La situation prends une tournure plutôt... Glauque. Jack en a conscience, raison pour laquelle il tâche de réprimer ses pulsions, avec un succès... Discutable. Depuis qu'il a rencontré Mélinda Warren, il a l'impression que sa libido, déjà exceptionnelle, avait décuplé. Il a envie de baiser partout, tout le temps. Et avec n'importe qui...Enfin presque. Car Céleste n'est pas n'importe qui. Son corps onctueux et pâle est une invitation au stupre. Presque docilement, l'adolescente s'est assis à côté de lui, visiblement gênée. Il le sait, si la petite n'a pas encore désertée les lieux, c'est parce qu'il est son professeur...Et que les professeurs n'abusent pas de leurs élèves, du moins en règle général. Mais lorsqu'elle remarque son érection, la pauvrette s'empourpre et son regard se trouble. Elle sait que je l'ai vue regarder ma queue, constate-il, avec un mauvais sourire. D'un geste précis, il replace une mèches de cheveux de la jeune fille derrière son oreille.
« Je vois. Peut-être que tu auras bientôt une occasion de le faire. Tu verras, c'est plutôt amusant, passé le côté un peu ridicule de la situation. »
Ainsi il ne se trompe pas. La journée de la veille n'a pas encore eu lieu pour Céleste. Et si les choses se passent exactement comme elles doivent se passer, d'ici trois heures, elle déambulera dans les rues, habillée en Catwoman, sa poitrine se soulevant lourdement à chaque fois que ses talons heurteront le bitume. Cette idée émoustille encore davantage et il se voit poser sa main tiède sur la cuisse nue de l'adolescente... Mais il va trop vite, bien trop vite. La petite s'effarouche, proteste et s'écarte. L'instant d'après, Jack se retrouve seul avec une Mia profondément endormie. Il l'observe dormir pendant quelques minutes, dubitatif. En approchant Céleste de la sorte, il a pris un risque énorme ; celui de se faire renvoyer de l'école, voire même, si l'établissement n'étouffe pas l'affaire, de se retrouver au tribunal... A supposer que la petite parle, ce qui n'est pas acquis.
« Bon. »
Alors qu'il quitte l'infirmerie, refermant silencieusement la porte derrière lui, Jack ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire mauvais. Si demain est encore aujourd'hui alors... Je suis théoriquement libre de faire n'importe quoi. Cette dernière constatation balaye définitivement son inquiétude, alors qu'une sensation de puissance gonfle sa poitrine. Je pourrais même m'astiquer en pleine rue, que cela n'aurait aucune espèce d'importance.Alors que ses pas le mènent hors de l'établissement, le professeur s'amuse à imaginer toutes les improbables situations dans lesquelles il pourrait se mettre, sans en craindre les conséquences. Forcer la directrice à me sucer. Cambrioler une banque pour le fun. Voler un hélicoptère... Mais à chaque fois, ses pensées tumultueuses reviennent à Céleste et à son gros cul laiteux. Le fait qu'elle se soit refusée à lui le met en rogne, l'obsède littéralement. J'aurai cette petite catin, avec, ou contre son gré, se promet-il, sombrement.
Quelques heures plus tard.
Accoudé au bureau, Jack Taylor a les yeux rivés sur les écrans de surveillance du sex shop. Il ne lui a fallu que quelques billets pour convaincre son gérant – un quadragénaire un peu louche – de remplacer son gardien pour l'après-midi. Avec amusement, il constate que les cabines d'essayage sont pourvues de caméra en haute définition et invisibles pour les clients. C'est bien évidemment illégal, mais le patron ne semble pas s’embarrasser de ces considérations. Toutefois, depuis l'heure et demie qu'il a le cul vissé sur son siège, Jack n'a pas vu grand-chose, hormis quelques salary-men s’attarder dans les rayons les plus crades du magasin, le regard fuyant, leurs doigts tremblant triant fébrilement les DVD pornographiques.
« Ah enfin. »
Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Jack lorsque Brittany pénètre dans le magasin...Puis s'efface : Céleste n'est pas avec elle. Qu'est-ce que j'ai raté putain ? Chez l'homme, l'agacement le disputait à la surprise, et il quitta des yeux l'écran de surveillance l'espace de quelques instants, avant de se frapper le front de son poing fermé. Naturellement, quel con fini ! Son absence avait du provoquer, ou l'inverse ne pas provoquer de manière directe ou indirecte, la venue de Céleste dans le sex-shop.