes pour moi? Bon, en ce qui concerne là où tu vas crécher par la suite, je vais m'en occuper rapidement. J'aurais pu éventuellement te proposer de venir temporairement chez moi, mais je connais d'avance ta réponse.

Je prenais tout de même des pincettes avec elle. Je pouvais être extrêmement patiente, mais il ne fallait clairement pas jouer avec mes nerfs. Heureusement qu'elle s'apaisait un peu, car toute cette méfiance et ces haussements de ton me tapait sur le système. Je savais très bien dissimuler ma colère, mais je ne savais pas dissimuler le fait que j'étais tendue. Parfois, on pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, mais je pouvais tout à fait être aussi fermée qu'un bunker de la seconde guerre mondiale.

Je m'allumais une clope pour évacuer un peu ma tension. Faisant des petits ronds de fumée, je lui tendis un papier. J'écrivais toujours le déroulement futur de mes missions. Il me fallait toujours une base sur laquelle travailler. Je n'avais pas pu lui montrer les lieux, mais au moins, je pouvais déjà lui montrer les bases. Tout était écrit. Parfois, je faisais preuve d'une précision administrative qui pouvait faire peur. Mais j'assumais totalement. Il était préférable à mes yeux de tout écrire, pour avoir une preuve, plutôt que de tout improviser. L'improvisation était dangereuse dans mon métier. Je ne devais en aucun cas improviser. La vie de mes hommes dépendait de mes décisions.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 24 décembre 2017, 14:08:08
Ce long moment de silence me fit craindre le pire. Evitant de la regarder après mon geste maladroit, je m’attendais vraiment à me manger un droite en pleine figure ou quelque chose dans ce goût là. Quand Lucie s’absenta quelques instants, je m’étais carrément fait un film en l’imaginant revenir avec un lance-flamme ou des menottes. Mais finalement non, rien de tout ça, et elle revint simplement avec une liasse d’argent comme je lui avais suggéré.

Il devenait vraiment nécessaire de dissiper ce foutu malaise qui s’installait parce que je devais réellement passer pour une taré, à réagir comme ça, passant de l’agressivité à… Quoi en fait ? J’en savais strictement rien. Plus elle m’avait gonflé, plus ses réactions me touchaient, et la rendait finalement sympathique à mes yeux. Et cette sympathie ressentit, ça m'énervait encore davantage.

Bref, c’était une chaine sans fin et je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir. En tout cas, je tirai la tronche en croisant les bras, cherchant les bons mots pour m’expliquer du mieux que je pus. Autant dire que ça n’allait pas être très glorieux.

"Ecoute, te fous pas de moi, mais j’ai du mal à m’exprimer alors c’était peut-être un geste con et maladroit mais j’voulais juste faire la paix. J’reconnais que j’suis pas simple et que t’essayes de m’aider. Donc voilà. Mais en profite pas pour me refaire la leçon !"

Marmonnant à moi-même, je devais afficher une tête de bulldog contrarié. Ça m’arrachait presque la langue de prononcer ces mots parce que je n’avais pas pour habitude de reconnaitre mes torts et encore moins essayer de sympathiser avec quelqu’un d’autre. Mais bon, il fallait bien que l’une de nous fasse un effort.

"Ça m’dérange pas de venir chez toi, mais c’est toi qui vois si tu supporteras. Parce que je ronfle. Mais c’est peut-être aussi le plus simple à faire s’il y a des tueurs dans l’coin. Surtout qu’ils peuvent te viser toi aussi en fin de compte, tout comme moi."

Revenir à des éléments plus pratiques me soulageait. Ça m’évitait de remettre cet instant gênant sur la table. En plus, c’était parfaitement sensé, ces types pouvaient très bien chercher à l’éliminer. Après tout, elle était quand même coupable d’avoir buté leur pote. Cela dit, c’est vrai, je dois avouer que me retrouver toute seule dans un endroit inconnu avec des tueurs à mes trousses,  ce n’était pas vraiment très engageant non plus.

Si cette femme pouvait me protéger aussi la nuit, je n'en dormirai que mieux. C’est vrai quoi, un peu de question pratique. En parlant de ça, elle me tendit un papier écrit de sa main ressemblant à des plans de mission. Du moins, c’est ce qu’il me semblait approximativement. Un brin honteuse, je lui tendis à nouveau le papier.

"Tu vas te foutre de moi, mais j’arrive pas à lire l’écriture manuscrite… Et j’sais pas écrire non plus."

Encore un élément sur ma vie que je n’aimais pas mettre en avant et qu’en fin de compte, je n’avouai quasiment jamais. C’était quand même humiliant de savoir à peine lire, et pas du tout écrire, à mon âge.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 24 décembre 2017, 15:19:10
Sa réponse m'étonnait. Néanmoins, je ricanais. Elle devait vraiment me prendre pour une princesse ou quelque chose comme ça. Mais je restais une personne humaine avant tout. J'avais beau avoir certaines manières, une façon de voir les choses relativement différente, je n'en restais pas moins quelqu'un de normal, avec des pouvoirs, certes. Je devais donc mettre fin à une sorte de mythe qu'elle s'était sûrement mise en tête. Je pouvais la comprendre, elle n'était pas la seule. Je me demandais cependant pourquoi les gens pensaient ainsi. Certes, j'étais différente, mais pas à ce point là. Ricanant une nouvelle fois, j'embrayais.

- Ecoute, je ne suis pas non plus une princesse. Alors c'est pas parce que tu ronfles la nuit que je vais aller tuer des bébés chats pour calmer mes nerfs. Mais par contre, je n'ai qu'un lit. A toi de voir.

Lorsqu'elle me rendit le papier, je me sentais légèrement conne. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle pensait vraiment que j'allais me foutre de sa gueule? Je pouvais parfois être une connasse, mais pas non plus à ce point. Elle avait dû se faire tailler plus d'une fois à ce sujet, mais je n'allais pas agir comme eux. Me grattant la tête, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Je rangeais donc ce foutu bout de papier dans mon bureau, avant de tapoter mon bureau du bout des doigts. Il fallait donc que j'adopte une autre manière de prévoir les choses, avec elle.

- C'est pas grave, on verra ça plus tard. Je vois pas pourquoi je te jugerais sur ce point. J'avais une idée en tête, mais je me demandais si elle accepterait une chose pareille. - Bon, vu que je dois déjà t'apprendre à tirer, autant t'aider dans ce domaine. Ça te servira pour plus tard. Et je viens de m'en rendre compte, mais il est vraiment préférable que tu restes avec moi pendant un certain temps. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais ça durera au moins suffisamment longtemps pour que la situation se tasse. Allez, file t'acheter des fringues. J'ai du travail.

Je ne la mettais pas dehors, mais j'avais quelques petites bricoles administratives à régler. Même si elle me donnait du fil à retordre, il fallait que je l'aide. Ne pas le faire serait contraire à ma mission, et je ne pouvais clairement pas me le permettre.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 25 décembre 2017, 16:07:06
La voyant ricaner, je sentis mes tripes retomber dans mes chaussettes car je pensais réellement qu’elle se foutait de moi. Mais il s’avérai que non. Franchement, je me trouvais ridicule à être aussi à l’affut de la moindre moquerie. Au point que je guettai la moindre plissure de ses lèvres pour savoir si Lucie allait se payer ma figure ou non. Avouer des trucs personnels, même insignifiant, ça me foutait les nerfs à vif.

"Au pire, je prendrai le canapé."

Haussant les épaules, je ramassai l’argent qu’elle m’avait avancé afin de me fringuer. Au fond, ça ne me gênait pas de pioncer chez elle. Même si on avait des opinions radicalement différentes sur pas mal de points, j’aurais été malhonnête de la considérer comme une connasse. C’est vrai quoi, malgré son air donneuse de leçons, toutes ces paroles partaient d’un sentiment.

Bref, à force de l’écouter, j’avais réellement envie de faire un effort pour bosser correctement. Sa réflexion tournait dans mon crâne. M’apprendre à tirer d’accord, mais m’aider sur la lecture et l’écriture ? Ouais, ça a toujours été un point sensible pour moi, alors j’étais plutôt dubitative sur ma capacité à apprendre ce genre de trucs. Pourtant ça partait d’un bon geste, si bien que je ne voulais pas la contrarier.

"C’est sympa, mais c’est peut-être un peu tard pour moi d’apprendre tout ça."

Sensible, et même douloureux. J’avais carrément honte,et mon visage fermé en était un témoignage flagrant. Histoire de dissimuler cette gêne, je resserrai mon manteau et, obéissant à sa demande, je sortis du bureau pour filer m’acheter de quoi m'habiller durant ce séjour imprévu. La perspective de rester un long moment avec Lucie ne m’affolait pas plus que ça en fin de compte, il me semblait avoir suffisamment fait la paix pour que cela se passe bien.

Puis j’avais envie de la connaitre un peu plus, peut-être ? J’en savais rien. Je lâchai un grognement à cette pensée, sortant à l’extérieur en rabattant ma capuche sur ma tronche, l’écharpe remontée jusqu’au pif. Je ne tenais pas être reconnu, mais il n’était pas non plus recommandé de paraitre suspecte donc je m’orientai vers les chemins fréquentés, me mélangeant dans la populace.

Après tout, je prenais moins de risques à marcher au milieu d’un lieu fréquenté et filait donc dans la zone commerciale. Histoire d’être prévoyante, je pris largement assez de fringues de rechange pour palier à un long séjour. Principalement des habits peu coûteux. Jean, pull épais, chemises simple et sous-vêtements confortables s’entassèrent durant ce shopping improvisé.

Néanmoins, je me grouillais à terminer ces achats afin de ne pas rester trop longtemps sans protection. Par la même occasion, je fis un crochet par une boulangerie pour acheter quatre croissants. Bah quoi ? Je m’étais levée à 5h du matin, et j’avais la dalle. Et puis, ça me semblait poli d’en prendre également pour Lucie.

Peu importe, filant avant que les croissants ne refroidissent, je poussai la porte des locaux désormais familiers pour me mettre au chaud avec un soupir d’aise. Poussant la porte, j’entrai dans le bureau de Lucie avec mes poches, les viennoiseries répandant leur délicieux fumet un peu partout au point que mon estomac échappa un gargouillis.

"Hé, j’ai pris des croissants. Y’en a pour toi aussi, j’ai pensé que t’aurais la dalle comme moi."
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 25 décembre 2017, 19:41:08
Mes intentions partaient d'un bon sentiment. Mais je ne pouvais pas la forcer à faire quelque chose si elle n'en avait pas envie. Je gardais cette idée en tête et la mettrait sans doute en application plus tard. La voyant sortir du bureau, je pouvais enfin me plonger dans mes papiers. Je ne pouvais clairement pas passer tout mon temps sur un champ de bataille ou dans une mission à tirer sur tout ce qui bougeait. Je devais aussi passer par la case administration. Je devais consigner chaque chose, chaque fait, chaque geste, pour rendre des comptes. J'entamais donc l'inventaire de tous mes faits d'il y a trois jours, que je gardais dans un coin de ma tête, bien au chaud. Pour certaines choses, ma mémoire me faisait défaut, mais pour d'autres, je n'oubliais rien. Lorsque j'ôtais la vie à quelqu'un, je devais me souvenir longtemps après des raisons pour lesquelles j'avais appuyé sur la gâchette.

Cendrier à portée, cigarette à la main, je compilais tout. Dans les moindres détails. Faisant des ronds de fumée, je n'épargnais aucun détail. Il fallait que j'explique pourquoi je n'avais pas eu d'autres choix, et quelles conséquences pouvaient être appliquées. Souvent, les gens voyaient les tireurs d'élite comme des gens passant leur vie en extérieur, au même endroit, à attendre que la cible se place au centre du viseur. Il y avait toute une logistique, une préparation, des conséquences. J'étais payée pour faire ce que je faisais, mais je ne devais pas oublier l'autre facette moins reluisante de mon boulot. Je ne pouvais pas passer ma vie à aligner des malfrats et leur envoyer une balle dans la tête. Tirant une grande latte sur ma cigarette, j'attaquais la partie la moins marrante. Celle de faire de multiples exemplaires. Je pouvais très bien faire ça sur PC, mais je préférais écrire à la main. De nombreux retours à la photocopieuse plus tard, j'avais enfin terminé.

Pile au moment où Alix rentra dans mon bureau. Je ne savais vraiment pas si elle savait lire dans mes pensées, mais je commençais réellement à avoir la dalle. J'acceptais donc volontiers avec un grand sourire, et comme à mon habitude, je mangeais très vite. J'avais vraiment la sale manie de manger beaucoup trop vite. Je savais que je devais réellement changer de manière d'agir, mais je n'y arrivais pas. Je fumais beaucoup trop, je mangeais trop vite, bref, une bonne femme à marier. Je tapotais un siège que j'avais mis rapidement à côté de mon bureau, l'invitant à s'asseoir.

- Bon, je vais t'expliquer comment on va procéder, tu vas voir, c'est tout con. Tu gardes ton arme sur toi, bien cachée, tu procèdes comme tu as l'habitude de faire. Tu portes ça. Je montre une petite oreillette, comme j'en portais moi-même. - Très important. Tu peux m'entendre, et je peux entendre ce qui se passe autour de toi. Moi, je te couvre d'en haut. Au moindre mouvement brusque de leur part, je tire. On va aussi instaurer un langage codé. Si jamais tu sens que les choses vont mal tourner, grattes toi l'arrière des cheveux. Je comprendrais, et j'agirais en conséquence. Est-ce que tu as la moindre question?


Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 25 décembre 2017, 22:11:03
Dire qu’on m’avait parfois qualifié de gloutonne. Franchement là, je passais pour un gentil euphémisme à côté de Lucie s’enfilant les croissants à une telle vitesse, qu’elle avait terminé bien avant que je puisse entamer mon second croissant.  J’étais sidérée, les yeux écarquillés, un bouchée de viennoiserie à mi-chemin de ma bouche.

"J’retire ce que j’ai pu dire, t’es pas une princesse. T’as pas mal au bide à manger comme ça ? Ça fait pas très classe pour une femme se-… Une femme."

De justesse. Un peu plus, et je lâchai un compliment sur son physique. Ok, d’accord, je l’avais déjà trouvé sexy à sa première apparition, mais ce n’était pas une raison pour en rajouter. Ça aurait été… bizarre ? Après ce qu’on s’était envoyé dans la figure. Bref, je m’enfilai aussitôt un bout de croissant pour faire comme si de rien n’était avant de venir prendre place sur le siège qu’elle me désigna.

L’oreillette, c’était donc à ça que ce truc servait. J’en ai avais jamais vu mais effectivement, ça a l'air sacrément pratique. Hochant la tête en m’enfilant de temps à autre le reste des croissants, je réfléchissais. Parce que finalement, je n’avais aucune idée du genre de type qu’elle voulait arrêter pour la bonne raison que pour moi, toute les ordures se ressemblaient.

"Bah, et si j’ai vraiment l’arrière de la tête qui me gratte ?"

Oui, c’est un tic. Ne pas pouvoir résister à poser une question agaçante. Je laissai planer un moment de silence, terminant le dernier bout de croissant. Non, il fallait réellement que je reste sérieuse dans ce boulot, même si cela nécessitait de combattre mes mauvaises habitudes.

"Oublie, ça me va comme ça. Mais concrètement, on va partir sur quelle genre de mission ? Parce que j’sais pas quel genre de type tu veux coffrer en premier. J’en ai plein qui font du commerce louche mais le plus grave… Ou tu te concentres que sur le trafic d’arme ?"

Froissant la poche de croissant, je m’essuyai vite la bouche avec la petite serviette fournie dedans. J’avais déjà du mal à tenir en place, mais rester avec cette femme calculatrice à l’extrême ne me rendait pas l’attente plus facile. J’en avais des gesticulations nerveuses dans les jambes.

"Si tu veux, j’peux te dicter quelques noms pour commencer. Au fait, tu devais pas m’apprendre à tirer ? On commence quand ? J'préfère te prévenir, j'suis plutôt nerveuse comme nana, j'ai besoin de m'occuper donc si t'as quelque chose à me faire faire, j'suis parée."
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 25 décembre 2017, 23:21:11
- Si t'as la tête qui gratte, j'leur tire une balle dans la tête. C'est pas grave de toute manière.

La manière avec laquelle je la regardais lui indiquait clairement que je plaisantais en parlant de la sorte. Bien évidemment, je n'étais pas sérieuse ainsi, mais parfois, il était de bon ton de l'indiquer, pour ne pas passer pour une psychopathe. Ce que je n'étais absolument pas. Bien évidemment, pour certains, le simple fait qu'une femme puisse accéder à un fusil de précision et ait le droit de tuer des gens faisait d'elle une psychopathe. Mais s'ils savaient à quel point je pouvais être précise, ils adopteraient un autre discours bien rapidement. Toutefois, je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir. Certaines personnes naissent avec un esprit relativement limité, ce n'était pas leur faute après tout.

- Commence déjà par me donner des noms. Après, on verra. La première chose qu'on doit apprendre avant de pouvoir tirer avec une arme à feu, c'est la patience. Certes, dans le feu de l'action, t'auras pas le temps pour la patience. Mais si un jour tu comptes devenir tireuse d'élite, faudra que tu sois patiente. Je doutais qu'elle veuille vraiment devenir comme moi dans le futur, mais au moins, je lui expliquais que parfois la patience, ça pouvait être utile.

Toutefois, j'avais besoin de bouger. Je l'embarquais avec moi, en lui disant de prendre son arme, prenant tout de même de quoi noter pendant qu'elle me donnait ses noms. J'allais tout de même l'amener au stand de tir. Car même si je n'allais pas lui apprendre en deux heures comment se servir d'une arme à feu, au moins j'allais pouvoir lui apprendre les rudiments. Faisant craquer mes doigts, je zigzaguais dans les couloirs avant d'arriver à destination. Je la fis entrer, et la première chose que je fis fut de mettre ses noms dans une de mes poches. Il fallait que j'y pense plus tard, et ne mette pas ma tenue à laver directement. Faisant s'approcher deux cibles, je sortais mon 500, enclenchait le chien, tirait à une main en pleine tête de la cible.

- Alors ça déjà, tu oublies de le faire. Surtout avec ce que j'ai dans la main. C'est du 500 magnum, donc clairement, ça va t'arracher le bras. Même à deux mains, tu vas le sentir passer comme il faut. Donc, tu vas commencer bien plus bas. Je lui montrais techniquement une des positions les plus naturelles que l'on pouvait avoir. Les deux bras tendus, alignés, bien droite. Et comme elle était débutante, je devais bien évidemment corriger sa position, bras, dos, tête. Je lui donnais surtout tout un tas d'indications, et lui montrait surtout comment s'apprêter à tirer. Et la regardais faire. J'allais avoir du boulot avec elle, c'était évident, mais elle n'avait pas un cursus militaire, donc je pouvais lui pardonner.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 26 décembre 2017, 14:55:00
Attention, Lucie s’était mise elle aussi, aux vannes. J’en étais réellement impressionnée pour le coup. Maintenant qu’elle avait goûté à l’humour, qui sait dans quoi elle allait m’entrainer ? Bon, c’est vrai que j’étais vraiment à la limite de me moquer, mais il faut savoir encourager les initiatives alors je préférais la boucler. Les blagues de sniper, c’était un brin bizarre, mais ça demeurait une blague. Si cela pouvait aider à détendre l’atmosphère, je n’y voyais rien à redire.

"Mollo la tireuse d’élite, déjà si je peux toucher une cible ce sera pas mal parce que j’suis pas spécialement patiente."

Récupérant mon arme, je suivis Lucie dans les méandres des locaux. Heureusement pour moi, elle semblait connaitre parfaitement les lieux car je me serai probablement paumée depuis un bail en essayant de me repérer toute seule. Ce flingue, j’étais sensée le porter comment ? A la ceinture ? Accrochée à ma taille, ça faisait cool. Une sorte de style bad girl. Je le coinçais sous la ceinture en suivant mon instructrice, assez fière de l’apparence que ça me donnait.

Minute, si un coup partait ? J’avais enclenché la sécurité au moins ? La vache, une balle dans les précieuses, ce n’était pas spécialement enviable. Du coup, je le retirai dans la précipitation, décidant de le garder à la main. Ouf, Lucie ne semblait pas avoir remarqué, trop occupée à noter les noms que je citai.
Trafiquants d’armes, drogues, même quelques esclavagistes, je balançai toute la racaille qui me passait par la tête. Et surtout ceux m’ayant chié dans les bottes. Autant faire d’une pierre, deux coups. Nous entrâmes dans ce qui ressemblait à un stand de tir, où je ne manquai pas de sursauter lorsqu’elle fit feu avec son arme énorme. Je crois que je ne m’habituerai jamais à ce boucan.

"J’vais prendre un casque parce que j’vais devenir sourde avant la fin de la journée sinon."

Saisissant un casque pour les oreilles, je l’écoutai m’expliquer la bonne position à adopter pour le rythme. J’observai un peu plus attentivement son corps. Pour le besoin de l’exercice bien entendu, non pas parce que ça lui donne une allure sympa. Enfin bref, j’essayai d’imiter maladroitement la même posture même si c’était loin d’être glorieux par rapport à elle.
Pourtant, je fis réellement de mon mieux. Honnêtement, c’était bien la première fois que l’on essayait de m’apprendre quelque chose alors même si, au départ, je fus légèrement septique, je pris l’exercice au sérieux. Je vidais mon esprit pour mieux me concentrer, oubliant tout le reste pour réellement m’appliquer. Bon, même en étant à fond, ce n’était pas spectaculaire.

Lucie fut obligé de me corriger souvent sur ma manière de me positionner et je loupai quand même un sacré paquet de fois la cible. Mais au bout d’un moment, je parvins tout de même à réussir plusieurs séries de tirs corrects. Enfin je suppose que placer la moitié des balles dans les centres des cibles, ce n’était pas si mal, non ? J’en sais rien en fin de compte, mais le temps avait filé sans que je ne m'en aperçoive.

"Ok, je commence à avoir mal au poignet. C’était comment ? Tu peux dire que c’est naze, j’vais pas me vexer. De toute façon, je m’en doutais."

Au final, il me semblait avoir au moins placé près des trois quart des balles à côté. Franchement, ça m’était un peu égal. J’avais pris du plaisir à apprendre quelque chose pour la première fois, et je crois bien avoir été une élève plutôt attentive pour le coup. En tout cas, sans râler, c’est déjà bien.

"C’était sympa de m’apprendre ça en tout cas, j’sais même pas combien de temps on est resté à faire ça, j’ai zappé l’heure."

Reposant le casque à sa place, je me grattai la tignasse machinalement. J’étais bien évidemment sincère, l’exercice m’avait bien plu.

"Prochaine fois, je t’apprendrai à faire des vannes, pas des trucs un peu bizarres à base de meurtres."
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 26 décembre 2017, 18:51:42
- En gros, ça va faire une petite heure qu'on est là. T'as de la chance, aujourd'hui je ne bosses pas cette après-midi. On va pouvoir rentrer plus tôt. Mais clairement, j'ai vraiment du boulot avec toi. Je vais pas te juger sur ton manque de compétence, tu n'as pas un cursus militaire. Mais pour une première fois, c'est pas si mauvais... Reste qu'on a beaucoup, mais alors beaucoup de travail pour te faire toucher quelqu'un du premier coup.

Cependant, je lui tapotais la tête. Je la regardais avec un air absolument neutre lorsqu'elle m'annonça qu'elle allait m'apprendre à faire des blagues. Je faisais très bien l'air neutre, quasi blasé. Je m'étais entraînée durant des années pour parfaire cet air. Parfois, une simple expression faciale valait mieux qu'un long discours. Je communiquais beaucoup avec mon visage. Il fallait juste me comprendre. Mais pour ceux qui me connaissaient, la lecture de mon visage n'était pas quelque chose de difficile, bien au contraire. Ils pouvaient presque lire en moi comme dans un livre ouvert.

- Tiens, on va rigoler un bon coup. Je me mettais derrière elle, lui prenait son arme et lui mit la mienne entre les mains. Avec la sécurité bien entendu. Je rangeais la sienne à ma ceinture et entourait ses mains avec les miennes. - Tu vas comprendre pourquoi je t'interdis de toucher un truc pareil. Je lui remis son casque sur la tête pour lui éviter de devenir sourde avec un tel machin aussi près de ses oreilles. Sortant la sécurité, je la laissais faire en gardant bien ses mains dans les miennes, pour éviter qu'elle se prenne l'arme en pleine tronche. La laissant tirer, je faisais ce que je pouvais pour compenser le recul qu'elle allait subir. Lui prenant ensuite des mains, je lui tapotais une nouvelle fois la tête. - Un jour tu pourras tirer avec ça. Mais là, c'est pas pour tout de suite.

Nous retournions dans mon bureau car j'avais encore quelques petites choses à régler. Notamment encore une ou deux tâches administratives à son sujet. Mais cela allait être rapide. Pour ce genre de choses, du moins, j'allais relativement vite. J'écrivais très vite, mais assez bien. Du moins, pour quelqu'un qui pouvait déchiffrer mon écriture. Elle était relativement complexe graphiquement parlant, mais c'était encore pire lorsque j'écrivais en Enochien. Enfin terminé. Maintenant il me restait moins d'une heure et je pouvais rentrer chez moi avec elle.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 26 décembre 2017, 20:59:20
L’heure avait filé beaucoup plus vite que je ne l’avais imaginé, c’était probablement ce qu’il se passait lorsqu’on s’amusait. Enfin, s’amuser, c’était peut-être un grand mot pour cet exercice de tir, mais d’une certaine façon, je n’avais pas trouvé cela désagréable comme expérience. "Pas si mauvais". Forcément, je ne m’attendais pas à une grande performance après n’avoir jamais touché d’arme de ma vie, mais je mentirai en disant que je n’étais pas un minimum déçue.

Lucie me tapota la tête pour faire passer la pilule, ce qui me fit échapper un grognement de mauvaise humeur. Ce n’était pas spécialement contre elle, mais plutôt à cause du geste. Le genre que l'on fait pour rassurer une gamine qui a fait une petite angoisse. Je déteste ça, c’est infantilisant. Mais étrangement, je ne fis aucun commentaire car je ne lui en voulais pas réellement. Elle m’avait démontré une réelle intention de m’aider, je compris donc qu'elle ne pensait pas à mal.

M’apprêtant tout de même à répliquer, je me ravisai lorsqu’elle me confisqua mon arme des mains pour la remplacer par la sienne. Merde, ce truc pesait une tonne. Cependant, j’avoue avoir oublié légèrement ce poids dans ma main en sentant Lucie passer dans mon dos, m’entourer de ses bras et placer ses mains sur les miennes. Ok, ce contact est un peu rapproché. Mais qu’est-ce que je foutais ? C’était professionnel bordel, alors pourquoi ma respiration s’accélérait ? Il fallait que je me concentre sur le tir, réellement. Sérieusement.

"Ok, je vais essayer…"

Reportant mon attention sur le cible, je pris un peu plus de temps pour viser. Mais vraiment pour soigner le tir, pas à cause du contact rapproché, non, non. Non… Enfin, peu importe, j’ai tiré, et forcément, c'était raté, le poids de l’arme m'ayant sérieusement entamé la force du poignet. Bon, ce n’était qu’un tir manqué de plus qui me propulsa encore plus près de Lucie. Sentir son corps contre mon dos… Mais putain Alix, tu penses à quoi ?
M’écartant vite fait, peut-être trop, la laissant récupérer son arme, je me passai une main nerveuse dans les cheveux avec la désagréable impression d’avoir rougie légèrement. On va dire que c’était dû à l’exercice, le bruit, tout ça. Au point, que je ne lui tins même pas rigueur de m'avoir à nouveau tapoté le crâne. Bref. Je grommelai en me massant le poignet.

"Mouais, j’ai l’impression d’avoir fait un bras de fer avec un docker du double de ma taille."

La suivant dans son bureau, je récupérai mes achats de la journée au passage. Dans un sens, ça m’arrangeait qu’il lui reste encore des papelards à finir car j’avais besoin de m’isoler un instant. Je remis mon manteau bien serré et remballai mon sac de shopping aussitôt, coinçant ma nouvelle arme à ma ceinture.

"Bon bah, puisqu’on va rentrer, j’vais aller mettre tout ça dans la voiture le temps que tu termines tes… trucs qui ont l’air vachement passionnant."

Quel soulagement de sortir du bureau. C’est vrai que je tirais plus ou moins la tronche par habitude, mais là, j’avais sérieusement besoin de mettre mes pensées à plat. Sauf que, arrivant à la voiture de Lucie, je réalisai bêtement que je ne lui avais pas demandé les clés. Bravo Alix, tu t’améliores, vraiment. J’allais encore passer pour une débile.

M’appuyant en soupirant contre le capot, je posai le sac de fringue dessus afin de faire la pause dont j’avais sérieusement besoin. Je remontai mon écharpe sur le nez, fronçant les sourcils. Qu’est-ce que j’avais à réagir comme ça envers elle ? Il y a quelques jours, on en était à s’envoyer des fions, et voilà maintenant que… Elle me plait ? Putain non, rien que le formuler semblait idiot. Après tout, c’était la première personne à réellement me tendre la main, alors peut-être que je réagissais excessivement à cause de ça. Ouais, c’était sûrement ça. Je croisai les bras en me mordillant la lèvre sous mon écharpe. Pourtant, maintenant que nous allions rentrer à deux, je songeai à quelque chose de parfaitement stupide. De vraiment très stupide.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 27 décembre 2017, 00:35:39
Je faisais donc rapidement mon boulot, pour pouvoir rentrer chez moi le plus rapidement possible. En voyant qu'elle était partie, mais n'avait pas prises mes clés de voiture, je soupirais un peu. Elle devait être là, dehors à attendre. Mais visiblement, elle ne revenait pas. Terminant donc mon boulot, je prenais quelques petites affaires, saluait mes hommes, avant de partir. Je la voyais donc là, sur le capot de ma voiture, en train d'attendre. Je soupirais quelque peu. Elle aurait très bien pu rentrer pour me les demander, au lieu de se peler le cul dehors comme ça. Car tout de même, l'air ne s'était pas réchauffé. J'ouvrais donc rapidement ma voiture afin qu'elle puisse rentrer dedans. Pour une fois, rien ne pressait donc j'allais conduire normalement.

M'allumant une cigarette sur le trajet, je souriais, lui expliquant que j'allais m'occuper de son poignet en rentrant. J'avais tout une pharmacie chez moi, j'allais bien pouvoir trouver quelque chose qui allait lui convenir. Néanmoins, je venais de penser à une chose, et je devais lui expliquer. Pour dissiper le malentendu qui pourrait se produire une fois arrivées.

"Ah oui, j'ai deux fauteuils une place en fait. Pas de canapé. Donc je crois qu'on va vraiment devoir dormir dans le même lit. Mais t'en fais pas ça pour ça, je suis relativement discrète quand je dors, tu ne soupçonneras même pas ma présence, même si tu me cherches.

Roulant tranquillement, et faisant des ronds de fumée, je ne mis pas longtemps avant d'arriver chez moi. Elle pouvait donc voir où j'habitais. Même si je ne gagnais pas des centaines de millions de yens par mois, ma maison était suffisamment grande pour que je m'y sente bien. La laissant donc s'installer, je me jetais dans mon fauteuil avant d'allumer la télé. Je lui ferais une petite visite guidée par la suite, j'avais tout le temps du monde pour ça.

[HRP] Désolé de faire court, j'suis assez malade là... [/HRP]
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 27 décembre 2017, 14:45:04
Le trajet me paru excessivement long. Peut-être parce que mon esprit se contorsionnait dans tous les sens pour essayer de démêler les sentiments divers que ce nouveau job générait. Ouais, surtout à propos de la femme qui s’était assise au volant. D’ailleurs, merci ma bonne étoile, elle semblait avoir abandonné la conduite type rallye pour quelque chose de moins dangereux pour ma santé cardiaque. Là-dessus, ça me soulageait sacrément.

Mes jambes gigotaient nerveusement toute seules, c’était impossible de me débarrasser de cette manie lorsque j’étais nerveuse. Je n’arrêtai pas de me frotter les mains pour me réchauffer. Finalement, mon poignet ne me lançait pas tant que ça, même si j’appréciai son geste de sympathie. Mouais, peut-être que c’était son genre d’être aux petits soins avec tout le monde, du moins, c’était à peu près ce qu’elle avait sous-entendu.

"Pas besoin, ça va passer tout seul d’ici un moment, j’ai déjà vu pire."

Le seul truc qui m’inquiétait, c’était plutôt l’idée de dormir dans le même lit. Enfin, je ne sais pas s’il s’agissait réellement d’inquiétude, plutôt d’imagination en train de partir en vrille. C’était con, c’est sûr, il n’y avait aucun sous-entendu dans ce simple fait de partager le même lit pour dormir et je ne fis aucun commentaire sur ce point. Je m’accoudai à la portière, réfléchissant intensément au plan élaboré dans mon crâne depuis un moment. Une façon de la remercier, ou juste parce que ça me faisait envie ? Pas la moindre idée.

En tout cas, nous étions arrivés devant la maison de Lucie. Certes, venant d’un taudis, il ne fallait pas grand-chose pour m’impressionner mais j’échappai tout de même un sifflement admiratif. Une grande baraque à l’air confortable, et sans fuite dans le toit s’il vous plait. Le palace pour moi. Sans piper mot, je furetai un peu partout, jetant des coups d’œil au hasard sans oser rentrer dans les pièces sans l’autorisation de la propriétaire. Cette dernière s’était d’ailleurs vautrée dans le canapé.

En la voyant ainsi, je sentis mon cœur s’emballer car c’était pile poil l’opportunité qu’il me fallait pour mettre en œuvre ce que j’élaborai depuis un moment. Je posai mon sac de fringues à l’entrée du salon puis j’hésitai. J’ose ou je me dégonfle ? C’était plus une manœuvre pour tester sa réaction, rien d’invasif, et au pire, je me prenais une droite. Bon, allez. Je m’approchai en silence dans le dos de son fauteuil et je m’appuyai contre le dossier du fauteuil, l’air de rien. Masquant mon trac, je lançai nonchalamment une banalité.

"Tu regardes quoi ?"

Sur ce fait, je posai mes mains sur les épaules de Lucie afin de débuter un massage relaxant. C’était carrément l’angoisse car je craignais vraiment qu’elle réagisse mal, espérant plutôt qu’elle se laisse faire. J’avais pourtant un atout majeur : j’étais douée pour ça. Les massages ça me connaissait, j’en avais fait des tas vu que c’était le seul moyen de relaxer ma mère lorsqu’elle perdait la carte sur ses dernières années. Il m’était même arrivée de prendre conseil chez un professionnel.

"Merci pour le cours au fait, première fois qu’on m’apprend un truc. Donc sincèrement, ça m’a plu. Dis-moi si j’te fais mal, mais ça devrait faire passer la fatigue. Surtout que faire craquer tes articulations c’est super mauvais."

Il fallait que je meuble, oui, mais ça n’en restait pas moins la vérité. Je ressentais de l’affection pour elle, alors même si c’était carrément maladroit de le montrer ainsi, il fallait la remercier d’une façon ou d’une autre avec mes propres moyens. Et puis, je dois avouer que ça m’avait fait envie durant tout le trajet.

Même si je n’avais pas réalisé de massages depuis un bail, je m’appliquai particulièrement à celui-ci, tenant absolument à ce qu’il soit parfait. Comme on me l’avait appris, je veillai à appliquer une pression adéquate pour détendre les muscles, soulager les nerfs, supprimant les nœuds créés par une journée chargée. Une fois mes doigts réchauffés, j’aventurai mes mains sur le cou de Lucie à son tour, redescendant parfois sur les épaules pour la relaxer. C’était ma manière de la remercier, et j’espérai réellement qu’elle ne se mette pas en colère.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 27 décembre 2017, 17:30:47
Si j'affirmais ne pas être surprise en la sentant faire, je serais la plus grande menteuse de tous les temps. Je ne m'attendais clairement pas à ça de sa part. A vrai dire, comme je n'arrivais pas vraiment à cerner ce qu'elle était réellement, à la fois tout m'étonnait mais plus rien m'étonnait également. Une sorte d'ambivalence dans mon esprit que je n'arrivais pas à comprendre. Voulais-je réellement comprendre? Quelque part, oui. Je devais bosser avec elle, j'allais vivre un certain temps avec elle, chez moi, donc il était hors de question pour moi de laisser des choses de côté en terme de compréhension.

Je me laissais donc totalement faire. Dire qu'elle s'en sortait mal serait un plus gros mensonge encore. Elle se débrouillait vraiment pas mal. J'étais assez sensible à ce genre de choses, et je savais reconnaître quelqu'un qui se débrouillait bien, et quelqu'un ne sachant pas du tout ce qu'il faisait. Il y avait un moyen très simple de savoir si j'aimais quelque chose de ce genre. Si je gardais les yeux ouverts, c'était mauvais signe. Si je fermais les yeux, cela voulait tout dire. Et mes yeux étaient clos. Je ne parlais pas, je ne disais absolument rien, je ne faisais pas le moindre bruit, je me contentais d'apprécier la chose. Tout un tas de pensées se bousculèrent dans mon esprit. Pourquoi est-ce que j'étais en train de penser à des trucs pareils?

J'assumais de penser à des trucs pareils. J'assumais tout ce que je pensais, à chaque fois. Même lorsque la situation ne prêtait pas du tout à de telles pensées. Pouvait-on me blâmer pour cela? Pas vraiment. Alors que je me laissais faire, je finis par ne plus penser à rien. Et lorsque je ne pensais plus à rien, cela pouvait être à la fois mauvais et bon signe. Tout dépendant de l'optique de la personne en face. Pour une fois, je ne faisais pas craquer les os de mon cou, même si j'en ressentais l'envie. Instinctivement, sans que je ne sache vraiment pourquoi, j'en arrivais à prendre ses mains et à les garder dans les miennes. J'agissais sans vraiment m'en rendre compte au final. Est-ce que cela me dérangeait? Pas tant que ça.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 28 décembre 2017, 14:04:52
Ouf, aucun poing ne s’était écrasé sur ma tronche, du moins, jusqu’à présent. Cependant, je n’étais pas à cent pour cent sûre de ce que ça signifiait. Manifestement, Lucie se laissait faire et qui plus est, dans le silence le plus total. D’accord je respecte sa volonté de se taire, mais ça m’aurait été davantage rassurant de connaitre ses impressions. Ce mutisme me faisait carrément flipper en fin de compte, me donnant la désagréable impression d’avancer à l’aveugle. Le stress me donne même davantage envie de raconter tout et n’importe quoi, mais à présent, je me retins.

Bon, Lucie fermait les yeux et ne protestait pas, je suppose qu’il s’agit d’un bon point. Le tout était de se concentrer sur la perfection de ce massage qui semblait réellement la détendre. C’était du moins le ressenti sous mes doigts. Au final, je ne faisais plus vraiment attention à l’extérieur, à la télé ou la pièce où j’étais, tout ce qui m’importait était ma tâche présente. Putain, j’étais encore plus concentrée que dans un rendez-vous d’affaires.

Je m’arrêtai cependant lorsque Lucie posa ses mains sur les miennes. C’était un geste plutôt doux mais dont je n’avais aucune idée de l’interprétation à en donner. Sans que je m’en rende compte, mes doigts commencèrent à tendrement caresser ses mains, quand bien même je ne savais toujours pas quoi dire. Il fallait vraiment chasser le doute. Honnêtement, mon cœur battait la chamade à l’idée de laisser libre cours à mes envies.

"Tu veux que j’arrête ? J’ai envie d’te remercier mais si ça devient trop gênant, t’as qu’à un mot à dire."

Forcément, j’espérai qu’elle m’autorise à poursuivre. Mais je ne voulais pas être malhonnête en la poussant dans une situation la mettant mal à l’aise. Même si j’appréhendai vraiment de me faire envoyer bouler. Peut-être que ma réaction était excessive à cause d'une trop longue vie en solitaire sans personne pour me tendre un minimum la main. C’était sûrement ça, ouais. Mais tant pis, j’avais beau être exaspéré par sa morale et ses manières, c’était plus fort que moi, Lucie me plaisait.

Prenant une grande inspiration, je me penchai par-dessus le dossier du fauteuil, gardant mes mains caressantes dans les siennes et vint déposer un baiser sur le sommet de sa tête, au milieu des cheveux couleur d’argent. Ce faisant, je me penchai à nouveau le côté pour glisser un second baiser sur sa tempe gauche, puis descendant, un autre sur sa joue près de son oreille et enfin dans son cou. Une position d’ailleurs assez inconfortable, le sang me montant à la tête ainsi mais je fis de mon mieux pour démontrer la plus grande douceur.

Ces attentions étaient plus qu’équivoques. Je m’étais désormais engagée dans une pente glissante sans possibilité de faire marche arrière. Mais peu importe. Je suivais mes instincts et tant pis pour ce qui allait arriver. J’appréciai Lucie, plus que je ne voulais réellement l’avouer ou le démontrer et il aurait sans doute été plus sage de s’abstenir. Mais hé, je n’avais jamais été réputé pour être une personne sage.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 28 décembre 2017, 18:47:24
La seule réponse que je trouvais à sa question était le silence. Parfois, il valait mieux ne pas parler. Le silence pouvait exprimer bien plus de choses que de simples paroles. Et comme ici, les paroles étaient une réponse quasiment négative, ne rien dire voulait justement tout dire. Même si je détestais être silencieuse, je savais faire abstraction de mon ressenti intérieur, et m'adapter à une situation donnée. Ce n'était évidemment pas donné à tout le monde, et je restais on ne peut plus humble avec ça, le crier sur tous les toits était l'une des choses les plus stupides à faire. Mais quelque part, sa manière d'agir me surprenait beaucoup. Dire que cela me dérangeait serait mentir. Au contraire, j'appréciais énormément ce genre d'attentions.

Gardant ses mains dans les miennes, je ne savais pas vraiment quoi faire d'autre pour le moment. Je n'avais pas vraiment envie de sonder son esprit pour deviner ses intentions. Lorsque je prenais l'initiative, je savais comment réagir. Mais ici, elle me prenait vraiment de court. Au fond de moi, je n'aimais pas du tout n'avoir aucun contrôle sur une situation donnée. Mais je n'allais pas tout arrêter sous prétexte que je n'aimais pas avoir de contrôle. Agir comme une foutue princesse n'était pas dans ma façon d'être. Je savais plus ou moins comment tout cela allait se dérouler, je n'étais pas née de la dernière pluie, mais j'attendais de voir comment elle allait faire pour y parvenir.

J'avais déjà vécu ce genre de situations. Soit de ma propre initiative, soit de l'initiative de quelqu'un d'autre. Avais-je déjà regretté quelque chose comme ça? Pas vraiment, bien au contraire. Je ne regrettais presque jamais rien, sauf en cas d'extrême nécessité. Pour le moment, je ne faisais que profiter, lui laissant un champ libre bien plus que conséquent. Elle avait toutes les opportunités du monde, et il ne tenait qu'à elle de les saisir.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 29 décembre 2017, 15:24:41
Le silence s’installant, mon stress monta à son tour. Avais-je déjà parlé de ma propension à baratiner quand j’étais nerveuse ? Ouais, et bah là, ça me titillait sacrément. Parce que Lucie ne disait absolument rien de rien. Je me rassurai intérieurement, me répétant qu’elle avait largement les moyens de refuser mes avances si ça lui déplaisait. Logiquement, la bonne interprétation était tout simplement qu’elle me laissait le champ de libre, appréciant peut-être même la situation.

Ok Alix, c’est pas le moment de te louper. Franchement, je n’étais pas certaine de savoir dans quoi je m’embarquai même s’il me semblait de plus en plus évident que j’avais simplement envie d’elle. D’une certaine façon, cette madame-je-sais-tout était parvenu à me toucher, et c’était sûrement ce qui me poussait à agir ainsi. Et puis merde, pas besoin de me justifier, j’avais envie d’un moment intime avec Lucie.

Le tout était de bien s’y prendre pour ne passer pour une gourde. Et ça, c’est pas gagné. Abandonnant délicatement les mains de Lucie, j’attrapai ma veste pour la retirer rapidement, me retrouvant en débardeur noir tout simple. Même chose pour mon pantalon, retirant les chaussettes pour être en caleçon. Délaissant ces fringues en tas, je contournai le fauteuil où se trouvait Lucie pour passer devant.

Ouais bon, je n’étais pas certaine que mon physique soit grandiose mais je ne pense pas être laide non plus. En tout cas, je vins me positionner à califourchon sur les jambes de Lucie, reprenant ses mains pour les poser sur mes hanches. Une invitation plus ou moins claire, lui indiquant qu’elle pouvait bien les balader là où ça l’amusait. Ouais, j’avais décidé de ne rien dire à mon tour puisqu’elle semblait préférer le silence.

Et puisque Lucie me laissait le champ libre, je m’avançai, le postérieur assis sur ses cuisses, venant déposer mon visage dans son cou que j’embrassai délicatement. Honnêtement, sentir mon corps presque entièrement plaqué contre le sien, j’en avais des bouffées de chaleur. Mais ça ne m’empêchait pas de couvrir son cou de baisers, puis sa joue, frôlant sa bouche avec mes lèvres. J’avais une main libre qui commençait à entrouvrir sa combinaison mais tout comme l’embrasser franchement, je n’osai pas encore à ce stade.

"Tu me laisses m’occuper de toi ?"

C’est vrai, je m’étais promise de garder le silence. Mais merde, c’est plus fort que moi, il fallait que je l’ouvre. Là c’était trop pesant. A me frotter ainsi à Lucie, mon corps en était devenu brûlant et je voulais absolument aller plus loin.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 29 décembre 2017, 19:59:35
Elle devait sans doute se demander pourquoi je ne parlais pas. Mais lui expliquer ne servirait pas à grand chose. J'avais délibérément choisi de ne pas parler. Mon langage corporel parlait pour moi. Je n'étais certes pas une experte du langage corporel, en dehors de tout ce qui était expression faciale, mais je m'en sortais plus ou moins. Plus ou moins étant la réalité. Par moments, je ne savais pas vraiment quoi faire. Alors qu'à d'autres moments, je gérais la situation. C'était à n'y rien comprendre, et je n'avais pas tellement envie de tout comprendre.

Alors qu'elle se mit à califourchon sur moi, instinctivement, je la serrais contre moi. J'agissais vraiment par instinct. Tout ce qui me venait semblait plus que naturel. Comme la suite logique des choses. Pour n'importe qui, cette situation serait incompréhensible, vu ce qu'elle m'avait envoyé dans la gueule trois jours plus tôt. Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas une garce. Sinon, elle ne ferait aucun effort. Je voyais quelque chose de positif en elle, même si elle ne voulait pas se l'avouer. S'il n'y avait aucun avenir en elle, pourquoi l'aurais-je pris avec moi?

Même si j'étais connue comme étant patiente, je détestais perdre mon temps avec quelqu'un qui n'en valait pas la peine. Et je voyais en elle quelque chose qui valait la peine. Je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais je n'avais pas vraiment envie de me poser plus de questions. Glissant lentement une de mes mains dans son dos, je venais taquiner du bout des doigts le creux de ses reins, avant d'agripper son fessier, fermement, à deux mains. En l'entendant parler de la sorte, j'adoptais un air des plus intéressés. Ce genre de paroles avaient le don de piquer ma curiosité à vif. Et vu le regard que je lui lançais, ma curiosité n'était plus piquée. Elle était écartelée.

- Si tu comptes faire ce que je pense, tu as un boulevard ouvert devant toi. Mais le retour de flamme risque d'être important.

Je détestais recevoir sans donner. Elle allait pouvoir rapidement s'en rendre compte si elle prenait l'initiative des choses. J'attendais de voir de quoi elle était capable avant d'adapter ma riposte en conséquence.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 30 décembre 2017, 15:10:55
Les réactions de Lucie allaient à un moment ou à un autre, me faire perdre les pédales. C’est con, mais ce silence imposé avait tendance à m’exciter ne serait-ce que l'idée de l’obliger à me parler. Même si mon cœur battait à cent à l’heure sous le coup du stress, ce petit jeu commençait à bien me plaire. Merde à la logique ! C’est vrai que nous étions opposées, mais au fond, je me doutais qu’elle n’était pas une pimbêche froide et arrogante.

Puis merde à nouveau aux justifications ! Un peu surprise par ses mains agrippant mon fessier, je frissonnai malgré moi. Lucie réagissait plutôt bien. Même bien mieux que ce que j’avais escompté et à la voir me regarder ainsi, je sentis des picotements courir dans le creux de mes reins. La ressentir me toucher provoqua d’ailleurs une légère réaction entre mes jambes, tendant un peu mon caleçon.

"Tu l’as dit, j’suis pas consciente des risques que j’prends. Alors tant pis."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me penchai vers son visage, déposant mes lèvres sur les siennes en un baiser carrément maladroit. La faute à un brin de nervosité, mais je tentai de me rattraper en l’embrassant un peu plus longtemps, n’osant pourtant pas jouer de ma langue. Mes doigts continuèrent pendant ce temps l’ouverture de sa tenue, descendant la fermeture jusqu’à la naissance de ces seins.

M’échappant de son étreinte et abandonnant sa bouche, mes lèvres s’aventurèrent le long de son cou pâle pour l’embrasser tout doucement. En fait, je suivais complètement mes envies, et au fur à et mesure que mes mains ouvraient sa combinaison, j’embrassai sa peau nue en suivant le même chemin. Je finis par m’accroupir entre ses jambes, histoire d’être un peu plus à l’aise en la déshabillant. Mes lèvres passèrent entre ses seins, que je léchai un brin, chatouillant sur son nombril pour arriver à… Sa culotte où une surprise m’attendait. Étonnée, je levai les yeux vers Lucie.

"Ah, t’es comme moi, je m’y attendais pas. Tant mieux en fait."

Tant mieux parce que dans un sens, j’étais dans un terrain connu et ça me rassurai. Caressant son ventre du plat de mes mains en lui souriant, je tirai sa culotte de manière à découvrir le membre qui s’y cachait. Pour le coup, j’en avais carrément le rouge aux joues en pensant à ce que je m’apprêtai à faire. Un truc que je n’avais jamais fait mais en regardant Lucie, bordel que j’en avais envie. Bref, j’embrassai délicatement le pieu de chair endormi histoire de l’éveiller avec douceur, gardant un contact visuel avec sa propriétaire.

"Jamais fait ça, tu m’feras payer plus tard si ça va pas."

Autant dire que le scénario commençait à m’échauffer les neurones. Ma langue vint presque lécher d’elle-même le sexe de Lucie tant j’étais impatiente de commencer. Franchement, je n’étais pas super sûre de moi, tâchant simplement d’imaginer ce que j’aimerai subir en étant à sa place. Et là, l’imagination bossait ! Je léchai donc longuement son sexe, attendant le bon moment pour le prendre en bouche et le laisser gonfler à son rythme.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 30 décembre 2017, 23:41:12
En la voyant faire, je savais dans quoi je m'embarquais. Et j'y allais avec tout l'enthousiasme du monde. Je n'allais quand même pas regretter quelque chose comme ça. Si je commençais à regretter chaque acte sexuel, autant me couper ce que j'avais entre les jambes, entrer dans un couvent, et prier un dieu quelconque jusqu'à la fin de ma vie. En tant que sorcière, je pouvais vivre plusieurs longs siècles, et clairement, il était hors de question que je passe 500 ou 600 ans dans le même couvent. Autant me foutre en l'air, cela aurait le même impact mais serait bien plus rapide.

Mes mains glissaient dans ses cheveux, alors que je contenais le fait de vouloir contrôler la situation. Pour une fois, j'allais arrêter de tout vouloir contrôler et la laisser se démerder un peu. Elle était pleine de bonnes intentions, et tout gâcher avec une volonté de contrôle à la con était plus que stupide. Cela me demandait vraiment des efforts pour ne pas tout contrôler, mais je pouvais bien faire cet effort, au moins une fois. Cela n'allait pas me tuer. Néanmoins, sa réaction me fit rire. Je ne me moquais clairement pas.

- On dirait que ça te choque. Et j'espère pour toi que t'as pas peur de la fatigue, j'ai une grande endurance.

C'était l'un de mes pouvoirs. Et celui là, je veillais à ce qu'il prenne de plus en plus en puissance. Gagner en endurance était toujours une bonne chose. Pour moi comme pour les autres. Lui laissant donc le champ libre, j'allais rester passive durant un certain temps. Mais tout ceci était finalement calculé, pour savoir mieux contre-attaquer. Je préparais toujours soigneusement mes contre-attaques. Même dans ce genre de cas, mon boulot ressortait quelque peu. J'en avais conscience, mais je ne pouvais pas vraiment faire autrement.

Mes mains toujours dans ses cheveux, je ne pouvais pas réprimer certains gémissements en la sentant faire. Parfois, je savais être relativement discrète, mais je sentais que cela n'allait pas être le cas ici. Néanmoins, je ne simulais jamais. J'avais clairement horreur de mentir, et la simulation était quelque chose qui me répugnait. J'agissais donc comme je le fais d'habitude. Quand j'appréciais quelque chose, je le faisais savoir. L'inverse était aussi valable. Jouant avec des mèches de ses cheveux, je la laissais faire, lui laissant également voir l'effet que cela me faisait. J'avais hâte de savoir ce qu'elle comptait faire par la suite, car je n'allais clairement pas me contenter de gémissements.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 31 décembre 2017, 18:35:31
Finalement, Lucie avait plutôt bien réagi. Je craignais qu’elle soit en réalité une nana trop stricte pour s’aventurer ainsi avec une chieuse comme moi, mais ça n’avait pas l’air d’être le cas. Même si je ne savais pas trop où ça allait nous mener plus tard, mon initiative n’avait pas l’air de lui déplaire. C’était le principal, et pour le reste, j’en avais rien à foutre pour l’instant. J’avais quasiment vécu au jour le jour jusqu’à maintenant, ça n’allait pas tellement changer mon quotidien.

Ce qui comptait là, c’était le moment présent. Et pour le moment, j’avais le sexe de Lucie dans la bouche et celle-ci s’amusait à me passer la main dans les cheveux comme un encouragement. Ou alors c’était son côté autoritaire ? C’est vrai qu’elle était habituée à commander, du coup, je me demandais si ça se vérifiait durant les parties de jambes en l’air. Embrassant la hampe chair, je fis une pause pour la regarder en plissant le regard.

"T’inquiètes pas va, j’suis sportive aussi."

Rien que pour la narguer, je me levai, passant à la démonstration en retirant mon débardeur et le soutien-gorge pour me retrouver la poitrine à l'air. Je gardai toutefois mon caleçon où pointait déjà une légère bosse, ce qui était normal vu la situation. C’était visible que je m’entretenais régulièrement, étant assez fière de mes formes fermes et sportives, mais surtout de mon derrière bien découpé. Puis, retournant à genoux entre les jambes de Lucie, je repris ma tâche, soufflant et passant langoureusement ma langue sur son sexe.

"Alors t’es quel style ? T’es comme au taf, autoritaire et tu donnes des ordres ?"

Ouais, j’avoue, j’aime bien la taquiner. En bonne petite chieuse, je n’y peux rien et encore, si je n’avais pas eu la bouche pleine, ça aurait été pire. Aussitôt dit, je repris ma fellation en la fixant d’un regard brûlant histoire de bien monter à quel point j’en voulais. C’était le cas, même si je n’avais encore sucé personne, je m’appliquai sacrément pour le moment. Peut-être parce qu’au final, je m’étais résignée, assumant mon affection pour Lucie.

Bref, je mis toute mon énergie et mon imagination dans la besogne. Débutant en léchant lentement le gland, je fis descendre ma langue tout le long de son pieu durci pour finalement caresser ses testicules avec ma bouche. Brusquement, je vins happer le membre dans ma bouche et entrepris de le chauffer à l’intérieur, utilisant ma langue pour le stimuler. C’était un brin difficile de le prendre en entier vu mon inexpérience dans ce domaine, mais je faisais réellement de mon mieux pour lui faire du bien.

"J’peux faire ça aussi longtemps que tu veux, c’est cadeau."

Je m’étais permise une pause pour respirer un instant, collectant du bout de la langue un peu du mélange liquide qui avait perlé sur mon menton. Sans quitter mon amante des yeux, je repris ma petite affaire avec délicatesse, m’appliquant autant que lors du massage. Je me lâchai réellement là, et c’était bien la première fois, mais merde, je n’avais aucun regrets. 
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 01 janvier 2018, 19:28:51
Je ricanais doucement en l'entendant dire une chose pareille. Il valait mieux que je verrouille mon esprit. Elle devait sans doute lire dans mes pensées, et je devais donc trouver un stratagème pour m'en sortir si tel devait être le cas. Oui, parfois, je partais très loin dans mes hypothèses. Mais là, je reprenais bien vite mes esprits, en la sentant faire. Soit disant, elle n'avait encore jamais fait quelque chose de ce genre. Soit elle me mentait, soit elle savait vraiment s'y prendre, sans même le savoir. Car si telle était la vérité, elle s'en sortait très bien. Je devais l'avouer. Rien que la manière avec laquelle je gémissais suffisait à rendre compte que ce n'était pas pour me déplaire.

Je réfléchissais toujours à une sorte de contre-attaque. Mes mains toujours dans ses cheveux, je restais là, à gémir, sans pouvoir rien faire d'autre. Je n'arrivais pas à être statique en fin de compte, il fallait toujours quelque chose pour au moins m'occuper les mains. J'avais certes beaucoup de patience, mais je détestais rester sans rien faire. Ce n'était clairement pas dans ma nature, et je ne pouvais absolument rien faire pour lutter contre ça. Néanmoins, je décidais de ne plus rester statique et de prendre légèrement le contrôle de mes petites mimines. Et pour ce faire, je lui appuyais doucement sur la tête. Pourquoi? Parce que j'en avais l'habitude. Et je n'arrivais pas à me débarrasser de mes vieilles habitudes.

Et cela avait le don de me faire littéralement partir en vrille. Si je ne contrôlais pas ce que je faisais, elle allait le sentir passer. Et là n'était pas le but. Je n'allais tout de même pas lui infliger ça pour le moment. Par la suite peut-être, mais je ne prévoyais pas cela pour le moment. Je serrais mon poing libre pour ne pas partir en vrille pour le moment. Il me fallait de la retenue. Parce que que je savais très bien comment cela allait se passer si je ne le faisais pas. Mes gémissements s'amplifiaient de plus en plus, mais j'étais encore loin de lâcher prise. Il fallait juste que je me retienne d'appuyer encore plus, si elle n'était pas encore habituée.

- Je ne vais pas te dire comment tout cela va finir. Je te le montrerais, ça sera bien plus simple. Mes mots étaient hachés par mes gémissements.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 01 janvier 2018, 21:14:38
Même si au départ, j’avançai à l’aveuglette, je commençai à bien me repérer grâce aux gémissements de Lucie. En fait, le principe était assez simple. Il suffisait de bien noter les moments où elle soupirait plus fort pour déterminer ce qui lui faisait le plus plaisir. Autant dire que j’étais carrément concentrée sur le moindre soubresaut de ma partenaire, m’appliquant à soigner ce sexe tendu dans ma bouche.

Le truc, c’est qu’elle allait sérieusement réussir à m’exciter à force de me passer la main dans les cheveux, en particulier lorsqu’elle m’appuya sur la tête. C’était peut-être con, mais même si je supportai difficilement l’autorité au quotidien, c’est quelque chose qui m’excite quand c’est utilisé pour pimenter les soirées comme celle là. Bon, dans la mesure où la confiance était instaurée. Ce qui était le cas avec Lucie, j’avais pleinement confiance en ses bonnes intentions.

"Tu sais que j’suis peut-être pas super expérimentée, mais j'suis pas un ange et ma dernière relation adorait jouer l’autorité. Alors fais-toi plaisir si ça te tente de conduire le truc…"

Honnêtement, ça me tentait au moins autant qu’elle. A mes yeux, c’était toujours un peu excitant de se faire malmener, le tout étant de déterminer si c’était aussi du goût de Lucie. Pour l’instant, j’en étais seulement à la déduction en me fiant à son comportement, mais à force d’opérer des négociations, j’étais assez fière de ma capacité de perception. Histoire de bien appuyer mon propos, je pris une inspiration pour engloutir toute entière la hampe de chair, la gardant à peine deux secondes dans ma bouche pour ne la libérer que lentement en l’encerclant dans mes lèvres.

"J’peux être coquine quand j’veux, donc j’sais bien où ça va finir. Au point où on en est, lâche-toi un peu va, pas besoin de prendre des gants avec moi."

Là-dessus, je lui adressai un clin d’œil, tapotant son gland sur ma langue pendante avant de remettre au boulot. Faut dire que j’étais déjà bien chauffée à mon tour, et je poussai des ronronnements de satisfaction à chaque gémissement de ma partenaire. Du coup, je repris une fellation un peu plus sauvage, serrant plus fort son sexe entre mes lèvres en prenant appui sur ses cuisses pour pouvoir accélérer les mouvements de ma tête.

Franchement, je me demandai bien combien de temps elle allait tenir à ce rythme. En tout cas, je ne la quittai pas des yeux, m’appliquant à récupérer tout le liquide coulant le long de son membre avec ma langue avant de l’avaler à nouveau pour le chauffer. Le but étant d’alterner puisque ça semblait la faire gémir à chaque assaut. Et là, je me lâchai, produisant des bruits de succions lorsque mes lèvres se décollaient du sommet avec gourmandise, car je comptai bien lui faire lâcher prise d’une manière ou d’une autre.

"Alors, tu devais pas me montrer un truc ?"
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 03 janvier 2018, 00:30:42
Je savais que je pouvais tenir longtemps si je concentrais mon attention en un point donné. Mais serait-ce vraiment utile? Pas vraiment. Il valait mieux que je me laisse aller. Vouloir à tout prix durer le plus longtemps possible et utiliser de multiples stratagèmes pour y parvenir n'était pas vraiment utile dans certaines situations. Je lâchais donc totalement prise, ce qui fit que mes gémissements s'amplifièrent. Je savais comment cela allait se terminer, et à vrai dire, j'avais finalement très envie que tout ce termine comme je l'avais prévu. Si je ne prévoyais rien, j'étais malade. L'on voyait mon état de santé à mes initiatives professionnelles.

Alors que je gémissais de plus en plus, je sentais que je n'allais pas tarder à flancher. Bien évidemment j'essayais de ne pas tout lâcher d'un coup sans prévenir. Je détestais que l'on ne me prévienne pas, alors que je n'allais pas faire ce que je détestais que l'on me fasse. Je serrais les poings, pour me concentrer uniquement sur ce qu'elle était en train de me faire. J'allais perdre pied si elle continuait sur sa lancée. Et mon niveau sonore en était une excellente preuve.

Alors que j'étais au bord de ma limite, je la prévenais, afin qu'elle ne soit pas trop surprise non plus. Une période de flottement plus tard, je me laissais totalement aller, dans sa bouche. Sans un bruit, juste, un léger soupir. J'étais plus bruyante avant d'en arriver à ce point. Je ne savais pas clairement pourquoi, mais c'était comme ça. Un léger soupir de bien-être. Tout ce que je pouvais faire, c'était sourire. Sourire, et passer lentement l'une de mes mains dans ses cheveux. Je reprenais lentement ma respiration, tout en gardant ma main sur sa tête.

- T'es une brave fille. Je pense que t'as mérité un petit quelque chose en particulier. Mais on a pas vraiment la place pour ça ici. Viens.

Je l'emmenais donc dans ma chambre, laissant libre court à son imagination pendant quelques instants.

Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 03 janvier 2018, 14:39:49
Plus les soupirs de Lucie s’intensifiaient, plus le sang me montait à la tête. Il y avait de quoi d’ailleurs. Cette femme rigide, donneuse de leçons et agaçante étaient en train de se lâcher, gémissante sous les caresses de ma bouche. J’avais l’impression d’avoir réussi à la faire plier, ou quelque chose dans ce goût là. Ou alors, je me faisais des idées et elle n’était pas si coincée que ça ? Bref, j’en savais rien, mais dans les deux cas, ça m’excitait et mes joues en devenaient rouges.

Cette fois, je ne la lâchai même plus, ni du regard, ni… de la bouche en fait. Pour le coup, c’était bien un moment où je la bouclai complètement puisque j’étais prise dans une espèce de frénésie où plus Lucie poussait des cris, plus je malmenai son sexe. La vache, qu’est-ce que je la trouvais sexy à l’entendre ainsi et là, je regrettai de ne pas lui avoir complètement retiré ses fringues. Mais peu importe, le but était de lui faire entièrement plaisir, on verra après pour le reste.

Et je m’appliquai, enserrant cette verge dure comme du bois entre mes lèvres sans pratiquement la laisser s’échapper.  A force de titiller le sommet sensible avec le bout de la langue, je sentis mon amante se crisper de plus en plus, m’indiquant que mon objectif était sur le point d’être atteint. Ouais, je voulais la faire jouir absolument. C’est vrai qu’à la base, je la voulais la remercier pour la chance qu’elle m’avait donné, mais bon, honnêtement c’était juste un prétexte alors qu’en fin de compte… Elle me plaisait ? Ou j’étais une garce ? A voir…

Lucie atteignait ses limites, ne la lâchant pas des yeux, ce n’était pas bien difficile à deviner mais elle me prévient tout de même. C’était touchant, franchement. Trop occupée pour lui parler, je lui adressai un clin d’œil équivoque pour lui répondre avant de masser ses testicules d’une main, l’invitant à se laisser aller. Et ce fut le cas, ce qui ne me fit même pas bouger davantage, même en sachant parfaitement ce qui allait se passer.

C’était curieux, elle ne produisait même pas un son en se vidant dans ma bouche, mais pourquoi pas, ça n’allait pas changer l’issue. En tout cas, je ne me détachai pas de son sexe, serrant le sommet du bout des lèves pour ne rien laisser couler tandis que je massai délicatement la tige du bout des doigts. Ouais, je n’avais jamais fait ça mais dans le feu de l’action, ça me semblait excitant. J’attendis qu’elle termine de se soulager avant de décoller mes lèvres et d’avaler tout ce liquide dont Lucie m’avait gratifié.

"On dirait que ça t’a plu ?..."

Ce soupir d’aise m’avait déjà amplement satisfaite, et je lui souris en retour, venant encore lécher la hampe de chair histoire d’en terminer le nettoyage. Évidemment avec plus de douceur, je me doutais bien que c’était encore une zone sensible puisque je sentais les veines pulser sous ma langue, tenant pourtant à aller jusqu’au bout de mes attentions. Tandis qu’elle passait une main dans mes cheveux, ça avait l’air de lui plaire ça, j’embrassai son gland pour conclure l’épisode et la regardait avec curiosité.

"Ah ouais ? Tu vas m’faire cadeau d’un fusil dernier cri ? Venant de toi, j’commence à me méfier."

Me relevant en même temps qu’elle, je la suivis à moitié nue avec une grosse bosse dans mon caleçon et franchement, c’était légitime. Je ne pouvais pas m’empêcher de la taquiner en la suivant dans sa chambre mais franchement, je me demandais si la surprise était un truc coquin ou bien si elle allait revenir sur du professionnel. Pour l’instant, je m’imaginais tout un tas de choses différentes.

"Un uniforme en cuir tout neuf ? Un kit commando ? Non attends, c’est peut-être pas pour le boulot… Hmm. Peut-être que t’es très cuir et tout ça alors… Une combinaison comme la tienne ? Ou pire, t’es peut-être dans des plus gros trips… Un fouet ? Des menottes ?"
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 03 janvier 2018, 17:35:03
La manière qu'elle avait d'énumérer plusieurs choses possible me fit sourire, et même ricaner quelque peu. Je ne me moquais pas, mais elle était tellement loin du compte. Cependant, je notais ce genre d'idées dans un coin de mon esprit, pour les ressortir un peu plus tard, si j'en avais bien entendu l'occasion. Il fallait toujours trouver une occasion pour ces choses-là, même s'il était évident qu'on ne basculait pas dans ce genre de délire comme ça, en plein milieu d'un acte, sans que la situation ne s'y prête. Je le savais mieux que quiconque.

- On va juste dire que t'es très loin du compte. Mais je pense que ça ne te laisseras pas indifférente non plus.

Je savais ce qu'il fallait que je fasse. Alors que nous étions debout, dans ma chambre, je la prenais contre moi avant de l'allonger sur mon lit. Je venais instinctivement lui mordiller le cou, aussi lentement que possible. Pour ce genre de choses, il me fallait vraiment faire attention à contrôler ma force. Une de mes mains descendit lentement vers son bas-ventre, passant outre la barrière de son caleçon. Prenant son membre bien en main, je commençais à faire de très lents mouvements de poignet. Beaucoup trop lents. Mais cela faisait parti de mon plan. Le but était de la faire languir avant de passer à la suite.

- Je suis persuadée que tu sais ce qu'il va se passer par la suite. Et je pense qu'on en a autant envie toutes les deux.

Les mouvements de mon poignet se firent bien plus rapides, presque même désordonnés par moments. Avant de totalement cesser, ma bouche prenant le relais de mon poignet. Et j'attaquais cette étape avec vigueur et détermination. J'étais habituée à cela, et je comptais user de cette expérience. Je m'attardais à certains endroits, qui souvent étaient bien plus sensibles que d'autres. Je joignais, à mes mouvements de langue, un lent massage de ses testicules. La regardant droit dans les yeux, j'alternais les mouvements lents et rapides, comme à mon habitude, avec une grande fluidité. J'agissais souvent de la sorte au début, pour mettre la personne dans le bain, avant de moduler mes actions suivant le ressenti. Je comptais la faire partir en vrille, tout comme elle venait de le faire avec moi.

Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 03 janvier 2018, 20:34:13
Finalement, la chambre de Lucie s’avéra être plutôt classique, loin d’un décor de cuir et d’armes encadrées comme je l’avais imaginé. C’était aussi bien en fait, je n’étais pas du tout certaine d’être prête à encaisser des activités exotiques à base de fouet et de punitions. Même si j’avais appris, au fil de mes maigres expériences, que mon esprit était plutôt fait d’une fibre soumise, il fallait vraiment que la confiance se développe avant d’en arriver là.

Alors ouais, mon amante du moment m’était plutôt réconfortante mais ça ne veut pas dire que j’étais chauffée à ce point. En attendant, je ne me gêne pas pour lorgner sur le corps de Lucie de la tête aux pieds, retenant une forte envie d’avoir les mains baladeuses. Ma curiosité était poussée à bout, je voulais absolument savoir ce qu’elle avait en tête.

"Tu me laisses déjà pas indifférente alors j’pense pas être déçue."

La suite me plaisait de plus en plus. Soupirante lorsqu’elle me mordilla le cou, je me laissai tomber dans le lit à sa suite, le corps agité de frissons à l’idée d’aller plus loin. Et on allait aller plus loin, mais purée qu’est-ce que c’était lent ! La main de Lucie qui descendait lentement le long de mon corps était une véritable torture, et ce mouvement de poignet exaspérant m’arrachait des gémissements d’impatience.

Je me mordis la lèvre d’impatience, crispant les doigts dans les draps tant cette attente était à la limite du supportable. Voir la main chaude de Lucie sur mon sexe rendait les choses plus excitantes, et le rythme bien pire. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, sinon j’allais griller un fusible.

"Rah pitié, arrête de me donner envie comme ça, j’vais devenir dingue."

Un énorme gémissement s’échappa de ma bouche quand je sentis avec soulagement la main enserrant ma verge accélérer les mouvements. Après cette véritable torture, cette brusque poussée de vitesse mis mon corps a rendu épreuve, le faisait se cambrer de plaisir et serrant les draps plus fortement entre mes poings. La bouche de Lucie fut une autre forme de douce torture qui déclencha un petit cri chez moi. La regardant s’affairer entre mes jambes, mes pensées commencèrent à partir en plein délire érotique en imaginant ce qu’elle allait me faire par la suite.

J’avais l’impression d’être dans mes montagnes russes. Lucie ralentissait, avant d’enchainer de rapides mouvements qui m’arrachaient des petits couinements de plaisir. Ouais, je dois avouer qu’elle était à un tout autre niveau par rapport à moi, et mon corps était complètement à sa merci. Ce n’était d’ailleurs, pas bien difficile de lire mes réactions quand j’ondulai de manière totalement incontrôlée à chaque passage de sa langue sur le sommet de mon sexe. Ma respiration devenait chaotique tant c’était plaisant, et à ce rythme, je n’allais pas durer autant qu’elle.

"Ok, ok… T’as gagné, t’es meilleure qu-haan… moi. Oh merde, j’vais jamais tenir longtemps comme ça… Fais-moi tout ce que tu veux !"

Des bouffées de chaleur remontaient le long de mes reins et je ne parvenais pas à détacher mon regard de celui de Lucie, si bien que ça rendait l’exercice encore plus difficile. Si elle continuait comme ça, c’était peut-être pathétique mais j’aurais cédé en deux fois moins de temps qu’elle. Et mes gémissements de en plus en plus forts, entrecoupés de petit couinement lorsqu’elle appuyait ses caresses, étaient une bonne indication de mon ressenti.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 03 janvier 2018, 23:59:16
Au bout du compte, je commençais à moduler mes mouvements buccaux et de la main en adéquation avec ses réactions. Plus elle gémissait, plus j'y allais lentement. Plus elle restait sur sa faim, plus mes mouvements se faisaient rapides. De cette manière, je la mettais à ma merci. Elle n'avait pas à rougir de sa prestation, mais l'on sentait qu'elle n'avait pas l'habitude. Avec un peu d'entraînement, elle serait méconnaissable. Ouais, un petit entraînement entre mes pattes et elle serait à un tout autre niveau. Je ne me considérais pas comme experte de la chose, je ne savais pas pourquoi, mais j'avais envie de la prendre en main.

Je continuais donc sur ma lancée, alternant les rythmes, tout ceci uniquement pour la faire flancher. Lorsque j'avais un objectif en tête, je faisais tout pour y parvenir. Et j'avais cet objectif dans l'esprit. Je modulais ma vitesse à chaque fois, dans l'unique but de lui faire cracher ses tripes. Ma main libre venait chercher la sienne, toujours de manière instinctive. Dans ce genre de moments, j'agissais toujours à l'instinct. Par moments, cela me réussissait, d'autres fois non. Je n'allais pas arrêter d'agir de la sorte pour une ou deux mauvaises fois.

J'allais lui laisser le temps qu'il faudrait, mais plus ses gémissements s'intensifiaient, plus j'accélérais mes mouvements, avant de créer de grands creux dans ces derniers. Une sorte de montagnes russes aux pentes extrêmement abruptes. Ce genre de choses marchaient très bien sur moi, et j'adaptais souvent ce genre de choses aux autres. Je savais très bien ce que je comptais faire par la suite, et tout était une question de minutes désormais. Toutefois, je n'avais pas fait de pause depuis le départ, pour parler. Et je ne le faisais jamais. Je restais toujours on ne peut plus silencieuse dans ce genre de cas, hormis les bruits de succion sortant de ma bouche.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 04 janvier 2018, 16:31:49
Le plafond, il fallait que je fixe le plafond sans quoi j’allais m’arracher les cheveux tellement Lucie me poussait à bout. Mon corps me semblait nager dans la sueur tant j’avais chaud, à me cambrer le dos et gesticuler dans tous les sens sous les caresses horriblement délicieuses. A chaque fois qu’elle appuyait ses mouvements, mon dos se courbait en arc de cercle et je n’y pouvais strictement rien, comme si mes muscles ne m’appartenaient plus. Et lorsque la pression retombait, je gesticulai pour en réclamer davantage, relevant la tête pour adresser un regard suppliant à Lucie.

D’un point de vue réaliste, j’étais totalement abandonnée à elle. Ma main saisissait mes cheveux dans un geste complètement crispé, fixant le plafond pour fuir le regard de ma partenaire, presque comme si je voulais m’échapper de cette situation. Mais ce n’est pas le cas du tout, j’étais tout simplement au bord de la rupture. Le problème, c’est qu’elle faisait sans doute exprès de me maintenir au bord du gouffre avec les pauses de plus en plus longues qu’elle s’autorise.

"Je t’en supplie putain, finis-moi, j’vais devenir cinglée !..."

Mes doigts vinrent se blottir dans sa main tandis qu’il m’était devenu impossible de retenir les gémissements qui sortaient de ma bouche. D’ailleurs, je n’arrivai même plus à articuler. C’était trop intense, et trop soutenu pour que je puisse penser à une riposte. Il me semblait entendre mon cœur taper à l’intérieur de ma tête quand j’échappai un balbutiement bizarre pour la prévenir que je cédai.

Enfin je crois, je ne sais plus. Voulant la prévenir, il me semblait bien l’avoir fait mais je couinai tellement que je ne suis pas certaine d’avoir réussir à sortir quelque chose de compréhensible. Ce n’était pas mon attention de me lâcher sans prévenir, mais en même temps, Lucie m’avait rendu complètement folle. Un des pires orgasme de ma vie. Et je pense ça dans le bon sens.

Je crois bien avoir poussé un cri à la fois de jouissance et de soulagement, le corps complètement bloqué dans une position en cercle qui illustrait bien le degré de délire dans lequel elle m’avait poussé. Evidemment, mon sexe partait lui aussi en vrille, crachant tout le plaisir que Lucie avait provoqué et je n’avais aucune idée si tout était parti dans sa bouche. Oui parce que là, j’étais trop occupée à fermer les yeux avec force, et à crier en même temps.

Presque aussitôt, je retombai comme un soufflet sur le lit, totalement en nage et le souffle court. Mon entrejambe était encore brûlante et agitée de spasmes, et j’étais encore incapable de parler, au moins le temps de retrouver une respiration un peu plus normale. En position étoile de mer sur le lit, complètement avachi, à ce stade, Lucie pouvait bien me faire ce qu’elle voulait. Même si je n’avais aucune question de ce qu’elle avait prévu par la suite.

"Oh… Ah-oh… J’sais pas ce que c’est la suite mais… Si c’est pour me faire hurler comme ça… J'fais tout ce que tu veux… Erh… C’est où qu’on signe ?..."
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 04 janvier 2018, 17:53:44
Après tout avoir avalé, je ricanais légèrement en l'entendant dire quelque chose comme ça. Non pas pour me moquer, je détestais me moquer des autres. Je détestais que l'on me prenne pour une conne, alors je n'allais tout de même pas agir de la sorte avec les autres, cela n'avait aucun foutu sens. Passant l'une de mes mains dans ses cheveux après m'être tout de même rapproché, je faisais mine de réfléchir, sachant pertinemment ce que je voulais faire. Je prenais un air des plus enfantins, comme je savais si bien le faire.

- Si notre relation de boulot tourne comme ça, je crois qu'on va rapidement trouver notre compte toutes les deux. Si t'es sage, ça ne sera pas la dernière fois que ça t'arrives.

Bien évidemment, je ne comptais pas faire ce genre de choses une seule et unique fois. Si je m'entendais bien sur le plan sexuel avec quelqu'un, cela pouvait partir loin. Très loin. Cela ne m'était arrivé que peu de fois en plus de 200 ans, mais à chaque fois, je chérissais ce genre de relations. Mais pour le moment, je savais ce que j'avais à faire. Je n'allais pas lui sauter dessus comme une espèce de grosse bourrine, mais presque. J'avais une certaine opinion de moi-même, et je n'allais clairement pas y déroger.

- Tu m'fais confiance et tout se passe bien.

Ni une ni deux, je venais lui mordiller délicatement le cou, avant de le laisser tranquille et de virer cette combinaison. J'étais donc totalement nue. Et pas vraiment pudique, qui plus est. Je pouvais passer mon temps ainsi, mais j'avais une certaine once de respect envers les autres, et quelque peu d'amour propre. Même après être passé par ses soins buccaux, je ne manquais clairement pas de vigueur. Venant lui mordiller le cou une seconde fois, je prenais encore une fois son membre dans ma main, le caressant lentement.

Ce n'était qu'une diversion. Profitant d'un moment de flottement, j'agrippais fermement son fessier de mes mains, surélevant donc son bassin. D'un grand coup de rein, je terminais donc en elle, non sans un pincement de lèvre, de par la sensation que cela provoquait à chaque fois.

- A moins que tu ai une position en tête, dis moi tout, je suis ouverte à toute proposition. Même les plus farfelues.

Pour le moment j'allais m'occuper d'elle. Le reste, je verrais ça plus tard.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 04 janvier 2018, 21:31:56
Redescendre de mon petit nuage me prit quand même un bout de temps, surtout pour calmer ma respiration. Sentant Lucie à côté, je tournai la tête pour lui sourire sincèrement. Maintenant c’était définitif, je l’appréciai énormément mais pas uniquement parce qu’elle m’avait fait partir en vrille, non. C’était vraiment plus profond, elle me plaisait beaucoup en fin de compte, même si elle m’avait paru ô combien chiante au départ.

Des défauts qui, en l’occurrence, renforcent cette impression présent. En la voyant près de moi, à sourire gentiment, elle me semblait vraiment adorable mais je me demandai tout de même sur ce qui était caché derrière cet air innocent. Je m’étais toujours méfiée de ce genre d’attitude, car presque toujours, un projet qui n’avait rien d’angélique se cachait derrière.

"T’es surtout contente d’avoir trouvé un moyen de me faire fermer ma gueule, avoue-le. Qu’est-ce que tu mijotes donc ?"

Naturellement, j’avais bien une petite idée de ses plans mais le déroulement restait tout de même une surprise. Et là, j’avoue être particulièrement impatiente. Des tas d’idées se bousculaient dans ma tête, parfois des scénarios vraiment coquins mais une chose revenait en particulier. Je voulais simplement qu’elle me prenne, lui laissant carte blanche pour cela en n’esquissant aucun geste.

"J’te fais confiance mais tu sais que j’aimerai bien ne pas être la seule à poil."

Un soupir d’aise d’échappa d’entre mes lèvres quand Lucie vint mordiller mon cou. Tout mon corps était pris de frissons, se rappelant encore l’orgasme précédent, il n’en était devenu que plus sensible. Ouais, c’était peut-être une attention mineure, mais mes nerfs à fleur peau répondaient au quart de tour.

"Hmm, je serai sage pour une patronne aussi sexy…"

Enfin, Lucie virait cette combinaison, et je ne perdis pas une miette du spectacle. Honnêtement, voilà un moment que j’avais envie de dévorer ce corps pâle des yeux, ou encore de la langue. Mais je n’avais pas le contrôle de la situation, restant allongée sur le dos et me contentant d’admirer ces courbes. Et aussi sa tige qui visiblement, s’était déjà remise de mes attentions précédentes. Si elle ne s’était pas collée à moi pour me mordiller à nouveau le cou, j’aurais probablement eu l’intention de revenir la taquiner une nouvelle fois.

Gardant le silence pour savourer pleinement le moment, j’échappai un petit soupir crispé quand Lucie attrapa mon sexe encore particulièrement sensible du traitement qu’elle m’avait infligé. D’ailleurs, elle n’eut aucun mal à le redresser tant le sentiment d’être à sa merci me mettait dans tous mes états. Et la voilà qui reprenait ses mouvements exaspérants. Fermant les yeux pour apprécier le contact, je me laissai complètement aller.

"J’sais pas ce que tu as prévu, mais tu m’auras pas deux fois aussi facilement en bougeant aussi lentement. Tu sais que j’ai déj-…"

Alors oui, j’avais bien entendu ressenti les mains baladeuses de Lucie sur mes fesses, mais il était clair que je ne m’attendais pas à sentir sa verge me pénétrer sans crier gare. Du coup, j’en poussai un cri de surprise et de douleur, il faut bien l’avouer, la sodomie brusque c’était un peu rude. Heureusement que je m'étais amusée toute seule de ce côté-là, sinon ça aurait été pire.

Pour l’instant, mon souffle était coupé et il m’était impossible de lui répondre. Je tâchai simplement de me détendre pour m’habituer à sa présence à l’intérieur de mon derrière, ce qui n’était pas si difficile en fin de compte. Je devais vraiment passer pour une petite garce car malgré l’effet de surprise, je sentais mes muscles se détendre sous l’excitation d’avoir été prise sauvagement.

"J’sais pas.. Rien en tête… "

Passé le premier choc, je me positionnai un peu plus à l’aise sur le flanc, soulevant une jambe et le dos cambré pour lui offrir mes fesses. Vu sa personnalité, je devais bien me douter qu’elle allait prévoir une riposte de ce calibre, mais c’était plus fort que moi, ça m’excitait. Et du coup, mes muscles répondaient, ouvrant le passage pour son sexe à l’intérieur de mes fesses.

"On change de position si tu préfères… Tant que tu m’prends comme tu veux, mais vas-y doucement quand même."

Je remuai un peu des fesses pour m’habituer à la sensation, m'appuyant sur le coude avant que Lucie ne commence les mouvements de bassin. J’étais bien au courant de ce qui m’attendait, mais j’étais à la fois crispée et excitée en espérant qu’elle allait débuter progressivement.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 04 janvier 2018, 22:19:14
Je ricanais légèrement. Après tout, maintenant que j'avais la situation entre les mains, je comptais bien en profiter à ma guise. Toutefois, je n'allais pas non plus trop en profiter. Il fallait que je me contrôle tout de même. Je n'étais pas une espèce de sombre psychopathe prête à tout pour un peu de contrôle, loin de là. Elle devait avoir tout un tas de scénario dans la tête, mais j'étais persuadée qu'elle était loin de se douter que je préparais quelque chose comme ça depuis le début. Tout en entamant des mouvements de vas et viens relativement lents, pour l'habituer, je venais lui mordiller lentement le cou. Avant de lui mordiller le lobe de l'oreille.

- Je pense que je vais te laisser faire quelque chose comme ça après. Ouais, y'a aucune raison qu'il n'y ai que moi qui m'amuse. Et rares sont ceux qui peuvent en profiter.

Je ne voulais pas me donner un air inaccessible, mais il était vrai que jusqu'à présent, les chances ne s'étaient pas bousculées au portillon. Mais peut-être qu'avec elle, ce serait différent, après tout. Je n'en savais encore rien, et autant voir les choses jusqu'au bout. Lui caressant doucement les fesses, mes mouvements de bassin étaient relativement lents. J'aurais pu être une espèce de barbare et y aller comme une bourrinne, mais ce n'était clairement pas dans ma nature. J'avais tout le loisir d'aller bien plus vite et bien plus fort plus tard, si j'en ressentais la nécessité. Instinctivement, je venais l'embrasser, langoureusement. J'en ressentais l'envie depuis tout à l'heure, et il le fallait. Sinon, j'allais le regretter. Et je détestais avoir des regrets par la suite. Je ne supportais pas ça.

Mes mains sur ses fesses, ma langue contre la sienne, mon membre en elle, clairement, il y avait pire comme situation. Et je devais l'avouer, mais le fait de l'imaginer faire exactement la même chose par la suite m'excitait grandement. Je voulais que ça arrive. Mon bassin gardant le même rythme, je malaxais son fessier avec mes mains, dans l'optique de la détendre. Je savais ce que je voulais, et je savais ce que je faisais. Et cela ne faisait que commencer. J'allais m'amuser avec elle, et j'allais la laisser s'amuser avec moi ensuite. Il y avait vraiment bien pire comme programme. Toutefois, même si je restais à un rythme relativement lent, le moindre mouvement de mon bassin faisait que je m'enfonçais bien plus en elle.

- J'espère que tu as beaucoup d'imagination. Car j'en ai beaucoup. Et j'attends beaucoup de choses venant de toi.

J'attendais beaucoup de choses d'elle, mais je savais que toutes ces choses allaient se produire. Elle n'était pas née de la dernière pluie, et cela se sentait. J'avais bon espoir, par conséquent.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 05 janvier 2018, 14:32:53
Passé les premiers centimètres, c’est vrai que ça allait tout de suite mieux et c’était aussi parce que Lucie était suffisamment prévenante pour que j’apprécie le moment. Au bout de quelques instants, ses mouvements me faisaient ronronner d’aise à mesure que mon corps s’habituait à l’intrusion. Elle était bien plus attentionnée que je ne l’aurais cru, mais j’imagine qu’avec une expérience comme la sienne… Toujours difficile de s’imaginer ce qu’elle avait pu vivre durant tout ce temps.

"Dire que j’ai un chibre de 200 ans dans le derrière…"

J’étais tellement fière de ma connerie, je pouffai de rire en la regardant faire, ondulant mon bassin d’envie. C’était tellement idiot comme pensée, je soupirai bêtement, encore prise de rire, tandis qu’elle me mordillait le cou et l’oreille. Toutes ces petites attentions exacerbaient mon imagination, et surtout, me détendaient complètement, permettant naturellement à Lucie de s’enfoncer toujours plus loin.

"J’te ferai ça avec plaisir mais ça dépendra de toi. Si tu me casses au point de pas plus pouvoir me redresser, ce sera ta faute."

La tête remuant dans les draps sous les frissons qu’elle me procurait, j’en devenais toute souriante de la voir ainsi, au-dessus de moi. Mes joues étaient rouges et elle devait bien voir, mais aussi sentir, que son attention me faisait vraiment du bien. J’avais fantasmé assez longtemps sur un moment comme ça. Et mon corps se détendait tout seul, ses caresses sur mon postérieur ne faisant qu’accélérer les choses.

Je tendis un bras pour l’accueillir quand Lucie se pencha pour m’embrasser. Je n’attendais que ça, merde ! Et je ne sais pas si c’était mon impatience, ou si c’était son membre à l’intérieur de moi, mais je répondis sauvagement à ce baiser. Cette fois, adieu la timidité, ma langue jouait avec la sienne et mes lèvres dévoraient complètement les siennes. Ce qui pour effet d’achever de me détendre, et ce fut aisé à décrypter vu le gémissement qui s’échappa de ma bouche.

"J’ai bien assez d’imagination et j’suis loin d’être une prude, alors si t’as des petits fantasmes… Hmm, c’est le moment."

A ce train là, elle allait finir par me pénétrer jusqu’à la garde. Ses mouvements lents étaient vraiment délicieux, mais la position où je me trouvais était inconfortable pour appuyer les choses. Et j’en avais envie ! Elle devait vouloir en profiter, j’en étais certaine, même si Lucie voulait certainement commencer en douceur pour m’habituer.

Sauf que maintenant, il était temps de passer à la vitesse supérieure. Mes muscles s’étaient habitués à la présence de son sexe qui lubrifiait peu à peu le passage, et j’avais vraiment terriblement envie d'être prise bien plus fort. Et elle aussi, j’étais prête à le parier. Mais il fallait vraiment que je change de position. Doucement, je basculai sur le ventre pour mieux cambrer mon dos, et lui offrir tout l’accès qu’elle voulait pour me prendre en levrette.

"J’suis sûre que tu t’es déjà imaginé de passer au cran au-dessus, tu dois en mourir d’envie non ?"

Sentant ses mains déjà sur mes fesses, j’agitai un peu le bassin, provoquant de délicieuses sensations pour moi, et probablement aussi pour elle. Je me mordillai la lèvre, lui lançant un clin d’œil équivoque pour qu’elle s’amuse à son tour.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 05 janvier 2018, 17:37:58
En la voyant changer de position, je savais ce qu'il me restait à faire. Je pensais vraiment qu'elle lisait dans mes pensées. Et si tel était le cas, j'allais devoir y prêter grande attention. Mais pour le moment, il n'était pas question de fermer son esprit ou quelque chose de ce genre-là. Non, il était plutôt l'heure de mettre mon plan à exécution. Alors que j'accompagnais son mouvement pour changer de position, je restais pour le moment dans un mouvement de bassin relativement lent. Aussi lent que possible. Avant de changer drastiquement d'objectif.

Alors que je faisais semblant de ne pas y prêter attention, les mouvements de mon bassin prirent très rapidement en vitesse. Passant du très au lent au plus que rapide en moins de 2 secondes. La transition était plus que perceptible. Pour quelqu'un de pas habitué ou de tendu, cette transition aurait été plus que douloureuse. Mais comme je sentais qu'ici, elle était possible, autant la faire. Je marchais surtout au feeling pour ce genre de choses. Si je sentais que ça ne passerait pas, je ne tentais même pas. Hors de question de basculer dans un moment gore. La plupart du temps, y aller au feeling marchait très bien. De temps à autre, il y avait des cafouillages, c'était normal.

Mon bassin tapait contre le sien, plus j'allais vite, et plus mon bassin tapait contre le sien. Mais il fallait tout de même que je m'occupe les mains. Je détestais viscéralement ne pas me servir de mes mains. Il fallait vraiment que je fasse quelque chose contre ça, mais cela allait me demander un long travail sur moi-même. Même si j'avais une très grande patience, pour beaucoup de choses, il me fallait toujours un truc sous la main. Soit pour m'aider à patienter, soit tout simplement pour m'occuper les mains pendant un instant. De ma main droite, je venais prendre son membre, le caressant lentement, en contradiction totale avec les mouvements de mon bassin.

Ces derniers étaient assez rapides pour que mes gémissements prennent un tout autre visage. Ils étaient bien plus longs, et surtout, bien plus hauts en tonalité. Je ne le cachais jamais, et je préférais largement me faire entendre qu'être silencieuse. Mentir sur ce point me rebutait au plus profond de mon être. Et même si je savais me faire discrète lorsque la situation l'exigeait, ce n'était pas le cas ici, donc j'en profitais. Autant en profiter le plus possible quand on est chez soi.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 05 janvier 2018, 21:14:15
A l’heure actuelle, couchée sur le ventre, le bassin surélevé, en train d’inviter Lucie à me prendre par derrière, il me semblait donner l’image d’une petite cochonne. Et franchement, j’espérai bien que ça allait la tenter ! Guettant le moindre changement dans son attitude, je fus un peu déçue de la voir continuer ses langoureux coups de bassin. Bon, c’est vrai que ça me faisait vraiment de l’effet mais il me fallait vraiment plus d’action sans quoi la frustration me guettait.

"Allez quoi, tu vas m’ba-… !"

Et c’était devenu une habitude me faire interrompre par surprise. Une fois encore, Lucie avait bien caché son jeu quand elle commença à frapper contre mes fesses avec une vitesse croissante. J’en poussais un couinement de surprise en sentant sa verge m’écarteler de l’intérieur avec une vigueur dont je ne me serai pas cru capable d’encaisser. Mais pourtant c’était le cas.

Par réflexe, je m’étais crispée au début mais mes muscles se plièrent presque aussitôt à l’exercice tandis que je prenais réellement mon pied. Mon petit derrière se faisait vraiment agrandir pour la première fois, en tout cas par un vrai sexe de chair, et j’en gémissais fortement de plaisir. Je plaçai mes bras à plat sur le lit pour mieux encaisser les coups de Lucie, redressant le postérieur pour lui permettre de me pénétrer avec encore plus d’aisance.

"Han… Putain, t’es vraiment en train de me défoncer le cul…"

Ma voix était à moitié étouffée dans les draps, mais comme si ça ne suffisait pas, mon amante attrapa mon membre durci et débuta un de ses horribles massages dont elle avait le secret. Horriblement délicieux bien sûr. J’étais plus que satisfaite dans ce moment-là. Non seulement parce que ma partenaire était vraiment à la hauteur, et qu’elle me faisait prendre un pied énorme. Mais aussi car je me doutais que Lucie était en train de bien s’amuser dans cette position.

L’entendant gémir, cela me rappela ceux qu’elle avait poussé durant la dernière fellation que je lui avais prodigué. Ce qui témoignait forcément du plaisir qu’elle prenait et j’étais bien contente que ça lui plaise. Il était hors de question de cesser ces parties de jambe en l’air maintenant que j’y avais goûté. Je fis un effort pour jeter un coup d’œil vers mon postérieur que Lucie pénétrait avec enthousiasme, la regardant gémir.

"Hmm… Ça te plait bien on dirait ?... Lâche-toi, fais-toi plaisir, baise-moi autant que tu veux, j’adore ce que tu m’fais !..."

J’étais plus que chauffée à ce stade. Qu’elle me prenne aussi sauvagement qu’elle le désirait, ça m’était bien égal. De toute mon manière, mon corps était devenu mou, totalement offert aux désirs de Lucie, poussant des petits cris d'aise, mon sexe dégoulinant d’excitation. Ce n’était donc pas bien difficile de décrypter ce que je ressentais sur le moment.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 06 janvier 2018, 19:37:41
Elle avait le don de me faire partir en vrille. La façon dont elle parlait m'encourageait à aller beaucoup plus loin. Mes mouvements du bassin étaient toujours aussi rapides, tandis que mes mouvements du poignet se faisaient encore plus lents. J'avais comme objectif de lui faire perdre toute contenance en agissant de la sorte. Du moins, j'allais perdre toute contenance également si cela durait sur le long terme. Mes gémissements n'allaient pas tarder à s'amplifier. Ces derniers s'accentuaient, partant toujours plus haut dans les aigus. Mon bassin claquait contre le sien à chaque mouvement de vas-et-viens. Et à vrai dire, ce genre de bruits m'excitaient grandement.

J'avais une main de libre, tandis que l'autre continuait lentement son boulot de masturbation. Et que faire d'une main libre quand on a un corps entier avec lequel jouer? Masser des seins, bien entendu. Le dénouement était trop prévisible. Mais je ne pouvais pas faire autrement, il fallait que je m'occupe les mains. Mes deux mains gardaient des mouvements très lents, en contradiction complète avec les mouvements de mon bassin. Je titillais ses tétons du bout des doigts, aussi lentement que possible. Tout était prévu pour la faire vaciller. Maintenant, il ne restait plus qu'une chose, voir combien de temps elle allait pouvoir tenir de la sorte.

Si l'on me faisait pareil, même avec mon endurance plus développée, je ne savais clairement pas combien de temps j'allais pouvoir tenir. Une chose était sûre, mes mouvements de bassin devenaient de plus en plus violents, et me tiraient des gémissements bien plus longs. Une personne n'ayant jamais touché à ce genre de pratiques ne supporterait clairement pas ça, mais ici, je ne sentais absolument rien m'empêchant d'agir de la sorte, autant en profiter. Plus mes mouvements étaient puissants, plus je m'enfonçais en elle. Je gardais tout de même assez de retenu pour ne pas y aller d'un coup. Je lui réservais ça pour plus tard.

- Prends des notes sur ce que je te fais. Ça te servira pour quand ça sera ton tour.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 06 janvier 2018, 20:48:04
Et moi qui croyait que, dans cette configuration, Lucie allait céder la première. Mais non, j’avais beau être celle qui se faisait prendre en levrette, le plaisir engendré était tout simplement impossible à retenir. Mes gémissements étaient heureusement à moitié étouffés par les draps où j’avais enfoui ma tête, sinon tout le quartier m’aurait probablement entendu hurler. Ce bassin qui claquait contre mes fesses, et ce bruit lubrique de pénétration était en train de me rendre littéralement dingue.

"J’y crois pas… T-tu-han !... Tu vas m’faire jouir… Plus fort !"

Afin de mieux encaisser ses coups, je me redressai tant bien que mal pour prendre appui sur mes bras, ce qui me fit échapper un petit cri. C’était tellement bon cette combinaison, entre la masturbation de Lucie, et les mouvements de sa queue à l’intérieur de moi, j’en étais couverte de sueur à mesure que l’orgasme approchait.
Et il fallait évidemment qu’elle en rajoute, profitant de ma position pour venir torturer ma poitrine. Les deux vitesses étaient à la limite du soutenable, et tous les muscles de mon corps se crispaient pour mieux recevoir les coups de bassin de mon amante. J’allais rendre les armes, chaque partie sensible étant en feu à ce rythme.

"J’prends note mais… Haaan-Lucie, j’vais…"

Comme c’était prévisible, je poussais un cri quand l’orgasme me prit et que mes jambes se mirent à trembler. Mon sexe expulsait lentement le sperme je ne sais où, probablement sur le lit, mais j’étais trop occupée à ne pas basculer sous les tremblements de mes appuis. Lucie m’avait achevé, et franchement, je n’aurais cru prendre un pied pareil.
Le souffle court, ma tête retomba sur le drap, tout comme mon dos qui forma un arc de cercle mou, couvert de sueur tandis que mes cuisses frémissaient de manière incontrôlée. C’était encore pire en sentant Lucie encore en plein mouvement. Une fois dénoué, je sentis tout mon corps se dégonfler comme un ballon après la vague de bien-être qui m’avait submergé.

"La vache… Tu m’as presque tué !..."

Je me concentrai à nouveau pour reprendre mes esprits, jetant un coup d’œil vers Lucie dont les limites ne devaient pas tarder à être atteintes. Maintenant, j’avais envie de la faire craquer comme elle me l’avait fait, mais comment ? Dans cette situation, c’est elle qui imposait son rythme et moi qui subissait.
A l’entendre gémir de plus en plus fort, je savais que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle craque. Le truc, c’est que je voulais aussi y contribuer. J’accompagnai alors ses mouvements de bassin, m’empalant volontairement sur sa verge pour qu’elle crache son plaisir. Encore sous l’effet de l’orgasme précédent, je sentis mon petit trou se détendre complètement lui livrer le passage.

"Vas-y ma belle, hmm… Lâche-toi, remplis-moi !"

Mon petit mouvement de hanche pervers avait fonctionné, et il me semblait que Lucie s’était enfoncée entièrement en moi, en tout cas, je me sentais délicieusement pleine. Et j’espérai qu’elle allait bien partir au septième ciel par cette manœuvre surprise.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 06 janvier 2018, 23:18:17
La voir perdre pied avant moi fut un peu frustrant, sur le moment, mais quelque peu gratifiant également. Au moins, elle appréciait ce que je faisais, et c'était là le principal. Si cela n'avait pas été le cas, là j'aurais du me poser des questions. Je gémissais toujours autant, mais je ne ralentissais clairement pas mes mouvements. Bien au contraire. Alors qu'elle venait tout juste de se répandre sur mon lit, je continuais toujours mon petit bonhomme de chemin en elle. Je n'allais le cesser qu'au moment même où j'allais jouir en elle, car tel était le but que je recherchais et visiblement, celui qu'elle recherchait également.

C'est en la voyant bouger également que j'amplifiais encore plus mes mouvements de bassin. Me tirant encore plus de gémissements. Je ne savais clairement pas combien de temps j'allais encore pouvoir tenir, mais à vrai dire, je ne me posais pas vraiment la question. La réponse ne m'intéressait pas. Je gémissais de plus en plus, alors que mon bassin claquait toujours plus fort contre le sien. Je ne me posais pas vraiment de questions, et je cherchais à aller toujours plus vite, et toujours plus fort, veillant évidemment à ne pas transformer un moment comme celui-ci en véritable champ de bataille.

Je ne mis cependant pas si longtemps avant d'atteindre ma limite. Mes mouvements, toujours aussi puissants, me tiraient de plus en plus de gémissements, avant que ma gorge ne produise plus le moindre son au moment fatidique, où je me vidais en elle. Et comme toujours, après cela, je poussais un soupir de bien-être. Cependant, je ricanais légèrement alors que je me retirais, non pas par moquerie. Mais bien parce que j'en avais envie. Venant l'embrasser tendrement, je jouais par la suite avec l'une des mèches de ses cheveux.

- Bon, sa grande majesté est satisfaite? J'espère que t'as encore un peu d'endurance ma grande, parce que je vais pas te lâcher maintenant.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 07 janvier 2018, 16:41:07
Ce moment passé à me faire écarteler le derrière recommençait à me faire de l’effet. Tandis que Lucie gémissait et s’acharnait à l’arrière, je repensai à sa proposition précédente. Bientôt, ce serait à mon tour d’être à sa place, et je comptai bien être à la hauteur de ses attentes pour ce rôle. En attendant, au bruit qu’elle faisait, son orgasme n’était plus très loin et à vrai dire… Merde, ses mouvements recommençaient à m’exciter à nouveau.

Aucune idée s’il s’agissait du bruit de ses hanches claquant sur mes fesses, le bruit humide et pervers de pénétration ou bien ses gémissements toujours plus forts, mais je sentis mon entrejambe reprendre un début de vigueur. Tant mieux, c’était bien nécessaire pour la suite des opérations. Lucie n’émit soudainement plus un son, me signalant par la même occasion qu’elle avait atteint le point de non retour.

C’est assez mignon ce petit moment de silence où mon amante se crispe sous le plaisir, et je dois dire que je l’attendais avec impatience. A mon tour, j’émis un soupir de contentement quand son sexe se mit à pulser sa crème à l’intérieur de moi, provoquant la remonté d’un lent frisson le long de mon dos. C’était chaud et terriblement excitant de la sentir se répandre comme ça, et je remuai perversement le bassin pour l’accompagner dans son plaisir.
Un soupir d’aise plus tard, Lucie se retira avec un petit ricanement que je pris pour une marque de satisfaction tandis que de mon côté, j’avais l’impression d’un vide soudain. Après tout, je venais de me faire sodomiser pendant un bon moment, il était normal d’être un peu ouverte. Embrassant volontiers mon amante, je lui souris à mon tour en me collant un peu plus à elle.

"Plus que satisfaite, patronne, tellement adoré. Mais j’ai pas oublié ta demande de tout à l’heure, alors allonge-toi et laisse-moi faire."

Là-dessus, je guidai Lucie pour qu’elle s’allonge sur un endroit du lit épargné par mon dernier orgasme et me penchai au-dessus d’elle pour l’embrasser à nouveau. Il me semblait bien qu’un peu de liquide s’échappait d’entre mes fesses, mais je m’en fichai, c’était à mon tour de m’occuper d’elle. Et la première chose qui me passait par la tête, c’était de m’occuper de ce corps pâle et franchement splendide qui me faisait envie depuis un bon moment.

Sa cou fut ma première victime, le mordillant tendrement comme elle l’avait fait avant de descendre vers sa poitrine. Mordillant ses tétons de la même manière, je ne quittai pas Lucie des yeux en assiégeant ses seins de baisers. En fin de compte, c’était comme si je voulais m’imprégner frénétiquement de son corps et pour ça, je commençai à lécher la moindre parcelle de peau nue en descendant vers son nombril.

"Quel style madame souhaite ? J’ai carte blanche ou il y a des conditions d’imposées ?"

Presque aussitôt, ma bouche trouva son pénis encore humide pour le gober avec gourmandise et le réanimer après son dernier exploit. Glissant un index dans son petit trou, je commençai à le mouvoir pour la détendre et préparer la prochaine opération tout en la pompant. Je me redressai pour être à genoux entre ses cuisses, avant de coller nos deux sexe l’un contre l’autre, les saisissant ensuite d’une main pour les masturber de concert.

"Des petits fantasmes à préciser avant que je te réserve le même traitement que moi ?"

La masturbation commune commençait à  m’impatienter, la chaleur de nos sexes me procurant de délicieuses sensations, en plus de lubrifier correctement ma verge pour la suite du programme. Impossible de résister à l’envie de lécher les jambes de Lucie qui étaient à ma portée, ce qui témoignait bien de mon désir brûlant de donner suite à ses demandes.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 09 janvier 2018, 20:55:20
Il y avait des personnes avec lesquelles je me laissais totalement faire, et des personnes avec qui ce n'était pas le cas. Mais pour le moment, elle faisait partie de la première catégorie. Encore longtemps? Si elle agissait de la sorte, je ne voyais pas pourquoi cela ne serait plus le cas. Du moment qu'elle agissait de la sorte, tout allait bien se passer. Je pouvais être très attentionnée dans ce genre de moments, mais si quelque chose se passait d'une mauvaise manière, je savais très rapidement rebondir, et généralement, ce n'était pas au bénéfice de la personne concernée.

Pour répondre à sa question, j'avais plein d'idées, mais je comptais réellement sur le fait qu'elle fasse marcher son imagination. J'allais lui mâcher le travail au niveau professionnel, alors autant lui laisser pour le coup quelques initiatives. Si je commençais à lui mâcher le travail pour tout et n'importe quoi, je n'allais pas m'en sortir. Lui laisser des initiatives pour le coup me semblait intéressant. Et si en plus de ça, elle arrivait à me surprendre, c'était tout bénéf, à la fois pour moi comme pour elle. Et si je lui laissais des initiatives, je pourrais peut-être me la mettre dans la poche, mais ce n'était pas le sujet du moment.

- Je compte te laisser l'initiative pour une fois. Et si tu arrives à m'étonner, il se pourrait que ça ne soit pas la dernière fois. J'ai de grands espoirs à ton sujet, ne me déçois donc pas.

J'attendais de voir ce qu'elle avait décidé. De temps à autre, il fallait savoir changer de position. Et même si j'adorais tout contrôler, rester dans une position un peu plus lascive n'allait pas me faire grand mal.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 10 janvier 2018, 16:06:17
Cette vision appétissante que m’offrait Lucie, ainsi étalée sur le lit, ses cheveux d’argent dessinant des motifs sur le matelas, lascive et totalement abandonnée, me fit monter le sang à la tête. Je me mordis les lèvres pour résister à l’envie de la pénétrer sans pitié et de la faire crier. Tout de même, l’idée n’était pas de lui faire mal.

« Oh j’vois, c’est une sorte de test. » Ma main libre continuait à masturber nos deux verges ensemble, mais même si ce geste était vraiment délicieux, il était de temps passer à la vitesse supérieure.
Seulement, il fallait vraiment que je ne sois pas trop prévisible, et pour ça, je devais légèrement revoir mes plans. Mon sexe était prêt à l’emploi, lubrifié par nos plaisirs conjoints mais contre toute attente, je ne m’en servis pas. Non, je devais vraiment surprendre Lucie ! Si elle s’attendait à ce que je la pénètre directement, il fallait que je la fasse mariner.

Ma résolution prise, je me penchai entre ses cuisses pour engloutir sa queue entièrement dans ma bouche un bref instant avant de la lâcher. Ma main vint aussitôt la remplacer pour la masturber pendant que j’aspirai ses bourses, les léchait avec gourmandise pour leur faire connaitre la chaleur de ma langue. Mais l’assaut n’était pas fini, oh que non, j’étais carrément trop affamée pour ça.
Mon poignet jouait de mouvements langoureux autour de sa tige, surtout au sommet, y récoltant tout ce qui y dégoulinait. Relevant un peu ses jambes pour avoir accès à ses fesses, ma langue abandonna pour brusquement ses bourses pour se glisser par surprise dans son petit trou. Ah, j’espérai qu’elle ne s’y attendait pas à ça ! Bon, évidemment, je n’avais pas l’opportunité de lui demander sur le moment.

Mais tant pis, ma langue était trop occupée à s’introduire dans ce conduit étroit que je lubrifiai à souhait sans pour autant laisser la paix à son membre. Celui-ci devait d’ailleurs, être horriblement sensible si bien que je m’occupai principalement de chatouiller son gland. Mon nez collé contre ses testicules, je laissai l’imagination de Lucie partir en vrille sur mes intentions tandis que ma langue se promenait langoureusement entre ses fesses.Continuant ainsi encore un petit moment, je me relevai brusquement pour la regarder bien en face.

« C’est l’heure de l’attraction principale… » A nouveau, je collai mon sexe contre le sien, utilisant ma main pour les tremper l’un à l’autre avec une idée bien précise en tête, qui d’ailleurs, devait se voir au sourire coquin que je lui adressai.
Sans la prévenir le moins du monde, je dirigeai ma queue vers ce joli cul pâle qui me faisait envie, et la pénétrait d’un coup sec. Et comme c’était mon objectif depuis le début, j’avais bien assez humidifié le passage et mon sexe pour qu’il puisse s’y aventurer de moitié.

« Hmm… Tu sais que ça m’faisait envie depuis au moins ce matin ?... » Ouais en fait, j’avais un peu fantasmé sur elle. Un peu beaucoup même. Je commençai à sodomiser Lucie lentement, très lentement, même trop. J’allais lui faire payer ce qu’elle m’avait infligé en inversant complètement les mouvements. C’était dans ce but là que je l’avais installé sur le dos, pour avoir un accès plus aisé à la totalité de son corps aux courbes délicieuses.
Je commençai par de langoureux mouvements de bassin, d’une lenteur exaspérante pour m’enfoncer progressivement en elle. Simultanément, ma main masturbait rapidement son sexe facilement accessible avec une frénésie tout particulière, ne lui laissant pas le moindre temps de repos. La voir ainsi, complètement offerte à moi, avait le don de me faire durcir plus encore, au moins autant que de m’être soumise comme précédemment.

Ma dernière main libre attrapa l’une de ses jambes pour la plaquer contre ma taille. Je lui adressai un clin d’œil, les joues rougies d’excitation. « Serre-moi bien fort, j’fais que commencer. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 12 janvier 2018, 19:29:28
Si elle comptait me faire partir en vrille en faisant exactement l'inverse de mes mouvements précédents, elle se trompait lourdement. J'avais une très bonne endurance, et surtout avec des mouvements longs. Si elle restait ainsi, elle allait bien vite se fatiguer avant moi. Mais c'était aussi l'occasion de tester sa propre endurance. J'avais une petite idée en tête, et cela n'allait pas changer le fait que je me laissais faire. Je restais totalement passive pour le moment, ses actions me tirant de petits gémissements. Même si mon entrejambe était plus que sensible, vu le traitement que je venais de lui réserver, je m'en sortais encore au niveau de mes cordes vocales.

Néanmoins, je ne restais tout de même pas statique. Je commençais à donner des petits coups de bassin, aussi lents que les siens. Cela donnait une atmosphère tellement lente à la chose que même un gastéropode sur une plaque de pétrole frais irait plus vite. Je savais très bien me contrôler à cette vitesse, et j'allais tenir très longtemps si aucune de nous deux ne changeait ses mouvements de vas et viens. Toutefois, j'appréciais tout de même ce genre de mouvements lents. Cela avait un charme qui n'était pas négligeable. Et je n'allais clairement pas me plaindre, alors qu'elle était en train de s'occuper de moi. Les mouvements de son poignet étaient cependant bien plus appréciables, ce qui n'enlevait rien au mérite de ses mouvements de bassin.

Ainsi installée, je donnais de plus grands coups de bassin, pour amplifier les siens. Je savais pertinemment ce que je faisais, et tôt ou tard, cela allait impacter la manière dont elle allait bouger. Néanmoins, je restais à sa merci, et elle pouvait tout simplement faire ce qu'elle voulait pour le moment. Par la suite, je venais l'entourer de mes jambes, ce qui plaqua mon bassin contre le sien. Et elle n'allait pouvoir ressortir de cette étreinte que quand je le jugerais nécessaire. Cela ne lui enlevait en aucun cas la capacité de mouvement de son bassin. Je gémissais, tout en accélérant quelque peu mes mouvements de bassin. Pour le moment, j'arrivais très bien à ne pas utiliser mes mains, mais je savais que cela n'allait pas durer longtemps.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 13 janvier 2018, 13:50:50
Cette partie de jambes en l’air venait de prendre une tournure légèrement moins pimentée que je l’escomptai. C’est un peu bizarre comme pensée mais, au rythme de mes coups de hanches, j’eus l’esprit que tout ceci devenait ennuyeux. Nous avions passé des journées à nous engueuler, et voilà qu’au lit, tout devenait brusquement plus calme. Bon, ce n’était pas non plus totalement mauvais, étant assez satisfaite de ma position actuelle, bien au chaud entre les fesses de Lucie, cependant…
Il manquait tout de même quelque chose. Peut-être une part de friction ? Même sous forme de jeu ? Au moins, ma partenaire réagissait en s’empalant volontairement sur moi, et gémissait à nouveau mais… Non, décidément, je voulais ajouter une touche de plus. Justement, j’avais trouvé Lucie bien avare de paroles, et je crois bien qu’il s’agit là du détail qui me frustrait un brin. Une idée commençait à germer dans mon esprit, ce qui fit encore ralentir mes mouvements.

Ouais, maintenant ça devenait assez clair dans ma tête : J’avais envie de la provoquer, et pas uniquement physiquement. Non, je voulais l’obliger à s’exprimer, briser cette façade un peu froide qu’elle gardait… Bref, la chieuse en moi refaisait surface. Je stoppai tout net mes mouvements et, sans piper mot, j’effectuai un grand coup de bassin pour enfoncer entièrement mon sexe dans ce joli cul blanc.
Je lui fis un clin d’œil avant d’arrêter brutalement les caresses sur sa verge. Et si elle n’avait pas complètement enserré ma taille, je me serai entièrement retirée pour accentuer mon plan. Est-ce que j’essayai de la frustrer ? C’est bien possible. Pour l’instant, je ne bougeai plus du tout, seul mon index caressait gentiment son gland ce qui devait être bien assez agaçant comme ça. Penchant la tête sur le côté, je lui fis un sourire particulièrement insolent. Une véritable merdeuse pur jus !

« J’ai plus envie de bouger d’un coup. J’crois que j’vais rester là, c’est confortable, et ça devenait trop monotone. »

Tout ce que j’espérai, c’était de lui faire griller un fusible en confisquant son plaisir. Elle en voulait davantage ? Je n’attendais que ça mais j’étais curieuse de voir quels moyens Lucie allait mettre en œuvre pour m’obliger à continuer. Le sexe classique, ça a tendance à m’ennuyer, mon but actuel était bien évidement de rendre cette situation un peu plus sportive.

« J’ai envie de t’emmerder en fait, prends ça comme une revanche pour m’avoir fait la leçon. Chiche de répliquer maintenant que j’suis dans ton petit cul. »

Sans doute allait-elle mijoter une bonne riposte, mais qu’importe, je la toisai avec un air de garce en aggravant mes provocations. De toute façon, notre relation avait commencée ainsi, il n’y avait aucune raison que ça ne continue pas.

« Tu vas faire quoi madame je-sais-tout pour m’obliger à continuer ? Me sors pas que tu t’en fiches, t’étais en train de gémir. J’te trouve trop molle pour une sorcière, pète un peu un câble qu’on s’amuse ! »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 13 janvier 2018, 18:40:31
Elle voulait me provoquer. Je fis mine de ne rien faire pour le moment, à part faire une tête quelque peu abattue. J'avais plus d'un tour dans mon sac, et même si elle commençait à peine à me connaître, je pouvais être pleine de surprise, si je le voulais. Je la laissais donc s'attendre à tout un tas de choses, alors que je savais pertinemment ce que j'allais faire. Elle voulait que je monte sur mes grands chevaux? Elle allait être servie. Une sorcière ne devait jamais montrer ses cartes avant de jouer. Et si elle voulait que je joue, j'allais jouer. Je pestais intérieurement, mais je savais très bien comment j'allais réagir.

Faisant une incantation en murmurant, le temps commençait à se ralentir autour de moi, mais n'avais aucune emprise sur moi. J'agissais bien plus vite qu'elle, et même si elle avait dans l'idée de tenter de m'empêcher d'agir, elle irait beaucoup trop lentement par rapport à moi. Je dormais toujours avec une arme sous un oreiller. Un réflexe que j'avais gardé de mes classes. Je n'arrivais pas à me défaire de cette habitude. Et ce dernier était toujours chargé. Plongeant donc rapidement ma main sous mon oreiller, j'en tirais un simple colt anaconda.

Pressant le chien, je fis entrer le canon dans sa bouche au moment même où je rendais son cours naturel au temps. Le doigt près de la gâchette, je la regardais avec un air plus que déterminé. Dans un autre cas, je n'aurais pas hésité à presser la gâchette, mais la proximité atroce de mon doigt avec cette dernière lui indiquait que je ne déconnais pas non plus. Plongeant un peu plus le canon dans sa bouche, je gardais une grande proximité avec la gâchette. Il était évident que je n'allais pas tirer, mais il valait mieux pour elle, dans ce cas précis, qu'elle ne joue pas à la plus forte tête.

- Il me semble ne pas t'avoir dit d'arrêter. Je te conseille de te remettre au travail si tu ne veux pas avaler ce truc, de force.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 14 janvier 2018, 14:26:51
En faisant l’amour à une sorcière, il me semblait plutôt prévisible que des choses étonnantes se déroulent si je commençai à l’asticoter. Ce qui n’était pas pour me déplaire, après tout, je voulais la faire chier en la provoquant volontairement pour mieux apprendre à connaitre ses réactions et ce que l'on pouvait ressentir en étant ce genre de créature exotique. Sans comprendre le pourquoi du comment, je me retrouvai avec un pistolet pointé dans la bouche alors qu’à peine deux secondes auparavant, j’étais en train de toiser Lucie d’un air narquois, mes mouvements totalement au point mort.

« Hahin… On naime ‘a violenche hein ? » Pas facile de causer avec un canon pointé dans le museau, mais en même temps, je l’avais bien cherché.

Comment avait-elle fait son coup ? Je n’en savais rien, mais cela m’appris au moins qu’elle gardait certainement beaucoup de brutalité en elle. Et c’était reparti. Faute d’avoir le choix, je recommençai à donner de grands coups de reins, enfonçant mon sexe de toute sa longueur entre les fesses fermes de ma partenaire.
Elle appréciait un peu de violence ? Soit, je pouvais marcher comme ça aussi. J’empoignai sa queue à deux pour la masturber énergiquement, à la même vitesse rapide que mes coups de bassins. Nos chair frappaient l’une contre l’autre rapidement, vu que cette fois, je ne lui épargnai absolument rien : si Lucie voulait une sodomie énergique, elle allait y avoir droit.

En d’autres termes, la Alix du moment en était rendu au rythme d’un marteau piqueur. Hé quoi, je suis assez sportive pour tenir la cadence au moins quelques temps, j’ai des abdominaux quoiqu’en dise. D’une main, j’attrapai la sienne pour venir sucer ses doigts, les entourant de mes lèvres sans la quitter des yeux.

« L’impression que t’aimes le sexe brutal toi, mais t’as peur d’me faire mal ? » Ricanais-je sans cesser mes mouvements rapides.

C’était bien beau tout ça, mais même si j’avais un physique relativement sportif, je n’allais pas tenir des heures à ce rythme. Ce serait d’ailleurs, sûrement mon dernier round après ça. Mais avais-je réellement une alternative ? Non, et puis, c’était un brin excitant d’être obligé à continuer ainsi, que ce soit par l’étreinte des jambes de Lucie ou son geste menaçant. C’était con, mais cette manière de faire avait un côté excitant que je n’expliquai pas.

Honnêtement, ça me frustrait un brin que Lucie prenne des gants avec moi. C’était marrant de la provoquer, mais j’avais réellement envie de la voir s’extérioriser un peu. Quoi, elle a deux cent ans, non ? Quand on a cette âge, on doit avoir de la personnalité, des désirs à exprimer et de l’expérience à revendre. Mon coups de reins soutenus commençaient également à me faire de l’effet, autant sur mon souffle que sur mon plaisir montant, et je n’étais pas certaine de pouvoir continuer longtemps.

« J’sais pas pourquoi tu te retiens avec moi… Hann… C’est pas comme si j’étais en sucre… A ton âge, tu dois bien avoir dépassé le stade du sexe classique nan ? Exprime-toi ! »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 16 janvier 2018, 15:45:39
Ainsi donc, elle voulait que je passe au niveau supérieur? Trop charmant. Je comptais y arriver, plus tard. Mais visiblement, la tournure des événements faisait que je devais revoir mes plans, le plus rapidement possible. Et par le plus rapidement possible je voulais bien sur entendre de suite. Mine de rien, je fis semblant de ne pas entendre ce qu'elle venait de dire, prenant même l'air de celle qui allait continuer sur sa lancée. Stratégie frustrante mais qui marchait toujours très bien, surtout lorsque cette dernière atteignait enfin le but recherché. Et j'allais l'atteindre, avant qu'elle ne pète un câble et trouve ça bien trop lent à son goût. Je donnais encore un peu de petits coups de bassin, avant de donner une grande impulsion, inversant totalement les rôles.

Elle se retrouvait donc sur le dos, et moi, sur elle, à califourchon. Bien évidemment, j'étais toujours empalée sur elle, pour ne pas changer cet état de fait. Ainsi, j'allais pouvoir faire absolument ce que je veux, vu que j'étais maintenant dans la position de force. Tout un panel de mouvements s'ouvrait à moi. Et ces derniers changèrent radicalement de vitesse. J'adoptais des mouvements de bassin extrêmement rapides, et à grande puissance. Si elle voulait quelque chose qui change, elle allait être servi. Ils étaient bien plus rapides et puissants que lorsque j'étais en elle. Plaquant mes mains sur son ventre, la plaquant de ce fait contre le matelas, je faisais d'elle ce que je voulais à présent. Rien que le bruit de son bassin contre le mien était bien plus important que précédemment.

A chaque mouvement, j'enfonçais son membre de plus en plus loin en moi. Jusqu'à l'englober entièrement. J'étais habituée à cette pratique, donc je pouvais me permettre tout ce que je faisais. Ce qui n'était évidemment pas du tout conseillé aux débutants, loin de là. Mais plus je donnais de violents mouvements de bassin, plus mes gémissements grimpaient en hauteur. Et plus je gémissais, plus je donnais de plus grands coups de bassin. Ici, il s'agissait d'endurance. J'allais voir qui allait claquer en premier.

- Pour la peine, tu prendras une deuxième couche.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 17 janvier 2018, 21:08:27
Mais merde quoi, cette femme était un rempart de glace comme on en parlait dans je ne sais quel bouquin… J’essaye toujours de la narguer, je la pénètre avec toute la célérité possible, mais non, ça reste impassible. En fait, c’était peut-être une stratégie ? Apparemment oui, vu qu’elle se redressa d’un coup pour me repousser sur le lit sans que je n’ai le temps de réagir et surtout de préserver ma queue de cette gymnastique.

« Ow, ow, ow… ! »

Ce sont les petits cris de surprise que je poussai en nous sentant basculer et mon sexe suivre tant bien que mal le mouvement à l’intérieur de ses fesses chaudes, mais un brin inconfortables sur le moment. Et Lucie se retrouvait sur moi. Oh oui, ça commençait à bien me plaire ça ! Remise de l’acrobatie, je m’occupai les moments en lui pinçant les tétons, d’humour assez taquine comme elle avait pu le constater.
En vrai, j’étais à deux doigts de l’explosion et mes yeux ne pouvaient pas quitter la jointure de nos corps, là où mon sexe disparait dans son pâle et séduisant fessier. Rien que le bruit pervers que cela produisait me faisait délirer. Je lui mis une petite claque sur son phallus qui était exposé et gigotait dans tous les sens, répandant son liquide transparent sur mon ventre. Non, ce n’était pas possible de tenir à ce rythme, quand j’étais prise dans cet étroit petit cul qui remuait à toute vitesse.

« Enfin tu me maltraites un peu !... Tu vas me repeindre après ça ? Hmm… Et si j’te fais chier davantage, tu m’agrandis encore le derrière ? »

Et rien que pour la faire chier, je recommençai à donner de petits claques sur le bout de son gland, le chatouillant parfois entre mes doigts, mais le faisant surtout danser de droite à gauche. Ce devait horriblement agaçant. Bon, c’était bien beau tout ça, mais j’avais beau un air de parfaite petite peste, mon visage était rouge tomate et des gémissements s’échappaient de ma bouche. C'était prévisible, je sentis une brusque tension dans mon bas ventre en expulsant le sperme de mon orgasme dans le joli petit cul de Lucie.
Ma bouche s’agrandit en un cri crispé, les dents serrés pendant que je me vidais dans ma partenaire qui n’avait pas l’air pressée d’arrêter sa petite torture. Mon sexe butait au fond de son postérieur, et ça avait un peu tendance à calmer ses pulsations de jouissance, même si je sentis le liquide déborder pour dégouliner le long de ma hampe de chair. Je retombai en arrière, les bras en croix et la poitrine soulevée par le choc. Dès que l’on commençait à être un peu plus rude avec moi, je partais en vrille, c’était plus fort que moi.

« Oh putain… Tu m’violentes et ça y est… J’ai l’orgasme du siècle… T'as gagné !» Hoquetai-je en riant bêtement, les cheveux étalés sur le matelas.

Néanmoins, je fis l’effort de me redresser pour m’emparer à deux mains du pénis de Lucie qui avait bien besoin de mes soins. Je débutai aussitôt une masturbation en règle, histoire de la faire jouir à son tour avant que je ne dégonfle totalement, n’estimant pas avoir l’endurance suffisante pour retrouver une érection de sitôt. A moins bien sûr, qu’elle ne me réserve une surprise, ce qui ne serait pas si étonnant de sa part.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 20 janvier 2018, 19:02:18
Il était évident que je n'allais pas tenir 100 ans à ce rythme. Et comme je m'y attendais clairement, elle perdit pied bien avant moi. J'allais sûrement la prendre en main dans ce domaine. Si je pouvais en faire une machine de guerre, autant le faire. Tout serait bénéfique, à la fois pour moi si une telle chose devait recommencer, mais également pour elle dans le futur. Je commençais à me rendre compte que j'imaginais tout un tas de choses à son sujet, et je voulais mettre ces choses à exécution. Ma bonté allait me perdre un jour.

Alors qu'elle venait tout juste de se vider en moi, je ralentissais quelque peu mes mouvements de bassin. Et en la sentant prendre mon entrejambe en main, je savais très bien ce qu'elle avait en tête. Et à vrai dire, dès le départ, je savais que je n'allais pas être déçue. A la vitesse à laquelle elle allait, je savais très bien comment tout cela allait finir. Et à vrai dire, j'en avais très envie. Mes gémissements devenaient de plus en plus puissants, et combinés à mes mouvements de bassin, je commençais réellement à serrer les poings pour garder un semblant d'endurance.

Je pouvais très bien être une espèce de garce et ralentir le temps à l'extrême pour tricher, mais cela ne servirait absolument à rien, et ce n'était clairement pas le but recherché. Je gémissais donc de plus en plus, via ses coups de poignet, allant même jusqu'à cambrer à l'extrême mon bassin. Je gémissais, encore et encore, me demandant intérieurement quand j'allais atteindre ce point de non retour. Et finalement, alors que j'atteignais une note assez haute avec ma voix, s'ensuivit un grand silence. Symptomatique d'une chose très simple. J'avais un orgasme? Je ne faisais aucun bruit.

Et vu la position dans laquelle j'étais, tout se répandit sur elle. Me vidant donc sur elle, je poussais une fois encore un long soupir de bien-être. Par moments, la façon avec laquelle j'étais réglée comme une horloge me faisait parfois peur, je devais bien l'avouer. Reprenant lentement ma respiration, je finis par m'affaler sur elle, néanmoins pas comme une espèce de bourrine. Et accessoirement, comme je m'affalais sur elle, je m'affalais également sur ce que je venais de répandre sur elle. Mais cette notion ne me dérangeait absolument pas.

- Brave petite. Finalement, j'vais peut-être pouvoir tirer quelque chose de positif de toi.  Je disais ça en souriant.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 20 janvier 2018, 20:18:06
Mes mains serraient la verge de Lucie dans un étau ferme à souhait, pendant que je l’astiquai comme une hystérique. Le but était simple, la faire craquer avant que je sois à bout de souffle vu le rythme imposé. C’est vrai quoi, je n’avais pas tout un tas de tours de magie dans la poche, contrairement à ma ravissante partenaire. Au vu de l’évolution de notre relation, je m’interrogeai sur ce que ça allait donner dans le futur, et surtout au niveau professionnel.
En fait, je ne suis pas du tout le style à vouloir absolument séparer le boulot de l’intime, alors imaginer mélanger les choses ne me dérangeait pas plus que ça. Bien au contraire d’ailleurs, ça pourrait donner des choses intéressantes, par exemple sous le bureau... Et voilà, j’ai l’imagination qui part en vrille ! Bon, c’est pas tout ça, mais mes bras commençaient légèrement à fatiguer à force d’agiter cette trique dans tous les sens.

Au moment où justement, j’allais encore l’ouvrir pour l’asticoter une nouvelle fois, Lucie coupa net ses gémissements. Par habitude, il devenait très simple pour moi de comprendre ce que ça voulait dire. Pas manqué, je sentis son sexe pulser pour arroser mon ventre et ma poitrine d’épais jets de sperme chaud comme je m’y attendais. La regardant avec envie, empalée sur moi et le corps secoué par l’orgasme, j’adressai un large sourire à mon amante.

« Un peu approximatif ce tir pour une tireuse d’élite, même pas visé le visage. »

C’était con, mais impossible de m’empêcher de sortir une vieille vanne malgré la situation. En tout cas, ça me fit le plus grand bien de reposer mes poignets un bon coup, lorsque Lucie s’allongea sur moi, je ne me fis pas prier pour l’enlacer. C’était tendre comme geste, un peu humide ma foi, mais bien agréable après le sport en commun. Je sortis enfin mon sexe de son derrière avec un petit soupir de soulagement, et caressait la belle chevelure argenté d’une main.

« Quand j’veux, j’peux être bonne élève tant qu’on me gueule pas dessus ou qu’on me fait pas la morale hein. Et j’parlai pas uniquement au niveau professionnel. »

Dans un sens, ça me faisait un brin rêver les perspectives d’avenir que toute cette histoire pouvait m’ouvrir, vu qu’un peu de légalité et de stabilité ne pouvait pas faire de mal. Et puis Lucie me semblait être une bonne patronne, un peu froide et rigide parfois, mais plutôt sympathique maintenant que je m’en rends compte. Sans parler que je peux parfaitement être attentive et attentionnée à la fois.
Ce dont je fis la démonstration fissa en aidant ma jolie Lucie à basculer sur le côté, l’allongeant gentiment sur le dos et exposant son ventre luisant d’amour. M’installant à genoux entre ses jambes, j’embrassai ce ventre appétissant avant de recommencer à sucer ma belle, nettoyant avec application sa queue encore sensible.

« Raconte-moi les projets que tu as pendant que j’te fais un bon nettoyage. » Déclarai-je, marquant une pause avec de retourner à ma tendre fellation.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 23 janvier 2018, 19:05:10
Face à sa remarque sur mon manque de visée, je ricanais tout en sortant un petit doigt d'honneur. Rien de méchant, puisque mon ricanement prouvait à lui seul que j'avais de l'ironie. La mienne pouvait parfois être quelque peu étrange, et je l'admettais volontiers. Mais je ne pouvais pas y faire grand chose pour le moment. Il me fallait un long travail sur moi-même pour changer mon humour et mon ironie, et pour le moment, je n'avais pas vraiment le temps pour ça. J'étais plutôt occupée à d'autres choses bien plus intéressantes et importantes. Bien plus importantes que de changer une parcelle de ma personnalité, avec laquelle je vivais très bien depuis toutes ces années.

Soupirant une nouvelle fois, je venais tout juste de retrouver un rythme cardiaque et respiratoire normal. Je pouvais très bien repartir pour une session de plus, qui serait évidemment moins physique que la première, car même si j'avais une endurance supérieure à la moyenne, je ne pouvais pas non plus tout supporter pendant des heures. J'avais bien évidemment mes limites, et j'en était totalement consciente. Et comme si tout ne suffisait pas, j'étais à présent sur le ventre, avec Alix entre les cuisses. Il fallait vraiment qu'un jour, je lui apprenne ce qu'est la patience. Mais après tout, ce n'était pas quelque chose qui me gênait dans cette situation.

- Dans la vie, faut savoir faire preuve de patience, ma petite. Je ricanais une nouvelle fois. - Ce que j'ai comme projet? Oh, deux fois rien. Te permettre de pouvoir te défendre sans forcément m'avoir derrière ton cul en permanence. Et en parlant de cette même chose, m'en occuper de temps à autre. Puisque je suis partie pour t'avoir chez moi pendant un certain temps, autant ne pas s'en priver. De toute manière, on y trouvera toutes les deux notre compte. Après tout ça, je pense que tu ne regretteras pas la décision que j'ai prise ce matin.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 25 janvier 2018, 21:59:35
En fin de compte, je m’habituai plutôt bien à cette nouvelle vie, même si je n’avais pas prévu au départ de coucher avec ma patronne. M’enfin, ce n’était pas non plus désagréable d’être sur un petit nuage après une bonne partie de baise. Lucie s’apaisait déjà, et sa poitrine se soulevait moins vite, un signe de récupération pour le moins impressionnant après toute cette activité. D’ailleurs, la fellation dans laquelle je m’étais lancée n’avait pas réellement pour but de relancer la machine mais plutôt de procurer un petit instant tendresse.

Moi qui étais adepte de la sauvagerie, voilà que je prenais le temps de sucer délicatement et tendrement madame. Ma bouche astiquait de près cette verge encore tendu et humide de nos précédents ébats tout en l’écoutant parler avenir. Je retenais deux choses : Lucie allait être un mentor pour m’apprendre à me défendre, et s’occuper de mon petit cul de temps en temps. Que demander de plus franchement ?

« Carrément que je ne regrette rien ! » Lançai-je entre deux coups de langues.

Caressant ses cuisses gentiment avec un air enthousiasme, je recommençai à pomper son gland par simple jeu. Avec un traitement pareil, je doutais qu’elle puisse dégonfler de suite. Ce qui en fait, était plutôt marrant à envisager puisque ce serait sans doute un nouveau moyen de l’asticoter. Quand on est une chieuse au plus profond de soi, on ne se refait pas ! Je n’utilisai même pas mes mains pour prendre soin de sa tige, ce qui la fit briller rapidement de salive.

« Donc, j’reste chez toi ? Au fait, à part le flingue, on va apprendre des techniques de combat ? Genre comme dans les films. »

Je continuai bien évidemment mes soins buccaux. Sa verge rentrait et sortait d’entre mes lèvres, et je ne la lâchai pas du regard en faisant cela. Papoter en toute banalité en pleine activité sexuelle était le genre de petite perversion que j’appréciai. Il ne me manquait plus qu’à faire la même chose sous son bureau au boulot, et le tout y était. Malicieusement, mes petites attentions portaient leur fruit à mesure que son engin ne dégonflait pas, et restait même rigide. Pile le moment où je me relevai bien entendu.

« Bon ben, j’te laisse, j’vais aller prendre une douche. J’en ai un peu partout donc bon, c’serait temps. »

Prenant appui sur mes coudes, j’abandonnai Lucie et me redressait pour sauter hors du lit. Je lui souris en étirant mon corps sculpté et peu luisant lui aussi, la trouvant toujours aussi sexy au passage. Après avoir récupéré mes fringues, je me pris le chemin de la salle de bain histoire de me décrasser un peu, et de décompresser sous l’eau chaude.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 27 janvier 2018, 18:29:41
Sa réponse me satisfaisait totalement. Si je devais cohabiter avec elle pendant un temps certain, autant prendre les devants et s'amuser de temps en temps. Si je ne mourrais pas au combat demain matin, j'avais encore quelques siècles devant moi à vivre. J'avais de la patience, c'était un fait évident, mais quand j'avais une occasion de m'occuper à la fois de moi et de quelqu'un d'autre, ne pas saisir cette opportunité me semblait être un crime. Et je détestais ce genre de choses. Je me sentais vraiment débile quand je ne prenais pas une opportunité au vol. Et ce fut le cas dans le passé. Et à chaque fois, j'éprouvais des regrets. Des regrets que je n'avais vraiment envie d'éprouver une nouvelle fois.

-Je pourrais t'apprendre à te battre si t'es sage. Je suis certes meilleure en tant que tireuse d'élite qu'en tant que combattante à mains nues, mais je sais me débrouiller. Si t'es sage et patiente, t'auras le droit à ça.

Je savais pertinemment qu'elle n'allait pas finir, et pile au moment où je me disais cela, elle partait prendre une douche. Frustrante jusqu'au bout. Mais mine de rien, je commençais à l'apprécier pour cela. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais c'était un fait que je ne pouvais pas vraiment nier. Si je commençais à nier une chose aussi évidente, il fallait que je mette à nier d'autres choses, et je n'en avais pas vraiment envie. Soufflant pour la forme, je la laissais donc aller prendre une douche. Je n'avais pas réellement d'autre choix de toute manière. Je restais là donc mon lit, mais il fallait impérativement que je me finisse. Pour ne pas rester sur une frustration latente. Armée de mon poignet, d'une grande volonté, et d'une endurance en berne après toute cette folie, j'entamais un mouvement de masturbation assez rapide. J'étais chez moi après tout. Et même si je n'avais pas été chez moi, je l'aurais fait de toute manière. Je ne savais réellement pas ce que le mot pudeur signifiait.

Ayant un mouvement de poignet relativement rapide, et armée de la meilleure volonté du monde, avec une endurance qui descendait en flèche, je ne mis que peu de temps avant d'atteindre le point de non-retour, poussant encore une fois un soupir de bien-être, alors que je venais de tout répandre sur moi-même. Et enfin je perdais ma vigueur. Je pouvais souffler un moment. Je ne savais pas vraiment combien de temps j'allais pouvoir souffler, mais un temps certain.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 29 janvier 2018, 21:35:42
Gagnant tranquillement la salle de bain, désireuse de me débarrasser de la couche de sueur et de foutre que nos ébats avaient répandu sur moi, j’essayai mentalement de poser un bilan sur cette journée riche en nouveauté. Nouveau job, nouvelle amante, nouvelle baraque ; tout cela s’avérait plutôt positif, mais je devais tâcher de ne pas me laisser emporter par l’enthousiasme. Le boulot allait s’avérer un brin dangereux, et je n’étais pas au bout de mes peines avant d’être indépendante.

De plus, Lucie était sympa, mais en même temps, je n’étais pas définitivement certaine que ça cela puisse coller entre nous. Haussant les épaules, j’entrai dans la salle de bain, attrapant le savon au passage avant de régler l’eau chaude. L’avenir n’était pas tout tracé après tout, inutile de s’en faire dès maintenant. La douche me fit un bien fou, délassant mes muscles quelques peu fatigués par toute cette activité sexuelle, et je me savonnai vigoureusement, histoire d’être propre et le corps bien lisse quand Lucie me rejoindrait.

*Elle fout quoi d’ailleurs ?* L’idée était justement qu’elle vienne me rejoindre sous la douche, mais visiblement, elle ne m’avait pas suivi du tout.
Comment je devrais interpréter cette absence ? Soit je n’avais pas été assez clair, soit elle se vengeait pour la fellation laissée en suspens. Soufflant une bulle de savon, j’espérai intérieurement que ce soit la seconde solution, sinon ce serait un peu trop vexant à mon goût. Profitant d’avoir la cabine pour moi toute seule, je me fis un bon shampoing avant de couper l’eau, attrapant une serviette pour l’enrouler autour de mon corps propre.

Rafraichie et presque sèche, je gagnai le couloir afin de vérifier ce que pouvait bien fabriquer Lucie, et accessoirement récupérer la brosse à dents de rechange achetée cette après-midi. A se demander s’il ne faudrait pas établir un code de communication si elle ne pigeait pas mes allusions. Ce qui semblait être le cas puisqu’à peine rentrée à nouveau dans la chambre, je la découvre à la même place, étalée sur le lit. Le sexe en berne, un filet de sperme sur son nombril et la poitrine encore agitée d’une respiration chaotique, je n’eus pas besoin de chercher très loin pour comprendre ce qu’elle venait de faire.

« Dis donc. Quand j’dis que j’vais prendre une douche, ça veut dire viens me rejoindre pour me baiser. Pas te finir toi-même dans ton coin. » Râlai-je en m’accoudant à l’encadrement de la porte.

Là pour le coup, j’étais vexée. Croisant les bras sous ma poitrine et gonflant les joues, je secouai la tête, totalement dépitée. Moi qui l’avait chauffée et préparée pour passer un moment intime sous la douche, tout était foutu.

« J’trouvai que c’était sympa de terminer tendrement sous la douche, mais bon, tant pis… J’vais m’brosser les dents en attendant. Et la salle de bain est libre… » Bougonnai-je en tournant les talons pour aller chercher mon sac de vêtements.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 30 janvier 2018, 14:31:00
Sa réaction ne me surprenait guère. Mais si je commençais à lui expliquer la véritable raison, je n'étais même pas sûre qu'elle me croie. Elle pourrait très bien se foutre de ma gueule, me considérer comme une personne faible, voire même pire que ça. Mais il fallait bien que je lui donne une raison, ne serait-ce que pour désamorcer la situation. Je me retrouvais donc dans une certaine mauvaise posture. Et je n'aimais vraiment pas ça. Pendant un moment, je restais silencieuse, ne sachant pas trop quoi dire. Il fallait bien que je me lance à un moment donné, et, la suivant dans la salle de bain, j'ouvrais la bouche, parlant avec un ton extrêmement calme mais plein de sincérité.

- Je vais t'expliquer pourquoi je ne suis pas venue avec toi. Tu vas très certainement te foutre de ma gueule, mais au moins, j'assume ce fait. Je t'ai dis que j'avais plus de 300 ans, c'est un fait. Mais là n'est pas la question. Quand j'étais bien plus jeune, je suis sortie avec un homme, pour qui j'avais beaucoup de considération. Tout allait bien entre nous, absolument tout. Il n'y a qu'une fois où les choses ont dérapé. Alors que je prenais une douche avec lui, comme toujours, il a commencé à faire certaines choses. Au départ, j'étais réellement consentante. Sauf pour ce qu'il a fait ensuite. Et je n'ai rien dit. Je n'ai absolument rien dit et je l'ai regretté par la suite. J'ai mis un mois pour me débarrasser de lui. Alors oui, c'est certes une petite chose pour certains, mais j'étais vraiment pas bien ce jour-là. Et ça a développé quelque chose en moi qui fait que je n'arrive plus à refaire ce genre de choses dans ce genre de lieux. Si tu voulais une explication de ma volonté maladive d'avoir le contrôle sur tout, c'est une des multiples explications.  Je marquais une assez longue pause avant de terminer. - J'aurais dû te le dire dès le départ, mais je m'attendais pas à ce que tu proposes quelque chose comme ça. Je suis vraiment désolée d'avoir caché quelque chose comme ça. Tu peux m'en vouloir si tu veux, me juger, ça n'a pas d'importance. J'aurais dû être honnête avec toi. Alors oui, je suis désolée de ne pas te l'avoir dit.

Je n'allais pas mentir sur ce genre de choses. Maintenant que la messe était dite, le reste n'allait dépendre que d'elle. Je ne savais vraiment pas quoi faire, ni où me mettre. Je détestais avoir des faiblesses comme celle-ci, mais je ne pouvais pas être une machine sans cœur.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 01 février 2018, 19:29:06
Bougonnant en resserrant la serviette autour de mon corps, j’ouvris la porte de la salle de bain à la volée, y retrouvant mon tas de vêtements propres et pliés en ordre. Cet épisode fâcheux avec Lucie m’avait un peu vexé, mais je n’étais pas en colère non plus pour une simple méprise, presque une broutille. Après tout, mon sale caractère me rendait parfois excessive dans mes réactions, et je commençai à me dire que je venais encore d’exagérer un brin.

Mes sous-vêtements enfilés, j’entendis la porte s’ouvrir dans mon dos et haussait un sourcil en voyant Lucie apparaitre. Toujours nue, luisante de nos ébats et vraiment très sexy, impossible pour moi de ne pas avoir le regard baladeur. Qu’est-ce qu’elle voulait maintenant ? C’était un peu tard pour prendre une douche à deux maintenant que je me rhabillai.

« Hum ? S’passe quoi ? » Ronchonnai-je en me tournant vers elle.

En vrai, son ton me surprit carrément, et je ne m’attendais pas du tout à une explication aussi profonde. A la base, je pensais qu’elle n’avait simplement pas saisi mon invitation à prendre une douche à deux, mais ça… Une phobie ? Si l’on pouvait être phobique d’une cabine de douche, c’était un peu inattendu, surtout venant d’elle. Je croisai les bras en silence, la laissant terminer sa longue tirade sans rien ajouter, ni me moquer.

Pourquoi imaginait-elle que j’allais me foutre de sa gueule au juste ? Ce n’est pas comme si je l’imaginai comme un être parfait, intraitable et sans aucune faiblesse. Ça me paraissait parfaitement normal d’avoir des failles, et j’étais encore davantage sidérée qu’elle soit dans cet état pour ça. Il y avait quand même beaucoup de méprise dans cette histoire. Sa déclaration terminée, je secouai la tête en la regardant d’un air dépité.

« Pourquoi tu t’mets dans un état pareil pour si peu ? T’aimes pas la douche à deux, tant pis, t’as le droit d’avoir des trucs que tu ne peux pas blairer. Moi à la base, j’pensais juste que t’avais pas pigé mon invitation, mais là, j’vais pas t’en vouloir pour ça. »

Je fis un pas dans sa direction, passant ma main dans ses cheveux pour la regarder dans les yeux et lui sourire sincèrement. Tout le monde a ses merdes, je n’avais aucune raison de lui pourrir la vie avec les siennes. Je déposai un baiser sur ses lèvres sans insister.

« J’sais pas nager moi, donc tu vois. Va te laver plutôt, et on se fait une bouffe après, ok ? Et fais pas ton air triste, ça va me donner envie de te sucer encore une fois. »

Riant bêtement à son attention, je ramassai mon paquet de vêtement pour lui laisser la salle de bain en toute intimité. Ma main lui claqua une fesse au passage, et je sortis de la pièce pour m’habiller plus loin en attendant qu’elle termine tranquillement de se nettoyer.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 03 février 2018, 16:52:31
Lui tirant la langue comme une gamine, je m'exécutais donc et allait prendre une douche. Je prenais des douches très rapides. Moins de cinq minutes suffisaient. Il me suffisait juste de sauter dedans, et en moins de cinq minutes, j'étais propre. Je détestais perdre mon temps sous une douche. Et même si j'adorais l'eau chaude, perdre mon temps n'était pas quelque chose que j'affectionnais particulièrement. Sortant de la douche au bout de seulement cinq minutes, je m'enroulais dans une serviette. Avant de basculer la tête d'avant en arrière à de nombreuses reprises pour éliminer le surplus d'eau dans mes cheveux. Encore une vieille habitude. Une fois le surplus d'eau éliminé, ils étaient bien plus simples à sécher. Faisant craquer mes doigts et ma colonne vertébrale, j'allais chercher une tenue un peu plus classique. Porter du cuir c'est bien, mais j'aimais bien m'habiller autrement par moments.

Le nez plongé dans la penderie de ma chambre, j'en tirais un jean tout ce qu'il y avait de plus basique, un tee shirt noir, et un bas de sous-vêtements. J'étais chez moi, pas besoin de me trimballer avec un soutien-gorge. Ce n'était pas comme si j'étais dans une rencontre diplomatique ou un truc de ce genre. La décence m'obligeait à m'habiller, pas non plus à porter cinquante couches de vêtements. Et comme j'étais chez moi, je pouvais faire un peu ce que je voulais. Manquerait plus que je ne sois plus libre de mes actions dans ma propre baraque. Parfois, lorsque j'écoutais certaines personnes parler, je me demandais comment elles pouvaient vivre en s'interdisant tant de choses. Je n'avais pas été éduquée de la sorte, et vivre ainsi ne me conviendrait sûrement pas. M'habillant donc rapidement, j'allais dans le salon, pour attraper mon paquet de cigarettes. Mine de rien, ce genre d'activités me donnaient toujours envie de cloper par la suite.

- Bon, j'espère que tu prends pas trop de place la nuit. Parce que sinon, j'vais devoir te faire dormir sur moi. Et crois moi, t'as pas envie de dormir sur moi.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 04 février 2018, 14:28:36
Laissant Lucie à sa douche, la maison quasiment à moi toute seule, je déambulai jusqu’au salon pour poser mon tas de vêtements sur un fauteuil. Nul besoin de s’habiller sophistiqué, c’est pourquoi je choisis rapidement un débardeur gris tout simple, une culotte et un jean noir moulant à souhait. Mon estomac gargouillait sourdement pendant que je passai ces quelques fringues, ce qui était normal après toute cette activité.

Une fois habillée, il ne me restait plus qu’à fureter dans la cuisine histoire de dégoter de quoi faire un repas pour deux. Ce qui n’allait pas être simple compte tenu de mes capacités plus que limitées en matière de bouffe. Heureusement pour moi, à force d’ouvrir des placards, je finis par mettre la main sur un paquet de pâtes et suffisamment de couverts pour préparer le repas.

*Mouais bah, c’est ça ou je fais cramer un truc alors ça ira bien pour cette fois.*

Deux assiettes sur la table, et un plat de pâtes en train de cuire plus tard, le festin était quasiment prêt quand j’entendis Lucie sortir de la douche. Mine de rien, elle se douchait presque aussi vite que je cuisinais. Je n’avais pas réussi à dégoter de la sauce, nous allions donc nous contenter de pâtes à l’eau tout simplement.

Lâchant mon fabuleux plat un instant, je marchai jusqu’au salon pour la retrouver en tenue légère, toujours bien assez sexy à mon goût. Est-ce que je lorgnai sur ses fesses ? Fort possible. Je m’accoudai au mur, une cuillère à la main en regardant Lucie sortir son paquet de clopes.

« J’prends pas trop de place non, mais j’remue un peu. Pourquoi, tu bandes la nuit et t’as peur de m’empaler ? » Ricanai-je bêtement.

Mon estomac gargouilla une fois de plus, les croissants ayant disparu depuis maintenant un bon moment. Et après tout, je n’avais avalé que du liquide récemment… Bref, je retournai en cuisine pour vérifier la cuisson, et vider l’eau, installant ensuite le tout à table, prêt à déguster.

« J’ai fouillé tes placards et j’ai trouvé ça. M’en veux pas, mais j’sais pas cuisiner alors ce sera juste des pâtes à l’eau. Sinon tu fais une réclamation et j’me ferai pardonner. » Lançai-je en m’installant à table, prête à tester ma gastronomie.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 04 février 2018, 15:46:09
Je lui tirais une nouvelle fois la langue avant de m'allumer une clope. J'agissais vraiment comme une gamine parfois, mais j'assumais totalement ce fait. Si je ne l'assumais pas, là j'avais réellement du soucis à me faire. Tirant une longue taffe, je ricanais encore. Une sorte de vieille habitude. Par moments, je ricanais vraiment pour tout et n'importe quoi. Il fallait clairement que je change cet état de fait, un jour, si j'y pensais, et surtout si j'en avais le temps. Néanmoins, il fallait que je trouve quelque chose à lui répondre.

- Alors déjà, oui, ça m'arrive, même quand je suis seule. Ce qui est normal, on ne va pas se le cacher. Et si jamais ça arrive alors que tu dors sur moi, je vais encore devoir m'occuper de toi pour pouvoir dégonfler. Ce qui, encore une fois, sera positif, pour toi comme pour moi. Et que je ne te chope pas en train d'essayer de me monter dessus en pleine nuit histoire de partir sur une nouvelle partie de jambes en l'air.

Il fallait que je la surveille. J'étais persuadée qu'elle en était capable. Pour le moment, je n'en avais aucune preuve, et je savais que tôt ou tard, j'aurais une preuve. Qui affirmerait ou infirmerait mes dires. Tôt ou tard j'aurais mes réponses. Et si tel était le cas, cela ne me dérangeait absolument pas, bien au contraire. J'irais même jusqu'à dire que ça serait une chose plus que positive. Je commençais à avoir la dalle mais il était hors de question pour moi de cloper à table. Je détestais les gens qui faisaient ça, alors il était clairement hors de propos pour moi de faire la même chose. Cela irait totalement à l'encontre de ma propre cohérence, et il n'en était pas question.

En écrasant ensuite mon mégot dans le cendrier, je cherchais dans un placard en hauteur un bocal de sauce, que je tendais avec fierté.

- En ce qui concerne la bouffe, je ne suis pas difficile. Je lui lançais le bocal avec une précision chirurgicale. - Tant que tu seras ici, je vais t'apprendre une chose fondamentale. L'endurance. Je n'irais pas jusqu'à dire que ton endurance sera égale à la mienne, mais tu finiras par t'en approcher. Et tu verras que tout ceci sera positif pour toi. Et pour moi aussi, au final.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 05 février 2018, 00:04:05
Mon estomac n’en finissait pas d’émettre gargouillis sur gargouillis, et c'était bien normal en considérant l’heure où je m’étais levée ce matin, à savoir bien trop tôt à mon goût. La grasse matinée étant mon programme favori, avaler de simples croissants à l’aube m’avait quelque peu décalé dans mon quotidien, et il me semblait grand temps de satisfaire mon appétit.

Aussi simple que soit le plat je ne m’en plaignais pas, et d’ailleurs, je me sentais parfaitement capable d’avaler n’importe quoi pourvu que ce soit comestible. En terme de nourriture, évidemment. Lucie fumait à côté, et j’en profitai pour servir ma gastronomie de haut vol, répartissant les pâtes à l’eau dans les deux assiettes. Le simple fumet me faisait saliver.

« Hé, tu m’prends pour une affamée de cul ou bien je rêve ? » M’indignai-je en m’installant sur une chaise. « J’sais m’arrêter mais en même temps, fais pas ta précieuse, t’as aimé autant que moi. »

Certes, au final, j’étais parfaitement capable de la réveiller en pleine nuit pour me faire prendre subitement. C’est le genre de choses qui m’excitait carrément, être prise par surprise ou la surprendre moi-même avec une bonne fellation. Je gloussai en réceptionnant le pot de sauce que Lucie me lançait à la volée, l’ouvrant aussitôt pour en enduire généreusement les pâtes. Presque un repas de repas trois étoiles à mes yeux.

« Tant mieux alors, viens bouffer au lieu de fumer ton truc. J’sais pas comment tu fais pour me parler d’endurance en fumant. »

Piquant une large portion de pâtes sur ma fourchette, j’entamai ce repas sans attendre madame-je-sais-tout. On ne pouvait pas dire que ma manière de me tenir à table était classe, ce qui empire encore lorsque j’ai la dalle. Ayant l’air d’une affamée, je guettai du coin de l’œil le moment où Lucie allait s’asseoir pour lui jouer un petit tour.

« Et ça va être quoi comme programme pour m’apprendre l’endurance ? Séance de musculation ? Sodomie intensive ? Course à pied ? » Déclarai-je, la bouche pleine de pâtes.

Une fois la belle sniper assise, je n’eus plus qu’à tendre la jambe par-dessous la table pour poser mon pied entre ses cuisses et accéder à son entrejambe. Je mangeai avec appétit en lui caressant doucement et tendrement la queue au repos avec mes orteils, affichant un petit sourire satisfait. De quoi lui donner raison une fois encore.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le vendredi 09 février 2018, 16:15:21
Je ricanais en l'entendant poser sa question. Je commençais à manger, faisant de grands efforts pour ne pas manger trop vite. Il fallait vraiment que je change mes habitudes, et manger lentement devait en faire partie. Je devais réellement le faire de plus en plus souvent, et cela me demandait vraiment beaucoup d'efforts. Mais pour une fois, je pouvais faire une exception. J'allais reprendre mes vieilles habitudes par la suite, j'en étais plus que consciente. Mangeant donc lentement, je ricanais encore une fois, avant de reprendre la parole.

- Alors, si je t'entraîne, j'ai les capacités de faire de toi une machine de guerre. Pas seulement au point sexuel, dans tous les domaines. Si je te prends en main, je peux faire de toi une véritable machine à tuer, au sens figuré comme au sens propre. Je déteste dire ça, mais je suis reconnue comme l'une des meilleures tireuses d'élite sur cette planète. Je n'ai jamais été d'accord avec tout ça, mais faut bien que je l'admette, et je déteste ça. Mais tous ceux qui passent entre mes mains sont capables de grandes choses. ça prendra du temps, mais je peux tirer quelque chose de toi. Et te faire basculer du bon côté. Alors oui, je tue des gens. Oui je suis une connasse qui tue des gens de sang froid. Ceci dit, je fais ça pour le bien. Attention, je ne te dis pas de suivre ma voie. Loin de là. Mais j'peux tirer quelque chose de toi. Si t'as confiance en moi, bien évidemment.

Je me refusais catégoriquement à faire d'elle une machine à tuer au sens littéral du terme. Même si la cause que je servais pouvait excuser bien des égards, il y avait des limites à tout. J'avais mes propres limites, et il y avait des choses que je n'acceptais pas. Je refusais catégoriquement à mes hommes de tuer quelqu'un sans qu'ils n'appliquent une certaine procédure, hors cas de force majeure. Et si l'un d'entre eux ne le respectait pas, j'en prenais personnellement la responsabilité et en assumais les conséquences. Je le faisais seulement pour eux, car je considérais qu'ils faisaient partie de ma famille. Ceci expliquait d'ailleurs mes agissements à leur égard. Ceci dit, je mangeais, lentement, pour moi. Et j'avais fini bien avant elle.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 12 février 2018, 17:36:08
La bouche pleine à ras bord, les joues rondes comme un hamster, j’hochai machinalement la tête à ses paroles, gardant mes pensées pour moi-même. Je ne voulais pas la vexer de sitôt mais tout ça me passait un peu par-dessus la tête. La justice, le bien, la reconnaissance planétaire pour je ne sais quoi… Peu m’importait tant que ce job me permettait de récupérer une situation stable et moins risquée au final.

« Te goinfre pas trop vite, tu as avoir mal au bide. » Grimaçai-je en la voyant s’enfiler ses pâtes par paquet de dix.

A croire qu’elle était parti pour faire une course de goinfre ou pressée de retourner au boulot. Personnellement, j’avais encore beaucoup de mal à envisager ce bon côté du monde dont elle parlait, ça me semble être une conception de la réalité un peu trop fantaisiste. Qu’importe, je ne fis aucun commentaire pour la bonne raison qu’un nouveau conflit d’opinion allait probablement gâcher le début de coopération qui s’installait.

« Ok, mais mollo sur les méthodes quand même. A la base, on avait dit que j’servais de taupe et tu m’apprends à m’défendre pour ça. Eliminer les types, ça reste ton job, j’préfère qu’on garde chacune notre spécialité. »

Etirant mes jambes sous la table, je repoussai mon assiette vide alors que Lucie avait terminé la sienne depuis belle lurette. D’humeur généreuse, j’empilai alors les assiettes et les couverts avant de les embarquer, me décidant à aller faire la vaisselle. A force d’ouvrir les placards, je parvins à débusquer le produit vaisselle et une éponge au hasard, pour commencer aussitôt à frotter.

« Donc demain, on commence à bosser sérieusement, ou entrainement ? Et tu penses qu’il faudra combien de temps avant que je puisse récupérer mes affaires chez moi ? » Déclarai-je en récurant les assiettes une par une.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 12 février 2018, 22:56:58
- Je te demande pas de tuer des gens. J'te demande juste de ramener ton p'tit cul avec moi, de jouer le charme aux gros débiles d'en face, et moi je leur colle une balle dans la tête une fois qu'on a ce qu'on voulait. Je pense que ça va pas être trop compliqué. En la regardant faire, j'me tapais la tête contre la table. - J'ai un lave-vaisselle, dans le placard sous l'évier.... Ceci dit, demain je ne travaille pas. Mais c'est pas une raison pour larver. Demain après-midi, j'vais te foutre des vraies armes entre les mains. Tu ne pourras même plus te servir de tes bras pour manger par la suite. Mais au moins, tu sauras ce qui t'attends par la suite.

Je la laissais donc se débrouiller quelque peu avec l'évier. J'avais le programme de demain dans la tête, et je comptais bien le mettre en pratique. Mais pour le moment, il y avait surtout une soirée à passer. J'avais plusieurs idées en tête, mais encore fallait-il les mettre en œuvre. Je pouvais très bien passer ma soirée à regarder des trucs complètement cons à la télé style télé achat. Je pouvais très bien passer une matinée entière à regarder deux pauvres connes essayer de vendre un pseudo balai magique qui ferait tout disparaître, alors que ce foutu balai n'avait rien d'innovant. Parfois, la stupidité humaine n'avait aucune limite, et je me plaisais même à regarder ça pour voir jusqu'où elles pouvaient aller. Et de temps à autres, elles remarquaient qu'elles disposaient encore d'une sorte de pseudo décence et arrêtaient de racoler pour vendre un putain de balai en toc.

- Bon, ma grande, vas zieuter dans ma bibliothèque et choisis un film, j'ai la flemme de réfléchir.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 17 février 2018, 18:27:00
Quelques bulles de liquide vaisselle, et un frottage énergique plus tard, j’écoutai distraitement Lucie en enchainant les couverts nettoyés. En définitive, elle payait l’hébergement, je pouvais bien lui rendre un petit service de temps en temps, faire la plonge par exemple. Surtout que ça coûtait toujours moins cher qu’un loyer en ville.
Cependant, je m’arrêtai net en regardant sous l’évier, cherchant des yeux l’appareil dont elle venait de parler. Il y avait bien un placard bizarre avec des boutons, mais était-ce vraiment de cela dont elle parlait ? La technologie terrestre n’était absolument pas mon fort, et me servir du moindre gadget nouveau relevait du parcours du combattant.

« Ok, j’vais la faire court. Là d’où je viens, la lampe à huile c’est la pointe de la technologie, tu vois ? Alors ton lave-vaisselle machin là, j’sais même pas ce que c’est et j’sais encore moins m’en servir. »

Je me tournai vers elle, une assiette trempée et pleine de mousse à la main, gonflant mes joues en soufflant. Moi qui essayai de lui rendre service, voilà que ma bonne action du jour s’avère complètement inutile.

« T’aurais pu me l’expliquer avant que je commence à frotter. J’ai l’air d’une débile maintenant. » Râlai-je avec un air de bouledogue grognon sur le visage.

Bougonnant de plus belle, je me retournai à nouveau pour continuer mon œuvre bien que manifestement complètement inutile, grâce à madame-sniper-je-sais-tout. Malgré tout, son idée de travail en équipe me convenait tout à fait. Au final, tout cela n’allait pas réellement me changer de mon quotidien, dans la mesure où je ferai l’intermédiaire de la même manière qu’actuellement. A la différence près que mes interlocuteurs récolteraient une balle au lieu de mon argent, ce qui n’allait pas non plus m’empêcher de dormir.

« Va pour bosser comme ça, et va pour l’entrainement demain… » Bougonnai-je en essuyant les assiettes proprement avant de les empiler et de les ranger.

La rejoignant dans le salon, mon regard se braqua sur les rayonnages de sa bibliothèque rempli de… Films ? D’après ses dires, je le supposerai. Cela dit, étant donné que mes connaissances technologique se résumaient aux lampes de poche, je n’avais absolument aucune idée de ce dont Lucie voulait parler. Sans parler de mon illettrisme partiel qu’elle semblait avoir complètement oublié.

« Choisir un film dans une bibliothèque ? T’essayes d’me vexer en fait ? Si tu t’fous de moi, j’te sucerai plus à ce train là. J’sais à peine lire, et j’ai jamais regardé un film alors me demande pas ça. »

Je me vautrai dans le canapé, croisant les bras en affichant un air légèrement contrarié. C’était presque comme si j’étais retournée en enfance, avec une totale méconnaissance du monde qui m’entourait. Au final, je ne savais pas me servir d’un tas de choses très simples, dont Lucie se servait pourtant au quotidien. C’était extrêmement irritant de mon point de vue.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 17 février 2018, 19:07:06
- Si tu ne me dis pas que par chez toi, vous n'avez pas la moindre technologie, je ne vais pas le deviner. Je sais me servir d'un fusil et de mes poings, mais je n'arrive pas à deviner des choses comme ça tant que je n'entre pas dans ta tête. Et je n'ai pas particulièrement envie de te faire devenir un légume. Parce que c'est ce qui t'attends si je rentre dans ta tête. Soupirant à l'intérieur de moi-même en l'entendant me répondre, j'la laissais se vautrer dans le canapé avant de me lever pour aller chercher un film dans la bibliothèque. - On utilise le terme bibliothèque pour parler d'un meuble où on range des choses. Du moins, c'est ce que je moi je fais. Et de toute manière, si TOI tu ne me suces pas, moi je le ferais de toute manière.  Je prenais plusieurs DVD avant de les lancer sur le canapé.

Il y avait un film de guerre, un film sur les arts martiaux, un film de cul vintage, un autre bien plus moderne, un film de science-fiction et enfin un film historique. Je la laissais donc choisir tout en lui expliquant à voix haute l'histoire de chaque film histoire de lui permettre de choisir sans avoir à lire le résumé au dos. J'allais ensuite chercher mon paquet de clopes dans la cuisine. - Tu veux boire quoi? De l'alcool? Pas d'alcool? De la flotte? Peu importe? Je tirais une bouteille d'absinthe de mon bar, avant d'en verser quelque peu dans mon verre, et d'ensuite verser de l'eau sur un sucre pour la diluer. La boire pure serait d'une stupidité sans nom. J'attendais sa réponse pour lui donner ce qu'elle voudrait. Je m'allumais une cigarette en attendant. Et je souriais, d'une manière stupide. Au fond de moi-même, je commençais à avoir un peu d'affection pour elle. Même si je ne me l'avouerais jamais. J'avais clairement l'impression qu'elle n'avait pas un si mauvais fond. - Demain je t'apprendrais à tirer à l'arme automatique et au pistolet de moyen calibre. Les gros calibres vont littéralement te péter les épaules, et ça me ferais chier.

Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 19 février 2018, 18:33:20
Les films, la télévision, en gros, la culture terrestre en général n’avait jamais spécialement capté mon intérêt. Je n’avais donc aucunement l’envie de me plonger dans ses rayonnages, ou bibliothèque plutôt, pour me casser les yeux à décoder les titres. Croisant les bras d’un air boudeur, j’étirai mes jambes sous la table basse pendant que Lucie me faisait la leçon. Encore. Par pur dépit, je grimaçai et lui tirai la langue pendant qu’elle avait le dos tourné.

« Grmbl… Bah j’viens d’le dire, comme ça c’est fait. Et d’abord, c’est pas pour autant que j’vais te laisser libre accès à mon entrejambe. »

Sans cesser de ronchonner, je pris une par une les boites en plastique que madame-science-infuse me lançait, des dévédés selon elle, et tâchai de déchiffrer les inscriptions. En vain, bien entendu. Je pouvais bien lire les titres mais en l’occurrence, cela ne m’aurait pas grandement avancé. Suivant les explications de Lucie, j’optai finalement pour le film de science-fiction, même si le reste me paraissait tout aussi futuriste.

« De l’eau, merci. J’vais prendre celui-ci alors. » Déclarai-je en posant la boite correspondante sur la table basse.

La perspective d’un entrainement épuisant, barbant et probablement douloureux le lendemain ne m’enchantait guère, mais je gardai cette pensée pour moi. Elle m’offrait un boulot, et un minimum de formation préalable me semblait inévitable, d’autant plus avec ces agités de la gâchette qui trainaient dans le coin. Je déplaçai mes jambes de la table basse pour m’allonger entièrement sur le divan, les mains derrière la tête, prenant toute la place désormais.

« J’remarque que t’aimes me casser physiquement ouais. Déjà le cul, et demain les épaules. Ça promet. En tout cas, j’étais en train de penser à un truc. »

Je tournai la tête vers elle, la regardant se préparer une boisson avec un sucre dont je n’avais absolument jamais entendu parler. Un thé peut-être ? Peu importe. Une idée m’avait traversé l’esprit soudainement, et mieux valait l’exprimer avant que je ne l’oublie.

« Toi qu’est sorcière, j’ai chez moi quelques bidules que j’ai mis de côté. La plupart que je gardai en cas de pépin, le genre de trucs qui fonctionnent magiquement. Ce serait peut-être pas mal à embarquer pour le boulot non ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 21 février 2018, 15:48:45
- Mais fais pas la gueule. J'y peux rien moi si on appelle ça comme ça. Je n'ai pas choisi les termes à utiliser. Prenant un grand verre, je versais une bonne quantité d'eau à l'intérieur. - Oui maintenant, je le sais. Et en ce qui concerne le fait de te casser physiquement... Crois-moi, au fil du temps, tu ne vas plus rien sentir, tellement tu seras habituée. Mais ça demande du temps, de la patience, et de l'entraînement. Mais je sais que t'en es capable, alors je ne me fais pas vraiment de soucis. Ceci dit, mes yeux s'illuminèrent quand elle parla d'objets magiques, et j'étais impatiente, comme une gamine devant ses cadeaux de noël.

Posant donc ensuite son verre devant elle, et le mien devant ma place, je lançais donc le film après avoir placé le disque dans le lecteur. Je me vautrais lamentablement dans le canapé en poussant un soupir des plus sonores. Quand je commençais à être fatigué, je n'en avais strictement rien à péter d'être sexy. Depuis quand la fatigue était sexy? Et au moins, elle allait s'habituer au fait que même si je pouvais avoir, en apparence, une personnalité des plus lisses et travaillée, j'étais cependant loin d'être parfaite. Il suffisait de me voir manger pour s'en rendre compte. J'agissais comme ça depuis de très longues années, et changer allait être très compliqué. M'installant finalement correctement à ma place, je commençais, pour la première fois depuis de très longues heures, à me taire. Par moments, le simple fait de parler m'énervait, et j'aimais bien passer quelques moments à ne rien dire.

Le film commençait donc. C'était l'un de mes films préférés. Une sorte d'épopée galactique, avec évidemment les gentils d'un côté et les méchants de l'autre. Mais pour une fois, tout n'était pas aussi manichéen que d'habitude. La plupart du temps, je reprochais au cinéma de trop forcer sur le côté gentil ou méchant. La vie était plus nuancée que ça, et j'en étais le parfait exemple. Rien n'était tout blanc, et rien n'était tout noir. J'adorais ce film car justement, il ne donnait pas une image manichéenne, ce qui était bien appréciable. Je sirotais lentement mon verre, car même diluée, l'absinthe, et surtout celle que j'avais en bouteille, était très forte. Bonne, mais très forte.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 22 février 2018, 15:50:53
« Mais j’fais pas la gueule ! » Râlai-je en récupérant le verre d’eau mis à ma disposition.

C’est avec une nette curiosité que j’observai Lucie activer le… truc pour y mettre le… truc du film. Mon vocabulaire était plutôt limité en fin de compte, en particulier quand il s’agissait de la technologie terrestre. Le silence s’installa, à peine coupé par le gros soupir que mon hôtesse poussa en s’installant confortablement à l’autre bout du canapé.

En fait, je n’avais pas la moindre idée de ce que nous allions regarder, et je n’étais même pas certaine que cela puisse m’intéresser. Remuant comme un asticot pour tâcher de trouver une place confortable pendant que l’écran s’illuminait d’un texte jaune sur fond noir. Ça commençait déjà mal pour moi, dans la mesure où l’écriture défilait beaucoup  trop vite pour que je puisse la déchiffrer correctement.

« Mmpf. J’espère qu’il faut pas trop lire. »

Pendant ce temps, je rampai sur le canapé pour me hisser tout contre Lucie, m’installant finalement contre elle comme une véritable pot de colle. Ma tête reposa sur son ventre, et j’avais pleine vue sur la simple culotte qui me séparait de l’entrejambe. Sexy, mais je tâchai aussitôt de penser à autre chose. Elle m’avait proposé un film à découvrir, je pouvais bien faire l’effort de m’y intéresser, ne serait-ce que par politesse.

Et au final, je me pris plutôt bien au jeu. Mon verre d’eau était vide depuis longtemps lorsque le film se termina dans une musique rythmée. Je n’étais pas certaine d’avoir entièrement tout saisi, mais l’univers et les personnages avaient été plutôt distrayants. Au moins, je n’avais pas eu besoin de me ruiner les yeux en déchiffrant de l’écriture. Blotti contre le ventre de Lucie, je m’étirai mollement en baillant sans aucune gêne.

« Pas mal comme truc. Il y a une suite ou bien ? J’ai un peu la flemme de bouger maintenant que j’suis installée. T’es confortable en fait, quoique t'en dises. »

Je lui adressai un sourire railleur depuis ma position. Honnêtement, la tentation de l’asticoter était grande, surtout avec cette petite culotte, mais elle avait l’air d’encaisser une certaine fatigue et je ne voulais pas devenir trop lourde. D’ailleurs en passant, je commençai moi aussi à ressentir cet épuisement.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 22 février 2018, 19:50:04
Durant tout le film, elle resta collée à moi. Et de manière totalement instinctive, je passais lentement ma main dans ses cheveux. J'agissais sans trop réfléchir au fond, et je ne m'en rendais pas vraiment compte. Bah après tout, ce n'était pas comme si je l'insultais ou quoi que ce soit de ce style. J'étais toujours à fond à chaque fois que je voyais ce genre de films. Une vraie gamine. Et je ne disais pas un mot. Je ne voyais clairement pas le temps passer, et à la toute fin du film, je regardais l'heure. Bah, il n'était pas si tard que ça. En l'entendant poser cette question, je souriais. Visiblement, ça l'intéressait. Si je pouvais aussi la convertir aux bonnes choses, autant y aller jusqu'au bout.

- Là c'est le premier des six films. Y'en a encore 5 autres, et celui que tu viens de voir, c'est le plus mauvais des six. Alors si même celui-là t'intéresses, je pense que j'vais pouvoir te convertir à cette saga. Mais on verra pas les six aujourd'hui. On a tout simplement pas le temps, et même si j'ai 300 ans derrière moi, y'a des moments, j'ai besoin de dormir. Mais t'as d'la chance, on bosse pas demain.

Le DVD passa de lui-même au second film. Je n'étais pas aussi fan de la prélogie que de la trilogie originelle. Mais par soucis de compréhension, surtout pour elle, j'étais obligée de passer la prélogie avant la trilogie originelle. Si je lui passais la trilogie originelle, plus vieille, mais bien meilleure à mes yeux, elle n'allait rien comprendre, et ce n'était pas le but. Le deuxième film commençant, je repassais ma main dans ses cheveux. Sans prononcer un seul mot. Je faisais craquer les os de mon cou sans faire attention, ce qui me fit tiquer. Je détestais quand ça arrivait sans que je ne m'en rende compte. Et encore une fois, j'étais à fond, et je ne me rendais clairement pas compte du temps qui passait. Il suffisait de peu de choses pour me rendre heureuse au final.

Tout en gardant ma main gauche dans ses cheveux, j'attrapais mon paquet de clopes de la main droite et m'en allumait une. Pour m'amuser un peu avec la fumée, sans pour autant lui en envoyer dans la tronche.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 23 février 2018, 20:50:43
Me prélassant sur le canapé, blottie contre Lucie, il m’était difficile de déterminer lequel de ces gestes me berçait le plus confortablement. Entre le soulèvement régulier de son ventre où reposait ma tête, et le lent mouvement de ces doigts dans mes cheveux, tout cela avait tendance à me relaxer plus que je ne l’aurais imaginé. Moi qui étais davantage une boule de nerfs habituée à fureter et gesticuler sans arrêt, voilà que j’étais là à me détendre devant un film terrestre.

Même si le concept dudit film me paraissait encore un peu flou, je dois avouer que cela m’intéressait et de toute manière, j’étais plutôt bon public dans la mesure où c’était le tout premier visionnage de ma vie. Rien que le côté spectaculaire de ce monde de science-fiction me fascinait, me demandant à plusieurs reprises comment ces gens avaient pu réussir des illusions aussi convaincantes.

« On regarde quand même un autre, puis on pionce alors. » Lui répondis-je tandis que cette technologie enchainant le second film.

Instantanément, je me tins silencieuse. Tout simplement car si le premier était si mauvais en comparaison des autres, eh bien, j’étais justement très curieuse de voir le reste. La petite mimique de Lucie avec mes cheveux m’amusa, mais je ne fis aucun commentaire pour ne pas casser le rythme de ce moment de détente intime. Je croisai simplement les bras, concentrant toute mon attention sur le visionnage malgré une baisse d’attention croissante.

Le second film terminé, je m’aperçus enfin combien cette journée m’avait mise sur les rotules. Sans l’intérêt que je portais encore ce second visionnage, je n’aurais probablement pas réussi à maintenir mes yeux ouverts plus longtemps.

« Ok… J’commence à bien fatiguer là. C’était bien, en tout cas j’ai bien aimé mais bon, faut dire que je n’avais jamais regardé de film auparavant. Bon du coup, on arrête là pour aujourd’hui ? J’irai bien ronfler en tout cas. »

Je baillai à m'en décrocher la mâchoire, appuyant mon propos malgré moi. « Ou tu veux regarder quand même un troisième en continuant à me décoiffer ? C'est nouveau d'ailleurs comme tic ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 24 février 2018, 17:53:08
-Ah ça... Non, rien à avoir avec une nouvelle lubie ou un tic à la con. Je ricanais lentement, sans retirer ma main de ses cheveux. - Le fait que je fasses quelque chose de ce genre, ça prouve une chose. Je ne fais ça qu'aux gens avec qui je me sens bien, au final. Tu interprètes ça comme tu veux, mais ça prouve au moins que j'ai pas la moindre rancœur envers toi. Mais si ça te fait chier, moi j'arrête. T'as qu'une seule chose à dire.

Ceci dit, tant qu'elle n'exprimait pas clairement que cela la dérangeait, je continuais. A la toute fin du film, je me rallumais une cigarette, d'une main, tout en m'étirant, d'une certaine manière, pour ne pas la faire tomber. Je prenais toujours ce genre de précautions lorsque j'avais quelqu'un sur les genoux. A vrai dire, lorsque j'avais la tête de quelqu'un à cet endroit, généralement, je ne me tapais pas cette personne. Mais là, c'était différent. J'avais tout un tas d'idées en tête, mais je me disais bien que j'allais pouvoir les mettre à exécution dans les jours à venir. Là, il était un peu tard. Même si j'avais une certaine endurance, par moments, je ressentais aussi les effets de la fatigue. Je regardais le troisième film en silence, buvant le reste de mon verre, tout en continuant à lui caresser lentement les cheveux. Il restait bien trois films, mais j'allais les lui montrer plus tard.

A la toute fin du troisième film, soit plusieurs heures après le début de cette soirée, je commençais réellement à me sentir fatiguée. Je me traînais donc lamentablement vers mon lit, avec Alix à mon côté. Enfin, tout d'abord il fallait que je me lave les dents. J'exécutais cette tâche avec les yeux à moitié fermés, avant de me jeter comme une loque dans mon lit. Ceci dit, comme à chaque fois que j'avais quelqu'un dans mon lit, de manière totalement instinctive, je me collais à cette personne. Et évidemment, là aussi, je me collais contre Alix. Mais de manière assez peu marquée, histoire de ne pas passer pour une chieuse. La tête totalement dans les choux, je ne mis pas longtemps à m'endormir. Il me fallait bien ça. Demain allait être une bonne journée.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 24 février 2018, 19:12:33
« Non, ça m’gène pas. C’est juste que ça fait un peu maternel, c’est marrant. Attends que j’trouve une mimique à faire moi aussi… »

En réalité, j’avais bien deux ou trois idées pour la taquiner avec un petit geste de ce genre, mais nous avions débuté le troisième film et je ne voulais pas gâcher la séance. C’est vrai que je pouvais être particulièrement infecte, mais Lucie s’étant montré sympa avec moi, la moindre des politesses était de respecter le visionnage du film dans le calme. Même si je n’en montrai rien, il m’était impossible de ne pas noter son aveu, à savoir qu’elle se sentait tout de même bien en ma présence.

Après s’être écharpé pendant plusieurs jours, qui l’eut cru ? Bon, à vrai dire moi aussi je l’aimai bien cette pimbêche pâlotte. Toujours confortablement installée contre son ventre, je tâchai de maintenir une attention soutenue malgré la fatigue s’aggravant inlassablement après cette journée riche. Ce film, en forme de conclusion apparemment, m’intéressait davantage que le reste, si bien que je restai une gentille fille bien sage tout du long.

La séance terminée, je me trémoussai comme un ver de terre pour me relever, laissant le passage à Lucie pour qu’elle puisse émerger. Difficile à dire laquelle de nous deux était le plus dans les vapes. Je me levai pour récupérer mon sac d’affaires neuves avant de suivre Lucie jusqu’à la salle de bain.

« Vas-y en premier, j’vais poser tout ça dans la chambre » Lançai-je en allant déposer le tout provisoirement dans ladite pièce.

Brossage de dents, un brin de rafraichissement sur la tronche, le tout en zombie, je rejoignais finalement mon hôtesse dans le lit, larguant mon froc pour me retrouver en petite culotte et t-shirt. Trop habillée, il m’était impossible de bien dormir. Je me fourrai donc sous les draps, baillant à m’en décrocher la mâchoire et remuant quelque peu pour retrouver une bonne position. Ce qui n’était pas évident, car je n’avais du tout l’habitude d’avoir quelqu’un collé à moi de la sorte.

Une attitude qui me fit sourire mais au final, peu m’importait car j’avais le sommeil particulièrement lourd et je ne mis pas bien longtemps avant de pioncer. Voire de ronfler. Un bon gros dodo sans que je n’ouvre l’œil de la nuit, sûrement bercée par la chaleur du corps de Lucie à côté de moi.

Je n’étais même pas certaine de ce qui me réveilla tant j’aurai probablement pu dormir jusqu’à midi et même davantage. Mon sommeil était très lourd, et le réveil était toujours difficile avec moi. Je remuai mollement, ronchonnant déjà à l’idée de devoir quitter le lit, et ne faisant même pas l’effort d’ouvrir les yeux.

« Mmh… Pas envie d’me lever. » Marmonnai-je en enfouissant ma tête dans l’oreiller.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 24 février 2018, 22:32:59
Lorsque je dormais, je me réveillais très rarement. Je pouvais donc faire une nuit entière d'une traite. Et par moments, je me réveillais toutes les heures sans trop comprendre pourquoi. Je bougeais souvent aussi, mais pas de manière violente. J'étais même assez lente dans mes mouvements lorsque je dormais. Ceci dit, je ne dormais que rarement huit heures. Six heures, pour moi, c'était vraiment le maximum. Lorsqu'on passe 6 mois à dormir grand maximum pendant quatre heures par nuit, on s'habitue très rapidement à avoir un sommeil court. Et même lorsque je dormais quatre heures, je pouvais m'en sortir durant une journée entière. Tant que je dormais au moins quatre heures, bien évidemment. Et comme tous les jours où je ne bossais pas, je me levais relativement tôt. Il était à peine 10h et j'étais déjà debout.

Filant prendre une douche des plus rapides, j'allais ensuite me faire couler un café. Et pendant que ce dernier coulait, je mangeais des pâtes. Je ne mangeais que ça le matin. Je ne supportais plus les trucs sucrés dès le matin. Certaines personnes pouvaient trouver ça foncièrement étrange, mais pour moi, cela coulait de source. Une fois mon assiette de pâtes engloutie et mon café avalé, je sortais sur ma terrasse pour fumer une clope. Même lorsqu'il faisait -10 dehors, j'avais cette habitude. Matinée réglée comme du papier à musique. Je savais ce que j'allais devoir faire avant qu'Alix daigne se lever. Car vu comment elle était la nuit passée, je me doutais qu'elle allait dormir, bien plus longtemps que moi. Alors que je jouais avec la fumée, je me posais tout un tas de questions. Combien de temps tout ceci allait durer, quelle relation j'allais bien pouvoir entretenir avec elle, ce qui allait se passer ensuite. Mais j'avais du temps devant moi pour répondre à ces questions. Une fois ma cigarette terminée, je retournais dans la maison pour m'atteler à quelques petites tâches administratives qui ne prendraient pas plus d'une heure.

Effectivement vers 11h, j'avais entièrement fini. Retournant donc dans ma chambre pour aller chercher quelque chose, je la regardais dans mon lit, avec une sorte de petit sourire en coin. Voilà que je commençais à baisser la garde. Lucie, un jour, ta bonté te perdra. Mais j'étais persuadée qu'il n'allait rien m'arriver.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 25 février 2018, 15:28:24
Mon premier essai pour me lever se révéla finalement infructueux. Avoir du mal à émerger, voire me rendormir complètement m’arrivait très souvent, pas étonnant lorsqu’on était une grosse dormeuse. J’ouvris les yeux une seconde fois après avoir vaguement entendu quelqu’un marcher dans la chambre, avisant le réveil sur le chevet. Pas loin de midi. C’était dans mes habitudes, et je marmonnai un truc incompréhensible, la bouche dans l’oreiller.

Clignant des yeux en marmonnant, je redressai finalement la tête pour m’étirer dans le lit confortable. Dommage, j’étais toute seule, j’aurais bien fait la grasse matinée en me prélassant contre Lucie. D’ailleurs, en parlant de cette dernière, la première chose que je vis fut celle-ci, dans l’encadrement de la porte de chambre. Elle affichait un petit sourire, ce qui était étrange à mes yeux. A croire que je venais de faire un truc comique, ou peut-être mes cheveux en bataille en était la cause.

« Quoi ?... Arrête d’me fixer comme ça… J’ai une sale tronche le matin. » Lâchai-je en lui balançant un oreiller dans la tronche.

En vrai, je n’avais pas réellement envie de me lever, ou du moins pas tout de suite. De toute manière, je n’avais strictement rien d’urgent à faire, et en plus, je n’étais pas chez moi ce qui réduisait encore les activités. Ce serait même probablement difficile de trouver de quoi s’occuper. M’étirant une énième fois dans le lit, je croisai mes bras derrière ma tête, étalant complètement mes jambes sous les draps. Un léger barreau matinal faisait monter la couette, mais cela n’avait rien d’anormal à mes yeux.

« J’ai droit au p’tit déjeuner au lit ? Un massage ? Une pipe ? Ou t’es juste là pour te moquer de ma tronche d’épouvantail ? »

Je baillai à m’en décrocher la mâchoire, ne faisant pas mine de me lever du tout. Chez moi, j’étais justement habituée à glander et à me prélasser plus que nécessaire les jours où je n’avais rien à faire.

« Bon sinon, c’est quoi le programme ? Il m’arrive pas souvent d’avoir rien à faire en fait, j’espère que t’as un programme pour s’occuper. Faudrait voir la suite des films, mais j'ferai bien autre chose aussi. On fait quoi sur Terre pour s'occuper d'habitude ? A part baiser, j'entends. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 25 février 2018, 19:17:03
- Si t'es sage t'auras peut-être les deux à la fois. Le seul truc, c'est que je ne sais pas faire les massages. Mais bon, je pense qu'on a tout le temps pour ça. Ceci dit, y'a des tas de choses à faire sur terre pour s'occuper, et c'est bien autre chose que baiser. Sortir, partir en voyage, jouer à des jeux vidéos, des jeux de société, faire du sport.... Fin y'a des milliers de choses à faire, quand on a un peu d'imagination. Moi j'ai bien prévu quelque chose, après, si tu veux venir avec moi, ça se fera après que je t'ai appris à tirer avec certaines armes. Comme ça, tu verras ce que je fais tous les jours.

Pour supporter tout ce que je devais supporter, avec des armes lourdes dans les mains, il me fallait clairement de l'exercice physique. J'en faisais quasi quotidiennement, mais hier, ma séance de musculation avait été remplacée par quelque chose d'aussi, voire plus intéressant. Je ricanais en la laissant dans mon lit et en allant lui chercher quelque chose à manger. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle aimait manger le matin, alors j'essayais de trouver certaines choses que mangeaient la plupart des gens. J'en gardais chez moi, même si je n'en mangeais pas le matin. Cela pouvait servir, la preuve. Je lui amenais, puisque j'étais persuadée qu'elle n'allait pas bouger avant un temps certain. Et je fouillais, par la suite, dans ma penderie, qui était en face du lit. Pour y trouver quelques affaires, que je m'empressais d'enfiler.

Devant elle, bien évidemment. Je n'avais pas la moindre once de pudeur, je n'allais tout de même pas aller dans la salle de bain pour aller m'habiller. Et comme elle avait vu plus que mon cul, de dos, ce n'était pas si différent, après tout. De toute manière, ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'elle allait me voir à poil. Si elle devait vivre chez moi pendant un temps certain, il n'y avait aucune raison pour que je fasse ma pudique avec elle. J'enfilais donc un débardeur noir, un jean à trous bleu délavé, et c'était tout. Par moments, j'enfilais autre chose que du cuir, même si c'était ce que je portais le plus souvent, voire quasi exclusivement.

- T'as bien dormi sinon?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 26 février 2018, 18:17:21
Bizarre. Lucie ne cessait de revenir à des promesses, des programmes qu’elle aurait conçu pour moi, et à vrai dire, je ne savais pas trop quoi en penser. Elle avait l’air d’aimer prévoir les choses, mais jusqu’à quel point ? Et pourquoi spécialement à mon égard ? Bref, c’était bizarre. A croire qu’elle m’appréciait plus que son attitude ne le traduisait. Quant à moi, je n’en sais rien du tout, que ce soit sur le programme de la journée ou notre relation pour le moins bancale, je n’avais rien envisagé à l’avance et cela me convenait parfaitement. Bon, de toute manière, je n’avais clairement jamais rien prévu à l’avance car ce n’était pas du tout mon caractère.

« Ok c’est bon, j’vais me lever. Épargne-moi les machins sucrés terrestres, j’vais plutôt prendre une pomme tout simplement. »

La demoiselle blanche me refila le fruit demandé que je réceptionnai à la volée, m’obligeant au moins à faire l’effort de me redresser en tailleur pour croquer dedans. Les céréales, et autres gâteaux excessivement sucrés, ça n’avait jamais été ma tasse de thé, en particulier après m’être réveillé lorsque mon estomac n’était pas tout à fait en place et que ces goûts avaient tendance à me filer la gerbe. Une pomme c’était suffisant, surtout lorsqu’on peut la mastiquer en regardant Lucie se dessaper sous mon nez. Soit elle le faisait exprès, soit elle s’en fichait, mais dans les deux cas, je n’en perdais pas une miette.

« Joli cul. » Commentai-je en prenant une pleine bouchée de pomme. « J’veux bien faire autre chose que baiser, mais franchement, c’est pas sympa de faire ça sous mon nez. Mais sinon ouais, j’ai bien dormi, à part que mon barreau matinal va mettre du temps à partir à cause de toi. »

C’est vrai qu’il était certainement mieux de faire autre chose que des parties de jambes en l’air mais tout de même, on venait juste de commencer, nous devions être encore dans une période feu d’artifices ! En tout cas moi, je le concevais comme ça. Mais je n’étais pas chez moi, et j’étais prête à faire un minimum d’effort pour me plier au programme de Lucie, quitte à me tripoter toute seule dans la douche pour oublier ça. Terminant ma pomme, une bosse dans le pantalon, je sautai au pied du lit pour ouvrir mon sac et prélever suffisamment de vêtements pour la journée, calant mes affaires de toilettes sous le bras au passage. Tout ça n’était pas pratique, et je reposai finalement le tout dans le gros sac pour l’emporter en entier dans le salle de bain, notant par ailleurs de trouver une solution un peu plus pratique.

« Bon, j’vais me doucher. J’en ai pour dix minutes et j’reviens. Après on ira faire ce que tu veux, entrainement ou j’sais pas quoi, peu importe vu que c’est toi la professionnelle. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 26 février 2018, 22:02:02
- Tu sais, si t'en as marre que j'essaie de tout prévoir, faut me le dire. On va dire que ça fait quasiment 300 ans que j'agis comme ça, mais si vraiment, ça te fais chier, j'veux bien faire un effort. Pas pour toi en particulier, mais je sais que c'est chiant pour certaines personnes d'avoir une vie toute tracée en permanence. Et en ce qui concerne ton barreau, je peux m'en occuper si vraiment ça te fait si chier que ça.

Il était évident que je n'allais pas passer ma vie à baiser avec elle. Elle devait clairement se poser un tas de questions sur ma façon d'agir avec elle, enfin, surtout ma nouvelle façon d'agir avec elle. J'avais toujours agis comme ça avec les autres, c'était dans ma nature. Evidemment, le changement devait être brutal en si peu de temps, mais je n'allais quand même pas passer ma vie à la démonter en permanence pour tout et n'importe quoi. Non, j'agissais comme je savais le faire le mieux. Tout simplement. Les gens pouvaient donc penser que tout ceci était une sorte d'affection lancinante, mais pas forcément. Je préférais agir de manière bénéfique en permanence, que passer pour une sombre connasse. Je savais très bien qu'il ne fallait pas non plus que je m'attache à outrance, sinon j'allais le regretter. Il fallait donc que je trouve un juste milieu, à la fois pour moi comme pour elle. Je devais garder ça en tête.

Je chopais mon sac de sport, y intégrais quelques affaires en lui disant, d'aller prendre sa douche mais de me laisser quand même quelque chose, sait-on jamais. Je devais clairement me foutre en tête de ne pas trop m'attacher. Cela n'allait servir à rien. Ne pas trop m'attacher. Je devais y faire plus qu'attention, pour ne pas me retrouver comme une conne. J'allais essayer d'avoir une relation normale avec elle, si le cul devait y faire irruption, autant qu'il se produise. Mais il fallait à tout prix que j'évite de m'attacher à outrance. J'attendais patiemment qu'elle finisse sa douche, qu'elle décide si oui ou non nous partions maintenant, car j'étais prête. Tout ne dépendait plus que d'elle.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 01 mars 2018, 20:57:17
« Non, ça ira, je m’y ferai pour la première chose, et j’peux me débrouiller pour la seconde. » Lançai-je en partant vers la salle de bain.

C’est vrai quoi, j’avais largement passé l’âge d’avoir un soutien psychologique, même dans ce nouveau job. Poussant la porte de la salle de bain du bout du pied, il ne me fallut pas longtemps pour balancer joyeusement mes quelques fringues, m’avancer jusqu’à la cabine et commencer à régler la température de l’eau. La trempette matinale, ça me semblait indispensable, non seulement pour l’hygiène mais également pour me réveiller complètement. Quand on est une grosse dormeuse, on met toujours un temps fou à émerger, et deux fois plus de temps encore pour être entièrement opérationnelle.

La cabine me semblait un peu vide seule, mais cette fois, je n’avais rien proposé à Lucie pour la bonne et simple raison qu’elle n’allait probablement pas surmonter sa petite phobie pour mes beaux yeux. Dommage. Je pris le tube de gel douche pour m’asperger mon corps ruisselant, en espérant que ça s’utilise ainsi, et me heurtai fatalement à mon légère érection matinale. Et après tout, pourquoi pas ? Entourant ma trique d’une main, je commençai à l’astiquer vigoureusement, ronronnant d’aise en fermant les yeux pour mieux m’isoler dans mes pensées salaces. Je n’avais plus qu’à me remémorer Lucie en train de me baiser férocement pour sentir les prémices de l’orgasme pulser à l’intérieur de mon membre rendu glissant par le savon.

Propre, fraiche mais aussi les bourses vidées, je pus sortir de la douche précisément dix minutes plus tard pour me sécher, laissant mes cheveux humides complètement en bataille. Ces derniers n’avaient d’ailleurs jamais visité un salon de coiffure. En piochant dans mon sac de vêtements, j’optai pour un caleçon confortable avec débardeur blanc assorti, un pantalon kaki pour le côté militaire et une veste noire sans motif. Je poussai même le vice à enfiler une casquette de camouflage. Lucie allait sans doute soupirer et gonfler les joues, mais ce serait plus amusant ainsi.

Sortant de la salle de bain pour rejoindre la concernée au salon, je la retrouvai déjà prête au départ, probablement déjà agacée d’avoir attendu un peu plus longtemps que prévu. Je fis un salut militaire absolument lamentable et exagéré avant de lui sourire.

« Prête chef. On va où cette fois ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 01 mars 2018, 22:35:55
En la voyant sortir de la salle de bain de cette manière, j'étais morte de rire. Au sens propre du terme. Pas pour me moquer d'elle ou quoi que ce soit, mais le comique de cette situation était tout bonnement hilarant. Voilà qu'elle agissait comme un bon petit soldat. Tout cela sonnait tellement faux, et c'était évidemment bien drôle. Reprenant mes esprits avec une grande difficulté, à chaque fois que j'y repensais, c'est à dire la seconde même d'après, je repartais pour un tour. Avant de me calmer définitivement.

- Prends pas ça pour du foutage de gueule ou quoi que ce soit, c'est juste que te voir réagir comme ça de bon matin alors que je ne t'ai encore rien demandé, c'est drôle. Je frottais quelque peu sa casquette. - Ah bordel, ça m'étais pas arrivé depuis pas mal de temps. Merci. J'arborais un sourire des plus francs. Je ne savais clairement pas mentir avec un sourire. Cela me faisait clairement du bien, et par conséquent, je l'affichais sur mon visage. - On va au stand de tir. Tâter du gros calibre. Un peu comme moi, mais en bien plus dangereux. Ils ont récemment reçus de nouvelles munitions, et je me dois de les essayer. J'vais en profiter pour t'apprendre deux ou trois trucs là-bas. Après on ira à la salle de sport. J'ai loupé une séance hier.

Gardant la même tenue, je chopais mon paquet de clopes, les clés de ma voiture, mon téléphone, et roulez jeunesse. Le stand était à moins d'une demie heure. Et comme rien ne pressait pour une fois, je roulais correctement. Pendant le trajet, je lui expliquais aussi ce que nous allions devoir faire. Cela faisait plusieurs mois que j'essayais de faire tomber un réseau, alors que je connaissais le point faible de sa tête pensante. Les filles. Il était évident que je n'allais pas le laisser lui toucher le moindre micromètre de peau, mais l'idée était là. Je lui expliquais qu'elle allait servir d'appât, pour le mener où je voulais qu'il aille. Et de toute manière, elle ne risquait rien, j'allais de toute manière couvrir son cul. Une fois arrivée à destination, je m'allumais une clope tout en m'adossant contre le capot de ma caisse.

- Bon, j'espère que tu t'es remise de nos folies d'hier soir, parce que je compte te mettre dans les mains de vraies armes à feu. Pas les petits trucs tout mignons, mais des armes de gros calibre. Je veux que tu puisses tirer avec le maximum d'armes possibles, tu n'auras pas toujours la même arme dans les pattes, contrairement à moi. Et si tu t'appliques, j'aurais un petit quelque chose pour toi plus tard. Considères ça comme du donnant-donnant. Tu t'appliques, tu profites.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 06 mars 2018, 18:33:49
Le moins qu’on puisse dire, c’est  que sa réaction n’était absolument pas celle à laquelle je m’attendais, mais davantage des soupirs ou une énième leçon plutôt qu’un fou rire. J’étais même obligée de me contenir pour ne pas éclater à mon tour, tant ce fut communicatif. D’ailleurs, je devais bien l’entendre rire pour la toute première fois depuis notre rencontre. En vrai, elle semblait même avoir du mal à s’arrêter, si bien que je croisai les bras un moment, affichant un air perplexe, le temps qu’elle parvienne à se calmer.

« Bah vas-y, étouffe-toi. Mais j’te préviens, j’connais pas les premiers secours. »

Cette attitude aurait pu éventuellement me vexer, mais ce n’était pas du tout le cas, vu que j’avais décidé de m’habiller comme ça juste pour le côté blague, et sans le moindre sérieux. Je lui rendis un petit coup de coude dans les côtes quand Lucie tapota amicalement ma casquette militaire, secouant la tête comme pour réprimer un sourire avant de ramasser mon sac. Quoiqu’elle puisse avoir prévu comme entrainement, j’étais fin prête en ayant embarqué de quoi boire et quelques fringues de rechange dans un petit sac de sport.

Tout cela ressemblait à une sortie entre copines, pour peu que celles-ci soient amatrices de sport et de gros calibres. Ce qui n’était pas mon cas en passant, mais peu importe, je suivis Lucie jusqu’à la voiture sans discuter, espérant secrètement qu’elle ne choisisse pas d’imiter la course vue dans le film d’hier soir. A mon grand soulagement, Lucie opta pour une conduite des plus classiques en épargnant mon estomac sensible dès le matin. Au moins, nous avions le temps de discuter de la prochaine opération, le premier véritable boulot en tant que taupe.

« En gros, tu les attires avec mon cul ? Sympa. J’dois porter un tenue sexy ou bien ?... » La raillai-je par pure esprit de contradiction.

En vrai, je m’étais déjà doutée à l’avance de ce genre de stratégie. Appâter physiquement ou en faisant miroiter une bonne affaire, au final, ça revenait plutôt au même. Quoique mon cul pouvait bien attirer davantage ! Blague à part, j’imitai Lucie en descendant de la voiture à mon tour, m’étirant longuement et baillant à m’en faire péter la mâchoire. Classe moi ? Non.

« J’ai encore un peu mal au derrière mais j’pense pas que ça nous serve ici. » Marquant une pause à la mention de la récompense, je plissai les yeux, toujours méfiante. « Ok, bah j’allais m’appliquer de toute façon, j’tiens parole donc la carotte c’est pas obligatoire. ‘Fin comme tu veux. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 06 mars 2018, 19:48:42
- Alors tu t'habilles comme tu veux, moi je m'en fous. Mais il y a un risque certain. Le simple fait que je ne reste plus très professionnelle par la suite. Mais on verra au moment voulu. Il y a d'autres choses à faire avant.  Je terminais ma cigarette avant de faire craquer les articulations de ma main. C'était une sorte d'habitude que j'avais. Il valait mieux pour moi d'avoir mes articulations en place avant d'avoir du très gros calibre entre les mains. Même si j'avais l'habitude, il était toujours plus agréable d'avoir tout en place avant. Du moins, c'était ainsi que je fonctionnais. Et cela faisait plusieurs années que c'était ainsi, et tout allait pour le mieux. J'écrasais mon mégot dans le cendrier devant le bâtiment avant de rentrer, Alix étant derrière moi. Comme j'avais ma carte, je n'avais pas besoin d'accomplir la moindre formalité en venant ici. Je passais avant toute chose par l'armurerie, et c'est ainsi que commençait un long moment d'hésitation.

Devant moi, de longs rayons, avec des armes de toute sorte. Des fusils de chasse, des revolvers, des fusils à pompe, des armes d'assaut, des armes semi-automatiques. Et de l'autre côté, des rayons encore plus longs, où étaient présentés des bacs entiers de munitions. Je me tournais d'abord vers les bacs de munitions, pour trouver celles dont on m'avait parlé. Je prenais plusieurs chargeurs, au nombre de 5. Je prenais quelques munitions de gros calibres, trois chargeurs de fusil d'assaut, 4 ou 5 balles pour un magnum, et quelques munitions de fusil à pompe. Je donnais toutes ces munitions à Alix, avant de prendre donc un fusil à pompe, un 45 magnum, 1 AK-47, un revolver à gros calibre, et un fusil d'assaut. J'avais l'impression de faire des courses. Une fois les armes choisies, je l'emmenais à un poste de tir. Une fois sur place, je calibrais l'une des cibles pour qu'elle soit placée à une distance de 20m. J'engageais l'un des chargeurs dans le fusil d'assaut, et visait la cible. L'arme était réglée au coup par coup, car je ne savais absolument pas ce que valaient ces munitions. En pressant la détente, le recul me surprit. Et le résultat sur la cible également. Visiblement, ces munitions, bien qu'anti-personnelles, avait un léger côté anti-matériel également. Sifflant de surprise, j'arborais un sourire de gamine.

- Putaaaaaaain, un effet anti-matériel. Alix.... Je crois que je vais m'amuser aujourd'hui. Je me frottais les mains en posant l'arme devant moi. Une munition anti-personnelle ayant un effet anti-matériel. Même si ce dernier n'était pas si marqué, tout cela restait intéressant. Ceci dit, je fis s'avancer la cible, pour la placer à une quinzaine de mètres. Je chargeais le 45, que je mis entre les mains d'Alix. - Tu fais comme je te l'ai montré, tu le gardes à deux mains, c'est très important, et tu vises la cible. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'exceptionnel, vu le calibre de cette arme. Mais au moins, elle n'allait pas perdre ses bras. Du moins, je l'espérais.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 10 mars 2018, 18:17:23
Les armes à feu, ça n’a jamais été mon truc, alors me retrouver dans un bâtiment conçu pour héberger tout un tas de fans de gros calibres en train de jouer de la gâchette, autant dire que ce n’était pas la joie. Malgré tout, je suivis Lucie à l’intérieur sans dire un mot, ni ronchonner, ni même un soupir de mécontentement. Elle avait l’air d’une gamine allant se payer une dose de bonbons, autant ne pas gâcher l’ambiance en râlant. Même si honnêtement, ce n’était pas simple de me retenir, et encore moins d’être sage. Tout ceci n’était pas mon monde, mais dans la mesure où cela devenait mon nouveau travail, je n’avais plus qu’à prendre sur moi.

L’armurerie était un véritable supermarché pour tireurs fous, blindé jusqu’à la gueule d’armes en tout genre que je voyais la plupart pour la première fois. Et dont je n’avais aucune idée des différences entre elles. Le principal, c’est qu’on tire avec, non ? Quoiqu’il en soit, Lucie avait l’air tellement enthousiasme que visiblement, elle n’arrivait pas à se décider avec quel jouet elle allait s’amuser. Je croisai les bras en silence, attendant patiemment qu’elle veuille bien se décider. Celle-ci revint vers moi, me chargeant les bras avec des tas de boites de munitions comme un panier de supermarché.

« Hé… T’es sûr que t’as assez de joujoux là ? La vache, c’est lourd. » Bougonnai-je malgré ma retenue précédente.

Manifestement, ce n’était pas possible de tempérer son enthousiasme. A peine ses nouveaux accessoires choisis, Lucie m’embarqua dans les salles de tirs, chargeant les armes aussi vite que faire se peut. Je posai mes boites sur une tablette pour récupérer rapidement un casque anti bruit, avant que la sniper enthousiasme ne se mette à cribler de balles une cible qui n’avait rien demandé. Ça avait l’air de l’amuser en tout cas, même si je ne voyais pas réellement pourquoi.

« Euh ouais… Si tu l’dis. J’sais pas ce que c’est, mais tant mieux j’imagine ?... » Je pris l’arme qu’elle me tendait, soupirant sous le poids. « Mouais. Très important d’me préciser qu’il faut viser la cible, j’pensais tirer au plafond... »

L’ironie, impossible de m’en empêcher. Ça n’était pas méchant du tout, mais je ne pouvais pas passer une journée sans râler un minimum surtout quand ce genre d’exercice ne m’amusait pas plus que ça. Bref, je fis un effort pour me concentrer, me positionnant confortablement comme Lucie me l’avait montré, l’arme à deux mains. Ce truc était lourd, mais ce n’était pas insupportable. Les premiers tirs passèrent évidemment à côté de la cible, mais je parvins à vider le chargeur en y plaçant quelques balles et sans me déboiter les bras. Un exploit en soi, même si j’allais probablement avoir des courbatures ce soir. Au moins, j'étais parvenue à mettre deux ou trois balles au centre, ce qui déjà mieux que la toute première fois.

« T’en penses quoi ? J’suis sûre que c’est naze. » Je reposai l’arme vide en m’étirant le dos un peu endolori par cette position. Je retirai mon casque, remettant ma casquette en place en attendant le jugement de cette performance.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 11 mars 2018, 16:26:05
Je la regardais tirer. Lui mettre un 45 entre les mains, alors qu'elle n'avait quasiment aucune expérience avec les armes à feu, cela pouvait passer pour une mauvaise, très mauvaise idée. Mais au moins, elle arrivait à caser quelques balles dans la cible. Elle avait même progressé par rapport à la toute première fois. Si elle continuait dans cette voie-là, elle allait pouvoir s'en sortir sans que je sois présente avec un véritable arsenal de guerre. Néanmoins, et parce que je devais tenir ma parole, j'allais tout de même assurer ses arrières à chaque fois. Je n'avais qu'une parole, et il était hors de question à mes yeux de revenir dessus. La loyauté passait avant tout par les propos. Du moins, c'est ce que je pensais au plus profond de mon être.

- C'était pas dégueulasse. Bon, t'as énormément de progrès à faire, évidemment, mais c'est un bon début. Au moins, t'arrives à mettre des balles dans la cible. C'est pas donné à n'importe qui touchant une arme pour la deuxième fois de sa vie. Après, c'est évident que tu ne vas pas devenir tireuse d'élite en seulement deux jours, mais là, t'arrives à quelque chose, et c'est positif.

Je fis des modifications à la cible, ajoutant par exemple une plaque de blindage à l'avant. Si l'effet anti-matériel que j'avais pressenti était justifié, la balle allait passer à travers, et cette plaque de blindage, même si elle n'était pas la plus épaisse qu'ils avaient ici, allait subir quelques dommages. Je reprenais donc le fusil d'assaut, vérifiant qu'il était toujours en coup par coup. Je visais le centre de la plaque, et tirais une première fois. Comme je m'y attendais, la balle passa à travers, mais pas de la plus simple des manières. Au point d'entrée de la balle, il y avait une sorte de dépression dans la plaque, comme si cette dernière s'était affaissée sur elle-même. Je sifflais une nouvelle fois, avant de passer l'arme en tir de rafale. Et là, je constatais ce qu'elle avait dans le ventre. Après un simple tir de rafale, la plaque de blindage était plus qu'amochée. Elle était même dans un piteux état. Je posais ce fusil, avant d'attraper l'AK 47, et de faire venir une nouvelle cible.

- Là, ce que j'ai dans les mains, c'est l'une des armes les plus fiables du monde. Tu peux la tremper dans de la boue, elle va tirer, et même sous l'eau. C'est aussi l'une des armes les plus simples à utiliser. Je pense que tu vas mieux t'en sortir que tout à l'heure.  Je la chargeais, modifiait la distance avec la cible, pour établir une distance de 20m, avant de la regarder faire. J'étais persuadée qu'elle allait mieux s'en sortir. Le calibre était différent, la puissance, le maniement, tout était différent. Mais si des enfants dans une jungle paumée arrivaient à s'en servir, elle allait y arriver également. J'avais au final foi en ses capacités, car arriver à planter des balles dans une cible la première fois que l'on utilisait un 45 magnum, c'était quelque chose qu'il fallait souligner.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 15 mars 2018, 21:52:42
Pas dégueulasse. Recevoir un tel compliment de sa part, c’était quasiment un miracle à ce stade, tout portait donc à croire que ma performance n’était pas si catastrophique. Ceci dit, ça m’arrangeait de ne pas pouvoir devenir tireuse d’élite, vu que je ne me voyais pas du tout faire ce genre de job. Être payée à éliminer des gens à longueur de journée, aussi dégueulasse soient-ils, tu parles d’un cauchemar. Non merci, j’aime mes nuits de sommeil. En tout cas, Lucie semblait parfaitement dans son milieu, et je m’interrogeai brièvement sur ce qu’elle pouvait ressentir de tout ça. Élimination et meurtre je veux dire, mais ce n’était probablement pas le moment d’en parler.

Posant mes fesses sur une chaise à proximité, je l’observai charger un… Gros machin qui tire des balles. Aucune idée du nom que ça pouvait avoir. J’étais bien contente d’avoir pensé à m’équiper d’un casque anti bruit lorsqu’elle commença à transformer la cible en passoire, et le tout, en ayant l’air de beaucoup s’amuser. Quant à moi, je croisai les bras en regardant ses hanches pendant qu’elle appuyait sur la gâchette. Il fallait bien m’occuper à quelque chose, surtout lorsque cette séance d’exercice de tir ne m’intéressait pas particulièrement.

« J’dois tirer avec ce gros machin ? T’es sûr que c’est une bonne idée ? J’me vois mal trimballer ça à un rendez-vous  avec la pègre, tu sais… » Estimai-je pendant qu’elle m’expliquait le fonctionnement de son fusil.

Récupérant le AK 47, je repris position face à la cible, prenant tout de même le temps de bien me caler à l’aise pour ne pas prendre le recul dans la bide. Bon, comment ce truc fonctionnait ? Ça n’avait plus rien à voir avec le flingue, et le recul me faisait déjà flipper d’avance, mais j’avais promis à Lucie de bosser sérieusement. Bosser… Bref, je suivis ces conseils, m’installant lentement pour viser la cible avant de presser la détente.

Finalement, ça n’était pas si difficile à utiliser. La première rafale passa à côté, mais je parvins tout de même à m’adapter au mouvement et au recul de l’arme pour toucher correctement la cible, bien mieux qu’avec le premier pistolet en tout cas. Au final, il y avait davantage de tirs sur la cible qu’à côté. Bon, mes doigts étaient un peu engourdis par manque d’habitude mais je supposerai que le résultat n’était pas si mauvais. Je reposai l’AK 47 sur la tablette après avoir vidé le chargeur et bien amoché la cible, plutôt contente du résultat, me tournant vers Lucie pour attendre le verdict de l’experte.

« Mouais, c’était plus simple non ? T’en penses quoi ? J’crois que j’arrive à mieux viser mais j’suis pas certaine d’avoir la bonne technique. Y’a pas une meilleure position à prendre pour ça ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 17 mars 2018, 15:07:56
- Tirer debout avec ce genre d'armes, c'est complètement débile. Adopter une position basse voire accroupie, ça t'aide à être non seulement plus précise, mais à mieux contrôler ton geste. C'est quelque chose que j'ai appris par moi-même durant des entraînements avec des armes à feu comme celle-ci. Voire même complètement couchée quand tu veux faire du tir de barrage. Cette saloperie est hyper efficace mine de rien. Les ricains ont essayés pendant des années de construire quelque chose d'aussi fiable, mais n'y sont jamais arrivés. Mais y'a beaucoup mieux. Par exemple, ce que je me trimballe tous les jours en opération. Je te déconseille d'utiliser quelque chose comme ça, si tu veux garder tes deux bras.

Je décidais de m'amuser quelque peu avec le fusil à pompe. Je réglais la cible à moins de 10 mètres de distance, avant de charger le fusil. J'avais peu l'habitude de tirer rapidement avec un fusil à pompe, j'étais bien plus habituée au tir rapide avec fusil de précision. C'était mon métier après tout, j'étais tireuse d'élite. Si je n'arrivais pas à utiliser mon arme à 100% de ses capacités, je ne mériterais clairement pas mon titre. Et même si je détestais cela, j'avais une réputation à conserver. Pompant pour mettre la première balle dans la chambre, je visais la tête, et fut tout de même étonnée par le recul du bousin. J'avais oublié à quel point un fusil à pompe pouvait avoir du recul. Mais je m'amusais. Si une cible aussi épaisse pouvait être à ce point impactée, j'imaginais ce que cela pouvait bien représenter sur un crâne humain. Et à vrai dire, je n'aimerais clairement pas me prendre une balle de fusil à pompe dans la tête. Les quatre balles suivantes finirent leur course dans divers endroits de la cible, maintenant complètement détruite. Il m'en fallait une autre.

- Là t'as l'exemple parfait de ce que les anti-armes nous reprochent. Alors oui, ça tue des gens, oui c'est mal. Mais quand on est dans l'armée, on ne gagne pas une opération en mettant des fessées. Ces gens là nous vomissent dessus en permanence, mais sont bien contents de pouvoir compter sur nous quand leur petite vie insignifiante est menacée. Je déteste les hypocrites de ce style.

J'avais un métier différent des autres, et j'assumais ce que j'étais. Je tuais des gens, et même si cela ne m'enchantait pas plus que ça, je devais le faire. Si je pouvais choper une personne en vie, je le faisais, bien entendu. Mais parfois, ceux que je chassais étaient bien trop dangereux pour être laissés en vie. Je n'aimais pas tuer les gens, mais je n'avais pas trente-six mille choix. Je n'aimais pas faire ça, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je fis venir une nouvelle cible, et reprenais mon fusil avec quelques balles anti-matériel. Je venais de me mettre sur les nerfs toute seule. Encore un véritable exploit. La cible allait payer pour cela.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 18 mars 2018, 14:56:24
Reposant l’AK 47 sur la table avec le reste, je m’éloignai, prenant une bonne distance de sécurité. Je n’avais nullement envie de tripoter tous ses machins dans la mesure où le fonctionnement des ¾ m’était inconnu. Il devait bien y avoir des crans de sureté, mais comme je ne savais pas où ils étaient, laisser Lucie s’en occuper me paraissait plus sûr. Les armes, ce n’était pas ma passion, et je ne m’en cachai absolument pas.

En l’occurrence, ma venue était uniquement motivé par mon envie de bien faire et de bosser correctement. Pour sauver ma peau en cas de problème aussi, c’est important tant qu’on y est. M’appuyant contre le mur, les mains dans les poches, je gardai mon casque de protection en voyant Lucie choisir un gros fusil. A se demander combien d’armes elle allait essayer avant d’en avoir marre.

« Ok, ok. J’note… Une position basse. Mais de toute façon, j’devrais plutôt me servir d’un pistolet discret non ? Hé, ça existe les épées avec de la lumière comme dans le film là ? »

Une question probablement con, mais sur Terra, la magie était monnaie courante alors ça ne me paraissait pas déplacé d’imaginer des sabres laser ici. Je sursautai nettement quand la sniper fit feu avec le fusil à pompe, explosant complètement la cible après plusieurs tirs. Marrant ce truc, c’était peut-être davantage mon style d’arme. Bourrin et pas très subtil. Si je parvenais à m’en servir sans m’arracher le bras évidemment. Pendant que Lucie changeait de cible, je me redressai, m’approchant du fusil encore chaud pour l’examiner avec intérêt, le sous pesant en faisant attention à la gâchette.

« Pas mal ce truc, on n’a pas l’air d’avoir besoin de viser. » Dis-je en reposant le fusil à pompe sans l’essayer.

Mon intérêt soudain sembla passer inaperçu étant donné que mon instructrice avait l’air de s’énerver toute seule. Dire que je faisais un effort pour me documenter. Notant d’essayer cette arme plus tard, je repris ma place contre le mur pendant que Lucie rechargeait son fusil avec un air contrarié. Est-ce que je venais de dire quelque chose de travers ? Me grattant pensivement le menton, j’attendis qu’elle termine de s’exciter sur la cible avant de l’ouvrir à nouveau.

« J’ai dis un truc qu’il ne fallait pas ? Honnêtement, j’suis pas fan des armes, mais j’crois pas avoir été critique sur ton métier. Moi aussi j’me suis déjà défendu, bon pas avec des balles, mais voilà… C’est juste que j’tiens pas spécialement à dégommer des gens, mais ça m’parait naturel. »

Patientant encore, au moins le temps qu’elle repose son fusil et termine de se calmer les nerfs, je retire mon casque anti bruit en fronçant les sourcils. Peut-être que je devenais tellement pénible à vivre que j’énervai les gens sans m’en rendre compte. Hé, c’était peut-être un super pouvoir ? Quoiqu’il en soit, je me rapprochai de Lucie, penchant la tête pour capter son regard.

« Hé, t’es énervé ? J’ai pas craché sur ce que tu fais, hein. C’est vrai que t’es chiante, mais j’ai jamais pensé que tu faisais ça pour le plaisir de tuer. » Dis-je en la poussant gentiment d’un coup de hanche.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 19 mars 2018, 19:40:10
En l'entendant parler de la sorte, j'avais une sorte de sourire en coin. Elle pensait vraiment avoir fait une connerie alors qu'elle n'y était absolument pour rien dans cette histoire. Me calmant intérieurement, mais également extérieurement, je la regardais, avec un sourire franc cette fois. Evidemment, je me devais de lui expliquer pourquoi je venais de réagir comme ça. Et il fallait qu'elle se prépare à certaines choses. Je devais lui dire les choses comme elles étaient. Faire le contraire serait intolérable, non seulement pour moi, mais également à son égard. Posant l'arme sur le présentoir devant moi, je fis craquer mes doigts, avant de venir doucement tapoter sa tête. Pas pour la rabaisser, mais pour lui montrer que je n'étais pas si énervée que ça.

- Alix, il faut que tu comprennes une chose. Maintenant que tu vas bosser pour moi, si en plus tu te trimballes avec une arme, tu tomberas toujours sur quelqu'un qui te fera la morale, comme quoi avoir des armes c'est de la merde, c'est hyper dangereux. Ces gens-là ont raison, c'est en effet hyper dangereux. Une arme ça peut te déboîter l'épaule. La personne qu'on a en face de nous, si on lui met une balle, ce n'est plus notre problème si la légalité du tir est prouvée. Je veux que tu me fasses une promesse. N'utilises jamais quelque chose comme ça sans mon accord. Et si je n'ai pas le temps de te donner mon accord, je veux que tu t'en serves uniquement si ça doit te sauver la vie. Dans tous les cas, je couvrirais tes faits et gestes, dans la limite du raisonnable.

Je tapotais sa joue, avant de reprendre mon fusil à pompe, avec l'esprit bien plus calme que précédemment. Je gaspillais donc les dernières balles sur cette pauvre cible qui avait simplement eu le malheur de croiser ma route, et qui n'avait clairement rien demandé à personne. Une fois mes munitions gaspillées, je m'installais donc sur le présentoir, assise dessus, les jambes dans le vide, battant ces dernières comme la plus innocente des gamines.

- Admettons qu'un mec te prenne par surprise, et te pose son 45 sur la nuque. Qu'est-ce que tu fais dans cette situation? Tu attends que je lui tire une balle, ce qui se répercutera sur toi? Tu attends qu'il daigne t'expliquer pourquoi il est là? Tu l'aguiches? Vends moi du rêve, surprends moi.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 24 mars 2018, 14:59:45
Sa petite tirade me faisait définitivement réfléchir durant un long instant de silence. Mais probablement pas dans le sens où Lucie l’entendait. Je n’avais jamais eu l’intention de me servir d’une arme à tout bout de champ, et il m’était difficile de comprendre pourquoi elle ressentait le besoin de me dire tout ça. C’est vrai quoi, est-ce que je ressemblai à une gamine immature ? Ouais bon, je pouvais être particulièrement chiante quand je le voulais, mais tout de même. Toute ma vie avait été plus ou moins solitaire, à joindre les deux bouts en me débrouillant dans des milieux glauques.

Cela dit, tout ça avait au moins le mérite de m’apprendre quelque chose. Les terriens semblaient avoir une aversion pour les armes, au moins certains, ce qui n’existait pas du tout sur Terra. Là-bas, chacun se débrouillait pour se défendre, et ça me semblait complètement légitime. Encore un nouveau concept à intégrer de mon côté.

« Tu sais que t’as pas besoin de m’éduquer comme ça ? J’allais pas me mettre à tirer partout comme une dingue hein, j’ai l’âge d’me débrouiller toute seule. Si tu crois qu’on survit dans le milieu d’où j’viens en se comportant comme une conne… Donc ça coule de source ce que tu m’dis là. »

Soupirant légèrement quand Lucie reprit sa séance de massacre, je chopai un tabouret pour y poser mes fesses, en m’appuyant sur le mur du fond. Qu’est-ce que ça m’agaçait quand elle recommençait à me donner des leçons. Si seulement elle avait vu dans quel merdier je venais, peut-être que son avis aurait tout autre. On n’a pas besoin d’arme à feu sur Terra, mais quand plusieurs types vous chassent avec des lames et des armures légères, on ne fait pas non plus la fière.

« J’aime déjà pas c’te question… » Ronchonnai-je en l’écoutant me poser une colle. « Bah d’jà… J’aime bien quand on m’prend par surprise. »

D’accord, j’avais peut-être un peu l’esprit mal tourné. Je gloussai à ma propre blague avant de reprendre mon sérieux, réfléchissant plus longuement à une solution à son problème. Seulement, je n’avais jamais été dans cette situation, ou du moins pas avec une arme automatique comme celle qu’on y trouvait ici.

« Bah j’sais pas, ça dépend de la situation. Par exemple, si j’le connais ou que j’connais ses intentions, j’peux essayer de négocier ou de faire du blabla mais difficile à dire là comme ça. Sinon, si c’est un inconnu… J’ai déjà essayé d’aguicher des gens comme ça, en général ça marche au moins jusqu’au moment où ils baissent leur garde. »

L’envie de faire une démonstration n’était pas très loin. Mais enfin non, j’étudiai sérieusement la question car après tout, cela pouvait véritablement me servir plus tard et ce n’était pas le moment de chauffer Lucie pour démontrer mon pouvoir de séduction. D’autant plus qu’il n’était pas vraiment exceptionnel en fin de compte. La drague et moi, ça a toujours fait deux.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 24 mars 2018, 19:39:09
En l'écoutant, je me grattais les cheveux avec le canon de mon 500. Une vieille habitude aussi. Même chargé, je gardais cette habitude. Mais je savais pertinemment ce que je faisais. Je n'allais pas me tirer une balle dans la tête par mégarde. Après tout, une arme à feu pouvait faire un très bon grattoir, car, étant dures, elles pouvaient mieux gratter dans des coins relativement inaccessibles pour des doigts tels que les miens. Je l'utilisais aussi pour me gratter le dos parfois. Y compris dans la rue. Certaines personnes me regardaient avec un air d'incompréhension totale à chaque fois que je faisais une telle chose. Mais j'avais un port d'armes, absolument nécessaire avec un métier tel que le mien.

- De toute manière, tu n'auras pas besoin de jouer avec ton charme trop longtemps. Suffit juste que j'ajuste mon tir, et je ne loupe quasiment jamais une cible. J'te demande encore quelques instants et promis, après on bouge.

Il fallait que j'utilise encore quelques balles. Je n'allais pas être longue. Je criblais encore la cible avec quelques balles et quelques chargeurs. Une fois que j'avais obtenu ce que je voulais, c'est à dire une cible entièrement détruite, j'étais satisfaite. Je prenais les armes avec moi, confiant le peu de munitions qui restaient à Alix. J'étais civilisée, et j'allais ranger chacune de ces armes à leur place initiale. Ceci fait, je fis craquer les os de mes poignets, avant de me diriger vers la sortie. Une fois dehors, j'arborais un grand sourire. J'étais contente. J'avais plus qu'échauffé mes épaules, mes bras et mes mains, alors je pouvais aller à la salle de sport. Ceci dit, je m'adossais contre le capot de ma voiture, sortant une cigarette de mon paquet, et l'allumai. Alors que j'expirais la fumée par le nez, je regardais Alix avec une sorte d'air neutre.

- J'ai oublié de te le dire ce matin, mais dans deux jours, on va passer au moins 72h sans rentrer chez moi. J'ai prévu un gros coup, et je compte le réussir. Je vais t'emmener avec moi, histoire que tu comprennes ce que j'attends de toi dans une opération de ce genre. Ce n'est pas ce qu'on fera la plupart du temps, et ça te fera un très bon entraînement. Tu auras ton rôle dans tout cas, et évidemment, un bon pourcentage. Mais quand je te dis 72h sans rentrer, c'est même pas pour prendre une douche ou une tisane.

Je fis craquer les os de mon cou. J'avais prévu ça depuis longtemps, et je tenais à buter ces enfoirés. Hors de question de les envoyer en taule.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 28 mars 2018, 13:49:19
On avait beau tailler le bout de gras, je commençai sérieusement à tourner en rond d’ennui, faute d’avoir quelque chose à faire. Surtout moi, qui ressentait toujours le besoin d’avoir les mains actives, à la limite de l’hyperactivité. Autant dire que rester assise à écouter ou regarder Lucie tripoter ses gâchettes, ça ne me branchait pas tellement, et même si je faisais un effort pour ne pas râler, j’étais vraiment impatiente de me barrer.

« Tant mieux parce que j’ai aucun charme, t’façon. » Lâchai-je en m’affalant comme un phoque sur le bout de la table. « J’sais pas draguer physiquement ou par le blabla, alors à moins que le type soit vraiment en manque, ça passera pas. »

Et c’était reparti. C’était à croire que Lucie n’était jamais lassée de trouer une cible, ou bien qu’il y avait un quota minimum de balles à dépenser en une seule séance. Je pris mon mal en patience, et finalement fut récompensé lorsque le déluge cessa enfin, me permettant de retirer mon casque anti bruit. Ce truc commençait justement à mettre des oreilles en bouillie, les faisait virer au rouge écrevisse.

L’air frais me fit un bien fou, et j’en profitai pour m’étirer longuement en rejoignant Lucie devant la voiture. Je n’aimai pas spécialement rester à l’intérieur, surtout après avoir passé toute ma vie près du port, au grand air marin avec une bonne puanteur de poiscaille. Ici, ça puait simplement le gaz d’échappement. Et la clope aussi d’ailleurs.

« Pourquoi les terriens aiment fumer ces trucs ? Ça pue comme pas possible, et t’auras une haleine de merde d’ici quelques minutes. Compte pas sur moi pour te rouler une pelle après ce truc. »

Passons la cigarette, la suite de ses idées me plaisait déjà beaucoup moins. Une opération d’accord, mais y rester aussi longtemps ? Ça semblait important, et peut-être même dangereux. Méfiance.

« Et ?... Il y a un autre truc que j’dois savoir ? Parce que vu comme ça, ça doit être un truc spécial pour se passer d’un lit et de puer pendant trois jours. J’aimerai mieux que tu m’en dises davantage, j’peux me faire à l’inconfort, mais j’préfère tout savoir que découvrir des surprises. »

Pas que je n’avais pas confiance en elle, enfin pas encore complètement, mais mieux vaut avoir toutes les cartes en main. Si on doit faire les poteaux pendant trois jours, autant savoir qui on allait observer et ce qu’on allait devoir faire exactement. Dans les plus petits détails. Déjà que rester en place autant de temps ne m’enchantait pas beaucoup…
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 29 mars 2018, 15:20:22
- Alors, tu sais, j'ai pas l'habitude de m'envoyer en l'air avec des personnes quelconques. J'ai peut-être un grand appétit sexuel, mais j'fais pas ça avec n'importe qui, faut un minimum de charme. Alors, je pense que t'as pas besoin de te rabaisser à ce point. J'aime pas ça. Faut avoir le moral, que diable. Je ricanais. -J'te demande pas de m'en rouler une maintenant. Je pense que d'ici ce soir j'aurais cessé de puer de la gueule, comme tu le dis.

Je finissais donc cette saloperie avant de l'écraser dans le cendrier devant le bâtiment. Il fallait tout de même que je lui donne des détails. Mais au moins, j'espère qu'elle n'allait pas se plaindre, puisque dans l'histoire, celle qui allait rester la plus active, c'était bien elle. Elle n'allait pas passer trois jours au même endroit en attendant le bon moment pour agir. J'allais rester dans mon coin, pendant que mes hommes allaient s'occuper de certains détails en d'autres lieux. Autrement dit, celle qui allait être la plus immobile, c'était bien moi. Mais je savais ce que j'allais lui donner à faire. Elle allait tout de même avoir des responsabilités, histoire qu'elle ne pense pas que je l'infantilise.

- Bon, en fait, on sera plusieurs sur le coup. Je compte à la fois faire tomber un réseau de trafic de drogue d'envergure, mais également de trafic d'êtres humains. Pourquoi on ne confie pas cette chose aux forces de l'ordre? Parce que je sais pertinemment qu'ils ont tous des armes de guerre, et que ça finira dans un putain de bain de sang. Et nous, on est les mieux placés pour répondre à ça. Evidemment, je ne te mettrais pas au milieu de la mêlée. Non, si j'ai besoin de toi, c'est avant tout pour des raisons logistiques. Je ne peux clairement pas me permettre de quitter mon poste ne serais-ce qu'une heure pendant trois jours. Ceci dit, j'ai aussi besoin de toi pour quelque chose. Je ne peux pas avoir les yeux partout. Et il va falloir que je me fixe sur une chose précise. Donc j'aurais besoin de toi, et pour aller chercher des choses dont on aura besoin, et tu seras aussi mes yeux. Comme on sera en hauteur, je te donnerais surtout des grenades. T'as pas besoin de savoir comment t'en servir, tu dégoupilles, tu lances avant 10 secondes, et basta. Et quand tu devras descendre, t'auras toujours un flingue sur toi. Si je reste pendant trois jours au même endroit, c'est pour liquider ses enfoirés petit à petit. Si tout ce passe comme je l'ai prévu, en trois jours c'est plié. Mais je te ferais un parcours prédéfini. Et il faudra absolument que tu restes sur CE parcours. Si t'en dévie et que je ne suis pas derrière ton cul, je ne te garantis rien. Est-ce que t'as la moindre question?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 01 avril 2018, 13:56:55
Alix défend l’ordre, et la loi. Ok, ça sonnait vraiment très mal, mais pourquoi aurais-je des scrupules à changer de vie ? Hé, il parait que les pires arrivistes et autres ordures finissaient au sommet du pouvoir. A ce train, j’avais peut-être bien un avenir doré devant moi si je m’appliquai aux missions de Lucie en coffrant mes collègues. Pardon, les criminels. Je fourrai mes mains dans les poches de mon pantalon, m’appuyant sur le mur pour écouter attentivement, mais vraiment cette fois, le futur plan de cette petite virée en amoureuses.

Le trafic de drogues, ça me connaissait, dans la mesure où j’avais vendu pas mal de ces merdes. Une valeur sûre quand on veut se faire du blé rapidement et discrètement, contrairement au trafic d’êtres vivants qui est de suite problématique. Ça reste tout de même un brin dérangeant. Et puis, il faut tout une logistique, trimballer la marchandise encombrante, bref, je n’avais jamais donné là-dedans.

« Donc en fait, j’vais me promener à observer et faire tes courses pendant trois jours c’est ça ? Mouais, ça m’semble faisable vu comme ça. Par contre, j’risque pas de me faire repérer si je passe sans arrêt au même endroit ? »

C’est sûr qu’à bosser dans ce milieu pendant plusieurs années, on se faisait connaitre à force, c’est une petite sphère les bas fonds après tout. Quoique je n’avais jamais fréquenté le gratin de la pègre, et c’était probablement mieux ainsi vu que c’était sans doute eux dont nous parlions à présent. Peut-être une des mafia de la ville. Génial… Tout ça me paraissait relativement clair, mais j’étais assez bien placée pour savoir que le moindre pépin pouvait rapidement mal tourner.

« Et c’est où exactement que ça se passe ? C’est pas que je flippe, mais ce serait sans doute mieux que ma tronche soit pas connu dans le coin. Imagine si je tombe sur quelqu’un que j’connais dans le tas, j’fais quoi ? »

Le pire, ce serait de tomber sur de mes contacts pendant que je déambule dans la rue pour aller chercher des culottes propres à Lucie. J’imagine déjà le tableau si je croise une connaissance, tu parles d’une tuile. Et dans ce cas, quoi, je lui balance une grenade ? Peu importe, j’imagine bien que miss-sniper-je-sais-tout doit avoir une solution toute trouvé. Je patientai appuyée contre le mur, dans l’attitude typique de l’emmerdeuse qui cherche absolument la petite bête dans un plan bien rodé. Mais c’est légitime non, quand on risque son cul ?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 02 avril 2018, 00:09:42
- Ma grande, je sais parfaitement que ce genre de choses, c'est ton milieu. Mais permets moi de douter une seconde de ton implication dans un trafic d'envergure continentale. Je n'aurais rien dit si ces gens étaient des petites frappes locales. Ces gars-là sont des enfoirés de première classe, allant chercher des filles en Chine, en Corée, voire même au Vietnam pour les vendre au Japon, acheter de la came avec cette thune, et inonder l'Asie avec de la merde frelatée. C'est pas le fait qu'ils vendent une came de merde qui me fait chier. C'est surtout le fait qu'ils utilisent des gamines comme esclaves sexuelles. Et c'est pour cette raison que je tiens à buter un par un ces petits fils de pute. Je ne pense pas que tu puisses croiser tes anciens copains du milieu, là, on va être sur du très gros gibier. Mais c'est justement pour ça que t'auras en permanence un flingue sur toi, on sais jamais. Si on te fais chier, tu ne te poses pas de questions, tu fais ce que t'as à faire. Si tu vois que la personne commence à trop te titiller, tu sors le pétard, et si t'as besoin, tu tires. Uniquement si ça se passe mal.

Ceci dit, j'ouvrais ma caisse, et m'installais au volant. Il était temps pour moi d'aller à la salle de sport, et je comptais bien y passer au moins une heure et demie, si ce n'était deux heures. J'avais loupé une séance, et par conséquent, je devais me rattraper. Même si une partie de jambes en l'air était idéale pour l'endurance, une bonne séance de sport ne faisait jamais de mal. Je travaillais surtout l'endurance, quelque peu la force par moments. Mais je me cantonnais surtout à de l'endurance, primordiale dans ce métier. Une fois Alix dans la voiture, je me dirigeais donc vers ma salle de sport habituelle. Mais évidemment, il fallait que je tombe sur un feu rouge qui allait durer six plombes.

- Pour en revenir à ta question initiale, je te ferais un parcours pré-déterminé tous les jours, à minuit. Il sera donc différent chaque jour. J'suis conne, certes, mais pas à ce point. Tu me servirais à quoi si tu te faisais buter? Je compte faire en sorte de te garder avec moi pendant un certain temps. Alors oui, ça va te faire chier, mais au moins, avec moi, tu ne vas pas te faire buter dans ta piaule parce que t'auras oublié de payer quelqu'un.  Ce feu commençait vraiment à me casser les couilles, mais je devais faire avec. - Je te le dis de manière franche, t'es pas encore prête à venir au front directement avec moi. Mais ça finira par venir, et tu le sais. Mais dans tous les cas, tu reviendras vivante à chaque fois.

Une fois le feu passant au vert, je prenais un raccourci, ce qui me faisait au moins gagner dix bonnes minutes, mais il consistait à prendre un nombre incalculable de ruelles. Mais au moins, j'allais y arriver en avance. - Bon, je vais faire du sport. Je sais pas si t'as envie d'en faire ou quoi que ce soit, mais au moins, trouves une occupation, car on est parties pour rester au moins deux bonnes heures ici.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 03 avril 2018, 02:01:19
Est-ce que je vois toujours le mauvais côté de la barrière, ou bien Lucie était en train de sous-entendre que mon boulot était celui d’une petite frappe ? Bon, certes, je veux bien le concevoir que mes ventes n’ont jamais été tellement d’envergure, mais tout de même, c’est un brin vexant. Ou bien mon sale caractère avait tendance à tout prendre mal et au pied de la lettre. En attendant, je n’allais pas mettre réellement les pieds en terrain inconnu, la parlote, la discrétion, la négociation avec les gros bras un peu allumés, ça me connaissait. Et ça se passait (presque) toujours bien !

« Ok, ok, reçu ; j’suis qu’un p’tit gibier… » Marmonnai-je en m’installant à côté d’elle, dans la voiture.

La voiture, et surtout la conduite de Lucie, générait toujours une certaine appréhension en moi ; j’avais toujours peur de finir collé, ou imbriqué dans le siège, sous une accélération fulgurante dont elle avait le secret. Est-ce que je lui avais déjà avoué que le plus rapide véhicule emprunté dans toute ma vie, était une charrette à bœufs ? Probablement pas.

En tout cas, ça explique facilement pourquoi je flippe autant en montant à côté d’elle. L’engin démarre et ça y est, je commence à triturer nerveusement le bout de ma veste en voyant le décor défiler devant mes yeux. C’est marrant, j’aurais cru qu’à cette vitesse, nos organes resteraient sur place, incapable de s’accrocher à nos boyaux. C’est parfois con les idée qu’on a, non ?
Enfin bref, Lucie semblait conduire de manière acceptable, pour mon estomac du moins, jusqu’à un arrêt bienvenue auprès d’un feu rouge. A la voir trépigner, je commençai à réellement me sentir mal à l’aise, sentant venir une nouvelle conduite façon rallye. Autant se concentrer sur autre chose, puisque la voir aussi impatiente me rendait nerveuse. La mission par exemple. Ah oui, le parcours.

« Ok, ok, t’as tout prévu. Non mais ça me va, et de toute façon, j’ai jamais été une grande mafieuse, hein. Moi j’ai mon p’tit réseau, j’vends en p’tite quantité donc j’suis pas impliquée dans les grands combats à coup de magie et de lames… ‘Fin, ni d’armes à feu pour l’coup. »

Finalement, je préférai la grande route. Le slalom dans les petites ruelles, c’était gerbant, et je commençai à sentir les croissants du matin remonter un peu trop rapidement. Décidément, je ne supporte pas du tout les transports rapides. Heureusement, le calvaire s’arrêta relativement rapidement, au moment où tous mes muscles étaient crispés sur les accoudoirs comme un chat suspendu à une branche. J’ouvris la portière à la volée, histoire de prendre l’air, m’étirant avec un soulagement évident.

« J’vais sûrement faire du sport… Dès que mes boyaux auront terminé de faire des nœuds. D’ailleurs, c’est quoi comme sport ? D’habitude, j’vais plutôt faire de la course dehors, et des exercices avec les bras. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 03 avril 2018, 15:08:28
- Je fais principalement de la musculation, mais surtout en endurance. Je ne peux pas me permettre de zapper ce genre de choses. Se trimballer un pétard qui pèse plus de 10 kilos sur le dos toute la journée, je peux t'assurer que t'as besoin d'endurance. Mais si t'as besoin de courir, t'as une salle remplie de tapis de course. Et une autre entière uniquement remplie d'haltères et de machines de musculation. Donc si tu trouves pas ton bonheur ici, je sais pas comment j'vais faire. Toute façon, ma carte fait que t'auras rien besoin de payer, je peux amener une personne avec moi à chaque fois. Donc tu vas où tu veux, tu fais ce que tu veux, j'te laisse tranquille.

Par contre, cloper avant d'aller faire du sport n'était pas la meilleure idée du monde, mais je commençais à être habituée à ces conneries. Ce n'était pas comme si ma vie était un modèle. Je tuais des gens, c'était mal, mais je le faisais parce que je pensais servir le bien. Je ne faisais pas cela par plaisir. Si tel devait être le cas, soit je me tirais une balle dans la tête, soit je me précipitais de moi-même dans le premier asile psychiatrique le plus proche pour ne plus jamais en ressortir. Ma santé mentale en dépendait. Je savais parfaitement faire la part des choses entre mon boulot et la vie réelle. De toute manière, j'allais faire du sport, et dans l'heure qui suivait, j'allais envahir mes poumons de fumée. Mais au moins, je faisais du sport. Je ne pouvais clairement pas me permettre d'être une larve assise dans un canapé avec le boulot que je me tapais. Dans le cas contraire, je serais bonne à ramasser à la petite cuillère.

Une fois dans l'établissement, je passais le portique avec Alix, avant de me diriger vers mon casier. Dedans, j'avais uniquement des chaussures de sport, et une serviette propre, ainsi qu'une bouteille d'eau, que je prenais soin de remplir à chaque fois avant de la remettre dans ce casier. Changeant donc mes chaussures, et prenant mon attirail, je me dirigeais vers la première salle, où il y avait un nombre incalculable de tapis de course. Je commençais toujours par au moins vingt bonnes minutes de course à pied, à vitesse constante. Je n'étais clairement pas une flèche, mais je ne visais pas les sprints à haute vitesse. Non, s'il fallait que je coure, je devais tenir la distance, et tenir dans le temps. Ma proie se fatiguerait avant moi, du moment qu'elle ne suive pas le même entraînement physique. Une fois sur le tapis, je le lançais, d'abord à basse vitesse histoire de m'échauffer, avant d'augmenter progressivement la vitesse, pour partir pour vingt minutes au moins de course. L'entraînement que je visais stipulait le fait de pouvoir parler tout en courant. Si j'arrivais à parler en courant, sans me détruire les poumons, tout se passait bien.

J'étais partie pour vingt minutes.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 07 avril 2018, 15:12:30
Le sport, c’était quoi pour moi ? Là où je vivais, c’était essentiellement améliorer ma vitesse et mon agilité pour pouvoir me barrer aussi vite que possible en cas de pépin. Rien à voir avec les petites foulées merdiques que les gens de ce pays s’amusaient à faire dans leur parc municipal ! Suivant Lucie dans ce grand bâtiment, je pris cinq bonnes minutes à observer, sidérée, les machines entreposées à l’intérieur. L’idée de faire de l’exercice à l’intérieur me paraissait déjà bizarre, sérieusement ça sentait la vieille chaussette, mais pourquoi avoir besoin de tout ces machins ?

Autant sortir à l’extérieur, courir dans les bois et grimper aux arbres, au moins on pouvait respirer plutôt que jouer des coudes au milieu des barres de métal. Tout était trop éloigné de mon mode de vie. N’ayant même pas remarqué le départ de Lucie, je me rendis soudainement compte que j’étais toute seule, à observer avec un air ahuri cette méthode terrienne pour… Pour faire quoi ? Juste faire gonfler sa bidoche ? Du coin de l’œil, je vis ma nouvelle patronne revenir avec de nouvelles chaussures, visiblement prête à se lancer dans je ne sais quoi.

« Ouais ok… J’vais essayer de me trouver un truc à faire, mais ça m’inspire déjà pas beaucoup. J’sais même pas à quoi à sert la moitié de ces trucs. »

C’est vrai quoi, j’étais sensée m’occuper comment ? La plupart de ces machins me semblaient déjà complètement inutiles, si bien que je décidai sur un coup de tête, d’aller vers ces fameux tapis de courses. Un type était en train de courir à petite foulées à côté d’un tapis vide, suant comme un poulet qui rôti sous son débardeur. Il me jeta un coup d’œil quand je m’approchai pour regarder comment cet engin fonctionnait, et il appuya discrètement sur un bouton pour accélérer la vitesse d’un cran.

Quel con. Mais au moins, à défaut d’être impressionnée, j’avais une vague idée de comment ça fonctionnait. Du coup, je pris le tapis d’à côté et, à force de bidouiller les boutons, je parvins à deviner lequel faisait quoi. Un putain de miracle. Mais on était sensé courir à un rythme aussi lent ? Personnellement, quand je faisais de la course, c’était à fond, et j’en étais plutôt fière surtout que personne ne m’avait jamais rattrapé. Le type à côté avait l’air d’afficher un moqueur, et je ne pouvais pas lui donner tort, dans la mesure où j’avais probablement l’air d’une gourde incapable de se servir de ce truc.

*Putain mais c’est super lent ce truc. Ça fatigue vraiment ce machin ?* Pensai-je en lançant la première vitesse.

Mes godasses neuves me filaient mal aux pieds en prime. Oubliant momentanément Lucie, bien décidé à dompter ce truc, je descendis du tapis pour virer mes chaussures, et montais sur l’engin pieds nus. Et vitesse maximum, bordel. Là c’était beaucoup mieux, et je pris le rythme directement. Honnêtement, j’étais certaine de pouvoir battre à la course n’importe qui et courir me permettait de me vider l’esprit. Le type à côté était un brin sidéré après avoir passé vingt minutes à ce rythme, mais d’habitude je faisais pire, vu que je grimpais et sautais sur des obstacles en même temps.

Il ne me restait plus qu’à tester les machins de musculation, mais sans aide, ça me semblait plus compliqué à mettre en œuvre. J’éteignis le tapis, à peine fatiguée, et déambulais dans la salle, à la recherche d’une machine pas trop compliquée à comprendre.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 07 avril 2018, 18:39:31
Au bout de cinq minutes, je ressentais l'envie d'augmenter assez fortement la vitesse, ce que je fis. Je n'allais pas passer vingt minutes au minimum à cette vitesse. J'augmentais la vitesse du tapis de course, courant toujours plus vite, jusqu'à 90% de ma vitesse de pointe. Cela ne représentait que 70% de la vitesse de ce tapis, mais je n'avais pas à rougir. Je n'étais pas faite pour la vitesse pure, mais plus pour l'endurance. Il me suffisait, la plupart du temps, d'attendre que ma proie se fatigue, en courant trop vite, et je n'avais plus qu'à la cueillir. Même si par moments, je n'étais pas satisfaite de mon endurance. Voilà pourquoi je la travaillais quotidiennement. Même si j'avais fumé il y a peu de temps, je n'avais pas les poumons au bord des lèvres, contrairement aux premières fois. Maintenant que j'étais habituée, je pouvais me permettre ce genre de conneries, bien que je ne recommandais ça à personne.

Durant les cinq dernières minutes, je courrais à ma vitesse de pointe. Je terminais toujours par cinq minutes de course à vitesse maximale. Il fallait que je sois capable de tenir la distance en courant à fond si je tombais sur quelqu'un d'aussi endurant que moi. C'est durant ces cinq dernières minutes que j'avais le plus soif. Heureusement, cette bouteille avait un bouchon fait exprès pour le sport, ce qui permettait de boire en courant sans en foutre partout. En terminant ma dernière minute, je préparais déjà dans ma tête la suite de la séance. Je savais ce que je comptais faire. Je baissais manuellement la vitesse du tapis, par paliers, avant de l'arrêter. J'avais déjà vu des gens arrêter net le tapis. Généralement, ils terminaient contre le mur, derrière ce même tapis. Des débutants, pour la plupart. Il fallait toujours tout leur expliquer, et par moments, ils passaient plus de temps à poser des questions qu'à travailler.

Prenant donc mon temps de repos, je me dirigeais tranquillement vers la deuxième salle, où étaient surtout présentes des machines de musculation, des poids libres, des haltères. Tout ce qu'il fallait en somme. Posant ma serviette sur un banc de développé couché, j'allais chercher des poids pour les installer sur la barre. Cette barre, de 20 kilos à vide, allait finalement en peser 50. Cela pouvait paraître peu, mais je n'avais pas besoin de poids énormes. J'étais ici pour travailler mon endurance. Si je voulais travailler ma force, je serais aux alentours des 100 kilos en comptant la barre. En installant les poids, je retirais mon tee shirt, que je posais sur la serviette. J'étais donc en soutif, mais je ne me posais pas la moindre question. M'installant sous cette barre, je la prenais bien en main, et commençais ma première série de 25 répétitions. Je devais au moins en faire trois séries avant de passer à autre chose.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 10 avril 2018, 01:27:53
L’autre salle présentait finalement un large panel de machines dont les fameuses… Et les… Non, sérieusement, je ne savais pas du tout à quoi servent ces trucs. Je déambulai parmi ces machins, devinant qu’il fallait sans doute s’y asseoir puisque la plupart étaient équipées de bancs, mais à quoi servaient-elles ? Je n’avais pas envie de me péter le dos en me trompant dans les manipulations. Le tapis de course me manquait déjà au final, perdue comment j'étais dans la jungle de la modernité musculaire.

Finalement, la vie sur Terre, ce n’était pas évidemment à adopter. J’avais l’impression de redevenir une gosse, ou bien d’être une idiote paumée à qui on devait réapprendre à vivre dans un univers totalement différent. Les gens me jetaient des coups d’œil suspicieux comme s’ils s’attendaient à ce que je pique quelque chose. Après tout, j’étais en train de tripoter un peu n’importe quoi, surtout les barres d’haltères, par simple ennui et parce que je n’avais aucune idée de comment m’occuper.

Tout ça me faisait chier. Je n’avais pas envie d’être à l’intérieur, à soulever des barres puant la sueur, avec une musique bon marché en fond et une odeur de chaussette dans le nez. Est-ce que je n’étais pas en train d’avoir le mal du pays en fin de compte ? Le port avec ma baraque pourrie commençait à me manquer, avec l’air du large piquant et les beuglements des marins trimballant des caisses lourdes sur leur dos.

J’aurais pu m’occuper, vraiment, vu que même une gamine pouvait comprendre le fonctionnement des haltères, mais non. Simplement parce que ça ne me faisait pas envie. Tout ça me semblait ridiculement différent de ma conception du sport, de mon mode de vie qui imaginait que l’on forgeait son corps dehors, sous la contrainte et les besoins du quotidien. Bref, à force de déambuler au milieu des machines, je finis par tomber sur Lucie en train de soulever de la fonte et… En soutien-gorge.

« Original comme tenue, t’as peur de craquer tes fringues avec tes miches ? » Dis-je en m’appuyant sur un appareil à proximité.

Comment faisais-je pour ne pas râler ? J’avais une envie pressante de me barrer et, plutôt que de gâcher sa séance, je posai mon cul sur un banc juste à côté en attendant qu’elle termine sa musculation. Peut-être que je trahissais mon agacement en restant silencieuse, le visage appuyé dans mes mains avec un air de bouledogue dépressif. C’était carrément un univers différent et, au bout quelques jours, j’étais déjà nostalgique de Terra. Autant dire, que ça n’allait pas être chose évidente de m’intégrer définitivement à ce nouveau mode de vie.

« T'sais, quand tu me parlais de sport, je croyais qu'on allait dehors... J'sais pas courir dans les bois, je m'imaginais pas qu'on soulevait des bidules à l'intérieur dans ce monde-ci. » Lâchai-je tristement, incapable de cacher mon trouble

Tout était si propre dans ce monde. Tout semblait si rangé, si à sa place, que au final, j'avais l'impression d'être la seule chose déplacée au final, comme un gros furoncle sur une peau de lait. Est-ce que réellement, j'étais capable de changer aussi radicalement de mode de vie ? C'était, certes, bien plus sécurisé et confortable, mais tout de même au prix d'un certain côté aventureux, sale et un peu sauvage. Et ça, c'est probablement ce qui me manquait le plus.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 10 avril 2018, 14:44:31
Ayant à peine terminé ma première série, j'entamais ma phase de repos. Je me fixais toujours une limite pour cela. Moins de deux minutes suffisaient. Si je prenais trop de repos, j'annihilais ce que je venais de faire. Pour travailler mon endurance, je devais faire plusieurs longues séries, de manière rapprochée. Bien évidemment, si je travaillais en force, mon temps de repos serait bien plus long, mais ce n'était pas du tout mon objectif actuellement. Il le serait sans doute dans le futur, si jamais je trouvais mon endurance suffisante. Mais comme ce n'était pas absolument pas le cas, je remettais toujours cela à plus tard. Buvant une grande gorgée d'eau, je me mis à ma deuxième série. Ce fut le moment où Alix se posa à côté de moi, et la regardant alors que je rapprochais la barre de ma poitrine, je voyais qu'elle se faisait royalement chier ici. Et surtout en l'entendant. Il fallait vraiment être aveugle ou sourd pour ne pas s'en rendre compte. Alors que je continuais ma série, je réfléchissais à une chose.

- Bon... Je finis ça... Et je trouve un moyen... de t'occuper. Au final... c'était pas une... bonne idée de... t'amener ici.

Les 5 dernières répétitions furent plus longues que les précédentes. A chaque fois, aux dernières répétitions, je retenais la barre afin d'annihiler le plus de fibres musculaires. Une vieille habitude que je gardais depuis des années. Elle faisait son petit effet, donc pourquoi changer une habitude bénéfique? Soudain, une idée me vint en tête. Il y avait, non loin d'ici, une espèce de petite forêt. Pas la plus grande forêt que j'ai pu voir de ma vie, mais elle était suffisamment escarpée pour qu'elle trouve son bonheur. Si elle avait l'habitude d'aller crapahuter en forêt pour faire du sport, elle allait pouvoir le faire rapidement. Reposant la barre sur son socle, je prenais une nouvelle grande gorgée d'eau. Faisant craquer mes poignets et reprenant une respiration normale, je la regardais, en souriant.

- Bon, je sais ce que je vais faire. A moins de quinze minutes en bagnole d'ici, y'a une petite forêt. Et tu sais quoi? On va y aller. Comme ça, tu pourras t'occuper. J'vais m'occuper en attendant, mais au moins, comme ça, tu te feras pas chier. Et tant que tu resteras chez moi, on ira autant que tu voudras. Et si vraiment tu te fais chier, j't'emmène où tu veux. J'ai beau être très patiente, mais quand je reste aussi longtemps dans un endroit que je connais pas, je finis dans le même état que toi.

Elle devait encore penser que j'agissais comme une daronne. Mais j'aurais très bien pu lui dire d'aller se faire foutre et la laisser dans la merde. Ce qui n'était pas du tout mon genre. Si je pouvais éviter le fait qu'elle tourne en rond et finisse par péter un câble, autant le faire. Je rangeais les poids sur leur socle, avant d'enfiler mon tee shirt. - Allez, on bouge.

Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 14 avril 2018, 14:35:32
Le temps passait bien trop lentement dans cette salle de sport, et je devais faire appel à toute ma bonne volonté, à toute la patience qu’il m’était possible de rassembler pour ne pas sautiller sur place ou tourner en rond. Dans l’absolu, je n’avais pas réellement envie de faire du sport, ou du moins pas selon cette conception, il s’agissait simplement de suivre Lucie, essayer de m’intégrer à cette nouvelle vie. Autant dire, que ce n’était pas une franche réussite. Tout m'était trop étranger, et pas seulement physiquement, mais le concept même de certaines choses me semble si décalé, que ça me laissait complètement démunie.

Peut-être que c’était ce qu’on appelait un choc des cultures ? Quoiqu’il en soit, j’avais besoin d’air et rapidement. Une sorte de nausée bizarre commençait à me retourner l’estomac, et impossible d’empêcher mes jambes de gigoter nerveusement pendant que Lucie terminait son exercice. Au final, les distractions ou les loisirs terrestres, ou peu importe comment ils appellent ça, me mettaient davantage mal à l’aise plus qu’autre chose. C’était presque comme si je réclamai de reprendre le boulot.

« Ok, ok, comme tu veux. T’façon, j’sais pas vraiment où aller hein, je connais rien à cette ville. J’sais même pas ce qu’on fait pour s’occuper, alors termine et on verra bien. En attendant, j’vais t’attendre à la voiture. »

Lucie allait devoir probablement se changer avant de sortir, et je n’avais plus la patience de poireauter dans cette salle toute seule. Ma vie n’était pas en danger non plus, mais toute cette nouveauté, cette étrangeté me submergeait, me donnant envie de vomir comme un malaise persistant. Inspirant un grand coup pour cacher ce malaise, je me levai pour retourner vers la sortie, prenant à nouveau une large inspiration une fois les portes passées.

L’air était plutôt nauséabond dans ce monde, mais au moins, je me sentais mieux. Tout ça me gonflait. Cette frustration n’était pas dirigée contre cette ville à proprement parler, mais surtout contre moi-même. Je retrouvai la voiture de Lucie sur le parking, posant mon cul sur le capot en attendant, histoire de réfléchir plus posément. Cette vie, je l’avais voulu. Depuis un long moment, j’essayai de passer directement sur Terre parce que tout ça me semblait être la vie de luxe, la facilité, la technologie confortable.

*En fait, c’est pas aussi bien que je le pensais. Ou alors ça vient d’moi.*

J’avais clairement surestimé ma capacité à m’adapter à tout ça. La différence était telle entre mon ancienne vie et celle-ci, que j’avais l’impression d’être une bouteille à la mer larguée dans l’inconnu. Et surtout, toute seule. Je me grattai pensivement la tignasse, espérant que la nausée finisse par passer, en me demandant si je faisais vraiment bien de rester maintenant que l’enthousiasme de départ s’était estompé.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mardi 17 avril 2018, 18:22:50
J'avais plusieurs idées en tête. Si elle venait de Terra, autant y aller faire un tour. Je devais de toute manière y aller tôt ou tard, pour quelques petites bricoles personnelles. Autant l'y emmener quand j'aurais besoin d'aller faire un petit tour là-bas. A vrai dire, je ne faisais pas seulement ça pour elle, mais également pour moi. Mine de rien, je voulais un tant soi peu éviter qu'elle pète un câble sans prévenir. Je détestais être dans cet état, donc je pouvais tout à fait comprendre ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Du moins, si je ne me trompais pas sur l'interprétation de ses sentiments. Je pouvais lire dans l'esprit des gens, uniquement si j'arrivais à y entrer. Et lorsque j'y entrais, si je le voulais, je pouvais y faire des dégâts immenses. A vrai dire, on ne restait jamais indemne quand quelqu'un pénétrait notre esprit, même moi. Je savais parfaitement que j'y succomberais si j'y avais le droit.

J'allais me doucher et me changer rapidement avant de sortir. Faisant craquer les os de mon cou, de mes bras et de mes mains en même temps, je poussais un léger soupir de soulagement. Ma mère me mettrait sûrement des baffes si elle me voyait faire une chose pareille. Mais j'avais cette habitude depuis tellement longtemps qu'il allait être plus que difficile de m'en débarrasser. Je n'avais pas vraiment fini ma séance, mais là, j'avais une bonne raison. Maintenant, j'allais lui exposer mes idées. M'asseyant en face d'elle sur une barrière, je pris une cigarette dans mon paquet avant de l'allumer. Faisant de petits ronds de fumée, en veillant évidemment à ne pas lui souffler ma fumée dans la tronche, je pris la parole.

- J'ai quelques petites choses à faire sur Terra. Tu vas m'accompagner. Faudrait être clairement aveugle pour ne pas comprendre que tu penses ne pas être à ta place ici. Une fois qu'on sera là-bas, ça sera à toi de voir si tu restes avec moi ou si tu fais ta vie. L'un dans l'autre, de toute manière, je me démerderais. Maintenant c'est à toi de voir. Je ne vais pas te forcer à rester ici, puisque de toute manière, ça serait totalement contreproductif. C'est pas une bonne idée que tu restes ici contre ton gré. Donc, à toi de décider ce que tu veux faire.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le jeudi 19 avril 2018, 15:03:00
Mon déménagement sur Terre, ça a toujours été un projet lointain à mes yeux, quasiment impossible à réaliser. Et là, paf, ça m’était tombé dessus comme la misère sur le monde. Autant dire qu’il y avait de quoi être perturbé, changer complètement ma vie, ma façon de faire… Bref, ça fait complètement péter les plombs. C’est vrai quoi, en y réfléchissant plus posément maintenant que j’étais assise pénard sur le capot de la voiture de Lucie, je changeai non seulement de manière de vivre mais pire encore ! J’allai sur un nouveau monde, une nouvelle culture et carrément même une nouvelle époque.

Au final, rien ne m’était familier et tout m’était étranger. Le regard vide, je fixai mes pieds en entendu Lucie revenir de sa séance de sport en boite. Peut-être que j’exagérai. Ou du moins, c’était peut-être une simple passade, et j’étais simplement submergée par trop d’éléments neufs pour arriver à me poser. C’était l’occasion de toute une vie. Autant s’accrocher malgré tout, et rassembler toute ma résolution pour m’adapter.

*N’empêche, je me ferai bien de la vraie bouffe plutôt que la merde en paquet d’ici.*

Retourner brièvement sur Terra ? J’écoutai patiemment l’offre de Lucie, mais d’un côté, faire marcher arrière me semblait de moins en moins envisageable. Ou de plus en plus ? J’en sais rien en fin de compte, le tout était peut-être justement d’expérimenter en y bossant.

« J’en sais rien encore. Peut-être que c’est juste le choc de la nouveauté, mais bon, si tu connais Terra, j’suis sûre que tu piges pourquoi j’me sens totalement décalée ici. Mais bon, ma façon de vivre était pas top de l’autre côté alors… » Dis-je en haussant les épaules. « Alors, j’en sais rien. »

C’était peut-être simplement un objectif qu’il me manquait. Quelque chose de concret à faire. Certes, Lucie m’avait proposé un boulot, mais je ne savais ni combien de temps ça allait durer ni ce que j’allais réellement faire après. Et puis, inconsciemment, j’avais peut-être besoin d’un élément concret comme mon salaire… Une moyen de rassurer l’esprit en somme. Je me grattai la tignasse pensivement : jamais je ne m’étais autant pris la tête, et c’était une leçon à en tirer. Avoir un projet c’est bien, y croire c’est mieux et l’envisager encore mieux.

« Bah écoute… On y va, puis je verrai bien après… Au moins, j’ferai la guide, j’aurais plus l’impression de servir à quelque chose. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 21 avril 2018, 19:26:23
- Tu sais, y'a quand même des lieux à Terra que je connais. Mais pour le reste, j'te suivrais aveuglément, parce que j'ai vraiment pas envie de me perdre là-bas. Le pire, c'est que c'est l'un des seuls endroits où je peux totalement assumer ce que je suis. T'as pas idée, à quel point c'est chiant d'assumer d'être une sorcière aux côtés d'humains. Y'a ceux qui comprennent, et ceux qui veulent te voir sur le premier bûcher qu'ils croisent. J'me demande même si un jour, ces saletés d'êtres humains vont arrêter d'avoir peur de la sorcellerie, ou si on est condamnées à se cacher indéfiniment de ces abrutis trop obtus pour comprendre quelque chose qui est différent.

Je n'avais pas de haine envers eux. Mais je savais parfaitement ce qu'ils avaient pu faire aux pratiquantes de la sorcellerie, par le passé. Et l'être humain en était toujours capable. Je le savais au plus profond de mon être. Et par conséquent, je devais faire attention à ce que je faisais en public, bien évidemment. Si je m'amusais à pratiquer la sorcellerie en public, et notamment en présence d'humains, je ne savais pas comment cela allait se dérouler. Et je devais donc éviter ça le plus possible. Par conséquent, je devais cacher ma véritable nature. Alors que sur Terra, c'était tout le contraire. Là-bas, je pouvais clairement assumer ce que j'étais. Même si certaines personnes au boulot savaient que j'étais une sorcière, et me laissaient tranquille avec ça, ce n'était pas le cas de tous. Je devais donc faire en plus attention sur mon propre lieu de travail.

- Bon, allez, grimpe. On passe vite fait chez moi, j'prends deux trois trucs, et on se barre sur Terra. Ça fait plusieurs fois que je repousse, et maintenant que je t'ai sous la patte, ça me donne une excuse parfaite pour faire ce que je devais faire.

Roulant donc normalement jusque chez moi, je préparais dans mon esprit un plan. Je devais aller récupérer quelques petites choses sur Terra. Plusieurs choses qui me seraient très utiles. Comme par exemple des balles en argent, diverses munitions qui ne se trouvaient pas sur Terre, des ingrédients pour concocter certaines potions, voire même certaines tenues introuvables sur Terre. J'utilisais parfois Terra comme une sorte de magasin géant. Mais je n'y allais pas uniquement pour cela. Je devais également passer visiter certaines personnes. Un programme des plus basiques.

- J'vais y rester moins de trois jours personnellement. Après, ça sera à toi de voir ce que tu feras.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 23 avril 2018, 01:19:39
Tout le monde aime se balader sur Terra. Surtout les terriens en fin de compte, j’imagine qu’ils doivent considérer ça comme un tourisme amusant, un retour dans le passé et même dans la fantaisie. Pas étonnant que le commerce des passeurs se développe autant. Mais bon, d’un autre côté, ça me permet aussi de faire le mien quand il s’agit d’en pigeonner un bon nombre et je me demandais d’un coup si Lucie avait pu en faire les frais. C’est vrai quoi, peut-être pas directement, mais j’avais fourgué des bibelots dans tous les coins du pays, alors pourquoi pas…

« Ok, sorcière-sniper, mais j’te préviens, ce que je connais, c’est pas très reluisant. Alors prépare-toi à te ressortir tes sermons sur la justice et tout le blabla parce que si je te guide, ça sera dans le fond du caniveau. »

Et franchement, c’était peu dire. Des moments, lorsque j’étais déprimée ou que je n’avais juste rien à glander, je m’offrais une expédition dans les bas fonds histoire de voir jusqu’où la merde humaine pouvait s’étendre. Assez loin à mon avis. Quoiqu’il en soit, j’embarquais dans la voiture de Blanche-Neige et c’était reparti pour un tour de transport gerbant pour mon estomac. Au moins, elle roulait doucement. C’était difficile à le cacher, surtout quand mes jambes remuaient par réflexe, mais j’étais assez impatiente de refaire un tour sur Terra.

« J’verrai, j’ai pas encore décidé. Le truc c’est que comme j’disais, c’est la misère là où je vis… Bon peut-être que c’est juste une question d’habitude ici, rien m’empêche de vivre à l'ancienne quand j’aurais assez de sous. » Lâchais-je au bout d’un long moment.

Peut-être que je pourrais choisir ma propre baraque, ou du moins la manière de la construire, plutôt que ces grands machins tout droits et moches qu’on voyait partout. Sérieusement, qu’est-ce que c’était que ces grands immeubles tout lisses en forme de poteau ? Une bicoque en bord de mer sans trop de technologie serait peut-être l’idéal pour moi. Bref, histoire de ne pas poireauter toute seule, je descendis de la voiture une fois arrivées chez Lucie, et l’attendis à la porte d’entrée.

« Puisqu’on va là-bas, j’vais en profiter pour y récupérer des affaires. En attendant, j’laisse mes pompes et mes culottes chez toi si ça t’gêne pas, j’pense qu’on y repassera forcément. »

De toute façon, notre rencontre s’était tellement faite dans l’urgence que je n’avais absolument rien de personnel si ce n’est les fringues que je portais ce jour-là. Et mon sac avec l’essentiel pour passer de l’autre côté, objet que je récupérai au passage. Faisant le cent pas devant la porte, il m’était difficile de ne pas être impatiente de revoir ma vieille baraque pourrie, et quelque part, également fière de pouvoir un peu servir de guide. Autant renvoyer l’ascenseur quand quelqu’un nous  file un coup de main, non ?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 25 avril 2018, 17:06:43
- Le fond du caniveau ne m'impressionne plus, tu sais. J'en suis même habitué maintenant. Vu tout ce que je vois avec mon boulot, je me dis que ça va pas trop m'impressionner, je pense. Mais libre à toi de m'étonner. Et la justice est un concept subjectif. J'ai ma propre vision de la justice. Elle peut ne pas convenir aux autres, et c'est là toute la subtilité de la chose. Je ne suis pas si fermée d'esprit que ça, mais y'a des choses que je ne peux clairement pas accepter. C'est pour ça que je fais ce métier. C'est pour ça que tu penses que je suis une casse-couilles professionnelle. Et tu pourrais avoir raison dans un certain sens.

Une fois chez moi, je prenais quelques petites choses. Plusieurs paquets de clopes, mon 500, quelques munitions, et un petit sac pour mettre deux trois affaires. Une fois prête, je retournais dans ma voiture avec Alix, en me demandant comment tout cela allait bien pouvoir se passer. Je me posais d'ailleurs tout un tas de questions. Je ne savais clairement pas où elle allait m'amener, mais je lui faisais confiance. Après tout, elle connaissait l'endroit mieux que moi, même si j'y allais par moments. Je ne vivais pas là-bas, après tout. Ce ne serait vraiment pas pratique pour mon boulot. Déjà que lorsque j'allais sur Terra, j'y restais quand même plusieurs jours, alors si en plus je vivais là-bas et faire le trajet quotidiennement, cela n'allait pas du tout le faire.

- Bon, j'te propose une chose. Je vais d'abord acheter deux trois trucs sur Terra, et après tu m'emmènes absolument où tu veux. J'te fais confiance vu que tu connais mieux les lieux que moi. Après, si tu comptes rester, j't'emmenerais sur Terra autant que tu le voudras. Mais l'un dans l'autre, je te l'ai déjà dit, j'me démerderais, suivant ce que tu décideras. J'suis quand même quelqu'un capable d'adaptation suivant les choses. Ce n'était absolument pas une pique.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 28 avril 2018, 16:01:20
La vision de la moralité entre ces deux univers me semblait être séparé par un gouffre. Ou du moins sur Terre, la merde était recouverte par un joli rideau tout propre et tout beau, alors que là d’où je venais, tu l’as sous les yeux. Ça pue, c’est pas beau à voir ni à vivre. Enfin peu importe, si Lucie était décidée, c’était après tout, son propre problème et quant à moi, ça me permettrait surtout de récupérer mes affaires. D’un autre côté, je n’avais pas complètement renoncé à mon univers natal, si on peut parler comme ça, et cela même si je m’installai définitivement dans ce coin.

En tout cas, une fois la demoiselle pâlotte prête et chargée, je retournai m’installer dans cette foutu voiture, un truc qui n’allait pas du tout me manquer encore, et réfléchis brièvement à notre destination. Le choix fut vite fait. Il fallait traverser un portail, et le plus proche que je connaissais, ou du moins le plus accessible et moins fréquenté, se situait dans un coin qui allait pouvoir lui donner un avant-goût. Oh non, je ne le faisais pas exprès de lui indiquer les coins dégueulasses, mais je voulais surtout éviter de nous attirer des ennuis. La mafia emprunte aussi ce genre de passage pour son business.

« J’te montrerai les bons coins pour pas t’faire tondre, sans vouloir t’vexer, c’est mieux qu’acheter en tant que touriste. On va te repérer direct et te vendre n’importe quoi. » Lâchai-je sans méchanceté.

J’étais assez bien placée pour savoir qu’une personne comme Lucie débarquant au milieu d’un marché noir, c’était avec une étiquette marquée pigeon sur le front. Les gens comme nous les repéraient à dix kilomètres.

« Bon, on va à la décharge, celle un peu l’extérieur, tu vois où c’est ? On va prendre le portail dans le coin, c’est assez tranquille et tu risques moins de tomber sur des mafieux. »

Ce n’était pas réellement un manque de confiance. Mais si on croisait en sens inverse un convoi d’esclavagistes ou d’autres trafiquants de cochonneries… Eh bien, je n’étais pas certaine que Lucie puisse se tenir, et nous étions sur le territoire de ces gens-là, autant dire que sans préparation, ça pourrait très vite mal se terminer. Alors, hé, autant jouer la prudence et passer comme deux touristes.

« Le portail est à l’intérieur d’un espèce de conduit dont tout le monde se fiche, suffit de marcher dedans et on saura de l’autre côté. Par contre, si on croise un connard, t’excites pas et laisse-moi parler. Et te vexe pas si j’dis que t’es une cliente venant acheter des spécialités de Terra. »

Spécialités, spécialités… Pour ne pas dire des esclaves, du cul, de la magie et autres armes dont on pouvait facilement se procurer à Nexus plus qu’ailleurs. Je souris finement durant le trajet. Finalement, cette petite escapade allait sûrement se montrer distrayante.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 02 mai 2018, 15:37:36
- T'as pas peur aussi qu'on te prenne pour ma petite sœur ou quelque chose du style? Ça pourrait être marrant ceci dit.  Je réfléchissais à ce que je venais de dire.  Non, oublie ce que je viens de dire, c'est complètement débile. J'me demande même pourquoi je viens de sortir une connerie pareille. D'habitude, je réfléchis avant de parler, même si on ne dirait pas.

Il fallait vraiment que je surveille ce que je pouvais dire. Ce n'était pas dans mon habitude de sortir des conneries de ce style, même s'il m'arrivait de parfois mettre mon sérieux de côté. Je ne pouvais pas adopter un air sérieux en permanence, ce n'était tout simplement pas possible. Surtout dans certaines situations. Certaines situations exigeaient du sérieux, d'autres de la légèreté. Et je savais faire cette transition, lorsque je faisais attention. Je n'avais clairement pas envie de passer pour une frigide procédurière. Surtout que je ne l'étais absolument pas. Même si je respectais les procédures, la plupart du temps, il m'arrivait aussi parfois de passer outre ces dernières, lorsque, à mes yeux, la situation l'exigeait. Et dans ces cas-là, je savais mieux que quiconque couvrir mes arrières. Grâce à une chose en particulier, la paperasse administrative. Fastidieuse, mais elle pouvait sauver la vie.

Je menais donc Alix jusqu'à l'endroit qu'elle m'avait décrit plus tôt, et le trajet ne fut pas vraiment très long. Je connaissais cet endroit, et je pouvais même y aller les yeux fermés en conduisant, ce qui n'était bien sûr pas du tout conseillé pour pouvoir voir ce que je faisais. Mais une fois sur place, je me posais tout un tas de questions totalement stupides. Je retournais un instant dans ma voiture, prenant quelque chose sous le siège. Un Taurus 357, que je gardais en permanence dans ma voiture, au cas-où. Le planquant sur moi, je la suivais, et passais le portail avec elle. Je prenais toujours mes précautions, même en allant sur Terra. On ne savait pas sur qui ou sur quoi on pouvait tomber. Une fois de l'autre côté, je fis craquer les os de ma colonne vertébrale et de mes bras, et pris une longue inspiration.

- Bah putain, y'a rien qui change ici. J'en serais presque déçue. Bon, on fait quoi?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 08 mai 2018, 13:52:48
Le passage déboulait dans un quartier pauvre, relativement proche du port, qui m’avait déjà bien servi pour mes petites affaires. C’était pauvre, mais pas complètement miteux.  Du moins, quand on ne patauge pas dans la merde au milieu de la rue, je considère que c’est encore acceptable comme quartier. Passer un portail me faisait toujours gargouiller, comme si ce truc me réveillait l’appétit, et j’en étais à me gratter machinalement le ventre quand Lucie s’interrogeait sur le but de votre visite.

« On va faire un saut chez moi, prendre mes affaires et puis après, j’suppose qu’on ira faire tes achats. »

Ma vieille bicoque n’était plus très loin, une chance. J’ouvrai la marche, slalomant entre les maisons médiévales délabrés, brinquebalantes, et surtout les très gras tas d’ordures qu’on voyait un peu partout. On pouvait même y voir des clochards dessous la plupart du temps. L’avantage à cette heure de la journée, est qu’on ne croisait pas grand monde, la majorité étant soit ivre, soit en train de gratter quelques sous à droite ou à gauche.

Je pris la rue principale, histoire d’accéder au port plus rapidement, et d’éviter les pires coupe-gorges du coin. Lucie savait se défendre, mais je me doutais qu’elle avait dû ramener un pétard sur elle, et que ce n’était sans doute pas une arme discrète. En évitant quelques charrettes, un vendeur de cochonneries et un marin ivre, je parvins à la mener sans encombre dans les rues portuaires et de là, à retrouver ma bonne vieille baraque. Un taudis dont la gouttière avait encore fui, étant donné que l’eau avait encore dégouliné sur la fenêtre de l’étage.

« T’veux t’arrêter manger un truc ? » Dis-je en ouvrant la porte grinçante et franchement usée de l’entrée.

L’intérieur n’était pas plus reluisant que l’extérieur. Je n’avais pas eu le temps de ranger avant de partir, et divers sacs de marchandise trainaient sur le sol, en plus d’une bonne couche de poussière. Il y avait comme une odeur de moisie, ça ressemblait à du choux cuit, dont on n’arrivait jamais à se débarrasser dans ce genre de quartier.

« C’est pas le grand luxe comme chez toi, il y a des rats à la cave et des punaises un peu partout mais bon. J’ai pas les moyens de mieux. Sinon, j’ai un peu de bouffe et de l’alcool fort si t’aimes les trucs explosifs de Terra. »

Le plancher grinça sur notre passage, mais je me sentais déjà un peu plus chez moi que sur Terre. Les murs sentaient le vieux bois, les tapis et les canapés étaient miteux mais j’avais passé toute ma vie dans ce bon vieux taudis. Avec du bol, mes réserves de bouffe n’avaient pas été bouffé par les rats.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 13 mai 2018, 19:47:41
En voyant la baraque d'Alix, je ne peux m'empêcher de siffler d'étonnement. Elle m'avait prévenu plus tôt, comme quoi c'était suffisamment minable comme ça, mais je ne m'attendais clairement pas à ça. Je me demandais même comment on pouvait vivre dans un endroit pareil. Je considérais ma maison comme un espace tout à fait normal, mais je commençais à relativiser maintenant. Au fond de moi, je la plaignais. Et surtout, je comprenais enfin. Comment pouvait-elle supporter la transition aussi brutalement, surtout si elle était habituée à ce genre de choses depuis des années? J'aurais été dans la même situation qu'elle, je n'aurais jamais supporté le changement. Mais je n'avais pas vécu sa situation. Même si les sorcières ne vivaient pas dans le luxe durant leur enfance, je pensais m'en être correctement sortie, même étant donné mon enfance.

Je m'attardais sur le moindre détail me tombant sous les yeux. Je me demandais au fond de moi comment elle avait pu faire pour supporter ça. Mais comme elle le disait elle-même, elle n'avait pas eu les moyens pour avoir mieux. La réponse était toute trouvée. Elle n'avait pas pu faire autrement. Je me demandais même si elle allait pouvoir supporter la transition. Si cela se trouvait, elle allait vouloir rester ici. Beaucoup ne comprendraient pas ce choix, mais il était on ne peut plus logique. Si elle n'avait connu que ça durant des années, comment pourrais-je seulement la faire vivre autrement? Quand elle me proposa à manger et à boire, je réfléchissais intérieurement. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir ici? J'acceptais, en hochant de la tête, me demandant clairement ce qu'elle allait bien pouvoir me donner. En attendant, j'ouvrais la fenêtre, en espérant pouvoir aérer un tant soi peu. J'avais encore en tête la possibilité qu'on puisse améliorer, ne serait-ce qu'infiniment, ce genre de lieux. En vain.

M'asseyant sur le rebord de la fenêtre, la tête dehors, les jambes dedans, je m'allumais une clope en soupirant. J'aimais bien Terra, du moins, certains lieux sur Terra. J'en avais connu des bas-fonds, mais là, franchement, je la plaignais. Même si par moments, elle me tapait sur le système, je me disais qu'elle ne méritait tout simplement pas ça. Il y avait certaines personnes qui le méritaient, et je ne m'en cachais même pas, je l'assumais totalement. Mais elle, non.

- Maintenant, je comprends pourquoi tu me vois comme ça. J'expirais ma fumée dehors.  Avant, j'aurais voulu te sortir de la merde parce que je pensais que tu n'étais qu'une petite frappe paumée ou quelque chose du genre. Maintenant, c'est différent. Bordel, Alix, tu mérites autre chose que ça putain. J'ai les raisons en face de moi. Comment est-ce que tu veux que je te laisse ici?

Elle pouvait très bien mal le prendre, mais au moins, j'assumais totalement mes propos.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 26 mai 2018, 14:32:22
Cette maison était une épave. C’était un fait. Elle craquait, puait, s’effondrait par endroit, fuyait dans d’autres et était même visité par ces fichus rats. Difficile de faire pire pouvait-on penser, mais en fin de compte, ça me semblait tout à fait dans la moyenne quand on vivait dans un quartier pauvre de Nexus. Même une maison moyenne sur Terre ressemblait à un palace par rapport à ça, un peu comme la baraque à Lucie, autant dire qu’il y avait largement de quoi être perturbé de mon point de vue.

Quoiqu’il en soit, j’étais en train de me creuser la tête pour trouver quelque chose, un truc à picoler ou à bouffer pour Lucie, ce qui n’allait pas être simple. Je n’avais pas fait de réserves depuis un bout de temps, et mon absence de ces derniers jours n’avait qu’empirer la situation de ma cave. Les rats avaient même dû carrément se régaler avec tout ça. A force de farfouiller à droite et à gauche, je parvins à dénicher une bouteille de gnôle et une autre de jus de pomme correctement fermées.

« Bon, j’ai ça à boire… Du jus de pomme et de l’alcool, mais pour ce dernier, t’es pas obligé d’en boire. Pas sûr que ça t’file pas la gerbe. » Déclarai-je en posant les bouteilles sur la table près de la fenêtre.

Quelle misère. Quant à la bouffe, je n’avais plus rien de décent, ça devenait vraiment temps que je remplisse à nouveau mes placards. Quelques pommes rouges étaient encore potables, j’en pris donc une pour moi et l’autre pour mon invitée avant de prendre deux verres propres dans un tiroir. Croquant dans la pomme, je m’affalai dans une vieille chaise de paille qui grinça sous mon poids, et rempli presque aussitôt un verre entier de jus de fruit. La gnôle ne me disait rien, il était trop tôt pour avoir la gerbe ou m’évanouir dans le lit.

« Ouais, ça va, c’est crade, j’ai r’marqué. J’vais y réfléchir, peut-être que j’ferai un effort pour rester sur Terre, on verra… En attendant, faudrait que tu me dises ce dont t’as besoin d’acheter. »

Avalant ma boisson d’un trait rapide, je toussai un peu et me levai pour aller rassembler mes affaires. Je forçai la porte d’un placard pour sortir mon gros sac de voyage pleins de trous afin d’y empiler vêtements et accessoire divers. Ce serait davantage pratique en retournant sur Terre, ce dont j’avais bien l’intention de faire en fin de compte, même si c’était encore au stade inconscient, ça me paraissait improbable de laisser passer cette chance de changer de vie. Il me fallait juste un peu de temps, peut-être une journée, pour faire une croix sur mon ancienne vie.

« Enfile-toi ta picole et on y va. Si on a besoin d’aller au marché, faut y aller tôt avant que les meilleurs trucs soient partis. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le mercredi 30 mai 2018, 17:30:29
L'air de rien, je me disais qu'elle devait un peu exagérer la force de cette bouteille d'alcool. Mais je voulais en avoir le cœur net. Il fallait que je goûte pour savoir si je me trompais ou non. Par moments, je pensais avoir raison sur certaines choses, et lors de la mise en pratique, je me rendais compte que je m'étais plantée sur toute la ligne. Je pris donc un verre, inspectant l'aspect avant de le sentir. Rien que l'odeur m'indiquait que j'allais prendre cher, du moins, si je connectais deux neurones. Mais je décidais de passer outre l'avertissement olfactif, buvant ce verre cul-sec. Monumentale erreur. A peine le liquide dans ma gorge que les larmes me montaient aux yeux. Cette saloperie était d'une puissance... Je me demandais même comment on pouvait boire un truc pareil sans en subir les conséquences. Mais elle avait raison sur ce coup-là. Alors que j'essayais tant bien que mal d'aspirer de l'air pour atténuer le goût on ne peut plus désagréable que j'avais sur la langue, je pris deux grands verres de jus de pomme pour faire passer le tout. Prenant la pomme avec moi, je la laissais passer devant, et la suivait.

- J'ai besoin de quelques trucs, pas grand chose. Des balles en argent, deux trois petites feuilles toxiques si on les mangent directement, mais qui font une très bonne potion, et surtout, j'ai besoin d'acheter des fringues.

Je la suivais en mangeant ma pomme. De temps à autre, je jetais un œil autour de moi. Je me demandais comment on pouvait vivre dans des conditions pareilles. Au fond de moi, je savais très bien que je n'étais pas à plaindre, mais tout de même. Il y avait des choses que l'être humain pouvait supporter, et d'autres non. Par conséquent, je soupirais. Mais j'étais persuadée qu'il y avait ici des personnes qui le méritaient, par leurs actes passés. Je n'étais pas sûre qu'Alix fasse partie de cette catégorie, au final. Mais je pouvais me tromper. Cependant, j'espérais ne pas me trouver dans ce domaine. Je m'allumais également une clope. J'alternais donc taffes et bouchées de pomme, avant de jeter le trognon dans la première poubelle qui me tombait sous la main. Je me demandais combien j'allais dépenser aujourd'hui. Sans doute bien plus que ce que j'avais prévu, mais cela semblait logique ici. Certains articles présents sur Terra n'existaient tout simplement pas sur Terre, et le prix s'en ressentait.

- En vrai, j'aime bien venir ici, mais bordel, je pense que jamais de la vie je ne vivrais ici. A moins que je trouve le moyen d'améliorer tout ce merdier. Ceci dit, je sens que je vais me faire pigeonner, comme d'habitude. J'ai horreur de ça, mais j'ai pas envie de coller une bastos au premier commerçant que je croise. Je trouve qu'ils en jouent beaucoup trop.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le dimanche 24 juin 2018, 14:33:25
Cette gnôle, où est-ce que je l’avais acheté déjà ? Honnêtement, ça m’était sorti de la tête. Elle provenait probablement d’un marchand à la sauvette, à moins que je ne l’ai récupéré chez un paysan venu vendre sa bibine artisanal directement en ville. En tout cas, c’était le genre de boisson à gagner bizarrement en puissance lorsqu’on l’oubliait dans un coin de placard, et je n’avais même pas la moindre idée de la manière dont elle était fabriquée.

Au final, ce n’était bon qu’à vous brûler les entrailles ou au pire, à vous rendre malade. C’était bien pour ça que je préférai m’en tenir au jus de fruit, et à voir la tête à Lucie quand elle s’enfila une gorgée, je me félicitai de me décision. Autant se verser du métal liquide dans les boyaux. La pauvre, elle en pleurait presque et je lui tendis la bouteille de jus de pomme pour atténuer la piquette brûlante.

« Ah je t’avais prévenu, hein, ça doit être de l’eau de vie ou un truc artisanal presque pur. J’m’en souviens plus. Perso, j’en bois uniquement quand j’ai besoin de m’assommer jusqu’au lendemain. »

La liste de ces achats avaient l’air relativement simple, et je réfléchissais déjà aux quartiers où nous aurions besoin d’aller. Les fringues ce serait simple, il n’y aurait que l’embarras du choix et ce serait sans doute mieux d’y regarder en dernier. Quant au reste, je savais déjà dans quelles genre de boutiques particulières nous allions devoir trainer avant la fin de journée. Il valait mieux ne pas trainer.

En étouffant un bâillement, je me levai sans me presser, repris mon sac et remontai mon pantalon tombant faute de ceinture neuve. Un truc à acheter à l’occasion, tiens. Lucie sur mes talons, je fermai la porte par habitude, un souffle de vent aurait pu la faire tomber de toute manière, et l’entrainai dans les rues aussi crasses que sordides de mon magnifique quartier.

« T’inquiète, j’ai de bonnes adresses, aucun risque de te faire tondre tant que tu m’écoutes, chérie. » Dis-je en ricanant, sans oublier d’enjamber les cageots qui trainaient un peu partout.

Dire que l’endroit était pauvre, c’était un euphémisme. Un clochard à chaque tournant, des ordures et des caisses vides un peu partout, sans parler de cette odeur de pisse permanente. Heureusement, ce n’était qu’un quartier près du port, et il y avait peu de commerces dans le coin. Je l’entrainai vers le centre de Nexus, vers les abords du grand marché où on aurait davantage le choix de la marchandise.

Le trajet n’était pas long d’ailleurs, et à force d’emprunter les rues étroites aux maisons de bois et des briques, on commençait à voir une nette amélioration. Des baraques en pierres, de plus en plus propres, et un lointain brouhaha en provenance du grand marché. Mon objectif était de rester dans ces ruelles, car j’avais une excellente boutique où l’on trouvait à peu près tout ce que les aventuriers cherchaient de particulier. Herbes et balles comprises.

« Tu devrais finir ta clope, ça fait trop terrienne ici, déjà que je t’ai filé de la bibine pour avoir une bonne haleine du coin. Tu feras plus vrai comme ça. Tiens, la boutique est là. » Dis-je en désignant une vitrine devant nous.

L’endroit ne payait pas de mine, mais c’était le genre d’endroit où le propriétaire accumulait une impressionnante quantité de cochonneries. Si bien qu’on avait l’impression de pouvoir tout y trouver pourvu que l’on passe du temps à chercher dans les profondeurs des étals. J’ouvris la porte à Lucie, la laissant entrer dans l’endroit qui ressemblait ni plus ni moins qu’une brocante bordélique sur plusieurs étages.

« Après vous, m’dame. Va falloir chercher un peu mais on peut trouver des trucs étonnants ici. Après on ira chercher tes culottes. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 25 juin 2018, 20:43:39
Je terminais de cloper une fois devant la boutique, avant d'y rentrer. Je ne partais pas sur des a priori. Je connaissais quelque peu Terra, et je savais par conséquent qu'une fois dans un lieu, on pouvait trouver absolument de tout, sans même y penser. Ainsi, je commençais à regarder de tous les côtés, pour savoir si je pouvais trouver ce que je cherchais. Il m'était déjà arrivé, de trouver dans un lieu comme celui-là, des balles en argent, alors que le bâtiment ne ressemblait en rien à une armurerie. J'aimais beaucoup Terra pour cette raison. Le fait de pouvoir trouver de tout, n'importe où, n'importe quand, et ce pour n'importe quelle raison. Ce qui, pour quelqu'un comme moi, était d'une logique imparable, mais cela pouvait ne pas du tout paraître logique pour quelqu'un d'extérieur. Il fallait y être habitué.

En farfouillant à droite et à gauche, je trouvais par moments des baguettes, des accessoires pour faire de la magie, parfois des armes blanches. Mais pas le moindre petit bout de ferraille à mettre dans un flingue. Mais je ne désespérais pas. Je savais que c'était en ne cherchant pas une chose qu'on finissait par la trouver ici. Je partais donc dans l'optique de ne plus rien chercher ici, jusqu'au détour d'un présentoir, où étaient disposés plusieurs objets en métal. Coup de chance, il y avait plusieurs balles en argent, sur ce même présentoir. Un grand sourire se dessinait sur mes lèvres, alors que je m'empressais de toutes les prendre. Plus mon stock de balles en argent était important, mieux c'était. Il était hors de question que je puisse manquer de balles. Je ne savais jamais sur quoi ou sur qui je pouvais tomber à l'extérieur, par conséquent, je devais toujours en avoir sur moi. La chance était avec moi car en voulant tester le calibre de ces balles, ces dernières rentraient parfaitement dans mon arme. J'allais donc payer toutes les balles, y compris celle présente dans mon arme.

En sortant, j'étais toute contente. Une bonne chose de faite. Je devais aussi m'acheter des fringues, et je faisais confiance à Alix. Elle allait sûrement me montrer une bonne boutique. Prenant mon arme je sortis toutes les balles normales, les mettant dans une de mes poches, avant de les remplacer par les balles en argent que je venais d'acheter. Ceci fait, il reprit sa place, sous mon tee-shirt. J'avais envie de fumer une nouvelle clope, mais je devais me retenir. Sinon, j'étais persuadée que j'allais avoir le droit à des sermons. Et je n'étais pas là pour me faire enguirlander par une nana que j'étais de toute évidence censée surveiller.

- Bon trésor, maintenant que j'ai trouvé des balles en argent pour mon vieux pétard, je dois me trouver des fringues. Je te fais confiance pour me trouver une bonne boutique. Il me faut à la fois des robes, mais aussi une nouvelle combi. Tu dois pouvoir me trouver quelque chose comme ça, n'est-ce pas?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le samedi 30 juin 2018, 15:41:21
Cette boutique avait tout de même un gros souci. Elle était beaucoup trop remplie, c’était un bordel pour s’y retrouver, et on pouvait y dénicher des trucs vraiment utiles. Quand on est aussi fauché que moi, c’est un gros problème, puisque fatalement je découvrais toujours ce dont j’avais besoin une fois mes poches vides. Ce mois-ci était le pire de tous. Avec les imprévus de Lucie, je n’avais rien vendu, conclu aucun deal, si bien que je n’avais pas eu mes revenus mensuels.

De la vaisselle sympa, de quoi réparer ma porte, évidemment tout ça me passait sous le nez et me frustrait. J’aurais préféré m’épargner ça. Quoiqu’il en soit, Lucie avait l’air de trouver exactement ce qu’elle recherchait si je me fiais à son large sourire. Le temps qu’elle en termine avec son paiement, je sortis du magasin plutôt que rester là, bêtement, à baver devant ce que je ne pouvais pas me permettre de payer aujourd’hui. Dire que les trois quarts de mes fringues avaient des trous.

« Mouais, il y a le grand marché des tailleurs associés. J’suppose qu’on peut trouver à peu près tout et n’importe quoi, sauf peut-être de la lingerie fine comme sur Terre. »

Dommage, hein ? Je n’avais jamais porté ce genre de lingerie, c’était trop cher pour ma bourse, mais impossible de ne pas trouver ça sexy. Encore un truc totalement hors de ma portée pour l’instant. Quoique peut-être avec ce nouveau boulot, ça pouvait changer entre autre chose… Pensive à l’idée de pouvoir enfin m’acheter tout ce que je voulais, j’embarquai Lucie à travers des ruelles cette fois beaucoup plus propre.

On était à la bordure du marché de Nexus, et déjà, on était emmerdé par les marchands ambulants et les colporteurs. Des boutiques à la sauvette se battaient entre elles pour la meilleure place mais ce n’était pas ce qui m’intéressait. Sans m’occuper des emmerdeurs, j’emmenai Lucie en direction d’un grand hall, une sorte de marché couvert, dans un bâtiment appartenant à une alliance de divers tailleurs. Autant dire qu’on allait avoir le choix.

« V’là. Bon, c’est grand et il va falloir chercher mais on doit trouver un peu de tout et n’importe quoi. Te fais pas embobiner sur le type de tissu, ils essayent de monter les prix comme ça. » Dis-je en lui montrant les vêtements multicolores.

L’ensemble du hall était couvert d’étals, eux-mêmes recouverts de tas de vêtements pliés en tout genre. Peut-être qu’il y avait de la lingerie finalement. Mais honnêtement, je n’allais pas passer mon temps à fureter là-dedans pour la bonne et simple raison que je ne pouvais rien me payer. Le marché intérieur devait au moins faire la taille d’un entrepôt terrien, et un énorme brouhaha régnait là-dedans quand les négociations allaient bon train. C’était blindé de stand, et il fallait se faufiler un peu, mais au moins Lucie n’aurait que l’embarras du choix.

« Par contre, j’crois pas avoir vu de coins pour essayer les fringues. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 30 juin 2018, 19:41:12
Elle m'emmenais donc avec elle, ce qui me laissait le temps d'avoir une idée. Évidemment, il était hors de question que je lui en parle avant de pouvoir la mettre en pratique. Je savais ce que je voulais faire, mais si je lui expliquais ma façon de voir les choses avant de pouvoir réaliser ce que je voulais faire, elle allait sûrement mal le prendre et m'empêcher de le faire. Mais j'étais en position de force, même si j'étais chez elle. Pendant le trajet, j'écoutais avec attention ce qu'elle me disait, et je pensais également à quelques fringues que je voulais acheter. J'espérais sincèrement pouvoir trouver mon bonheur, mais je me rappelais que pour trouver quelque chose ici, il ne fallait pas chercher cette dernière. C'était comme si elle venait à vous de son plein gré. C'était quelque chose que je n'avais jamais vraiment compris.

- Ma chérie, tu sais, j'ai pas l'habitude de laisser deux trois petits vendeurs tenter de m'avoir sur des tissus de médiocre qualité. Je teste toujours tous les tissus avant d'acheter, je suis loin d'être conne.

J'avais même pour habitude, généralement, pour tester si un blouson vendu comme du cuir était réellement du cuir, de gratter la surface de ce dernier. Un faux cuir laissait toujours des résidus sur les ongles. Mais de toute manière, s'il n'y avait rien sur mes ongles, mon briquet restait mon plus fidèle allié dans ma quête de vérité. Le cuir ne brûlait tout simplement pas. Je cherchais d'abord un petit blouson, que je voulais impérativement en cuir. Pour ne pas perdre mon temps dans des tests inutiles. Sortant mon briquet, je passais sa flamme dans un endroit assez peu visible, afin de voir si cela était du vrai cuir. Évidemment, cela brûlait. J'en essayais un autre, qui cette fois, ne brûla pas. J'en voulais un bon prix, par conséquent, je négociais pour tirer le prix vers le bas. Il était hors de question que je laisse un vendeur tenter de m'avoir.

- 200. - Il est à 300 madame. - J'ai dis 200. - Je ne descendrais pas en dessous de 300. - Écoutes mon petit, tu tiens vraiment à ce que je te fasse coffrer parce que tu essaies d'enculer tes clients avec de la contrefaçon que tu vends pour des produits de luxe? - Vous savez que vous n'avez aucun pouvoir ici? Je me mis à ricaner. Visiblement, il ne savait pas qui j'étais. - Je t'en donne 200, c'est ça, ou une balle dans la tête si tu continues à faire le malin avec moi. J'avais un air tellement déterminé qu'il se mit à réfléchir avant d'accepter, de peur que je le fasse réellement. J'enfilais donc ce blouson après lui avoir filé sa thune. - Toujours négocier avec un pétard sur soi. Tu auras de toute manière toujours raison. Je tirais Alix par la main pour l'emmener sur le stand d'à côté. - Tu prends ce que tu veux. Considères ça comme une avance sur salaire. Si tu restes avec moi, il te faudra de meilleurs oripeaux. Il est hors de question que je te laisse avec des vêtements trop vieux.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mardi 03 juillet 2018, 13:36:20
Au milieu de toute cette débauche de tissus, j’avais quand même la sérieuse impression d’avoir une partie des regards braqués sur moi. Ok, c’est vrai, quelques-uns de ces marchands avaient probablement une dent contre moi, mais est-ce que c’était bien justifié ? Eh ça, je n’en avais pas la moindre idée. Après tout, j’avais baladé mes arnaques aux quatre coins de Nexus, vendu des conneries partout et entubé pas mal de gens, alors comment j’aurais pu me souvenir d’absolument tout ? Et en y regardant de plus prêt, la moitié des marchandises exposées ici étaient sûrement des faux alors je n'étais pas la seule à blâmer !

Quoiqu’il en soit, Lucie avait l’air de bien s’amuser. J’espérai seulement qu’elle n’allait pas créer une bagarre avec sa diplomatie alimentée aux balles de gros calibres, parce que si les tailleurs étaient rassemblés en alliance, c’était justement pour une question de sécurité. A savoir, des gros bras prêts à vous tomber dessus. Je jetai un coup d’œil anxieux vers les escaliers montant aux balustrades du hall, mais rien n’avait l’air de sortir de l’étage, ce qui était un bon signe.

*J’piquerai bien un ou deux trucs vite fait, mais j’sens qu’elle va me prendre le choux avec sa morale si j’fais ça…*

La tentation était tout de même très forte. Difficile de ne pas subtiliser un peu de fringue, surtout que c’était tout de même relativement facile pour moi avec cette foule. Je revins vers la négociante au gros revolver, Lucie en l’occurrence, qui venait justement de terminer son « marchandage ». Magnifique, tout en subtilité et discrétion. Je ne demandais pas mieux pour nous faire remarquer. Retenir un commentaire sarcastique fut plus difficile que je ne l’aurais cru, mais sa proposition m’aida au moins à tenir ma langue.

« Hmm… Bon bah, j’vais prendre ce froc pas cher, le haut là et… Tiens, il me faut des chaussettes et une paire de culottes, ce sera impec. » Dis-je en prenant les vêtements au fur et à mesure.

Tout ça n’était pas très cher. Je me voyais mal demander du luxe, de toute façon il n’y en avait pas, quand ce n’était pas mon argent et là ce n’était pas une question de scrupules. Lucie avait été simplement réglo avec moi, il n’y avait pas de raison que je l’entube. En tout cas pour l’instant, ça n’était pas nécessaire. Je récupérai donc les vêtements, sans trous quelle joie, et les fourrai dans mon sac pour le moment. Plus qu’à prier que ce soit bien à ma taille, mais au moins, j'aurais au moins une option de rechange qui ne soit pas des lambeaux.

« Et donc, il reste quoi à faire maintenant ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 12 juillet 2018, 18:52:23
J'attendais donc patiemment qu'elle fasse ses petites emplettes, tout en fumant une clope. Évidemment, elle prit ce qu'il y avait de moins cher. Il était clair qu'elle n'était pas habituée à avoir quelque chose de relativement coûteux sur le dos, et je ne pouvais pas la juger. Si j'avais vécu la même galère qu'elle, je ferais la même chose. Je pouvais donc tout à fait comprendre son point de vue, même si je n'avais jamais vécu de la sorte. Je la regardais choisir des vêtements, sans faire vraiment attention si tout cela était à sa taille. Je souriais en coin, car même si rien n'était à sa taille, je pouvais faire quelque chose pour elle. Il nous suffirait de faire un petit saut chez une consœur, et tout irait pour le mieux ensuite. Une sorcière spécialisée dans la couture, et qui pouvait rajuster des vêtements avec ses pouvoirs, sans utiliser le moindre instrument.

Je payais donc tout ce qu'elle venait de prendre et lui demandait donc de me suivre. Ma consœur n'habitait vraiment pas loin. De ce fait, nous n'allions pas mettre des plombes pour trouver sa baraque. Elle avait eu la très bonne idée d'habiter pas loin d'une zone commerciale. Le contraire aurait été l'une des pires imbécilités que j'aurais pu voir de ma vie. Sur le chemin, je faisais des ronds de fumée, en regardant de temps à autre derrière moi pour voir si Alix suivait toujours. Une manie que je gardais depuis mes débuts à l'armée. Je regardais tout le temps derrière moi pour savoir si mes hommes suivaient, et s'il n'en manquait pas un. Une fois arrivées sur place, je jetais mon mégot dans un caniveau et le vit s'éteindre instantanément. Frappant à la porte, je n'eus qu'à attendre moins de 4 secondes avant de la voir m'ouvrir la porte. Ne l'ayant pas vue depuis des mois, je la pris dans mes bras, et la serrai aussi fort que possible. Elle était habituée de toute manière, à ce que je ne contrôle pas ma force avec elle.

- Lyssandra, ma chérie, je suis contente de te voir. - Lucie, Lucie, Lucie.... Toujours aussi discrète à ce que je vois. Quel bon vent t'emmène? Je tapotais doucement la tête d'Alix. - Ma grande, j'ai cette petite chose sous le bras, je lui ai acheté des fringues, mais j'ai bien peur que tout ne soit pas à sa taille. Comme tu es une maîtresse du sur-mesure, tu vas bien pouvoir me rattraper ça, non? Elle me regarda avant de regarder longuement Alix, en souriant. - Ma petite, je ne sais pas ce que tu fais avec cette tarée, mais si tu lui fais confiance, tu t'en feras une très bonne alliée. Lucie, j'veux bien te faire ça, en échange de ce que tu as fait pour moi par le passé.

Elle amenait donc Alix avec elle pour faire en sorte de mettre tous ces vêtements à sa taille. Cela n'allait pas prendre longtemps, de ce fait, je me contentais simplement de m'asseoir dans le canapé en attendant.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 18 juillet 2018, 14:54:06
Le bon sens aurait voulu que je me serve largement. Que je profite du fric de Lucie pour m’acheter un énorme tas de fringues dont j’avais, de toute façon, vraiment besoin. Mais merde, je n’allais pas faire la connasse. Je pris donc un vêtement de chaque, une veste, une chemise, un ensemble de sous-vêtements et un pantalon, même si ça me démangeait de dévaliser les étalages. Avec tout ça, je pourrais sans doute avoir deux ensembles complets, peut-être même trois avec un bon coup de bol.

Pas une minute pour respirer, ni même pour regarder mes achats d’un peu plus près, que Lucie a une nouvelle idée derrière la tête. A croire qu’elle connait bien mieux Nexus que je ne l’aurais cru. Quoiqu’il en soit, elle m’entraine dans les ruelles sans autre forme d’explication, si ce n’est une demande, presque un ordre de la suivre. Moi qui déteste l’autorité. J’ai carrément l’impression d’être surveillé le long du trajet, mais j’avance malgré tout, en bougonnant tout de même.

« C’est quoi cet endroit ?... » Marmonnai-je devant la porte d’une boutique.

Heureusement que je n’attendais aucune réponse. La porte s’ouvre à la volée, et une autre femme apparait, puis disparait tout aussi rapidement dans les bras de Lucie. J’ai l’impression d’être exclue de quelque chose. En tout cas, je n’aime guère la manière dont la tournure que prend la conversation, en particulier parce que j’ai le vif sentiment d’être prise pour une potiche.

« Hé, ça ira les compliments là ?... La chose, la tarée, c’est super plaisant. »

Et ça ricane. Je souffle, je râle, je ronchonne, mais je me décide à suivre l’amie de Lucie dans l’arrière-boutique pour ajuster mes vêtements. Puisqu’il s’agit de ça visiblement. Dans une pièce à part, conformément à sa demande, je me change pour enfiler mes nouveaux vêtements qui sont trop grands, ou trop petits. Bon, je n’ai pas bien regardé, et alors ?

Je reste stoïque pendant qu’elle s’affaire. Difficile à dire comment cette Lyssandra s’y prend, mais je sens mes vêtements rapetisser ou bien s’agrandir. Peut-être même un peu trop serré au niveau de l’entrejambe, ce dont je lui fais discrètement la remarque. Elle rit et fait les ajustements nécessaires. Au moins c’est efficace, et je reviens dans la pièce où patiente Lucie, fraiche et ajustée à mes nouvelles fringues. Sans trous celles-ci.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le lundi 23 juillet 2018, 18:33:57
Bordel que ce canapé était confortable. Un endroit parfait pour une féroce partie de jambes en l'air. Mais j'aurais pu très bien m'endormir dessus tellement il était confortable. Néanmoins, cela ne servirait à rien, puisque je ne dormirais pas vraiment. Lyssandra n'était pas du genre à traîner en besogne. Elle pouvait ajuster des dizaines de vêtements en seulement quelques minutes. Elle avait un véritable don, que je lui enviais souvent. Mais comme je n'étais pas dans le même domaine qu'elle, il ne me servirait pas vraiment. Mes pouvoirs me suffisaient largement, même si, je devais l'avouer, je rêvais secrètement d'être bien plus puissante que je ne l'étais actuellement. Car une véritable sorcière n'était jamais réellement satisfaite de sa puissance. Certaines passaient même toute leur vie dans la quête d'un plus grand pouvoir. Du moins, c'était ainsi que je voyais les choses. J'étais donc confortablement installée dans un bon canapé, et je patientais, tranquillement. Cela n'allait pas vraiment durer très longtemps.

En voyant Alix revenir avec des fringues parfaitement à sa taille, je souriais. Lyssandra était géniale. Même quand elle faisait les choses rapidement, elle s'arrangeait toujours pour que ce soit bien fait. Je ne savais pas vraiment comment elle fonctionnait, mais elle savait parfaitement à quel point je l'admirais pour le travail qu'elle fournissait en permanence. Et, comme d'habitude, je la complimentais sur son travail, toujours bien fait. Alix avait surtout choisi des fringues assez jolies. Si tel n'avait pas été le cas, je l'aurais une nouvelle fois traînée en plein milieu du marché pour qu'elle choisisse avec plus de parcimonie cette fois. Je pouvais très bien lui acheter des fringues, sans aucun problème, mais il fallait tout de même qu'elle soit présentable, même si je trouvais qu'elle prenait les vêtements les moins chers possible. Mais je n'allais pas lui en tenir rigueur.

Je restais donc quelques minutes de plus, pour parler de choses sans réelles importance avec Lyssandra. Je l'aimais beaucoup, et elle le savait très bien. Je savais surtout que je pouvais compter sur elle en permanence, surtout en cas de coup dur. Si jamais il m'arrivait un pépin, je pouvais d'office compter sur elle. Un véritable amour. Après cette discussion fort passionnante, je la remerciais une nouvelle fois avant de quitter sa maison avec Alix, en souriant. Je tapotais doucement la tête d'Alix, aussi doucement que possible, pour ne pas la froisser ou quelque chose de ce genre-là.

- Bon, au moins maintenant, t'es bien fringuée, et en plus c'est joli. Moi, j'ai tout ce qu'il me faut pour le moment. Tu veux faire quelque chose d'autre en particulier?
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 01 août 2018, 22:12:10
Ces nouveaux vêtements me semblaient bizarres. Cette impression ne cessait de me tarauder pendant que Lucie papotait avec sa copine, tandis que je glandai sur le canapé. Je tâtai avec perplexité ce pantalon neuf, cette veste impeccable, ses chaussettes douillettes et l’évidence me frappa aussitôt. Alix, t’es vraiment débile parfois. En fin de compte, c’était tout simplement la première fois de ma vie que je portais des fringues complètement neuves, et à ma taille qui plus est.

Celles-ci n’avaient pas de trous, elles n’étaient pas trop grandes, elles étaient propres et n’avaient pas été reprisées cinquante fois dans l’année. C’est donc ça la sensation du tissu neuf, pensai-je. C’en devenait presque fascinant, mais c’était surtout bien plus confortable, au point que j’avais l’impression d’avoir le cul bercé par un édredon. Mieux valait ne pas le raconter à Lucie, j’allais passer pour une imbécile à réagir ainsi. Quoiqu’il en soit, sa grande discussion sembla terminé, et nous sortîmes peu après, cette grande perche me flattant encore la tête. Ce geste devenait une habitude bizarre. Ou alors, je trouvais absolument tout bizarre.

« Bah j’ai encore faim. Tiens, j’vais te montrer une taverne pas dégueulasse niveau menu, et d’habitude c’est dans mes moyens. »

En l’occurrence, mes moyens à présent étaient réduits à zéro. Mais curieusement, je l’avais complètement oublié, mon esprit trop occupée à retourner une pensée encore plus stupide que les précédentes. Avais-je vraiment l’air jolie dans ces fringues ? Non, ce n’était pas exactement ce dont Lucie parlait, elle ne pouvait que parler des vêtements en soi, l’inverse n’était pas possible. Je n'avais jamais été coquette, et alors l'idée que je puisse être sexy ne m'avait encore moins traversé la caboche.

Bref. Je me concentrai sur la route à suivre, emmenant à nouveau Lucie dans les méandres des ruelles, vers une petite auberge du coin. Pas cossu, et elle ne brillait pas non plus pour le luxe, mais la cuisine était vraiment super. Du moins, pour moi qui était habituée des conserves. Au détour d’une rue un peu crade, je retrouvai la vieille façade médiévale, avec sa vitrine proprette et ses pots de fleurs démodés accrochés au balcon. La vielle porte en bois grinça comme d’habitude quand nous entrâmes.

« Tiens, d’habitude j’me cale au fond là-bas. » Dis-je en indiquant à Lucie une banquette moelleuse au fond de la pièce, avec sa table lisse et spacieuse.

La décoration était franchement moche, mais c’était sûrement au goût de l’ex mercenaire qui gérait la boutique, avec ces vieux tableaux de chasse tâchés par le temps et les chopes de bières accrochées au mur. Et cette odeur de tripot un peu lourde qui vous plombe les paupières, ça me rappelait des souvenirs. Autrement dit, on venait rarement m’emmerder ici. Comme toujours, je me vautrai sur la banquette, bien contente de m’offrir un vrai repas plutôt qu’une simple pomme et un jus de chaussettes sorti de ma cave.

« C’est pas mal non ? Bon, c’est pas le grand luxe des machins sur Terre mais bon… Ils font des steak pas mal si ça te branche. Puis c’est tranquille ici, pas trop de monde. » Et aujourd’hui n’échappait pas à la règle, car mis à part les piliers de bar, le reste de la salle était désert.
« En fait, j’venais aussi pour régler des affaires discrètes, et souvent les gens viennent ici pour faire des galipettes à l’étage. Ah par contre, j’te conseille de faire gaffe à l’alcool, c’est un peu le même genre de piquette chez moi. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 02 août 2018, 21:45:23
Je me mis donc à suivre Alix lorsqu'elle proposa d'aller bouffer quelque part. J'étais persuadée que j'allais encore me prendre une remarque, due au fait que je mangeais rapidement. Très rapidement. Toute personne me voyant manger me faisait toujours la même remarque. Celle de manger moins vite car autrement, je pouvais m'étouffer. Mais cela faisait des siècles que je mangeais ainsi, et je ne m'étais jamais étouffée. Je savais très bien ce que je faisais, et si j'avais eu le moindre doute, je n'aurais jamais fait une chose pareille. J'étais par moments totalement stupide, j'étais même la première à le dire, mais il ne fallait surtout pas m'infantiliser non plus. Cela ne pouvait qu'attirer des problèmes à la personne qui faisait une telle chose. Je ne supportais pas que l'on puisse m'infantiliser, même lorsqu'il s'agissait de ma propre famille. Ce qui était paradoxal, puisque j'agissais comme une seconde mère avec mes hommes. Mais je n'avais jamais prétendu être quelqu'un de totalement cohérent.

Une fois sur place, je ne pouvais que constater que la décoration était d'un goût des plus douteux. Mais j'avais toujours à l'esprit qu'une gargote, aussi minable soit-elle, pouvait être pleine de surprises. Je connaissais quelques bonnes adresses sur Terra, et je savais surtout que Terra était une zone pleine de surprises. Je m'étais même surprise à rentrer dans un restaurant des plus miteux, où j'ai pu trouver de la très bonne nourriture. Me jetant sur la banquette où Alix avait prit place, je jetais un coup d'œil autour de moi. Vraiment, je n'étais pas du tout fan de la configuration des lieux, mais je devais faire abstraction, et laisser sa chance à cet établissement. Je notais aussi de ne pas toucher à la moindre goutte d'alcool ici. L'expérience chez Alix m'avait suffi, pourtant, je n'étais pas du genre à ne pas tenir l'alcool, bien au contraire. Je pouvais facilement boire une bouteille d'absinthe pure sans ressentir le moindre effet.

- J'ai déjà vu franchement pire comme déco, mais au moins, la bouffe était bonne. Donc, je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas la même chose ici. Je réfléchissais à ce que je pouvais bien manger. Je n'avais pas vraiment d'idées en tête, et sans la carte, je ne pouvais pas vraiment deviner ce qu'ils pouvaient bien faire ici. - Ah, c'est à la fois un restaurant et un bordel... Intéressant ça. J'en ai déjà vu faire ça, même sur Terre. Au moins, ici, je ne suis pas dépaysée.

Je ricanais car il m'était déjà arrivée de faire quelque chose comme cela, sous couverture, bien évidemment. Pour trouver mes informations, tous les moyens étaient bons. Je faisais bien évidemment attention à ne pas sur-utiliser mon pouvoir pour lire dans les pensées. Alors si je pouvais obtenir des informations, en faisant une chose que j'aimais beaucoup, c'était tout bénéf à mes yeux. Mais encore fallait-il tomber sur quelqu'un aimant les personnes comme moi.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le mercredi 08 août 2018, 01:03:29
Mon estomac gargouillait déjà à l’idée du festin qui m’attendait. J’allais me faire péter le bide, c’était certain, même si j’espérai que Lucie ne rechigne pas trop au moment de payer la note. Les repas ici n’étaient pas vraiment coûteux, mais je ne lui avais toujours pas avoué que malgré mon invitation, je n’avais pas du tout de quoi couvrir les frais.  En attendant, la moindre des choses était de la conseiller.

Madame, habituée aux restaurants chics terriens, semblait tout à fait perdue sur la manière de commander en ces lieux. Ce qui n’avait rien d’étonnant puisqu’on ne voyait aucun menu, et qu’en bonne boutique de bas-fonds, il fallait être un habitué pour en comprendre le fonctionnement. En l’occurrence, passer la commande au bar, et non attendre un quelconque service. Mais qu’allais-je pouvoir demander à Lucie ? La cuisine exotique de Nexus était sans doute prématurée après sa découverte de l’alcool de ma cave.

« Bon, j’vais commander pour toi. T’inquiète, j’te prends un truc pas trop différent de la bouffe sur Terre. » Déclarai-je en me levant pour aller au comptoir.

Ce pantalon neuf me faisait un effet très étrange. Etait-ce la sensation du tissu neuf, ou bien ce truc me moulait réellement beaucoup ? J’avais l’impression d’avoir limite le fessier à l’air. Ou bien était-ce un coup de la tailleuse bizarre de Lucie ? Quoiqu’il en soit, je demandais au patron un steak à point classique avec des patates au four pour mon invitée. Quant à moi, j’optai pour un Wazagui, une sorte de poulpe typique de la côte de Nexus avec des petits légumes.

Ici, on ne devait pas s’attendre à être servi à table. Je restai ainsi au bar à patienter, essayant vainement de me persuader que ce pantalon ne moulait pas mon fessier. En vain. Je réceptionnai les deux grandes assiettes pour rappliquer à notre table, distribuant le plat désespérément classique devant Lucie. En revanche, mon poulpe avait une belle couleur mauve au milieu des petits oignons, mais c’était sans doute trop exotique pour une terrienne.

« Tu veux goûter ? Ça a l’air bizarre comme ça, mais c’est super bon, et il parait que c’est bon pour la forme. »

L’endurance, la bonne mine ou les performances au pieu. On attribuait un peu tout et n’importe quoi à ce plat, mais peu m’importait en réalité, car j’adorais vraiment ce croquant et ce goût acidulé. Ce qui était sans doute très bizarre pour un terrien. Je mordis dans un tentacule avec appétit, l’aspirant comme une spaghetti, vraiment ravie de pouvoir enfin en manger à nouveau. Après les derniers jours éprouvant, je méritai bien ça !
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 23 août 2018, 23:53:39
Au final, Alix commanda pour moi. Je n'allais pas vraiment me plaindre, je n'étais pas vraiment habituée à ce genre de lieux. Et comme elle vivait ici depuis longtemps, j'allais tout de même lui faire confiance. Si je ne lui faisais pas confiance, je n'avais strictement rien à faire ici. Le lieu n'était pas si top, mais j'allais tout de même jeter un coup d'œil à la bouffe. Je n'étais pas ici pour me délecter de la décoration, mais pour manger. Une fois mon assiette devant moi, je commençais à manger, rapidement, comme à mon habitude. Je ne savais pas manger lentement. Je mangeais certes très vite, mais je faisais tout de même attention. Il était hors de question que je commence à m'étouffer pour si peu. J'aurais de toute manière fini avant elle, car je ne comprenais tout simplement pas comment on pouvait manger ce genre de choses. Je ne trouvais pas cela fondamentalement mauvais, mais la texture me gênait un peu parfois. Je refusais donc poliment, car à mon sens, il valait mieux ne rien mélanger.

- Je ne mélange en aucun cas la viande et le poulpe. Je ne supporte pas ce genre de choses. Mais c'est gentiment demandé.

Après quelques bouchées, j'en avais terminé. C'était même assez bon d'ailleurs. Généralement, quand quelque chose était plutôt bon, je mangeais bien plus vite que lorsque je n'aimais pas un aliment. J'attendais donc patiemment qu'elle ai fini sa propre assiette. Je n'allais tout de même pas la laisser toute seule pour aller vagabonder dans cette gargote. Je n'allais tout de même pas lui demander de se dépêcher. Ce n'était clairement pas dans ma nature. M'étendant donc sur la banquette, je jouais lentement avec mes doigts. Je ne savais pas vraiment quoi faire, mais au moins, cela me ferait passer le temps. Au moins, ici la décoration était dégueulasse, alors que la bouffe était hautement correcte. C'était l'une des raisons principales pour lesquelles on ne devait jamais juger un établissement sur l'image qu'il donnait. Surtout sur Terra.

- Au final, j'peux vraiment tirer quelque chose de toi. Tu choisis bien tes fringues, tu choisis bien à bouffer, tu sais te servir de tes dix doigts, t'es pas trop cruche avec une arme entre les mains... Avec un peu d'entraînement, j'peux vraiment faire quelque chose de toi. Après c'est à toi de voir si tu veux faire des efforts dans cette voie-là ou non. J'te laisse le choix.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le vendredi 24 août 2018, 19:24:18
La nourriture de Terra avait ses spécificités, bien différentes de la Terre, et j’aurais parié gros que Lucie était trop classique pour goûter mon plat. Du poulpe mauve de première qualité pourtant. Je savourai ce grand classique du coin à petite bouchées, parce que c’était tout de même long à mâcher, et rajoutait du poivre de temps à autre. Cette auberge m’avait tout de même un peu manqué.

Ah, les bonnes affaires que j’avais signé ici. Des contrats juteux souvent, car la bonne bouffe et l’alcool ont tendance à mettre les gens bien à l’aise. Sans parler des quelques parties de baise à l’étage, moins souvent, mais toujours mémorables. Lucie se goinfrait toujours aussi vite. Je pourrais me risquer à la comparer à un aspirateur, mais ce serait sans doute vexant, si bien que je mangeai mon plat dans mon coin. En silence, et paisiblement.

« Meh, t’as tort. On savoure mieux Nexus quand on a goûté aux trucs exotiques. »

Au moins, Lucie ne se plaignait pas de la bouffe. Moi j’avais toujours trouvé ce taudis très correcte à ce niveau, et je craignais qu’elle ne trouve quelque chose à redire. Après tout, c’était probablement loin des luxueux restaurants terrestres. Je terminais mon plat avec pour seul regret, le manque d’alcool. Mais nous étions en milieu de journée, et je n’avais pas envie qu’elle me fasse la leçon là-dessus.

Je repoussai mon assiette vide en réfléchissant à la proposition de Lucie. Vrai que je n’avais pas été très à l’aise sur Terre, mais c’était probablement une question de s’habituer à l’environnement, prendre des repères. C’était une bonne situation qu’elle me proposait, tout ce dont j’avais rêvé. Ce serait réellement idiot de ma part d’abandonner mes rêves pour un peu de mal du pays, où d’ailleurs, rien ne m’empêchait de revenir de temps en temps.

« D’accord, j’viens bosser avec toi. C’est juste un coup de moue. » Dis-je posant mes pieds sur la table. « Faut le temps de m’habituer au luxe et à bosser honnêtement, mais ça d’vrait aller. »

Le côté honnête allait certainement être le plus dur à suivre pour moi. Mais qu’importe, je ferai un effort, et c’était bien peu à subir en comparaison de ma vie dans une maison délabrée, pleine de rats et sans le sou. Un seul problème demeurait. Je me grattai la tignasse, réajustant nerveusement mon pantalon en regardant Lucie.

« Par contre, j’ai pas d’quoi payer le repas. Ça t’gêne d’allonger à ma place ? Parce que sinon, faut payer en nature, et j’y tiens pas trop. »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le dimanche 26 août 2018, 22:31:18
Je souriais. A mon sens, elle suivait la voie de la raison. Elle aurait très bien pu me dire d'aller me faire foutre, ce que j'aurais pu comprendre, mais non. Et si elle faisait du bon boulot, elle n'allait pas le regretter. Je n'étais pas du genre à laisser de côté ceux qui bossaient bien pour moi. Mes hommes les plus méritants s'en sortaient même très bien. J'avais pour habitude d'ajouter à leur salaire des primes de mérite. Tout cela pour les motiver à faire de mon unité l'une des meilleures qui existe. Et ils savaient comment me remercier après. Plus je les récompensais, mieux ils travaillaient par la suite. Un cercle vertueux où tout le monde était gagnant. En l'entendant me demander si je pouvais lui avancer de la thune, je ricanais, avant de me redresser. J'étais persuadée qu'elle allait me faire ce coup-là, et je ne m'étais pas trompé. De toute manière, cela ne me dérangeait pas du tout.

- J'veux bien faire ça. Mais bon va falloir que tu me rembourses à un moment donné. Et vu ce que t'as été capable de faire, je pense te demander une petite compensation... Pas du tout financière.

Je ricanais encore plus. Elle devait sûrement savoir de quoi je voulais parler. Et mine de rien, j'étais assez fière de moi pour le coup. Je n'allais tout de même pas lui demander de me rembourser de manière financière pour si peu. Cela n'était clairement ni poli ni fair play, et de toute évidence, je détestais demander de l'argent aux autres. Surtout, j'avais un train de vie bien supérieur au sien, donc je pouvais me permettre ce genre de choses, après tout. En y repensant, j'allais sûrement devoir faire ce genre de choses pendant un certain temps, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. J'allais donc payer ce que nous venions de manger, avant de revenir vers elle, me vautrant une nouvelle fois dans la banquette. J'allais aussi devoir la garder chez moi pendant quelques temps, mais si je ne voulais pas, je n'allais en aucun cas le lui proposer. Je ne proposais jamais de choses que je ne voulais pas, au fond.

- Dans ce cas, je vais te garder un peu chez moi, histoire que tu gagnes suffisamment de thunes pour t'établir quelque part. T'en fais pas, je serais pas trop chiante.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 27 août 2018, 15:21:33
Avec le recul, cette décision finale était vraiment la bonne, en tout cas, la plus logique dans ma situation. Quelques efforts seraient à fournir pour m’adapter à cette nouvelle vie, plus terrestre, mais rien d’insurmontable en fin de compte. Quoiqu’il en soit, à en croire ce sourire inhabituel, Lucie avait l’air ravie de ma décision. Après tout, elle s’était montrée fidèle à ces promesses, et ce malgré mes nombreuses hésitations depuis notre rencontre accidentel. Je finirai presque par la croire attaché à moi.

A mon grand soulagement, le coup de l’addition ne la mit même pas en rogne contre moi, et je n’eus même pas droit à la moindre tirade moralisatrice. Bien au contraire, Lucie me surprit. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce coup-ci, je ne m’y attendais pas du tout. Est-ce qu’elle était en train de me suggérer de la payer en nature ? Moi qui l’estimais peu portée sur le cul, voilà que je venais de me faire complètement avoir.

« Ah… Ok. » Lâchai-je, bêtement surprise.

Honnêtement, ça ne me dérangeait pas du tout. Je me trouvais simplement prise de court, et en la regardant s’en aller payer au comptoir, je ressentis même une pointe d’excitation. Au moins, la dernière fois ne lui avait pas laissé une mauvaise impression pour que Lucie me demande ce genre de paiement coquin. Sauf si j’étais complètement à côté de la plaque, ce qui n’aurait pas été une première.

« Non mais ça m’va. C’est un vrai palace pour moi chez toi, faut juste que je m’habitude au changement de vie, alors t’étonnes pas si j’ai l’air paumé de temps en temps. »

La technologie terrienne représentait surtout une grande inconnue pour moi, et j’allais sans doute être complètement ridicule pendant un bon moment. Sans parler de la lecture et l’écriture. Je chassai mes pensées à ce propos. Désormais, j’aurais tout le temps d’y songer, et en fin de compte, la présence de Lucie pour me guider me réconfortait. Avec un léger sourire, je me tournai vers la concernée, vautrée sur le banquette, et revint à des questions plus amusantes.

« Donc, j’dois payer l’addition comment au juste ? Ah et, puisqu’on en est à parler fric, j’devrais sûrement payer un loyer aussi…  »

La salle de l’auberge étant vide à cette heure, je vins me glisser contre Lucie sur la banquette, et avec un sourire malicieux, ma main glissa lentement le long de sa jambe. Une telle offre, il ne fallait pas me le dire deux fois !

« Parce que si j’ai bien capté l’allusion, j’peux payer un loyer de la même manière… Et je respecte mon engagement, juré ! » Lui glissai-je en caressant le haut de sa cuisse.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 08 septembre 2018, 20:55:59
En la voyant me demander si elle devait me payer un loyer, je ne pus m'empêcher de ricaner ouvertement. Elle ne pouvait pas le savoir, bien évidemment, donc je n'allais pas lui en tenir rigueur. J'étais propriétaire de ma baraque depuis pas mal de temps déjà. Je n'allais pas m'en vanter, ce serait on ne peut plus puérile, surtout envers elle. Vu comment je l'ai ramassé il y a quelques jours, le concept même de propriété foncière devait être quelque chose qui lui passait au dessus de la tête, ou même qu'elle ne connaissait pas. Mais il était vrai que je n'étais pas à plaindre, que ce soit financièrement ou avec la maison que j'avais. Lui tapotant donc doucement la tête, je réfléchissais à une réponse un tant soi peu intelligente à lui donner. Car il était hors de question de commencer à lui dire de la merde sous prétexte qu'elle ne savait pas de quoi elle parlait. Du moins, je voyais les choses comme ça.

- Chaton, ça fait plus de 100 ans que je suis proprio de cette baraque. Ça fait depuis belle lurette que je ne paie plus le moindre loyer dessus. Alors je ne vais pas commencer à te faire raquer alors que je n'ai strictement rien à payer.  Je ricanais en lui tapotant doucement la tête. - Ceci dit, si tu tiens à me payer un loyer de cette manière, je ne vais pas commencer à te l'interdire. Bien au contraire, je serais même disposée à te laisser payer autant que tu le voudrais.

Je n'allais tout de même pas lui ordonner d'oublier cette idée, alors que je savais très bien, au fond de moi, qu'elle venait d'avoir une très bonne idée, et que je n'allais clairement pas le regretter. Mais tout dépendait de ce qu'elle entendait par payer. Soit elle évoquait le futur et dans quel cas j'allais devoir attendre, soit elle évoquait l'instant présent, ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde, même si pour moi, ce n'était pas l'un des meilleurs choix de lieux pour ceci. Mais je n'allais tout de même pas lui faire la réflexion sur un tel choix. Ceci dit, je ne savais pas vraiment ce qu'elle sous-entendait à l'instant présent. Le moyen le plus simple de savoir serait de pénétrer son esprit, cependant, je n'avais guère envie d'en faire un légume pour les prochaines heures. Donc, j'allais devoir la jouer fine.

- Tu serais pas la première à essayer de me tringler dans ce genre de lieux. Toutefois, bien que ce ne soit pas le meilleur choix de lieux, j'avoue que ça ne me dérangerait absolument pas.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 17 septembre 2018, 15:14:25
Lucie était parfois trop sérieuse. Même hors du boulot, cette attitude coupait souvent mon entrain, et parfois même m’agaçait réellement. C’était bien madame-je-sais-tout, et cela ne changerait sûrement jamais. Ça m’aurait sans doute manqué d’un autre côté. Je me laissai à nouveau tomber dans la banquette, étirant mes jambes sur la table tandis que le repas au poulpe me laissait quelque peu somnolente.

« Hé, c’est chaton maintenant ? »

Les surnoms ne me dérangeaient pas réellement, mais il faut bien dire, que j’étais davantage habituée à d’autres termes bien moins flatteurs. Connasse par exemple. Ce style était davantage employé dans les affaires, mais ce n’était pas forcément utile de le préciser.

« Tu sais, tu peux parler franchement avec moi hein, j’sais pas parler autrement de toute façon. Si tu veux qu’on arrête les parties au lit parce que t’aimes pas ou tu trouves ça bizarre, on stoppe. »

C’est vrai après tout. J’avais commencé cette histoire moi-même, et en somme, cette relation pouvait certainement paraitre bizarre pour celle qui allait m’employer. Pour moi, non. Mais hé, je n’avais jamais réellement bossé pour quelqu’un alors les relations de travail m’étaient plutôt étrangères. Tout comme les coutumes terrestres.
L’auberge n’allait pas fermer de sitôt, et le patron ne dirait sans doute rien si nous continuions à flâner ainsi, en consommant de temps à autre une boisson pour donner le change. Le temps suffisant pour jouer carte sur table. Même s’il ne me fallait pas grand-chose pour partir au quart de tour, Lucie ne m’avait pas paru si porté sur le sexe, et mes propositions n’avaient qu’un sens général. Nullement de quoi se glisser sous la table immédiatement, autant être franche là-dessus.

« Perso’, j’parlais pour plus tard parce que j’suis pas le genre à prendre tellement l’initiative d’habitude. Mais ici, c’est bof. Les lits doivent avoir des puces à l’étage, j’y tenais pas trop. Après si t’insistes ou que tu me chauffes, c’est une autre histoire... » Déclarai-je en ricanant.

« En attendant, on peut rentrer. De toute façon, maintenant que j’ai mes affaires, j’ai plus rien à glander sur Terra. J’ai rien à glander de la journée tout court en fait. » Ajoutai-je avec le sourire.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le jeudi 20 septembre 2018, 23:09:23
- Tu préfères que je t'appelle pauvre conne en permanence? Je peux le faire si tu veux, sauf que je ne le penserais pas une seule seconde.

Je m'allumais donc une clope, en étant totalement avachie sur la banquette. Je pourrais très bien rester comme ça pendant des heures. Il y avait certaines positions, comme cette dernière, tellement confortables qu'on ressentait l'envie de ne plus jamais les quitter, ce qui n'était bien évidemment pas possible. Au bout d'un moment, il fallait bien se lever pour partir, car mine de rien, je n'avais pas très envie de passer ma vie dans une décoration pareille. Ce n'était tout simplement pas possible pour moi. Il y avait une limite dans le manque de goût. Je pouvais très bien passer quelques instants ici sans aucun problème, mais y rester à vie serait tout simplement en dehors de mes forces. Je n'étais pas une experte en décoration, mais je savais très bien que certaines choses ne se mariaient pas avec d'autres, et je partais souvent de ce constat très simple pour faire ma propre décoration.

- J'ai pas pour habitude de continuer à baiser avec quelqu'un qui ne me satisfait pas. Et comme je suis une sorcière, j'ai des besoins à satisfaire. Mais je peux t'assurer que si t'avais été mauvaise, je te l'aurais fait comprendre depuis pas mal de temps. Je suis plus qu'honnête sur ce genre de choses, je ne m'amuses pas à simuler ou autres conneries du genre. Si tu t'y prends mal, je te le dis, point barre.

Je tirais de grandes lattes et faisais des petits ronds de fumée. Je ne savais pas vraiment quoi faire, donc j'acquiesçais sur le fait de rentrer. Car il n'y avait vraiment pas grand chose d'autre à faire autrement. Sur le chemin du retour ceci dit, un poivrot commença à me taper sur le système, mais je fis semblant de ne pas l'entendre pendant quelques instants, le laissant continuer, pour ensuite avoir une raison de faire ce que j'allais faire. C'est au moment même où il se mit à m'insulter de pute que je dégainais mon pistolet, et que je plaquais le canon sur sa gorge, ce qui le fit très rapidement reculer, jusqu'à être coincé contre un mur. Il ne faisait plus vraiment le mariole avec le contact du métal froid contre sa pomme d'adam. Surtout quand il entendit le chien s'armer. Je ne comptais bien évidemment pas lui tirer une balle dans la gorge, simplement lui faire peur pour qu'il comprenne que je n'étais pas du genre à me laisser insulter de la sorte.

- Je ne sais pas si le déchet humain qu'était ta mère t'as inculqué une quelconque once de respect, mais je suis capable de te tuer pour si peu. Et je n'éprouverais pas le moindre remord. Tu veux mourir pour si peu? Alors excuses toi.

Bien évidemment, il ne voulait pas le faire, donc je pressais encore plus le canon sur sa gorge.
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Alix Sable le lundi 24 septembre 2018, 00:22:01
L’atmosphère de l’auberge miséreuse commençait à se charger d’une forte odeur d’alcool, et surtout de transpiration à mesure que s’agglutinait les piliers de bar. En plein après-midi, les nez étaient déjà rouges, et les aisselles déjà en état de transpiration avancé. Pile le moment où je me barrais d’habitude. Surtout que, à bien y réfléchir, à ce moment de la journée j’étais normalement en train de courir vers mes affaires de l’après-midi, à aller satisfaire les exigences d’un acheteur ou récupérer le fourbi d’un fournisseur.

« Ok, ça marche. » Lui répondis-je pensivement.

Car oui, ça me faisait rudement bizarre de n’avoir rien à faire pour toute la journée. Et qu’est-ce qu’on devrait faire dans ce cas ? Mon quotidien d’avant se résumait à courir d’affaire en affaire, histoire de remplir mon assiette de nourriture acceptable le soir venu, et là… Plus rien ! Bref, le désarroi. On se lève paresseusement de nos places, je brosse les miettes sur mes fringues neuves, et on se dirige mollement vers la sortie sans avoir la moindre idée de quoi faire. Moi en tout cas.
Tout occupée à réfléchir, c’est à peine si je m’aperçois des saloperies qu’éructe un poivrot au bar, et c’est seulement en m’apercevant que Lucie ne me suivait plus que je me retourne aussitôt. J’aurai dû m’en douter ! A peine le dos tourné, et voilà que je la découvre, l’œil mauvais, en train de braquer ce légume imbibé d’alcool comme s’il s’agissait d’un grand gangster. Certes il l’avait insulté, mais à voir sa tête raviné, ce type ne devait même pas être capable d’épeler son nom correctement, et on pouvait difficilement le qualifier de dangereux.

« Hé ! Oh attends ! Stop ! » Je m’avance vers Lucie qui braque l’alcoolique contre le mur avec l’air d’avoir envie de repeindre le second avec la cervelle du premier.

La violence réglait souvent les problèmes ici, et il y avait peu de chance que les autorités fassent une descente ici, mais tout de même. Une détonation allait s’entendre, et je ne tenais pas à courir le moindre risque en plein Nexus juste pour une querelle de comptoir. Les poivrots voisins n’étaient pas dangereux, mais à l’extérieur, qui sait ce que ça allait attirer ? Comme au marché, on pouvait s’attendre à tout sur Terra.

« Pas besoin d’en arriver à c’point pour un naze. T’y gagnes quoi de toute façon ? Autant tirer sur un rat avec un canon, pas de mérite à faire ça. »

Je pose ma main sur le bras de Lucie, celui tenant l’arme, et je lui fais signe de l’abaisser. Impossible de rester discrète avec elle !

« Pas pour autant qu’on doit s’laisser insulter, hein. Mais on peut régler l’souci avec plus de finesse, comme ça par exemple… »

Là-dessus, j’expédiai mon pied entre les jambes du poivrot. Ma botte épaisse fit donc connaissance avec les noix du personnage qui tomba à genoux, plié en deux en gémissant de douleur et le visage violacé, ce qui déclencha le fou rire de l’assistance. J’indiquai la sortie à Lucie de tête.

« Finesse j’te dis, bon, tu viens ? »
Titre: Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]
Posté par: Lucie Backerlord le samedi 29 septembre 2018, 15:39:01
En la voyant faire, je ne pouvais pas m'empêcher d'exploser de rire. Je n'appelais pas vraiment cela de la finesse, mais cela marchait tout de même relativement bien. Je ne pouvais pas nier ce fait, cela serait mentir au plus haut point. Je désarmais donc mon arme, avant de m'accroupir à côté de lui en lui expliquant à quel point il venait d'avoir de la chance. Se prendre un coup de pied dans les parties était certes douloureux, mais au moins, il pouvait s'estimer heureux de ne pas s'être fait sauter le caisson. Toujours en riant, je me relevais, et tapotais la tête d'Alix. Aucune finesse. Mais je l'aimais bien cette petite, elle avait quelque chose de particulier. Si je pouvais tirer d'elle un peu de finesse, cela arrangerait pas mal de choses. Mais je n'en étais pas encore là, et il fallait que je pense à d'autres choses avant.  Comme par exemple, le simple fait d'aménager ma vie avec cette dernière chez moi.

Je prenais donc avec Alix le chemin du retour, jusqu'à rentrer chez moi. Une fois chez moi, j'allais donc ranger chaque petite chose à sa place, car mine de rien, parfois, je pouvais être maniaque, mais je contrôlais cela relativement bien. Du moins pour certaines choses. Une fois ayant rangé tout mon bordel, je pouvais enfin faire ce que je voulais. Je me dirigeais donc dans ma chambre afin de changer de fringues. Pour prendre tout simplement un débardeur blanc, un jogging blanc, et c'était tout. Je n'avais pas besoin d'un habit de cérémonie chez moi, et ce même si j'avais de la visite. J'allais me jeter dans le canapé comme une espèce de loque, laissant donc Alix faire ce qu'elle voulait. Je n'étais pas sa mère, et je n'avais pas à lui dire ce qu'elle devait faire, tout simplement car je considérais qu'elle était assez grande pour prendre des décisions toute seule.

- Tu sais, je viens de me rendre compte d'un truc. J'ai pas l'habitude de ramener une nenette au boulot. Mais mes hommes sont loin d'être cons, et je pense que tu n'auras aucun problème à t'intégrer dans mon équipe. Ceci dit, il y a d'autres personnes qui ne sont pas d'accord avec mes décisions. Evidemment, il faut que ce soit des non-gradés. Je te demanderais juste une chose. Tu ne réagis pas si on te fais chier, mais tu m'en parles. Je cherche toujours une excuse pour leur en mettre plein la gueule car ils me pompent le système en permanence. Je ne vais quand même pas laisser un troupeau d'abrutis me faire chier alors qu'ils sont censés comprendre depuis belle lurette que je suis leur supérieure.

Je m'amusais avec un de mes briquets, qui traînait sur la table basse. Je n'avais pas de al à faire valoir mon autorité, mais il y avait toujours une petite poche de résistance. Et tôt ou tard, je finirais bien par la mater. Il était hors de question que je perde la main contre des gamins qui se sentaient supérieurs à tout le monde. J'étais persuadée que le simple fait qu'une femme leur soit supérieure les mettait en rage. A mes yeux, il n'y avait pas vraiment d'autre explication logique.