Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Les landes dévastées => Discussion démarrée par: Shad Hoshisora le lundi 13 février 2017, 20:31:30

Titre: Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 13 février 2017, 20:31:30
Courant à toute jambes, la Lycane lança un regard par-dessus son épaule. La meute de monstres qu’elle avait croisée la talonnait et ne lui laissait aucun répit. Depuis combien de temps courait -elle ? La Louve ne saurait le dire. Elle avait tenté de les combattre, arrivant même à les terrasser mais ces créatures, aussi abjectes soient elles, semblaient être dotées d’un grand pouvoir de régénération, faisant ainsi fit des blessures mortelles dont elles avaient été victime. Crachant un juron, la Lupine avait donc opté pour la fuite, à défaut de vaincre ces monstres, elle espérait au moins les devancer mais…Cette idée n’eut guère le résultat escompté.  Au lieu d’abandonner leur proie après plusieurs minutes, ces créatures continuaient à harceler la Terranide qui devait user de boule de feu et autre sors pyrotechnique pour les garder à distance.

« Haa mais chier ! »

La fatigue venait petit à petit, mais la Louve devait tenir ! Se trouvant nez à nez à une falaise, un autre juron lui échappa. Ses oreilles pivotantes vers l’arrière, elle put entendre la meute qui arrivait à grands pas. Bloquée. Et il n’y avait là qu’une seule et unique solution possible. Changeant de forme pour prendre une apparence de Lycanthrope, Shad pris appuie sur ses pattes arrières et bondit aussi haut qu’elle le put vers le pan rocheux, ses griffes se plantant dans la roche. L’ascension débuta au même instant où la meute arrivait au pied de la falaise. Grognant, cette dernière observa un bref instant la Terranide qui commençait à leur échappait avant de tout simplement se mettre à escalader le mont rocheux et avec une facilité déconcertante !  S’agrippant avec une patte à la roche, elle fit jaillir de l’autre une vague enflammée qui frappa ses poursuivants. Encore une fois, leur système de régénération rapide fit des merveilles car les membres calcinés furent immédiatement soignés. La Louve alla même se demander à un moment si une sorcière ne les contrôlait pas dans leur coin…Finalement elle reprit son ascension, tentant de garder une certaine distance, parvenant enfin au sommet.

« Merde… »

L’Okami n’avait sur le coup pas d’autre mot qui lui venait à l’esprit. Tout autour d’elle, il n’y avait qu’une brume épaisse, une véritable purée de pois qui lui empêchait de voir plus loin que le bout de son nez. Le seul avantage était que la meute de monstres à ses trousses aurait – elle l’espère ! – autant de mal à se repérer. Ne perdant pas une seconde, elle se remis à courir, ses pattes puissantes la propulsant sans bruit en avant. Au bout d’un moment, n’entendant plus rien, la Lycane changea de formes et tendis l’oreille, pivotant sur elle-même pour tenter d’entendre un quelconque grognement. Rien. Pas le moindre son.  S’octroyant quelques secondes, posant les mains sur ses genoux, le dos légèrement courbé vers l’avant, l’Okami reprenait son souffle.

Mais, en relevant son visage, sa vue croisa la présence d’une terrible mâchoire qui claqua à quelques centimètres. Sursautant de surprise et de peur, la Lycane, n’ayant pas remarqué qu’elle était au bord de la falaise, perdit son équilibre et se mis à dévaler la pente à toute vitesse.  Tentant de se rattraper, elle s’était écorchée les mains ainsi que les bras, le reste de son corps prenant également cher en rencontrant les diverses aspérités rocheuses. L’Okami termina sa chute quelques mètres plus bas. Posant ses mains sur le sol, elle tenta vainement de se relever, son corps lâchant ainsi que son esprit, la menant dans une inconscience au milieu de nulle part.  La meute quelques mètres plus haut, grognèrent et feulèrent avant de rebrousser tout simplement chemin.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le mercredi 15 février 2017, 22:04:26
Un silence de plomb régnait en maître incontesté sur les lieux endeuillés par une épaisse brume, glaciale et oppressante, voile de miasmes semblant cacher d’immondes horreurs tapies dans les ténèbres. Parfois, on entendait des bruits inquiétants, puis à nouveau ce silence d’outre-tombe digne d’un cimetière abandonné. Parfois, une chauve-souris passait à vive-allure, son battement d’aile caractéristique résonnant dans l’air avant qu’elle ne se réfugie vers quelques humides cavernes peu accueillantes.

S’il y’avait bien une raison pour laquelle ce secteur était plongé dans une ambiance sordide, c’était peut-être à cause des atroces monstruosités qui pullulaient les lieux, abominations carnassières indescriptibles écumant le territoire d’un tyrannique souverain dans une quête infatigable de chaire fraîche et de sang chaud. Ces bêtes affamées ne se reposaient nullement, cherchant constamment de pauvres malheureux errant dans la brume pour les happer entre leurs mâchoires de cauchemar. Il arrivait des fois qu’on entende derrière le voile brumeux les hurlements paniqués d’une victime prise aux pièges, puis le bruit écœurant d’os broyés et de chaire déchiquetée avant que le seul bruit qui domine ne soit celui de gargouillements satisfaits , ceux d’un bien funeste festin.

L’intruse terranide venait d’expérimenter l’implacable efficacité de ces limiers tous droits sortis des entrailles du Purgatoire et dressés (si on peut réellement dresser pareilles monstres) pour garder les lieux contre toute intrusion. Aucune âme vivante qui avait eut la malchance d’entendre les hurlements des limiers du Purgatoire ne sortirent vivants pour raconter leur périple. Et l’Okami semblait clairement être à deux doigts de rejoindre la liste des infortunés aventuriers ayant finis en carcasses sanglantes. Et pourtant, par miracle ou par malheur, la terranide évita de se faire arracher le visage par les crocs démesurés d’un des limiers, tombant et roulant par-dessus une falaise. Les prédateurs dépités fixèrent leur proie dévalée la pente, poussant quelques cris de frustration avant de s’éclipser dans l’ombre et les miasmes.

Le corps inconscient de Shad reposait désormais sur le sol, vivante mais en piteux état. Et les choses n’allaient pas s’améliorer hélas. Le destin avait décidé de lui réserver un bien cruel sort. Car ces landes morbides et inhospitalières étaient le territoire d’un être de pur cruauté et vanité, un souverain impitoyable et sadique. Et ses serfs patrouillaient incessamment autour de sa sombre forteresse dont les tours pointaient vers le ciel comme des doigts accusateurs.

Une lumière bleutée apparut à quelques pas de l’Okami, se rapprochant tandis qu’on pouvait entendre le son de bottes raclant le sol poussiéreux. Une forme se dessinait à travers la brume, les contours apparaissaient lentement puis l’individu fit son apparition. Un grand personnage portant une armure de cuir avec quelques pièces métalliques et une cagoule cachant son visage. Sa main droite tenait une lanterne d’un bleu spectrale tandis que l’autre jouait avec le manche d’une hache de guerre. L’éclaireur remarqua alors le corps de la terranide et porta la lumière vers elle pour la scruter attentivement. Il donna quelques coups de pieds du bout de sa botte contre elle et s’accroupit pour voir s’il s’agissait d’un cadavre qui se serait échoué. Constatant que la femme était bien vivante, il accrocha sa lanterne à sa ceinture et s’empara de Shad, la balançant contre son épaule. Puis d’un pas lent, il alla rejoindre la grande forteresse.

Le fort soldat atteignit alors les larges portes de la citadelle, immenses et bardées de fer. Le vaste édifice était protégé par des douves noires dont le contenu à l’odeur âcre semblait cacher les pires monstres aquatiques que cette terre ait connus. Un pont-levis était abaissé, seul point d’accès à la forteresse dont l’herse qui en barrait l’entrée ressemblait à quelque monstrueuses bouches prêtes à dévorer les prisonniers dans ses entrailles. Un couple de gardes en barrait l’accès, portant des armures intimidantes, couvertes d’épines de fer et aux heaumes affichant des visages monstrueux et bestiaux. Chacun était armé d’une longue hallebarde dont le tranchant pouvait aisément sectionner un destrier en deux.

Ils braquèrent leurs armes d’hast en avant à la vue d’une personne qui approchait, puis reprirent leur position normale en se rendant compte qu’il s’agissait d’un des éclaireurs … et avec une femme sur les épaules. Les deux gardes se regardèrent. Ils savaient très bien où finirait la malheureuse, et l’un d’eux eut un rire moqueur tandis qu’il ordonnait à des hommes en haut des remparts de lever la herse. La sentinelle entra alors tandis que la herse retombait derrière lui dans un bruyant grincement métallique, condamnant l’accès à la forteresse et, par la même occasion, le destin de Shad …

~~~

Il faisait absolument noir dans la cellule étroite et encombrante. La terranide ne pouvait rien voir ni entendre quoi que ce soit, et son flair aiguisé ne lui ferait que défaut tant l’odeur de paille pourrissante et de crasse imbibait chaque parcelle de la pièce dans un parfum écœurant. Le sol était humide et froid, à peine recouvert par quelques brins de paille abritant mites et autres vermines grouillantes.

Soudain, la porte en fer s’ouvrit, révélant alors un rayon de lumière qui devait sans doute aveugler l’Okami qui avait passé sa captivité dans le noir. Un garde entra alors, armé d’une masse d’arme hérissée de piquants et s’approcha de Shad, un seau en bois à la main. Sans aucune menace ou parole, il déversa l’eau glacée sur la lycanne, le trempant entièrement. Un rire rauque se fit entendre derrière son casque de bronze et il tendit le bras pour s’emparer d’une chaîne accrochée autour d’un collier en obsidienne qui entravait le cou de Shad. Le geôlier la tira alors brusquement, la traînant contre le sol dur à travers les couloirs d’une prison forte inquiétante. Quand elle tentait de résister, il s’arrêtait et lui administrait de violents coups, la menaçant par la suite de lui faire avaler ses dents avec sa masse redoutable.

Après avoir emprunté plusieurs couloirs et escaliers dans un vrai labyrinthe sordide, il s’arrêta devant une large porte en bois de chaîne qu’il ouvrit avant de jeter face contre terre Shad dedans et fermer la porte à double tour. La salle était recouverte d’une paille plus propre et un seau d’eau trônait au centre. Tout autour, quelques prisonniers traînaient sur le sol, en piteux état. Eux aussi avaient subit le même calvaire et leur mine accablée était une preuve des atroces traitements que le geôlier leur fit subir.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 16 février 2017, 11:58:36
Sombre, froid, infecte…la cellule où avait été jeté la Louve n’était en rien une chambre d’hôtel où l’on pouvait se détendre avec paresse. Encore engourdie par la course poursuite avec les limiers du Purgatoire et sa chute, la Lycane était prostrée contre le sol crasseux, les yeux à moitiés ouverts dans un effort de ne pas clore ces derniers. Elle n’arrivait pas encore à mettre toute ses idées en place, la froide et sombre cellule agissant comme une chose oppressante, qui vous écrasez. Elle tenta bien un peu d’humer l’air, mal lui en pris ! L’odeur infecte qui parvint à ses narines eurent tôt fait de lui soulever un haut le cœur. Faisant glisser une main le long de son corps, l’Okami nota bien rapidement la non présence de ses effets. Armes et armures avaient disparues. En remettant vers sa gorge, ses doigts frôlèrent un carcan de métal. Elle frissonna quand la pulpe de son index passa contre l’aspérité d’une pierre située en son centre. Nul besoin de voir pour qu’elle comprenne de quoi il en retournait. Soupirant faiblement, elle leva subitement ses oreilles à l’approche d’une personne vers sa cellule, dont les bruits de pas résonnaient à travers le couloir.

La porte s’ouvrit sur une silhouette massive et un trais de lumière qui vint frapper la ligne de mire de la Lycane, l’aveuglant. Fermant ses yeux par réflexe, elle ne vit guère le garde empoigner le seau en bois qu’il avait amené et fut bien rapidement aspergée par une eau glaciale. Le réflexe ne se fit pas attendre et la Louve sursauta, tremblante de froid avant que la chaîne qui pendait à son cou ne fut attrapée et que d’un geste sec et violent, elle fut ramenée sèchement contre le sol.  Ayant tout juste eu le temps de mettre une main pour ne pas s’écraser face contre terre, la Louve sentit brusquement son corps se faire traîner au sol. Elle aurait pu marcher ! Mais il était vrai que c’était bien plus amusant et humiliant de traîner une personne à même le sol ! Ecopant de bien des blessures, la Lycane tenta plusieurs fois de résister, utilisant le poids de son corps pour faire contrepoids, tentant de gêner au mieux son geôlier…en vain. Pour toute réponse, la masse d’armes s’abattit plusieurs fois sur sa personne, les piques entrant aisément dans sa peau, la gratifiant de nouvelles blessures.  Ankylosée et blessée, la Terranide cessa sa résistance, mais elle n’avait guère donnée sa défaite !

Bien que le trajet ne fût guère agréable et sembla durer une éternité, la Louve observait. Elle retenait au mieux les passages par où le geôlier s’en était allé, mémorisant le plus infime des détails. Etant loin d’être dupe, l’Okami avait parfaitement compris dans quel endroit elle avait malheureusement atterri et ne comptait bien sûr ne pas y demeurer. Pourquoi avoir tant traversé si c’était pour se retrouver ainsi au final ? Pourtant, bien que la Lycane avait une idée du lieu ou du moins de sa fonction, elle ne se doutait pas encore de sa nature profonde et véritable. Soudain, tout se stoppa, le corps de la Louve n’était plus traîné au sol. Elle entendit le bruit caractéristique d’une porte qu’on déverrouille et avant qu’elle ne puisse réagir fut jetée dans une nouvelle salle, la porte se refermant à double tour dans son dos.

Son visage heurta à la fois le sol et les pailles, par chance plus douce à cet endroit. Relevant le visage, la Lycane se mis à observer les alentours. La pièce était plus grande que sa cellule précédente, un seau d’eau trônait en son centre et quelques pauvres âmes étaient également présentes, prostrées sur elles-mêmes. Continuant à observer, la Louve ne vit aucune fenêtre et le seul point d’entrée et de sortie semblait être cette porte. Une once d’humanité restait encore au sein des prisonniers car un coin à l’écart avait été prévu pour les besoins naturels afin de garder au moins le plus d’endroits relativement « propre ».  Mais cela n’empêchait en rien l’odeur infecte qui infestait la pièce. Se levant en titubant quelque peu, la Lycane se mis à faire quelques pas. Un traitement de cette sorte, elle l’avait déjà subi et avait su s’en libérer…Elle ne s’avouerai pas vaincu de sitôt.
Curieuse et étonnée, elle s’approcha du seau d’eau, s’attendait à y voir un liquide croupit…Etonnement ce ne fut pas le cas, l’eau semblait parfaitement clair et potable. Pourtant…le seau était encore pleins et certains prisonniers semblaient avoir besoin de boire, alors pourquoi ? Joignant ses deux mains, elle forma une sorte d’écuelle et plongea sa main dans le seau afin d’y récolter le précieux liquide, une voix faible l’interrompit aussitôt.

«Non pas boire ! Pas boire ! Danger ! »

A ces mots, la Louve relâcha le liquide maudit et lâcha une injure. Voilà donc la raison ! Mais combien de temps pouvait-elle tenir sans de quoi s’abreuver ? Cette solution était fourbe et lâche…Elle chercha néanmoins du regard le prisonnier qui l’avait prévenu et le trouvant, alla le rejoindre, des tremblements de froids secouant son corps. Ses habits étaient trempés et si la Lycane ne réagissait pas à temps, c’était l’hypothermie qui l’attendait. Faisant fi de sa pudeur, elle retira ses habits trempés, posant ses affaires de sorte à ce qu’elle puisse sécher et se mis en tailleur proche du prisonnier, bras croisés contre sa poitrine et sa queue lupine posée contre ses jambes, cachant sa nudité.

« Où…sommes-nous …Peut-on…sortir d’ici ? »

Demanda t’elle mais ayant déjà une idée du lieu.  Ce fut un visage apeuré qui l’observa.

« N..Non….pas d’échappatoire ! Pas d’échappatoire ! Folie que de penser cela ! »

L’Okami cligna des yeux..n’y avait-il effectivement aucun espoir de sortie ? Elle refusait de le croire ! Le son de la clé résonna à nouveau dans la serrure et tournant son attention vers la porte, elle attendit…Et au diable son apparence actuelle ! Si ce salaud de garde ne l’avait pas aspergé, elle n’aurait été pas contrainte de se dévêtir pour sa santé ! Pourtant…Quelque chose clochait…Tous avaient le visage baissé, comme s’ils étaient des serfs se prosternant devant leur Roi.  Elle, gardait une stature normale, un léger grognement s’extirpant de sa gorge. Pour sûr, la Louve n’allait guère aimer l’endroit où elle avait atterri !
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le samedi 18 février 2017, 17:53:04
Le geôlier ouvra alors la porte en grand, faisant face aux prisonniers et les regardant. Derrière son heaume bardé d’épines on pouvait deviner un regard haineux et cruel, celui d’un être dont la vie se compose du malheur des autres. Le grand gaillard déclara alors de sa voix de stentor en tapant du bout de sa terrible masse contre la surface du mur.

« À genoux devant le tout-puissant souverain, esclaves ! »

Deux autres gardes entièrement caparaçonnés d’armures sombre et richement décorées firent leur apparition, encadrant la cellule de chaque côté de leur stature intimidante, frappant le sol du bout de leurs redoutables hallebardes aux lames scintillantes. Le geôlier entra à son tour et libéra le passage pour un quatrième individu qui jusqu’à présent était resté en retrait. L’ombre s’approcha alors lentement, pas à pas, plein de prestance divine. La lumière des torches l’atteignit alors, et Shad put voir pour la première fois le maître des lieux.

Un homme de haute taille, le torse fièrement bombé, les épaules larges et l’allure noble à l’extrême. On aurait put le qualifier d’un mélange de lion démontrant sa puissance de par sa présence, et d’un paon dévoilant ses plumes en toute arrogance. Ses vêtements transpiraient le luxe et le culte de soi-même, paré d’or et de bijoux précieux, le pourpre étant la couleur dominante, emblème des empereurs de jadis.  Une chevelure de miel coulait sur ses épaules en boucles arrogantes, son menton était levé haut pour souligner un visage portant le masque impérieux du dédain et un regard outrageusement condescendant, tel un père fixant toute chose avec amusement. Des yeux aux prunelles rouge sang, effrayantes. Des cornes poussaient sur sa tête telle une couronne naturelle. Entre ses mains brunes aux griffes d’ébène, il tenait une canne finement taillée représentant des créatures cauchemardesques s’entrelaçant dans une grotesque et fantasmagorique orgie de formes et d’arabesques.

Nãar s’arrêta à quelques pas des prisonniers, une aura sombre et puissante l’imbibant comme un manteau de noblesse et de ténèbres d’une brûlante froideur. Un sourire méprisant se dessina sur ses lèvres mesquines, le démon originel pianotant du bout des ongles contre la surface dure de son sceptre en fixant lentement chacun des misérables à genoux et face contre terre. Tous lui affichaient cette crainte absolue et ce respect forcé qui lui faisait tellement plaisir et contentait son ego surdimensionné. Il respira profondément, se délectant de chaque instant. Car oui, l’Orgueil Personnifié se nourrissait de ce sentiment vicieux et en tirait toute sa terrible puissance. La délicieuse soumission face à son pouvoir brut et sa simple présence furent un tel régal qui ne put s’empêcher de passer le bout de sa langue le long de ses lèvres comme après le plus exquis des festins.

Mais il y’avait un autre parfum, plus sauvage et primal. Une fierté mêlée de ténacité et de rébellion. Un goût épicé gagna sa gorge, très particulier. Il l’irritait et lui plaisait à la fois, comme s’il goutait à une friandise étrangère toute particulière. Son regard inquisiteur alla aussitôt vers la source de cette arrogance mal-placée, et de ce fait il remarqua la terranide à la chevelure bicolore, tremblante et ne cachant sa nudité que par ses attributs animaux. L’un des gardes remarqua à son tour que seul l’Okami avait gardé une posture debout, défiant du regard Nãar. Aussitôt, le colosse en armure s’approcha rapidement derrière Shad et asséna un coup peu galant au niveau de la jambe de la prisonnière du bout de la hampe de son arme, la faisant aussitôt tomber à genoux en face du maître des lieux.

« À terre, chienne ! »

Un second coup de hampe sur le dos de la louve la projeta face contre terre, adoptant ainsi la position prise par les autres condamnés qui tremblaient sur place dans une juste peur. Le démon majeur ne quitta pas des yeux la rebelle créature, son regard pétillant d’un intérêt passable mêlé à une curiosité banale. Ce n’était pas la première fois qu’un prisonnier défiait ceux qui tenaient son destin entre leurs griffes, et bien généralement il suffisait d’une ou deux nuits dans les salles de torture et vers d’autres joyeusetés pour calmer l’ardeur du récalcitrant … s’il survivait bien entendu à sa nouvelle éducation forcée. Cette jeune terranide voulait jouer les durs, mais elle allait vite comprendre qu’ici les règles étaient toutes autres. Elle allait apprendre le respect envers lui, par la force sans-doute pour le divertir. À moins qu’elle ne soit de peu d’intérêts et qu’il s’en débarrasse comme d’un jouet sans valeur.

D’un geste lent et calculé, plein d’une grâce royale, Nãar leva sa canne sculptée en direction du visage de Shad, pressant la pointe du sceptre sur le menton de l’Okami nue pour lever son visage de sorte qu’il puisse le voir clairement. Derrière la boue et les égratignures, il pouvait voir une certaine beauté sauvage et une expression farouche.

C’est alors qu’il parla, d’une voix caverneuse et mielleuse à la fois, puissante et suave. On aurait dit que la voix sortait tout droit d’une caverne et pourtant charmait les voyageurs pour les attirer dans ses ténébreuses entrailles.

« Bonsoir et bienvenue dans ta nouvelle demeure, petite chose. Mon nom est Nãar, mais je te conseille dès à présent de m’appeler maître ou seigneur, ce sera un bon début qui t’éviteras les coups de bâton. Ton nom m’importe peu, tout comme ton histoire. Mais j’aimerais surtout savoir ce que tu faisais en mes terres, hm ? »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 19 février 2017, 00:37:05
Toujours debout, la Louve observait un certain mépris dans le regard, les gardes qui bloquèrent la seule porte présente dans la pièce. Un autre avait annoncé la venue du maître des lieux et tous les esclaves présents affichaient un air de soumission, face contre terre. Seule l’Okami n’avait pas courbé, pour l’instant, l’échine.  Puis. IL fit son apparition. Personnage imbue de lui-même, transpirant à pleins nez le luxe, la puissance et le mépris. Il suffisait pour cela de voir sa réaction face à ceux qui tremblaient de peur en sa présence. Une peur que la Lycane ne connaissait pas encore. Cette résistance ne passa pas inaperçue et un garde se pressa pour passer derrière elle afin de lui assigner un coup qui la fit se mettre à genou à terre. Puis, dans la foulée, l’homme frappa une seconde fois, la forçant à adopter la même position que tous les autres. Un grognement de douleur lui échappa et lorsque son visage fut soulevé à l’aide de la canne, elle fixa son propriétaire avec mépris. Lorsqu’il se présenta et lui posa une question, la Louve fit claquer sa langue avant de répondre :

« Mais maître – ce dernier mot fut prononcé sèchement chaque syllabe parfaitement détachée pour accentuer l’effet de dédain – si mon histoire vous importe peu, alors ce que je faisais sur vos terres n’a que peu d’importance, surtout que je suis ici maintenant¨

Oui l’Okami avait délibérément joué sur les mots qu’il avait précédemment prononcé. Son regard azuré croisa le sien, luisant d’une couleur cramoisie malveillante. Il aurait fallu être un aveugle pour ne pas remarquer qu’il s’agissait d’un démon et à la vue de sa prestance, il ne devait pas être un de bas étage, mais alors qui ? Face à sa réaction farouche, le garde se rapprocha rapidement et leva son arme pour frapper l’insolente. Une réaction que la Terranide s’était attendue car elle se releva d’un bond et attrapa l’arme au passage, tirant pour attirer le garde et lui assigner un coup de la hampe au niveau du ventre, le faisant un peu reculer sous la stupéfaction.  Quant à la Lycane elle glissa son regard vers sa main meurtrie à présent ensanglantée par les piques présents sur la masse d’arme avant de le relever vers Naãr, ses attributs animal  ne cachant plus sa nudité :

« Je n’ai pas traversé tout ce que j’ai vécu pour me retrouver à trembler dès qu’une porte s’ouvre. Je ne sais pas quel démon vous êtes et….cela ne m’importe peu. Vous allez me faire quoi ? Me torturer jusqu’à ce que je crie grâce ? Briser mon mental jusqu’à ce que je devienne plus que l’ombre de moi-même ? J’ai déjà traversé de telles épreuves…Je me fiche de combien de temps cela me prendra mais je refuse de devenir une couard…Oh je ne suis sans d…HEY ! »

Elle laissa sa phrase en suspend et évita une nouvelle attaque. Un garde armé…C’était loin des monstres que la Lycane avait affronté pendant son périple. Sa queue battant dans son dos, elle fixait à la fois son adversaire et le démon, préférant le garder à l’œil.  Une main glissa cependant vers l’entrave située au niveau de sa gorge :

« Saloperie d’obsidienne… »

Oui sans cette pierre maudite, son adversaire ne serait plus qu’un misérable tas de cendres. Ce même adversaire qui chargea une seconde fois tout en insultant l’Okami. Cette fois. Shad joua sur la défense et malgré ses blessures se mis à éviter les coups qui lui fut portés avec une certaine aisance, démontrant une certaine habilité au combat. Cependant la Louve ne s’attendit pas à la suite des évènement ; qu’un autre garde l’attaque en traître, c’était logique mais qu’un prisonnier lui attrape subitement le pied et la fasse tomber….Là ça relevait de l’impensable !  Perdant son équilibre et tombant face contre terre, elle sentit la masse d’arme recouverte de pointes s’abattre sur elle, lui arrachant sur le coup un cri de douleur. Ses griffes se plantèrent dans le sol et tandis que le garde faisait tourner sa masse afin de faire tourner les piques dans l’épiderme de l’Okami, il prit la parole :

« N’ose même plus parler ainsi au Seigneur de ces lieux chienne ! Tu n’es rien, absolument rien et tu apprendras bien vite ta place ! »

« Dixit le couard en armure qui se bats contre un adversaire affaibli et privé de ses pouvoirs… »

Un nouveau coup fut porté, suivit d’un  - putain connard ça fait mal -. La Lycane avait le dos en sang et  le garde écrase sa botte contre sa tête, la forçant à rester face contre terre :

« Vos ordres face à pareille insolence ? »

Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 19 février 2017, 17:58:19
Nãar ne réagit nullement à tout ce qui venait de se passer, son visage restant scellé dans une attitude de parfaite neutralité. Il se contenta de voir les événements se précipiter dans un bien étrange théâtre, baissant son regard un instant vers ses griffes pour en vérifier l’éclat et le tranchant avec une indifférence absolue. L’avantage de cette situation est qu’il avait apprit deux choses : De un, que cette nouvelle captive était une féroce combattante qui ne se laissait pas faire, et de deux … le garde l’irritait.

Il claqua du doigt, et aussitôt tout le monde sembla se raidir, comme si une vague invisible et sinistre avait parcouru l’espace et le temps. Nulle magie ni sortilège était à l’œuvre, ce n’était qu’un geste de nature désinvolte de la part du démon majeur qui fit cet effet de silence total, comme si toute personne semblait être clouée par le fardeau de sa majestueuse arrogance. Il capta l’attention de tous, les prisonniers croisant les mains au-dessus de leurs têtes en signe de parfaite soumission, le garde se figeant et se tenant droit comme une statue.

Le Péché Originel profita pleinement de cet instant de calme où sa présence recouvrait et écrasait les alentours du poids d’une puissance grondante mais cachée. Il donna un coup de canne sur le sol dallé à travers la paille, puis déclara d’un ton désinvolte :

« Bien. Maintenant que le calme s’est à nouveau installé, il est temps que je gère les petits problèmes qui sont tout simplement inacceptables au sein de mon royaume. À commencer par toi mon cher ami. »

Sur ces mots, il pointa lentement un index accusateur en direction du garde qui avait martyrisé la louve en aboyant comme un chien surexcité. Ce dernier ne semblait guère comprendre, fixant un instant la lycane à ses pieds avant de porter à nouveau son regard vers son seigneur.

« Votre Majesté, je … je ne comprends pas. »

Nãar secoua lentement sa tête de droite à gauche en fermant les yeux d’un air las, glissant ensuite sa main libre le long de son bouc dont il caressa la pointe finement taillée avec douceur.

« T’ai-je ordonné de battre ma marchandise à sang ? Non, tu as juste passé ta frustration sur celle qui t’as résisté aussi facilement. Franchement, quelle genre d’incompétent se laisserait avoir par une prisonnière nue et à terre ? Je ne tolère pas l’imperfection au sein de mes murs, tout comme le fait que tu me pose des questions sans permission m’irrite au plus haut point. »

Derrière son heaume, le garde avait littéralement perdu toutes ses couleurs, devenant si pâle qu’il aurait fait des jaloux au sein de la caste vampire. Cette brute en armure qui aurait tenu tête à un orc sans cligner des yeux tremblait désormais comme une feuille de printemps. Il tenta de se justifier, mais la peur l’étranglait comme un étau impitoyable, lui arrachant les mots de sa gorge et le clouant dans une paralysie des plus glacées. L’archi-démon leva sa main, sa paume tendue en avant.

« Je te libère de ton devoir de servitude. »

D’un geste nonchalant, il retourna la paume de sa main, et aussitôt après la tête du garde fut brutalement tordue vers l’arrière dans un craquement sec. Les prisonniers tremblèrent un instant tandis que le corps du garde resta suspendu avant de lentement s’écraser sur le sol, terrassé instantanément par le Péché Originel. Un mince filet écarlate se glissa lentement entre les interstices du casque du défunt, formant lentement une flaque grandissante sur la paille. Le garde survivant et le geôlier ne réagirent nullement à l’exécution sommaire de leur compagnon, gardant une attitude de rigidité militaire.

Nãar porta alors son regard vers la terranide blessée et se pencha légèrement à son niveau, son visga proche du sien. Une forte odeur musquée l’imbibait, atrocement virile comme celle d’un lion. Il souffla alors, dans un ton presque complice :

« Je t’encourage à ne pas m’irriter comme lui, ce serait sage. »

Puis il tapota doucement la joue de Shad avec sa main à la manière d’un homme flattant son animal de compagnie.

« Brave fille. »

Il la laissa alors et s’approcha du prisonnier qui avait saisit la jambe de l’Okami pour la déstabiliser. Le démon glissa solennellement ses deux mains contre la chevelure du jeune homme aux cheveux noirs qui tremblait puissamment. Ses doigts glissèrent sur son visage et l’invitèrent à lever la tête, son regard rencontrant le sien. Un visage paternel semblait faire face au pauvre garçon qui restait figé à la merci du souverain. Nãar souriait doucement, passant ses doigts basanés le long de la chevelure du jeune homme, glissant la pulpe de ses pouces contre ses joues couvertes de suie.

« Ton obéissance me fait plaisir, mon enfant. C’est bien, car telle est la voie vers ton ascension du rang d’esclave à celui d’un de mes serfs. Ton geste ne sera pas oublié. Et n’oubliez jamais, l’obéissance est la clé de votre survie. »

Le garçon hocha vivement la tête, les larmes aux yeux, plein d’espoir. Le démon majeur se fit violence pour ne pas éclater d’un rire mauvais, sachant que ses paroles mielleuses étaient aussi traîtresses que le plus subtil des poisons. On ne pouvait jamais, au grand jamais être libre au service de l’Orgueil. Quelque soit l’hiérarchie au sein de ses rangs, on restait toujours au fond l’esclave de sa volonté. Une fois que les chaînes de sa tyrannie se serraient autour de votre corps, il n’y avait plus d’échappatoire sinon la mort. Mais les rumeurs circulent au sein du cachot que le terrible démon peut arracher votre âme des Enfers pour vous ressusciter et vous torturer à nouveau de la plus horrible des manières. Un tragique destin que personne, pas même les plus courageux et les plus fous n’osaient faire face.

Nãar délaissa alors l’obéissant esclave et rejoignit à nouveau la terranide nue. Une nudité qu’il remarquait à peine, semblant être plus intéressé par son caractère farouche que par son corps offert. Il glissa une main entre les pans de son manteau royale et en retira une pipe finement sculptée. Prenant tout son temps, il la bourra d’une herbe fine et odorante avant de l’allumer d’un claquement du doigt. Il inspira profondément le contenu avant de souffler un petit nuage qui glissa autour du visage de Shad, prenant des formes vaguement animales avant de s’estomper dans l’air froid de la cellule.

« Et maintenant petite rebelle, répond à ma question. Que faisais-tu en mes terres ? Oh, et j’ai remarqué que la présence d’obsidienne t’irritait. Je suppose donc que tu possède des capacités cachées. Racontes-moi tout, et ne me fais pas perdre mon temps. »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 21 février 2017, 20:39:39
La suite des évènements prenait une tournure à laquelle l’Okami ne s’était pas attendue. Son visage plaquée au sol, la botte du garde contre son dos, elle tentait néanmoins de se relever à l’aide de sa main valide avant qu’un simple claquement de doigt ne paralyse toute la salle. Même elle cessa toute tentative de se relever, le geste désinvolte du démon ayant fait son petit effet. Il avait capturé l’attention de tous et sur le coup, la Louve s’attendait à vivre ses derniers instants. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque ce fut le garde qui paya les frais de son arrogance ! Mais…Elle découvrit aussi autre chose de bien plus effrayant. Ce démon avait la possibilité de tuer avec une facilité déconcertante et désinvolte. Ce qui lui confirma un fait : Il n’était pas un démon de bas étage pourtant quand elle fut en Enfer et qu’elle avait croisé la plupart des archiducs elle n’avait pas souvenance de sa présence. Qui était-il ? Cette question lui brûlait les lèvres mais l’Okami jugea bon de la garder pour soi-même. La réponse viendrait bien assez tôt.  Ne répondant pas au démon quand il lui adressa la parole, elle se contenta de le fixer, émettant un léger grognement lorsque sa main  tapota sa joue. Un animal…Il l’a traitait comme un animal. Et plus que tout, il venait de lui donner un avertissement qui risquait d’être le dernier.

Bon sang, son dos lui faisait mal. La Terranide pouvait aisément sentir le sang qui coulait le long de ses côtes jusqu’à imbiber la paille sur le sol.  Pour l’instant, elle avait quelques secondes de répit et comptait bien les utiliser pour se relever et ne plus être avachie au sol. Au moins se mettre assise serait une bonne chose…Posant sa main valide sur le sol, elle y prit appuie et parvint à se relever, se mettant assise sur la paille, son regard glissant par la suite sur le jeune esclave qui lui avait agrippé le pied. Sa confrontation avec le garde lui avait également permis d’apprendre un autre état de fait : Elle ne pouvait décemment pas faire confiance aux autres captifs et devrait donc également s’en méfier. Quelle plaie. Délaissant la scène qui se passait quelques pas plus loin, elle glissa son regard vers sa main meurtrie avant de la rabattre contre son ventre. Sa paix ne fut cependant que de courte durée car le maître des lieux revint à la charge. Ne disant pas un mot, l’Okami se contenta de l’observer, fronçant ses sourcils lorsque la fumée frappa son visage. Ca puait.

« Et maintenant petite rebelle, répond à ma question. Que faisais-tu en mes terres ? Oh, et j’ai remarqué que la présence d’obsidienne t’irritait. Je suppose donc que tu possèdes des capacités cachées. Racontes-moi tout, et ne me fais pas perdre mon temps. »


Devait-elle réellement lui dire pour ses capacités ? D’un côté…Soit il découvrait et cela pouvait amener à un évènement tragique soit elle lui disait mais perdait ainsi toute possibilité de le prendre par surprise. Mais d’un côté au vue de la façon dont il avait tué l’insolent garde…pouvait-elle réellement le prendre par surprise.  Elle devait être concise ? Elle le serait :

« Je n’avais aucune idée que je me trouvais sur vos terres, je ne fais que voyager au grès de mes envies. »

Et si elle avait su ce qui l’attendait, elle aurait évité ce nouveau territoire.  Faisant glisser un doigt contre le collier en obsdienne, elle continua :

« Je peux prendre deux formes animales de tailles différentes ainsi qu’une Lycanthrope et je maîtrise les flammes si c’est cela que vous voulez savoir. »

Une chance que sa capacité à utiliser des armes n’était pas impactée par la présence de l’obsidienne. Sa queue se mouvant derrière son dos dans un signe qu’elle n’était pas encore soumise, la Louve fixait le démon majeur dans l’attente. Après tout, que pouvait-elle faire d’autres pour l’instant ?
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 26 février 2017, 17:27:58
«Hm … je vois. »

Jusque là penché, il se releva lentement et s’appuya contre sa canne, jouant des doigts avec sa pipe qui libérait de minces volutes de fumée qui dessinaient des arabesques fragiles dans l’air. Il ferma les yeux un instant en prenant une attitude pensive, des pensées semblant se bousculer dans son esprit obscur. Puis il rouvrit à nouveaux ses paupières et parla.

« Je souhaite en savoir plus sur toi, car j’ai un instinct assez efficace concernant les personnes spéciales. Et jusqu’à présent mon flair ne m’a jamais trahi. De plus, je ne supporte pas voir cet air hargneux sur ton petit visage d’ange. »

Il lui souffla alors suavement, dans l’air de la confidence :

« Je serais tenté de le briser. »

Il s’approcha davantage, affichant soudain un visage obscur aux traits menaçants. Il n’avait plus cette attitude suffisante et arrogante, à présent il avait le masque inquisiteur d’un souverain dur comme l’acier. Froid et intimidant, il la dominait de toute son ombre et sa stature, l’air semblant s’être refroidit par son changement d’humeur.

« Tu vas tout me raconter sur toi, absolument tout. Et comme je sais que tu vas probablement refuser ou sauter des détails, je vais te donner un aperçu de ce qui peut t’arriver si tu désobéis, histoire de te dissuader et calmer un peu ton ardeur. »

Sans crier gare, il posa sa main contre le front de l’Okami, refermant ses doigts autour de son crâne. Aussitôt, un éclair frappa la psyché de Shad, pénétrant ses barrières mentales comme un harpon transperçant une fragile barrière. La conscience écrasante du Péché Originel écrasa tous les obstacles spirituels et viola la sacralité de l’esprit de la terranide. Il put alors commencer son méfais, à savoir lui transmettre des images psychiques de scènes particulièrement affreuses. Il lui envoyait des souvenirs d’anciens prisonniers s’étant attiré les sévices de Nãar, et elle pouvait voir à travers les yeux du démon tous les malheureux hurler et crier comme des déments tandis que leur tortionnaire leur faisait subir les tortures les plus sadiques et impitoyables, les brisant autant physiquement que psychologiquement. Chaque scène différait de la précédente, mais toutes partageaient cette sanglante horreur à en faire trembler même le plus vaillant des héros.

Nãar relâcha sa prise, rompant brutalement le lien mental qu’il avait créée. Shad s’était écroulée face contre terre, ayant perdu connaissance suite à cette épreuve terrible. L’Orgueil oubliait souvent que ce genre de souvenirs avait de douloureux impacts pour l’esprit, mais qu’importe. Elle allait pouvoir ruminer tout ça et s’imaginer quelles perverses idées préparait-il pour elle.

Le roi au teint basané se retourna vers ses deux hommes et ordonna :

« Mettez-là dans la cage. Quant au reste des prisonniers … je déciderais plus tard. »

Le garde s’approcha donc du corps de l’inconsciente et la souleva, suivant de près son maître qui quittait les lieux d’un pas lent. Le geôlier referma brutalement la porte à double-tour, et seul le bruit des bottes sur les dalles de pierre accompagna les prisonniers à nouveau plongés dans le noir.

~~~

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la jeune lycane découvrit qu’elle se trouvait étroitement enfermée dans une cage circulaire en acier, pendue au bout d’une solide chaîne accrochée au plafond de ce qui semblait être une vaste pièce éclairée par un large nombre de torches bleutées placées sur des piliers. Des armures étaient disposées contre les murs, près de larges tapisseries représentant d’antiques scènes de gloire et de triomphe. Des statues majestueuses du maître des lieux trônaient à des lieux stratégiques de la pièce, sculptées dans l’onyx, le marbre et le granit rouge. Des tapis colorés tapissaient le sol dallé et propre de la salle et de l’autre côté une vaste cheminée richement décorée soufflait une délicieuse chaleur dans l’air.

Le détail le plus marquant était le trône au centre, taillé dans l’obsidienne par une main de maître, couverte d’arabesques et de runes mystérieuses et occultes, prenant la forme d’ensembles de prédateurs se mêlant et s’entremêlant dans un chaos artistique. Dur et froid, seul un somptueux coussin de velours couleur pourpre donnait une touche de confort à cet emblème de pouvoir et d’autorité. Et comme elle devait s’y attendre, son tortionnaire y était installé, gouttant une liqueur d’un noir d’encre dans un verre de cristal. Ses bijoux rutilaient sous la lumière des flammes, lui donnant plus d’éclat.

« Ah, te voilà réveillée. J’imagine que tu dois être affamée. »

D’un regard dédaigneux, il fixa la large table de bois verni qui le séparait de la terranide enfermée. Sur la nappe immaculée se trouvait un assortiment de plats de toutes sortes et de toutes les origines, allant des petits amuse-gueules aux larges mets. Un festin de roi. Le parfum de cette nourriture abondante inondait les narines de la louve, mais hélas pour elle le festin était hors de sa portée. Tout ce qu’elle pouvait faire c’est regarder le monstre sous forme humaine s’emparer d’une cuisse de volaille fumante et y planter ses dents pour en arracher une belle part.

Après avoir nettoyé l’os de la chaire tendre et succulente qui la recouvrait il y a un instant, il jeta l’os en direction de la cage, aux pieds de Shad. Un très bref rire s’échappa des lèvres du péché d’orgueil alors qu’il affichait un rictus carnassier et hautain. Saisissant un petit mouchoir il s’essuya délicatement les lèvres de la fine pellicule de sauce juteuse avant de boire une nouvelle gorgée de sa boisson étrange.

« Alors, raconte-moi les détails croustillants. Tous tes pouvoirs, d’où tu les tire, tes origines, tes objets magiques. Je veux tout savoir. »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 26 février 2017, 21:06:37
La tension était palpable et oppressante Assise sur la paille fraîche, la Louve ne pouvait attendre que le verdict final prononcé par le Maître des Lieux. Avait-elle répondu à ses attentes ? Il était effrayant d’attendre face à un tel être et le cœur de la Terranide ne manqua pas d’accélérer le rythme sous la pression.   La réponse tomba, tel un couperet. De prime abord, la Louve n’était pas réellement emballée de tout dévoiler au démon, surtout si cela pouvait l’aider à la briser comme il venait de le mentionner. Perdre sa combativité, avoir l’esprit brisé ainsi que le corps…cela elle l’avait déjà vécu et redoutait au fond d’elle-même de le revivre à nouveau.  Ou du moins, elle l’avait presque vécu, parvenant à s’échapper avant qu’il ne soit trop tard, un coup de chance. Mais le pourra t’elle ici ? De ce qu’elle avait vu, ce lieu semblait immense.  Mais trêves de pensées d’échappatoires ! La main griffue du démon vint s’emparer du crâne de la Lycane, y apposant déjà une belle pression qui manqua de lui filer une migraine. Mais ce n’était rien comparé à la douleur que son esprit allait découvrir.

Au même instant où les images de tortures de précédents prisonniers récalcitrants perçaient dans son esprit, lui donnant l’impression de vivre la scène sur place, les yeux de la Lycane s’écarquillèrent, son iris se fendant légèrement, preuve externe qu’elle était en proie à des visions. Plus que la vue, la torturée avait l’infâme sensation d’être réellement présent sur les lieux de ces méfaits. C’est ainsi qu’elle pouvait également entendre les cris de douleurs, les os qui se brisaient, les tissus qui se déchiraient et sentir à la fois l’odeur du sang, des larmes et..de la peur. Une peur bien présente qui envahissait les pièces où à chaque fois la Louve était témoin des actes du démon. Et le calvaire s’enchaîna, montrant à chaque fois des séances de plus en plus horribles à supporter, mettant l’esprit de la Lycane à rude épreuve. Toutes ces visions finirent par arriver au bout de sa force mentale et se fut l’inconscience qui pris le pas, telle une porte de sortie pour échapper à ce calvaire. Mais  les images que la Lycane avait vu résonnaient dans son esprit, tourbillonnantes telles un mauvais rêve, lui rappelant même dans son sommeil ce qu’elle risquait.

Combien de temps était-elle restée inconsciente ? L’Okami ne saurait le dire. Reprenant conscience, elle posa une main contre son front émettant une plainte, remarquant très vite par ce geste qu’elle était dans une cage fort étroite. Relevant ses oreilles sous la surprise, elle se mis à observer plus attentivement la  pièce dans laquelle elle se trouvait et le premier constat qu’elle put faire c’était le fait qu’elle était loin d’être dans un donjon. Non, l’endroit était décoré, chauffé, possédait un large trône en son centre, qui elle devint rapidement devait appartenir au démon et surtout il y’avait ce banquet aux mets appétissants et alléchants. Si proche et tellement loin à la fois…Les arômes des plats arrivaient à ses narines, ne manquant pas de lui rappeler le fait qu’elle n’avait pas mangé depuis à présent plusieurs heures. Et le gargouillement de son ventre ne fit que confirmer les dernières paroles du démon.

Et quel supplice de le voir prendre un morceau de poulet et de mordre à pleins dents dedans ! Ravalant sa salive, la Louve ne pouvait qu’observer impuissante la scène, se demandant même s’il n’allait pas l’affamée et l’assoiffée et se sustenter devant elle pour voir combien de temps elle résisterait. Abaissant son regard sur l’os qu’il venait de lancer, elle l’attrapa et se mis à le faire tourner entre ses doigts, pensive. Pour un humain, cela n’avait pas l’air réellement ragoûtant mais pour elle qui avait une mâchoire assez forte pour le briser et récolter la moelle, cela pouvait faire un piètre amuse-gueule. Mais pour l’instant, elle le gardait en main, le faisant tourner entre ses doigts :

« Cela risque d’être long…Mais puis qu’il semblerait que je n’ai pas le choix … »

Un soupir lui échappa et portant l’os à ses lèvres, elle le brisa entre ses crocs, récoltant la moelle épinière s’y trouvant à l’intérieur. Le goût n’était pas fameux mais c’était toujours mieux que rien, elle laissa par la suite tomber l’os brisé et vide sur le sol de sa cage avant de commencer son récit. Et au niveau de la durée, la Louve n’avait pas menti ! Il voulait tout savoir ? Et bien soit ! Elle allait lui donner ce qu’il désirait ! Précisant cependant qu’elle n’avait pas réellement de  souvenirs avant un certain âge et qu’elle se trouvait au départ sur Terre avant d’être ramenée à par un esclavagiste sur Terra.  La Louve lui conta ses aventures, lui décrivant au mieux les points qu’elle se souvenait, parlant de ses rencontres, bonnes et mauvaises, de ses anciens maîtres des quels elle s’était enfuit, de ses pouvoirs qui ne faisaient que croître au fur et à mesure de son périple….

« Ma capacité à utiliser le feu n’était pas aussi importante que maintenant, avant…C’était à peine si je pouvais  créer une flamme…Mais les combats et l’entraînement m’ont fait évoluée de ce côté-ci. Ma transformation animale je l’ai depuis aussi longtemps que je me souvienne, la forme dite géante a était débloquée par un génie rencontrée dans les Terres Gelées et  celle Lycanthrope par une Elfe du Soleil après mon passage chez le vampire comme raconté précédemment. »

Tout en racontant cela, la Terranide prenait conscience du chemin qu’elle avait parcouru depuis toutes ces années, depuis qu’elle avait été ramenée sur Terra. Le nom des êtres qu’elle avait rencontrés furent aussi énoncés, prouvant au démon le large panel de connaissance qu’elle possédait et aussi toutes les immondices qu’elle avait déjà affrontées par le passé. Elle lui compta la bataille de la Forêt des Toiles, l’abattoir d’Oswald Mandus et l’invocation incomplète du Grand Ancien Shib-Niggurath, sa bataille en Enfer face à Hastur….Son histoire était loin de durer seulement cinq petites minutes.

« Ce médaillon  donné par Elise possédait à l’époque un pouvoir liés aux araignées. Me protégeant du poison  et l’araignée située au centre pouvant prendre vie pour me protéger…A présent depuis la bataille contre Hastur, ce n’est plus qu’un simple talisman sans aucun pouvoir…. »

Précisa-t-elle en montrant le dit collier à son cou.  Pourtant au fond d’elle-même, la Lycane espérait qu’un jour, il retrouve un peu de sa  puissance d’antan, même si elle savait que cela serait fort peu probable.  Elle montra par la suite le bracelet en forme de serpent qui s’enroulait autour de son avant-bras.

« Cela provient de ma rencontre avec le Seigneur Pourpre Malk et de la capture d’un corbeau de l’effroi.  On peut considérer cela comme un..lien m’unissant à lui. C’est assez difficile à l’expliquer mais je suis l’une des seules avec le démon à pouvoir le chevaucher…Si bien sûr il l’accepte… »

Et pour cela, la Terranide ne devait montrer aucun signe de faiblesse. Réfléchissant un peu, la Louve ne vit rien d’autres à rajouter, se gardant cependant de lui parler du fait qu’elle pouvait appeler un incube pour l’aider si besoin avec juste une goutte de son sang et…un peu de magie. Mais dans l’ensemble, elle venait de lui conter un sacré récit !  Sans oublier de la liste de ses capacités…A présent, ne disant plus rien, elle attendait. La requête du démon avait été honorée et la Louve avait pris soin de ne parler que des faits importants.

[hrp : Désolé je me sentais pas capable de TOUT résumé D : ]
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 05 mars 2017, 15:49:46
« Hm, c’est beaucoup, beaucoup de choses pour une mortelle, née terranide qui plus est. Qu’une race inférieure comme la tienne puisse être doté de pareils pouvoirs me dépasse. »

L’ultime souverain de releva de son trône, laissant les multiples assiettes aux plats succulents, préférant marcher avec prestance jusqu’à la cage de sa prisonnière affamée et tourner autour d’elle, caressant du bout des doigts sa barbiche pointue.

« Je suis aussi très surpris de savoir que les démons ont eu l’audace de t’aider à acquérir autant de puissance. Que leurs as-tu donné, hein ? Ton cul peut-être ? Cela ne me surprendrait pas, vous n’êtes bons qu’à ça … »

Nãar croisa ses bras derrière son dos, poursuivant ses lentes rondes autour de la cage dans un cercle imaginaire parfait, chacun de ses pas semblant être calculé. La lumière des torches illuminait les bijoux qui couvraient le manteau de fourrure du maître des lieux, taillé par des artistes de talent et tiré du cuir de majestueuses créatures peuplant des environnements exotiques. Le démon ne se privait de rien pour se glorifier.

« Ils sont faibles et incapables, stupides au point d’accorder les caprices d’une petite chienne mal léchée. Les terranides ce n’est pas ce qui manque aux marchés aux esclaves et pourtant les voilà qui s’arrangent pour te gaver de cadeaux en échange de te baiser contre le mur le plus proche. Pathétique. »

S’arrêtant brusquement, il se tourna vers elle et posa la paume de sa main contre la surface froide et désagréable des barreaux. Il caressa la cage du bout de ses doigts griffus, raclant le fer avec ses griffes dans une sensuelle glissade dont le frottement provoquait un grincement désagréable  à l’oreille.

« Mais trêve de bavardages, passant plutôt au vif du sujet. Tu as bien compris ta position à présent aussi vais-je éclaircir les termes de ton séjour définitif entre les murs de mon domaine. »

Et à ses mots, une fumée écarlate s’échappa de ses mains, formant des rondes vertigineuses par-dessus sa tête cornue avant de commencer à prendre la forme de phrases sulfureuses dans une langue inconnue du commun des mortels : le Noir-Parler.

« Tu me devras obéissance et soumission totale à tout moment et tout instant, quelque soit ton humeur ou ta condition physique, ton état de santé ou tes occupations. Tu abandonneras toute dignité et toute fierté, car aucune arrogance ne peut ternir la mienne. Le bon plaisir de ton seigneur et maître sera ta seule raison d’être dorénavant, et tout acte de désobéissance ou de rébellion sera sévèrement punit. »

Ses sourcils se joignirent légèrement, formant des plis sur son front couleur de sable.

« Ne me pousse jamais à te châtier, esclave. Tu finiras soit torturée à mort, soit vendue aux marchés des esclaves, soit je t’abandonne à mes hommes et leurs bêtes. Tu apprendras bien vite ce qu’un vrai démon pur race peut faire subir à ses victimes. »

Une légère irritation semblait émaner des paroles venimeuses du roi démoniaque, comme si la simple mention de ses pseudos-cousins des plans infernaux le dégoutait au plus haut point. Il s’était toujours considéré supérieur à eux, et à raison. Les démons étaient soit des anges déchus et corrompus au plus haut point, soit des êtres conçus par les ténèbres de l’âme de Lucifer dans sa chute. Mais lui, LUI, vint au monde par l’apparition de l’orgueil. Il était plus qu’un démon, un avatar ! Un être né d’un péché, forgé par le péché et condamné à vivre dans le péché. Sa nature relevait presque du divin, sa puissance était sans égale et sa noblesse pouvait masquer mille soleils par son éclat. Que pouvait bien valoir un suppôt de Satan en face de sa suprême grandeur ? Quel larbin des enfers pouvait se prétendre être l’égal du maître du Purgatoire ?

Non, la vanité aveuglait Nãar et faisait de lui le pire fasciste que l’on puisse imaginer. Dans son esprit inondé par la plus pure des mégalomanies, il se voyait comme la perfection et le maître de toute chose. Son comportement était si centré vers lui-même qu’il a irrité son entourage, ses frères et sœurs, les autres péchés capitaux qui s’en allèrent chacun mener leurs propres vies de débauche et de perdition. On ne pouvait vivre librement en présence de Nãar. Sa seule présence était un blasphème pour la liberté.

Le fier personnage susurra alors, d’une douce voix, envoûtante, charmeuse, séductrice … empoisonnée.

« Alors, que choisis-tu ? »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 05 mars 2017, 19:40:56
« Ce ne sont PAS les démons qui m’ont octroyé mes pouvoirs ! »

Grogna la Terranide dans un souffle, sa queue ayant frappé le sol de sa cage d’une manière plus qu’équivoque. Elle était énervée et cela pour une juste raison. Son peuple était située tout en bas de l’échelle sociale de Terra et ne servait qu’en majeure parte à assouvir des pulsions sexuels de gros gâteux. Elle…Elle refusait ce fait, refusant de devenir un simple réservoir à semence pour le plaisir de certains. Ses pouvoirs, elle les avait fait évolués au fil de ses aventures, apprenant à mieux les maîtriser jusqu’à atteindre son niveau actuel. Et ce n’était surtout pas grâce aux démons qu’elle avait atteint un tel niveau. Même ce qu’elle avait pu acquérir avec sa partie démoniaque fut mise au rebut lorsqu’elle sacrifia cette dernière…Augmentation de puissance comprise.

« Et oui, j’ai partagé ma couche avec certains d’entre eux, comme avec d’autres êtres…Traitez moi de catin si cela vous chantes, qu’est ce qu’en ai foutre… »

Plaquant son dos contre les barreaux de sa cage, la Lycane croisa les bras, observant le démon majeur. Oh, elle savait qu’elle n’aurait pas dû ainsi s’énerver mais sur le coup, elle n’avait su se retenir. Le grincement aigüe qui survint lorsqu’il griffa les barres de métal la retenant prisonnière lui vrilla les oreilles, tel le son d’une craie que l’on fait crisser sur un tableau noir. Avait-il fait cela face à son comportement ? L’Okami ne saurait le dire, néanmoins, elle porta son attention sur Naãr qui était à présent situé en-face d’elle. Sans mot dire, elle l’écouta parler, le laissant déblatérer sa longue liste d’esclave parfaite qu’elle devrait être à son service. Comme d’habitude le noyau ne changeait pas : Satisfaire le maître au détriment de sa propre personne. Sauf que cette fois-ci un détail était différent et pas le moindre ! Le maître des lieux était un démon et au vue de ce que la Lycane avait pu voir dans la salle précédente, il était loin d’être le plus faible de sa catégorie.

Mais un autre élément interloquée la Terranide, ces fameuses lettres rougeoyante qui planait au-dessus du démon et créant des phrases qu’elle ne saurait traduire. Si cela devait représenter les lignes de son contrat, comment pouvait-elle être sûre qu’aucun petit caractère ne serait marqué entre deux ? Tout ce qu’elle pouvait croire en cet instant c’était les paroles du démon mais lire ce langage….Elle en était bien incapable, ce qui lui donnait un malus des plus conséquents. Ce que Naãr dictait actuellement, était-ce vraiment ce qui était retranscrit ? A vrai dire, l’Okami se voyait mal demandé à ce dernier une telle confirmation.

Une autre menace, un autre avertissement fut énoncé, cette fois sur le fait qu’elle ne devrait pas désobéir. Encore une fois, rien de bien nouveau. Cependant, la Lycane avait eu un aperçu de quoi il était capable, elle avait même ressenti la peur et la souffrance de ses précédentes victimes. Mieux valait être prudente. Très prudente même. S’attirer les foudres du démon ne serait pas l’activité la plus intelligente à faire, loin de là.

« Alors, que choisi –tu ? »

Une question, une simple question qui n’avait rien d’anodin. Son sors dépendrait de la réponse qu’elle allait fournir. De ce qu’elle avait pu voir de ce lieu, c’était qu’il était immense, s’enfuir d’un tel complexe risquait de lui demander des forces et passer par l’étape torture n’allait pas l’aider à garder une certaine santé physique et mentale. Surtout après ce qu’elle avait vu. Pourtant, s’avouer vaincu aussi facilement ne plaisait pas à la Terranide, mais avait-elle seulement le choix ? Pouvait-elle seulement espérer pouvoir supporter les tortures qu’elle endurerait si elle viendrait à faire front ? Surtout après qu’elle se soit évanouis en ayant juste les visions de ces dernières ? Non….Elle ne pouvait pas résister. Tranquillement, elle pris la parole :

« Ai-je réellement le choix ? Si je refuse de vous servir, vous allez vite trouvez de quoi me faire plier à votre volonté.  Quoi de mieux par exemple que de me faire mourir de faim avec de tels plats à portés par exemple ? Ou pire…j’ai vu de quoi vous êtes capable – elle se tut quelques instants, cherchant ses mots avant de formuler -. L’autre perspective ne m’enchante pas plus que cela…Me retrouver coincée ici à servir vos désirs….Pourtant entre les deux…Ce serait le choix le plus judicieux. Je suis peut être une race inférieure bonne à se faire fourrer comme vous aimez si bien le dire, mais je ne suis pas stupide pour autant … »

On pourrait le penser au vue du choix qu’elle était en train de faire, mais ce n’était qu’une façade. Il voulait qu’elle  le serve ! Et bien soit ! Elle le servirait pendant une durée mais elle n’arrêterait jamais de chercher une solution pour se sortir de cette prison dans laquelle elle s’était mise. Que cela lui prenne des jours, de semaines ou des mois, elle s’était donnée en son âme et conscience cet objectif utopique. Partir d’ici par n’importe quel moyen. Mais pour l’heure, il lui manquait beaucoup d’éléments, des pièces manquaient au puzzle de sa fuite. Et ces derniers, elle les aurait petit à petit. Fermant les yeux quelques instants, prenant une inspiration, la Lycane se préparait à énoncer quelques mots qui aller scellés pendant un moment sa destinée. Rouvrant ses yeux et fixant le démon, elle ajouta :

« Je vous servirais Maître Naãr »

Pendant un temps du moins.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 12 mars 2017, 17:37:46
« Excellent choix. »

Les mots sulfureux rouge sang se mirent à flotter de plus en plus vite autour de Nãar, formant un tourbillon de magie primordiale qui prit une couleur jaunâtre. La fumée devint matière liquide, et le liquide se solidifia pour prendre une texture soyeuse. Ainsi se forma un long parchemin, un très long même. Et le pire était que les clauses du contrat (car c’était bien un contrat !) étaient écrites en pattes de mouches, certes élégantes et en encre de qualité mais bien petites. Imaginez donc le nombre insensé de paragraphes qui recouvraient le parchemin.

« Voilà, voilà. Le moment que j’adore le plus. Celui où une personne désespérée finit par me céder son honneur, son être et surtout, son âme. »

La cage s’ouvrit d’elle-même, libérant ainsi la jeune terranide de ses barreaux métalliques. L’archidémon lui tendit aussitôt le long parchemin, lui laissant le loisir d’en lire quelques lignes. Inutile de dire que c’était plus pour le symbolisme que pour réellement lire en entier toutes les closes ; le temps nécessaire pour lire l’entièreté du contrat prendrait des heures et des heures. De plus plusieurs lignes étaient en démonique. Généralement il écrivait ses contrats en langue commune, mais quand il s’agissait de rouler un esclave dans les ténèbres de la servitude il ne se gênait pas pour faire du contrat une véritable sentence sans conditions pour sa victime.

Sifflotant un air musicale (les connaisseurs reconnaitront la scène du hall du roi de la montagne dans la symphonie Peer Gynt d’Edvard Grieg) avec un certain enjouement, il glissait ses doigts le long de la nappe soyeuse recouvrant sa table de dîner avant de s’emparer d’un couteau. L’outil de cuisine était une magnifique pièce d’argent dont le manche en bronze était recouvert d’iris stylisés. À travers la lame étincelante, il put voir le reflet de son propre visage. Son teint bistre, ses cheveux en cascade, ses cornes fièrement dressées, son sourire autant séduisant qu’inquiétant et surtout son regard, ces yeux mordorés, un rouge sang d’une nature surnaturelle. Des prunelles qui vous perçaient à jour et semblaient arracher votre âme à nue pour dévoiler tous vos péchés … et les dévorer.

Nãar rit en son fort intérieur, tapotant le plat du couteau sur son cou exposé dans une attitude presque théâtrale avant de le lancer gracieusement en direction de Shad. Elle devait sans doute se demander à quoi lui servirait cet ustensile. Elle allait avoir droit à sa réponse.

« Les pactes les plus puissants sont les pactes de sang, jeune louve. Tu vas donc sceller ton sort avec ton fluide vital. Coupes-toi le doigt et signe avec ton sang. Ainsi notre accord sera scellé, et nous pourrons enfin passer aux réjouissances. »

Il lisait l’hésitation dans son regard, sachant pertinemment qu’elle craignait de finir ses jours au service d’un des êtres les plus monstrueux et machiavéliques jamais engendrés. C’était fort compréhensible et Nãar appréciait cela. La voir douter, c’était la preuve qu’elle avait peur de lui. Peur de ce qu’il peut être capable de lui faire. Oh, douce enfant, ta peur est justifiée car si l’esclavage est un enfer, c’est encore plus vrai quand le maître est le narcissique maître du Purgatoire.

L’orgueil s’approcha d’un bol contenant une large variété de fruits exotiques dont il tira une cerise. Un rouge sombre comme l’âme d’un démon. Sombre comme le destin qui attendait l’Okami. Dans un sourire triomphant, il laissa tomber le fruit entre ses dents et le savoura. Ses canines prirent la teinte rouge, et un mince filet juteux s’était frayé un chemin à travers les lèvres du tyran. À le voir ainsi, on aurait crût apercevoir un lion se délectant de quelques chaires arrachées  à de malheureuses proies. Ce n’était pas spécialement faux car Nãar était un véritable prédateur. Un prédateur dont l’arme était la persuasion et l’intimidation, et la proie était l’âme.

Il s’approcha de Shad et passa lentement chacune de ses mains sur les joues de la lycane, l’obligeant lentement à le fixer dans les yeux. Il avait adopté un visage paternel, condescendant. Une fois de plus il déconcertait par le changement drastique de son comportement.

« À quoi bon lutter ? Soumets-toi. Tu t’éviteras une éternité d’horreurs et de souffrances plus atroces que ton esprit ne peut imaginer. Quel mal y a-t-il à jeter les armes et s’agenouiller devant un être mille fois supérieur ? Signes, douce enfant. Abandonne ton âme à Nãar. »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 12 mars 2017, 18:42:05
Un rictus s’afficha sur le visage de la Lycane lorsqu’elle reçut entre ses doigts le contrat qui scellerait son destin. Et quel contrat ! Ce dernier était long, très long et muni de plusieurs paragraphes tous écris de façon à être pratiquement illisible. La Louve le savait, elle n’arriverait pas à lire tout avec le peu de temps qui lui était alloué, surtout qu’il ne fallait pas oublier les clauses écrites en démoniaques. Pouvait-elle seulement demander à avoir un contrat plus lisible ? Cela, la Terranide en doutait fortement, pour l’heure, elle n’était pas réellement en mesure de marchander et ne le serait sans doute jamais d’ailleurs. Pas face à un tel être. Pourtant, elle tenta de lire, ou du moins de survoler le plus de clauses possibles, retrouvant en majeure partie ce qui avait été dit oralement mais au vue de la taille du contrat, elle savait qu’il lui manquait pas mal d’informations. Raison de plus pour être hésitante. Un grognement de frustration lui échappa. Elle se faisait rouler et elle en avait complétement conscience ! Mais que pouvait-elle faire d’autres ? Lui tenir tête ? Bien sûr qu’elle le pourrait mais à quoi bon ? A quoi bon tenter de s’évader, de retrouver sa liberté si on n’était pas en possession de tous ses moyens ? L’Okami jouait pour ainsi dire avec le feu et elle en avait pleinement conscience.

L’une de ses mains lâcha subitement l’interminable contrat pour attraper au vol le couteau qui lui avait été lancé. Posant ses yeux sur ce dernier, elle l’observa quelques instants. Du sang…Une signature faite avec son sang. Quoi de mieux pour la lier encore plus à ce parchemin scellant son destin ? Une simple coupure, une signature ensanglantée et le tout serait réglé. Pourtant, elle hésitait encore, sa fierté et son envie de liberté ne voulaient pas s’avouer vaincus pas si facilement. Se retrouver esclave, à jamais enfermée entre ces murs sordides étaient loin d’être la vision du futur que s’était imaginée la Lycane. Elle ignora  complétement le démon, plongée dans une introspection intérieure, pesant sans cesse le pour et le contre, cherchant du regard ce qu’elle avait pu manquer lors d’un premier passage sur le contrat. Mais la taille des lettres n’aidaient pas et offraient un tourbillon de caractères devant le regard de la Terranide.  L’art de la torture est administratif. Le couteau avait déposé sur le sol de la cage. Bien que cette dernière avait été ouverte, la Lycane était restée à l’intérieure pour lire ou du moins essayer de lire le contrat.

Plongée à la fois dans sa lecture et dans ses pensées, elle ne remarqua pas le démon qui s’approcha et sursauta lorsqu’elle sentit ses mains se posaient sur ses joues. Son regard quitta le parchemin démoniaque et vint  se relever pour croiser celui du démon.  Plusieurs sentiments étaient lisibles dans le regard azuré de la Terranide. La curiosité, la crainte, la détermination….Un sacré mélange. Elle laissa de nouveau son regard glisser vers le parchemin et vint attraper la manche du couteau avec sa main, l’approchant de son autre main avant de le dévier et de tapoter de sa pointe sur le contrat.

« Écrire en petit caractères et en démoniaques…Astucieux, vraiment. Tout cela pour que je ne puisse pas voir toutes les clauses du contrat et rien ne me dis que vous me fournirez une version plus lisible si je venais à vous le demander…Car ma position ne me donne pas réellement le droit, n’est-ce pas ? »

Non, il ne le ferait pas. Elle n’était pas en position pour marchander, pas elle, une simple Terranide destinée à n’être qu’une simple esclave. Non, elle n’était pas comme les autres, elle n’allait pas passer sa vie à écarter simplement ses cuisses pour le plaisir d’un inconnu au ventre bedonnant. Ses doigts se crispèrent autours du manche du couteau et un autre grognement naquit au plus profond de sa gorge avant qu’elle n’éructe avec une once de colère faisant fi des règles de vouvoiement à cet instant  :

« Je vais te le signer ton foutu contrat. Je vais sauter à pied  joint dans le piège que tu me tends car je n’ai pas d’autres alternatives. »

Et à peine ces mots fussent-ils énoncés qu’elle fit passer le fil de la lame sur son index, le sang commençant directement à s’y écouler. Quelques gouttes de sang vinrent tâcher le contrat sur ses côtés et la Lycane y apposa finalement sa marque, signant à l’endroit indiqué et prévu pour cet effet. Son destin était à présent scellé, son âme était lié au démon mais sa psyché elle restait propre à la Terranide. Elle laissa tomber le couteau sur le sol métallique de sa cage et vit le contrat disparaître dans une fumée noirâtre. Son regard se reporta sur le démon, qui, elle le savait, se délectait de l’instant qui venait de se produire. Et le pire à présent, c’est qu’elle lui appartenait, corps et âme.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le vendredi 17 mars 2017, 19:08:27
Il trouvait la façon d’exposer toujours ce qui était évident très agaçant, et Shad ne cessait de le faire, posant des questions qu’il jugeait stupides de part l’évidence de la réponse. Décidément, les terranides étaient une bien faible race, se marmonnait intérieurement l’archidémon en fixant l’Okami entrain de se couper avec le couteau d’argent.

« Ce contrat n’est là que pour symboliser ton esclavage de manière formelle, avoues que c’est plus prestigieux de signer pour avoir des chaînes qu’être torturé avant. »

Son sourire s’élargit quand la jeune louve finit par signer le parchemin avec son sang, scellant son destin à jamais. Qu’il était plaisant de voir ces âmes, ces infortunées et pauvres âmes tomber entre ses crocs et finir broyées. Il ne s’en lassait jamais, c’était sa raison de vivre, sa passion. Il était l’un des sept péchés capitaux, et en tant que tel se devait de corrompre toute chose vivante à son image.

Victoire, victoire … VICTOIRE !

Le parchemin s’était savamment envolé en fumée, rejoignant les multiples autres contrats qui liaient les âmes damnées au maître narcissique. Des flammes apparurent soudain, surgissant des interstices du sol dallé pour glisser le long du corps de la lycane à la manière de serpents ardents, s’enroulant perfidement autour d’elle.  Les flammes se joignirent lentement autour du bras gauche de Shad, s’agglutinant en un point précis avant de s’immerger dans la peau pâle. Le processus ne dura guère longtemps et bien vite le feu disparut pour laisser place à une marque en forme de lion rugissant. Et cette marque allait symboliser le pacte qui la liait désormais au seigneur du Purgatoire.

« Félicitations, tu es désormais l’esclave de l’être le plus parfait que le monde ait connu. Soit honorée de servir ton nouveau maître, jeune louve, car ce sera ta seule consolation pour l’éternité de servitude que le destin t’as choisis. »

Un rire bref mais sardonique s’échappa de ses lèvres, donnant des frissons dans le dos. Un rire si diabolique que même les statues semblaient trembler dans leur silencieuse immobilité. Un grondement puissant se fit entendre au loin : celui du tonnerre qui semblait répondre au rire du machiavélique démon et se joindre à son euphorie malsaine.

« Viens, je vais te montrer quelque chose … »

Des claquements sourds commencèrent à raisonner contre les vitres colorées des fenêtres, le son caractéristique d’une pluie battante qui déferlait sur les lieux. Un nouvel éclair zébra le ciel, suivit par un tonnerre grondant qui fit trembler les majestueuses et intimidantes murailles de la forteresse. Tout cela aurait bien put avoir détourné l’intention de Shad, mais cela ne dura qu’une fraction de seconde avant qu’une chaîne surgissant de nulle part ne s’accroche fermement à l’épais collier d’obsidienne qui enserrait le coup de l’Okami, faisant ainsi office de laisse.

Détournant la tête, le Péché Originel tirât d’un coup sec son esclave avec la laisse, marchant d’un pas lent imprégné d’une prestance divine vers une épaisse porte en bois. D’un geste léger de la main, la porte s’ouvrit, dévoilant un pont de pierre menant à l’extérieur et dont le bout se terminait contre un imposant donjon. Le pont était à la merci des éléments, la pluie était battante telle des cordes dans le ciel, le vent hurlait et des éclairs zébraient parfois le ciel nuageux et obscur.

« Voilà une bien belle tempête. »

Il avança à nouveau, quittant l’abri et la chaleur de la pièce pour faire face aux éléments cruels et glacés. Pourtant, l’eau semblait l’éviter, glisser sur une barrière invisible et s’écouler plus loin, laissant Nãar intouché et aussi sec qu’à sa sortie de la chambre. Un sort protégeait l’archidémon de la pluie tonitruante, le gardant comme un parapluie. Heureusement pour Shad, elle bénéficiait aussi de ce petit tour de magie.

La laisse se tendit à nouveau, traînant plus fort l’Okami jusqu’au centre du pont humide. Là, il s’arrêta brusquement et se tourna vers la terranide, une mine sombre et inquisitrice ayant prit la place de son masque suffisant.

« Me désobéir équivaut à violer les clauses du contrat, et de ce fait tu seras punie à chaque fois que tu tenteras de me tenir tête. Si tu persistes, tes châtiments se feront plus durs, plus sévères. Et si, malgré tout cela, tu persistes … »

Il se pencha lentement devant elle, son visage à quelques centimètres du sien, son parfum musqué inondant les narines de la lycane. Son ton se faisait plus caverneux, plus … démoniaque. Chaque mot prononcé semblait mutilé votre âme avec un couteau dentelé, vous écorcher l’esprit et vous dévorer de l’intérieur. La domination de l’Orgueil se faisait sentir puissamment en ce moment précis.

« … et bien, tu connaîtras un tragique destin. Un sort si terrible que même la mort te semblerait être un bien doux repos. Regardes, esclave, regardes et crains-moi. Crains ma fureur car elle est sans limite. Pries pour que tes dieux aient pitié de toi, car je n’en aurai aucune. »

En lui ordonnant de regarder, il montra de l’index le dessous du pont. Quand elle obtempéra (et elle n’avait guère le choix), regardant entre les parapets du pont, une vision d’horreur l’attendait, un spectacle épouvantable qui ferait frissonner le plus vaillant des chevaliers. Là, à une centaine de mètres plus bas, des poteaux de bois hérissaient le sol. Chaque poteau avait en son sommet une roue sur-laquelle était cloué à l’aide de pieux un esclave. Humains, terranides, orcs, elfes, nains … un grand nombre de malheureuses victimes souffraient, pieds et mains clouées avec des pieux de fer, abandonnées à la merci du vent et de la pluie. Leurs corps étaient recouverts de terrifiantes blessures, preuves des atrocités commises contre eux. Certaines blessures semblaient être si terribles qu’on s’étonnait de voir les suppliciés survivre à cela, avant de voir qu’un sceau sur leurs fronts les gardait en vie. Certains avaient perdus des membres, d’autres avaient les entrailles en l’air, les yeux crevés ou se noyaient dans leur propre sang. Des esclaves étaient accrochés ou pendus aux poteaux, leurs corps ballottés par les vents furieux qui emportaient leurs cris de douleur et leurs lamentations. Toujours plus bas, certaines victimes étaient littéralement empalées sur de longs épieux, vivant un éternel calvaire.

Toutes ces personnes qui souffraient l’enfer sur Terra étaient d’anciens esclaves dont le seul crime fut de tenter de fuir ou de tenir tête à Nãar. Toutes avaient fait fît de ses menaces et avaient soufferts ses nombreuses punitions. Et toutes désormais agonisaient à jamais sous le pont, à mi chemin entre la vie et à la mort, spectacle atroce que le monstrueux démon savourait chaque jour comme symbole de sa tyrannie.

Nãar se saisit de la chevelure bicolore de Shad et fit pencher sa tête vers cette scène horrifique, la forçant à regarder. Par ce geste, il la mit au-delà du sort qui les protégeait de la pluie, laissant cette dernière s’abattre sur sa tête tout en gardant le reste de son corps à l’abri.

« Maintenant que tu sais ce qui t’attends, que vas-tu faire, hm ? Dis-moi. »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 19 mars 2017, 19:10:06
Silencieuse, la Lycane ne répondit pas aux dernières paroles du démon, lui accordant néanmoins un signe de la tête en guise d’affirmation. Etre esclave….C’était un statut qu’elle avait toujours fuit et voilà qu’à présent qu’elle était liée à un des êtres les plus infâmes de cette planète. Ses yeux se posèrent par la suite vers les flammes qui sortirent des interstices du sol, des flammes qui étaient loin d’être naturelles.  Preuve en est qu’elle dégageait une chaleur mais pas suffisante pour brûler, leur fonction était tout autre.  Ne faisant aucun geste brusque, la Louve les laissa l’encercler tels des serpents avides avant de les voir se rassembler à un même point et plonger sous la peau. La marque laissée était à l’image du démon, fier et puissant, arrogant et dangereux. Mais outre cela, elle apposait une nouvelle difficulté à l’Okami : Rien n’empêcherait l’Orgueil de la suivre à la trace et de la retrouver sans le moindre souci à présent qu’elle portait sa marque. Un contrat signé et une marque apposée….S’échapper de ce lieu risquait de demander beaucoup de temps et de prudence.

Un roulement de tonnerre lui fit relever les yeux vers l’une des fenêtres de la pièce. La pluie torrentielle bâtant contre le carreau ne laissait aucun doute possible, dehors c’était littéralement un déluge qui s’abattait. Et c’est à cet instant qu’elle sentit son collier d’obsidienne lui enserrait le cou alors qu’une force la tractait vers une direction. Une chaîne ! Il venait de lui mettre une laisse tel un vulgaire animal !  La fierté de l’Okami en prenait un coup et c’est sans réelle motivation qu’elle descendit de la cage où elle était encore assise, suivant le démon.  Et pendant sa marche, ses doigts glissèrent de temps à autre sur ce qui l’entravait.  Maudite obsidienne.  Une énorme porte en bois fut ouverte et un pont de pierre fut dévoilé. Ils n’allaient quand même pas sortie sous cette pluie battante ? Et pourtant…ce fut le cas. S’attendant à être trempée jusqu’aux os, la Lycane fut quelque peu étonnée de voir qu’aucune touche ne l’atteignait. Avant de comprendre rapidement qu’elle disposait également de la protection de Nãar. Et lorsque ce dernier s’arrêta, elle sut que ce n’était pas pour qu’elle admire une vue idyllique mais…une autre plus abominable.

Une autre mise en garde, comme si n’avait déjà pas suffit. Se douter t’il qu’elle avait encore l’espoir de s’échapper de ses griffes ? Sans doute, elle avait peut être signée mais était loin de présenter tous les signes de servitudes des autres esclaves. Certes, la Louve avait déjà eu un aperçu de la cruauté du démon mais ce qu’elle vit fut bien supérieur. Cette vision d’horreur d’esclaves de toutes races, tout sexe et de tout âge livrées aux éléments déchaînés, leur corps gisant entre la vie et la mort dans un tourment éternel. Ces êtres étaient déjà mort pour la plupart, non ils l’étaient tous, mais le sceau sur leur front leur empêchait d’embrasser la douce étreinte de la mort. C’était là un calvaire  que nulle âme normalement constituée ne pourrait supporter pour l’éternité. Ces anciens esclaves agonisaient et souffraient un martyr sans fin. Un frisson parcouru l’échine de la Terranide, son regard ne pouvant se détourner de cette horrible scène. Et lorsqu’il la fit penchée plus  en avant pour qu’elle s’imprègne bien de cette vue effroyable, la mettant hors de son champs de protection, elle ignora complétement la pluie s’abattant sur sa tête, son attention toute tournée par ce qu’elle voyait à cet instant précis.

« V…vous servir…juste vous servir Maître Nãar »

Son intimation fut efficace. Cela elle ne pouvait le nier. Bien évidemment, l’Okami avait déjà subi des tortures mais de là à subir  cette immondice, c’était loin de toute torture qu’elle avait déjà dû endurer.  A chaque endroit différent où son regard se posait, la Louve pouvait voir un nouveau degré d’horreur, elle comprenait mieux à présent pourquoi les autres esclaves auparavant étaient si apeurés. Qui donc souhaiterait finir ainsi ? Aucune personne normalement constituée cela allait de soi. Dans tous les cas, la Louve avait parfaitement compris la leçon. Un seul faux pas risquait de lui être fatal et bien que sa détermination à s’enfuir restait intacte, elle commençait à douter. Le pourrait-elle seulement ?  

Soudain, une forme ailée  attira son attira son attention, levant son regard, la Lycane déglutit sur le coup. Le volatile, imposant, gargantuesque fit quelques rondes sous la tempête, semblant  y faire fit avant de se diriger vers les esclaves accrochés aux diverses roues de tortures. S’approchant de l’un d’eux, il plongea son imposant bec dans ses entrailles et en arracha une bonne partie. L’infortuné hurla de douleur mais resta vivant, pire ! Ses entrailles se reconstituaient sous l’effet du sceau offrant ainsi à l’oiseau un repas sans fin. Ce dernier tourna par la suite son regard vers l'Orgueil, sembla abaisser son bec telle une salutation emplit de respect et repris simplement son envol. Ne disant mot, la Lycane attendit simplement la suite des horreurs qui allaient l'accueillir au sein de la forteresse de Nãar.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 02 avril 2017, 00:46:54
« Bien, bien, bien. Content d’entendre enfin la voix de la raison. Crois-moi, tu as fais le bon choix. »

La pression exercée sur la tête de l’Okami se desserra lentement, la tirant en arrière pour la mettre de nouveau à l’abri de la pluie tonitruante. Doucement, il la retourna afin qu’elle lui fasse face. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres de l’archidémon dont le regard mordoré pétillait comme des braises incandescentes.

Nãar leva lentement sa main, l’approchant du visage de la lycane. Du bout des griffes, il récolta une goutte de pluie qui coulait lentement sur la peau soyeuse de Shad, la fixant brièvement avant de la porter vers ses lèvres et la déguster avec un regard mêlé de provocation et lourd de sens. Il leva à nouveau la main pour cette fois caresser la joue humide de la lycane avec une étrange et inquiétante tendresse. Son pouce allait de haut en bas, la pulpe parcourant la peau et la débarrassant lentement des gouttes froides.

« C’est là que je peux enfin apprécier ta beauté. Vois-tu, la désobéissance et la défiance agissent comme un masque laid qui altère mon jugement envers qui que ce soit. Mais à présent que tu fais preuve de docilité, je constate que tu es une jolie terranide. »

Tout en parlant, il continuait de lui caresser lentement le visage, la débarrassant entièrement de l’eau sur ses joues, jouant avec ses mèches humides avec lenteur.

« De jolies couleurs. Des yeux pétillants. Un visage angélique … »

Son index se posa sur les lèvres de la terranide à la chevelure cyan et ébène, dessinant des rondes sensuelles autour d’elles, les pressant légèrement et les taquinant du bout d’une griffe. Il ne tarda pas à glisser son doigt un peu plus loin, comme s’il tentait de s’emparer de la langue vulnérable de Shad. Mais il n’en fit rien, quittant sa bouche pour glisser sur son menton avec délicatesse, soulevant légèrement la tête de la jeune femme comme s’il jaugeait une marchandise.

« Voilà bien longtemps que je n’ai pas eu une terranide à mon service. Ça m’avait manqué. »

Se saisissant d’une des oreilles de loup de sa nouvelle esclave, il en éprouva la douceur un instant avant de l’abandonner, poursuivant son inspection visuelle sans aucune forme de gêne ou de retenue. Sans aucune décence, son regard s’attardait sur les parties les plus alléchantes, telles la poitrine sur laquelle il posa une paume avide qu’il en parcourut la surface, la pressant par-dessus ses vêtements en affichant un sourire satisfait.

« La dernière avait légèrement plus de chaire, certes. Mais je suis sûr que tu vas te révéler être une jolie perle dans ma collection. »

Voilà que sa main s’était emparée de la queue de l’Okami, la tirant légèrement afin de révéler sa croupe qu’il pinça avec une perfide malice, se pourléchant les babines tel un loup devant une proie des plus appétissantes. Laissant ses doigts s’enfoncer sur la tendre surface pour un bon moment, il finit par la relâcher finalement comme s’il allait donner un verdict.

« Oui, tu feras très bien l’affaire. Voyons ce que tu vaux en tant qu’esclave. »

Ses deux mains se posèrent sur les épaules de Shad, y appliquant une forte pression qui l’obligea à se mettre à genoux en face de son maître. Les jambes sur les dalles glacées, elle pouvait constater dans sa position actuelle que son seigneur avait déjà eu légèrement excitation visible à travers son pantalon brodé d’or. Tapotant la tête de l’Okami, il lui intima sur un ton autoritaire :

« Ta race a longtemps servit d’esclaves sexuels de qualité. Tu ne seras pas une exception entre les murs de mon palais. Mon premier ordre sera très simple à exécuter, comme quoi je te ménage pour la suite qui promet d’être beaucoup plus gourmande en efforts de ta part. Tu vas me supplier avec ton air le plus innocent de te violer contre le parapet tout en t’emparant de mon membre et en prenant soin comme la plus avide des catins. »

La façon avec laquelle il avait dit cela laissait comprendre qu’il ne plaisantait pas. Il était froidement sérieux quand il donnait un ordre, et Shad avait déjà eu un petit aperçu de ce qui pourrait lui arriver si elle avait le courage (ou la folie) de lui refuser ce genre d’odieuse gâterie. La vie d’esclave était un bien tragique destin en effet.

« N’oublies pas, tu vas agir comme une parfaite petite putain et me sucer comme si ta vie en dépendait. Je veux aussi t’entendre réclamer ma virilité en toi avec ardeur et désespoir. Si tu joue bien ton nouveau rôle, sois assurée que je ne me t’épargnerai certains projets que je te réservais au cas où tu te révélerais être une ennuyeuse poupée. »

L’objectif de tout ça mis à part la satisfaction de ses vicieux désirs ? Pousser encore plus loin sa domination sur sa nouvelle servante et la briser comme les milliers d’autres tristes âmes avant elle.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 02 avril 2017, 22:02:59
Elle était figée, ne bougeant pas d’un poil, n’osant pas faire le moindre mouvement tandis qu’il l’inspectait. A chaque instant, elle s’attendait à ce que sa progression se fasse soudainement plus violente mais il n’en fut rien. Un sentiment de gêne l’envahi cependant, celui d’être ainsi observée sous toutes les coutures, comme on jaugeait la qualité d’une marchandise avant de l’acheter. C’était fort dérangeant mais que pouvait-elle faire ? Rien. Rien pour le moment. Un bref regard vers le dessous du pont et les cris de lamentations qui arrivèrent à ses oreilles eurent tôt fait de lui rappeler la menace qui planait au-dessus de sa tête si elle aurait l’audace de se rebeller. Pourtant, elle ne pouvait pas baisser les bras. Mais quand ? Quand aura-t-elle une ouverture ? Et cette marque qui la liait à lui…Non, aucun élément ne penchait pour l’heure en sa faveur. Elle eut un léger sursaut lorsqu’elle sentit ses mains toucher sa poitrine, son regard s’abaissant vers ces dernières. Une marchandise….Elle était réduite à cet état. Certes, il dictait quelques éloges à son sujet mais ce n’était pas réellement dans un cadre qu’elle aurait escompté. Elle ne fit donc rien, se contentant de subir ses palpitations et ses attouchements jusqu’à la fin.

« Je… »

Il l’avait forcé à se mettre à genou, son visage juste en face de son entrejambe qui laissait déjà voir une bosse signe d’une  certaine excitation dissimulée par son pantalon. Ses yeux s’écarquillèrent au fur et à mesure qu’il énonçait ses ordres tandis que ses oreilles autrefois fièrement dressées venaient de s’abaisser. Faire une gâterie pouvait encore passer, même si cette dernière serait forcée mais ce ne serait pas la première fois qu’elle en ferait une mais supplier ? Elle n’aimait pas déjà de base trop parler pendant l’acte mais de là à la forcer à supplier…Le pourrait-elle ? Serait-elle assez convaincante ?  Tout en songeant en cela et ne pouvant pas rester indéfiniment stoïque avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. La Louve avait posé ses mains contre les jambes de l’Archidémon,  remontant ses dernières pour venir abaisser doucement son pantalon, se retrouvant bien vite avec sa virilité face à son visage.

« Je n’ai..pas pour habitude de supplier…. »

L’une de ses mains resta en place tandis que l’autre vint glisser contre le membre afin de lui offrir des caresses dans l’objectif de lui donner encore plus de vigueur. Elle leva son regard vers lui, ce dernier semblant à la fois suppliant et fuyant. L’Orgueil pouvait aisément voir que la Lycane cherchait ses mots, cherchait à réussir le convaincre pendant que sa main le parcourait de toute sa longueur. Sa queue se souleva et s’abaissa d’un coup, frappant le sol de rage comme si elle aurait frappé du poing sur une table et un léger grognement se fit entendre. Rien ! Elle ne trouvait rien ! Rien ne sortait ! Pourtant elle devait bien trouver quelque chose à dire ou elle en pâtirait.

Approchant son visage encore plus de ce membre à présent tendu, elle hésita quelques secondes avant de darder sa langue et commençait à le lécher sur toute sa longueur. Une main lui servant toujours de point d’appui tandis que l’autre venait glisser vers les bourses gonflées de l’Orgueil.  Ses yeux azurés se relevèrent pour recroiser son regard mordoré.  Oh il devait bien se délectait de cette scène, la voir ainsi capituler !  Cessant ses coups de langue, elle le reprit entre ses doigts.

« Maître….Prenez-moi….Prenez moi comme la chienne que je suis….Cette queue….Je la veux..Je ne peux pas attendre…. »

A peine avait-elle fini ces quelques mots que ses lèvres vinrent se clore autour du membre palpitant, glissant sur sa longueur. Sa langue vint se joindre à ce ballet, dansant autours de cette épée de chaire qui venait de se retrouver dans un foyer chaud et légèrement humide. L’Okami effectuait ses mouvements vieux comme le monde, avant, arrière, son regard pétillant toujours levé vers celui de Nãar. Elle ne savait pas si sa piètre supplice avait suivi, mais ne l’avait-elle pas prévenu ? Pourtant…l’Okami décida de mettre plus de cœur à l’ouvrage. Continuant sa gâterie forcée, tout en s’arrêtant de temps à autre pour reprendre son souffle et supplier encore et encore l’Archidémon de la prendre, de la défoncer comme la petite chienne et pute qu’elle était. A vrai dire, la Louve n’avait aucune idée si elle répondait à ses attentes mais du moins elle essayait !  Elle poussa un léger gémissement de douleur lorsqu’elle le fit coulisser jusque dans sa gorge, son nez allant toucher le bas-ventre.  Puis recula doucement avant de s’avancer de nouveau. Il voulait qu’elle le suce comme si sa vie en dépendait ? Il était servi ! Elle alternait ses rythmes, poussait ici et là des soupirs d’aise et ses yeux semblaient le supplier de prendre les choses en mains. Certes, dans cette posture elle n’était plus réellement capable de parler mais ses gestes et son regard étaient amplement suffisant.

Réduite à faire cela…. Quelle tragédie et quelle honte.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le mercredi 12 avril 2017, 23:20:52
Alors, alors … Nãar jugeait comme un marchand testant la qualité de son produit. Ce qui l’animait au début, c’était cette envie de voir ce qu’il peut attendre de la part de sa nouvelle esclave, découvrir ses compétences et ainsi en tirer une conclusion pratique sur que faire d’elle. Oui, il a souvent fait cela, très souvent même pour le plus grand malheur de certaines innocentes âmes. De jeunes filles ou femmes mâtures, de toutes races, capturées, achetées, vaincues, dupées ou tout simplement trouvées. Elles faisaient toutes allégeance à Superbia, toutes sauf quelques rares exceptions qui connaissaient alors une fin brutale.

Quant à celles qui ont vendu leurs âmes au seigneur démoniaque, elles subissaient les séries de tests comme aimait les appeler Nãar, des épreuves. Généralement cela dépendait de la personne qu’il avait entre les griffes, mais la majorité écrasante se faisait tout simplement violée par le monstre impitoyable à l’appétit féroce. Si on pensait que sa motivation première était de satisfaire une soif de sexe qui ne le différencierait guère de sa sœur la Luxure, la vraie et primale motivation de l’archidémon était surtout de montrer, encore et toujours sa totale domination sur sa proie et propriété.

Ainsi il les humiliait, les abaissait au rang d’esclaves sexuelles, les obligeaient à renier leur fierté et ravaler leur orgueil et lui obéir à lui, être primordial de pure cruauté et vices. Ainsi, il s’assurait de briser les esprits les plus solides et en faire de parfaits pantins, des soumis qui n’avaient de yeux que pour l’être le plus prestigieux et noble que la terre ait connu, à savoir lui.

Oh … et il y’avait aussi un désir charnel, soyez rassurés.

« Tu prendras l’habitude avec moi, jeune fille. Ce n’est qu’une question de temps. »

Ainsi le voilà qui profitait de l’Okami en toute impunité, la fixant de haut avec son regard où se mêlait dédain et amusement, savourant ce petit traitement forcé qui lui faisait autant plaisir que la vue de cette soumission quasi-instantanée. La peur pouvait se révéler être un moyen de contrôle très efficace, dissuadant toute rébellion et calmons froidement les esprits les plus embrasés. La vue par-dessus le pont avait largement fait son effet, Shad s’attaquant avec une féroce volonté de survie à sa queue dressée, la prenant en bouche en suivant les directives de son nouveau maître.

Par contre, ses supplications manquaient légèrement de ce ton de désespoir qu’il cherchait et adorait tant. C’était plus des phrases forcées, preuve qu’elle était une rebelle farouche et qu’implorer de se faire violemment prendre contre le mur n’était pas dans ses habitudes. Mais qu’importe ! Elle apprendre, tôt ou tard. Peut-être que le processus sera plus long avec cette guerrière pyromancienne, mais le plaisir n’en sera que plus délicieux … tout comme sa soumission n’en sera que plus cuisante. À mesure qu’elle lui offrait cette fellation de qualité, lui était plongé dans ses méditations sadiques, pensant déjà à comment il allait modeler la psyché de cette ravissante jeune femme et la plier à l’état de catin. Les idées ne manquaient pas, il essayait plutôt de les ordonner en un panel de niveaux, du plus faible petit châtiment au plus cruel supplice.

Mais hey ! Il n’allait pas laisser ses morbides pensées l’empêcher de savourer l’heure actuelle , oh que non ! Ce serait dommage, pour une première dégustation de cette lycane appétissante. Et diable, elle se débrouillait terriblement bien en ce qui concerne la prise en gorge de sa virilité, à en juger par la taille qu’avait gagné son dard durant ses coups de langue. Nãar n’avait guère prit une femme depuis un bon moment déjà, bien occupé à récolter les âmes de nombreux clients ayant atteints les termes de leurs contrats. Une véritable moisson ! Après autant de travail acharné, il méritait bien ce petit moment de détente.

« Ton souhait sera exaucé, jeune catin. Ton magnanime maître va te prendre comme une chienne en chaleur et t’honorer royalement. »

Il tirât sèchement sur la laisse, lui faisant savoir qu’elle devait se relever. Sans aucune douceur, il saisit les vêtements de Shad entre ses griffes et les arracha en lambeaux, les réduisant en haillons pendants sur son corps, faisant penser à quelques misérables mendiants ou femme tout récemment violée. Mais n’était-ce pas ce qu’allait subir l’Okami bicolore ?

La retournant brutalement, il la plaqua contre le parapet, la pluie battant encore avec fureur tout autour d’eux. L’orage se déchaînait toujours, merveilleuse vision de puissance brute qui grisa d’avantage le fougueux tyran qui s’apprêtait à passer à l’attaque, se pourléchant les babines.

Du bout de ses griffes, il libéra le passage en écartant les lèvres intimes de la jeune lycane, ne se privant pas de toucher du bout d’une griffe son clitoris avec une certaine fourberie. Puis il colla le bout de sa lance de chaire contre elle, n’ayant cure de souiller l’entrée avec l’humidité qui la recouvrait, frottant contre sa croupe avec désir. Vint le moment où, fatalement, il glissa le fer de lance en elle, la hampe se frayant un chemin entre ses parois de chaire jusqu'à ce que la garde bute contre elle.

Un grognement satisfait s’échappa des lèvres de l’Orgueil qui débuta alors ses mouvements sauvages en elle, entamant les premiers assauts avec profondeur et fermeté.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 16 avril 2017, 12:15:04
Mordre ne pas mordre ? Diable, que l’Okami avait envie de refermer puissamment ses crocs autours de cette épée de chair qu’elle faisait coulisser entre ses lèvres et dont sa langue s’appuyait périodiquement dessus. Ses mains se crispèrent aussi légèrement contre les cuisses de l’archidémon.  Une simple pression de la mâchoire, oui cela serait amplement suffisant. Si cette ordure aurait été qu’un simple humain...La Terranide n’était pas dupe, faire un tel acte en cet instant lui voudrait amplement une large séance de torture. Et pour l’heure, elle préférait s’assurer de garder ses forces le plus longtemps possible. Elle manqua cependant de le mordre, ses crocs appuyant plus fortement contre sa lance lorsqu’il la surprit en tirant sur sa laisse. Se relevant, elle glissa par la suite son regard sur son corps recouvert maintenant d’habits en lambeaux mais ne fit pas le moindre commentaire.

Un -ourf- lui échappa lorsqu’il la plaqua contre le parapet. Sa croupe présentée et offerte à Nâar, la Lycane ne pouvait rien faire mise à part attendre. Se débattre ? A quoi bon, elle ne pouvait pas lui échapper. Pas encore.  Un hoquet de surprise lui échappa cependant lorsqu’il titilla de sa griffe sa perle sensible, ses doigts se crispant contre le parapet, ses griffes faisant un peu crisser la pierre. Le moment fatidique ne tarda pas à venir, l’épée de chair de l’Orgueil venant tester un nouveau fourreau.  Un léger soupir s’échappa des lèvres de la Terranide, ne pouvant ignorer ce qui venait de rentrer en elle.

Pourtant mise à part cela, elle n’offrit nullement un festival de soupir et de gémissement au démon de l’orgueil. Ses bras vinrent se croiser devant sa tête et elle la posa simplement contre tandis que son corps se faisait ballotter d’avant en arrière. Oh bien sûr elle le sentait, elle le sentait même parfaitement, ressentant ses fougueux aller et retour contre ses parois intimes. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle vivait cela et elle n’allait pas faire semblant d’apprécier ce qui se passait actuellement.  

«  Hmm…. »

Certes, il arrivait que de temps à autre un soupir plus fort que les autres perçait la barrière de ses lèvres, après tout, elle était loin d’être rigide. Pourtant contre toute attente, elle bailla avant de fixer l’horizon d’un air las. Si elle ne pouvait pas se rebeller, rien ne l’empêchait de s’en prendre indirectement à sa fierté, à son orgueil. Les coups de butoirs continuaient sans cesses, se frayant un passage entre ses chairs.  Avait-elle réveillé son ire par son comportement ? Pour l’heure cette question restait en suspens.

Un coup de tonnerre retentit au même instant où il percuta plus violemment. L’ orage faisant écho aux gestes de Nâar.  Possédant une ouïe bien plus sensible, ce simple coup fit sursauté la Terranide et de ce fait lui fit ressentir encore plus le coup de butoir de l’archidémon. Un soupir étouffé lui échappa surprise par la sensation qu’elle venait de ressentir,  Ses oreilles se penchèrent en arrière sur le sommet de son crâne et sa queue effectuait de temps à autre quelques mouvement saccadée.

« Maitre...Prévenez moi quand vous aurez fini »

Une autre attaque portée à son orgueil. Et pour compléter le tout, la Lycane ferma simplement ses yeux comme si ce qu’ il lui faisait l’endormissait. Poussant pourtant de temps à autres quelques soupirs de plaisir. Hey, elle était loin d’être insensible après tout ! Mais d’un côté...Elle espérait l’avoir un peu blessé même si cela était peu probable.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le lundi 01 mai 2017, 01:30:52
Non non non … quelle folie, quelle insanité avait frappé l’esprit de la pauvre terranide pour oser défier son terrible maître ? Quelle tragique audace l’avait poussé à blesser l’Orgueil personnifiée ? Etait-ce un courage mal-placé, un désir de défier la tyrannie ou une tentative de se venger de celui qui venait de faire d’elle une esclave ? Qu’elle que soit la raison qui l’avait poussé à ignorer ainsi les élans du seigneur des lieux, elle avait réussit à l’irriter.

Nãar arrêta soudain de se mouvoir en elle, gardant son chibre entre ses parois de chaire, immobile. Ses traits s’assombrirent, son sourire suffisant l’avait quitté tandis que lentement un pli se formait au niveau de front. Ses iris semblèrent se dilater à la manière d’un monstrueux reptile tandis qu’un bref craquement attestait de la pression exercée par les dents serrées les unes contre les autres à mesure qu’il perdait son calme.

Soudainement, il tirât sur la laisse métallique, tirant brutalement par la gorge l’Okami vers lui. Elle pouvait voir son visage qui exprimait une sombre colère, des traits terrifiants. Le Nãar moqueur avait laissé la place à un prédateur irrité. Un monstre à forme humaine qui affichait tous les traits d’une divinité vengeresse. Un courroux terrible allait se révéler, et un châtiment immédiat allait frapper.

« Ne , Te , Moques pas , de MOI ! »

Par une force surnaturelle, il parvint à la soulever au-dessus de lui comme s’il ne portait d’un petit chiot apeuré. La laissant pendre un instant devant lui, il finit par la jeter d’une violente torsion du bras par-dessus le pont. À travers le vent, la pluie et le froid, elle chutait, s’approchant rapidement du sol … et des horreurs qui s’y trouvaient. Elle pouvait voir les corps mutilés s’approcher à grande vitesse à mesure qu’elle dévorait la distance qui la séparait d’une chute fatale.

À l’instant même où elle allait entrer en contact avec le sol et se briser tous les os du corps, une sensation froide et collante envahit le corps de Shad dont la chute fut brutalement stoppée à deux mètres au-dessus du terrain boueux. Un Nãar fâché se tenait devant elle, la saisissant par-dessus terre avec ce qui semblait être un long tentacule d’une couleur peu ragoutante. L’appendice qui avait remplacé son bras continuait à s’enrouler autour de l’esclave, l’enserrant dans ses multiples ventouses visqueuses et poisseuses.

« Tu n’es rien , RIEN ! Une petite garce, une putain insignifiante, rejeton d’une sous-race d’esclaves. »

La prise du tentacule se fait plus glaciale et plus forte, telle un serpent de glace qui tentait de broyer et geler la lycane dans une lente mise à mort. La pluie torrentielle n’arrangeait rien.

« Je me montres clément en t’honorant malgré ton statut inférieur et tu OSES te foutre de ma gueule ? Saches que manquer de respect à son maître peut te valoir de bien terribles châtiments …. Et je t’ai prévenu. Pourtant tu t’es obstinée en tête-brûlée. »

Le bout de l’appendice arriva au niveau des lèvres de Shad, se redressant à la manière d’un cobra s’apprêtant à mordre. Des crocs d’un noir de jais jaillirent des ventouses, longues telles les aiguilles d’un monstrueux fléau-d’armes, menaçant le visage pâle de l’Okami dans un frétillement courroucé. Nãar parla à nouveau, et sa voix avait prit un ton plus sombre et caverneux, résonnant plus fort que le tonnerre. Sa voix semblait surgir d’un abîme profond et abyssale, son apparence s’était difformé en une vague ombre humanoïde, fumerole cornue de ténèbres aux yeux flamboyants.

« Tu apprendras rapidement ta place, esclave. Je pourrais t’arracher le visage d’un claquement de doigts … mais j’ai d’autres plans pour toi, petite rebelle. »

L’Orgueil marcha en direction d’une sorte de grande cabane solitaire, à l’extrême-est de la cour où les suppliciés gémissaient. Son bois était vermoulu et une forte odeur répugnante s’en échappait. Des traces de souillure noirâtre recouvraient la porte grinçante et la fenêtre unique était teintée de peinture noirâtre.

« Veux-tu savoir ce qu’on fait des jouets cassés, hm ? Des petits serviteurs qui ne servent plus à rien, des esclaves fanés et sans intérêt, des faibles qui se sont éteints ? »

La porte s’ouvrit, livrant passage à un spectacle d’épouvante. Un vaste entrepôt où reposait un tas de corps mutilés, découpés, hachés et broyés dans une orgie sanglante et répugnante, véritable boucherie envahie par la vermine et l’odeur épouvantable qui était presque aussi tangible qu’un mur d’atrocités. Des os, des entrailles, des visages défigurés. Telle était la réserve de nourriture servant à satisfaire l’appétit des chiens de garde.

« Réjouis-toi, tu auras tout le temps de méditer sur ta docilité ce soir. »

Il la jeta au milieu des corps, poussant un rire machiavélique qui ferait trembler le plus brave des paladins. Un rire qui semblait pénétrer votre âme et déchirer votre esprit dans la plus parfaite horreur. La porte se referma alors, et le rire s’évanouit lentement, remplacé par le son de la pluie battante … et le bourdonnement infernal des mouches.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 01 mai 2017, 17:55:30
Elle avait réussi ! Elle avait blessée l’Orgueil dans son orgueil ! Quelle petite victoire fortement alléchante ! Bien entendu, elle s’était à subir son courroux mais….cela en valait largement la peine.  Elle avait manqué de s’étouffer tandis qu’il tirait brutalement la laisse ainsi que sa gorge vers lui. Son regard croisa le sien et elle put y lire toute son ire. Pour être fâché il l’était. Finalement, peut-être aurait-elle mieux de simplement faire semblant d’apprécier ses assauts en elle ? Non, elle refusait encore de se faire si facilement dominée et son esprit farouche l’avait conduit à cette imprudence… Elle ne pesait rien entre ses mains, aussi légère qu’un louveteau qui venait de naître et lorsqu’il la balança par-dessus le point, l’Okami crû bien que sa dernière heure venait d’arriver. Rien ne pouvait l’empêcher de percuter violemment le sol et de se briser les os sous la force de l’impact, mourant ainsi sur le coup au vue de la hauteur de la chute. Mais le destin en décida tout autrement, car elle fut rattrapé par une tentacule noire et glaciale juste avant le point d’impact.

L’appendice visqueux et collant s’enroulait autour de son corps, la serrant dans une étreinte glaciale. Prise au piège, la Louve ne pouvait rien faire, dans l’incapacité de se débattre et ne pouvait qu’écouter la colère de l’Orgueil personnifié. Et ce dernier pouvait aisément sentir son corps trembler de terreur, une terreur provenant de la mort qu'elle venait d'échapper. Oh bien sûr qu’elle avait entendu ses mises en gardes mais que voulez-vous ? On ne change pas d’un claquement de doigt son comportement. Ses yeux se posèrent sur les crocs qui venaient d’apparaître au niveau des ventouses de cet tentacule. Allait-il lui lacérer le visage ? Sur le coup, elle s’attendait à ce qu’il le fasse mais fut fortement surprise lorsqu’il prit la direction d’une cabane située dans un coin. Une cabane où une odeur pestilentielle s’en dégageait. Lorsqu’il ouvrit la porte de cette dernière, la Lycane pu voir la masse de corps ensanglantés et avec diverses étapes de décomposition. La vue bien qu’odieuse était loin d’égalée l’odeur immonde qui se dégageait de ses corps. Pauvres âmes qui avait fini par lassé le démon ou trop l’énervé.  Et avant qu’elle ne put répliquer, Naär la jeta simplement au milieu des corps, l’enfermant dans une obscurité complète.

En prenant une bouffée d’air, l’odeur insoutenable lui provoqua un haut le corps et la Louve ne put se retenir de vomir. Son odorat fin lui faisait de nouveau défaut car la puanteur était insupportable.  Elle se mit à tâtonner cherchant la porte. Ses pieds touchèrent à la fois entailles éparpillés et asticots tandis que ses mains tâtonnant les murs sentirent des viscosités peu ragoûtante. Elle finit par la trouver, cette fameuse porte, mais…bien évidemment impossible de l’ouvrir. Au milieu des bruits ignobles des asticots dévorant les cadavres et des mouches bourdonnantes un autre bruit se fit un entendre. Celui d’un gargouillement d’estomac. La faim se faisait sentir, voilà deux jours maintenant qu’elle n’avait rien manger. Une nouvelle fois l’odeur infecte lui souleva un haut le cœur et la força à vomir. Essuyant ses lèvres d’un revers de la main elle se mis par la suite à la recherche d’un cadavre encore assez frais.

Et sur le coup, son odorat lui était fort utile car il lui permettait de deviner si l’individu pouvait être encore mangeable ou non. Mais la recherche ne se fit pas sans peine et plusieurs fois l’odeur qui lui assaillait les  narines la forcer à vider ce qu’il restait dans son estomac. L’Okami fini par trouver ce qu’elle cherchait, le corps bien qu’affreusement mutilée était encore assez frais et il n’était pas remplit d’asticots répugnants. Sans la moindre gêne, elle attrapa le bras et mordit dedans, arrachant les chairs et  la dévorant. Certes, on l’avait privé de ses pouvoirs mais elle gardait ses crocs et son estomac pouvant supporter au vue de sa nature de Terranide plus qu’un estomac normal.  Ses mains tenaient fermement le bras du cadavre et une autre bouchée fut prise. Que voulez-vous ? Quand il fallait survivre, on pouvait se faire violence et manger n’importe quoi. Et ce n’était pas la première fois que la Louve dû  mettre de côté ses convictions pour rester en vie. Etrangement, elle apprécia ce repas, ce dernier lui permettrait de reprendre des forces et dieu sait qu’elle en aura fortement besoin ! Malgré leur apparence peu engageante les asticots restaient également une solide source de protéine et elle en goba quelqu’un pendant son festin. Car oui au vue de la quantité de nourriture que venait de lui offrir Naãr, la Louve festoyait et se remplissait l’estomac, retrouvant ses forces.

Finalement repue, elle chercha un lieu où l’odeur était moins présente, ses yeux semblant s’être habitués à l’obscurité et s’y installa faisant fi des différents sons ambiants. Après tout quand elle dormait au milieu des terres sauvages, la nuit était aussi pleine de sons divers et variés. Peu à peu son odorat s’était aussi habitué à l’odeur infecte régnant dans la petite cabane. Et lorsque le démon viendra la chercher, il pourrait voir une Terranide dormant sur un cadavre, les doigts et le visage en sang preuve qu’elle avait festoyé. Bien sûr, un repas plus normal serait largement apprécié mais sur le coup, la Lycane n’avait pas fait la fine bouche.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le mercredi 31 mai 2017, 15:34:29
Le silence fut brutalement interrompu par le claquement sonore de la porte qui fut ouverte à la volée, livrant passage à deux personnages en armure de plate noire et armés d’épées aux lames dentelées. Les deux armoires à glaces, malgré la lourdeur apparente de leurs protections, se déplaçaient rapidement, piétinant les cadavres démembrés et les flaques de sang séché avant de s’emparer dans une rapidité militaire de la jeune Okami qu’il menottèrent avec de lourdes chaînes.

On la traîna ensuite dehors et vu la faible lumière on pouvait vite deviner que c’était l’aube. Le sol était boueux, vestige de la terrifiante tempête qui avait battu toute la nuit. Les gardes s’éloignaient de la cabane pour se diriger vers un toit en bois de chaume installé contre le mur d’enceinte de la forteresse intimidante. Le toit abritait ce qui semblait être un pilori. Près de l’outil en bois s’affairait un nain à la barbe rousse et au crâne chauve qui mastiquait une feuille de cola entre ses dents jaunis. Le robuste gaillard alimentait un feu dans une petite cheminée où quelques barres métalliques chauffaient tranquillement.

En voyant arriver le trio, il sourit, ajustant la bande de cuir qui lui servait de cache-œil pour son œil gauche balafré et se tapa vigoureusement les mains.

« Amenez-là moi les gars, nous allons voir dans quelle catégorie de marchandise elle sera classée. »

L’un des guerriers ouvrit le pan en bois du carcan tandis que son homologue serra le poing et frappa le ventre exposé de Shad, la privant brutalement d’air et s’assurant ainsi qu’elle ne tentera pas de se débattre. Refermer le carcan autour de son cou et ses mains fut ensuite un jeu d’enfant et une fois cela fait ils s’écartèrent en silence, laissant le nain s’approcher pour inspecter l’Okami.

« Alors, voyons un peu ce qu’on a. »

Il inspecta son visage avec ses mains graisseuses, tâta son corps, sa chaire, la pinça légèrement, tournant autour d’elle avec un regard qui semblait voir le moindre détail. Il s’arrêtait parfois et notait avec le bout d’un morceau de charbon sur un carnet quelques notes dont lui seul en avait la responsabilité. Le nain vint même à lui ouvrir la bouche pour tapoter les crocs de la terranide.

« Très bonne dentition … corps habitué aux efforts … un peu maigre … »

Caressant sa barbe tressée en nattes épaisses, il marmonna quelques mots incompréhensibles avant de fixer les deux soldats.

« Elle n’est pas faible et donc peut servir notre seigneur. C’est bon, on la garde. »

Il s’approcha de Shad et ajouta.

« Tu as de la chance, tu vas pas finir en viande hachée pour les chiens ! Allez, il ne reste plus qu’à te marquer et tu seras officiellement une servante de notre souverain tout-puissant. »

S’approchant aussi rapidement que ses jambes trapues le lui permettait du feu, il enfila d’épais gants en cuir qui lui arrivaient jusqu’aux coudes et après un instant de réflexion il finit par exhiber une des barres de fer dont le bout était forgé en forme d’un sceau complexe.

« Ceci, ma grande, est ce qui va te lier à notre vaste famille d’esclaves. Une jolie marque sur ta peau et qui plus est, une marque spéciale. Généralement on classe les prisonnières selon des critères précis et toi ma petite chienne tu es qualifiée comme potentielle participante dans les prochains jeux d’arène ! Et oui , si ce n’est pas glorieux ! »

Le fer grésillant se rapprochait lentement du dos exposé de Shad, qui pouvait déjà sentir la chaleur terrifiante qui s’échappait du métal brûlant.

« Serre les dents et pense à l’avenir ! Au moins tu ne seras pas condamnée à récurer les latrines des gardes pour le reste de ton existence, ou de leur servir de fille de joie, heh ! »

Il reposa néanmoins sa barre de fer, caressant sa barbe épaisse en reniflant bruyamment.

« À moins que tu ne préfères choisir un autre poste ? Le Maître t’as accordé ce petit … privilège, et je serais le juge qui déterminera si tes exigences sont acceptables selon les termes qui régissent la forteresse. Considères-donc cette offre généreuse, mais sache que tes choix, en tant qu’esclave, sont très, très limités. »
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 31 mai 2017, 17:57:45
L’ouverture brutale de la porte sortit la Lycane de sa torpeur, la faisant sursauter sur le tas de cadavre où elle s’était jonchée Sans un mot, sans même tenter de se débattre ou une quelconque échappatoire, elle se laissa attraper par les deux armoires à glaces qui venaient d’entrer bruyamment.  Bien qu’à l’apparence vide, son regard les détaillait, cherchant la moindre faille dans leurs armures de plates noires. Certes elle avait dû faire preuve de résilience et manger aussi bien des cadavres en faible état de décomposition que des vers grouillants mais au moins la Louve avait fait le stock de protéines pour reprendre des forces. Couplée à une nuit de sommeil, elle avait un bien meilleure tonus que le jour précédent mais elle se gardait de le montrer. Son regard se leva vers le ciel lorsqu’ils sortirent de la maisonnette, se perdant un peu aux travers des nuages portés par le vent. L’aube…la journée allait être longue.

Puis, sa ligne de mire se posa sur la petite maison en chaume aux abords de la terrible forteresse. Qui donc pouvait bien vivre ici ? L’épaisse fumée noire qui s’échappait de la cheminée fit naître un rictus nerveux sur le visage de la Terranide. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. Bien vite le pas de la porte fut franchis et avant même qu’elle ne puisse réellement se demander les priorités de cet endroit, la Louve sentit un poing ganté lui entrer violemment dans le ventre. La réaction fut immédiate, le souffle fut coupé et elle se  pencha en avant, ressentant directement un épais carcan de bois se refermer contre son cou et ses poignets. Sa queue s’agita nerveusement tandis qu’elle se retrouvait dans une posture des plus gênantes, à la merci de tous.

Mais les seules mains qui l’explorèrent furent celle du nain.  Oh l’envie de le mordre lui avait traversé  quand il avait tâtée ses crocs mais …Mieux valait éviter de le faire. Et puis à quoi bon ? Elle était déjà dans une situation assez délicate ce n’était pas la peine d’en rajouter une couche. Les mouvements de sa queue se calmèrent pour ne devenir que de simple battement fouettant l’air en toute impunité.  La Lycane avait bien tenté de jeter un coup d’œil aux écrits du nain mais n’arrivant pas à déchiffrer son écriture elle en avait vite oublié l’idée.

« Tu as de la chance, tu vas pas finir en viande hachée pour les chiens ! Allez, il ne reste plus qu’à te marquer et tu seras officiellement une servante de notre souverain tout-puissant. »


« Que..quoi ? »

L’Okami venait de buter sur un terme –se faire marquer – de toute sa vie, elle avait réussi à échapper aux supplices de la marque au fer rouge et l’idée de la connaître  était loin  de la ravir ! Et pour en plus être classée ! Une marque qui déterminerait son emplacement dans cette infernale prison.  Son cœur se mis à battre plus rapidement sous le coup du stress tandis qu’elle sentait peu à peu la chaleur se rapprochait de son épaule droite.  Bon sang, elle avait presque oublié ce que c’était de sentir l’incandescence effleurait sa peau. Puis soudainement, la barre fut reculée et une proposition fut faite. Accepter l’arène ou choisir un autre travail à sa portée.

Pensive, la Lycane ne dit mot, réfléchissant. Que pourrait-elle donc demander si les possibilités étaient forts minimes ? En réalité elle doutait fortement qu’elle puisse avoir le choix. L’arène…Elle risquait d’en mourir, c’était fort probable, des combattants aguerris y seront tout comme des monstres. Mais était-ce pire que de nettoyer des latrines puantes durant toute une vie ? De plus, il y’avait toujours une maigre possibilité de développer son art au combat. Sans ses pouvoirs, la Terranide était bien obligée de jouer sur son adresse et son habilité au combat. Oui, l’arène malgré les risques présentait un fort potentiel pour l’avenir. Regardant le nain, la Lycane ne lâcha qu’un seul et unique mot en guise de réponse.

« L’arène. »

Le sort en était donc jeté ! Attrapant la barre métallique encore brulante, le nain la rapprocha de nouveau de l’épaule de l’Okami mais cette fois sans s’arrêter, collant le sceau formé par le métal brûlant contre sa peau. Mal. Ça faisait mal, horriblement mal. La  Louve avait l’impression de sentir chaque parcelle de sa peau se faire arracher et au contact du fer brûlant, elle ne put réprimer un cri de douleur. Une chance d’ailleurs que le calvaire ne durait que quelques secondes. Ses griffes s’étaient même plantées dans le bois du carcan y créant de légers sillons et sa respiration saccadée tentait tant bien que mal de revenir à la normale.

« Bon allez j’en ai fini.  Passez la sous le jet d’eau froide et ramenez-la avec les autres. »


Libérée de ses entraves pour être de nouveau traîner à travers la forteresse, la Lycane fut par la suite jetée nonchalamment contre un mur puis aspergée à l’aide d’un grand jet d’eau froide. La force du jet l’empêchait de se relever la forçant à rester à terre tandis qu’elle subissait une toilette des plus expéditives. Une fois débarrassée de  la crasse présente sur son corps on l’empoigna à nouveau pour la mener vers la fameuse pièce où elle avait été jeté à son arrivée, la  lançant au milieu des esclaves avant de lui lancer à la figure une tenue qui aura aussi pour but de déterminer sa fonction. Une simple tunique de couleur verte qu’elle enfila rapidement avant de faire le point sur tout ce qu’elle avait pu voir et vécue.

Entretemps, l’un des gardes partit faire son rapport au maître des lieux et lui demandant la marche à suivre.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le mercredi 28 juin 2017, 21:59:44
Trois jours. Trois longues journées où Shad Hoshisora n’eut aucune nouvelle du monde extérieur depuis qu’on l’avait marqué comme une simple bête de ferme ce triste jour d’après-orage. Des journées longues et difficiles, la salle où elle avait été enfermée était étroite et très inconfortable. Les esclaves qui étaient enfermés avec elle toussaient, tremblaient et dégageaient une bien désagréable odeur de sueur. De plus, l’eau était rationnée et la nourriture consistait en un médiocre bol de lentilles qui, bien souvent, étaient remplis de vils petits cailloux cachés dans la sauce brunâtre, ainsi qu’une miche de pain blanc. Donc de difficiles condition, l’Okami étant condamnée à dormir à même le sol froid et humide et s’accommoder avec le manque de nourriture tout en s’habituant à un pesant silence, ses voisins se montrant être particulièrement opposés à toute forme de communication. 

C’est donc après ces trois longues journées qu’on ouvrit à nouveau la grande porte, des gardes entrant d’un pas lourd pour s’emparer de chaque prisonnier et lui mettre de lourdes chaînes autour des bras et jambes, chaînes qui étaient toutes reliées par une seule grande chaîne tenue par un terrifiant orc au corps couvert de multiples cicatrices. La masse de muscles traîna la chaîne d’esclaves à travers les couloirs, escorté par les gardes silencieux qui avançaient à un pas synchronisé, leurs bottes de fer martelant le sol dallé d’un air militaire.

Après une longue marche à travers de nombreux couloirs interminables, ils arrivèrent devant une étrange porte triangulaire couverte d’une multitude de symboles cabalistiques et de glyphes inconnus. L’orc avisa une tablette fixée au mur et appuya de son épais index sur plusieurs runes différentes, formant une sorte de mystérieux et obscur code. La chambre de téléportation (car s’en était une) prit une couleur rouge en s’ouvrant. L’orc entra en premier en tirant sa chaîne , suivit donc par les esclaves et leurs gardes.

Aussitôt ils furent transportés magiquement dans ce qui semblait être un vaste terrain sableux entouré par d’antiques ruines rappelant une architecture romaine perdue. Les experts diraient qu’il s’agissait peut-être d’un vaste stade de sport où les athlètes antiques s’affrontaient dans des jeux de course, de lutte et d’adresse sous le regard d’une foule admirative. Mais désormais ce n’était plus qu’un tas de ruine et un champ désert … ainsi que l’endroit où les esclaves qui montraient de certaines compétences martiales devaient survivre jusqu’à ce qu’une poignée survive pour rejoindre les jeux du Grand Maître.

L’orc se retourna et déclara alors d’une voix monstrueuse, le genre de voix que l’on peut s’attendre de la part de ce colosse au visage dur et bestial :

« Ecoutez bien bandes de vermines. À partir d’aujourd’hui vous allez passer une semaine d’épreuves mortelles pour sélectionner les meilleurs d’entre vous. Seuls les plus forts, agiles et rusés survivront, les faibles n’ont pas leur place en ce monde. Ici pas d’amitié, pas de pitié. Vous triomphez ou vous mourrez comme le tas de crottins que vous êtes tous ! »

Les gardes commencèrent à détacher les prisonniers de la grande chaîne tenue par l’orc qui continuait son discours.

« On obéit aux ordres ! Quand vous serez soumis à une épreuve, vous n’avez ni le droit d’abandonner, ni encore moins celui de fuir ! Vous tentez de vous défiler, on vous arrache la tête ! Vous trichez et c’est la mort assurée ! »

Libérés de la grande chaîne, ils remarquèrent qu’il y’avait plusieurs autres groupes d’esclaves qui arrivaient à travers les chambres de téléportation. D’autres victimes …

Il fallut deux heures pour que les premiers esclaves, dont Shad, soient prêts pour passer la première épreuve.

Le vaste terrain circulaire avait été recouvert de plusieurs lignes de charbons ardents, formant une sorte de course d’obstacles des plus inquiétantes. Les pierres fumantes étaient si chaudes que l’air ondulait sous la chaleur. Chaque participant involontaire avait été doté d’un lourd sac de sable qu’il était obligé de porter sur le dos. Leurs mains et jambes étaient libres de leurs chaînes mais ils étaient toujours surveillés par un grand nombre de soldats armés jusqu’aux dents.

« Esclaves, vous allez courir dix fois autour du terrain en sautant par-dessus les charbons ardents ! Celui qui tombera par terre sera immédiatement disqualifié et tué. De plus vous ne devez pas lâcher votre sac. S’il tombe, vous tombez vous aussi. Est-ce que c’est clair ?! »

Il n’attendit pas qu’on lui répondre et alla se placer au sommet d’un des rares murs encore debout. Les prisonniers du premier groupe furent donc alignés en une ligne de départ formée à partir d’un trait tracé dans le sable chaud et les fardeaux furent donnés. Ils étaient effectivement lourds et courir sans cesse tout en bondissant avec ce poids par-dessus les lignes de charbons allait s’avérer très difficile. Une épreuve d’endurance, donc.

Shad allait courir avec neuf autres esclaves : trois humains, deux nains, un elfe, un orc et deux terranides, l’un félin et l’autre se rapprochant plus d’un cervidé. Tous semblaient dans le même état de privation et de fatigue que Shad, mais ils étaient déterminés à survivre et à remporter la course pour préserver leur vie.

Le maître des épreuves, notre orc aux multiples balafres, se saisit d’un cor et souffla dedans, produisant un son lourd et assourdissant. La course pouvait commencer …
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 01 juillet 2017, 15:38:40
Qu’il était difficile d’avoir une notion du temps lorsqu’on restait enfermé des heures durant dans une petite cellule froide et humide ! La Lycane n’avait aucune vue sur l’extérieur et ne pouvait donc absolument pas savoir à quel moment de la journée elle se trouvait. Etait-ce L’après-midi où je soleil brillait de mille feux ? Ou bien le soir  lorsque les étoiles prennent leurs places sur la voûte céleste ? La seule et unique chose qui permettait à la Terranide d’avoir une petite notion du temps était l’unique repas qui leur était distribué. Ainsi même si elle ne parvenait pas à savoir à quel instant de la journée ce dernier était servi, elle  supposa que le suivant indiquerait un nouveau jour. Et quel repas ! Une maigre pitance dont la présence de petits cailloux empêchaient de le manger chaud au risque de subir un étouffement.  Ainsi la plupart du temps, le bol de lentille était mangé froid, sans saveur. Un repas qui avait également un double tranchant car particulièrement salé, il renforçait la sensation de soif. Et de l’eau, les prisonniers n’en voyaient que très peu,  se limitant à une gorgée par jour.

Et ne parlons même pas de l’état même de la cellule ! Froide, humide, puant la sueur et la crasse, c’était un véritable calvaire que d’y vivre. Encore une fois, l’odorat développé de la Terranide lui fit défaut car les odeurs de selles et d’urines étaient simplement insupportables.  Ou du moins au début,  à force, l’odorat s’accommodait et ignorait la pestilence qui y régnait, pendant un certain laps de temps.  La Louve s’était mise dans un coin, à l’écart des autres prisonniers. En réalité, chacun s’était séparé des autres et se lançait de temps à autre des regards méfiants. Oh, elle tenta de discuter mais compris bien vite que cela était peine perdu. Après tout, à quoi bon se lier d’amitié avec une personne que l’on risque potentiellement de tuer ?

Un repos difficile, des courbatures liées au froid et à l’humidité, une faim grondante….L’Okami avait l’impression de vivre un véritable calvaire se demandant quand cette foutue porte s’ouvrirait enfin. Et lorsque cette dernière s’ouvrit enfin, la Lycane se releva et se laissa mettre les chaînes, consciente que dans son état et au vue du nombre de gardes, tenter une percée ne serait que pure folie.  Dans un silence pesant, seulement brisé par le bruit des bottes de fer, elle marcha avec les autres esclaves au travers des couloirs, passa un téléporteur et arriva dans un lieu qui faisait référence à un ancien colisée.

Et tandis que l’orc criait ses ordres et ses règles, ses chaînes furent retirées. Mais nul moyen de s’enfuir encore une fois ! Les gardes armés jusqu’aux dents surveillaient chacun de leurs gestes et surtout rien n’indiquaient ce qui l’avait au-delà de cette ancienne structure. Etait-il sur Terra ?  Ou bien dans un autre plan ? Avec l’utilisation d’un téléporteur, surtout démoniaque, tout était possible. Le sable était chaud mais supportable, cependant les braises qui étaient disposés  tout autour du terrain risquaient d’être bien moins clémentes si quelqu’un viendrait à poser son pied dessus.  Certes l’air ondulait sous la chaleur et donnerait un petit coup de chaud à quiconque passerait au-dessus mais  il ne s’agirait là que d’une demi-seconde, pas de quoi s’inquiéter en l’occurrence. Sauf si le pied touchait les braises, là…le jeu serait fini.

Sans un mot, la Louve observait les nouveaux arrivants. Combien d’entre eux parviendront à passer cette première épreuve ? Ses mains libres furent rapidement de nouveau liées par une nouvelle sorte de carcan : Un sac particulièrement lourd. Par chance et comme l’épreuve n’avait pas encore commençait, chacun pouvait  positionner ses bras et ses mains de la manière souhaiter pour garantir une stabilité à leur fardeau.  Dix tours de terrain, ils devaient faire dix tours sans lâcher le sac n’y ralentir et bien sûr sans arriver dans les derniers. La Terranide observait le parcours d’obstacle plus qu’elle ne faisait attention à ses opposants. Des chemins remplis d’obstacles, elle en avait déjà traversé et en portant quelqu’un sur son dos mais là…là la fatigue  était bien présente.

Economiser ses forces et ne pas courir rapidement au début tout en gardant une distance avec les autres esclaves pour ne pas subir de coups bas.  Ainsi, elle pourrait économiser de ses forces et donner tout sur la dernière ligne droite. A quoi bon être premier  lors des premiers tours si c’était également pour voir sa tête tomber en première ?   Raffermissant sa prise sur le sac, la Louve se mis en place et s’élança  dans une vitesse de courses moyennes.  Certes, l’Okami n’était pas la première, l’elfe et le cerf étant aux coudes à coudes mais les jeux n’étaient pas encore faits. Ses pieds prenaient appui sur le sable et l’aider à sauter par-dessus les braises.  Et à chaque saut au-dessus de ses obstacles atypiques, elle pouvait en ressentir la chaleur et la menace qu’ils représentaient.

Les tours de pistes défilaient, les uns après les autres, certains ralentissaient, d’autres prenaient de l’avance et la Terranide nota qu’elle avait bien fait de ne pas se retrouver aux côtes à côtes avec  un autre participant. Car chacun essayait par divers moyens de faire perdre l’équilibre à son voisin afin qu’il s’arrête ou qu’il fasse tomber le sac. Encore plus que quelques tours et le calvaire serait fini...Et plus les minutes passaient, plus le poids du sac semblait s’alourdir. Ceux qui à présent avaient donné toutes leurs vitesses  au départ se voyaient à présent dans l’incapacité de bondir au-dessus des braises ardentes.   Un premier y posa les pieds et lâcha son sac, sa tête tomba dans la seconde suivantes. D’autres suivirent à leur tour, tuant sans la moindre distinction lorsqu’ils se montraient trop faibles aux regards de l’Orc et des gardes.

Le cor fut soufflé une nouvelle fois, l’annonce du dernier tour. Prenant une inspiration, la Louve accéléra donc, cherchant à dépasser le plus possible ses opposants.  Elle ne chercha pas spécialement à arriver première mais surtout à ne pas se retrouver dernière dans la file. Et lorsque ses jambes se fléchirent une dernière fois pour la propulser dans les airs et passer le dernier rempart de braises,  elle remarqua qu’elle était sur le podium, deux  étant arrivés avant elle.  Aurait-elle pu mieux faire ? Sans doute, mais dans son état actuel, la Lycane avait préféré joué la carte de la sûreté et cela lui avait été favorable.

Les deux derniers arrivants n’eurent guère le temps de prononcer la moindre parole que déjà ils passaient de vie à trépas. Pouvant enfin se délester de leurs fardeaux, les survivants purent  faire bouger leurs muscles afin de les détendre. Un simple coup d’œil permis à la Lycane de voir qu’ils n’étaient plus que cinq.   Deux humains, le félin, l’elfe et elle-même. La question qui restait à se poser était : Qui seront les prochains à tomber lors de la prochaine épreuve ?
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le dimanche 23 juillet 2017, 01:29:29
L’orc regarda par-dessus son épaule, en direction des hauts créneaux le surmontant. À l’abri sous une vaste toile brodée d’or et de pourpre, un homme était installé confortablement sur un trône en chaîne, une coupe de vin à la main, un sourire amusé sur ses lèvres brunes. Nãar hocha lentement la tête, faisant signe qu’ils pouvaient poursuivre ces épreuves si divertissantes. 

Ayant obtenu le feu vert de son maître, le balafré aboya des ordres, ordonnant aux esclaves de se rassembler en ligne droite. Les gardes les « aidèrent » à grands coups de hampe aux flancs et sur le dos. Les autres hommes d’armes eurent tôt fait d’achever les perdants à coups de lances et d’épées, traînant par la suite leurs cadavres sur le sable chaud de l’arène antique. Les vautours placés au-dessus des murs contemplaient d’un regard affamé les corps empilés dans un coin de l’arène, avides de plonger leurs becs crochus dans la chaire des morts. Un véritable festin.

Les survivants furent conduits vers un large couloir menant à une seconde arène, plus petite. Au centre se trouvait une sorte de large poteau en bois bardé de fer disposé sur une surface en bois solide. Le poteau en question semblait être conçu pour pouvoir tourner grâce à un complexe mécanisme actionné à travers un levier gardé par un garde. Tout cela aurait put sembler assez intriguant … si ce n’était les deux lames fixées au poteau, bien huilées et aiguisées ! Ces lames étaient fines et recourbées, aptes à couper un homme sans armure en deux comme un couteau dans du beurre. La première était placée à hauteur du coup d’une personne de taille moyenne tandis que la seconde était assez basse pour faucher les chevilles de n’importe quel bipède.

« Esclaves ! Pour votre seconde épreuve, chacun d’entre vous va passer à tour de rôle vers le poteau-faucheur. Dans une épreuve d’agilité et de concentration, vous allez rester sur la place marquée devant le poteau et au signal, vous allez bondir et vous abaisser afin d’éviter d’être frappé par les lames ! Inutile de dire que l’échec vous coutera la vie, hé hé hé …. »

Le terranide félin passa en premier, s’arrêtant sur une croix rouge tracée sur le plancher. L’esclave semblait nerveux mais déterminé, tentant de se focaliser sur les deux lames mortelles, immobiles pour l’instant. L’orc poussa un cri et le garde actionna le levier. Dans un grincement métallique inquiétant, le poteau commença à tourner à un rythme ascendant. L’agile félin savait garder le rythme et sa concentration, ne perdant pas son sang-froid. Quand la lame de haut passait, il s’accroupissait rapidement avant de vite bondir pour éviter sa jumelle traîtresse. Une danse de la mort, belle et terrifiante. Au bout d’une minute l’engin infernal fut arrêté et le survivant put souffler, en sueur.

On appela un second esclave et ainsi les tours passaient. La plupart survivaient, les lames n’étant pas trop rapides, mais certains paniquaient et se faisaient avoir. L’un des humains qui précédait Shad s’était bien débrouillé durant les quinze premières secondes, puis s ‘était soudain arrêté, hésitant. La peur l’avait paralysé et ce fut une erreur fatale. Un bruit sec se fit entendre, suivit des exclamations horrifiées d’une esclave paniquée. L’homme tomba lourdement sur le plancher, la gorge sectionnée si profondément qu’on avait du mal à croire que sa tête ne s’était pas détachée.

« Tirez ce rat puant hors de là ! Et toi, à ton tour ! »

Il venait de s’adresser à notre Okami.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 24 juillet 2017, 15:31:46
La Louve n’avait pas passé son temps à observer un à un les esclaves qui se confrontaient à l’épreuve du poteau. Non, bien au contraire, elle observait avec attention les lames tournoyées, étudiant leurs rythmes et leurs portées. Elle ne tarda pas à remarquer comme tous les autres d’ailleurs la vitesse ascendance de l’engin et si le démon voulait les voir trépasser il n’aurait qu’à faire augmenter encore et encore cette vitesse jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais là n’était pas son objectif et fort heureusement ! Bien que sur ce coup, la Lycane avait un doute au vue des cadavres jonchant déjà le sol de l’arène. Mais elle n’en ferait pas partie, pas aujourd’hui. Plusieurs esclaves passa avant elle mais espérer échapper à cette épreuve aurait été une belle utopie, finalement appelée, la Louve s’avança et se plaça sur le croix rouge marquée sur le bois de l’odieuse machine.

Une inspiration et une expiration juste avant que le poteau ne se mette en branle, activer par l’un des gardes. Les premiers sauts et  abaissement étaient plus de l’échauffement que la véritable épreuve. S’aidant de sa queue à chaque instant, la Louve parvenait à garder son équilibre au fur et à mesure que le rythme devenait plus vifs, plus mortels.  L’épreuve demandait à la fois de la coordination pour retenir le  tempo des lames, de l’agilité pour pouvoir bondir  et s’abaisser rapidement afin d’éviter de se faire sectionner et de la force pour pouvoir se relever dans l’immédiat avant que la lame du fond ne vous tranche.  La Terranide bondissait et s’abaissait dans une danse mortelle, sentant le vent provoquer par les lames la frôler à chaque instant. Elle ignorait ce qui se passait autour d’elle, se concentrant surtout sur l’épreuve, elle ne devait pas perdre, pas se laisser déconcerter. Et surtout, elle ne devait pas mourir.

La minute sembla durer une éternité, ne l’avait-il pas prolongé justement ?  Mais quand la machine s’arrêta et que la Lycane put descendre et reprendre son souffle…C’est ce qu’elle fit dans un premier temps. Son cœur battait à tout rompre  et elle n’aurait pu tenir le rythme éternellement. Mais au moins, elle était encore intacte. Oh bien sûr les survivants auraient pu se réjouir entre eux mais, à quoi bon ? Certains mourront dans les prochaines épreuves, d’autres verront leurs vies volées lors des combats d’arène pour « Son » bonheur pervers et perfide.

L’Okami leva son regard vers les hauteurs, observant cette toile qui l’abritait. Voilà encore une raison pour laquelle elle ne pouvait espérer s’enfuir maintenant. Il observait.  Et il devait bien se délecter de voir un tel spectacle sous ses yeux. Un petit grognement presque inaudible lui échappa et elle reporta son attention sur l’épreuve et sur les autres concurrents qui devaient encore la passer. Beaucoup la passèrent avec succès bien que se retrouvant épuisés sur la fin mais certains n’eurent guère cette chance et leurs cadavres vinrent rejoindre ceux tombés précédemment. Et d’autres suivront encore.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le samedi 29 juillet 2017, 21:55:41
Un dernier esclave fit preuve de bonne coordination et survécut à la mort instantanée, terminant ainsi la file de participants forcés. La majorité avaient réussit pour leur plus grand bonheur, mais d’autres n’avaient pas eu cette chance et leurs corps jonchaient le sol, fauchés en deux.

Il était tard, à en juger par le soleil qui s’éclipsait lentement dans le ciel. Nãar avait mystérieusement disparut, laissant son observatoire vide de toute présence. Et pourtant les prisonniers pouvaient toujours sentir cette aura malveillante et lourde qui semblait les surveiller, les guetter dans les ténèbres tel le regard d’un prédateur embusqué. Ils ne pouvaient échapper à leur maître une fois leurs âmes entre ses griffes.

Les gardes conduisirent alors les survivants vers une large porte enfoncée dans les murs  en ruines, livrant passage à un couloir qui pénétrait dans les entrailles de la terre et éclairé par des torches. En fil indienne, ils furent conduits vers diverses cellules ce qui laissait croire qu’il s’agissait d’un cachot où les anciens gladiateurs esclaves étaient tenus avant le spectacle. Une senteur de poussière alourdissait l’air et rendait la respiration plus compliquée. Cependant les cellules étaient parfaitement sèches. Hormis la poussière, nulle humidité ou saleté n’entachait les lieux. L’air était vicieux certes et les « chambres » manquaient absolument de tout ameublement hormis un lit en bois vermoulu accroché au mur, mais c’était mieux que les geôles sordides et putrides de la forteresse cauchemardesque du tyran.

Un garde ouvrit l’une des portes de métal et poussa Shad dedans, suivie par un autre prisonnier : un jeune homme aux yeux bridés, mince mais aux fins muscles. Une longue queue de cheval se balançait le long de son dos couvert de fines zébrures, probablement les marques de coups de fouets durant sa captivité. Son regard était farouche et l’homme qui devait venir d’une région oriental se montrait particulièrement silencieux tel un tigre en cage.

Ils trouvèrent une petite cruche d’eau, du pain et de la viande séchée. Ce n’était pas un repas de roi, mais après tous ces événements et la nourriture médiocre qu’ils étaient habitués à ingérer, c’était princier. Ils pouvaient au moins se requinquer avec ça… et ils en auraient besoin.

Le voisin de Shad ne communiquait toujours pas, restant à l’opposé de la pièce, mastiquant silencieusement son morceau de viande à la manière d’un lion savourant son repas tout en étant prêt à bondir si on venait à déranger sa quiétude. Sa posture constamment tendue indiquait qu’il était toujours aux aguets, prêt à toute éventualité.

Les heures passèrent, bercées par un silence que seul les pas des bottes ferrées d’un garde patrouillant interrompaient. La nuit ne tarda pas à s’installer dehors à en juger par la disparition de la faible lueur qui filtrait à travers la porte du couloir.

C’est à ce moment là qu’on entendit la voix de stentor de l’orc rugir au-delà du couloir, faisant trembler les murs de son ton intimidant.

« Tas de fumiers, on se réveille ! Vous avez encore vos vies à jouer ! Vous pensiez que vous allez dormir en paix ? Hah ! Il va falloir le mériter ! Vous avez remarqué, bande de rats, que nous vous avons enfermés en duo dans chaque cellule. Ce n’était pas pour faire connaissance … »

Un rire guttural se fit entendre avant que l’esclavagiste ne poursuive.

« Aujourd’hui, il y’a deux personnes par cellule. Demain matin, je ne veux en voir qu’une vivante …. »

Il ricana sadiquement et quitta les yeux, non sans leur souhaiter un « bonne nuit » dans une ultime touche d’humour noir tandis que le silence reprenait ses droits.

Le guerrier oriental fixa alors l’Okami avec son regard aussi perçant qu’une lame affutée et se redressa lentement. Il ne prononça aucun mot, se contentant de jauger la terranide face à lui. Sa main passa lentement le long de ses cheveux noirs et lisses … et soudain il dégaina une aiguille métallique de son chignon ! Le bout pointu brilla sinistrement sous l’éclat des torches. C’était largement suffisant pour percer un trou mortel dans la gorge de la louve. Ainsi armé, il poussa un unique cri de guerre et bondit vers Shad, bien décidé à survivre coûte que coûte !
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 01 août 2017, 17:46:20
En silence, la Louve avait observé les autres participants, témoin de ceux qui réussissaient également l’épreuve et de ceux qui n’en auraient plus  à s’en soucier. Les heures passèrent tout comme les candidats forcés et même si le démon avait quitté son point d’observation, la Terranide pouvait sentir sa présence pesante planait au-dessus d’elle. Au-dessus de chacun d’entre eux. C’était comme si leurs moindres faits et gestes étaient épiais, observés et jugés. Une manière silencieuse de mettre tout le monde au pas. Puis vint enfin la fin de l’épreuve sanglante et du changement de lieu et de décor.

Dans la cellule, la Louve mangeait en silence son morceau de viande, s’étant également hydratée avec une partie de l’eau présente dans la cruche.  Un silence pesant régnait dans la cellule. Oh bien sûr dans un autre cadre elle aurait tenté de discuter avec son voisin, lui demander ses origines,  des informations sur sa région natale. Mais, ni l’un ni l’autre n’était ouvert à la discussion et tous les deux s’étaient enfermés dans un mutisme pesant. Malgré tout l’Okami arriva à se reposer quelques temps, permettant  à son corps de récupérer des forces. Et bien que ses yeux fussent clos, ses oreilles lupines parfaitement tendues témoignaient de sa vigilance. Le repos ne fut pas aussi réparateur que prévu mais il fut néanmoins efficace. La voix de stentor de l’orc tirant la Louve de sa léthargie.

Un duel à mort. Bien évidemment, pourquoi donc auraient-ils étaient mis à deux dans une cellule sinon ? La Louve jugea son opposant, crachant subitement un juron lorsqu’elle le vit sortir de son chignon une aiguille métallique. Le fourbe ! Le félon ! L’enflure !  Bondissant pour se mettre rapidement sur ses deux pieds, elle plaça sa main gauche devant sa gorge, la main droite juste derrière pour renforcer la barrière, l’aiguille pénétrant la chaire de sa paume.  L’oriental à porter, elle retira sa main droite de sa position pour saisir  son poignet et le tirer violemment vers l’avant. Son genou se releva pour frapper droit dans le sternum et lui bloquer le souffle.

Profitant des quelques secondes de répit, l’Okami retira l’aiguille figée dans sa main et la jeta au loin, la faisant glisser en-dessous des barreaux. Qui sait ce qui pourrait arriver s’ils la trouvaient  en sa possession ? Suite à cela, la Louve attrapa rapidement la tête de l’Oriental au même instant où ce dernier  commençait à se relever et faisant fi de la douleur présente dans sa main gauche, fit tourner la tête de son opposant jusqu’à ce qu’un craquement sonore se fit entendre. La Lycane relâcha simplement le corps sur le sol qui tomba dans un son lourd.

Une bonne chose de faite. La Lycane attrapa la miche de pain et s’installa de nouveau à même le sort. Mordant dans le pignon, elle observa en silence le corps sans vie de son ancien compagnon de cellule. Quel idiot de l’avoir sous-estimé ! Sa vie, la Louve avait dû déjà la défendre à mainte reprise et se défendre face à un adversaire hurlant et attaquant de front…C’était une des choses les plus faciles à faire. Posant son regard sur sa main gauche, elle fit quelques mouvements, remarquant rapidement qu’elle ne pouvait pas la fermer aussi efficacement.  La blessure allait se soigner avec le temps mais risquer d’être un handicap à ne pas négliger.

Finalement, la Terranide s’autorisa un repos bien méritée, restant néanmoins aux aguets, prête à réagir à toute éventualité. Et du repos, elle en aurait besoin avec ce qui l’attendait.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Nãar le vendredi 15 septembre 2017, 23:20:01
On les réveilla à l’aube en frappant bruyamment les portes des cellules avant de les faire sortir. Les gardes escortèrent les survivants hors de leurs « chambres » tandis que d’autres hommes tiraient les cadavres des malheureuses victimes hors de vue.

Ils sortirent du couloir obscur, accueillis par la lumière du soleil levant. Une douce et tendre lumière qui, curieusement, apportait un certain réconfort aux prisonniers après avoir été obligés à endurer les atroces épreuves imposées par leurs impitoyables tortionnaires.

Les gardes séparèrent alors les esclaves, les conduisant par ordre de six individus à travers un coin de l’arène. Puis on les libéra de leurs liens. Le grand orc avait fait son apparition et choisit l’un des groupes en présence. On les conduisit au centre de l’arène et on les équipa devant tout le monde d’un attirail particulier. À leurs bras gauches, on accrocha un bouclier armé d’une pointe de métal, tranchante et acérée. À leurs bras droit, une chaîne terminée par un lourd boulet épineux : un fléau apte à fracasser les crânes les plus solides. Enfin, on leur banda les yeux avec un masque de bronze intimidant.

Intrigués, les six esclaves aveuglés restaient debout, indécis, inquiets.  Puis enfin le terrible maître des esclaves déclara de sa voix tonitruante :

« Combat à mort ! Le dernier debout remporte la victoire. Vous n’avez pas le droit de vous coucher par terre pour déstabiliser votre opposant ou vous signerez votre arrêt de mort ! Que le meilleur gagne. »

Les coups de fouet des tortionnaires eurent tôt fait de dissiper les doutes et l’incompréhension des nouveaux challengers , les poussant au centre de l’arène. Puis le combat débuta, un étrange combat. Chacun tentait de deviner si un « ennemi » était à proximité, et comme chacun restait parfaitement silencieux la scène dura longtemps. Agacé, l’orc aboya :

« Nouvelle règle : celui qui ne tournoie pas son boulet se fera arroser de flèches ! »

Avec cette nouvelle contrainte, les choses sérieuses débutèrent. Désormais chacun se guidait avec le son qu’émettait la rotation des fléaux ennemis et se déplaçait en conséquence. On compta bien vite la première victime, une jeune femme qui s’écroula, l’arrière du crâne grièvement blessé. Un spectacle bien triste, une boucherie silencieuse. L’affrontement se termina brutalement lorsqu’un musculeux guerrier repoussa un autre homme avant d’abattre à plusieurs reprises son bouclier contre la tête sans protection de son adversaire.

Le survivant fut conduit vers un autre couloir et on débarrassa l’arène des cadavres ensanglantés. Un spectacle devenu tout à fait normal pour les survivants qui ne s’étonnaient plus de la froideur exprimée par leurs bourreaux.

« Aux suivants ! »

Et il se trouve que c’était le groupe de Shad qui allait désormais passer l’épreuve du fléau ! On les poussa au centre de l’arène au sable chaud, teinté du rouge sanglant des tombés. Elle aurait pour adversaires un pirate, deux gobelins des marais, un semi-troll aux muscles saillants et une farouche barbare du Nord. Des adversaires redoutables pour l’Okami.

On lui fit porter le bouclier armé et la lourde chaîne au boulet mortel, puis on lui plaça le masque sur le visage, lui cachant les yeux. Un coup de bâton sur le dos la poussa sans douceur jusqu’à un emplacement sur le sable. Il y’eut un long et lourd silence, puis l’orc déclara le début des hostilités.

Les fléaux, alors, se mirent à siffler dans le noir.
Titre: Re : Orgueil et préjugés [Pv Naar]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 16 septembre 2017, 15:23:37
La blessure que lui avait infligé l’asiatique allait être un handicap ne put s’empêcher de penser la Terranide tandis qu’elle observait le premier groupe subir l’épreuve du fléau. Elle ne devrait pas laisser tomber son arme au risque de se voir disqualifier et signer son arrêt de mort. Portant son regard sur sa main, elle l’ouvrit et la referma quelque fois, sentant une douleur lui traversait la paume quand  elle avait le poing serré. C’était là une douleur à laquelle elle devrait faire face si elle comptait rester en vie. Avec un peu de chance ça ne sera que l’histoire de quelques minutes, cinq au maximum. Car, il était indéniable qu’au moment où les fléaux furent utilisés que la bataille trouva rapidement son vainqueur. Le regard de la Terranide se porta sur les cadavres au sol…Avaient-ils seulement conscience qu’ils allaient mourir ainsi ? Juste pour plaire à un démon orgueilleux ? Mais la Louve n’avait pas réellement le temps de s’apitoyer sur leurs sors funestes, elle-même avait sa vie entre ses mains ! Elle inspira un grand coup et s’avança avec le reste de son groupe, recevant le  même équipement que les défunts. Emettant un grognement sourd de douleur, elle referma sa poigne contre l’arme, priant intérieurement pour ne pas lâcher prise. Et avant que le casque lui soit posé et que sa vue ne soit obstruée, elle regarda et retint la position de ses futures adversaires, humant également leurs odeurs. Quitte à ne pas pouvoir utiliser sa vue, la Louve allait utiliser son odorat et son ouïe pour se déplacer et combattre.

Le combat commença et les fléaux se mirent à tournoyer dans les airs. Celui de l’Okami ne resta pas inerte, et elle se déplaça tout en gardant le bouclier légèrement levé. A quelques pas à sa droite se trouvait l’un des gobelins qui n’avaient pas dû se déplacer de plusieurs mètres depuis le début des hostilités. Humant l’air, elle chercha à déterminer sa position exacte, levant rapidement son bouclier tandis qu’elle entendit  le sifflement d’un fléau passant non loin de sa boite crânienne. L’arme s’abattit lourdement sur le bouclier le faisant trembler. Profitant de l’ouverture, la Louve se retourna et balança son arme à mi-hauteur, frappant au ventre un de ses adversaires qui s’écrasa au sol les organes en bouillies. 

« Merde ! » Jura t’elle intérieurement

En effet son arme commençait à lui glisser des mains et elle dû raffermir sa prise au risque de la laisser tomber sur le sol. Elle se retourna par la suite et fonça bouclier en avant vers la position estimée du gobelin des marais. Le bruit d’un crâne fracassé  par la pointe du bouclier lui assura qu’elle avait fait mouche. Sa main gauche faisant un mouvement de moulinet afin de garder toujours en mouvement le fléau. Petit à petit et usant de son odorat ainsi que de son ouïe, la Louve réussit à mettre à mal ses adversaires jusqu’à ce qu’il ne reste plus que l’imposant troll. Il tenta de la frapper et elle sauta rapidement sur le côté, se protégeant en même temps avec le bouclier, A son tour elle tenta de le toucher mais son fléau fut également stoppé. Elle se mit donc à tourner dans l’arène, faisant siffler son arme en l’air, dans un objectif des plus simples…attirés l’attention de son adversaire.

L’Okami l’entendait parfaitement, elle entendait non seulement son arme mais également sa respiration lourde, elle entendait le bruit de ses pas sur  le sable fin et surtout elle déterminait sa position à l’odeur. Elle s’arrêta subitement, fit tourner deux trois fois son fléau et…attaqua subitement  l’arme bordée de pointes bien haut en l’air avant de subitement …glisser contre le sol couvert de sang et de frapper son adversaire à la jambe le déstabilisant. Elle se retourna rapidement et lui assena plusieurs coups au hasard, frappant tantôt le ventre, tantôt la cage thoracique et le visage également…le bouclier intercepta quelques frappes mais fut finalement inutile. Finalement victorieuse de ce match à mort, la Louve fut défait  de ses armes et mis à côté du vainqueur précédent.

Elle lui lança un simple regard avant de soupirer et de reporter son attention sur l’arène. Quand ces épreuves allaient-elles se terminer ? C’était là un miracle qu’elle s’en sorte vivante jusqu’à présent. Levant son regard, elle le vit, le maître des lieux qui observait avec un sourire narquois aux lèvres les morts qui s’amoncelaient  sur le sable de l’arène.  Ha ! Qu’il était simple d’être à sa place, bien protégé à l’abri de tout. Finalement, la Louve reporta son regard sur l’épreuve et tout comme l’ancien gagnant, elle observait, voyant petit à petit leur groupe s’agrandir tandis que d’autres tombaient. Allaient-ils devoir se battre à  mort également ?  Puis le dernier groupe passa l’épreuve, le sang abreuva le sable de l’arène pour une ultime fois. L’orc s’avança se préparant à faire une nouvelle déclaration. Qu’allait-il dire ? Allait-il dire que les épreuves étaient finies ? Ou qu’une autre encore plus mortelle allait commencer ? La tension était palpable et tous attendaient son discours.